| moral of the story (amos #5) |
| ÂGE : quarante an, né un soir d'halloween quatre-vingt trois. SURNOM : Siede pour la plupart des gens, Capitaine pour ses frères d'armes. STATUT : sa vie sentimentale n'est qu'une série d'opportunités manquées (par sa faute, parfois) MÉTIER : pilote de l'aéronautique navale, capitaine du squadron 816. en arrêt prolongé suite à son accident. LOGEMENT : il a accepter de partager son canapé de la déprime avec Ginny au #21 hardgrave road, west end. POSTS : 8434 POINTS : 1950 TW IN RP : crise de panique/angoisse, excès de colère, accident, douleur physique. GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : anglais par son père › second né de la fratrie Siede › s'est engagé dans l'armée après le Lycée, il a n'a fait que grimper les échelons pour arriver au grade de capitaine › a eu un accident de vol fin novembre 2022 › il a perdu quatre ans de souvenirs (période 2018 à 2022) › a 40 ans, il collectionne les regrets sur son parcours personnel › la femme de sa vie en a épouser un autre › les répercussions de son accident se font de plus en plus imposants au quotidien CODE COULEUR : seagreen RPs EN COURS : (09) ginny #1 (fb) › sergio › yasmin #1 › alma #2 › lewis #3
alma #2 › i bet we already knew our names before we met each other. i bet we've sailed the milky way, walked on the sun together. how could i forget those emerald eyes? they took me by surprise, but suddenly, i missed your face, i knew that smile from miles away. i knew that i have loved you forever and a day
lewis #3 › if i was dying on my knees, you would be the one to rescue me and if you were drowned at sea i'd give you my lungs so you could breathe. i've got you brother
ginny #1 › we are the kings and the queens. you traded your baseball cap for a crown. when they gave us our trophies, and we held them up for our town, and the cynics were outraged screaming, "this is absurd".
gayle #1 › you gotta find your people, the ones that get the joke. who understand what you're saying before a word is spoke. you gotta find your people, that put the needle in the groove. when you're together, you got nothing to prove
RPs TERMINÉS : (2024) › lewis #1 › ginny #2 › raelyn › alma #1 › gayle #1 › lewis #2
(2023) matilda #2 › channing › hayden › autumn #3 › amos #6 › lucy #1 › matilda #4 › matilda #5 (fb) › matilda #6 › evelyn › matilda #7 › ava #2
(2022) matilda #1
(flashbacks) matilda #3 (2001) › matilda #5 (2002) › ava #1 (2011) AVATAR : sebastian stan CRÉDITS : medusa-rpg (avatar), beyondthefold (gif profil & signa), crackshipandcrap (crackship siarton), rainbowkarolina (gif ginny), putalittleloveonme (gif lewis) DC : shiloh atkins (ft. haley lu richardson) › arthur coventry (ft. françois civil) › nina sterling (ft. suki waterhouse) › ollie gallagher (ft. paul mescal) PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 26/12/2017 | (#)Dim 24 Oct 2021 - 19:22 | |
| « Atwood, si c’est douloureux, on s’arrête là. » Le kinésithérapeute à mes côtés ne cesse d’insister depuis quelques minutes. Il a forcément remarqué mes bras qui tremblent depuis de biens trop longs minutes et la douleur irradiant dans toute ma jambe qui me tire une grimace horrible et m’empêche clairement d’envisager le pas supplémentaire pour me faire avancer. Les jours passent et défilent depuis mon admission dans ce centre de rééducation sans que les progrès ne soient fulgurants. Il m’a fallu près de deux semaines pour réussir à tenir debout plus de quelques secondes et désormais, je dois me battre pour chacun de mes pas. Accroché aux barres parallèles, je cherche à vaincre la douleur, mais mon cerveau se refuse à aller plus loin. Je transpire, j’ai mal au crâne à force de me concentrer ainsi et à chaque respiration, j’ai peur que mon cœur lâche tant je ne cesse d’être essoufflé, mais je veux pouvoir avancer. Il faut que je puisse lever ma jambe pour avancer, je n’ai pas réussi à marche encore autrement qu'en prenant tout mon appui sur ma jambe valide. Je dois passer cette étape sinon je serais enfermé dans ce taudis pour le reste de mes journées. Dans un cri de détermination, je tente de commander les muscles de ma jambe, mais rien ne fonctionne comme je le voudrais lorsqu’une de mes mains glisse de la barre et que je manque de m’étaler sur le sol. Le professionnel de santé est bien plus rapide et me rattrape au vol avant de me forcer à m’asseoir dans mon fauteuil. « On réessayera demain Cian. » - « Laisse-moi tranquille. » C’est toujours le même qui s’occupe de moi, un gars somme toute assez sympa répondant au nom de Tyler. Mais il ne semble pas comprendre toutes mes frustrations, ne cesse de me répéter que j’ai le temps et que je ne devrais pas me précipiter. En rien, je ne partage son avis et préfère encore attraper mon téléphone dans la poche de ma veste pour envoyer un énième message à Amos. « Viens me sortir de cet enfer. » Ce n’est pas la première fois que j’écris à mon ancien frère d’armes. Il m’avait fallu reprendre mes esprits avant tout, mais depuis quelques jours, je me suis mis en tête d’écrire à tous mes proches, tout ceux dont j’avais un souvenir bien précis et Amos en faisait partie. En seulement deux jours, le pauvre, ce retrouve inonder de message ressemblant étrangement à des appels à l’aide. S’il m’est difficile de le dire aussi ouvertement à Thomas, il m’a toujours été plus aisé de me confier à Amos.
Il me faudra un long moment pour retrouver mon souffle, pour avoir l’impression que mon corps à assez récupérer pour un énième essai. La journée touche à sa fin et les séances des autres patients sont terminées depuis un petit moment désormais. Il ne reste qu’une infirmière qui me surveille du coin de l’œil, comme si elle avait eu ordre de me laisser faire sans avoir le droit de s’éloigner malgré tout. À bout de forces, je tente de me hisser hors du fauteuil. Il me faudra trois tentatives pour me tenir debout entre les barres parallèles, les bras stables, mais le cœur tremblant. Je souffle un bon coup tout en étant incapable de me lancer pour faire ce foutu pas en avant. Dans mon dos, j’ai l’impression que quelqu’un m’observe et ça ne peut pas être la vieille vu qu’elle est toujours en face de moi. « C’est pas un putain de spectacle ! » Et bien entendu, je suis incapable de me retourner pour savoir qui se tient juste derrière moi.
@amos taylor
Dernière édition par Cían Atwood le Dim 21 Nov 2021 - 21:02, édité 1 fois |
| | | | (#)Mer 10 Nov 2021 - 15:32 | |
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THE MORAL OF THE STORY
« Viens me sortir de cet enfer. » m’a-t-il envoyé comme message et, d’instinct, je me suis inquiété pour mon vieil ami. Les précédents ressemblaient davantage à : “qu’est-ce que je fous là ? “ ou “j’ai fait des progrès. J’espère pouvoir sortir vite.” D’aucuns n’avaient ressemblé, jusqu’ici, à de véritables appels à l’aide. Or, je suis incapable de les ignorer ces signaux de détresse. Je fermerais les yeux très fort qu’il perforerait la paroi de mes paupières et m’aveugleraient. Lorsque l’un de mes frères d’armes est dans l’ennui, j’abandonne tout ce que je fais et j’accours sans la moindre hésitation. Bien sûr, je dépose bien sur les lèvres de ma complice un baiser et je lui glisse à l’oreille quelques explications. Sauf que je ne traîne pas à grimper dans ma voiture. Je fais vrombir le moteur et m’intercale dans la circulation avant même d’avoir donné quelconque ordre à mon GPS. Je serais presque dangereux au regard de la loi à dissiper mon attention. Qu’à cela ne tienne cependant. J’ai hâte d’arriver au centre de convalescence où est interné Cian et de m’entretenir avec lui pour lui remonter le moral - dans l’éventualité où il s’agirait d’un coup de mou - ou de trouver une solution à son mal être dans cet établissement. S’il ne lui convient pas, nous lui en chercherons un autre. D’après moi, c’est aussi simple que 1 et 1 font 2. Sorti du système militaire depuis longtemps, j’oublie qu’il a tendance à nous priver du loisir du choix. L’armée décide de ce qui est de mieux pour nous sans s’inquiéter de notre réalité. Il n’existe que la sienne et, y songeant, une torsion dans mon estomac me colle la nausée. Et si j’étais inutile, aujourd’hui ? Si je ne trouvais pas les mots pour le soulager de ses craintes, de ses peurs, de sa douleur psychologique ? Et si je n’étais tout simplement pas à la hauteur parce que j’ai réduit drastiquement mes consommations d’alcool ? Et si j’étais devenu un homme différent, moins patient ou moins à l’écoute ? La place n’est pas aux tergiversations puisqu’il n’est pas question de mes états d’âme aujourd’hui. A l’accueil, on m’informe que je fais partie de la liste des privilégiés qui ont le droit de voir le patient où qu’il soit et j’en suis aise. Je n’aurai pas à l’attendre dans sa chambre. Je peux me faufiler, à l'aide des panneaux, de mon sens de l’orientation et des maigre informations scandées par automatisme à l’infirmière pour rejoindre la salle de sports. Cian est là, le visage rubicond faute à l’effort. Deux membres du personnel l’épient et, à sa place, je les aurais sans doute envoyé paître dans de plus verts pâturages plutôt que de leur permettre de se repaître de ma fierté déchue. Car, nous en sommes là, j’en suis certain. En ce qui me concerne, je le trouverais dur envers lui-même si d’aventures je voyais juste sur le portrait qu’il brosse de lui. Mais, qui mieux que moi pour lui comprendre ? Qui pour saisir l’étendue du drame quand on n’en prend tout : notre job, puis notre gamine et le mariage qui l’a porté ? Qui d’autres que moi pour jurer que l’arbre peut parfois cacher une forêt plus luxuriante que jamais, une qui recèle d’un bonheur insoupçonné si tant est que l’on ne s’obstine pas à regarder uniquement devant soi. «Effectivement. Ce n’est pas un spectacle au sens propre, mais ça vaut le détour quand même. Tu es là depuis quoi ? » Question normalement rhétorique à laquelle j’attends tout de même une réponse, qu’il réalise ses progrès. «Tu arrives déjà à sortir de ton fauteuil. Je suis sur que tu arrives à nous faire plus deux pas. Tu as des jambes, tes deux bras aussi. Ce n’est qu’une question de temps et si tu penses que tu n’en as pas, dégage les deux infirmières. Elles n’ont pas été invitée, si ? » N’est-ce pas par là qu’il aurait dû commencer ? Reprendre le contrôle sur sa vie ? Recouvrer son droit de choisir qui l’accompagnera ou non ? De s’épuiser ou de se préserver ? N’est-il pas maître de sa convalescence ? Quand bien même irait-il trop vite que son corps le lui dirait. Dans ces conditions, qu’il exige le respect qu’il mérite de la part du corps hospitalier bon sang de bonsoir. «Tu as fait le plus difficile. Ne les laisse pas te faire croire que tu n’en es pas capable si tu n’as pas essayé et que tu en as envie. Je suis, je t’observe et je t’éncourage. Comme à l’entraînement. On ne laisse personne derrière.» Autrement dit, mes bras sont les siens si tant est qu’il ait besoin d’un coup de pouce bienveillant et non un de ceux, qui le sont sans doute tout autant, qui répète, au mépris de sa détermination : c’est bon. On remonte en chambre. Tu feras encore mieux demain.
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| | | ÂGE : quarante an, né un soir d'halloween quatre-vingt trois. SURNOM : Siede pour la plupart des gens, Capitaine pour ses frères d'armes. STATUT : sa vie sentimentale n'est qu'une série d'opportunités manquées (par sa faute, parfois) MÉTIER : pilote de l'aéronautique navale, capitaine du squadron 816. en arrêt prolongé suite à son accident. LOGEMENT : il a accepter de partager son canapé de la déprime avec Ginny au #21 hardgrave road, west end. POSTS : 8434 POINTS : 1950 TW IN RP : crise de panique/angoisse, excès de colère, accident, douleur physique. GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : anglais par son père › second né de la fratrie Siede › s'est engagé dans l'armée après le Lycée, il a n'a fait que grimper les échelons pour arriver au grade de capitaine › a eu un accident de vol fin novembre 2022 › il a perdu quatre ans de souvenirs (période 2018 à 2022) › a 40 ans, il collectionne les regrets sur son parcours personnel › la femme de sa vie en a épouser un autre › les répercussions de son accident se font de plus en plus imposants au quotidien CODE COULEUR : seagreen RPs EN COURS : (09) ginny #1 (fb) › sergio › yasmin #1 › alma #2 › lewis #3
alma #2 › i bet we already knew our names before we met each other. i bet we've sailed the milky way, walked on the sun together. how could i forget those emerald eyes? they took me by surprise, but suddenly, i missed your face, i knew that smile from miles away. i knew that i have loved you forever and a day
lewis #3 › if i was dying on my knees, you would be the one to rescue me and if you were drowned at sea i'd give you my lungs so you could breathe. i've got you brother
ginny #1 › we are the kings and the queens. you traded your baseball cap for a crown. when they gave us our trophies, and we held them up for our town, and the cynics were outraged screaming, "this is absurd".
gayle #1 › you gotta find your people, the ones that get the joke. who understand what you're saying before a word is spoke. you gotta find your people, that put the needle in the groove. when you're together, you got nothing to prove
RPs TERMINÉS : (2024) › lewis #1 › ginny #2 › raelyn › alma #1 › gayle #1 › lewis #2
(2023) matilda #2 › channing › hayden › autumn #3 › amos #6 › lucy #1 › matilda #4 › matilda #5 (fb) › matilda #6 › evelyn › matilda #7 › ava #2
(2022) matilda #1
(flashbacks) matilda #3 (2001) › matilda #5 (2002) › ava #1 (2011) AVATAR : sebastian stan CRÉDITS : medusa-rpg (avatar), beyondthefold (gif profil & signa), crackshipandcrap (crackship siarton), rainbowkarolina (gif ginny), putalittleloveonme (gif lewis) DC : shiloh atkins (ft. haley lu richardson) › arthur coventry (ft. françois civil) › nina sterling (ft. suki waterhouse) › ollie gallagher (ft. paul mescal) PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 26/12/2017 | (#)Ven 10 Déc 2021 - 22:21 | |
| L’action se devrait d’être simple, si instinctive que cela ne se réfléchit pas. On ne réalise jamais à quel point être valide est une chance, quand notre cerveau fait tout le travail et que notre corps réagit en conséquence. Se lever de sa chaise fait partie de ce genre de geste auquel aucun de nous ne pense de manière consciente, on le fait, parce que c’est instinctif, parce que l’on a besoin de se mettre sur nos jambes pour avancer et aller quelque part. Notre corps répond à l’impulsion. Puis il y a un accident, des os brisés, un corps fatigué et les signaux se brouille dans le message. Je sais le faire, je sais que mon corps sait le faire et pourtant me voilà à retomber sur mon cul comme un bambin qui apprendrait à se mettre debout. Le moindre mouvement me paraît insurmontable, je m’essouffle à simplement vouloir porter le poids de mon corps. Je m’entête, malgré la douleur ressentie, quand bien même l’infirmière semble prête à sauter sur ses jambes pour venir récupérer le mec qui ne comprend pas ses propres limites. Tout dans son regard me donne envie de hurler, c’est pire encore lorsque je sens une autre paire d’yeux visser à mon dos. « Effectivement. Ce n’est pas un spectacle au sens propre, mais ça vaut le détour quand même. Tu es là depuis quoi ? » Cette voix, je pourrais la reconnaître entre mille, la sélection des mots qui se veulent si juste et toujours teinté d’une vérité ô combien douloureuse, mais emprunte d’une honnêteté qui souligne à jamais le lien singulier qui nous a toujours unis. Il attend une réponse Amos, il cherche à m’arracher quelques mots quand je n’ai absolument aucune envie de compter les jours représentant ma présence dans ce lieu. « Trop longtemps. » Bien trop de jours qui se sont écoulés pour laisser place à des nuits sans sommeil. Bien trop de matin sans nouveau progrès et des conseils qui pousse à ralentir quand la fin du chemin me paraît encore si floue. « Tu arrives déjà à sortir de ton fauteuil. Je suis sûr que tu arrives à nous faire plus deux pas. Tu as des jambes, tes deux bras aussi. Ce n’est qu’une question de temps et si tu penses que tu n’en as pas, dégage les deux infirmières. Elles n’ont pas été invitées, si ? » Personne n’a été convié à apprécier le spectacle pathétique que je semble offrir tandis que mes bras commencent, de manière très légère, à trembler sous le poids de mon propre corps. Ma frustration exulte dans un grognement tandis que je pousse tous mes membres à faire ce pas qui me permettra d’avancer. Je voudrais tricher, utiliser ma bonne jambe pour activer sa jumelle, mais il faut prendre appui et l’idée de la douleur, la peur d’un énième échec me clou sur place.
Soudainement, je voudrais que tout le monde quitte la pièce, Amos compris. L’idée de le ramener ici était bien trop stupide quand je refuse que mes proches me voient ainsi. Pourtant, il est bel et bien là, l’ami de toujours. Il a mis peu de temps à me rejoindre, il a entendu l’appelle que je lui ai lancé, il a su le prendre au sérieux. « Tu as fait le plus difficile. Ne les laisse pas te faire croire que tu n’en es pas capable si tu n’as pas essayé et que tu en as envie. Je te suis, je t’observe et je t’encourage. Comme à l’entraînement. On ne laisse personne derrière. » On ne laisse pas un frère à terre. « Fait les sortir, s’il te plaît… » Les mots sont soufflés avec difficulté, étouffer par les émotions à vif et le désir de ne plus sentir tous ces regards posés sur moi. Il se charge probablement de tout Amos, je ne fais plus réellement attention à ce qui nous entoure. Dans mon esprit, ne subsiste que les barres sur lesquels je prends appui et cette foutue jambe qui refuse de faire son travail. Je commence à avoir mal aux articulations, mon corps semble de plus en plus lourd à porter, mais je reste debout, malgré tout. Juste à côté de moi, dans l’alignement de mon ombre, je sens la présence de mon frère d’armes. En silence, il se tient prêt à me rattraper, mais je fatigue et le négatif s’insinue par tous mes pores. À repousser mes limites, je finis par faire un pas. Un minuscule pas, accompagné d’une grimace et de la sensation que tout mon corps va lâcher pour cet effort insignifiant. Alors je hurle : « J’EN AI MARRE ! » Je voudrais jeter quelque chose, frapper, extérioriser ma colère, mais je suis dans l’incapacité de décoller mes mains de ces fichues barres. Mes muscles tremblent dans un mélange de rage et d’effort trop soudain. « Tu veux pas me pousser qu’on en finisse ? » Fais-moi tomber, piétine moi-même s’il le faut, qu’est-ce que j’en ai bien à faire de toute façon ? |
| | | | (#)Lun 13 Déc 2021 - 13:10 | |
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THE MORAL OF THE STORY
Ce n’était pas exactement la réponse que j’espérais. Cian n’est-il pas de ces hommes raisonnablement qui ne charge pas la charrue avant d’y ateler un boeuf ? N’est-il pas celui qui pense tout ? Certes, il est probablement tout ça à la fois mais sommes-nous face à un accident qui nous réduit à si peu de chose ? En tant que militaire, il est forcément dénué d’impatience dès lors qu’il est privé de sa raison d’être. Moi-même, tandis que j’étais écarté, j’ai souhaité aller mieux. Je me suis battu corps et âme pour débarrasser mon cerveau des fantômes de ma culpabilité et de ses cauchemars incessants qui m’empêchaient de dormir. J’ai prié de toutes mes forces un Dieu auquel je ne croyais pas pour que mes douleurs cessent et j’ai regretté, de toute mon âme, que mes problèmes ne soient pas mécaniques. Ceux-la, ils se réparent. Bien sûr, il faut du temps pour retrouver la pleine possession de ces moyens. S’en accorde–t-il seulement, mon frère d’armes ? Il se plaint que ça n’avançe pas, pas assez vite à son goût. Il rage contre sa jambe temporairement invalide et ce n’est pas pendable. C’est valeureux évidemment. Néanmoins, je ne peux que hoche de la tête que par la négative. «Ou pas assez. Tout cela dépend du point de vue.» ai-je affirmé bien que j’en partage un avec lui. Il n’a pas besoin de tant de spectateurs et je les chasse, poliment, de ce regard qui avertit qu’il n’est pas question de discuter. Une infirmière a essayé. J’ai penché la tête sur le côté : elle a abdiqué. «Nous sommes seules maintenant. Tu peux y aller, à ton rythme, sans pression… je suis là.» Pas loin, à moins d’un mètre, histoire de le rattraper dans l’éventualité où il subirait une chute qui blesserait surtout son ego. C’est ce dernier que je soigne en choisissant mes mots, en accentuant ses progrès et non pas ses échecs. Bon sang ! C’est tellement étrange dans ma bouche. Je soupire constamment sur mes erreurs et il le sait, Cian. Or, n’est-il pas écrit que les conseilleurs ne sont pas les payeurs ? Je tiens l’argument sous le coude si, d’aventures, il se montrait plus défaitiste que je le souhaiterais. En attendant, j’observe ses progrès. Je l’encourage tacitement. Je ne grimace jamais. Je serre plutôt les poings avec lui, sans qu’il ne le réalise, pour lui insuffler un peu de ma force et de mon courage. A mon sens, c’est fructueux. Il a avancer d’un pas et ce n’est pas rien. Un pas, c’est souvent le premier d’une longue série. Pourquoi hurle-t-il son désarroi ? «Marre de ? » me suis-je enquis d’un calme olympien. «Marre de te battre ? Déjà ? » Alors que c’est le propre de tous les militaires et qu’il n’est jamais resté en reste quand il s’agit d’aller au devant du combat durant une mission ? «Marre d’avoir essayé ? Parce que tu peux abandonner si tu veux, mais je ne garantis pas que tu remarcheras demain. Il y a pas de types pour s’approcher de ta chaise et te dire : “Cian, lève-toi”» C’est les croyances des naïfs, de ceux qui préfèrent s’en remettre à une puissance supérieure pour ne pas déployer celle qu’ils ont en eux. «Tu vaux mieux que ça, Atwood. Alors, tu vas t’asseoir. Respirer un grand coup.» J’ai récupéré dans un frigo une bouteille d’eau que je lui ai tendue sans l’ouvrir : il n’est pas question de le materner. «Tu vas me raconter ce qui te rend fou à ce point-là ? » Je soupçonne que la lenteur de ses progrès n’est pas la seule explication. «Et ensuite, tu réussiras et tu en feras deux. Deux de plus…. et demain, tu en feras trois et quatre… et chaque jour un peu plus. C’est ok ? » Est-ce que je lui laisse seulement le choix ?
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| | | ÂGE : quarante an, né un soir d'halloween quatre-vingt trois. SURNOM : Siede pour la plupart des gens, Capitaine pour ses frères d'armes. STATUT : sa vie sentimentale n'est qu'une série d'opportunités manquées (par sa faute, parfois) MÉTIER : pilote de l'aéronautique navale, capitaine du squadron 816. en arrêt prolongé suite à son accident. LOGEMENT : il a accepter de partager son canapé de la déprime avec Ginny au #21 hardgrave road, west end. POSTS : 8434 POINTS : 1950 TW IN RP : crise de panique/angoisse, excès de colère, accident, douleur physique. GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : anglais par son père › second né de la fratrie Siede › s'est engagé dans l'armée après le Lycée, il a n'a fait que grimper les échelons pour arriver au grade de capitaine › a eu un accident de vol fin novembre 2022 › il a perdu quatre ans de souvenirs (période 2018 à 2022) › a 40 ans, il collectionne les regrets sur son parcours personnel › la femme de sa vie en a épouser un autre › les répercussions de son accident se font de plus en plus imposants au quotidien CODE COULEUR : seagreen RPs EN COURS : (09) ginny #1 (fb) › sergio › yasmin #1 › alma #2 › lewis #3
alma #2 › i bet we already knew our names before we met each other. i bet we've sailed the milky way, walked on the sun together. how could i forget those emerald eyes? they took me by surprise, but suddenly, i missed your face, i knew that smile from miles away. i knew that i have loved you forever and a day
lewis #3 › if i was dying on my knees, you would be the one to rescue me and if you were drowned at sea i'd give you my lungs so you could breathe. i've got you brother
ginny #1 › we are the kings and the queens. you traded your baseball cap for a crown. when they gave us our trophies, and we held them up for our town, and the cynics were outraged screaming, "this is absurd".
gayle #1 › you gotta find your people, the ones that get the joke. who understand what you're saying before a word is spoke. you gotta find your people, that put the needle in the groove. when you're together, you got nothing to prove
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(2022) matilda #1
(flashbacks) matilda #3 (2001) › matilda #5 (2002) › ava #1 (2011) AVATAR : sebastian stan CRÉDITS : medusa-rpg (avatar), beyondthefold (gif profil & signa), crackshipandcrap (crackship siarton), rainbowkarolina (gif ginny), putalittleloveonme (gif lewis) DC : shiloh atkins (ft. haley lu richardson) › arthur coventry (ft. françois civil) › nina sterling (ft. suki waterhouse) › ollie gallagher (ft. paul mescal) PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 26/12/2017 | (#)Ven 24 Déc 2021 - 11:56 | |
| « Ou pas assez. Tout cela dépend du point de vue. » La réponse se veut simple, porter sur aucun ton de jugement, mais plutôt dans la volonté de statuer un fait qui n’en demeure que tel. Les semaines passées depuis mon admission dans le service peuvent se compter sur les doigts d’une seule main traduisant inexorablement le peu de temps écoulé. Pourtant, tout dans son phrasé tend à réveiller cette colère que je ne saurais expliquer. Si mon ami considère que je ne laisse pas le temps jouer en ma faveur, j’estime que tous les jours écouler depuis mon réveil auraient dû se prouver suffisant pour abhorrer les traces d’une convalescence à succès. Il n’en est rien quand être debout se relève de l’exploit et que la simple pensée d’entamer un pas vers l’avant réveil des craintes que je n’aurais jamais pu imaginer. Alors, Amos et son beau parler m’exaspère, quand je soupire avec force sans réellement me tourner vers lui. « Nous sommes seules maintenant. Tu peux y aller, à ton rythme, sans pression… je suis là. » Je relève la tête à l’instant même où le dos de l’infirmière disparaît par l’encadrement de la porte. C’est au moins, un premier soulagement. Presque suffisant pour m’insuffler la volonté de faire ce pas vers l’avant. Le processus s’avère être chaotique, fait de membres tremblant et d’un souffle qui s’accélère à la moindre poussée d’un effort qui se veut grotesque.
L’accomplissement paraît minime lorsque la réalisation me heurte de plein fouet. Mon pied semble n’avoir avancé que d’un pauvre centimètre, ne définissant pas l’exploit comme un pas vers l’avant, mais tout au mieux comme un mouvement incertains tendant vers une réussite prochaine. Rien de concret en soi, si ce n’est la douleur qui se réveille et mon esprit qui ne cesse de jouer contre moi. Alors, il devient nécessaire d’exorciser la frustration dans un cri qui ne fait guère sens, mais qui se place comme un élément libérateur malgré sa charge négative. Cela aurait dû en rester ainsi, verbaliser la frustration sans se pencher sur une dissection des paroles prononcées. « Marre de ? » C’était sans compter sur le fait que c’est bel et bien Amos qui se trouve à mes côtés et que mon ami ne pourra se contenter de la négativité de mes propos. « Marre de te battre ? Déjà ? » Marre de lui, surtout. « Marre d’avoir essayé ? Parce que tu peux abandonner si tu veux, mais je ne garantis pas que tu remarcheras demain. Il y a pas de types pour s’approcher de ta chaise et te dire : “Cian, lève-toi” » Non, par contre il y en a un pour me tourner autour et me balancer sa morale. Si ma colère était avant tout diriger vers ma frustration, elle est lentement en train de migrer vers celui que j’ai moi-même appelé à la rescousse. « Attends. » Et sans hésiter une seconde, je lâche une de mes mains pour me pencher suffisamment près de lui afin de laisser mon poing s’abattre sur son épaule. Le coup est loin d’avoir une force qui pourrait lui arracher une grimace, mais le geste est présent. « Y’a un type qui me hurlait de faire ça. » Je lui adresse presque un sourire désinvolte dans l’envie de désamorcer la situation afin qu’il cesse de se concentrer sur le sérieux. Je n’ai pas envie de me plonger dans cette conversation et pourtant, je savais à quoi m’attendre en l’appelant lui et pas un autre.
« Tu vaux mieux que ça, Atwood. Alors, tu vas t’asseoir. Respirer un grand coup. » - « Chef, oui. Chef. » Je soupire laissant mon corps retomber lourdement dans le fauteuil qui est devenu ma prison, tout en évitant avec soin de croiser le regard de mon camarade. « Tu vas me raconter ce qui te rend fou à ce point-là ? » Il fallait bien qu’elle tombe à un moment ou un autre cette question. Inconsciemment, je crois, c’est lui que j’ai choisi pour déverser tout ce qui semble m’empêcher d’avancer depuis mon réveil dans cette chambre d’hôpital. Pourquoi Amos ? Probablement parce qu’il reste le plus objectif de tous. Assez proche pour avoir une bonne connaissance de ma personne, mais pas assez pour s’arrêter à un jugement borné. Il est la Suisse dans mon malheur ? Je ne sais plus vraiment, toujours est-il, qu’il a répondu présent et qu’il m’offre la possibilité d’ouvrir les vannes sans aucun jugement. « Et ensuite, tu réussiras et tu en feras deux. Deux de plus…. et demain, tu en feras trois et quatre… et chaque jour un peu plus. C’est ok ? » Son optimisme me ferait presque sourire, tandis que je cherche à gagner du temps tout en buvant quelques gorgées de la bouteille d’eau. « J’en ai pas fait plus d’un depuis le début. » Pas même un entier, un qui pourrait réellement compter. Est-ce vraiment l’unique raison de ma colère ? Je n’en suis pas réellement persuadé. « Il y a toute la frustration de ne plus savoir me débrouiller physiquement. » que je débute tout en continuer à éviter son regard avec force. Voilà que mes doigts viennent jouer avec le bouchon de la bouteille me laissant quelques minutes pour tenter de formuler tout ce qui me donne la sensation d’être prisonnier. « Et il y a tout ce que j’ai pu oublier. » Tout ce vide, cette sensation de voile flou aux alentours des événements des dernières années. Cela fait des jours, on m’a raconté tout un tas d’histoires, mais tout reste vague, je n’ai pas la moindre idée de ce que l’on me raconte, je m’entête à vouloir me rappeler avant de me heurter contre un mur fait de néant. « J’ai cette sensation qui me colle à la peau… » que je commence lentement. « Je crois que j’oublie quelque chose d’important. » Quelque chose qui aurait eu son importance tout du moins, qui pourrait emplir ce vide qui semble m’accompagner. « Parfois, je m’en convaincs et après je réalise que c’est stupide, parce qu’on m’aurait dit. » Je souffle, passant une main sur mon visage. « Les médecins ne savent pas si ma mémoire reviendra un jour… » Probablement pas. C’est bien ce qu’on a su me dire l’autre jour. « Alors je reste comme un con, à ne plus savoir marcher, à pas me souvenir et à angoisser pour des conneries qui ne font pas de sens, tout simplement parce que je m’en souviens pas ! » Une fois de plus, je crois que je m’emballe, emporter par mes émotions. |
| | | | (#)Jeu 30 Déc 2021 - 22:47 | |
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THE MORAL OF THE STORY
Ce ne sont pas des provocations gratuites pour que mon frère d’arme enrage. Chacune de mes assertions sont d’une franchise propre à ma personnalité. Je me fiche qu’elle le bouscule. Je me moque bien qu’il ne soit pas prêt à s’entendre dire que l’abandon n’est pas une option. Ce n’est pas programmé dans l’ADN de cet ami de longue date. Il souffre ? Je comprends. C’est compliqué pour lui de se battre contre son physique ? Je l’intègre. J’ai de l’empathie pour les conséquences de son accident. Comme lui, aujourd’hui, l’armée m’a abîmée et je sais l’importance que représente ce besoin d’être réintégrer à tout prix. Mais, qu’attend-il, dans ce cas ? Quand cessera-t-il de se plaindre pour croire à nouveau en lui ? Je serais presque rassuré par sa réaction. J’aime le voir se battre et j’apprécie qu’il me gratifie d’un coup de poing dans l’épaule. Au moins ai-je la preuve que s’il est agacé, c’est autant par sa faute que par la mienne. Il n’est pas vexé et j’en ris. « Si c’est ton instinct, tu as au moins la preuve de pouvoir lui faire confiance.» ai-je ajouté en l’invitant, d’un geste de la tête, à se lancer dans l’arène. Je ne le lâcherai pas. Il le sait. A l’inverse, ce n’est pas moi qu’il aurait appelé, Atwood. Il aurait téléphoné à quelqu’un de plus compatissant. Je ne le suis pas ou pas toujours ou avec tout le monde. C’est la même chose pour mon optimisme d’ailleurs. Peu peuvent se vanter de l’avoir côtoyé. En général, je vois le verre à moitié vide. Je ne suis pas contagieux cependant et je scande, avec toute ma bonne volonté, ô combien je crois en sa force. Je lui rappelle également que je suis une bonne oreille et, tandis qu’il soupire, qu’il tâtonne également sur les réponses à fournir quand il est conscient que mon but est de le motiver à se relever, à redresser la tête, à bomber le torse, à renouer avec celui qu’il est et non celui qu’il croit être devenu. «Tu n’en as pas encore fait plus d’un, mais tu sais à cause de quoi ?» J’ai tapoté ma tempe de mon index. Le message est limpide : c’est dans ta tête que ça se passe, Atwood. « Cette frustration, je la connais. Se sentir diminué, être incapable de s’occuper de soi soi-même. Crois-moi, je préférais encore être à l’hôpital que chez moi. J’avais honte de demander de l’aide à Sarah.» Du reste, j’ignore ce qu’est l’amnésie et je me demande jusqu’où les souvenirs de mon ami ont été effacés. Se souvient-il que la précitée est mon ex ? Que je suis “recasé” et prêt à devenir père à nouveau ? Se rappelle-t-il que j’ai perdu une enfant un jour? « Pour l’autre problème, je comprends.» ai-je affirmé quoique je songe, étrangement, que j’aurais bien zappé quelques épisodes de mon existence. Sauf que ce n’est pas avouable. «Et pour ça aussi, il y a des solutions. Dis-moi, de quoi tu te souviens ? Tu en es où avec Eavan, par exemple ? » Est-ce la gamine qui était sienne et dont il s’est occupé qu’il a la sensation d’avoir oublié ? « On peut tous combler les trous : Thomas, moi et bien d’autres. Mais, pourquoi tu te dis pas que si tu loupais un truc d’important ou de grave, ça te rattrapera tôt ou tard ? Pourquoi tu n’essaies pas te dire que c’est pas mal de se concentrer sur le présent sans s’inquiéter du futur parce qu’on a plus de bagages du passé à tirer… De se le dire au moins le temps que ça dure ? » N’est-ce pas mieux que de céder à l’anxiété ? « Est-ce que j’hésite à te rappeler que Rae va bientôt accouché d’une petite fille ? Est-ce que je me gêne, à cause de ton état, pour t’annoncer que je serais honoré si tu acceptais d’être le parrain de la petite ? » ai-je jeté sur le ton de la conversation, me moquant bien que le moment soit éventuellement mal choisi. Pour moi il l’est, car cette demande contient un autre message important : le soleil se lève avec ou sans nous. La vie avance que l’on soit bien ou non dans son corps et dans sa tête. Le temps court et notre existence est trop courte pour chercher à reconstituer un passé que le destin a défalqué.
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| | | ÂGE : quarante an, né un soir d'halloween quatre-vingt trois. SURNOM : Siede pour la plupart des gens, Capitaine pour ses frères d'armes. STATUT : sa vie sentimentale n'est qu'une série d'opportunités manquées (par sa faute, parfois) MÉTIER : pilote de l'aéronautique navale, capitaine du squadron 816. en arrêt prolongé suite à son accident. LOGEMENT : il a accepter de partager son canapé de la déprime avec Ginny au #21 hardgrave road, west end. POSTS : 8434 POINTS : 1950 TW IN RP : crise de panique/angoisse, excès de colère, accident, douleur physique. GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : anglais par son père › second né de la fratrie Siede › s'est engagé dans l'armée après le Lycée, il a n'a fait que grimper les échelons pour arriver au grade de capitaine › a eu un accident de vol fin novembre 2022 › il a perdu quatre ans de souvenirs (période 2018 à 2022) › a 40 ans, il collectionne les regrets sur son parcours personnel › la femme de sa vie en a épouser un autre › les répercussions de son accident se font de plus en plus imposants au quotidien CODE COULEUR : seagreen RPs EN COURS : (09) ginny #1 (fb) › sergio › yasmin #1 › alma #2 › lewis #3
alma #2 › i bet we already knew our names before we met each other. i bet we've sailed the milky way, walked on the sun together. how could i forget those emerald eyes? they took me by surprise, but suddenly, i missed your face, i knew that smile from miles away. i knew that i have loved you forever and a day
lewis #3 › if i was dying on my knees, you would be the one to rescue me and if you were drowned at sea i'd give you my lungs so you could breathe. i've got you brother
ginny #1 › we are the kings and the queens. you traded your baseball cap for a crown. when they gave us our trophies, and we held them up for our town, and the cynics were outraged screaming, "this is absurd".
gayle #1 › you gotta find your people, the ones that get the joke. who understand what you're saying before a word is spoke. you gotta find your people, that put the needle in the groove. when you're together, you got nothing to prove
RPs TERMINÉS : (2024) › lewis #1 › ginny #2 › raelyn › alma #1 › gayle #1 › lewis #2
(2023) matilda #2 › channing › hayden › autumn #3 › amos #6 › lucy #1 › matilda #4 › matilda #5 (fb) › matilda #6 › evelyn › matilda #7 › ava #2
(2022) matilda #1
(flashbacks) matilda #3 (2001) › matilda #5 (2002) › ava #1 (2011) AVATAR : sebastian stan CRÉDITS : medusa-rpg (avatar), beyondthefold (gif profil & signa), crackshipandcrap (crackship siarton), rainbowkarolina (gif ginny), putalittleloveonme (gif lewis) DC : shiloh atkins (ft. haley lu richardson) › arthur coventry (ft. françois civil) › nina sterling (ft. suki waterhouse) › ollie gallagher (ft. paul mescal) PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 26/12/2017 | (#)Sam 8 Jan 2022 - 15:07 | |
| « Si c’est ton instinct, tu as au moins la preuve de pouvoir lui faire confiance. » Un rire m’échappe tandis que mon ami se tient droit face à moi, prêt à recevoir bien d’autres coups, si cela signifie au moins que je ne baisse pas les bras. C’est bien tout ce qu’il attend, Amos, un signe de ma part, n’importe quoi qui pourra lui rappeler que son ancien camarade d’arme est bel et bien présente face à lui. Depuis mon réveil, tout le monde semble marcher sur des œufs en ma présence, personne n’ose réellement me bousculer et tous s’accordent à avancer dans mon sens pour ne jamais venir perturber le maigre sens d’équilibre qui m’entoure. Il y avait de quoi se complaire de la situation quand mes plus proches amis s’accordent à me laisser du temps pour aller mal, pour réfuter les bienfaits de la rééducation. Personne n’avait encore trouvé le courage, ou tout simplement la volonté, de me recadrer comme Amos est en train de le faire. Il a toujours su faire l’ancien militaire, on n’avait jamais su se mentir pour arrondir les angles. Après tout, je ne l’ai pas appelé pour qu’il vienne s’apitoyer sur mon sort. J’avais besoin que ce soit lui qui me mette face à la réalité, lui et ses mots toujours soigneusement sélectionner pour vous heurter de la plus juste des manières. L’exercice n’a rien de plaisant, mais il s’avère probablement plus que nécessaire quand cela fait des semaines que je me complet à ressasser mes faiblesses physiques. « Tu n’en as pas encore fait plus d’un, mais tu sais à cause de quoi ? » Je sais d’avance ce qu’il va dire, parler du mental pour expliquer le physique, englober l’état d’esprit pour mieux rationaliser le manque de progression. Par avance, ses propos ont la force de m’énerver, mais dans le fond, n’avais-je pas tout simplement besoin d’entendre cela ? « Cette frustration, je la connais. Se sentir diminué, être incapable de s’occuper de soi soi-même. Crois-moi, je préférais encore être à l’hôpital que chez moi. J’avais honte de demander de l’aide à Sarah. » Au moins, cela, je m’en souviens. De son accident, de Sarah, de toutes les épreuves qu’il avait dû surmonter pour s’en sortir. Tout ce qui souligne son propos quand il se tient devant moi, plus droit que jamais. Lui, il sait, il comprend.
« Pour l’autre problème, je comprends. » L’autre problème. La mémoire qui fait défaut et les angoisses que cela génère. Je ne suis pas réellement sûr que, qui que ce soit, soit dans la capacité de réellement comprendre ce que cela provoque chez moi. J’ai toujours eu le don de me soucier des détails et me voilà désormais complètement obséder par ces derniers. « Et pour ça aussi, il y a des solutions. Dis-moi, de quoi tu te souviens ? Tu en es où avec Eavan, par exemple ? » Je fronce les sourcils lorsqu’il évoque le prénom de la jeune femme a qui je n’avais pas réellement pensé depuis ce qui me paraît être des années-lumière désormais. « Eavan ? » Je tente de lire son expression, mais ne saurais déchiffrer son regard. « Amos, je n'ai pas parlé à Eavan depuis… Des années ? » Pour moi, tout cela se compte en mois, mais si on s’en tient à ce qui m’a été rapporter, nous sommes actuellement quelque part comme deux années après notre rupture. « Je… Elle m’a trompé, on s’est séparé. » Fin de l’histoire. Je ne vois pas pourquoi notre relation aurait continué, elle avait été assez claire sur le fait que je n’étais pas assez pour la satisfaire. Pourtant, quelque chose m’interpelle dans la question d’Amos. Comme si je devais lui donner plus que cela, comme si je devais me souvenir de quelque chose de bien plus énorme. « Je loupe un point, c’est ça ? » Est-ce qu’il aura au moins l’honnêteté de me dire la vérité ? D’au moins me diriger vers la bonne direction ?
« On peut tous combler les trous : Thomas, moi et bien d’autres. Mais, pourquoi tu te dis pas que si tu loupais un truc d’important ou de grave, ça te rattrapera tôt ou tard ? Pourquoi tu n’essaies pas te dire que c’est pas mal de se concentrer sur le présent sans s’inquiéter du futur parce qu’on a plus de bagages du passé à tirer… De se le dire au moins le temps que ça dure ? » Je soupire, passant une main sur mon visage tirer par la fatigue. « Parce que Thomas marche sur des œufs dès qu’il vient me voir. » Je le sais. Il a beau prétendre que ce n’est rien d’anormal, je le connais depuis assez d’années pour savoir que celui que je considère comme mon meilleur ami, n’a plus réellement le même comportement à mes côtés. « Crois moi Amos si je pouvais me concentrer uniquement sur le présent, je le ferais. Les crises d’angoisse sont là pour me rappeler constamment que j’ai oublié tout un pan des deux dernières années. » Est-ce que ce sera assez clair ? C’est la première fois que j’ose mettre des mots sur les sensations qui me collent à la peau depuis mon arrivée dans ce centre. Je voudrais pouvoir prendre les choses par étapes, mais c’est mon esprit qui ne cesse de me jouer des tours, constamment. Je n’ai jamais été du genre anxieux et voilà que je me laisse désormais complètement bouffer par mes émotions, qu’importe le contrôle que je voudrais y apporter. « Est-ce que j’hésite à te rappeler que Rae va bientôt accoucher d’une petite fille ? Est-ce que je me gêne, à cause de ton état, pour t’annoncer que je serais honoré si tu acceptais d’être le parrain de la petite ? » J’allais demander qui peut bien être Rae avant que ses mots ne me heurt réellement. Mes yeux s’écarquillent tandis que je relève enfin les yeux dans sa direction. Je ne l’ai jamais vu avec un visage aussi apaisé, transpirant la volonté de me prouver que la vie continue, même pour lui, même après tout ce qu’il a pu traverser. « Je… » Les mots me manquent face à sa demande et voilà que je me mets à sourire tel un idiot avant de hocher la tête vigoureusement. « Bien sûr ! Je veux dire, c’est moi qui suis honoré. » Elle se tient juste là, la preuve que le présent l’emportera toujours. Dans les futures générations, les enfants de Charlie, ma première filleule et très bientôt la seconde. « Ce serait un privilège d’être le parrain de ta fille, Amos. » Je lui souris quelque peu avant de venir poser ma main sur son bras. « Même si je n’ai aucune idée de qui est sa mère. » Et cette fois, j’éclate de rire, me moquant ouvertement de ma propre situation. On oublie la rééducation, ma situation précaire et tout le reste. Il ne reste que deux vieux amis qui ont toujours su être présents l’un pour l’autre même dans l’ombre. « Comment tu te sens ? » Il a déjà été père Amos, mais surtout, il a déjà perdu une fille et toutes les conséquences, je ne les ai jamais oubliées. Est-ce que cette Rae et leur futur enfant lui apporte l’apaisement qu’il a cherché durant des années ? |
| | | | (#)Dim 16 Jan 2022 - 22:17 | |
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THE MORAL OF THE STORY
Au moins m’a-t-il souri, ai-je songé après m’être ramassé, en remerciement pour ma bonne foi et mon honnêteté, un coup de poing dans l’épaule. Il réagit encore, mon ami. Il comprend toujours lorsque l’intention cachée derrière mes mots est de le stimuler, le brusquer, le secouer, tantôt positivement tantôt à la faveur du contraire. Le cas échéant, j’ai d’autres cartes dans ma manche que celle qui suggère qu’il abandonne bien trop tôt pour un militaire versé dans le combat contre l’ennemi et, plus souvent, contre sa propre volonté. Il est affaibli, surpris par “ce qui n’arrive normalement qu’aux autres” et je l’entends. Je l’accepte parce que je perçois l’aura de l’homme qu’il était avant cet accident derrière les tentatives fallacieuses du pessimisme de le garder loin de ses ambitions et de sa revalidation. Dès lors, je n’hésite pas à jouer les égotistes en ramenant le fond de son problème - l’un d’entre eux en tout cas - à mon propre accident et à toutes ces conséquences. Certaines d’entre elles sont plus indirectes, mais qu’importe ? Quelle importance quand je pourrais lui rapporter qu’à ce jour, je ne suis pas encore guéri, que je doute de moi en permanence, que je souffre d’un manque d’assurance que je cache bien parce que je puise dans l’amour que Rae nourrit pour moi afin de mieux me convaincre que je ne suis pas un bon à rien. Je pourrais également lui rendre compte de ce que la grossesse accentue le trait, mes peurs et mes angoisses. Au lieu de ça, je me contente du minimum, estimant que si sa mémoire est altérée, il n’est ni devenu un imbécile ni un type dénué de toute logique. A priori, au plus je l’observe, au plus j’ai ce sentiment que je peux être fier de moi : ça fonctionne. Ce qu’en revanche, je regrette, c’est d’avoir évoqué un sujet que ses amis les plus proches ont choisi de conserver pour eux. La réponse à l’évocation d’Eavan l’atteste : il a oublié qu’ils n’étaient plus si “séparés” il y a quelques mois encore. Il a zappé de sa mémoire qu’elle est revenue en portant la gamine d’un autre et qu’elle la lui a laissé sur les bras sans demander son reste, disparaissant en laissant derrière elle peu de choses, pas même des explications probantes. Que dire à présent ? Que lui répondre dès lors qu’il met le doigt sur ce que j’hésite à avouer et me tire une grimace d’embarras. «Je ne sais pas si c’est bien à moi de t’en parler…» ai-je jeté sans grande conviction. En quoi ne serais-je pas légitime ? Si c’est mon aide qu’il a réclamée aujourd’hui, ce n’est pas un hasard. Plus qu’à l’ami de longue date, c’est ma franchise qu’il a réclamé à ses côtés. Inconsciemment, peut-être en a-t-il assez que chacun le traite comme s’il n’était plus capable d’encaisser une douloureuse vérité. «Ouais. Tu loupes quelque chose et un gros morceau. » ai-je initié en soupirant. J’ai tiré une chaise en ma direction avant de cracher le morceau. Il est aveux à prononcer autrement qu’en surplombant son interlocuteur. Au même niveau, c’est plus aisé d’ancrer mon regard dans le sien et d’y déchiffrer dans quelle mesure je dépasse les limites de ce qu’il est effectivement prêt ou disposé à encaisser. J’essaie d’évaluer si, après cette pirouette pour l'esquiver, je ne vais pas m’attirer des foudres, non pas de Cian, mais de Thomas Beauregard - à titre d’exemple - d’avoir remuer un couteau dans une plaie qui n’était nullement fermée, mais dont l'ignorance empêchait le saignement. «Elle est revenue.» ai-je lancé comme un dompteur de lion qui fait claquer son fouet pour dompter la bête féroce. «Elle était enceinte, mais pas de toi. Tu as pris la situation à bras-le-corps. Tu as accueilli cette enfant comme si c’était la tienne. Un matin, elle est repartie, mais sans sa gamine. Tu étais prêt à te battre bec et ongles pour obtenir la garde de la petite. Pour ce qui est des détails, je pense qu’il est temps que tu enlèves les oeufs sous les pieds de Thomas.» Nous n’en avons jamais discuté lui et moi. J’ignore quelle était son opinion sur l’obstination de son meilleur ami. En ce qui me concerne, c’est cette dévotion à ce bébé qui n’était ni de son sang ni le fruit d’un amour passionnel consommé sur l’oreiller qui m’a décidé à le choisir pour parrain de Micah. Mais, se souvient-il que j’ai évoqué ma compagne à maintes reprises en sa compagnie ? Se rappelle-t-il de son existence ? Du jour où je lui ai annoncé que je serais à nouveau papa ? De ma détresse à l’idée de remplacer une enfant par une autre ou de faire peser sur les épaules de la petite dernière le fardeau d’être un enfant consolation alors qu’apprendre sa prochaine arrivée n’a pas fait naître un soupçon de doute sur la question que je l’aimerais comme un être à part entière et non comme un humain de substitution ? J’aime trop sa mère pour lui infliger un tel affront et, petit à petit, sans m’en rendre compte, j’ai quitté les étapes du deuil les plus douloureuses. J’opterais pour un non. L’amnésie a dû lui ôter tous ces souvenirs-là. Dès lors, soucieux de ramener la conversation sur une note plus positive, je secoue son bocal et lui annonce, tout sourire, la pièce manquante à mes confessions précédentes : il en sera le parrain. Il m’accompagnera dans l’éducation de cette enfant. Evidemment, il est surpris, surpris ou ébranlé. Un peu de psychologie de comptoir considère que le premier émoi est la conséquence de ce qu’il a perdu confiance en lui et je serais touché si, d’aventures, ma décision l’influençait vers le mieux. «J’en déduis que c’est oui… Que c’est toi qui me fais ce privilège.» Ma grimace s’élargit tandis que ma main rejoint ce bras qu’il a posé sur mon épaule. « Merci… Et, du coup, tu te doutes que j’aimerais que tu rencontres sa maman, mais on a le temps… Je veux que tu sois prêt pour ça.» C’est une moindre preuve d’un respect notoire qui n’est plus à démontrer. «Je me sens comme quelqu’un qui doit absolument prendre de nouvelles résolutions. Parfois un peu perdu, mais toujours aussi joueur. Essaie de faire un pas supplémentaire. Si tu y arrives, je te révélerai une info sur comment je me sens vraiment…. » Raconter ne serait pas une mince affaire : je nage dans une kyrielle d’émotions aussi diverses que variées.
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| | | ÂGE : quarante an, né un soir d'halloween quatre-vingt trois. SURNOM : Siede pour la plupart des gens, Capitaine pour ses frères d'armes. STATUT : sa vie sentimentale n'est qu'une série d'opportunités manquées (par sa faute, parfois) MÉTIER : pilote de l'aéronautique navale, capitaine du squadron 816. en arrêt prolongé suite à son accident. LOGEMENT : il a accepter de partager son canapé de la déprime avec Ginny au #21 hardgrave road, west end. POSTS : 8434 POINTS : 1950 TW IN RP : crise de panique/angoisse, excès de colère, accident, douleur physique. GENRE : Je suis un homme ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : anglais par son père › second né de la fratrie Siede › s'est engagé dans l'armée après le Lycée, il a n'a fait que grimper les échelons pour arriver au grade de capitaine › a eu un accident de vol fin novembre 2022 › il a perdu quatre ans de souvenirs (période 2018 à 2022) › a 40 ans, il collectionne les regrets sur son parcours personnel › la femme de sa vie en a épouser un autre › les répercussions de son accident se font de plus en plus imposants au quotidien CODE COULEUR : seagreen RPs EN COURS : (09) ginny #1 (fb) › sergio › yasmin #1 › alma #2 › lewis #3
alma #2 › i bet we already knew our names before we met each other. i bet we've sailed the milky way, walked on the sun together. how could i forget those emerald eyes? they took me by surprise, but suddenly, i missed your face, i knew that smile from miles away. i knew that i have loved you forever and a day
lewis #3 › if i was dying on my knees, you would be the one to rescue me and if you were drowned at sea i'd give you my lungs so you could breathe. i've got you brother
ginny #1 › we are the kings and the queens. you traded your baseball cap for a crown. when they gave us our trophies, and we held them up for our town, and the cynics were outraged screaming, "this is absurd".
gayle #1 › you gotta find your people, the ones that get the joke. who understand what you're saying before a word is spoke. you gotta find your people, that put the needle in the groove. when you're together, you got nothing to prove
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(2022) matilda #1
(flashbacks) matilda #3 (2001) › matilda #5 (2002) › ava #1 (2011) AVATAR : sebastian stan CRÉDITS : medusa-rpg (avatar), beyondthefold (gif profil & signa), crackshipandcrap (crackship siarton), rainbowkarolina (gif ginny), putalittleloveonme (gif lewis) DC : shiloh atkins (ft. haley lu richardson) › arthur coventry (ft. françois civil) › nina sterling (ft. suki waterhouse) › ollie gallagher (ft. paul mescal) PSEUDO : paindep. INSCRIT LE : 26/12/2017 | (#)Jeu 27 Jan 2022 - 22:09 | |
| Au cours de ma vie, je n’ai jamais véritablement été enclin à croire au hasard. Des visites, j’en ai reçu tout un tas depuis mon accident. Toujours mes proches, souvent dans un ordre régulier qui laissait sous-entendre un accord tacite entre eux, entraînant une alternance dans la surveillance de mon bien-être. Rien que l’on ne pourrait réellement leur reprocher tant ils ont tous une vie à l’extérieur, des occupations et probablement un peu de mal à admettre que l’homme qui se trouve en face d’eux est lentement en train de s’enfoncer dans un trou dont personne ne contrôle la profondeur et la noirceur qui l’entoure. La présence d’Amos à mes côtés ce soir, n’a rien d’une visite comme les autres ou d’un hasard joyeux du calendrier. Ce qui n’était qu’un message jeté à la mer avait été provoquer par cette conviction profonde qu’il serait le seul à ne jamais s’entacher des conventions qui se veulent de manipuler le blessé avec précaution. Il n’est pas là pour me mentir ou jouer un rôle, il se présente tel quel, brut de décoffrage dans l’ignorance même de tout le manège qui semble s’être construit autour de moi à mon insu la plus totale. « Je ne sais pas si c’est bien à moi de t’en parler… » Il a évoqué son prénom avec une telle aisance que désormais tout m’intrigue. Je n’avais pas pensé à elle depuis si longtemps, mais pour mon ami, il semblerait qu’elle n’est jamais réellement quittée ma vie. « Tu as commencé maintenant, alors autant terminé. » Je le sens dans son hésitation, dans la manière dont il se balance sur ses pieds désormais. On me cache quelque chose en relation avec mon ex-compagne. Était-elle avec moi lors de l’accident ? Tout mon instinct, chaque fibre de mon corps, m’assure que non. J’étais seul sur cette moto, je ne m’en souviens pas, mais je pourrais l’affirmer avec toutes les convictions du moi. Alors quoi ? Qu’est-ce qu'Eavan vient faire au milieu de mes doutes ? Pourquoi semble-elle être la réponse à tout aux yeux de celui qui me fait face ? « Ouais. Tu loupes quelque chose et un gros morceau. » Pourquoi s’entête-t-il à retenir les informations lui qui n’a jamais su faire dans la dentelle des efforts de bienséance. « Et tu comptes jouer aux devinettes encore longtemps ? » Ma patience a toujours eu des limites, bien en plus encore quand j’ai la sensation que l’on retient des informations à mon égard.
Il cherche à gagner du temps, trouve une chaise pour mettre son regard au niveau du mien et pendant cet interlude mon esprit galop dans tous les sens. Eavan. Son prénom se répète en boucle sans jamais trouver la moindre faille. Je me souviens de la dispute de trop, de son énième reproche envers ma carrière. On avait essayé, mais rien ne semblait fonctionner quand elle voulait de moi ce que j’étais bien incapable de lui donner. Cette histoire se devait d’être terminée, enterrée quelque part dans mon passé. Rien de plus. « Elle est revenue. » En ville, dans ma vie ? Je retiens toutes les questions qui m’assaillent pour lui donner encore le temps de trouver ses mots puisque c’est ce qui semble lui poser problème actuellement. Crache le morceau, Amos. « Elle était enceinte, mais pas de toi. Tu as pris la situation à bras-le-corps. Tu as accueilli cette enfant comme si c’était la tienne. Un matin, elle est repartie, mais sans sa gamine. Tu étais prêt à te battre bec et ongles pour obtenir la garde de la petite. Pour ce qui est des détails, je pense qu’il est temps que tu enlèves les œufs sous les pieds de Thomas. » Je voudrais rire face à l’absurdité de sa déclaration, mais aucun son ne s’échappe d’entre mes lèvres. Eavan était enceinte, j’ai accueilli son enfant. Tout cela paraît ridicule, et pourtant… À chaque répétition des mots prononcer par mon camarade, je réalise que, quelque part, cela sonne vrai. Le brouillard de ma mémoire reste inlassablement le même, mais ces informations-là font sens, malgré tout. Cela résonne juste sans que je n’aie la moindre idée si tel est bien le cas. Tout se précipite sans faire sens au point de m’en donner le tournis. « Mais, elle… Il… » Est-ce que Thomas m’aurait omis la vérité de manière volontaire ? Et Charlie dans toute cette histoire ? Je me refuse d’y croire. Ils ne pouvaient pas me trahir, pas eux. N’importe qui dans ce monde, mais pas ces deux-là. Pourtant, le regard d'Amos n’a jamais été aussi sincère, dénué de toute volonté d’enrober les choses dans du coton pour mieux faire digérer la pilule. Il présente les faits, tel quel. Me laissant alors dans l’incompréhension la plus totale. « Elle… Elle est où cette gamine alors ? » Il a dit que je voulais obtenir la garde de la petite. Il a dit qu’Eavan était partie. Je ne peux pas croire à tout cela. Je voudrais qu’il éclate de rire et qu’il dise me chambrer pour la blague. Je voudrais voir Thomas débarquer pour l’entendre me dire qu’ils m’ont bien eux et que je devrais voir la tête que je suis en train de faire, mais le silence perdure et les mots prononcer par Amos ne cesse de résonner comme une vérité que j’ai tout simplement oublié, perdue dans les méandres accidentés de ma mémoire. « Je peux pas avoir oublié ça… » Pourtant, j’ai bien oublié la grossesse de ma nièce et la naissance de ses enfants. J’ai oublié le divorce de Thomas, ma discussion avec Holden. J’ai aucun souvenir de la raison qui m’a poussé à prendre ma moto un jour d’orage. Je ne sais plus et les trous de ma mémoire n’ont jamais été aussi douloureux qu’à cet instant. Mon regard se raccroche à celui d’Amos qui ne bouge pas. La chute ne vient pas, la blague n’existe en rien. Il dit la vérité et j’ai soudainement la sensation de sombrer. « Tu dois me dire ce que tu sais. » Il me doit bien cela après que tout mon monde semble s’être accordé pour me garder dans l’obscurité.
Complètement sonné par les derniers aveux de mon ami, je réalise petit à petit qu’il a décidé de changer de sujet pour quelque chose d’un peu plus joyeux. Ou tout du moins, presque en rapport. Si je n’ai aucun souvenir d’avoir un jour été un père de substitution, le Taylor lui va réellement devenir père pour la seconde fois. Le prénom de sa compagne résonne comme un véritable mystère et je m’en veux de ne pas avoir été à ses côtés pour mieux suivre sa nouvelle entrée dans le monde de la paternité. Esquinter par le tourbillon de pensées qui m’assaillent, Amos m’offre une pause d’un instant dans une proposition si solennelle que je me sens honoré à recevoir. « J’en déduis que c’est oui… Que c’est toi qui me fais ce privilège. » - « Oui bien sûr. » La réponse aurait été positive avec ou sans les révélations précédentes, mais son honnêteté me rappelle qu’il est l’un des rares en qui je pourrais toujours avoir pleinement confiance et que cela se doit d’être réciproque. « Je serais là pour vous. » La déclaration se veut d’être sobre, sans fioriture et autres sentiments qui ne nous ressemblent guère. Je serais là pour lui autant que pour sa fille. Toujours. « C’est une promesse. » De celle dont je ne dérogerais jamais. Pour toutes les étapes que l’on a su vivre ensemble, pour honorer tout ce qu’il a toujours su faire pour moi, aujourd’hui bien plus encore. « Merci… Et, du coup, tu te doutes que j’aimerais que tu rencontres sa maman, mais on a le temps… Je veux que tu sois prêt pour ça. » - « On organisera cela. » Un peu plus tard, quand j’irais mieux, quand j’aurais parlé aux autres. Plus tard, ce sera, mais ce n’est que partie remise, qu’il n’en doute pas.
« Je me sens comme quelqu’un qui doit absolument prendre de nouvelles résolutions. Parfois un peu perdu, mais toujours aussi joueur. Essaie de faire un pas supplémentaire. Si tu y arrives, je te révélerai une info sur comment je me sens vraiment… » - « Tu me fais du chantage ? » Il est doux pourtant, ce petit deal qui se dresse entre nous. Un pas contre des informations. Cela me semble presque équitable dans cette situation. Qu’importe l’uppercut que je viens de me prendre, je n’ai pas eu le temps de tout digérer, pas encore eu le temps de pleinement réaliser. L’incompréhension reste, la colère suivra bien après. Je reste sonner sur le banc de touche, mais prêt à me relever, pour un pas. « Un pas et tu me dis comment tu te sens. » Je souffle, prends une minute avant de m’élancer de manière gauche, mais résultante dans un pas fièrement avancé. « Un deuxième puis un troisième et je veux savoir tout ce que tu sais vraiment. » Mon regard vient chercher le sien, dans un défi qui nous est propre. Je me surpasse, il doit parler. J’attends, son approbation, un simple souffle et je m’avance. Le deuxième pas tremble dès l’instant où je prends appui sur la mauvaise jambe. Les secondes s’écoulent avant que je n'essaye à nouveau, mes phalanges blanchissent à mesure que mes poings serrent les bars. Mais le troisième pas est bel et bien là. Assez pour me rapprocher de mon ami, assez pour commencer à me faire chanceler. On m’a menti et la réalisation seule de cette information est en train de me heurter de plein fouet, mais ce n’est pas le moment de tomber. Par défi, je me tiendrais sur mes pieds pour entendre la vérité. |
| | | | (#)Mar 1 Fév 2022 - 17:40 | |
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THE MORAL OF THE STORY
Certes, la franchise comporte des avantages, mais je crains, cette fois, d’avoir été incapable de mettre le curseur au bon endroit. J’estime en avoir déjà trop dit quand Cian, tenu dans le secret de sa propre vie par l’amnésie, considère que j’ai trop peu parler. Mais est-ce bien à moi de reconstituer le puzzle de sa vie ? A choisir, j’aurais préféré avoir le loisir d’en discuter au préalable avec Thomas. Il est son meilleur ami. Ils ont même acheté un bateau ensemble. Je présume qu’il détient les détails de l’histoire dont je n’ai pas été informé. Suis-je en train de commettre la connerie du siècle ? Désarçonné, mal à l’aise - quoique je m’assure de ne pas le montrer, Cian n’a pas besoin que je flanche maintenant - j’essaie de noyer le poisson dans le bocal. Je me choisis une chaise, m’y installe et je secoue les mains. «Je n’ai rien commencé du tout. Tu m’as posé des questions et j’ai répondu. C’est ce que tu attendais de moi, non ? » Je lui adresse un sourire faquin, un qui semble lui dire “et si on changeait de sujets ?”, “ou encore “Ne pourrions-nous pas nous concentrer sur ta revalidation ?” Je le détaille pour appuyer mon sous-entendu, mais autant pisser dans un violon. Il est têtu, le bougre d’Amiral. Il n’a pas l’intention de lâcher l’affaire. D’instinct, je l’entraîne vers un autre chemin, un qui compte pour moi, non parce que je sombrerais dans le malsain d’utiliser mon bébé à naître comme une diversion, mais parce que j’ai besoin d’en parler, de cette nouvelle. Elle va transformer mon monde, bousculer mon quotidien et je serai là. Je ne serai pas à des kilomètres de Brisbane, sur un bateau, pendant qu’elle grandira sans moi. Choisir un parrain n’a pas été compliqué pour moi et, là aussi, j’ai hâte d’annoncer mon choix. En conclusion, c’est sans scrupule que je lance ma demande pour détourner la conversation qui risque de m’embarrasser. D’une certaine façon, celle-ci aussi, mais elle n’est qu’émotion, d’autant qu’il accepte. Il promet qu’il sera parfait dans ce rôle et je le sais. Je le sais et je l’étreins, persuadé que je suis parvenu à nous ramener vers les boutons du début : sa rééducation. Foutaises. De celle-là, ils s’en fout. Tout ce qu’il veut savoir, c’est les secrets qui se cachent derrière ma tête déconfite. Je balance, alors. Je dis ce que je sais. Je n’ai même rien d’autre à ajouter. «Je comprends que tu sois perdu, Cian. Je sais que c’est un gros morceau pour toi de te manger ça comme ça.» ai-je admis en me relevant. Je ne suis plus quoi faire de mon corps. La pièce est soudainement étroite. J’ai dû mal à respirer et je tire un peu sur le col de mon tirage. «Je ne sais pas où elle est.» ai-je soutenu en supposant un lieu. «En Irlande, peut-être. Je ne sais pas. Tu ne me l’as jamais dit. On ne parlait pas de où elle était… je n’ai jamais aimé ton ex et je ne m’en suis jamais caché.» Au fond, je suis convaincu qu’il s’en souvient. « C’est Thomas qui devrait pouvoir répondre à toutes ces questions.» J’adosse contre le mur entre les deux fenêtres et je l’invite à les faire ces pas qui le tourmentent tant. Mais, en aura-t-il encore l’énergie ? «Non ! Ce n’est pas vraiment du chantage puisque je te dis, je ne sais rien de plus.» ai-je avoué en ajoutant tout de même. «C’était plutôt une excuse pour que tu reprennes l'entraînement et de te détourner de ton ex, mais je crois que…. je crois que c’est inutile. Je pense que tu ne feras rien de plus aujourd'hui. Si ce n’est appelé Thomas, pour qu’il vienne, vite… » Peut-être devrais-je m’y coller moi aussi. Je lui adresserai peut-être un texto quand j’aurai quitté les lieux. «Et termine ce petit jeu avec lui. Ensuite, rappelle-moi. Je repasserai. » Je n’ai pas attendu qu’il affirme ou qu’infirme. Je lui ai donné l’accolade, j’ai renchéri d’un : «Quand tu veux, même en pleine nuit.» et j’ai pris congé, priant pour qu’il applique mon conseil : s’entretenir avec Thomas.
Sujet clôturé
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| | | | | | | | moral of the story (amos #5) |
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