| we won't back down ☀ quisey #2 |
| | (#)Jeu 11 Nov 2021, 10:25 | |
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we won't back down (any war you have to wage, i'll stand right beside you) Jeudi 11 Novembre 2021.
Je viens de consacrer une matinée entière à faire ce qui me plaît le moins dans mon métier : la comptabilité. Pointer les factures, additionner des montants, reporter ces derniers dans diverses colonnes qui forment un bilan complet, avant de l'envoyer dare-dare aux services administratifs Brisbanais. Je détestais les maths en classe. Je les hais encore plus depuis. Je pourrais bien évidemment m'offrir les services d'un professionnel qui me soulagerait de ces tâches, mais ma propension à vouloir contrôler un maximum de choses m'en empêche. Je suis déjà forcée de mettre les salaires de mes collaborateurs entre des mains étrangères, alors il est absolument hors de question qu'il en soit de même pour les finances de Riverside. Je préfère m'arracher les cheveux tous les débuts de mois et avoir la certitude que rien n'échappe à mon attention.
Le côté positif ? Je me sens à l'aise dans mon bureau. Il est un peu comme ma seconde maison. Cosy, décoré à mon goût et orné d'une immense baie vitrée offrant une vue exceptionnelle sur le centre du domaine, qui fourmille d'activité du matin au soir. Même si je préfère être dehors, sur le terrain, je dois admettre que j'aime aussi passer du temps ici, à me délecter du spectacle des montures, des cavaliers et des employés dont les chemins se croisent et se recroisent, chacun vaquant à ses propres occupations. Parfois, ils se saluent d'un signe. Parfois, ils s'arrêtent et échangent quelques mots. Parfois, ils restent un moment debout, à discuter et à rire ensemble. Riverside est une véritable ville dans la ville, et voir son cœur battre m'aide à surmonter les obligations ennuyeuses allant de pair avec mon statut. Oui, la compta, je parle de toi.
A onze heure trente, je décide de m'octroyer une pause. J'ai besoin de sortir un peu, de m'aérer l'esprit si je veux être en mesure de reprendre cette après-midi sans griller un fusible au bout de quinze minutes à peine. Et si j'allais déjeuner avec Casey ? Je pourrais prendre sa nourriture à emporter favorite en chemin, et lui faire une petite surprise en toquant à la porte du foyer ? Je m'inquiète un peu de ce silence radio qui dure depuis six jours. Et il n'a pas retourné mon appel d'avant-hier, ce qui ne lui ressemble pas du tout. D'ordinaire, que l'on soit débordés ou non, on s'arrange toujours pour se donner des nouvelles, même au travers d'un simple SMS. Je veux m'assurer qu'il va bien, et la meilleure façon reste d'aller le voir directement.
J'entre dans la bâtisse sans sonner, et me dirige droit devant la porte dissimulant le bureau du propriétaire des lieux. Cette fois, je frappe deux petits coups contre le bois avant d'abaisser la poignée et de passer la tête dans l'embrasure. Casey est bien là, en train de terminer une conversation téléphonique. Alors qu'il dit au revoir à son interlocuteur, il me fait signe d'entrer. J'obtempère, refermant derrière moi.
« Déjeuner ? » Je lui propose une fois qu'il a raccroché, exhibant les sachets en papier dont le contenu embaume déjà toute la pièce.
Cette agréable odeur m'ouvre l'appétit. Il faut croire que calculer le chiffre d'affaire mensuel du domaine est une activité qui creuse davantage que la piscine. Malgré cela, mon estomac devra attendre un peu, car il y a plus urgent à gérer : mon meilleur ami a les traits tirés et des cernes marqués. Quelque chose me dit que la fatigue n'est pas l'unique coupable. Il arbore sa tête des mauvais jours, celle qu'il affiche quand il est préoccupé. Et s'il est très fort pour la dissimuler au commun des mortels à coups de sourires affables, je suis l'exception à cette règle. Je lis en cet homme aussi aisément qu'il lit en moi. Le résultat de vingt longues années d'une pratique quasi quotidienne.
« T'as pas l'air en forme, Hanson. » Je ne plaisante qu'à moitié. « Tes jeunes vont bien ? » Je demande sur un ton plus sérieux, les sourcils froncés, consciente qu'ils représentent sa priorité numéro une et, par conséquent, sa première source potentielle d'inquiétude...
@Casey Hanson |
| | | | (#)Mer 17 Nov 2021, 03:52 | |
| Depuis presque une semaine Casey faisait face une nouvelle fois à ses parents, au nom Hanson qu'il portait. Ces derniers avaient eu vent de la création de son association et du foyer. Et autant dire qu'ils ne portaient pas dans le coeur ces idées là, ne souhaitant pas que leur nom soit associé avec, et il citait "ces gens là". Il avait reçu quelques jours auparavant une lettre de l'avocat de sa famille, lui demandant de cesser toute activité, sous peine de représailles diverses et variées. Une lettre sans sentiment aucun, purement factuelle, avec des termes de droit que Casey ne connaissait même pas. Pendant des années lorsqu'il s'était retrouvé à la porte il avait cru pouvoir renouer avec eux. Puis il s'était fait une raison, et il s'était créé sa propre famille, des gens avec qui il était proche comme on pouvait l'être d'un membre de sa famille, comme Quinn ou encore Robin. Il avait donc abandonné toute idée d'une relation quelconque avec eux, pensant qu'ils en avaient fini avec lui. Jusqu'à cette lettre, qui non seulement avait fait remonter à la surface de vieux souvenirs, mais aussi de vieilles angoisses que le photographe gérait tant bien que mal. Il savait porter des masques pour cacher ses sentiments à ses proches, pour ne pas laisser entendre que quelque chose n'allait pas. Ca marchait avec la majorité des gens, mais pas ceux dont il était très proche, d'où le manque de communication avec Quinn, qui en soit était un signe fort que ça n'allait pas. Il le savait. Il était au téléphone avec un avocat qui lui donnait quelques conseils pro-bono, pour contrer la lettre, et éviter tout recourt de sa famille mais l'avocat était clair, ça allait être difficile, d'autant que les Hanson avaient de l'argent, du pouvoir et de la notoriété. Il entendit des coups à la porte et leva les yeux de son écran d'ordinateur pour découvrir Quinn. Il força un léger sourire sur ses lèvres, lui faisant signe d'entrer le temps qu'il prenne congé de l'avocat. Il raccrocha le combiné et regarda sa meilleure amie entrer avec de la nourriture à emporter, d'un de ses restaurants favoris. Une vision qui d'ordinaire lui aurait fait plaisir, mais là il n'avait plus trop d'appétit en ce moment. Néanmoins il se voyait mal refuser une telle proposition, d'autant que Quinn avait tout acheté et était venue jusqu'à l'asso. "Bien sûr, assit toi et fait comme chez toi. Et merci." répondit il, souriant un peu plus, car voir la jeune femme lui faisait un bien fou, même si ça n'effaçait pas tout ce qu'il se passait actuellement. Mais Quinn était Quinn, et elle le connaissait plus que bien après toutes ces années passées ensemble. Bien sûr qu'elle allait se rendre compte que quelque chose clochait. Il déglutit et hocha la tête à sa question, sachant que face à sa meilleure amie, il n'allait rien garder, et tout dire. "Oui oui ils vont bien, notre nouvelle recrue s'intégre bien au groupe, ça fait plaisir." dit il en évoquant Boris qui était là depuis quelques semaines maintenant. Il passa une main dans ses cheveux avant de reprendre la parole, essayant de rester fort, de ne pas craquer face aux sentiments qui l'assaillaient. "J'ai reçu une lettre de l'avocat de mes parents il y a quelques jours. Ils veulent que j'arrête tout, l'asso et le foyer. Ils ne veulent pas être associés avec..." Il s'arrêta, une boule se formant alors dans sa gorge, l'émotion montant avec force. "...tout ça, avec moi." reprit il, ne voulant pas reprendre les termes de la lettre de l'avocat. |
| | | | (#)Ven 26 Nov 2021, 10:31 | |
| Je n'ai aucune idée de ce qui se passe, mais une chose est sûre : Casey n'est pas dans son état normal. Je le connais depuis bien assez longtemps pour faire la différence, même quand il affiche un sourire d'apparence radieux, même quand le ton de sa voix semble enjoué. Il est incapable de me cacher le moindre de ses états d'âme, comme je suis incapable de lui dissimuler les miens. Évidemment, je songe tout de suite aux jeunes de son foyer, ceux qu'il accueille et dont il prend soin au quotidien. L'un d'entre eux a-t-il eu des problèmes ? L'idée d'une dispute avec Chad ne me traverse l'esprit qu'en seconde position, à l'instant où mon meilleur ami me détrompe à propos de ses protégés : ils vont bien, et la dernière recrue des lieux s'intègre avec facilité parmi le groupe. « Tant mieux. » J'acquiesce, ravie. Je connais déjà Boris, que j'embauche à temps partiel au centre équestre. Savoir que ça se passe de manière positive pour lui, ici, me fait sincèrement plaisir.
Je m'avance sur mon fauteuil et commence à ouvrir le sachet en papier qui trône sur le bureau. Autant manger en discutant, avant que ça ne refroidisse et surtout, avant que mon estomac ne se plaigne davantage encore. La matinée n'a pas été spécialement mouvementée puisque je suis restée assise à jongler avec les chiffres, mais il n'empêche que j'ai une faim de loup. Je suis en train de tendre sa part à Casey quand il m'annonce ce qui l'inquiète. Mon bras s'immobilise et mon regard trouve le sien. Je suis abasourdie. Choquée. Il n'y a pas d'autre mot.
Ses parents - qui ne méritent pourtant pas cette appellation, ont manifestement décidé de faire de sa vie un enfer. Sur lettre écrite par leur avocat, ils veulent que leur fils abandonne son association ainsi que le foyer. Quand il conclut par dire que les Hanson ne veulent plus être rapprochés de ça, mon sang ne fait qu'un tour et je secoue la tête, interdite. « Ils n'ont aucune idée du bien que tu fais à toutes les personnes qui se tournent vers toi. Tu es un véritable ange gardien à leurs yeux. » Un soupir de rage contenue s'échappe d'entre mes lèvres. « Tes parents devraient plutôt être fiers de t'avoir pour fils. N'importe qui d'autre le serait. »
Je n'ai pas besoin d'aller plus loin. Casey sait combien son travail est important, combien je le respecte et l'admire. Et expliquer en long, en large et en travers en quoi ses géniteurs se trompent ne fera pas avancer la solution à ce problème. Je ne les connais pas personnellement, mais Casey m'en a assez parlé : ils ne reculeront devant rien. Pas avant d'obtenir gain de cause. Pas avant d'avoir traîné leur propre chair dans la boue, quitte à le détruire au passage. Il est hors de question que je reste les bras croisés. Casey n'est pas qu'un ami, il est ma famille. Et personne ne s'en prend à ma famille sans de lourdes conséquences.
« Qu'est-ce qu'on peut faire ? Tu as déjà ton propre avocat ? » J'anticipe une éventuelle réponse négative - dans les faits, je n'en sais rien du tout - et laisse mon cerveau dérouler la suite des événements. « Je peux demander à Blake. » Un ami d'enfance, siégeant aujourd'hui au conseil municipal de Brisbane. Une étoile montante du monde politique, qui est certainement très bien entouré en cas de pépin. « Je suis sûre qu'il connaît les meilleurs avocats de la ville. Il saura nous conseiller. » Je ne relève même pas l'utilisation du nous, puisque dans mon esprit, le combat de Casey est naturellement devenu le mien aussi, dès la seconde où il m'en a parlé.
Blake et moi sommes en désaccord sur un sujet primordial et on ne peut donc pas dire que notre relation soit au beau fixe ces dernières semaines. Cela ne m'empêche pas de savoir que si j'ai réellement besoin de son aide, jamais il ne me claquera la porte au nez. Chacun a beau camper sur ses positions en ce qui concerne les Jeux Olympiques à venir et leurs dégâts sur la faune et la flore du coin, ça ne fait pas de nous des ennemis pour autant. Et si le solliciter permet à Casey de faire mordre la poussière à ses parents - je ne leur souhaite rien de moins, je suis prête à lui rendre visite dans les minutes qui suivent.
@Casey Hanson |
| | | | (#)Mer 08 Déc 2021, 03:49 | |
| Casey tentait bravement de garder bonne figure face à Quinn. Il ne voulait pas pleurer devant elle, ou avoir une tenue défaitiste. Mais les faits étaient cependant contre eux, contre tout ce qu'ils avaient fait durant ces dernières années. Car si ses parents arrivaient à faire ce qu'ils avaient commencé, alors même Quinn y perdrait, si Casey n'avait plus son association, ou son foyer d'accueil pour jeunes en perdition. Le brun sentit sa gorge se serrer aux paroles de la blonde, non pas parce qu'il se la jouait humble et refusait ses compliments, mais parce que cela ajoutait à ses émotions qui faisaient déjà le grand huit. Il essayait de rebâtir un mur qu'il avait mit des années à bâtir, pour ne plus laisser ses parents prendre le dessus sur lui, ses pensées et sentiments. Il lui avait fallu de nombreuses années pour détruire ce mur, brique après brique, grâce à l'aide de ses amis, de celles et ceux qui étaient devenus la famille de coeur, celle qu'il avait choisi et construite tout au long de ces dernières années. Alors aujourd'hui, il essayait de se protéger à nouveau, tant bien que mal. "Merci..." souffla le phtographe, reniflant avant de prendre un mouchoir pour se moucher et le jeter dans la poubelle à côté de lui. Il eut un sourire ironique en pensant à la fierté de ses parents. "Ils auraient sans doute préféré que je meure lorsque je t'ai défendue durant notre rencontre...ils auraient pu comme ça créer leur propre histoire autour de moi, et en sortir encore plus grands mais non...je reste une épine dans leurs vies." répondit il, défaitiste. Ils ne pouvaient plus contrôler et c'était sûrement cela qui leur posait problème. Même si aujourd'hui l'homosexualité était de plus en plus acceptée, à tous les niveaux, il restait malgré tout des gens réfractaires à ces avancées là. Notamment dans le milieu dont il était issu. C'était bien pour cela qu'il avait fait une croix sur tout ça, et fait en sorte d'oublier pour avancer mais...ses parents avaient de nouveau prit la main sur lui, et ça le mettait en colère, parce qu'il n'arrivait pas à y résister...Il se reprit à sa question, se redressant sur son siège, la regardant avant d'hocher la tête. "Oui et non...on a un avocat bénévole qui nous donne un coup de main mais clairement c'est trop gros pour lui, à son niveau." dit il en poussant un soupir. "Blake ? Le conseiller municipal ?" demanda t'il, se souvenant de l'homme dont Quinn lui avait parlé, et qu'il avait déjà vu quelques fois car Quinn et lui se connaissaient bien. "Tu crois qu'il pourrait nous aider ? Je t'avoue que ça ne serait pas de refus...je me sens assez démuni face à tout ça, je ne sais pas comment on va s'en sortir...si l'asso ferme..." Il tourna la tête vers l'entrée et le foyer où se trouvait pas mal de monde. Des gens qu'ils ne pourraient plus aider, et qui se sentiraient à nouveau abandonnés par tous. Une chose qui lui était intolérable. |
| | | | (#)Sam 18 Déc 2021, 04:09 | |
| Je ne saurais décrire ce que ça me fait de voir mon meilleur ami sous le coup d'une telle détresse. J'ai le cœur qui se serre comme s'il était pris dans un étau, et je sens mes propres larmes se masser derrière mes paupières. Faire du mal à Casey équivaut à me faire du mal. Ses obstacles sont les miens, parce que c'est côte à côte que l'on avance tous les deux dans la vie. Ensemble, toujours. L'entendre dire que ses parents auraient préféré sa mort la nuit où il m'a sauvée des griffes de mes agresseurs me fait un choc. C'est une vision de la parentalité que l'on ne souhaite à personne, pas même à son pire ennemi. J'ai beau savoir que les Hanson ont une relation houleuse avec leur fils, quelque chose en moi refuse d'accepter qu'ils vont jusqu'à ce genre de pensées. Pourtant, les preuves de leur perfidie, de leur cruauté, sont juste sous mes yeux. Car à la fin, il n'y a aucune différence entre anéantir le foyer et l'association de Casey, ou l'anéantir lui. Si ce qu'il a passé des années à bâtir part en fumée, il ne s'en relèvera pas. Je le sens, au plus profond de moi.
« Ce n'est pas ta faute si tes parents sont comme ils sont. » Il n'est pas responsable de leurs mœurs douteuses, ni de leurs actes, et encore moins de leur opinion sur cet enfant qu'ils se donnent tant de mal à discréditer. Qu'ils comparent à une épine dans leur pied. « Ta véritable famille, celle que tu t'es choisie ? Elle est là, avec toi. Prête à te soutenir. » Je me fais violence afin de rester assise dans le fauteuil au lieu de le rejoindre et de le prendre dans mes bras. Cependant, je sais que nous ne sommes pas seuls : n'importe qui pourrait débarquer dans son bureau. Ce n'est pas que l'on soit surpris à s'enlacer qui me dérange - tout le monde sait ce qui nous lie, mais il ne voudrait pas que l'un de ses jeunes le voie dans cet état. Il faut que l'on se concentre sur le concret au lieu de nous laisser guider par nos émotions.
Alors, j'évoque Blake et l'aide qu'il pourrait nous apporter grâce à ses contacts. Casey n'est pas surpris par ce prénom, puisqu'il en a déjà entendu parler à plusieurs reprises. Il accepte cette proposition, conscient que son avocat bénévole ne réussira jamais à tenir tête à celui des Hanson. Ils ont bien assez d'argent et d'influence pour s'entourer d'un vrai requin : à nous de leur prouver qu'on peut se mettre à leur niveau. Qu'on peut les faire trembler. Qu'on peut les battre. « Oui, il nous aidera. »
Malgré cette petite étincelle dans l'obscurité de la situation, l'expression de Casey reste préoccupée. Il se tourne vers la porte, un voile de tristesse noircissant son regard, laissant sa phrase en suspens. Il n'a pas besoin de la finir. Pas avec moi. « Hey. » Je l'interpelle, sans succès. Ses pensées sont devenues un gouffre duquel je dois l'extirper sans plus attendre. J'insiste, la voix plus ferme mais toujours empreinte de douceur. « Hey, Casey. » Je me penche, tends mon bras au-dessus du bureau en poussant notre déjeuner et attrape sa main. Lorsque je suis certaine que son attention est de nouveau sur moi, et pas sur le sombre avenir qu'il s'imagine après la potentielle fermeture du foyer, je m'autorise à reprendre la parole. « On trouvera le moyen de les contrer. Je te le promets. » Je secoue légèrement sa paume au creux de la mienne. « J'irai voir Blake cet après-midi, et je te tiendrai au courant dès que je quitterai son bureau, d'accord ? »
Je fais un signe du menton vers de la nourriture qui trône sur l'espace de travail, et pousse une boîte dans sa direction. « Maintenant, mange. Avoir le ventre vide ne changera rien. Et puis, tu ne vas quand même pas refuser ton restau à emporter favori, si ? » J'ajoute, non sans un petit sourire malicieux au coin des lèvres. Puis, je demande finalement, retrouvant mon sérieux. « Tu en as parlé à Chad ? »
@Casey Hanson |
| | | | (#)Mar 28 Déc 2021, 04:37 | |
| Casey était plus que chanceux de compter quelqu'un comme Quinn dans sa vie. Depuis leur rencontre, la blonde avait toujours était là pour le soutenir, quoi qu'il ait pu entreprendre durant les vingt dernières années. Elle l'avait soutenu, sans poser de questions, sans jamais le juger ou autre. Et ça continuait encore aujourd'hui, comme lorsqu'il lui avait parlé de ses retrouvailles avec Chad, de l'évolution de leur relation, bien différente de celle de leur jeunesse. Il savait qu'il pouvait compter sur elle en toutes circonstances, pourtant il ne lui avait rien dit de ce qu'il traversait depuis quelques jours. Par pudeur, mais aussi parce qu'il était conscient de l'image que cela renvoyait de sa 'famille'. Et bien qu'il ne les portait plus dans son coeur, ce n'était pas pour autant quelque chose qu'il souhaitait voir se développer. Il aurait cependant du se douter que Quinn finirait par s'apercevoir que quelque chose n'allait pas. Qu'elle serait également là pour lui, pour l'aider ainsi que l'association. La blonde avait le coeur sur la main, comme toujours. "Je sais mais...je sais aussi que si je n'étais pas gay...on en serait probablement pas là." répondit il, se sentant malgré tout fautif. C'était à cause de ça qu'il s'était retrouvé à la rue. Et il savait qu'il n'avait pas à se blâmer de la chose, néanmoins, il était dur de parfois faire la différence entre sa culpabilité et l'incapacité de ses parents à ouvrir leur esprit et à accepter l'évolution de la société. Il passa une main dans ses cheveux avant d'esquisser un très fin sourire aux propos suivant de Quinn. "Merci Quinn...je ne sais pas ce que je ferais sans toi." C'était vrai, sans elle, sans leur rencontre, il aurait sûrement passé plus de temps dans la rue, et sa vie en aurait sûrement été changée. Son sourire disparu bien vite cependant, alors que la réalité de la situation l'assaillait de nouveau. Quinn évoqua un de ses amis, un conseiller municipal qui pourrait sûrement les aider. Casey ne disposait en effet pas des fonds nécessaires pour engager un avocat de haut niveau. Non pas que celui de l'asso ne soit pas doué, bien au contraire même, mais il fallait être réaliste : l'argent serait sûrement ce qui ferait gagner cette bataille à l'une ou l'autre des parties engagées, de l'argent dont le photographe manquait cruellement. Il n'était pas aux abois, néanmoins il avait beaucoup investi dans l'association ainsi que le foyer et il ne pouvait s'engager dans une bataille juridique. S'ouvrir à Quinn semblait ouvrir les vannes que le brun gardait verrouillée depuis qu'il avait reçu la lettre. Il sentait son émotion monter en flèche, se sentant perdre le contrôle alors que c'était la dernière chose qu'il voulait et dont il avait besoin. Il sursauta alors que Quinn prit sa main dans la sienne, le ramenant vers elle alors qu'il s'était perdu dans ses propres pensées. Il reporta son attention sur elle, ses yeux larmoyants alors qu'elle essayait de le rassurer, évoquant Blake à nouveau. Il hocha la tête, se raccrochant à cette idée, tout en serrant un peu plus fort la main de la jeune femme. "D'accord." murmura t'il d'une voix rauque, passant sa main libre sur son visage, comme pour en chasser la tristesse. Il suivit son regard vers la nourriture qu'elle avait emmenée, et malgré le geste, bien que ce soit son plat préféré, il n'avait pas vraiment d'appétit. Néanmoins, il devait se forcer, se nourrir pour la bataille qui s'annonçait et surtout pour les siens. Il hocha la tête, récupérant son assiette. "Non tu as raison." répondit il, retrouvant un bref sourire avant de prendre une fourchette. Il hocha la tête à sa question. Il s'était confié à Chad peu après avoir reçu la lettre, ayant eu besoin de confier son désarroi et sa réaction première suite à la lettre. "Oui il est au courant. On en a parlé tous les deux." répondit il après avoir avalé sa bouchée. "Je sais que je peux compter sur lui, l'asso lui tient à coeur depuis que je lui ai montré les lieux." Ca semblait remonter à si loin déjà alors qu'il repensait à sa première visite. "Il vient même de temps en temps pour faire du bénévolat quand son emploi du temps le lui permet. Je...je lui avais demandé de ne rien dire à personne, j'espère que tu ne m'en veux pas." souffla t'il sans oser la regarder. |
| | | | (#)Sam 15 Jan 2022, 05:37 | |
| Ce sont ses parents, les véritables monstres. Pourtant, les mots de Casey sonnent comme si le coupable de cette situation n'était autre que lui. Parce qu'il aime les hommes et non les femmes. Parce qu'il a choisi de vivre son identité pleinement, au grand jour, au lieu de la dissimuler aux yeux du monde et surtout, aux yeux de ses géniteurs. Le voir ainsi, dans un tel état de détresse, me fait mal. Comment peut-on s'en vouloir d'être qui l'on est sous prétexte que ça ne rentre pas dans les cases dictées par ses proches ? Sous prétexte que ça les dérange ? Je sais que Casey a une baisse de moral temporaire, insufflée par la peur de perdre tout ce qu'il a construit ici. Je sais qu'il va se reprendre, retrouver des forces et se battre. Mais en attendant, il souffre de l'enfer que les Hanson ont décidé de lâcher sur lui, pour la simple raison qu'ils en ont les moyens. Si je pouvais attraper son mal-être au vol et l'en protéger en le gardant pour moi, je n'hésiterais pas une seconde.
« Non, t'as raison. Si t'étais pas gay, t'en serais pas là, Casey. » Au lieu de lui dire qu'il a tort, je décide d'approuver son argument, de m'en servir afin de démontrer qu'au final, il n'a aucune valeur. Ou, en tout cas, pas celle qu'il lui donne actuellement. Je poursuis donc aussitôt. « Si t'étais pas gay, ce foyer n'existerait pas. Les jeunes que tu aides seraient livrés à eux-mêmes. Seuls, sans aucune lumière au bout de leur long tunnel obscur. Si t'étais pas gay, tu ne serais sans doute qu'un photographe. » Je hausse les épaules puis reprends, avec une petite dose de malice. « C'est un super métier, mais je te connais assez pour savoir lequel des deux, entre la photographie et ton association, te permets de t'épanouir le plus et te rend vraiment heureux. »
Je ne saurais jamais si Casey est né pour tendre la main aux autres, si c'est son expérience qui l'a rendu aussi bienveillant (parce qu'il ne veut voir personne vivre ce qu'il a vécu), ou si c'est un mélange des deux. Peu importe : les faits sont là. Ce qui lui donne l'énergie de se lever le matin, ce n'est pas son appareil photo. C'est cet endroit, et les âmes perdues qu'il accompagne jusqu'à ce qu'elles trouvent leur chemin.
Touché, Casey me remercie, se demandant ce qu'il ferait sans moi. C'est une question que je me pose tous les jours, moi aussi. Ce que je ferais sans lui. Il m'a tenu la main et m'a poussée à enjamber des obstacles que je croyais infranchissables à maintes reprises depuis vingt ans. Pour commencer, je n'aurais sans doute pas osé racheter Riverside sans son appui. J'étais jeune, et la peur de l'échec me tenait les entrailles. C'est lui qui a su m'en libérer. Le dossier que j'ai présenté aux banques dans le but de décrocher un prêt ? Je l'ai monté avec lui. Il a été là, à chaque étape. Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.
« Sans moi, t'aurais le ventre vide. » Je rétorque, optant pour un brin d'humour.
Je comprends qu'il n'ait pas un appétit de fou. J'aimerais juste qu'il mange quelque chose, histoire de reprendre des forces. Casey semble être d'accord : il attrape son contenant en carton rempli de victuailles encore fumantes, ainsi que sa fourchette. J'avale une bouchée avant de lui demander si Chad est au courant des derniers projets des Hanson. Il acquiesce. Ils en ont parlé ensemble, et évidemment, son compagnon a tout à fait l'intention de le soutenir. Par amour d'abord, ensuite parce qu'il s'est investi et qu'il tient désormais à ce foyer. Je suis satisfaite. J'avais peu de doute à propos de Chad, mais c'est bon d'être certaine qu'il épaulera mon meilleur ami dans l'épreuve qui l'attend.
En fin de compte, Casey a surtout peur que je lui en veuille pour son silence. Je m'empresse de le rassurer. « Bien sûr que non. Je suis incapable de t'en vouloir pour quoi que ce soit, tu le sais. » Un rictus complice étire mes lèvres. « Enfin, sauf la fois au restaurant où t'as osé voler une frite dans mon assiette pour goûter ma sauce. » Je secoue la tête de dépit. « La trahison ultime. » S'il y a une seule et unique chose que je ne partage pas, c'est la nourriture. Casey le savait, et il a osé malgré tout. Au fil des années, cette vieille histoire est devenue une blague entre nous, et je n'hésite donc pas à la lui ressortir de temps en temps, pour le taquiner ou, dans le cas présent, détendre l'atmosphère.
« Comment vont tes protégés ? » Je l'interroge sur un ton plus léger. Inutile de le laisser s'enfoncer dans le désespoir : jusqu'à avoir en main de nouveaux éléments capables de l'aider, je préfère choisir un nouveau sujet de conversation en espérant lui changer les idées. « Au fait, j'ai travaillé sur un nouvel itinéraire pour une randonnée à cheval de quatre heures, avec déjeuner près de la rivière et baignade avant de repartir. C'est un coin super agréable. Je voulais l'ajouter aux prestations du centre équestre… » Je l'informe, puis affiche un sourire en coin. « Mais ce serait cool que tes jeunes puissent d'abord tester cette balade avec moi, et me dire ce qu'ils en pensent. Tu crois que ça pourrait plaire à certains d'entre eux ? » Casey se donne du mal afin de trouver des bénévoles capables de proposer des activités sportives et artistiques variées aux membres du foyer. Je ne peux qu'être heureuse de pouvoir participer à mon humble niveau.
@Casey Hanson |
| | | | (#)Lun 17 Jan 2022, 07:04 | |
| En d'autres circonstances, Casey aurait sûrement tenu un tout autre discours concernant son orientation sexuelle. Elle n'était pas le fait d'un choix, elle était ce qu'elle était, une partie de son identité qu'il avait assumé et qui lui avait causé du tort oui, mais qui en réalité l'avait sûrement libéré d'une vie qui n'aurait pas été sienne. Il s'épanouissait dans ce qu'il faisait, depuis qu'il avait du vivre par lui même, sans compter sur sa famille. Il aimait prendre des photos et voyager aux quatre coins du globe pour cela (en même temps, qui n'aimerait pas ?). Mais ce qui le remplissait le plus de joie, à l'exception de ses amis et de Chad, c'était l'association et le foyer. Ce qu'il parvenait à accomplir chaque jour lui faisait un bien fou. Ca lui permettait d'aller un peu plus de l'avant chaque jour qui passait. Il fronça des sourcils alors que Quinn reprit la parole, répondant à ses derniers mots. Il comprit rapidement où la blonde souhaitait en venir et il détourna le regard, pensant à tout ce qu'il n'aurait pas fait s'il n'avait pas été gay. Elle n'avait pas tort en effet, car sans cela, il n'aurait pas fait tout ce qu'il avait fait aujourd'hui. Il esquissa un léger sourire à ses propos, hochant la tête, conscient qu'elle avait raison sur toute la ligne. Certes la photographie était sa grande passion, mais l'association, c'était tout autre chose, comme le foyer. Aujourd'hui, c'était ça qui le motivait à se lever, à se prendre la tête avec la municipalité, à passer des heures au téléphone pour aider un jeune. Un travail dur et parfois décourageant oui, mais dans lequel il s'épanouissait cependant. "Tu n'as pas tort c'est vrai." Il la remercia de ses mots, de sa présence, ne sachant pas ce qu'il ferait si ce n'était pas pour elle, qui avait été là durant les moments durs, mais aussi tous les autres. Sans elle, il n'aurait sûrement pas eu toute la force pour surmonter tous les obstacles placés devant sa route. Il rit de bon coeur à sa plaisanterie, regardant la bonne assiette qu'elle lui avait apporté. "T'as pas tort." répondit il, se forçant à manger, même s'il avait un peu plus d'appétit que précédemment. Ils évoquèrent par la suite Chad, un soutien des plus importants dans toute cette histoire. Casey savait qu'il pouvait compter sur son compagnon dans cette épreuve, et ça lui faisait un bien fou. Il leva un sourcil par la suite, lorsqu'elle évoqua ce vol de frite qui datait déjà de plusieurs années mais avec lequel Quinn s'amusait régulièrement à l'embêter. Il avait agit néanmoins en toute connaissance de cause, connaissant le rapport entre Quinn et son assiette. "Tu sais quoi, si j'avais le choix de recommencer eh ben...je ferais tout pareil." répliqua t'il, retrouvant un peu plus de sa bonne humeur grâce à Quinn. "Ils vont bien, je ne leur ai pas parlé de ce qu'il se passe actuellement, j'essaye de faire bonne figure devant eux. Je ne veux pas qu'ils s'inquiétent de perdre à nouveau leur domicile. Je ne veux pas leur en parler tant que ça n'est pas...officiel." répondit il avec sérieux. Tous les jeunes sous sa responsabilité n'avaient pas de toit, pas d'endroit où aller si le foyer devait fermer. Ils avaient besoin d'une stabilité que Casey leur apportait, et il ne voulait pas les inquiéter alors qu'ils allaient tous de mieux en mieux chaque jour qui passait. Il sourit alors qu'elle évoqua une nouvelle balade et hocha la tête à sa proposition. "J'en connais quelqu'uns à qui ça plairait beaucoup de tester une nouvelle balade. Et pour être honnête...je crois qu'être de la partie, ça me ferait du bien aussi. Prendre l'air, faire du cheval et sortir un peu de...de tout ça." répondit il, bien qu'il ne soit pas des plus à l'aise sur un cheval pour être honnête. |
| | | | (#)Dim 23 Jan 2022, 05:21 | |
| Casey ne se démonte pas : s'il avait une chance de revivre ce fameux jour au restaurant, il volerait à nouveau dans mon assiette sans aucune hésitation. Je réponds à ses mots ainsi qu'à son air espiègle avec une expression faussement choquée, une main sur le cœur, avant d'éclater de rire. Ça me fait plaisir de voir que son moral commence à aller mieux. Bien sûr, j'ai conscience que ce n'est qu'une légère accalmie en pleine tornade dévastatrice, et que les menaces proférées par ses parents à travers leur avocat sont loin de quitter son esprit préoccupé. Tant que le danger ne sera pas définitivement éloigné de son association et de cet endroit auquel il tient comme à la prunelle de ses yeux, il lui sera impossible d'avoir une unique seconde de tranquillité. Je n'ai aucun mal à le comprendre, car si on devait m'enlever Riverside, je ne suis pas certaine de pouvoir m'en relever un jour. Ce qui me réconforte, c'est que Chad soit au courant. Et moi aussi, maintenant. Ni lui ni moi ne pourrons faire de miracle face à la situation, mais Casey aura au moins un soutien solide et constant de notre part à tous les deux.
Les nouvelles de ses protégés sont bonnes, d'autant qu'ils ne sont pas au fait de ce qui se trame dans les coulisses. « Tu as raison. Ça ne servirait pas à grand-chose. » J'acquiesce. À la place de mon meilleur ami, j'aurais sans doute agi de la même manière. Pourquoi les angoisser alors qu'il n'y a rien qu'ils puissent faire ? Ils ont déjà bien assez de stress au quotidien. La plupart de ces jeunes sont fragiles, et intègrent le foyer dans le but de remonter la pente, de mener un jour une vie plus stable, plus sereine après les souffrances auxquelles ils ont fait face. Ils n'ont pas besoin de davantage de négativité, pas tant que ce n'est pas nécessaire. Quoi qu'il arrive, j'ai confiance en Casey. Je suis persuadée qu'il saura gérer ça au mieux. Il leur en parlera le moment venu… en espérant toutefois que ce moment n'arrive jamais. Que le plan machiavélique des Hanson sera tué dans l'œuf.
Après une nouvelle bouchée - d'ailleurs, je sens que mon estomac s'apaise enfin, je mentionne à Casey le nouvel itinéraire de randonnée équestre que je viens de préparer. Je compte l'ajouter aux prestations de Riverside, mais pas avant de le tester afin d'avoir un premier retour, de voir si quelque chose doit être modifié, amélioré. Et quel meilleur moyen d'obtenir ces avis préalables, qu'en faisant cette promenade avec les membres du foyer appréciant les chevaux ? Cette demi-journée leur fera plaisir en plus de me rendre un grand service. « Génial, j'approuve totalement ! » Je m'exclame, enthousiaste, lorsque Casey exprime son envie de nous accompagner. Une sortie au grand air ne pourra lui être que positive. « T'en fais pas, ce sera tranquille. Je proposerai un peu de trot et de galop, mais seulement pour ceux qui se sentiront à l'aise. » Je tiens à le rassurer. Je sais qu'il n'est pas un fan ultime d'équitation, bien qu'il l'ait déjà pratiquée à quelques reprises à mes côtés.
Le reste du repas se déroule de façon relativement sereine. Casey n'est pas tout à fait lui-même, ce que je suis loin de lui reprocher, au contraire, même si j'espère avoir réussi à apaiser son angoisse une poignée de minutes. Bientôt, je me relève du fauteuil où j'étais installée, jetant un regard à ma montre. Le temps de me rendre au centre-ville, Blake sera certainement revenu de son déjeuner. « Je file. Je te tiens au courant très vite. » Casey se lève. Je m'approche et l'enlace doucement en guise d'au revoir.
Je le serre juste un peu plus fort que d'habitude. Ma façon de lui rappeler que je suis là, qu'il peut m'appeler en cas de besoin, bien qu'il le sache déjà. Il peut toujours compter sur moi, comme je peux toujours compter sur lui. Ce soutien mutuel est l'un des ciments de notre amitié. Raison pour laquelle je me fais la promesse de soulever autant de montagnes que nécessaire, jusqu'à ce que cette épreuve imposée par ses parents ne soit plus qu'un mauvais souvenir.
@Casey Hanson |
| | | | | | | | we won't back down ☀ quisey #2 |
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