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 [DEBORAH] ❝ Le diable ne s'achète pas

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Message(#)[DEBORAH] ❝ Le diable ne s'achète pas EmptySam 23 Oct - 10:15


Deborah & Jackson



Comment avait-il pu perdre ce maudit carnet ?
Mains dans les poches, tête rentrée dans les épaules et capuche rabattue sur le crâne, Jackson avance le long de l'artère de Fortitude Valley. Renfrogné, il songe aux textos échangés en début de semaine avec l'inconnu(e). Putain mais quel con ! Il n'en revient tout simplement pas. Après tous ces secrets, toutes ces missions, toutes ces épreuves fièrement relevées pour arriver à ses fins, il avait fallu qu'il trébuche sur la racine des têtes en l'air ; celles dans laquelle ne se prenaient d'ordinaire que les pieds des débutants. Avait-il était déconcentré ? Avait-il oublié de fermer la poche de sa veste ? A quel moment le carnet était-il passé du champ sécuritaire de sa possession à celui, beaucoup plus dangereux, du domaine public ? Jax n'en sait rien, cherche à comprendre et fronce les sourcils par dessus son regard noir tandis que ses pas le conduisent en direction du lieu de rendez-vous.

Au 104 McLachlan se dresse le Merlo Café, petit établissement sans prétention aux breuvages savoureux et aux serveuses bien roulées. Ces deux critères, couplés à celui d'une fréquentation minime en dehors des heures de pointe, avait suffit à faire de ce comptoir un chef lieu des divagations mémorielles de l'agent fédéral, celles-là même qu'il s'appliquait à coucher sur le papier afin de restructurer sa vie en trous de gruyère depuis l'accident. En ce samedi d'Halloween, le vent souffle sur Brisbane et le soleil du printemps timide ne suffit pas à réchauffer la froideur de la colère que Mills couve envers lui-même. Pour faire court : il n'avait clairement pas besoin de ça !

L'idée qu'un inconnu aie pu fourrer son nez dans les pages de ses écris le contrarie autant que cela l'inquiète. Souffrant d'une paranoïa alimentée des mois durant par les révélations toutes plus accablantes les unes que les autres à propos de sa hiérarchie complice de son exécution, Jax n'est plus capable de se montrer optimiste lorsqu'il s'agit de ce qui touche de prés ou de loin à son amnésie. Si le sang de Preston Hoover signe la dernière page du carnet, le début du récit, lui, représente indiscutablement la première brique de ce mur immense qu'il a tenté de reconstruire comme on s'arrache les cheveux pour compléter un puzzle. Quel genre de péripéties lui réserve le prochain chapitre de l'histoire ? Une chose est sûre : à l'heure ou ses collègue du PSI travaillent dur pour transformer les informations arrachées illégalement et de force au coupable en preuves accablantes sensées le faire tomber devant la Justice, Jackson se sent prêt à tout pour éviter que le plan ne capote en cours de route.

C'est pourquoi ses poings sont serrés dans le fond de ses poches lorsqu'il passe la porte du Merlo au son de la cloche tintinnabulante. Mills n'a plus rien à perdre, il a déjà laissé passer sa chance de butter le fils de pute responsable de toute cette histoire et ne serait pas contre l'idée de laisser s'exprimer la hargne qu'il n'a pas pu mettre à se venger comme il l'aurait voulu. Anwar a beau lui répéter que les coupables n'ont leur place qu'en prison et nul par ailleurs, Jax, lui, se serait bien vu pisser sur la tombe de son ennemi ... Au moment de s'asseoir à sa table habituelle - celle dans le fond de la salle, à l'écart des autres clients - Mills se fait la réflexion suivante : 15 minutes.

15 minutes : c'est le temps qu'il donne à son maître chanteur pour le convaincre de ne pas employer la manière forte. Passé ce délai, il n'essayera plus d'écouter ni de comprendre, il reprendra son bien de gré ou de force. Car s'il est évident que ce carnet s'apparente plus à un journal intime qu'à un rapport d'enquête, il n'en reste pas moins que les informations qu'il contient, placées entre de mauvaises mains, pourraient avoir des conséquences graves sur l'avenir de Jax autant que sur celui de ses amis et collègues les plus proches. Chien de garde, le combattant reste sur le qui-vive, son portable posé sur la table, le regard tourné vers la porte d'entrée. Il attend que se manifeste le Diable à l'autre bout du fil ...


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Dernière édition par Jackson Mills le Lun 15 Nov - 14:43, édité 1 fois
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Message(#)[DEBORAH] ❝ Le diable ne s'achète pas EmptyDim 7 Nov - 14:10


Jackson & Deborah

@Jackson Mills


De A à Z. Du début à la fin. Le petit carnet noir au dos cassé ne semblait plus avoir de secrets pour elle. Elle l’avait parcouru de long en large et en travers pendant quelques jours avant de se décider à appeler le seul numéro indiqué. Pourtant, dans son regard, subsistait encore beaucoup d’interrogations quand ses iris parcouraient une nouvelle fois quelques lignes. Des suites de chiffres, parfois des dessins aux traits si marqués que le crayon utilisé aurait pu transpercer la page. Des symboles que ses doigts fins retraçaient, comme si elle cherchait à se mettre à la place du propriétaire du précieux pour comprendre, déchiffrer ce que ces pages renferment, quel mystère est à découvrir. Sa curiosité était presque maladive à tel point qu’au lieu de remettre ce carnet à la mairie pour les objets trouvés – ou mieux, à la police dès l’instant où elle avait découvert les derniers feuillets marqués par le sang – elle avait décidé de bêtement laisser un message à la personne et d’accepter un rendez-vous. Certes, elle n’était pas suicidaire non plus, elle avait stratégiquement choisi le café où le journal avait été perdu, un lieu public où il serait bien idiot de lui faire quoi que ce soit. Elle se persuadait pourtant qu’il s’agissait là d’une mauvaise idée. Faire demi-tour lui avait effleuré l’esprit pendant un court instant mais son instinct lui hurlait de ne pas commettre cette erreur. Comme si, au fond, elle savait qu’elle risquait plus en n’y allant pas qu’en s’y rendant. Alors c’était d’un pas décidé – mais quelque peu branlant – qu’elle traversait la chaussée pour prendre la direction du bar. Le quartier était assez calme tandis que le reste de la ville grouillait déjà de petits monstres à l’affût de friandises à se mettre sous la dent. Une pensée furtive pour ce fils qu’elle avait délaissé et qui était en âge de fêter halloween désormais.

10h03. C’était l’heure à laquelle ses converses noires passaient le seuil de la porte. Sa gorge se serrait instantanément. Les mains dans les poches de son perfecto, elle s’approchait du comptoir, prenant place sur un haut tabouret. Elle était clairement hésitante sur la méthode à suivre. Ses iris balayaient la salle, comme si elle serait capable de reconnaitre la personne attendue. Au moins il y avait quelques personnes et ça, c’était rassurant. Ce n’était qu’à 10h07 qu’elle se décidait à sortir son serre-tête de son sac à dos, allumant les petites cornes d’une lumière rouge vif avant de le glisser dans ses cheveux noirs. Son cœur battait si fort lorsqu’elle effectuait ce geste qu’elle avait cette sensation désagréable qu’il s’apprêtait à sortir de sa cage thoracique. Il avait suffi de quelques secondes supplémentaires pour qu’elle croise son regard et qu’elle devine que c’était lui. Il était déjà là. A vrai dire, il était même arrivé avant elle puisqu’elle avait surveillé la porte d’entrée. Elle devinait sans mal qu’il ne comptait pas bouger de sa place – qu’elle avait remarqué isolée. Elle prenait alors son courage à deux mains, profitant de se lever pour adresser quelques mots au barman et lui demander deux cafés. Une présence qui, forcément, allait s’approcher de leur table à un moment ou un autre. Une petite stratégie de sa part si jamais ça tournait vite au vinaigre mais il n’y avait pas de raison pour ça, pas vrai ? Certes, elle avait fait la maligne dans les sms mais rien de bien méchant, rien de menaçant, tout allait bien se passer. Elle s’en persuadait en prenant place face à lui, harponnant son regard du sien pour ne plus le lâcher et faire preuve de pseudo assurance. « J’espère que tu aimes le café parce que j’en ai commandé deux. » Peu banal d’aborder quelqu’un de cette manière, par le tutoiement qui plus est, quand on possède un objet lui appartenant et tâché de sang. « Je ne connais même pas ton prénom, c’est assez ironique alors que tu en as cité tellement. » dans son carnet. Des pseudonymes dont elle ignore cette nature. « Deborah mais tu peux m’appeler Debbie si tu veux. » Se présenter pour l’entrainer à le faire aussi. Politesse et exercice logique.

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Message(#)[DEBORAH] ❝ Le diable ne s'achète pas EmptyMar 16 Nov - 12:40


Deborah & Jackson



Les muscles de sa mâchoire se contractent à chaque fois que la porte du café s'ouvre, signe discret mais pourtant révélateur de l'état dans lequel se trouve Mills : son corps entier est en alerte, prêt à bondir à la gorge du premier corbeau venu l'asticoter de trop prés. Dans son esprit, les pires scénarios ont déjà eu le temps de tourner dix fois en boucle avant qu'une lumière rouge n'attire son attention, quelque part sur la droite. Là bas, au bar, à une quinzaine de mètres de lui, se tient la jeune femme aux converses noires que Jax avait détaillé de haut en bas avant de focaliser son attention sur un autre client, rentré peu de temps après elle. Interdit, l'agent la regarde s'avancer jusqu'à lui. Il ne s'attendait pas à ce qu'il s'agisse d'une femme mais ne baisse pas sa garde pour autant. Des années d'entraînement militaire lui ont appris que les femmes n'ont rien à envier aux hommes et que leur charme peut devenir un véritable poison lorsqu'elles décident d'en faire mauvais usage.

« J’espère que tu aimes le café parce que j’en ai commandé deux. » Impénétrable, la forteresse de son attitude impassible fait office de vitre teintée. Mills approuve d'un hochement de tête. Derrière ses apparences trompeuses, toutefois, les pensées s'agitent. Le fait que son interlocutrice fasse référence aux prénoms cités dans le carnet concentre la méfiance de Jackson en une substance quasi compacte qu'il pourrait vomir sur la table s'il ne s'obstinait pas à garder le silence. Trop tôt pour se montrer menaçant. Trop tôt pour les reproches. Jax préfère se donner le temps d'analyser l'inconnue et d'en apprendre d'avantage sur elle. « Deborah mais tu peux m’appeler Debbie si tu veux. » Il laisse le silence peser de tout son poids sur ce début de conversation. Les secondes s'étirent, vertigineuses, comme pour mettre la brune mal à l'aise. Droit dans les yeux, Mills la fixe avec toute l'intensité qu'on lui connait. Il ne cille pas, soutient son regard avec cette même sauvagerie circonspecte qu'il réserve aux suspects lors des interrogatoires.

« Connor. » Répondit-il finalement, trop attaché à son anonymat pour lui révéler sa véritable identité d'entrée de jeu.

Quelque part au plus profond de la psyché de Mills, quelque chose tique. Reprendre le rôle de Connor n'est pas anodin. Jouer les fantômes, c'est tout ce qu'il se donne l'impression de savoir faire depuis prés d'un an et si avoir à prêcher le faux pour savoir le vrai ne lui a jamais posé de problème d'étique, il n'en demeure pas moins que Jax se sent toujours un poil borderline lorsqu'il est question de feu sa couverture. C'est qu'il existe, dans l'un des cimetières de Sydney, une tombe portant ce faux nom et sous laquelle, à défaut de reposer sa carcasse d'agent double, sommeillent désormais les secrets d'état que personne au ministère ne souhaite voir remonter à la surface mais que lui, le sacrifié de l'histoire, compte bien exposer au grand jour. Connor, un spectre invisible, un cauchemar à lui tout seul. Un passé qui n'en finit plus de lui revenir en pleine face.

« Tu sais ce qu'on dit de la curiosité, Debbie ? » Questionne-t-il sans détour, d'une voix neutre, volontairement insondable. Mills n'a pas besoin de rouler des mécaniques pour se montrer impressionnant. Il a été formé pour l'être, sait parfaitement quelles inflexions de voix utiliser afin de faire passer tout ce que la communication humaine peut contenir de messages implicites. Qui plus est - et ça, il se gardera bien de le dire - ce vilain défaut leur fait un point commun. Tout ce qu'il espère, c'est que la curiosité de Deborah n'en est pas à un stade aussi maladif que la sienne. Jax l'a appris à ses dépends : les gens curieux ont plus de chances de mourir jeunes, de morts violentes.


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Message(#)[DEBORAH] ❝ Le diable ne s'achète pas EmptyMar 23 Nov - 9:13


Jackson & Deborah

@Jackson Mills


Elle se voulait assurée et détendue, au début. Jusqu’à ce que le silence ne vienne poser son voile sur leur conversation… ou plutôt sur son monologue puisque son interlocuteur ne pipait pas un mot. Ça aurait pu la mettre mal à l’aise, la faire déguerpir en lui laissant son carnet sur la table sans rien demander en retour mais cet homme ne connaissait que trop peu Deborah et son état d’esprit de ces dernières semaines : elle était joueuse et n’avait rien à perdre. Absolument rien. Son regard, elle le soutenait sans aucune hésitation parce qu’il oubliait une chose : ils n’étaient pas dans une salle d’interrogatoire, elle n’était coupable de rien… contrairement à lui si on en croyait l’état du carnet. Alors, forcément, elle s’amusait de son attitude plus qu’elle n’en était effrayée – pour le moment en tout cas – un sourire en coin glissant à la commissure de ses lèvres lorsqu’il daignait enfin mettre un nom sur son visage. « J’ai presque cru que tu étais muet, Connor. » Elle soulignait son prétendu prénom comme pour marquer le fait qu’elle le garderait sûrement en mémoire. Ce n’était pas tous les jours qu’on vivait ce genre de rencontre et qu’on apprenait de quelqu’un, plus ou moins, via quelques feuilles de papier noircies d’encre et d’autres substances. Elle ne l’oublierait pas, lui et son regard figé sur ses traits de blanche-neige des temps modernes.

« Oui je sais… » un petit temps de latence qu’elle choisissait pour retirer ses cornes de diablesse et les éteindre, un sourire amusé sur les lippes tandis qu’elle les glissait dans son sac. C’était tout de même ironique de parler de vilain défaut en portant ce genre d’artifice. « Mais j’aime bien être vilaine de temps en temps, tant que ça ne fait de mal à personne. » Son regard s’était redressé sur Connor sur les derniers mots. Est-ce que lui en avait fait, du mal à quelqu’un ? Sa propre curiosité lui avait-elle causé du tort ? Elle ne le savait pas encore mais ça serait très mal la connaître que de prétendre qu’elle allait lui rendre son carnet sans poser la moindre question. Elle était peut-être face à un individu dangereux et elle détenait peut-être les preuves de quelque chose de bien plus grand qu’elle et dont la justice aurait peut-être besoin. Hors de question de lui rendre et de s’en aller sans demander son reste. Le silence aurait presque repris ses droits si le serveur n’intervenait pas, déposant les cafés devant eux quand Debbie alignait quelques mots. « Merci. La note est pour lui. » Elle ne se démontait pas et se souvenait parfaitement du peu de mots qu’il lui avait accordé dans les sms.

Le serveur partit après le paiement, elle reprenait là où elle en était. « Je peux savoir pourquoi tu tiens tant à ce carnet ou c’est classé secret défense ? » Elle n’avait pas idée à quel point elle tapait presque dans le mille. « J’ai remarqué que l’écriture s’améliorait au fil des pages, il y a une raison à ça ? » Son vécu la poussait à être curieuse. Elle avait vécu ça avec Joseph, lors de leurs échanges de lettres lorsqu’il était en prison. Au début, une écriture bancale, des fautes à ne plus savoir les compter puis une amélioration dans la forme de ses lettres, dans les fautes, dans sa façon de s’exprimer. Si l’amélioration de Joseph s’expliquait dans son envie d’être lisible pour elle et dans son ouverture à la lecture pendant son séjour en prison, qu’est-ce qui pouvait bien expliquer l’amélioration de l’écriture de Connor dans ce carnet ? C’était presque comme si un enfant de huit ans hésitant avait commencé ce carnet pour finir sur un adulte déterminé. C’était déroutant.

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Message(#)[DEBORAH] ❝ Le diable ne s'achète pas EmptySam 27 Nov - 14:45


Deborah & Jackson



A ce petit rictus amusé qu'elle ne peut contenir, Mills oppose une expression de neutralité implacable, cache ses sentiments et ses émotions pour éviter d'exposer ses flancs. Rien ne bouge sur son visage, comme s'il n'avait pas encore pris sa décision concernant l'attitude à adopter lors de cet échange. Il lui faut plus de matière pour déterminer le niveau de gravité de la situation, plus d'éléments lui permettant de juger si oui ou non cette nana représente un risque sérieux pour l'aboutissement de la mission que ses collègues et lui se sont donné lorsqu'ils décidèrent de désobéir aux ordres de leur hiérarchie. Lever le mystère sur l'assassinat du lieutenant Connor Barrett, c'était risquer la couverture de chacun des membre du PSI au sein même du gouvernement. La seule idée que tous ces risques puissent se retrouver réduits à néant par une intervention extérieure aussi ridiculement inopinée fait monter sa tension artérielle.

Sur la réserve, Jax ne pipe mot, observe la brune retirer ses cornes et les ranger soigneusement tout en lui avouant son goût pour les emmerdements inoffensifs. Faut-il en conclure qu'à la pêche au maître chanteur, il vient de tomber sur la chieuse de service en guise de bourreau ? L'information le laisse septique. D'une part parce qu'il n'a pas envie de prêter ses nerfs aux caprices d'une femme enfant, de l'autre parce qu'appréhender tout ceci comme un jeu lui semble aussi compliqué que difficile. En supposant qu'il ne s'agisse là que d'un passe-temps pour elle, Mills se fait la réflexion que les enjeux dont Deborah n'a pas conscience jouent en la faveur de son ingénuité. Ce qui n'est pas son cas à lui, avec tout ce que sa situation nourrit de paranoïa et de méfiance chronique.

Il en est là de son analyse silencieuse lorsque le serveur leur apporte les consommations. Docile, Jackson règle la note et verse machinalement les deux sticks de sucre accompagnant la tasse dans le liquide brûlant. Il s'apprête à en boire une gorgée lorsque Debbie reprend, fracassante d'impertinence : « Je peux savoir pourquoi tu tiens tant à ce carnet ou c’est classé secret défense ? » Mills arrête son geste, pince les lèvres en guise de retenue puis finit par arquer un sourcil. Face à ce genre de personnage, il comprend désormais ce que ressentent Bond et Widow lorsqu'il met les deux pieds dans le plat. Effectivement, c'est exaspérant. « J’ai remarqué que l’écriture s’améliorait au fil des pages, il y a une raison à ça ? » Jackson prend le temps de souffler sur sa boisson avant d'y tremper les lèvres. Son regard accroche celui de la brune par dessus les vapeurs de café. Lorsqu'il repose la tasse, c'est pour lâcher un peu de leste. Il sait bien qu'on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre : « Quelles sont tes suppositions ? » Questionne-t-il à son tour, lui rendant au passage son rictus amusé dans ce qui semble être une perche tendue aux devinettes.

S'il ne peut décemment pas jouer carte sur table concernant les secrets et les codes que contiennent son carnet, Mills se sent capable de laisser planer certains doutes. Il devine qu'il faudra de toute façon au moins ça pour nourrir la curiosité de la brune. Et puis, si ce n'est pas assez, se fait-il la réflexion, il pourra toujours la suivre et lui casser la gueule lorsqu'elle ne s'y attendra pas, même si l'idée de s'en prendre à une civile pour sauver l'intégrité de son unité ne l'enchante pas vraiment. Du sang, l'agent en a déjà plus que de raison sur les mains. Sale, peut-être, mais suffisamment haut gradé pour que cela lui coûte une cour martiale en cas de pépin dans le bon déroulement du plan. Il n'a pas besoin de problèmes supplémentaires. Il en a déjà bien assez comme ça.


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Message(#)[DEBORAH] ❝ Le diable ne s'achète pas EmptyMer 15 Déc - 4:03


Jackson & Deborah

@Jackson Mills


Elle l’observait peut-être d’un peu trop près mais la vérité voulait que si le carnet l’avait rendu curieuse, c’était plus de l’homme derrière les écrits que les pages en elles-mêmes qu’elle voulait en apprendre. Bien entendu, elle avait ce besoin humain de comprendre, d’appréhender les choses mais elle était plus intriguée par l’histoire que par le résultat. Il était l’auteur et s’il avait eu besoin de noircir ces pages, c’est qu’il y avait une raison qui la poussait à poser des questions. Elle n’avait pas idée à quel point elle était dans le vrai dès l’instant où elle posait la question de la confidentialité. Une simple expression empruntée mais tellement pleine de vérité. Elle aurait pu lire dans ses gestes : cet arrêt, ce pincement de lèvres, ce sourcil légèrement redressé. Mais Deborah faisait partie du commun des mortels, de ceux qui ne s’attardent pas sur la lecture des corps parce qu’elle n’y prêtait que peu d’attention si la gestuelle n’était pas évidente.

Davantage marquée par les paroles, elle ne répondait pas de suite à sa question. Son premier réflexe était naturellement de réfléchir à ce qui pourrait amener un homme à améliorer son écriture au fil des pages. Puis, elle calculait les enjeux d’une potentielle réponse crédible, si on pouvait ainsi les nommer et la conclusion fût rapide. « Je crois que tu me prends pour un lapin de trois semaines assez idiot pour répondre à cette question. » Sa conclusion était simple : « Si je suppose, tu vas bêtement me dire que j’ai raison, peu importe ma supposition, histoire d’avoir la paix. Ai-je tort ? » Le silence et l’évidente méfiance du supposé Connor depuis le début ne pouvait que l’amener à penser de cette façon. Tout ce qu’il voulait, c’était son carnet et la voir disparaître dans la nature sans qu’elle ne s’y intéresse davantage. Son comportement n’avait que l’effet inverse : la rendre d’autant plus curieuse encore.

Bien entendu, dans d’autres circonstances, il aurait été en droit de ne pas lui répondre, de ne pas avoir envie de lui en parler mais l’état du carnet forçait Deborah à passer au-dessus de ce principe. Elle n’aimait pas franchement cette position et à la fois, elle ne se voyait pas rendre un carnet tâché de sang à son propriétaire comme si de rien n’était. Elle avait besoin de savoir, de s’assurer de certaines choses parce que son imagination et l’actualité du monde la rendaient méfiante sur certains indices. Il pouvait être un homme innocent comme un homme dangereux. Combien de fois avait-on pu entendre pendant des témoignages des « jamais on ne l’aurait cru capable d’une telle chose, c’était un voisin calme et serviable » ? Elle ne voulait pas faire partie de ces gens aveugles, bien malgré eux certes.

« On va être honnêtes. Les tâches à la fin de ce carnet ont très peu de chance d’être les tiennes. » et elle ne comptait pas lui dire comment elle le savait. Si elle avait conscience de ne pas avoir la science infuse, elle avait assez de connaissances – notamment grâce à diverses fréquentations comme son frère ou Matthias ou encore grâce à des documentaires – pour être persuadée de ses dires et il allait avoir du mal à la convaincre du contraire. Si elle ne parlait pas de sang pour éviter d’attirer des oreilles trop curieuses, elle ne se gênait pas pour le rendre publiquement suspect à qui voulait bien l’entendre. « Le deal est simple. Soit tu m’expliques ton histoire, le comment et le pourquoi… » Evidemment, elle attendait des explications crédibles. « …soit c’est directement avec le commissariat le plus proche avec qui tu vas devoir t’expliquer. Qu’est-ce que tu préfères ? » Si jusqu’ici elle s’était montrée gentille, c’était à son tour de montrer qu’elle pouvait avoir un sale caractère, de ceux qui ne lâchent rien jusqu’à ce qu’on leur fournissent ce qu’ils sont venus chercher, d’autant plus quand on la prenait pour une idiote. Deborah n’était pas femme à chercher des emmerdes mais elle n’était pas femme à se laisser manipuler et encore moins à laisser couler quand elle était persuadée du bien fondé de ses demandes.

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Message(#)[DEBORAH] ❝ Le diable ne s'achète pas EmptyMer 15 Déc - 15:31


Deborah & Jackson



« Je crois que tu me prends pour un lapin de trois semaines assez idiot pour répondre à cette question. »   Le rictus de Jackson s'élargit, finissant même par devenir un véritable sourire lorsque la brune ajoute un « Ai-je tort ? »  auquel il se contente de répondre par un énième silence. Le regard qu'il lui porte et son changement de position - les coudes posés sur la table et le buste penché dans sa direction - parlent de toute façon plus qu'un long discours : en ne tombant pas dans son piège, Debbie a éveillé l'intérêt de l'agent. En bien ou en mal, cela reste à définir, mais il est clair qu'affirmer qu'elle ne se laissera pas berner par ses manipulations vient de lui faire perdre le bénéfice du doute et de fermer une porte de sortie qu'elle regrettera peut-être de ne pas avoir emprunté lorsque cela était encore possible.

« On va être honnêtes. Les tâches à la fin de ce carnet ont très peu de chance d’être les tiennes. » Cette fois-ci, ce n'est pas un mais deux sourcils que Jackson hausse. Quant à la moue impressionnée qu'il affiche en retroussant sa lèvre inférieure, elle est trop exagérée pour ne pas être sarcastique. L'affirmation à beau sonner juste et ferme, cela ne suffit pas à l'intimider. Pas plus que l'ultimatum que lui pose Debbie pour arriver à ses fins. Toutefois, Mills prend le temps de la réflexion. Chose rare pour l'homme spontané et impulsif qu'il est, mais le contexte dans lequel il évolue et les enjeux avec lesquels il doit jongler depuis son passage à tabac de Hoover lui ont appris à se méfier de sa nature tout feu tout flamme. La commotion cérébrale à l'origine des tâches de sang sur le carnet n'aurait jamais du peser dans la balance, tout comme le fait d'avoir menacé de s'en prendre à ses filles risquait de lui revenir en pleine face si toute cette histoire ne prenait pas rapidement fin. Dans sa course contre la montre pour faire tomber le coupable avant que ce dernier ne découvre le pot aux roses, Mills n'a qu'un seul ennemi : lui-même.

Jax finit par pousser un long soupire. D'un geste las, sa main traverse la fine épaisseur de cheveux recouvrant son crâne. Au creux de sa paume, il peut sentir le relief de la cicatrice à l'origine de toute cette histoire : l'amnésie, la rééducation, le carnet, l'enquête. Il décide alors de tourner la tête afin d'offrir au regard de la brune cette partie de son anatomie. Sous l'éclairage du plafonnier, une fine ligne brillante témoigne du passage de la balle à travers sa boîte crânienne. Blasé, Jackson fait à nouveau face à Debbie pour lui confier quelques aveux : J'ai eu un accident. Il a fallut réapprendre à écrire. Jusque là, pas besoin de mentir. Quant à ce qui est de la dernière page ... Jax serre les poings et en montre les jointures abîmées par les centaines d'heures de boxe passées à frapper dans les punching-balls du dojo au cours des derniers mois. Impossible de ne pas voir qu'il pratique régulièrement. Il lui suffit de contracter ses muscles pour que les veines de ses bras gonflent et tracent sous sa peau brune des canaux noirâtres. C'est le jeu des sports de combat. On accepte tous d'y laisser du sang quand on s'entraîne sérieusement. Il n'a pas peur de dire le mot et de sous-entendre que l'arcade de quelqu'un a très bien pu se faire exploser par l'un de ses crochets. C'est déjà arrivé et cela se reproduira probablement encore, qu'il s'agisse d'une frappe malencontreuse sur le ring en compagnie de ses amis combattants ou d'une patate sciemment envoyée dans la gueule d'un connard tel que Hoover.

Récupérant ses mains de voyou et sa posture de flic, Mils se redresse sur sa chaise et la toise de son regard perçant. Au point ou on en est, t'as compris que la patience n'était pas mon point fort. Alors, puisqu'on parle d'honnêteté, laisse-moi mettre les choses au clair : Ce carnet je vais le récupérer, que tu le veuilles ou non. Incisif, il attrape son café et l'avale d'une seule traite. Au passage, l'horloge murale lui indique que cela fait bientôt dix minutes qu'ils se jaugent et se provoquent. A toi de voir dans quel état tu veux passer l'Halloween ... Après tout, personne ne le regardera bizarre s'il rentre chez lui la veste tâchée de sang. Un vrai film d'horreur. Trick or Treat. Humour noir.


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Message(#)[DEBORAH] ❝ Le diable ne s'achète pas EmptyLun 17 Jan - 1:04


Jackson & Deborah

@Jackson Mills


L’art du non-verbal. C’était un art que la jeune femme ne maîtrisait pas et pourtant, parfois, les choses semblaient être évidentes. N’importe qui pourrait comprendre que cette façon qu’il avait de se pencher vers elle voulait dire qu’il s’intéressait davantage à ce qu’elle disait – ou il faisait très bien semblant, allez savoir. Sa manière de rehausser les sourcils, de reprendre sa place dans le fond de sa chaise. Plein de petits indices sur ce qu’il pouvait, éventuellement, penser de l’échange qui était en train se passer. Deborah était pourtant loin de la réalité. Bien loin de se douter qu’il rongeait son frein face à son insolence et, parfois, face à sa perspicacité. Elle ne se laissait pas faire et décidait même de se montrer direct, tapant directement dans le vif du sujet : pourquoi ce carnet et, surtout, pourquoi était-il tâché d’un sang qui ne semblait pas être le sien ? Deux questions, plusieurs réponses. Il lui répondait au compte-goutte et, en guise de bonne foi, il lui prouvait ses dires en joignant ses gestes à ses paroles. Une cicatrice sur le crâne, des jointures de phalanges abîmées. Quelques tristes vérités ou d’astucieux mensonges. La poupée brune n’avait pas encore décidé sur quel pied danser tandis que la cuillère dans son café s’arrêtait de tourner pour y plonger les lèvres, se brûlant presque l’œsophage avec le breuvage. « Je veux bien te croire pour l’accident. » Elle lui accordait au moins ça. Ça avait le mérite d’être crédible et puis qui était-elle pour remettre en cause sa parole ?

Néanmoins, ce qui lui paraissait de suite moins logique était son explication pour le sang dans le carnet. Dans un réflexe révélateur, elle penchait la tête sur le côté et fronçait légèrement les sourcils. Est-ce qu’il était sérieusement en train d’essayer de lui faire croire qu’il a saisie son carnet pour écrire quelques mots à la sortie d’un combat sans prendre le temps de récupérer de ce dernier, de se laver et se soigner les mains au besoin ? Il la prenait sérieusement pour une idiote à ce point-là ? Sans compter que les derniers mots écrits n’avaient aucune raison d’avoir été apposés après un combat. Pas un combat résultant d’un sport en tout cas. « C’est sûr, c’est bien connu qu’on prend pas le temps de prendre une douche après un sport de combat ou qu’on a tellement envie d’écrire immédiatement que le sang n’a même pas le temps de sécher sur nos mains pour éviter de tâcher les pages. » Son ton ironique laissait savoir qu’elle ne le croyait absolument pas sur ce point-là tandis qu’elle finissait son café, marquant sûrement la fin de cette conversation dans les prochaines minutes. Avait-il seulement conscience que tout ça le rendait d’autant plus suspect ?

Tout du moins jusqu’à ce qu’il ne la menace ouvertement, la rendant de suite moins à l’aise et moins encline à se lever de sa chaise. Et pourtant… « Est-ce que j’ai sous-entendu une seule fois que tu n’allais pas le récupérer ce carnet ? » Elle n’avait jamais dit qu’elle allait le garder, peut-être simplement le confier à quelqu’un d’autre que lui-même. « Trick. » Deborah n’était pas femme à se laisser démonter, encore moins quand on la menaçait. Probablement un sentiment idiot de ne rien avoir à perdre, elle avait plus d’un tour dans son sac. « Si tu me crois sérieusement assez folle pour être venue toute seule à la rencontre d’un mec que je connais pas et à qui appartient un carnet étrange, tu te fous le doigt dans l’œil jusqu’au coude. » La réalité ? Ouais, elle était assez folle pour faire ça puisqu’elle était seule dans ce bar, ne pensant absolument pas tomber sur un phénomène comme ça. Le pire là-dedans, c’est qu’elle lui tenait tête malgré tout mais la vérité voulait aussi qu’elle avait, en effet, plus d’un tour dans son sac. Si elle était seule dans les faits, rien n’empêchait de faire croire le contraire. « Je n’ai qu’un message à envoyer et un ami sera à la porte à m’attendre au volant de sa voiture. » Et par ami, elle imaginait surtout un uber commandé par l’application de son téléphone en faisant croire à un simple sms. Naïve mais stratège, elle était presque persuadée de pouvoir sortir de ce bar sans porter atteinte à l’intégrité de son visage. « Sans compter que c’est pas avec ce genre d’attitude que tu me donnes envie de te le rendre directement ton truc sans passer par la case des flics. » disait-elle en s’enfonçant dans sa chaise, les bras croisés sous sa poitrine. Ses silences, sa façon d’être froid depuis le début alors qu’elle s’était juste montrée souriante et curieuse – au début en tout cas –, sa manière qu’il avait de la menacer. S’il pensait que c’était comme ça que Deborah allait céder, il se trompait farouchement parce que plus le temps passait, plus il ressemblait à un type suspect et dangereux. Qui menaçait pour un carnet ? Personne à part un mec louche.

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Message(#)[DEBORAH] ❝ Le diable ne s'achète pas EmptyMar 18 Jan - 11:22


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« Si tu me crois sérieusement assez folle pour être venue toute seule à la rencontre d’un mec que je connais pas et à qui appartient un carnet étrange, tu te fous le doigt dans l’œil jusqu’au coude. » Mills ne cille pas. Le fait est qu'il la croit précisément non pas assez folle, mais assez inconsciente pour cela. A ses yeux d'agent expérimenté, cela se voit comme le nez au milieu de la figure que cette nana vit dans un monde parallèle au sien. Si la situation n'avait pas consisté à récupérer une preuve compromettante, sûr qu'il se serait déjà permis de la briefer sur l'erreur monumentale qu'elle commet en s'imaginant que jouer à Jaques-à-dit avec un homme visiblement deux fois plus fort et probablement dix fois plus entraîné qu'elle finira autrement que mal.

Attentif, il la regarde tripoter son portable dans le sac à main laissé sur la table et affiche un calme de surface sous laquelle l'eau est présentement en train de bouillir. « Sans compter que c’est pas avec ce genre d’attitude que tu me donnes envie de te le rendre directement ton truc sans passer par la case des flics. » Jackson attend le bon moment. Son choix est fait avant même que Debie ne s'enfonce dans son siège. A peine a-t-elle croisé les bras qu'il plonge la main dans son sac et récupère le téléphone sous ses yeux ébahis. Nulle doute que, dans son monde de licornes, personne ne se permet de prendre sans demander la permission mais, dans le monde de Jax, la fin justifie les moyens et cette brunette commence à sacrément lui casser les couilles. S'il n'avait pas prévu de rentrer dans le petit jeu de son chantage infantile, Mills n'en éprouve cependant aucun scrupule. Elle s'est suffisamment foutue de sa gueule comme ça.

« Uber ? » Relève-t-il après avoir jeté un coup d'œil à l'écran sur lequel l'application est ouverte, prête à sonner la cloche de cet ami imaginaire avec lequel elle espère lui faire peur. Jackson ricane, à mi chemin entre l'amusement sincère et la moquerie. Il mentirait s'il disait qu'il n'aime pas le cran dont cette poupée fait preuve. Dommage que son choix d'être aussi curieuse la place d'office dans le camp de ceux auxquels il refuse de manifester sa sympathie. Prenant soin de rester hors de portée de toute tentative de récupération, Mills slide sur l'écran à la recherche de poids à mettre dans la balance. C'est de la violation de vie privée qu'elle veut ? C'est de la violation de vie privée qu'elle aura. « Voyons voir ce qu'on a là. » Nargue-t-il avec insolence. « Coquelicot ... Doherty ... Camil ... » Jax marque une pause et plisse les yeux sur la photo associée au dernier contact. Cette dernière est trop petite pour en être certain, mais le visage de ce type lui dit quelque chose. L'a-t-il déjà vu quelque part ? A la télé peut-être ? Ou bien dans les journaux ? Il pourrait jurer qu'il s'agit d'une personnalité médiatique. Sa mémoire bat peut-être de l'aile concernant la période éradiquée par son amnésie mais elle est plutôt bonne pour ce qui est du reste. Suspicieux, son regard va de l'écran du téléphone au visage de Deborah. Jax ne cache pas qu'il réfléchit. Cela incitera peut-être son interlocutrice à lui rendre son précieux. Lui n'a que faire des sextos et autres messages personnels dans le répertoire de la brune ; il est prêt à lui rendre son portable sans chercher à en savoir plus ni à mettre de nom sur le visage de ce Camil, le but étant de quitter ce café et de ne plus jamais - ô grand jamais - oublier ce foutu carnet derrière lui.


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Dernière édition par Jackson Mills le Dim 13 Fév - 13:50, édité 1 fois
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Message(#)[DEBORAH] ❝ Le diable ne s'achète pas EmptyVen 11 Fév - 17:31


Jackson & Deborah

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Dès l’instant où son dos s’était posé contre le dossier de sa chaise, il était aisé de comprendre toute la crédulité de la jeune femme. Elle s’attendait à ce qu’il trouve à redire – parce qu’elle commence à comprendre qu’il a réponse à tout, même si ça doit passer par des silences – mais certainement pas à ce qu’il en profite pour prendre ses effets personnels. Œil pour œil, dent pour dent visiblement. Quand bien même la brune avait eu un réflexe en se jetant en avant, ponctué d’un son of bitch sifflé entre ses dents serrées, il était trop rapide pour elle, ne faisant que bousculer la table alors que le brun se trouvait déjà hors de portée d’elle. Son ton moqueur ne faisait que la faire se rassoir – et prendre son sac par la même occasion, pas conne non plus la guêpe – avec sa trogne pincée, visiblement en colère après elle-même d’avoir été si bête. Pendant un moment, elle le laissait parcourir son téléphone. Elle n’avait rien à cacher après tout, contrairement à lui. Toujours les bras croisés, elle ne sourcillait même pas lorsqu’il énumérait des prénoms, des surnoms, des noms. Même lorsqu’il s’arrêtait en particulier sur Camil et qu’il relevait ses yeux vers elle, comme pour deviner le lien qui les unissait. Il n’avait pas idée comme c’était impossible à deviner. « Et après, Rambo ? Tu as des noms de personnes dont tu ignores le lien avec moi, des numéros de personnes que tu ne connais pas. Tu vas aller loin avec tout ça. » Où est-ce qu’il comptait en venir au juste ? Envoyer des messages ? Passer des appels ? Dire n’importe quoi à son sujet ? Elle n’en avait plus rien à faire à vrai dire.

A tel point qu’un soupir plus tard, elle se redressait pour mieux se lever, son sac à main sous un bras et son sac à dos sur les épaules, visiblement prête à se barrer de là. « Je te le laisse, ça a l’air de t’intriguer, ça fera peut-être ta soirée. » Bluff ou vérité, elle n’essayait même pas de le récupérer lorsqu’elle passait à côté de lui, se dirigeant directement vers le bar pour s’adresser au barman et pour cause, elle avait sa petite idée. Quelques mots et billets échangés et l’homme en question lui tendait son téléphone sans se poser plus de questions. En deux minutes, à peine, elle avait planifié un uber pour dans une demie heure et s’était connectée à son icloud pour verrouiller son téléphone à distance, interdisant à Connor son accès s’il n’était pas en possession du code requis. Son téléphone devenait obsolète pour ce qui était des menaces et maintenant qu’elle était au bar, elle était presque sûre qu’il n’oserait pas lui faire quoi que ce soit, rien de physique en tout cas. Le téléphone rendu au barman, elle retrouvait sa place initiale, celle qu’elle avait abandonné en le rejoignant à sa foutue table. Hors de question de rester hors de portée du peu de personnes présentes désormais. Pourtant son regard s’était tourné vers lui, ses sourcils se haussant légèrement, comme pour lui demander ce qu’il attendait au juste pour la rejoindre. Elle tapotait même le tabouret haut à côté d’elle. Une demie heure. C’est tout ce qu’il lui restait avant qu’elle ne disparaisse avec son foutu carnet à la con.

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Message(#)[DEBORAH] ❝ Le diable ne s'achète pas EmptyDim 13 Fév - 15:36


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« ... Tu vas aller loin avec tout ça. » Le rictus de Jackson s'élargit tandis qu'il garde pour lui le '' T'as pas idée ... '' menaçant qui lui brule les lèvres. Se savoir en mesure de connaître jusqu'à son groupe sanguin et sa côte de crédit par le simple fait de détenir un objet aussi personnel que ce smartphone le rend imperméable aux provocations ainsi qu'au bluff qu'elle lui fait en l'abandonnant à la table avec pour seule compagnie leurs tasses désormais vides. Le portable à la main, Mills observe le petit jeu de Debbie auprès du barman. Sans savoir de quoi il retourne, l'agent tire au moins la conclusion qu'aucun problème imminent ne semble à prévoir puisque la brune l'invite à le rejoindre en tapotant le siège libre à ses côtés. Il réitère son sourire. De par son attitude et son refus de prendre les portes de sortie qu'il a pourtant pris soin de gracieusement lui offrir, cette fille vient de lui prouver qu'il perdait son temps avec la voie diplomatique. Qu'elle espère le voir rappliquer comme un chien que l'on siffle ne peut que l'amuser. Jax a rarement croisé quelqu'un d'aussi peu doué pour sentir que jouer avec lui c'est jouer avec le feu et s'exposer aux retours de flamme.

Très calmement, avec des gestes volontairement lents et sans quitter la brune du regard, il sort son propre téléphone pour composer le numéro personnel de Néo. Ce dernier, comme à son habitude, décroche en seulement quelques secondes. A l'heure qu'il est, il est probablement au bureau. '' Bureau des plaintes, bonjour ! Vous êtes sur le téléphone privé d'un pirate, cet appel ne pourra malheureusement pas être enregistré à des fins de contrôle qualité de nos services, quel est votre problème ? '' Impertinent et pertinent à la fois, Néo va droit au but. Jax le bénit d'être aussi percutant. Jetant un coup d'œil aux paramètres de confidentialité du smartphone dérobé, il trouve ce qu'il cherche en quelques slides. Sa voix est volontairement basse et ne porte pas suffisamment pour atteindre les oreilles de sa proie mais son regard reste braqué sur elle afin de lui faire comprendre que oui, c'est bien de sa petite personne dont il parle dans le combiné : '' Salut. J'ai besoin de l'adresse d'une certaine De-bo-rah. '' Mills articule exagérément, il veut que ce prénom se lise sur ses lèvres aussi clairement que s'il lui disait d'aller se faire foutre. '' Elle est abonnée chez Rogers et son numéro est le 04-47-845-219.'' '' Tu sais que le harcèlement sexuel est puni par la loi, n'est ce pas ? '' Jackson éclate de rire. '' Je tâcherai de m'en souvenir. C'est un code bleu. ''

Bleu, la couleur du danger. Néo retrouve instantanément son sérieux. Jax l'imagine sans mal faire de grands signes aux autres et passé l'appel en haut parleur. Bleu ça veut dire que la couverture du PSI - ce qu'ils ont de plus précieux et dont chacun d'eux dépend - est dans la balance. Bleu, la certitude que Widow a déjà bondit de son siège et est en train d'écouter leur conversation tel un sniper prêt à faire feu. S'en suit un échange protocolaire concernant la vie numérique de celle qui se nomme Brody, baise avec Smith et dont la localisation GPS fait tiquer l'informaticien : '' Son ping est juste à côté du tien, tu l'as en visu ? '' '' Et ce n'est pas déplaisant à regarder, tant qu'elle ferme la bouche. Merci pour ton aide, je m'occupe de régler ça. Envoi moi un signal lorsqu'elle est rentrée chez elle. '' Widow à l'appareil. Rapport demain à 9h. ''  Ce qui l'emmerde profondément car il n'avait pas prévu de mettre l'équipe au courant de l'existence de ce carnet mais la sauvegarde de leur anonymat et le besoin de savoir cet élément compromettant hors d'état de nuire au procès de Hoover est plus important que de se faire sévèrement recadrer par leur cheffe d'équipe. Jackson serrera les dents et acceptera le blâme. Il sait reconnaître quand il a merdé.

Enfin, Mills raccroche, se lève, tourne le dos au bar pour ramasser les tasses et profite de cet angle mort afin d'essuyer ses empruntes sur le portable de la brune comme sur la porcelaine. Sa paranoïa n'est jamais loin ... Après avoir enveloppé l'objet dans une serviette, il se rapproche du comptoir. Jax commence par tendre la vaisselle au barman qui le remercie puis il attend que l'employé soit parti la rincer dans l'évier pour se tourner vers Deborah en direction de laquelle il fait glisser le téléphone à même le bois ciré du comptoir. Le sourire hypocrite et le ton mielleux qu'il adopte au moment de clôturer l'entrevue lui rappellent à quel point Elizabeth est source d'inspiration en ce qui concerne la bienséance. Jamais il n'aurait été capable de se montrer aussi mesquin s'il n'avait pas fréquenté Warren des mois durant : '' C'était une mauvaise idée de se donner rendez-vous ici, j'espère qu'on aura l'occasion de se recroiser dans des circonstances moins ... clivantes. Bonne journée. '' Menteur. Ses talons se tournent avant même qu'elle lui réponde. Ce qu'elle a à dire ne l'intéresse plus. Sans un regard en arrière, Jax quitte le café et saute dans le premier bus qui passe. La capuche à nouveau sur la tête, il attend d'avoir parcouru plusieurs blocs pour descendre, vérifier que personne ne le suit et contacter les bonnes personnes. Il va avoir besoin d'un passe partout et de gaz soporifique s'il veut récupérer son bien sans faire de vagues. Des mois qu'il se plaint de ne plus être autorisé à exercer et voilà qu'il enfreint toutes les règles pour son retour sur le terrain.

Mais l'infiltration est son art et l'échec ne fait pas partie de ses options. Cette nuit, il récupérera son carnet.

Qu'elle le veuille ou non.


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