A défaut d’être venue accompagnée, Charlie n’a eu aucun mal à devenir amie avec à peu près toutes les personnes rencontrées, et ne parlons même pas de ceux avec qui elle a partagé sa table. Si son attention est bien souvent tournée vers les jumeaux, cela ne l’empêche pour autant pas de profiter pleinement de la soirée et de jeter des coups d’oeils attendris aux mariés, sur qui tous les projecteurs sont braqués. La soirée est magnifique et ils le sont bien plus encore, elle est sincèrement heureuse qu’ils se soient trouvés et soient heureux, ensemble. Megan semble déjà faire partie de la famille, elle a su prouver sa valeur. Elle est absolument parfaite pour Damon, elle a la douceur dont il a besoin et la fougue qui lui est nécessaire ; et nul besoin de préciser que leurs enfants seront magnifiques. Rêveuse, elle les observe faire leur première danse avec tout autant d’attention qu’elle a pris soin d’écouter leur premier discours, sa tête reposée contre le dossier du siège et ses cheveux dans le vide. Un sourire semble imprimé sur son visage et elle est bien incapable de s’en défaire, cette soirée lui permettant de s’échapper aisément de son quotidien et de ne surtout pas avoir à y penser. C’est leur soirée, leur mariage et leur bonheur qui les éclabousse tous. Tant mieux.

Damon venant la prendre par la main a tout d’une scène de film tant elle s’y attendait aussi peu qu’elle l’avait vu venir. Les jumeaux aux bons soins d’une jeune femme totalement amoureuse de leurs joues rondes, elle leur jette un dernier regard avant de se relever, sans poser la moindre question. « Viens Charles, je te paie une clope. » Je te paie une clope est sans doute devenu le mot-clé entre eux, celui qui dit ‘faut qu’on parle’ et contre lequel elle n’a pas la force de lutter, pas même ce soir. Elle se laisse guider à travers la foule, sourit tendrement en direction de la jeune mariée pour finalement mieux profiter de l’arrivée soudaine de l’air frais de l’extérieur. “Hey, attends.” Avant qu’il sorte le paquet de cigarettes, avant qu’il la regarde de ses grands yeux inquiets et avant que, pire encore, il n’y ajoute des mots. Du bout de l’index, elle vient glisser sous ses yeux pour en chasser la moindre trace de larme menaçant de couler. Ce soir, au moins, elle n’a même plus à se mettre sur la pointe des pieds pour venir l’embrasser, ses talons ayant tout à y voir alors qu’elle dépose tendrement ses lèvres contre sa joue, sincèrement fière de lui. “Félicitations. Vous êtes magnifiques.” Son sourire témoigne de sa sincérité alors qu’elle replonge ses yeux dans les siens, ayant du mal à se rendre compte qu’il est désormais un homme marié, lui aussi. Ses mains viennent attraper la sienne pour observer l’anneau et s’assurer que tout ceci est bien réel. Après tout, il mérite chaque once de bonheur que la vie daigne lui offrir. “Elle en a de la chance, cette Megan.” Il ressemble en tous points au parfait mari, ce Damon.

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(mariage cosigan)

@charlie ivywreath

***

Trouver Charlie dans la foule ne fut pas une mince affaire - il y avait vraiment beaucoup de personnes présentes ce soir, Damon s’était déjà fait la réflexion mais à être au contact de tous d’un coup de la sorte lui faisait voir la réalité des choses d’une autre façon -, mais ses pas finirent par le mener jusque son amie. A sa hauteur, il ne vint pas vraiment lui laisser le choix que de l’accompagner, attrapant sa main pour l’entrainer à sa suite. Elle pourrait râler plus tard, lorsqu’ils seraient à l’abris des regards et surtout dans un endroit où ils pourraient discuter plus facilement; la musique continuait de tourner dans le fond de la salle de réception et ce n’était pas le plus simple pour avoir une discussion en cet instant. Ce qui sembla être l’instant d’après, ils se trouvaient déjà dehors. D’autres convives semblaient avoir choisi le même moment pour venir s’adonner à une activité similaire à la leur, et après quelques mots échangés par politesse avec ces derniers, Damon décida de venir continuer un peu son chemin pour se trouver un endroit un brin plus reculé. Il ne désirait pas se mêler aux autres, mais bien simplement profiter d’une cigarette - ou deux - en compagnie de son amie.

« Hey, attends. » Il venait à peine d’effectuer ses derniers pas, n’avait même pas eu le temps de sortir son paquet de cigarettes, que Charlie venait déjà prendre la parole. Un instant, il vint froncer ses sourcils en tournant son regard vers la demoiselle. « Oui ? » Qu’avait-elle en tête ? Il n’était pas idiot et savait d’avance qu’elle connaissait sur quel chemin s’en allait au moins une partie de cette conversation. Il ne savait juste pas si elle désirait venir esquiver complètement le moment ou si elle le repoussait un instant supplémentaire. Les deux options étaient envisageables, et il ne viendrait la blâmer en aucun cas pour l’une d’elle. Les azurs de l’italien vinrent chercher sur les traits du visage de la jeune femme le moindre indice, alors que cette dernière semblait venir essayer des larmes sous ses yeux - des imaginaires, ou bien moins qu’il aurait pensé que ça puisse l’être. De paire avec, elle déposa un baiser sur sa joue - et Damon ne vint pas se faire prier pour l’enlacer un instant supplémentaire, pour la serrer dans ses bras dans un élan naturel. « Félicitations. Vous êtes magnifiques. » Le sourire qu’il vint décrocher sur ses lèvres avait tout de semblable à celui de la blonde, et dans un autre monde il aurait reconnu qu’ils avaient tous les deux l’air ridicules à venir être niais de la sorte. Mais ce soir, ils en avaient le droit: il s’agissait de son mariage, après tout. « Merci, Charlie. » Il n’avait besoin d’ajouter mot à cela. Son merci était autant valable pour ses paroles que pour la présence même de la jeune femme au sein de convives ce soir; alors qu’elle aurait pu finalement faire demi-tour pour rentrer et pour ne pas s’embarrasser à venir à la célébration avec enfants mais seule, elle avait tenu parole et cela emplissait le coeur de Damon de joie. « Elle en a de la chance, cette Megan. » La main de Damon vint être passée au peigne fin par le regard d’inspectrice de Charlie, et ce geste vint arracher un petit rire au blond. « Promis, elle est réelle. » La bague - à défaut que leur mariage le soit réellement. Les papiers étaient vrais, mais les voeux échangés étaient là la meilleure pièce de théâtre de la décennie. « J’ai de la chance aussi, tu sais. » D’avoir Megan à ses côtés, d’être tombé sur quelqu’un d’autant dévouée à venir faire en sorte que cette union fonctionne. L’ancienne Monroe devenue Williams au cours de la journée aurait pu ne pas vouloir jouer le jeu comme ils le faisaient désormais, et les choses auraient pu prendre un tournant bien différent. A défaut d’y trouver l’amour, ils avaient trouvé à travers ce mariage compagnon d’arme.

« Ca a été avec les enfants, la cérémonie était pas trop longue ? » Car il savait à quel point cela pouvait quelque peu compliqué avec des enfants en bas-âges lors d’événements de cette envergure. Ces petits êtres ne comprenaient pas encore parfaitement le concept d’attention, de concentration et de silence - et un mariage n’était qu’un enchainement de ces moments là. A ce moment là, comme prévu, Damon vint tirer deux cigarettes de son paquet, dont l’une vint atterrir directement entre les doigts de la blonde. « Tu as pu trouver du monde pour te filer un coup de main à ta table ? » La question n’était pas directe mais Charlie comprendrait parfaitement là où il voulait en venir. Rien que le fait qu’elle soit venue avec lui dehors sans emmener avec elles les jumeaux voulait dire qu’elle avait lié une quelconque relation, au moins pour la soirée, avec d’autres personnes présentes ce soir. A défaut que ce ne soit Léo remplissant ce rôle, car ce dernier semblait aux abonnés absents - ce que Damon trouvait gonflé de sa part; il était parfaitement au courant que les choses n’étaient pas des plus roses entre Charlie et lui, et que Auden figure parmi les invités du jour ne vienne aider en rien. Cependant, ce dernier n’avait daigné répondre présent pour la mariage de son propre fils, et Léo était avant tout et surtout invité en tant qu’ami de Damon et rien d’autre. Charlie, elle, malgré tout était venue.

Après ce soir, tout sera différent. Damon sera un homme marié, et quand bien même il partagera officiellement sa vie avec une jeune femme parfaite, Charlie craint de ne plus pouvoir le prendre dans ses bras comme ils se le permettent encore en cet instant. Ce n’est pas ce qu’ils seront supposés faire, ce n’est pas ce que font des mariés et encore moins des adultes. Pourtant, il représente bien trop à ses yeux pour qu’elle puisse se contenter de sourires et de mots doux en sa direction (quoique ça non plus, elle n’en aura sûrement plus le droit). Du bout du doigt, elle retire quelques saletés sous ses yeux, se cherchant sans doute une excuse bien plus que cherchant à l’aider. Elle gagne du temps, aussi, sans aucun doute, ne voulant pas réellement aborder le sujet de Léo, lequel brûle sans doute déjà les lèvres de l’italien. « Merci, Charlie. » Elle n’y est pour rien, il n’a pas à la remercier. Ils sont beaux, c’est un fait, et leur mariage représente à ses yeux tout autant de perfection. Il est un bon garçon, un homme doux comme il en existe peu et la blonde est rassurée qu’il ait su trouver une femme en Megan et lui partager son amour. Ils sont complémentaires, c’est sans doute le plus important.

Ses yeux dérivent un temps sur ses doigts pour mieux scruter son alliance, toujours aussi émue. Elle brille de l’éclat de la nouveauté, elle est absolument parfaite et rien ne l’a encore altéré, pas même le temps. Tout ce qu’elle peut lui souhaiter, c’est que rien ne change, sur ce sujet au moins. « Promis, elle est réelle. » Charlie n’en doute pas un seul instant et une telle hypothèse ne lui serait pas non plus venu à l’esprit, tant et si bien qu’elle passe rapidement sur les mots de son ami. « J’ai de la chance aussi, tu sais. » - “Je le sais bien.” Sa femme est une bonne personne, elle aussi, et une amie comme il en existe peu. Elle ne peut pas se vanter de la connaître depuis bien longtemps mais Charlie a au moins l’audace de croire qu’elles ont désormais tout le temps du monde pour apprendre à se connaître plus en détails - et lui demander si elle fait des photos autres que l’un ou l’autre des Ivywreath embrassant une tierce personne, par exemple.

« Ça a été avec les enfants, la cérémonie était pas trop longue ? » La blonde relève ses yeux sur son visage pour finalement mieux venir attraper la cigarette entre ses doigts. Les jumeaux n’ont jamais réellement été un sujet de discussion entre eux, si bien qu’elle est prise de court par une question qui n’a pourtant rien d’envahissante ni même de mal intentionnée. “Je crois qu’ils aiment bien les mariages, ils ont été sages comme des images.” A regarder les mariés de leurs grands yeux curieux, à tenter d’attraper du bout de leurs mains potelées tout ce qui pouvait être brillant ou ne serait-ce que intéressant selon eux. En vain, la plupart du temps, sauf lorsqu’il a été temps pour Charlie de leur faire goûter quelques bouts de fruits proposés lors du repas, sans doute à leur plus grande désillusion. « Tu as pu trouver du monde pour te filer un coup de main à ta table ? » Quelqu’un d’autre que son mari adultère, ce sont bien les mots qui auraient fini de préciser la question, n’est-ce pas ? “Ils ont dit ‘ba ba ba’ et ça a suffit à charmer tout le monde. Ils sont sous bonne garde.” Shiloh, c’est ça ? Oh, peu importe le prénom de celle qui les garde, Charlie sait très bien qu’en tant que proche des mariés, elle peut lui faire entièrement confiance. De toute façon, elle n’est pas bien loin et, au fond, Damon ne cherche pas à obtenir tous les détails de sa vie. Il se montre simplement poli, le blond. “Je pensais qu’il viendrait, je suis désolée pour ça.” Peu importe les raisons exactes ayant mené son mari à ne pas faire ne serait-ce l’effort de montrer sa tête ce soir. “Ça ne veut pas dire qu’il n’est pas heureux pour vous, il est juste… Léo.” Et fut un temps, juste Léo lui suffisait pour être éperdument amoureuse. Aujourd’hui, elle se contente de sauver son image ou tout du moins ce qui peut encore l’être.

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@charlie ivywreath

***

Elle vint examiner la bague qui ornait l’annulaire gauche de Damon sous toutes ses coutures, et bien sur que cela vint étirer un sourire amusé sur le visage de l’italien. Il ne put s’empêcher, de façon à la taquiner, de lui faire remarquer que la bague était bien réelle - même si ce qu’elle venait représenter était bien toute autre chose, l’anneau était ce qu’il y avait de plus authentique. Tout autant que l’était, en réalité, la chance de Damon. « Je le sais bien. » Il étai chanceux, il aurait pu tomber sur quelqu’un de difforme ou de retardé, et Megan ne venait remplir aucune de ces deux cases. Elle était gentille et mettait tous les efforts nécessaires afin que leur arrangement fonctionne pour le mieux. Elle était attentionnée et prenait en compte, elle, l’avis de Damon: ces personnes là venaient à se faire de plus en plus rares, ces derniers temps.

Ce n’était en rien pour discuter des qualités de sa nouvellement femme que Damon avait cependant pris à part la jeune femme, mais bien pour pointer du doigt l’éléphant au milieu de la pièce. Il vint y mettre un peu de subtilité, et une porte de sortie également au cas où Charlie ne veuille pas s’étendre un seul instant sur le sujet. « Je crois qu’ils aiment bien les mariages, ils ont été sages comme des images. » Et si cela n’avait pas été le cas, il était sur qu’au moins trois de ses tantes éloignées auraient été capables de venir lâcher des commentaires on ne pouvait moins subtiles, et de façon à ce que le jeune homme les entende de façon claire - et tout ça en italien, bien sur, pour ne pas que les personnes concernées puissent venir comprendre de quoi elles parlaient avec leurs grands sourires de façade. « Ils doivent tenir de leur père pour agir comme ça alors. » Damon ne connaissait pas ce dernier - il avait rencontré Charlie alors qu’il n’était plus dans le décor -, mais il ne pouvait pas laisser filer une occasion de la sorte de venir taquiner la jeune femme. Toutes les occasions étaient bonnes, qu’importe les circonstances. « Ils ont dit ‘ba ba ba’ et ça a suffit à charmer tout le monde. Ils sont sous bonne garde. » La magie d’être un enfant en bas âge était de réussir à mettre tout le monde à vos pieds sans qu’on puisse comprendre un mot prononcé par ce dernier. La salle de réception n’était pas peuplée uniquement de personnes avec de mauvaises intentions, si bien que Damon était réellement content que Charlie ait pu profiter de la journée jusque maintenant en pouvant compter sur d’autres personnes - à défaut de pouvoir compter sur son mari, si Damon en croyait les observations dont il avait fait preuve.

« Je pensais qu’il viendrait, je suis désolée pour ça. » Le jeune homme vint se résigner à afficher une petite moue, toute autant déçue que désolée pour Charlie. « Ça ne veut pas dire qu’il n’est pas heureux pour vous, il est juste… Léo. » Venant tirer une bouffée de fumée blanche sur sa cigarette, Damon vint garder le silence de son côté un instant supplémentaire. « Il aurait au moins pu faire l’effort. » Ces paroles là n’existaient en rien pour blâmer la blonde, loin de là; elles n’étaient qu’une simple constatation. Léo aurait pu faire l’effort au moins de pointer le bout de son nez un instant ou deux pendant la cérémonie, quitte à déserter une fois cette dernière terminée. « Il est même pas là de toutes façons. » Il ne faisait plus ici référence à Léo mais bien à Auden. Ce dernier n’avait pas fait l’effort non plus de venir au mariage de son propre fils, et si Damon saurait pardonner au Ivywreath d’avoir brillé par son absence - il était désormais déçu également de ne pas l’avoir vu débarquer avec une robe désignée à faire faire un nouvel infarctus à Saül -, il ne savait pas s’il serait apte à agir de la même façon face à son père. Ce dernier n’était en rien partisan de ce mariage, mais Damon ne l’était pas plus et pourtant il était bien présent aujourd’hui. « Tu as au moins ça de ton côté pour passer une bonne soirée. » Le petit sourire qu’il vint désormais étirer était résigné, alors qu’il écrasait la fin de sa cigarette dans le cendrier.

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Mariage de Megan Monroe & @Damon Williams

« On aura les photos et vidéos pour nous remémorer tout ça. » Il y en aura même des tas et rien que d’y penser me fait tourner la tête. Je suis bien plus à l’aise derrière l’objectif que devant, cela va sans dire, même si je peux au moins me rassurer en me disant que je suis aussi magnifique dans cette robe que je l’étais dans la précédente et que mon équipe de préparation n’a rien laissé au hasard en termes de maquillage et de coiffure. Les photos seront sublimes, elles seront sans nul doute entreposées dans un album et je me pose sincèrement la question suivante : que ressentirons nous quand nous l’ouvrirons ? De la nostalgie ? De l’amertume ? Dans un an, dans cinq et dans dix, à quoi ressembleront nos vies ? Un frisson me parcourt l’échine et plutôt que de le laisser s’installer, je m’accroche à la main de Damon pour me laisser porter par la danse que nous répétons et je ris de bon coeur à l’idée de voir Elise esquisser quelques pas de danses sur de la musique latine. « On a pas la bonne chorégraphie pour ça. » - « Avoue que ça aurait valu le coup. » Rien que pour assister à la scène de sa mère qui retire le balai qu’elle a enfoncé dans le derrière.

Mais ce n’est pas Despacito qui commence quand nous regagnons la salle principale. C’est une toute autre mélodie que je reconnais rapidement puisqu’elle va de paire avec de bien jolis souvenirs, des souvenirs bien plus doux que ceux de notre rencontre. La première fois que nous nous sommes réellement laissés aller, la première fois que nous avons été à l’aise et bien avec l’autre, ça compte plus que le jour un ou le premier baiser, dans notre cas à nous. Je suis émue, et quand je suis émue, j’ai du mal à le cacher et, même si je déteste ça, j’ai du mal à rester de marbre. Damon est le garçon parfait. Il n’est pas uniquement mignon, il est doux et prévenant et malgré les circonstances il a tenu à rendre ce jour spécial. « Je te retourne la pareille. » J’esquisse un sourire sincère, et je détourne le regard quelque seconde avant de le ficher à nouveau dans le sien. « Je ferai de mon mieux pour l’être avec toi. » - « J’ai pas l’impression que t’aies besoin de forcer. » Parce que le garçon qui a choisi cette musique, le garçon qui a fait de son mieux pour m’apprendre un peu de sa langue natale et le garçon qui est sorti de ses gonds lorsqu’il a compris que son père m’avait brutalisée n’est jamais loin : c’est ce qu’il est au plus profond de lui. « Je suis content de t’avoir rencontré, Megan Williams. » Moi aussi. « Je ferai tout pour que ça dure. » Pour ne pas qu’il maudisse le jour où j’ai été mise de force sur sa route. Pour qu’il oublie même que Saül et moi avons forcé le destin. Je ferai tout pour combattre mes plus vilaines habitudes. Je fais cette promesse là silencieusement, en secret.

Je crois que j’aurais voulu que la musique ne s’arrête jamais. Lorsque la douce berceuse est remplacée par une musique plus énergique et que nous sommes rejoints sur la piste de danse, j’ai l’impression que notre bulle éclate et je me détache doucement de lui. Maintenant, il doit danser avec sa mère, saluer les invités, et je dois en faire autant. Ses lèvres rencontrent les miens avec un naturel qui ne me surprend plus maintenant que la journée est bien avancée avant de se poser sur mon front. Il a les yeux qui brillent, il a la gorge nouée quand il parle. « Merci. » A mon tour, je lève mes bras pour venir essuyer une larme qui perle au coin de son œil. « Tu vas me faire pleurer espère de nigaud. » Il dépose un baiser sur ma joue et j’en fais de même contre sa tempe. Au moins, le spectacle auquel nous nous livrons à présent n’a plus rien de surjoué ou de forcé. « J’ai besoin d’aller fumer une clope, j’en ai pas pour longtemps. Je vais en profiter pour embarquer Charlie avec moi parce-que j’ai pas eu le temps d’aller l’embrasser depuis qu’elle est arrivée. » Je jette un coup d’oeil à la blonde - elle est seule et un soupçon de tristesse traverse mon regard. « Et je pense que quelqu’un à besoin d’aller essuyer les larmes de Shiloh. » Elles sont à la même table et mon amie semble surtout avoir kidnappé les jumeaux de sa compatriote. « Oui, va la voir. » Je hoche la tête gravement. « Elle a besoin d’un ami, je pense. » Sous entendu : puisque son propre mari n’est même pas là aujourd’hui. La journée doit être difficile pour elle, elle doit remuer des souvenirs qui, en ce moment, sont compliqués à gérer. « Et je vais aller m’occuper de ma madeleine. » Je m’exprime avec un peu plus de tendresse et de douceur, comme toujours lorsqu'il est question de Shiloh. « J’en ai pas pour longtemps, promis. » Il va surtout revenir en sentant la clope, sale mauvaise habitude.

Il s’éloigne et moi, je chemine en direction de mon amie d’enfance (@Shiloh Atkins) que je trouve avec un enfant sur chaque cuisse, parfaitement émerveillée. « Je dis ça comme ça, mais Charlie va vouloir les récupérer à la fin de la soirée. » J’esquisse un sourire, accompagnée dans un second temps d’un rire alors que je me laisse tomber sur la chaise à côté d’elle. « J’aurais dû me douter que tu serais tentée de les voler en vous plaçant à la même table. » J’attrape un macaron au milieu de la nappe avant de le grignoter du bout des lèvres. « Tu vas pas danser ? »

L’espace d’un instant, je venais offrir un verre à Murphy comme énième gage de pardon après notre malheureuse rencontre et la minute d’après j’ai perdu tout le monde de vue. Il ne m’était pas aisé de parcourir la foule tant, les visages sont nombreux et bien loin d’être familier. Malgré tout, j’ai fini par trouver la place qui m’était attribuée aux côtés du jeune femme répondant au nom de Charlie. Elle m’annonce être une amie du marié et c’est bien tout ce que j’ai osé lui demander avant de me laisser accaparé par les deux petites merveilles qui l’accompagnent pour la soirée. Entre deux tentatives de jeux avec les jumeaux, j’ai pu réaliser que Megan avait fait un travail monstre pour rendre le lieu magique en tout point. Tout semble tomber d’un conte de fée et lorsque nos deux tourtereaux émergent à nouveau parmi les invités, je me retiens d’applaudir comme une folle face à la tenue de Megan. Elle est resplendissante mon amie de toujours et bien entendu que je ne sais retenir mes larmes quand les mariés se lance dans leur discours. Depuis mon téléphone portable, je capture quelques clichés du moment avant de me laisser emporter par la musique choisie pour leur première danse. C’est doux et intime. C’est leur bulle qui nous éclate à la figure à mesure qu’ils dansent l’un contre l’autre, bien inconscient du monde qui les entoure. « Ils sont si beaux. » que je murmure à Charlie alors que je tamponne mes joues de ma serviette qui a déjà bien trop servi pour des larmes. Je suis émue de voir mon amie ainsi, de la découvrir d’une tout autre manière auprès de cet homme qui semble si sincère envers elle. L’espace d’un cours instant, je me demande si un jour, j’aurais le droit à cela avant que l’image de Lawrence ne vienne assombrir mes doux rêves. Jamais il ne m’a regardé comme Damon est en train de regarder Megan.

J’ai fini par repousser mes pensées afin d’offrir mon attention toute entière à Siobhan et Aaron qui me le rendent à merveille. Lorsque Charlie s’excuse pour rejoindre Damon, je me contente de hocher la tête, lui assurant que je ne laisserai pas les deux terreurs sans surveillance. « Je dis ça comme ça, mais Charlie va vouloir les récupérer à la fin de la soirée. » Un rire m’échappe tandis que je croise le regard de Megan. « J’ai peut-être déjà offert mes services en tant que babysitter. » Il est vrai que j’ai laissé sous-entendre l’idée entre deux plaisanteries échangées avec la maman. Elle s’était gentiment moquée de mon émotion, mais le courant semble être bien passé entre nous, me rassurant sur le fait que je sais encore nouer des relations sans que Lawrence ne soit là pour décider à ma place. « J’aurais dû me douter que tu serais tentée de les voler en vous plaçant à la même table. » « Tu me connais trop bien. » J’observe mon amie qui grignote un bout et viens pousser mon verre d’eau sous son nez. « Tu vas pas danser ? » Je secoue la tête observant la piste de danse du coin de l’œil avant d’empêcher qu’une petite main tire sur la nappe. « Non, je suis bien là. » Auparavant, j’étais la première sur le dancefloor, aujourd’hui je ne suis pas à l’aise à l’idée même qu’autant de monde puisse me voir. « Je préfère t’observer danser avec ton mari. » Le mot roule d’une drôle de façon sur ma langue, c’est bien quelque chose que je n’aurais jamais associé avec Megan : un mari. « Vous êtes vraiment beau tous les deux. » que je lui assure pour la centième fois ce soir. « Et cette robe, mama. » Je ris tout en venant prendre le tissu de son jupon entre mes mains. « Je crois que belle-maman a fait une légère syncope en te voyant, j’avoue, c’était très drôle ! » Elise n’avait pas lâché Megan du regard pendant de longues minutes. « Je vais te prendre pour modèle, bien plus souvent. »

@megan williams

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Mariage de Megan Monroe & @Damon Williams

« J’ai peut-être déjà offert mes services en tant que babysitter. » J’éclate de rire avant de caresser la joue de Siobhan qui m’observe avec de grands yeux ébahis. Shiloh est faite pour être mère, je n’ai pas besoin de la voir se conduire comme telle avec ses deux là pour en être persuadée. Charlie me ressemble plus, personne ne devait s’attendre à ce qu’elle s’engage dans cette voie si rapidement : se marier à un autre homme que le père ressemble bien plus aux femmes comme nous. C’est Shiloh qui mérite une vie parfaite et, si je ne doute pas qu’elle envie à l’heure actuelle la mienne ou celle de la mère des jumeaux, je ne lui souhaite ni l’une ni l’autre : elle ne connaît pas l’envers du décors de nos situations. Moi, j’épouse un homme qui ne m’aime pas parce que j’ai fait chanter son père et, quant à la policière, celui qu’elle considère comme l’amour de sa vie la trompe avec un homme de presque quarante ans. « Tu me connais trop bien. » Elle pousse son verre d’eau jusque sous mon nez et je lève un sourcil. Etonnée, j'arrête de triturer le macaron que j’ai entre les doigts. « Hm, tu sais que je suis loin d’avoir trop bu, rassure-moi ? » S’il m’arrive de le faire, je déteste trop la perte de contrôle pour que ce soit régulier. Malgré tout, je porte son verre à mes lèvres pour boire quelques gorgées, m’hydrater après une journée comme celle-là ne peut pas me faire de mal. « C’est de m’asseoir dont j’avais besoin. Quelle idée de porter des talons aiguilles toute la journée. » Je n’en ai peut-être pas l’air, mais je suis bien plus à l’air avec une paire de baskets.

« Non, je suis bien là. » - « Quelque chose me dit que toi, ça n'a rien à voir avec les chaussures, non ? » Elle n’ose plus profiter de la vie en se moquant d’être vue, la blonde. Je suis persuadée que Lawrence a dû lui dire un certain nombre de fois qu’elle se donnait en spectacle. « Je préfère t’observer danser avec ton mari. » J’esquisse un sourire : dieu que le mot est plus étrange encore dans la bouche de quelqu’un d’autre. « C’est bizarre hein ? » Je plisse le nez en m’assurant de conserver un immense sourire sur les lèvres : il n’y a rien d’inhabituel à avoir besoin d’un peu de temps pour s’habituer à l’emploi de ce mot. « On s’est entraînés pour ça. Mais je savais pas qu’il avait choisi cette musique jusqu’à aujourd’hui. » J’ai les yeux qui brillent et je n’ai même pas besoin de forcer. Elle ne connaîtra jamais la vraie signification de cette chanson, le vrai contexte qu’il y a derrière, mais elle n’a besoin que de savoir qu’elle en a un tout particulier. « Vous êtes vraiment beau tous les deux. » Le regard jusque là perdu dans le vague, je tourne à nouveau la tête dans sa direction. Vous êtes beaux. Tout le monde nous le dit mais je ne suis pas certaine de savoir ce que cela dit vraiment sur nous. Une vitrine, une jolie vitrine, voilà ce qu’on est. « Et cette robe, mama. Je crois que belle-maman a fait une légère syncope en te voyant, j’avoue, c’était très drôle ! » Je ris de bon cœur avec elle alors qu’elle tente d’imiter belle-maman. « Je vais te prendre pour modèle, bien plus souvent. » - « Je vais pas mentir, c’était pas l’effet escompté mais c’est un à côté non négligeable. » Le courroux sur les traits d’Elise a apporté quelque chose de comique à une situation qui l’est beaucoup moins. Doucement, je me penche vers la blonde pour enfermer l’une de ses mains dans les miennes. « J’ai pas besoin de te rappeler que ça change rien entre nous, hein ? » J’espère qu’elle ne se sent pas abandonnée, qu’elle ne s’imagine pas que maintenant que j’ai Damon dans ma vie, je vais oublier qu’elle a été la personne dont j’ai été la plus proche pendant une décennie. « Et je suis sûre que ce sera ton tour, bientôt. » S’il y a bien quelqu’un qui mérite d’avoir dans sa vie quelqu’un pour la rendre heureuse, c’est bien elle.

« Hm, tu sais que je suis loin d’avoir trop bu, rassure-moi ? » J’éclate de rire alors qu’elle finit par boire un peu dans le verre. « Je sais. » que j’affirme sachant parfaitement qu’elle n’irait pas ruiner sa journée en ingurgitant une trop grosse quantité d’alcool. « Mais je sais aussi qu’il fait chaud et que ce serait dommage que tu es mal au crâne. » On a trop souvent l’habitude d’oublier de faire une pause pour s’hydrater et c’est bien souvent lorsque le mal apparaît que l’on tente de réparer les choses alors qu’il est déjà trop tard. Tout ce que je souhaite, c’est véritablement que rien ne vienne gâcher sa soirée. « C’est de m’asseoir dont j’avais besoin. Quelle idée de porter des talons aiguilles toute la journée. » - « J’ai une paire de basket en toile blanche dans mon sac. » C’est bien parce que je la connais par cœur, que j’avais prévu toutes les options possibles et imaginables. Troquer ses talons pour des chaussures plates ne viendra en rien casser le look sublime de sa robe et si elle a besoin de cela pour être plus confortable, j’irais lui chercher dans la seconde. Après tout, c’est bien le rôle de la demoiselle d’honneur, non ?!

« Quelque chose me dit que toi, ça n'a rien à voir avec les chaussures, non ? » Je secoue la tête sans pour autant vouloir me lancer dans ce genre de conversation. Megan a compris, je le sens rien qu’au regard qu’elle pose sur moi, mais ce n’est pas le moment pour elle de chercher à me réconforter quand je suis bien heureuse à la place que j’occupe, loin du regard des autres. « Aujourd’hui, tu te fiche de tout ça. » Elle ne doit pas s’inquiéter, je vais bien et tente de lui prouver au travers de mon sourire quand bien même je sais parfaitement qu’elle n’en sera pas pleinement convaincue. Je préfère détourner l’attention autour de sa personne, son mariage et surtout l’homme qui vient de devenir son mari. « C’est bizarre hein ? » Ça l’est quelque peu, mais dans quelques jours tout sera parfaitement naturel, je n’en doute pas une seule seconde. « On s’est entraînés pour ça. Mais je savais pas qu’il avait choisi cette musique jusqu’à aujourd’hui. » Et voilà que mes yeux pétillent à nouveau d’apprendre le petit geste romantique du marié. Je m’en veux d’avoir ce tiraillement au fond de la poitrine, à me demander pourquoi je n’ai pas eu le droit à tout cela moi aussi quand mon coup de foudre n’a fait que tourner à l’horreur. Je ne saurais l’expliquer cette pointe de jalousie et préfère la réprimer, jurant qu’elle n’a jamais existé quand c’est un enfer que je me fais vivre. « Je vais pas mentir, c’était pas l’effet escompté, mais c’est un à côté non-négligeable. » Je préfère rire de la situation avec ma meilleure amie, l’observer sourire comme jamais auparavant et virevolter dans le moment présent. « J’ai pas besoin de te rappeler que ça change rien entre nous, hein ? » Mon regard vient croiser le sien alors que je sens son inquiétude face à moi qui refait surface. « Je sais Megan, je te promets. » On ne vit plus ensemble, mais elle sera toujours mon amie, ma confidente. « On devient vraiment adulte, c’est tout. » Le sentiment reste tout de même étrange tant, on semblait avoir retrouvé une certaine insouciance de jeunesse au travers de notre récente colocation. « Et je suis sûre que ce sera ton tour, bientôt. » A cela, je ris quelque peu. « J’ai pas du tout la tête à ça, et je suis pas pressée. » J’ai fait l’erreur de l’être auparavant, désormais, je sais que j’ai besoin de me recentrer sur ma personne avant d’envisager la moindre des relations. « Profite de TA soirée. » que j’insiste avec un sourire. Elle doit être la reine du moment, cela ne doit pas se passer autrement. « Peut-être que j’irais bien danser avec toi. »