Fools on parade cavort and carry on for waiting eyes, ones you would rather be beside than in front of but she's never been the kind to be hollowed by the stares.
Cait n'avait appris l'existence d'un bout de famille qu'elle ne connaissait pas que lorsqu'ils avaient tous déménagé de l'Irlande à l'Australie. Sa mère lui avait toujours caché qu'elle avait une soeur sur le sol Australien. Mais force était de constater que Cait avait bel et bien une tante, et même un oncle. De ce qu'on lui avait raconté, les deux soeurs ne s'entendaient pas bien avant le départ de l'aînée pour l'Irlande, et à partir de ce point, elles avaient cessé toute communication. Ne renouant que lorsque l'expatriée avait ramené ses enfants en Australie, et uniquement parce que la plus jeune s'était visiblement remis un peu de plomb dans la tête. Mais Cait n'avait découvert l'existence de Kieran que bien plus tard, un peu par hasard. Encore un secret de famille peu glorieux à ajouter à la liste, la jeune femme commençait sérieusement à trouver que tout ça était tiré par les cheveux. Jamais elle n'aurait pensé qu'il pouvait y avoir autant de drames dans un même famille; c'était bon pour la télé, ces âneries, pas pour la vrai vie. Mais le fait est que Cait avait un cousin, caché quelque partie et qu'elle avait mis du temps avant de retrouver sa trace. Bien trop curieuse pour faire comme si elle ne savait rien, elle avait passé des heures sur son ordinateur, dans des archives sans rien trouver. Parce que quand on cherche quelqu’un mais qu’on a même pas son nom à disposition, on ne peut pas dire que ça avance rapidement. Et donc, ça trainait. Jusqu'au jour où, chez sa tante, elle avait trouvé totalement par hasard, un vieux carton, perdu au fin fond d’une armoire. Un carton aussi secret que les informations qu’il renfermait: quelques photos d’un bébé, et d’un tout jeune garçon, quelques babioles, et surtout, un certificat de naissance, avec un nom, un lieu et une date de naissance. À partir de là, les recherches avaient été beaucoup plus simples pour la jeune femme. Si bien qu’elle avait fini par découvrir qu’il vivait aussi à Brisbane. Une coïncidence bien trop improbable pour être ignorée. Mais encore une fois et malgré ses efforts, elle n’avait pas réussi à trouver une adresse, se contentant alors de regarder les noms sur les boîtes aux lettres quand elle se baladait, bien consciente que ça ne mènerait probablement jamais à rien. Mais peu de temps après, elle était tombée sur cette annonce, placardée au panneau d’une épicerie dédié à ce genre de missives, qui était signée d'un mec qui portait le même nom que son cousin inconnu. Un mec qui proposait des cours de dessin pour pas grand chose. Pas que Cait ait réellement besoin de cours dans cette matière, mais à la seconde où elle avait lu le patronyme, sa décision était prise. Elle devait aller voir. Vu le niveau qu'elle avait atteint ces dernières années, le plus dur serait certainement de faire croire à son prof qu'elle ne savait même pas dessiner un arbre, se targuant d'être une adepte des bonhommes en bâtons. Elle espérait être assez bonne comédienne pour que l'illusion soit suffisante, mais rien n'était moins sûr. Sans trop tarder, elle avait prit contact avec le prof de dessin, lui indiquant ses disponibilités, après lui avoir demandé les siennes, ainsi que le tarif définitif de ses cours. Sans trop s'attarder, les deux avaient convenu d'une date, et d'un lieu pour se retrouver. Le Kieran de l'annonce lui avait demandé d'amener des esquisses, histoire qu'il puisse se rendre compte de son niveau. C'est pour cela, et pour parfaire l'imposture, que la jeune femme avait décidé de massacrer ses dessins suivants. Chose qui lui avait fait mal au coeur, pour sûr. Quelques jours, avaient passé, et le jour J était finalement arrivé. Cait avait prit la route, à pied, vers oxlade drive, après avoir été à deux doigts d'oubliés sa pochette remplie de dessins postiches. Après un long moment de marche, elle avait trouvé le numéro de logement qu'il lui avait donné, et s'était immobilisée un instant devant la porte, prenant une grande inspiration. Et puis, elle avait frappé contre le battant. Brun, grand - il la dépassait d'une bonne tête -, les yeux clairs, elle n'avait pas l'impression de se voir dans un miroir. Mais après tout, il n'était que son cousin, et sa mère et sa tante ne se ressemblaient pas tant que ça... Cait n'était pas vraiment sûre d'avoir trouvé la bonne personne, mais le nom et le prénom associés, ça ne pouvait pas donner de possibilités infinies... Si? Cait perdait rarement ses mots, mais se retrouver face à face avec celui qui était peut être son cousin, ça la déstabilisait bien plus que ce qu'elle aurait imaginé. Après un moment de silence gênant, l'irlandaise avait finalement retrouvé ses esprits, et esquissé un sourire. « Salut, je suis Cait. Je viens pour les cours de dessin. » Pour appuyer ses propos, elle avait mis en avant son portfolio, au cas où il ne serait pas totalement convaincu. Et en attendant qu'il se décide à la laisser entrer, la jeune femme l'avait dévisagé sans aucun embarras, cherchant dans ses traits quelque chose qui lui serait familier.
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Kieran Halstead
les cicatrices de la mémoire
ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4055 POINTS : 240
TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2 RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
@CAITRIONA REGAN & KIERAN HALSTEAD ⊹⊹⊹ fools on parade cavort and carry on for waiting eyes, that you would rather be beside than in front of but she's never been the kind to be hollowed by the stares.
(FORTITUDE VALLEY, LOGEMENTS). Tu vois, Kieran, il y a un truc qui est plutôt chouette, quand on reçoit une somme d’argent non-négligeable.
C’est de l’utiliser.
Mais est-ce vraiment une surprise qu’il y ait un véritable fossé entre ce que je lui dis de faire et ce qu’il fait réellement ? Non. Bien sûr qu’il ne m’écoute pas, Kieran, trop focalisé sur la surprise d’une somme à six chiffres qui va bientôt tomber sur son compte en banque (ou peut-être que c’est déjà le cas, mais il n’ose plus aller voir celui-ci). Si avant il évitait soigneusement de regarder son solde par peur du chiffre négatif, aujourd’hui c’est tout l’inverse ; et la perspective d’avoir autant d’argent entre ses mains est effrayante. Elle l’est encore plus quand on sait que cet argent a été légué par Ichabod, un frère d’accueil qui n’a jamais rien fait pour lui faciliter la vie : autant dire que notre protagoniste s’attend à découvrir les contreparties de cette chance à tout moment et qu’il n’a justement pas très envie d’en prendre connaissance. Ichabod ne lui a pas fait un cadeau ou alors, s’il est considéré comme tel, il est empoisonné. Je ne peux pas lui donner tort : moi-même je n’ai pas confiance en cet Ichabod et je ne sais pas que penser de cette grande nouvelle. Mais, quand même, une part de moi aimerait inciter Kieran à en faire l’usage ; le connaissant, il y aura des conséquences quoi qu’il en fasse, alors autant le dépenser, non ? Puis, vous n’allez pas me contredire si je vous dis que le but premier d’une telle somme d’argent c’est d’en faire quelque chose, n’est-ce pas ? Bon, évidemment, on évitera les frais inutiles (donc on ne retourne pas voir des prostituées, Kieran, merci – oui, j’aime lui rappeler cet épisode honteux), mais en prenant en compte que le local qu’il louait au centre-ville lui revient cher et qu’il ne peut plus compter sur les économies acquises suite à son passage dans Race of Australia, le calcul est vite fait, Kieran. Non ? Toujours pas ? C’est de la mauvaise volonté, si vous voulez mon avis ; mais comme il n’a jamais été très doué à l’école, ce n’est pas une surprise qu’il ne sache pas faire ce type d’addition. Parce qu’il considère l’argent d’Ichabod comme empoisonné, il a ainsi renoncé à ce local qui lui permettait de donner des cours. Et s’il n’est pas à mal financièrement, ce n’est pas à cause de cet héritage, mais bien parce qu’il n’a pas assez d’élèves pour subvenir à ses besoins. Au moins, le local lui donnait une certaine légitimité ; recevoir chez lui est tout de suite plus humiliant et ne fait que montrer qu’il n’a pas grand-chose de professionnel, Kieran.
C’est son idée, du moins, convaincu qu’il est imposteur au milieu de vrais artistes, alors qu’il a pourtant, comme à chaque fois qu’il accueille un nouvel élève, récite son laïus depuis des jours pour être au top de sa performance. Il a poussé les meubles derrière le canapé pour laisser de la place à un chevalet, autant qu’il a préparé la table à manger avec beaucoup trop de matériel ; il ne sait pas ce que cette Caitriona préfère et même s’il s’agit surtout d’évaluer son niveau aujourd’hui, il veut être sûr qu’elle soit à son aise. Il a pris soin de mémoriser les quelques informations qu’il a eues sur elle – qui se compte sur les doigts d’une main, à vrai dire – à commencer par son prénom pour jouer au professeur modèle et se convaincre qu’il a raison de poursuivre sur cette voie-là (alors qu’on ne peut pas dire que ça l’épanouisse particulièrement, tu peux mentir aux lecteurs, mais pas à moi, Kieran). Et lorsque la sonnerie retentit, que son regard se porte sur l’horloge et qu’il constate qu’il n’a pas vu le temps passer et n’a donc pas pu répéter son discours une ultime fois, il est pris au dépourvu. Un (ou une dizaine, plutôt) de juron s’échappe d’entre ses lèvres alors qu’il s’assure une dernière fois d’avoir tout préparé pour un cours dans les meilleures conditions. Conscient qu’il serait encore moins professionnel de faire attendre son élève derrière la porte, il finit par ouvrir celle-ci ; s’il a oublié quelque chose, ce n’est pas maintenant qu’il peut sauver les meubles. « Bonjour. » Il salue d’une voix hésitante, peut-être inaudible même, alors qu’elle se présente après un cours silence (qui l’inquiète déjà, en espérant qu’il ne soit pas représentatif de l’heure qui va suivre). « Salut, je suis Cait. Je viens pour les cours de dessin. » Son regard scrute le portfolio dans sa main alors qu’il se décale légèrement. « Oui, oui, bien sûr, entre. » Puisqu’a priori, elle a décidé qu’ils se tutoieront. « Euh Kieran, du coup. » Il se présente à son tour, un signe de la main et les lèvres pincées alors qu’il finit par réfléchir plus de dix secondes. « Enfin, tu le sais déjà. » Il rit nerveusement alors qu’il se maudit déjà de continuer à donner des cours alors qu’il n’arrive toujours pas à avoir l’aisance nécessaire pour cela. « Tu peux t’installer. » Il désigne la table devant le comptoir de la cuisine avant de refermer la porte d’entrée. « Tu veux boire quelque chose avant qu’on commence ? » Il poursuit, ouvrant la porte d’un frigo qui contient tout ce qui est susceptible de lui être demandé. Oui, y compris le jus de goyave pour l’élève bobo-écolo à la bière pour le professeur paniqué, mais il n’est pas certain de faire une bonne impression s’il s’en sert une, soit.
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Dernière édition par Kieran Halstead le Mar 17 Oct 2023 - 17:11, édité 1 fois
Fools on parade cavort and carry on for waiting eyes, ones you would rather be beside than in front of but she's never been the kind to be hollowed by the stares.
Juste avant que la porte ne s’ouvre, Cait avait cru entendre des bruits étouffés venant de l’autre côté de la porte. Des bruits qui ressemblaient fortement à des jurons, bien qu’elle soit bien incapable d’en être certaine. Mais puisque ça y ressemblait, elle n’avait pas pu s’empêcher d’imaginer ce qui avait bien pu le pousser à s’exclamer ainsi. Avait-il marché sur un lego, ou autre objet dangereux n’ayant rien à faire sur le sol? S’était-il coupé avec quelque chose en l’entendant frapper? S’était-il cogné le pied dans le coin d’un meuble diabolique en tentant de rejoindre l’entrée? Secouant la tête, Caitriona avait écarté la théorie du lego. De toutes les informations qu’elle avait pu trouver sur Kieran, il n’était fait mention nulle part qu’il soit père, ou même qu’il ait été en contact régulier et direct avec des humains miniatures. Un détail qui arrangeait bien l’irlandaise, quad on connaissait son mal-être vis à vis de ces créatures. Oui, un coin de meuble ou un éplucheur à légumes, ça paraissait beaucoup plus probable. La jeune femme était restée un court instant sans voix quand le brun était apparu sous ses yeux. Elle n’était toujours pas sûre qu’il s’agisse de la bonne personne, même si en le dévisageant elle avait relevé quelques détails qui lui semblaient familiers. Mais et si l’interne s’inventait elle-même ces similitudes, là où il n’y en avait pas, simplement parce qu’elle crevait d’envie d’avoir enfin résolu le mystère qui planait sur son cousin? Brisant le silence gênant qui était en train de s’installer, c’est finalement le brun qui s’était manifesté en premier. « Bonjour. » Ça avait été comme un déclic pour Cait, dont les esprits semblaient être revenus d’un coup. « Salut, je suis Cait. Je viens pour les cours de dessin. » Faisant un effort pour paraître amicale, elle avait réussi à esquisser un sourire malgré sa nervosité grandissante. Les yeux de Kieran dévient sur la pochette de couleur que tient la jeune femme dans ses mains. Ils avaient convenu de l’heure du rendez-vous il y a un moment, il devait donc bien se douter que c’était elle qui toquait à la porte. Pourtant, il n’avait semblé vraiment réaliser que lorsque son regard s’était finalement posé sur le portfolio. « Oui, oui, bien sûr, entre. » Et joignant le geste avec la parole, le jeune homme s’était écarté pour lui laisser un passage jusqu’à l’intérieur. Le tutoiement l’avait un peu surprise, mais puisqu’ils allaient passer pas mal de temps ensemble, pour les cours, elle ne s’était pas offusquée. Peut être même que ça faciliterait son objectif. « Euh Kieran, du coup. Enfin, tu le sais déjà. » Oui, la jeune femme le savait déjà. En fait, elle en savait même plus que ce qu’il pouvait seulement imaginer. En l’entendant bafouiller, elle avait eu un rictus amusé. Mais pour ne pas accentuer son malaise, elle s’était abstenue de tout commentaire. Le jeune homme ne devait pas avoir l’habitude de ces cours, pour paraître aussi agité. Kieran avait eu un petit rire, traduisant sa nervosité, une émotion qui incombait aussi à la jeune femme. « Tu peux t’installer. » Et la jeune femme ne s’était pas fait prier davantage. S’installant à la table que lui avait indiqué Kieran, pendant que lui allait refermer la porte à l’entrée, elle avait laissé sa pochette sur la table pour mieux observer de sa chaise ce qui l’entourait. Elle espérait en apprendre plus sur le personnage, tout était bon à prendre. Des magnets sur le frigo aux bandes dessinées qu’elle peut presque apercevoir, sur le canapé. « Tu veux boire quelque chose avant qu’on commence ? ». Il ouvre la porte de son frigo dans la foulée, et en inspecte le contenu, l’air concentré. « Un jus de banane, s’il te plait. » Se rendant soudainement compte que tout le monde n’avait pas forcément du jus de banane dans son frigo, la jeune femme s’était empressée de se reprendre. « Sinon de l’eau, ça m’ira très bien. » Elle n’avait pas trop envie de lui compliquer la vie, encore moins de paraître exigeante. Rares étaient les personnes qui vouaient un culte de la banane comme Caitriona le faisait; frais, en jus, dans un muffin, un milkshake ou des pancakes, elle pouvait en consommer sous toutes ses formes. Et la jeune femme n’était pas persuadée que Kieran fasse partie de ce club très fermé. En attendant, elle avait sorti les "oeuvres" qu’elle lui avait ramenée; des tentatives convaincantes qu’elle ne savait pas dessiner, des esquisses dignes d’une enfant de 4 ans, ou pas loin. Ridicule, quand on connaissait le talent inné de l’irlandaise pour le dessin, ou la peinture. Des dessins au fusain qui bavent, des aquarelles abstraites qui n'avaient pas pour but de l'être, des erreurs évidents d'harmonie entre les couleurs. L'irlandaise avait fait un effort pour paraître crédible, et espérait que Kieran apprécierait ce qu’il allait avoir sous les yeux. En attendant que le jeune homme soit prêt, elle avait recommencé à chercher des indices dans son entourage proche. Elle avait fini par repérer quelques indices, qui pourraient induire que le brun ne vivait peut être pas seul dans cet appartement. « Tu vis seul? » La subtilité n’était malheureusement pas l’une de qualités de Caitriona. Loin de là. Et ça risquait fort de griller sa couverture assez tôt. Trop tôt. Il fallait qu’elle ralentisse sur les questions. Au moins elle en était consciente, c'était déjà ça… « Pardon… Pas mes affaires. » Essayant de diluer les soupçons qu’elle croyait voir apparaître dans les yeux de son prof, elle avait préféré changer de sujet, revenant à ce qui l’avait amené ici. « Comme tu peux voir, y a du boulot… On commence par quoi? » Cait espérait qu’il oublierait qu’elle avait commencé par une question indiscrète, et qu’il se détendrait un peu. Malgré ça, elle avait l’impression de prendre le départ avec une pénalité.
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Kieran Halstead
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(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2 RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
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Il y en a, des mystères, dans l’univers ; et il y en a un au sein même de cet appartement. À le voir aussi gauche et mal organisé, il est légitime de s’interroger sur comment Kieran peut réellement exercer la profession de professeur et particulier, en plus de cela. Déjà peu à l’aise avec lui-même, à se demander à quel moment il a cru que partager ses connaissances seul avec un élève serait une bonne idée. Bien sûr, il aime son métier, il aime l’art sous toutes ses formes et ne se lasse pas d’en parler. Mais au-delà de ça, quand il s’agit d’être à l’aise avec les courageux qui suivent ses cours, il n’est pas très pédagogue, bien incapable d’être dans la critique (même constructive) encore moins dans le small talk pour mettre à l’aise les autres et on ne parle pas de la possibilité d’avoir à recadrer quelqu’un qui n’en fait qu’à sa tête ou qui refuse de prendre en compte ses conseils autant que de faire les quelques devoirs qu’il serait susceptible de donner. Non, vraiment, quand je le vois ainsi, à paniquer à l’idée de se planter avant même que le cours ait démarré, je me demande ce qui lui passe par la tête. C’est con, quand on y pense, puisque je suis dans sa tête et je devrais le savoir, mais eh ; je l’ai dit, il y a des mystères dans l’univers, de ceux qui ne peuvent pas être résolus et la manière dont Kieran a décidé d’en faire son travail autant que le raisonnement qui le pousse à continuer (outre financier) est une grande interrogation dont on n’aura probablement jamais les réponses.
Caitriona – puisqu’il s’agit de son prénom – désormais arrivée, Kieran sent un dernier pic d’anxiété (on ne me la fait pas, ce ne sera certainement pas le dernier de la journée) l’envahir avant d’essayer de l’accueillir dans les meilleures dispositions (à savoir, il a fait la poussière, un grand moment à signaler). Se présentant avant de réaliser qu’elle a déjà connaissance de son identité, il finit par me donner raison en une poignée de secondes (c’est vraiment trop facile avec lui) : le pic d’anxiété n’était pas le dernier. La laissant s’installer tandis qu’il s’affaire à lui proposer un service cinq étoiles (au moins), il regrette bien vite de ne pas avoir formulé sa question différemment, à savoir « est-ce que tu veux un verre d’eau ' » car évidemment que la réponse le laisse pantois. « Un jus de banane, s’il te plait. » EXCUSEZ-MOI, MAIS QUI BOIT DU JUS DE BANANE ? Et, surtout, qui demande ça au cours d’une première rencontre en supposant que chacun en possède dans son frigo ? À la rigueur, il a bien des bananes qui traînent sur le comptoir, mais vu leur gueule, on peut plutôt partir du principe qu’il s’agit d’essence de banane ; parce qu’il n’est plus vraiment certain qu’elles soient comestibles (manger 5 fruits et légumes par jour, tout ça, il abandonne l’idée à peu près... tous les jours). « Sinon de l’eau, ça m’ira très bien. » Pinçant les lèvres pour s’excuser, il avoue, gêné : « ce sera de l’eau, du coup. » Néanmoins, en hôte d’exception, il se fait la note mentale d’acheter du jus de banane pour le prochain cours – si prochain cours il y a. « Tu vis seul? » Surpris par la question alors qu’il revient en sa direction en déposant le verre d’eau à côté d’elle, le jeune homme reste silencieux quelques instants, de quoi la laisser reprendre alors qu’il prend place à côté d’elle. « Pardon… Pas mes affaires. » Cette fois-ci, il secoue la tête par la négative pour lui signaler qu’il n’y a pas de problème. Il a tendance à ne pas être assez paranoïaque, Kieran, c’est moi qui fais tout le travail (c’est épuisant), mais, à cette question-là, je n’y vois rien d’autre qu’un intérêt ou une gêne qu’elle exprime par des questions pour réduire le silence. « J’ai un colocataire, mais je l’ai viré pour l’après-midi, ne t’inquiète pas. » Il souligne avec un léger rire, n’étant pas malmené par cette curiosité. Il aime beaucoup Raphael, il sait aussi que celui-ci pourrait s’enfermer dans sa chambre durant toute la leçon par gentillesse, mais Kieran est néanmoins plus à l’aise en le sachant ailleurs. Raphael est gentil, mais Raphael est aussi curieux que cette jeune femme et il n’aurait aucune envie de croiser son regard qui suit la leçon caché derrière sa porte. « Comme tu peux voir, y a du boulot… On commence par quoi? » Se plongeant dans les esquissant au point d’en oublier l’existence de la jeune femme, il observe ses œuvres... dubitatif. Tu peux le dire, à moi, Kieran, ça n’implique pas (encore) de vexer la jeune femme. Bien sûr, dans son habituelle réserve et clémence, il n’ose que penser très (très) bas qu’il y a du boulot, en effet. Mais, Kieran étant Kieran, il y voit aussi le positif et le potentiel qu’il y découvre. C’est presque amusant, d’ailleurs, car elle commet des erreurs que même des débutants ne commettraient pas, alors qu’elle en est une. Il ne comprend pas très bien et songe déjà au fait qu’elle va lui donner du fil à retordre, mais c’est un challenge qu’il est prêt à accepter (parce qu’il a besoin d’argent, surtout, plus que parce qu’il se fait confiance pour être un professeur qui la guidera vers le meilleur en quelques leçons, même si ça reste l’idée). « Déjà, par toi. » Conscient que ce n’est pas très clair, il se reprend rapidement, maladroit : « je veux dire, avant de s’intéresser à tes productions et à ce qu’on peut en faire, j’aimerais déjà que tu me parles un peu de toi. » Bon, pas au point de savoir si elle a un colocataire, qu’on se le dise. « Ce que tu attends de ce cours, ce que tu souhaites améliorer, vers quoi tu veux te diriger... Si t’as un objectif, aussi, que tu voudrais qu’on ait réalisé à la fin des séances. Ce que tu préfères comme technique, ce que tu détestes, ce que tu veux bien découvrir, tout ça, tu vois ? » Et bien qu’il soit là pour l’aider à s’améliorer, Kieran se reprend rapidement, n’ayant aucune envie qu’elle se pense être un numéro parmi ses élèves. « Mais si tu veux te présenter un peu aussi, de manière générale, pour qu’on se connaisse un peu au-delà du cadre prof/élève, tu peux aussi. Je veux juste pas te forcer si tu veux rien dire sur toi ou que tu penses que c’est pas le sujet. » Lui, de toute évidence, sera obligé de passer par cette étape s’il veut légitimer ses cours – car pour l’instant, il n’est pas certain de donner la meilleure des impressions et qu’il a surtout conscience de donner envie de s’intéresser à l’annonce en-dessous de la sienne sur le site internet où elle a trouvé son contact.
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Impulsive comme à son habitude, Cait n'avait pas tenu très longtemps avant de lui demander s'il vivait seul. Elle avait prit le temps d'observer leur environnement direct, repérant quelques détails qui pourraient indiquer qu'il ne vivait pas seul. Une copine? Un copain? Ou peut-être juste un ou une colocataire? Elle s'était sentie obligée de demander, bien trop curieuse, avec une folle envie d'en savoir plus sur ce cousin dont elle ne connaissait que le prénom - et son apparente passion pour le dessin. Se rendant compte qu'elle pouvait le faire fuir avec ses questions, elle s'était rétractée, s'excusant. Chaque chose en son temps. Mais il n'avait pas eu l'air offusqué, Kieran. Il s'était contenté de secouer la tête, avant de répondre, posant par la même occasion un verre d'eau à côté d'elle. « J’ai un colocataire, mais je l’ai viré pour l’après-midi, ne t’inquiète pas. » Un colocataire donc. Après, ça n'excluait pas le fait qu'il était peut être en couple. Ça, elle le découvrirait plus tard. « Oh, fallait pas, l'embêter avec ça. En tout cas, moi ça ne m'aurait pas dérangé. » Peut-être même qu'elle aurait pu poser quelques questions à ce fameux colocataire, si elle en avait eu l'occasion. Avec un sourire, la jeune femme avait noté en silence cette idée dans sa tête. Puis elle avait sorti les dessins et peintures qu'elle avait réalisées pour l'occasion, observant avec un brin de satisfaction la grimace atterrée qu'avait eu son prof de dessin. Comme quoi, elle n'avait pas massacré ses oeuvres pour rien. Puis, l'irlandaise lui avait demandé, sournoisement, par quoi ils allaient commencer, maintenant qu'il avait sous les yeux l'entendue des dégâts. Et Kieran avait eu une réponse qui l'avait complètement déconcertée. « Déjà, par toi. » Devant son air perplexe, il avait rapidement continué, pour faire lumière. « Je veux dire, avant de s’intéresser à tes productions et à ce qu’on peut en faire, j’aimerais déjà que tu me parles un peu de toi. » La rousse avait eu un sourire. Les choses tournaient de manière intéressante. Il y a avait peut-être une carte à jouer ici. « Ce que tu attends de ce cours, ce que tu souhaites améliorer, vers quoi tu veux te diriger... Si t’as un objectif, aussi, que tu voudrais qu’on ait réalisé à la fin des séances. Ce que tu préfères comme technique, ce que tu détestes, ce que tu veux bien découvrir, tout ça, tu vois ? »La jeune femme avait hoché la tête, et au moment où elle allait commencer, il avait reprit la parole. « Mais si tu veux te présenter un peu aussi, de manière générale, pour qu’on se connaisse un peu au-delà du cadre prof/élève, tu peux aussi. Je veux juste pas te forcer si tu veux rien dire sur toi ou que tu penses que c’est pas le sujet. » Inconsciemment, elle avait commencé à se triturer les doigts. Il fallait qu'elle la joue fine, si elle voulait obtenir quelques infos sur lui. « Pas de panique, ça me va. Mais si ça te convient, j'aimerais qu'on fasse ça un peu donnant-donnant. Une info, contre une info. Rien de trop personnel, je veux pas abuser. Juste pour voir si j'accorde ma confiance à la bonne personne. » Le temps qu'il se décide si oui ou non il allait jouer le jeu, l'interne avait prit une gorgée d'eau. Puis elle s'était lancée. Rappelle-toi, Cait. Rien de trop personnel, faudrait pas lui faire peur. « Mon vrai prénom, c'est Caitriona. Mais le plus souvent on m'appelle Cait. Je suis née en Irlande, mais j'ai passé une grande partie de mon enfance en Tasmanie. Je suis arrivée à Brisbane en 2012 pour mes études. Actuellement, je suis interne en chirurgie au St Vicent's Hospital. J'adore le jus de banane. Et j'ai deux chats. » Ça suffirait pour l'instant. Quelques détails qu'elle espérait apprendre chez Kieran. Maintenant qu'elle était lancée, il lui restait à répondre à l'autre question du brun. « En ce qui concerne les cours, je dessine depuis longtemps, mais j'ai jamais été très douée. En soi, j'ai une préférence pour la peinture à l'huile, et le fusain. Si tu peux m'aider là dedans, ce serait top. Et pour les sujets, j'ai pas de préférence. Paysages, objets, animaux... Je m'en sors pas trop mal mais je peux m'améliorer. Par contre j'ai du mal avec les visages par exemple. » Beaucoup de mensonges, mais pas seulement. Quitte à vraiment devoir suivre ces cours pour connaître Kieran, autant voir s'il peut lui apprendre deux trois trucs pour qu'elle s'améliore sur ce qu'elle maîtrise le moins. En espérant que ce soit dans ses cordes, mais de ce qu'elle avait vu dans l'annonce, c'était plus que probable. « Globalement, je voudrais juste m'améliorer, accrocher une ou deux de mes toiles chez moi quand je n'en n'aurais plus honte. Je te fais entièrement confiance pour le reste. » Et elle avait hâte de voir ce qu'il lui proposerait. Mais pour le moment... « À toi. » La jeune femme espérait vraiment qu'il s'ouvrirait un peu à elle, mais elle n'était pas vraiment sûr qu'il accepterait. Ou qu'il oserait, simplement.
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Kieran Halstead
les cicatrices de la mémoire
ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4055 POINTS : 240
TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2 RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
Kieran est bien trop poli pour dire quoi que ce soit (et il tient bien trop aux sous que ce cours peut lui rapporter), mais je souligne le fait que c’est un surprenant comme première question, de la part d’une élève qu’il n’a jamais côtoyée auparavant. Encore, ils auraient eu plusieurs leçons ensemble, il aurait pu comprendre sa curiosité, mais là, je dois avouer que je suis aussi perplexe que lui et que contrairement à Kieran, j’accentue cela même si je sais qu’il n’en dira jamais rien. Pourtant, il se demande déjà les raisons pour lesquelles elle en est venue à une telle conclusion et il ne peut s’empêcher de regarder un peu autour de lui. Peut-être est-ce le bordel accumulé qui ne peut pas être l’œuvre d’un seul homme ? Ce n’est pas une fée de logis, mais il a fait un effort et jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas une famille de rats qui vit dans cet appartement. Peut-être est-ce qu’elle a simplement regardé le nom sur la boîte aux lettres et qu’elle a voulu faire la conversation pour masquer la gêne d’un premier cours ? Il n’en sait rien et il se triture déjà les méninges alors qu’au final, ce n’est pas important. Elle a l’air gentille, cette Cait, elle n’a rien d’un tigre affamé qui attend de sauter sur une proie pour la dévorer, il ne risque pas grand-chose, il doute qu’elle puisse avoir de mauvaises intentions. Non, restons sur l’idée qu’il s’agit simplement de curiosité exprimée par le biais d’une certaine gêne. « Oh, fallait pas, l'embêter avec ça. En tout cas, moi ça ne m'aurait pas dérangé. » Mais lui, ça l’aurait dérangé, Cait. Ses relations avec Raphael sont suffisamment particulières pour ne pas encore s’assurer que celui-ci les observer durant la leçon, car si Kieran tend à vouloir voir le meilleur de son ami, je souligne que, parfois, il peut être intrusif. Un peu trop d’ailleurs ; il regarde toujours par-dessus son épaule quand il dessine, il utilise certaines de ses affaires, il pose beaucoup de questions dès qu’il s’absente cinq minutes de trop – oui, c’est étouffant et ces cours auraient pu donner des raisons supplémentaires à Raphael de se montrer curieux. Ce serait déjà moins un problème si le blond était invisible, mais il s’avère qu’il a la discrétion d’un buffle, alors bon, il n’y a vraiment aucun argument pour convaincre Kieran de le laisser traîner dans l’appartement durant de tels moments. « D’accord, j’en prends note si jamais une fois j’arrive pas à le virer. » Il souligne avec un léger rire avant de passer au plus important et, surtout, à ce qu’il maîtrise mieux : l’art et les raisons pour lesquelles elle est ici aujourd’hui.
Et si Kieran ne sait pas toujours comment s’y prendre en tant que professeur – il a plus souvent l’air d’un singe que d’un pro, d’ailleurs – il a un aspect sur lequel il est intransigeant : il aime connaître les gens qui vont suivre ses cours, pour casser cette hiérarchie prof/élève. Après tout, elle est dans sa tranche d’âge (enfin, bien plus jeune, certes, mais déjà plus proche que ses élèves de l’école) et ce serait particulièrement bizarre pour lui de n’avoir qu’une position d’expert à son égard, alors qu’ils pourraient suivre les cours dans un contexte plus amical. Si ses mots sont hasardeux, hésitants, sa volonté, elle, est néanmoins sincère et il se maudit déjà de ce talent pour avoir constamment l’air ridicule. Heureusement pour lui, elle est plus réceptive qu’il ne l’imaginait et il expire un soupir de soulagement. « Pas de panique, ça me va. Mais si ça te convient, j'aimerais qu'on fasse ça un peu donnant-donnant. Une info, contre une info. Rien de trop personnel, je veux pas abuser. Juste pour voir si j'accorde ma confiance à la bonne personne. » Il ne s’était pas attendu à ça, mais c’est une bonne idée. Elle n’a définitivement pas l’air d’une psychopathe, cette Cait. « Ça me va, ça me semble normal. » Il confirme avec un léger sourire avant de se réduire au silence. « Mon vrai prénom, c'est Caitriona. Mais le plus souvent on m'appelle Cait. Je suis née en Irlande, mais j'ai passé une grande partie de mon enfance en Tasmanie. Je suis arrivée à Brisbane en 2012 pour mes études. Actuellement, je suis interne en chirurgie au St Vicent's Hospital. J'adore le jus de banane. Et j'ai deux chats. » C’est beaucoup d’informations à la fois et je connais suffisamment Kieran pour savoir qu’il se concentre sur celle qu’il devrait ignorer : elle est interne en chirurgie. Ce n’est pas qu’il se fiche de sa profession, n’allez pas croire, bien au contraire, il trouve cela impressionnant et cela mérite d’être salué. Mais Kieran se dévalorise constamment alors vous imaginez bien que d’être face à une interne en médecine, il perd ses moyens en se disant qu’il ne peut rien lui apporter alors qu’elle est bien là pour quelque chose qu’elle ne peut pas développer seule. « En ce qui concerne les cours, je dessine depuis longtemps, mais j'ai jamais été très douée. En soi, j'ai une préférence pour la peinture à l'huile, et le fusain. Si tu peux m'aider là dedans, ce serait top. Et pour les sujets, j'ai pas de préférence. Paysages, objets, animaux... Je m'en sors pas trop mal mais je peux m'améliorer. Par contre j'ai du mal avec les visages par exemple. » Peinture à l’huile, fusain, animaux, visages humains, bien, il note mentalement toutes ces informations même si elle devra l’excuser s’il en oublie en cours de route. « Globalement, je voudrais juste m'améliorer, accrocher une ou deux de mes toiles chez moi quand je n'en n'aurais plus honte. Je te fais entièrement confiance pour le reste. » C’est un objectif qui lui semble à leur portée, autant à elle qu’à lui. « À toi. » Ah, c’est vrai, il a déjà oublié cette part du contrat. Bon. Il a promis, il doit se lancer. Le problème, c’est que Kieran n’a aucune foutue idée de quoi dire sur lui, puisqu’il tend à soigneusement éviter le sujet d’ordinaire. Il n’est pas intéressant, personne ne veut apprendre quoi que ce soit sur lui, et tant d’autres vérités dont il s’est persuadé. Autant aller à l’essentiel, puisque de toute évidence elle n’aura pas d’intérêt à l’écouter. « Donc, euh, Kieran, je suis né ici en Australie et je suis arrivé à Brisbane quand j’étais ado. Euh, sinon... ah, en dehors de ces cours, je suis aussi prof dans des écoles et impressionné par tes études, du coup, ahah... oh et je te promets d’acheter du jus de banane pour la prochaine fois. Et j’ai pas d’animaux, mais un coloc, c’est à peu près pareil. » Il répond en se calquant sur son modèle à elle – ses excuses à Raphael. « Et pour le reste, c’est noté, on fera selon tes souhaits et si en cours de route tu veux changer d’objectif, voir d’autres techniques que t’as pas mentionné aujourd’hui, ce genre de trucs, hésite pas. Le programme s’adapte à toi, pas l’inverse. » Il met un point d’honneur à ce que ses élèves soient motivés par ce qui veulent faire et non pas dépités par ce qu’il pourrait proposer. « T’as du potentiel, en tout cas. Je pense qu’on peut arriver à ce que tu veux et même à bien plus qu’une ou deux toiles. » Il ajoute avec un sourire qui se veut bienveillant – à défaut de croire en lui, il a au moins le mérite de croire en les autres. « On touchera à la peinture à l’huile la prochaine fois. » Qu’il dit en se levant pour aller fouiller dans un meuble près de l’entrée et en ressortir un set de crayons au fusain qu’il vient déposer près d’elle. « Pour l’instant, je vais te laisser dix... » Il jette un coup d’œil à ses dessins. « Non, quinze, minutes pour dessiner n’importe quoi. La première chose qui te passe par la tête. » Un exercice qui n’est pas aussi facile qu’il n’y paraît et qui permet déjà de juger de la créativité et de l’aisance des élèves. Certains n’ont aucune idée et passent quinze minutes à réfléchir quand d’autres n’ont besoin que de cinq pour fournir quelque chose de travaillé. Il aime prendre ces mesures, Kieran, afin de savoir de quelle façon il orientera le cours. Quelqu’un de particulièrement créatif n’aura pas besoin de beaucoup de directives, tandis que d’autres auront besoin d’un cadre bien défini pour s’exprimer. « Enfin, si tu veux, hein. Ça aussi, retiens-le, si un exercice te plaît pas ou que tu veux pas le faire, il y a pas de soucis, suffit de me le dire. » Qu’il reprend, avec peu d’assurance. Et la réponse est oui, Kieran est aussi autoritaire que ça avec ses élèves quand ils doivent accomplir des tâches. Un excellent professeur, donc (non).
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Avant de se lancer dans la présentation que lui demandait Kieran, et qui elle le savait d'avance, serait sûrement ponctuée de petits mensonges par ci par là, la jeune femme avait exigé que ce soit réciproque. Si l'irlandaise devait donner des informations sur elle-même, alors lui était obligé de faire la même chose. Après tout, elle était là pour ça, et c'était une super opportunité d'avancer vers son but que venait de lui fournir le brun. « Ça me va, ça me semble normal. » Il avait sourit, et ensuite la rousse s'était lancée. Elle lui avait donné son vrai prénom, lui avait appris où elle était née, ce qu'il s'était passé de marquant dans son enfance. L'année laquelle elle était arrivée à Brisbane, son métier, son amour pour le jus de banane. Puis ses préférences artistiques. C'est là qu'il y avait eu le plus de mensonges. Et si habituellement la jeune femme prônait l'honnêteté, cette fois-ci, c'était passé comme une lettre à la poste. Et maintenant, c'était au tour du brun, et elle n'avait pas hésité une seconde à appuyer sur ce fait, des fois qu'il aurait oublié. « Donc, euh, Kieran, je suis né ici en Australie et je suis arrivé à Brisbane quand j’étais ado. Euh, sinon... ah, en dehors de ces cours, je suis aussi prof dans des écoles et impressionné par tes études, du coup, ahah... oh et je te promets d’acheter du jus de banane pour la prochaine fois. Et j’ai pas d’animaux, mais un coloc, c’est à peu près pareil. » La jeune femme avait laissé échapper un petit rire. Elle ne savait pas si c'était vraiment une plaisanterie, ni si son colocataire ressemblait d'une manière ou d'une autre à un chien ou à n'importe quel autre animal de compagnie, mais elle avait trouvé ça drôle. Kieran n'était peut-être pas imperméable à l'humour. Ou peut-être que son colocataire perdait autant de poils qu'un bouvier bernois. Cait n'était pas sûre de vouloir savoir, finalement. « Et pour le reste, c’est noté, on fera selon tes souhaits et si en cours de route tu veux changer d’objectif, voir d’autres techniques que t’as pas mentionné aujourd’hui, ce genre de trucs, hésite pas. Le programme s’adapte à toi, pas l’inverse. » La jeune femme avait hoché la tête pour lui manifester son accord. Il avait beau ne pas avoir l'air très à l'aise, le fait qu'il cherche à s'adapter à ses élèves avait plu à la jeune femme. Elle qui avait toujours pensé que l'adaptation aux situations et aux personnes était la clé de la réussite. « T’as du potentiel, en tout cas. Je pense qu’on peut arriver à ce que tu veux et même à bien plus qu’une ou deux toiles. » Il lui avait adressé un nouveau sourire, débordant de bienveillance, et elle lui avait sourit maladroitement en retour. Bien sûr qu'elle avait du potentiel, et s'il le voyait déjà, c'est peut-être qu'elle n'avait pas assez réussi à masquer son expérience. Si ce n'était pas si grave que ça, Cait l'avait vu comme un premier échec, et ça l'avait presque fait grincer des dents. « On touchera à la peinture à l’huile la prochaine fois. » Il s'était levé pour aller récupérer quelque chose, du matériel pour travailler au fusain avait découvert la jeune femme, quand il était revenu vers elle. « Pour l’instant, je vais te laisser dix... Non, quinze, minutes pour dessiner n’importe quoi. La première chose qui te passe par la tête. » La jeune femme savait déjà ce qu'elle allait dessiner, ce qu'elle ne savait pas, c'est comment elle allait lui faire croire qu'elle ne savait pas utiliser un fusain. Avant de venir, quand il avait fallu qu'elle prépare de fausses "oeuvres" elle avait eu le temps d'y réfléchir un peu avant. Là, le timing était un peu plus réduit. Mais ce ne serait pas un problème, si elle arrivait à se concentrer. « Enfin, si tu veux, hein. Ça aussi, retiens-le, si un exercice te plaît pas ou que tu veux pas le faire, il y a pas de soucis, suffit de me le dire. » La jeune femme avait secoué la tête, vigoureusement. « Non, non ça me va! C'est parfait pour commencer. Enfin, je pense, c'est pas moi le prof. » Mentalement, elle était déjà loin. Les difficultés du fusain lui étaient revenues facilement en tête; il était facile de faire baver les traits, difficile de revenir sur un trait que l'on avait déjà tracé, même avec une gomme adéquate. Rien de bien compliqué en soit. Elle avait attrapé un fusain, une feuille. Puis elle avait fixé Kieran un moment. Ce qu'elle avait envie de dessiner, là tout de suite, c'était le portrait de son professeur du jour. C'est la première chose qui lui était passé par la tête quand le brun lui avait soumis l'idée. Tout ce qu'elle espérait, c'est que le résultat final ne vexerait pas Kieran. Au bout d'un moment, elle l'avait lâché des yeux pour se concentrer sur sa futur oeuvre. Elle s'était appliqué à s'en mettre sur les doigts, pour poser des traces noires quand il ne devrait pas en avoir. Et alors qu'elle dessinait, son esprit était parti ailleurs. Les traits de Kieran lui rappelaient vaguement ceux de son frère aîné. C'est pour cela qu'alors qu'elle dessinait, elle s'était sentie obligée de combler le silence, face à l'évidence qui lui avait sauté aux yeux. « J'ai mis beaucoup de temps avant de me dire que je pouvais peut-être m'améliorer, que j'avais peut-être du potentiel, comme t'as dit tout à l'heure. Quand j'avais dix ans, j'étais pas ce qu'on pourrait appeler populaire. Tout le monde me trouvait bizarre. Je dessinais beaucoup, tout le temps. À la maison, et à l'école, pendant les pauses et même pendant les cours parfois. Un jour, cette sale peste de Cassidy Morton a volé ma pochette à dessins, et elle les a montré à toute la classe en criant que j'étais nulle, que c'était moche et que j'avais aucun talent. Elle a déchiré toutes les feuilles une par une, sous mes yeux. Il en est resté que des confettis. J'ai continué à peindre après ça, mais j'ai jamais... » Face au silence de Kieran, Cait avait relevé la tête vers lui. Ses yeux s'étaient écarquillés quand elle avait réalisé qu'elle venait de confier quelque chose de très personnel à quelqu'un qu'elle connaissait à peine. Le fait qu'il soit de la même famille n'atténuait rien, puisqu'il ignorait tout. Se raclant la gorge, elle avait détourné les yeux pour retourner à son portrait du brun. « Peu importe. » La jeune femme s'était murée dans un silence farouche, et quelques traits plus tard, l'épreuve qu'il lui avait imposée était terminée. « Fini. Ne le prends pas mal, s'il-te-plaît. » Ce n'était pas si mal que ça. On reconnaissait assez Kieran, mais ça avait beaucoup bavé, et quelques traits étaient ratés. C'était bien loin de ce dont elle était capable en réalité, l'objectif était donc réalisé.
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Kieran Halstead
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ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4055 POINTS : 240
TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
(13/06 - vous savez, moi je ne crois pas qu’il y ait de bon ou de mauvais compte. moi, si je devais résumer le rp aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres) › ginny (fb) › cecilia › shiloh › wild › alfly #17 (ua) › danaë › olive #2 › greta #2 RPs EN ATTENTE : flora #3 RPs TERMINÉS :
kieyer ⊹ close your eyes and think of me and soon i will be there to brighten up even your darkest night. you just call out my name and you know wherever i am i'll come running, to see you again.
Ce n’est pas la première fois qu’il demande une telle présentation de la part des quelques courageux qui s’inscrivent à ses cours pour mieux cibler leurs attentes. Là où la jeune femme diffère des autres, c’est qu’elle est bien la première à exiger un retour d’informations, de celles que Kieran peine à partager quand bien même elles semblent superficielles. Il n’aime pas parler de lui, notre protagoniste et le simple fait d’avoir à aligner quelques phrases pour en dire plus sur lui-même relève d’un défi qu’il n’est pas sûr d’être en mesure de réaliser. Il a toujours cette peur profonde que les gens réalisent qu’il n’est pas intéressant et, dans le cadre de ces cours, qu’il n’a rien à leur apporter. Qu’est-ce qu’un paumé comme lui pourrait bien leur apprendre ? Il n’a jamais été publié, il n’a pas des centaines de milliers d’abonnés sur instagram, il est prof dans un collège de seconde zone ; autant dire que sa carte de visite n’est pas bien impressionnante et que l’entendre parler ne fait que confirmer le manque de profondeur du personnage – à ses yeux, du moins. Alors, comme souvent avec Kieran lorsqu’il est pris au dépourvu, il se contente de calquer son discours sur le sien, en reprenant les informations qu’elle a transmises et en égalisant celles-ci. C’est dommage, si vous voulez mon avis, qu’il soit incapable de se valoriser ; parce que son parcours scolaire parle pour lui à défaut qu’il en soit capable. Il a fait les beaux-arts, Kieran et s’il n’a jamais croulé sous les prix, il a quand même eu quelques succès au cours de ses études, bien vite oubliés de par sa volonté à être discret. Dès que les regards se tournaient vers lui, dès qu’il sentait qu’il arrivait à quelque chose et qu’il pouvait provoquer la jalousie, il se sabotait tout seul, incapable de comprendre qu’il pouvait, lui aussi, être en mesure de se vanter à quelques rares occasions. Il est bien plus à l’aise lorsqu’il s’agit d’évoquer la tenue des cours et de le rassurer sur son potentiel autant que sur la manière dont elle dirige autant que lui les leçons. Il n’est pas là pour jouer au tyran (et franchement, regardez-le, il en est incapable) et c’est quelque chose dont il a besoin de l’assurer au plus vite.
Et pour quelqu’un de bien peu à l’aise avec les autres, je le trouve plutôt confiant, notre protagoniste, quand il dicte le premier exercice – même si son hésitation reprend bien vite le dessus. Ce n’est pas si compliqué, Kieran, si ? T’as pas été autoritaire, t’as pas été écrasant ; et elle n’a pas l’air d’être contre l’idée que tu viens de proposer. Vous voyez, ce sont des indices qui devraient lui faire comprendre qu’il a le droit de prendre confiance en lui, de s’affirmer surtout, mais Kieran préfère les ignorer aussi tôt que je les souligne. Désespérant. C’est vraiment bête, parce que la façon de faire est adéquate, bienveillante et qu’il pourrait s’affirmer sans s’éloigner de sa personnalité réservée. « Non, non ça me va! C'est parfait pour commencer. Enfin, je pense, c'est pas moi le prof. » On pourrait en douter, pourtant. Un léger rire s’échappe d’entre ses lèvres alors qu’il demeure silencieux, lui laissant ainsi le temps de se concentrer sur l’exercice. Et si pendant quelques instants il a semblé à l’aise, ce sentiment disparaît bien vite lorsqu’il aperçoit le regard de Caitriona osciller entre lui et sa feuille. Il aurait peut-être dû préciser qu’il n’est pas un bon sujet d’étude et un encore plus catastrophique modèle ; mais maintenant qu’il a compris qu’il est son inspiration du moment, il n’ose même plus bouger. Il avait fini par plonger ses yeux tout autour de lui, détaillant cet appartement qu’il connaît pourtant que trop bien, dans le but de ne plus croiser celui de la rousse et de se détende quelque peu. Lorsqu’elle baisse enfin le regard, il s’autorise à jeter un coup d’œil à sa progression, ne s’attardant pas longtemps pour conserver une certaine surprise au moment de découvrir son travail. Ce qui le surprend également, c’est la facilité avec laquelle elle reprend la parole et l’aisance dont elle fait preuve pour se confier à lui, une spontanéité qu’il envie. « J'ai mis beaucoup de temps avant de me dire que je pouvais peut-être m'améliorer, que j'avais peut-être du potentiel, comme t'as dit tout à l'heure. Quand j'avais dix ans, j'étais pas ce qu'on pourrait appeler populaire. Tout le monde me trouvait bizarre. Je dessinais beaucoup, tout le temps. À la maison, et à l'école, pendant les pauses et même pendant les cours parfois. Un jour, cette sale peste de Cassidy Morton a volé ma pochette à dessins, et elle les a montré à toute la classe en criant que j'étais nulle, que c'était moche et que j'avais aucun talent. Elle a déchiré toutes les feuilles une par une, sous mes yeux. Il en est resté que des confettis. J'ai continué à peindre après ça, mais j'ai jamais... » Elle relève les yeux vers lui et il décèle sa gêne, alors qu’elle ne devrait pas. La vérité, Caitriona, si tu veux tout savoir, c’est que ce que tu viens de lui raconter s’applique aussi à lui. Qu’il n’était pas populaire et qu’il se perdait dans le dessin, gribouillant des mondes imaginaires où il espérait trouver sa place à défaut d’y parvenir dans la réalité. Alors, loin d’être choqué par tout ceci (bien que surpris par son aisance), c’est un sourire bienveillant qui s’affiche sur ses lèvres. « Peu importe. » « Le contrat de confiance. » Qu’il se contente de répondre dans un premier temps, scellant ses lèvres d’un geste, pour lui faire comprendre, maladroitement, qu’il est loin d’être dérangé par tout ce qu’elle vient de dévoiler. « Les histoires nous rapprochent. » Il ajoute, façon de lui dire qu’il n’est pas contre le fait d’en apprendre plus sur elle, autant que le fait qu’il a un passif similaire au sien, bien qu’il ne s’ose pas encore à le révéler. « Fini. Ne le prends pas mal, s'il-te-plaît. » Tendant le cou pour apercevoir l’œuvre, il ne peut nier que ce n’est pas parfait ; mais c’est loin d’être une catastrophe. Le problème réside plus du modèle, si vous voulez son avis. Il reste silencieux quelques instants, la feuille dans les mains qu’il observe avec attention, rapprochant parfois son visage, relevant ses lunettes pour mieux distinguer les traits, le portant à distance, pour formuler des critiques qui sont censées. Et voyant que la jeune femme semble inquiète, il s’ose à un trait d’humour : « C’est moche, mais ça marche. » Qu’il regrette bien vite ; preuve en est, s’il en faut encore une, qu’il n’est vraiment pas fait pour les plaisanteries. Il se reprend vite, esquissant un rire alors qu’avant ses mains, il lui mime de se calmer, avant de se montrer sérieux. « C’est... autrement bon. » Il souligne avec un large sourire pour l’encourager. Ce n’est pas parfait, c’est certain, mais il le répète : elle a du potentiel. Ça, il le sait. Ce qu’il veut surtout mettre à l’épreuve, c’est sa patience et sa créativité. « Et ça repart. » Il lui glisse une nouvelle feuille ainsi que le fusain. Elle a dessiné ce qu’elle voyait, c’est très bien, mais il souhaite désormais ajouter une nouvelle difficulté. « La mécanique des émotions. » Qu’il lui glisse, d’un regard entendu. Elle est capable de recopier (un peu de manière hasardeuse) ce qu’elle a sous les yeux. Mais quand il s’agit d’y intégrer des émotions, de quoi est-elle capable ?
Fools on parade cavort and carry on for waiting eyes, ones you would rather be beside than in front of but she's never been the kind to be hollowed by the stares.
Elle ne savait pas trop pourquoi elle lui avait balancé cette histoire larmoyante et ultra personnelle. Elle était là pour apprendre des choses sur lui, pas pour en dévoiler autant sur elle-même... Pendant une demi-seconde, elle s'en était voulu, de s'être montré aussi vulnérable, et elle avait prié pour que Kieran ne lui pose pas davantage de questions sur cette période peu glorieuse de sa vie. Elle n'aimait pas y repenser. Cet évènement, parmi tant d'autres malheureusement, avait contribué à la personne qu'elle était aujourd'hui, elle en était consciente, mais pour autant, ça restait trop désagréable pour qu'elle aime y penser. Heureusement pour elle, le brun s'était contenté d'une première phrase, scellant sa bouche de manière imaginaire. « Le contrat de confiance. » Elle en avait conclu qu'il garderait ça pour lui, et qu'il ne le remettrait pas sur le tapis à tout bout de champ. Qu'il n'en reparlerait jamais, peut-être. Il n'a pas l'air secoué, il n'a pas l'air choqué. « Les histoires nous rapprochent. » qu'il avait ajouté. Peu désireuse de s'attarder davantage sur cette fameuse histoire, qu'elle les rapproche ou non, la jeune femme s'était autorisée un fin sourire, et un hochement de tête.
Son oeuvre admirablement sabotée enfin terminée, elle l'avait signifié à Kieran. En lui demandant de ne pas se vexer. Elle l'avait choisi comme modèle - sans lui demander son avis - et l'avait sciemment raté. Elle était à la limite de lui faire des excuses en avance. Mais elle s'était retenue, alors qu'il contemplait la feuille en silence. Longtemps, il enlève ses lunettes, les remet, les enlève à nouveau, les remet en les poussant sur le bout de son nez, il cligne des yeux, rapproche la feuille de son visage, l'éloigne, refait ce petit manège plusieurs fois, si bien qu'au final, Cait ne sait plus trop s'il est en train d'en rajouter, ou s'il ne voit pas très bien la feuille... Et puis finalement... « C’est moche, mais ça marche. » L'irlandaise avait écarquillé les yeux sous la remarque, soufflée. Bien sûr, elle s'était préparée à un commentaire de ce genre, puisqu'elle avait fait exprès de ratifier son oeuvre. Mais l'entendre de vive voix, elle qui était habituée aux commentaires admiratifs, ça l'avait piquée. Heureusement pour elle, avant qu'elle perde un peu plus de sa superbe, il avait eu ce petit rire, lui faisant signe de ne pas s'énerver tout de suite quand il a encore des choses à dire. « C’est... autrement bon. », le tout souligné d'un large sourire, encourageant. La rousse avait soupiré de soulagement, son égo quelque peu blessé vaguement apaisé. Pour l'avenir il allait falloir qu'elle s'habitue aux remarques, si elle voulait suivre son plan initial... Elle lui avait souri à son tour. « Un instant j'ai eu peur que tu me dises que tu pouvais rien faire pour moi. » Un petit mensonge, elle connaissait son propre potentiel, mais elle restait pour le moment incapable d'anticiper les réactions de Kieran. Pour peu qu'elle en soit capable un jour... « Et ça repart. » Nouvelle feuille sous les yeux, le fusain de nouveau à la main, elle avait été un peu surprise. Elle s'attendait à devoir faire autre chose bien sûr, mais en le proposant rapidement, il avait réussi à la déstabiliser délabrement, elle qui aurait pensé débriefer un peu plus longtemps sur ce qu'elle avait fait juste avant. Mais puisque le brun avait apparemment autre chose en tête... « La mécanique des émotions. » Leurs regards s'étaient croisés un instant. Il n'avait pas eu besoin d'en dire plus pour que la rousse comprenne ce qu'il voulait, à la perfection. En dessinant Kieran, elle l'avait représenté neutre, sans chercher à y mettre une émotion. Maintenant, il lui demandait d'intégrer une émotion dans l'oeuvre suivante. Ce qui était sûre, c'est qu'elle ne se risquerait pas à représenter Kieran à nouveau... Comme pour équilibrer, elle avait choisi de faire un portrait d'elle-même. Plutôt, un portrait de celle qu'elle avait vu dans un miroir à l'hôpital, pas plus tard que la veille. Les cheveux emmêlés, les traits tirés, les yeux fatigués, les épaules affaissées par la détresse. Telle qu'elle avait aperçu son reflet après une garde particulièrement difficile, le noir du fusain apportant une dimension encore plus sombre à l'esquisse. À la moitié de son travail, elle s'était rendue compte qu'elle n'avait pas encore commis d'erreur dans son Coeur, et ça, s'en était une, d'erreur. Du coin de l'oeil, elle avait regardé Kieran, qui à ce moment précis ne la regardait pas. Profitant de cela, elle avait saboté le dessin - un peu - pendant que l'attention du brun était ailleurs. Qu'il ne la regarde pas maintenant ne voulait pas dire qu'il ne la scrutait pas un peu plus tôt, elle et ses gestes assurés, même si elle l'espérait. Quand elle avait posé le fusain, elle avait réalisé qu'il était plus réussi que le précédant. Chose qu'elle voulait éviter, c'était impossible de progresser aussi vite, surtout au fusain. Croisant les doigts, elle avait prié pour que Kieran ne remarque rien, alors que l'attention de ce dernier revenait vers elle. En silence, elle avait fait glisser la feuille vers lui.
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Kieran Halstead
les cicatrices de la mémoire
ÂGE : trente-cinq (14.07). aïe. SURNOM : « kiki » (couché, grrrrhhhh). STATUT : c’est bien aussi la solitude, on s’y habitue (non, pas du tout #help). MÉTIER : illustrateur (fauché) en freelance et prof (dépité) d’arts visuels. LOGEMENT : #18 james street, fortitude valley, avec cesar (le coloc) et waterproof (le corgi). POSTS : 4055 POINTS : 240
TW IN RP : dépression, pensées suicidaires, tentative de suicide, relation toxique, maltraitance, abus physiques et psychologiques, harcèlement scolaire, dépréciation, troubles anxieux, distorsion corporelle, mention d'agression physique (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : placé en foyer, très proche de la dernière famille qui s’est occupée de lui ≈ souffre néanmoins de cette absence d’identité propre ≈ réservé, maladroit, optimiste, vit dans un monde imaginaire ≈ a quitté sa fiancée il y a deux ans, soulagé malgré sa phobie de la solitude ≈ essaie de reprendre confiance en lui, de renouer avec ses proches, de retrouver sa place ≈ préfère la compagnie des pop et des jeux vidéo aux humains ≈ du talent au bout des doigts, aucune motivation d’en faire quelque chose ≈ trop mou, trop paresseux, trop paumé ≈ a fait une tentative de suicide fin novembre 2022. CODE COULEUR : kieran bafouille en rosybrown. RPs EN COURS : halstay #12, #13 & ua #3 (parents) ⊹ i hope your ghost will haunt me, i hope i hear you calling my name at 3am. 'cause honey, i love you dearly and i cannot bear you leaving again, not again. oh, i hope your ghost will haunt me 'til the end.
spencer #5 ⊹ i've been begging, hope you're listening. i've done my wrongs but i'm someone different.
ally ⊹ oh, if i can take something to make me feel better than i'm feeling now and everything else will work itself out.
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Ça ne surprendra personne que Kieran ne soit pas particulièrement à l’aise avec le statut de professeur, que ce soit dans le cadre scolaire ou privé. Il n’a jamais su faire preuve de discipline, ni d’autorité, que ce soit à son propre égard ou à celui des autres ; c’est pour cette raison qu’il se veut bien mal à l’aise face à la confession de la jeune femme à laquelle il ne s’attendait pas. Peut-être qu’il devrait s’en satisfaire, car dans un sens, c’est le signe qu’elle est suffisamment à l’aise avec lui pour se permettre d’en dévoiler autant, mais Kieran, lui, de nature très réservée, ne sait pas vraiment comment accueillir cette confession autrement qu’en lui promettant qu’elle restera entre eux. Est-ce que c’est un truc de prof, ça ? Quand un élève vous fait suffisamment confiance pour en dire plus, même si cela semble un peu abrupt après seulement une rencontre ? Ce n’est pas tant qu’elle parle avec autant d’ouverture qui est problématique, c’est qu’il ne comprend que trop bien ce qu’elle essaie de lui partager, pour avoir été à la même place que Caitriona, pour avoir été ce gamin dont on se moquait et dont on critiquait les œuvres en accentuant sur un évident manque de talent – au point où il y croit toujours, même des années après. Et si Cait semble faire preuve d’aisance, de son côté, il n’en montre pas autant alors qu’il garde son histoire pour lui-même, clôturant le sujet en soulignant malgré tout que, dans un sens, un tel partage est aussi ce qui va les rapprocher et leur permettre de travailler ensemble.
Enfin. Rien n’est moins sûr alors que, comme trop souvent lorsqu’il est mal à l’aise, Kieran ne manque pas de gaffer ou de parler sans réfléchir. Je vous jure, c’est exaspérant. Quand ce n’est pas lors d’une soirée où il compare son date avec le poisson qu’il avait plus jeune ou qu’il souhaite bon appétit au livreur qui vient lui apporter sa commande, c’est dans le cadre professionnel qu’il fait des siennes ; et en voulant souligner que ce n’était pas exactement une réussite en terme de précision ou de technique, mais qu’il y a du potentiel, ses mots se veulent bien (trop) maladroits. Exaspérant, je vous disais. Voyant les yeux écarquillés de la jeune femme, il reprend vite la parole. « Excuse-moi, c’était très maladroit. » À peine, Kieran, à peine. « Ce que je voulais dire, c’est que justement c’est très loin d’être parfait. Tes traits sont grossiers, ta technique l’est tout autant, mais... il y a un truc. » Et en voulant se rattraper, tu viens juste de lui dire qu’elle s’y prend mal. Vraiment, une réussite, Kieran, heureusement que je suis là pour tenter de te faire rattraper le coup. « Pardon, c’est encore pire. » Il ajoute avec un rire gêné. Vraiment, est-ce que quelqu’un pourrait lui offrir le guide « comment être un bon prof » pour son anniversaire ? Ça devient urgent. « Un instant j'ai eu peur que tu me dises que tu pouvais rien faire pour moi. » Il secoue la tête par la négative pour lui faire comprendre qu’il est très loin de penser cela. « Ce que tu dois retenir, c’est que tu as du potentiel. » Et qu’il y a du travail, mais après plusieurs maladresses verbales, il va s’abstenir d’en rajouter une dernière. Et du travail, c’est ce qu’il compte lui donner dès aujourd’hui, en lui demandant de reprendre l’exercice du départ, la déstabilisant comme il l’espérait. Il a été un élève, lui-aussi, anxieux et dans l’anticipation qui plus est, ce qui implique qu’il s’est très souvent pointé en cours avec plusieurs idées en fonction des thèmes sur lesquels il pouvait être mis à l’épreuve, s’interdisant ainsi de sortir de sa zone de confort. Il ne l’a réellement fait que lorsqu’il était face à un exercice auquel il ne s’attendait pas et c’est quelque chose qu’il essaie de mettre en place avec ses élèves. Il a pu apercevoir sa manière de copier un sujet – lui en l’occurrence, ce qui l’a mis légèrement mal à l’aise – mais qu’en est-il quand elle laisse la copie de côté pour se concentrer sur le plus important, l’émotionnel ? Que cela vienne d’elle ou non, il ne lui demande pas tant d’aller puiser au fond de son âme pour lui fournir une œuvre plus personnelle, mais seulement plus vivante qu’un simple portrait fait à la va-vite. Jetant des coups d’œil de temps à autre sur l’exécution de la jeune femme, il n’ose néanmoins jamais s’attarder trop longtemps pour lui laisser toute l’intimité dont elle a besoin pour cette partie-là de l’exercice – mais des rapides coups d’œil lui suffisent à s’étonner de la soudaine technique et rigueur qu’elle met dans sa création. Pourtant, le produit finit n’a plus grand-chose à voir avec le potentiel qu’il avait décelé quelques instants plus tôt, le surprenant suffisamment pour qu’il fronce légèrement les sourcils et l’observe elle, dans les yeux, un instant, avant de se concentrer sur son dessin par la suite. « Oh. Si tu t’améliores aussi vite d’un exercice à l’autre, on va pas avoir grand-chose à faire tous les deux. » Il s’amuse, bien que surpris par l’amélioration flagrante entre les deux produits. « Tu sais ce qu’on dit, jamais deux sans trois... » Ok, non, on arrête, et surtout, on évite de faire des plaisanteries, Kieran, alors que tout le monde sait que tu n’es pas drôle. « Ok, non, je te rassure, je vais pas te demander de recommencer encore une fois. » Il souligne avec un léger sourire. « Mais je voulais que tu y mettes plus de vie, plus d’émotion, et tu as réussi. » Il complimente en observant son dessin. « Bon, je suis quand même supposé te donner des conseils, alors hm... je sais qu’on s’éclate plus en utilisant le fusain en aplat, mais n’en abuse pas, pour pas prendre le risque que ça devienne trop brouillon à la fin. » Il joint le geste à la parole en désignant, sans toucher la feuille, les zones dont il parle. « Utilise un peu plus l’ensemble de ton bras plutôt que juste ton poignet pour faire tes mouvements. » Encore une fois, il se permet de joindre le geste à la parole en bougeant légèrement son propre bras, surtout son coude et son épaule, pour exemplifier ses propos. « Et essaie de dormir un peu plus, aussi. » Il ajoute, avec un léger sourire. Il ne juge pas, mais c’est en rendant son portrait plus vivant qu’il peut se permettre une telle remarque, qui se veut néanmoins bienveillante.
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Quand elle le voit froncer les sourcils, le second dessin entre les mains, elle comprend qu'elle a effectivement commis une erreur. La jeune femme se mord la lèvre, pensant endiguer la panique qui commence à monter en elle. Elle s'impose le calme, essaie de rester impassible, en attendant qu'il prononce un mot. Elle s'est laissée distraire, personne ne peux progresser si vite au fusain... Son regard croise celui du brun, qui le retient un instant, interrogatif. Puis il retourne à l'esquisse, et un instant, elle en vient à espérer qu'il n'a rien remarqué quant à la qualité du dessin, que s'il a froncé les sourcils un peu plus tôt, c'était pour tout autre chose... « Oh. Si tu t’améliores aussi vite d’un exercice à l’autre, on va pas avoir grand-chose à faire tous les deux. » Merde. Merde, merde, merde. Qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir lui baratiner? Peut-être pouvait-elle faire intervenir la chance du débutant? « Tu sais ce qu’on dit, jamais deux sans trois... » Il semble décider à lui accorder un troisième essai, et immédiatement, elle se met à réfléchir à toute vitesse, à ce qu'elle pourrait faire, et surtout, comment elle pourrait le détourner. Mais avant qu'elle ait eu le temps de vraiment concevoir quelque chose de concret dans son esprit, il se reprend. « Ok, non, je te rassure, je vais pas te demander de recommencer encore une fois. » L'irlandaise retient de justesse un soupir de soulagement, avant de grommeler. « Ça me dérange pas de recommencer... » Ça l'aurait peut-être détendue, à vrai dire. Depuis qu'elle a réalisé son erreur, elle est beaucoup plus nerveuse qu'à son arrivée. Essayer de lui faire oublier la différence entre ses deux dessins aurait été bénéfique pour son état d'esprit. « Mais je voulais que tu y mettes plus de vie, plus d’émotion, et tu as réussi. » Ce qui veut dire? Que son dessin est trop réussi? Bon sang, si elle s'écoutait, elle serait déjà en train de se ronger les ongles d'avoir éveillé des soupçons. « Bon, je suis quand même supposé te donner des conseils, alors hm... je sais qu’on s’éclate plus en utilisant le fusain en aplat, mais n’en abuse pas, pour pas prendre le risque que ça devienne trop brouillon à la fin. » Il commence à lui désigner certaines zones sur son dessins, ces zones qui pourraient être améliorées. Elle se penche légèrement, feignant l'intérêt pour ce qu'il lui explique. Bien sûr, elle sait déjà tout ce qu'il lui dit, mais pourtant, elle l'écoute. Parce qu'il la fascine, et parce qu'elle doit jouer son rôle jusqu'au bout. « Utilise un peu plus l’ensemble de ton bras plutôt que juste ton poignet pour faire tes mouvements. » Ça, c'est intéressant. Jamais personne ne le lui avait dit, pourtant. Peut-être parce qu'elle n'a jamais pris de cours jusqu'alors, peut-être parce qu'elle ne montre que rarement ses oeuvres... Elle prend note de l'information. Il a sûrement quelques petites choses à lui apprendre, finalement. « Et essaie de dormir un peu plus, aussi. » Elle grimace, la rousse, face au commentaire de Kieran. Dormir plus, elle aimerait bien, mais malheureusement pour elle, en ce moment, c'est un désir plus proche du rêve que de la réalité... « J'aimerais bien... Seulement, j'ai pas vraiment de maîtrise sur mon emploi du temps. » C'est l'hôpital qui dictait sa loi, et ce n'est pas les siestes écourtées dans les dortoirs qui pourraient l'aider à avoir meilleure mine. « Si un type décide de se planter à vélo, ou de se couper une phalange à la place d'une carotte par accident, ou de... » Elle fronce les sourcils, concentrée, cherchant dans sa mémoire les derniers cas qui l'ont fait halluciner. « Ou qu'il se fracasse le crâne contre la lunette des WC, parce qu'il a beaucoup trop bu et qu'il a trébuché sur... Rien... » Elle soupire. Celui là, c'était décidé le cas le plus ridicule qu'elle ait eu ces derniers temps. Et même quelques semaines après, elle se demandait toujours comment il avait pu s'emmêler les guiboles tout seul. « C'est moi qu'on appelle. Enfin, pas que moi, mais généralement je suis dans le lot. On réveille souvent les internes en premier, d'après une étude, on a besoin de moins de sommeil que nos supérieurs... » Le sarcasme fait vibrer sa voix. Et elle hausse les épaules. Elle est prête à faire l'impasse sur autant de sommeil qu'il faudra, du moment qu'elle peut progresser. « Il va bien. Le type des WC. Il s'en est sorti avec une grosse bosse et quatre points de suture. » Et une bonne petite perfusion, histoire de diluer le taux d'alcool dans son sang... C'est le moment opportun que choisit son bipeur pour émettre un son strident. Machinalement, elle l'attrape, et scrute les numéros qui s'y affichent. «Ben tiens... » La jeune femme se lève assez vite, commence à rassembler ses affaires, en adressant un sourire gêné à Kieran. Elle est obligée de partir, mais de toute façon, de ce qu'elle voit sur l'horloge, leur temps touche à sa fin. « Le devoir m'appelle. » Fouillant dans sac, elle pose ensuite sur la table un billet froissé et quelques pièces, représentant le montant qu'ils avaient convenu. Son bipeur sonnant une deuxième fois, elle marmonne des choses peu flatteuses sur Winston, à l'origine de ces messages pressants. C'est bon, c'est bon, j'étais de repos, je vais pas me téléreporter non plus. L'irlandaise regagne l'entrée en vitesse, avant de se retourner une dernière fois pour regarder Kieran. « On se téléphone. Je suis ravie d'avoir fait ta connaissance. » Puis elle tourne les talons, et elle s'enfuit. Cher cousin, à très bientôt...