La colocation avec Melchior était terminée. Leur relation de couple était terminée. Leur amitié avait été mise sur pause depuis cette soirée d’Halloween à laquelle il avait embrassé quelqu’un d’autre. La discussion qu’ils avaient eue en rentrant chez eux, ce soir-là, avait brisé le cœur de la brunette. Le comportement de Mel lors de cette fête avait ouvert les yeux d’Adriana : elle n’était pas amoureuse de Melchior. Il était son meilleur ami depuis sa plus tendre enfance, et se mettre en couple avec lui avait été une erreur. Néanmoins, il n’aurait jamais dû embrasser quelqu’un d’autre alors qu’ils sortaient ensemble. Il avait dépassé les limites, trahi sa confiance. Si Ade aussi avait des doutes sur leur relation, trouvait leur comportement mutuel souvent étrange, elle n’aurait jamais commis un tel impair. Au final, le baiser que Mel avait donné à un autre n’avait pas que mis fin à leur relation de couple, il avait également remis en question certains principes amicaux, des choses qu’Adriana considérait comme des vérités immuables. Le même soir, la brunette avait demandé à son meilleur ami de partir. Il avait fini la nuit ailleurs et, dès le lendemain, elle épluchait les annonces sur différents sites pour trouver une nouvelle colocation. Elle voulait quitter cet appartement, dans lequel les choses avaient basculé. C’était ici que leur amitié s’était transformée en relation de couple, et c’était sans doute là la plus grosse erreur qu’ils aient faite. Plus rien ne la retenait ici, elle avait urgemment besoin de changement. Plusieurs annonces avaient attiré son attention, toutes à connotation humoristiques. Le quartier lui importait peu, de même que l’appartement, à partir du moment où elle avait une grande chambre, et pouvait partager un espace de vie agréable. Ce qui serait déterminant, ce serait le loyer, et le ou les colocataires. Et en ce moment, tout ce qu’elle voulait, encore plus que d’habitude, c’était rire. Elle avait besoin de quelqu’un comme elle, qui -en règle générale- respirait la joie de vivre, en bref, un concentré de bonne humeur. Elle voulait pouvoir décompresser après ses journées pourries au travail, sans forcément avoir besoin de sortir. Et sans Mel dans son cercle d’amis pour l’instant, elle voulait du soutien, de la joie.
Sa première rencontre avait été un échec : elle était tombée sur Maxwell, qui recherchait un colocataire pour Eden et lui. Génial. Quelle bonne idée, d’emménager avec le gars que son mec venait d’embrasser … Ils étaient heureusement tous les deux d’accord pour dire que cette colocation serait un véritable carnage.
Aujourd’hui, elle répondait à la seconde annonce qui l’avait intéressée. La jeune femme qui habitait les lieux lui avait proposé de venir visiter l’appartement et de prendre un café. Pour faire bonne impression, mais aussi parce qu’elle ne cessait de s’occuper les mains et l’esprit depuis sa rupture, Ade avait ramené des muffins à la banane et aux pépites de chocolat, en quantité astronomique. La brunette gara sa moto à l’adresse indiquée, chercha le nom sur la sonnette puis grimpa les étages, son petit sac sur le dos, son casque autour du bras. Elle arriva finalement sur le bon palier alors que la porte s’ouvrait devant elle, et servit son plus beau sourire à la jeune femme qui l’accueillait.
« Bonjour ! Tu es Nico ? Adriana, enchantée ! »
Elle lui tendit la main avant de lui donner le tupperware rempli de muffins.
Il est temps, il est l’heure de ma nouvelle vie ! Ouais, j’ai enfin pris la décision de prendre un colocataire chez moi. Depuis le temps que j’y pense sans réellement eu le temps de passer une annonce ou autre. Le pire dans toute cette histoire, c’est le fait que j’avais fait une annonce sortant de l’ordinaire, en pensant sincèrement que SI quelqu’un serait intéressé par mon appartement après mon annonce, c’est que ça serait la bonne personne. Une annonce plutôt amusante à lire, mais qui en ferait surement fuir plus d’un, surtout les personnes allergique à une bonne dose d’humour. Je m’étais levée de bonne heure, de bonne humeur, mais surtout excité comme une puce pour venir nettoyer mon appartement de fond en comble, non pas que c’était crasseux, loin de là ! Mais c’est la base lors d’une visite non ? Assurément.
Plus particulièrement la seconde chambre de l’antre du diable, du mal, peu importe c’est comme vous voulez. Mon appartement, portant fièrement le numéro du diable, est-ce qu’il est habité par le mal ? Clairement pas, mais c’était un petit plus pour moi lors de l’achat et puis surtout je dois être la seule à porter ce genre de numéro. J’aime me démarquée des autres alors c’était l’occasion parfaite en prenant cet appartement. Remplissant l’eau de la machine à café, appuyant sur le bouton de chauffe de cette dernière avant de vérifier si tout était en ordre, la musique étant en fond afin de me motivée pour le ménage. Tout était fait, impeccable, il n’a jamais été aussi propre qu’aujourd’hui. Me prenant un petit café histoire de faire passer le temps, de me poser aussi sur la petite terrasse histoire de zieuté si je ne voyais pas mon invitée d’aujourd’hui.
Sur mon téléphone histoire de vérifier mes notifications, d’envoyer quelques mails à mon éditeur and co tout en envoyant des petits texto à ma mère et ma sœur pour leurs annoncés la nouvelle vie qui m’attends. L’interphone venait de me faire sortir de mes pensées, de mon téléphone pour me dépêché d’arriver vers ce dernier et d’ouvrir à la nouvelle venue dans ma vie en lui indiquant accessoirement l’étage où j’habitais, cela couler de source en même temps. La sonnette retentit quelques secondes avant que j’ouvre la porte pour apercevoir la jeune brune se trouvant sur le pas de ma porte. Un petit rictus en la fixant de mon regard bleuté avant de lui tendre à mon tour sa main et de répondre d’une voix accueillante. « Hello ! Content de te voir aussi, Adriana ! ». Dis-je en attrapant délicatement la boite qui contenait les muffins de bienvenue. « Miam ! Trop cool merci d’avoir ramené tout ça. Je t’en prie, rentre fait comme chez toi. ». Dis-je sur un ton amusé et sincère à la fois tout en lui faisant place pour qu’elle rentre chez moi, chez nous peut-être à la fin de la visite.
Je me fis souvent à la première impression et pour le moment c’était une bonne impression que cette jolie brune me laisser. Me dirigeant vers la cuisine afin de rallumer la machine à café avant d'y déposer la boite contenant les muffins et de saisir ma tasse précédemment utilisé, plus une nouvelle pour mon invitée. « Voilà l’antre de Nico, très coloré comme je le disais dans l’annonce, mais promis on s’y fait ! ». Dis-je en riant légèrement avant de venir lui tendre un café. Lui sortant par la même occasion le sucre, les sucrettes et du lait si jamais l’envie lui prenait.
Une nouvelle vie, des changements, voilà ce dont Adriana avait besoin. Elle devait tourner la page sur l’échec de sa relation avec Mel, et aller de l’avant. En réalité, la première raison à son déménagement était le loyer trop élevé pour qu’elle puisse l’assumer seule. Mais fuir cet endroit où tout avait basculé avec son meilleur ami était sans doute une bonne idée. Elle avait été blessée, elle s’était sentie trahie. Et pourtant, elle savait qu’elle lui pardonnerait bientôt. Parce que c’était lui, Mel, son meilleur ami, sa moitié. Elle avait juste besoin d’un peu de temps, de ruminer quelques jours, peut-être quelques semaines, avant d’accepter qu’il ne reprenne dans la vie de la brunette la place qui lui était due. La jeune femme gara sa moto en bas de l’immeuble de Nico puis gravit les étages, tendant à sa potentielle future colocataire une énorme boîte emplie de muffins, preuve de la tristesse qu’Adriana ressentait ces derniers jours. Ses amis le savaient, quand elle était contrariée, elle avait besoin de s’occuper les mains et les esprits afin d’éviter de penser. Cette fois-ci, ça s’était traduit en une invasion de desserts dans sa cuisine.
« Hello ! Contente de te voir aussi, Adriana ! Miam ! Trop cool merci d’avoir ramené tout ça. Je t’en prie, rentre fait comme chez toi. »
La brunette rit à cette remarque, en comprenant le sous-entendu : si la visite était concluante, elle serait bientôt ici chez elle. Elle espérait sincèrement qu’elle aurait un coup de cœur pour l’appartement et pour cette jeune femme. L’annonce était prometteuse, et ces premiers mots également. Adriana pénètre dans le logement, fait quelques pas en laissant son regard découvrir la pièce à vivre. Elle lui semble plutôt grande, spacieuse, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle est colorée. Par réflexe, la jeune femme ôte ses chaussures, pose son casque, sa veste et son sac près de la porte d’entrée, puis suit Nico vers la cuisine.
« Voilà l’antre de Nico, très coloré comme je le disais dans l’annonce, mais promis on s’y fait ! »
Adriana la remercie pour le café et décline le sucre et le lait. Elle hausse les épaules alors que ses yeux scrutent les alentours.
« J’ai envie de dire : peu importe la déco et la couleur. L’important dans ma recherche, c’est … »
Elle lève ses doigts pour compter dessus, un sourire fixé sur son visage.
« Le ou la colocataire, la chambre qui doit être de taille raisonnable, et la pièce de vie qui doit être assez grande, parce que j’aime bien recevoir du monde, si ça ne te dérange pas. Je ne dis pas que je fais des fêtes tous les soirs, du tout ! Mais j’ai pas mal d’amis, et j’aime les voir régulièrement. Et en règle générale, j’ai tendance à vivre dans le salon, plus qu’enfermée dans ma chambre. »
Elle fait la moue, se rendant compte qu’elle en a peut-être trop dit, et qu’elle a peut-être fait peur à la jeune femme en face d’elle. En même temps, si la colocation doit fonctionner, autant qu’elles soient claires et honnêtes dès le début.
« Désolée ! Je parle beaucoup. »
Elle a un petit rire gêné.
« Je ne sais pas comment tu fonctionnes, toi, en général … Tu avais un ou une coloc jusqu’à maintenant ? »
La brunette boit une gorgée de café puis repose sa tasse sur le comptoir.
« Est-ce qu’on peut visiter ? »
Elle avait hâte de découvrir l’appartement, et d’en apprendre plus sur Nico. Elle avait envie de savoir si cet endroit pouvait devenir son chez elle, et si la blondinette en face d’elle allait devenir une amie sur qui elle pourrait compter pour décompresser le soir, oublier les tracas, rire aux éclats, et pleurer parfois.
Adriana avait l’air d’être la colocataire parfaite, non pas qu’elle le soit parce qu’elle venait de m’offrir des muffins, non, non je ne suis pas de ce genre-là voyons. D’habitude je dirais cela avec la moue taquine tout en mangeant sereinement chaque muffin, mais je me devais de me tenir en présence de mon invitée. L’écoutant me dire que ma décoration n’était pas pour lui déplaire, du moins, la décoration ce n’était que secondaire pour elle. Le point d’ancrage serait son ou sa coloc, c’est-à-dire, moi. Elle aimait recevoir du monde, j’étais pareille, elle était même le genre de nana à partager le plaid devant des films ou des séries sur Netflix, c’était tout ce que je voulais. Elle se voulait rassurante en précisant qu’elle ne ferait pas des fêtes tous les soirs, non pas que cela me dérangerait tant que ça, mais c’est pour le voisinage quoi ! On était réellement sur la même longueur d’onde dans le fond, je n’avais pas envie de rester dans ma chambre ou qu’elle fasse de même si jamais on habitait ensemble, des moments de partage, des rigolades amicales, des repas partagés, histoire de ne pas être en solitaire, voilà pourquoi je voulais une coloc.
Un sourire me pendant aux lèvres en l’entendant me dire qu’elle parlait trop, non, sérieux, fallait qu’elle s’attende à une pipelette avec moi. Petit sourire avant de prendre à mon tour la parole. « Et tu fais bien de parler encore et encore… Ne me laisse pas raconter ma life sinon on y est encore dans trois mois. ». Dis-je en relâchant un petit rare en la fixant du regard avec de reprendre. « Écoute ! Je suis dans la même vision que toi pour ce qui est de la colocation alors c’est juste nickel. ». Dis-je sur un ton sérieux mais en même temps saupoudré d’une grande sincérité. J’espérais sincèrement qu’elle ne partirait pas dans l’idée que j’avais déjà eu des colocs mais qu’ils ont était happés par Satan lui-même. Utilisant une dose d’humour pour reprendre. « Nope, tu serais la première si jamais tu signe pour vivre dans l’antre du mal… Promis tu ne crains rien ici, c’était une blague dans l’annonce... ». Dis-je sur un ton amusé et une moue taquine en accentuant mes dires à l’aide de mouvement de sourcils. J’espérais sincèrement qu’elle ne partirait pas dans l’idée que j’avais déjà eu des colocs mais qu’ils ont était happés par Satan lui-même.
Les cafés rapidement avalés, elle venait de proposer de faire le tour de l’appartement, un sourire accompagné d’un hochement de tête pour confirmer la petite visite. « Allons-y ! ». Dis-je tout en m’aidant de ma main pour lui indiquer de me suivre. Je préférais qu’on commence par le fond de l’appartement, c’est-à-dire, les chambres, la salle de bain et les toilettes. Une fois devant la porte de ma chambre, l’ouvrant sans gêne, c’était propre, ranger et plutôt bien girly avec des posters et peluche à l’effigie d’œuvre en tout genre. « Voilà ma chambre, rien de très intéressant mais promis, j’ai qu’un mètres carré de plus que l’autre chambre, ça c’était vrai par contre… ». Dis-je sur un ton taquin et amusé. Maintenant c’était au tour de la salle de bain, des toilettes, elles étaient moins colorées que le reste de l’appartement, elles étaient même carrément standard. Une baignoire mais pas de douche, c’est ce que je voulais même si je voudrais bien avoir les deux mais la pièce n’était pas assez grande.
C’était au tour de la seconde chambre, plus petite d’un petit mètre et remplit de quelques cartons de mes contes pour enfant qui devrait théoriquement quitter les lieux la semaine prochaine. « Voici donc ta chambre, elle n’est pas coloré comme la mienne, elle me sert à stocké quelques cartons de temps en temps. ». Dis-je en fixant la jolie brune en attendant sa réaction, il ne resterait plus que le salon et la cuisine même si elle avait déjà pu les découvrir en entrant précédemment. Ah, j’oubliais également la big terrasse, aussi grande qu’une chambre de détenu.
Du changement et de la bonne humeur, c’est ce que semblait être prête à lui offrir Nico, et c’est exactement ce sont Adriana avait besoin. L’optimisme de la blonde était rafraichissant et, en quelques mots échangés, la brunette avait déjà le sentiment qu’elles pourraient très bien s’entendre. Ade était certes quelqu’un de sociable, qui se liait facilement aux autres, mais elle avait aussi la capacité de savoir les juger correctement, et cette jeune femme avait tout l’air d’être pétillante et pleine d’humour. Adriana lui expose les points importants pour elle dans une colocation, et se perd dans son récit, parlant sans doute bien trop.
« Et tu fais bien de parler encore et encore … Ne me laisse pas raconter ma life sinon on y est encore dans trois mois. »
Ade rit, puis hausse les sourcils en répliquant.
« Si je signe, tu pourras utiliser même six mois si tu veux pour tout me raconter ! Je suis de nature curieuse, et j’adore papoter. »
Finalement, opter pour une coloc avec cette blondinette n’était peut-être pas une idée raisonnable. Elle imaginait déjà leurs soirées vautrées sur le canapé, à refaire le monde, se raconter leurs souvenirs, leurs secrets. Elle pouvait déjà presque goûter le vin qui circulerait lorsqu’elles recevraient du monde. Elle pouvait déjà presque entendre le générique leurs séries préférées alors qu’elles seraient pelotonnées sous des plaids. Sur le papier, ça vendait du rêve, mais la brunette savait que ses heures de sommeil risquaient d’en pâtir ! Si elles emménageaient ensemble, il faudrait qu’elles soient raisonnables.
« Ecoute ! Je suis dans la même vision que toi pour ce qui est de la colocation alors c’est juste nickel. »
Parfait ! Elles étaient sur la même longueur d’onde, et ça s’annonçait génial. Il n’y avait plus que la visite à effectuer, pour être sûre de son choix.
« Nope, tu serais la première si jamais tu signe pour vivre dans l’antre du mal … Promis tu ne crains rien ici, c’était une blague dans l’annonce … »
Adriana rit une nouvelle fois.
« T’inquiète, je suis armée, alors le diable peut toujours se pointer, je l’attends. »
Elle fait un clin d’œil à Nico et explique.
« Je suis flic en fait, inspecteur de police. J’espère que ce n’est pas rédhibitoire comme profession pour vivre avec toi ! »
La brunette observe un instant sa futur coloc, essayant de deviner son métier, mais les possibilités sont tellement nombreuses, qu’elle pose rapidement la question.
« Et toi, tu fais quoi dans la vie ? »
Nico lui fait découvrir sa chambre, la salle-de-bains et les toilettes, puis la conduit jusqu’à une pièce emplie de cartons.
« Voici donc ta chambre, elle n’est pas colorée comme la mienne, elle me sert à stocker quelques cartons de temps en temps. »
La jeune femme hoche la tête en faisant quelques pas à l’intérieur. La pièce a l’air grande, plutôt spacieuse. Il faudra qu’elle s’achète des meubles quand elle quittera le meublé qu’elle occupait avec Mel, mais ça devrait le faire. Elle pourra sans doute trouver quelqu’un pour l’aider à les porter et les monter si elle galère trop toute seule.
« Ca me semble parfait ! Et j’ai cru voir que tu avais un balcon aussi ? »
Adriana suit sa coloc dans la pièce à vivre, puis sur le balcon. C’est agréable, de pouvoir bénéficier d’un petit extérieur en pleine ville. C’est petit, certes, mais ça a le mérite d’exister. Et la brunette adorait être dehors, elle est déjà certaine qu’elle le squattera souvent. Revoilà les deux jeunes femmes à l’intérieur. Adriana s’installe dans la cuisine pour boire son café et ouvre la boîte de muffins, la tendant à Nico avant de se servir à son tour.
« Bon, je signe où ? Et je peux emménager quand ? »
Elle adresse son plus beau sourire à Nico, un sourire empli d’enthousiasme. Et puis, faisant sa curieuse, elle interroge déjà sa colocataire, impatiente de faire sa connaissance.
« Tu vis seule ? Je veux dire … Est-ce que tu es en couple ? Est-ce que ça arrive que quelqu’un vive chez toi plusieurs jours de suite ? »
Ce serait loin d’être dérangeant. En fait, Adriana en avait assez des relations de couple, et elle commençait à se dire qu’elle s’amuserait bien pendant quelques temps.
Elle ne savait absolument pas ce qui l’attendait si jamais je me mettais à parler, même six mois ne serait surement pas suffisant mais c’était sympas pour elle de me dire cela. Elle devait être du même genre que moi, la fille attentive et à l’écoute des autres, parlante et marrante, avais-je trouvé mon double en créant cette annonce ? Seul l’avenir nous le dira. « J’dois dire que tu marques de sacrés points toi ! ». Dis-je en exécutant un petit clin d’œil taquin dans sa direction. D’un côté je me disais que notre colocation pourrait être épique, énorme, mais d’un autre je me disais que peut-être on passerait tellement de temps à déconner que les lendemains pourrait être difficile. En y réfléchissant bien, on a qu’une vie alors autant en profiter à fond avant d’être dans un cercueil, voilà mon crédo alors si j’avais la chance d’avoir Adriana comme colocataire ça serait réellement épique, je ne m’en faisais pas pour ça.
Un sourire s’affichant sur mon minois en l’attendant me sortir qu’elle était armée pour affronter le diable imaginaire de l’annonce, un léger rire en la fixant du coin de l’œil. Soudainement une moue surprise par le fait qu’elle était flic, sérieux ? Y avait combien de chance pour que je tombe sur une policière. Un sourire en coin avant de rétorquer sur un ton amusé. « Un flic ! ». Dis-je en faisant mine de réfléchir avant de reprendre la parole. « Non, moi je n'ai rien contre ce métier tant que tu fais mine de regarder ailleurs lorsque je reçois tout un tant de mafieux du coin… ». Dis-je sur un ton remplit d’humour, évidement qu’elle ne me croirait pas et heureusement faudrait être bête pour dire ce genre de chose devant un représentant de la loi. « J’déconne, la seule herbe qui pousse ici c’est mes plants de tomate sur le balcon… j’dois dire que je n’ai pas la main verte. ». Dis-je riant légèrement en fixant ma future colocataire. Avec elle, parler semblait assez simple et je me sentais assez à l’aise pour la taquinée légèrement. Me rapprochant légèrement d’elle avant de venir répondre à sa question. « Moi je suis créatrice et illustratrice de contes enfantins, la machine à faire rêver les gosses quoi ! J'ai ma propre societé et je fais tout toutes seules, les histoires, les dessins sauf l’édition. ». Dis-je assez fière de ce que je faisais, c’était à mon image car j’étais une grande enfant dans le fond.
Lui montrant ensuite la chambre, cela semblait lui plaire, l’appartement en soi était réellement bien conçu, plutôt très bien entretenu mis à part les couleurs flashy qui pourrait déplaire à quelques personnes. « Ouais un immense balcon, faut faire gaffe de ne pas s’y perdre mais ouais, y a bien un balcon. ». Lui montrant donc le reste de l’appartement, bien évidement que le balcon était petit mais ce n’était pas négligeable en centre-ville. Les choses sérieuses pouvaient enfin commencer, elle semblait partante pour la coloc, un grand sourire jusqu’aux oreilles avant de venir prendre la parole. « Trop cool, je suis ravie d’entendre ça ! Quand tu veux que t’emménage… Je peux même t'aider pour les meubles et tout. ». Mon minois ne pouvait que trahir le fait que j’étais contente d’avoir trouvé la bonne personne pour emménager dans l’appartement. Lui montrant d’un signe de main où était placé le contrat de colocation avant de venir répondre à sa question qui me faisait sourire. « Non, y a personne, je suis célibattante. Ça peut arriver mais généralement le lendemain y a plus personne. ». Dis-je en lui souriant pour la rassurée un peu, je n’étais pas très douée en histoire d’amour alors elle n’avait rien à craindre de perdre notre colocation ou de voir déboulé des étrangers tous les soirs.
La visite est agréable. Le feeling passe bien avec Nico, qui a l’air d’être une jeune femme pétillante et joyeuse, comme Adriana en temps normal. La blonde adresse d’ailleurs un clin d’œil à la brune, quand celle-ci lui affirme qu’elle pourra prendre le temps qu’elle voudra si elles deviennent colocataires pour lui raconter toute sa vie, dans les moindres détails.
« J’dois dire que tu marques de sacrés points toi ! »
La brunette rit, pensant déjà aux longues soirées, sur le canapé, à échanger leurs points de vue et refaire le monde.
« Tu veux dire, avec ça et les muffins ? »
Elle la taquine, ne les a pas ramenés pour acheter Nico, est simplement ravie de lui faire plaisir et de partager ses talents en pâtisserie. Puis Adriana évoque son métier, et est surprise par la moue de la jeune femme. Aurait-elle un souci avec les forces de l’ordre ?
« Un flic ! Non, moi je n’ai rien contre ce métier tant que tu fais mine de regarder ailleurs lorsque je reçois tout un tas de mafieux du coin … »
Ca rassure immédiatement la brunette qui éclate de rire.
« Tu me préviendras et j’irai faire des courses à ce moment-là ! Surtout si tu reçois le diable en personne. Je me passerai bien d’un entretien avec lui ! »
Déjà Nico enchaîne, un peu plus sérieuse, mais souriant toujours à Adriana. Elle a cet air joueur, mutin, qui plait beaucoup à la jeune femme.
« J’déconne, la seule herbe qui pousse ici c’est mes plants de tomate sur le balcon… j’dois dire que je n’ai pas la main verte. »
La brunette fait la moue.
« Hum, pas de chance. Je suis pas trop plantes non plus. »
Elle hausse les épaules.
« Tant pis, on n’aura pas de fleurs ici, à part peut-être celles qu’on nous offrira. »
Elle hausse les sourcils en riant, mais n’est pas coutumière des bouquets de la part d’admirateurs. C’est le genre de choses qui n’arrive que dans les films, ou bien quand on est un mannequin qui fait chavirer tous les cœurs et tourner toutes les têtes. Finalement, Nico lui révèle à son tour ce qu’elle fait dans la vie.
« Moi je suis créatrice et illustratrice de contes enfantins, la machine à faire rêver les gosses quoi ! J'ai ma propre société et je fais tout toutes seules, les histoires, les dessins sauf l’édition. »
Adriana l’observe, bouche bée, des étoiles dans les yeux. En quelques mots, Nico a réussi à la faire retomber en enfance. Et elle a sacrément impressionné de savoir que sa future coloc invente des histoires, les écrit, et les illustre.
« Ouaw ! Ca doit être fantastique ! Je serai impatiente que tu m’expliques comment tu procèdes aux différentes étapes de la création, quand on habitera ensemble. »
Et elle lui fait un clin d’œil. Parce qu’elle ressent finalement un peu de joie aujourd’hui. Parce qu’elle a l’impression d’avancer, de tourner la page, et qu’elle pense que Nico sera d’une grande aide pour réparer son cœur brisé.
« Trop cool, je suis ravie d’entendre ça ! Quand tu veux que t’emménage… Je peux même t'aider pour les meubles et tout. »
Ade réfléchit un instant, posant un doigt sur le bas de sa joue en regardant vers le plafond. C’est vrai qu’elle n’y avait pas pensé, elle réside actuellement dans un meublé, n’a finalement que quelques cartons.
« C’est gentil ! Je vais commencer mes cartons et acheter des meubles. Je n’ai pas grand-chose pour l’instant … Je peux les faire livrer ici ? Tu t’y connais en construction de lit et d’armoire ? »
Adriana est plutôt débrouillarde, mais pas vraiment bricoleuse. Elle n’est pas certaine de ne pas se casser un doigt lorsqu’elle maniera un marteau. Et pour répondre à la question de la brunette, Nico l’informe qu’elle est célibataire.
« Non, y a personne, je suis célibattante. Ça peut arriver mais généralement le lendemain y a plus personne. »
Ade hoche la tête, boit une gorgée de café puis ouvre la boîte à muffins, en prenant un dont elle arrache plusieurs morceaux, sans pour autant les mettre dans sa bouche. Ca trahit son hésitation et son anxiété. Finalement, elle lance un regard à Nico et se lance.
« On vient de me briser le cœur, d’où le déménagement. C’est possible que quelques garçons défilent dans les quelques semaines à venir, histoire de … tromper la tristesse et la solitude, on va dire. Ca ne t’embête pas, j’espère ? »
Elle se fera discrète, et eux encore plus. Ils ne s’incrusteront pas, ne feront pas des soirées télé ou jeux vidéo avec les filles, ça non. Disons juste qu’elle s’accorde une pause de deux mois pour faire des conneries, plein de conneries, toutes celles qu’elle n’aurait pas pu avant, pour tenter de se consoler. Parce que quand Adriana est triste, elle a tendance à faire des mauvais choix et à prendre de mauvaises décisions.
J’ai toujours voulu avoir un colocataire, enfin une colocataire pour être précise avec moi. Dans les films, ça a toujours l’air d’être méga fun puis j’ai eu le flair en proposant mon annonce au bon moment pour que la jolie brune devant moi ne la voit et file m’écrire à ce propos. Adriana est le genre de nana avec qui je pourrais m’entendre facilement à toute évidence, elle a de la tchatche, un humour bien à elle puis elle gère la cuisine d’après ce que je peux voir, du moins la pâtisserie. Un sourire en coin avant de reprendre un ton dès plus amusée qui soit. « Tout à fait ! ». Un rapide clin d’œil taquin en sa direction le tout accompagné d’un léger sourire. Elle est rapidement taquine avec moi, elle me suit avec facilité dans mes délires tordue, serait-ce réellement la colocataire parfaite ? Y avait pas à en douter pour le moment alors d’un air amusé, je venais lui répondre. « Héhé… Tant que tu es sympas avec lui y a pas de soucis à se faire t’en fais pas ! ». Dis-je en riant légèrement, on partait sur des délires chelous mais c’était ça qui était cool. On était pas du genre plantes ou fleurs, non pas qu’on n’aimait pas cela, pour ma part j’adorais ça, mais les voir mourir aussi rapidement me foutait la gerbe dans le fond, même si en réalité je ne savais pas du tout m’en occupée, la main verte n’est pas pour tout le monde. « Euh… Ouais c’est tellement rare que j’en reçois mais pourquoi pas, l’espoir fait vivre. ». Dis-je amusée et souriant légèrement. Les seules fleurs que j’ai, c’était de la part de ma sœur ou de ma mère, mais comme je n’aimais pas les voir fanées, elles ne le faisaient pas souvent.
On partait donc sur les présentations, une nouvelle fois, parce qu’il le fallait puis c’était toujours bon à savoir de savoir qui fait quoi dans la vie. Mon métier semblait la faire réagir avec beaucoup d’entrain, c’était appréciable et j’étais plutôt fière de mon boulot alors voir une réaction pareille me comblait de bonheur. « Ouais c’est méga intéressant, puis j’suis une grande enfant et mon imaginaire est sans limite alors je trouve ça cool de l’utiliser pour raconter des histoires aux mômes ! Avec plaisir que je t’expliquerais tout ça plus tard. ». Dis-je éclatante de fierté en parlant de mon boulot. Dans la tête d’Adriana, elle était déjà là, dans la mienne aussi alors il était facile de lui proposer mon aide pour ses meubles, pour l’aider si jamais elle en voulait, de mon aide. « Ouais pas de problème, tu peux faire livrer ça quand tu veux ici, je suis souvent chez moi en plus alors si cela peut t’arrangeais… ». Dis-je en plongeant mon regard dans celui de ma comparse avant de finalement le détourner quelques instants. « Euh… Ouais je me débrouille plutôt pas mal malgré mon frêle corps. ». Dis-je sur un ton sarcastique. La discussion suivante n’est autre que notre célibats à toutes les deux, par ma part on ne m’avait encore rien brisé mais pour la sienne, fallait croire qu’on lui avait fait du mal en lui brisant son petit cœur. « Ah désolée de l’apprendre ! Ne t’en fait pas pour la partie concernant le fait de tromper la tristesse et la solitude ! Ça m’arrive aussi de temps à autre alors il va nous falloir un code au pire lorsque cela arrivera. ». Dis-je en réfléchissant un à quelconque code durant quelques instants. J’étais la nana la plus facile à vivre alors cela ne devrait pas être un problème, je pourrais toujours partir en vadrouille ou alors chez Merry ou ma sœur.
C’était le destin, ou un pacte du diable, mais dans tous les cas, Adriana était ravie par cette colocation qui s’offrait à elle. L’appartement était agréable et Nico était drôle et déjantée. La brunette avait l’impression de découvrir une jeune femme pétillante, comme elle, qui aimait discuter, faire des soirées entre filles, et s’amuser. Nul doute qu’elles risquaient de se coucher tard le soir, en papotant jusqu’à pas d’heure ! D’ailleurs, elles préparaient déjà leurs prochains sujets de discussion, notamment sur le métier de la blonde, qu’Ade était impatiente de découvrir.
« Ouais pas de problème, tu peux faire livrer ça quant tu veux ici, je suis souvent chez moi en plus alors si cela peut t’arranger … »
La brunette lui sourit en retour.
« Ok, génial ! Merci beaucoup ! Est-ce que tu connais les dimensions de la chambre pour que je vois pour les meubles ? Je vis dans un meublé actuellement, il faut que j’achète des choses du coup. »
Elle était enthousiaste, savait déjà qu’elle passerait ces prochains jours, après le boulot, à faire les boutiques pour se créer un vrai petit cocon. A l’aise avec sa future colocataire, elle se décide à lui révéler qu’on vient de lui briser le cœur, sans entrer dans les détails. Ce sera une discussion qu’elles pourront avoir, posées sur le canapé, avec un pot de glace et une bouteille de vodka. Ou deux pots de glace et trois bouteilles de vodka ! Et la brunette indique donc qu’elle risque de ramener des garçons, parce qu’une Adriana triste est une Adriana qui fait des erreurs de jugement, sans aucun doute.
« Ah désolée de l’apprendre ! Ne t’en fait pas pour la partie concernant le fait de tromper la tristesse et la solitude ! Ca m’arrive aussi de temps à autre alors il va nous falloir un code au pire lorsque cela arrivera. »
Adriana rit.
« Ou alors on peut juste partir du principe qu’on n’a pas le droit de le faire ailleurs que dans notre chambre, et qu’on doit maîtriser le volume sonore ? J’ai pas envie de te chasser de chez toi, voyons ! »
La brunette fronce un instant les sourcils.
« Ho mon dieu, j’ai l’air d’une prostituée en fait, pour qui tu dois me prendre … »
Elle se cache la tête entre les mains en rougissant et éclate de rire.
« Désolée, je suis pas du genre à ramener un mec différent chaque soir, rassure toi, j’ai juste besoin … de me consoler un peu. Mais je suis sûre que vivre avec toi, papoter entre copines, ça va déjà me faire un bien fou ! »
Une semaine plus tard, Adriana emménageait déjà avec Nico pour une colocation de folie !