Quand tu entres à la maison, tu entends la douche coulée à l'étape. Camille est là-haut. Tu accroches ton manteau dans l'entrée. Tu as à peine le temps de retirer tes chaussures que le téléphone se met à sonner dans toute la maison. Camille est sous la douche, elle ne peut pas le prendre. C'est pourquoi tu te dépêches de répondre sans vraiment prendre le temps de voir le numéro affiché sur l'écran. La personne de l'autre côté du combiné demande à parler à Madame Camille Willer, très sérieux tout ça. Mais quand même tu ne vas pas aller la déranger pour ça. C'est sûrement un truc des préparatifs de mariage. Ça peut attendre quelques minutes de plus. « Elle est occupée pour l'instant. Puis-je prendre le message ? » que tu lui réponds en fouillant pour attraper une feuille et un stylo qui traîne sur le comptoir. Oh la chance que tu as qu'il y ait une chaise juste à côté de toi, parce que tu serais bien tomber par terre. T'étais en train de noter le numéro énoncé par la demoiselle quand soudainement, t'as l'impression d'avoir mal compris un truc. « Pardon, la quoi ? » Ouais, t'as mal entendue. T'as sûrement mal entendue. Elle vient pas de dire: « La clinique de fertilité. » Et oui, elle le redit pour une deuxième fois. C'est quoi ces conneries ? Tu deviens soudainement blême comme un drap, alors que tu dois te reprendre à deux fois pour lui redemander de répéter le numéro de téléphone que tu n'as toujours pas réussi à écrire sur ce bout de papier.

T'étais à deux doigts de raccrocher quand tu entends le plancher craquer. Tu te retournes pour apercevoir Camille qui vient juste de faire son entrée dans la cuisine et qui ne comprends visiblement rien à ta tête de gars qui semble avoir vu un fantôme. « C'est pour toi. » que tu lui dis simplement en tendant le téléphone vers elle. À la tête que tu fais, elle doit bien s'attendre à ce que ce soit un téléphone lui annonçant la mort de quelqu'un. Mais non, c'est pas ça, mais elle comprend bien rapidement pourquoi tu fais cette tête là. Elle sort de la pièce pour prendre son appel qui semble durer des heures, alors qu'il ne se passe que quelques minutes avant qu'elle ne refasse surface. Ton regard se fixe soudainement dans le sien alors que t'attends simplement qu'elle t'explique la situation. C'est pas ton genre de t'emporter. Tu détestes les conflits de couple. Tu fuis les disputes qui viennent avec le plus possible. Camille, elle est fâchée contre toi parfois. Pas souvent. Vous vous disputez presque jamais à vrai dire. T'arrives toujours à la faire rire et t'es à moitié pardonné. Toi, t'es jamais fâché contre elle. Elle est parfaite, comment lui en vouloir à propos de quoi que ce soit ? « T'as eu des bonnes nouvelles ? » que tu lui demandes pour briser le silence. Tu ne sais même pas si elle y est déjà allée dans la clinique. C'est peut-être son premier rendez-vous ou elle peut être plus loin dans le cheminement. Tu ne sais rien du tout. Mais, elle n'est pas enceinte parce que toi, t'es pas allé. Si elle l'est, il est pas de toi. Putain, c'est quoi ce bordel ?

@camille willer

La journée avait été dure, longue et particulièrement éprouvante. Une fois libérée de toutes ses contraintes, elle s’était empressée de rentrer chez elle pour se reposer. À peine le temps de jeter ses chaussures à l’entrée qu’elle avait grimpé à l’étage pour se laver de toute la crasse qu’elle avait accumulée durant la journée. L’eau brulante coulait depuis plusieurs minutes sur sa peau, sans qu’elle ne daigne pour autant sortir de la salle de bain. Pour une future mariée, elle était plutôt tendue et ça se voyait aux petits boutons qui étaient apparu sur son minois de porcelaine. D’un côté il y avait le mariage, le concours de pâtisserie et puis sa mère qui la rendait barge. Elle n’avait jamais jugé nécessaire de présenter cette dernière à son fiancé. Elle était folle et c’était suffisant pour la tenir à l’écart de son petit monde. À choisir, elle préférait encore voir May à leur mariage que devoir se coltiner sa génitrice. Car, entendons-nous bien, elle n’avait jamais été présente pour la jeune femme. Au contraire, elle lui avait souvent causé plus de soucis qu’autre chose. Junkie à ses heures perdues, elle se revendiquait comme étant chamane capable de communiquer avec des esprits de l’au-delà. Mère négligente, il lui était arrivé par le passé de laisser la petite Camille seule à la maison plusieurs jours sans se soucier du reste. Pour toute ces raisons, elle avait fini par être placer définitivement par les services sociaux chez ses grands-parents, bien qu’elle ne réussissait pas pour autant à couper le cordon avec celle qui l’avait mis au monde. Elle se donnait bonne conscience en lui rapportant quelques courses dans la semaine ou en lui rendant visite dans sa misérable petite caravane. Il n’était pas question pour Norman, de goûter à ce monde pour le préserver et surtout préserver leur amour de cette pauvre femme. Tout ce qu’il avait besoin de savoir, c’était que sa mère avait quelques soucis mentaux et qu’il arrivait à la jeune femme d’aller lui rendre visite, restant totalement évasif sur le reste et laissant planer le doute qu’elle était probablement dans un établissement spécialisé plutôt que dans un camping-car à une trentaine de kilomètre de la ville. « Norman ? » cria t-elle en croyant entendre le bruit des clefs s’enfoncer dans la serrure. Il était surement rentré à son tour. Elle se dépêcha de se nettoyer et de se sécher, enroulant sa chevelure dans une serviette et le reste de son corps dans une autre. Elle dévala aussitôt les escaliers pour rejoindre l’homme de sa vie. « Hey ! » dit-elle en s’approchant de lui, il n’avait pas l’air dans son assiette alors qu’il tenait dans ses mains son téléphone. « Ça va ? » demande-t-elle inquiète de le voir aussi blanc. La première personne qui lui vint à l’esprit c’était sa mère. À sa tête, cet appel n’avait rien de bon et elle tendit la main lorsqu’il lui annonça que l’appel était pour elle.

Machinalement, elle s’éloigna. Puis, elle comprit aussitôt la réaction de son homme lorsque la voix au bout du fil se présente de nouveau. Évidemment… La clinique de fertilité. Cette histoire lui était complètement sorti de la tête. Ses analyses étaient bonnes et il voulait prendre rendez-vous pour enfin pouvoir lui congeler ses ovocytes. Il n’y avait rien de mal à faire la démarche, quoique elle s’était bien tenu d’en parler à Norman. Lorsqu’elle revient à la cuisine, elle sent son regard réprobateur se poser sur elle. Elle n’a clairement pas l’habitude de le voir en colère contre elle. Ils font partie de ces rares couples qui ne se disputent – quasiment, jamais. Ils arrivent toujours à trouver un terrain contente. Conciliants chacun, c’était la clef de leur réussite. « T'as eu des bonnes nouvelles ? » elle hoche la tête, cherchant à fuir un peu la discussion. Il n’allait pourtant pas se contenter de ce genre de réponse. Mentir ? Dire la vérité ? Temporiser ? Il lui fallut quelques secondes pour choisir la deuxième option bien qu’elle était prête à parier que cette fois-ci leur discussion se solderait en dispute. « C’était le centre de fertilité. » elle évitait soigneusement son regard de peur d’être fusillée sur place. « J’ai fait des analyses la semaine dernière pour savoir si j’étais fertile. » jusque-là, rien d’inquiétant pour lui. « Je dois attendre mes prochaines règles pour… » elle marque un temps de pause. Réussissant enfin à lever les yeux vers lui, puis elle prit son courage à deux mains avant d’annoncer l’air confiant : « J’ai décidé que j’allais faire congeler mes ovocytes. »

Camille apparaît à côté de toi vêtu que d'une simple serviette. Ça t'aurait presque excité si tu ne venais pas tout juste de prendre une douche froide avec l'appel que tu venais de prendre. Franchement, elle aurait pu arriver toute nue que tu n'aurais même pas remarqué tellement tu as l'esprit ailleurs. Et bien sûr qu'elle s'inquiète la douce Camille. « Hey ! Ça va ? » Non. Pas vraiment. Tu fronces doucement les sourcils en lui faisant signe de la tête que oui. Personne n'est mort. Ce serait bien que ta tête le dise. Tu tends le téléphone vers elle. Après tout, c'est pour elle et ce n'est visiblement pas de tes affaires puisque tu es complètement dans l'ignorance tant qu'au fait que ta fiancée soit en contact avec une clinique de fertilité.

Prise la main dans le sac. C'est sûrement comment elle se sent Camille lorsqu'elle revient après avoir pris son appel en toute intimité. Tu ne sais pas trop ce qui s'est dit entre elles, et tu n'es pas trop certain de vouloir le savoir non plus. Tu t'en doutais bien que le sujet bébé finirait pas revenir entre vous deux. Tu t'y attendais à ce qu'elle s'essaie de nouveau, parce que la première fois que ce sujet a été abordé vous n'étiez qu'un jeune couple sans savoir si vous aviez vraiment un avenir ensemble. Maintenant, à l'aube d'un mariage, c'est sûrement différent dans sa tête. Tu ne t'attendais jamais à ce que ça se passe ainsi. « C’était le centre de fertilité. » Ouais, ça, t'as bien compris. Pourquoi y'a un centre de fertilité qui vient de l'appeler d'une manière un peu trop officielle à ton goût ? C'est ça que tu veux savoir. Ça se voit qu'elle est mal à l'aise, Camille. Pourtant, ton regard ne lâche pas sa silhouette kit à ne pas pouvoir suivre son regard fuyant. « J’ai fait des analyses la semaine dernière pour savoir si j’étais fertile. » Ce serait bien trop facile si elle n'était pas fertile. À quarante ans, c'est possible. La fertilité devient moins bonne avec le temps. T'as compris ça en voyant d'autres essayer d'avoir des enfants sur le tard. Pas toujours facile. Mais, elle n'est pas infertile. Elle vient de dire qu'elle avait eu des bonnes nouvelles. « Je dois attendre mes prochaines règles pour… » Elle marque une pause, cherche ses mots. Elle veut sûrement juste faire les choses bien. Tu ne devrais pas lui en vouloir pour ça, mais disons que t'es un peu tendue, voilà! « Pour quoi putain Camille ? » Le ton de ta voix est agacé. Elle est mieux d'aller directement au but. Passer par quatre chemins n'est définitivement pas la bonne technique. Qu'elle crevé l'abcès d'un seul coup. Ce serait mieux pour tout le monde. De toute manière, elle peut plus reculer. Ah, voilà ses jolies yeux bleus qui retrouvent enfin les tiens. Et elle se lance enfin.   « J’ai décidé que j’allais faire congeler mes ovocytes. » Pourquoi ? Tu ne comprends rien. Pourquoi elle a fait un truc pareil sans t'en parler ? Tu le comprends encore moins. Parce que tu aurais dit non et qu'elle se garde toutes les portes ouvertes probablement. Dans ta tête, ce n'est pas aussi clair. « Félicitation. Qui est l'heureux élu ? Vu que je suis au courant de rien, ça doit pas être avec moi. » Ah ouais, l'ironie n'est sûrement pas la bonne méthode dans cette situation. Et si Camille se sent coupable, elle aurait raison de se sentir ainsi. C'est pas qu'une petite connerie qu'on peut cacher à son partenaire. C'est un foutu bébé. Aux dernières nouvelles, ça se fait à deux. Camille semble avoir trouvé une autre alternative. « Tu m'caches des choses maintenant ? » oh ta gueule, t'es pas blanc sur neige toi non plus. C'est quand même plus facile de jeter tout ça sur son dos à elle.

« Pour quoi putain Camille ? »  Il était en colère. Évidemment qu’il l’était et ça se comprenait. Ils n’étaient pas de ces couples qui avaient pour habitude de se cacher des choses. Du moins, ils faisaient en sorte de trouver des compromis dans les sujets du quotidiens. Bien souvent, ils réussissaient toujours à tomber d’accord mais parfois, ils faisaient des concessions pour l’autre. Ce mariage, par exemple, elle était persuadée qu’il l’avait accepté uniquement pour elle et elle lui en était reconnaissante bien que dans son esprit, cela faisait partie des étapes standards d’une vie à deux. La logique voulait qu’ils aient des enfants, un chien et des économies pour leur maison de retraites. Elle ne demandait pas la lune. Tout ce qu’elle voulait c’était construire sa propre famille avec Norman. Qu’est-ce qu’il y avait de mal à cela ? Ils avaient pourtant un deal. Le genre de promesse qu’ils s’étaient fait un soir, après avoir bu un peu trop de vin et surtout en imaginant pas une seconde que leur histoire durerait dans le temps. Ils étaient chacun brisés par leur passé, persuadé que l’âme sœur n’existait pas. Et puis, ils s’étaient rendu compte qu’ils se trompaient. Qu’ensemble, ils arrivaient à faire beaucoup de chose. Elle avait mis du temps à se rendre compte qu’il était l’homme de sa vie. Aujourd’hui, c’était plus qu’une évidence. Elle pouvait mourir pour lui. Il avait réparé bien plus qu’il ne croyait. Souvent, il laissait entendre qu’il était chanceux de l’avoir dans sa vie, mais dans le fond c’était elle qui se sentait privilégiée d’avoir un Norman à ses côtés. Elle ne voulait personne d’autre, c’était lui qu’elle espérait avoir sur son lit de mort, si tentait qu’elle décéderait la première. Bien sûr, il leur arrivait de s’engueuler ou de ne pas partager les même point de vue, mais la jolie blonde était certaine qu’ils pouvaient s’en sortir. Alors pourquoi elle avait la mauvaise sensation d’avoir fauté ? Pourquoi la fusillait-il du regard prés à lui sauter à la gorge au moindre mot de travers ?  Elle aurait dû lui parler du centre de fertilité. Ce n’était pas franchement le genre de sujet qu’on oubliait d’aborder. Elle avait délibérément omis de lui en toucher de mot, parce qu’elle espérait ne jamais avoir cette discussion. Elle met énormément de temps à trouver les bons mots pour lui expliquer la situation. Elle cherchait à désamorcer la bombe. Pourtant ! Ça ne fait que l’agacer un peu plus. Elle le sait. Elle le voit à ses sourcils froncés et à son regard perçant. « Félicitation. Qui est l'heureux élu ? Vu que je suis au courant de rien, ça doit pas être avec moi. » Vraiment ? Il avait l’intention d’aller sur chemin ? Elle fronce à son tour les sourcils, croisent les bras autour de sa poitrine comme pour l’arrêter au cas où il dépasserait les limites. « Ne soit pas insultant ! » lui ordonne-t-elle, sans pour autant lever le ton. Ça n’arrangerait rien. Au contraire, ça ne ferait que croiser un peu plus le fossé entre eux. « Tu m'caches des choses maintenant ? » s’il cherche à la faire culpabiliser, c’est gagné ! Il sait appuyer là où ça fait mal et pour ça, Camille n’a jamais vraiment été doué. Elle secoue la tête. « Bien sûr que non ! » c’est vrai quoi. Elle n’a jamais été très douée pour mentir, elle se vexerait presque de cette accusation. « Je ne comprends pas pourquoi tu le prend comme ça, c’est juste… »  Juste quoi ? Elle a soudain l’impression d’avoir le couteau sous la gorge. Ils n’ont jamais vraiment abordé le sujet depuis. Forcément, il fallait que ça tombe ce soir là alors qu’elle espérait pouvoir se détendre devant un vieux téléfilm. « Je viens d’avoir quarante ans. Je veux juste mettre toutes les chances de mon côté… » Était-ce si mal ?

« Ne soit pas insultant ! » Tu baisses légèrement la tête en glissant une main dans ta barbe. Tu y es peut-être allé un peu trop fort. Si l'orgueil - ou peut-être que c'est la colère, la peur ? - n'était pas là, tu te serais excusé. Les excuses viendront un coup la poussière retombée. Bien sûr que tu ne voulais pas l'insulter ou lui manquer de respect, jamais. C'est sous le coup de l'émotion tout ça. « Bien sûr que non ! » C'est quoi alors ? Elle a fait tout ça dans ton dos, non ? C'est bien quelque chose qu'elle t'a volontairement caché. « Tu comptais m'en parler quand alors ? » Peu importe sa réponse, c'était déjà trop tard. Elle aurait dû t'en parler à la seconde où l'idée a migré dans son cerveau. Ça fait sûrement plusieurs mois qu'elle y pense. C'est pas un rendez-vous qu'on prend sur un coup de tête sans réfléchir. Et même si c'était le cas, il s'est sûrement passé plusieurs jours entre la prise du rendez-vous et le rendez-vous lui-même. Bref, elle a eu des centaines d'occasions de te le dire et elle ne l'a pas fait. La pilule est difficile à avaler. Voilà tout. Comme si t'avais pas assez du stress du mariage à venir sur le dos, il faut qu'elle te rajoute ça en plus. Oh oui, elle s'installe sournoisement la peur qu'elle te quitte. Peut-être même qu'elle a toujours été là.

« Je ne comprends pas pourquoi tu le prend comme ça, c’est juste… »   Comment est-ce qu'elle veut que tu le prennes ? C'est une discussion que vous aviez déjà eu. Tu savais qu'elle aurait aimé avoir des enfants. Elle aurait sûrement fait une mère incroyable Camille. Mais, elle t'avait choisi toi plutôt que son envie d'être une mère. Parce que les deux ne venaient pas ensemble. C'était soit l'un ou l'autre. C'est toujours le cas trois ans plus tard. Tu n'aurais jamais poursuivi ta relation avec elle à l'époque si elle t'aurait dit en vouloir absolument. Pour toi, c'était un sujet clos et enterré entre vous deux. Pas pour elle visiblement. « Je viens d’avoir quarante ans. Je veux juste mettre toutes les chances de mon côté… » Toutes les chances de son côté au cas où quoi ? Au cas où tu changes d'idées ? Est-ce que c'est vraiment ce qu'elle s'est dit durant ses trois dernières années ? Ou si c'est la soudaine crise de la quarantaine qui pointe son nez et que tout ça n'est que passager ? Tu l'espères, vraiment. « Au cas où nous deux ça marche pas ? » Hm, c'est aussi une autre possibilité. Parce que dans ta tête à toi, c'est sa seule option pour réaliser son rêve. Elle apparaît soudainement cette petite boule au creux de ton estomac. Tu souffles un coup avant de te laisser tomber sur l'une des chaises de la cuisine. « Je ne veux pas d'autres enfants Camille. » Tu as envie d'ajouter qu'elle sait déjà tout ça. L'étape des bébés est bien loin derrière toi. Tu as tourné la page sur tout ça bien plus rapidement que tu le pensais pour être honnête. Mais reste qu'elle est tournée, et que tu oses espérer pas qu'elle ne se serve pas de tes sentiments pour elle pour tenter de te faire changer d'idée. Elle va foncer droit dans un mur. Déjà que tu la marie… Elle ne peut pas tout avoir. Ça marche dans les deux sens les compromis.

Une conversation qu’elle aurait préféré éviter. Elle n’aimait pas vraiment la tournure que ça prenait et Camille n’avait jamais été douée pour mentir. Le fait qu’ils soient là, tous les deux à discuter d’un sujet qu’elle préférait éviter la mettait mal à l’aise. Il avait toujours été très clair sur le sujet. Plus d’une fois, il avait répété qu’il ne souhaitait pas redevenir père. Au départ, ils étaient sur la même longueur d’onde. Elle n’avait pas non plus l’intention de devenir mère bien qu'elle n'ait jamais réellement donné son avis sur le sujet. Persuadée qu’elle pouvait bien se passer de ce rôle. À vrai dire, elle avait longtemps pensé finir sa vie seule avant de rencontrer Norman et jusqu’à présent l’idée de donner la vie ne lui rongeait que très peu l’esprit. Néanmoins, elle préférait prendre ses précautions. Qui sait ce que l’avenir leur réservé. Peut-être qu’ils finiraient par changer d’avis. Elle était prête à se laisser convaincre si un jour, l’envie lui prenait d’avoir un bébé avec elle. À moins que dans cette histoire, elle se mentait à elle-même. Combien de fois s’était-elle retournée sur le ventre rond des femmes enceinte dans la rue. Et si c’était elle ? Bien sûr, elle lui avait dit qu’elle n’en voulait pas. C’était vrai avant, aujourd’hui elle se posait des questions sur cette décision. Elle ne voulait pas mourir avec des regrets. « Tu comptais m'en parler quand alors ? » Jamais ? Elle marque une pause avant de lui répondre. Elle ne veut pas lui donner de mauvaises réponses ou bien avoir le mot de travers qui pourrait le brusquer. « Chéri… » commence-t-elle comme pour l’amadouer, bien qu’elle y mettrait sa main au feu que cette fois il ne céderai pas à ses mots sucrés « Pas de cette façon, je suis désolée que tu l’ais appris par téléphone. » elle venait d’esquiver d’un coup de Maître la question et bien sur elle mettait de son côté tous les arguments qui pourrait désamorcer la situation. Ce n’était pas souvent que Norman se fâchait contre elle. Camille n’était pas faite pour les disputes et les dramas. Elle n’aimait pas le conflit, encore plus lorsqu’il s’agissait de personne à qui elle tenait. Elle ne regrettait pas pour autant cette prise de rendez-vous. Elle avait besoin d’être fixée, d’avoir un plan B au cas où. « Au cas où nous deux ça marche pas ? » de nouveau, elle fronce les sourcils. Il est en colère mais ça ne lui donne pas le droit de dépasser les bornes pour autant. Jamais, elle n’avait songé une seconde à cette possibilité. « Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit. » rétorque-t-elle aussitôt. Elle avait mis des années avant de se projeter dans une vie à deux et c’était bien parce qu’elle l’aimait qu’elle était avec lui. Penser qu’elle envisageait, ne serait-ce qu’une seconde, que leur relation ne marcherait pas, c’était comme l’insulter de nouveau. Elle pourrait profiter de la situation, partir en colère dans sa chambre mais ça ne ferait qu’accroître le problème. Ils sont bien trop adulte pour laisser leur sentiments dicter leur acte. Elle avait beau lui en vouloir à son tour pour les mots qu’il venaot d’avoir, elle ne se défila pas pour autant. Du coin de l’œil, elle l’observe prendre place sur la chaise de la cuisine. De nouveau, elle se servit à boire. Il faut croire que ça lui a donné soif toute cette histoire. « Je ne veux pas d'autres enfants Camille. » C’était plutôt clair. Depuis le temps qu’il le répète, pourquoi s’obstinait-elle à faire tout cela alors qu’il avait l’air totalement certain de son choix. Elle resta un instant sonné. Le coup des larmes ça marchait toujours avec les hommes. Elle savait pleurer sur commande bien qu’elle n’utilisait que très peu cet atout. Avec tout ce qu’il lui avait jeté à la figure, elle n’aurait pas de mal à en faire couler une ou deux. Elle laissa échapper un premier sanglot. Celui-ci était pour son égo qui venait de prendre quelques coups au combat. « Tu ne t’es jamais posé la question de savoir si moi j’en voulais… » qu’elle finit par lui lancer comme un reproche.

« Chéri… Pas de cette façon, je suis désolée que tu l’ais appris par téléphone. » C'est pas vraiment une réponse ça. C'est ce qu'on répond quand on ne sait pas quoi dire. C'est ça la vérité. Camille n'avait encore aucun plan sur le quand et le comment qu'elle allait te faire une telle annonce. Elle l'aurait fait sans l'ombre d'un doute, mais elle l'aurait fait trop tard. La preuve, il était déjà trop tard. Tu venais de l'apprendre de la bouche de quelqu'un d'autre. Tu avais beau retourner la situation dans tous les sens, tu ne comprenais pas pourquoi elle faisait une telle chose. Encore moins sans t'en parler. Un bébé, c'est un projet qu'il faut faire à deux. Soudainement, l'idée qu'elle tombe enceinte par "accident" te traverse l'esprit. Voudrait-elle un enfant au point de te tendre un piège ? « Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit. » Tu l'insultes à nouveau avec ta théorie. Ce n'était pas le but. Tu essaies juste de comprendre et, visiblement, tu ne comprends rien à rien. Tu te laisses tomber sur le chaise de la cuisine en venant te masser la tempe d'une main. Tu ne peux pas croire que vous êtes en train d'avoir cette discussion. Le mariage ne l'occupe pas assez ? Elle réussit quand même à en vouloir plus.

Et merde, elle laisse échapper un sanglot qu'elle ne cherche même pas à dissimuler. C'est toi qui est mal à l'aise maintenant. « Tu ne t’es jamais posé la question de savoir si moi j’en voulais… » » Est-ce vraiment un reproche ou si ce sont ses sanglots qui donnent un tel effet ? Vous avez déjà eu cette discussion. Tu étais convaincu qu'elle allait te plaquer pour rencontrer quelqu'un qui voudrait être père de ses enfants. Comment est-ce que tu aurais pu deviner qu'elle allait changer d'avis ? Vous êtes à quelques mois de vous marier et, soudainement, votre vie ne lui convient plus. Non, vraiment. Tu ne l'avais pas vu venir. Tu finis par te relever de ta chaise et faire quelques pas pour réduire la distance qu'il y avait entre elle et toi. C'est tout en douceur que tu viens prendre son visage entre tes mains alors que tes pouces viennent essuyer les larmes qui se sont écoulés sur celles-ci. « Je suis désolé mon amour, mais que tu en veuilles ou pas, ça ne change rien pour moi. » Ta voix est douce, mais tes paroles sont un peu dures. Il y a toujours moyen de faire des compromis. Vous en avez toujours fait, mais là dessus, c'est impossible. C'est oui ou c'est non, y'a pas d'autre solution possible. Et pour toi, c'est non, peu importe son opinion à elle, c'est encore non. « Tu savais déjà tout ça avant d'embarquer dans cette relation avec moi. » Autrement dit, tu as été honnête avec elle. Elle n'a aucun reproche à te faire. Si elle doit reprocher quelqu'un, c'est elle pour avoir laissé l'amour l'aveugler et lui faire faire des choix qu'elle regrette aujourd'hui. « Tu sais bien que je t'aime et que je ferais n'importe quoi pour te rendre heureuse, mais pas ça. Tu peux pas me demander ça. » À elle de voir si cette vie lui convient toujours, si elle peut vraiment passer par-dessus son désir d'être une mère.

Difficile de savoir si les larmes qu’elle laissait couler sur ses joues étaient dû à la tristesse, la colère ou la frustration de la situation. Jamais, Norman ne lui avait laissé penser qu’ensemble ils pourraient avoir des enfants, pas plus qu’il n’était question de mariage. Lorsqu’elle l’avait connu ces deux sujets lui paraissaient extrêmement loin pour les aborder. Elle n’était à vrai dire pas sur du chemin que cela prendrait et si entre eux ça durerait autant. Longtemps, elle avait pensé que son cœur n’appartenait qu’à un homme. Celui qu’elle avait dû enterrer dix ans auparavant. Et voilà que Bing était apparu dans sa vie, faisant un gros Bang dans son quotidien. Elle était très vite tombée amoureuse et rapidement ils avaient fini par s’installer ensemble. Le reste avait pris un peu plus de temps, bien qu’elle s’était montrée patiente. Seulement, ne voyant pas les choses arriver, elle avait décidé qu’en femme de son temps elle prendrait les rênes et fut celle qui demanda la main de son fiancé. Elle n’avait jamais eu honte de cela, bien au contraire. Cela avait permis de consolider leur amour, officialisant un peu plus leur relation. Une étape importante et nécessaire pour la jolie blonde qui avait une certaine attache à faire les choses dans les règles. La logique voulait que le sujet des enfants arrivent un peu après, alors qu’elle tentait de refouler ses envies pour ne pas brusquer son homme. Maintes fois, il s’était montré satisfait de ne plus avoir à faire et défaire une couche de sa vie. Il était catégorique sur le sujet, ne lui laissant aucune marche de manœuvre pour lui exposer son point de vue. À quarante ans, elle avait conscience qu’elle ne pourrait repousser la conversation ad vitam aeternam et plutôt que de le confronter elle avait choisi une autre solution qu’elle avait jugé honnête et surtout qui lui laissait encore un peu de temps pour tenter de le convaincre. Prise la main dans le sac, elle n’avait pourtant plus réellement le choix que d’assumer et le regard qu’il avait sur elle, lui donnait l’impression d’avoir mal agit. C’est tout naturellement, qu’elle avait fini par sortir son arme ultime : les larmes. Elle savait combien, Norman ne supportait pas la voir pleurer. Il redevenait aussitôt doux comme un agneau, surement mal à l’aise de devoir gérer cette situation. Il finit par se lever, s’approcher d’elle alors que ses mains viennent essuyer les perles sur son visage. « Je suis désolé mon amour, mais que tu en veuilles ou pas, ça ne change rien pour moi. » cette fois-ci, c’est son cœur qu’il vient de froisser. Ses paroles sont violentes et elle ne peut s’empêcher de le repousser aussitôt, reculant d’un pas pour mettre de la distance entre eux. « Tu savais déjà tout ça avant d'embarquer dans cette relation avec moi. » bien sur qu’il ne l’a jamais caché. Elle ne peut pas vraiment lui reprocher d’avoir été honnête. C’est peut-être elle le problème, à vouloir le changer parfois, elle s’attaquait là à un gros sujet. « Tu sais bien que je t'aime et que je ferais n'importe quoi pour te rendre heureuse, mais pas ça. Tu peux pas me demander ça. » Elle l’aimait aussi. Plus que de raison, et elle n’avait pas été aussi heureuse que depuis qu’elle l’avait connu. Néanmoins il manquait une toute petite chose à son bonheur. « Et donc ? » C’était quoi la solution ? C’était juste d’accepter et de regretter dans vingt ans lorsqu’elle n’aura plus réellement le choix. « Je dois juste te dire amen, sans la moindre explication de ta part. C’est comme ça, et pas autrement ? » lui, il avait Ella. Elle était adulte maintenant, c’est vrai mais ça restait son bébé. Son expérience de paternité n’était finalement pas aussi horrible qu’il le prétendait. Et puis, avec Camille ça serait différent. Elle serait là ELLE ! ( Hein May !) « Tu sais aussi que je t’aime, et que je ferais aussi n’importe quoi pour toi. Et si cela signifie devoir renoncer à l’idée d’avoir un jour un bébé avec toi, je finirais bien par l'accepter… » elle était prête à accepter pour lui, par amour. « Mais je compte aller au bout de la procédure chéri. Je veux congeler mes ovocytes. » rien qui ne l’impact en somme, juste une prévention. Une sécurité, au cas où ! Elle ne lui laissait pas vraiment le choix non plus.

Le tacte, ce n'est définitivement pas ta force. Tu devrais réfléchir à deux fois avant d'ouvrir ta gueule. Tu as beau tenter un contact avec Camille, sécher ses larmes de tes pouces, tes paroles dures lui suffisent à te repousser. C'est bien mérité. Tu restes planté là comme un con, enfouis tes mains dans tes poches parce que tu sais pas quoi faire d'autre. « Et donc ? » Quoi, et donc ? Et donc, rien du tout. Conversation terminée. On tourne la page. « Je dois juste te dire amen, sans la moindre explication de ta part. C’est comme ça, et pas autrement ? » Avoir la quarantaine, c'est pas suffisant pour elle comme raison ? Avoir un enfant qui est en âge d'avoir des enfants à son tour, c'est pas assez pour elle ? Non, parce qu'elle, elle n'a rien de tout ça. Elle se moque sûrement d'avoir des (beaux?) petits-enfants et des enfants d'âge rapprochés. « C'est pas à cause de May. » Tu sais que Camille pense que c'est de la faute de ton ex. Que tu as eu une mauvaise expérience avec elle et qu'elle croit que c'est la raison pour laquelle tu ne veux pas retenter l'expérience. Ça n'a jamais été tout rose ta famille avec May, mais ça n'a aucun rapport. Dix ans plus tôt, tu lui en aurait fait un bébé à Camille sans même hésiter une seule seconde. « Elia est partie de la maison. J'ai pas envie de me retrouver à nouveau avec quelqu'un à charge. J'ai envie de vivre autre chose. » Tu aimes Elia de tout ton coeur, mais de pouvoir faire ce que tu veux, quand tu veux, c'est pas négligeable non plus. Tu as fait ta part et tu as envie d'avancer et non de recommencer tout ce que tu viens de traverser. Ce n'est sûrement pas une raison suffisante pour Camille. « J'suis trop vieux pour repasser les nuits blanches et les couches à changer. J'suis plus capable d'avoir cette charge mentale là. » On a plus vingt ans à ce qu'il paraît. Encore là, tu doutes que ce soit des arguments assez convaincants.

« Tu sais aussi que je t’aime, et que je ferais aussi n’importe quoi pour toi. Et si cela signifie devoir renoncer à l’idée d’avoir un jour un bébé avec toi, je finirais bien par l'accepter… » C'est ce qu'elle a dit il y a trois ans, pourtant vous êtes là à devoir encore avoir cette discussion. Est-ce qu'elle est vraiment capable d'accepter de ne pas réaliser son rêve d'être une mère ? Elle serait plus heureuse avec toi sans bébé ou sans toi avec bébé ? Elle devrait sérieusement se poser les bonnes questions. Il ne lui reste plus beaucoup de temps avant de lier son destin au tien pour le meilleur et pour le pire. T'as presque envie de dire que le pire, c'est aujourd'hui. « Mais je compte aller au bout de la procédure chéri. Je veux congeler mes ovocytes. » Qu'est-ce qu'on peut pas entendre! Tu passes ta main dans ton visage. Et merde. « Fais ce que tu veux. » Puisque visiblement, tu n'as pas ton mot à dire. Et de toute manière, c'est vrai que ça ne te concerne pas, ni ne t'engage à rien. Des ovocytes congelés, ça ne fait aucun bébé. Il manque encore une étape que tu ne comptes pas compléter. « Mais je ne compte pas changer d'idée. » que tu précises au cas où il lui prenne l'envie d'insister ou de négocier quoi que ce soit. Elle va se fatiguer pour rien. C'est peine perdu. « J'espère que tu peux vraiment l'accepter. » Des plans qu'elle soit malheureuse pour le reste de ses jours et qu'elle te pointe comme le coupable de ce mal-être.

Qu’importe ce qu’elle faisait ou elle disait, elle avait l’impression de toujours être rattrapé par le temps. Elle avait mis des années à retrouver l’amour et voilà qu’un beau jour, elle avait ouvert les yeux et c’était comme si elle était passé de vingt ans à quarante en un clin d’œil. Que c’était-il passé entre temps, qu’avait-elle fait de sa vie ces dernières années ? Pouvait-on considérer qu’une fois la quarantaine passée, il fallait forcément se mettre à faire des trucs de vieux ? Jouer aux échecs, faire des mots croisées et jardiner le week-end. À l’entendre, ils n’étaient plus en âge de faire grand-chose, alors qu’il savait très bien que l’un comme l’autre étaient assez dégourdi pour s’occuper d’un enfant. Elle ne connaissait pas vraiment la charge de travail que ça impliquerait mais elle était certaine d’être tout à fait capable de s’en sortir. « C'est pas à cause de May. » Qui à parler de May ? Elle arque aussitôt un sourcil l’air de l’interroger sur ce qu’elle venait faire dans cette discussion. Bien sûr, elle était prête à nier qu’elle avait pensé à elle et qu’elle la tenait responsable pour ça aussi. À dire vrai, elle était prête à lui mettre sur le dos la faim dans le monde et le conflit israélo-palestinien. Les deux femmes ne se supportaient pas et elles passaient le clair de leur temps à se lancer des piques dans une guerre que ni l’une ni l’autre ne gagnerait à la fin. Difficile d’ailleurs de se rappeler comment cette animosité avait commencé. Camille s’était toujours vanté d’aimer tout le monde et de n’avoir aucune place pour la haine dans son petit cœur sain. Seulement elle avait fini par revoir ses principes en faisant la connaissance de May. « Elia est partie de la maison. J'ai pas envie de me retrouver à nouveau avec quelqu'un à charge. J'ai envie de vivre autre chose. » elle roule aussitôt des yeux. Cet argument n’était bientôt plus recevable. Il l’utilisait à tort et à travers. Elia n’était plus une enfant, c’était plutôt lui le problème. Il était resté bloqué dans son passé ne gardant pas une bonne expérience de sa parentalité. « J'suis trop vieux pour repasser les nuits blanches et les couches à changer. J'suis plus capable d'avoir cette charge mentale là. » elle ne croit pas un mot de ce qu’il raconte mais elle sait qu’il ne laisse pas place à la négociation. Elle connaît bien trop Norman pour savoir qu’il est aussi buté qu’elle. C’est peine perdu pour l’instant mais ça ne signifie pas pour autant qu’elle abandonne. Elle se donne juste un peu plus de temps persuadé qu’il finirait par changer d’avis un jour. Son côté optimiste prend le dessus, elle espère au fond d’elle, qu’un jour il reviendra sur sa décision. C’est pour cette raison qu’elle décide de ne pas se condamner malgré qu’en prenant leur temps, ils risquent de vieillir un peu plus pour cette charge qui semble l’inquiéter. « Fais ce que tu veux. » il n’est pas convaincu. Elle sait très bien ce que signifie ce ‘Fais ce que tu veux’ mais elle s’en moque. Elle ira au bout de la procédure pour ne rien regretter. « Mais je ne compte pas changer d'idée. » elle hoche la tête, se retenant de le provoquer par un -si tu le dis-. Il a bien accepté de l’épouser alors qu’il n’était pas convaincu par le mariage. Elle saurait provoquer un second miracle. « J'espère que tu peux vraiment l'accepter. » lui laisse-t-il vraiment le choix. Elle se contente d’hausser les épaules une nouvelle fois. Qu’importe pour cette fois ! Elle devra mettre son mal en patience et croiser les doigts pour qu’un jour il change d’avis. En attendant, elle ne tire rien de bon à cette discussion. « Je vais me changer. On pourrait se commander chinois et regarder un bon film en streaming. » qu’elle propose pour faire passer la pilule et surtout donner l’air qu’elle n’est pas aussi fâchée qu’elle ne l’est en réalité. « Ou bien faire comme les couples de notre âge : un scrabble et au lit. » qu’elle vient piquer ne pouvant s’empêcher de revenir sur son histoire d’être devenu trop vieux pour supporter la moindre contrainte.