PENNY STRINGER & @RORY CRAINE ☽ I will stand by you. I will help you through. When you've done all you can do. If you can't cope I will dry your eyes. I will fight your fight. I will hold you tight and I won't let go.

Il n’y avait plus aucun doute possible, la prise de sang l’avait confirmé : tu étais bel et bien enceinte. Tu ne cessais de te répéter la nouvelle dans ta tête, cette dernière toujours aussi abstraite dans ton esprit, comme si tu refusais de l’accepter. Ce n’était pas comme si la nouvelle te rebutait, ou que c’était la pire chose qui soit, bien sûre que non. Tu t’étais toujours imaginée devenir mère, éventuellement. C’est un rôle que tu pensais prendre dans plusieurs années, au sein d’une relation qui serait longuement établie, dans laquelle tu t’épanouirais complètement et qui te rendrait heureuse sur tous les points. Le moment aurait été choisi d’avance, quand tu te serais sentie prête, ou du moins, aussi prête que l’on puisse réellement l’être pour ce genre de décisions, et de voir ce positif apparaître sur un test de grossesse aurait été le plus beau jour de ta vie, sans aucune hésitation. La situation actuelle n’est pas celle que tu t’imaginais pour ce moment, et s’il serait mentir de dire que la panique ne monte pas en flèche chaque fois que tu penses concrètement à ce qui se passe, ce serait tout aussi faux de dire que tu n’es pas dans une relation qui te rend heureuse et dans laquelle tu te sens épanouie jour après jour. À défaut d’être longuement établie, ta relation avec Isaac possède tout de même tout ce que tu aurais pu rêver trouver un jour auprès de quelqu’un. Les pensées se bousculent continuellement dans ta tête, mais alors que tu prends le volant pour te rendre à Spring Hill, c’est la nouvelle d’un autre couple, aussi récent qu’ancien dans son histoire, qui te fait sourire, qui te permet d’oublier ta panique, tes doutes et toutes tes émotions mixtes. Les messages textes que t’avaient envoyé Rory ne laissaient place à aucun doute eux, et tu étais ravie d’apprendre que son histoire avec Swann avait repris son cours. Tu voulais des détails, mais surtout, tu voulais voir le sourire sur les lèvres de ton meilleur ami, celui qu’il avait perdu dès l’instant où l’homme qui l’aimait l’avait quitté.

Tu attends une minute et puis deux après avoir sonné, curieuse de n’obtenir aucune réponse de la part du Craine alors que tu lui avais confirmé il y a une vingtaine de minutes à peine que tu étais en direction pour venir le voir. Tu frappes une fois, deux fois, trois fois contre le panneau de bois, mais tu n’as droit qu’à un silence complet pour réponse. C’est seulement après deux appels que tu réussis enfin à parler à Rory et la panique dans sa voix te fait comprendre que quelque chose ne va pas. La ligne est mauvaise, tu ne comprends pas tout ce qu’il te dit, mais les mots urgence, sœur et hôpital résonnent en vrac dans ton esprit et dès l’instant qu’il te confirme être en route pour l’hôpital St. Vincent, tu retournes dans ta voiture pour en faire de même, sans comprendre ce qui a bien pu se passer entre l’instant où vous vous échangiez quelques textos pleins de sous-entendus qui n’en étaient pas vraiment et l’état d’urgence qui semblait désormais activé. Tu reprends donc le chemin inverse, de Spring Hill jusqu’à Toowong cette fois, direction l’hôpital et tu fais ton possible pour ne pas te créer des milliers de scénarios catastrophes. À l’entente du mot sœur, ton esprit a tout de suite pensé à Wendy, et déjà tu t’imagines qu’elle ait été victime d’un quelconque accident et sans avoir eu la confirmation que Rory allait bien, tu t’imagines que lui aussi, pourrait potentiellement être blessé. Tu as besoin de savoir ce qui se passe, de poser les yeux sur lui. Tu ne fais pas vraiment attention alors que tu te stationnes maladroitement dans le parking de l’hôpital, tes pas ressemblant plus à de la course que de la marche alors que tu prends le chemin vers la salle d’attente des urgences. C’est un énorme soupir de soulagement, temporaire tu le sais trop bien, que tu souffles alors que tu aperçois la silhouette du Craine déjà occupé à faire les cent pas au beau milieu de la pièce. Tu te diriges vers lui, passant tes bras autour de sa taille, ne serait-ce que pour pouvoir sentir que oui, il est bel et bien là et oui, il est bel et bien en un seul morceau. « Dieu merci, tu n’as rien. J’ai pas tout compris tout ce que tu m’as dit au téléphone et j’ai eu peur qu’il te soit arrivé quelque chose. » que tu souffles alors que tu te recules, pour mieux l’observer. S’il semble physiquement intact, tu ne peux pas en dire autant de son état émotionnel alors qu’il n’a même pas besoin d’ouvrir la bouche pour que tu puisses lire et comprendre toute la panique qui l’habite dans l’instant présent. « Qu’est-ce qui se passe? Il y a un problème avec ta sœur? C’est Wendy? » Tes mains viennent attraper les siennes et d’un mouvement, tu l’invites à venir s’asseoir sur l’une de ces chaises inconfortables de la salle d’attente. « Assieds-toi. Ça va aller. » T’as pas la moindre idée de ce qui se passe, mais c’est le genre de choses qu’il faut dire dans une telle situation, non?

i won't let go.

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Les choses avaient parfois le don de basculer d'un instant à l'autre et une journée anodine celui de se transformer en cauchemar. Il y a encore une heure, c'est chez lui que Rory attendait d'être rejoint par Penny après que leurs sms l'aient rendu tout autant impatient d'entendre tout ce qu'elle avait à lui dire que de lui parler plus en détails de son couple avec Swann, rendu officiel quelques jours plus tôt. Le programme se voulait des plus simples et des plus légers, rien ne semblait pouvoir assombrir le tableau alors que l'acteur était l'homme le plus heureux qui soit depuis qu'il pouvait officiellement présenter l'homme qu'il aimait comme son petit-ami. Penny, elle, était restée énigmatique et si ça pouvait tout aussi bien être bon signe que mauvais signe, Rory refusait catégoriquement d'envisager la deuxième possibilité. Ils étaient aujourd'hui respectivement heureux dans la vie qu'ils menaient et Penny était bien trop épanouie la dernière fois qu'ils avaient discuté pour qu'il en soit désormais autrement. Qu'elle n'ait pas voulu lui annoncer sa grande nouvelle par téléphone ne voulait pas dire qu'elle était sur le point de lui en communiquer une mauvaise, et lui serait bien trop heureux de pouvoir la serrer dans ses bras quel que soit ce qu'elle aurait à lui avouer. C'était du moins comme ça que les choses étaient supposées se passer, tout comme Rory avait ensuite prévu de passer la soirée avec Swann, chose plus naturelle que jamais maintenant que l'anglais et lui n'avaient plus la moindre raison de se cacher. Ils auraient sûrement profité de la quiétude du loft puis auraient commandé à dîner, regardé un film – ou un épisode de Doctor Who, plus vraisemblablement – avant de passer la nuit ensemble de façon à rendre cette soirée plus belle encore. Il n'aurait jamais du y avoir la moindre fausse note et le sourire sur les lèvres de l'australien n'aurait pas du se faner avant qu'il ne finisse par s'endormir – et même là il ne l'aurait sûrement pas quitté, alors paisiblement assoupi entre les bras de son petit-ami.

Pourtant à cet instant c'est dans un couloir d'hôpital que Rory se retrouvait assis à fixer l'horloge sous ses yeux et à s'agiter sur sa chaise. Les allers-retours des médecins s’enchaînaient sans que personne ne semble en mesure de lui donner la seule information qui comptait à cet instant plus que tout à ses yeux : comment allait Rosalie. C'est son nom que Wyatt avait prononcé d'un ton inquiet lorsque Rory l'avait eu au téléphone et qu'il avait compris que quelque chose s'était passé. Son nom, à nouveau, que l'acteur avait répété en boucle durant le trajet jusqu'à l'hôpital alors qu'il refusait encore de croire à ce qui était entrain d'arriver. L'angoisse l'avait pétrifié comme quelques semaines plus tôt lorsque sa sœur aînée avait été prise de ce malaise qui aurait tous du les inquiéter davantage. Lui s'était convaincu que Rosalie irait mieux en suivant les recommandations des médecins et en se ménageant, n'imaginant pas les choses se passer autrement parce que c'était inenvisageable lorsqu'il en allait de la santé de sa sœur et de son neveu. Pourtant ses pires craintes avaient fini par se confirmer et à cet instant il ne savait même pas qui attendre, quoi redouter, ni ce qui arrivait précisément à Rosalie. L'accouchement n'aurait pas du survenir aussitôt, c'était là la seule chose dont il soit certain, et le silence des médecins ne faisait que rajouter à la peur qui lui secouait le ventre. Il avait besoin de voir sa sœur, besoin de savoir comment elle allait, besoin de réponses.

Les sms échangés avec Swann à son départ du loft lui avaient réchauffé le cœur quand l'inquiétude s'infiltrait dans chaque pan de son être, et c'est à nouveau à son petit-ami qu'il donna des nouvelles là où, ironiquement, il n'en avait pas vraiment. Il avait simplement besoin de lui, de lui parler, de nourrir l'impression qu'il était près de lui quand il était pourtant celui qui avait insisté pour qu'il ne le rejoigne pas. Si Swann venait lui tenir compagnie à l'hôpital, Rory savait qu'il aurait le plus grand mal du monde à faire semblant devant lui et qu'il ne saurait faire qu'une seule chose, s'effondrer dans ses bras. Parce qu'il ne lui cachait rien et savait aussi qu'il n'avait aucun besoin de prétendre aller mieux que ça n'était réellement le cas devant lui. Et il ne pouvait pas se permettre de flancher maintenant, peu importe à quel point il se sentirait mieux de pouvoir serrer sa main dans la sienne. Il en aurait l'occasion ce soir et en profiterait d'autant plus qu'il comptait bien ressortir d'ici avec des nouvelles de sa sœur, priant à chaque instant pour qu'elles soient bonnes. Pour que Rosalie et le bébé aillent bien et qu'ils puissent tous bientôt mettre cette soirée derrière eux. Perdu dans ses pensées, le regard posé sur son téléphone, Rory ne remarqua pas la silhouette qui accourut dans sa direction. Tout comme il ne prêta qu'à peine attention aux bruits de pas qui se rapprochèrent de lui, ne reconnaissant finalement Penny qu'au moment où sa voix résonna dans le couloir. Rory redressa la tête, ses traits se teintant aussitôt de surprise. « Penny ? » Bientôt, pourtant, c'est une forme de soulagement qui l'envahit et instinctivement qu'il passa ses bras autour d'elle pour l'étreindre, réalisant qu'il en avait besoin depuis déjà plusieurs minutes. « Dieu merci, tu n’as rien. J’ai pas tout compris tout ce que tu m’as dit au téléphone et j’ai eu peur qu’il te soit arrivé quelque chose. » Oh, oui, son coup de téléphone affolé au moment où elle avait tenté de le joindre. Tout s'était passé si vite qu'il avait à peine réfléchi aux mots qui sortiraient de sa bouche, ne pensant à ce moment-là qu'à retrouver Rosalie à l'hôpital. « Je suis désolé, je... c'était la panique quand tu m'as appelé. J'allais te prévenir mais je voulais pas t'inquiéter. » C'était réussi, à voir comment Penny s'était empressée de le rejoindre pour s'assurer qu'il ne lui était rien arrivé. Il aurait du prendre le temps de mieux les expliquer les choses mais s'en était senti incapable quand tant d'inconnues planaient encore au-dessus de cette soirée. Mais elle était là, et il ne pouvait que lui en être reconnaissant.

« Qu’est-ce qui se passe? Il y a un problème avec ta sœur? C’est Wendy? » Sa gorge se serra. Il aurait accouru tout aussi rapidement si quoi que ce soit avait du arriver à Wendy et ne pouvait pas reprocher à Penny de penser en priorité à sa cadette, connue pour parfois se placer dans des situations qui avaient le don de lui faire pousser des cheveux blancs avant l'heure. « Non, c'est Rosalie. Et le bébé. » Les mots peinaient à sortir et il se retrouvait forcé à faire à nouveau face à l'angoisse que lui procurait la seule idée que Rosalie puisse être quelque part, dans une situation probablement tout aussi dangereuse pour elle que pour son enfant. « Son... compagnon m'a informé qu'elle était sur le point d'accoucher mais qu'il y avait des complications. Il attendait d'avoir des nouvelles quand il m'a contacté alors j'ai décidé de venir ici pour attendre avec lui, mais je l'ai pas encore trouvé. » Wyatt avait sans doute été appelé pendant que Rory était en route, et si une part de lui voudrait sincèrement le savoir aux cotés de sa sœur dans un moment comme celui-ci, une autre avait besoin de savoir ce qu'il en était vraiment. Wyatt l'avait pourtant prévenu malgré les tensions existantes entre eux depuis plusieurs années et il ne pouvait que se sentir infiniment redevable envers lui, et heureux qu'il ait été capable de mettre leurs différends de coté tout comme Rory aspirait à le faire depuis que cette grossesse était venue bouleverser beaucoup de choses. « J'ai aucune idée de ce qui se passe, mais j'ai peur que ce soit sérieux. Ma sœur... elle a déjà eu des soucis de santé y'a quelques semaines. » Et c'était tout ce que Rosalie redoutait de voir arriver et tout ce que les médecins voulaient éviter en lui demandant de rester particulièrement vigilante. Rory n'avait aucun doute sur le fait que sa sœur avait pris toutes les précautions nécessaires pour sa santé et celle de son fils, c'était ce qui rendait tout ça encore plus injuste. « Assieds-toi. Ça va aller. » Rory obtempéra sans opposer de résistance, de toute façon trop secoué pour s'en sentir capable. C'est dans le regard de son amie qu'il reposa finalement le sien, navré, alors que la peur le rongeait un peu plus à chaque instant. « T'étais pas obligée de venir, tu sais. J'espère que t'as pas conduit à toute vitesse à cause de moi. » Il n'avait pas besoin qu'une autre des personnes qu'il aimait se retrouve dans un lit d'hôpital, mais il n'avait sans doute pas besoin de le préciser. S'il y avait toujours eu une chose susceptible de le faire sombrer, c'était de risquer de perdre l'une des personnes les plus importantes de sa vie. Il se rappelait encore de ce qu'il avait ressenti le jour où il avait appris que Swann avait attenté à ses jours, d'à quel point il avait perdu pied et cru qu'il ne dépasserait jamais la douleur qui l'avait avalé ce jour-là. Cette même douleur menaçait de l'engloutir alors qu'il attendait des nouvelles de sa sœur. « Mais toi, tu... t'as dit que t'avais quelque chose à m'annoncer. S'il te plaît, dis-moi que c'est rien de grave. J'ai besoin que tu me changes les idées. » Besoin qu'elle lui fasse oublier rien que pour l'instant cette attente insupportable. Il avait beau être assis, il ne supporterait pas d'apprendre une autre mauvaise nouvelle, guettant déjà le moindre mouvement à travers le couloir dans l'attente de nouvelles.

Tu fais de ton mieux pour rester aussi calme que possible, quand bien même ton genou ne cesse de sauter et de se cogner contre ton volant. Tu as l’impression que le chemin entre Spring Hill et Toowong n’a jamais été aussi long, aussi fastidieux alors que tu l’as fait des centaines et des centaines de fois par le passé. On dirait que l’univers se moque de toi un peu plus avec chaque lumière qui s’éternise et tu te dois de relayer la crainte que quelque chose soit arrivée à ton meilleur ami en second plan pour te concentrer pleinement sur ta conduite, ne souhaitant pas te donner une raison de plus de te rendre à l’hôpital. C’est à peine si tu te sens soulagée lorsque tu aperçois enfin l’immense bâtiment et c’est le souffle court et le cœur battant à tout rompre que tu arpentes les couloirs à la recherche du Craine. « Penny? » Tu n’as jamais été aussi heureuse d’entendre ton prénom alors que tu accoures vers Rory, remarquant à peine l’air surpris qu’il affiche alors que ses bras viennent t’enlacer et tu mets un moment avant de te défaire de l’étreinte tant tu as besoin de le sentir contre toi pour être pleinement rassurée qu’il va bien. « Je suis désolé, je… c’était la panique quand tu m’as appelé. J’allais te prévenir mais je voulais pas t’inquiéter. » Tu échappes un long soupir, quelque part entre le soulagement de le savoir sain et savoir et une panique nouvelle de comprendre ce qui l’a emmené ici alors que vous deviez vous voir chez lui pour une soirée qui se devait d’être tout ce qu’il y a de plus ordinaire – si on oublie la nouvelle que tu devais lui annoncer, qui elle n’avait rien d’ordinaire, évidemment. « C’est pas grave, je suis juste contente de voir que tu vas bien. » C’est sur ce point que tu devais te concentrer encore quelques secondes, consciente que bien trop vite, de mauvaises nouvelles risquaient de tomber. Personne ne se rendait à l’hôpital en urgence pour de bonnes nouvelles après tout.

« Non, c’est Rosalie. Et le bébé. » Dans la panique, tu n’avais même pas songé à cette éventualité, bien que tu savais que l’aînée de Rory devait accoucher d’ici quelques semaines. Mais il était encore tôt selon ce qu’il t’avait confié, ou du moins, c’est ce dont tu croyais te souvenir. Tu avais été tellement prise dans les nouveautés de ta propre vie que tu avais un peu oublié tout du monde qui t’entoure. Tu vois bien sur le visage de Rory que quelque chose cloche et ton cœur s’emballe à y penser. « Son… compagnon m’a informé qu’elle était sur le point d’accoucher mais qu’il y avait des complications. Il attendait d’avoir des nouvelles quand il m’a contacté alors j’ai décidé de venir ici pour attendre avec lui, mais je l’ai pas encore trouvé. » Ce n’était définitivement pas la discussion entourant la grossesse que tu t’attendais à avoir avec lui aujourd’hui, mais tu mets de côté tes propres craintes pour te concentrer pleinement sur ton meilleur ami. « Il doit être avec elle si tu peux pas le trouver. » Tu essayes de relativiser. De penser au mieux, même si clairement, le peu d’informations que possèdent Rory n’a rien de bien rassurant. S’il ne trouve pas le compagnon de sa sœur, c’est parce qu’il est avec elle et que la situation ne peut pas être aussi compliquée que ça. Tu essayes de t’en convaincre, pour pouvoir offrir un sourire rassurant à Rory, mais tu es loin d’être une grande connaisseuse en grossesse, surtout pas en complications de ces dernières et ce n’est pas vraiment le genre de choses que tu voudrais entendre en ce moment. « T’as pu parlé à quelqu’un? Un médecin, un infirmier? » Tu maudis le fait qu’Isaac ne soit pas de service en ce moment parce que tu ne doutes pas qu’il aurait pu vous aider à en apprendre davantage plus rapidement. « J’ai aucune idée de ce qui se passe, mais j’ai peur que ce soit sérieux. Ma sœur… elle a déjà eu des soucis de santé y’a quelques semaines. » Ton sourire se veut de moins en moins rassurant, et à défaut de trouver les bons mots, tu attrapes sa main que tu serres aussi fort que possible contre la tienne. « On va attendre d’avoir des nouvelles avant de s’imaginer le pire, d’accord? » Pas de nouvelles, bonnes nouvelles, c’est bien ce que le dicton dit, non? Tu n’es pas certaine que cela s’applique vraiment à cette situation, mais tu choisissais de ne pas laisser la panique parler parce que Rory avait besoin de quelqu’un pour l’épauler et le soutenir en ce moment et tu te devais d’être cette personne pour lui, comme lui avait si souvent su l’être pour toi.

« T’étais pas obligée de venir, tu sais. J’espère que t’as pas conduit à toute vitesse à cause de moi. » Tu secoues la tête tout doucement en venant prendre place à côté de lui. « J’aurais pas pu retourner chez moi sans savoir comment tu vas et puis maintenant que je sais, je veux pas te laisser seul avec tout ça. » Tu le connais assez pour savoir qu’il va se faire un sang d’encre pour sa sœur en attendant d’avoir des nouvelles de sa part ou de son compagnon et le moins que tu puisses faire maintenant, c’est de le distraire autant que possible. Et vous semblez sur la même longueur d’ondes à ce niveau quand Rory cherche désespérément à se remplir l’esprit d’autre chose. « Mais toi, tu… t’as dit que t’avais quelque chose à m’annoncer. S’il-te-plaît, dis-moi que c’est rien de grave. J’ai besoin que tu me changes les idées. » « Non, non, promis, c’est rien de grave. » Tu prends une longue inspiration. Est-ce vraiment le meilleur moment pour lui annoncer ça? Ici et maintenant, alors que vous ne savez pas ce qui se passe avec sa sœur et son bébé? Tu es tentée d’inventer une autre nouvelle, ou peut-être de lui dire finalement qu’il s’agit simplement de ton emménagement chez Isaac malgré ce que tu avais laissé sous-entendre dans ton message texte, mais tu n’as pas envie de lui mentir, tout comme tu n’as pas envie de lui cacher quoique ce soit plus longtemps. « C’est sûrement pas le meilleur moment pour moi de te dire ça mais… » Allez Penny, un peu de nerfs. « Je suis enceinte. » Oh qu’ils sont étranges à prononcer à voix haute, ces mots-là. Rory est la première personne à qui tu l’annonces, la première personne à qui tu avais envie de le dire après cette découverte choc. « C’était pas prévu, mais je… On a décidé de le garder. » Un léger sourire peu assuré s’installe sur tes lèvres alors que tes doigts pressent toujours aussi fortement ceux de Rory. Tu baisses les yeux sur ton ventre encore bien plat avant de relever le regard vers celui de ton meilleur ami. « Tout va bien se passer pour ta sœur et son bébé. » que tu murmures, beaucoup pour lui, mais un peu pour toi aussi, comme si tu avais besoin de t’accrocher solidement à cette idée pour ne pas laisser la vague de panique t’engloutir complètement.

i won't let go.

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C'était comme s'il avait été avalé par une bulle temporelle dans laquelle Rory n'avait plus la moindre conscience de la vitesse à laquelle se déroulaient les choses. Il jurerait être arrivé à l'hôpital voilà des heures, tentant désespéramment d'obtenir des nouvelles de sa sœur auprès de chaque médecin qui fendait le couloir dans lequel on l'avait installé. Tout ça, pourtant, n'était que le ressenti d'un homme terrorisé à l'idée que son aînée et l'enfant qu'elle portait soient tous les deux en danger. Rosalie n'aurait pas du atterrir à l'hôpital avant plusieurs semaines et tout ça n'était pas sans réveiller de douloureux souvenirs. Il était hors de question que l'histoire se répète, hors de question que sa sœur voit encore ses chances de devenir mère s'éloigner, elle qui avait déjà traversé tant de choses et qu'il savait si impatiente d'accueillir cet enfant. Impatient Rory l'était lui aussi, mais à cet instant c'est la peur qui prenait le pas sur tout le reste. A tel point que mêmes les sms de Swann ne suffisaient plus à l'apaiser, là où son petit-ami avait pourtant toujours su mieux que n'importe qui d'autre comment gommer ses craintes. A tel point, aussi, qu'il lui fallut plusieurs secondes pour noter l'arrivée de Penny. Fort heureusement elle n'avait rien, elle, et qu'elle soit venue pour lui n'aurait pas pu le toucher davantage. Il avait demandé à Swann de l'attendre au loft mais la vérité, c'est qu'il ne se sentait pas le moins du monde capable de rester seul. « C’est pas grave, je suis juste contente de voir que tu vas bien. » Il était en tout cas en un seul morceau et irait sûrement mieux dès l'instant où il aurait enfin eu des nouvelles de Rosalie. En attendant il pouvait se raccrocher à la présence de Penny et même tenter d'oublier qu'il l'avait sûrement faite courir d'un bout à l'autre de la ville, n'ayant pourtant jamais voulu l'affoler.

Et elle le connaissait bien, Penny, pour avoir presque aussitôt songé à l'éventualité que son état puisse être lié à l'une de ses sœurs. Elle savait combien sa fratrie comptait pour lui et qu'il ne s'en remettrait pas si quoi que ce soit devait leur arriver. Tout comme elle savait que sa plus jeune sœur avait toujours été la plus indomptable de tous et celle qui avait toujours été la moins consciente de ses limites. Cette fois, pourtant, c'est bien Rosalie qui avait été admise à l'hôpital et pour qui Rory s'inquiétait un peu plus de minute en minute. Rosalie, dont la grossesse avait déjà connu quelques complications et qui risquait aujourd'hui d'accoucher avant son terme. Rory savait ce que ça signifiait mais ne souhaitait désormais plus qu'une chose : qu'ils aillent bien, le bébé et elle. « Il doit être avec elle si tu peux pas le trouver. » Penny disait sûrement vrai, il y avait de grandes chances pour que Wyatt soit aux cotés de Rosalie et dieu sait que c'est aussi là que Rory voudrait le savoir. « Tu dois avoir raison. Et j'aime mieux imaginer qu'elle est pas toute seule. » Surtout alors que Wyatt était probablement la première personne que sa sœur devait espérer voir ainsi que le mieux placé pour la rassurer dans ces circonstances. Rory aurait eu beau vouloir tenir ce rôle pour elle, c'était un moment que les futurs parents avaient besoin de partager tous les deux et ce n'était pas à lui de s'imposer. Il était là si Rosalie avait besoin de quoi que ce soit et il n'hésiterait jamais à répondre présent pour sa sœur, mais il n'était pas question de s'imposer dans sa relation avec Wyatt. Plus que n'importe qui, ils avaient besoin de se retrouver. Pour eux et pour leur enfant. « T’as pu parlé à quelqu’un? Un médecin, un infirmier? » « J'ai essayé, mais j'ai encore réussi à intercepter personne. » On lui avait dit d'attendre ici alors c'est aussi ce qu'une partie de lui s'était résignée à faire ; attendre d'avoir des nouvelles, attendre de savoir si sa sœur allait bien. « Et puis, je veux pas les monopoliser s'ils doivent s'occuper de Rosalie. J'attendrai le temps qu'il faudra. » Il resterait ici des heures, des jours même si c'était nécessaire. Swann serait le premier à comprendre, probablement même qu'il insisterait cette fois pour attendre à ses cotés et lui servirait autant de cafés et de collations que nécessaire pour lui éviter de rester l'estomac vide. Et Rory ne pourrait pas dire qu'il ne trouverait pas ça adorable dans de toutes autres circonstances, ni qu'il hésiterait une seule seconde à en faire autant pour lui si les rôles étaient inversés. « On va attendre d’avoir des nouvelles avant de s’imaginer le pire, d’accord? » Rory secoua doucement la tête, nourrissant plus que jamais le besoin de rester aussi optimiste que possible. « D'accord, oui. » Et il serra ses doigts dans les siens, tentant de maîtriser sa respiration autant que de calmer l'angoisse grandissait en lui.

« J’aurais pas pu retourner chez moi sans savoir comment tu vas et puis maintenant que je sais, je veux pas te laisser seul avec tout ça. » Son sourire se fit plus doux tandis qu'il reposa son regard sur Penny. « Merci. Si tu savais comme ça me fait du bien que tu sois là. » Sa présence avait souvent suffi à l'apaiser mais aujourd'hui c'était d'autant plus vrai qu'il était question de sa sœur, l'une des personnes les plus importantes à ses yeux. « Tu es sûre que tu peux rester ? Isaac ne risque pas de se demander où tu es ? » Il avait besoin de s'assurer que Penny ne se placerait pas dans une situation compliquée par sa faute, quand bien même Rory se doutait que son petit-ami comprendrait et n'y verrait rien d'autre qu'une démonstration d'amitié. C'était simplement important pour lui que Penny ne s'oublie pas en voulant l'aider, elle qui faisait toujours tellement pour les autres et qui avait déjà tant fait pour lui. Tout ce qu'il voulait, c'était que tout aille bien pour elle et qu'ils aient au moins une bonne raison de sourire au milieu de tout ça. C'est à cet instant qu'il se rappela la nouvelle qu'elle avait dit vouloir lui annoncer un peu plus tôt, ne pouvant malgré lui s'empêcher de redouter les quelques mots sur le point de franchir la barrière de ses lèvres. Il avait plus que jamais besoin de sourire. « Non, non, promis, c’est rien de grave. » Partiellement rassuré, Rory avait encore les nerfs un peu trop à vif pour parvenir à l'être totalement. « C’est sûrement pas le meilleur moment pour moi de te dire ça mais… » Cette fois son regard sonda le sien comme s'il risquait d'y lire le début d'une réponse avant même que Penny n'ait repris la parole. « Je suis enceinte. » Et soudain, c'est de grands yeux qu'il écarquilla et ses lèvres qui s'entrouvrirent sans qu'il n'en ait même conscience. Le tout sous le coup de la surprise, bien sûr, mais aussi d'une incomparable euphorie. « Tu es... » Enceinte, oui, c'était bien ce qu'il avait entendu. Et c'est aussitôt un large sourire qui fendit ses lèvres et une émotion déferlante qui brilla au fond de son regard. « Mon dieu Penny, c'est génial. C'est vraiment une magnifique nouvelle. » Et il ne parviendrait pas à cacher combien ça le rendait heureux même s'il le voulait, bien incapable de la moindre mesure dès qu'il était question du bonheur de ses proches. Pour preuve, ce sont ses deux mains qui cette fois saisirent les siennes. « Je suis vraiment heureux pour toi. Pour vous. » Pour Isaac et elle, qui se faisaient sans doute une immense joie de devenir parents et qui méritaient d'être heureux, ensemble, à deux et bientôt à trois.

« C’était pas prévu, mais je… On a décidé de le garder. » Rory secoua doucement la tête. « Ça fait longtemps que tu le sais ? » La nouvelle semblait encore fraîche mais Rory la connaissait assez pour savoir qu'elle avait pris le temps d'en discuter avec son petit-ami et que leur décision était pleinement réfléchie. Et bien sûr, il ne pourrait être plus heureux qu'ils aient décidé de garder ce bébé, en tant qu'ami mais aussi en tant qu'homme qui se faisait une véritable joie de voir les personnes qu'il aimait accueillir tour à tour un enfant dans leur vie. Lui aussi espérait pouvoir connaître ce bonheur un jour, avec Swann, peu importe les moyens et l'énergie que ça leur demanderait. « Je me doute que ça doit te sembler un peu tôt tout ça, mais... l'important c'est qu'Isaac et toi vous vous aimiez. Si vous ne désiriez pas cet enfant, je sais que vous auriez eu assez confiance l'un en l'autre pour vous le dire. » Et il savait que Penny pensait sûrement avoir encore quelques années devant elle avant de devenir mère, mais aussi qu'elle ferait une mère géniale et qu'il n'hésiterait pas à le lui assurer si elle devait en douter. « Tout va bien se passer pour ta sœur et son bébé. » Le sourire du brun disparut cette fois complètement tandis qu'il réalisa tout ce que cet échange impliquait. L'hôpital, le cas de sa sœur et maintenant la grossesse de Penny. « Bon sang Penny, je... je suis désolé. » Ce n'était sans doute ni l'endroit ni encore moins le moment où elle espérait lui faire part de cette nouvelle, et pour cause. « Je suis là à te parler de complications alors que ça doit être la dernière chose que t'as besoin d'entendre... Pardon, j'aurais jamais pris le risque de t'angoisser si j'avais su. » Il aurait plus que tout évité de lui donner des raisons de s'inquiéter alors qu'elle attendait elle-même un enfant et n'avait pas besoin d'entendre le récit des complications subies par sa sœur. « Mais hey, tout va bien se passer. Rosalie et le bébé vont aller mieux et ton enfant aussi sera en parfaite santé. Et on aura deux bonnes nouvelles à fêter, d'accord ? » Rory était toujours pétri d'angoisse à l'idée que sa sœur soit encore entre les mains des médecins mais pour Penny il n'avait pas le droit de flancher. C'était le moment de l'aider à son tour à se détendre, il lui devait bien ça en retour. « Sans alcool, évidemment. » Il tenta un demi-sourire, ne pouvant sincèrement qu'espérer qu'ils n'auraient bientôt plus que des raisons de se réjouir et aucune de s'en faire.

Ce n’est pas ici que tu t’imaginais passé la soirée. Ce n’était pas le plan que tu t’étais fait maladroitement dans ton esprit quand tu avais envoyé un message texte à Rory pour lui dire que tu devais le voir en urgence. Tu voulais le voir en urgence, pas aux urgences et pourtant il semblerait que la vie t’ait pris au mot sur le coup. Si tu étais rassurée de voir que Rory n’avait rien, tu ne pouvais t’empêcher de penser à sa sœur dont l’état était encore inconnu. Ton meilleur ami ne semblait pas avoir beaucoup d’informations sur la condition actuelle de sa sœur, ni de son bébé et ce n’était rien pour calmer les nerfs du brun que tu sentais à fleur de peau à tes côtés. « Tu dois avoir raison. Et j’aime mieux imaginer qu’elle est pas toute seule. » « Je suis certaine qu’elle est bien entourée et qu’elle est entre de bonnes mains. » Tu te veux aussi rassurante que possible. Vous connaissez un peu le personnel grâce à votre bénévolat, vous savez tous les deux que les médecins et les infirmiers vont faire absolument tout en leur possible pour aider Rosalie et son fils, quelque soit les circonstances. Rory mentionne qu’elle a eu des complications dans sa grossesse dans les derniers mois et si tu voudrais pouvoir le questionner à ce sujet, tu restes silencieuse, ne voulant pas augmenter son niveau de stress inutilement en lui demandant des détails. « J’ai essayé, mais j’ai encore réussi à intercepter personne. Et puis je veux pas les monopoliser s’ils doivent s’occuper de Rosalie. J’attendrai le temps qu’il faudra. » Tu hoches doucement la tête. Tu comprends qu’il ne veut pas déranger le personnel, mais tu espères tout de même qu’il pourra avoir des nouvelles rapidement. « Je peux rester avec toi aussi longtemps que nécessaire. » que tu le rassures. Pas question que tu le laisses tout seul à attendre. « À moins que ta famille vienne te rejoindre? Je veux juste pas que tu sois seul. » Peut-être qu’il avait avisé ses parents, ou son frère, son autre sœur, Swann même peut-être. Quoiqu’il en soit, tu ne partirais pas tant qu’il n’y aurait personne d’autre pour lui tenir compagnie. De toute façon, pour le moment il n’y avait que Rory et toi et l’absence totale de médecins ou d’infirmiers pour vous tenir informés. Il vous fallait rester positif, même si l’attente se voulait toujours un peu plus cruelle avec chaque minute passée.

« Merci. Si tu savais comme ça me fait du bien que tu sois là. » « C’est juste normal. » Rory avait toujours su être là pour toi pendant tes moments les plus difficiles, il n’y avait donc rien de plus logique à tes yeux que de lui rendre la pareille maintenant que c’est lui qui se trouvait dans une situation lourde à gérer. « Tu es sûre que tu peux rester? Isaac ne risque pas de se demander où tu es? » Tu secoues négativement la tête. « Je lui ai déjà dit que je passais la soirée avec toi, je lui enverrai un message tout à l’heure pour lui dire ce qui se passe. » Ça peut attendre pour l’instant, tu veux être pleinement présente pour Rory qui en a besoin. Et puis malgré tout ce qui se passe, il ne semble pas avoir oublié le fait que tu avais quelque chose à lui annoncer. Tu ne veux pas l’inquiéter en ne lui disant pas de quoi il s’agit, mais tu n’es pas certaine que le moment soit particulièrement propice pour que tu lui parles de ta grossesse. Mais quand il insiste, disant qu’il avait besoin que tu lui changes les idées, tu capitules et c’est maladroitement que tu prononces ces mots qui te semblent toujours aussi irréels. Enceinte. Rory est la première personne à qui tu l’annonces et le simple fait d’avoir partager la nouvelle avec quelqu’un d’autre qu’Isaac semble rendre le tout plus vrai, plus tangible. La surprise qui s’installe sur le visage de ton ami te paralyse pendant quelques instants et tu peux voir qu’il cherche ses mots. « Tu es… » Tu hoches la tête alors qu’il ne parvient même pas à finir sa phrase. Pour toi aussi, c’est fou à ce point-là. Tu ne sais pas trop à quelle réaction t’attendre de la part de Craine, jusqu’à ce que tu vois la surprise laissée sa place à un large sourire et tu as l’impression que ton cœur se remet à battre quand il reprend enfin la parole. « Mon dieu Penny, c’est génial. C’est vraiment une magnifique nouvelle. » « Tu trouves? » Les mots, ils ont filé de tes lèvres avant même que tu n’aies le temps de les penser. Pas parce que tu doutais que ce soit une magnifique nouvelle, pas parce que tu craignais vraiment qu’il réagirait mal non plus, mais plutôt parce que ça te semblait encore si soudain que tu ne pouvais complètement faire taire complètement la panique qui t’habitait quand tu pensais à ce gigantesque tournant dans ta vie. « J’veux dire, merci. » Tu ris nerveusement, secoues légèrement la tête pour tenter de te ressaisir alors que tu sens les mains de Rory qui viennent s’emparer des tiennes. « Je suis vraiment heureux pour toi. Pour vous. » Tu sens les larmes qui te montent aux yeux et ça te prendra tout ton self-control pour ne pas laisser tes hormones mener le show alors que tu viens te blottir temporairement dans les bras de ton meilleur ami, une étreinte qui se veut aussi réconfortante pour lui que pour toi.


« Ça fait longtemps que tu le sais? » Tu fais signe que non de la tête. « Quelques jours à peine. T’es la première personne à qui je le dis. » Pas même Chloe n’était au courant, même si ce n’était pas l’envie qui manquait de lui envoyer un texto pour lui annoncer la nouvelle avec un million de point d’interrogation et d’exclamation. Tu jugeais que ce n’était pas le genre de nouvelles qui se disaient par message et comme vous n’aviez pas encore été en mesure de faire un appel FaceTime, elle demeurait dans le flou le plus total, et toi aussi, en quelque sorte. « Je me doute que ça doit te sembler tôt tout ça, mais… l’important c’est qu’Isaac et toi vous vous aimiez. Si vous ne désiriez pas cet enfant, je sais que vous auriez eu assez confiance l’un en l’autre pour vous le dire. » Tu hoches la tête. Il a raison, Rory, mais ça n’efface tout de même pas toute la panique que tu ressens à la simple idée de devenir mère dans la prochaine année. « Je doute pas du tout d’Isaac ni de la décision qu’on a prise c’est juste que… » Les pensées ne cessent de se bousculer dans ta tête et tu peines à trouver les bons mots pour expliquer comment tu te sens. « Tout va tellement vite que je peux pas m’empêcher d’avoir peur que ça ne dure pas sur la distance, tu comprends? » Effrayée que le feu ne soit si fort en ce moment qu’il ne puisse pas survivre les intempéries de la vie, en quelque sorte. Tu fermes légèrement les yeux, ressentant une lourde vague de culpabilité de te sentir ainsi, de laisser le doute s’immiscer de manière si insidieuse dans le fond de ton esprit. Tu passes les mains sur ton visage, tentant de revenir à l’essentielle. La sœur et son bébé. Pas le tien, de bébé, qui pousse tranquillement sous ton nombril. Et pas le fait que c’est d’autant plus effrayant de penser à la grossesse et tout ce qui peut se passer quand tout ne va pas comme ça le devrait. Rory doit sans doute lire la nervosité nouvelle sur ton visage parce que son sourire disparaît lorsque tu tournes ton regard dans sa direction. « Bon sang Penny, je… je suis désolé. » Tu secoues la tête vivement, il n’a pas à s’excuser, c’est toi qui aurais sans doute dû attendre avant de parler de tout ça. « Je suis là à te parler de complications alors que ça doit être la dernière chose que t’as besoin d’entendre… Pardon, j’aurais jamais pris le risque de t’angoisser si j’avais su. » « Arrête, t’as rien fait de mal. Et puis tu pouvais pas savoir. » Tu tentes de lui offrir un sourire, mais tout semble désormais cruellement maladroit entre vous deux alors que le poids des différentes réalisations vous assène sans merci. « Mais hey, tout va bien se passer. Rosalie et le bébé vont aller mieux et ton enfant aussi sera en parfaite santé. Et on aura deux bonnes nouvelles à fêter, d’accord? Sans alcool évidemment. » Tu échappes un petit rire, bien plus nerveux que sincère même si tu acquiesces d’un geste de la tête aux paroles du Craine qui se veulent bienveillantes. « C’est moi qui suis censée te rassurer, pas le contraire. » que tu murmures doucement alors que tes doigts ne cessent de triturer avec le bas de ton chandail. « Tout va bien aller et je sais que tu seras le meilleur tonton du monde, deux fois plutôt qu’une. » Et ton rire se veut déjà un peu plus franc alors que tu sais déjà qu’il aura un rôle fondamental dans la vie de ce bébé qui pousse sous ton nombril, comme dans celle de ce garçon qui est peut-être déjà né, quelque part dans cet hôpital. « On a vraiment eu une année de fou tous les deux, tu penses pas? » Tu tournes légèrement la tête vers ton meilleur ami. Il s’en était passé des choses, depuis ce tournage à Los Angeles. Votre relation avait pris des tournants inattendus, mais assis dans cette salle d’attente, à attendre des nouvelles de sa sœur, à lui partager tes plus grandes peurs, tu avais l’impression que vous étiez plus proches que jamais et ça, ça avait le don de te rassurer sur tout le reste, ne serait-ce qu’un petit peu.

i won't let go.

@PENNY STRINGER & RORY

« Je suis certaine qu’elle est bien entourée et qu’elle est entre de bonnes mains. » Et c'est ce que Rory espérait lui aussi du plus profond de son cœur, s'accrochant à chaque instant à l'espoir d'avoir enfin des nouvelles de sa sœur et de son neveu. Ne pas savoir était probablement le pire mais imaginer Rosalie aux cotés de Wyatt tendait au moins à apaiser ses angoisses. C'est ce qu'elle voudrait probablement et il était aujourd'hui heureux qu'elle puisse compter sur le père de son fils en toutes circonstances, n'espérant rien d'autre que de voir son neveu grandir dans un foyer aimant et aussi uni que possible. Il y croyait, Rory, aux fins heureuses. « Je peux rester avec toi aussi longtemps que nécessaire. » « Merci, Penny. » Dieu sait qu'il ne se sentait pas capable de rester seul pendant qu'il attendait un mot rassurant des médecins. Pourtant, il ne lui en aurait pas voulu un seul instant de ne pas pouvoir s'éterniser. « À moins que ta famille vienne te rejoindre? Je veux juste pas que tu sois seul. » Rory secoua doucement la tête. « J'ai prévenu Swann avant de partir pour l'hôpital mais je lui ai demandé de m'attendre au loft. Je savais que je serais une véritable boule de stress et que ça m'aiderait à tenir de savoir que je le retrouverai en rentrant, mais finalement... » Finalement il donnerait n'importe quoi pour serrer sa main dans la sienne et l'entendre lui dire que tout irait bien, que sa sœur était une battante et le bébé aussi. La compagnie de Penny était ainsi un réconfort immense pour l'acteur qui avait surestimé sa capacité de résistance dans un moment d'une telle angoisse. Quand il était question de ses proches, la moindre incertitude devenait aussitôt insupportable. « Pour ma famille, c'est... un peu plus compliqué. Y'a quelques semaines Rosalie m'a fait promettre de pas leur dire que sa grossesse connaissait quelques complications alors j'attends d'en savoir plus avant de les mettre au courant. » Ou bien il laisserait Wyatt s'en charger comme il l'avait fait pour lui, ce qui lui éviterait en quelques sortes de trahir la promesse faite à sa sœur – promesse qu'il briserait pourtant si ça pouvait lui permettre d'obtenir tout le soutien dont elle avait besoin. Penny, elle, aurait très bien pu avoir des projets pour ce soir et pourtant elle restait auprès de lui comme il n'aurait lui-même pas hésité à le faire dans les mêmes circonstances. « C’est juste normal. » Son sourire s'adoucit malgré l'angoisse toujours présente et les regards anxieux que le brun lançait d'un bout à l'autre du couloir. « Je lui ai déjà dit que je passais la soirée avec toi, je lui enverrai un message tout à l’heure pour lui dire ce qui se passe. » Au moins, Isaac était au courant et Penny devrait pouvoir aller le rejoindre dès qu'ils auraient eu des nouvelles des médecins. Le plus tôt serait le mieux. « D'accord. Je suis désolé si vous aviez prévu quelque chose. » Il ne voulait pas qu'elle mette ses plans entre parenthèses pour lui, quand bien même il était infiniment touché et reconnaissant de pouvoir ce soir encore compter sur elle.

De telles circonstances ne lui auraient pas le moins du monde laissé présager que Penny profiterait de leurs retrouvailles pour lui apprendre sa grossesse, ainsi Rory resta probablement figé de surprise quelques secondes avant de pleinement réaliser. Et de sourire, bien sûr, parce que c'est tout naturellement de la joie qu'il éprouva en premier lieu à l'idée que son amie attende un enfant. Le reste, il n'y pensa qu'après quelques instants, lorsque l'expression sur le visage de la jeune femme lui rappela qu'il n'y avait peut être pas uniquement des raisons de se réjouir. Que si cette nouvelle était évidemment source de bonheur pour lui qui n'était pas directement concerné mais se réjouissait à l'idée de l'imaginer mère, tout était peut être beaucoup plus compliqué du point de vue de Penny. « Tu trouves? » Soudainement soucieux d'avoir peut être laissé parler un trop plein d'enthousiasme avant l'heure, Rory la couva d'un regard protecteur. « Tu sais que je me réjouis toujours de ce genre de nouvelles, mais je suis pas à ta place alors... » Alors ce n'était pas à lui de dire si la nouvelle était effectivement bonne ou non. Son instinct d'ami lui disait que Penny ferait une excellente mère et pour cette raison il avait bien évidemment envie de se réjouir pour elle, mais Rory savait aussi que ce n'était pas toujours aussi simple. Il le voyait même, à cet instant, dans le regard de la jeune femme. « J’veux dire, merci. » Et il devinait à travers ses mots une nervosité que Penny ne parvint pas totalement à lui cacher, simplement parce qu'il la connaissait trop bien et savait que quelque chose l'angoissait. Que cette grossesse, en l’occurrence, était source de nombreuses angoisses pour la future maman. Il la serra ainsi dans ses bras avec le besoin de lui assurer qu'il était là, qu'elle n'aurait jamais à avoir peur de se confier ni éprouver la moindre honte à l'idée de ressentir ce qu'elle ressentait. Il était le dernier qui penserait un jour à porter le moindre jugement sur son amie.

« Quelques jours à peine. T’es la première personne à qui je le dis. » Tout était effectivement très récent et si Rory était évidemment touché qu'elle ait tenu à le lui annoncer en premier lieu, il savait aussi que ça s'expliquait sans doute par sa difficulté à peut être pleinement réaliser ce qui lui arrivait. « Tes parents, ton frère, tu sais quand tu vas le leur annoncer ? » Il n'était pas là pour l'inciter à les prévenir si elle ne s'y sentait pas prête, tout comme il pourrait entendre que sa décision au sujet de cet enfant ne soit peut être pas totalement arrêtée. Qu'elle le soit ou non, il la soutiendrait de la même manière, sans le moindre doute. « Je doute pas du tout d’Isaac ni de la décision qu’on a prise c’est juste que… » Rory capta son regard, ses mains toujours liées aux siennes pour lui insuffler sa force à défaut de tellement pouvoir lui transmettre sa bonne humeur ou sa joie de vivre dans un moment qui restait synonyme d'une angoisse continue. Rory tâcha pourtant de dédier toute son attention à Penny, qui pourrait toujours compter sur son soutien. « Tout va tellement vite que je peux pas m’empêcher d’avoir peur que ça ne dure pas sur la distance, tu comprends? » Il comprenait, bien sûr, que ce genre de pensées lui traversent l'esprit et rajoutent à l'angoisse que toute cette situation devait déjà générer chez elle. « On se lance jamais dans une histoire en étant sûr que ça durera ou de quelles difficultés on rencontrera en chemin. Mais ce qui est sûr, c'est que certains couples dans votre situation n'ont pas la chance de s'aimer autant que vous le faîtes. » Parce que s'il y a une chose dont il n'irait pas douter à la manière dont Penny parlait d'Isaac, c'est qu'ils s'aimaient tous les deux sincèrement. Combien de couples se retrouvaient à devoir faire face à une grossesse sans nécessairement partager des sentiments aussi forts ? Combien d'enfants naissaient en ignorant qu'ils n'étaient pas le fruit d'un amour sincère ? Rory avait vu ses parents se déchirer assez de fois pour avoir déjà pu douter de celui qu'ils avaient pu partager. « Je me doute que vous aviez prévus d'attendre un peu, mais que cette grossesse ait été une surprise ne veut pas dire que cet enfant sera pas désiré. » La situation pouvait s'avérer effrayante mais il n'avait pas le moindre doute sur le fait que Penny aimerait inconditionnellement cet enfant dès qu'elle se serait faite à l'idée de devenir mère. « Est-ce qu'Isaac est l'homme avec qui tu te vois fonder une famille ? » Il demanda doucement, simplement parce que c'était une question importante à ses yeux. Si tel était le cas – et il n'en doutait pas un seul instant – alors sans doute que cette grossesse leur apparaîtrait bientôt comme une bénédiction. C'était à elle de décider si malgré le coté inattendu de la nouvelle, tout pourrait être aussi beau que ce dont elle rêvait probablement pour son futur avec Isaac.

L'instant d'après, c'est un Rory beaucoup plus coupable qui réalisa que toute cette situation autour de l'hospitalisation de sa sœur pourrait réveiller les pires angoisses chez Penny. Leurs grossesses étaient différentes mais il avait sans doute involontairement empiré l'inquiétude que devait déjà éprouver son ami, et pour ça il culpabilisait énormément. « Arrête, t’as rien fait de mal. Et puis tu pouvais pas savoir. » « Je sais, mais... » Mais il aurait du sentir que quelque chose était différent et que Penny, elle, n'était pas totalement dans son assiette. Il la connaissait par cœur, il aurait sans doute perçu quelque chose si son inquiétude n'avait pas pris le pas sur le reste. « C’est moi qui suis censée te rassurer, pas le contraire. » Des paroles qui lui tirèrent un fin sourire. « Et tu fais bien plus que ça depuis tout à l'heure. » Avec des mots toujours très justes et une patience toujours intacte. Il ne pourrait la remercier suffisamment pour tout ce qu'elle faisait aujourd'hui encore pour lui, dans un moment aussi compliqué. « Mais je suis d'avis que ça devrait aller dans les deux sens. » Plus particulièrement encore ce soir, alors que cette grossesse et ce contexte bien particulier devaient réellement être sources d'angoisse chez Penny. C'est pourquoi il passa un bras autour de ses épaules, espérant que ce contact allégerait une partie du poids qui pesait sur ses épaules à défaut de rendre les choses tellement plus simples. Tout irait bientôt mieux, ils s'en faisaient dès à présent la promesse. « Tout va bien aller et je sais que tu seras le meilleur tonton du monde, deux fois plutôt qu’une. » Enfin l'atmosphère s'allégeait pour laisser place à une douceur et une complicité dont ils avaient besoin à cet instant sans doute plus qu'à n'importe quel autre. « On était déjà entrain de débattre avec Swann de celui qui aurait le droit d'arborer ce titre. Et ça, c'était avant de savoir qu'on aurait dans l'avenir un bébé de plus à gâter. » Et il s'en faisait une véritable joie, bien sûr, quand bien même il ne dirait rien à Swann pour la grossesse de Penny et laisserait à la jeune femme décider de si et comment elle voudrait le lui annoncer personnellement. « On a vraiment eu une année de fou tous les deux, tu penses pas? » Sa main serra la sienne tandis qu'il souffla. « C'est vrai, ça a pas été de tout repos ces derniers mois. Mais aujourd'hui je crois qu'on peut enfin dire que le meilleur est devant nous. » Parce qu'en dépit des obstacles qu'ils auraient peut être encore chacun à traverser, ils étaient aujourd'hui heureux auprès de la personne qu'ils aimaient. Penny avec Isaac, Rory avec Swann. Tout ne pourrait qu'aller bien à compter de maintenant, il voulait y croire. « Tu sais que tu pourras toujours compter sur moi, pas vrai ? Pour cette grossesse, pour les jours où tu auras envie de parler à quelqu'un ou simplement de te plaindre d'être au régime sec... » Il lui sourit, veillant à ce qu'elle puisse lire dans son regard qu'il en pensait véritablement chaque mot. « Je serai là.  Certaines choses changeront peut être, mais pas celles-ci. » Ils étaient après tout la preuve que la vie pouvait parfois les surprendre pour le meilleur, sans pourtant que leurs routes ne s'en soient trouvées éloignées l'une de l'autre. Quoi qui les attende, Rory savait qu'ils trouveraient toujours un soutien autant qu'une oreille attentive l'un en l'autre.

« J’ai prévenu Swann avant de partir pour l’hôpital mais je lui ai demandé de m’attendre au loft. Je savais que je serais une véritable boule de stress et que ça m’aiderait à tenir de savoir que je le retrouverai en rentrant, mais finalement… » Finalement, peut-être qu’il aurait trouvé ça plus facile de l’avoir lui à ses côtés, chose que tu peux parfaitement comprendre. C’est une situation stressante pour tout le monde et tu ne peux que faire de ton mieux pour être une présence rassurante. « Pour ma famille, c’est… un peu plus compliqué. Y’a quelques semaines Rosalie m’a fait promettre de pas leur dire que sa grossesse connaissait des complications alors j’attends d’en savoir plus avant de les mettre au courant. » Tu hoches doucement la tête. Tu n’imagines même pas dans quelle situation inconfortable il peut se retrouver, avec l’envie d’abord et avant tout de tenir sa promesse pour sa sœur et aussi le besoin de trouver réconfort auprès des siens dans ce moment difficile. Tu ne peux pas te permettre de juger la situation toutefois, puisque tu ne connais aucunement les détails des conflits qui existent chez les Craine, même si tu sais que ces derniers sont nombreux et ont pris de l’ampleur dans les derniers mois. Tu ne peux qu’espérer qu’une fois cette crise passée avec sa grande sœur, ils seront en mesure de se retrouver et de célébrer la naissance de cet enfant, et que maman et bébé se portent bien. C’est vraiment l’essentiel et tu ne doutes pas un seul instant que ce soit le cas pour Rory aussi. « Je suis certaine que d’ici quelques heures, tu auras de bonnes nouvelles à leur partager. » C’est ce que tu décides de croire, envers et contre tout, sans la moindre information sur les complications de la grossesse de Rosalie ni sur ce qui se passe présentement. Tu décides de croire qu’il y a eu aussi de noirceur dans la vie de l’acteur dans les deux dernières années et que maintenant, tout ne peut que bien se finir. Tu as besoin d’y croire, plus que tout. « D’accord. Je suis désolé si vous aviez prévu quelque chose. » Tu secoues la tête. « Pas du tout. T’en fais pas avec ça. » Et même si ça avait été le cas, rien ni personne n’aurait pu t’empêcher d’être présente pour Rory à ce moment précis. Il avait toujours répondu présent pour toi quand tu en avais besoin et c’était simplement normal pour toi de lui rendre la pareille.

Tu avais aussi besoin de lui parler après tout et rapidement, c’est la nouvelle de ta propre grossesse qui vient créer une distraction de tout ce qui se passe avec sa sœur. La joie qui transparaît automatiquement sur le visage du Craine te fait du bien, même si elle ne parvient pas à faire taire complètement toute l’anxiété que tu éprouves face à la situation. Tu ne doutais pas du choix que tu avais fait, de la décision qui avait été prise et réfléchie avec ton amoureux, mais tu redoutais plus que jamais le jugement des autres, les réactions de tes proches d’abord, mais du monde entier aussi, comme si d’offrir un tel aperçu sur ta vie privée et la vitesse folle à laquelle ta relation avait évolué te donnait le vertige, au point presque d’en être malade. « Tu sais que je me réjouis toujours de ce genre de nouvelles, mais je suis pas à ta place alors… » Tu échappes un petit rire. Non, il n’était pas à ta place et ne pouvait pas réellement s’imaginer tout ce qui se passait présentement dans ta tête, entre cette joie de devenir mère, une envie que tu chérissais depuis que tu étais toute petite, et cette peur d’aller trop vite, de te lancer dans une aventure trop grande pour ce que tu te sais réellement capable de gérer. Et pourtant, ce n’est pas que tu remettais tes sentiments pour Isaac en cause, ni même l’envie d’un futur à ses côtés, il y avait seulement quelque chose d’extrêmement terrifiant et sérieux à l’idée de fonder une famille avec quelqu’un qui faisait partie de ton quotidien depuis moins d’un an, six mois à peine. L’étreinte de Rory est nécessaire, rassurante. « Tes parents, ton frère, tu sais quand tu vas le leur annoncer? » Tu secoues doucement la tête de gauche à droite. « J’en suis encore au point de réaliser ce qui se passe honnêtement. » que tu lui avoues avec un petit rire. « Ma mère va être contente, je pense. Depuis le temps qu’elle espère que je vais m’assagir et commencer une vraie relation. Je pense pas qu’elle s’attendait à ce que tout se passe si rapidement toutefois. » Mais ta mère ne jugerait pas, tu savais qu’elle serait d’abord et avant tout heureuse pour Isaac et toi. Elle ne l’avait vu qu’une seule fois, mais l’infirmier avait su faire une très bonne impression auprès de tes géniteurs et tu ne cessais de leur dire combien tu étais heureuse depuis qu’il faisait parti de ta vie, ce qui évidemment rendait tes parents heureux. « J’ai même pas encore rencontrer les parents d’Isaac. » que tu réalises avec un nouveau vent de panique et un rire nerveux.

Tout ça était complètement fou, tu n’avais vraiment aucun autre mot pour en parler et si tu connaissais bien quelqu’un capable de te gérer quand tes émotions partaient en vrac, c’était sans aucun doute Rory. « On se lance jamais dans une histoire en étant sûr que ça durera ou de quelles difficultés on rencontrera en chemin. Mais ce qui est sûr, c’est que certains couples dans votre situation n’ont pas la chance de s’aimer autant que vous le faites. » Un léger sourire se place sur tes lèvres. Non, ce n’est pas tout le monde qui avait votre chance, ni cette certitude face aux sentiments que deux êtres peuvent se porter l’un envers l’autre. « Je me doute que vous aviez prévus d’attendre un peu, mais que cette grossesse ait été une surprise ne veut pas dire que cet enfant sera pas désiré. » « Non, bien sûr que non. » Et tu te surprendrais presque toi-même vu la vitesse à laquelle tu viens approuver les dires de ton ami. Non, cette grossesse n’était pas planifiée, mais ce bébé, cette toute petite chose qui poussait dans le fond de ton ventre, oh tu l’aimais déjà, ça tu n’en doutais absolument pas. « Est-ce qu’Isaac est l’homme avec qui tu te vois fonder une famille? » Tu fermes les yeux doucement, les traits de ton amoureux se dessinant naturellement contre tes paupières alors que tu hoches légèrement la tête. « Oui. » que tu réponds après quelques secondes à peine, sans cette même hésitation qui faisait vibrer ta voix quelques instants plus tôt. « Il y a quelque chose de spécial chez lui, entre nous, je saurais pas l’expliquer… » Tu ouvres les yeux à nouveau et tournes ton regard vers Rory. « Merci. » que tu souffles doucement. Tu n’en étais pas à ta première crise d’anxiété, et tu te doutais que ce ne serait pas ta dernière, mais tu appréciais que Rory ait su dès le départ trouver les bons mots et les bonnes questions pour t’aider à te recentrer sur l’essentiel.

L’essentiel oui, mais il était presque impossible de ne pas faire de comparaison entre ta grossesse et celle de sa sœur, d’imaginer des complications qui pourraient laisser tes proches dans un état de panique similaire à celui qu’arborait Rory quand tu l’avais trouvé ici quelques instants plus tôt. Tu essayais toutefois de chasser ces peurs de ton esprit, te rappelant que la plupart des grossesses se déroulaient sans anicroches et qu’il n’y avait pour l’instant aucune raison de croire que ce ne serait pas ton cas. Tu t’en veux aussi que Rory s’inquiète de ça alors que ce devrait être le dernier de ses soucis compte tenu des circonstances. « Je sais mais… » « Mais rien du tout. » Tu te veux plus ferme, malgré le sourire qui se place inconsciemment sur tes lèvres. Pas question qu’il culpabilise pour une situation dont ni lui ni toi n’avez le moindre contrôle. La vie pouvait être drôle comme ça, par moments. « Et tu fais bien plus que ça depuis tout à l’heure. Mais je suis d’avis que ça devrait aller dans les deux sens. » « Et c’est le cas. Je te jure Rory, ça va. » Tu viens poser ta tête contre son épaule quand tu sens son bras t’entourer et tu te dis que tu pourrais rester comme ça longtemps, à simplement essayer d’oublier tout ce qui ne va pas autour de vous. « On était déjà en train de débattre avec Swann de celui qui aurait le droit d’arborer ce titre. Et ça, c’était avant de savoir qu’on aurait dans l’avenir un bébé de plus à gâter. » « J’vous donne le titre à égalité, comme ça pas de chicane. » que tu annonces d’une voix presque solennelle avant de te mettre à rire. Ça faisait du bien, de pouvoir prendre le tout avec un peu plus de légèreté, même si tu te doutais que ça ne pourrait pas rester ainsi toute la soirée, ni même pour les huit prochains mois. Tu ne pouvais pas non plus t’empêcher de repenser à tout ce que vous aviez traversé dans la dernière année, reconnaissante toutefois de toujours pouvoir compter sur lui, comme avant. « C’est vrai, ça a pas été de tout repos ces derniers mois. Mais aujourd’hui je crois qu’on peut enfin dire que le meilleur est devant nous. » Tu hoches doucement la tête en approbation. Tu avais besoin plus que tout que ces mots soient véridiques. « Tu sais que tu pourras toujours compter sur moi, pas vrai? Pour cette grossesse, pour les jours où tu auras envie de parler à quelqu’un ou simplement de te plaindre d’être au régime sec… » Tu lâches un faux soupir de désespoir à la simple idée de ne pas pouvoir boire un verre de vin pour les prochains mois. « Je serai là. Certaines choses changeront peut-être, mais pas celles-ci. » « Et tu sais que tu peux toujours compter sur moi, peu importe ce qui se passe? Que je répondrais toujours présente pour les urgences tout comme pour les bonnes nouvelles. » Et ce seraient ces dernières qui prendraient le dessus dans la nouvelle année, il le fallait. « C’est quelque chose dont vous avez déjà parler avec Swann? Fonder une famille? » que tu lui demandes sans vraiment y réfléchir plus longuement, posant une main sur ton ventre encore plat alors que les va-et-vient des familles et des malades persistaient dans la salle d’attente des urgences.

i won't let go.

@PENNY STRINGER & RORY

« Je suis certaine que d’ici quelques heures, tu auras de bonnes nouvelles à leur partager. » Un sourire encore teinté d'inquiétude sur les lèvres, Rory tenta de se raccrocher aux paroles de Penny. Il ne pouvait pas imaginer cette soirée se terminer autrement que sur une note joyeuse, parce qu'il était question de sa sœur et que ses proches avaient toujours importé plus que tout. Rosalie était peut être l’aînée, celle qui le conduisait à ses entraînements de foot quand il n'avait pas encore l'âge de passer son permis, mais à cet instant c'est Rory qui craignait plus que tout de la perdre. Après les mois tout juste écoulés, après les tensions que le clan Craine avait essuyé, il ne supporterait pas que quoi que ce soit les sépare. Il avait encore bien trop de choses à lui dire, bien trop de regrets à exprimer. « C'est vraiment tout ce que je souhaite. Pouvoir rassurer tout le monde. » Il n'espérait qu'une chose : recevoir rapidement des nouvelles rassurantes et faire en sorte que leur famille se réunisse autour de Rosalie et son enfant, tous deux en bonne santé. S'il n'avait aucune garantie d'y parvenir dans l'état actuel des choses et se contentait peut être de rêver trop grand, cette fois encore, au moins espérait-il plus que tout pouvoir entourer sa sœur et son neveu d'amour. « Pas du tout. T’en fais pas avec ça. » Rien n'obligeait Penny à rester à ses cotés dans ce couloir silencieux, pourtant Rory ne saurait dire combien ça comptait pour lui de ne pas rester seul à cet instant. Et il savait que Swann souhaiterait lui aussi plus que tout qu'il ait quelqu'un avec qui patienter en attendant de pouvoir le retrouver à son tour, le cœur plus léger il l'espérait.

La nouvelle que lui partagea bientôt Penny ne put tout naturellement que l'enchanter, qui plus est dans un moment où Rory avait tout particulièrement besoin de bonnes nouvelles. Mais si imaginer Penny devenir mère lui procurait inévitablement une joie immense, c'était avant tout le ressenti de son amie qui se devait d'importer. Et parce que tout ça était probablement troublant et vertigineux à bien des niveaux, il était plus que normal que Penny soit partagée entre l'envie de se réjouir et la peur que les choses aillent un peu trop vite. Rory en était certain, elle ferait une mère extraordinaire, mais il n'était pas non plus sans savoir qu'Isaac et elle aspiraient probablement à prendre leur temps à ce stade de leur relation. Ainsi il comprenait ses doutes et ses peurs, pourtant désireux de la rassurer autant qu'il le pouvait. Oui, c'était peut être plus rapide que ce que Penny avait prévu au départ, mais s'il y a bien une chose que Rory savait c'est qu'elle serait pleinement entourée et choyée si elle décidait d'avoir cet enfant avec son petit-ami. « J’en suis encore au point de réaliser ce qui se passe honnêtement. » Il secoua doucement la tête, conscient que ça avait du lui faire l'effet d'un choc. « Oui, j'imagine. Tout est encore frais. » Et il était normal qu'elle n'ait pas encore précisément réfléchi à la manière dont elle annoncerait la nouvelle à sa famille. Pour les avoir déjà rencontrés, l'acteur ne doutait cependant pas qu'ils l'accueilleraient avec beaucoup de bonheur. « Ma mère va être contente, je pense. Depuis le temps qu’elle espère que je vais m’assagir et commencer une vraie relation. Je pense pas qu’elle s’attendait à ce que tout se passe si rapidement toutefois. » Oh, les mères étaient toujours heureuses d'apprendre qu'elles allaient avoir des petits-enfants et il était certain que celle de Penny ne ferait pas exception. « C'est simplement la preuve que t'as jamais su faire les choses à moitié. » Ses lèvres étirèrent un sourire plus amusé et complice. La vie sentimentale de Penny avait peut être connu son lot de complications, mais Rory n'ignorait pas qu'elle avait trouvé en Isaac le parfait compagnon avec qui faire de nombreux projets. Que cette naissance complète le tableau était comme la cerise sur le gâteau : parfois, tout était simplement évident au point que les choses suivaient naturellement. « Et puis, ça va vous faire beaucoup de choses à fêter ensemble. Et si quelqu'un a mérité de vivre autant de bonheurs, c'est bien toi. » Elle le savait, qu'il le pensait du fond du cœur et préférait mille fois la voir heureuse et épanouie qu'aussi éteinte qu'à l'époque où cette histoire avec Byers lui avait causé une souffrance destructrice. Tout ça était maintenant du passé et le meilleur était devant elle : ce sont des chapitres beaucoup plus heureux qu'elle pourrait désormais écrire. « J’ai même pas encore rencontrer les parents d’Isaac. » « Vous avez le temps. Si y'a une chose dont je suis sûr, c'est qu'on est pas forcés de faire les choses dans l'ordre. » Et qu'il n'y avait pas de règles, surtout en amour.

Et il n'avait qu'à entendre l'assurance avec laquelle Penny rebondit sur ses propos pour être d'autant plus certain que cette grossesse, à défaut d'avoir été planifiée, remplirait son cœur de future maman d'une joie immense d'ici plusieurs mois. « Non, bien sûr que non. » Et lui n'était qu'un peu plus convaincu encore qu'elle ferait une mère fabuleuse, peu importe les doutes inévitables auxquels elle serait probablement confrontée. Toutes les mères passaient par là et il lui faudrait simplement prendre confiance en elle et en sa capacité à accueillir cet enfant qui, l'acteur n'en doutait pas un seul instant, ne manquerait de rien. Et surtout pas d'amour. « Oui. Il y a quelque chose de spécial chez lui, entre nous, je saurais pas l’expliquer… » Les lèvres de Rory se fendirent du plus doux des sourires, tandis qu'il voyait à la façon dont le regard de Penny s'illuminait chaque fois qu'elle mentionnait Isaac combien ces deux-là s'étaient trouvés. Elle pourrait assurément compter sur son petit-ami pour la soutenir et la rassurer le long du chemin, et c'était une autre raison pour laquelle Rory ne s'inquiétait pas trop pour la suite. Ils avaient tout pour faire d'excellents parents, en plus de s'aimer sincèrement. « Je vois très bien ce que tu veux dire. » Parce qu'il savait combien l'amour pouvait avoir tout d'une évidence et combien votre vie paraissait transformée dès l'instant où vous aviez rencontré la personne faite pour vous. Swann était sa personne depuis de nombreuses années maintenant et la raison de son bonheur, peu importe les erreurs qu'ils avaient pu faire en cours de route sans pour autant jamais renoncer l'un à l'autre. Pour Penny, c'était incontestablement Isaac qui remplissait sa vie d'une joie immense et à laquelle elle avait plus que mérité d'enfin goûter. « Mais j'oublie pas que tu dois encore me le présenter, un jour. » Il précisa dans un nouveau sourire, plus rieur, prêt à attendre le temps qu'il faudrait pour que les choses se fassent aussi le plus naturellement possible. La rencontre viendrait à point nommé, il n'en doutait pas une seconde, et ce serait comme si tout ce petit monde s'était finalement toujours connu. « Merci. » Tout ce qu'il espérait, c'était avoir pu aider à apaiser une partie des craintes que nourrissait Penny mais aussi lui avoir fait comprendre qu'il serait toujours là, pour accueillir ses doutes et lui rappeler combien elle était forte, capable de relever tous les défis que la vie mettrait sur son chemin ; surtout les plus beaux.

« Mais rien du tout. » Elle insistait, Penny, souhaitant lui éviter de culpabiliser davantage qu'il ne le faisait déjà. Parce qu'il s'en voulait, bien sûr, d'avoir exprimé ses craintes au sujet de sa sœur sans avoir la moindre idée de la situation que son amie expérimentait elle-même de son coté. D'avoir probablement entretenu ses appréhensions avant même qu'elle ne se sente capable de lui partager la nouvelle de sa grossesse. Heureusement il pouvait maintenant s'employer à la rassurer et même dédier toute son énergie à ça : il en avait besoin, aussi, pour penser à autre chose qu'aux nombreuses incertitudes autour de l'état de Rosalie. Alors s'il aidait probablement Penny, elle en faisait largement autant pour lui et depuis de nombreuses minutes. « Et c’est le cas. Je te jure Rory, ça va. » « D'accord. » C'était tout ce qu'il avait besoin d'entendre et dieu sait qu'il ne supporterait pas de lui avoir involontairement causé plus de souci. Sa situation et celle de Rosalie étaient différentes, pour de nombreuses raisons qu'un médecin lui expliquerait assurément mieux que lui, il n'y avait donc aucune raison pour que Penny s'en fasse de si bonne heure. Tout irait bien. Pour elle, pour Rosalie. Il avait besoin de s'en convaincre, c'était la condition pour qu'il puisse se détendre. « J’vous donne le titre à égalité, comme ça pas de chicane. » La ligne de ses lèvres s'étira de plus belle. « Je crois pouvoir parler au nom de Swann pour dire que c'est un arrangement qui nous convient amplement. » Il n'avait pas même à lui poser la question pour le savoir et pas uniquement parce qu'ils se réjouiraient en vérité de partager un tel titre, surtout si ça signifiait voir leur entourage se remplir d'encore plus d'enfants. C'était bien la dernière chose susceptible de leur déplaire, plus encore quand on connaissait leur propre désir de fonder une famille, de plus en plus réel lui aussi. « Et tu sais que tu peux toujours compter sur moi, peu importe ce qui se passe? Que je répondrais toujours présente pour les urgences tout comme pour les bonnes nouvelles. » « Je le sais, oui. Merci encore pour ce que tu fais ce soir, ça m'aide énormément. » De ne pas traverser ça tout seul, de pouvoir prendre de ses nouvelles plutôt que de fixer inlassablement l'horloge sous ses yeux. L'attente était le plus difficile, mais sa présence la rendait beaucoup plus soutenable.

Son regard recroisa le sien en silence, avant que la question formulée par Penny ne le prenne légèrement de cours. Non pas parce qu'elle avait quoi que ce soit d'inappropriée ou de sordide, bien au contraire, mais simplement parce qu'il réalisait qu'il ne l'avait pas encore réellement effleuré avec ses proches depuis que les choses devenaient aussi de plus en plus limpides dans son esprit. « C’est quelque chose dont vous avez déjà parler avec Swann? Fonder une famille? » Son sourire s'adoucit tandis qu'il hocha la tête, une émotion palpable dans le regard. « On a déjà effleuré le sujet, oui. C'est encore un peu tôt pour discuter de tout ce que ça impliquera vraiment et pour se renseigner en détails sur les différentes options et procédures à suivre, mais il sait combien j'ai toujours voulu fonder une famille avec lui. Et je sais qu'il en rêve tout autant. » C'était une chose que Rory avait toujours su, au fond de son cœur, même à l'époque où leur amour se devait paradoxalement de rester caché. Comme si cette évidence avait toujours été là, quelque part, entre les longs regards amoureux échangés en secret et les nombreux projets qu'ils faisaient dans leur coin. Aujourd'hui leur amour était enfin vécu au grand jour et l'idée de fonder une famille ensemble, forcément, paraissait encore plus naturelle. Ils avaient mis des mots sur cette envie commune, plusieurs fois, et le referaient assurément chaque fois que la plus petite occasion serait prétexte à effleurer cette idée. Et un jour, qu'il n’espérait pas si lointain, ce ne serait plus uniquement un projet. « J'ai conscience que ce sera un peu plus compliqué, pour nous. Mais pour rien au monde je voudrais renoncer à ce rêve, parce que je sais que Swann fera un père fabuleux. » Alors ça en vaudrait la peine, peu importe les difficultés et les obstacles qu'ils pourraient rencontrer. Il ne voudrait pas vivre ça avec qui que ce soit d'autre, et ça vaudrait aussi pour les moments les plus compliqués. Swann était fait pour être père, et il comptait bien lui offrir cette joie pour que son bonheur soit complet. « Et puis, on est entourés d'enfants et de bébés à naître. Je crois que c'est pas près de nous sortir cette idée de la tête, toutes ces naissances. » Il s'amusa dans un rire, loin d'y voir une mauvaise chose et bien loin de là. Savoir que Penny attendait elle-même un heureux événement amenait Rory à nourrir l'espoir que leurs enfants pourraient un jour partager une amitié aussi forte que la leur. « Monsieur Craine ? » Rory redressa la tête au moment où la voix d'une infirmière lui parvint, le cœur partagé entre le soulagement d'obtenir enfin des réponses au sujet de sa sœur et la peur paralysante qu'elles ne soient pas celles qu'il espérait. « Oui, c'est moi. » Et il ne put s'empêcher d'observer la mine de la jeune femme avec appréhension : elle ne portait pas un air trop grave sur son visage, était-ce le gage d'une bonne nouvelle ? « J'ai des nouvelles concernant votre sœur. Vous voulez me suivre pour en parler ? » Rory se leva de sa chaise sans déloger sa main de celle de Penny. « Non, inutile, vous pouvez parler devant mon amie. » Elle avait été un soutien précieux pour lui durant les dernières minutes et rien de ce que l'infirmière pourrait lui annoncer ne serait plus facile à entendre seul qu'en présence de Penny.

Et justement, c'est un Rory profondément anxieux qui apprit à cette occasion que Rosalie était encore en travail mais que les médecins avaient toutes les raisons d'espérer que son état se stabiliserait dans les prochaines heures, permettant à elle ainsi qu'au bébé d'être hors de danger. Des nouvelles à moitié rassurantes qui lui vaudraient de rentrer retrouver Swann avec la peur au ventre puis de s'endormir entre les bras de son petit-ami, éreinté mais ô combien soulagé d'apprendre à son réveil que Rosalie avait finalement donné naissance à son fils. La nuit aurait été longue et les angoisses nombreuses, mais elles laissaient à présent la place au plus grand des bonheurs.