Ce genre de soirée, pour te vider la tête, cette soirée elle étaient à eux, et rien qu’à eux. Pas de sujet tabou, rien que de l’amusement, et de loin, de ne pas se prendre au sérieux. Comme ils faisaient avant ou même un peu plus jeune. Charlie en avait étant bien que Holden, cette fois-ci. Elle lui avait un peu parlé de sa découverte récente, au sujet de son mari. Ça confirmait ce qu’il pensait déjà, l’amour, c'était loin d’être comme ce qu’ils formataient dans les films, ou les séries, ou même les films. Ils étaient tombés au moins d’accord sur une chose, sortir, d’abord dans un bar, ou Charlie ne se privait pour se moquer d’Holden quand on lui demandait sa carte d’identité pour consommer de l’alcool. Un rituel, ou il avait pris l’habitude d’avoir sa carte d’identité dans la poche. Oui parce que certifier que vous avez plus que l’âge légal, il paraît que ça n’est pas une garantie, ni même une preuve. Pourtant, il avait mué depuis longtemps. Et l'après, était à refaire le monde à leur image, pas que dans les paroles, mais aussi dans les gestes. Un moment qui leur permettait de s’échapper d’une vie quotidienne, ou ils pouvaient être n’importe qui. Un moment qu’ils chérissaient et où ils laissaient libre cours à leurs envies. L’un n’allait pas juger l’autre, pas de ça entre eux. Juste la liberté.
Mais toute chose à une fin, il paraît… Qu’est-ce qu’il aurait aimé qu’elle dure ? Ils riaient encore quand ils passaient la porte. Quand Holden faisait des signes à sa cousine, pour qu’ils ne soient pas pris sur le fait, par les colocs d’Holden. Sans succès, quand Holden se vautrait littéralement comme un figurer sur le canapé, oubliant qu’ils l’avaient déplacé, faisant quelque changement d’organiser. Un fait dont il n’avait pas encore pris l’habitude, les rires peu discrets se succéder. « Je crois qu’il faut qu’on file dans ma chambre » ce n’était pas une proposition, mais une affirmation, dès l’instant, ou il avait entendu une porte s’ouvrir. Est-ce que courir, faisait partie de la discrétion ? Certainement pas, on pouvait les entendre certainement dans tout l’étage. Mais finalement, qu’importe. Les rires étaient présents et c’est ce qu’il comptait. L’apaisement, n’était pas si loin. Holden laissa son lit à Charlie, parce qu’il savait accueillir. Lui troquait le sol ou il s’était un lit de fortune pas moins confortable. Un moment qui lui rappelait les cabane construit dans le salon quand il était enfant. L’agitation, laissait sa place au sommeil, au silence. Réparer ? Rien n’est moins sûr. Ce moment, il ne l’avait pas venu depuis quelques semaines, ces flashs qui s’introduire dans ces rêves, à sentir son cœur battre comme si il allait sortir de sa poitrine et cette peur… Surtout cette dernière qui le paralyser, le clouer sur place, à vouloir s’échapper sans vraiment de succès. A part se débattre, c’était ces seules armes. Contre quoi ? Du vent, puisque c’était toujours la même chose, des paroles qui franchisaient ces lèvres, revivre le même passage, et ouvrir ces yeux, sur le noir complet qui l’entourait. Perdu. S’échapper de ces draps, en sueur, à chercher la sortie qu’il tâtonnait « Il y avait une porte là ! ». La panique, une amie éternelle. « J’ai… J’ai besoin de sortir » C’était une évidence… Est-ce qu'il se souvenait qu'il n'était pas seul ? Rarement dans ces circonstance.
La soirée avait nulle doute était arrosée bien plus que de raison, en témoigne la terre tournant trop rapidement et sa tête avec. Holden ne marche pas droit, ou peut-être que c’est elle, la limite est trop floue pour qu’elle soit discernable. Peu importe, cela n’a aucune importance. Les jumeaux sont toujours chez leur père, demain est une journée de repos pour elle et Léo est 1) en train de se faire son artiste 2) à errer seul dans l’appartement vide. Et tant mieux pour lui, parce que Charlie continue de vivre sa vie, peu importe que la bague à son annulaire semble désormais peser des tonnes. Ce soir, elle ne fait que profiter de la présence de son cousin à ses côtés, lequel a lui aussi bien besoin d’une soirée dans le genre pour décompresser et penser à autre chose - ou à rien, tout simplement. « Je crois qu’il faut qu’on file dans ma chambre. » Sans réellement comprendre pourquoi il en fait toute une histoire alors que cela lui semblait couler de source, elle se faufile à la suite de son cousin jusqu’à sa chambre, s’échouant rapidement dans son lit, sans le moindre remord de ne lui laisser qu’un simple matelas au sol. Après tout, c’est lui qui a proposé et elle rêve un peu trop d’un matelas douillet pour proposer d’échanger les places. Déjà, son crâne a organisé une session surprise de tambours et elle a hâte de trouver le sommeil pour se réveiller sans aucune désagréable sensation. Demain, tout ira mieux, elle n’a pas assez bu pour qu’une gueule de bois ne puisse pointer le bout de son nez - pour Holden, par contre, la question vaut la peine d’être posée.
Rapidement, pourtant, Charlie se rend compte qu’elle n’est pas réveillée par l’aube et l’agitation synonyme du réveil de ses colocataires. Bien au contraire, toute l’agitation ne provient que d’Holden et lui seul, à sa plus grande surprise. Elle a besoin de plusieurs secondes pour se remémorer de l’endroit où elle se trouve ainsi que des récents événements - et de quelques secondes de plus encore pour comprendre ce qu’il se passe. Ça recommence. « Il y avait une porte là ! » Qu’il s’énerve près d’un mur, contre lequel il n’y a jamais eu la moindre porte. « J’ai… J’ai besoin de sortir » Les jambes enroulées autour des draps, la jeune femme s’en défait rapidement pour arriver à la hauteur de son cousin qu’elle discerne à peine dans l’obscurité ambiante. C’est le beau milieu de la nuit, encore. “Hol’, je suis là, tout va bien.” Il n’est pas seul et il ne le sera jamais. Ça, au moins, elle peut le lui assurer, plus encore alors qu’une de ses mains se loge dans une des siennes et que l’autre trouve sa place contre sa nuque qu’elle caresse doucement. Maman depuis deux ans maintenant, elle a appris à agir avec toute la douceur du monde et bien plus encore. C’est ainsi qu’elle le guide hors de sa chambre et jusqu’au salon, d’où elle ouvre la fenêtre pour qu’il puisse avoir de l’air frais. “C’est juste un mauvais rêve, tout va bien.” Elle se doute que ce n’est pas un simple rêve qui l’a mis dans un tel état mais s’il ne veut pas en parler, Charlie lui offre au moins une porte de sortie pour se défaire de toute question. Ses mots se répètent, moyen comme un autre qu’elle essaye de trouver pour le rassurer. “Je savais que t’aurais pas dû accepter le cocktail spécial du chef, il avait une couleur bizarre.” Alors, finalement, elle essaye de décrocher un rire ou au moins un sourire de sa part, peu importe quoi tant que ça pourra la rassurer sur son état.
Perdre la notion du temps, de l’espace, ne plus reconnaître les alentours, alors que vous les aviez parcourues un nombre incalculable de fois. Ces couloirs, ces pièces, rien n’avait bougé pourtant. Et ce n’était pas une soirée, que Holden et sa cousine avait déplacé les meubles. Ils s’étaient lamentablement couché chacun de leurs côtés, prit par l’élan d’une soirée qui devait normalement bien se finir. Son estomac faisait un vol plané, ce genre de sensation, après avoir fait un tour de grand huit. Cette sensation nauséeuse, qui joue avec vos entailles, ils n’avaient pas bu. C’était tout autre chose, et Holden la connaissait que trop bien cette sensation. Il en avait oublié les précises et les conséquences qu’il en résulte. Parce que tout simplement, il avait été en paix en temps. Un temps ou il s’était cru débarrassé de ces démons. Erreur, quelle tromperie ! Jusqu’à aujourd’hui, il n’avait pas eu de témoin, pas de sa famille. Jusqu’à présent, ce n’était qu’un secret semi enterrer entre lui, et ces cauchemars, un tête à tête, au bras de force ou le résultat était toujours le même. Holden zéro, cauchemar… Il n comptait plus les points.
Rapidement Holden, prit conscience des mains sur lui, tendre et douce. Cela ne le tranquillisait pas pour autant, un léger sursaut s’empara de lui. Malgré le voile sombre et embrumé d’un réveil un peu brusque, la silhouette de Charlie, se dessinait dans l’obscurité. Une lumière au fond du tunnel. Une pensée traversait son esprit cependant, elle était bien là ? C’était stupide, sa présence le prouvait, l’instant de désorientation, lui faisait perdre le sens des réalités. Holden la suivait sans même prétexter. Pas la force, ou le réel but le menait. Un cauchemar, sa voix se portait jusqu’à ses oreille, lointaines, masque par un souffle éradique, désordonné. Que pouvait-il faire à part s’accrocher un peu plus à elle ? Pourquoi elle était encore elle ? Elle aurait pu fuir, ne pas se préoccuper encore un cas, en plus, qu’il était le sien. Elle avait assez de son côté… Un courant d’air frais, refroidissait sa peau. Dans une caresse, qui le faisait frissonner, pas de froid, mais la descente était aussi abrupte que celui d’un drogué. Un sourire s'esquissait à peine ses lèvres, son regard voilait vers elle. « Je suivais tes conseils la prochaine fois. Mais la couleur m’avait attiré… Je n’ai jamais jugé à l’apparence ... » Le cocktail, la superbe excuse. Est-ce qu’il pouvait se défiler avec ça ? C’était à tenter, mais… L’expression qui défilait sur le visage de sa cousine l’en dissuada. Si c’était un simple rêve, les choses seraient si simples, mais la réalité était ou autre, et à cet instant, il venait le percuter de plein fouet. Elle était témoin de sa chute. Prendre ses distances, c’est ce qui lui traversait l’esprit à cet instant. Une fuite des circonstances, et un mélange d’être seul. Une chose injuste quand on sait que sa cousine n’avait pas hésité à l’accompagner. Il se sentait encore plus honteux qu’il ne l’était déjà. « ça va aller… Tu devrais retourner de te coucher... » Sa voix était un peu froide contre sa volonté, mal assuré. « ça va aller, désolé de t’avoir réveillé… Je vais… Je vais sortir, j’ai besoin… » De quoi, s’isoler, c’était toujours le cas, après sa crise. « Merci pour m’avoir aidé. Je suis plus un enfant, qui a besoin d’être bordé » Est-ce qu’il était injuste ? Oui il s’en rendait compte dès l’instant, ou les paroles avaient franchi ses lèvres. Un moyen de défense qui n’excuse pas tout. Et pourtant, il le regrettait, face à la personne qui était toujours là pour lui.
Une main rassurante posée contre le dos de son cousin, Charlie tente de la rassurer à sa façon et à sa hauteur, n’ayant finalement que très peu de pouvoir dans une situation qu’elle ne contrôle pas le moins du monde. C’est pourtant dans des instants tels que celui-ci qu’elle aimerait pouvoir faire plus pour ses proches, infiniment plus. « Je suivais tes conseils la prochaine fois. Mais la couleur m’avait attiré… Je n’ai jamais jugé à l’apparence ... » Parler du cocktail est un début facile, cela leur permet d’ouvrir la voie à autre chose, de délier les langues, de gagner au moins un sourire de la part du jeune Atwood. Tous deux savent que son mal-être ne se résume pas à un mauvais mélange d’alcool, bien loin de là, mais ils sont plutôt doués pour le prétendre derrière des sourires de façade. Après seulement quelques secondes de silence, Holden tente déjà de jouer à l’aîné, au grand frère, au protecteur ou peu importe quel autre synonyme qu’on peut donner à ce rôle insensé. « Ça va aller… Tu devrais retourner de te coucher... » En retour, Charlie force le moindre de ses sourires, sachant par avance qu’elle doit le faire pour deux puisqu’il n’en a pas la force en cet instant. “Si tu penses que je vais commencer à t’écouter aujourd’hui.” Elle souffle amusée, sa tête un temps reposée contre sa tempe. Il est comme un frère pour elle et bien qu’elle ne connaisse pas la sensation de grandir dans une fratrie, elle sait qu’elle peut se l’imaginer sans mal. Il est un des piliers de son existence et elle voudrait croire qu’elle est aussi l’un des siens. La vérité, c’est qu’elle serait bien incapable de fermer les yeux en le sachant aussi mal. S’il ne va pas bien, alors elle ne va pas bien. C’est ainsi que fonctionnent les choses entre eux.
« Ça va aller, désolé de t’avoir réveillé… Je vais… Je vais sortir, j’ai besoin… » Lui annoncer que répéter des faits ne suffira pas à les faire exister ne serait sûrement pas une bonne idée, alors elle se retient de tout commentaire. Au fond, pourtant, elle sait qu’il ne risque pas d’aller mieux en un simple claquement de doigts, quand bien même elle ne lui souhaite pas moins. Holden mérite de trouver la paix et d’être enfin heureux, à son tour. « Merci pour m’avoir aidé. Je suis plus un enfant, qui a besoin d’être bordé. » Loin de se vexer pour si peu, Charlie n’a aucun mal à trouver quoi lui répondre en chaque instant. Il n’est plus un enfant, il a bien raison, mais ce n’est pas pour autant qu’il n’a plus besoin d’aide pour rien. “J’avais justement envie de faire un tour. Je ne te borde pas, je me contente de suivre mes envies du moment.” Et, déjà, elle ne lui laisse pas de choix autre que celui de la suivre. La jeune femme enfile une légère veste pour parer au froid de la nuit et invite Holden à en faire de même, son regard clair ne cessant d’insister sur le gilet posé (jeté) contre la chaise de son bureau. “T’as déjà longé la plage la nuit ?” Aucun touriste, aucun habitant de la ville non plus. Pas de bruit, pas de lumière, simplement le reflet de la lune contre les vagues de l’Océan. Si elle ne devait pas avoir un rythme de vie correct pour son travail, nul doute qu’elle prendrait plaisir à marcher pied nue dans le sable, seule face à l’infinité de l’Océan. “Et bois avant de partir. Enfin, c’est juste une proposition, comme ça.” Parce qu’il n’a pas besoin d’être bordé, la voilà qui trouve des excuses derrière chaque conseil, chaque main tendue en sa direction.
Ils ne trompaient personne avec cette histoire d’alcool, un moyen détourné, un moyen détourné pour ne pas aborder le vrai problème. Est-ce qu’il voulait seulement l’aborder ? Pas vrai, il aurait fui comme toujours. Comme maintenant, sa cousine pouvait en juger. Aussi douce comme toujours, être mère l’avait changé. Non pas qu’elle n’était jamais attentionnée, elle l’avait toujours été avec lui… Il était bien plus proche de Charlie que de sa sœur jumelle. Étrange, la vie. Charlie n’avait pas ce regard à le juger, à dicter sa conduite. La rivalité n’existait pas, il avait une complicité qu’il n’avait pas avec sa sœur. Qu’il retrouvait avec Charlie. Il se serait certainement reposé sur elle, si… déballer ce qui lui posait problème si… Une barrière ne l’empêchait pas de le faire. “Si tu penses que je vais commencer à t’écouter aujourd’hui.” Bien sûr… À quoi s’attendait-il ? Aussi attentionnée, qu’elle était, Charlie était aussi quelqu’un acharné, têtue. Holden pouvait toujours essayer. Peut-être lassé, ça ne l’empêchait pas d’avoir un sourire, pour la circonstance. « Pas plus qu'hier… » Sa voix voit été partie dans des souvenirs, un reflet du passé. Une réflexion pour lui-même. Elle lui ressemblait à bien des égards… « Et pourtant, c’est bien moi le plus vieux… ? Il paraît qu’on doit avoir un certain respect... » Douce illusion. On pouvait se poser des questions, par moment. Charlie a cet instant, était bien la seule à avoir la tête sur les épaules. À ne pas avoir la tête qui part en vrille.
Pourquoi elle faisait ça ? La question trottait dans la tête alors, Holden cherchait à la fuir. Sans colère, quand ces paroles en auraient vexé plus d’un. “J’avais justement envie de faire un tour. Je ne te borde pas, je me contente de suivre mes envies du moment.” Il savait qu’il avait bien plus que des soit disant envies de faire un tour derrière, mais comme elle, il se retenait d’en dire plus. Si elle voulait venir, il ne pouvait pas lui en empêcher. Il se contenta de regarder sa tenue, puis sa cousine. « Je vais mettre Sweat, le pantalon ça fait un peu léger. Je ne tiens pas à me faire arrêter pour exhibition… On est d’accord le orange ne va pas sur les blonds ? » Encore une fois, il se voulait drôle, mais ce n’était qu’une façade. Un Sweat, il n’avait pas de mal à en trouver, rien que d’en le salon, il y en avait déjà un ou deux qui traînait… C’était ça la colocation. Celui-ci n’était clairement pas le sien, un peu trop grand, pour ne pas dire largement, de toute façon, ça fera l’affaire. “T’as déjà longé la plage la nuit ?” Non, jamais, il avait fait pas mal de choses, la plage la nuit n’en faisait pas partie. Il faisait partie de ceux, qui s’éloignaient de l’eau, par manque de confiance, peur de l’accident à la nuit tombée. Il se contenta de hocher la tête, sous une forme de négation. « Je te suis, j’ai assez confiance. Je sais que si je croise une sirène tu éviteras que son chant m’atteint et que j’aille la rejoindre... » Comme dans ces histoires de pirates, qu’ils lisaient enfants. C’était attirant à l’époque, maintenant moins. “Et bois avant de partir. Enfin, c’est juste une proposition, comme ça.” Il ne voyait pas pourquoi ? Avait-il une sale tête, pour qu’elle lui conseille ? Holden était aussi borné que sa cousine. Un instant de rébellion. Qui pour réponse ne valait qu’un roulement de regard vers le ciel. « Enfile une veste, si tu attrapes froid, je me sentirais coupable et tu seras obligé de me supporter, à m’avoir sur le dos à jouer les infirmiers. » Qui donnait des ordres maintenant. Ça partait que de bonnes attentions, sa cousine était important à ses yeux, que n’importe lequel dans sa famille sauf, que sous ces airs, il en montrait pas tant. La porte s’ouvrit, Holden ne gardait pas moins ces distances, aux allures froides par moment, comme à cet instant, ronger encore par les prémices de cauchemar. « Pourquoi la plage ? » Il lui fallait un temps pour poser la question, sur le pas de la porte, alors qu’elle l’avait déjà proposé il y a quelques minutes déjà. Et pourtant, il avait un sourire pour elle, le premier sincère depuis qu'ils s'étaient levé.
Charlie a un caractère changeant, ce n’est une surprise pour personne et surtout pas les membres de sa propre famille, lesquels en font les frais depuis vingt cinq ans déjà. Pourtant, certains traits sont les mêmes au fil des années, le premier d’entre eux étant sans doute son incapacité probante à écouter les ordres d’autrui. Peu importe qu’il vienne d’une forme d’autorité ou de ses proches, la réponse est éternellement la même: un non catégorique. La blonde ne répond qu’à ses envies et besoins, se contentant bien souvent de faire de son mieux pour qu’ils n’aient aucune conséquence sur ses proches - sans pour autant être capable d’en faire la promesse. Alors, quand Holden résume tout son caractère avec quelques mots à peine, elle se contente de sourire doucement dans l’obscurité. « Pas plus qu'hier… » Pas plus qu’hier ni même que le jour d’avant, il a raison. Il est bien placé pour la connaître ; elle doute avoir encore le moindre secret pour lui, quand bien même cette réalisation a tout pour l’effrayer. « Et pourtant, c’est bien moi le plus vieux… ? Il paraît qu’on doit avoir un certain respect... » Le respect des aînés, ni même le respect de la hiérarchie ou de quoi que ce soit en ce monde, ne fait pas non plus partie des traits de caractère de la blonde. La policière se contente d’abord de hausser les épaules dans un sourire faussement gêné. Aujourd’hui, c’est son caractère bien trempé qui lui permet de ne pas se noyer à son travail, alors elle ne s’en voudra pas d’être ainsi. “T’as pas d’autres avantages que d’avoir officiellement eu le droit de boire avant moi, c’est tout ce qui va avec le fait que tu sois mon aîné.” Le respect n’a jamais fait partie du deal et, de toute façon, Charlie buvait bien avant d’en avoir l’âge légal alors ce n’est pas une chose qui l’a vraiment dérangé non plus, avouons-le. Elle lui répond d’un air faussement provocateur, attachée à l’idée de faire comme s’il n’y avait pas le moindre problème et qu’il ne venait pas de se lever au milieu de la nuit à cause d’une terreur nocturne préoccupante. Pour ça, aîné ou pas, elle ne sait faire autrement que d’essayer de prendre soin de lui, autant qu’elle le peut.
Soudainement, il semble accorder une certaine importance à la façon dont il s’habillera pour sortir, à une heure de la nuit où ils ne risquent pourtant pas de croiser qui que ce soit, si ce ne sont peut-être des sorties de boîte de nuit (des personnes qui verront flou à deux mètres, en somme). « Je vais mettre Sweat, le pantalon ça fait un peu léger. Je ne tiens pas à me faire arrêter pour exhibition… On est d’accord le orange ne va pas sur les blonds ? » Ce sont des paroles qui arrachent un nouveau sourire à Charlie qui ne cherche pas à avoir le fin mot de l’histoire, se contentant de lui donner des conseils de mode à sa façon. “Sauf si tu veux ressembler à Donald Trump de loin, non.” Son blond aurait l’air d’être délavé et sa peau bien trop remplie d’un fond de teint mal adapté : deux choses absolument erronées à son sujet. Ce n’est pas ce dont elle pensait parler avec lui mais le fait qu’il arrive à parler normalement et penser à des choses aussi futiles a au moins le mérite de rassurer Charlie. Elle pense que cela signifie qu’il va à peu près bien, ou en tout cas pas aussi mal qu’elle aurait pu le croire. Effectivement, un bol d’air frais ne pourra que lui faire du bien: pour son mental autant que pour le trop plein d’alcool ingéré durant la soirée. Et de toute façon, elle ne lui laisse pas la moindre occasion de refuser sa présence à ses côtés, prétextant à son tour un besoin soudain et irrépressible de sortir à l’air libre, argument factice contre lequel il ne peut pas aller. Charlie se contente rapidement d’ajouter une proposition plus précise, celle d’aller jusqu’à la plage pour la longer. Il aurait pu refuser celle-ci, c’est sûrement la seule pour laquelle elle ne se serait pas battue bec et ongles. « Je te suis, j’ai assez confiance. Je sais que si je croise une sirène tu éviteras que son chant m’atteint et que j’aille la rejoindre... » En journée, il aurait au pire pu croiser une surfeuse charmée par ses mèches oxydées mais en pleine nuit, Charlie ne craint pas que qui que ce soit puisse le détourner d’elle, raison pour laquelle elle hoche la tête avec sérieux. Bien sûr qu’elle le protégera contre d’affreuses sirènes, cela va de soi, quiconque s’approche un peu trop d’Holden doit passer un interrogatoire digne de ce nom dont personne n’est assuré d’en sortir vivant. “Pas de sirène à moins de cinq cent mètres, c’est promis, je te montrerai mes qualités de garde du corps.” Elle ne sait garder que les femmes éloignées des hommes qu’elle affectionne un peu trop, que ce soient ceux de sa famille ou simplement ses proches, et c’est une faculté qu’elle perfectionne depuis de nombreuses années déjà. Elle bombe le torse, attitude masculine parfaitement ridicule sur une femme aussi grande et frêle qu’elle. “Et toutes mes connaissances de Pirate des Caraïbes.” Ne pas tomber amoureuse d’une sirène, par exemple, fait partie des leçons apprises durant les longues et passionnantes heures de visionnage de la saga.
L’ordre de Charlie ne trouve aucune réponse, ce qui signifie qu’il entre en phase de rébellion adolescente en ce moment très précis - et autant dire que cela ne plaît pas vraiment à la jeune femme, peu habituée à ce qu’on ne réponde pas à ses demandes sur le champ. Capricieuse, sans doute ; elle est une fille unique à qui personne n’a jamais rien osé refuser, surtout pas sa famille. « Enfile une veste, si tu attrapes froid, je me sentirais coupable et tu seras obligé de me supporter, à m’avoir sur le dos à jouer les infirmiers. » Prouvant sa bonne foi, elle n’oppose aucune résistance, tendant le bras sur la chaise de son bureau pour y récupérer sa veste lâchement jetée par dessus. Ses mains en l’air son autant de ‘tu vois, je fais un effort’ qu’elle ne prononce pas à voix haut - ce qui ne l’empêche pas de le penser très fort. Ce soir n’est certainement pas le bon moment pour se disputer avec son cousin, elle n’est pas stupide à ce point. “T’es docteur en astronomie, pas du corps humain, je te le rappelle juste au cas où.” qu’elle se permet pourtant de répondre, faussement agacé par son attitude un brin trop protectrice à son doute. Elle a passé l’âge de tomber malade pour un rien, ce n’est pas comme si elle allait faire un caprice pour aller se baigner dans l’océan alors que l’hiver menace.
La porte à peine ouverte, Charlie se place derrière, se faisant son ombre autant que les deux mains prêtes à le pousser à avancer dès qu’elle décèlera le moindre doute dans son comportement. « Pourquoi la plage ? » Elle referme la porte elle-même, déposant ensuite le jeu de clés dans la paume ouverte de son cousin. La question a de quoi l’étonner mais elle ne lui accorde pas davantage d’attention. “Parce que je pense pas qu’on rentre dans aucune boîte de nuit vu notre allure.” est une première réponse qu’elle partage dans un sourire et un murmure, soucieuse de ne pas les faire remarquer alors qu’ils n’ont pas quitté la cage d’escalier de l’immeuble. Les voix se répercutent bien trop facilement en écho, ici, et ce n’est qu’une fois pleinement à l’air libre qu’elle reprend son intonation naturelle. “Je trouve ça moins oppressant que la ville. Les buildings, les voitures, le bruit. Je sais pas. J’adore vivre ici mais parfois je préfère la plage, surtout à cette heure-ci.” La jeune femme se confesse donc sans retenue, ne cherchant pas à confronter le regard de son cousin pour savoir ce qu’il pourrait en penser à son tour. Il le lui dira de toute façon, elle n’en doute pas. “Honnêtement, c’était bien plus un choix instinctif que réfléchi, j’imagine que tu comprends pourquoi.” Parce qu’elle avait prévu de dormir dix heures d’un seul trait, pas de se réveiller au milieu de la nuit parce qu’il en aurait fait autant ; la voilà la raison. Elle ajoute un rire, supposé lui faire comprendre que ses mots ne portent aucun reproche. Charlie sera toujours là pour lui, peu importe ce qu’il se passe dans sa vie et son esprit. “Il n’y aura que nous sur la plage, pas d’oreilles indiscrètes. Je suis même pas sûre que les sirènes en ont, en plus.” Il pourra lui dire ce qu’il a sur le coeur, s’il le veut.
La loi du plus âgé ne s’appliquait pas entre eux. Il n’a même jamais existé, mais face à sa position, Holden ne savait pas quoi répondre, Une preuve de plus qu’il n’était pas dans son état normal. Il n’ y a jamais de position de force entre eux. Alors cette défense était loin de marcher. Elle aurait peut-être marcher sa jumelle, quoique, elle aurait fini une énième fois, en dispute. Entre eux, c’était une éternelle reproche, à celui qui fera plus le mal à l’autre. Ils ne se détestait pas vraiment Holden déplorait cette situation lui-même. “T’as pas d’autres avantages que d’avoir officiellement eu le droit de boire avant moi, c’est tout ce qui va avec le fait que tu sois mon aîné.” Une légère grimace dessinait déjà son visage poupin. Il n’était pas adepte du chantage, pas assez doué peut-être. Peut-être que d’ailleurs, il devrait prendre des cours avec les meilleurs, parfois ça le sortirait peut-être de situation. « Mon charme irrésistible ? Officiellement seulement, parce que à mes souvenirs ça ne t’a pas empêcher… » Il pouvait rêver, que dans un autre moment, une simple moue, pouvait faire craquer la plupart des gens. Holden était bien trop discret pour être sur le devant de la scène, sous les feux des projecteurs. Il préférait avoir les pieds sur terre, il perdait assez la réalité dans ces nuits qui ne lui appartenait plus.
“Sauf si tu veux ressembler à Donald Trump de loin, non.” Même si il n’avait pas envie de rire, Charlie arrivait toujours à le lui arracher. Pudiques, ma foi, Holden se cachait bien de le faire en lui tournant le dos. Certainement, que ses épaules le trahissaient. Rien que cette image, le ramenait sur un article caricatural, qui datait d’y a quelques années maintenant. Représentant une carotte géante, avec une perruque blonde et pas n’importe laquelle une banane fraîchement dessinée à l’avant qui manger le visage. Donald Trump devait être la personne la plus caricaturée de son époque. Donc il avait sans mal coller l’image à la sienne. « Si je deviens comme ça… Je compte sur toi pour réagir... » L’opinion de sa cousine, son regard posait sur lui, était une chose importante sur lui. Décevoir, n’était pas une option. Et puis Donald Trump était l’exemple à ne pas suivre, celui à qui on ne voulait pas ressembler, et qui filait des cauchemars. Le type californien, adepte des UV à outrance. « Une carotte botoxée et transgénique, j’ai toujours rêvé de faire partie de la série des Simpson pour si peux... » Holden avait eu sa période, pirates, sirènes, et tout l’univers en rapport avec les légendes de la mer comme tout le monde certainement, sauf que ça a été bien tard. “Pas de sirène à moins de cinq cents mètres, c’est promis, je te montrerai mes qualités de garde du corps.”. Charlie en garde du corps, on la sous-estimée bien trop souvent, il avait vu un nombre incalculable de fois, s’énerver. Et Holden préférait franchement faire affaire au diable en personne. « Je t’ai déjà vu à l’œuvre, et je crois que je préfère être de ton côté ». Il avait découvert pirates des Caraïbes déjà les films, il y a que quelques années. Parce qu’Alba lui en avait parlé et titiller sa curiosité. Une soirée , il s’était dit pourquoi pas… Entraîné par l’univers, il s’était intéressé à cette période, des mythes qui tournaient autour. Qui a duré des semaines, une obsession. Holden quoi ? Quand il s’intéressait à quelque chose. “Et toutes mes connaissances de Pirate des Caraïbes.” Il étudia sa cousine, enfin surtout ces mains vides. « Hum… Tu n’as pas le rhum...Jack a toujours du rhum. À moins que c’est pour ça que tu veux aller à la place, tu l’as enterré dans le sable. Et c’est le bon moment pour le récupérer ?! » Il surjouait cet espoir. Quoiqu'il en aurait besoin.
Une parole de trop, il avait mesuré ces mots. Et pourtant, Holden était conscient à l’instant ou il lui avait dit d’enfiler une veste que c’était la parole de trop. On ne dit pas à Charlie ce qu’elle avait à faire. “T’es docteur en astronomie, pas du corps humain, je te le rappelle juste au cas où.” Il aurait pu répondre… Se vexer, quand il le faisait à chaque fois. Parce qu’il était de mauvaises fois, quand ça touchait les connaissances qu’il avait. Sauf… D’une, elle avait raison. Et de deux… Il n’avait pas envie de répondre et qu’il ne savait pas quoi répondre, comme si les mots lui manquaient. Ça lui en arrivait jamais… Il se contenta de lever les yeux au ciel, dans un son guttural de gorge. Un souffle approchant du grognement. Bonjour, à l’homme des cavernes. Forfait par ko...
Faire demi-tour, lui manquait de lui traverser l’esprit. Pourtant, c’était lui qui avait demandé à sortir. Sauf, que dans l’idée, dans sa tête étriquée, c’était seul. Charlie ne lui avait pas laissé le choix. Est-ce qu’elle avait peur qu’il fasse une connerie ? Ce n’était pas son genre… “Parce que je ne pense pas qu’on rentre dans aucune boîte de nuit vu notre allure.” Il jeta un coup d’œil à leur tenue, à ces traits beaucoup trop tiré qui manquait de sommeil. Soit ils passeraient plus pour des camés, soit qu’ils avaient un peu trop arrosé la soirée. Elle avait raison lui avec son jean qui ressemblait à rien et son sweat beaucoup trop grand et elle sa tenue froissée. Ils ne connaîtraient que le trottoir. Holden hocha la tête sans un mot. “Je trouve ça moins oppressant que la ville. Les buildings, les voitures, le bruit. Je ne sais pas. J’adore vivre ici, mais parfois je préfère la plage, surtout à cette heure-ci.” Ces mots ne le laissaient pas indifférent. Cette ressource, ne le cherchait-il pas quand il partait dans un isolement au planétarium.« Je ne sais pas. Je veux dire, cherche l’endroit ou tu pourrais fuir ce trop qui fait ton quotidien ? » Si c’était ça alors oui, plusieurs fois. Quitter la ville, aussi, mais… ça ne durait qu’un temps. Au fond, ça les poursuivait toujours, ce n’était qu’un leurre. Les rues se ressemblaient tous, les gens ne faisaient pas plus attention à eux, que leurs vies actives au grand jour. Ce n’était pas si différent… “Honnêtement, c’était bien plus un choix instinctif que réfléchi, j’imagine que tu comprends pourquoi.” Il comprenait l’allusion. Le réconfortant dans sa culpabilité, même si son sourire, n’avait aucun jugement, aucun reproche. Un soupir s’échappait. « Je savais que la plage c’était un piège, pour parler ... » Dit-il avec un sourire malgré tout. Lui aussi ce n’était pas un reproche pour le faire parler. Elle ne le forçait pas. “Il n’y aura que nous sur la plage, pas d’oreilles indiscrètes. Je ne suis même pas sûre que les sirènes en ont, en plus.” La plage se dessinait progressivement, comme la légère brise de sa présence. Ce parfum reconnaissable. Les mains dans les poches, comme un réconfort. « Ça ne m’arrive pas tant que ça... » Il ment un peu. Pourquoi était-il aussi secret, après tout, ce n’était que Charlie. « J’ai juste des périodes, je ne m’en souviens pas en me réveillant, c’est flou, ça ne vient qu’après… C’est apparu après... L’accident.» Le regard droit devant, le vide était bien facile à n'affronter que le regard de Charlie. Des années, ça ne lui semblait pas aussi long.
Charlie cherche la moindre blague partout, ne rêvant que de voir un sourire sur le visage de son cousin. Puisqu’il n’y a rien de plus qu’elle puisse faire pour l’aider, la jeune femme tente au moins de faire au mieux dans cette tâche bien précise ; mais jusque-là, elle n’y arrive pas réellement. « Mon charme irrésistible ? Officiellement seulement, parce que à mes souvenirs ça ne t’a pas empêcher… » Et de la tête, elle lui fait comprendre que son charme irrésistible n’est pas le moins du monde un de ses super-pouvoirs, surtout pas face à Charlie qui jouit de la même génétique. Dans le pire des cas, elle n’a qu’à mouiller quelque peu ses yeux pour arriver au bout de ses envies, et ainsi le tour est joué.
« Si je deviens comme ça… Je compte sur toi pour réagir... » “La brigade du style reste à l’affût.” « Une carotte botoxée et transgénique, j’ai toujours rêvé de faire partie de la série des Simpson pour si peux... »
La remarque lui arrache un sourire. Au moins, lorsqu’il s’occupe à critiquer Trump, il continue de se préparer à sortir et c’est finalement tout ce qui importe la blonde. Son cousin a besoin d’air frais, et sans doute que cela ne lui fera pas de mal à elle aussi. La ville est à eux pour quelques heures encore, avant que les entreprises ne rappellent soudainement leurs cadres dans leurs locaux pour une nouvelle journée de travail. « Je t’ai déjà vu à l’œuvre, et je crois que je préfère être de ton côté » Les qualités de garde du corps de la jeune femme ainsi révélées, elle se permet de partager un large sourire avec lui, bien plus amusée que quoi que ce soit d’autre désormais. Ils ont parfois besoin de discussions parallèles pour ne pas laisser le tension monter de trop et les nerfs lâcher. Hum… Tu n’as pas le rhum...Jack a toujours du rhum. À moins que c’est pour ça que tu veux aller à la place, tu l’as enterré dans le sable. Et c’est le bon moment pour le récupérer ?! » - “Calme toi Gibbs, il te manque au moins cinquante kilos pour être crédible dans le rôle.” Et, enfin, ils sortent de l’appartement pour ne pas risquer davantage de réveiller ses colocataires. Pour le moment encore, Charlie étouffe son rire sincèrement amusé face à sa reprise du célèbre film. Il a bien assez bu de rhum pour aujourd’hui, c’est certain.
Ce n’est qu’après quelques minutes à arpenter les ruelles de la ville que la jeune femme se confie à lui, expliquant à Holden pourquoi elle aime tant profiter du calme de la nuit. « Je savais que la plage c’était un piège, pour parler ... » Et ça, aussi. Bien sûr que la plage était un piège, bien sûr qu’elle ne l’a pas simplement fait sortir de l’appartement pour qu’ils puissent profiter de la brise nocturne. Il y a de ça, mais pas seulement. Holden a besoin d’une oreille attentive à ses côtés et avec Charlie, au moins, il sait que ses secrets seront bien gardés. La famille est importante, et il est ce qu’elle a de plus proche dès qu’il en est question. « Ça ne m’arrive pas tant que ça... » Mais ça lui arrive tout de même, et ce simple fait a tout d’incroyablement effrayant pour Charlie qui n’arrive pas à comprendre la situation et encore moins à anticiper comment y faire face. « J’ai juste des périodes, je ne m’en souviens pas en me réveillant, c’est flou, ça ne vient qu’après… C’est apparu après... L’accident.» Elle serre la mâchoire, la blonde, à la simple écoute de ce terme. L’accident, la source de tous les maux. Aucun membre de leur famille n’a été le même suite à ça, et pour cause, ils ont perdu l’un des leurs au cours de ce dernier. Elle est bien trop jeune pour en tenir le moindre souvenir mais elle se souvient du récit de chacun, de leurs ressentis, de leur vision des choses. “T’en as parlé à un professionnel ?” A un psychologue, surtout, c’est ce qu’elle tente de savoir. Il serait bien meilleur qu’elle pour l’aider à aller mieux ; pour le moment elle n’excelle pas dans son rôle de cousine à l’écoute. “Cian en a été très touché, lui aussi. Je… peut-être que vous devriez parler, vous deux.” Il serait bien plus avisé qu’elle, et pour autant elle ne veut pas qu’il ait l’impression (erronée) qu’elle est en train de le renvoyer.
L’humour en cet instant, ils ne restaient plus que ça. Un héritage précieux, face à toute émotion. Holden n’était pas dupe de l’effort qu’exerçait sa cousine, face à la morosité ambiante qu’il dégageait. Il tentait de donner le change. Il n’avait pas l’impression que c’était un grand succès. Il était comme d’habitude, c’était palpable. Il aurait voulu donner une autre image, celle qu’elle connaissait. Un petit blond à la remarque facile, pour titiller l’autre. “La brigade du style reste à l’affût.” Un sourire se dessina sur son visage, il se souvient de leur soirée assez facile. Holden n’était pas du genre à suivre la mode, mais il aimait être bien habillé. Quand ils sortaient, dans une question silencieuse, il était toujours soucieux d’avoir l’avise de Charlie. La référence, lui faisait tout de suite penser à Bonnie & Clyde. Ils avaient du style et quand ils sortaient… Ils ne manquaient pas leurs lots de crime à leurs façons.
“Calme toi Gibbs, il te manque au moins cinquante kilos pour être crédible dans le rôle.” Il aurait pu se sentir vexé. Si c’était une autre personne, ça aurait été certainement le cas. Mais comme c’est Charlie, rien n’était matière à la vexer. Mais que de la bienveillance. Holden baisa son regard sur sa silhouette, fine peut-être un peu amaigrie. Qui devait rendre jaloux pas mal de monde. Car il faisait partie de la catégorie, des personnes qui pouvaient manger sans prendre un gramme. Oh, il aimerait, être considéré comme une brindille n’a jamais fait partie de sa philosophie. Il se contenta de pousser une soupir, sifflant et faussement offenser.
Holden sentait déjà les effets de cette marche, sur la tension de son corps. Apaisant, ce n’était pas seulement la marche qui l’apaisait. C’était de pouvoir parler… Pas à une inconnue trouvait dans un bar, entre deux verres. Le coup beaucoup trop classique. Mais bel et bien de sa cousine. Il aurait pu faire ça depuis longtemps. Peut-être que c’est son regard qui ne cherchait pas à l’acculer et l’accuser qui le poussait à parler. S'il avait accusé d’un piège, c’est parce qu’il cherchait la vérité. À peine, ils avaient posé les pieds sur le sable, qu’Holden se pencha pour retirer ces chaussures. Sentir s’enfoncer dans le sable, la tiédeur d’une journée chaude et une nuit fraîcheur, un contraste agréable, de ces grains caressant la peau. Des sensations bien vite estompées par la suite de la conversation... “T’en as parlé à un professionnel ?” Ce qu’il redoutait et qui lui arrachait une vive grimace. Il ne voulait pas l’entendre, parce que pour lui, tout allait bien. « Non ! » Il était un peu agressif dans sa réponse. Sa main venait déjà gratter son bras avec une certaine frénétie. « Ce n’est que des cauchemars. Qu’est-ce que tu veux qu’il me dise, monsieur, vous êtes un peu stressé. Rien de grave, vous vous êtes pour rien. j’ai des cas bien plus importants à m’occuper ». Comme des dépressifs, des maladies mentales… La palette était large. Ce qu’il ne savait pas par contre, c’était pour son oncle. L’accident avait touché tout le monde, mais on ne pouvait pas dire que Holden avait des liens proches avec ce dernier. Enfin après… Leurs chemins s’étaient séparés. « Il a autre chose à s’occuper en ce moment… » Comme de se remettre de son accident. Il avait autre chose à penser que des petits problèmes que Holden considérait mineur. « Et puis… Je ne suis pas vraiment… Enfin, on n’est pas vraiment proche. » Ils étaient avant, aujourd’hui, Holden et lui se fuyaient presque. Enfin dernièrement, c’est Holden qui fuyait dés l’instant, ou il avait appris pour l’accident. « Et puis ce n’est pas quelque chose que j’ai envie d’étaler… Et que tout le monde sache. J’aimerais que ça ne revienne pas non plus aux oreilles de Jean. » Pourquoi ? Parce qu’elle lui dirait encore une fois, qu’elle avait raison. Qu’il était encore figé dans le passé ?
Le répit sur la plage n’est finalement que de courte durée pour Holden, sa cousine insistant déjà pour lui demander davantage de précision au sujet de ce qui hante ses nuits et le dérange autant. Elle a besoin de savoir ce qu’il a déjà essayé, ou non, pour pouvoir envisager la suite et lui offrir autant de réponses que possibles - autant qu’elle pourrait en trouver, à son niveau. Ainsi, la première idée reste de lui demander s’il en a parlé à une personne dont trouver des solutions et garder le secret font partie de son métier. « Non ! » La réponse ne se fait pas attendre, sans doute un peu trop prévisible pour que Charlie sache faire autre chose que de laisser échapper un soupir. Non, bien sûr que non : il agit comme s’il n’y avait pas le moindre problème alors il n’aurait jamais risqué d’en parler à un professionnel, de peur de rendre les choses soudainement un peu trop concrètes. « Ce n’est que des cauchemars. Qu’est-ce que tu veux qu’il me dise, monsieur, vous êtes un peu stressé. Rien de grave, vous vous êtes pour rien. J’ai des cas bien plus importants à m’occuper. » Face à cette nouvelle salve de négation de la réalité, elle se retient de soupirer de nouveau, ce qui lui demande déjà bien des efforts. “Que tu te mentes à toi c’est une chose, Holden, mais ne me mens pas à moi.” Elle reprend calmement, le ton aussi neutre que possible, feignant une impassibilité qui ne lui correspond pourtant pas le moins du monde. Charlie vit les choses avec bien trop de passion et il en est de même en cet instant mais ce n’est pas du tout ce dont il a besoin pour aller mieux et se rendre compte de la réalité des choses.
« Il a autre chose à s’occuper en ce moment… » Une telle réponse est simplement stupide, voilà ce que la blonde en pense. - “Tu crois que tu peux t’en tirer en me disant qu’un psy a autre chose à faire que de s’interroger sur ce qu’il se passe dans ta petite tête ?” Sérieusement, Holden ? Elle le savait capable de nier la réalité avec force, mais certainement pas à ce point. Il la déforme et l’arrange selon ses goûts, maintenant, et c’est particulièrement pour lui déplaire. « Et puis… Je ne suis pas vraiment… Enfin, on n’est pas vraiment proche. » Ses mots ne font véritablement aucun sens et la douce et fragile Charlie est en train de perdre patience face à son cousin ayant un don certain pour lui taper sur les nerfs. Il a bien trop d’excuses pathétiques pour qu’il puisse s’en sortir de la sorte, ce soir, et ce n’est pas le bruit des vagues venant s’écraser contre le sable qui pourrait y changer quoi que ce soit. « Et puis ce n’est pas quelque chose que j’ai envie d’étaler… Et que tout le monde sache. J’aimerais que ça ne revienne pas non plus aux oreilles de Jean. » - “Comment ça pourrait être le cas ? C’est de toi dont il s’agit, pas de Jean. Elle en saura jamais rien.” Et ce n’est pas Charlie qui risque de vendre la mèche, n’étant absolument pas proche de sa cousine comme elle peut l’être d’Holden - même s’il lui tape particulièrement sur les nerfs. “Pense à toi, pour une fois.” Sinon, il risque de se perdre une bonne fois pour toutes et plus personne ne pourra lui venir en aide.
Holden s’était assez persuadé depuis des années, que les choses étaient normales. Que ces cauchemars étaient le quotidien d’une personne un peu trop stressé, par périodes, que cela arrivait à tout le monde. Inconsciemment, il savait que rien n’était normal. Il s’était enfermé dans un engrenage. Peu bavard sur sa personne, il avait réussi à enfouir le véritable mal qui le rongeait. Jusque-là, Holden avait été plutôt ingénieux. Ou personne ne voulait mettre face à ces problèmes. Cette nuit, c’était différent, cette nuit, on ne lui laissait pas ou plus la chose. “Que tu te mentes à toi, c’est une chose, Holden, mais ne me mens pas à moi.” Une claque ne ferait pas meilleur effet que cette phrase sortie entre ces lèvres. Un tic notable le prendre, ce tic du signe qu’il était mal à l’aise. Chaque mot qu’il allait dire, n’allait pas le sortir du trou qu’il avait creusé lui-même. Il n’a pas eu besoin d’aide. « Et qu’est-ce que tu veux que je te dise… ? Qu’est-ce que tu veux entendre ? » Il s’était surpris lui-même à ne pas hausser la voix. Mais à pas sentir cette amertume qui le rongeait prendre le dessus. Parce qu’il n’avait tout bonnement plus de défense, il n’en avait pas d’ailleurs pas beaucoup face à Charlie. « Tu es trop calme… Je n’aime pas ça... Je comprends ceux qu’ils ont besoin de fumer. » Il l’avait dit surtout pour lui, entre ses lèvres, involontairement son regard se posait ailleurs, comme s'il redécouvrait le monde.
“Tu crois que tu peux t’en tirer en me disant qu’un psy a autre chose à faire que de s’interroger sur ce qu’il se passe dans ta petite tête ?” Il savait qu’elle avait raison. Depuis le temps d’années… Rien n’était normal, mais c’était facile de se voiler la face, personne en rentrait dans sa tête, qui était un véritable bordel. Et d’un seul coup, sans comprendre, après réflexion personnelle, Holden ne cachait pas son rire. « Même moi, je n’ai pas envie d’y rester… C’est juste de la fatigue, pas besoin d’en faire une histoire, ça revient de temps en temps...» Les cernes disaient le contraire. Il laissait échapper un soupire lasse, la conversation ne tournait pas à son avantage. « Écoute, c’est comme les gosses qui font des cauchemars, il n’y a rien de sérieux. Tes enfants sont pareils et tu ne vas pas les faire suivre ? » Il trouverait vraiment n’importe quel excuse pour leurrer sa cousine et ces inquiétudes. Seulement, elle avait été témoin. Le déni et il l’était avec tout le monde, comme avec sa sœur, bien souvent, ça en était venu aux mains. Bien souvent, elle touchait un point sensible quand elle avait carrément exclu ce qu’il s’était passé. Est-ce qu’elle avait raison ? “Comment ça pourrait être le cas ? C’est de toi dont il s’agit, pas de Jean. Elle en saura jamais rien.” Pour la première fois, depuis quelques minutes, Holden osa l’affronter, tourner la tête en sa direction, dans un calme étrange. « Elle m’a souvent dit que je n’affrontais pas le drame et… Elle a raison. » Et quand elle a raison, sa jumelle jubilait, finalement Si ils étaient très différents, en d’autres circonstances, et sur certains points, ils se ressemblaient. “Pense à toi, pour une fois.” 9a faisait écho dans sa tête comme dans son cœur. Il l’entendait, il n’arrivait simplement pas à trouver d’issue. Peut-être qu’il était épuisé. « Je me sens responsable... » La vérité semblait percer la nuit. Une chose qu’il n’avait pas avouée encore. Et parce que ça semblait si réelle de se lâcher, ça amplifiait son mal-être. « C’est le moment du câlin, c’est ça ? Ce moment ou on se prend dans les bras et qu’on se dit que tout ira bien » A ces mots, Holden avait emmené le geste à la parole, en ouvrant ces bras. Sous un énième soupir, parce qu’il savait qu’il ne gagnerait pas en face d’elle, par humour, ou même sérieux. « C’est bon, j’irais en parler... Si ça peut éviter que tu me fasse la gueule » À qui, il ne savait pas encore, mais si ça pouvait la soulager.
« Et qu’est-ce que tu veux que je te dise… ? Qu’est-ce que tu veux entendre ? » - “C’est ça le problème, tu n’as pas à réfléchir à ce que je veux entendre.” Elle n’est plus une enfant qui a éternellement besoin qu’on aille dans son sens, surtout pas lorsqu’il s’agit de ses proches et qu’elle cherche à ce qu’ils aillent au mieux. Tout est plus exacerbé encore lorsqu’il s’agit de Holden, son Holden, celui qu’elle considère pour ainsi dire comme son frère. Charlie est d’autant plus choquée qu’il tienne ce genre de parole sans même sourciller, sans même se douter un seul instant ô combien elles sont preuves d’un manque de sanité. « Tu es trop calme… Je n’aime pas ça... Je comprends ceux qu’ils ont besoin de fumer. » Pour une fois qu’on ne lui reproche pas de parler tel un moulin à parole et s’agiter comme un enfant surexcité ; il faudrait savoir. Elle manque de lever les yeux au ciel, ne voulant pourtant pas que la discussion dérive sur sa personne au lieu de celle de son cousin. Pour une fois, elle n’est pas celle qui a un problème. Pour une fois, c’est elle qui va aider ceux qu’elle aime. Les lèvres pincées, elle se retient de toute remarque amère. Oui, elle aimerait fumer.
« Même moi, je n’ai pas envie d’y rester… C’est juste de la fatigue, pas besoin d’en faire une histoire, ça revient de temps en temps... » Ils sont réveillés au beau milieu de la nuit, Charlie serait bien stupide de nier l’existence d’une certaine fatigue. C’est une partie du puzzle, la conséquence et non la cause. Il ne manquerait pas de sommeil s’il n’avait pas tant de problèmes dans sa vie, et tout autant de choses qu’il garde pour lui. « Écoute, c’est comme les gosses qui font des cauchemars, il n’y a rien de sérieux. Tes enfants sont pareils et tu ne vas pas les faire suivre ? » Elle secoue la tête de droite à gauche, soufflant doucement. “Mes enfants ont deux ans. Ils ont peur des monstres sous leur lit. Tu sais très bien que pour toi, les choses sont différentes.” Et sans un mot supplémentaire à ce sujet, elle vient tapoter du bout de l’index sa tempe. Ses démons à lui sont juste là, sous son crâne, dans ses souvenirs et surtout ses traumatismes. Au moins, ses enfants n’ont pas peur de venir la voir dès qu’ils ont peur de quelque chose, habitude que l’humain perd bien trop vite en prenant de l’âge.
Jean, le prénom qui revient tout le temps, la figure que Charlie a tendance à oublier tellement elle se montre distante avec sa cousine, justement au point d’en oublier qu’elles sont autant de sangs et d’histoire en commun. « Elle m’a souvent dit que je n’affrontais pas le drame et… Elle a raison. Je me sens responsable... » Et voilà. Ils en viennent enfin au cœur du sujet, au fond du problème. Tous ses démons se relient à cette simple émotion: la culpabilité. La joie n’est pas présente dans le coeur de Charlie tant son aveux la déchire de l’intérieur. « C’est le moment du câlin, c’est ça ? Ce moment ou on se prend dans les bras et qu’on se dit que tout ira bien. » Il soupire et elle esquisse un demi sourire empathique, ouvrant à son tour les bras pour venir les serrer autour de son cousin. Le temps du câlin est bienvenue et ô combien nécessaire. « C’est bon, j’irais en parler... Si ça peut éviter que tu me fasse la gueule » Sa tête se déporte légèrement pour qu’elle puisse déposer un baiser contre sa tempe, elle-même sur la pointe des pieds. “Merci. Tiens moi au courant.” Qu’il aille mieux ou non, elle restera toujours à ses côtés.
“C’est ça le problème, tu n’as pas à réfléchir à ce que je veux entendre.” Elle avait raison et il le savait au fond. Son manque de réalisme en était la preuve. Un moyen de défense dont Charlie en faisait les frais. Holden ne s’était jamais comporté ainsi avec sa cousine. Qui ressemblait à plus aujourd'hui à une sœur, qu’un lien aussi éloignée de cousine . Holden était bien plus doué pour être présent autour de ces proches, que l'on soit la à ces côtés. Un tort certainement de pensée qu’il pouvait se débrouiller seul, trop fière. Le regard des gens importait peu aux yeux de Holden, sauf sa famille. Au abord insensible et silencieux, Holden serait là, à sa façon, maladroite. Comme à cet instant, sauf que… Pour une fois, ce n’était pas pour Charlie, mais bien pour lui. Rare, et déstabilisant, qu’il ne savait même plus comment agir. Les paroles, sans la moindres réflexion, à part combler le vide, qu’il sentait gênant. Charlie, l’écoutait, simplement. Communiquant une certaine sérénité qui était rare chez elle. C’est peut-être ça qui le dérangeait…. Sa force de caractère, sa répartie, le moment sans retenu à vanner l’autre, à entendre rire, agrémenter de cette petite folie passagère. Elle savait donné un autre aspect de sa personnalité. Il n'en doutait pas, elle était toujours là, pour lui, pour ces proches, même quand elle semblait blessée. Il n’allait pas lui reprocher d’être cette oreille attentive, à ces démons intérieurs.
Ils avaient partagé pas mal de choses, la naissance de ces jumeaux, ce jour, reste graver dans sa mémoire. Charlie maman, elle avait surpris du monde. Holden pas tellement. Ils ne portaient pas tellement de jugement sur des faits et gestes l'un ou de l'autre, face à des liens solides, dont ils n’étaient pas forcément d’accord mais qu'importe. Alors de quoi pouvait bien craindre Holden. “Mes enfants ont deux ans. Ils ont peur des monstres sous leur lit. Tu sais très bien que pour toi, les choses sont différentes.” Ou était justement le temps où ils avaient peur du noir, ou des monstres cachaient sous le lit ? Maintenant, ils avaient surtout des problèmes d’adultes, trop compliquées, trop lourds. Qu’à cette pensée, un soupir s’échappait entre ses lèvres. Avant de croiser du regard le geste que Charlie lui faisait. La tête… Aussi complexe, qu’elle était dure à comprendre. Et pourtant, il se contenta de sourire. Parce que tout simplement, les choses étaient dites et Charlie lui avait assez fait comprendre, tout se jouer maintenant entre ses mains. C'était à lui d'agir. Si maintenant, ça lui avait donné envie d'avancer, qu'est-ce qui en sera demain, quand il se réveillera, les yeux sur un plafond étoilé.
Holden avait hésité à parler ou même évoquer Jean en présence de Charlie. Il savait la différence qui se tramait entre elles. Il ne cherchait pas à creuser le fossé. ça n’a pas toujours était le cas, pas le passée… Mais Charlie était la seule à comprendre ce qui les différenciait. Se comprendre, c’était si facile… Si le "câlin" était sur le ton de la plaisanterie. Holden ne pouvait le nier, serrer contre Charlie, lui procurer du réconfort. Qu’il se laissa simplement aller. Murmurant un oui, promis au “Merci. Tiens moi au courant.” Parce ce qu’il devait bien ça. Parce que c’était important ses yeux. Parce qu’il n’avait plus envie de voir cette inquiétude, assombris ces yeux. Il la serra un peu plus fort dans ses bras, signe d’un dernier relent de courage. Avant de s’écarter. « On va peut-être rentrer et aller dormir ? Demain enfin ce matin, avec tes cernes à la Mercredi de la famille Addams ! Tu pourras me demander ce que tu veux pour me faire pardonner » Dit -il amusé, dans un clin d’œil. Parce que ce moment était aussi chaotique qu’il lui avait fait du bien. Parce que Charlie, resté sa Charlie celle sur qui il pouvait compter, la preuve était là même dans les pires moments.