| | | (#)Ven 22 Oct 2021 - 19:15 | |
| Après une demi-heure d’hésitation, à tourner en rond dans son dressing, à sortir des fringues puis à les remettre sur cintre, Lexie sort enfin de la pièce, habillée d’une robe en dentelle bleu nuit. C’est assez classe pour ressembler à la brunette, mais pas trop, pour ne pas effrayer Rhett, qui ne semblait déjà pas très à l’aise à l’idée de cette sortie. Ca fait sortie entre collègues, mais plus habillé que le bureau : bref, c’est parfait. Un coup d’œil à sa montre lui révèle que son taxi va arriver dix minutes, et qu’elle doit s’activer. « Et merde ! » Elle file dans la salle-de-bains pour souligner ses yeux d’un trait de crayon, puis secoue ses cheveux pour leur donner un peu de volume. Ca fera l’affaire, il faudra que ça le fasse. Au moment refermer le placard qui abrite tous les produits de beauté, le regard de Lexie se pose sur une petite fiole contenant de la cocaïne. Elle l’attrape, la fait rouler entre ses doigts en se mordillant la lèvre, hésitante. Peut-être qu’en prendre un tout petit peu lui permettrait de se détendre. Après tout, cette soirée la stresse au plus haut point depuis que Rhett l’a suggéré, un peu comme une échappatoire à une nuit de plaisir. Depuis, la brunette a failli annuler quinze fois, ne sachant à quoi s’attendre. Ce n’était évidemment pas un rendez-vous, car ni l’un ni l’autre n’avait d’intentions romantiques. Ca ne déraperait pas, car Rhett n’avait pas envie d’elle, pour une raison qui échappait à la jeune femme. Alors ça devait être une simple sortie entre collègues, mais le manque d’enthousiasme du journaliste refroidissait Lexie. Après tout, des dizaines d’hommes rêveraient de dîner avec elle. Mais pas Rhett, apparemment, qui semblait se plier à l’exercice parce qu’il avait perdu une espèce de défi. Néanmoins, c’était grâce à ce défi que Lexie était arrivée à l’heure au boulot pendant 7 jours de suite. Une notification sur son téléphone la prévient que son taxi l’attend. En soupirant, la brunette repose la fiole dans le placard et quitte l’appartement. Le trajet est court, bien trop court, ou en tout cas pas assez long pour qu’elle arrive à chasser le stress qui monte. Ou bien grandit-il juste parce qu’on approche du restaurant ? Le doigt de la brunette tapote nerveusement sur sa cuisse jusqu’à ce que la voiture se gare devant l’établissement. Et bien trop vite, il est temps d’y aller, de quitter ce cocon rassurant pour pénétrer dans le restaurant. La brunette scanne la pièce du regard et un sourire illumine son visage lorsqu’elle repère Rhett, déjà installé à une table. Un coup d’œil à sa montre la rassure : ce soir aussi, elle est à l’heure. « Salut », dit-elle en s’asseyant face à son collègue. Lexie appelle immédiatement le serveur, priant pour que l’alcool l’aide à combattre sa gêne. « Bonsoir. Un verre de vin blanc, plutôt liquoreux. Je vous fais confiance. » Une fois la commande passée, elle reporte son attention sur Rhett, l’observant en penchant la tête sur le côté et lui adressant un sourire triste. « Je n’arrive pas à dire si tu es fier d’avoir réussi à me faire arriver au boulot à l’heure pendant 7 jours d’affilée, ou si tu es désespéré de devoir me supporter en dehors des heures de travail … » Elle sourit, tente de prendre les choses avec légèreté, mais son questionnement est sincère et démontre toute l’insécurité qu’elle ressent en permanence : la peur de ne pas être aimée, la peur d’être abandonnée. |
| | | | (#)Mer 27 Oct 2021 - 16:13 | |
| (interlude) Dans aucun monde il n’aurait pu s’imaginer avoir un repas avec une collègue simplement parce qu’elle serait arrivée à l’heure sept jours de suite au travail. Pourtant, c’est véritablement ce qui est en train de se passer ce soir, à son plus grand étonnement - non pas qu’elle ait réussi le défi, loin de là, mais bien que lui-même ait eu la stupide idée de le lui lancer. Désormais, la seule question qui l’anime reste de savoir ce qu’elle fera dès le lendemain, maintenant qu’il n’y a plus aucun prix à la clé et qu’il ne s’imagine pas jouer le jeu dangereux de la surenchère avec Lexie. Pour le moment, il s’efforce de se concentrer sur le présent, ayant quelques minutes d’avance sur l’horaire prévue pour pouvoir s’installer le premier à la table qui leur est réservée. Tel un adolescent qui se ferait gronder à table, il occupe le temps en pianotant sur son téléphone, anticipant les prochains sujets dont il parlera à la télévision nationale. Le travail n’est jamais bien loin, chose que confirme plus que jamais l’arrivée de Lexie dans la salle. Elle représente le travail, elle aussi, d’une façon plus que particulière. L’ancien sportif sourit doucement à son approche, la saluant d’un baiser contre sa tempe lors de son arrivée, avant de reprendre place sur sa chaise. S’il n’est pas encore certain que cette soirée soit totalement une bonne idée, il ne s’imagine pas la malmener pour autant. « Salut. » - “Tu vas bien ?” Ses premiers mots sont pour lui mais ses gestes, eux, sont destinés au serveur qu’elle hèle rapidement.
Arrivant presque au pas de course, c’est la commande de Lexie qu’il écoute en premier lieu. La jeune femme semble savoir ce qu’elle désire, à en juger par le peu de temps qu’elle a pris pour réfléchir à ses mots. Cela n’étonne pas Rhett, de toute façon. « Bonsoir. Un verre de vin blanc, plutôt liquoreux. Je vous fais confiance. » Le regard du serveur passe de l’un à l’autre, alors que l’australien lui répond rapidement, un sourire poli au coin des lèvres. “Rien, merci.” Il sera à l’eau, comme toujours. Ce n’est qu’à de rares occasions qu’il s’autorise quelques bières, jamais rien de plus fort. L’alcool n’est pas réellement indiqué avec la consommation d’anti-douleurs. Aussi rapidement qu’il est arrivé, le serveur reprend le même chemin inverse, s’activant déjà à trouver la bonne bouteille pour Lexie. « Je n’arrive pas à dire si tu es fier d’avoir réussi à me faire arriver au boulot à l’heure pendant 7 jours d’affilée, ou si tu es désespéré de devoir me supporter en dehors des heures de travail … » Sa tête roule légèrement sur le côté. Il ne pensait sincèrement pas qu’elle aborderait le coeur du sujet aussi rapidement, mais après tout il ne peut pas s’en plaindre ni même lui en vouloir. “Ni l’un ni l’autre, Lexie.” Son ton se veut bien plus doux et bas que celui qu’il a à la télévision et à la radio. Elle n’est pas une auditrice, elle est une collègue et amie. “Je suis content que tu n’aies pas eu de mal à tenir le pari, ce qui me fait demander pourquoi est-ce que tu as besoin qu’on te donne une récompense à la clé pour une telle chose.” Son index joue avec les fourches de son couvert, il glisse contre les dents de son couteau aussi. En somme, il n’a pas réellement envie de l’observer dans les yeux en cet instant, et observer le menu du soir devient la parfaite excuse pour ne pas avoir à le faire. “Surtout que je ne comprends pas pourquoi tu souhaites tant que ça passer du temps avec moi.” S’il n’est pas stupide au point de ne pas comprendre qu’elle aime beaucoup ses petits yeux bleus, il ne comprend pas pourquoi elle continue de s’accrocher à l’idée qu’il puisse se passer quelque chose entre eux alors qu’il est clair à ce propos depuis le premier jour : cela n’arrivera pas. Et comme il le lui a dit, elle vaut mieux que ça. |
| | | | (#)Dim 31 Oct 2021 - 18:07 | |
| Lorsque Lexie arrive au restaurant, son visage s’illumine quand elle repère Rhett. Parce qu’elle est contente de le voir, mais aussi parce qu’elle craignait qu’il ne vienne pas. Fichu sentiment d’insécurité. Pourtant, elle ne peut s’empêcher de grimacer discrètement lorsqu’il dépose un baiser sur sa tempe, comme l’aurait fait Chan. Or Rhett n’est pas son frère, elle n’a pas du tout envie qu’il se comporte de la sorte. Pour cacher sa gêne et tenter de faire fuir le stress, la brunette hèle le serveur et passe sa commande. Rhett, lui, décline la question silencieuse du garçon. « Rien, merci. » Lexie ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel. Ouaw, qu’il est prude. Elle avait déjà fait un effort en n’emportant pas de cocaïne avec elle, alors elle ne s’imagine pas se priver d’alcool ce soir. Et comme si les pensées qui tournoyaient dans sa tête et la tourmentaient ne pouvaient plus attendre, la jeune Walker entre dans le vif du sujet, interrogeant son collègue sur son état d’esprit. « Ni l’un ni l’autre, Lexie. » Elle fait la moue : évidemment, il botte en touche. Elle aurait dû s’en douter, mais aurait apprécié plus de franchise. Est-ce que tu es content d’être là, avec moi ? La question brûle les lèvres de la brunette, mais elle n’osera pas la poser, du moins pas maintenant. La réponse lui fait trop peur, bien trop peur pour qu’elle la formule à voix haute. « Je suis content que tu n’aies pas eu de mal à tenir le pari, ce qui me fait demander pourquoi est-ce que tu as besoin qu’on te donne une récompense à la clé pour une telle chose. » Le serveur revient avec la commande de Lexie et une carafe d’eau pour Rhett, ce qui permet à la brunette de prendre son temps pour réfléchir à la réponse. Parce qu’en réalité, elle n’en sait rien. Il y a des dizaines de réponses qui lui viennent à l’esprit, et peut-être qu’au final, il n’y a pas qu’une seule raison. Lexie hésite, fait tourner son vin dans son verre avant d’en boire une gorgée et de le reposer doucement sur la table, le tout à faible allure, comme pour gagner du temps. En réalité, tenir ce pari n’a pas été facile. Il y a eu plusieurs faux départs, plusieurs loupés. Mais elle a fini par y arriver. Elle tient sincèrement à son poste, et si elle doit être honnête, peut-être que si elle était sur la sellette, si Rhett ne la couvrait pas constamment, peut-être qu’elle serait obligée de faire plus attention. Alors, c’est certain, elle est capable d’arriver à l’heure la plupart des jours, si elle s’en donne les moyens. Mais peut-être manque-t-elle juste de motivation. Elle finit par hausser les épaules et les mots qui franchissent ses lèvres ne correspondent pas à ceux qui tournaient dans sa tête quelques secondes auparavant. « Parce que. Peut-être parce que la vie est un jeu et que j’ai besoin de me divertir. Peut-être que j’ai besoin de motivation pour réussir certaines choses. Au final, les gens travaillent pour obtenir une récompense, leur salaire. Moi, je n’ai que faire de cet argent, tout ce que je peux, c’est m’amuser. » Ce n’est pas toute la vérité, mais ce n’est pas un mensonge. Même si cette réponse ne satisferait sans doute pas Rhett, qui continue à la questionner tout en fixant obstinément le menu, évitant de la regarder dans les yeux. « Surtout que je ne comprends pas pourquoi tu souhaites tant que ça passer du temps avec moi. » Aïe. Ca pique, ça fait mal, bien plus que ça devrait. Mais elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même, d’avoir mis sur le sujet sur le tapis dès son arrivée. Cette fois-ci, elle n’a pas le temps de freiner les mots avant qu’ils ne franchissent ses lèvres. « Et moi, je ne comprends pas pourquoi tu ne souhaites pas passer un peu de temps avec moi. » Elle frôle du bout des doigts la main de Rhett qui joue avec les couverts, comme pour attirer son attention et le forcer à la regarder. Parce qu’elle a besoin de savoir, même si la réponse risque de faire mal. C’est le moment que choisit le serveur pour venir prendre leur commande. « Vous avez fait votre choix ? » Et il se plante à côté de leur table, le stylo au-dessus du calepin, son regard passant de Rhett à Lexie. La brunette le fusille du regard, pas un instant désolée de diffuser son agacement et sa mauvaise humeur. « On a encore besoin d’un peu de temps. Dix minutes. » Ca devrait suffire à Rhett pour répondre à sa question, et à Lexie pour savoir si elle reste ici ou si leur tête à tête s’arrête ici. Car si elle a en effet envie de passer du temps avec Rhett, elle n’est pas prête à ce qu’on lui fasse la charité en sortant avec elle par obligation. Si son collègue ne veut pas être là, elle préfèrera rentrer chez elle. Ou plutôt sortir en soirée et oublier ce fiasco. |
| | | | (#)Mar 2 Nov 2021 - 11:55 | |
| Le repas ne débute certainement pas de la façon dont il l’avait prévu et espéré, et voilà déjà Lexie qui ne semble pas ravie du comportement du brun. Pour autant, il ne risque pas de changer d’attitude pour son bon plaisir. Il est prêt à beaucoup pour ses amis, Lexie y compris, mais il doute qu’une telle chose lui rendrait le moindre service. Rhett essaye de tenir avec elle le rôle de grand-frère qu’il n’a jamais su avoir avec Ethel, ni même Blake. Il l’étouffe de ses bons sentiments et de ses leçons de morale à deux balles, ce qu’elle semble trop peu apte à accepter. Lexie n’est pas une personne qu’il peut modeler selon ses envies, encore moins mettre en cage, mais le rugbyman ne semble toujours pas vouloir le comprendre et persiste dans son idée, l’enrobant à peine de son sourire séducteur.
Rapidement, leur discussion se compose bien plus de silences que de mots. Rhett devrait s’en vouloir ou au moins se remettre en question, mais rien de tout deci ne semble prêt d’arriver à en juger par son attitude. Il se croit encore sur le terrain, interdit de montrer le moindre signe de faiblesse face à l’équipe adverse. Lexie est dans son équipe, pourtant, et à défaut de lui accorder une place directement à ses côtés, il accepte au moins de la savoir dans la même équipe. Généralement, parce que si cela avait été le cas aujourd’hui alors il ne l’aurait pas accablée de reproches. Un coéquipier est comme un membre de la famille et dans chaque famille, il faut se soutenir. Il est dur avec elle seulement parce qu’il désire le meilleur pour la jeune femme ; il ne sait simplement pas comment lui faire comprendre. « Parce que. Peut-être parce que la vie est un jeu et que j’ai besoin de me divertir. Peut-être que j’ai besoin de motivation pour réussir certaines choses. Au final, les gens travaillent pour obtenir une récompense, leur salaire. Moi, je n’ai que faire de cet argent, tout ce que je peux, c’est m’amuser. » Déjà, la tête du brun se balance de droite à gauche. Son argument n’a aucune valeur, aucune force. Il est fait de bric et de broc et menace de s’effondrer au moindre souffle contre sa structure. C’est ce qu’il ne tarde pas à faire. “Si tu voulais seulement t’amuser, tu pourrais te contenter d’utiliser l’argent de ta famille.” Il ne parlera pas de drogue à voix haute, trop habitué aux oreilles indiscrètes et aux scandales rapidement exposés dans la presse spécialisée. Ce serait désastreux autant pour elle que pour lui mais, au moins, aborder la fortune colossale des Walker n’est pas un secret de polichinelle. Elle pourrait vivre aux frais de son sang à la moindre demande de sa part. Autrement dit, si elle travaille c’est parce qu’elle le veut vraiment, qu’elle est passionnée, et il se doit de lui faire ouvrir les yeux à ce sujet. “Arrête de croire que je peux être une motivation pour venir au travail. Ca n’a pas de sens et ça n’a surtout aucune valeur. Tu le fais parce que tu aimes ton travail et que tu veux évoluer.” Et non se contenter de présenter la météo et ses aléas quotidiennement. Ce n’est pas un travail à la hauteur de ses capacités.
« Et moi, je ne comprends pas pourquoi tu ne souhaites pas passer un peu de temps avec moi. » Si passer du temps avec elle n’était pas synonyme de quoi que ce soit d’autre, alors oui, il aimerait beaucoup occuper davantage son emploi du temps de cette manière. Cependant, il est assez grand pour savoir tous les sous entendus que sont ceux de Lexie, et à quel point il y est peu réceptif - pour ne pas dire pas du tout. Au contact de ses doigts contre la main du sportif, ce dernier la retire rapidement, relevant enfin le clair de ses yeux en direction de la jeune Walker.
« Vous avez fait votre choix ? » « On a encore besoin d’un peu de temps. Dix minutes. »
Lui qui meurt de faim, il y a finalement fort à parier que leur repas tournera court et qu’il rentrera chez lui le ventre vide. Avec un peu de chance, il pourra improviser une soirée avec Hassan, qui sait. En attendant, c’est sur Lexie que son attention continue de se focaliser. “Je suis amoureux de la même femme depuis quinze ans, est-ce que ça répond assez à ta question pour que tu passes enfin à autre chose ?” Vingt ans, en réalité, et il se pense plutôt soigné de ses sentiments pour Jenna aujourd’hui, sûrement parce qu’il ne lui a pas échangé le moindre mot depuis des années. Ce sont pourtant autant de détails qu’il ne précise pas, tout comme il ne lui précise pas qu’il n’est pas en couple pour autant. Son coeur est ailleurs et pour lui il ne peut s’agir que de ça, au moment de passer une nuit avec quelqu’un. “Je souhaite passer du temps avec toi, sinon je ne serai pas venu ce soir. Mais ça n’ira pas plus loin, et il va falloir que tu le comprennes, Lexie.” Et déjà, il commence sérieusement à perdre patience à ainsi éternellement répéter les mêmes mots. |
| | | | (#)Sam 6 Nov 2021 - 0:54 | |
| La soirée commence mal. Lexie questionne, Rhett répond à côté, selon les critères de la brunette, et ça refroidit cette dernière. Toute l’insécurité qu’elle ressent ressort immédiatement, et elle n’arrive pas à retenir la question qui lui brûle les lèvres. Le journaliste a tout le temps pour réfléchir à sa réponse, puisqu’ils sont interrompus par le serveur, mais la brunette ne le lâche pas du regard, attendant qu’il se prononce. « Je suis amoureux de la même femme depuis quinze ans, est-ce que ça répond assez à ta question pour que tu passes enfin à autre chose ? » Lexie est blessée, parce que sa demande ne comprenait, pour une fois, aucune arrière-pensée. Elle voulait réellement savoir pourquoi Rhett semblait lassé, fatigué, alors que la soirée venait à peine de commencer. « Je souhaite passer du temps avec toi, sinon je ne serai pas venu ce soir. Mais ça n’ira pas plus loin, et il va falloir que tu le comprennes, Lexie. » Elle hoche la tête, parce qu’en réalité, elle a compris depuis bien longtemps. La raison lui échappe toujours un peu, malgré ses récentes révélations, car elle estime n’avoir jamais été amoureuse. Elle ne comprend donc pas que des sentiments puissent intervenir dans l’équation, dans un acte qu’elle considère comme purement physique. Pourtant, Rhett et elle se connaissent maintenant depuis un moment, et elle a bien remarqué qu’il ne la regarde pas comme le font la plupart des hommes. Elle est au courant de son désintérêt, et si elle pense qu’il a tort de se priver d’un peu d’amusement, elle n’en fera pas pour autant une dépression. « Ok. » Elle rappelle le serveur et commande un risotto végétarien, attendant que Rhett exprime son choix. Lorsque le garçon de salle repart, Lexie laisse un moment le silence s’installer, jouant distraitement avec son verre, sans boire une gorgée d’alcool. « Mon père est mort. Ma mère n’a jamais joué son rôle de maman. Elle ne s’est jamais impliquée dans notre éducation, ne nous a pas donné l’amour dont on aurait eu besoin. Je ne représente à ses yeux qu’un investissement, rien de plus. Mon frère Elijah est parti il y a de nombreuses années, et le seul moment où il a fait une nouvelle apparition dans nos vies, c’était pour l’enterrement de notre père. Il est resté 3 jours … » La brunette soupire, refusant pour l’instant de relever le regard vers Rhett. C’est dur pour elle de se confier, mais elle a besoin qu’il comprenne sa position pour que la soirée puisse se poursuivre convenablement, ainsi que leur collaboration professionnelle. Parce qu’elle a l’impression qu’il l’a mal jugé, qu’il a mal interprété ses intentions. « Il n’y a que Channing qui soit là pour moi, toujours. » Elle secoue la tête, comme pour essayer de chasser les pensées négatives qui l’entourent. « Les gens partent. Toujours. Ils m’abandonnent, se désintéressent. » Et la voilà, flagrante, sa peur de l’abandon, l’une de ses plus grosses fragilités, ancrées en elle depuis sa plus tendre enfance et le manque d’attention de ses parents. Elle relève enfin les yeux, boit une gorgée de vin et plonge son regard triste dans celui de Rhett. « Le plus simple, c’est de ne pas les laisser entrer et s’installer dans ma vie, dans mes pensées. Ca évite qu’ils ne me fassent souffrir quand ils partiront. » Elle hausse les épaules. « Mais parfois, ils sont là, au quotidien, et on ne peut pas les chasser. Parce qu’on travaille avec, par exemple. Alors, s’ils sont déjà là, il faut essayer de les retenir. » Elle fait la moue, hésite. « Rhett, je ne sais pas pourquoi, je ne comprends pas, mais tu as visiblement envie de me sauver. Et le jour où tu n’auras plus à m’aider, tu feras comme les autres, tu t’en iras. Alors peut-être que c’est pour ça, entre mille et une autres choses qui font que ma vie est chaotique, que je continue à faire des erreurs. » Elle lève les yeux au ciel alors qu’un petit sourire, qui n’atteint pour ses yeux, nait sur son visage. « Et pour l’amour du ciel, non, je ne suis pas amoureuse de toi, et je ne veux pas désespérément coucher avec toi. Je veux juste … » Elle hausse les épaules, rougit légèrement, reporte son attention sur sa serviette qu’elle dépose sur sa cuisse et lisse avec attention. « … que tu sois là. Que tu restes. » Et voilà, elle s’était ouverte à son collègue. Il était trop tard pour faire marche arrière et ravaler ses paroles. La balle était dans le camp de l’ancien rugbyman. Il pouvait s’en aller maintenant, s’il le souhaitait. Il pouvait profiter de ce dîner et en rester là. Il pouvait leur laisser une chance de devenir amis. Les possibilités étaient multiples, et la brunette voulait être fixée. L’incertitude la fragilisait, faisait ressortir toute son insécurité, toutes ses faiblesses. Même si c’était la fin de quelque chose, elle s’en contenterait, mais elle avait besoin de savoir. |
| | | | (#)Dim 7 Nov 2021 - 5:39 | |
| Le serveur est rappelé pour préserver la paix et Rhett ne s’y oppose pas, se contentant de commander à son tour et remercier l’homme rapidement. Finalement, il repart aussi vite qu’il a pu arriver, ne laissant plus que le silence entre les deux collègues, à peine mis à mal par l’annulaire de la jeune femme jouant contre son verre. Il pourrait faire semblant d’être outré de ne pas entendre le bruit caractéristique du cristal mais n’a pas la force de faire autant d’efforts et de comédie ce soir. A défaut, la jeune femme semble vouloir parler pour deux, s’ouvrant pour la première fois sans la moindre censure à propos de son passé et son histoire. S’il ne lui aurait jamais posé la question, le sportif est pourtant heureux qu’elle le fasse d’elle-même et de façon naturelle, même s’il se doute que ces mots lui coûtent beaucoup et que le contexte n’a rien de joyeux. S’il y a bien quelqu’un de capable comment fonctionne une famille dysfonctionnelle, pourtant, c’est bien lui. Si les Hartfield avaient infiniment moins d’argent en jeu, cela ne les a pas empêchés de se déchirer très tôt dans l’histoire. Paradoxalement et contre toutes attentes, il est plutôt rassuré d’entendre que son frère reste toujours là pour elle - parce que Lexie aurait pu n’avoir personne, tout simplement.
Sans chercher à lui imposer son regard, les yeux de Rhett n’ont aucun mal à retrouver ceux de Lexie lorsqu’elle les relève en sa direction. Il se fait petit et muet, la laisse aller au bout de ses pensées autant que de ses explications puisqu’elle semble en avoir gros sur le coeur. « Le plus simple, c’est de ne pas les laisser entrer et s’installer dans ma vie, dans mes pensées. Ça évite qu’ils ne me fassent souffrir quand ils partiront. » Il n’est sans doute pas doué pour donner des conseils autres que sportifs, mais il n’y a pas besoin d’être un expert dans le domaine pour savoir qu’elle fait fausse route en ayant une façon de penser aussi simpliste. Ce n’est pas en restant éternellement éloignée du monde entier qu’elle pourra être heureuse. En se protégeant de certains agissements, elle se prive de beaucoup, et il ne veut égoïstement pas être celui qui lui donnera un tel conseil, de peur de la mener sur une mauvaise direction. “Ce n’est pas une question d’avoir envie de te sauver, Lexie.” A ça, au moins, il n’a aucun mal à répondre. Il peut parler pour lui sans mal, surtout alors qu’il sait qu’il n’a aucune arrière pensée ni quoi que ce soit allant en ce sens. A ses yeux, tout est clair et limpide en ce qui concerne la jeune femme. “Je suis ton ami, et c’est ce que les amis font.” Ils s’entraident, à défaut de se sauver puisque le terme est aussi dramatique qu’il est bien trop fort pour une telle situation. “Et le jour où tu iras mieux, je serai heureux pour toi, et je ne partirai pas.” qu’il conclut enfin, venant annoncer tout l’inverse de ce qu’elle s’était efforcée à lui expliquer quelques secondes avant. “Tu peux pas sérieusement penser que vouloir te sauver est quelque chose que les gens font par passion. S’ils partent, c’est justement parce qu’ils sont fatigués de te voir recommencer les mêmes erreurs.” Alors non, elle n’a pas à continuer à faire des erreurs pour ressembler à une petite chose fragile ayant besoin d’aide pour chaque étape et chaque chose en ce monde. C’est stupide, et puisqu’il ne sait pas prendre des pincettes, il le lui fait comprendre à sa façon, en toute amitié pour elle.
Son regard va et vient, il est au moins soulagé de la voire brièvement sourire. C’est sans doute bien plus que ce à quoi il pouvait s’attendre, à en juger par la façon dont a commencé leur repas. « … que tu sois là. Que tu restes. » A son tour, Rhett esquisse un faible sourire. “C’est ce que je fais.” Si seulement elle pouvait arrêter de le repousser à la moindre excuse et au moindre obstacle, cela serait sans doute infiniment plus facile pour lui de tenir ce rôle à ses côtés - mais une chose à la fois, n’est-ce pas ? “Je ne suis pas l’aîné auquel s’attendaient mes parents, alors je comprends ce que tu ressens.” Il n’est bien sûr pas aussi expansif qu’elle dans ses explications et pensées mais l’intention y est, elle y est vraiment. |
| | | | (#)Mer 10 Nov 2021 - 0:19 | |
| Le repas débute mal, très mal. Et rapidement, Lexie a peur que Rhett se lève et s’en aille. Comme tous les autres, il partirait, il l’abandonnerait. Alors elle se confie, comme elle l’a rarement fait. C’est en partie pour retenir Rhett et expliquer son comportement. Mais c’est aussi dû à lui, son collègue, à son caractère et son comportement. Il est là, présent, depuis si longtemps, à l’aider. Elle la lui doit presque, cette explication. Et en même temps, c’est plus facile avec Rhett qu’avec d’autres. Pendant quelques secondes, elle voit en lui plus un frère qu’un potentiel amant, discerne en lui des qualités inhérentes à Channing. Pendant un instant, elle se dit que peu importe ce qu’elle fera ou qu’elle dira, il sera là. Comme Chan. Pourtant, il n’est pas son frère, il n’est pas Chan, et Lexie sait qu’en un instant, tout peut voler en éclats. « Ce n’est pas une question d’avoir envie de te sauver, Lexie. Je suis ton ami, et c’est ce que les amis font. » Elle l’entend, l’écoute, et finalement, elle a envie de tester ce mot qu’elle prononce trop peu souvent. « Ami … Ami et collègue. » Elle hausse les épaules alors qu’un sourire timide illumine ses traits. « Ca me va. Ca me plaît. » Rhett poursuit, et Lexie a dû mal à soutenir son regard, tant ses paroles sont intenses. Pour elle, ça signifie tellement, c’est si rare, qu’elle a des difficultés à ne pas rougir. « Et le jour où tu iras mieux, je serai heureux pour toi, et je ne partirai pas. Tu peux pas sérieusement penser que vouloir te sauver est quelque chose que les gens font par passion. S’ils partent, c’est justement parce qu’ils sont fatigués de te voir recommencer les mêmes erreurs. » La brunette laisse échapper un petit rire sans joie. « Ca, je n’en suis pas certaine. Mes fréquentations ne sont pas tellement du genre à vouloir m’aider. Ce sont plutôt des gens avec qui on fait la fête, on fuit la réalité le temps de quelques heures et on refait le monde. » Elle prend une profonde inspiration, semblant hésiter un instant, pesant intérieurement le pour et le contre. « Je promets de faire des efforts. Il y a quarante-neuf autres raisons à mon comportement, mais disons que je vais déjà tâcher de m’améliorer en prenant en considération celle-ci. Ok ? » Pour la brunette, c’est déjà un grand pas. Tout comme cette soirée, tout comme les confidences qui, une fois qu’elles avaient commencé à franchir ses lèvres, n’ont pu s’arrêter. C’est au tour de Rhett de faire un pas vers l’ouverture, même si le sien est plus timoré. « Je ne suis pas l’aîné auquel s’attendaient mes parents, alors je comprends ce que tu ressens. » La jeune femme penche la tête sur le côté pour l’observer, tâchant de lire en lui et de deviner ce qu’il veut dire par là. Elle a dû mal à comprendre pourquoi. Il est beau, intelligent, a un très bon métier. Qu’est-ce qui aurait fait plaisir à ses parents ? « Pourquoi ? » ose-t-elle tenter de demander en buvant une gorgée de vin. Le serveur dépose leurs plats devant eux et repart aussi rapidement qu’il est arrivé, sans doute refroidi par le comportement de Lexie il y a quelques minutes. La brunette n’y prête pas attention. Elle s’empare de sa fourchette tout en fixant toujours Rhett, espérant que lui aussi se livre davantage. |
| | | | (#)Mer 10 Nov 2021 - 15:16 | |
| « Ami … Ami et collègue. » Si répéter ses mots est ce dont elle a besoin pour accepter la situation telle qu’elle est alors Rhett serait bien le dernier à venir le lui reprocher ou même à s’en plaindre. Bien au contraire, une part de lui est déjà largement soulagée par son comportement et le fait qu’elle accepte leurs statuts d’amis et de collègues sans plus de problèmes. Accusant un silence, le brun finit par sourire à son tour lorsque le visage de la jeune femme s’illumine peu à peu et qu’elle finit par accepter pleinement la situation. « Ca me va. Ca me plaît. » Et si ça lui plaît, alors il en est de même pour lui aussi. Ses mains se reposent à plat contre la table ; il n’a plus besoin de jouer avec les couverts pour s’occuper et pallier à un certain stress face à cette situation. Rhett n’a jamais été fait pour gérer les conflits mais il ne sait pas non plus se taire lorsque les choses ne lui conviennent pas, alors il est parfois difficile de faire face aux conséquences de ses actes.
Le présentateur doit prendre sur lui bien plus que jamais pour arriver à expliquer à Lexie les choses telles qu’elles sont et telles qu’il les ressent. S’il a choisi un travail dans lequel il n’a jamais à parler de lui et de ses émotions, ce n’est pas le fruit du hasard et même à presque quarante ans, il déteste toujours autant cet exercice. Les mots peinent à être prononcés mais il sait que c’est pour le mieux et qu’une fois qu’il lui aura tout expliqué, il n’aura plus jamais à revenir là-dessus. S’il a abandonné ses amis une fois pour donner une chance à sa carrière sportive, aujourd’hui il n’y a plus aucune chance qu’il refasse la même erreur - non parce qu’il apprend de ses erreurs mais bien parce que son âge d’or est derrière lui. « Ca, je n’en suis pas certaine. Mes fréquentations ne sont pas tellement du genre à vouloir m’aider. Ce sont plutôt des gens avec qui on fait la fête, on fuit la réalité le temps de quelques heures et on refait le monde. » - “Tu te doutes ce que je vais te conseiller, alors.” Changer de fréquentations, tout simplement, parce que si elles la tirent vers le fond alors elle ne valent pas la peine de la côtoyer. Lexie a du potentiel, elle est une jeune femme intelligente et talentueuse qui ne rêve que de pouvoir le prouver à autrui et si Rhett ne doute pas qu’elle en soit capable, il est aussi l’un des rares à le penser à ABC. Depuis qu’elle y est, elle n’a pas réellement fait beaucoup d’efforts pour convaincre le reste de l’équipe. La chaîne est puissante, pourtant, elle pourrait lui ouvrir une infinité de portes menant à autant d’opportunités. Son ton redevient soudainement froid et son visage inexpressif, preuve qu’il n’a pas le moins du monde envie de rigoler sur ce sujet. Lui aussi a fait des erreurs, mais au moins il a toujours pu compter sur des amis exceptionnels qu’il a souvent douté mériter.
Lexie prend une grande inspiration et il redevient silencieux, sachant par avance qu’un grand discours n’aurait aucune efficacité face à elle. La jeune femme est une rebelle qui fera strictement le contraire de ce qui lui est ordonné ; elle lui rappelle parfois Ethel. « Je promets de faire des efforts. Il y a quarante-neuf autres raisons à mon comportement, mais disons que je vais déjà tâcher de m’améliorer en prenant en considération celle-ci. Ok ? » Ce sont des mots qu’elle lui a déjà partager mais il ne peut pas demander la lune et les étoiles en même temps, alors il se contente pour le moment encore de hocher la tête sans plus de commentaire. Ils passent un contrat oral dans lequel elle est la seule à faire des efforts, mais il ne lui précisera pas que la balance n’est pas harmonieuse. Des deux, elle est encore la seule à avoir des rêves, alors ceci explique sans doute cela.
Sans doute animé par l’ambiance de leur discussion et les différentes confessions, il se permet à son tour d’avouer ne pas être l’enfant que ses parents avaient espéré. Les mots sortent à peine d’entre ses lèvres, presque honteux, alors qu’il esquisse un demi sourire pour garder la face. « Pourquoi ? » Il gagne quelques secondes de répit avec l’arrivée du serveur mais, rapidement, ils se retrouvent à nouveau seuls. “Mon grand frère était policier et mon petit frère a bientôt terminé ses études pour être neurochirurgien. Un sportif dans la famille, ça fait tâche.” Jackson luttait pour faire respecter la loi, Blake sauve des gens et Garrett se contente de marquer des buts, alors en comparaison il ne faisait pas le poids. Il se contente de hausser les épaules, incapable de davantage se confier au sujet de lui autant que de sa famille. “Ils sont vieux jeux et habitués aux métiers renommés typiques, c’est de leur temps.” Ses parents ne sont plus jeunes, il ne peut pas leur en vouloir ; et il n’arriverait pas à leur en vouloir de toute façon, piété filiale oblige. Peu importe ce qu’il se dit, ils resteront toujours ses parents. |
| | | | (#)Lun 15 Nov 2021 - 0:48 | |
| Lexie se confie à Rhett, elle s’ouvre. Pendant un instant, elle voit des similitudes entre lui et son frère, et se dit que ce dernier aussi serait fier d’elle. Elle ose faire confiance, pas forcément spontanément, pour être honnête, mais parce qu’elle a l’impression que sinon, Rhett va prendre ses jambes à son cou et s’en aller, sans même avoir manger. Elle ne le supporterait pas, d’être ainsi abandonnée, ici, en plein milieu d’un restaurant bondé. Elle ne saurait comment affronter son regard qu’elle imagine chargé de reproches lorsqu’elle le recroiserait au boulot. Alors, elle parle, beaucoup, trop sans doute. Et elle est finalement surprise de voir à quel point Rhett est doué pour écouter. « Tu te doutes ce que je vais te conseiller, alors.. » Son ton est froid, cassant, et la brunette ne peut s’empêcher de secouer la tête en pinçant les lèvres. Bien sûr qu’elle sait, c’est simple à imaginer : couper les ponts avec les gens avec qui elle fait la fête. Elle les entend, les jugements dans la voix du journaliste, à peine dissimulés sous la surface. Mais ce n’est pas si simple. Jamais elle ne se séparerait de ces personnes, tout comme jamais elle ne se privera de cocaïne, ou du moins pour l’instant. Les deux choses lui semblent être deux épreuves insurmontables, et inutiles de se les infliger. Parce qu’elle en a besoin, de ces soirées, de ces phases de déconnection, pour supporter le reste. « Ils savent ce que je vis, plus ou moins. Ce sont des jeunes qui ont eu des enfances similaires à la mienne, des familles aussi dysfonctionnelles que la mienne, ou presque. Ils me comprennent, et je les comprends. Je ne peux pas dire pareil des autres gens qui m’entourent.. » Elle ne rajoute pas « comme toi, et ton ton moralisateur », mais l’intention y est, tout comme le sous-entendu. Ceux qui n’ont pas vécu une vie similaire à la sienne sont incapables de comprendre ce qu’elle ressent, et pourquoi elle se comporte comme elle le fait. Finalement, le serveur dépose leur commande devant eux et la brunette attaque son plat en questionnant Rhett, qui a laissé échapper une petite information sur lui et qu’elle n’a pas loupé. « Mon grand frère était policier et mon petit frère a bientôt terminé ses études pour être neurochirurgien. Un sportif dans la famille, ça fait tâche.. » Lexie fait la moue. Elle ne comprenait que trop bien ce que Rhett pouvait ressentir, étant elle-même considérée par sa mère comme le vilain petit canard de la famille. Présenter la météo n’était pas un métier, juste une occupation futile pour passer à la télévision. Et journaliste n’était guère mieux, des fouilles merdes qui déformaient la vérité. Sa mère aurait voulu qu’elle travaille pour le Walker Group, même si au fond d’elle elle devait être soulagée de ne pas avoir Lexie dans ses pattes. « Ils sont vieux jeux et habitués aux métiers renommés typiques, c’est de leur temps.. » La brunette souffle sur sa fourchette avant d’enfourner une nouvelle bouchée dans sa bouche. Elle secoue la tête, attristée par les confidences de Rhett. « Un sportif renommé, reconnu, qui a fait beaucoup d’efforts et de sacrifices pour y arriver. Et aujourd’hui un journaliste travaillant pour une chaîne très importante.. » Elle hausse les épaules, sachant très bien en prononçant ses mots que, en effet, pour les parents de Rhett, ça ne sera visiblement pas assez. « Ils ont tort. Tort de ne pas voir tout ce que tu as accompli et tout ce à quoi tu concoures. Mais je comprends. Finalement, ma mère a l’air d’avoir plusieurs points communs avec tes parents. Des défauts, évidemment. Je cherche encore les qualités de Mary. » Un petit sourire amusé illumine brièvement le visage de la brunette alors qu’elle termine son plat et finit son verre de vin. Elle en recommanderait bien un autre, mais sait bien que ça ne serait pas raisonnable pour la suite de la soirée, face à un Rhett tristement sobre. Alors elle se remet à se distraire en attendant la carte des desserts, joue avec sa serviette pour cacher qu’elle rêve d’un verre d’alcool, d’une cigarette ou de quelque chose de plus fort. |
| | | | (#)Lun 15 Nov 2021 - 10:39 | |
| Lui conseiller de couper les ponts avec les personnalités toxiques et aux mauvais penchants qui entourent sa vie lui semble être le plus logique à faire et le plus nécessaire mais Lexie ne semble pas du même avis. En réalité, elle semble même plutôt prompte à faire tout sauf ce qu’on lui conseille, tout sauf ce qui semble être naturel. Lexie se dresse contre les règles et il n’arrive pas à savoir pourquoi, ne pouvant pas comprendre un tel comportement visant à s’auto-détruire. Il n’est pas forcément le mieux placé pour parler de choix stratégiques au sujet de sa carrière mais au moins il ne cherche pas à tout foutre en l’air, lui. Il a accepté les mains qui lui étaient tendues, Rhett. « Ils savent ce que je vis, plus ou moins. Ce sont des jeunes qui ont eu des enfances similaires à la mienne, des familles aussi dysfonctionnelles que la mienne, ou presque. Ils me comprennent, et je les comprends. Je ne peux pas dire pareil des autres gens qui m’entourent.. » Sa tête signe la négation, il souffle de façon à peine perceptible mais n’ajoute pourtant rien. C’est un sujet sur lequel ils ne tomberont sûrement jamais d’accord et il juge en avoir assez imposé pour Lexie ce soir. Elle a joué le jeu, il doit désormais en faire de même et tenter de lui proposer un dîner qui ne soit pas uniquement un interrogatoire. Ils en reparleront sans doute bien rapidement et les plats amenés par le serveur ne constitue-là qu’une transition de pacotille pour qu’il s’ouvre à son tour à elle, s’osant à quelques mots à peine alors qu’il tâte sa nourriture du bout de la fourchette. L’appétit s’en est allé, et ce n’est certainement pas en faisant allusion à sa propre famille qu’il reviendra.
Lexie mérite pourtant qu’il lui explique ce qu’il peut l’être de façon raisonnable, alors il dresse rapidement le portrait de Jackson et celui de Blake en prime, les deux hommes ayant rendu infiniment fiers leurs parents. Vivre avec la mémoire d’un homme qui était tel un demi-Dieu pour eux est sans doute ce qu’il y a de plus difficile à supporter mais ses confessions n’iront jamais à avouer ceci avec. Ce genre de sentiment se doit de rester enfoui au fond de son cœur: le cas contraire, en plus d’être inutile, est bien plus douloureux qu’on peut le croire aux premiers abords. « Un sportif renommé, reconnu, qui a fait beaucoup d’efforts et de sacrifices pour y arriver. Et aujourd’hui un journaliste travaillant pour une chaîne très importante.. » Et soudainement, il préfère effectivement prendre une bouchée de nourriture et la mâcher avec soin plutôt que de laisser paraître la moindre réaction. Ce n’est qu’après de longues secondes qu’il affiche un sourire faussement fier. “Maintenant je sais à qui m’adresser si je veux me faire mousser.” Ses yeux cherchent ceux de la jeune femmes pendant quelques secondes sans qu’il ne revienne sur ses mots: aujourd’hui, plus personne n’en tient de la sorte. Il travaille pour ABC, on vante de temps à autres une action ou une faute faite sur le terrain et on lui annonce dans l’oreillette la fin de son heure. Coupez, au suivant, Hartfield retourne au maquillage, tu brilles à l’écran. Il avait le droit d’avoir la gueule en sang sur les terrains mais pas question que sa zone T ressorte un peu trop à l’écran. « Ils ont tort. Tort de ne pas voir tout ce que tu as accompli et tout ce à quoi tu concoures. Mais je comprends. Finalement, ma mère a l’air d’avoir plusieurs points communs avec tes parents. Des défauts, évidemment. Je cherche encore les qualités de Mary. » Il a un rire simple, bref, visant sans doute à faire redescendre la pression d’une conversation ayant un peu trop tendance à la laisser monter à ses yeux. “J’espère qu’elles ne se rencontreront jamais. Je suis pas sûr que l’Univers puisse survivre à ça.” Mary est une femme de caractère, elle aussi, et même si Elijah est bien moins du genre à s’ouvrir que sa cadette, ce n’est pas une information qui lui est passée sous le nez. Rhett ne soulève pas beaucoup de choses à l’oral mais il n’en observe pas moins pour autant. “Les parents ne représentent pas leurs enfants. Et vice-versa. T’as fait le choix de ne pas suivre le même chemin que ta mère et t’auras le dernier mot.” Le Walker Groupe ne sera pas plus fort et si elle veut exister par elle-même alors elle n’aura aucun mal à le faire, Rhett en est convaincu, son timbre de voix soudainement bien plus sérieux. “Tu sais que tu peux toujours me le demander, si tu as besoin d’aide. Je ne peux pas te promettre de toujours être utile mais je ferai au mieux.” Et tout ceci n’a même rien à voir avec la promesse faite à Elijah de prendre soin de sa petite sœur. Il le fait pour elle, pour la femme qu’elle est, pour le potentiel dont elle regorge. Son pouvoir est fortement limité mais il ne doute pas qu’un appui soit toujours une bonne chose, peu importe ce qu’elle vise réellement. Il n’a pas le bras long, pas de très hautes connaissances et surtout pas en dehors de l’univers du sport, mais nul doute que l’utilisation de son nom pourrait attiser quelques oreilles discrètes. S’il faut qu’il se porte garant pour elle, par exemple, alors il n’hésitera pas à le faire, quitte à se mettre lui-même en danger. L’adrénaline du terrain lui manque, Rhett cherche sans doute à la retrouver partout et nulle part à la fois, peu importe sa forme et son importance. Ses mots, sérieux au possible, sont ponctués d’un fin sourire alors que la carte des desserts leur est apportée et la commande à propos de ces derniers est rapidement faite. Finalement, ils s’en seront bien sortis et il ne regrette pas de s’être quelque peu ouvert à elle - pour le moment. |
| | | | (#)Mar 23 Nov 2021 - 0:30 | |
| Ce dîner est étrange, très étrange. Lexie ne sait pas à quoi elle s’attendait, mais pas à ça, en tout cas. Elle savait que ce n’était pas un rendez-vous galant. Elle ne savait pas vraiment si Rhett avait envie de la voir en dehors du travail. Néanmoins, elle ne pensait pas qu’ils s’ouvriraient autant l’un à l’autre. Car si Lexie a énormément parlé, s’est beaucoup confié sur ses proches, sans mentionner Elijah au passage, Rhett n’est pas en reste. Il ne s’est pas autant épanché, mais il a abordé ses frères et ses parents, et c’est déjà beaucoup. Finalement, ce dîner aura été enrichissant, et la brunette aura appris beaucoup. Entre autres, que si on veut obtenir quelque chose, il faut également donner. Elle s’est ouverte, il l’a suivi. Et cette confiance réciproque lui fait plaisir. Beaucoup plus qu’une partie de jambes en l’air, même si elle ne l’admettrait pas. « Les parents ne représentent pas leurs enfants. Et vice-versa. T’as fait le choix de ne pas suivre le même chemin que ta mère et t’auras le dernier mot. » Lexie laisse échapper un petit rire sans joie. Certes, elle ne ressemble pas à Mary, sur bien des sujets -malheureusement, elles ont plus de points communs que la brunette oserait se l’avouer. Certes, elle n’a pas rejoint le Walker Group, mais qu’y ferait-elle, au final ? Channing est assez grand et compétent pour se débrouiller tout seul, et elle se voit mal en potiche au standard de la boîte. D’ailleurs, ce serait la honte pour sa famille, de savoir que la fille de Richard Walker serait celle qui accueillerait les clients et hommes d’affaires dans la société. Alors non, elle n’a rien à y faire. Pour autant, ce qu’elle fait ne convient pas à sa mère. Mais aurait-elle pu la contenter par un autre choix ? Lexie en doutait. Rien de ce qu’elle avait pu faire jusqu’à maintenant n’avait été assez bien pour Mary Walker. Finalement, elle commençait à avoir l’habitude. « Mouais, comme Elijah ? Lui aussi a suivi son propre chemin, au détriment de Channing … » A peine les mots ont-ils franchi ses lèvres qu’elle les regrette. Elle aimerait les rattraper, les faire oublier à Rhett, l’ami de l’aîné des Walker, mais elle ne peut pas. Alors elle essaie de rétropédaler comme elle peut. « Oublie ce que j’ai dit. On ne va pas parler de lui. » Parce qu’elle n’en a pas envie. Parce qu’elle ne pourrait pas être honnête alors qu’elle sait le lien qui unit les deux hommes. Parce qu’elle est pleine de rancœur envers son aîné qui les a abandonnés, Channing et elle. Channing, en le vouant à reprendre la tête de l’entreprise. Lexie, tout simplement en la laissant à la merci de Mary alors qu’elle admirait tellement Elijah et ses rêves de liberté. « Tu sais que tu peux toujours me le demander, si tu as besoin d’aide. Je ne peux pas te promettre de toujours être utile mais je ferai au mieux. » Il est si sérieux, soudain. Lexie plonge ses yeux dans ceux de Rhett, l’observant longuement sans rien répondre. Finalement, elle hoche la tête, alors que son index frappe la table encore et encore. La solennité de cette conversation la perturbe, tout comme les sujets difficiles qui ont été abordés ce soir. Elle a envie d’un truc fort. Non, elle en a besoin. Finalement, elle garde longtemps le silence, se rue sur sa glace au chocolat lorsque celle-ci arrive devant-elle, puis fait de la charpie de la petite serviette en papier sur laquelle était posée sa coupe de glace. « Ok. Hum … » Elle hésite, ne sait pas trop si elle va réussir à demander de l’aide, finalement. Le plus simple serait de monter dans un taxi, rentrer chez elle, et prendre cette fameuse de cocaïne qui l’attend dans le placard de sa salle-de-bains. Ainsi, elle pourrait oublier les émotions ressenties ce soir, pourrait fuir tous ces sentiments et ces souvenirs qui ont ressurgi. Ce serait simple, facile, et demain serait simplement un autre jour à affronter. Elle porte sa main à sa bouche, se met à se ronger l’ongle de son annulaire pendant quelques secondes, le temps de se rappeler où elle est et que les convenances ne permettent pas un tel comportement. « Si tu veux m’aider, rentre avec moi. Reste avec moi ce soir. » Son regard est fixé sur les petits morceaux de serviette en papier qu’elle a déchiquetés, n’osant affronter l’expression de Rhett. Elle regrette déjà d’avoir demandé, parce qu’il peut dire non. Il a d’ailleurs sans doute des projets plus intéressants. Finalement, elle sort son téléphone et commande un taxi, impatiente de pouvoir s’en aller quand il aura décliné la proposition. |
| | | | (#)Mer 24 Nov 2021 - 2:08 | |
| Aborder le sujet de la famille est toujours difficile pour Rhett, lui qui sait ne pas avoir vécu avec le meilleur exemple mais certainement pas le pire non plus ; alors il improvise comme il peut, lui et son incapacité probante à donner le moindre conseil digne de ce nom. S’il a plus du double de l’âge de l’adolescence, il en a pourtant toujours les mêmes réactions et émotions. « Mouais, comme Elijah ? Lui aussi a suivi son propre chemin, au détriment de Channing … » Rhett se retient de tout commentaire, de toute réaction aussi. Il ne roule pas des yeux au ciel comme il le voudrait, il ne vient pas serrer le poing comme il pense le vouloir. Les histoires des Walker ne le concernent pas, surtout alors que sa loyauté va vers Elijah depuis toujours et qu’elle s’est étendue à Lexie depuis quelques années seulement. Leurs histoires ne le concernent pas, son avis n’a aucune force, et la jeune femme serait de toute façon la dernière à vouloir l’écouter sur ce sujet. « Oublie ce que j’ai dit. On ne va pas parler de lui. » - “Je ne m’aventurerai pas sur ce chemin, de toute façon.” Ce n’est pas son combat. Il ne voit pas en Elijah le grand méchant, ni même en Channing et Lexie les victimes de leur histoire et de l’empire fondé par leurs parents. Il est certes bien heureux de ne pas être à leur place, mais il existe sans aucun doute des personnes bien plus à plaindre qu’eux encore.
Préférant terminer le repas sur une note plus légère et joyeuse, Rhett se permet de souligner sa capacité à l’aider, à la moindre demande de la jeune femme en ce sens. Elle a besoin de temps pour poser ses mots et il ne la pressera pas, n’hésitant pas à garder ses yeux ancrés dans les siens. Les signes de son stress sont aussi nombreux qu’évidents mais il n’en tient pas compte, préférant ne pas la mettre mal à l’aise. Ils font beaucoup d’efforts, beaucoup d’avancées aussi, et il ne voudrait pas tout gâcher. Si elle accorde pendant un temps bien plus d’attention à sa glace plutôt qu’à lui, il ne s’en offusque pas non plus. « Ok. Hum … » Ultimement, c’est son ongle qu’elle vient maltraiter de ses dents, le faisant presque perdre patience à terme. Pourtant, elle vient finalement lui demander ce dont elle a tant envie, et il reste accroché à ses lèvres pendant quelques secondes. « Si tu veux m’aider, rentre avec moi. Reste avec moi ce soir. » Il serre les dents, connaissant déjà sa réponse, sachant par avance qu’elle ne plaira pas totalement à Lexie. Elle a soudainement le regard fuyant et les doigts qui pianotent sur son téléphone, donnant un peu plus de temps au brun pour qu’il puisse formuler plus ou moins correctement ses pensées. “Je te ramène jusqu’à chez toi et je rentre ensuite. Je suis désolé, j’ai des choses à faire.” Aussi et surtout, il ne s’imagine pas rester chez elle. Pas dans ces conditions, pas en sachant ce qu’ils se sont déjà dits. Pas alors qu’il a la terrible envie d’utiliser son téléphone pour envoyer des messages à Evelyn et lui proposer qu’ils se revoient. Ce serait mal se conduire et ce n’est pas son genre, lui qui fait toujours de son mieux pour plaire à tous les partis. “Tu veux qu’on y aille ? A la vitesse où t’as mangé ta glace, je pense pas que t’aies vraiment envie de rester.” Il reprend dans un sourire sincère, amusé par cette simple anecdote. |
| | | | (#)Lun 29 Nov 2021 - 20:41 | |
| On parle famille, et Lexie n’arrive finalement pas à éviter de mentionner Elijah au passage. Pourtant, elle le regrette immédiatement, car elle connait l’amitié qui lie Rhett à son aîné. Elle le regrette, car elle n’a pas tellement de choses positives à dire sur lui. Elle a attendu qu’il revienne vers eux après le décès de leur père, qu’il reste à Brisbane, qu’ils s’entraident les uns les autres. Elle a même espéré qu’il revienne pour elle, car Elijah et Lexie ont toujours été plus proches que ne l’étaient les deux garçons, partageant la même soif de liberté. Mais quand Elijah a eu la possibilité de s’emparer de la sienne, de liberté, et de s’envoler loin de leur mère et de leur nom, il n’a pas eu un seul regard en arrière pour ceux qu’il a laissé en partant. Alors, au fil des années, Lexie a finit par attendre qu’il revienne, se faisant finalement une raison. C’est étrange, aujourd’hui, de se dire que l’homme en face d’elle, son collègue, doit avoir plus de contacts avec son frère qu’elle. « Je ne m’aventurerai pas sur ce chemin, de toute façon. » Evidemment, parce qu’ils ne seraient pas d’accord, sans aucun doute. Lexie défendrait son point de vue, et Rhett défendrait son ami. Il ne pourrait rien ressortir de bon de cette conversation. Finalement, Rhett lui propose son aide, et la brunette hésite longuement. Elle réfléchit, pesant le pour et le contre, montrant des signes extérieurs de stress et de manque qu’elle n’arrive pas à dissimuler. Elle pense à la cocaïne qui l’attend à la maison, et qu’elle va sniffer dès son retour à l’appartement, si elle est seule. Elle le sait, elle se connaît, elle en est persuadée. Elle a eu beau promettre de faire des efforts, elle n’a jamais promis d’arrêter, encore moins quand elle sait qu’un rail ne l’empêchera de tenter d’arriver à l’heure demain, puisqu’il est encore tôt. Elle hésite puis se lance, demandant à Rhett de rester avec elle cette nuit. Mais dès que les mots franchissent ses lèvres, elle les regrette, parce qu’elle sait qu’il va décliner la proposition. Elle fuit déjà son regard et pianote sur son téléphone pour commander un taxi, impatiente d’avoir un moyen de fuite à disposition. « Je te ramène jusqu’à chez toi et je rentre ensuite. Je suis désolé, j’ai des choses à faire. » « Ouaw. » Le mot fuse immédiatement, sans qu’elle ne puisse ne le retenir. Elle est impressionnée par sa pirouette, sans doute un mensonge pour atténuer son refus. Elle pince les lèvres en secouant la tête, peinant à cacher à quel point elle est blessée par ses deux phrases. « C’est dingue que tu penses que je sois autant désespérée, alors que tu m’as bien fait comprendre il y a à peine une heure que tu ne coucheras pas avec moi, et que je t’ai dit que j’avais compris. » Elle secoue une nouvelle fois la tête, fermant les yeux un instant pour encaisser le coup qu’elle vient de se prendre. « Tu ne comprends décidément rien, alors je t’en prie, ne fais plus semblant de comprendre, et ne fais plus non plus semblant de vouloir m’aider. Ça nous permettra d’éviter qu’on perde un temps précieux tous les deux. » Un léger tintement de son téléphone lui signale que le taxi est arrivé. Pile à l’heure pour la sauver de cet embarras, même si elle sait qu’elle devra maintenant éviter Rhett au boulot. Après tout, ça ne devrait pas être plus difficile de que d’éviter de croiser le chef dans les couloirs quand elle arrive en retard. « Tu veux qu’on y aille ? A la vitesse où t’as mangé ta glace, je pense pas que t’aies vraiment envie de rester. » Et il sourit, et elle a envie de lui faire ravaler son sourire. Elle ramasse ses affaires et les fourre dans son sac à mains. « Tu sais quoi ? Je viens de me souvenir que moi aussi j’avais des choses à faire. Des amis m’ont invité à une petite soirée, et j’avais promis que je passerai. » Elle se lève et lui sourit poliment, sachant que les restaurants sont remplis d’oreilles indiscrètes. « Merci pour la soirée. » Puis elle s’éloigne pour rejoindre les vestiaires et récupérer son manteau. Elle réfléchit en même temps à l’adresse qu’elle va indiquer au chauffeur de taxi, mais se dit qu’au final, peu importe. Elle retrouvera des connaissances dans n’importe quelle boîte branchée de la ville, passera forcément une meilleure soirée que l’humiliation qu’elle a vécue ici ce soir. Et, dans tous les cas, elle pourra se fournir en cocaïne, car c’est de cela dont elle a besoin, et au plus vite. |
| | | | (#)Ven 3 Déc 2021 - 18:30 | |
| « Ouaw. »
Et bien sûr, sans que cela ne soit perçu comme une nouvelle, les mots de Rhett ne ravissent pas Lexie le moins du monde. Il s’en doutait déjà mais il espérait simplement qu’elle ne rendrait pas les choses plus compliquées, ce qui ne semble pas être son idée du moment. Dans ses yeux, l’australien lit déjà toute la colère qui ne tardera pas à prendre la forme de mots. « C’est dingue que tu penses que je sois autant désespérée, alors que tu m’as bien fait comprendre il y a à peine une heure que tu ne coucheras pas avec moi, et que je t’ai dit que j’avais compris. » Au tour de l’australien de souffler longuement, son regard toisant désormais celui de la jeune femme. Il a fait preuve d’une patience absolue envers elle mais cette dernière n’est pas infinie. Arrive toujours un moment où il ne peut plus lui en offrir, simplement parce qu’il n’en a plus à sa disposition et qu’il ne veut plus lui accorder autant de temps et d’énergie si c’est pour qu’il finisse toujours par recevoir ses reproches. Rhett n’est pas du genre à se vexer rapidement mais il supporte plutôt mal les reproches, il faut bien l’avouer. Ses doigts massent ses tempes douloureuses, fatiguées d’éternellement revivre la même scène. « Tu ne comprends décidément rien, alors je t’en prie, ne fais plus semblant de comprendre, et ne fais plus non plus semblant de vouloir m’aider. Ça nous permettra d’éviter qu’on perde un temps précieux tous les deux. » Peut être que c’est ce qu’ils devraient faire, oui. Il avait promis à Elijah de prendre soin de sa cadette mais il n’a pas de super pouvoir non plus, il ne peut pas l’enfermer dans une petite pièce jusqu’à ce qu’elle soit enfin capable de vivre sans drogue, sans proposition indécente, et surtout avec un minimum de contrôle sur soi. “Je te le rappellerai, ne t’en fais pas.” Il reprend, la mine neutre mais le ton acerbe. Il le lui rappellera quand elle sera encore arrivée en retard, quand ses larges pupilles ne tromperont personne, quand le Grand Patron demandera finalement à la voir dans son bureau sans que ce soit pour parler promotion. Il n’agira pas, et c’est une promesse. Lexie est majeure depuis longtemps déjà, elle est en capacité de se débrouiller seule et il n’aura aucun mal à expliquer ses raisons à son frère. Rhett ne peut pas éternellement jouer le rôle du dindon de la farce.
Son téléphone sonne, annonçant l’arrivée de son taxi et, avec lui, la fin de cette discussion qui n’en a sûrement eu que le nom - une fois de plus. Lexie est impatiente au moment de rassembler ses affaires ; Rhett ne fait pas l’effort de se lever à son tour, ayant déjà compris qu’elle ne souhaite même pas qu’il la raccompagne jusqu’à chez elle. « Tu sais quoi ? Je viens de me souvenir que moi aussi j’avais des choses à faire. Des amis m’ont invité à une petite soirée, et j’avais promis que je passerai. » Une petite soirée, la voilà qui replonge dans ses travers à l’instant même où on pense l’en avoir éloignée pour un instant. Il souffle une fois de plus et retient pour lui tous les commentaires qu’il pourrait faire. Ce n’est pas sa vie, pas son histoire, et il n’a pas le droit de lui dédier bien plus d’énergie qu’Ethel n’en a jamais reçue de sa part. « Merci pour la soirée. » Il ne répond rien, ne sachant pas mentir - et ne le voulant pas non plus. Le clair de ses yeux suit la jeune femme qui prend le chemin de la sortie et ce n’est que lorsqu’elle est définitivement en dehors de son champ de vision qu’il prend son manteau à son tour, allant payer l’addition pour mettre fin à cette soirée une bonne fois pour toutes. Cette fois-ci, au moins, il sait qu’il apprendra de ses erreurs. |
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