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Message(#)(may) old me tight or don’t EmptyMer 3 Nov - 19:01

(novembre 2017) Il mentirait s’il disait qu’il avait hâte de se réveiller. Il ne voulait pas que cet instant arrive, Rhett, parce que la douleur a réussi à s’immiscer jusqu’à même son sommeil. Tout est bien pire dès que ses deux paupières s’ouvrent et que son corps se rend compte qu’il est temps d’envoyer toute la dose, d’ouvrir les vannes à leur maximum. Ses doigts serrent les draps blancs du lit, il voudrait hurler et frapper mais n’en a certainement pas la force. Il sait que la faute est sûrement à faire reposer sur des anti douleurs donnés en masse, mais il n’imagine pas quelle serait la douleur s’ils avaient été absents de son organisme. Si Rhett en veut au monde entier, c’est surtout à lui-même qu’il se reproche cette situation, se mordant l’intérieur de la joue jusqu’à se faire saigner. De toute façon, le goût du fer ne dénote même pas de ce qu’il peut goûter dans sa bouche pâteuse.

Les souvenirs ont du mal à revenir dans son esprit, reprendre le fil de la chronologie des choses est un exercice qu’il ne pensait difficile que pour les personnes séniles. Il ne sait pas encore ce dont il souffre mais ce n’est certainement pas ça. Il n’a même pas trente cinq ans, bordel. Et le fait que son anniversaire ne soit que dans quelques jours ne change rien à l’analyse de la situation: il n’est pas ici parce qu’il est sénile. Quoi, alors ? Il se souvient de la fête, de ses amis, d’une victoire à célébrer et d’un petit périple jusqu’à une boîte de nuit londonienne. Il se souvient avoir un peu abusé de l’alcool, de s’être un peu trop éloigné des éternels conseils de leur coach à propos de l’abus d’alcool. Ce n’est pas grave, il boira de l’eau, c’est ce qu'il s’était dit. Maintenant, le liquide supposé l’hydrater arrive par intraveineuse et ce n’est certainement pas le lendemain de soirée qu’il s’était imaginé. Est-ce qu’ils ne sont que le lendemain, d’ailleurs ? Est-ce que c’est pas un truc à la con, du genre il a passé 10 ans dans le sommeil et se réveille en découvrant qu’il a un gosse ? Il n’espère pas et demanderait sûrement à ce qu’on le renvoie dans son cauchemar le cas échéant.

A ses côtés, une forme bouge à peine, et l’australien tourne difficilement la tête pour l’observer. La blonde semble endormie, ou tout du moins assoupie - les chambres d’hôpital ont été conçues pour être inconfortables, c’est un fait connu de tous mais que personne n’ose statuer verbalement. Sans savoir réellement pourquoi, il en vient à esquisser un sourire. Au fond, il est simplement soulagé de ne pas être seul ; peu importe l’épreuve qu’il est en train de traverser en cet instant. “Tu...” Il s’éclaircit la gorge, recommence. 1, 2, 3. “Si tu te la joues La Belle au bois Dormant, t’as pas misé sur le bon cheval.” Il en rigole encore, Rhett, de son incapacité à sortir du lit. Il pense que ce ne sera le cas que pour quelques minutes encore et que, demain, requinqué, il pourra reprendre sa place sur le terrain. La situation l’amuse, l’insouciant, mais il y a fort à parier que cela ne durera pas. En cet instant, son seul souci reste encore celui de ne pas pouvoir rire de May, se lever, et l’embrasser délicatement sur les lèvres comme s’il était réellement un quelconque Prince Charmant.
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Message(#)(may) old me tight or don’t EmptyMar 16 Nov - 3:09

May n’avait mis les pieds en dehors du continent Océanien qu’une seule fois et elle s’en souviendra sans doute toute sa vie.
Alors qu’elle travaillait dans l’équipe d’un petit magazine matinal sur ABC, on lui avait proposé de partir avec toute la production pour un événement qui avait lieu à Londres. La jeune femme n’avait pas mis bien longtemps à accepter la proposition et faire ses valises, une fois son passeport et son VISA accepté. Sa plus grande aventure, son plus long voyage, son tout premier. Il était professionnel et elle s’était juré que ce ne serait pas le dernier. Elle s’était contentée de se laisser porter durant toute la semaine de leur présence lors de l’événement, elle n’avait pas grand-chose à faire en réalité, elle qui avait plutôt tendance à chercher des intervenants pour la matinal, des talents trouvés sur les réseaux sociaux pour mettre en avant des savoirs faire, elle n’avait jamais réellement saisi l’intérêt de cette invitation pour elle, mais elle avait pris ça comme un cadeau de reconnaissance pour son travail. Il restait une place, elle avait été pour elle, et pour ça, elle s’était promis de toujours être fidèle à ABC, de tout leur être reconnaissant. Quelle blague, quand on voit où elle est 4 années plus tard.
Une dernière soirée pour clôturer l’événement, pour fêter en bonne et due forme leur semaine de travail. Ils repartaient tous trois jours plus tard et ils pourraient profiter de la capitale Anglaise encore un peu avant de rentrer en Australie. La soirée était grandiose, May savait qu’elle s’en souviendrait, de toutes ces paillettes, de ces shows à couper le souffler. Elle y avait été conviée pour la première fois de sa carrière professionnelle et elle savait de plus en plus qu’elle avait fait sa place bien chaude dans ce monde-là. Une chose est sûre : les efforts finissent toujours par payer.
Ce qu’elle ne savait pas, c’était que la soirée allait prendre un autre tournant, et ce dont elle allait réellement se souvenir, c’est bien de l’accident. Alors qu’elle s’apprêtait à sortir pour rentrer à l’hôtel, sur ce trottoir, tout avait basculé.

****

Elle avait passé la nuit à l’hôpital. Dans un premier temps, on lui avait fait quelques examens, pour s’assurer qu’elle non plus, n’avait rien eu. Même si, elle avait été poussée violement à terre, elle, au moins, n’avait pas été écrasée et brisée par une voiture qui avait fini sa course devant la boite. Si une bonne étoile ne lui avait pas hurlé dessus et poussé à terre pour qu’elle soit saine et sauve, elle serait sans doute dans ce même lit d’hôpital. Ce lit où Rhett dormait, portant encore sur son visage la douleur, ce lit où, on dirait que même endormi, il savait ce qui l’attendait. Il semblait avoir eu beaucoup de chance, il s’en sortait et d’après les médecins, il n’aurait pas de séquelles cognitives. Mais pour le reste…
May avait fait sa connaissance lors de la soirée, ils avaient sympathisé, ils avaient dansé, chanté, bu ensemble. Il faisait partie de cette équipe de sportifs venus également de Brisbane pour l’occasion. Il était charmeur, intelligent, drôle, brillant. Il était vaillant, déterminé et ambitieux. Elle n’avait pas décelé une seule ombre au tableau lors de cette soirée, pas une seule tache pour brouiller les bonnes impressions.
Elle était venue à son chevet dès lors qu’on l’avait laissé en paix avec ses quelques examens. Elle n’avait pas envie de retourner à son hôtel, elle voulait juste être ici et attendre. Attendre qu’il ouvre enfin les yeux et s’imposer à lui. Par culpabilité ? Par besoin inexplicable d’être présente ? Par soutien ? Elle n’arrivait pas à déterminer réellement la cause de sa présence ici, au point de s’assoupir de fatigue et d’épuisement après cette longue soirée.
C’est sans doute lorsqu’il se racle la gorge qu’elle revient à elle et se redresse sur ce fauteuil peu confortable. “Si tu te la joues La Belle au bois Dormant, t’as pas misé sur le bon cheval.” Il a de l’humour, à savoir si c’était bon signe ou pas ? « Je crois que dans ce cas, tu es mieux placé que moi pour jouer la Belle. » fit-elle avec une voix encore un peu éteinte. Sauf qu’elle savait que n’importe quel baiser ne lui retirerait pas les douleurs qu’il peut ressentir. « On dirait que t’as bien dormi quand même… » du moins, depuis qu’elle était arrivé, elle ne l’avait pas entendu, même dans son faible sommeil. « Ça doit faire 3 ou 4h que je suis dans ce fauteuil. » difficile de se rendre compte du temps qui passe, ça faisait en réalité 5h. « Ca fait un mal de chien. » qu’elle sort, maladroitement, lorsqu’elle se redresse toute engourdie. « Désolée. » elle se reprend aussitôt alors qu’elle se rend compte de son manque de tact. « Comment tu te sens ? »
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Message(#)(may) old me tight or don’t EmptyMar 16 Nov - 17:40


Qu’elle réponde à sa blague était ce qu’il espérait le plus et, fort heureusement, elle répond à son souhait sans même sembler se forcer. « Je crois que dans ce cas, tu es mieux placé que moi pour jouer la Belle. » Le sourire est difficile et douloureux à esquisser, mais Rhett ne s’imagine pas faire sans. Dans ses souvenirs, son visage n’est pas touché. Rien de moins qu’un coup porté contre le goudron, en tout cas, lequel a sans doute été violent. Ce n’est pas cette douleur dont il se souvient, de toute façon. Le cerveau priorise et ne donne lumière qu’à la pire d’entre elles, celle à laquelle il préfère encore éviter de penser. Peut-être que s’il l’oublie pendant cinq minutes, elle gagnera le droit de s’en aller - la douleur, pas May. Étrangement, il n’a pas envie que l’australienne s’en aille pour le laisser seul. “J’aurai le droit à un baiser alors ?” Finalement, si les rôles sont échangés, cela ne le dérange plus tellement de rejouer une scène dans le genre. S’il avait véritablement été en état, son sourire aurait été bien plus immense, de façon à ce que personne ne puisse douter de son éternel instinct blagueur autant que de sa faculté de dragueur du dimanche. A ses côtés, pourtant, la blonde ne semble pas autant vouloir jouer le jeu qu’il s’efforce à tenter de le faire.

Un élan de douleur lui fait rapidement retirer son sourire pour ne plus afficher qu’un visage momentanément défiguré par la douleur. Cette image-là, Rhett se force pour qu’elle ne soit pas associée à sa personne et pour qu’on ne pose pas davantage d’empathie sur lui que le lit d’hôpital lui impose déjà. « On dirait que t’as bien dormi quand même… Ça doit faire 3 ou 4h que je suis dans ce fauteuil. » Elle a l’air de se plaindre et personne d’autre qu’elle n’aurait osé le faire dans une telle situation. Cela offre à l’australien la force de déposer ses yeux en sa direction, sincèrement amusé par un tel tempérament. Il est franc, parfois un peu trop, mais jamais à sa place il n’aurait osé en faire de même. Cette May, il l’aime bien. C’est simplement dommage qu’elle n’ait pas su choisir son moment pour arriver en Angleterre et qu’elle ait sûrement jeté son dévolu sur le pire d’entre tous. Peu importe ce que les médecins auront à lui dire ; il sait que ce ne sera pas bon. Jamais il n’a autant voulu sentir ses orteils bouger, jamais il aurait cru en être réduit à ne pas arriver à faire un geste aussi simple et enfantin, habitué à des prouesses physiques sur le terrain. « Ca fait un mal de chien. » - “Essaye de te battre contre une voiture, t’as le droit à des médicaments et un vrai lit.” Sans savoir ce qui lui a été administré, il ne fait qu’anticiper les choses. Contrairement à ce que beaucoup pensent - et notamment Blake et Ethel -, jouer au rugby n’altère pas ses compétences mentales. Pourtant, il dit battre contre une voiture, parce qu’il n’est certainement pas capable d’assumer qu’il a été écrasé par cette dernière. « Désolée. » Il s’éclaircit difficilement la gorge, son sourire soudainement éteint et son expression ô combien sérieuse. “Non, le sois pas.” Égoïstement, il lui dit ceci simplement parce que des excuses ne sont pas ce qu’il a envie et besoin d’entendre, bien avant de penser qu’elle n’y est de toute façon pour rien et qu’elle gère la situation comme elle le peut. Personne ne l’a forcée à rester à ses côtés et il aurait très bien pu se réveiller seul.

Comme il s’y était attendu, elle en vient à la question. « Comment tu te sens ? » Son regard se déloge du sien, finalement. En réalité, il n’a aucune idée de ce qu’il pourrait lui répondre. “Tu as croisé des médecins ? Si t’as dit que t’étais ma mère, ils auraient pu te lâcher quelques infos.” Il rigole sur une partie du sujet, n’ayant aucune honte à appuyer les quelques années de différence les séparant. Pour autant, le fond du sujet est sérieux et, surtout, il lui permet de gagner quelques secondes et ainsi ne pas déjà répondre à l’autre question. “Je suis trop shooté pour te répondre, mais j’imagine que ça n’a rien d’une bonne nouvelle.” Plus ils ont eu de médicaments à lui donner, plus cela signifie qu’il en avait besoin et que, par conséquent, les conséquences sont graves. Mais rien d’impossible, rien d’irrémédiable, pas vrai ?
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Message(#)(may) old me tight or don’t EmptyDim 21 Nov - 10:18

“J’aurai le droit à un baiser alors ?”  Elle se dit qu’il n’est pas sérieux, qu’il plaisante. Elle n’est pas impulsive au point de répondre à cette demande sans se poser trop de question. May ne l’embrassera pas, mais elle se contentera d’afficher un sourire sur ses lèvres tout en s’étirant sur son fauteuil. « Je suis sûre que t’as pas besoin de moi, ni de demander pour que ça arrive. » parce qu’il avait un charme naturel qui pouvait envouter n’importe quelle femme. Il était séduisant, mais May était difficile à approcher, difficile à apprivoiser. Elle devait toujours s’ouvrir à minima pour se laisser tenter. Elle n’embrassait pas pour s’amuser ou passer le temps.
Elle se penche doucement vers lui, pas par curiosité, juste pour bouger un peu et détendre ses muscules engourdis dans le fauteuil. Elle avait bien un hématome qui se formait sur sa hanche, il était encore timide mais il fera une belle place dans les heures à venir. Ce serait sans doute la seule séquelle qu’elle gardera de cette soirée, séquelle éphémère pour sa part, contrairement à Rhett qui allait sans doute en pâtir quelques jours voire quelques semaines. “Essaye de te battre contre une voiture, t’as le droit à des médicaments et un vrai lit.”Bien sûre qu’elle se rend compte que c’était mal placé. Elle esquisse tout de fois un nouveau sourire avant de s’excuser. Aussi impressionnée par sa capacité à tourner cette situation en dérision. Elle, elle savait pertinemment qu’à sa place, elle serait encore en train de pleurer, à s’apitoyer sur sa sœur. Elle serait pessimiste et se verrait déjà perdue à jamais. Elle ignorait réellement ce qu’il avait, mais elle avait cru entendre des bruits de couloirs, des messes basses qui n’auguraient rien de bon pour lui. “Tu as croisé des médecins ? Si t’as dit que t’étais ma mère, ils auraient pu te lâcher quelques infos.” Elle pris une mine offusquée, sachant bien qu’il n’était pas sérieux et qu’elle n’avait pas du tout la tête d’être sa mère, mais quand même, elle aurait pu se vexer pour moins que ça, la blonde. « d’abord, tu veux que je t’embrasse et ensuite, j’pourrais être ta mère ? » y a rien qui va dans tout ça. Elle croise les bras sous sa poitrine, se plongeant à nouveau au fond de son fauteuil. “Je suis trop shooté pour te répondre, mais j’imagine que ça n’a rien d’une bonne nouvelle.” Elle se demandait, pendant quelques instants si elle était en droit de devancer l’équipe médicale et à la fois, elle n’avait pas d’information très concrète à lui donner. « On va dire que le secret médical n’est pas forcément leur tasse de thé. » la discretion était une chose que les équipes devaient apprendre visiblement. « J’ai entendu vaguement quelques échanges. » elle fait une moue, la jeune femme, elle hésite encore mais elle en a surement déjà trop dit. « Ca risque d’être compliqué pour toi… » elle ne lui apprend rien, de toutes façons, puisqu’il ne s’attend à aucune bonne nouvelle non plus. « Tu veux que j’aille appeler quelqu’un ? » pour arrêter ce suspens et qu’il sache enfin sur quel pied danser… enfin… qu’il soit fixé.
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Message(#)(may) old me tight or don’t EmptyMer 24 Nov - 0:51

Lui demander un baiser est la chose la plus stupide qu’il aurait pu faire, autant que la seule qu’il a trouvé à lui dire. S’il savait déjà par avance qu’elle n’y répondrait pas de façon positive, il aura au moins occupé le temps durant quelques secondes, évitant lâchement le véritable sujet qui importe. Il aura aussi gagné un sourire de la part de May, ce qui semble lui faire bien plus de bien que n’importe lequel des médicaments un peu trop occupé à l’anesthésier et le rendre amorphe. « Je suis sûre que t’as pas besoin de moi, ni de demander pour que ça arrive. » Le sourire qu’il esquisse est difficile à amener et la douleur se lit sur son visage, mais il n’arrive pas à faire sans. Se remplaçant maladroitement dans le lit, il ferme les yeux un instant. En effet, Rhett n’a pas à se plaindre ; sa renommée dans le milieu du sport autant que sa belle gueule sont autant d’atouts qu’il sait avoir dans sa poche. Pourtant, il est bien le dernier à en profiter à foison, un peu trop vieux-jeu à ce niveau là et surtout bien trop amoureux de Sophia encore - et de Mabel, aussi, même après ce qu’elle lui a fait subir. En somme, il est un désastre ambulant et May a bien fait de ne pas répondre à sa stupide demande: il aurait trouvé le moyen d’en tomber amoureux, l’imbécile.

Ainsi, ils ne tardent pas bien longtemps avant d’en venir au sujet qui brûle les lèvres des deux âmes: son accident. Accident, parce qu’il est certain que ce n’en est pas un, parce que la voiture n’a pas freiné, parce qu’elle était bien trop proche du trottoir pour que ce ne soit de leur faute à eux. Du coin de l'œil, il observe May se relever et s’étirer les muscles, au moins rassuré qu’elle soit toujours en un seul morceau. Après avoir vainement tenté d’en faire de même avec ses propres jambes, c’est quelque peu paniqué qu’il demande si elle sait quoi que ce soit au sujet de son état et si ils lui ont dit quoi que ce soit. Le tout se voulant atténué par une blague supplémentaire, c’est la première chose à laquelle May réponde, sans qu’il puisse nullement lui en vouloir. Sa mine offusquée l’amuse, elle n’a pas besoin de faire d’efforts supplémentaires pour qu’il se sente à l’aise en sa présence - tout du moins autant que possible, à en juger par le contexte. « D’abord, tu veux que je t’embrasse et ensuite, j’pourrais être ta mère ? » Faussement vexée, elle joue bien la comédie au moment de croiser les bras sous sa poitrine. “Faudra qu’on parle de mes goûts en matière de femme, un jour.” Il improvise, en fait des tonnes, dit n’importe quoi. Ses goûts en matière de femme, ce sont celles qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à Sophia, et cela n’ira jamais plus loin. Aussi ravissante puisse-t-elle être, la jeune femme lui faisant face ne sera jamais rien d’autre qu’une amie à ses yeux.

« On va dire que le secret médical n’est pas forcément leur tasse de thé. » Et il s’en moque, Rhett, du secret médical. Il n’a rien à cacher, une santé de fer, de parfaits résultats aux tests d’aptitude des Saracens malgré son âge avançant de façon incontrôlée. Il a assez de muscles, un minimum de graisse, une capacité optimale à supporter les différents chocs imposés par le rugby. C’est tout ce dont il a besoin, c’est tout ce qu’il veut savoir. Pas de cigarette, rarement d’alcool, et le voilà qui se porte comme un charme, en ferait mentir sa situation actuelle, cloué au lit. “Ça va intéresser les journaux.” Il l’avance comme un fait, y apposant pourtant un ton neutre au possible. Il a l’habitude qu’on parle de lui sans son consentement, désormais. « J’ai entendu vaguement quelques échanges. » Et ils sont bien évidemment mauvais, à en juger par la façon qu’elle a d’aborder le sujet. “Arrête de me ménager, je suis pas un gamin.” Il perd peu à peu patience autant que son humour avec et s’il sait bien que rien de toute ceci n’est la faute de May, elle représente en cet instant sa seule chance d’en apprendre un peu plus au sujet de son propre état de santé. « Ça risque d’être compliqué pour toi… » - “Compliqué comment ?” C’est grave à quel point, May ?

« Tu veux que j’aille appeler quelqu’un ? » Il a un rire nerveux. “Non, surtout pas.” Ben, son frère, est encore son contact d’urgence et il va sûrement détester d’être réveillé au milieu de la nuit alors qu’il est occupé à éternellement réviser ses cours de médecine. Il devrait penser à changer ce foutu contact d’urgence, son frère étant le dernier à vouloir lever le petit doigt pour son aîné. Pourtant, il n’en a toujours pas eu le cœur et aujourd’hui encore, il n’est pas capable de faire les démarches nécessaires. “Tu peux rester ? Je suis sûr que la nourriture est pas si horrible dans les machins automatiques. Et je suis prêt à partager mon yaourt avec toi.S’il te plaît, reste. Elle n’est pas une de ses proches, ils se connaissent à peine et pourtant elle représente une présence rassurante à ses côtés, sans qu’il puisse réellement l’expliquer. Maintenant, il plonge désormais ses yeux dans les siens, attendant sa réponse avec une certaine appréhension.
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Message(#)(may) old me tight or don’t EmptyVen 3 Déc - 21:24

 “Faudra qu’on parle de mes goûts en matière de femme, un jour.” L’humour de Rhett a le mérite de toucher la blonde. Elle esquissa un sourire tout en secouant la tête. Il en fallait une force pour pouvoir s’amuser de tout alors qu’il était dans un lit d’hôpital et que la douleur était bien visible sur son visage. Etrangement, la jeune femme se sentait assez bien dans cette chambre. Un peu mal à l’aise parfois, mais un malaise qui disparaissait à mesure que le rugbyman lui parlait. A l’instant où on l’avait libéré des quelques examens qu’elle avait passé, elle avait désiré venir auprès de celui qui avait eu bien moins de chance sur cette terrasse. Elle s’en était sortie sans séquelles graves, elle se remettrait de ses égratignures superficielles, dans quelques semaines, toutes les traces auraient disparues mais lui, il n’était pas prêt de s’en remettre. “Ça va intéresser les journaux.” C’est sure que la nouvelle circulait déjà sans doute sur l’autre continent. Tout allait très vite en matière de scoop. Lorsque l’Australie se réveillerait, les habitants y trouveraient Rhett en photo en première page des magazines sportifs et de la presse sensationnelle. Il devait avoir l’habitude des articles qui profitent du moindre pas de côté ou de la moindre information privée qui fuite alors quand il s’agit de la santé d’un sportif professionnel… c’est le grand scoop assuré. “Arrête de me ménager, je suis pas un gamin.” Il est tout de suite moins agréable et sans doute à forte raison. La blonde se redresse, un peu froissé, elle qui tente tant bien que mal de ne pas le heurter. Elle n’a aucune idée de comment s’y prendre, c’est pas son boulot et elle a jamais été très douée pour être diplomate, May. Et quand bien même elle tente des efforts, ça lui est reproché. “Compliqué comment ?” elle soupire. Compliqué comme : tu vas sans doute plus pouvoir exercer ton métier. Ta vie vas plus être la même. Est-ce qu’il a envie d’entendre que ce sera pas si pire pour autant ? Sans doute que non. C’est pas à elle d’avoir cette conversation avec lui et pourtant. « J’ai pas tout compris. » parce qu’elle est pas médecin, qu’elle maitrise pas le langage scientifique, tous les termes techniques. « J’crois que tu vas pas pouvoir faire de sport avant un moment. » avant quand ? Un jour sans doute. « Tu demanderas aux médecins. Ils te diront de toute façon. » Elle préfère ne pas s’étaler sur ça, parce qu’elle ne maitrise rien. « J’suis désolée. » et elle était sincère.
Elle lui propose d’appeler quelqu’un, qui il veut, mais il refuse. Il avait personne à prévenir avant que ce soit la presse qui ne s’en charge ? “Tu peux rester ? Je suis sûr que la nourriture n’est pas si horrible dans les machins automatiques. Et je suis prêt à partager mon yaourt avec toi.” Quelle proposition alléchante. La blonde était surprise qu’il tienne tant à ce qu’elle reste dans cette chambre avec lui. « C’est pas tant la nourriture qui m’fait peur. Mais ce fauteuil… on va échanger nos places si ça continue. » Tente-t-elle avec un peu d’humour. Son regard se veut toutefois rassurant tout en hochant la tête. « J’vais rester… »
On frappe à la porte, une équipe de trois personnes en blouse blanche entre dans la chambre. « J’vais vous laisser. » fit-elle aussitôt en se relevant du fauteuil, ça lui fait pas de mal de tonifier ses muscles d’ailleurs. promis qu'elle reviendra. Elle l'a dit, elle allait rester.  « J’reviens. » qu’elle lance à Rhett avant de quitter la chambre pour aller vers les fameuses machines automatiques, elle trouverait bien quelques chose à y prendre pour grignoter. Espérant que les annonces des médecins soient moins pire que ce qu’elle a pu entendre jusqu’à présent dans les bruits de couloir.
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Message(#)(may) old me tight or don’t EmptyMer 8 Déc - 0:56

Du rire il passe à l’ironie pour mieux terminer son tour de ronde par une froideur qui ne le caractérise généralement pas. Rhett n’est pas bien patient et il l’est encore moins en cet instant alors qu’il sait qu’on pourrait lui annoncer des mots décisifs pour sa vie et sa carrière d’un instant à l’autre. Il n’arrive pas à feindre la détente plus longtemps et même les blagues ne lui viennent plus, signe qu’il est temps d’enfin aborder le problème. L’australien sait qu’il ne pourra pas y réchapper, de toute façon. Alors, enfin, il demande: compliqué comment ? Un soupire se voulant toujours être une mauvaise réponse, le premier réflexe de May ne fait qu’accroître un peu plus ses doutes et craintes. « J’ai pas tout compris. » L’azur des iris de Rhett se pose sur May sans ne plus lui laisser la moindre chance de s’en tirer. Si elle veut être lâche, il peut être sans pitié en retour. Ce n’est sûrement pas la bonne façon d’agir face à la seule personne qui prenne encore le temps de se soucier de lui, mais c’est ce qu’il y a de plus naturel pour lui et il ne saurait faire autrement. « J’crois que tu vas pas pouvoir faire de sport avant un moment. » Elle dit faire du sport, il entend vivre. C’est son métier, la seule chose qui le passionne, sa raison d’être, ce pour quoi il a tout laissé derrière lui pour venir vivre à l’autre bout du monde. Le sport le canalise, le sport lui a donné la possibilité d’aller à l’Université. C’est par le sport qu’il existe et seulement par le sport, parce que sans le rugby et les Saracens il ne serait rien ni personne, un anonyme de plus dans la rue. Sans sa capacité à changer la donne de chaque match, personne ne lui donnerait d’interviews, personne ne braquerait non plus son appareil photo sur son joli minois. Et tout ça, c’est ce pour quoi Rhett a envie de se lever chaque matin. Il serre les dents et encaisse en silence, comme il l’aurait fait sur le terrain. « Tu demanderas aux médecins. Ils te diront de toute façon. » Ils donneront des détails sordides, ajouteront tout un tas d’explications scientifiques que seul Benjamin pourrait comprendre. C’est lui, le futur médecin de la famille après tout. C’est lui, qui feuillette des livres en avance parce qu’il s’ennuie encore un peu trop pour le moment. C’est lui, qui n’aurait pas autant eu besoin de ses jambes en parfait état comme il est le cas de Rhett. « J’suis désolée. »” Il voudrait lui dire que des excuses n’ont jamais rien su arranger et que dans ce cas précis il n’y aura encore moins de miracle mais Rhett se retient encore de tout commentaire, sachant au fond de lui qu’elle fait simplement de son mieux au vu de la situation. Parce qu’elle aussi aurait pu fermer les yeux et retourner dormir chez elle, dans un lit confortable. Pourtant, c’est près de lui qu’elle a veillé et c’est désormais à ses questions qu’elle tente de répondre autant que possible désormais.

Rapidement, le sportif décline toute proposition d’appel à autrui. Il est hors de question qu’il ait cette conversation maintenant et même lorsqu’il sera en capacité de leur dire ce dont il souffre vraiment, il y a fort à parier qu’il ne décrochera pas le téléphone pour autant. C’est simple, pourtant: il ne veut pas que sa famille entende enfin parler de lui dans un moment pareil. Tout ce qu’il désire, c’est ne pas être seul. Pas déjà. May n’a pas de super pouvoir pour le remettre sur pieds mais elle est une présence rassurante. La seule, aujourd’hui. « C’est pas tant la nourriture qui m’fait peur. Mais ce fauteuil… on va échanger nos places si ça continue. » - “Je te ferai une place sur ce lit King Size.” Il ironise pour finalement mieux parler en fermant les paupières un instant, cherchant à économiser le peu d’énergie que cette nuit lui a redonné. Il serait prêt à blaguer sur tout et son contraire, Rhett, si cela pouvait être synonyme de quelques heures de plus de présence à ses côtés. « J’vais rester… » Soudainement plus sérieux, il cache son sourire d’éternel adolescent amusé pour afficher une mine bien plus neutre. Il hoche à peine la tête et ferme ses paupières ; ce sont autant de remerciements silencieux qu’elle n’aura aucun mal à comprendre. Propulsée au milieu des problèmes de l’australien, elle aurait pu fuir il y a longtemps déjà et pourtant May est finalement sa seule compagnie pour l’instant encore.

Les quelques coups à la porte de la chambre viennent lui serrer le coeur ; il sait déjà ce dont il serra question. May annonce qu’elle prend une pause et il ne peut pas lui en vouloir, cette fois. Il n’aurait eu aucun mal à ce qu’elle fasse exception au secret médical et apprenne l’étendue des dégâts en même temps que lui mais Rhett peut tout aussi bien comprendre qu’elle n’a pas envie de traverser ça. Qu’elle n’a pas envie de voir les yeux du brun devenir livides. C’est ce qui finit inévitablement par arriver alors qu’il ne pose aucune question, ses prunelles posées sur les barreaux du bout du lit. Vous avez eu de la chance, il n’y croit pas. Genoux brisés en plusieurs endroits, ils précisent le pluriel. On ne sait pas si vous pourrez remarcher, pas même la peine de poser la question pour le rugby alors. Rééducation, opérations, chaise roulante pendant plusieurs mois se veut être le verdict final qu’il écoute en se mordant les joues au sang. Il veut retrouver le terrain, son équipe, ses partenaires de toujours. Il veut haranguer les foules, gagner de nouveaux championnats, se tuer à l’effort. Pas ressembler à un légume. Morphine dans son organisme. Dans son milieu, on aurait appelé ça du dopage. Aujourd’hui, il se rend bien compte que plus personne ne le fera pissa dans un gobelet ni même ordonnera des tests sanguins. Tout le monde se moque de savoir à quoi monsieur tout le monde tourne. Monsieur tout le monde, voilà ce qu’il va devenir. Pas de questions, non, aucune ; il veut simplement qu’ils partent aussi rapidement qu’ils sont venus. Qu’ils ne reviennent que lorsqu’ils auront trouvé une solution miracle à tous ses problèmes. Chauffard en fuite, peu importe. Il n’est pas animé d’un esprit de vengeance, ce n’est pas en mettant un homme derrière les barreaux qu’il retrouvera les pleines commandes de son corps. “Laissez moi seul.” Il entend un Monsieur Hartfield le supplier sans davantage de mots de se montrer raisonnable et de faire face à la réalité des choses mais il n’y répond pas. Il n’est pas Monsieur Hartfield, il est simplement Hartfield quand les commentateurs résument ses actions à la télévision en parlant plus vite que les meilleurs rappeurs. Hartfield récupère le ballon, Hartfield remonte le terrain, Hartfield se fait… oh, non, Hartfield esquive, Hartfield se rapproche et et et oui, passe décisive vers Chestfield ! Et le jeu est joué. Tout était si facile que ça, hier encore. Maintenant, c’est le retour de May qu’il attend pour venir clôturer le ballet des allers et retours dans sa chambre.

Quand est-ce que tu rentres en Australie ?
S’il ne peut plus jouer, alors il n’a plus rien à faire ici. Son coach le lui dira lui-même si Rhett ne l’anticipe pas, alors il préfère s’éviter une telle humiliation. Il est temps de rentrer au pays, apparemment.
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