When your skin starts crawling cause of last night's actions, the false attractions and vague distractions. I don't know baby, you don't seem to care that it kills me. All the veiled impurities and insecurities, and all the things that make me think that I don't know baby, you don't seem to care that it kills me. Did you forget to tell me? This is a new kind of ego
Au Saint Vincent’s Hospital, Albane avait sa réputation. Elle était le joker du corps médical, l’infirmière qu’on collait aux patients récalcitrants, à ceux qui criaient le plus fort. Elle était celle qui réussirait à les calmer, parfois même à leur arracher un sourire. Elle ne s’énervait jamais sur eux, ne perdait jamais patience. Et rien que pour ça, la jeune française était perçue comme la douceur incarnée, l’œil du cyclone durant les journées les plus chaotiques. Pas aujourd’hui, cependant. Aujourd’hui, Albane était arrivée en retard. Elle n’avait pas accompagné ses salutations d’un sourire. Elle n’avait pas exprimé la moindre joie en voyant le planning, en réalisant qu’elle passerait une grande partie de sa journée au bloc. Une opération à cœur ouvert, ce genre de miracle médical qui d’habitude obtenait toute son attention et toute sa fascination, faisait naître une impatience sourde au creux de son estomac. Probablement parce qu’elle n’avait pas bien dormi. La faute au sang d’encre qu’elle se faisait depuis la veille. Winston lui avait posé un lapin. Le genre d’incident qu’elle aurait pu pardonner, si seulement il ne lui avait pas laissé la responsabilité de son chien sur les bras. Elle avait dû acheter en catastrophe un sac de croquettes. Eviter une guerre de territoire entre le chat ronchon et le chien inconscient. Supplier sa vieille voisine pour qu’elle promène l’animal durant la journée et qu’il évite ainsi de souiller l’un de ses tapis. Elle avait essayé de l’appeler encore et encore, mais son… cet imbécile ne répondait pas. Elle avait abandonné quand elle avait commencé à tomber sur son répondeur. En se réveillant ce matin, elle aurait aimé avoir un message, un signe de vie. Mais rien.
Devoir ronger son frein en observant une opération durer des heures relevait donc de la torture. Et une fois l’affaire terminée et le patient amené en salle de réveil, ce fut une tempête blonde qui déboula dans le service orthopédique. En vain, pas une trace de ce couillon. Mais à son grand malheur, son comportement parfaitement imbuvable n’était pas du genre à passer inaperçu. Elle n’eut pas à enquêter bien longtemps pour que l’une des aides-soignantes lui indique l’avoir vu partir en salle de repos, le tout avec un rictus mi-agacé, mi-amusé. L’interne était loin d’être apprécié par cette profession et pour qu’une infirmière en furie le cherche, c’était certainement pour lui faire passer un mauvais quart d’heure. Bonne pioche. Elle se serait attendue à le voir vautré dans l’un des canapés, ou installé à la table en train de siroter un café. Mais rien. Cette partie de cache-cache ne faisait que renforcer l’agacement de la française et la pousser à faire ce qu’elle ne ferait pas d’habitude. Entrer en trombes dans les vestiaires des hommes, par exemple. Où, cette fois-ci, le brun était présent. Sortant de la douche, à en juger par la serviette autour de sa taille. « Alors toi, tu mériterais que je… » Elle s’avance droit vers lui, un index menaçant pointé en sa direction. Mais quand il se retourne vers elle, elle pile net. Il est amoché. L’arcade ouverte, quoique savamment soignée. L’œil pas loin d’être un œil au beurre noir. La mâchoire rougie. Le naturel revient au galop, lui coupe l’envie de lui crier dessus. Ne reste que l’inquiétude, cette fois justifiée. Et le retour de l’irritation. Elle le connaît assez bien pour se douter qu’il l’a cherché. « Je suis curieuse d’entendre ton excuse. » Elle croise les bras sur la poitrine, sourcils froncés. « Et il va en falloir une solide. » Car s’il était capable de venir au travail, c’était qu’il aurait parfaitement été en état de la prévenir d’une manière ou d’une autre, non ?
-T- ’as une sale gueule ce matin. Tu restes planté devant le miroir pendant de longues minutes à observer chaque parcelle de ta peau. Et tu cogites. T’aimerais camoufler la cicatrice sur ton arcade et maquiller les taches foncées autour de ton œil. Faire comme si jamais tu ne t’étais fait agresser cette nuit. T’as les cernes encore plus creusées, marquant ton manque de sommeil plus important que d’habitude. Vraiment, tu avais une sale gueule ce matin. Tu t’étais préparé à la va vite, et t’avais ingurgité tes comprimés pour soulager ton corps douloureux. Tu n’avais aucune envie de travailler aujourd’hui, mais l’argent te manquait particulièrement depuis qu’un gars t’avait rappelé violemment cette nuit que tu lui devais encore pas mal de fric. Alors t’avais tout de même pris la route pour l’hôpital, motivé par l’oseille, la passion chirurgicale encore endormie.
Tu as d’abord vérifié qu’Albane n’opérait pas avec toi ce matin. Tu l’ignorais depuis hier. Sans aucune réelle raison d’ailleurs, simplement parce que tu n’avais pas envie de la voir. Tu n’étais même pas passé chez elle récupérer ton chien, tu lui en avais laissé la charge sans sourciller. Puis tu as filé jusqu’à ton bloc opératoire toute la matinée. Et ça s’était mal passé. Déconcentré par la fatigue et un mal de crâne persistant, l’opiacé ingéré ce matin avait néanmoins calmé la douleur de ta côté abîmée. Si bien qu’à la fin de la matinée, on t’a clairement ordonné de rentrer chez toi. Te laisser consulter ou opérer aujourd’hui était clairement une mauvaise idée et le titulaire l’avait bien compris. Sauf que ça n’améliore clairement pas ton moral déjà bien piétiné. Alors tu quittes le bloc, sans un mot, car au vu de ton état, rétorquer était ridicule.
Il s’en suit une véritable course poursuite. Tu l’as aperçue, Albane, dans un couloir. Et tu as entendu ton nom. Alors tout naturellement, tu as pris ton courage à deux mains. Et tu as fui. C’était une des choses que tu savais mieux faire, bien mieux que de gérer une relation avec quelqu’un. C’était sans doute la décision la plus sage que tu aies prise, car ton état n’était le plus propice pour clarifier la situation avec Albane. Alors tu t’es réfugié dans le vestiaire, là où tu étais sûr de ne pas la croiser. Ce qui était pratique à cette heure, c’est qu’il y avait très peu de gens qui commençait ou finissait leur service, alors tu pouvais espérer ne pas être dérangé durant un moment. Tu optes pour une douche, comme si elle allait te réveiller un peu plus et effacer une nausée qui commençait à sérieusement s’installer. Effets secondaires de merde. Et tu prends tout ton temps, persuadé que la furie se lasserait du petit jeu de cache cache instauré.
Tu attrapes une serviette que tu noues autour de ta taille, sortant de la douche en t’appuyant contre le mur pour ne pas perdre l’équilibre. Ne pas glisser lorsque tu marchais sur un pied n’était jamais aisé dans cette pièce carrelée du sol au plafond. « Alors toi tu mériterais que je… » Tu sursautes, te raccrochant à la paroi glissante du vestiaire. Cette voix tu ne la connaissais que trop bien, d’autant plus cette intonation. C’était Albane, et tu avais fait une connerie. Tu te retournes vers elle par réflexe, et tu la vois s’arrêter soudainement dans son pas de course pourtant bien lancé, un doigt menaçant pointé vers toi. Baisse moi ce doigt. T’avais l’impression d’avoir ta mère qui venait te réprimer pour une parole qui ne lui avait encore pas plu. Aussitôt tu aperçois son minois décontenancé, aussitôt tu fouilles le vestiaire du regard pour vérifier qu’il était vide. « Je suis curieuse d’entendre ton excuse. Et il va en falloir une solide. » Tu daignes enfin reposer tes pupilles sur elle. Elle soutient ton regard pendant de longues secondes. Tu soupires, un peu trop fort pour ne pas être exagéré. Tu te décides à t’asseoir sur un banc, fatigué de faire l’unijambiste, passant une main dans tes cheveux trempés, projetant des gouttelettes tout autour. Tu aurais bien voulu continuer de fuir mais sur une jambe, tu n’allais pas aller bien loin. « Passe moi ma prothèse s’il te plaît. » Le ton de ta voix était sans doute un poil trop exaspéré pour que la politesse sonne comme sincère. Tu gagnes du temps. Parce qu’elle n’était pas sensée débouler dans les vestiaires par surprise en te coupant l’herbe sous le pied. Et tu te supposes qu’elle était trop gentille pour refuser ta demande, alors tu en profites. D’un geste du menton, tu lui indiques le banc en face où se trouvait l’objet. « Tu sais que tu n’es pas sensée être là? » Tu ajoutes, sans même avoir répondu à sa question indirecte. Tu savais que c’était agaçant d’être ignoré de la sorte, mais ça ne t’empêche pas de le faire quand même. Bien au contraire. « Je mériterai que tu quoi? » Tu demandes sur un ton innocent. Tu changes encore de sujet, inlassablement, sans doute pour la faire fulminer un peu plus. Parce que ton humeur massacrante te criait de la faire sortir de ses gonds et de te défouler dans une dispute. Parce que t'accumules tellement de choses depuis hier que t'étais à deux doigts d'exploser, et Albane était une merveilleuse étincelle pour allumer la mèche.
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Parfois, elle se demandait pourquoi elle supportait cet imbécile. Pourquoi est-ce que c’était avec lui qu’elle partait à la fin de son service. Pourquoi c’était dans ses bras qu’elle cherchait du réconfort la nuit. Elle avait l’impression de mener un double-jeu stupide. Le détester la journée aux yeux du monde, participer à chaque discussion qui consistait à se plaindre de lui, tout cela pour se radoucir le soir venu. Il n’avait pas un mauvais fond, malgré son ego mal placé. Elle l’aimait bien. Mais il la rendait folle. Réapparaître abîmé aurait pu suffire à la faire se calmer, à la rendre plus conciliante. C’est l’effet que cela lui fait durant un instant, avant que la déception ne vienne en rajouter à la colère et à l’inquiétude. Ses phalanges n’avaient pas l’air rougies. S’il s’était battu, alors il était celui qui s’était pris une raclée. Le problème, c’est qu’Albane était fatiguée de toute cette violence, de ces comportements à risques et de ces aptitudes à se mettre dans les pires ennuis. Et pour quoi, au final ? Elle est tentée de ne pas obtempérer, de le laisser se débrouiller avec sa prothèse. Lui voler même l’opportunité de fuir les vestiaires. D’habitude, ils attendaient d’être rentrés pour discuter. Pas aujourd’hui. Malgré tout, elle n’est pas ce genre de personne. Elle n’abuse pas du handicap de qui que ce soit, aussi tentant que cela puisse être. C’est avec une moue contrariée qu’elle le lui passe, prenant ensuite place sur le banc d’en face, bras croisés sur la poitrine.
« Et toi tu étais censé être chez moi hier soir. Mais ne t’en fais pas, si quelqu’un entre, je me ferais un plaisir de leur expliquer ce qu’il se passe. » Elle tenait à leur secret et à leur tranquillité d’esprit. Le fait qu’il ait réussi à la remonter à ce point avec ses bêtises en disait long sur son humeur actuelle. C’est encore pire quand il se moque ouvertement d’elle. Des menaces dans sa bouche ne seraient d’aucune crédibilité. En revanche, il savait pertinemment comment jouer avec ses cordes sensibles pour la faire bouillir. Au travail, c’était son jeu immature. Mais entre eux ? Elle avait pensé qu’ils avaient passé ce cap. « Que ton chien se retrouve dans le premier refuge du coin pour cause de maître négligeant, en premier lieu. » S’il ne la respectait pas, il pouvait au moins avoir un peu d’égard pour la pauvre bête dont il était supposé avoir la totale responsabilité. « Alors c’est quoi l’histoire ? Tu as préféré sortir picoler hier ? Tu as… non attends, laisse-moi deviner. Tu as voulu draguer une nana en couple ? Tu t’es comporté comme le débile arrogant que tu es, et son copain est venu te refaire le portrait ? » Ce serait fidèle au personnage, non ? Alors pourquoi est-ce que cela lui pinçait autant le cœur ? « Ou alors tu es juste tombé sur une personne qui n’a pas supporté ta grande gueule ? Je ne pourrais pas le blâmer. »
Cela lui tord les trippes de se comporter comme ça. Ce n’est pas elle. Ce n’est pas ce qu’ils sont, d’habitude. Mais il a déconné et se comporte comme s’il n’en avait absolument rien à faire. Pour une fois, elle avait envie de faire mal en retour, pas d’être celle qui prend dans les dents. « Je suis surprise qu’on t’ait laissé venir travailler. Tu fais de la peine à voir. » Le visage tuméfié et cerné, affalé sur le banc, son moignon à l’air. La scène est pathétique. Ils sont pathétiques. « Je suppose que je perds mon temps et que tu ne t’excuseras jamais, n’est-ce pas ? »
-T- u attrapes la prothèse qu’elle te tend, ne croisant pas son regard. Tu l’aperçois du coin de l’œil s’asseoir face à toi, les bras croisés. « Et toi tu étais censé être chez moi hier soir. Mais ne t’en fais pas, si quelqu’un entre, je me ferais un plaisir de leur expliquer ce qu’il se passe. » Touché. Elle avait totalement raison et rétorquer devient difficile pour toi. C’est sa dernière phrase menaçante qui te fait planter tes pupilles dans les siennes. C’est une blague? Ton regard trahissait tes pensées. Une menace, ça se répète. Visiblement tout le monde s’était passé le mot ces dernières vingt quatre heures. « Il ne se passe rien. » Tu réussis à prononcer, un peu trop troublé pour une phrase qui n’aurait pas du tant t’affecter. Tu te doutais qu’elle ne le ferait pas. Mais c’était juste, la menace. « Que ton chien se retrouve dans le premier refuge du coin pour cause de maître négligeant, en premier lieu. » Un sourcil se fronce alors que l’autre se arque. Tu reprends doucement de l’assurance. « Je ne l’ai pas négligé, il était avec toi. J’avais pas à m’en faire. » Tu réponds, de manière plus détachée après une longue inspiration. C'est que c'était presque sympathique ce que tu venais de dire. Presque. De nouveau tu prends une inspiration prolongée pour calmer une vague nauséeuse qui revenait. Tu réunissais vraiment les pires conditions pour une confrontation avec Albane.
« Alors c’est quoi l’histoire ? Tu as préféré sortir picoler hier ? Tu as… non attends, laisse-moi deviner. Tu as voulu draguer une nana en couple ? Tu t’es comporté comme le débile arrogant que tu es, et son copain est venu te refaire le portrait ? Ou alors tu es juste tombé sur une personne qui n’a pas supporté ta grande gueule ? Je ne pourrais pas le blâmer. » Et la brèche se referme. Tu te fermes à nouveau, bien vite. Tu n’aimes pas te dévoiler. Tu n’aimes pas parler de toi, de tes problèmes. Pas même avec Albane. Peut être par honte. « Y’a plein de cons dehors qui ont de multiples raisons de péter un plomb. Je sais pas pourquoi. » C’était tellement flou qu’on pouvait se demander si tu ne racontais pas des conneries à tout va. Te faire casser la gueule sans raison, ce serait étonnant. Il y en avait tellement. Mais visiblement tu n’avais aucune envie de la donner et tu la gardais égoïstement pour toi. Tu attrapes une seconde serviette du bout des doigts, pour te sécher tes cheveux bouclés. « Je suis surprise qu’on t’ait laissé venir travailler. Tu fais de la peine à voir. » Ton geste ralentit, le visage toujours caché par le tissu. Ta réponse se fait sans attendre, spontanée. « Parce qu’apparemment au boulot je sais me tenir et ne pas jouer l’hystérique. » Contrairement a elle. Le sous entendu était très clair et tu ne t’en cachais pas. Tu es sec, le regard sévère. Tu passes sous silence le fait qu’elle ait raison, ils ne t’ont pas laissé travailler bien longtemps aujourd’hui. Et c’est sans doute parce qu’elle avait raison que ça te piquait à ce point. Elle avait raison et ça te fait un peu plus sortir de tes gonds, car te mettre tes tords sous le nez, tu le supportais assez mal. « Je suppose que je perds mon temps et que tu ne t’excuseras jamais, n’est-ce pas ? » Tu lui jettes un regard froid. « Oui, tu perds ton temps. C’est pas nouveau. » Tu ne fais plus semblant. Si elle te pique, tu n’allais pas prendre de détours ou adoucir tes réponses. Et le retour de bâton était peut être démesuré. « J’ai pas à m’excuser de changer mes plans une soirée. J’ai pas de comptes à te rendre. » Tu sais que tu regretteras sans doute ces paroles et que tu devras sûrement te faire pardonner de te comporter comme un con. Tu allais ramer vu la pente dangereuse que tu empruntais. Mais t’étais encore moins en état de réfléchir aujourd’hui, déjà que ce n’était pas tous les jours facile. T’es juste plus désagréable aujourd’hui que les autres jours. Et surtout tu l’es sans aucune raison. D’habitude, tu étais toujours beaucoup plus doux avec elle en privé, parce que tu t’étais tout de même attaché à la Française. Mais pas aujourd’hui. Nerveusement, tu te sèches le moignon, pour enfiler ton manchon. Ton coeur bat trop vite et trop fort, et tu n’avais pas l’habitude de monter si vite en pression. Tes mains sont crispées sur toutes les matières que tu touches, pour éviter les tremblements. Ça te ferait presque paniquer. Et tu paniques à l’idée de paniquer. T’étais vraiment pas simple comme garçon.
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Ce n’était pas la première fois qu’il lui arrivait de s’énerver sur Winston. C’était même monnaie courante depuis qu’ils se connaissaient, depuis qu’elle avait découvert quel genre de crétin prétentieux il pouvait être dans les couloirs de l’hôpital. Cependant, elle ne lui en avait jamais tenu rigueur. Elle lui avait trouvé des excuses, des circonstances atténuantes pour se comportement de la manière dont il agissait au quotidien. Elle n’était plus exactement sûre de comment est-ce qu’ils en étaient arrivés à se fréquenter en dehors du travail, mais jusqu’à maintenant, elle aurait pu affirmer que c’était un chic type, au fond. Sauf qu’ici, elle ne savait plus trop. Il lui avait servi sur un plateau toutes les bonnes raisons de lui en vouloir. Elle débarquait en trombe, s’inquiétait pour lui. Et tout ce qu’il avait à lui offrir en retour étaient une douche froide et une indifférence rare. C’est à peine s’il la regarde, se contente de coups d’yeux furtifs plutôt que de lui donner un minimum de considération. Il ne se passe rien. Elle va commencer à le croire, elle aussi. Qu’il n’y a vraiment rien entre eux pour qu’il ne daigne même pas s’expliquer, au moins s’excuser. La française ne répond rien, se contente de croiser les bras sur la poitrine, blessée au possible. Elle était généralement forte pour voir le meilleur en chacun, pour ne rien prendre trop personnellement. Mais quand on la piétinait de la sorte, il n’y avait rien qu’elle ne puisse faire. « Ton chien n’aurait pas dû être ma responsabilité. Il n’est pas chez moi, j’ai dû le confier à ma voisine. Tu comprends, il fallait que je vienne travailler moi aussi. » Elle n’était pas une garderie pour chien dont le maître décide plutôt de sortir se faire casser la tronche à la première occasion venue.
Elle pourrait faire demi-tour, juste oublier cette discussion, mais c’est plus fort qu’elle. Albane a besoin de savoir ce qu’il s’est passé, pour quelle raison elle a passé la soirée et la journée à s’en faire. Cela ne lui ressemble pas d’attaquer directement, de le critiquer si ouvertement. Il faut croire qu’elle cherche juste une réaction, quelle qu’elle soit. Autre chose que cette insupportable indifférence. Parce qu’elle lui avait prouvé depuis le temps qu’il pouvait lui faire confiance, non ? Ils avaient assez partagé pour qu’il puisse au moins se justifier et faire en sorte qu’ils n’en reparlent plus jamais, qu’ils puissent faire comme si de rien n’était quand ils quitteraient ces vestiaires. Mais il n’y a rien de tout ça, juste une innocence indifférente. « Et évidemment, le courroux d’un de ces cons est tombé sur toi alors que tu passais par ici, c’est ce que tu essayes de me vendre ? » Il l’avait mérité et il le savait, c’était tout ce que la blonde retenait. C’était assez atterrant, en fait, comme comportement. Décourageant pour ce bout de femme qui avait la sale manie de vouloir aider tout le temps, en permanente. Apparemment, cela faisait d’elle une hystérique. Albane avait beau se douter qu’il finirait par réagir pour faire cesser les attaques, sa répartie est d’une franchise si honnête qu’elle sent son ventre se tordre. Une seconde, ses lèvres s’entre-ouvrent pour répondre quelque chose, mais rien ne sort. Elle accuse le coup dans un silence blessé.
Il avait raison, c’était une perte de temps. Ils étaient une perte de temps, il ne changerait pas, garderait les bons aspects de sa personnalité pour les bons jours, continuerait d’agir comme si le monde tournait autour de lui le reste du temps. Elle n’avait pas besoin de ça au quotidien. Elle ne pouvait pas s’attacher à des gens qui lui donnaient des raisons de s’inquiéter par leur propre imbécilité. « Je vais faire en sorte de ne plus t’attendre du tout, alors. » Sa gorge se noue alors qu’elle est sur le point de faire demi-tour. Cependant elle s’arrête en chemin, le téléphone posé sur le coin du lavabo attirant son attention. Winnie était encore occupé à se sécher, il n’était pas en état de lui courir après. Dans un soupir elle décide d’être sans-gêne elle aussi, se saisissant du smartphone qu’elle déverrouilla. Ils avaient passé assez de temps ensemble pour qu’elle ait remarqué son code. Qu’il se rassure, elle ne comptait rien fouiller. « Je t’entre le numéro de la voisine. Tu verras avec elle pour récupérer ton chien. Essaye de ne pas te comporter comme un abruti avec elle. » Elle ne parierait pas là-dessus. Ce n’était pas demain la veille qu’elle pourrait demander une nouvelle faveur. « Quant au mien de numéro, ne t’embête plus à l’appeler. » Dans la liste des contacts, elle supprime son numéro. Il aura toujours moyen de le retrouver, elle en a bien conscience, et mettrait un point d’honneur à le bloquer partout. C’était surtout pour la forme. « Si ton but dans la vie c’est de te retrouver seul, évite au moins de mener les gens en bateau avant. » conclut la française en lui rendant son téléphone, désormais prête à partir.
-L- a situation t’échappait et ne prenait pas la direction voulue. Tu voulais simplement gueuler un coup et passer à autre chose. Faire ce dont toi, tu avais besoin et envie. Comme toujours. Sauf que la limite, tu la dépasses sans même t’en rendre compte. « Je vais faire en sorte de ne plus t’attendre du tout, alors. » Un simple soupir traverse tes lèvres. Tu as du mal à réaliser ce que sa phrase signifiait. Ou tu as du mal à te l’avouer. Tu n’as pas le temps de rétorquer face à ses propos que tu juges excessifs, que furtivement, elle s’empare de ton téléphone qui trainait sur le lavabo. Tu relâches la serviette humidifiée par ta tignasse, qui s’affaisse sur tes épaules contractées. « Qu’est ce que tu fais fais? » Tu es d’abord persuadé qu’elle cherche une réponse à ses questions dans tes messages. Ce qu’elle ne trouveras pas puisque tu étais aussi mutique avec elle qu’avec le reste de ton entourage, et aucun de tes problèmes n’était exposé sur ton cellulaire. Par contre, tu ne peux pas t’empêcher de noter qu’elle connaissais ton code. Tu changeras ça plus tard. « Je t’entre le numéro de la voisine. Tu verras avec elle pour récupérer ton chien. Essaye de ne pas te comporter comme un abruti avec elle. » Donc ce n’était pas une investigation désespérée mais elle mettait simplement tout en œuvre pour ne pas te revoir de sitôt, visiblement. Tu ne pouvais pas rétorquer sur le mot abruti, elle avait raison. Tu le savais un peu, au fond de toi. Tu étais habitué à ce qualificatif récurrent, et tu l’avais plutôt bien accepté. « Ok. » Tu attends la suite, pressentant qu’Albane ne s’arrêterait pas là. Et étrangement, ça commence à te nouer la gorge et rend plus difficile la déglutition. « Quant au mien de numéro, ne t’embête plus à l’appeler. » Ta grande gueule se ferme lorsque tu comprends qu’elle est en train de t’effacer de sa vie. T’es muscles se décrispent et elle te paraît soudainement très éloignée. Le silence est pesant, et tu l’observes longuement, jaugeant de tes pupilles indécises le sérieux de ses propos. Elle ne l’était pas. Si? Elle n’en était jamais arrivé à un tel extrême, et tu comprends difficilement comment elle pouvait atteindre ce point de non retour. Tu ne comprends pas que tes mots blessent, et que tu les maniais trop souvent dangereusement, sans aucun tact et sans réfléchir aux conséquences de tes phrases aiguisées. « Si ton but dans la vie c’est de te retrouver seul, évite au moins de mener les gens en bateau avant. » Elle te tend ton téléphone, que tu ne saisis pas, refus délibéré de terminer votre conversation sur ces mots. La douche était froide. Elle avait fait redescendre la pression bien rapidement, adoptant une attitude que tu ne pensais pas affronter. « Albane… » Tu marmonnes dans un soupire. Tu as beaucoup de mal à t’exprimer, ou même à t’excuser. Et ça ne sort pas. Tu essayais, mais tes regrets étaient muets. C’était trop frais, autant la confrontation que la cause de celle ci. T’étais incapable de lui donner raison et de ravaler ta fierté. « Qu’est ce que tu me fais, là? » Tu commences, dévisageant chacun de ses traits fermés. Elle avait l’air sûre d’elle, et ça te déstabilisait. Parce que tu as peur d’avoir condamné ce que vous aviez entamé, peu importe ce que c’était. Et ça t’oppresse plus que ce que tu n’aurais imaginé, de perdre la française, un poids lourd se posant délicatement sur ton coeur. « Il y a des choses qui ne regardent que moi, Albane. » Tu as du mal à mieux expliquer la situation, et tu ponctues ta phrase avec une certaine froideur involontaire. Tu te doutes que sa réaction ne sera pas positive à cette tentative stérile, qu’elle n’aurait qu’à te dire que c’était une raison de plus pour rester seul. Et elle aurait raison. « Et ça fait à peine quelque mois qu’on se voit. Tu peux pas me demander de tout savoir. » Visiblement deux ans ce n’était pas suffisant non plus puisqu’Alma n’avait jamais eu ne serait ce qu’une introduction à tes problèmes. Alors Albane n’avait aucune chance d’avoir ne serait ce qu’une bribe du bordel de ta vie. Pas volontairement en tout cas. Et naïvement, tu espérais qu’elle serait conciliante, après toutes tes bavures. Alors que tu venais de lui admettre, indirectement, que tu ne lui exposais pas délibérément une partie de ta vie, et que tu n’étais pas prêt de le faire. Tu aurais pu trouver une excuse depuis le début, pour éviter de la blesser. Mais il semblerait que le contraire était plus apaisant pour toi, pourtant prendre Albane pour un défouloir s’était finalement retourné contre toi. Et c’était ridiculement prévisible. Tu trouveras toujours un prétexte plus tard. C’était écœurant de te remettre en question, tu détestais ça. « On peut peut être discuter de tout ça plus tard? » Première fois que tu étais raisonnable de la journée. Tu n’étais pas en état d’avoir une conversation normalement avec elle. C’était évident. Tu bondissais sur la moindre remarque, plus virulent qu’au quotidien. Tes idées s’emmêlaient, faisant des noeuds solidement handicapants. Ta respiration est courte. Tu avais eu ta dose d’émotions pour la journée, des montagnes russes effrénées qui mettaient à l’épreuve ton mental déjà bien épuisé. Tu veux crier, de haine, d’effroi, ou de désespoir, tu ne sais pas encore. Tu veux finalement être enfin seul, pour relâcher totalement la pression qui s’accumulait dangereusement dans ton corps fatigué. Tu ne sais pas comment l’évacuer, mais ça, tu le verras dans un second temps comment tu te débrouilleras pour gérer cette situation douloureusement opprimante.
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When your skin starts crawling cause of last night's actions, the false attractions and vague distractions. I don't know baby, you don't seem to care that it kills me. All the veiled impurities and insecurities, and all the things that make me think that I don't know baby, you don't seem to care that it kills me. Did you forget to tell me? This is a new kind of ego
Elle essaye de garder contenance Albane, je ne pas montrer combien la situation est en train de l’atteindre. Mais le fait est qu’elle n’a pas envie d’en arriver là. Elle n’a pas envie de tourner le dos même à un abruti pareil, même si ce serait bien mieux. Elle ne peut pas se permettre de le laisser la piétiner, lui aussi. Elle a sa fierté, aussi enterrée soit-elle sous son cœur trop mou. Alors la blonde tente de se détacher, de ne rien laisser transparaître sur son visage alors qu’elle efface son numéro, décide de poser les limites entre eux. Au fond, il ne faudrait pas grand-chose pour qu’elle cède, revienne sur sa décision, soupire et quitte les vestiaires pour prétendre que rien ne s’était passé. Il suffirait d’un mot, d’un geste, de quelque chose d’autre que du mépris ou de l’agacement. Mais Winston ne lui offre rien de tout ça, se contente de l’observer, toujours plongé dans son mutisme. C’est probablement ça, le plus compliqué. Dans son éternel optimisme, la jeune femme a envie de se convaincre qu’elle se trompe ; mais son attitude est celle d’une personne qui s’en fiche. Qu’elle reste ou qu’elle parle, cela n’a pas l’air de le concerner plus que cela. Il la fixe juste, sans récupérer son téléphone qu’elle termine par déposer à ses côtés, complètement dépitée. C’est rare, venant d’elle. Mais l’envie de lui crier dessus est puissante ; l’attraper par les épaules, le secouer jusqu’à ce qu’un peu de bon sens émerge, qu’il finisse par réaliser qu’il avait merdé à une échelle astronomique. Il lui parle comme si elle était effectivement une hystérique, en faisait des caisses pour une chose qui n’avait pas d’importance. Ce n’était pourtant pas si difficile à comprendre, si ? Ce n’était pas le bout du monde de demander une justification, ou à défaut au moins un peu de considération pour le sang d’encre qu’elle s’était fait. Elle doit se mordre la langue pour ne pas laisser le flot de paroles s’ouvrir, prononcer des paroles en vrac qu’elle pourrait regretter. Surtout quand en face, l’interne ne fait que s’enfoncer davantage dans ses secrets, se fermer complètement à toute discussion. Reporter cela sur le fait qu’ils ne se fréquentaient pas depuis tant de temps que cela, comme si c’était une excuse suffisante. Cela a juste le mérite de décourager la blonde, de le faire profondément soupirer alors que sa main vient se déposer sur son visage fatigué, qu’elle se pince l’arête du nez. Est-ce que cela vaut seulement la peine de se battre ? « Que tu ne veuilles pas partager certaines parties de ta vie avec moi, je veux bien comprendre. Mais je pense que je mérite de savoir pourquoi est-ce que j’ai passé la nuit et la journée à m’inquiéter pour toi, jusqu’à apprendre par des bruits d’hôpital que tu étais là aujourd’hui. Tout ça pour te retrouver dans cet état, avec ton attitude habituelle de… » Connard fini. Les mots lui brûlent les lèvres, mais sa nature la rattrape bien trop vite pour qu’elle ne parvienne à lui cracher quelque chose de pareil. Elle était inquiète et énervée en débarquant dans les vestiaires. Maintenant, elle était juste abattue.
Le silence s’installa à nouveau dans la pièce, lourd, pesant. Rappelant trop distinctement les menaces de s’en aller proférées juste avant. A-t-elle seulement envie d’en discuter plus tard, de régler cette dispute plutôt que d’en rester là ? Après tout, Winston l’a mentionné de lui-même. Ils ne se connaissent que peu. Elle n’aurait aucune idée du genre de secrets qu’il lui cache, et au fond elle n’est pas mieux. Elle se traîne des bagages et des faiblesses qu’elle dissimule au monde entier, ne lui avouerait probablement jamais. C’est peut-être l’une des raisons qui font que pour une raison incompréhensible, ça a accroché entre eux. Parce qu’ils sont cassés. Un long soupir s’échappe de ses lèvres alors qu’elle vient s’asseoir à ses côtés sur le banc, se met à sa hauteur pour plonger son regard dans le sien. « Je ne sais pas si ça servirait à quelque chose. » C’est un sourire contrit qui étire ses lippes. « Tu ne t’excuseras pas, tu ne me donneras aucune explication. Et tu as raison, tu n’as pas à tout me raconter. Tu ne me dois rien. Mais je ne peux pas me permettre de m’attacher à des gens instables. Pas en ce moment. » Elle était déjà au bord du gouffre en permanence, à prendre des mauvaises décisions les unes après les autres. Elle était sur une pente suffisamment dangereuse pour en plus devoir s’inquiéter pour eux. « Donc non, Win. T’es tout seul sur ce coup-là. Désolée. » Elle dépose un baiser sur sa joue et se relève, tourne définitivement les talons sans même lui jeter un dernier regard. Elle doit se remettre au travail, retrouver son sourire habituel pour aller s’occuper de ses patients. Au moins dans son rôle d’infirmière, à défaut de savoir gérer la sienne, elle pourrait apaiser la douleur de ses patients.