The one that comes back to the one she threw away.
La voiture de Carlisle disparaît lentement à travers le parking souterrain de l'immeuble de l'héritière Farrell, parvenant à s'extirper de cet endroit, la laissant désormais seule ici. Son cœur tambourine, Mina se sent triste. Alors que sa peau, ambrée par le soleil des Seychelles, sent encore l'odeur d'iode et de vanille, son cœur vient de s'extirper d'ici. Ils lui manquent déjà, l'homme de sa vie, et surtout, l'amour de leur vie. Le manque d'eux la surprend, grandissant en elle depuis la veille, angoissant déjà à l'idée de se retrouver sans eux après autant de temps passé ensemble là-bas. Mais c'est ainsi, Carlisle a raison, ils doivent prendre leur temps pour se retrouver et faire en sorte que leur famille soit solide. Parce que le monde extérieur est déjà tellement violent contre eux, qu'ils doivent se préparer à l'affronter, ensemble. Sa main saisi la poignée de sa valise, alors qu'elle se dirige vers les ascenseurs. De là, elle rejoint son étage, silencieuse. Elle n'a toujours pas rallumé son portable, depuis son départ, il y a des jours entiers de cela. Mais elle n'y pense pas, au contraire, elle repousse ce moment. Alors c'est en silence qu'elle reste devant sa porte, le nez plongé dans son sac pour retrouver ses clefs. Fatiguée par son voyage, par ses émotions, Mina ne se rend pas compte si quelque chose a été forcé, ou si quelque chose n'est pas comme d'habitude. Parce que dans son esprit, tout ce qu'elle voit, c'est l'absence de Carlisle et de leur fille. Son loft est grand, spacieux, silencieux, froid et sombre. Mina allume les lumières, se rendant compte qu'une des lumières, celles au dessus de son salon plus exactement, a pété durant son absence. Elle pose sa valise là, elle retire ses chaussures, elle soupire, elle ferme sa porte. Le bruit n'est pas comme d'habitude, mais elle ne réagit pas. Elle se sent seule, elle ne se sent pas à l'aise, elle n'a pas envie d'être là. Elle aurait préféré être chez Carlisle, s'endormir à ses côtés, comme ils le faisaient là-bas. La jeune femme passe par sa cuisine, située sur sa droite, totalement ouverte sur le reste de l'appartement. Elle ouvre son frigo, prend une bouteille d'eau, en boit un peu, avant d'entendre un bruit suspect. Un bruit sourd, lourd, provenant de sa chambre, à l'étage. Le cœur de Mina s'emballe, elle reste là, à ne rien dire, à ne rien faire, se demandant la provenance de ce bruit. Intriguée, elle décide de grimper les marches menant à sa mezzanine, ouverte sur le reste de son appartement. Une fois en haut, elle n'allume la lumière qu'après avoir vu que la porte de son dressing était ouverte. Sur le sol, dans l'entrebaillement de la porte, elle voit quelque chose au sol, alors elle fronce les sourcils, à dix mille lieux d'imaginer ce qui suivrait. Ouvrant la porte, observant le sol de son dressing, Mina est pétrifiée. Gisant sur le sol, des sous-vêtements à elle, ainsi que des vêtements. Tout de suite, son état d'esprit change. De jeune femme triste qui rentre de vacances, elle devient une jeune femme qui comprend que quelqu'un est entré ici. Elle n'a jamais laissé cela sur le sol avant de partir et la seule personne qui aurait pu entrer n'a pas à toucher à ses vêtements. Quelque chose ne va pas, ses yeux glissent sur les tiroirs ouverts, sur les cintres défaits, sur cet atmosphère dans cette pièce, lourde et pesante. Instantanément, elle se sent en danger. Elle ne se sent plus du tout en sécurité. Par reflexe, elle cherche son portable dans ses poches, un vieux réflexe qui semble revenir assez rapidement. Mais son portable, elle ne sait même pas où il est ! Elle est perdue, désorientée dans son propre appartement. Et si la personne est encore là ? Et si elle est en danger ? Et s'il l'observe là, maintenant ? Elle ne voit même pas la baie vitrée du salon, entrouverte, laissant l'opportunité à quiconque de passer par la terrasse, afin de rejoindre le toit. Mina sort de sa mezzanine effrayée, ne sachant pas vraiment quoi faire. Appeler Carlisle ? C'est ce à quoi elle pense tout de suite, il ne doit pas être loin, il viendrait la chercher tout de suite. Mais il était avec Maya, leur fille, et quel genre de mère demanderait au père de sa fille, de venir dans un endroit aussi insécure qu'ici ? Non, elle ne pouvait pas les impliquer dans cette histoire. Alors qu'elle cherchait dans son sac, effrénée, son portable, elle ne se rendit pas compte que son cœur tambourinait si fort, qu'il résonnait dans ses tempes. Elle n'entendait plus rien, elle ne voyait plus rien. Elle vidait son sac sur le sol de l'entrée de son appartement, cherchant à sortir d'ici par la même occasion, avant qu'elle ne trouve enfin son portable. Elle le ralluma non sans mal, tandis que ses pieds nus foulaient le sol de son couloir, elle toqua à la porte de son amie Inaya, qui n'était apparemment pas là. Les notifications, de ces dix jours d'absence totale, lui rendirent l'accès à son téléphone, impossible.
« Putain » cria t-elle alors, relevant sans arrêt les yeux vers la porte de son appartement, ouverte. Ses main tremblaient, alors que ses yeux se baignaient déjà de larmes de terreur. De peur de mourir là, ici, maintenant, après tout ça. Elle venait juste de retrouver Carlisle, ils venaient juste de se retrouver, ils ne pouvaient pas déjà être séparés. Elle ne voulait pas mourir comme ça, par un cinglé, par un fou, comme une femme victime de sa chair, de sa beauté, de sa voix. Mina ne pouvait pas appeler la police, sans que la presse ne soit prévenue aussi et il était hors de question que ce soir, elle ait à régler tout cela sur les réseaux. Non. Le nom d'Elie Castle passa devant ses yeux, et en quelques mouvements de ses doigts sur l'écran, l'appel fut lancé. Elle avait déjà oublié leur dispute. Elle était en danger, maintenant, et il n'y avait plus aucun égo capable de surmonter cela.
« Allô ? » lança t-elle plusieurs fois, appeurée. Ses yeux fixaient sa porte, son cœur tremblant dans sa poitrine.
« Il y a quelqu'un... » mais sa voix déraillait, ses sanglots camouflaient son discours.
« Venez m'aider je vous en supplie » demanda t-elle en s'effondrant littéralement sur place, totalement rongée par l'idée fulgurante qu'elle allait mourir ce soir. Il lui répondit, mais elle entendait mal, elle essayait de comprendre leur conversation, mais sous les effets de l'adrénaline, de la fatigue, de la peur et de l'urgence, Mina ne comprenait plus rien. Totalement à l'ouest.
« J'habite au... » était-elle certaine de vouloir donner son adresse comme ça ? Au téléphone ?
« J'habite au 113 Edward Street, Spring Hill » alors que ses doigts appuyaient sur les boutons de l'ascenseur pour le rappeler d'urgence.
« Je suis dans un immeuble... » elle essayait de se calmer, tandis qu'elle se jeta presque dans l'ascenseur, essoufflée
« je... » elle se mit à pleurer
« je ne sais pas où me cacher » confia t-elle, totalement au prise de ses angoisses.
« Je ne veux pas mourir » avoua t-elle alors, en larmes, tandis qu'elle glissait le long de la paroi de l'ascenseur. Sa voix était faible, tellement certaine qu'il s'agissait de sa dernière heure, elle confiait ses dernières paroles à un total étranger, à quelqu'un qu'elle n'aimait pas en plus. Mais là, elle pensait encore parler à la dernière personne de sa vie, pensant que quelqu'un allait lui sauter dessus dès sa sortie de l'ascenseur. A aucun moment, Mina se dit que l'intrusion avait peut-être eut lieu les premiers jours de son départ ?
« Ne raccrochez pas s'il vous plait » demanda t-elle comme l'enfant terrorisée qu'elle était.
@Elie Castle CODAGE PAR AMATIS