| (ginwreath #3) the night of the comet |
| | (#)Jeu 18 Nov - 8:46 | |
| Peu importe où se trouve Léo en cet instant, ce qu’il y a de plus important à retenir, c’est que ce n’est pas ici. Tant mieux, parce qu’elle lui aurait sûrement arraché la tête si tel avait été le cas. Leurs rapports sont conflictuels, tels que le diraient deux adultes ne voulant pas avouer qu’il y a un problème entre eux ; et cette définition leur convient parfaitement, à la seule différence que ‘problème’ se conjugue sans aucun doute au pluriel désormais. Peu importe, encore une fois. Il ne mérite pas d’habiter chez elle tout autant qu’il ne mérite pas d’en faire de même avec ses pensées. Il a perdu ce droit quand c’est dans le lit d’un autre qu’il a commencé à retourner, sans même en parler à Charlie. Le pire dans tout cette histoire, c’est qu’elle aurait sans doute été prête à accepter qu’il aille voir ailleurs, simplement si cela pouvait signifier qu’ils auraient aussi le droit de rester mari et femme. Son bonheur serait passé avant tout le reste et même l’ego de la blonde, pour une fois.
Alors, tel le parfait cliché de la ménagère, c’est en rangeant l’appartement qu’elle s’occupe, en donnant plus d’attention que nécessaire à son chien, en passant des heures sur certains dossiers de police illégalement sortis du commissariat. Charlie a besoin de s’occuper l’esprit autant que les mains, refusant encore de faire part de sa situation maritale autour d’elle. Les sorties entre amis sont proscrites, et pourtant Dieu sait qu’elle les apprécie généralement en tous temps. Au moins, personne ne vient mettre à l’épreuve sa sobriété, et c’est sûrement le rare point positif de toute cette histoire. Ça, et le fait d’avoir un appartement assez propre pour que les jumeaux puissent possiblement y manger par terre. Oh oui, comme si les jumeaux passaient plus de quelques heures chez elle, de toute façon. Elle rêve de pouvoir avoir leur garde à nouveau mais faire appel de la décision du juge semble encore être une très mauvaise idée, surtout lorsqu’on sait qu’il a le pouvoir de lui imposer une certaine distance à respecter avec ses propres enfants. Sa vie est un peu plus en ordre à chaque nouvelle journée mais si elle venait effectivement à divorcer, cela ne pourrait pas peser en sa faveur auprès de qui que ce soit.
De toute façon, cela n’arrivera pas. Tout rentrera dans l’ordre le moment venu, il faut simplement qu’elle y croit assez fort pour que ses rêves prennent le pas sur la réalité. Comme lorsque la sonnette s’enclenche, par exemple, elle prie assez fort pour que ce soit Léo, et ainsi elle en oublie même Trent lorsque c’est plutôt son visage qui se dessine à peine la porte ouverte. Ce dont elle ne passe pas outre, cependant, ce sont les trois enfants auprès de lui. Trois, comme dans ‘un de trop’. “Je suis plutôt certaine de n’avoir accouché que deux de ces petites choses-là.” Ses mots sont dédaigneux, ne reflétant absolument pas ce qu’elle en pense, en témoigne Aaron qu’elle vient déjà prendre dans ses bras, peu importe la raison de la visite de son ex-petit-ami. “Alors soit c’est le gamin d’une de tes pétasses, soit on l’a posé devant la caserne et t’as pas su faire autre chose que vouloir l’adopter.” Et dans un cas comme dans l’autre, cela n’est absolument pas son problème, n’est-ce pas ? |
| | | | (#)Ven 19 Nov - 13:56 | |
| Cinq jours. Cinq jours qu’elle est partie Zoya, qu’elle répond qu’à moitié à tes textos et qu’elle ne cesse de changer la date de son retour. Elle ne devait pas partir, tu n’as toujours pas compris d’ailleurs comment elle s’est retrouvée à l’extérieur de la ville, même si dans les faits, tu t’en fiches bien de savoir le comment, même le pourquoi. Tout ce que tu veux, c’est qu’elle revienne pour s’occuper de sa fille parce que fuck, ce n’est pas ton boulot de gérer pendant qu’elle fait des conneries, même si jamais tu n’abandonnerais la petite qui semble souvent chercher sa maman des yeux, même si elle ne semble pas particulièrement malheureuse de passer du temps avec toi et les jumeaux. Furieux ne commence même pas à décrire ton état d’esprit lorsque tu penses à ta meilleure amie perdue quelque part au pays, sans doute avec des inconnus, à faire la fête comme si elle pouvait tout simplement se permettre de partir sur une go sans jamais penser à ce qu’elle laisse derrière. Tu voudrais te faire croire que tu gères. Tu t’occupes déjà de Siobhan et Aaron à temps plein après tout, qu’est-ce qu’une gamine de plus après tout? Oh mais c’est que la présence de Chloé fait toute la différence. Tu as l’impression que plus personne ne dort la nuit depuis qu’elle est là, et si tu es habitué de fonctionner avec un minimum d’heures de sommeil en banque, là tu ne fonctionnes plus du tout. Tu as dû te faire remplacer sur ton dernier shift à la caserne, ne te sentant pas particulièrement à l’aise de faire garder Chloé, même par ta sœur qui t’a pourtant assuré par cent fois qu’elle pouvait le faire, même si tu le voyais bien dans ses yeux qu’elle paniquait à l’idée de se retrouver toute seule avec les trois bambins de moins de deux ans.
Jour cinq et tu te sens complètement au bout du rouleau. Jour cinq et tu as besoin d’une pause, ne serait-ce que de te libérer les bras quelques heures d’au moins deux des enfants qui requièrent constamment toute ton attention. Charlie n’est pas censée avoir les jumeaux avant le weekend, mais tu ne peux pas attendre plus longtemps. Tu n’aimes pas l’idée d’avoir à demander de l’aide, surtout pas à la blonde vu votre dernière discussion, mais tu es à bout d’option et tu sais que même si c’est encore loin d’être le cas, elle devrait être la première sur ta liste lorsqu’il s’agit de déléguer les jumeaux. Tu aurais sans doute dû lui envoyer un message, l’avertir, lui demander son aide d’une manière civilisée, mais par peur qu’elle ignore ton message, comme elle l’a déjà fait par le passé soyons honnête, tu décides plutôt d’y aller pour la visite surprise, en espérant qu’elle soit libre et ouverte à l’idée de passer la journée avec ses enfants. C’est une épreuve olympique que d’installer trois enfants dans ta voiture, et c’est encore plus compliqué lorsqu’il s’agit de les sortir de là. Tu installes Chloé dans le porte bébé que tu attaches sur ton torse, et puis tu réussis à convaincre les jumeaux de te prendre une main chaque et c’est à une vitesse d’escargot que vous finissez enfin par arriver devant la porte qui mène à l’appartement de ton ex petite-amie.
Dès qu’elle ouvre la porte, l’accueil se veut des plus glacial alors qu’elle analyse les trois petites têtes accrochées à toi, particulièrement celle qui n’est pas née de votre union. « Je suis plutôt certaine de n’avoir accouché que deux de ces petites choses-là. » Ça commence bien. « Bonjour à toi aussi Charlie. » Elle ne te regarde même pas, la blonde, trop occupée à dévisager Chloé alors qu’Aaron lâche ta main pour venir prendre refuge dans les bras de sa mère. « Alors soit c’est le gamin d’une de tes pétasses, soit on l’a posé devant la caserne et t’as pas su faire autre chose que vouloir l’accepter. » « T’as vraiment envie de parler comme ça devant les enfants? » Oh ils ont entendu bien pire entre vous, depuis le temps, mais tu es vraiment loin d’avoir la patience nécessaire pour commencer une conversation avec Charlie qui invoque des paroles comme tes pétasses. « C’est Chloé, la fille de Zoya. Tu te souviens de Zoya, ma meilleure amie? » Aka pas une pétasse, même si la jalousie qui se lit sur le visage de ton ex a tout de même le don de t’étirer un sourire moqueur sur les lèvres. « T’as l’intention de me laisser entrer ou bien tu préfères faire tes petits commentaires sur le pas de la porte encore longtemps? » Ce n’est pas la bonne attitude à adopter alors que tu es ici pour lui demander un service, mais Charlie et toi, vous ne savez rien faire normalement de toute façon. « Ton mari n’est pas là? » que tu demandes, emphase de dégoût sur le mot mari alors que ton regard se perd derrière la blonde, à la recherche d’un Léo qui semble être aux abonnés absents dans l’instant. |
| | | | (#)Dim 21 Nov - 21:13 | |
| Trent et Charlie ont un don certain pour le dramatico-dramatique une fois réunis, ce n’est un secret pour personne et certainement pas pour eux. Si chacun pourrait sans mal être qualifié de personne calme, posée, altruiste et profondément gentille, il n’en est rien lorsque leurs deux vies se retrouvent. Ils savent se détruire comme peu et n’ont même pas à chercher à le faire pour y arriver. Le contraire, cependant, semble être une utopie inaccessible: ils ne trouveront jamais la paix et sans doute pas même de juste milieu. Les deux australiens ont à la fois trop partagé pour pouvoir se quitter définitivement un jour, et jamais assez pour arriver à pleinement se comprendre l’un l’autre. Le problème est insoluble, peu importe l’angle sous lequel il est abordé. Sans doute ne font-ils pas beaucoup d’efforts non plus, leurs incessantes disputes leur donnant à tous les deux une certaine raison d’exister, quoi qu’on en pense. Sans ça, ils seraient des parents gardant une distance de cent mètres au moment de s’échanger les jumeaux et jamais rien de plus. Même si leurs rapports sont toujours très difficiles, cela leur permet au moins de se parler, quand bien même tout est bien souvent agrémenté de quelques insultes et autres saveurs.
Ainsi, comme bien souvent, Charlie est la première à lancer les hostilités, peinant déjà à comprendre la présence inopinée de Trent chez elle mais aussi et surtout le fait qu’il soit accompagné de trois têtes blondes. Si elle n’a aucun mal à reconnaître ses deux précieux jumeaux, accrochés aux doigts de leur père, il n’en est pas de même pour le bambin accroché à lui - littéralement. « Bonjour à toi aussi Charlie. » Son sourire, faux au possible, s’étire ironiquement durant une seule et unique seconde, laps de temps suffisant pour qu’il comprenne pourtant tout ce que Charlie peut penser de cette salutation. Ils ont d’autres sujets à traiter aujourd’hui pour pouvoir réellement s’attarder sur si peu, surtout alors qu’il est le premier à provoquer cette rencontre - pour une fois. Il n’y a pourtant rien qui pourrait l’empêcher de profiter de la présence de la prunelle de ses yeux à ses côtés, raison pour laquelle la blonde ne tarde pas avant de laisser son fils venir se blottir contre ses bras. Son visage près du sien, elle profite d’une odeur qui lui manque éternellement, plus encore depuis qu’elle est seule dans un appartement bien trop grand pour une seule personne. Une seule et unique insulte plus tard, Trent s’offusque déjà du vocabulaire de la jeune femme. Il devrait pourtant le savoir, maintenant: elle déteste toute personne aux cheveux un peu trop longs et à la poitrine développée s’approchant de lui, peu importe son âge, peu importe leur relation, peu importe tout. Elle est la femme de sa vie, d’une façon bien à elle, et cela n’est pas voué à changer, peu importe à quel point elles peuvent tenter de lui donner tort. Charlie veille au grand, quand bien même elle est la première à clamer ne rien en avoir à faire, de eux - et justement nier qu’il existe un ‘eux’. « T’as vraiment envie de parler comme ça devant les enfants? » - “T’es venu pour me faire des reproches ou bien ?” Il en a toujours à lui faire, des reproches. Par ci, par là, ils pleuvent à toute heure du jour ou de la nuit mais puisqu’elle est aussi bien souvent la cause première de leurs rencontres, elle n’a généralement aucunement le droit de s’en plaindre - ce qui ne l’empêche pas de le faire. Pour une fois que l’initiative vient de lui et qu’il pique sa curiosité en plus de ça, elle ne risque pas de s’en plaindre et bien loin de là.
« C’est Chloé, la fille de Zoya. Tu te souviens de Zoya, ma meilleure amie? » Alors, le vocabulaire était adapté, c’est bien ce qu’elle disait. Elle n’a jamais aimé Zoya. Zoya et son sourire faux, Zoya et ses longs cheveux soyeux, Zoya et sa gamine sortie de nulle part parce qu’elle est encore moins douée au niveau sentiment et que bien sûr que Trent n’a pas su faire autre chose que de recueillir ce petit oiseau tombé du nid à la patte blessée. En somme, elle déteste Zoya, mais elle ne peut pas se résoudre à en faire de même contre une enfant qui n’a pas demandé à naître d’une telle même, ni même finir sous la garde de Trent pour Dieu sait quelle raison. Et justement, Charlie aime bien tout savoir. “Ce qui ne répond pas à la question sous-jacente de savoir ce qu’elle fait avec toi, sans Zoya-ta-meilleure-amie dans les environs. Et le tout à ma porte.” Parce que c’est bien ça qui l’intrigue le plus, Trent ayant à cœur de lui rappeler aussi souvent que possible qu’elle n’est absolument pas digne de confiance ni même une bonne mère d’aucune façon. C’est sa façon à lui de lui dire qu’il l’aime, tout simplement. « T’as l’intention de me laisser entrer ou bien tu préfères faire tes petits commentaires sur le pas de la porte encore longtemps? » Cela ne l’aurait pas dérangé que de laver leur linge sale en public - ils l’ont déjà fait - mais ce n’est pas une situation qu’elle voudrait imposer à trois enfants en bas âge. C’est pour eux qu’elle fait donc un effort, et certainement pas pour Trent qu’elle est encore occupée à dévisager. “Ne me donne pas d’idées, tu sais bien comment ça finit toujours.” qu’elle répond pourtant, ouvrant en large la porte pour le laisser entrer mais tenant bien évidemment à tenir le dernier mot de cette partie-là de la conversation au moins.
« Ton mari n’est pas là? » “Contente toi de faire une erreur à la fois, Trent.”
Il lui a déjà donné une mauvaise idée, il ne devrait réellement pas continuer à jouer avec ses nerfs en demandant faussement des nouvelles au sujet de Léo. Non, il n’est pas là et non, il ne risque pas de passer le pas de la porte d’une minute à l’autre. L’appartement est occupé par le Labrador bien trop heureux de retrouver ses deux meilleurs amis en la qualité des jumeaux et curieux de découvrir la fille de Zoya, mais il n’y a pas les chats du canadien non loin de là. Autant de détails qui raviront sans aucun doute Trent. “Tu peux aller la coucher si tu veux. Elle est déjà assoupie.” Parce qu’elle continue de penser qu’elle n’a pas à payer pour les erreurs de sa mère. Ses enfants, eux, retrouvent déjà leurs habitudes et leurs jouets avec, Aaron ayant insisté pour quitter les bras rassurants de sa mère pour déjà retrouver le sol. “Tu veux boire quelque chose ?” Quitte à ce qu’il soit là, autant rendre leur échange le moins douloureux et difficile possible, n’est-ce pas ? “Oh et n’hésite pas à me donner des explications, vraiment, si le coeur t’en dit.” Une trêve appelle une guerre, en témoigne son sourire de première de la classe et le ton ironique de ses paroles. |
| | | | (#)Lun 22 Nov - 11:25 | |
| Ce n’est pas de gaieté de cœur que tu te retrouves sur le pas de la porte de Charlie aujourd’hui, au contraire même. En temps normal, tu fais absolument tout en ton possible pour que la blonde soit la dernière personne vers qui tu te tournes lorsque tu as besoin d’aide ou lorsque tu as un service a demandé, parce que c’est bien trop facile qu’un simple acte de charité de l’un ou de l’autre devienne un argument ou une contre-attaque dans le pire des scénarios. Vous êtes doués, Charlie et toi, pour tourner les petites choses en grandes choses, de la plus laide des façons. Pour deux personnes fondamentalement bonnes (ne lui dites jamais que c’est encore ce que tu penses d’elle, après tout ce qui s’est passé), vous avez la très mauvaise habitude de faire ressortir le pire dans l’autre. Une putain de maladie dont vous ne semblez pas vouloir guérir ni l’un ni l’autre tant ça vous raccroche à ce qui a autrefois été, à ce qui n’aurait jamais pu être plus malgré tout ce que tu aurais aimé croire. Les formalités sont échangées sous coup de sarcasme, et ça t’énerve de la trouver encore si belle alors qu’elle t’offre le sourire le plus faux cul de l’histoire de l’humanité. Il y a des choses qui ne changent pas malgré le temps qui passe apparemment, et ça va bien finir par t’achever sur place, tout ça. « T’es venu pour me faire des reproches ou bien? » « Pour quelle autre raison est-ce que je viens d’habitude? » Oh tu te crois marrant mec, avec ton sourire en coin et ta réplique à deux balles, mais tu vas moins rigoler quand elle va te refermer la porte au nez en te refusant le peu que tu t’oses encore à lui demander. Non, elle n’oserait pas après tout. Les enfants sont là et tu sais au fond de toi qu’elle ferait n’importe quoi pour passer un peu plus de temps avec eux.
Elle continue de dévisager Chloé toutefois et tu n’as pas du tout l’énergie de lui faire remarquer le comportement complètement puéril qu’elle est en train de prendre avec une gamine qui n’a même pas un an encore. C’est à peine si tu possèdes encore l’énergie nécessaire pour tenir debout devant elle, et pourtant, tu tiens avec peine et misère, réussissant même à répondre à ses commentaires sarcastiques par un peu plus de sarcasme, dans cet effet boule de neige qui est sans fin entre vous deux. « Ce qui ne répond pas à la question sous-jacente de savoir ce qu’elle fait avec toi, sans Zoya-ta-meilleure-amie dans les environs. Et le tout à ma porte. » Tu soupires. « T’as pas envie de te calmer la jalousie un peu Charles? J’ai vraiment pas l’énergie pour ça aujourd’hui. » A-t-elle seulement remarqué les cernes qui se sont creusées sous tes yeux dans les derniers jours ou bien est-elle trop occupée à regarder Chloé comme si elle était la responsable de tous les malheurs qui vous sont tombés dessus dernièrement. Elle parle beaucoup Charlie, beaucoup trop alors que tous ses mots sont teintés d’une jalousie qu’elle n'a pas le droit d’avoir mais qu’elle te fout quand même sous le nez à tout moment lorsqu’une autre semble s’approcher d’un peu trop près de ta personne. Comme si tu étais encore sa possession alors qu’elle est bien celle qui a refusé de devenir tienne, il y a presque deux ans de ça maintenant. Elle veut le beurre et l’argent du beurre Charlie, toujours un peu plus sans jamais rien donner en retour. « Ne me donne pas des idées, tu sais bien comment ça finit toujours. » Bien sûr que tu le sais. Ça ne finit jamais bien, ni pour elle, ni pour toi, peu importe ce que vous pouvez en dire.
La porte s’ouvre tout de même, bien qu’elle s’assure de te faire comprendre d’un seul regard que ce n’est pas par envie de te voir t’éterniser ici qu’elle le fait mais bien parce que tu as clairement les mains pleines et peu importe la raison qui t’a mené jusqu’ici aujourd’hui, ça lui donne un peu plus de temps avec les jumeaux, bambin en extra. Tu ne peux t’empêcher de chercher pour un indice de la présence de Léo quelque part dans l’appartement, mais il semble ne pas être là et tu comprends par la réplique de la blonde que tu as intérêt à ne pas t’aventurer plus longuement sur ce terrain-là, malgré ta curiosité qui est définitivement piquée. « Contente toi de faire une erreur à la fois, Trent. » Une erreur? Et c’est quoi ton erreur du jour? Être venu ici avec Chloé? Tu te contentes de rouler des yeux alors que la main de Siobhan lâche finalement la tienne et qu’elle suit la trace de son frère pour redécouvrir avec entrain tous les jouets à leur disposition dans cet appartement qui n’est pas vraiment chez eux, peu importe tous les efforts que Charlie peut mettre en place pour se faire croire le contraire. « Tu peux aller la coucher si tu veux. Elle est déjà assoupie. » Un seul regard sur la petite te permet de constater qu’en effet, elle a finalement cédé à l’appel du sommeil après une nuit qui n’en avait que le nom tant tu as passé bien plus d’heures éveillé qu’endormi. Tu disparais dans la chambre des jumeaux et installe Chloé dans le berceau de ta fille, soulagé que la gamine ne se réveille pas pendant le transfert. Elle a besoin d’une bonne sieste, et toi, tu as besoin d’avoir un enfant de moins à gérer alors que tu t’apprêtes à demander une faveur à la Ivywreath. « Tu veux boire quelque chose? » « J’veux bien un café, merci. » Les civilités reprennent aussi vite que les hostilités se lancent, et tu viens prendre place sur l’une des chaises de la cuisine alors que Charlie met la cafetière en marche. « Oh et n’hésite pas à me donner des explications, vraiment, si le cœur t’en dis. » Et la voilà déjà repartie sur le sarcasme alors que tu as à peine eu le temps de t’asseoir. Du grand Charlie. « J’devais garder Chloé pour une nuit, mais ça en fait cinq que Zoya est partie et j’ai aucune idée quand elle va revenir. » Ça sonne mal, tout ça. Et il suffit de te regarder un peu pour comprendre que ça se vit aussi très, très mal. « Je sais que t’es pas censée avoir les jumeaux avant le weekend, mais j’voulais savoir si t’accepterais de les prendre, le temps que je comprenne ce qui se passe avec Zoya. » Tu as déjà spécifié que tu détestes lui demander des trucs? Parce que c’est le cas, vraiment et ça s’entend dans ta voix qui hésite, dans tes mots qui sont maladroites. Ça se voit sur ton visage qui peine à retenir une grimace et tes yeux qui évitent de croiser les siens. « Ou pour quelques heures aujourd’hui, peu importe. » Tu as besoin d’aide et ça te tue sur place de l’admettre, et ta plus grande peur, c’est qu’elle en joue, la blonde qui te connaît beaucoup trop pour ton propre bien. |
| | | | (#)Mar 23 Nov - 16:53 | |
| « Pour quelle autre raison est-ce que je viens d’habitude? » Il est mignon, Trent, avec son sourire en coin, mais la jeune femme face à lui n’a pas la moindre envie de rigoler ce soir. "Ça dépend de l’humeur du jour, soit c’est pour avoir le droit à mon attention, soit c’est pour me reprocher tous les maux du monde.” Il fait des efforts pour détendre l’atmosphère et elle met tout autant d’énergie à la rendre bien plus lourde encore. Aujourd’hui, elle n’a pas le moral pour tenter de faire semblant de recoller les morceaux ; ce sera une occupation pour la Charlie du futur, celle du présent étant encore un peu trop occupée à se poser mille et une questions au sujet d’une enfant surprise, inopinément arrivée sur le devant de sa porte. Trent devrait savoir qu’il ne doit pas poser de questions pour lesquelles il ne veut pas entendre la réponse, il n’existe pas de règle plus simple que cela en ce monde. Bien malgré elle, la blonde finit par lui ouvrir la porte, bien plus pour soulager les trois enfants que pour rendre véritablement le moindre service à Trent.
A peine a-t-il franchi le seuil qu’elle l’assaille déjà de questions supplémentaires pour savoir comment et pourquoi le nourrisson s’est retrouvé entre ses bras et la raison pour laquelle il a ressenti le besoin de venir la trouver jusqu’ici. Il répond par un soupire, ce qui n’est bien évidemment pas une explication suffisante aux yeux de Charlie. Ce sont des mots qu’elle veut, pas une réaction digne d’un adolescent. « T’as pas envie de te calmer la jalousie un peu Charles? J’ai vraiment pas l’énergie pour ça aujourd’hui. » Elle a maintenant un sourire sans saveur, Charles. “Tu sais qui m’a donné ce surnom ? Matt. Et maintenant il est mort, alors t’as pas intérêt de chercher à prendre son rôle.” Il n’a pas intérêt à faire comme s’il était lui, tout simplement parce qu’il n’en a pas le droit. Elle est Charles pour Matt seulement, et maintenant elle ne le sera plus pour personne. Il était tout pour elle et le voilà qui est réduit à rien si ce n’est un tas de cendres, jeté dans Dieu sait quelle partie de la plage. Si elle n’avait réellement aussi peu de cœur qu’il le pense, elle lui aurait précisé ce jour où Matt avait utilisé ce surnom pour lui avouer ses sentiments à l’égard de la blonde. Et pourtant elle se retient, elle ne dit rien, elle ne met pas l’emphase sur l’aspect charnel qu’a longtemps eu leur relation. Qu’il entre et arrête de faire toutes les erreurs possibles et inimaginables, bon sang.
Les jumeaux retrouvent leurs jouets préférés, jetant leurs dévolus sur les mêmes parce que le contraire aurait été étonnant. Au moins, cela permet de les occuper alors qu’ils retrouvent un environnement familier, source d’aucun stress. Ils n’ont pas à savoir que papa et maman ont trouvé un nouveau sujet de dispute dans la pièce juste à côté. Les paroles difficiles sont repoussées à plus tard, Charlie faisant d’une priorité le nourrisson assoupi contre son torse. Elle n’a pas à payer les fautes de sa mère, quelles qu'elles soient, et le temps dont a besoin le brun pour la coucher sont autant de secondes qu’elle utilise pour tenter de se calmer et d’anticiper le raz de marée à venir. « J’veux bien un café, merci. » Le café lui donne une seconde de répit supplémentaire, le bruit de la machine se mettant en fonctionnement cache celui des jouets s’entrechoquant entre eux et du rire fin des jeunes enfants. Ils ont deux ans, maintenant, et elle n’aurait jamais pensé que le temps puisse passer aussi rapidement. La tasse fume entre ses mains, elle la fait glisser sur le plan de travail pour qu’elle arrive jusqu’aux mains de Trent. Ils n’en sont pas encore au point où elle veut le lui jeter au visage, c’est déjà ça, non ?
Elle aimerait qu’un tel spectacle soit commun, celui d’un enfant assoupi dans son lit et d’autres occupés à jouer pour se soucier de n’importe quoi d’autre. Celui de Trent assis dans la cuisine, comme si là avait toujours été sa place. « J’devais garder Chloé pour une nuit, mais ça en fait cinq que Zoya est partie et j’ai aucune idée quand elle va revenir. » Et pour une histoire telle que celle-ci, Charlie anticipe déjà le besoin d’un café supplémentaire pour elle, la faisant relancer la machine sans plus tarder. Ce n’est pas le genre d’histoire à laquelle elle s’attendait, pour être honnête, et elle ne sait pas ce qu’elle pouvait attendre non plus. “Silence radio ?” Cette fois-ci, la blonde sait à quoi s’attendre, quand bien même elle espère avoir tort. C’est justement à cet instant bien précis qu’elle lui donne plus d’attention, à lui et à lui seul, et qu’elle remarque enfin ses traits tirés, sa peau blanche, ses cheveux en bataille. La Charlie d’avant l’aurait vu dès le premier coup d'œil. « Je sais que t’es pas censée avoir les jumeaux avant le weekend, mais j’voulais savoir si t’accepterais de les prendre, le temps que je comprenne ce qui se passe avec Zoya. » Lui demander un tel service lui demande beaucoup d’efforts, et pour le savoir il n’y a même pas besoin de réellement connaître Trent tant tout paraît évident. « Ou pour quelques heures aujourd’hui, peu importe. » - “Arrête, bien sûr que je peux les garder. Ce sont autant mes enfants que les tiens.” Et il sait à quel point elle a toujours cherché à avoir leur garde, il le sait même très bien. Elle les gardera aussi longtemps qu’il en aura besoin et ne s’en plaindra pas le moins du monde, bien au contraire. Charlie en est déjà à espérer qu’elle aura besoin de lui pendant très, très longtemps. “Elle a déjà fait ça, Zoya ?” Promis, juré, elle tente de retenir tous les indices de son inimitié pour la jeune femme et la façon dont elle a de traiter sa fille - Charlie, au moins, s’était contentée d’être une mère affreuse seulement lors de sa grossesse, elle a compris tout l’amour qu’elle leur portait une fois les deux prunelles de ses yeux nées. |
| | | | (#)Mar 23 Nov - 20:40 | |
| « Ça dépend de l’humeur du jour, soit c’est pour avoir droit à mon attention, soit c’est pour me reprocher tous les maux du monde. » Oh elle est en forme la blonde, bien plus que toi alors que tu te contentes de froncer les sourcils. C’est qu’elle n’a pas tort dans les faits, Charlie, quand bien même pour une fois, tu n’es là ni pour l’une ni pour l’autre de ses raisons. Tu lui aurais bien montrer un drapeau blanc, signe de trêve au besoin, mais elle ne t’en laisse même pas le temps, bien trop occupée à utiliser tous les mots qui sortent de ta bouche contre toi. Tu as beau n’avoir que de bonnes intentions pour une fois, arrivée la tête baissée avec les mots j’ai besoin d’aide d’inscrit en marqueur nom sur le front, elle ne voit toujours que ce qu’elle veut voir la Ivywreath et elle se charge d’attaquer là où elle sait que ça fait mal, comme quand elle ajoute d’une voix qui se veut sans équivoque « Tu sais qui m’a donné ce surnom? Matt. Et maintenant il est mort, alors t’as pas intérêt de chercher à prendre son rôle. » Il est énorme le soupir d’exaspération qui t’échappe, comme ton roulement d’yeux qui donne l’impression que tu es peut-être en train d’avoir une crise d’épilepsie ou autre truc dans le genre. « Donc toutes les filles autour de moi sont des pétasses et j’ai intérêt à jamais te faire savoir que t’es pas la seule femme dans mon univers, mais toi t’as le droit de me remettre le nom de tous les cons qui sont passés dans ton lit avant et après moi et faut juste que je le prenne comme un grand et que je ferme ma gueule, c’est ça? » Oui Trent, c’est exactement ça qu’elle attend de toi. Que tu te souviennes de ta place dans sa vie et du très, très peu d’espace qu’elle veut bien t’accorder, quand bien même elle n’hésitera jamais à venir prendre toute la place dans la tienne. C’est injuste, c’est frustrant et c’est débile sans doute d’en vouloir à un mort qui ne peut clairement plus venir clamer son titre auprès d’elle, mais tu es trop bien placé pour savoir quel genre de place peut prendre les fantômes. Quelques secondes à peine, c’est bien tout ce que ça a toujours pris pour te faire oublier tes bonnes intentions, lorsqu’il est question de Charlie Villanelle.
Mais tu es rentré dans l’appartement et tu te retrouves même rapidement avec une tasse de café entre les doigts alors que les jumeaux retrouvent leurs habitudes comme s’ils ne venaient pas ici que bien trop rarement. Elle s’impatiente pour des explications quelconque Charlie, et tu finis par lui expliquer la présence de Chloé qui résulte d’une absence inattendue et toujours incomprise de la part de ta meilleure amie. Il n’est pas difficile de comprendre qu’autant que tu lui en veux à Zoya, d’être disparue de la sorte sans jamais donner de nouvelles, tu es aussi terriblement inquiet pour elle, à t’imaginer les pires scénarios de ce qu’elle pourrait être en train de faire dans l’immédiat. « Silence radio? » Tu secoues doucement la tête. « J’ai eu droit à quelques textos, des ‘je reviens bientôt’ qui prouvent qu’on a pas tous la même définition de ce que bientôt veut dire. » Parce que toi, si tu dis à quelqu’un que tu reviens bientôt, on peut assumer que ça va être la journée même. Mais Zoya, ça fait déjà trois jours qu’elle dit ça et pas grand-chose de plus et tu es encore là à attendre comme un con qu’elle daigne répondre à l’un de tes appels ou qu’elle se pointe enfin sur le pas de ta porte, pour récupérer sa fille mais surtout pour t’expliquer ce qui a bien pu lui passer par la tête pour penser que disparaître comme ça puisse être ne serait-ce que l’ombre d’une bonne idée. Le regard de Charlie semble enfin se poser sur toi pour la première fois depuis que tu es arrivé et il t’est bien impossible de rester impassible quand elle t’accorde cette attention que tu ne cesses de chercher auprès d’elle, peu importe ce que tu en dis. « Arrête, bien sûr que je peux les garder. Ce sont mes enfants autant que les tiens. » Et dans un monde idéal, ça ne prendrait pas une situation aussi délicate pour que tu en viennes à lui confier les jumeaux sur un coup de tête. Dans un monde idéal, vous pourriez être en mesure de faire une garde partagée, de dépanner l’autre à tout moment, ne serait-ce que parce que c’est ce que font deux co-parents avec une relation stable et positive pour les enfants. Mais même avec toutes les bonnes intentions du monde, vous n’en êtes pas là, Charlie et toi, et tu ne peux t’empêcher de te demander si vous parviendrez à y arriver un jour.
« Elle a déjà fait ça, Zoya? » « Non. » Tu secoues la tête, et puis tu la balances légèrement alors qu’une hésitation se lit sur ton visage. « Enfin, c’est pas la première fois qu’elle me laisse Chloé plus longtemps que prévu, mais c’est la première fois qu’elle disparaît si longtemps en donnant si peu de nouvelles. » Tu passes une main sur ton visage fatigué, incertain de réellement vouloir aborder le sujet de la Lewis plus longuement avec Charlie puisque tu connais tout de même l’opinion que l’une se fait de l’autre. « T’es sûre que ça te dérange pas de garder les jumeaux jusqu’à ce qu’elle revienne? Tu veux pas voir avec Léo? » Est-ce qu’il s’agit là de ta façon pas du tout subtile de prendre des nouvelles de son cher et tendre et savoir ce qui se passe entre eux depuis ta dernière conversation avec Charlie? Tout à fait. Elle ne t’avait donné aucun détail la dernière fois, si ce n'est que les choses semblaient tendues entre eux, et tu te demandes si tu auras droit à un peu plus aujourd’hui. Doubt it. « J’resterai pas longtemps dans tous les cas, juste le temps d’une sieste pour Chloé. Pour une fois qu’elle dort. » Et ce n’est pas difficile de deviner que c’est quelque chose de très rare vu ton état actuel. |
| | | | (#)Mer 24 Nov - 13:12 | |
| « Donc toutes les filles autour de moi sont des pétasses et j’ai intérêt à jamais te faire savoir que t’es pas la seule femme dans mon univers, mais toi t’as le droit de me remettre le nom de tous les cons qui sont passés dans ton lit avant et après moi et faut juste que je le prenne comme un grand et que je ferme ma gueule, c’est ça? » Elle a un léger sourire, faux au possible. “Tu vois, quand tu veux.” Il comprend vite, Trent, il faut simplement lui expliquer longtemps. Charlie exige que le monde du brun tourne uniquement autour d’elle mais elle ne compte absolument pas lui rendre la pareille, trop occupée à profiter de sa jeunesse pour se poser les moindres barrières. Si elle est fidèle à Léo, cela ne l’empêche pas de jouer avec autrui ; mais lui n’en a pas le droit, tout comme il n’a pas le droit d’exister dès que Charlie n’est plus là, et qu’il peut encore moins sincèrement penser à refaire sa vie et être autre chose qu’un père célibataire encore amoureux de la mère de ses enfants. Voilà le seul rôle qu’il peut et doit tenir et maintenant que les choses sont claires, elle accepte enfin qu’il rentre dans son appartement.
La petite fille amenée dans la chambre des jumeaux, Charlie ne tarde pas davantage avant de préparer un café pour elle et Trent ; ils en auront sûrement bien besoin. La caféine ne serait pas de trop pour l’homme qui transpire le manque de sommeil. Elle essaye de poser des questions de façon graduelle pour en savoir davantage au sujet de Zoya et de sa fille, cherchant uniquement à comprendre la situation et non à accabler davantage encore la jeune mère - pour ça, elle n’a pas besoin de l’aide de Trent. Elle est sincèrement soulagée de savoir qu’elle ne se contente pas d’un silence radio lorsque le brun hoche doucement la tête de droite à gauche, mais la suite de ses paroles n’a rien pour la rassurer davantage. « J’ai eu droit à quelques textos, des ‘je reviens bientôt’ qui prouvent qu’on a pas tous la même définition de ce que bientôt veut dire. » Charlie hoche doucement la tête, les lèvres pincées, n’ayant jamais souhaité le malheur de qui que ce soit, encore moins d’une enfant ayant à payer pour les erreurs de sa mère. Ce qu’elle ne comprend pas, c’est ce qui pourrait justement pousser une mère à abandonner son enfant de la sorte - parce que c’est ce que c’est, la blonde n’a pas peur d’utiliser les mots adéquats pour désigner la situation.
Elle a déjà fait ça, Zoya? Parce que la question mérite d’être posée, quand même, peu importe ce qu’autrui peut en penser. Si elle l’a déjà fait une fois et qu’elle a réitéré l’opération, tout porte à croire que ce ne sont là que les premières expériences d’une longue liste. SI c’est la première fois, elle a encore le bénéfice du doute au-dessus de la tête, peut-être. Et encore, rien n’est moins sûr. « Non. » Il y a un mais qui est fortement sous-entendu, poussant Charlie à rester encore silencieuse pour qu’il continue les explications de lui-même sans qu’elle n’ait à lui poser de questions supplémentaires. « Enfin, c’est pas la première fois qu’elle me laisse Chloé plus longtemps que prévu, mais c’est la première fois qu’elle disparaît si longtemps en donnant si peu de nouvelles. » Elle doit faire d’immenses efforts pour se retenir de tout commentaire, de toute accusation. Charlie n’est pas irréprochable lorsqu’il s’agit de ses enfants mais au moins, depuis leur naissance, elle n’a jamais rien fait pouvant leur nuire d’une façon ou d’une autre. Trent a pourtant un don certain pour se trouver des (petites) amies qui n’ont rien à voir avec lui et lui mènent la vie dure. “Et je suis sûr que tu serais bien le dernier à lui faire des reproches.” Il sera bien trop heureux de la retrouver pour lui tenir le moindre mot, c’est certain. Son ton est doux, calme, mais elle n’en pense pas moins pour autant, tentant simplement d’éveiller sa conscience à ce sujet.
« T’es sûre que ça te dérange pas de garder les jumeaux jusqu’à ce qu’elle revienne? Tu veux pas voir avec Léo? » La deuxième allusion à Léo en si peu de temps a tout pour mettre à mal sa patience mais elle ne dit rien, ne voulant pas éveiller le moindre soupçon chez Trent. Il n’a pas à savoir ce qu’il se passe dans sa vie privée et encore moins dans son mariage. “Ce sont mes enfants, pas les siens.” La réponse vient pourtant un peu trop instinctivement, un peu trop naturellement aussi. Elle a un instinct protecteur envers ses enfants, c’est un fait, et même si Léo n’était pas d’accord avec l’idée de garder les jumeaux alors elle n’en aurait tout simplement rien à faire. Il n’a pas son mot à dire, de toute façon, si jamais il y avait encore le moindre doute à ce sujet. Ce sont leurs enfants, et si un seul autre avis pouvait possiblement être accepté, ç’aurait été celui de Trent. Toujours pas Léo, bague à l’annulaire ou non. « J’resterai pas longtemps dans tous les cas, juste le temps d’une sieste pour Chloé. Pour une fois qu’elle dort. » Les mains de la jeune femme viennent entourer la tasse, elle tente de calmer la situation comme elle le peut, et en cet instant son silence est la meilleure des solutions. “Tu peux faire une sieste toi aussi, si tu veux.” Si leurs discussions ne leur donnent guère la possibilité de retrouver la Charlie qu’il a connu, il y a deux ans de ça, la jeune femme a pourtant coeur à prouver que c’est une partie d’elle qui n’est jamais morte. “On a une chambre d’amis, je suis pas en train de te proposer de dormir dans notre chambre.” Parce que ça serait bizarre, c’est une évidence que même Charlie reconnait. Elle esquisse un faible sourire. “Mais t’as vraiment l’air fatigué.” Et ces paroles sont la seule façon qu’elle ait de lui prouver qu’elle tient à lui et qu’elle ne lui souhaite que le meilleur, ce qui commence par sa bonne santé. |
| | | | (#)Jeu 2 Déc - 12:15 | |
| « Tu vois, quand tu veux. » Tu ne sais pas trop ce que tu aurais préféré. Peut-être que ce serait plus simple de passer par-dessus si elle tentait au moins de le nier. Mais non, même avec son sourire aussi faux que possible, tu sais que c’est exactement ce qu’elle pense. Tu seras toujours un peu sien, mais elle ne sera plus jamais tienne, elle s’en est assurée Charlie, quand à peine plus d’un an après ta propre demande, elle en épousait déjà un autre alors que toi, tu es encore là comme un con, incapable de tourner la page d’un livre qui a pourtant brûlé par cent fois et plus encore depuis. Ça devrait te rendre fou, qu’elle l’assume comme si c’était la chose la plus normale du monde. Tu devrais te rebeller, l’envoyer chier, n’importe quoi, mais non. Tu ne fais que prendre sur toi, fois après fois, dispute après dispute, sachant pertinemment que la résolution de cette histoire ne se terminera jamais autrement que ce qu’elle est présentement : deux personnes qui n’auraient jamais dû être ensemble, mais qui seront éternellement reliés par les enfants qu’ils ont faits ensemble. Une réalité qui fera toujours d’elle une priorité dans ta vie, peu importe la manière dont ça se traduit ou la façon que tu lui fais comprendre, ou plutôt la façon que tu tentes de le nier, avec toutes tes forces.
Tu sais que tu dois faire attention sur ce que tu dis concernant Zoya à Charlie, parce que la blonde n’a jamais porté la brune dans son cœur et tu te doutes bien que la situation actuelle n’a rien pour arranger les choses. Malgré tout, tu ne te vois pas mentir à Charlie sur les raisons qui t’emmènent ici aujourd’hui, bébé en plus dans les bras. Si tu lui demandes de l’aide, elle mérite de savoir pourquoi. Elle reste étonnamment silencieuse alors que tu lui étales mincement les raisons derrière l’inquiétude qui se lit dans le fond de ton regard, en plus de la fatigue qui se traduit sur tout ton être. « Et je suis sûr que tu serais bien le dernier à lui faire des reproches. » Son commentaire t’arrache un petit rire sarcastique. Ça ne devrait pas te surprendre toutefois. Charlie, tout comme Zoya, semble te voir comme le gars trop bon trop con, celui qui ne dit jamais rien même quand on abuse continuellement de lui et de sa gentillesse, celui qui s’en fait toujours plus pour les autres que pour lui-même. Oui, c’est vrai, tu es ce gars-là, la grande majorité du temps. Mais cette fois-ci, tu ne peux t’empêcher de penser que certaines limites ont été franchies et tu ne peux pas tout simplement faire comme si de rien était. « J’en serais pas si certaine si j’étais toi. » Tu te pinces les lèvres. La vérité c’est que tu n’as aucune idée comment tu vas réagir quand tu vas finalement avoir de ses nouvelles, quand elle va finalement redescendre sur terre et venir chercher sa fille. Tu ne comprends pas ce qui a bien pu lui passer par la tête, tu ne comprends pas comment elle peut être aussi insouciante et tu es en colère. Ça au moins, tu le sais. « J’suis pas sûr que je te le pardonnerais, si tu faisais quelque chose comme ça. » que tu lui avoues platement. C’est con sans doute, parce qu’elle n’a même pas la garde des jumeaux et que tu lui accordes qu’un minimum de temps avec eux et pourtant, s’il fallait qu’elle disparaisse des jours durant sans donner de nouvelles, ce serait bien le truc de trop, celui par-dessus lequel tu n’es pas certain que tu pourrais passer.
« Ce sont mes enfants, pas les siens. » Et tu ne sais pas si c’est parce que ça semble être la thématique du jour, mais à ce moment précis, l’absence de Léo semble se faire encore plus ressentir, comme si quelque chose te faisait comprendre qu’il n’est pas juste sorti pour la journée, que c’est plus que ça. Mais Charlie reste fidèle à elle-même, évasive au possible dès qu’il s’agit de parler de son cher et tendre avec toi, chose que tu apprécies d’habitude, mais qui aujourd’hui, semble plutôt être une source supplémentaire d’inquiétude chez toi. Tu lui laisses savoir que tu n’as pas l’intention de t’éterniser dans l’appartement, souhaitant seulement profiter du fait que Chloé soit paisiblement endormie pour la première fois depuis quelques jours. « Tu peux faire une sieste toi aussi, si tu veux. » « J’ai si mauvaise mine? » que tu demandes, un léger sourire aux lèvres alors que la simple idée de t’assoupir ici te met grandement mal à l’aise, chose qu’elle semble remarqué Charlie lorsqu’elle ajoute : « On a une chambre d’amis, je suis pas en train de te proposer de dormir dans notre chambre. » « Ça aurait été étrange, en effet. » Mais même dans une autre pièce, tu sais que tu ne pourrais pas te relaxer assez pour t’assoupir. Pas ici, pas chez elle, dans cet appartement qu’elle partage avec un autre. « Mais t’as vraiment l’air fatigué. » « Ça va aller, inquiète-toi pas pour moi. » Tu étais le pro de faire aller de toute façon, tu prenais sur toi, tu traversais les périodes difficiles, avec l’impression parfois de les enchaîner constamment. Tu prends une gorgée de ton café – qui n’a absolument aucun effet sur ton niveau d’énergie – et tu hésites encore quelques secondes avant de réitérer ta question, plus directement cette fois. « Il est où Léo? » Tu te râcles légèrement la gorge, tes doigts tapotant nerveusement sur le bord de la table. « J’ai vu une photo de toi dans un magazine, avec une chanteuse je pense… » Ou une actrice peut-être, tu n’as pas vraiment pris le temps de lire l’article. Le simple fait de voir Charlie embrasser une femme dans un magazine a suffit à ce que tu ne cherches pas à en savoir plus sur l’instant, bien que tu te doutes que quelque chose ne doit pas bien aller quelque part. |
| | | | (#)Dim 5 Déc - 12:52 | |
| Elle a écouté avec attention tout le discours de son ex-petit-ami concernant Zoya et, contre toutes attentes, elle s’est même retenue de tout commentaire. Elle n’en a pas pensé moins, c’est un fait, mais au moins Charlie a su se tenir pour ne pas envenimer davantage la situation. Le seul commentaire qu’elle fait vient finalement se porter sur Trent, le seul qui compte encore à ses yeux dans une énième histoire de famille qui ne la regarde absolument pas. Il est trop bon, il continuera à toujours aider tout le monde et ce peu importe la pareille ne lui sera jamais rendue. Ainsi, c’est à son tour qu’elle avance l’hypothèse selon laquelle il ne tiendra aucun reproche à Zoya, hypothèse appuyée sur des dizaines d’exemples similaires et trois années de vie à ses côtés. « J’en serais pas si certaine si j’étais toi. » Ironiquement, il est sûrement le seul à en douter. Les paroles de Trent ne font pas moindrement changer d’avis Charlie et ce ne sont pas les lèvres qu’il se pince qui pourraient y changer quoi que ce soit. Pour ses propres raisons, bien différentes, elle lui répond par une simple moue, ne voulant pas davantage mettre de l’huile sur le feu. « J’suis pas sûr que je te le pardonnerais, si tu faisais quelque chose comme ça. » Pour une fois, cependant, il s’applique à le faire seul et sans qu’elle n’ait été capable d’anticiper la comparaison et le véritable coup de couteau dans le dos. Rapidement, ce sont ses dents qui viennent mettre à mal la chair intérieure de ses joues. “Ce qui n’arrivera de toute façon pas, donc tu n’as pas à y réfléchir.” Jamais elle n’abandonnera ses enfants, jamais elle ne les laissera aux mains d’un simple ami, comme peut l’être Trent aux yeux de Zoya. Ils sont la prunelle de ses yeux, ses seuls enfants, et puisqu’elle tolère déjà mal de ne pas pouvoir les voir chaque jour, elle s’imagine encore moins les abandonner de sa propre initiative.
Face à la fatigue évidente du brun, Charlie ne peut que lui proposer de prendre un peu de repos alors qu’elle peut s’occuper sans mal des jumeaux et même de la petite, de toute façon endormie. Ils sont tous parfaitement sages et la maison est calme, elle doute que cela arrive beaucoup chez lui alors qu’il est seul pour gérer toute cette tribu. « J’ai si mauvaise mine? » Le sourire de la blonde prend exemple sur celui de Trent, il se veut teinté d’amusement. “Tu veux la réponse honnête ou polie ?” Elle l’a connu bien plus flamboyant, c’est un fait. Elle se souvient de lui avec le teint bien moins pâle et des yeux bien moins accompagnés de poches sombres. En somme, oui, il a mauvaise mine, et il ne faut pas être un spécialiste pour se douter de la raison de tout ceci. Rapidement, elle précise qu’elle ne lui demande pas de dormir dans le lit conjugal mais bien la chambre d’amis, au cas où il y avait encore quelques doutes. « Ça aurait été étrange, en effet. » En effet. Sur ça, ils ne peuvent que tomber d’accord et Charlie comprend parfaitement le certain malaise que ressent le père de ses enfants. « Ça va aller, inquiète-toi pas pour moi. » S’inquiéter pour lui est une tâche qu’elle remplit presque aussi bien que celle consistant à lui reprocher tous les maux du monde à la fois, pourtant. Charlie ne promet rien, se contentant simplement de ne pas formuler de nouveau la proposition à son égard.
« Il est où Léo? » Les signes de nervosité se font aussi évidents d’un côté que de l’autre. Chacun a ses raisons, sûrement, et Charlie n’a pas la force de le fustiger une fois de plus alors qu’il insiste à aborder le sujet de son mari. Il sait très bien que tout n’est pas aussi rose qu’elle voudrait le lui décrire. « J’ai vu une photo de toi dans un magazine, avec une chanteuse je pense… » - “Oh.” Ça par exemple, ce n’était pas une possibilité qu’elle avait envisagé. La photo circule de partout, c’est un fait, mais elle n’aurait jamais pensé que Trent puisse tomber dessus. Ce n’est pas le genre de journal qu’il consulte, ce n’est pas ce qui l’intéresse non plus. Et pourtant, le voilà au courant de la chose, maintenant. Au moins, il fait l’effort de ne pas laisser sous entendre tous les reproches du monde dans le son de sa voix. “Je sais pas où il est.” Elle ne pourrait pas lui sortir un mensonge de plus maintenant qu’il a ouvert la brèche, elle ne saurait mimer la vérité face à lui, pas dans un tel instant. “Il couche avec un connard.” Et pour une fois, elle n’est pas la seule à donner le titre de ‘connard’ à la personne désignée, ce n’est pas que sa haine qui parle. “Elle s’appelle Jo. On se connaît pas, on a juste fait cette photo. Si jamais ça t’intéresse.” Charlie ne trompe pas son mari en retour, voilà ce qu’elle essaye de lui faire comprendre. Elle n’est pas tombée aussi bas, elle, et tout n’est à propos que d’une seule et unique photo. “Au moins maintenant, tu peux te préparer à essayer de cacher ta joie le jour où je divorcerai.” Ce n’est pas un café qu’elle aurait dû prendre mais bien un shot de n’importe quel alcool, tant qu’il se veut fort. |
| | | | (#)Mer 15 Déc - 4:12 | |
| Elle ne te croit pas vraiment Charlie, quand tu dis que tu ne laisseras pas cette connerie passer si facilement auprès de Zoya. Elle n’a pas vraiment tort de douter après tout, tu n’as jamais vraiment donné l’impression que tu pouvais être celui qui pouvait tenir rancune à qui que ce soit, mais là, des limites ont été franchies, et tu ne peux pas te permettre de laisser la situation continuer sur cette lancée. Zoya doit prendre ses responsabilités et toi, tu ne peux pas la laisser s’en sauver avec de maigres excuses. Mais ça, qu’elle le croit ou pas Charlie, ça n’a pas la moindre importance. « Ce qui n’arrivera de toute façon pas, donc tu n’as pas à y réfléchir. » Oh mais tu y penses tout le temps. Pas nécessairement au fait qu’elle puisse disparaître et abandonner les jumeaux, mais plutôt à votre arrangement en cours et à quel point ça ne semble pas suffisant. Ou alors au fait que parfois, tu te demandes si ce ne serait pas plus simple si tu lui avais coupé tous les accès, comme ce serait ton droit de le faire. Ça se bouscule dans ta tête comme toujours, au fil de vos disputes, des discussions que vous n’êtes jamais capables d’avoir tranquillement mais la vérité c’est que les jumeaux ont besoin d’elle, et toi aussi. Tu te râcles légèrement la gorge, ton regard se perd quelques secondes sur vos têtes blondes qui jouent avec toute l’insouciance du monde, sans jamais se douter de tout ce qui se trame vraiment entre leur papa et leur maman et puis tu reportes ton attention à Charlie. « Faudrait discuter pour revoir notre arrangement. » que tu lâches finalement, platement, sans trop indiquer dans quel sens penche la balance. Mais elle n’est pas idiote Charlie, elle te connaît assez pour savoir que si tu voulais limiter encore plus son temps avec vos enfants, ce n’est pas ainsi que tu aborderais la question. « Pas maintenant parce que j’pense plus clairement, mais bientôt. » Le faire en ce moment tiendrait de la catastrophe, vous le savez tous les deux, mais tu veux qu’elle sache que tu es ouvert à la discussion, plus tôt que tard. Que tu ne veux pas qu’elle puisse avoir les jumeaux un weekend seulement pour te dépanner. Tu ne sais pas encore comment tu vas gérer avec le changement, pas encore quand est-ce que tu vas te sentir prêt à l’instaurer, mais ça flotte dans l’air, ça fait son chemin et tu espères vraiment que là, pour une fois, vous arriverez à trouve un terrain d’entente sans une trop grosse bataille.
Le repos est offert et refusé et non, tu n’as pas besoin que Charlie réponde réellement à la question concernant ton état. Tu le sais que tu fais peur à voir et tu te contentes de rire légèrement pour toute réponse quand elle te demande quelle réponse tu souhaites avoir. Elle remonte à très loin, ta dernière nuit de sommeil complète, mais là avec Chloé en plus des jumeaux, ça frise le ridicule et tu sais que tu n’aurais pas pu continuer sur cette lancée éternellement. Tu devrais en rester là, dire merci, faire de la conversation banale et polie en attendant que Chloé se réveille de sa sieste et simplement profiter du fait que tu n’as pas besoin d’être cent pour cent alerte pour les jumeaux vu qu’elle est là pour le faire, mais tu insistes plutôt sur l’absence de son mari, cherchant réellement à comprendre ce qui se passe. Un brin par curiosité mal-placée, mais aussi parce que tu vas éternellement t’inquiéter pour elle, quoi qu’elle en pense. « Oh. » La photo dans les magazines, c’était une surprise à la Charlie que même toi, tu n’aurais pas pu t’imaginer découvrir un jour et tu étais curieux de savoir ce qu’elle avait à dire sur le sujet. « Je sais pas où il est. » Tu fronces les sourcils. C’est vraiment loin d’être bon signe, tout ça. « Il couche avec un connard. » Alors là, tes yeux s’agrandissent, allant même jusqu’à en perdre tout de leur allure fatiguée des derniers jours. « Pardon? » Tu peines à assimiler l’information qu’elle vient de te lancer comme si elle te parlait de la pluie et du beau temps. Tu ne sais pas ce que tu trouves le plus choquant : que Léo trompe Charlie ou bien qu’il la trompe avec un homme. To each their own, apparemment. Mais ça vraiment, ce n’est vraiment pas ce à quoi tu t’attendais. « Ça fait longtemps? » Qu’elle ne sait pas où il est, qu’il la trompe, dans un cas comme dans l’autre tu vas prendre la réponse qu’elle veut bien te donner. Tu ne devrais pas mettre ton nez dans cette histoire, ça ne te regarde pas, ça ne t’a jamais regardé. C’était son choix après tout, d’être avec lui. Oh que tu voudrais pouvoir penser tant pis pour elle et rien d’autre, mais ça aussi, tu en es tout simplement incapable. « Elle s’appelle Jo. On se connaît pas, on a juste fait une photo. Si jamais ça t’intéresse. » « Tu fais ce que tu veux de ta vie Charlie. » Ça sonne comme un coup monté pour prendre sa vengeance, toute cette histoire de photo. Ça te brûle la langue de lui demander si ça a fonctionné, mais tu retiens la question. Que ça ait fonctionné ou pas, Léo n’est pas là. Enough said. « Au moins maintenant, tu peux te préparer à essayer de cacher ta joie le jour où je divorcerai. » « Oh arrête, tu sais parfaitement que c’est pas ce que je veux pour toi. » Est-ce que tu voulais qu’elle l’épouse lui? Absolument pas. Est-ce que tu lui souhaites quand même du malheur et un divorce? Bien sûr que non, elle devrait te connaître mieux que ça, la blonde. « Tu penses vraiment que c’est ce qui va arriver? Un divorce, j’veux dire. » Comment est-ce qu’on est censé réagir, quand son ex nous apprend qu’elle va peut-être divorcée? Tu voudrais bien un guide parce que toi, tu ne sais plus du tout où te mettre. |
| | | | (#)Jeu 30 Déc - 20:14 | |
| Trent garde ses yeux posés sur leur progéniture, ceux de Charlie en profitent alors pour s’attarder contre le visage du brun. Elle se souvient du temps où tout allait bien entre eux et parfois la jeune femme se dit qu’elle donnerait beaucoup pour revenir quelques années en arrière, quand l’insouciance était aussi importante que leur amour. Tout allait bien, en ce temps-là, quand ils n’étaient qu’eux deux et pas même contre le reste du monde. Ils vivaient leur histoire passionnelle, sans crainte des lendemains ni même de quoi que ce soit. Et dire qu’à l’époque, pourtant, Charlie n’avait hâte que de grandir et d’avancer dans la vie. Elle serait prête à vendre son âme au Diable pour revenir sur ses pensées de l’époque. « Faudrait discuter pour revoir notre arrangement. » La blonde cligne rapidement des yeux, surprise par ses mots autant que le ton sur lequel il les lui partage. Son premier réflexe est de craindre qu’il veuille lui retirer le peu de privilèges dont elle continue de jouir mais à bien y repenser, elle revient sur Terre et se remémore plutôt qu’il n’est pas fait de ce bois là, Trent, comparé à elle. « Pas maintenant parce que j’pense plus clairement, mais bientôt. » En voulant lui faire une faveur et la rassurer, c’est une épée de Damoclès qu’il place au dessus de sa tête, lui ordonnant à sa façon de se tenir à carreaux jusqu’à bientôt, sans quoi elle n’aura pas davantage le droit de voir ses enfants. “D’accord.” se contente-t-elle finalement d’avancer ; qu’est-ce qu’elle pourrait bien dire d’autre, de toute façon ? Son avis n’est d’aucun poids dans toute cette histoire, elle l’as douloureusement appris et compris.
Même lorsqu’il en vient à aborder le sujet de la photo volée et publiée sur ce magazine en ligne, Charlie ne lui en veut en rien. Elle est surprise, c’est certain, mais il n’y a rien dans cette image dont elle voudrait se cacher. Il sait qu’elle aime les filles, tout comme il commence à se douter de façon toujours plus certaine que son mariage ne se porte pas aussi bien qu’elle voudrait le lui faire croire. La jeune femme souffle doucement, convenant qu’il est sûrement temps pour lui de connaître l’histoire de façon un peu plus entière. Si elle avoue dans un premier temps qu’elle ne sait pas où se trouve son propre mari, elle ne sait pas se montrer aussi neutre et objective dès lors que vient le moment de préciser qu’il la trompe. Il ne le fait pas avec le premier venu, il le fait avec un connard, et elle a besoin que Trent le sache, parce que ce n’est pas la femme en elle qui parle mais bien la meilleure amie qu’elle a bien plus longtemps personnifié. « Pardon? » Malgré la colère, elle arrive encore à rire doucement de la réaction du brun. “C’est le ‘un’ qui te choque le plus, pas vrai ?” En retour, elle n’émet aucun jugement dans sa voix, consciente que la norme se veut hétérosexuelle et qu’ils n’ont jamais parlé du fait que Léo aimait aussi les hommes (surtout les hommes, mais ne le dites pas trop fort). Elle était l’exception qui confirmait la règle, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus rien confirmer du tout, aujourd’hui. « Ça fait longtemps? » La première moue qu’elle lui offre lui permet déjà de comprendre que la réponse sera difficile à donner. Faut-il qu’elle lui précise depuis quand les deux hommes se fréquentent, ou depuis quand est-ce qu’ils ont recommencé leur petites manigances alors que Léo s’est marié ? La colère grondante voudrait qu’elle déballe tout alors qu’elle sait pourtant que cela n’a rien d’une bonne idée. Au Diable les bonnes idées, Charlie n’a jamais su les prendre. “Deux ans, je dirais. Ils ont arrêté de se fréquenter pendant un moment mais ils ont repris y’a quelques mois.” Pour ne pas dire qu’il a sauté dans son lit presque au même moment où elle lui a passé la bague au doigt, une façon pour lui de s’évader du quotidien du mariage qui ne lui correspondra sûrement jamais. La blonde n’est pas assez une exception, pas sur ce terrain-là. “Léo sait que je sais. Mais il est incapable d’arrêter.” Et elle de le quitter ; alors voilà où ils en sont aujourd’hui, voilà que Charlie en vient à se confier à Trent sur sa vie sentimentale alors qu’il est sûrement la pire personne désignée pour cela.
Si elle parle de Léo alors elle se doit aussi de le faire de Jo et surtout de préciser que, de son côté, elle n’est pas en train de tromper son mari. Elle connaît à peine la jeune femme, quand bien même son charme soit indéniable. Les choses sont différentes entre elles, ô combien différentes. « Tu fais ce que tu veux de ta vie Charlie. » Bien sûr, il ne l’accablera pas. En retour, elle se permet de répondre sur un autre terrain, ressentant le besoin de le dire au moins à une personne. “J’aurais dû m’écouter. J’ai jamais voulu me marier.” Oh, elle rêvait du mariage des autres, oui, mais jamais du sien. Elle ne voulait pas atterrir dans une cage dorée, elle ne voulait pas devoir quoi que ce soit à qui que ce soit. Elle a toujours désiré être un oiseau libre, capable de se faufiler où il le désire ; et voilà que son anneau l’empêche de revenir aux années folles où elle passait ses nuits avec une personne différente dont elle ne connaissait que peu souvent le prénom. Elle n’est pas assez une exception pour qu’il lui soit fidèle ; il n’en est pas assez une non plus pour qu’elle soit heureuse en mariage. Et ce discours, Trent l’a déjà entendu. « Oh arrête, tu sais parfaitement que c’est pas ce que je veux pour toi. » Peut-être, mais de son côté la blonde n’arrive pas à imaginer un futur sans divorce. Comment les choses pourraient-elles réellement s’arranger entre eux ? « Tu penses vraiment que c’est ce qui va arriver? Un divorce, j’veux dire. » - “Honnêtement ? Oui. A terme.” Pas de suite, pas maintenant. Elle n’est pas prête et lui n’osera de toute façon jamais franchir le pas mais lorsque Charlie souhaitera enfin tourner la page sur cet homme qui a tant signifié pour elle, c’est dans la boîte aux lettres de Léo Ivywreath, peu importe chez qui il squatte, qu’il recevra les papiers du divorce à signer. “Je vais me concentrer sur les jumeaux et mon travail, comme j’aurais toujours dû le faire.” qu’elle répond finalement, sans appel, avant d’enfin relever ses yeux en direction de Trent pour finalement lentement se lever de sa chaise et déposer un baiser contre sa tempe, égarant ses lèvres durant quelques secondes. La main sur son épaule, elle ajoute quelques mots d’un ton plus doux que jamais. “Essaye de te reposer un peu, je m’occupe de tout.” Des jumeaux, de la petite, et de Dieu sait quoi encore. ll n’a pas à s’en faire. |
| | | | (#)Dim 9 Jan - 3:32 | |
| « D’accord. »
C’est tout ce qu’il y a à dire sur ce sujet pour le moment et tu sais que c’est mieux ainsi. Tout comme tu sais que votre arrangement actuel, quand bien même il est à ton avantage, ne peut pas durer ainsi éternellement. Parce que les jumeaux vieillissent et bientôt, ils en viendront à comprendre que ce n’est pas tous les amis à l’école ou à la garderie qui ne voient leur mère qu’une journée par semaine, pour quelques heures semaines. Que même si ça semble être de plus en plus commun, ce n’est pas tous les autres enfants qui ont des parents séparés comme les leur. Ça t’attriste plus souvent que tu ne veux l’avouer, de réaliser que les jumeaux ne gardent absolument aucun souvenir du maigre temps que vous avez passé ensemble, Charlie et toi. Ce n’était pas dû, il faut croire. Ce n’était pas écrit comme ça et même si c’est toujours aussi dur de l’admettre, tu commences peu à peu à l’accepter. Malgré tout, ça ne t’empêche pas d’être un peu insistant à tenter de comprendre ce qui se passe avec Léo, parce que tu le vois bien que les choses ne tournent pas comme elles le devraient entre eux. C’est en mentionnant la photo que tu as aperçu dans un magazine que tu finis par obtenir un peu d’informations, et tu en tomberais presque en bas de ta chaise tant tu peines à y croire. « C’est le ‘un’ qui te choque le plus, pas vrai? » Tu ne sais pas en réalité. C’est l’ensemble de la chose qui te semble complètement irréelle. Elle sourit Charlie, mais tu vois bien que quelque chose de bien plus amer se cache derrière. « C’est le tout qui me prend par surprise, je t’avoue. » Peut-être que c’était plus facile d’accepter qu’elle l’ait choisi lui, s’ils filaient le parfait amour ensemble, mais comme ça ne semble pas être le cas, tu te poses des tas de questions qui doivent se lire sur ton visage, même si tu fais ton possible pour les taire. « Deux ans, je dirais. Ils ont arrêté de se fréquenter pendant un moment mais ils ont repris y’a quelques mois. » Attends, quoi? Elle est en train de te dire qu’avant qu’ils se mettent ensemble, elle savait qu’il fréquentait un homme (bon peu importe que ce soit un homme en vrai), ils se sont quand même mariés à toute vitesse et maintenant elle te dit que ça fait des mois qu’il a recommencé à votre l’autre? Tu ne comprends rien. Tu ne comprends rien des décisions qu’elle a pu prendre et tu dois te pincer les lèvres incroyablement fort pour ne pas laisser tout ton train de pensée l’attaquer d’un coup, parce que tu es trop fatigué pour avoir une conversation qui fait du sens à ce sujet sans que ça ne prenne une tangente que tu veux éviter. « Léo sait que je sais. Mais il est incapable d’arrêter. » « Tu mérites pas ça. » Oh, tu en as passé pourtant des nuits, à la maudire et lui souhaiter toutes sortes de malheurs. Mais une fois devant le fait accompli, tu es bien incapable de lui sauter le moindre tort. Et ça te fait chier, peu importe ce que tu en dis.
« J’aurais dû m’écouter. J’ai jamais voulu me marier. » Ça t’arrache un petit rire, du genre mauvais que t’aurais sans doute mieux fait de retenir. « Pourquoi tu t’es mariée alors? » Pourquoi avec lui, surtout? La question t’échappe, mais tu ne lui donnes pas vraiment le temps de répondre avant d’ajouter : « Tu sais quoi? Réponds pas à ça. Je préfère pas savoir. » Parce que sans ses raisons à elle, tu peux continuer de te raconter les histoires que tu veux pour rendre cette pilule moins difficile à avaler. Tu peux prétendre ne pas comprendre, tu peux faire ce que tu veux pour tenter de protéger ce qui reste de ton cœur déjà drôlement amocher. « Honnêtement? Oui. À terme. » Tu ne sais pas quoi dire, tu ne sais même pas comment tu es censé te sentir face à cette nouvelle. Le silence est ton plus grand allié pour ne pas rendre la situation plus compliquée, tu le sais et tu parviens ne rien dire, à te concentrer sur les petites blondes qui s’amusent côte à côte, tous les deux concentrés dans ce monde imaginaire où les problèmes d’adultes n’existent pas encore. « Je vais me concentrer sur les jumeaux et mon travail, comme j’aurais toujours dû le faire. » Tu hoches la tête en simple signe d’approbation. « Ça se passe bien, au boulot? » C’est sûrement sur ça que tu aurais dû concentrer sur tes questions, ça t’aurait évité bien des maux qui ne te lâcheront pas dans les semaines à venir, parce que c’est l’effet qu’elle a sur toi, la blonde. Et c’est pire encore lorsqu’elle se lève et pose sa main sur ton épaule avant de déposer un baiser sur ta tempe. Fuck le frisson. Fuck l’effet qu’elle te fait. Fuck, fuck, fuck. « Essaye de te reposer un peu, je m’occupe de tout. » Tu te lèves à ton tour pour lui faire face et sans vraiment y réfléchir, tu viens à ton tour déposer un baiser sur sa joue, dans des gestes d’affection que vous n’aviez plus l’habitude de vous offrir depuis bien longtemps pourtant. « Merci Charles. » Tu te retournes et te diriges vers le canapé et puis tu t’installes sur ce dernier, juste à côté de Siobhan qui est occupée à tourner vigoureusement les pages d’un livre présentant les lettres de l’alphabet. Si tu fermes les yeux et que tu t’assoupis pour quelques minutes, c’est pour mieux pouvoir faire comme si tu étais au-dessus de tes affaires alors qu’en vérité, tu as l’impression de te noyer sur place. |
| | | | | | | | (ginwreath #3) the night of the comet |
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