Il était dit que pour qu’une relation amoureuse dure, il fallait l’entretenir et innover. La meilleure façon que la jolie pâtissière avait trouvé pour combler son futur époux c’était de l’engrosser à coup de crème chantilly et de banana bread chaque matin. Après tout, elle ne faisait que respecter un vieux conseil de sa grand-mère, qui disait : ventre plein, homme heureux. Camille n’était pas vraiment une femme de son temps. Si sur le compteur, elle venait à peine de souffler sa quarantième bougie, dans son esprit il lui arrivait de se réfléchir comme une parfaite ménagère des années cinquante. Pour sa part, malgré les bons gâteaux qu’elle confectionnait à longueur de journée, son ventre n’était jamais plein. Du moins pas par ce qu’elle voulait. Norman n’avait plus l’intention d’être père. Ella lui suffisait et elle comprenait parfaitement qu’après ce qu’il avait vécu avec son ex-, il n’avait plus envie de retourner dans les couches. Si bien, qu’elle n’avait jamais cherché de son côté à négocier sur le sujet malgré que son horloge biologique continuait à tourner en s’approchant rapidement de la fin. Si ça ne tenait qu’à elle, bien évidemment qu’elle rêverait d’être enceinte. Elle n’avait jamais connu tout cela et comme beaucoup, elle rêvait de pouvoir donner la vie. Seulement, par amour elle était prête à renoncer à tout cela. Si tel était la volonté de son fiancé, alors soit. Ils avaient tous les deux leur petites exigences et parfois dans un mariage il fallait savoir faire des concession pour maintenir la flamme. Une étincelle qu’elle espérait continuer à faire éblouir encore longtemps. À leur âge et en vue de leur situation, il fallait innover et faire preuve d’imagination pour assouvir leur besoin le plus primitif. Camille et Norman étaient différents. À tel point, qu’on pouvait parfois se demander comment s’étaient-il trouvés ? À en croire le dicton, les opposés s’attirent et c’était clairement leur cas. On ne pouvait pas faire plus opposé. Il y avait pourtant un point, et pas des moindre, sur lequel ils arrivaient à tomber d’accord. LE SEXE. Elle avait longtemps hésité avant de pousser la porte de cette petite boutique qui ne payait pas de mine dans l’une des ruelles adjacente à celle de sa pâtisserie. Elle était passée plusieurs fois devant cet endroit avant d’y pénétrer enfin. Ce n’était pas tout à fait le genre de lieu qu’elle avait pour habitude de fréquenter mais la vitrine avait piqué sa curiosité. Elle avait préféré attendre la fin de la journée pour s’y rendre, au cas où elle croiserait un de ses clients. Bien qu’elle aimait donner l’air qu’elle était ouverte sur tout les sujets, Camille n’en restait pas moins une femme d’Eglise. Elle détourna aussitôt les yeux d’un phallus en plastique, outré par la taille de l’engin. Qui pouvait bien acheter ce truc, à moins qu’il ne s’agisse qu’un objet, douteux, de décoration. « euh bonjour…je cherche de la lingerie… » au sourire de la vendeuse, elle sentit le rouge lui monter au joue. « Sexy. C’est pour ma nuit de noce. » se sent elle obliger de préciser au cas où on se méprendrait sur ses honorables intentions. Alors que la jeune femme s’absenta un instant pour lui ramené ce qu’elle avait en stock, son regard croisa une tête blonde qu’elle reconnut immédiatement. doux Jésus pensa t-elle, détournant aussitôt le regard de la femme en question, en espérant pouvoir l’éviter.

Mener une vie de célibataire ne voulait pas dire pour autant que May devait se priver de tout plaisir, quel qu’il soit. Elle avait bien l’habitude, depuis dix ans, de faire son bout de chemin en solitaire, avec quelques périodes où elle était accompagnée, quelques périodes où elle n’avait aucune accroche mais voyait quelques hommes de temps à autres et d’autres périodes qu’on ne dénombre plus, où elle n’avait envie de voir personne. Et pour autant, la blonde avait tout de même droit à ses moments d’extase en solitaire. Chose qu’elle s’était autorisé à faire il y a peu de temps à vrai dire. Deux ans, seulement depuis les deux dernières années, May s’équipait de petits jouets qu’elle n’utilisait que pour elle. Jamais, elle n’oserait les partager pour une utilisation commune, mais dès lors qu’elle s’ennuyait, la quarantenaire s’en donnait à cœur joie. Sofia lui avait souvent glissée à l’oreille qu’elle ne savait pas ce qu’elle perdait à ne pas vouloir sauter le pas, c’est un jour d’anniversaire que sa meilleure amie lui avait forcée la main en lui offrant son premier sextoy et May lui avait déjà exprimé sa reconnaissance. Aujourd’hui, elle ne saurait plus s’en passer.
Elle connaissait une adresse où elle se sentait en toute confiance. Si, dans un premier temps, la boutique ne donnait pas forcément envie d’y mettre un pied, elle savait qu’une fois dedans, elle pourrait totalement être elle-même. La propriétaire Betty et son amie Jenna étaient d’une bienveillance et savaient parfaitement conseiller hommes et femmes en fonction de leurs envies, sans aucun jugement. Contrairement à May qui parfois, entendait des choses qui lui semblaient un peu trop obscènes ou qu’elle qualifierait de dévient ou glauque ou tordue… elle qui se pensait tout à fait classique et « normales ». Aujourd’hui, elle était venue pour une chose tout à fait importante : trouver un remplaçant à Derek (ce bon vieux médecin de Grey’s Anatomy) qui venait de rendre l’âme. Il ne vibrait absolument plus. Plus de son, plus d’image, grand drame.
« T’en fais pas May, on va trouver une solution, et je crois savoir ce qu’il te faut ! je reviens. » Betty disparu de son champ de vision pour se glisser rapidement dans l’arrière-boutique, avec un sourire tout fier sur le visage. En attendant, la blonde discutait de tout et de rien avec Jenna, qui interrompu leur discussion quand une nouvelle cliente entra dans la boutique. « euh bonjour…je cherche de la lingerie… » la blonde attendait patiemment le retour de Betty. « Sexy. C’est pour ma nuit de noce. » Jenna s’excusa auprès de May pour passer à côté d’elle afin d’aller chercher ce qui semblait convenir également à la jeune femme en question. La blonde se retourna alors, curieuse de voir à quoi ressemblait celle qui avait l’air d’être aussi timide qu’elle lors de sa première venue ici. Merde.
Camille. La nuit de noce. Les sous vêtements sexy… la blonde respira, restant calme et pour autant, un sentiment de jalousie intense s’empara d’elle. « Betty arrive, May, elle est au téléphone. » lui lance Jenna lorsqu’elle revient avec la lingerie sexy, comme demandée. « Norman n’aime pas le rouge. » trop facile celle là, un peu de rouge et ça existe le taureau qui sommeil en lui ? Mauvaise pioche. C’était, une fois de plus, plus fort qu’elle. « Elle va se marier avec mon ex, je connais plutôt bien ses goûts. » qu’elle lance en regardant Jenna qui se demande surement d’où sort l’intervention de May.

De toutes les sorcières qui vivaient à Brisbane, il fallait qu’elle la croise elle, May et son air suffisant dans la seule boutique du coin capable de vendre des godes roses au plus viril des hommes. Non pas que le rose n’était réservé qu’aux femmes mais dans l’esprit étroit de la pâtissière, il lui arrivait d’être incapable de casser les codes. Elle avait du mal à s’adapter aux changement et bien souvent elle avait la sensation d’être à des années lumières de la nouvelle génération. Pousser les portes de cet endroit était de l’ordre du miracle pour Camille qui n’aimait pas s’accommoder de fantaisie. Les plaisirs solo et tout cela, elle se tenait bien d’en parler à quiconque. Et puis, il y avait Norman maintenant, elle devait se suffire à lui si elle espérait un jour que le seigneur les récompenses d’une progéniture pieuse et vertueuse. Bien sûr, cela ne faisait pas totalement parti des plans de l’ingénieur, lui tout ce qu’il voulait c’était être heureux en ménage. Il n’avait aucune envie d’avoir des enfants, il en avait eu par le passé avec May alors à quoi bon en avoir d’autres avec Camille. L’idée même qu’elle ait pu mettre un pied dans un centre de fertilité l’avait rendu dingue et elle savait que le chemin pour le convaincre de revenir sur sa décision n’était pas gagné. Il avait pourtant été clair sur le sujet, à une époque où ils n’étaient pas sur l’un comme l’autre des directions qu’ils prendraient. L’un comme l’autre avaient des passés qui continuaient à influer sur leur présent. La première fois qu’ils s’étaient vus, ils étaient adultes depuis longtemps. Ils savaient ce qu’ils voulaient et surtout ce qu’ils ne voulaient plus. Leur couple n’avait rien de passionnel et d’intrépide. À l’inverse, il reposait sur des piliers qui leur garantissait de continuer ensemble longtemps tel que la communication, le respect ou encore la confiance. La jolie blonde avait conscience qu’elle n’apportait pas ce côté fou-fou qu’avait May à son futur époux, malgré qu’elle faisait des efforts pour entretenir la flamme. Se retrouver dans un sexshop était bien la preuve qu’elle tenait à lui et qu’elle espérait lui faire plaisir, bien que le ciel était d’humeur taquine ce jour-là. Elle avait dans un premier temps, préféré ignorer May. Avec un peu de chance, elle ne l’avait pas vu ou mieux encore, déciderait de l’ignorer comme elle venait de le faire. « Norman n’aime pas le rouge. » elle ne peut se retenir de rouler les yeux intérieurement, alors qu’un faux sourire vient se dessiner sur ses lèvres. « Elle va se marier avec mon ex, je connais plutôt bien ses goûts. » évidemment, il fallait bien qu’elle explique ce qu’elle faisait dans cet équation qui ne concernait, à priori, qu’elle et son futur mari. « Oh, tiens May… je ne t’avais pas reconnu. » mentit-elle. Comment pouvait-elle la rater ? Où qu’elle aille, cette vipère n’était jamais loin. Elle se retourne vers la vendeuse. « ConnaissAIT apparemment… Il a bien changé depuis, le rouge c’est parfait.» sans que son sourire ne quitte ses lèvres, elle vient récupérer les pièces des mains de la vendeuse qu’elle scrute. « Il va A-DO-RER ! » insiste-t-elle sur les dernières syllabes. « Vous êtes formidable. » dit-elle à l’encontre de la vendeuse, puis se tournant de nouveau vers May elle ajoute : « Elle est formidable. J’espère qu’elle t’aidera à trouver une solution à ton problème.» Si ça ne tenait qu’à elle, ce n’était pas d’une vendeuse de bite en plastique qu’il lui fallait, mais d’un psy. Seulement, elle se gardait bien de faire ce genre de remarque.

C’est vrai que May avait la sensation d’être ici chez elle, elle connaissait très bien la propriétaire et la vendeuse, elle était déjà venue à quelques reprises et elle se sentait toujours bien accueilli aussi. Alors en voyant Camille, avec un air un peu perdue et sainte ni touche comme elle sait si bien le porter, elle ne pouvait pas laisser passer l’occasion de faire une remarque. May ne comprenait vraiment pas ce que Norman pouvait trouver d’intéressant à une femme comme elle, chiante et accro à sa messe du dimanche. Tiens d’ailleurs, le Bing allait-il en plus devoir se coltiner une messe à l’église pour la noce ? Quelle horreur, une bien belle punition pour lui tien. Que pouvait-il bien se passer dans sa tête pour se faire manipuler de la sorte ? Vraiment, rien à y comprendre. L’amour ? Ça ressemblait surtout à un traité de paix. « Oh, tiens May… je ne t’avais pas reconnu. » menteuse et mauvaise actrice en plus de ça. Elle devrait signer pour une émission de télé réalité, elle y aurait bien sa place. « ConnaissAIT apparemment… Il a bien changé depuis, le rouge c’est parfait.» la blonde aura au moins tenté de donner un petit conseil à sa rivale numéro un, tant pis pour elle si elle restait butée et ne voulait pas l’entendre. On dirait bien que l’égo ne prenne le dessus. Avouera-t-elle sa faute de gout une fois le dos de la Andrews tourné ? Bien sur que non. Et à aucun moment May n’avait pensé qu’elle-même pouvait se tromper et qu’en effet, Norman pouvait changer d’avis, mais surtout, elle n’y croyait pas une seconde. « Il va A-DO-RER ! » « DE-TES-TER » souffle-t-elle surtout lorsqu’elle peut mieux voir la pièce entre les mains de Camille. : « Elle est formidable. J’espère qu’elle t’aidera à trouver une solution à ton problème.» depuis quand fallait-il vraiment avoir des problèmes pour pousser la porte d’un sexshop ? Il n’y avait que ceux qui avaient des problèmes avec eux même pour le penser. « Je te remercie, tout va bien de mon côté et comme on dit, on est jamais mieux servi que par soi-même. » c’est alors que Betty arriva de l’arrière boutique avec dans sa main, une boite très explicite quant à son contenu. Le fameux remplacent de Derek. « Avec ça, tu vas oublier Derek, ne t’en fais pas ! » elle s’en amuse Betty mais son sourire s’efface quand elle ressent la tension palpable dans la boutique alors que May pose ses yeux sur la boite, puis se tourne vers Camille à nouveau et enfin sur la boite avant de la prendre entre ses mains. « Mieux qu’un amant. » aucun problème, vous voyez. « Betty, tu devrais peut être ramener le même pour madame. Ca plaira sans doute bien plus qu’un vulgaire string et un soutient gorge. Norman est bon, mais ça… » fit elle en levant la boite sous son nez, où elle pouvait voir le dernier womenizer. « Ca, c’est la fin de tous tes problèmes. » lui glisse t elle avec un petit clin d’œil, persuadé d’avoir heurté la sensibilité de la future mariée. « C'est cadeau. »

Les relations entre une ex- et la nouvelle petite amie étaient bien souvent difficile à gérer. Camille savait combien Norman se donnait du mal pour que les deux femmes ne se retrouvent jamais dans la même piéce. Une chance pour lui qu’elles soient différentes. Difficile pour la pâtissière d’imaginer devoir partager les bancs de son église avec l’ancienne chasseuse de tête de télé-réalité. Le genre d’émission vide et bidon qu’il arrivait pourtant à Camille de regarder en cachette pour se donner bonne conscience et surtout juger la vie de ces pauvres candidats qui se laissaient manipuler par des équipes de production sataniste. De toute évidence, May ne faisait pas exception à cette règle, de tous, elle était probablement la plus diabolique. Bien sûr, la nature de Camille voulait laisser une chance à tous, elle espérer voir du bon en chacun… mais May. Non, il n’y avait plus rien à en tirer. Dieu avait oublié de lui distribuer sa part de bonté lorsqu’il l’avait fait. « DE-TES-TER » aussitôt elle fronça les sourcils et vint fusiller son ennemie du regard. Ce n’était pas la première fois qu’elles s’adonnaient à ce type de gueguerre, jamais plus loin que les mots et les sous-entendus. Pousser les portes d’un sexshop ne faisait clairement pas parti de ses habitudes. Elle s’était laissée tenter par la devanture de la boutique qui contrastait avec l’image glauque que l’on pouvait se faire de ce genre d’endroit. « Je te remercie, tout va bien de mon côté et comme on dit, on est jamais mieux servi que par soi-même. » Qui pensait-elle convaincre ? Bien qu’elle eut la décence de ne rien dire, un petit rictus mauvais s’échappa de ses lèvres tandis qu’elle haussa les épaules l’air de lui dire – si tu le dis. Bien que les plaisirs solos ne soient pas très apprécié par sa religion, Camille s’y était parfois laissé tenter. Elle n’était pas aussi puritaine qu’elle ne laissait penser. « Avec ça, tu vas oublier Derek, ne t’en fais pas ! » un instant, elle resta figer ? Derek ? Serait-ce la fin de ses soucis avec la jolie blonde. En l’espace d’un instant, elle pensa naïvement qu’elle s’était enfin trouver quelqu’un d’autre à se mettre sous la dent avant de comprendre que Derek était le nom de son…jouet. La déception se fit aussitôt lire sur son visage bien qu’elle ait vécu cet ascenseur émotionnel dans son esprit. « Mieux qu’un amant. » C’est qu’elle s’enfonçait un peu plus la petite. Ne cachant même plus son petit sourire moqueur, Camille souffla finalement : « Derek… c’est ça ? » bien que ses paroles ne se limitaient qu’à quelques bruits de bouches, son visage trahissait ses pensées. « Betty, tu devrais peut être ramener le même pour madame. Ca plaira sans doute bien plus qu’un vulgaire string et un soutient gorge. Norman est bon, mais ça… » son sourire s’effaça lorsqu’elle entendit de nouveau le prénom de son fiancé. Bien évidemment qu’elle cherchait à la piquer et c’était réussi pour cette fois. « Ca, c’est la fin de tous tes problèmes… C'est cadeau. » C’était clairement l’hôpital qui se foutait de la charité. Ne cachant plus son animosité envers la jeune femme, elle laissa échapper : « Dommage qu’il ne couvre pas tes dettes. » bien sûr, elles avaient l’avantage l’une et l’autre de maîtriser les sujets sensibles pour mieux s’en servir contre l’autre. « Tu peux le garder, je pense que tu en as plus besoin que moi. Pas besoin d’un Derek dans sa vie quand on a déjà Norman. » elle ne cherchait plus à dissimuler son antipathie envers elle. « … mais ça, tu le savais déjà. N’est-ce pas ? »

Camille regrettait sans doute déjà d’avoir mis un pied dans cette boutique. Elle n’aurait sans doute jamais imaginé qu’elle pourrait y croiser May. S’il y avait bien un endroit où les jeunes femmes ne devraient pas se croiser, c’était ici. Pas dans ce contexte. Forcément que May se sentait attaquée, comme en terrain conquis, elle sentait l’envahisseur venir sur ses plates bandes. Que Camille fasse bien ce qui lui plaise avec Norman, mais cela ne devait pas être concret pour la Andrews. Elle n’avait pas envie de savoir quels genre de sous vêtement elle pouvait porter lors de leur sessions intimes, elle n’avait pas envie d’y penser. Plus fort qu’elle, elle était obligée de se montrer offensive, à ses risques et périls. Elle prenait la peine que cela se retourne contre elle. Et pour preuve. « Dommage qu’il ne couvre pas tes dettes. » pendant une seconde, elle voulait accuser Norman de lui raconter ses frasques, elle pourrait l’incendier pour balancer une telle information à la dernière personne à qui elle aurait pu en parler, même sous contrainte. Mais elle se rappela bien rapidement que les rumeurs à son sujet se sont vite transformées en réalité à l’instant même où ABC s’était séparée d’elle et que les médias s’étaient saisis de l’affaire. Elle avait échappé à ces articles dans la presse quand l’huissier était passé chez elle, chance pour elle que l’émission ROA n’avait pas encore été diffusée mais dès lors qu’elle avait eu un peu de notoriété, elle était la cible des pires critiques à son égard. Sa faillite avait été mise en lumière, chose qu’elle avait eu du mal à digérer. Maintenant, que Camille l’utilise contre elle, c’était la cerise sur le gâteau. Betty, quant à elle, préférait ne pas s’en mêlé et ne pas entrer dans leur jeu. Elle laissa le nouveau Derek dans les mains de May et s’éclipsa aussitôt, sentant le roussi. « Tu peux le garder, je pense que tu en as plus besoin que moi. Pas besoin d’un Derek dans sa vie quand on a déjà Norman. » la mâchoire de la blonde se resserra et si Camille l’ouvrait davantage, on pouvait craindre le pire. « … mais ça, tu le savais déjà. N’est-ce pas ? » le voilà le pire. L’impulsivité de May pris le dessus et sans avoir l’impression de contrôler quoi que ce soit, sa main vint se planquer tout droit sur la joue de Camille, chauffant au passage et un bruit de claquement laissa place net à un silence glaciale dans la boutique. May Andrews regrettait déjà son geste, elle savait bien que celui-ci finirait par lui retomber dessus, tôt ou tard. Elle n’avait plus rien à ajouter, posa le fameux Derek sur le comptoir et s’éclipsa aussi vite que Betty, en dehors de la boutique. Aucun doute que la Willer allait s’empresser d’aller raconter sa mésaventure à son si parfait Norman. Le compte à rebours était lancé avant qu’elle n’en ramasse ses récoltes. Plus que les remarques sur Norman, c'était avant tout qu'elle s'occupe de ses sujets tabous qui l'avait mise hors d'elle ou alors... un peu de tout?