| taste like a keg party (freddy) |
| | (#)Dim 31 Oct 2021 - 20:51 | |
| TASTE LIKE A KEG PARTY I knew it was wrong but I palmed it. I saved it, I waited, I called it – ft. @Freddy Mulligan | |
Le poste qu’occupait Freya au QAGOMA n’était pas des plus aisés qui soient. Particulièrement énergivore, il mettait ses nerfs à rude épreuve. Mais elle était suffisamment déterminée et minutieuse pour ne pas se laisser abattre. Elle tenait à ce que chaque étape de sa carrière soit parfaite et, qu’à l’image du patriarche Vranken, on ne décèle en elle aucune faille. Bien sûr, elle n’excellerait jamais autant que ses deux frangins et devait se surpasser pour glaner ne serait-ce qu’une miette de considération. Vingt-et-un an plus tard, elle se demandait encore par quel sein Charles avait pu la choisir, lui qui ne jurait que par le sexe fort. Elle se remémorait sa mine impénétrable et le ton inflexible de sa voix ; sa carrure de businessman portant le poids du monde sur ses épaules. Nul doute qu’il n’eut jamais franchi le seuil d’un orphelinat auparavant. Mais avec une épouse telle qu’Eleanor et son sempiternel désir d’être mère, le quinquagénaire n’avait pas eu son mot à dire. En d’autres circonstances il aurait réfréné le moindre de ses caprices d’un simple revers de main, mais les femmes avaient un avantage que Charles appréciait au plus haut point : un esprit que l’on pouvait facilement manipuler, torturer, contraindre et traumatiser. Aussi avait-il préféré simuler sa défaite, unique et inattendue, plutôt que d’essuyer un énième scandale dans la presse locale. Les frasques de Loig suffisaient à faire couler l’encre des tabloïds ; nul besoin de ternir l’image de la fratrie parce que deux partis ne parvenaient pas à se mettre d’accord. Machinalement, Freya consulta les aiguilles fuyantes de sa montre. Dans moins d’un quart d’heure, la salle de réception du Queensland Art Gallery & Gallery of Modern Art regorgerait de citoyens au grand cœur. Passablement irritée par cette fin de semaine éprouvante, elle rêvait de mettre un point final à l’organisation de l’événement : une soirée caritative en l’honneur de - for a child’s smile -. Il s’agissait d’une association fondée au siècle dernier pour lutter contre la misère des jeunes cambodgiens, la plupart du temps littéralement morts de faim. Ce soir-là, l’entrée à la galerie était libre moyennant quelques billets verts ; l’occasion idéale de se racheter ou se donner bonne conscience. « Monsieur Mulligan, je pense pouvoir avancer que nous sommes tous très reconnaissants de votre implication personnelle dans l’organisation de ce gala de charité. Il va sans dire que la sélection de vos peintures est exceptionnelle. » L’arrivée des journalistes à l’affut du moindre rebondissement lança le top départ des festivités. Mentalement, Freya se préparait à mener un combat épique, divertir les convives du QAGOMA durant les quatre prochaines heures afin de récolter une coquette somme. Chargée d’événementiel depuis tout juste deux ans, elle appréciait qu’on lui confie la charge d’un enjeu si colossal. En plus des expositions permanentes et temporaires sur les thématiques de l’art indigène australien, moderne et contemporain, historique, international et asiatique, la galerie était réputée pour ses nombreuses réceptions. Essayant de chasser ses pensées et tracas, la fille d’Harlem se dirigea vers le mystérieux bienfaiteur. « Monsieur Mulligan. » le salua-t-elle d’une voix vaguement enrouée ; qu’elle éclaircit tout de suite après. Elle ne pu cacher sa surprise et sa contrariété en découvrant l’identité du donateur. « Il me semblait avoir été claire la nuit dernière. » Une fois ; pas deux. Elle n’avait aucune issue possible et trop peu de temps pour se dérober en cachette ; prise au piège. Elle soupira, les bras ballants, impuissante. « Cette situation ne vous pose donc aucun problème ? » Cela n’était pas convenable, et certainement pas digne d’une Vranken. Elle se voyait déjà faire la une des journaux, en tête des ragots les plus croustillants du moment. Freya était épuisée de cette pression médiatique. Elle arrivait à l'ignorer et se murait dans son silence pour ne pas faire empirer les choses, mais à la longue, elle était éreintée. Ce n'était pas une vie faite pour elle. « Tenons-nous en au principal, le gala de ce soir. » conclut-elle après un long silence. Elle espérait être sévère et convaincante mais il lui était difficile de ne pas s’imaginer à nouveau le moment d’intimité qu’ils avaient partagé.
Dernière édition par Freya Vranken le Jeu 20 Jan 2022 - 17:05, édité 2 fois |
| | | | (#)Dim 7 Nov 2021 - 15:46 | |
| « Monsieur Mulligan, je pense pouvoir avancer que nous sommes tous très reconnaissants de votre implication personnelle dans l’organisation de ce gala de charité. Il va sans dire que la sélection de vos peintures est exceptionnelle. » Je souris au journaliste, par habitude, ce n’est ni mon premier ni mon dernier gala de charité. Si la plupart du temps ceux-ci n’étaient qu’un moyen pour moi de redorer une image que je prenais le soin d’étioler dans la presse à la moindre fête un peu arrosée, celui de ce soir était différent. Il faisait partie de ceux que j’appréciais car il me permettait de prêter mes collections et de les faire découvrir au public. « Merci, c’est toujours un plaisir de montrer les œuvres de ces artistes exceptionnels. La galerie a une nouvelle fois organisée une soirée qu’on n’oubliera pas de sitôt et ce sont les premiers à remercier pour leur investissement. » Je réponds encore à une ou deux questions avant de m’éloigner et que mon attention se porte sur une des employées du musée.
« Monsieur Mulligan. » Je me tourne vers elle avec un sourire, qui s’élargit immédiatement. Je n’ai pas l’habitude de retenir le nom de ma famille de mes conquêtes d’un soir, peut-être parce que j’ai rarement l’intention de les revoir. Elle était une fille dans un bar, une fille aux cheveux bruns et aux yeux verts. Une fille que je reconnais immédiatement. « Freya. » Je lis la surprise dans ses yeux et la contrariété, elle aurait aimé que ce soit n’importe qui d’autre et pas le type avec qui elle a passé la nuit il y a quelques temps. « C’est Monsieur Mulligan maintenant ? Il y a pas si longtemps c’était Freddy. » Je susurre, moqueur, penchant la tête sur le côté. Le Monsieur ne me semble pas nécessaire quand je l’ai vue nue il n’y a pas si longtemps et le regard que je lui adresse semble clairement transmettre cette idée.
« Il me semblait avoir été claire la nuit dernière. » Oh oui elle a été claire, ça n’arriverait qu’une fois et je n’avaia ps protesté. Après tout, il y avait d’autres personnes dans cette ville. « Claire à propos de quoi ? » je demande d’un air innocent, conscient qu’elle vietn de rentre ma soirée bien plus intéressante. « Cette situation ne vous pose donc aucun problème ? » Je ne vois pas où le problème quand je viens de trouver une manière de passer une bien meilleure soirée et que son air énervé ne fait que m’amuser un peu plus. « Pas vraiment non ? » Je souris aux journalistes, leur adressant un petit signe alors qu’ils me prennent en photo de loin, habitué aux feux des projecteurs. « Ma présence te fait tant que ça d’effet ? Si tu veux on peut partir tout de suite. » Je la regarde avec un sourire, mon regard s’attardant un instant trop long sur ses lèvres.
« Tenons-nous en au principal, le gala de ce soir. » Ah oui le gala, ma raison de ma présence ici. « Bien sûr. Je sais être professionnel du moins jusqu’à ce que le gala prenne fin. » Tu parles. Ce n’était pas crédible une seule seconde. Des serveurs déambulent avec des coupes de champagne et j’en attrape deux avant d’en tendre une à la demoiselle qui a bien besoin de se détendre. « Je ne savais pas que tu travaillais ici. Ca fait longtemps ? » Il faut dire que nous ne sommes pas allés parler en détail de nos vies. J’avais déjà compris la dernière fois qu’elle n’avait aucune idée de qui j’étais, aujourd’hui ce n’est plus la peine de prétendre être quique ce soit d’autre.
@Freya Vranken
|
| | | | (#)Ven 12 Nov 2021 - 15:36 | |
| TASTE LIKE A KEG PARTY I knew it was wrong but I palmed it. I saved it, I waited, I called it – ft. @Freddy Mulligan | |
Freya le dévisagea un instant, prit une grande inspiration et serra ses lèvres rehaussées d’un voile carmin entre elles. L’atmosphère était lourde, irrespirable, suffocante. La soirée durerait plusieurs heures, entrecoupées de silences angoissants, d’altercations verbales, de désaccords significatifs. Freddy la défiait. Il la défiait parce qu’il l’avait possédée. Elle. Freya Vranken. Mais jamais il n’admettrait l’inverse, jamais il ne reconnaîtrait que la nuit qu’ils avaient partagé était l’une des raisons de sa présence au gala de charité. Sur cette terre brûlante au milieu de Queensland, bornée d’œuvres graphiques, elle espérait atteindre la réussite, décrocher la plus haute place du podium, obtenir le respect de Charles : conquérir le cœur en pierres précieuses de Simon Elliot, le directeur adjoint du musée. Elle se voyait, mentionnée dans le fameux magazine d’art ‘MU-inthecity’ ou gratifiée par sa hiérarchie, mais pas les deux, à moins d’un miracle. Elle se jurait de ne pas abandonner la bataille, de continuer à parfaitement remplir ses missions ; se disait prête à faire les concessions nécessaires pour que le navire ne prenne pas l’eau. « Les règles ont changé à l’instant même où tu as franchi le seuil de cette galerie, Freddy. » affirma-t-elle d’un ton solennel en vérifiant que personne ne les observait. « Nous sommes sur mon lieu de travail, tu savais parfaitement que tu me reverrais. » Le défilé incessant d’esthètes, les chroniqueurs aux aguets, les flûtes de Don Pérignon, la présence de cet amant, tout la troublait. A l’instar des Vranken, elle ne s’était jamais complètement exposée, n’offrait pas en pâture les détails de sa vie privée ; elle restait pure, élégante et réservée. « Pas autant qu’aux journalistes. » lançait-elle en révélant un sourire parfait. Être photographiée à ses côtés, Freya s’en serait passée ; mais elle visualisait déjà les retombées médiatiques du gala et l’impact que la renommée de Freddy Mulligan pourrait apporter. « J’ignorais que tu étais célèbre. » Pour l’heure, elle jouait la carte de l’égoïsme dans toute sa splendeur, penser à la somme qui pourrait être récoltée avant de penser à elle, agir avec le même orgueil individualiste que son éminent patriarche. La clé du bonheur, selon Charles. Le début des emmerdes. « Pourquoi ne m’avoir rien dit, l’autre soir ? » Elle saisit la flûte qu’il lui tendait pour la porter à ses lèvres ; teintant le cristal de vermillon. Autour d’eux, les convives se pressaient dans la salle, s’extasiant devant les œuvres complexes et sophistiquées. Elle observa les acheteurs présents, les jeunes comme les plus âgés, dans leurs accoutrements de gravures de mode et pensa qu’ils avaient tous l’air ordinaires et bien convenables. « Deux ans. J’ai été recrutée par Simon Elliot, le directeur adjoint du musée, lorsque j’ai été diplômée. Je ne pensais pas avoir la moindre chance. Il est… très exigeant.» Brièvement, elle se demanda si son embauche avait eu un lien réel avec ses compétences ou si, comme souvent, seul son nom avait compté. Eleanor Vranken était réputée pour son talent artistique et, depuis quelques temps, faisait de nombreuses ventes à l’étranger. Son trait, presque calligraphique, captivait une nouvelle clientèle venue d’Europe. « Suis-moi. » Juchée sur ses talons aiguilles, Freya se faufila au travers des amateurs d’art. Sa chevelure brune tirée vers l’arrière dégageait son cou aux traits fins et délicats ainsi que son décolleté avantageux. Comme toujours pour les grandes occasions, la jeune femme portait une robe rouge enveloppant sa silhouette parfaite et enserrant sa taille de guêpe. Elle s’était offert cette robe pour la saison d’automne et s’en félicitait aujourd’hui. « Voici ‘Road with rocks’. Il s’agit d’une huile sur toile aux tons chauds, comme tu peux le voir. C’est l’une des dernières œuvres d’Eleanor Vranken. » Les tintements cristallins des coupes emplies d’un délicieux millésimé faisaient écho dans l’éblouissante salle de réception. Il flottait dans l’air un parfum de fleurs fraîches et de mets délicieux ; l’ambiance était aussi merveilleuse qu’elle l’avait souhaitée. Toute l’organisation de cette soirée avait reposé sur ses minces épaules. Des convois spéciaux avaient ainsi roulé tout l’après-midi : l’un transportant des orchidées, d’autres du caviar et des caisses de pétillant exquis. « Elle est au prix de 5 340$, si tu souhaites l’ajouter à ta collection personnelle. » Un service en argent massif avait été sorti et disposé sur une nappe écrue où des plats décorés d’amuses-bouches étaient alignés. Les invités profitaient des premières minutes du gala pour s’en délecter. « Une vente aux enchères devrait être organisée en milieu de soirée. Tu y trouveras des œuvres qui ne sont pas exposées dans la galerie. » expliquait-elle en pivotant vers lui. En présence des journalistes, Freya n’avait d’autre choix que de faire un parcours sans faute. Ses moindres faits et gestes seraient relatés dès le lendemain, elle le savait, et n’échapperaient pas au regard attentif de son responsable. Il était donc primordial qu’on la remarque en train de tenir son rôle. « Cela sera l’occasion de mettre en lumière ton attrait pour le jeu ; ce qui ne devrait pas être difficile d’après mes souvenirs. » La jolie carte de la provocation claquait dans son palais. Elle se le permettait parce qu’après tout, ils avaient couché ensemble, ce qui lui paraissait suffisant pour s’autoriser quelques paroles extra-professionnelles.
|
| | | | (#)Dim 5 Déc 2021 - 21:03 | |
| Il n’avait pas dans l’habitude de revoir ses conquêtes. A vrai dire cette rencontre ce soir n’avait pas été prévue ni planifiée. Mais à présent qu’il était là, à présent qu’il avait vu la jeune femme dans cet environnement qui était aussi le sien, il se voyait déjà parcourir de nouveau sa peau. Bien sûr il savait qu’en venant ici ce jour il avait des chances de la croiser, mais l’évènement était déjà planifié depuis des semaines et il n’avait pas cru bon d’en faire mention quand il l’avait vu. Freddy n’était pas de ceux qui prévoyaient le lendemain, plutôt de ce qui voyaient au jour le jour. La revoir était une possibilité, à présent la vouloir était une certitude.
Elle lui annonce que les règles ont changé comme si elle lui annonçait la fin d’une ère et lui se joue de ces règles auxquelles il accorde peu d’importance. Tout simplement parce que le défilé d’art et de journalistes, d’artistes et de spectateurs est autant son domaine que le domaine de la nuit. Il se sent parfaitement à l’aise dans cet environnement, dans ce costume flash et hors de prix, dans ce lieu dans lequel il se rend depuis des années parce qu’il est un habitué des galas de charité et de tout évènement qui toucherait à l’art de loin ou de près. « Disons que je savais que c’était une possibilité. J’ai voulu te faire la surprise. Surprise ? » il sourit, ses cils battant l’air, son sourire entrelacé de charme. « Tu es déçue ? » Il aime bien trop ce jeu qu’il a commencé, son regard s’attardant sur les détails de sa robe. « Moi en tout cas je ne le suis pas. Tu es magnifique. »
Les flashs le font à peine battre des paupières, habitué, constamment dans l’apparence. Elle ignorait qu’il était célèbre, c’est bien rare aujourd’hui. Pourquoi n’a-t-il rien dit ? Lui aussi s’est posé la question, lui qui aime qu’on flatte son égo, et qui aime qu’on parle de lui. Peut être parce que parfois, il aime aussi être celui qui se cache derrière les apparences, celui derrière le masque de l’acteur charmant et moqueur. Parfois il aime simplement profiter de son anonymat, de savourer le fait que ce soir-là elle l’a voulu lui et pas le masque qu’il montre. Peut-être parce que parfois il aime vouloir être un peu plus vrai le temps d’une soirée. « Ca ne me semblait pas important. On a pas spécialement parlé cinéma. » Il hausse les épaules. « Ca aurait changé quelque chose ? » Il sourit, l’observant saisir sa flute pour la porter à ses lèvres vermillon. Freya lui parle de son embauche il y a deux ans et pour une fois il l’a regardé avec intérêt. « Ca doit être passionnant de travailler ici. » Et cette fois l’honnêteté se lit dans son visage, son regard s’accrochant aux peintures avec la passion de ceux qui vivent pour l’art sous toutes ces formes. Elle lui demande de le suivre, lui n’hésite pas, son sourire malicieux s’étirant alors qu’elle le suit à travers la galerie vers une peinture aux couleurs flamboyantes. Il observe l’œuvre sous toutes ses coutures, sourit au prix qui le lui semble pas très cher lui qui a rempli sa villa comme un musée. « Ta mère ? » demande-t-il face au nom, après tout il a fait facilement le lien. Vraken, le nom roule sur sa langue. « Elle a une bonne maîtrise de l’huile, le coup de pinceau est parfaitement maîtrisé. » Il s’attarde de nouveau sur l’œuvre pour en détailler les détails, se perdant dans les couleurs le temps d’un instant. « Peut être que je me laisserais tenter. » Il lui sourit de nouveau, il la voit se sentir observée, la tension dans ses épaules face à cette soirée qu’elle semble avoir organisé. La malice brille sur ses traits alors qu’elle le provoque. « Ca n’a pas semblé te déplaire la dernière fois. Je ne joue que si l’œuvre en vaut la chandelle. » En faisant référence à la toile tout en faisant une allusion à la jeune femme avec un sourire. « Tout le monde est artiste dans la famille Freya ? » Il prononce son prénom comme s’il la connaissait depuis des années, ou plutôt comme s’il l’avait vu nue, mais ils sont loin des oreilles des journalistes et après que son regard ait parcouru la salle pour constater l’absence de regards indiscrets, va-t-il même jusqu’à remettre une mèche de ses cheveux derrière son oreille avant de souffler dans son oreille. « Relax, l’évènement a l’air parfaitement organisé. Raison de plus pour célébrer en fin de soirée avec moi, une fois l’évènement terminé. »
@Freya Vranken
|
| | | | (#)Mer 22 Déc 2021 - 21:05 | |
| TASTE LIKE A KEG PARTY I knew it was wrong but I palmed it. I saved it, I waited, I called it – ft. @Freddy Mulligan | |
Il la regardait d’un air amusé teinté d’un autre sentiment qui semblait être du désir ; et pour la première fois, elle eut la sensation que les rôles étaient inversés. Elle ne tenait plus les rênes de cette idylle - nip in the bud - mais se trouvait relayée au rang de subalterne. Un rôle qui lui était bien difficile à tenir. Freya n’était pas indifférente aux éloges qu’il lui faisait, à ses attentions et aux tentatives d’approche qu’elle déclinait galamment mais il lui était compliqué de se laisser porter. L'insouciance n’était pas une caractéristique admise par la fratrie Vranken ; encore moins par Charles qui ne voyait-là que le signe des faibles d’esprits. C’est ainsi qu’il déplorait constamment l’attitude de son second fils, Loig, qui ne réfléchissait que trop peu aux conséquences de ses actes. « Surprise. » acquiesçait-elle en révélant un sourire de façade. « Mais pas déçue. » précisait-elle en soutenant son regard. Il était difficile de ne pas se satisfaire de sa présence - au moins pour un événement de ce genre - où, de toute évidence, sa notoriété était capitale. Sur les cartons d’invitation, distribués à une poignée de privilégiés, on pouvait lire que tous les fonds récoltés pendant la soirée seraient redistribués à une association humanitaire et qu’ainsi, grâce aux dons généreux du - beau monde -, on parviendrait à enrayer la faim dans le monde et à offrir une éducation aux enfants pauvres du Cambodge. Bientôt, quelques inscriptions sur un chèque suffiraient à faire passer la foule sectaire et diamantée pour une horde de généreux donateurs dont la philanthropie et la bonté n’avaient pas d’égal en ce monde. Il était important, ici plus qu’ailleurs, de soigner sa réputation et d’être vu aux bons endroits accompagnés des bonnes personnes. « Je dois admettre que tu n'es pas mal non plus. » Freya sentait les regards peser sur elle mais continuait de jouer son rôle de parfaite hôtesse. Elle offrait aux journalistes un sourire de circonstance et ignorait toutes les questions relatives aux relations personnelles qu'elle était susceptible d’entretenir avec le comédien. Le crépitement des flashs lui semblait interminable, l’immortalisant depuis ses cheveux bruns impeccablement coiffés jusqu’à ses longues jambes fines et élégantes, aux côtés du Mulligan. Elle profita de l'instant pour prendre une nouvelle gorgée de millésimé et considérer, avec un peu plus d'intérêt, le costume trois pièces de la célébrité. « Je ne me serais probablement pas aventurée dans tes draps. » Elle aurait aimé lire quelque part des anecdotes, des rumeurs, des bribes de sa vie qui lui auraient au moins permis de retenir son nom, et de ne pas s’attarder sur lui cette nuit-là. « Les journalistes et la presse à scandale, les caméras... ce n'est pas mon monde. » Elle ne pipait mot mais la perspective d’être exposée au grand jour générait en elle une drôle d’angoisse. De manière surprenante, cet homme qui se démarquait par son élégance et sa distinction semblait fasciner la plupart des chroniqueurs présents. « Et je ne veux pas que ça le devienne. » Charles s’évertuait déjà bien assez à étouffer les frasques de Loig pour que sa fille adoptive, - qu’il n’avait d’ailleurs pas choisie -, se mette à faire parler d’elle. La meilleure chose à faire restait d'éviter les personnalités telles que Freddy, qui évoluaient sous le feu des projecteurs et qui appréciaient ça. « Cela dit, je serais curieuse de voir au moins une fois les séries et les films dans lesquels tu as joué. » Elle s’interrompit pour porter le cristal à ses lèvres, le temps de réfléchir à ce qu’elle allait dire. Une expression sincère animait ses traits, bien qu'elle regrettât déjà de s'être engagée sur cette voie. « Ça l’est. Au-delà des collections habituelles, je suis en charge de l’organisation d’activités pour les enfants, de projections, de colloques et conférences. J’adore ce que je fais. » répondait-elle, heureuse de changer de sujet. Elle jeta un coup d’œil en arrière pour s’assurer qu’il la suivait et se fraya un chemin jusqu’à l’œuvre de sa figure maternelle. ‘Road with rocks’ ; la jeune femme se souvenait très clairement de l’histoire du tableau. Eleanor l’avait peint en rentrant d’un voyage entreprit avec Charles pour recouvrer l’inspiration et chasser le syndrome de la toile blanche. Elle n’avait alors cessé de faire l’éloge de son amant, attentif et prévenant ; tout autant de vertus qu’il ne lui avait jamais démontrées, à elle. « Précisément. » répondit-elle quand il décela leur lien de parenté. « Eleanor Vranken est bien ma mère. » Sa voix s’estompa mais elle garda les yeux fixés sur Freddy. Elle désirait être honnête, tout en ne jugeant pas nécessaire d’épiloguer sur les petites lignes figurant au bas de son contrat d’adoption. Légalement, elle était sa fille ; point à la ligne. « Je savais qu’elle te plairait. » poursuivit-elle de sa belle voix au timbre voilé. « J’ai cru comprendre que ta villa regorgeait d’œuvres d’arts et que tu ne manquais jamais l’occasion d’y ajouter les dernières toiles en vogue. » Elle se retourna, salua brièvement les retardataires d’un signe de tête puis troqua sa coupe vide contre un amuse-bouche. « Rien ne m’a déplu, la dernière fois. » Elle se força à ne pas regarder le visage de Freddy qui, elle le savait, devait exprimer la plus extrême confusion. « Pas vraiment. J’ai bien peur qu’Eleanor ne soit la seule. » Elle avait prononcé cette phrase nonchalamment, sans toutefois n’être pleinement convaincue par ses mots. Chaque Vranken était un artiste, d’une certaine manière : Charles en puissant maître de l’illusion, Kurt en talentueux imitateur et Loig en individu clownesque. « Tout le monde est acteur dans la tienne, Freddy ? » Simple question rhétorique. Elle tressaillit lorsqu’il replaça une mèche de ses cheveux ; sa main la touchait à peine mais elle ne put s’empêcher de se demander jusqu’où elle serait capable de la laisser aller. « Si tu me veux, Freddy Mulligan, il faudra faire mieux que ça. »
|
| | | | (#)Jeu 30 Déc 2021 - 23:00 | |
| SI elle est surprise de sa présence dans ces lieux, ce qui est normal vu de l’absence d’évocation de sa célébrité ou de son mécénat, lors de leur première rencontre, elle n’est pas déçue et cela fait éclore un sourire plus charmeur sur les lèvres de l’acteur. Au moins la jeune femme ne semble pas complètement hermétique à son charme, même si celui-ci a lieu sur son lieu professionnel, et c’est déjà ça de pris.
Il ne peut s’empêcher de sortir le carton d’invitation, celui qui indique que les fonds seront reversés à une association pour enrayer la faim dans le monde et offrir une éducation à des enfants cambodgiens. Il y prête rarement intention, n’est pas vraiment là pour ça. Bien sûr il n’est pas contre aider les pauvres petits enfants, mais ce qui l’intéresse ce soir c’est l’art, les œuvres qu’il pourra ajouter à sa collection, la beauté de l’art mais aussi la femme à côté de lui splendide. « C’est toi qui a choisi l’œuvre caricative ? »
Le regard de la jeune femme se pose sur lui et son costume à trois pièces, elle semble l’évaluer un instant avant de décréter qu’il n’est pas mal non plus et il ne peut s’empêcher de lui adresser un sourire plus sincère. Freddy avait toujours été de ces personnes qui savaient rayonner. Sous le flash des photographes, la conversation dévie inévitablement sur la question de sa célébrité. Célébrité qu’il cache rarement, sauf lorsqu’il sent que cela sera plutôt un boulet à son pied qu’une corde à son arc pour obtenir ce qu’il désire. Ici il n’avait pas eu tort, Freya avouant qu’elle ne se serait pas risquée dans ses draps si elle avait su. « Heureusement que tu ne le savais pas alors. » Il est audacieux, sa confiance à toute épreuve, un acte de plus pour l’acteur, mais un acte qui est devenu une partie intégrante de sa personnalité tant Freddy aime le risque et la séduction. Pas seulement amoureuse, mais bien de tous les gens qu’il rencontre, passant de l’enfant moqueur au parfait gentleman, oscillant entre fou et roi. Ce n’est pas son monde, et pourtant elle semble parfaitement à l’aise devant les médias, indifférente aux flashs qui éblousissent, le sourire toujours aussi impeccable, elle aussi joue un rôle ce soir. « Et pourtant tu as l’air parfaitement à l’aise. » il remarque avec un sourire plus mutin.
Lorsqu’elle évoque sa filmographie, il cacha un sourire en buvant une gorgée de son verre. « J’ai commencé tôt, mais je ne suis pas sûr que tous méritent d’être vus. » Certaines œuvres étaient bien plus belles que d’autres, s’il avait tourné dans des grands films d’auteurs, il avait aussi eu son lot de séries moins intéressantes, comme tout enfant star. Il la suit sans hésitation vers une œuvre qu’elle souhaite lui montrer. Une œuvre qui pourrait être digne de sa collection, une œuvre qui n’est autre que celle de sa mère. « Je l’avoue, j’essaye de faire concurrence au GOMA. » Il rit, mais le but est tout autre, pas de concurrence aucune mais de plaisir des yeux, lui qui a toujours bien trop aimé les belles choses.
Son regard s’attarde sur ses lèvres alors dont le rouge est vif lorsqu’elle souligne que rien ne lui a déplu lors de leur dernière rencontre. Il se prend à imaginer la toile que cela donnerait, lui qui se prend à peindre dans son temps libre pour déverser tout ce qu’il ne montre jamais. Son regard dessine les courbes de son visage, il tente de se souvenir du goût de ses lèvres. Il n’y a pas d’artiste dans sa famille et pourtant Freddy en doute, convaincu que chacun a un talent caché, quel est le sien il se demande. « J’ai bien peur d’être le seul, ils en avaient assez que je fasse toujours un cinéma de tout, alors ils m’ont poussé à auditionner. » Ce n’est pas loin de la vérité, mais adolescent il avait été surtout remarqué pour son physique particulier qui lui avait valu des spots de publicité. Ses doigts viennent replacer une mèche de ses cheveux avec délicatesse et un rictus amusé vient étirer ses lèvres face à la réplique de la brune. « Ah oui ? » Leurs coupes sont terminées à présent et il profite d’un serveur qui passe pour déposer les coupes vides et en prendre des nouvelles. « Qu’est ce qu’il faudrait pour que cette soirée soit la plus réussie possible ? » demande-t-il en faisant mine de réfléchir. Sur quelles œuvres les enchères doivent-elle monter, qu’est ce que le GOMA espère le plus de cette soirée ? Mais surtout comment Freddy et ses yeux d’ange qui cachent un esprit bien moins angélique pourrait y contribuer ?
@Freya Vranken
|
| | | | (#)Jeu 20 Jan 2022 - 20:01 | |
| TASTE LIKE A KEG PARTY I knew it was wrong but I palmed it. I saved it, I waited, I called it – ft. @Freddy Mulligan | |
D’abord, elle parut étonnée par la demande de Freddy. Il n’était pas dans ses habitudes d’être sondée sur les pratiques employées par la galerie pour donner vie aux nombreuses soirées caritatives. Ensuite, le sourire factice qui habillait ses lèvres laissa place à une expression réfléchie et spontanée qui, à l’inverse de la physionomie qu’elle réservait aux journalistes, rembrunit instantanément ses traits. Elle pressentait que le bon déroulement du gala - peut-être trop ambitieux - ne lui laisserait pas un seul instant de répit et que, l'étoile montante du cinéma ne tarderait pas à lui rendre la tâche plus complexe encore. Depuis ses quartiers privés, Simon Elliot s'octroyait un droit de regard sur la vente aux enchères, une condition non négociable avec laquelle la chargée d'événementiel allait devoir composer. Faussement concentrée sur les quadrilles des critiques d’art et des paparazzis, Freya jeta un regard furtif aux petites sphères noires qui rediffusaient en direct les images du gala sur le smartphone de son supérieur. Elle se demandait sur quel genre de conversations ou de faits scandaleux le directeur adjoint du musée pourrait mettre les yeux. Pour le moment, elle jugeait qu’elle se trouvait suffisamment à l’abri des investigations les plus méticuleuses. En revanche, elle ne connaissait pas suffisamment la vedette de l’événement pour savoir si la substance même de son existence reposait sur une brume de scandales qui finiraient, inévitablement, par éclater au grand jour. L’espace d’un instant, ses pensées filèrent vers Loig. Son frère ignorait tout de l’emplacement de la limite entre légalité et illégalité si bien qu’il se tenait, la plupart du temps, juste à la frontière ; et quelques fois lorsqu’il se laissait entraîner dans les valses infernales et dorées de ses princesses, il y mettait franchement les deux pieds, devenant un hors-la-loi. Les rumeurs qui circulaient sur lui n’étaient que la partie visible de l’iceberg, le reste étant plongé dans les ténèbres abyssaux d’un océan de débauche que Freya refusait d’explorer. « En quelque sorte. » déclarait-elle d’un ton placide. Elle se savait capable d’employer les grands moyens si un pisse-copie venait à agir de façon perfide, à salir l’image de la galerie avec de sulfureuses révélations en lien avec la vie intime de Freddy. Même le plus clairvoyant des journalistes devrait rapidement descendre de son petit nuage, la suédoise ne serait pas la cible du plus assourdissant scandale de l’année parce que ni l’acteur, ni elle, ne le laisserait faire une chose pareille ; tout divulguer sans censure, sans contrôle, sans limites. D’ailleurs, elle ne comprenait pas très bien l’intérêt soudain des paparazzis pour les soirées caritatives, cette fascination - totalement feinte - qui grandissait en eux au point de vouloir en faire un article. N’avaient-ils pas des sujets plus extravagants à couvrir, des thèmes d’actualité afin d’alimenter les débats qui animaient la scène médiatique ? Pourquoi ne tentaient-ils pas de se faire une place dans un milieu plus honorable que les travers des stars comme la semaine de la mode ou les tours infinies de Wall-Street ? « Je reçois de nombreuses demandes d’associations qui souhaiteraient bénéficier des événements caritatifs organisés par la galerie. Mais il est difficile de toutes les satisfaire. » Progressivement, elle entrevoyait un semblant de réponse, les journaleux n’étaient pas captivés par n’importe quelle célébrité, mais par lui. Ce gala de charité n’était qu’un prétexte qui leur permettraient de se rapprocher au plus près de leur cible. « Je suis obligée de faire un tri pour n’en garder que quelques-unes. Mais pour répondre à ta question, je dirais que oui, j’ai eu le ‘privilège’ de la choisir. » concluait-elle, un rictus avenant au bord des lèvres. Scaphandrière de l’extrême, Freya naviguait au cœur d’un océan rempli de squales à la denture meurtrière. Le moindre faux pas pouvait lui être fatal, tant pour sa carrière que dans sa vie personnelle dont la limite ne tenait qu’à une bordure incroyablement mince ; elle se jetait à la mer telle une sirène usant de l’accent ésotérique de son chant pour se prémunir des vils prédateurs et éviter ainsi une mise à mort certaine. « Je ne suis pas la seule à avoir passé un bon moment l’autre soir. » devina-t-elle. Elle se demandait si leur nuit d’ivresse aurait été différente si elle l’avait passée en compagnie de l’acteur, et non de l’homme. « Ce n’est pas risqué, pour quelqu’un comme toi, d’avoir une aventure avec une inconnue ? » demanda-t-elle en suggérant, plus ou moins explicitement, qu’il prenait des risques inconsidérés. Ses pupilles mêlées aux siennes, Freya contemplait l’attrait qu’il avait pour elle, son sourire affriolant, ses pommettes incandescentes ; même ses paroles transpiraient de concupiscence, elles s’apparentaient à une parade désinvolte dont la suédoise discernait la visée sans la moindre difficulté. « J’aurais pu être comme tous ces vautours qui ne sont venus que pour te soutirer leur dernier scoop. » Lorsqu’elle se rendit compte de la durée de leur échange, Freya fit un pas de plus et glissa sa main dans son dos. Après une brève œillade en direction de la vidéosurveillance, la jeune femme se mura dans un silence religieux, exposant sa dentition parfaite à qui voulait la voir. Elle était belle et sophistiquée sur ses hautes lames d’acier, immortalisée aux côtés du dandy australien qu’incarnait le comédien ; elle se jouait délibérément du gratin de Brisbane, tirant profit de ses prérogatives pour servir ses intérêts. « Cela dit, je serais curieuse de savoir… Qu’aurais-tu fait, si j’avais fait marche arrière ? » Elle ne ressemblait plus à une gamine effrontée et maladroite mais à une femme, ambitieuse et déterminée. Le genre de femmes avec qui il aimait manifestement passer la nuit, oublier les heures, accéder à une autre forme de plaisir. Sa main enserrait son buste et son corps sculpté était fermement appuyé contre le sien. Elle jurait entendre les vrombissements de sa cage thoracique, ressentir le moindre soubresaut de son palpitant alors que le crépitement des flashs les projetait dans un instant suspendu. « Crois-moi, je n’en ai que l’air. » souffla-t-elle, accaparée par les leçons de savoir-être - et surtout paraître - dispensées par Charles depuis l’âge de ses cinq ans. Sous ses cils parfaitement maquillés et papillonnant il y avait un regard de biche auquel elle s’était exercée toute sa vie. Elle regrettait aujourd’hui ces instants volés, ces fragments d’innocence dont elle avait été cruellement privée. « Vouloir faire concurrence au QAGOMA… C’est ambitieux. Combien est-ce que tu possèdes d’œuvres d’art ? » Sans plus tarder, la suédoise se remémora le lieu dans lequel il l’avait emmenée, l’autre soir. Elle le visualisait, lui, murmurer dans le creux de son oreille en se dirigeant vers la porte, lui tendant la main, espérant la conduire dans une chambre spacieuse où ils auraient tout le loisir de succomber l’un à l’autre. En chemin, il avait dénoué sa cravate et retiré sa veste de costume anthracite qu’il avait négligemment abandonnée sur un meuble ; il n’avait même pas pris la peine de se retourner pour vérifier qu’elle était là, il le savait. Même si sa tête lui avait hurlé de ne pas le suivre, ses pulsions lui avait criées l’inverse et comme toutes les autres, Freya avait succombé à une tentation trop forte, à une nuit dans les bras du grand et charismatique Mulligan. Quelques secondes plus tard, ne lui laissant même pas une occasion de reprendre son souffle, il l’avait guidée dans une chambre masculine, un endroit où il n’emmenait probablement que celles pour qui il avait un minimum d’estime et de sentiments. Les autres se contentaient peut-être de chambres d’hôtels cinq étoiles louées à l’heure, de l’espace exigu d’une loge sur le coup de midi, de la banquette arrière en cuir de son véhicule. Quand elle entendit l’animateur de la vente aux enchères faire son entrée, elle se détacha lentement de lui, saisissant avec élégance la nouvelle coupe qu’il lui tendit. « Laisse-moi réfléchir… » Sa petite mine faussement perdue cherchait une locution pour poursuivre ou ne pas poursuivre leur discussion tandis qu’elle remarquait son regard brûlant s’attarder sur ses lèvres carminées. « Qu’un jeune homme ambitieux remporte la pièce maîtresse de la vente aux enchères. »
|
| | | | (#)Mer 9 Fév 2022 - 13:54 | |
| Son regard alternait entre la jeune femme et les paparazzis. Il se parait parfois d’un sourire, d’un certain profil, tout ça pour alimentait les photos, car s’il était là pour sa passion pour l’art, il n’échappait pas à son métier, à celui qui le maintenait au-devant de la scène. Freddy avait fait de sa vie une scène de théâtre et c’était aussi le cas ce soir, alors qu’il se concentrait sur Freya.
Elle lui expliqua qu’elle recevait de nombreuses demandes d’œuvres caritatives et il n’en fut pas surpris. Lorsqu’elle lui demanda si ce n’était pas risqué pour lui d’avoir des aventures avec des inconnues il ne put s’empêcher de rire. Est-ce que ça l’était ? Il n’en savait rien tant son lit n’était jamais vide. Homme et femme se succédaient, tous plus inconnus les uns que les autres car ce n’était pas les sentiments qu’il recherchait mais la passion le temps d’un nuit. « Peut être que ça l’est, mais je crois que j‘en ai rien à faire. » Il sourit malicieux, charmeur. Freddy courait après le désir et le plaisir, il suivait ses envies sans se poser de questions, peu importait les conséquences. Bien sûr qu’elle aurait pu être un vautour ne cherchant que son dernier scoop, et tout ce qu’elle aurait été trouvé aurait été une même nuit passionnelle avec l’acteur, tout simplement parce qu’il n’offrait jamais rien de plus et rien de moins. Que cela finisse dans les journaux ne le dérangeait en rien, personne ne savait qu’il était marié et il avait appris à utiliser les scandales pour renforcer sa notoriété et pour pousser sa carrière vers l’avant. « Si tu l’avais été, quel scoop aurais-tu obtenu ? » se contente—til de demander, comme pour préciser qu’il se protégeait finalement, lui qui s’ouvrait peu.
Bien sûr qu’il aurait été déçu si elle avait fait marche arrière. Mais contrairement à certains hommes que la puissance poussait à vouloir bafouer le consentement des autres, Freddy avait toujours était respectueux du consentement des autres, après tout il y avait bien assez de poissons dans la mer pour satisfaire tout le monde. Mais pour le plaisir du jeu, pour le plaisir de glisser son regard dans le sien, pour le laisser dériver jusqu’à ses lèvres et s’y attarder une seconde de trop avant de sourire, il ajouta « Je t’aurais convaincu qu’une nuit avec moi en aurait valu la peine. » Il avait une pointe d’arrogance, débordant de confiance en lui et pourtant il avait cette manie d’avoir un regard un peu trop profond, un sourire un peu peu plaisant, qui faisait que plus ce qu’il disait était gros, plus cela semblait passer.
Elle comme lui sont prisonniers des apparences ce soir. Elle dans son rôle d’hôtesse du QAGOMA, lui dans son rôle de starlette médiatique venant dépenser son argent pour une belle œuvre. Tout n’était qu’apparence et lui a des allures de prince, avec son costume qui ressemblait à une peinture. Le col de sa chemise, britannique écarté, était parfait pour son visage fin, son nœud papillon une œuvre d’art en lui-même, d’un mauve pigmenté. Ses poignets étaient ornés de boutons de manchette choisis pour leur designs spécifiques et originaux. La coupe de sa chemise était cintrée et lui allait parfaitement, bien que cachée. Son gilet en low-cut croisé était d’un violet plus clair que sa chemise. Sa veste de costume était ornée de motif argenté, le costume entier un mélange d’élégance et d’extravagance, œuvre moderne d’un des derniers couturiers en vogue. Son pantalon tombant parfaitement et ses chaussures originales complètaient le tableau. Freddy jusqu’à ses habits s’était adapté au lieu auquel il était venu, au public à qui il serait confronté.
« Un gentleman ne rèvèle jamais ses secrets. Tu vas devoir y retourner si tu souhaites les compter. » Il provoqua avec un sourire, invitation pas le moins du monde déguisée, se rappelant sans problème de leur dernière nuit, de son corps contre le sien et de la douceur de sa peau.
Ils furent ramenés à la réalité des enchères et lorsqu’elle lui lança un défi il ne put s’empêcher de la regarder avec malice. Alors qu’il faisait dos aux photographes pour que ces derniers n’aient pas vu sur lui, il attrapa sa main et la porta à ses lèvres, il l’effleura avant de susurrer. « Alors que la soirée soit réussie. A toute à l’heure Freya. » Il la quitta le temps d’une partie de la soirée. Le temps d’être l’homme ambitieux qu’elle veut qu’il soit, le temps d’obtenir cette pièce maîtresse et une autre au passage, le temps de dépenser son argent sans compter. Pour une bonne cause ou pour son plaisir personnel ? Il n’en a que faire. Lorsqu’il revient la trouver plusieurs heures plus tard, la soirée se termina et lui avait attrapé les dernières coupes. Il avait discuté avec quelques grands noms, satisfait les journalistes avec quelques réponses et quelques sourires, maintenant vint le temps de retrouver la belle Vrancken qu’il approcha de nouveau en lui tendant une coupe. « Les enchères sont terminées et pourtant je n’ai pas l’impression d’être reparti avec le trésor de la soirée. » Pour le moment pourrait-il ajouter. Il ne le fit pas, mais cela se lit dans le regard qu’il posa sur elle. « La QAGOMA est-t-il satisfait de sa soirée ? » Et elle l’était-elle ? Avait-t-il été assez ambitieux à ses yeux ?
@Freya Vranken
|
| | | ÂGE : 34 ans (15.08.1990) SURNOM : Bel, Bella, la Sorcière (par Maddy), Mab (par Rhett) STATUT : Mère d'une petite Rosalie. Aiden a laissé les addictions gagner et est parti en laissant son cœur en miette derrière. MÉTIER : Mannequin, Chanteuse, Actrice confirmée LOGEMENT : Spring Hill, #516 Water Street, dans une jolie villa à l'abri des regards POSTS : 13601 POINTS : 1280 TW IN RP : Alcoolisme (plus si ancien), anorexie, biphobie / homophobie, famille toxique, grossesse / maternité GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime tout le monde. PETIT PLUS : Allergique aux oranges ≈ Cache sous sa mesquinerie et ses piques une grande sensibilité qu'elle dévoile peu ≈ Accro à la caféine ≈ Donner aux centres aidant les queers, c'est un des trucs les plus importants qu'elle fait de son argent, et la seule chose sur laquelle elle n'appuie pas pour se faire de la bonne publicité CODE COULEUR : Sème du drama en #76448A RPs EN COURS :
Griffiths ∆ I don't know half of you half as well as I should like; and I like less than half of you half as well as you deserve.
Marceline ∆ This is the problem with having a best friend who is also your cousin, and has known you since you were born. She's always trying to stomp on your dreams.
Marcel#12
Lucas ∆ If I was dying on my knees, you would be the one to rescue me, and if you were drowned at sea, I'd give you my lungs so you could breathe
Lucas#5
∆∆∆
Jesse#1 ∆ Russell#1 ∆ Angus#1 ∆ Alma#1 ∆ Aaron#1 RPs EN ATTENTE :
Rory Craine ∆ Gayle Danbury ∆ You ? RPs TERMINÉS :
≈ 2024 Jo#5 ∆ Lucas#3 ∆ Carmine#4 ∆ Wild#1 ∆ Abel#3 ∆ Jo#6 ∆ Marcel#9 ∆ Marcel#10 ∆ Lucas#4 ∆ Marcel#11 ∆ Jo#7 ∆ Jo#8
≈ 2023 Rosalie#2 ∆ Marley#2 ∆ Jiyeon#2 ∆ Isaac#3 ∆ Rhett#7 ∆ Lucas#1 ∆ Marcel#5 ∆ Marley#4 ∆ Rose#3 ∆ Marcel#6 ∆ Mur collaboratif (Sujet commun) ∆ Marley#5 ∆ Jiyeon#3 ∆ Marcel#7 ∆ Meryl#1 ∆ Jo#1 ∆ Abel#1 ∆ Jo#2 ∆ Carmine#3 ∆ Marley#6 ∆ Jo#3 ∆ Abel#2 ∆ Jo#4 ∆ Lucas#2 ∆ Marcel#8
≈ 2022 Rosalie#1 ∆ Penny#3 ∆ James#1 ∆ Maddy#4 ∆ Rhett#3 ∆ Deklan#1 ∆ Hassan#1 ∆ Deborah#1 ∆ Maddy#5 & Sergio#1 ∆ Marcel#2 ∆ Rhett#4 ∆ Andrew#1 ∆ Rose#2 ∆ Maddy#7 & Marcel#3 ∆ Penny#4 ∆ Jordan#2 ∆ Aiden#1 ∆ Carl#1 ∆ Millie#1 ∆ Jiyeon#1 ∆ Aiden#2 ∆ Marley#1 ∆ Maddy#8 ∆ Carmine#1 ∆ Rhett#6
≈ 2021 Jordan#1 ∆ Maddy#1 ∆ Rhett#1 ∆ Rose#1 ∆ Joy#1 ∆ Amaya#1 ∆ Isaac#1 ∆ Rhett#2 ∆ Thanksgiving (Isaac#2, Maddy#2 & Penny#2) ∆ Maxine#1 ∆ Maddy#3 & Marcel#1
≈ 2016 Penny#1
≈ 2015 Rhett#5 ∆ Marley#3
≈ 2008 Niamh#1
≈ 2006 Maddy#9 & Marcel#4
≈ 2004 Maddy#6
≈ UA Joy#2 ∆ NaNoWriMo 2021
- Spoiler:
≈ Abandonnés Inaya ∆ Serena ∆ Andrew ∆ Alyssa & James ∆ Eliana (FB) ∆ Novalee ∆ Maddy & Rosalie ∆ Malik ∆ Wendy ∆ Soraya ∆ Maddy & Marcel ∆ Maddy ∆ Rosalie ∆ Aiden ∆ Rhett ∆ Abel ∆ Aaron
Maddy ∆ Sister. She is your mirror, shining back at you with a world of possibilities. She is your witness, who sees you at your worst and best, and loves you anyway. She is your partner in crime, your midnight companion, someone who knows when you are smiling, even in the dark. She is your teacher, your defense attorney, your personal press agent, even your shrink. Some days, she's the reason you wish you were an only child.
Maden ∆ This ain't for the best ; my reputation's never been worse, so you must like me for me
Carmine ∆ Make it last forever, friendship never ends
Marley ∆ The best way to destroy an enemy is to make him a friend.
Rhebel ∆ Your words up on the wall as you're praying for my fall ; and the laughter in the halls and the names that I've been called ; I stack it in my mind and I'm waiting for the time ; when I show you what it's like to be words spit in a mic
AVATAR : Jennifer Lawrence CRÉDITS : (Avatar by fassylovergallery ; Image signa by ghaniatreides ; Userbars by loonywaltz) DC : Olivia Welch (Emma Stone) ∆ Poppy Leigh (Emma Myers) PSEUDO : Lucy INSCRIT LE : 13/10/2021 | (#)Dim 20 Fév 2022 - 1:00 | |
|
I'm running through the world like a running back ; Scarface, world's mine, running back ; 30, 000 people in here know me? 80, 000 people in London, Wembley ; 90, 000 people in Morocco ∆ Pitbull, Don't stop the party
Mabel ne savait pas vraiment pourquoi elle avait été invitée à cette soirée caritative au QAGOMA. Elle avait de l'argent, mais elle n'était pas connue pour son amour de l'art, ni pour sa générosité. Et si elle donnait volontiers aux refuges queers de Brisbane et des environs, elle faisait en sorte que ce soit de façon anonymisée. Une méthode loin d'être parfaite, puisque Amaya avait fini par le savoir sans que Mabel ne lui en parle - il allait d'ailleurs falloir qu'elle prenne le temps d'en parler au responsable de l'association, parce que si Amaya était une amie et ne dirait rien, ce n'était pas forcément le cas des autres bénévoles.
Toujours était-il que Mabel se retrouvait au musée d'art moderne de la ville, à refuser les coupes de champagne, enceinte et donc interdite d'alcool. Elle devrait pourtant en boire, pour supporter une soirée à parler de tableaux et de sculpture. Elle aurait sans doute dû insister pour que son mari y aille, mais il avait des obligations familiales, et elle se retrouvait seule, dans un endroit où elle se sentait singulièrement de trop. Mais la soirée était pour une association s'occupant d'enfants, et ses hormones de grossesse n'avaient pas résisté bien longtemps. Même si elle était prête à bipper son mari à tout moment pour qu'il la rappelle et la sorte de là si quelque chose se passait mal.
« Non, vraiment, je ne veux pas de champagne » refusa-t-elle pour ce qui lui semblait être la dixième fois.
Elle en était à six mois de grossesse, et elle ne comprenait pas que les serveurs passent à côté de son ventre proéminent. Il était pourtant compliqué à ignorer, surtout que n'ayant pas de robes pour l'occasion, elle se retrouvait engoncée dans l'une de ses robes d'avant grossesse, qui était certes faite pour être évasée de base mais se retrouvait là incapable de cacher l'arrondi de son ventre.
Malheureusement, elle était arrivée en retard, elle qui considérait que vingt minutes après l'heure indiquée, c'était déjà être en avance. Son sens du fashionably late tapait sur les nerfs de ses proches, mais elle était incapable d'être à l'heure, et ne faisait d'efforts que quand ça lui importait réellement.
Pour ce soir, ça signifiait aussi qu'elle se retrouvait au fond lors des enchères, à portée des serveurs. Surtout qu'elle n'avait rien à boire, puisqu'elle n'avait pas eu l'occasion de pouvoir prendre un verre d'eau avant la présentation des œuvres d'art à vendre. Et si elle se retrouvait avec une coupe de champagne dans la main, même par politesse et pour arrêter d'être importunée, elle imaginait aisément la réaction des tabloïds, et elle avait honnêtement d'autres choses à faire que de gérer ça - comme de terminer la chambre de bébé et trouver comment dormir confortablement maintenant qu'elle ne pouvait plus s'allonger sur le ventre, en étoile dans le lit.
Heureusement, elle était arrivée assez en retard pour que les enchères se passent rapidement - elle se contenta de lever la main quelques fois pour faire semblant d'être un peu intéressée, tout en se disant qu'elle signerait juste un gros chèque à l'association sans avoir à ajouter à sa décoration un objet du QAGOMA qui ne serait pas à son goût. Elle allait se relever et s'enfuir quand elle aperçut Freddy Mulligan. Et devant lui, une jeune femme qui ne semblait pas spécialement ravie d'être face à lui - quelque chose d'assez étonnant, puisque la plupart des femmes auraient eu beaucoup à donner pour se retrouver à cette place, sous le charmant bagout de l'acteur.
« Je ne pensais pas que les soirées du QAGOMA permettait aussi des rencontres plus... Aventureuses » observa-t-elle tout en se mettant à hauteur des deux jeunes gens. « Tout va bien mademoiselle ? »
Elle voulait juste être certaine que l'employée du musée n'était pas trop importunée par un acteur trop arrogant et persuadé qu'il pouvait tout avoir d'un claquement de doigts. Si la jeune femme était consentante, pas de soucis, mais si elle voulait une porte de sortie, Mabel lui en offrait une avec plaisir.
©️crack in time |
| | | | (#)Dim 20 Fév 2022 - 18:14 | |
| TASTE LIKE A KEG PARTY I knew it was wrong but I palmed it. I saved it, I waited, I called it – ft. @Freddy Mulligan | |
« Je ne sais pas. » Elle esquissa un de ses fameux sourires où seuls ses yeux semblaient rire. C’était une question qu’elle ne s’était pas posée, peinant à se saisir des ficelles et du fonctionnement d'un monde qu'elle estimait ne pas être le sien. La presse people l'avait toujours mise mal à l'aise, chaque article semblant être la manière la plus primitive – et expéditive – d’anéantir la vie privée des célébrités. Sur l’échiquier de la renommée, où tous les coups étaient permis, son frère avait vacillé plus d’une fois entre raison et exaltation, triomphe et défaite cuisante. Sombrant surtout dans l’échec. Parce qu’il était trop orgueilleux pour se fixer des limites ; s’évertuant à vouloir entrer dans un moule où il n’avait pas sa place, en vain. Tous les prétextes étaient bons pour être baigné de lumière, aussi triviale et néfaste soit-elle. Plus d’une fois, Loig avait contraint Charles à faire les cent pas, l’acculant délibérément, l’obligeant avec une vanité mal contenue à agir pour préserver l’honneur des Vranken. « Quel secret une star de cinéma voudrait-elle garder pour elle ? » Avec retenue, Freya considéra les traits réguliers de son visage, ses prunelles célestes et la ligne puissante de sa mâchoire ; elle ignorait tout de ce qu’il dissimulait mais se prenait au jeu avec envie et intérêt. Elle n’était pas du genre à baisser les bras à la première difficulté, à renoncer pour une question de facilité. Elle préférait amplement se perdre dans les méandres d’énigmes composites, épineuses et impossibles à délier pour la plupart des gens.
« Tu pourrais être marié ou père de famille, par exemple. » supposa-t-elle en plongeant son regard dans le sien. Elle ne cilla pas, comme si elle était sur le point de découvrir quelque chose. C’était singulier, insolite l’habileté dont elle faisait preuve pour cerner l’individualité et l’histoire de ceux qu’elle ne connaissait pas. La vie était faite de coups de chance. Certains en avaient dès leur naissance, d’autres bien des années plus tard. Certains par hasard, par pure coïncidence ; d’autres parce qu’ils le méritaient vraiment. Freya était dotée d’une intuition particulière, presque hors norme ; un savoir-faire dont elle n’avait même pas conscience. Elle avait une aptitude naturelle à mettre le doigt sur des vérités cachées, fâcheuses et déplaisantes ou tout simplement captivantes. Elle venait de citer la première chose qui lui était passé par la tête, sans savoir – une fois encore – à quel point elle était dans le vrai. C’était son quotidien ; il y avait toujours une sorte de justesse, de finesse dans les paroles de la suédoise. Elle savait ce qu'elle disait, pourquoi, et ne mâchait pas ses mots pour se faire comprendre. Là où certains voyaient de l'impassibilité et de la froideur, d'autres voyaient une honnêteté et une authenticité qui l'avaient toujours définie. Ses prunelles brillaient comme de la lave en fusion. Freddy était grand, élancé, bien bâti ; mais de ce qu’elle déchiffrait, diablement frivole. Cela ne correspondait en rien à l’idée qu’elle se faisait d’une vie maritale et bien rangée. Elle eut le sentiment qu’il souriait, du bout des lèvres. « Comme tu pourrais souffrir d’une maladie incurable ou avoir l’esprit aussi détraqué qu’un psychopathe. Je n’en ai aucune idée, Freddy, je ne suis pas bonne au jeu des devinettes. »
Ses lèvres effleurant la coupe de millésimé, elle réalisa à quel point le destin s’amusait de ce face à face. Le grand Freddy Mulligan traquait sa proie, petite perdrix des neiges ; l’élocution dégueulant d’aplomb et de suffisance. Les yeux posés sur sa bouche, il insufflait ses idées lubriques dans son esprit ; à la manière d’une araignée tissant sa toile. Les mots qui s’échappaient de sa gorge, subtiles, expansifs, semblaient cependant provenir d’un endroit bien plus bas de son anatomie. « Tu es toujours si sûr de toi ? » demanda-t-elle en baissant les yeux sur ses boutons de manchette. D’une forme alphabétique, ils défiaient tous les us et coutumes de la mode, chatoyant sous les lumières artificielles du QAGOMA. Il lui semblait les avoir déjà vus dans l’une des dernières éditions de ‘Versace Magazine’, immortalisés par l’objectif macro de Mert Alas et Marcus Piggot, dont l’esthétique abondant de couleurs saturées et d’hyperréalisme était admirée. Deux photographes de renoms dont elle ne connaîtrait ni le talent, ni l’existence, si elle n’avait pas assisté à la Fashion Week de New York, en Septembre 2018, en compagnie de Zoya Lewis. « Versace ? » l’interrogea-t-elle en désignant les accessoires d’un signe de tête. Leurs reflets dorés scintillaient dans les pupilles de la suédoise qui, retranchée dans un mutisme, contemplait la finesse des détails. Des feuilles d’or remontaient les longues branches du ‘V’, ondulant, serpentant graduellement jusqu’au sommet.
L’intérêt qu’il portait à son allure était – de toute évidence – semblable à celle qu’il accordait aux œuvres d’art de sa villa. La brune en gardait de multiples souvenirs, vierges, immaculés de toute trace d’ivresse malgré les quantités qui avaient coulé dans ses veines, jusqu’au lever de l’astre solaire. « Les règles, Freddy. C’était la seule et unique fois, tu le sais. » répliqua-t-elle, le corps nu du comédien imprimé sur sa rétine. Qu’avait-il compris, ou mal compris, pour insister de la sorte ? N’était-elle qu’un simple trophée ou se muait-elle en obsession tenace ? Derrière eux, les exclamations des premiers acheteurs s’élevaient jusqu’aux plafonniers de la galerie. La vente aux enchères débutait, victime d’un succès attendu et mérité. « On ne peut mieux. » répondit-elle en pivotant vers la blonde qui venait de les rejoindre. Elle marqua un temps d’arrêt, scrutant avec prévenance la longue et gigantesque salle, repérant, à l’aide ses pupilles félines l’équipe de serveurs déployée pour l’occasion. D’un geste vif, la suédoise héla un rouquin efficient – du moins, c’était l’impression qu’il lui donnait – marquant son mécontentement par l’index qu’elle agitait vers le ciel. « Reste attentif, Max. » le sermonnait-elle en troquant la coupe de la jeune femme contre un verre de boisson soft. « Le ‘blush me up’ sera plus adapté. Quelques centilitres de jus de framboise, de litchi et un soupçon d’eau rose. » précisa-t-elle en fixant son ventre naissant.
À la fin de la soirée, Freya se sentait éreintée. Elle avait été la parfaite hôtesse que Simon Elliot voulait qu’elle soit, brillant devant les flashs des journalistes, vendant – à merveille – chacune des œuvres qui devaient l’être. Elle ne rêvait plus que de passer la porte de son loft pour se défaire de cette fichue robe rouge qui opprimait bien trop sa taille de guêpe. « Tu es du genre coriace. » souffla-t-elle, en attrapant la coupe que Freddy lui tendait. La façon dont il tournait ses questions éclaira rapidement ses suppositions ; il n’avait pas l’intention de lâcher l’affaire. Ses yeux étaient comme deux perles de quartz sous les rayons factices du QAGOMA. « Cette fois, tu dois me promettre que ce sera la dernière. »
|
| | | | | | | | taste like a keg party (freddy) |
|
| |