C’est samedi, Sasha a son cours de piano. L’idée ne vient pas de Jenson, évidemment, comment aurait-il pu savoir que son fils appréciait la musique alors qu’il peine à construire un semblant de relation avec lui ? En revanche, si Aurora a souhaité que le petit garçon fasse de la musique, c’est Jenson qui a acheté un piano et qui a suggéré que le professeur se déplace également chez lui lorsqu’il a la garde de Sasha. Il voyait mal l’enfant progresser si ses cours n’étaient pas réguliers. Alors, il a mis la main au portefeuille et a fait livrer un instrument qui en plus, embellissait l’intérieur beaucoup trop vide depuis que son ex-femme était partie. De plus, depuis que Nicholas vient, force est de constater que les progrès sont là. Sasha semble doué, ses longs doigts fins s’apposent de mieux en mieux sur les touches noires et blanches et une certaine musicalité s’en émane. Il apprend vite. Et surtout, il est ravi d’apprendre. C’est ce qui tient à cœur à Jenson, parce que rares sont les fois où son fils sourit en sa compagnie. Certes, ce n’est pas vraiment avec lui, mais au moins, il ne maugrée pas comme à l’ordinaire. Nicholas semble avoir trouvé la bonne approche pour motiver Sasha qui a pourtant tendance à se reposer sur ses lauriers dès qu’il maitrise quelque chose, un trait qu’il n’a pas acquis de son père lui qui se nourrissait de la moindre information. Nicholas devait bien le savoir puisqu’ils avaient étudié au même lycée. Lorsqu’il lui avait avoué cette information, Jenson avait mis un peu de temps avant de le remettre au sein de sa mémoire. Il était le jeune garçon qui avait apparemment flashé sur lui et la rumeur avait gonflé jusqu’à arriver aux oreilles du futur médecin qui avait préféré tuer les espérances dans l’œuf en expliquant que la réciproque ne se vérifiait pas. Hawkins n’avait pas réalisé à l’époque, mais cet aveu n’avait pas arrangé les choses. Il était simplement passé à autre chose. Il réalisait que le monde était petit, ou du moins que beaucoup de personnes faisaient le choix de rester à Brisbane car il y faisait bon vivre. Regardant l’heure qui tourne alors que le chirurgien est en train de lire sur son grand canapé une revue scientifique, il se lève à la hâte, conscient que son fils s’est probablement rendormi. Il est pire qu’une marmotte celui-là. Rentrant dans sa chambre il pose une main sur la joue de son garçon en lui soufflant : « Sasha, Nicholas sera la bientôt, ne le fais pas attendre. » Il avait eu la mauvaise idée de lui offrir une console, juste pour lui faire plaisir, et il y jouait bien trop. Il le savait parce qu’il ne fermait pas l’œil tant que son fils ne dormait pas à poings fermés. Déformation professionnelle, probablement. Alors que Sasha sort de la douche, ses cheveux encore humides, ruisselant de la même manière que ceux de son père à son âge, on sonne à la porte. Jenson fait rentrer son ex-camarade de lycée en le saluant : « Salut Nick, entre, tu connais les lieux maintenant. Je te fais un café ? » L’enfant lui, salue d’un air enjoué son professeur avant de vider d’une traite une bouteille de yaourt à boire et de s’installer au piano, excité comme une puce à l’idée de continuer à apprendre le morceau de la semaine dernière. Jenson regarde le garçon s’installer et amène le professeur jusque dans la cuisine pour discuter temporairement alors qu’on entend déjà les notes du piano résonner dans la maison. « Je voulais qu’il s’entraine un peu plus, mais il refuse de jouer devant moi quand tu n’es pas là. Tu crois que je devrais vous laisser travailler tranquilles ? » Jenson lui parlait comme s’ils s’étaient toujours fréquentés alors qu’en fait, ils se connaissaient à peine. « Je veux dire, je peux aller courir pendant l’heure et revenir si c’est mieux pour lui. Il t’en a parlé ? » Tout était un sujet sensible entre Sasha et Jenson, il s’en remettait à toutes les personnes que son fils tolérait, mais il ne pouvait s’empêcher d’être jaloux.

S'il y a quelques semaines de cela, tes week-ends étaient principalement passés loin de Brisbane, à animer telle ou telle cérémonie pour un nouveau couple d'heureux mariés, maintenant, le rythme est totalement différent. Tu passes toujours autant de temps hors de la demeure que tu partages avec ta grand-mère, sauf que là, c'est pour des raisons bien différentes. Tu ne pensais pas que donner des cours de piano serait populaire, mais cela semble fonctionner pour le moment et c'est un très bon moyen de partager ta passion, de sortir de chez toi et bien entendu, d'être payé pour ce que tu sais faire. Et c'est partitions en main que tu finis par sortir de ta chambre, un épais pull sur tes épaules, pas du tout dérangé par la température ambiante, déjà à la recherche de ton sac en bandoulière et de ton téléphone portable. C'est Esmée qui les trouve et elle te met également dans les mains une boite de pâtisseries, les talents culinaires de ta grand-mère sont appréciés par certains de tes élèves et sachant que Sasha est ton premier élève de la journée, hors de question d'oublier sa préférence pour les cookies en forme de dinosaure.  
Dans ton van, tu regardes l'heure, presque certain de ne pas trop arriver en retard et tu démarres, te rendant tranquillement dans une autre partie de la ville. Tu connais bien le chemin jusqu'à la maison de Jenson maintenant, ayant l'habitude de naviguer entre la maison du père et de la mère de Sasha, ces derniers clairement séparés. Une surprise pour toi, tu as toujours vu Jenson comme quelqu'un de fiable et de loyal, sûrement pour cela que tu as eu ce béguin à sens unique pour lui il y a... des années de cela. Brisbane est toute petite ville et pour un Nicholas plus jeune, la gentillesse du golden boy de votre lycée à l'époque a été reçue comme une humiliation totale. Maintenant ? Tu peux en rire et te dire que vraiment, quand on regarde ta vie sentimentale, Jenson n'apparait même pas sur la liste de tes erreurs, même pas. Sourire sur le visage, tu trouves rapidement la maison et c'est Jenson qui t'accueille, t'offrant déjà un café. Tu as accepté la première fois par politesse, mais franchement ? Ce n'est pas un exercice que tu as particulièrement envie de répéter. "Oh non merci... je suis plus chocolat chaud pour tout te dire, mais je ne veux pas t'embêter." Que tu réponds facilement, tu ne veux pas déranger et il doit sûrement avoir mieux à faire que de jouer les hôtes parfaits.
Et puis, tu n'es pas vraiment là pour faire la conversation, oui tu t'es amélioré dans ce domaine mais tu préfères ne pas t'y risquer avec Jenson (gênant est le mot qui te vient automatiquement à l'esprit), et Sasha arrive rapidement pour vous distraire. Tu adresses un sourire au jeune garçon, un léger rire t'échappant en voyant son enthousiaste a déjà s'installer devant l'instrument, à quelques détails près et il pourrait passer pour un Hurley. "Hey comment va mon élève préféré ? Oh fait, Esmée a pensé à toi." Tu tires la boite de cookies de ton sac, montrant leur forme à Sasha. "Mais ce sera pour après la leçon de piano je crois bien..." Et puis, c'est à Jenson de décider, trop de sucre n'est sûrement pas la meilleure idée du monde et c'est au père que tu tends la boite de mets sucrés, fronçant un sourcil l'instant suivant, quand il exprime des doutes. Tu te mords la lèvre inférieure, pensant que oui, la dynamique est bien différente quand vous êtes chez la mère de Jenson, elle assiste aux leçons, participe parfois et tu t'es même mis à lui donner des cours aussi... Ce n'est pas que Sasha semble plus heureux avec elle, non, c'est tout simplement différent.
Mais Jenson s'inquiète, c'est normal après tout et tu as déjà envie de le rassurer. "Eh bien... il est un peu timide et... je crois surtout qu'il a peur de faire une erreur devant toi, et que tu penses, à tort bien entendu, qu'il ne s'applique pas, alors que c'est tout le contraire." Tu parles à voix un peu plus basse, pour que seul Jenson t'entende, ajoutant rapidement la dernière partie de ta phrase, parce que tu ne veux pas qu'il doute de ses capacités paternelles à cause de toi. Qu'est-ce que tu en sais de toute façon ? Vous avez le même âge, mais contrairement à lui, tu n'as jamais été marié et tu n'as pas d'enfants. "Moi je dis, reste dans le coin." Que tu lui indiques, avant de te défaire de ton sac et de porter toute ton attention sur ton élève. "J'ai de nouvelles partitions pour toi, Sasha, vu que tu te débrouilles très pour apprendre le solfège, on peut commencer avec une chanson que tu ne connais pas du tout…" Sasha est intrigué, tu le sais et tu sors déjà la partition, la plaçant devant lui et en espérant qu'il ose se lancer.

Jenson aurait parfois envie de missionner Nicholas pour savoir comment cela se passe chez son ex-femme. Il sait qu’il pourrait discuter avec elle ouvertement pour faire la conversation, mais il n’ose pas, parce que son bonheur l’agace, lui qui rêverait de la retrouver, de renouer, mais il sait que ce jour n’arrivera jamais. Alors Nicholas, qui est aux premières loges, pourrait lui fournir des informations, ne serait-ce que pour essayer de renouer avec son fils plus facilement en sachant des choses qu’il n’était pas censé savoir. Si cette idée germait dans l’esprit du chirurgien, il savait également qu’il était peu probable qu’il mette ce plan a exécution tant il serait gêné d’utiliser de la sorte le pauvre professeur de piano qui n’avait pas demandé à se retrouver au milieu de leur divorce – bien que prononcé depuis deux ans – et qui avait déjà accepté de se déplacer à deux endroits différents pour Sasha, ce qui était déjà une grosse concession. Le professeur a une drôle de manière de se vêtir, notamment pour un Australien résidant dans le Queensland qui est un des états les plus chauds toute l’année, contrairement à l’état du Victoria ou la Tasmanie. Il ne lui fait pas remarquer, chacun est libre de faire ce que bon lui semble, mais il déroge au débardeur léger de Sasha qui passe ses journées en short, et son père qui est habillé de façon similaire. Et ce n’est pas le seul truc sur lequel il le surprend. Nick n’est pas fan du café, et il l’avoue alors qu’il en a bu la dernière fois, et il comprend donc qu’il s’est forcé. « Chocolat chaud ? Comme au lycée ? J’avoue qu’à l’époque je buvais pas de café non plus, mais maintenant je ne saurais m’en passer. Je vais te faire un chocolat dans ce cas. » Il voit bien que le professeur est gêné, et il n’a pas l’intention que ce dernier se sente aussi mal qu’au lycée, alors il entreprend d’aller préparer une tasse de lait chaud tandis que Sasha et Nicholas se retrouvent. Sasha est heureux à l’idée de pouvoir manger des cookies qui ont l’air des plus alléchants de ce que le professeur lui en montre, et il se pince les lèvres, conscient que son père ne lui laissera pas en manger tout de suite, parce qu’il a préféré trainer au lit. D’ailleurs, il ne vaudrait mieux pas qu’il aille voir l’état de son lit, car il ne l’a pas fait. Son père, d’éducation militaire l’incitait à ranger et à toujours faire son lit, tandis que chez sa mère, il était loin de le faire. « Elle est trop cool Esmée ! Oui après, je viens de manger… » Il a un léger regard vers son père qui revient vers eux et qui tend la tasse de chocolat à Nicholas. « Ca sera la récompense, après le travail, le réconfort ! » Sasha décide de ne pas en rajouter, mais il aurait envie de dire qu’il ne s’agit pas de travail pour lui, tant il trouve le piano relaxant et appréciable. Jenson récupère alors la boite à cookies et la pose sur le plan de travail. Jenson en profite pour discuter rapidement avec son ancien camarade de lycée, alors que ce dernier lui admet que son fils n’est pas très à l’aise en sa présence. Le contraire l’aurait bien sûr étonné et il se pince les lèvres pour éviter de rentrer dans des débats inutiles. Il n’a pas l’impression d’être exigeant avec Sasha, mais ce n’est pourtant pas la première fois qu’on lui rapporte que son fils cherche à mettre la barre très haut et qu’il craigne la déception. Il hoche la tête, préférant ronger son frein et ne pas interférer une fois de plus, mais il se promet de féliciter son fils en fin de séance. « Il est doué, m’a dit sa mère… Je vais écouter de loin dans ce cas… » Il irait se mettre dans son bureau, la porte ouverte, continuant de lire des revues scientifiques, ou en profitant pour répondre à ses mails. Il a une dernière question cependant : « Il y a un orchestre à l’école, tu crois qu’on devrait l’y inscrire ? Hm. C’est l’heure de son cours, on en reparle après, je ne voudrais pas vous retarder… » Il est honnête, c’est le moment de son fils, et il ne tient pas à le gâcher en monopolisant l’attention de son professeur. Aussi, quand Nicholas revient vers Sasha et lui indique qu’il va apprendre une autre chanson, le gamin se réjouit, et sourit de plus belle. « Comment elle s’appelle la chanson ? Comme ça je ferais deviner à maman ! » Il pourrait tout aussi bien lire la partition, mais il préfère l’entendre de la bouche de Monsieur Hurley. Hésitant, il demande à Nicholas s’il doit se lancer ou attendre qu’il lui montre quelque chose. « Je dois lire tout seul ? » Il craint déjà de se tromper. D’ailleurs, il réalise que son père n’est plus sur le canapé derrière lui. « Il est parti papa ? » Il a presque envie de jeter l’éponge, comme d’habitude, son père s’en fout.

“Oui, comme au lycée, certaines choses ne changent pas.” Que tu as fait remarquer avec un léger sourire aux lèvres à l’autre homme, car pour toi, ce principe s’applique pour beaucoup d'aspects de ta vie. Tu vis toujours dans la même ville, dans la même maison, avec Esmée et tu es toujours autant passionné de musique. La seule différence c’est que maintenant, tu ne dois plus prétendre que tes cours t'intéressent et tu peux te concentrer sur ta passion de toujours, ce qui est assez réconfortant dans un sens. Tu ne t’es jamais vu avec un métier où il faut s’asseoir derrière un bureau, pour ensuite travailler de neuf heures à dix-sept heures et rentrer chez soi. Non, tu serais beaucoup trop distrait déjà et ensuite, tu finirais bien par mourir d’ennui derrière ton bureau et tu passerais beaucoup de temps à tenter de transformer ta table et tes stylos en un nouvel instrument. (Et oui, oui, tu l’as déjà fait par le passé, pour des résultats plus que positifs, il faut bien avouer.) Aussi, tu as un léger sourire quand Jenson insiste, te dit qu’il va quand même te faire ce chocolat chaud, histoire de. Il est attentif, encore plus quand il s’agit de Sasha et ses inquiétudes ne semblent pas trop fondées, tu fronces cependant les épaules quand il te parle d’un orchestre dans l’école du petit. C’est une chose de jouer ici, entouré de ses parents, avec un professeur et quelqu’un qui peut facilement le corriger et le rassurer au cas où, devant du monde, devant ses propres pairs ? C’est autre chose. “Hmm, est-ce qu’il t’en a parlé ? Je pense que ce serait mieux d’attendre, après tu es son père, tu en sais plus que moi sur le sujet.”
Ton avis est de procéder uniquement si c’est ce que Sasha veut, tu as déjà vu beaucoup de parents pousser leurs enfants vers la musique seulement pour parader ce dernier et ne pas vraiment se soucier des progrès de l’enfant. Mais, Jenson pose la question en toute sincérité et quelque chose te dit qu’il n’est pas ce genre de père, il s’inquiète c’est tout et c’est bien pour cela que vous avez ce petit apparté. Avant que toute ton attention ne soit accaparé par ton élève, son enthousiasme est contagieux et bientôt vous êtes tous les deux assis devant le piano. Tu t’attends à voir Jenson du coin de l'œil mais quand il disait vouloir vous écouter de loin, c’était plus loin que ce que tu pensais et son absence est immédiatement remarquée. “Il n’est pas loin et il m’a assuré qu’il nous écoutait... moi je dis travaillons un peu le morceau et après on l’appelle okay..?” Tu proposes ce compromis au jeune garçon, histoire que la leçon commence et qu’il ne se dise pas que tout son travail ne sert à rien. Ce n’est pas le cas, que tu te dis, et si tu dois aller chercher Jenson et le traîner par la peau de son cou pour qu’il écoute son fils jouer, tu le feras. Okay, peut-être que tu iras lui demander poliment de venir, parce qu’être assuré ce n’est pas ton style, mais, tu le feras avant de partir c’est certain. Tu tournes les pages de la partition au bon morceau et tu fais déjà craquer tes doigts, avant de les passer sur toutes les touches du piano, rapidement, un très bon tour de passe passe pour attirer l’attention de n’importe qui.
Et cela fonctionne, Sasha te fixe à présent et tu lui adresses un sourire. "Elle s’appelle when the saints go marching in... Les paroles sont très simples aussi très simples à apprendre, mais je m’occupe de la partie chant.” Autant ne pas tout compliquer, d’ailleurs, tu as un peu simplifié le morceau pour ton élève, tu ne doutes pas de ses capacités et il est véritablement motivé, et tu te positionnes en lui faisant signe de suivre les notes que tu joues sur le piano. “Je commence et tu prends la suite d’accord ?” Tu hoches la tête avant de démarrer l’air plus que familier, familier pour toi en tout cas, tu as l’habitude de faire découvrir des morceaux à tes élèves, tous, des plus jeunes aux un peu plus âgés, et ta méthode n’est jamais la même avec tous. De même que les morceaux, et franchement, tu appartiens à toutes les écoles, qu’il s’agisse d’apprendre du Beethoven ou de reprendre un morceau d’Ariana Grande, du moment que tes élèves apprennent et aiment ce qu’ils jouent, c’est le plus essentiel. Le morceau est court, et tu passes le relais à Sasha après quelques mesures, ton regard bleuté posé sur le garçon. Qui se lance enfin, un peu plus lentement que toi, mais tu lui as déjà conseillé de ne pas suivre ton rythme et de prendre le temps, pour chaque note, compter les mesures et le tempo viendra après autant de pas griller les étapes.
“Hey... c’est ça, tu l’as... tu vois, très simple ! Essaye depuis le début maintenant.” Sasha suit tes directives et tu le vois regarder par dessus son épaule, sûrement à la recherche de son père, avant de s’élancer une nouvelle fois et tu lui donnes un léger coup de coude avant de le suivre et de chanter les paroles : “Oh, when the Saints go marching in... Oh, when the Saints go marching in...Oh, how I want to be there on that morning...”

Spoiler:

« J’aimerais en dire autant. » Souffle Jenson. Il réalise que si les années sont passées très vite, sa vie a pris des directions qu’il n’aurait jamais envisagées, ou du moins pas alors qu’il se trouvait au lycée. A l’époque, il ne connaissait ni Aurora, ni Jy. Et ces deux personnes avaient été les plus importantes de sa vie. Elles n’étaient plus là. Son fils en revanche, était bel et bien là, et s’il s’était un jour imaginé être père, il pensait que ça aurait été dans d’autres conditions. Le besoin viscéral que Sasha avait d’avoir son père à ses côtés était difficile à appréhender car l’homme avait la conviction que son fils le détestait. Il n’en était rien, il était juste déçu par le passé et reconstruire ce qui avait été abimé était difficile. En revanche, Jenson vivait de sa passion et peu de gens pouvaient en dire autant. Au niveau professionnel, il avait réussi à atteindre tout ce qu’il souhaitait. Quitter l’armée n’avait pas été un choix facile, mais il ne pouvait en être autrement après avoir perdu son ami là-bas. Il ne se voyait plus continuer, car il craignait de devenir un danger pour les autres soldats. Le psy lui avait dit qu’il souffrirait probablement d’un trouble de stress post-traumatique pendant quelques années, parce que son deuil ne se ferait pas tout seul, mais heureusement il avait été en capacité de rebondir hors de l’armée, et son job à l’hôpital lui convenait. Ce qui lui fait défaut, c’est la relation à son fils, Nicolas a dû en être témoin depuis qu’il vient à la maison pour donner des cours de piano. Il voit probablement la différence avec Aurora. Ils parlent ensuite de l’orchestre, et pour être honnête, le père de Sasha n’en avait pas la moindre idée, c’était Aurora qui avait suggéré l’idée. Lui, ne se basait que sur ce qui lui était rapporté, car il n’avait pas le temps de s’attarder sur l’école. Il était prêt à payer, prêt à signer toutes les autorisations qu’il fallait pour Sasha, mais il ne pouvait gérer toutes ces questions en étant plus de douze heures par jour à la maison. « Non, pas directement, il en a parlé à sa mère. Mais il a dit qu’il ne savait pas s’il réussirait l’audition. » Sasha manquait de confiance en lui, c’était inévitablement lié à l’abandon qu’il ressentait venant de son père, alors qu’il n’avait jamais été question de cela aux yeux du père. Jenson voulait l’encourager, mais il n’était pas sûr qu’il apprécie que sa mère ait révélé cette information. Il soupire alors que Nicholas suggère qu’en étant le père, il est forcément plus au courant que lui. Il secoue la tête. « Et crois-moi non… être père ça veut pas dire qu’on maitrise tout. J’en suis loin. Il te parle plus qu’à moi. » Jenson ne veut pas forcer son fils à faire quoi que ce soit. Il veut juste nouer une relation avec lui, peu importe ce que ce dernier aime. Cependant, il doute d’y arriver un jour. Jenson revient vers Nicolas et Sasha quelques minutes après avoir fait chauffer le lait et le chocolat dans une casserole en remuant au fouet, une tasse chaude dans la main. Il le pose sur la table qui se situe derrière le piano en le montrant du doigt à Nicolas et il se rend dans son bureau qui se trouve de l’autre côté de la pièce dans lequel le piano est installé. Mais il entendra son fils de là. C’est juste qu’il ne préfère pas le bloquer en se trouvant à ses côtés. Ce qu’il ne réalise pas, c’est que son fils le prend dans le mauvais sens et considère que son père n’en a rien à faire de ses hobbies. « Non c’est pas la peine. Il est trop occupé comme d’habitude. » Qu’il rétorque bougon, mais Sasha se met quand même au travail, car il veut pouvoir montrer ses progrès à sa mère. Le jeune garçon est de toute façon heureux de passer du temps avec son professeur, qu’il admire car il aimerait être aussi talentueux. Sasha n’est pas Mozart, mais il apprécie l’instrument. Il hoche la tête alors que Nick lui donne le nom de la chanson qui lui semble familière. « Je crois que ça me dit quelque chose. » Il l’a entendue dans des stades de footy, parce qu’on adapte souvent les paroles à son équipe. L’enfant regarde les doigts de son professeur avec attention, tout en écoutant les notes qui émanent de l’instrument. Quand vient son tour, l’enfant prend son temps, regardant les notes et reproduisant les mouvements de Nicholas par mimétisme, beaucoup plus lentement, mais de façon appliquée. Il grimace lorsqu’il ripe un peu sur une touche mais se reprend tout de suite. De son bureau, Jenson est étonné d’entendre l’enfant réaliser ce morceau sans trop d’accrocs. Il est doué. C’est vrai. Envoyant son mail, il écoute d’une oreille attentive les progrès de son fils. Ce dernier est encouragé par Nicholas qui le somme de reprendre du début. Hésitant légèrement, l’enfant finit par se reconcentrer et tenter. « D’accord, hum…j’y vais. » Il essaie d’aller plus vite parce qu’il ne veut pas que Nick peine à chanter par sa faute. Son père se lève, et se place dans l’encadrement de la porte, observant les progrès de son fils. Quand celui-ci achève sa chanson, il applaudit volontairement en lançant : « C’est vraiment très bien, bravo ! Et je parle pas du chanteur mais du pianiste ! » Il use de la blague pour faire passer son compliment, n’étant pas sûr que son fils l’accepte. Ce dernier se pince les lèvres et baisse la tête, presque surpris, mais fier.

Si on te demandait à quel point la musique est importante dans ta vie, tu éclaterais de rire pendant quelques secondes, avant de te lancer dans une très longue tirade. Pour expliquer l'importance de chaque air que tu connais sur le bout des doigts et de chaque mélodie que tu as mémorisée, par habitude, par plaisir et toujours, oui toujours, avec un franc sourire sur le visage. Tu le dis à tous ceux qui veulent bien l'entendre et qui sont capable de lire à travers les lignes et comprendre que tu es toujours disposé à parler quand il s'agit de musique, tu as appris à jouer avant même de parler ou de te tenir correctement. Cela fait partie de toi et le piano est l'un des, si ce n'est, le premier instrument que tu as appris à jouer. Plus jeune, souvent caché dans les jupons d'Esmée, tu étais impressionné par cet instrument gigantesque dans votre salon et tu attendais souvent d'être seul pour laisser tes doigts encore trop petits à l'époque, appuyer sur les différentes touches... Si cela a provoqué beaucoup de sursauts auparavant, tu as appris, au fil des années, encouragé par ta grand-mère et poussé par ta curiosité naturelle, tu as fini par franchir cette étape, finis par dompter les notes et les accords et tu as trouvé, une autre façon de parler. Et jamais, tu ne te décrirais comme un expert, jamais, mais tu as des années derrière toi et tu espères bien, à chaque leçon, transmettre un peu de cet amour à tes élèves.
Tu le sais que c'est un peu prétentieux de ta part et pourtant, il suffit de voir Sasha concentré, en train de jouer, pour comprendre qu'il est intéressé et que c'est un passe-temps qu'il pourrait continuer à la longue. Les notes sont justes, le tempo est là, le rythme un peu plus lent que le tient et pourtant, le garçon se débrouille bien, plus que bien. Tu lui adresses un sourire en chantant et tu le sens sursauter un peu, tu manques de le faire aussi, en entendant la voix de son père, qui est revenu dans la pièce. Pas tellement, Jenson se tient à une distance raisonnable, comme s'il ne voulait pas effrayer son propre fils, comme s'il demandait la permission et tu ne peux t'empêcher de trouver cela adorable. Tu es certain que dans une autre situation, il n'hésiterait pas, cependant là tout de suite, c'est lui le plus timide de vous deux et tu te tournes vers Sasha pour murmurer un léger : "Tu vois qu'est-ce que je t'avais dit ?" avant de faire un coup de tête vers son père. Qui est là et qui l'encourage. Il n'en faut pas plus, tu en es certain et tu espères que Jenson va rester avec vous pour le reste de la leçon, c'est bien pour cela que tu ajoutes, en haussant la voix cette fois-ci pour que tout le monde t'entende : "Il faut dire que j'ai un très bon pianiste avec moi aujourd'hui..." complimentant toi aussi ton élève. Qui a fait de très bon progrès et rapidement, tu es sincère pour le coup, tous tes élèves ne font pas des progrès aussi rapidement que Sasha et tu n'as aucun doute qu'il s'entraine sur son temps libre et quand tu n'es pas là. Si ce n'est pas le cas, tu es encore plus impressionné.
"On se concentrera sur la partie chant plus tard, pour le moment, tu peux essayer d'accélérer un peu, comme je t'ai appris à le faire la dernière fois..." Tu reportes ton attention sur la partition et tu indiques à Sasha d'en faire de même, après tout, tu n'es là que pour une heure, alors autant bien l'utiliser. Tu montres au jeune homme comment lire les prochaines notes, et comment s'assurer de bien compter la mesure, toi, comme tu le lui dis l'instant suivant, tu comptes dans ta tête, mais dans un premier temps, tu recommandes qu'il se serve de ses pieds, quitte à passer pour le pianiste qui a tout le temps la bougeotte, c'est mieux que rien. "Tu vois cette ligne..." Tu continues tes explications pour Sasha, lui montre comment placer ses mains pour que ce soit plus simple et que tout lui vienne un peu plus naturellement. C'est assez difficile à expliquer maintenant que tu y penses, plutôt que de se concentrer sur la note qu'il joue, c'est la prochaine qu'il doit déjà tenter de jouer... oui, quand tu le dis à voix haute, tu réalises que cela ne fait pas beaucoup de sens, c'est souvent le cas quand la musique est concernée. Oui, tu pourrais passer des heures et des heures à donner des conseils, des explications, à conseiller comment jouer tel ou tel morceau, rien de tout cela ne compte, pas tant que la personne qui joue ne comprenne ou tu veux en venir et ait une sorte de déclic.
"... C'est beaucoup d'un coup je sais, mais recommence depuis le début, et je suis sûr que tu verras où je veux en venir." Que tu lances, encourageant Sasha à ta manière. Ton regard se portant sur Jenson la seconde suivante, tu lui indiques, d'un simple regard et un haussement de sourcils, de rester pour le reste de la leçon.

Jenson n’a jamais eu un esprit créatif très développé. Il envie les gens qui sont doués naturellement, parce que ce sont eux qui font évoluer les choses. Lui est trop rationnel et s’il innove dans son travail, ce n’est qu’au moyen de recherches scientifiques et non d’un éclair de génie. Il semblerait que son fils ait hérité d’un don créatif, ou d’une oreille musicale, mais en tout cas, Hawkins peut le percevoir, son fils est doué. Il a envie de l’encourager dans cette voie. Son intérêt n’est pas d’avoir un fils qui suit ses traces mais que ce dernier puisse s’épanouir peu importe ses choix. Nicholas semble la personne idéale pour aider Sasha à progresser dans la musique. Il semble tout aussi passionné que ce qu’il est impliqué. Ca conforte le père de l’enfant de savoir que Sasha est entre de bonnes mains, d’autant plus qu’il est enchanté de voir son fils apprécier quelque chose. Il n’a pas souvent l’occasion de le voir de ses propres yeux puisqu’il ne veut rien partager avec lui. Ce qui semble être une attitude forcée de la part du petit blond, comme s’il se refusait à laisser son père entrer dans sa vie alors qu’il n’en est jamais vraiment sorti, il a juste été particulièrement absent. Un gamin de neuf ans ne peut le comprendre. Un enfant a besoin de ses parents, pas que l’un ou l’autre sauve le monde. Et malheureusement pour Sasha, Jenson s’est lancé dans des causes justes, au détriment de sa vie de famille. S’il ne voit pas le visage de son fils s’illuminer après ses applaudissements, Jenson n’en profite pas pour s’approcher plus, mais préfère s’excuser. « Désolé je vous ai peut-être coupé dans votre élan. » Nick s’approche de l’enfant, et Sasha s’efforce de dissimuler sa joie de savoir que son père s’intéresse à lui et ses passions, malgré son attitude envers lui. Les compliments pleuvent pour le petit garçon qui essaie de se reconcentrer tant bien que mal, tandis que Jenson persiste et signe : « La fierté de la famille Hawkins. » Il est vrai que Sasha a de la chance de posséder deux pianos, un chez sa mère, et un chez son père. Il faut dire que celui sur lequel il joue aujourd’hui est une pièce exceptionnelle, son père n’a pas lésiné sur le prix alors que son fils s’investissait dans la musique. Il ne le dira pas, mais le petit garçon préfère celui-ci à celui qu’il a chez sa mère. Sasha se met à être honnête en avouant à son professeur presque timidement : « Je chante très mal, alors je préfère ne pas chanter… » Jenson songe qu’il doit tenir ça de lui. Pas de quoi s’alarmer, il n’a pas demandé à faire de la chanson, et puis Nicholas chante suffisamment bien pour deux. Le petit garçon se refocalise sur sa partition après avoir hoché la tête pour suivre les instructions de son professeur. Il lit rapidement les notes pour s’assurer de savoir quoi faire pour accélérer le rythme et il compte la mesure dans sa tête alors qu’il essaie de visualiser le morceau. Nicholas lui donne des conseils pour être plus à l’aise, notamment avec sa main gauche qui est légèrement plus lente que sa main droite. Sasha se lance et Jenson s’approche sans venir dans le champ de vision de son fils pour ne pas le perturber dans son entreprise. Il est appliqué, focalisé sur son œuvre, et c’est presque touchant de le voir ainsi grimacer de concentration. Le morceau s’achève, et Sasha fait son autocritique : « J’ai toujours du mal quand je change de page… » Il affiche une moue frustrée, et recommence de lui-même, voyant l’heure qui défile. Son père s’approche alors, se plaçant à côté du piano et observe les doigts de son fils sur le clavier, tapant du pied comme pour lui donner la mesure. C’est mieux, même si le petit garçon ne prête pas attention à son paternel. A la dernière note, Jenson demande à Nicholas : « Et si tu jouais en même temps que lui pour voir s’il parvient à suivre le rythme ? »

Jenson s’excuse, peut-être qu’il vous a dérangé, et tu lui indiques que c’est tout le contraire d’un simple hochement de tête négatif, le sourire toujours sur ton visage. S’il veut prouver à Sasha qu’il se soucie de ses progrès musicaux, il a choisi le bon moment pour se manifester et cela est lisible à l’expression que le petit a sur le visage désormais, clairement content de l’interruption et dans son élément. Il apprend, les fautes sont normales, surtout au tout début et même toi qui joues depuis des années, tu te retrouves à froncer les sourcils devant certaines partitions. Ou quand il s’agit d’un jour sans et que malgré tes meilleurs efforts, tu as l’impression de mal jouer et de ne tout simplement pas avancer. Mais Jenson vous a rejoint, pour de bon cette fois-ci, une bonne chose car de ton avis, tout ce que Sasha fait, ce n’est pas pour qu’il s’exerce seul devant son piano ou qu’il joue seul devant ce dernier, la musique, c’est fait pour être partagée et tu as toujours été de cet avis. Il suffit de venir chez toi pour constater que le piano et la harpe ont envahi le salon que tu partages avec Esmée et que malgré les plaintes de ton aïeule, cela ne la dérange pas du tout et elle est toujours la première à te dire de continuer de jouer quand tu t’installes dans votre salon pour harmoniser la mélodie que tu as en tête ce jour-là.
Et malgré ta timidité plus que grande, cela a gâché certains aspects de ta vie et certaines relations, tes meilleurs souvenirs sont sur une scène et devant un public, quelque chose que tu ne regrettes pas et quelque chose que tu as toujours adoré faire. "Alors déjà, hors de question de dire ça, personne ne chante mal, il n’y a pas une seule bonne façon de chanter." Tu reprends automatiquement Sasha, ne supportant vraiment pas d’entendre le petit se dénigrer de la sorte, et puis tu n’as pas toujours été prêt et prompt à chanter devant tout le monde comme ça, d’un simple claquement de doigts. Il y a des années de jugement derrière et de critiques personnelles et beaucoup de compliments de la part de tes proches, assez maintenant pour que tu ne te soucies pas de ce détail, jouant quand tu as envie de le faire et il en va de même pour le champ. "Mais, ce sera pour une autre leçon, concentrons-nous sur la partition, okay ?" Tu as un autre sourire pour le garçon, avant qu’il ne t’informe du problème, tu es sur le point de répondre quand Jenson arrive à la rescousse de son fils, exactement comme il devrait le faire. "Très bonne idée." Que tu confirmes, avec un autre regard appuyé pour le père. Et voilà, ses inquiétudes d’il y a quelques minutes semblent être envolées et tu remarques que le père et le fils partagent la même expression quand ils sont incertains à propos de quelque chose.
Tu ranges l’information dans un coin de ta tête et tu changes de position sur le piano, t’'éloignant un peu de Sasha. "Tu te souviens de tes gammes, comment tu les enchaines sans y penser ? C’est pareil là, si tu regardes assez en avance, tu pourras tourner la page sans problème." Tes doigts accompagnent tes paroles rapidement, tu sais qu’il va comprendre tout de suite ce que tu veux dire, mais cela ne sert à rien de se perdre en explications inutiles, autant le jouer. "Faisons-le ensemble, je vais juste jouer cela un ton plus grave." Tu laisses le petit garçon commencer tout simplement et tu le suis pour qu’il garde le bon rythme et ton sourire s’agrandit quand il réussit à tourner la page tout seul, continuant la mélodie. "Tu vois ? Beaucoup mieux ? C’est ton père qui devrait donner les cours pas moi..." Que tu articules même l’instant suivant. "Quoi qu’il lui manque des bases, on pourrait lui apprendre, hmm ?" Si Jenson est partant bien entendu, tu as toujours de la place pour un élève de plus.

Jenson ne veut pas s’immiscer trop rapidement dans la vie de son fils. Ces derniers temps, il rejetait toute intervention de son père et avec le temps, le chirurgien avait préféré lui laisser de l’air pour qu’il puisse peut-être venir de lui-même. Mais jamais il n’avait semblé être enclin à tendre la main à son père avant aujourd’hui. C’était l’effet Nicholas Hurley. Il ne savait pas comment il s’y prenait, mais il avait l’air d’apaiser le jeune garçon de par sa présence. Jenson se demandait d’ailleurs s’il avait des enfants, car c’était possible qu’il ait un vrai talent naturel, sans nécessairement avoir connu la paternité. C’était à se demander parfois, si Jenson était fait pour l’être, mais ces pensées nauséabondes n’existaient que parce qu’Hawkins faisait face à des problèmes de communication liés au divorce. Jamais auparavant il ne s’était posé la question, et il songeait avoir été à la hauteur de la tâche depuis qu’il avait posé les yeux sur son fils – malgré trois mois de retard puisqu’il était en opération extérieure à l’époque. Sachant que son ex-camarade de lycée se trouve dans les parages, Jenson se sent presque pousser des ailes, essayant de faire un pas de plus vers la réconciliation avec son fils. Cela ne se fera pas en une seule fois, mais il se réjouit de pouvoir continuer dans la bonne direction, enfin. D’ailleurs, l’ambiance semble aussi se détendre, alors que Sasha déclare sincèrement ne pas savoir chanter, et Nick en profite pour le rassurer en lui apprenant que personne ne chante mal, ce que le gamin ne semble pas croire et poursuit en donnant une justification : « Je chante faux, même la maitresse à l’école le dit ! » Ce à quoi Jenson ajoute comme pour dédramatiser la chose : « T’as dû hériter ça de moi… » Il n’est pas bon chanteur, il a toujours soigneusement évité de chanter en public pour éviter de percer les tympans des uns et des autres. De toute façon, le professeur de musique ne met aucune pression à Sasha, et c’est appréciable, note le père qui le trouve plus que pédagogue, à le motiver sur ce qui l’intéresse et à toujours suggérer un peu plus. Il se nourrit de l’attitude du professeur, pensant que ça pourrait lui servir. Sasha hoche la tête alors que ce dernier lui propose de se concentrer sur la mélodie, et il s’en réjouit prêt à se relancer. « Okay. » Jenson pensait que ça pourrait permettre à son fils d’être un peu plus en rythme si son professeur jouait avec lui, et Nicholas considéra que c’était une bonne suggestion, bien que Sasha soit encore un peu sceptique, craignant que d’entendre d’autres notes le perturbe. Mais il est plus concerné par ses problèmes liés aux pages de la partition, et écoute sérieusement ce que lui indique Nicholas. Il se motive comme il peut, cherchant à montrer son investissement, tirant même la langue de concentration. « D’accord, je vais essayer. » Et son père en profite pour poser une main sur son épaule et l’encourager une fois de plus. « Tu vas y arriver Sasha. » Il en est convaincu. Le lâchant pour le laisser se concentrer, au moment ou Nicholas met en pratique la suggestion de Jenson. Il les écoute, ravi de voir son fils progresser à une allure folle et être motivé par cette activité. Sasha sourit aux encouragements de son professeur, très fier de lui, alors que Jenson manque de s’étouffer alors que Nicholas suggère qu’il devienne son professeur. « Euh non, moi je sais pas jouer du piano, je suis juste observateur ! Je peux lui apprendre le surf c’est à peu près tout… » Il était bien plus doué dans des disciplines physiques. Ce que Sasha s’empressa de signaler. « T’es fort dans tous les sports. » Ce n’était pas faux, après tout, il avait la condition physique pour et s’y intéressait davantage. A la proposition du professeur de musique, le sourire de Sasha s’élargit, et il en vient même à taquiner son père. « Ouais, on va voir qui est le meilleur comme ça ! » Jenson mord évidemment à l’hameçon, et se met lui aussi à sourire, en demandant à son fils de s’écarter pour qu’il puisse s’asseoir. « Je sais jouer deux-trois choses… Faut juste que je m’en souvienne… » Il n’y en a qu’une qui lui revient alors qu’il a les mains qui flirtent avec les touches. X-Files. Et il se lance, ripant de temps en temps car il est rouillé. Il ne se souvient pas où il l’a appris, probablement à l’armée, alors qu’ils étaient coincés à un aéroport. Il ne voit pas où il aurait pu l’apprendre autrement. Il s’arrête après une petite démonstration et se tourne vers le professeur et l’élève : « Alors ? Je suis accepté dans votre cours ? » Plaisante-t-il.  

Ils sont tous les deux très modestes, voilà ce que tu te dis, ton regard bleuté passant du père au fils rapidement, tu restes concentré sur Sasha, c'est ton élève après tout... Mais il est toujours adorable de le voir interagir avec son père et de tout faire pour tenter d'impressionner ce dernier. Parce que c'est bien cela le but de l'opération, non ? Oui, Sasha est passionné et il veut apprendre, mais comme tout enfant de son âge, le besoin d'impressionner ses pairs et ses parents ensuite est là. Ce qui est plus que naturel, tu ne sais pas vraiment si ce sentiment va disparaitre ou si tu l'as un jour possédé... Non, vraiment, avoir un public est toujours un bonus pour toi, tu cherches avant tout à mettre des notes et des instruments derrière toutes les mélodies que tu as en tête, et tu aimes bien te donner des défis personnels. C'est bien pour cela que tu as commencé à apprendre à jouer de la harpe il y a quelques mois, seul en plus, bien décidé à dompter un autre instrument sans l'aide de personne.
Pourquoi ? Pourquoi pas, tout simplement, ce sera toujours ta réponse, certains rêvent de voyages, d'apprendre une autre langue ou de trouver l'âme sœur, toi, tu en es encore à la partie de ta vie où tu veux apprendre à jouer le plus d'instruments possible... Est-ce que cela finira par te lasser ? D'après Esmée non, c'est juste que ton attention va se diriger ailleurs avant tout et tu finiras peu à peu par t'éloigner des touches du clavier et des cordes, tu n'as aucune raison de remettre en doute les dires de ta grand-mère, elle a raison sur beaucoup de sujets, alors pourquoi pas sur celui-ci ; et tu es assez vieux pour savoir qu'il est impossible de prévoir quoi que ce soit. Tu ne pensais pas que Jenson serait aussi prompt à vous rejoindre par exemple, même s'il semble un brin gêné par l'idée de te donner des cours, tu te dis qu'il y a bien des domaines dans lesquels il doit exceller et où tu n'y connais rien. Oui, comme le confirme son fils. "Le surf hmm ? Je me contenterais de regarder depuis la plage. Je peux éventuellement apporter des sandwichs pour tout le monde et beaucoup de crème solaire." Que tu commentes avec un léger sourire sur le visage, car tu serais complètement perdu pour le coup et à des kilomètres de ton élément.
Et ce n'est pas le genre d'activité qui te plait, tu n'es même pas fan des plages, ou des températures hautes qui sont caractéristiques de votre pays, tu as toujours beaucoup trop de couches de vêtements en temps normal et c'est là que tu te sens le plus à l'aise et le plus à ta place. Et l'idée de se tenir en équilibre précaire sur une planche... pour faire quoi ? Défier la gravité ? Non, très peu pour toi, très peu pour toi... Tu es tiré de tes pensées par l'autre homme qui veut montrer de quoi il est capable, et tu marmonnes un simple : "Oh, je veux entendre." avant que Jenson ne joue un thème familier. Tu laisses échapper un léger rire à la fin de sa démonstration, suivi d'applaudissements, accompagné par Sasha. "Comme si j'allais dire non déjà et ensuite... c'était très bien, il suffit juste que tu t'entraines un peu..." Ton regard tombe de nouveau sur le jeune garçon avant que tu n'ajoutes : "Que vous vous entrainiez un peu et tout ira bien..." Apprendre de ses erreurs, ce n'est pas un cliché, pour quelqu'un qui a réussi à payer ses factures grâce à la musique, tu peux dire que rien n'est jamais parfait et que même les musiciens les plus entraînés et les plus préparés peuvent se tromper. C'est normal, ça arrive et prendre son temps peut faire toute la différence.  
"Il nous reste encore une vingtaine de minutes, on peut essayer un morceau un peu plus compliqué ?" Tu proposes cela en te levant, récupérant déjà ton sac abandonné sur le sol un peu plus loin et fouillant dedans. Tu estimes que le cours s'est très bien passé et s'il y a quelques instants de cela tu ne savais pas quoi faire des doutes de Jenson, en le regardant à présent, tu sais que tu as réussi à rassurer, un peu, le père. Ce qui est ironique à souhait car jamais tu ne te serais vu dans ce rôle-là. Comme quoi... il y a un début à tout. "Si cela te dit bien entendu..." Que tu ajoutes rapidement, échangeant un regard avec Sasha.

Jenson a presque la sensation que le professeur de piano est un catalyseur, et il se réjouit de pour une fois avoir une interaction presque normale avec son fils. Ca lui semblait si difficile qu’il avait soulevé des montagnes et s’était battu contre vents et marées alors qu’au fond, de tout petits riens font la différence d’eux-mêmes. La fierté qu’il ressent en voyant son fils s’exécuter dans toute tâche est indescriptible. Et il croit que les émotions liées à la chair de sa chair n’ont pas d’égales. C’est sûrement pour cela qu’il veut à tout prix renouer, créé un lien entre père et fils, peu importe s’ils s’opposent ou s’ils sont différents, mais il veut partager et chercher à le guider dans sa vie tant que son petit bonhomme aura besoin de lui. Et si la présence de Nicholas aidait à la reconstruction de ce lien, alors il jugeait qu’il était peut-être bénéfique pour tout le monde de se venir en aide. Jenson ne savait pas si Nicholas était du genre solitaire, s’il passait beaucoup de temps en compagnie d’autres personnes, mais de varier les activités ne lui ferait que du bien. Le grand blond ne veut pas qu’une situation lui profite seulement, bien au contraire. Il préfère tendre la main plutôt que de penser à son intérêt, mais Nick est malgré lui en train de l’aider sans même s’en rendre compte, alors pourquoi ne pas proposer de lui rendre la pareille ? Mais son ex-camarade de classe semble être bien décidé à échapper au cours de surf. Juge-t-il cela trop dangereux ? N’aime-t-il pas l’eau ? Trop de questions se bousculent dans la tête du chirurgien qui compte bien faire la lumière sur ce refus. « Nicholas, tu ne peux pas me dire que tu ne sais pas surfer ?! Va falloir remédier à ça, donc tu viendras avec nous. » Et qu’il ne s’inquiète pas, la crème solaire faisait partie intégrante de la routine des deux Hawkins qui avaient la peau fragile et il ne lésinait jamais sur la protection face aux rayons. En plus, si Nick le souhaitait, il pouvait porter une combinaison. « Tu verras, tu voudras surfer tout le temps une fois que tu sauras ! » Il lui fait un clin d’œil et évite de détourner la conversation à outrance. Le cours de Sasha avait la priorité, même si une fois encore, Jenson s’implique et participe même à ce dernier. Il ne comptait pas se mettre en avant, mais l’esprit compétitif du père ressort alors qu’il cherche à réaliser le morceau de la meilleure des manières. Quant à Sasha, ce dernier observe en silence et regarde l’ordre dans lequel son père effleure chaque touche, histoire de réitérer plus tard. Jenson est accueilli par les applaudissements et il baisse la tête un peu penaud avant d’assurer qu’il ne comptait pas jouer plus longtemps. « C’est la seule chose que je sais jouer en entier, mais je préfère écouter Sasha je crois ! » Il n’a pas l’intention de se mettre au piano, il n’a pas forcément le temps pour cela, surtout pas ces derniers temps. L’emploi du temps de ministre, ça le connait. Et Nicholas encourage toujours Sasha, si bien que ce dernier se remet à appuyer sur les touches en tentant d’imiter son père, non sans faire quelques fautes, mais pour l’avoir vu qu’une fois, c’est plutôt bien. « C’est comme ça que tu fais ? » Il fait la moue, se demandant où est-ce qu’il a fait une erreur, et Jenson lui montre du doigt la touche du clavier sur laquelle il doive appuyer pour le changement de son. « Celle-là. » Et Sasha essaie à nouveau, et cela sonne tout de suite mieux. Ravi, il sourit à Nick en attendant les louanges. Le petit garçon retrouve sa place, le père s’écarte à nouveau et le professeur de piano s’en va chercher un nouveau morceau, et l’enfant intrigué se réjouit d’apprendre autre chose. « Ouiiii ! C’est quoi ? C’est quoi ? » Impatient, il se met à appuyer sur plein de touches, faisant plus de bruit qu’autre chose. Ca fait sourire son père qui se dit que Nicholas ne le sait peut-être pas, mais il a un vrai don avec les enfants.  

Tu ne sais même pas comment la discussion, ou plutôt la leçon de piano, a dérivé sur tes préférences en matière de hobbies mais il est certain que personne ne te trouvera sur les plages. Même du temps du lycée, tu étais ennuyeux à souhait, tu étais celui qui se ramène avec sa guitare ou son violon plutôt que ses bouquins et ses notes... tu n'étais pas populaire comme Jenson et vous ne fréquentiez pas les mêmes cercles, tout simplement, depuis, les années sont peut-être passées par là cependant, les choses n'ont pas vraiment changé. Tes instruments de musique et jouer, cela reste une priorité dans ta vie, cela ne changerait jamais maintenant que tu y songes bien et tu esquisses un autre sourire, cachant un rire nerveux à l'idée d'une leçon de surf. "Non, on peut se demander si je suis vraiment Australien je sais, chacun son truc je suppose ?" Que tu concèdes, tentant de masquer ta gêne par une petite blague, espérant que cela sera suffisant.
Jenson n'arrivera pas à te convaincre de sortir de ta zone de confort à ce point-là, non, personne n'a jamais vraiment réussi et tu n'as jamais vu l'attrait d'une journée passée à la plage à chasser les vagues. Ou à tenter de dompter quelque chose qui ne devrait clairement pas l'être, non, il y a beaucoup qui t'échappe dans ce sport et te pencher là-dessus n'a jamais fait partie de tes priorités. Jamais. "Hmm, j'en doute, mais on verra plus tard je suppose, pas vrai ?" Sasha vient à ta rescousse à ce moment-là, ces petites mains venant trouvant leur place sur le piano tandis qu'il tente de reprendre l'air que son père a joué il a quelques secondes plus tôt. Tu observes la scène avec un air attendri sur le visage, rien que pour des moments comme celui-ci, tu es content d'effectuer le métier que tu as, tu ne troquerais cela pour rien au monde. Certes, on pourrait t'accuser de vivre par procuration et de trouver ta propre paix dans ce moment père et fils qui n'est clairement pas fait pour toi, cependant, c'est bien loin de la vérité. Tu es content de voir les doutes de Jenson loin, content de voir que lui et Sasha arrivent à trouver un terrain d'entente et à communiquer devant le piano. Le petit se tourne même vers toi, plus qu'excité, c'était à prévoir, tu ne peux tout simplement pas lui dire que tu as quelque chose de plus pour lui et ne pas le lui donner.
Après une fouille rapide dans ton sac, tu finis par revenir avec deux partitions dans les mains. "C'est un peu plus classique, c'est un de mes morceaux préférés, j'ai la version simplifiée mais je suis sûr et certain que tu peux t'en sortir avec la version normale..." L'une dans ta main gauche, l'autre dans ta main droite, tu les fais presque danser devant le garçon avec un sourire sur le visage et tu prends ton air le plus innocent avant de tout simplement ajouter : "Enfin, c'est toi qui choisis hein..." Vraiment, tu ne cherches pas à influencer ton élève et absolument tout te va pour le coup. Sasha, sans grande surprise, vraiment, porte son dévolu sur la partition normale et tu le regardes s'en emparer avec un entrain certain, déjà en train de déchiffrer les notes et tentant d'identifier le morceau. C'est à prévoir, bien entendu.
"Je peux te laisser la partition et tu peux la travailler jusqu'à notre prochaine leçon qu'est-ce que tu en penses ?" Il ne t'écoute déjà plus, tu le sais, tu serres l'autre partition contre les mailles de ton pull un sourire aux lèvres, avant de te tourner vers Jenson. "Tu vois, ça s'est très bien passé..." Que tu lances alors à voix basse, car il semble bien que ses inquiétudes de papa poule n'étaient pas trop fondées. "Je crois que te mets un peu trop la pression et en tant que roi dans ce domaine, je peux te dire que ce n'est pas nécessaire... tu t'en sors très bien."

Jenson sent qu’il crée un malaise sans s’en rendre compte. S’il avait voulu plaisanter, il réalise que Nicholas ne le prend pas ainsi et se ferme alors qu’Hawkins suggère de l’emmener surfer. Il se pince les lèvres, ennuyé à l’idée d’avoir mis Nicholas dans l’embarras, ce n’était pas ce qu’il cherchait. Il se rend compte qu’il est bien plus maladroit socialement que ce qu’il veut le reconnaitre, le chirurgien. Il lui est difficile de changer, mais en tout cas, il ne veut pas non plus qu’Hurley se sente mal à l’aise. Il lève donc les mains devant lui comme pour s’excuser. « Aucune critique à faire, y a des choses que j’aime pas moi non plus ! » Et il serait surpris de voir qu’Hawkins n’est pas un cliché ambulant de l’Australien par excellence. Par exemple, il n’est pas fan inconditionnel de rugby ou de football australien, il préfère le soccer et le cricket. Même si ok, le cricket reste important pour les Australiens. « Loin de moi l’idée de te forcer à faire quelque chose que tu ne souhaites pas faire. » Il se défend comme il le peut, juste satisfait que son vieil ami ne l’ai pas mal pris au point de déguerpir. Il s’en serait voulu de gâcher le cours de piano de son fils. Ce dernier prend plaisir à travailler avec acharnement pour maitriser tout ce qu’on lui propose. C’est fascinant parce que ce trait, il le tient forcément de son père. Il se retrouve en lui et ça le fait sourire car Sasha n’en a pas conscience. Il est reconnaissant envers Nicholas pour lui offrir un moment suspendu dans la guerre que lui inflige son fils unique. Ca a le mérite de l’apaiser dans ses tracas. Surtout quand il voit son fils trépigner d’impatience, friand de musique, excité à l’idée d’apprendre toujours plus. Nicholas extirpe de nouvelles feuilles ornées de notes. Jenson pose son regard sur le titre et se plait à commenter : « Le lac des cygnes, c’est un super morceau Sasha, je suis sûr que tu vas aimer ! » Et il n’en faut pas plus pour que le garçon se jette sur la partition originale, et s’attèle déjà à tenter quelques notes sur le piano, même s’il lui faudra du temps pour réussir à exécuter le morceau. Ce pourquoi la proposition de Nicholas fait sens. Et si Sasha est déjà trop concentré dans sa tâche, Jenson répond pour lui en indiquant au professeur qu’il prendra des précautions en conservant la partition. « Je pense que c’est une bonne idée oui de lui laisser la partition. On va juste faire en sorte qu’il ne la perde pas entre ici et sa mère. » Sasha n'a que neuf ans, presque dix, mais il ne prend pas toujours soin de ses affaires. Mieux vaut prévenir que guérir. Nicholas semble ravi de voir que la leçon s’est bien déroulée, même avec l’intervention de Jenson. Ce dernier hoche la tête, soulagé qu’il n’y ait pas eu de conflit pour une fois. « Oui, plus que ce que je m’étais figuré. » Il apprécie le compliment du professeur de musique, s’il n’a jamais douté de sa capacité à éduquer Sasha, le conflit qui l’oppose à son fils n’a aucune raison d’être, mais l’enfant ne le perçoit pas ainsi. « Je sais que je suis pas un mauvais père, c’est juste qu’il m’en veut pour des choses qui le dépassent, il est trop jeune pour comprendre. Je ne lui en veux pas. » Il n’est en rien responsable de la rupture de ses parents. Jenson tient cependant à remercier Hurley pour son aide, pour son implication. « Merci pour tout ce que tu fais pour lui. Il aime vraiment le piano et c’est grâce à toi. » Et il espère que ça continuera ainsi.