Vous voilà équipés sans doute un peu plus que nécessaire. Les deux haches que tu traines sont lourdes et tu sais pas si tu vas les garder longtemps. En plus c’est chiant parce que du coup tu peux même pas te rouler un joint si t’as envie de fumer. Peut-être que Jordan pourra le faire vu que ses affaires sont un poil moins encombrantes. Ou alors tu demanderas à un des membres du groupe de les porter pour toi le temps que tu fasses ça. Ouais, tu vas carrément faire ça. Une fois que vous serez sur le toit, ça paraît être une idée fabuleuse. « Super bonne idée. Dommage y’a pas de jumelles. On pourrait faire point de vue de là haut. Peut être que quelqu’un en aura. » t’as décroché après le mot jumelles. Tu penses pas au même genre que Jordan. « Mais si y a des jumelles, c’est heu… Mary-Jane et Ashlee. » t’es à peu près sûre que les jumelles du bahut s’appellent pas comme ça du tout. Mais c’est les seuls prénoms qui te sont venus en tête, puis que tu penses au show avec les deux gamines qui s’appellent comme ça. Bref, tu t’égares encore. « Non attends. » dur dur de réfléchir. Si seulement la personne qui raclait les murs avec des cymbales pouvait arrêter, ça t’aiderait à mieux réfléchir. « J’ai oublié. Peut-être elles sont encore en vie. » enfin, c’est pas le sujet.

Une fois de retour à la surface, vous y voyez de nouveau rien mais au moins vous avez plus cette espèce d’appréhension du sous-sol. C’est toujours ça de gagné. « Tu te souviens c’était quelle salle ? » pour ? Ah oui, récupérer les autres. Ca te prend plus de temps que d’habitude pour trouver une réponse valable, mais tu vas finir par t’en sortir. « La salle de musique. » t’as un doute. Mais pourtant si ? Si. « T’sais j’avais planqué ma weed. » c’est un peu votre repère cette salle. Du coup rien de plus normal d’en avoir fait ta planque. Elles sont vraiment lourdes ces haches. Et tu te rappelles soudainement d’un truc capital. « Et merde j’ai oublié les cymbales... » tu bougonnes. Et t’as pas tellement envie de retourner les chercher. « Jordan j’retourne pas dessous. Tant pis on dirait qu’c’est le concierge qui les a volées. » ouais comme ça il se fera virer l’enfoiré, ça lui apprendra à confisquer tes explosifs. Tu mets un peu de force dans tes bras et tu viens poser les haches sur les épaules. Ca te donne l’impression de partir couper du bois. Ou d’être un héros de film d’action.

Alors que vous vous dirigez vers la fameuse salle, y a toujours ce bruit. Comme si quelqu’un frottait un truc métallique sur les murs. Ca va abimer la peinture et c’est bien fait pour le bahut, elles ont qu’à pas être si moches. Par contre le bruit est très très énervant. « Shhhht ! » que tu lances un peu fort et surtout à personne en particulier. Mais étrangement, le bruit cesse. « Ah bah merci. » pour la discrétion, faudra repasser.

@Jordan Fisher

« Oh c’est pas grave t’inquiète. » « Merci. J’savais que je pouvais compter sur toi. » et t’as presque envie de pleurer, parce que malgré tout, tu sais que Jordan aura toujours tes arrières. Genre vous vous serrez les coudes et tout. Tout le monde a pas la chance d’avoir quelqu’un sur qui compter comme ça, et tu trouves ça beau. « Je retourne pas là bas non plus. » bon, au moins vous êtes d’accord sur ce point. Pas besoin donc de perdre plus de temps en palabres longues et inutiles. « Bon alors c’est voté. » du vrai travail d’équipe que de prendre une décision pareille. Personne veut y aller, alors personne y va. C’est aussi simple que ça, ouais.

Le bruit infernal cesse lorsque tu le demandes et t’es grave reconnaissante. C’est tout juste bon à te filer une migraine du diable, ces conneries là. T’espères que la personne du staff responsable t’en voudras pas trop. Ca serait con de perdre des points juste pour ça. « Tu sais c’est drôle, parce que je croyais que c’était toi qui faisait ça avec les cymables. » « Ah non, elles sont restées en bas. Ca doit être un orga. » sans doute là pour vous mettre la pression parce que le jeu touche à sa fin ou un truc du genre. Et à mesure que vous approchez de la salle de musique, t’espères que personne est venu vous piquer vos acteurs. « J’espère que y’a pas une boucherie en cours parce que j’ai pas envie d’avoir du rouge sur ma veste en cuire. » dans la pénombre, tu distingues pas bien la veste, mais c’est vrai que ça serait idiot de la tâcher. « Tu veux qu’je passe devant au cas où ? » comme ça si y a des éclaboussures, hop, c’est toi qui prend tout et la veste sera sauve.

Bon, au moins à l’intérieur de la salle tout semble bien aller. « On va aller sur le toit, au moins pas de surprise là bas en haut. Y’a qu’une porte pour y accéder. » un peu étonnée que Jordan prenne les devants, tu laisses faire. Après tout, t’es pas la chef, vous êtes une équipe et faut partager. En plus Fisher a bien expliqué les choses, toi t’es sûre que t’aurais pris des chemins détournés pour dire exactement la même chose. « C'est bien ça hein? Y’a qu’une porte ? » « Ouaip. » tu hoches la tête. T’es allée fumer sur le toit suffisamment souvent pour savoir ça. Et pour savoir qu’elle ferme mal aussi, mais t’as de quoi barricader le truc avec une hache, ça sera suffisant. « On aura qu’à la bloquer, et après ça, à nous la victoire ! » t’as envie de lever une de tes haches comme un signe de ralliement, mais tu préfères pas. Mieux vaut garder tes muscles en cas de besoin. « Allez bougez vous là, si on perd parce que vous avez traîner j’vais me fâcher ! » tu les menaces pour qu’ils s’activent et ça suffit visiblement pour qu’ils se trainent tous jusque devant vous. « Genre j’vais froncer les sourcils et tout. » et juste pour emphaser, tu commences à le faire. Mais pas trop, tu vas pas dévoiler ton arme secrète tout de suite. « Tu crois qu’on passe par l’aile est pour monter ? » pourquoi pas l’ouest ? Parce que c’est plus loin d’au moins 25 mètres. Hé, pas bête. Et une fois là-haut, vous allez devoir passer devant la salle des profs puis la vitrine des trophées avant d’atteindre la porte qui mène vers le toit.

@Jordan Fisher

« Tu sais que t’es la meilleure ? » tu fais un grand sourire, parce que t’es quand même contente qu’on te dise ce genre de chose. Mais ça va pas arranger ton état émotionnel, bientôt vous allez vous prendre dans les bras et tout. « Toi aussi. » tu réponds. Parce que tu voudrais participer à ce jeu avec personne d’autre, clairement. Vous avez trop bien rigolé jusque là, même si vous avez pris le jeu un peu en retard par rapport aux autres.

Vous récupérez les autres, Jordan expose le plan et toi tu mets les choses au clair. Bien. Tout le monde semble avoir compris et c’est tant mieux. Tu propose un itinéraire, juste pour que ça soit plus rapide. « Obligé. J’ai banni l’ouest de tout itinéraire. » et encore une fois, vous tombez d’accord. Genre vous êtes des âmes soeurs ou un truc du genre c’est pas possible autrement. « Le côté gauche me met mal à l’aise. » tu sais pas pourquoi, mais t’es personne pour questionner son ressenti. Tu te contente d’hocher la tête. De toute façon, vous avez la même vision là-dessus. Vous marchez un petit moment, passez à l’étage, tournez dans un couloir, puis un second et au loin, tu vois déjà la lumière de la vitrine des trophées, ce qui veut dire que vous touchez au but. T’applaudis avec les coudes lorsque Jordan marque un panier avec sa canette. « Tu sais Jess, je t’ai jamais dit mais, t’es vraiment une des meilleures personnes de ce lycée. » tu relèves la tête vers Fisher qui va vraiment finir par te faire chialer pour de bon. « Même la meilleure. Je t’apprécie beaucoup. » « Est-ce que c’est une déclaration d’amour ? Et le quaterback t’en fais quoi ? » t’es pas tout à fait sûre. Après t’es pas contre l’idée de partager tout ça. Lorsque vous arrivez devant l’immense vitrine, t’es bien éblouie. « J’me demande bien pourquoi ils laissent toujours allumé la vitrine des trophées… J’veux dire... » les grandes questions du soir… Tu doutes que Jordan ait une réponse à t’apporter, mais tu tiens tout de même à t’exprimer. « L’soir y a personne pour les voir. » vraiment débile comme idée. A moins que le concierge passe sa nuit à reluquer les photos des cheerleaders exposées là… ? Pas de jugement là-dessus, tu ferais sans doute pareil. Alors que tu tiens la porte pour que les autres montent, tu fais un signe de tête vers la vitrine. « R’garde y a ma coupe de judo. J’l’avais bien défoncé l’autre débile. » juste pour t’amuser, tu fais quelques mouvements avec les pieds, vu que tu peux pas faire de faux coups de poings. Trop chiant avec les haches à la main. « Bon allez. Oups… Pardon, excusez-moi. » que tu dis à l’adresse du grand type avec un masque et une capuche qui passe devant toi alors que tu veux faire un mouvement vers la vitrine pour rejoindre Jordan. Il était avec vous le grand là ?

@Jordan Fisher

« Ils ont mis un coup de polish depuis la dernière fois que je suis passé dans le coin. » « Faut en prendre soin, c’le seul truc que j’aurai apporté à ce lycée. A part des problèmes. » que tu ricanes. T’es un peu fière de ce trophée, d’ailleurs. Un jour tu vas le récupérer pour l’exposer chez toi. « Patty Wilkins. Elle a boité pendant une semaine après. » « Elle a cru pouvoir me voler la victoire. Mais non non non. » et toi tu te croyais tellement dans un film de bagarre à ce moment-là, c’était fou. Et tout le monde s’en foutait au bahut, parce que tous les élèves ont d’yeux que pour l’équipe de football ou les cheerleaders. Heureusement, y avait toujours Jordan.

Tu l’invites d’ailleurs à emboîter le pas pour aller là-haut, il est plus que temps de rejoindre les autres et de gagner ce foutu jeu. Alors que tu te retournes pour lui demander d’ouvrir la porte, tu vois l’encapuchonné abattre sa fausse machette sur le crâne de ton pote. Les effets spéciaux sont vraiment incroyables et t’ouvres grand la bouche, réalisant soudainement que Jordan venait de perdre. « Mais quel tricheur ! » que tu gueules vers le “tueur” qui se retourne vers toi. Il essuie son arme sur sa manche et il met son index devant son masque pour faire signe de se taire. Si tu veux gagner, va falloir lâcher une de tes haches. D’un geste un peu désespéré, t’essayes de lancer celle que tu tiens dans la main droite, mais ça marche pas des masses. Le masqué esquive sans aucun soucis et fait un pas vers toi. S’il te touche c’est foutu, vous aurez pas gagné. « J’reviens te chercher tout à l’heure ! » et sur ces mots, t’ouvres la porte et tu cours comme une dératée dans les escaliers, manquant de glisser plusieurs fois.

Comme prévu, c’est grand ouvert là-haut. Tu vois pas les autres, sans doute qu’ils sont cachés. Tant mieux. Derrière, t’entends les pas lourd du tueur et tu l’attends de pied ferme. Tu vas lui montrer comment on s’bat avec une hache. Il arrive enfin, et t’entends sa respiration derrière son masque, il doit avoir sacrément chaud le pauvre. Mais au moins il aura joué son rôle jusqu’au bout. Il attaque en premier, visiblement y a pas le temps pour les grands discours de méchant ou de héros. T’as encore assez de jus pour esquiver en faisant un petit saut en arrière, et t’essayes même de contre-attaquer. Ton arme est plus lourde alors il a pas de mal à éviter. Il te file un coup sur le bras et putain ça coupe vraiment, tu recules encore et tu commences tout juste à comprendre.

C’était pas un jeu. Le temps que tu réalises, il est sur toi et tu peux plus reculer. Le combat semble trop durer, et, lors du dernier assaut, tu te retrouves avec une machette dans le bide. T’as pas le temps de réagir et le voilà qui te pousse. Et tu tombes.

Tu tombes, encore et encore et encore. Puis plus rien.

T’as perdu ? T’as perdu.