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 breathe me (loghan)

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Message(#)breathe me (loghan) EmptyJeu 27 Aoû 2015 - 19:42


BREATHE ME
LOGHAN & CONSTANCE

Cela fait maintenant presque deux mois. Deux mois que je vis une passion déchirante qui me consume petit à petit. Deux mois que j'entretiens une relation, si je puis la nommer ainsi, avec celui qui est devenu mon patron il y a peu de temps. Deux mois à jouer au chat et à la souris, à flirter avec l'interdit, à se lancer des regards lourds de sous-entendu, à se retrouver dans divers endroits pour au final nous adonner à ce que nous aimons le plus: se fondre l'un dans l'autre. C'est quelque chose d'inexplicable, presque transcendant, une attirance charnelle qui ne peut trouver de raison, d'explication. Et pour la première fois de ma vie, je ressens comme de la peur. La peur de ne pas savoir de quoi le lendemain sera fait. La peur d'être utilisée, la peur d'être encore tombée dans l'éternel piège dont seul l'homme a le secret. Car je dois l'avouer, je commence à me poser des questions. Je me demande ce qu'il fait dans son bureau quand je suis à quelques mètres de lui en train de travailler, je me demande avec qui il passe les autres nuits quand il n'est pas dans mon lit, je me demande s'il éprouve quelque chose pour moi ou si je ne suis qu'une passade dans sa vie tumultueuse. Enfin, qui suis-je pour me permettre de penser qu'il pourrait m'appartenir ne serait-ce qu'un instant? Je ne suis qu'une folle, une psychopathe, une dérangée, droguée, qui s'est permise d'ôter la vie d'un homme parce que je n'ai pu le retenir. Il y a des jours où je me dis que je devrais me rendre, avouer mon crime et juste pourrir dans un asile psychiatrique, là où personne ne me rendrait visite car c'est tout ce que je mérite en fin de compte. Puis je repense à tous ces cauchemars, à ces photos prises sur le fait, aux liaisons que mon cher et tendre entretenait…. Je repense à cette blonde qui hante mon esprit, la raison pour laquelle j'ai déménagé ici. Et puis je me dis que j'ai eu raison, que je ne dois pas être faible, pas comme ma mère, que je dois apprendre de ses erreurs et ne pas me laisser faire. « Allô la Terre? » Je relève les yeux, une voix familière me sortant de mes pensées. Le videur de la boîte passe sa main devant mon regard vitreux. Je lui fais un petit sourire gêné avant de regarder l'heure sur l'horloge derrière moi. Six heures quart. Il n'y a plus un chat dans la boîte, c'est la fin du service. Je repose le dernier verre que j'ai nettoyé quelques minutes avant de me perdre dans le fil de mes pensées, et sors de mon espace. Le videur m'indique qu'il restera dehors jusqu'à ce que je sorte. « Loghan est toujours là? » Il opine de la tête et me signale que c'est le patron qui fermera la boîte aujourd'hui. Je lui réponds alors qu'il n'a pas à m'attendre et que je repartirai avec Loghan en moto, comme il nous arrive souvent. Le garde me sort son plus beau sourire rempli de sous-entendus et sort de la boîte après avoir vérifié que tout était bien fermé. Je me dirige dans le vestiaire, ce petit espace réservé aux employés et retire mon tee-shirt pour enfiler une blouse à manches longues en coton, la température devenant froide aux petites heures. Je passe ma main dans mes cheveux en me regardant dans la glace avant d'attraper mon sac et de descendre devant le bureau de Loghan. J'ai toujours cette petite hésitation avant de frapper contre le battant, comme une petite boule au ventre de le surprendre avec quelqu'un, avec une femme, dans la même posture que nous la première fois… Je respire un grand coup et frappe légèrement contre la porte. J'entends un léger souffle de voix m'autorisant à rentrer et je devine dès lors que Loghan ne doit pas être en forme. Cela se confirme lorsque je pousse la porte massive et remarque mon bel amant affalé sur le canapé de son bureau, l'air dépité. J'analyse ensuite la pièce d'un rapide coup d'œil. De la cocaïne dispersée sur la petite table en verre en face de lui, des mégots qui trainent par ci par là sur son bureau, des feuilles dispersées un peu partout et surtout la mine décomposée de Loghan qui fixe un point dans le vide. Je m'approche du canapé après avoir refermé la porte derrière moi, dépose mon sac sur le sol et viens m'asseoir à ses côtés. Il n'a même plus la force de me regarder. J'attrape son visage entre mes mains, le forçant à plonger ses yeux bleus dans les miens. Je caresse sa joue, fournie par une barbe un peu plus longue que d'habitude et dépose un léger baiser sur ses lèvres asséchées. Sans un mot il dépose sa tête dans le creux de mon cou et nous restons ainsi durant une longue minute, ma main se déplaçant avec tendresse le long de son visage. « Qu'est-ce qu'il se passe? » Je brise le silence d'une voix douce et rassurante. C'est la première fois que je vois Loghan dans une telle situation. Un Loghan affaibli, vulnérable. Et je me sens comme triste de le voir ainsi.  


© LOYALS.


Dernière édition par Constance Allen le Sam 12 Sep 2015 - 19:27, édité 2 fois
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Message(#)breathe me (loghan) EmptyMer 2 Sep 2015 - 16:59

Assis sur le fauteuil, derrière mon bureau, je ne bouge pas. Immobile, les yeux rivés sur cette traînée de poudre bien répartie sur le bois brun. Je soupire à pleins poumons. J’ai l’impression d’être perdu. Tout se mélange dans ma tête, c’est le bordel. Mes pensées divaguent, je pense à Sara, ma fille, à l’image du père que je suis en train de lui donner. Je pense à Rose, à Caitlyn, et à Constance qui ne doit pas être bien loin, là haut. Il y a Kelya aussi. Trop de femmes qui commencent à compter. Jusqu’à ce que je débarque à Brisbane, il n’y avait aucune femme, aucune sauf Kelya, même s nos relations étaient sensiblement différentes. Aujourd’hui, j’ai beaucoup de choses à penser. Je n’ai pas l’habitude. Il faut que j’arrive à compartimenter mon cerveau, mais je n’ai jamais eu l’habitude de faire ce genre de chose. Alors pour calmer l’activité intense de mon cerveau, je me décide enfin à introduire cette ligne de poudre dans ma narine. Je penche la tête en arrière et ferme les yeux quelques secondes pour me vider la tête. Jusqu’à présent, ça marchait. Mais je ne sais pas ce qu’il se passe ce soir, tout semble noir autour, je me sens affreusement seul, j’ai envie de dormir pendant des journées entières. Moi qui jusqu’à présent croquait la vie à pleines dents, j’ai comme l’impression de devenir quelqu’un d’autre. Je me traine difficilement jusqu’au sofa de mon bureau et m’étale dessus comme une loque, en soupirant. Je pense que je vais passe la nuit ici. De toute manière, ici ou chez moi, ça changera quoi ? Et soudain, un bruit me sort de mon état limite dépressif. Celui de la porte, ou plutôt, de quelqu’un frappant à la porte. Je grogne quelque chose pour permettre à la personne d’entrée, même si pour être honnête, je n’ai envie de voir personne. Je découvre alors le visage fin de Constance. J’aurai bien envie de sourire, mais je n’en ai même pas la force. Elle s’approche et vient s’installer près de moi. Mon regard est toujours rivé quelque part, ou plutôt, nulle part. Soudain je sens ses mains se poser sur mes joues, elle me force à tourner la tête pour la regarder. Pour la première fois depuis longtemps, mon regard et vide, je crois que j’ai un peu forcé sur la coke ce soir. Le baiser qu’elle dépose sur mes lèvres semble me réveiller, un peu. Je dépose alors ma tête dans le creux de con sou. Je me sens comme un enfant en manque d’affection. La tendresse dans ses gestes me fait beaucoup de bien, et c’est seulement au bout de plusieurs longues minutes qu’elle me pose enfin la question. « Qu'est-ce qu'il se passe? » Sa voix est douce, tendre, rassurante. Elle me fait du bien. Je hausse un peu les épaules, silencieux. Et finalement, je me redresse un peu et plonge mon regard dans le sien. « Tu savais que j’avais une fille ? » Non, évidemment, elle ne peut pas le savoir. Je soupire un peu et me réinstalle un peu mieux. « Je viens de l’apprendre. Elle s’appelle Sara. J’ai retrouvé sa mère, aussi. C’est un peu trop compliqué pour moi tout ça. » Je la regarde, essayant de voir si je suis en train de la faire fuir, ou si elle compte bien rester pour moi.
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Message(#)breathe me (loghan) EmptyMer 2 Sep 2015 - 23:09


BREATHE ME
LOGHAN & CONSTANCE

Quel bien triste spectacle de voir mon amant aussi affaibli, aussi relâché. Il m'est devenu assez difficile de concevoir qu'un homme puisse avoir des faiblesses, moi qui ai toujours perdu face à eux, moi qui me suis offert une place dans les flammes de l'enfer à cause de l'un d'entre eux. Enfin, il faut croire que j'ai une sorte de fibre maternelle à en juger par mon comportement à son égard. Des caresses, de légers baisers, une voix douce et conciliante, ce n'est pas vraiment moi tout ça. D'habitude, j'aurais profité de cet état des choses pour soutirer quelques informations, pour servir mes intérêts. Or ici, il s'avère qu'il me touche, que j'ai envie de l'aider à se sortir de cette légère impasse. Parce que je tiens à lui, voilà tout. Il ne m'a pas fallu longtemps pour le comprendre. Il se redresse, ma main se pose sur son jean, toujours pour garder cette connexion tactile qui nous caractérise tant. Il plonge son regard trouble dans le mien, ce qui a pour don de me déstabiliser. « Tu savais que j’avais une fille ? » Je manque d'avaler ma salive de travers. Ca alors. Si j'avais su qu'il allait me lâcher une bombe pareille, j'aurais pris un petit quelque chose pour tenir le choc. Mes yeux s'écarquillent et ma bouche forme un O sans qu'aucun son ne puisse sortir. Je fais un rapide calcul. Il a la quarantaine, je suppose qu'il l'a eue jeune et qu'il ne l'a pas voulue, auquel cas je l'aurais remarqué… Elle doit donc avoir une dizaine, voire une petite vingtaine d'années. Je me mords l'intérieur de la joue après quelques secondes de réflexion. Loghan se réinstalle dans le fauteuil avant de poursuivre. « Je viens de l’apprendre. Elle s’appelle Sara. J’ai retrouvé sa mère, aussi. C’est un peu trop compliqué pour moi tout ça. » Ah ben, je comprends mieux du coup. Je l'imite et m'installe un peu plus confortablement en redressant l'une de mes jambes pour la croiser au-dessus de la deuxième. Mon visage semble fermé, c'est dur à encaisser, même si en soi je ne peux lui en vouloir. Après tout, il a le droit d'avoir eu une vie avant de me connaître. Surtout quand on voit quel genre de vie j'ai eu avant de le connaître, lui… Enfin, je reporte mon attention sur lui en vraie psychologue de formation. « Je comprends… Et qu'est-ce que tu ressens? Tu l'as rencontrée? » Je ne poursuis pas mon interrogatoire, un vrai patient doit toujours se confier de lui-même, raconter son ressenti sans influence aucune. Je n'aurais jamais pu penser un jour devoir exercer mon métier à nouveau. Surtout avec celui qui m'offre la sécurité de ne plus devoir le faire. Quelle ironie. Il ne me quitte pas des yeux, on dirait qu'il craint ma réaction. Il pense peut-être que je vais l'abandonner, que j'ai peur de continuer à vivre ce "nous" que nous nous sommes créée il y a deux mois. Je décide alors de poser délicatement ma main dans la sienne, pour lui signifier que rien ne change, que mon affection envers lui reste intacte et qu'il peut se sentir à l'aise en ma compagnie. J'ai beaucoup de mal avec les relations sociales depuis tout ce qu'il s'est passé avec mon ex-mari, mais je n'ai aucun problème à ressentir de l'empathie pour les autres. « En tout cas, si t'as envie de rabibocher tout ça et de repartir à zéro, préviens-moi histoire que je ne débarque pas à poil chez toi » Je lui fais un clin d'œil, voulant détendre l'atmosphère.


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Dernière édition par Constance Allen le Sam 12 Sep 2015 - 19:27, édité 2 fois
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Message(#)breathe me (loghan) EmptySam 12 Sep 2015 - 10:18

Tout se mélange dans mon cerveau, j’aimerai pouvoir arrêter ça, mais ça tourne, ça ressasse, ça gronde, ça hurle. Je me sens comme un psychopathe, je tourne en rond à me répéter les mêmes choses, j’ai envie de me foutre des claques putain. Je pensais qu’une ligne de cocaïne pourrait calmer ce putain de cerveau qui ne veut pas s’arrêter, mais ça ne marche qu’à moitié. Je ne sais plus quoi faire. Mon arrivée à Brisbane a complètement chamboulé ma vie. Mais heureusement, Constance arrive, comme une sauveuse. Je ne m’attendais pas à elle, mais je ne vais pas la repousser, pas aujourd’hui, parce que je l’avoue, j’ai besoin de compagnie, et la sienne m’est agréable. Je la laisse s’installer, prendre place, je ne sais pas si j’ai envie de parler, mais sa simple présence m’apaise étrangement. Ses douces attentions me font me sentir comme un enfant, et lorsque je ferme les yeux, je me sens un peu plus calme qu’avant qu’elle arrive. Son pouvoir est immédiat. Et puis, d’un seul coup, je lâche la bombe. Ma fille. Parce que c’est sûrement ça qui me chamboule le plus en ce moment. Je vois qu’elle est surprise, peut-être même bien choquée. Oui, c’est vrai que j’ai pas super la gueule d’un père. Constance reste silencieuse quelques secondes, et mon coeur s’emballe un peu. Je ne veux surtout pas la faire fuir. Heureusement, elle retrouve la parole assez rapidement, ce qui me rassure. « Je comprends… Et qu'est-ce que tu ressens? Tu l'as rencontrée? » Je la regarde un peu avant de baisser les yeux. « Ouais. Elle est venue frapper chez moi pour me dire que j’étais son père. Je l’ai pas crue et je l’ai envoyée chier. C’est le soir même où sa mère est arrivée pour me dire que oui, c’était bien ma gamine. Je sais pas quoi penser de tout ça, c’est trop… putain j’ai rien demandé merde ! » Je laisse tomber ma tête sur le dossier du canapé et soupire largement. « J’ai pas envie de lui donner cette image d’un père, regarde-moi, j’suis même pas capable de m’occuper de moi, comment j’pourrai être père, sérieusement ? » Je secoue un peu la tête d’un air désespéré. « Fallait bien que je paye les pots cassés à un moment donné. » Un nouveau silence s’installe, je ne sais pas si Constance est en train de m’analyser, mais elle reste tout aussi silencieuse, jusqu’à prononcer enfin un mot. « En tout cas, si t'as envie de rabibocher tout ça et de repartir à zéro, préviens-moi histoire que je ne débarque pas à poil chez toi » Je laisse échapper un rire amusé. Il n’y avait qu’elle pour pouvoir provoquer ça en moi dans un instant pareil. Je lui offre un regard complice, accompagné d’un petit sourire. « Y’a pas de repartir à zéro. Tout ça c’est mon passé. Elle a vingt ans, j’pense qu’elle grandira mieux sans moi, c’est pour son bien que je préfère rester éloigné… et il est pas question que tu arrêtes de débarquer à poil chez moi ! » Je souris un peu et soupire juste après. « Putain, j’ai la tête au carré… » Je porte mes mains à mon visage et le frotte énergiquement comme pour essayer de me réveiller. « Je suis désolé que tu me vois comme ça. Ça casse le mythe hein ? »
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Message(#)breathe me (loghan) EmptyDim 13 Sep 2015 - 11:57


BREATHE ME
LOGHAN & CONSTANCE

Des mecs aussi paumés, j’en avais rencontré parmi mes patients. Des hommes sans but, errant dans les méandres de la vie, avec des problèmes plein le dos, j’en ai traité pas mal. Même si je n’effectuais pas le job lambda de la psychologue murmurant des “hum” ou des “qu’en pensez-vous?” à tout bout de champ. Mon job, c’était d’analyser le cerveau de mes patients pendant qu’ils me racontaient leurs déboires. J’effectuais ma mission en laboratoire, j’avais donc des pathologies très sévères. J’étais entre la psychologue et la psychiatre, sauf que je n’administrai pas de médicaments. Il y avait le côté scientifique et en même temps le côté humain dans ce genre de boulot. J’adorais ce boulot. Jusqu’à ce que j’apprenne que mon défunt mari me trompait depuis le début de notre mariage. Là, plus rien n’allait, je n’avais plus aucune motivation, les problèmes des gens m’étouffaient, j’étais arrivée à un point de non-retour. Ce départ pour Brisbane a été une bonne chose, au final. Et puis, ça m’a permis de rencontrer Loghan, même s’il me replonge en quelque sorte dans ma vie d’avant, remplie d’empathie et de bons sentiments. Enfin bon, ça ne me dérange pas pour le moment. Je me doutais qu’il n’était pas tout à fait clean, je crois même que j’imaginais un passé bien pire que celui-là, du genre un cartel de drogues au Panama ou un hold-up dans sa jeunesse. Même si, je ne suis pas à l’abri d’autres surprises. Je commence par lui demander s’il a rencontré sa mioche. « Ouais. Elle est venue frapper chez moi pour me dire que j’étais son père. Je l’ai pas crue et je l’ai envoyée chier. C’est le soir même où sa mère est arrivée pour me dire que oui, c’était bien ma gamine. Je sais pas quoi penser de tout ça, c’est trop… putain j’ai rien demandé merde ! » Ah, donc la mère est aussi ici, ça complique un peu l’affaire. Je lui lance un regard rempli de bonnes intentions, même si à l’intérieur je commence à m’inquiéter. « J’ai pas envie de lui donner cette image d’un père, regarde-moi, j’suis même pas capable de m’occuper de moi, comment j’pourrai être père, sérieusement ? Fallait bien que je paye les pots cassés à un moment donné. »  Bon, là il faut sortir l’arme du réconfort, la bouée de sauvetage. « Bien sur que tu sais t’occuper de toi… » Je passe ma main sur sa barbe fournie, il aurait pu faire l’effort de se raser mais je m’abstiens de lui dire. « Tu as un commerce qui fonctionne du tonnerre, un corps d’enfer et toutes les filles à tes pieds… Ne me dis pas que tu sais pas t’occuper de toi, tout te réussit. » Il me fait une moue suspicieuse et un silence s’installe. J’essaye alors de détendre l’atmosphère. « En tout cas, si t'as envie de rabibocher tout ça et de repartir à zéro, préviens-moi histoire que je ne débarque pas à poil chez toi » Il rigole, ouf, ça a marché. Je lui lance mon plus beau sourire et il se détend tout à coup. Son passé est ce qu’il est, il n’empêche qu’il est surement devenu une meilleure personne. Et je suis sûre qu’il pourrait devenir un bon père s’il le souhaitait. « Y’a pas de repartir à zéro. Tout ça c’est mon passé. Elle a vingt ans, j’pense qu’elle grandira mieux sans moi, c’est pour son bien que je préfère rester éloigné… et il est pas question que tu arrêtes de débarquer à poil chez moi ! » Je lui souris à nouveau en continuant à caresser sa joue si familière. « Putain, j’ai la tête au carré… » Il soupire puis il arrête mon mouvement pour se frotter le visage. « Je suis désolé que tu me vois comme ça. Ça casse le mythe hein ? » Je hausse les épaules et pince mes lèvres, c’est vrai qu’il est dans un piteux état mais je ne peux pas le voir ainsi, je suis bien trop aveuglée par mes sentiments naissants à son égard. Je ne vois qu’une âme en peine et malgré ça, je suis toujours terriblement attirée par lui. Il pourrait même m’annoncer qu’il est marié à un transsexuel thaïlandais que rien n’y changerait. Enfin, presque. « Tout le monde a ses faiblesses, Loghan. Regarde-moi par exemple, ma faiblesse, c’est toi… » Il me regarde avec des yeux profondément choqués. Ma petite déclaration lui a fait l’effet d’une bombe et je ne peux m’empêcher de sourire en levant les yeux au ciel, l’air innocent.


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Message(#)breathe me (loghan) EmptyMar 15 Sep 2015 - 11:08

Je ne sais pas comment c’est possible, mais je suis en train de me livrer à elle. Ça ne m’arrive jamais. Même avec Kelya, j’ai beaucoup de mal. C’est comme ça, je suis comme ça. On ne peut pas m’en blâmer, j’ai toujours été quelqu’un de secret, qui n’arrive pas vraiment à s’ouvrir aux autres. Je ne vois pas pourquoi je changerai, pour qui ? « Bien sur que tu sais t’occuper de toi… » Je regarde Constance avec un regard qui en dit long. Je ne suis pas réellement d’accord avec elle, et surtout, j’attends qu’elle développe. Elle passe sa main sur ma joue et je plonge mon regard dans le sien. « Tu as un commerce qui fonctionne du tonnerre, un corps d’enfer et toutes les filles à tes pieds… Ne me dis pas que tu sais pas t’occuper de toi, tout te réussit. » Je ris un peu, elle fait des efforts, c’est adorable de sa part. Sur certains points, elle n’a pas tout fait tort, mais je ne suis pas sûr que ces simples points suffisent à dire que je sais m’occuper de moi. Je bouffe n’importe quoi, je ne fais pas de sport - enfin mis à part avec mes conquêtes d’un soir - et je ne peux pas dire que ma consommation de drogues excessive soit une bonne chose non plus. Elle arrive à me faire rire, je ne sais même pas comment elle y arrive, j’étais tellement dans une sale humeur avant qu’elle débarque dans ce bureau. Je plonge mon regard dans le sien, avec intensité. Je me sens bien lorsqu’elle est là. C’est bien la première fois que je ressens un truc de ce genre. Enfin je veux dire, mis à part Kelya, mais pour elle, c’est différent. Constance est différente, voilà tout. Je lui avoue que je ne compte pas repartir à zéro. Ni avec Rose, ni en apprenant à connaitre ma fille, non. Rien de tout ça. Ma vie est comme elle est, je m’y suis habitué, et je ne m’en séparerai pas. L’inconnu fait bien trop peur pour que j’ai le courage de m’y aventurer. Je soupire légèrement, et m’excuse un peu au près de jeune femme. Je fais peur à voir, je ne comprends même pas comment elle n’a pas fui en ouvrant la porte de ce bureau. C’est sûr que vu comme ça, ça doit un peu casser le mythe. « Tout le monde a ses faiblesses, Loghan. Regarde-moi par exemple, ma faiblesse, c’est toi… » Je redresse le regard pour le plonger dans le sien. Je suis surpris de ses paroles. Je vais pour dire quelque chose mais à vrai dire, je ne sais pas quoi prononcer. Les mots restent bloqués. Elle lève les yeux au ciel et sourit un peu. « Tu me fais marcher. T’as besoin de rien ni de personne toi ! T’es genre, j’sais pas, superwoman ou un truc comme ça ! » Je la regarde rire et ça me fait un bien fou. Pourquoi ? Pourquoi je ressens toutes ces choses étranges lorsqu’elle est là ? « Et puis, toute manière, t’es trop belle, et tu fais trop bien l’amour pour être de ce monde ! » Je la regarde et lui offre une bouille genre ‘et toc, j’ai raison c’est tout!’. Je tourne un peu mon corps, amenant mon genou sur le canapé, pour être un peu plus face à elle. « D’ailleurs. Ça me fait penser qu’il y a un truc qui cloche. Une fille comme toi, c’est pas sensé être célibataire. C’est quoi le hic ? Le vice caché ? Je t’en ai dit un peu plus sur moi, maintenant, c’est à toi de me confier un truc. » Je hausse un peu les sourcils et hoche la tête vivement pour l’inciter. « T’es obligée de me dire, sinon je… » Je fais mine de réfléchir et termine finalement ma phrase. « Sinon tu n’auras plus jamais le droit de me voir nu ! » Je la regarde rire à nouveau, ce son ravit mes oreilles, je crois que je ne pourrai désormais plus m’en passer.
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Message(#)breathe me (loghan) EmptyMer 23 Sep 2015 - 15:49


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LOGHAN & CONSTANCE

Je n’arrive pas à croire que j’ai pu lui dire un truc pareil. Que j’ai pu me confier comme ça, que j’ai osé lui dire qu’il était ma faiblesse. Je ne suis pas sensée avoir de faiblesses, ce n’est pas moi, ce n’est plus moi. Il me procure tellement de sensations étranges que je baisse ma garde, que je me laisse aller à lui. Mais est-ce réellement quelque chose de grave? Je me suis forgée une carapace après la mort de mon mari, je me suis promise de ne jamais plus faire confiance à un homme, de ne jamais plus placer mon coeur dans les mains de ces monstres et je suis en train de faillir à ces principes après quelques mois seulement. Moi qui me suis tellement conditionnée à ne pas ressembler à toutes ces femmes, ces châteaux de cartes mélodramatiques aux sentiments exacerbés, voilà que je tombe dans le panneau. Les pieds joints en plus de ça. Comme si j’en avais envie. Je ne sais pas ce qu’il me prend, je ne réponds plus de moi quand je suis avec Loghan ou quand je pense à lui. Il y en a qui appellent ça de l’amour, moi j’appelle ça de la dépendance. Je suis devenue dépendante à Loghan. Je n’arrive pas à me défaire, c’est comme une drogue et oui, c’est véritablement une faiblesse. Alors qu’est-ce que je pourrais y faire? Une cure de désintoxication? Comment et avec qui? Je me suis embourbée dans une situation que je voulais éviter au maximum depuis mon arrivée à Brisbane. Je relève les yeux pour l’observer. Mon coeur ne peut s’empêcher de battre un peu plus fort. C’est comme si je ne contrôlais même plus mon corps, comme si mes organes s’étaient mis à vivre indépendamment de mon centre nerveux. Quelle peine. Le regard de Loghan se plonge dans le mien et là, c’est l’apothéose. Tout mon corps veut se jeter sur lui, veut lui appartenir, veut se faire asservir par ce mâle dominant. Tous mes désirs deviennent primitifs, instinctifs, je ne veux plus être une femme forte quand il est dans les parages. Je n’y arrive plus. Je reste pendue à ses lèvres, attendant qu’il me réponde, peut-être même qu’il me dise que c’est réciproque. Au fond de moi, je n’espère qu’une chose, et je ne pourrai jamais l’admettre, ce serait qu’il éprouve la même chose à mon égard. Je considérerai ça comme une victoire et en même temps comme la pire erreur de ma vie. Je suis véritablement déchirée par ce que je ressens pour lui et par le poids de ma culpabilité. Je ne suis pas quelqu’un pour lui, je ne suis pas digne d’être aimée. J’ai déjà raté l’exercice une fois et cela s’est fini en bain de sang, alors pourquoi vouloir prendre le risque une nouvelle fois? « Tu me fais marcher. T’as besoin de rien ni de personne toi ! T’es genre, j’sais pas, superwoman ou un truc comme ça ! » Je ris, malgré moi, parce que c’est quand même terriblement ironique qu’il me dise ça. J’aimerais tellement lui dire qu’il a raison, que je n’ai besoin de rien ni personne, qu’il ne devrait d’ailleurs pas me fréquenter pour cette raison mais je ne peux pas. Je suis dépendante. « Et puis, toute manière, t’es trop belle, et tu fais trop bien l’amour pour être de ce monde ! » Mais qu’est-ce qu’il fait? Il veut m’achever? Je le regarde intensément, ne sachant que dire, que faire. Mon cerveau me pousse à lui dire que je ne suis qu’une folle, une maniaco-dépressive en mal d’amour et que s’il aimerait avoir une chance de vivre une vie plus ou moins normale, il devrait m’éviter. Mon corps quant à lui aimerait se jeter sur lui, l’inonder de baisers, lui arracher son tee-shirt ou toute autre matière qui se ferait de trop entre nous deux. Il se tourne ensuite vers moi pour me faire face et prend soudainement un air plus sérieux. « D’ailleurs. Ça me fait penser qu’il y a un truc qui cloche. Une fille comme toi, c’est pas sensé être célibataire. C’est quoi le hic ? Le vice caché ? Je t’en ai dit un peu plus sur moi, maintenant, c’est à toi de me confier un truc. T’es obligée de me dire, sinon je… Sinon tu n’auras plus jamais le droit de me voir nu ! » Je ris une nouvelle fois pour cacher mon mal-être soudain. Là, il me coince. Je ne sais que lui confier sans passer pour ce que je suis réellement et en même temps je ne peux pas esquiver la question. J’essaye néanmoins en me relevant du fauteil et en me dirigeant vers le mini-frigo situé non loin. « Tu sais très bien que tu ne serais même pas capable toi-même de me priver de ton corps » Je lui lance un clin d’oeil et ouvre la porte du frigo pour attraper une cannette de coca, visiblement la seule chose qui pourrait me donner un semblant d’énergie. Je reviens ensuite me poster près de lui après avoir bu une première gorgée. Je m’assois et ramène mes jambes en dessous de mon menton pour me mettre à l’aise. « Mais si tu veux tout savoir de ma vie déprimante… Sache que j’ai perdu mon mari l’année passée. » Il me regarde avec des yeux de merlan frit. Il ne s’y attendait pas à celle là. Je complète rapidement ma petite confession en lui montrant du doigt les restes de poudre sur la table basse. « Overdose d’héroïne. Un beau bordel… » Là, j’enclenche mon numéro d’actrice. J’ai baissé ma garde pour lui avouer un semblant des sentiments que j’ai à son égard mais jamais je ne la baisserai quand il s’agit de mon alibi. J’attrape ma tête entre mes mains pour simuler une crise de larmes. Et cela fonctionne, à en juger par les gouttes perlant dans mes mains…


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Message(#)breathe me (loghan) EmptyMer 23 Sep 2015 - 17:14

Je ne demande pas grand chose, qu’elle m’en dise un peu plus sur elle. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais elle est différente, différente de toutes les femmes que j’ai rencontrées jusqu’à présent. Avec elle, j’ai envie et besoin de me sentir quelqu’un d’autre. Quelqu’un d’autre que celui que je suis en temps normal, cet espèce de mec paumé qui a tendance à faire et dire n’importe quoi. Ce mec accro à l’autodestruction, qui prend les femmes comme des objets sexuels. Pourquoi elle ? Je n’en sais rien. Je pensais pourtant que ce serait pareil d’avec toutes les autres, que je la prendrai là sur mon bureau, que je la ferai grimper aux rideaux, et que le lendemain, elle me supplierait de recommencer, mais que je devrai lui dire non, parce que ce n’est pas dans ma politique. Politique de merde. Ce n’est même pas elle qui a demandé à me revoir, c’est moi qui me suis jeté corps et âme dans cette relation casse gueule. C’est perdu d’avance, je le sais pertinemment, pour la simple et bonne raison que je ne suis pas le genre d’homme à mériter d’avoir une femme à ses côtés, et encore moins une femme comme elle. Je ne peux m’empêcher de la regarder, garder mon regard ancré dans le sien, pendu à ses lèvres, à ses yeux noisette qui me transportent sans que je n’ai rien demandé. Pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi, tout simplement. Je ne voulais pas m’attacher à quelqu’un. Pour quoi faire au juste ? Finir par souffrir ? C’est bien ce que j’essaie de fuir depuis que je suis né. Je me suis toujours persuadé que je n’étais pas digne d’être aimé, et aujourd’hui, Constance me fait comprendre qu’elle tient à moi. J’ai vraiment du mal à y croire, mais elle a l’air sincère. C’est sûrement ça le pire quand on y pense. La sincérité de ses paroles. Je suis complètement incapable de lui répondre comme elle l’attend, très certainement. Alors comme à mon habitude, je tourne les choses à la dérision, parce que pour ça, je suis le roi. Je la fais sourire, puis rire. Mais au final, j’en demande encore. Je veux en savoir plus, malgré moi. Je formule un souhait enfouit depuis longtemps, en fait, depuis le jour où je l’ai rencontrée. Aujourd’hui, je me sens les épaules pour entendre ce qu’elle a à me dire. Je vois bien qu’elle n’est pas extrêmement équilibrée, mais je m’en fous complètement, à vrai dire. Je la regarde se lever, alors qu’elle n’a même pas répondu à ma question. « Tu sais très bien que tu ne serais même pas capable toi-même de me priver de ton corps » Je ne peux m’empêcher de sourire à son clin d’oeil, alors que je laisse trainer mon regard sur ses fesses au moment où elle se baisse, avant de recroiser ses yeux alors qu’elle revient s’asseoir près de moi. Elle ramène ses jambes à elle dans une position visiblement de protection. Je suis attentif à ses moindres gestes, regards. « Mais si tu veux tout savoir de ma vie déprimante… Sache que j’ai perdu mon mari l’année passée. » J’ouvre grand les yeux, surpris de cet aveu. Merde alors. Je fronce un peu les sourcils, prêt à demander la raison, ou toute autre connerie du genre, mais elle me précède. Elle me montre du doigt les reste de poudre sur la table basse. « Overdose d’héroïne. Un beau bordel… » Putain. Je vais pour ouvrir la bouche, dire quelque chose, mais j’en suis tout bonnement incapable. Merde alors. Elle laisse tomber sa tête dans ses mains et je l’entends pleurer. Non ! Non pas ça putain ! Je me sens désemparé, je ne sais pas quoi faire, je ne suis pas le mieux placé pour la consoler, je suis tellement nul à cette tâche. Mais je ne réfléchis pas, elle me brise tellement le coeur que je viens m’approcher d’elle et l’entoure de mes bras protecteurs - ou destructeurs, je ne sais pas trop bien à l’heure qu’il est - et la force presque à venir contre moi. Son visage vient se nicher dans mon cou et je pose ma tête contre la sienne. « Je suis désolé. Je voulais pas… » Je soupire un peu et lui fais un bisou sur les cheveux, la berçant un peu sans trop savoir pourquoi. Je suis partagé entre l’envie de lui poser des questions, et celle de me taire pour la laisser vider son sac. Je caresses ses cheveux dans un geste parfaitement doux, qui ne me ressemble qu’à moitié. Mais c’est naturel, pourtant. « Je peux faire quelque chose ? J’veux dire… pour te faire plaisir ? »
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Message(#)breathe me (loghan) EmptyMer 23 Sep 2015 - 18:01


BREATHE ME
LOGHAN & CONSTANCE

Mes larmes coulent facilement aujourd’hui. Bien trop facilement. Je ne pleure pas d’avoir perdu mon mari, cet espèce de macho invétéré aux airs angéliques qui m’a menti durant toute la durée de mon mariage. Je m’étais amourachée de lui, le prenant pour une véritable bouée de sauvetage dans l’océan de merde qu’était ma vie avant lui. Et il m’a brisée. Pire que ça, il m’a détruite. Je ne serai plus jamais la même, du moins, la femme que j’étais devenue à notre mariage. Ce jour là, je m’étais persuadée que j’avais enfin mérité le bonheur, que rien ne pouvait entacher cette relation parfaite, qu’il était l’homme de ma vie et qu’il était tombé à point nommé. Mais non, la vie est plus compliquée que ça et la réalité a très vite repris le dessus. Ce n’était qu’un con, un con parmi les cons, un con parmi tous les cons qui peuplent cette planète qui fourmille de gros cons infidèles. Je suis devenue folle et le pire, c’est que j’en ai conscience. Je sais que je ne suis plus très nette, que j’ai des vices bien plus importants que je ne laisse paraître. Mais ce n’est pas de ma faute au fond, je n’ai rien à me reprocher, si ce n’est que d’avoir trop aimé. Et mes larmes coulent facilement parce que je me rends compte que je refais la même erreur. Je me retrouve à aimer à nouveau, peut-être trop, un homme qui ne devrait pas l’être. Du moins, c’est ce que je crois. Sa réputation le précède, j’ai toujours entendu que Loghan avait des aventures diverses et variées dans son bureau, cet antre du sexe dans lequel nous nous trouvons actuellement. Mais je ne sais pas pourquoi, je sens que c’est différent avec moi. Parce qu’il ne m’a pas jetée comme toutes les autres, parce que je n’ai pas eu à courir après lui, parce qu’il vient tout le temps à moi, comme si je possédais un lasso magnétique et invisible qui l’attire dans mes filets. Pourquoi diable le destin s’acharne-t-il de la sorte? Pourquoi ne pas me laisser mener ma petite routine tranquillement? Je ne sais même pas comment il peut être autant attiré par moi. Qu’est-ce que j’ai de plus que ces grandes brindilles blondes aux énormes seins qui se pavanaient dans son bureau il y a quelques mois? Ou que ces jeunes brunes incendiaires à l’accent latino? J’en ai vu des filles passer de la piste de danse à sa pièce de joie… Alors, qu’est-ce qu’il me trouve? Il dit que je fais bien l’amour, il n’y a donc que ça qui le retient. Ça ne devrait même pas m’étonner à vrai dire. Sauf que moi, à force de lui trouver cette qualité divine, je me suis mise à l’apprécier, à m’attacher à ces moments d’intimité jusqu’à m’attacher à sa personne. Je me demande si c’est réciproque, et si c’est le cas, s’il me le dirait un jour. Car j’ai cru comprendre que ce n’est pas vraiment son genre de se confier, de dire ce qu’il ressent. Seul le temps nous le dira, je présume. Je me laisse alors aller contre ses bras, véritablement inconsolable. S’il savait la vraie raison de mon chagrin soudain, peut-être qu’il y trouverait quelque chose à dire. « Je suis désolé. Je voulais pas… » J’entends un peu d’humanité dans sa voix et ça me réchauffe le coeur. Il n’est pas insensible à la tristesse des autres, ou plutôt à la mienne, et ça me fait quand même plaisir. Il dépose un baiser sur mes cheveux et me berce dans un geste tendre. J’essaye de me recentrer et d’arrêter de pleurer, après tout, c’est lui qui doit être le plus mal en point de nous deux, non? Quel renversement de situation, quand même. « Je peux faire quelque chose ? J’veux dire… pour te faire plaisir ? » Je marque une légère pause pour essuyer le restant de mes larmes et me défais de son étreinte. Je ne veux surtout pas attirer la pitié, et puis, c’est lui qui vient d’apprendre qu’il avait un gosse, c’est bien plus grave. J’attrape la cannette de coca et en bois une longue gorgée avant de reporter mon attention sur Loghan. « On peut ne plus en parler pour le moment? Je crois qu’on a tous les deux notre lot de malheurs… » Je baisse le regard, ne voulant pas ramener une nouvelle fois nos histoires sur le tapis. Je finis par relever mes yeux pour les plonger dans les siens. « Sache juste que si tu as un souci, tu peux toujours m’appeler… À n’importe quel moment, je serai là. » Ceci étant dit, je finis par lui lancer un léger sourire, faible, mais authentique. Il me renvoie la pareille puis je m’approche lentement de lui afin de déposer un simple baiser sur ses lèvres, comme pour sceller la promesse que je viens de lui faire.



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Message(#)breathe me (loghan) EmptyJeu 24 Sep 2015 - 10:46

Je ne remarque même pas à quel point la situation s’est inversée d’un seul coup. A la base, j’étais celui qui avait besoin de réconfort, mais voilà que Constance semble avoir pris l’attention sur elle. Mais contrairement à mon attitude de gamin capricieux de d’habitude, je n’ai pas envie de me plaindre. Au contraire, c’est presque ce dont j’avais besoin. M’oublier quelques minutes, arrêter de me concentrer sur ma petite personne, pour venir aider une personne qui m’est chère. Ce genre de chose ne m’est pas arrivé souvent. Je veux dire, le fait même d’avoir une envie profonde de réconforter quelqu’un. Il m’est arrivé une fois de prendre Kelya dans mes bras pour lui dire que tout irait bien, mais ces élans de tendresse ne me ressemblent pas. Pourtant, mes gestes semblent parfaitement naturels lorsque je prends Constance dans mes bras. Comme si ceux-ci avaient été créés pour l’entourer. Elle, son corps frêle et son histoire difficile. Elle, sa peau douce à l’odeur enivrante. Elle dont la présence m’est devenue presque indispensable. Je ne sais pas exactement quoi lui dire, je n’ai jamais été doué avec les mots. C’est quelque chose qui me dépasse assez rapidement. Je ne trouve pas grand chose de bien intéressant à dire, ou quelque chose qui pourrait l’aider. Je laisse alors faire mes gestes, étonnamment tendres, pour la consoler du mieux que je peux. Je déteste la voir pleurer. C’est la première fois, mais au fond, j’espère que ce sera la dernière. Je crois même que je suis en train de me promettre de ne jamais lui faire de mal. Ça me brise trop le coeur. Elle s’éclipse de mes bras, essuyant ses larmes et reprenant sa respiration du mieux qu’elle peut. Je ne la lâche pas des yeux, bien trop impliqué dans la situation. Je m’en veux presque d’avoir posé cette stupide question. « On peut ne plus en parler pour le moment? Je crois qu’on a tous les deux notre lot de malheurs… » Je hoche la tête pour acquiescer. « Oui, bien sûr. Mais bon, ça veut pas dire qu’on aura pas un avenir heureux… » J’essaie de la rassurer. Dire des trucs positifs, c’est pas tout à fait mon genre. J’ai toujours eu tendance à voir la vie en noir plutôt qu’en couleurs. Mais peut être simplement que Constance a été mise sur mon chemin pour y ajouter un touche de couleur. « Sache juste que si tu as un souci, tu peux toujours m’appeler… À n’importe quel moment, je serai là. » Elle me souris doucement et je ne peux m’empêcher de venir poser ma main sur sa joue, la caressant du bout de mon pouce, et répondant à son sourire. « Merci Constance. » Elle s’approche pour sceller nos lèvres d’un baiser plus tendre que ceux qu’on a pu échanger jusque là. Une fois nos lèvres séparées, je la regarde encore et viens prendre sa main dans la mienne. « Toi aussi tu peux m’appelle quand tu veux. Si tu as besoin de quoi que ce soit… » Je lui souris à nouveau et prend une grande inspiration avant de regarder l’heure. « Tu veux que j’te ramène chez toi, en moto ? Enfin… sans arrière pensée hein ! » Je laisse échapper un petit rire de gamin, histoire de détendre un peu l’atmosphère. Au fond, j’aurai bien envie de juste pouvoir dormir et qu’elle soit là, dans mes bras. Mais je ne vais pas laisser tomber les barrières au point de lui demander un truc pareil. Je perdrai toute crédibilité. Déjà qu’elle a vu un peu trop de mes faiblesses, je ne vais pas me la jouer nounours romantique. Et puis quoi aussi ?
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Message(#)breathe me (loghan) EmptyJeu 24 Sep 2015 - 16:45


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Je crois que nous venons d’avoir la discussion la plus sérieuse depuis le début de notre relation, si je peux nommer cette passion que nous entretenons ainsi. C’est la première fois que j’en apprends autant sur lui, qu’il se livre à moi de la sorte et surtout qu’il me montre des gestes d’affection au-delà de nos sempiternelles galipettes sauvages. Je ne sais pas quoi penser tellement ceci me semble…normal. Comme un couple, comme si nous étions ensemble depuis longtemps déjà et que nous avions eu un petit coup de mou. Comme aux prémices de ma relation avec mon défunt mari. Une bulle, une capsule intemporelle où nous nous réfugions afin de nous confier l’un à l’autre. Tout ceci me semble naturel mais quelque chose en moi me pousse vers la sortie. Une petite voix à l’intérieur de mon cerveau s’évertue à me dire que ce n’est pas une relation saine, que je ne peux m’aventurer dans ce chemin sinueux avec quelqu’un comme lui. Et surtout, que je suis bien trop instable mentalement que pour oser prétendre pouvoir entretenir une relation digne de ce nom avec un homme, peu importe lequel. Sauf que cette petite voix se fait de plus en plus mutine au fur et à mesure que je vois Loghan. Elle finit même par ne plus exister, parfois. Je crois que mon coeur surpasse ma raison, que l’intensité de ce que je ressens à son égard dépasse l’entendement. Je demande à Loghan si nous pouvons arrêter de parler de nos tourments, juste pour le moment. Parce que j’ai l’impression que je lui en ai déjà trop dit, qu’il en sait déjà trop de mon passé, moi qui m’évertue à l’enfouir. « Oui, bien sûr. Mais bon, ça veut pas dire qu’on aura pas un avenir heureux… » Mes yeux s’écarquillent et je détourne le regard pour ne pas qu’il lise la surprise sur mon visage. Un avenir heureux? On? De qui parle-t-il? De nous deux ensemble ou de nos vies en général? Je décide de ne pas relever, cela risquerait d’entraîner une discussion un peu trop sérieuse pour que je puisse la supporter. Je me contente de me retourner vers lui après quelque secondes et de lui sourire, avant de lui promettre d’être toujours là pour lui. Car après tout, c’est lui qui est le plus mal en point aujourd’hui, lui qui sans le vouloir a crié à l’aide. J’estime alors qu’il faut qu’il sache qu’il n’est pas seul, que je l’épaulerai quoiqu’il arrive et que jamais je ne le jugerai, parce que Dieu seul sait que je ne vaux pas mieux que lui. « Merci Constance. Toi aussi tu peux m’appeler quand tu veux. Si tu as besoin de quoi que ce soit… » Il me prend la main et je frissonne. Cette fois-ci, j’ai vraiment l’impression que quelque chose existe entre nous. Que par-delà cette connexion charnelle, cette attraction magnétique, quelque chose d’autre s’est formé. Il tourne la tête vers son autre poignet afin de regarder l’heure. Il se fait tard, ou plutôt tôt vu qu’il est déjà presque sept heures du matin. La nuit a été très longue, aussi bien pour lui que pour moi. « Tu veux que j’te ramène chez toi, en moto ? Enfin… sans arrière pensée hein ! » Je lâche un soupir qui ressemble plus à un rire et me tourne vers lui. « Avec plaisir… En plus je crois que j’ai une panne de chauffage… » Je le regarde avec des yeux malicieux. « Tu feras très bien l’affaire...sans arrière pensée hein! » Nous rions tous les deux et je me lève après avoir défait ma main de la sienne pour enfiler ma veste posée non loin. Il récupère à son tour ses esprits et range le beau bordel qu’il a foutu il y a quelques heures. Nous finissons par fermer la boîte une énième fois ensemble et partons à moto quelques centaines de mètres plus loin, où nous nous retrouvons bien trop souvent…  

+ FIN DU SUJET

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