Feel like I'm just passing by. It's not love it's just a guy, and it's got me feeling right for the night but in the morning when he's gone, I'm alone with all my thoughts. So I gotta drink 'em up 'til I'm numb. And it's never enough, pass me the cup. Got nowhere to run, so pour me another one. I'm taking it all, I'm getting lost. I'm making a fool of myself with all these vices
Cela n’avait jamais été dans les habitudes d’Albane, d’être en colère, d’être rancunière. De ne pas vouloir laisser une chance à quelqu’un de s’expliquer, et de juste passer à autre chose. C’était probablement parce qu’elle ne savait pas s’y prendre que cela l’étouffait autant. Presque dix jours désormais depuis la dispute avec Winston dans les vestiaires, depuis qu’elle lui avait bien fait comprendre qu’elle ne voulait plus le voir. Dix jours, au moins dix fois plus de tentatives de sa part de lui parler. Elle avait beau avoir bloqué, puis supprimé son numéro, elle savait d’où venaient ces notifications permanentes d’appels et de messages indésirables. C’était tentant de les ouvrir, de céder et de lire ce qu’il avait à lui dire. Tout comme ça la démangeait à l’hôpital de l’attraper par le col et de le tirer à la première pièce vide pour qu’ils puissent enfin discuter. A la place, la française lui offrait le traitement du silence, du regard glacial. C’était moche. Ça ne lui ressemblait pas. Et ils avaient eu beau se dire qu’ils n’étaient rien, qu’ils ne se devaient rien, pour une raison absurde, il lui manquait. Cet abruti lui manquait. Leur petite vie secrète quand ils abandonnaient leur blouse et le milieu médical, leurs discussions légères et bon enfant, leurs chamailleries puériles, les sorties improvisées, les bras de l’autre. Quand il arrêtait de se comporter comme un con, c’était facile d’être avec Winston. Ça lui changeait les idées, lui donnait une impression de normalité qu’elle cherchait désespérément. C’était presque stable ce qu’ils avaient, même si ce n’était certainement pas fait pour durer. Alors le contre-coup avait été violent pour la blonde, qui dans sa fierté blessée, avait dû se mentir à elle-même, se promettre que ce serait bien mieux ainsi. Qu’elle n’avait pas du tout besoin de lui. C’était une histoire comme une autre ; elle avait d’autres amis. Ce n’était pas comme s’ils étaient amoureux, comme si c’était une histoire d’amour qui débouchait sur une peine de cœur. Elle pouvait facilement le remplacer.
C’était avec ce genre de réflexions que sans s’en rendre compte, elle était repartie en roue libre. Parce qu’il fallait combler le temps, parce que vivre à l’hôpital n’était pas une solution. Ce soir, elle était allée jusqu’à rouvrir une application de rencontrer quelconque, discuter avec le premier venu et accepter d’aller boire un verre. Ce serait sympa, s’était-elle dit. L’occasion de rencontrer quelqu’un de nouveau. De passer une bonne soirée. Et puis le bar où ils s’étaient donné rendez-vous était chouette lui aussi. C’était facile de parler quand les verres s’enchaînaient, de déconnecter son esprit en écoutant ce type parler, mener la discussion comme un grand. Lui raconter ses voyages, sa participation dans des tas d’associations environnementales, la fois où il s’était retrouvé à nager avec une baleine. Elle aussi, elle aimait les voyages, la plongée. C’était presque générique de raconter son road-trip autour du pays, de montrer des photos des paysages, de rajouter un nouveau verre entre deux récits en se disant que ça la décoincerait un peu. Mais au fond, c’était comme se retrouver en pilote automatique. L’alcool lui donnait juste la sensation d’être engourdie, d’essayer de nouer des liens avec des récits déjà tout prêts. Ceux qui sont joyeux, qui forcent l’admiration, l’enthousiasme, le rêve. Elle lui vend une image où tout va bien, où elle est une jeune femme fière, forte, indépendante. Il n’y a pas le prénom de sa sœur décédée qui franchit ses lèvres, le récit de son meurtre, son addiction à la morphine, sa participation dans les activités d’un gang. Qu’est-ce qu’il foutrait de ces informations de toute manière, quand il la plaque contre le mur à la sortie du bar pour lui foutre sa langue dans la bouche et déposer ses mains sur ses hanches, persuadé qu’il y a une histoire à créer entre eux ? De quoi la débecter. Elle ne passe pas une bonne soirée, bien loin de là. Et même l’esprit embrumé par l’éthanol, elle le repousse. Elle a pas envie d’être là.
Il est minuit et elle titube dans les rues de Brisbane, la brise nocturne frappant son visage. Elle n’a pas envie de rentrer, pas envie de se retrouver seule, pas envie que le même cirque recommence le lendemain. L’alcool lui retire toute inhibition, lui donne envie de faire les mauvais choix, d’envoyer chier ses propres principes. Elle reconnaît le quartier à force de marcher, ne sait même plus si elle y est par hasard. En tout cas, ses pas et son cerveau savent où ils se dirigent quand elle s’arrête face au 333, tape le code sur l’interphone pour pénétrer dans l’immeuble. L’ascenseur est là, sa chaleur accueillante prête à l’amener à destination, même si son trajet semble prendre une éternité. Elle a le temps de se dévisager dans le miroir, de croiser un regard qu’elle reconnaît à peine. Il y avait une époque où elle avait une vie bien rangée, où ce genre de dérapages nocturnes restait un cas isolé. Où elle se faisait encore confiance pour gérer sa propre vie sans enchaîner les conneries. Sans venir toquer frénétiquement à la porte d’un parfait imbécile pour régler ses comptes durant la nuit, aussi.
Il y a des aboiements à l’intérieur, et elle doit patienter quelques longues secondes avant qu’enfin, la porte ne s’ouvre. Elle se retrouve nez à nez avec Winston et pendant un instant, elle est décontenancée. Elle n’avait pas pensé aussi loin, n’a pas imaginé ce qu’elle pourrait bien lui dire. Ou alors, elle l’avait fait un milliard de fois en étant sobre et n’était plus capable de s’en souvenir. Il n’y avait plus que les émotions brutes ici, l’envie de vider son sac une bonne fois pour toute parce qu’elle était incapable de supporter ce genre de tensions avec son petit cœur d’artichaut. Et ça finit par lui échapper ; la claque part brusquement, s’écrase sur la joue du brun dans un bruit sonore. « Ça, c’est pour m’avoir poussée à te détester. » Et maintenant qu’elle lui a mis cette gifle qu’il aurait tant mérité dans la salle de repos, il restait quoi ? Elle était bien venue pour une raison. C’est plus fort qu’elle, le naturel revient au galop, ses bras viennent s’accrocher à lui dans une étreinte ferme, son visage enfoui dans son torse. « Tu l’mérites même pas. » Elle marmonne, les yeux fermés. Elle n’est même pas sûre de savoir de quoi elle parle. Du fait qu’elle perde son temps à lui en vouloir, ou qu’elle ait finalement décidé de lui passer son attitude méprisante de l’autre jour ? L’un comme l’autre, il faudrait assumer le lendemain.
-T- u ouvres un œil, paupière lourde. Ton chien aboie frénétiquement et, à tâtons, tu cherches du bout des doigts ton téléphone sous ton oreiller pour y découvrir l’heure. Il était minuit et demi, et tu entends des coups sur ta porte. Tu te redresses à la force de tes bras, passe une main dans tes cheveux décoiffés. Ton cerveau se réveille lentement pour tenter de comprendre la situation. Tu allumes la lumière. Tes yeux se plissent, agressés par l’ampoule. Tu enfiles ta prothèse maladroitement, et te diriges vers l’entrée. Dans un silence complet, tu t’approches à pas de velours de ta porte, pour jeter un œil à travers le judas. Tu reconnais toute de suite le visage d’Albane et automatiquement, ta main se pose sur les clés pour déverrouiller la serrure sans que tu ne puisses prendre le recul sur la situation.
Tu ouvres la porte, découvrant la française hésitante. Elle reste plantée là, dans un silence gênant, la mine pensive. Tu ne sais pas quoi faire. Parce que tu ne pensais pas qu’elle serait venue d’elle même à ta rencontre. Au mieux, tu aurais opté pour le fait qu’elle craque après une énième tentative de reprise de contact. C’était pour ça que tu continuais de lui envoyer des messages avec le téléphone de Reese et que tes regards étaient aussi insistants alors qu’elle était dans ton bloc. C’était presque du harcèlement, à bien y réfléchir. Mais c’était difficile de te défaire d’elle. « Tout va bien Albane? » Tu finis par briser le silence, curieux de la raison de sa visite improvisée. Tu ne savais pas dans quelle optique elle était venue se confronter, ce soir. Mais tu l’apprends bien rapidement. La claque retentit, marquant la paume de sa main sur la peau pâle de ta joue d’un rouge flamboyant. Elle y avait mis une certaine force qui te surprenait, venant de sa part. Du revers de main, tu essuies ta joue, comme si elle avait été salie. Mais tu encaisses silencieusement. Parce qu’elle avait sans doute raison. « Ça, c’est pour m’avoir poussée à te détester. » Tu n’as pas le temps de prononcer l’esquisse d’une phrase, surpris par ses mots. Tu ne sais pas si elle les avait soigneusement choisis. Mais un poids se pose sur ton thorax après ça. T’as l’air à la fois surpris et troublé. Mine de rien, savoir qu’elle te déteste, ça te fait mal. « Ok... » Ses bras t’enlacent, et sa tête se pose sur ton torse. Tu es sur qu’elle peut entendre ton coeur raisonner trop fort dans ta cage thoracique. Le revirement de situation te fait frissonner, et elle malmène ta tension à changer si soudainement de cap. « Tu l’mérites même pas. » Tu poses doucement tes mains dans son dos, réflexe encore bien encré malgré les dix jours où tu as vécu comme un vrai célibataire. Parce qu’avec Albane, il fallait le dire, tu avais des habitudes de mec casé. Tu passais ton temps à lui envoyer de messages, tu la voyais presque tous les soirs, tu dormais plus souvent avec elle que seul. Vous aviez tout d’un couple. Sauf peut être l’amour. Mais une affection forte était là. « Non. » Tu assumes, ne faisant qu’appuyer ses propos. Tu n’étais pas en droit de rétorquer quoi que ce soit quand elle te dévoilait enfin ses faiblesses après une longue semaine de silence. « Et tu me détestes toujours autant ce soir? » Tu lui murmures, doucement, ne souhaitant pas brusquer celle qui te manquait depuis plusieurs jours. Tu resserres un instant ton étreinte, profitant de ce moment suspendu qui soulage ton âme. Albane était devenue très vite importante à tes yeux malgré toutes tes négligences et tous les mots déplacés quant à son métier. Pendant quelques secondes, ton esprit se perd sur un autre visage. Cette situation évoque le discours d’Alma dans un fracas assourdissant. Les quelques similitudes te serrent le cœur, qui battait trop vite. Tu ne voulais pas penser à elle dans ces circonstances, et pourtant. Après un an d’ignorance, il suffisait de t’être noyé dans son regard profond quelques secondes pour repartir de zéro. Encore une fois, trop de choses te faisaient penser à elle. Encore une fois, tu allais devoir lutter contre ta nostalgie et tes sentiments pour mieux les enfouir et tenter de te raisonner. Alors ce soir tu tentes encore. Tu reportes ton attention sur l’infirmière, et glisses doucement ta main sur son dos. Vous restez ainsi durant de longues secondes et tu profites de cet instant qui t’avait manqué trop longtemps. « Tu veux rentrer? » Tu défais doucement ton étreinte à contre coeur. Tu observes ses pupilles fatiguées et son état anormal qui te poussent à te dire qu’elle avait consommé plus qu’une bière ce soir. Tu te doutes bien que tu étais une conséquence d’une soirée trop arrosée ce soir, et que sobre, jamais elle ne serait venue. Mais ça t’allait. Profiter d’une situation n’était pas nouveau, pour toi. Si c’était de cette manière que tu te réconcilieras avec elle, alors ça te va. Parce que l’important, c’est de sentir de nouveau son parfum dans ton appartement. « Tu as beaucoup bu? » Tu demandes ensuite doucement, empruntant un ton rassurant, et évitant la moindre sonorité de jugement. Tu es doux, pour te faire pardonner. C’était ta manière à toi de faire. Montrer ton meilleur jour quand ça n’allait plus, pour ne pas tout perdre. Et ce soir c’était pour ne pas la perdre. Mais encore une fois, tu te dis que ce sera suffisant. Qu’ils feront avec tes mauvais jours. Qu’elle fera avec. Parce qu’elle conciliante Albane. « Je vais te chercher un verre d’eau. » Tu laisses la Française entrer pendant que tu t’avances dans la cuisine ouverte sur le reste de l’appartement. Tu attrapes un grand verre dans un meuble en hauteur, sors une bouteille d’eau fraîche du frigo, et tu remplis le contenant. Une fois que tu l’aperçois dans le salon, tu le lui tends. Ton chien s’agite autour d’elle, jappant sans cesse pour obtenir son attention. Visiblement, les retrouvailles pour lui étaient une grande source de joie. Il dérape même à plusieurs reprises à force de lui tourner autour, tu crains même qu’il finisse par lui faire perdre l’équilibre. « File. » Tu souffles à l’animal, qui après une hésitation flagrante, se jette sur le canapé pour vous observer d’un peu plus loin, dans l’attente que vous le rejoignez. « On discutera peut être plus demain. » Ce n’était pas un peut être. Juste une politesse pour inviter Albane à aller dormir. Parce que rien de bon ne ressortira d’un échange avec quelqu’un qui ne se souviendra que de la moitié de ses mots et aura une interprétation très approximative des tiens.
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Albane peut encore sentir la paume de sa main crépiter à cause de la violence de la gifle. Elle ne sait même pas si elle lui a vraiment fait mal, sa propre douleur se mélangeant dans tous les sens à cause de l’alcool qui coule dans son sang. Elle ne sait pas être violence ou agressive, ne sait pas être rancunière. Elle est la première blessée durant les conflits, à cause de sa tendance à accorder trop d’importance à ce qui lui tient à cœur. Alors ses bras désormais fermement crochetés autour de la taille de Winston, son visage enfoui dans son torse, elle ferme les yeux et se laisse aller pendant plusieurs longues secondes. Elle n’a pas envie de parler, de s’expliquer, pas envie de bouger d’un pouce. Elle a juste besoin de savoir qu’il est là, qu’elle n’est pas seule. Que ce n’était pas si grave, cette dispute. Qu’elle n’avait pas vraiment besoin de mettre à terme à ce qu’ils avaient, même si l’idée venait d’elle. La française pourrait rapidement perdre la notion du temps ici, à juste se concentrer sur le bruit du cœur battant, sur le mouvement de respiration de son torse, ou sur l’odeur de son parfum. Pour la première fois depuis quelques jours, elle se sent presque bien. Une présence plus efficace que l’alcool, toujours moins que la morphine. Réconfortante malgré certains aspects peu reluisants. Est-ce qu’elle le détestait encore ? C’était une bonne question. A part Lou, et Strange, et chaque atome de ces gangs, la blonde n’était pas vraiment capable de détester. Evidemment qu’elle lui en voudrait encore un peu le lendemain, qu’ils seraient obligés de revenir sur cette soirée qui les avaient menés à l’explosion. Elle finirait par lui pardonner, c’était certain. Mais probablement pas ce soir. L’unique chose qui le sauvait était probablement le fait qu’il ne l’avait pas laissée partir si facilement. Elle ne comptait plus le nombre de messages et d’appels bloqués, royalement ignorés. Alcool ou non, elle était ici pour une raison. « Ne pense pas que tu vas t’en tirer comme ça. » finit-elle par marmonner contre lui, abdiquant finalement.
Dans un soupir, l’infirmière se résigne à se décoller de Winston, relever la tête pour pouvoir l’observer. Elle avait l’impression qu’il s’intéressait à elle, ce soir. C’était agréable. Alors elle hocha la tête, acceptant de rentrer dans l’appartement qu’elle connaissait plutôt bien à force. Elle avait même commencé à y prendre ses marques. Elle était persuadée d’avoir laissé une paire de culottes et un tee-shirt dans un coin de son armoire, une brosse à dent dans sa salle de bain, ce paquet de biscuits aux céréales qu’elle gobait avant de partir travailler, quand elle y pensait. Pourtant, ce soir, elle avait l’impression d’être plantée dans cette pièce qui tanguait un peu trop, incapable de savoir quoi faire de sa carcasse. La question de Win la fit grimacer, comme une gamine mécontente. « Non. » Elle n’avait aucune idée du nombre de verres qu’elle avait bu, en réalité. Mais elle était consciente de ses paroles et actions, capable de tenir une discussion s’il le fallait. Elle allait bien, la preuve, elle avait réussi à venir ici sans aide et sans incident. Elle avait ingéré assez d’alcool pour arrêter de trop réfléchir, c’était tout ce qui lui importait. Dans d’autres circonstances, elle aurait même eu l’alcool joyeux. Elle aurait aimé que ce soit le cas ce soir. Et dans un élan de mauvaise foi, la blonde se laissa aller à un soupir las théâtral et à des yeux qui roulèrent dans leur orbite. Elle n’avait pas envie de boire d’eau. S’il n’y avait que cela pour lui faire plaisir et éviter des remontrances, elle prenait. Pour l’heure, son attention fut détournée par le shiba qui s’agitait à ses pieds, visiblement ravi de cette présence. C’est qu’ils avaient eu le temps de se rapprocher quand son maître l’avait lâchement abandonné chez elle, les faisant se retrouver tous les deux seuls. Elle avait dû le sortir, le nourrir, s’assurer qu’il ne détruise rien. L’esprit un peu ailleurs, elle l’observa silencieusement. Elle se serait bien penchée pour le caresser si elle n’avait pas eu quelques doutes quant à son équilibre actuel. Son humain aurait la priorité, ce soir.
« Merci. » murmura-t-elle quand l’interne revint avec ce verre d’eau qu’elle avala sans faire d’histoires. Il y avait quelque chose de pesant dans cette atmosphère. Elle avait pensé ces derniers jours à tout ce qu’elle aurait aimé lui dire pour lui faire comprendre qu’il s’était comporté comme un trou du cul. Elle était sûre d’elle dans ses discours, dans ces décisions. Il avait raison, discuter le lendemain serait certainement plus approprié. Mais elle se connaissait assez pour savoir que le lendemain serait synonyme de retour à la réalité ; qu’elle n’aurait pas le même culot pour s’adresser à lui. « Si on attend demain, je vais juste repartir sans un mot et sans avoir l’audace de te traiter de con si c’est nécessaire. Alors non, j’attendrai pas demain. » Elle croisa les bras sur la poitrine, marquant sa détermination à lâcher tout ce qui lui passerai par l’esprit sans la moindre retenue, tel un moulin. « Je sais pas ce que c’est ton problème. J’ai aucune idée de qui t’a blessé pour que tu te comportes comme ça au quotidien, de ce qui fait que tu es incapable de faire confiance, que tu te mets dans des galères plus grosses que toi. Je connais rien de ta vie et si t’as pas envie de m’en parler, c’est même très bien. J’aurai pas à te parler de la mienne, comme ça. » De Blanche, de la Ruche, de la morphine, des vols, des trafics. « Et j’ai pas envie de te pardonner aussi facilement, j’ai envie de te voir ramer jusqu’à ce que tu me présentes de vraies excuses. J’en ai marre de me faire piétiner. » C’était le drame de sa vie dans un sens, de ne jamais savoir se défendre en retour. « La claque c’était aussi pour m’avoir traité d’hystérique. C’est pas parce que je m’inquiète pour toi que j’en suis une. Ça fait de moi une personne stupide peut-être. Mais pas hystérique. » Même alcoolisée, sa véritable nature était doucement en train de la rattraper. Il n’y avait plus de cris, de menace de tempête. Juste un côté éternellement inoffensif qui ressortait, ne demandant qu’à faire table rase de cette dispute absurde.
-Ç- a te fait sourire, le contraste entre ses mots menaçants et ses gestes tendres. Elle lâchait du leste mais ne pouvait pas s’empêcher de te tempérer, comme pour réfréner ton coeur qui s’emballait au contact de sa peau. Lorsqu’elle nie avoir bu ce soir, ça te fait sourire. Un sourire bienveillant. Tu avais suffisamment côtoyé la brune pour connaître sa façon de parler et ses moues lorsqu’elle buvait. « Ok. » Tu réponds, conciliant. Bien sûr que ne croyais pas son déni. Mais tu n’avais ni l’envie ni le besoin de rentrer dans un débat stérile. Elle faisait preuve d’une mauvaise foi qui t’amuse parce qu’elle était plus souvent dans tes lèvres que dans les siennes. Et quand il s’agit de boire un verre d’eau, madame se fait exubérante, soupirant trop fort pour que ce soit naturel et elle roule des yeux, si bien qu’un aveugle l’aurait pressenti. Elle te remercie néanmoins quand tu le lui tends et ta réponse se fait dans un petit sourire muet.
Puis Albane croise les bras, l’air déterminée figeant son visage soudainement sérieux. L’atmosphère change et ça te désole. L’air et la fraîcheur des retrouvailles te plaisaient beaucoup plus que la tirade qu’elle s’apprêtait à te dicter. « Si on attend demain, je vais juste repartir sans un mot et sans avoir l’audace de te traiter de con si c’est nécessaire. Alors non, j’attendrai pas demain. » Tu ne tardes pas à lui répondre. « C’est bien dommage. » Un fin sourire se dessine sur tes lippes pour alléger la situation. Tu marques un trait d’humour peut être maladroit pour détourner un sérieux qui ne te plaisait pas. Parce dès qu’il s’imposait, tu te braquais trop vite et tu devenais plus désagréable encore.
« Je sais pas ce que c’est ton problème. J’ai aucune idée de qui t’a blessé pour que tu te comportes comme ça au quotidien, de ce qui fait que tu es incapable de faire confiance, que tu te mets dans des galères plus grosses que toi. Je connais rien de ta vie et si t’as pas envie de m’en parler, c’est même très bien. J’aurai pas à te parler de la mienne, comme ça. » Tu en avais beaucoup, des problèmes. Tu devrais en faire une liste pour être sûr de ne pas en oublier quelques uns. Mais elle soulevait pourtant un point essentiel, l’origine de tes fureurs. Tu as toujours eu ce penchant, dans les bribes de souvenirs de ton enfance. Et si une psychiatre t’analysait, tu es certain qu’elle trouverait un lien avec les disputes parentales incessantes qui te servaient de berceuse par le passé, qui t’auraient conditionné à un comportement provocateur. Que tu n’avais jamais su remettre en question ta vie, jamais su trouver un minimum de courage et que la peur t’entraîne dans un cercle vicieux qui semble aujourd’hui impossible à briser. Que la peur nourrissait tes angoisses, paralysait tes bonnes intentions et que tu préférais t’armer de ton arrogance inébranlable. Que ton attaque de requin n’avait jamais réellement cicatrisé et que l’angoisse s’était mutée en phobie que tu n’affrontais pas non plus. Que tu avais du être mis sur un piédestal trop longtemps pour penser que tout t’était dû et que tu n’étais jamais responsable de rien, que seuls les autres étaient l’origine de tout tes malheurs. Oui, tu avais beaucoup de problèmes. « Si je te parle de la mienne, tu me parles de la tienne? » Non. Réponds non. Elle devait défaire le dilemme que tu commençais à construire. Tu essayes d’ouvrir la brèche qu’elle avait laissé innocemment, de t’y engouffrer pour défaire le piège qu’elle avait installé juste sous ses pieds. Tu n’oses pas insister pourtant sur la curiosité qui s’immisçait. C’est quoi ta vie, Albane? C’est comment?
« Et j’ai pas envie de te pardonner aussi facilement, j’ai envie de te voir ramer jusqu’à ce que tu me présentes de vraies excuses. J’en ai marre de me faire piétiner. » Tu acquiesces mais restes silencieux, parce que sa tirade n’était toujours pas fini. Tu le voyais à sa frimousse déterminée à continuer d’enfoncer le clou. « La claque c’était aussi pour m’avoir traité d’hystérique. C’est pas parce que je m’inquiète pour toi que j’en suis une. Ça fait de moi une personne stupide peut-être. Mais pas hystérique. » Tu acquiesces à nouveau et elle peut voir à ton regard espiègle que l’humour prend vite le pas sur le sérieux de la discussion. « Ça en fait des choses pour une claque. » Tu ne peux tout de même pas t’empêcher de noter qu’elle excusait sa gifle par de nombreux prétextes. Comme s’il fallait encore justifier son geste une seconde fois, parce que son premier argument n’était pas suffisant. Albane était si peu violente qu’il fallait qu’elle donne de nombreux sens à ses écarts. Tu te rends rapidement compte de la perche que tu lui tendais. Tu n’as pas besoin qu’elle t’en propose une seconde, de gifle. « Mais une me suffit. »
« Albane. » Tu commences d’un ton grave, comme si tu t’apprêtais à lui faire une révélation à laquelle elle ne s’attendait pas. « Tu ne m’as toujours pas traité de con. » Et tu lui lances un regard l’incitant à se débrider. Tu rebondis avec l’envie qu’elle avait mentionné de t’insulter si nécessaire il y a quelques secondes. « Tu devrais, je mettrai ça sur le compte des nombreuses grenadines de ce soir. » Pour ne pas dire ses nombreux verres de vin qu’apparemment, elle n’assumait pas totalement. Et visiblement, elle avait besoin de vider son sac, et elle n’osait pas habituellement. Tu jouais les étonnés mais c’était exactement le même profil qu’Alma. C’est peut être pour ça que tu t’attachais aussi vite à elle et que tu craignais autant de la perdre. Parce que tu as l’impression de recommencer les mêmes erreurs.
« Tu t’inquiètes trop. » Tu ajoutes. Ne pouvant t’empêcher de sentir sa peau contre la tienne, tu glisses ta main, effleurant son épiderme depuis son bras jusqu’au bout de ses doigts. Doucement tu glisses tes phalanges entre les siennes, et d’un léger mouvement tu l’invites à se rapprocher de toi. Tu as besoin de sa proximité, sentir la chaleur réconfortante qui s’émanait de son corps. « Pardon de t’avoir inquiétée. » Et ça sort comme si c’était une chose que tu faisais tous les jours, de t’excuser. Comme si c’était évident, et que ce n’était qu’une banalité. Tu lui lances même un petit sourire désolé. Jolie façade, tu montres une image de toi décontractée bien loin du séisme intérieur. Ça t’arrache la gueule, ce mot. Ça te brûle la gorge, comme un alcool trop fort qui irritait la muqueuse de ton œsophage. Ça met à mal ta fierté. Malgré tout tes mâchoires se contractent, faisant ressortir le côté carré de ton visage, et tu es en apnée durant quelques secondes. Tu l’acceptes mal, de lui sortir ces mots étrangers. T’as cette désagréable impression de te soumettre à une autorité que tu ne supportais pas et que tu n’as jamais supporté. Mais elle l’avait dit elle même, elle en avait besoin. Et tu avais encore besoin d’elle. Alors, tu fais cet effort de manière parfaitement intéressée. Tu veux juste tourner la page, l’arracher s’il le fallait pour ne plus jamais en parler. Faire comme si rien ne s’était jamais passé, tu y excellais. Alors tu abrèges, résous les doutes d’Albane, tu veux juste passer à la suite de votre histoire.
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Elle n’aimait pas avoir besoin de Winston comme ça, dans sa vie. Même alcoolisée, la discussion avec Jake tournait encore en boucle dans sa tête. L’interne ne méritait pas de deuxième chance, elle n’avait pas de raisons de lui en donner. Il était un imbécile fini qui ne changerait probablement jamais. Et pourtant, elle avait encore envie de le serrer dans ses bras. De lui mettre une autre claque. De lui crier dessus jusqu’à ce que ses poumons soient vides. De l’entendre la rassurer, lui jurer qu’il ne recommencera jamais. Elle veut être là demain matin à se demander si elle a pris la bonne décision, revenir le lendemain soir en prétendant lui donner une chance quand en fait elle lui aurait déjà pardonné. Elle a envie de ne pas avoir tort d’être revenue, pour une fois. Sauf qu’elle ne sait pas comment faire pour éviter d’être blessée, alors les mots glissent de ses lèvres sans retenue, s’écrasent sur le brun dans un désordre hasardeux. Elle a du mal à organiser ses pensées, à réaliser pleinement ce qu’elle raconte. Tout ce qui est certain, c’est que l’éthanol a le don de lui faire admettre quelques vérités. Ils ne seraient jamais complètement honnêtes l’un avec l’autre, se contenteraient parfaitement de l’omission. Cela pouvait être même un accord tacite entre eux. Mais ils n’avaient pas le droit de se blesser à cause de leurs non-dits. Ça, elle refusait. Et la question de Winnie qui interrompt sa tirade la décontenance, la fait le fixer avec une certaine incrédulité sur le visage. Elle aimerait savoir à quoi il pense ici. Si elle a une vie aussi fade que son caractère de Saint Bernard. S’il pense qu’elle a des cadavres dans le placard. Il la fait juste se sentir hypocrite, ici. Elle n’est pas en droit de lui reprocher ce qu’elle-même n’est pas en état d’offrir. Il avait raison sur un point, ils auraient dû attendre le lendemain pour cette discussion. « J’ai rien à te cacher. » La mauvaise foi doublée du mensonge. C’est lui le méchant de l’histoire, pas elle. Il ne lui dira jamais rien, impossible qu’il réalise son manque flagrant d’honnêteté. La française refuse de le laisser retourner la situation, pas ce soir.
Est-ce qu’il la prend seulement au sérieux ? elle a le cœur qui bat trop vite après avoir terminé de parler, cherche ses mots à l’arrière de sa tête pour continuer, cherche l’énergie de lui crier dessus encore un peu. Elle est juste décontenancée par ce sourire qui la fait froncer les sourcils. Pourquoi il sourit ? Elle lui dit ne pas vouloir l’excuser, et il sourit ? Est-ce que c’est un jeu pour lui ? Elle ouvre la bouche mais aucun mot n’en sort. C’est le fait qu’elle lui ait mis une seule et unique claque, qui mérite qu’il la regarde de la sorte ? « T’es un… » Il ne la laisse pas finir, se protège d’une autre gifle potentielle qui pourrait égaliser les comptes. Cela lui arrache une moue contrariée ici, en réalisant que l’idée ne lui a plus effleuré l’esprit. Il le savait. Parce qu’il la connaît trop bien, et que c’est pour cette raison qu’elle est revenue malgré tout. Les bras se croisent sur sa poitrine, son visage se tord d’une grimace agacée. « Abruti. » souffle-t-elle d’un air de défi, comme si elle proférait la pire des injures. Bien loin de l’insulte du con, qu’elle avait promis un peu plus tôt. Tout ce que Winston semblait retenir ici. Parce que ce qu’elle lui avait claqué au visage un peu plus tôt n’était visiblement pas assez drôle. « Tu crois que c’est une blague ? » Cette fois son regard se plisse, irrité au possible. Si elle ne le traite pas comme tel, il est évident que le comportement de l’interne le fait passer pour ce genre de type. Alcool-grenadine ou pas, elle resterait probablement éternellement trop gentille quand lui, remords ou pas, resterait ce type qui tourne tout à la dérision.
Elle aurait bien un millier d’arguments contre le fait de trop s’inquiéter. Parce qu’elle les voit au quotidien les situations alcoolisées qui les dérape, sait que les lois de l’univers se foutent de la rationalité. Pourtant elle ne dit rien, garde le silence quand son regard est happé par les doigts de Winnie qui s’emmêlent aux siens. Elle les serre par réflexe, n’oppose aucune résistance à faire un pas vers le brun au point de sentir sa chaleur contre son corps. Elle a certainement un regard de chiot malheureux quand il lui présente enfin ses excuses. Des mots tellement simples, qui auraient mis fin à cette distance entre eux en l’espace de quelques secondes. Il a même l’air d’être sincère sur l’instant. Alors pourquoi est-ce qu’il avait fallu qu’il envenime la situation à ce point ? « Me refais jamais ça. » Une promesse qu’elle ne demandait pas, bien consciente qu’elle ne serait jamais tenue. C’était Winnie, après tout. Avec sa grande gueule, son caractère souvent égoïste, sa carapace contre le monde entier. Celui qui donnait l’impression d’avoir bu des shots de white spirit juste pour sortir une simple excuse. Et maintenant ? La blonde baissa les yeux sur leurs doigts liés, les remonta sur leurs corps si proches, sur le visage de l’homme qui ne la quittait pas des yeux. Au moins, il tenait à elle. « Je vais réfléchir à débloquer ton numéro. » finit-elle par souffler en se dressant sur la pointe des pieds pour venir déposer ses lèvres sur celles du brun. Un baiser doux, lent. Elle ne réclamait rien ici, juste qu’il reste avec elle. Et ce genre de gestes tendres était exactement ce qui floutait la limite entre l’amitié et l’intimité, ce dont elle avait désespérément besoin ce soir.
-Q- uand elle t’affirme n’avoir rien à te cacher, ta moue se fait peu convaincue. Parce que t’en sais rien, même si la vie d’Albane n’a pas l’air des plus palpitantes. Mais elle devait avoir sa blessure, elle aussi. Comme tout le monde. Sauf que tu n’es pas sûr qu’elle t’en ait parlé. Et t’en as pas forcément besoin. Tu apprécies la légèreté de votre relation, sans besoin de se dire les choses, ou se devoir quoi que ce soit. Elle est adorable, Albane, quand elle te traite d’abruti. Elle est douce, malgré la colère. C’est ça, qui te plaisait chez elle. Sa douceur. C’est ton extrême inverse, des mots atténués alors que t’étais capable d’insulter la terre entière. Et si tes mots dépassaient souvent ta pensé, ceux d’Albane étaient bien souvent bridés. Aucun des deux n’était en phase avec l’étendue de sa conscience mais on pourrait espérer que l’un atténue l’autre.
« Tu crois que c’est une blague ? » Oui? Non. Bien sûr que non. Ta vie entière était une vaste blague en réalité. Tu t’accrochais a un humour protecteur pour agir comme si, finalement, tu étais indifférent à toute remarque et à tout ce qui t’entoure. Et si tu y crois, les autres y croiront. Son regard plus sévère te sert cependant de limite quant à cette tendance à la dérision. Tu soupires, comme un enfant réprimandé. « Mais non… » Tu réponds lentement, pour tenter d’apaiser sa colère naissante. Tu ne sais pas gérer une Albane colérique. C’était pour ça, que vous vous preniez régulièrement le bec. Parce que t’allumais des braises et t’étonnais et reprochais qu’Albane s’enflamme.
Tu sens ses phalanges serrer les tiennes. Tu sais à cet instant que la page était tournée. « Me refais jamais ça. » Un simple sourire réconfortant se dessine sur tes lippes. Tu avais cette facilité à garder cet air angélique et tromper les autres. On te donnerait le bon dieu sans confession avec ce minois. C’était indispensable, avec le caractère de chien que tu camouflais dessous. Son regard te lâche pour observer vos mains entrelacées. Ses opales remontent jusqu’aux tiennes pour s’y perdre un instant. Un frisson parcourt ton échine. Ça faisait trop longtemps que vous n’aviez pas été si proches. « Je vais réfléchir à débloquer ton numéro. » Elle se hisse sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur tes lèvres. Ton palpitant s’accélère doucement, comme un adolescent qui embrassait sa copine pour la première fois. Parce que votre froid t’a semblé durer une éternité. « Ça m’évitera de t’envoyer des messages avec le téléphone de quelqu’un d’autre. » Tu t’empares à nouveau de ses lèvres restées trop longtemps mutiques. « Qu’est ce qui t’a décidée à venir me gifler ce soir et pas un autre? » Tu avais toujours cette petite pointe de curiosité qui piquait tes lippes. Tu ne sais pas ce qui a décidé Albane dans ce revirement inattendu. Tu enlaces la brune, pour t’emparer d’elle tout entière. Ça te fait du bien de sentir sa chaleur. « Tu dors ici ce soir? » Tu poses la question pour t’en assurer, mais le contraire t’étonnerait. Tu jettes un œil au canapé avec l’oreiller et la couverture d’Adriana, en boule. Il faudrait sérieusement que tu ranges cet appartement qui retrace dans son bordel, toute ta semaine. Il avait été rarement aussi peu rangé que ce soir. La flemme avait envahit ton esprit déprimé depuis ta soirée avec la policière. Et ton moral abîmé t’avait privé de toute motivation. D’ailleurs, il faudra aussi que tu lances une machine, parce que ton panier à linge degueule de caleçons et t-shirts. Tes mains se posent sur ses hanches, un sourire malicieux sur le visage. C’est ce petit côté emmerdeur qui ne t’échappe pas bien longtemps. « Tu sais que t’es têtue, parfois. » Tu étais très mal placé pour lui faire ce genre de remarques. T’étais le roi pour camper sur tes positions, soit parce que tu te persuadais d’avoir raison, soit parce que quand bien même tu savais que tu avais tort, ton égo coriace ne lâchait pas l’affaire. Tes mains resserrent leur étreinte doucement, t’as besoin de contact avec elle. T’as besoin de sentir sa peau, sa chaleur et son souffle. Tu ne pensais pas tenir autant à elle, finalement.
your name isthe strongestpositive and negativeconnotation in any langage
Feel like I'm just passing by. It's not love it's just a guy, and it's got me feeling right for the night but in the morning when he's gone, I'm alone with all my thoughts. So I gotta drink 'em up 'til I'm numb. And it's never enough, pass me the cup. Got nowhere to run, so pour me another one. I'm taking it all, I'm getting lost. I'm making a fool of myself with all these vices
Et juste ainsi, Albane pouvait sentir sa résistance fondre comme neige au soleil. Le sourire de Winston alors qu’il la regardait, la manière qu’il avait de l’étreindre, la chaleur de son corps. Elle était bien ici. Assez pour que doucement, elle cesse d’être sur la défensive. Evidemment que cela finirait par recommencer, qu’ils auraient d’autres raisons de se prendre la tête, qu’elle s’arracherait encore les cheveux à cause de quelque chose de stupide qu’il ferait. Mais quand ils avaient commencé à se fréquenter, c’était ce pour quoi elle avait signé. C’était son truc à elle, de voir le meilleur chez les gens au point d’ignorer leurs défauts les plus détestables. Elle avait appris à s’en accommoder. Au point que tout devenait flou, maintenant. Elle n’était plus trop sûre du sujet de leur dispute, de pourquoi est-ce qu’elle s’était autant mise en colère. Elle n’avait plus de certitude sur qui était fautif, ici. C’était sa manière à elle de pardonner. Quand bien même elle aurait essayé, ce silence radio n’aurait pas pu continuer. Elle détestait les conflits, détestait cette solitude. Il lui manquait, et elle en avait marre de s’écorcher chaque fois qu’elle prétendait ne pas le voir dans les recoins de l’hôpital. « T’es le pro du harcèlement, tu sais ça ? » Elle n’admettrait pas en avoir lu certains, avoir ignoré les autres. Malgré les sourcils froncés à chaque fois que son nom apparaissait sur son téléphone, cela lui avait fait du bien de voir qu’il n’était pas indifférent à leur dispute. Qu’il tenait à elle, à sa manière. Il l’avait eu à l’usure, l’élan de faiblesse alcoolisé avait fait le reste. C’était agréable ce baiser léger sur ses lèvres, bien plus que ce à quoi elle avait eu droit plus tôt. Une légère grimace déforma son visage. Certaines questions étaient mieux sans réponse, mais l’éthanol avait pour effet de lui donner une audace inhabituelle. En temps normal, elle aurait certainement marmonné une excuse quelconque, évité de répondre pour les épargner. A la place, l’honnêteté prit le pas. « J’étais à un rencard. Et j’aurais pu… je sais pas. Rentrer avec lui. Mais il était arrogant, sarcastique, sûr de lui. Il me faisait un peu penser à toi. Sauf que c’était pas toi. » Son attention, sa présence, son côté entreprenant. Rien de ce type ne l’avait fait se sentir bien, sereine, encore moins excitée. Il était chouette sur papier, mais l’alchimie n’y était pas. Albane avait arrêté d’essayer de comprendre comment cela fonctionnait, préférant se limiter à des certitudes. L’une d’elle étant que peu importe combien Winston pouvait se montrer insupportable à ses heures, elle refusait de s’en détacher. Elle aimait bien trop ce qu’ils avaient. Alors non, elle n’irait nulle part ce soir. Ni le lendemain. Ce serait comme se réveiller d’un mauvais rêve et tout reviendrait à la normale, juste parce qu’elle ne se sentait pas capable de supporter un conflit de plus. Elle hocha juste la tête en guise de réponse, gardant pour elle que c’était probablement ce qui lui avait le plus manqué de pouvoir s’endormir dans une paire de bras. Elle se sentait vidée maintenant que toute son énergie avait été consumée dans une claque, dans des reproches et dans des paroles bien trop virulentes pour elle. Ses pensées s’égaraient plus facilement happées par la pression de ses doigts sur ses hanches alors qu’elle trouvait ses marques en enroulant ses bras autour de son cou. « T’as été têtu en premier. » Elle lui avait juste retourné la faveur, ici. S’il s’était excusé plus tôt, ils n’en seraient pas arrivés là. Distraitement, les doigts de la française s’emmêlèrent à la chevelure brune en vrac, jouant de leur indiscipline. Et elle aurait pu rester longtemps à profiter de cette étreinte, à juste glaner un peu de douceur. Mais à la place, ses bras finirent par relâcher l’interne, glisser le long de son torse pour attraper le bas de son tee-shirt et le tirer vers sa tête. Elle l’incita ainsi à la lâcher pour pouvoir lui retirer le vêtement, le faisant se retrouver torse nu dans le salon. « J’ai envie d’une douche. » annonça-t-elle simplement en reculant de quelques pas. « Je te laisse aller chauffer le lit et je te pique ça. » Et comme une gosse prise en faute, elle s’échappa juste jusqu’à la salle d’eau, abandonnant Winston à son sort.
La porte fermée ne laissait pas supposer une quelconque invitation à la rejoindre, mais Albane n’avait pas l’intention de traîner. A peine les pieds mis dans la pièce, ce fut avec plaisir qu’elle se glissa dans la cabine de douche, allumant directement l’eau brûlante. Comme pour faire disparaître toute trace de sa soirée chaotique, pouvoir sortir de là et prétendre qu’il ne s’était vraiment rien passé. Avec l’alcool qui courait encore dans ses veines, elle n’était toujours pas sobre. Les habitudes reprirent rapidement le dessus en réalisant que sa brosse à dent était là où elle l’avait laissée, de même pour sa serviette attitrée pliée sur un coin de l’étagère. Et quand elle sortit de là, c’était avec le tee-shirt trop grand de Winnie sur le dos. Le chien eut droit à une caresse furtive sur la tête, mais la blonde eut vite fait de sauter sur le lit pour venir s’écrouler à côté de l’homme. « Tu sais… on ne se parlait pas, donc je n’ai pas pu te demander. Mais… » Elle roula sur le ventre, étirée de tout son long, appuya son menton sur son bras pour pouvoir relever sa tête vers Win. « T’aimes bien l’eau ? » Dans cette position, sa question sonnait surtout comme un marmonnement. « Paraît qu’il y a une recrudescence de tortues le long de la côte. J’aimerais bien aller voir. » Ils pourraient plonger ensemble. Ce serait chouette. Tout à fait adéquat pour ce qu’ils étaient l’un pour l’autre, maintenant qu’ils étaient réconciliés.
-T- u la vois grimacer, comme si elle avait fait une connerie. Et ça t’inquiète, ce minois. « J’étais à un rencard. Et j’aurais pu… je sais pas. Rentrer avec lui. Mais il était arrogant, sarcastique, sûr de lui. Il me faisait un peu penser à toi. Sauf que c’était pas toi. » T’es silencieux sur le coup. Juste le temps d’assimiler l’information qu’elle venait de t’avouer. T’as du mal à imaginer Albane avec un autre, étrangement, alors même que vous n’aviez jamais mentionné ni promis aucune exclusivité entre vous. Vous n’aviez même pas nommé la relation que vous viviez, et tu ne t’étais jamais posé la question. Pourtant t’as jamais su faire autre chose que dragouiller une autre depuis que tu fréquentes Albane. T’es incapable d’aller plus loin que quelques phrases charmeuses, laissant sans doute quelques célibataires espérer une suite à ce que tu entamais sans jamais les relancer. Tu ne voulais simplement pas savoir quelle option Albane avait choisi de son côté. Alors tu serres les mâchoires pour ne poser aucune question dont la réponse pourrait te frustrer. Tu préfères rester dans l’ignorance, malgré le petit pincement qu’elle venait de te provoquer. « Ah ok. » T’essayes d’avoir l’air naturel mais vu les secondes qui s’étaient écoulées avant que tu ne daignes ouvrir ta gueule, ça l’était très peu. « Mouais. Au détail près que je suis beaucoup plus beau et charismatique que lui. » Et tu affirmais ça sans même avoir une idée du physique de l’autre homme. Une question te brule les lèvres. Elle fait ça souvent? Ou juste parce qu’elle ne voulait plus te voir? Interrogation que tu tentes de noyer en t’accrochant au présent et en lui proposant de dormir dans tes bras. Loin des autres.
Tu ne réponds pas, lorsqu’elle affirme que tu avais lancé les hostilités. Parce que t’es bien trop concentré sur ses mains qui se mêlent à tes cheveux, laissant un frisson parcourir ton échine. Ces dernières glissent sur ton torse, accentuant les frissons qui te font vibrer. Ton regard planté dans le sien est rapidement obstrué par le t-shirt qu’elle soulève. Un sourire naïf nait petit à petit sur tes lèvres et ton coeur s’emballe. Tu la laisses faire et l’aides finalement à retirer le tissu. Tes yeux se noient à nouveau dans les siens. Elle fait un pas en arrière. Tes sourcils se froncent d’étonnement aussitôt. « J’ai envie d’une douche. » Tu fais un pas en avant. « Ouais ça peut être sympa. » Que tu réponds avec un large sourire, ne comprenant pas tout de suite qu’elle souhaitait y aller seule. Tes sens s’affolent et son corps t’attire de plus en plus. « Je te laisse aller chauffer le lit et je te pique ça. » Ah la connasse. Tes sourcils se haussent, comme pour lui demander silencieusement si elle était sérieuse. Et elle file à la douche au pas de course, satisfaite de sa blague. « T’es une horrible personne Dumas. » Tu lui gueules comme un putois alors qu’elle s’enferme dans la salle de bain. T’as l’esprit revanchard. Et ton cerveau s’active déjà sur la manière dont tu allais lui rendre la pareille.
Tu t’étais étalé de tout ton long dans le lit, les doigts jouant sur le clavier de ton téléphone. Tu n’as pas eu à attendre longtemps avant d’apercevoir la silhouette d’Albane qui caresse ton chien avant de se faufiler dans ta chambre. « Il te va bien ce t-shirt. » Tu ne caches pas tes regards indiscrets qui s’attardaient sur ses courbes dissimulées sous le tissu. Tu n’avais jamais eu de retenu avec elle. Elle s’allonge à tes côtés puis roule sur le ventre, posant son menton sur ses bras pour t’observer. « Tu sais… on ne se parlait pas, donc je n’ai pas pu te demander. Mais… » Oulah. Tu fronces les sourcils, n’aimant pas ce genre d’amorce floue. Tu crains toujours le pire. C’était le genre de phrase qu’on utilise pour poser des questions fâcheuses ou annoncer de mauvaises nouvelles. Et tes opales s’inquiètent, assez pour qu’on puisse le deviner sans même te connaître. « T’aimes bien l’eau ? » Elle marmonne. La question était si soudaine et hors de contexte que tu te demandes si t’as bien compris. « Euh. Il m’arrive d’en boire dans certaines circonstances, oui. » Tu réponds avec sarcasme, ne sachant par réellement sur quel pied danser face à ce genre de question inattendue. « C’était vraiment très sérieux comme question, tu aurais pu me préparer un peu mieux avant de la poser. » Tu enchaînes. C’était ta façon de lui exprimer ton étonnement et ton incompréhension. Pourquoi faire simple lorsqu’on peut faire compliqué. « Paraît qu’il y a une recrudescence de tortues le long de la côte. J’aimerais bien aller voir. » Oh. Vous étiez passé au stade où vous partiez en week end tous les deux et vous alliez vous baigner avec des tortues. Et ça ne t’alerte pas. T’as pas envie d’y réfléchir, parce que la suite logique serait de te poser des questions sur la nature de votre relation. Et tu n’as pas envie de rentrer dans ce genre de complexités. Toi, tout ce à quoi tu penses c’est l'océan. Tu restes un instant interdit, l’air clairement hésitant. Tu ne crois pas avoir déjà discuté de ton accident de requin avec Albane, et les rumeurs diverses que tu alimentais à l’hôpital ne devaient pas l’aider non plus, puisque visiblement, elle n’était pas au courant de ton accident. « Tu sais c’est pas vraiment ce qu’il y a de plus simple la plongé avec une jambe. A moins d’être une sirène. » A peine ta phrase terminée que tu plisses les yeux d’un air accusateur. « Et je ne mettrai pas de queue de sirène. » Tu désamorces quelconque proposition farfelue de métamorphose en créature semi thon mais que pourrait te faire Albane avec grand plaisir. Tu connais ses tendances taquines très prononcées, et tu as pris l’habitude de rectifier un bon nombre de tes phrases qui lui laissaient une ouverture évidente. « Tu préfères pas autre part? Genre une rando en foret? Si tu veux voir des animaux y’a des casoar à la Daintree Rainforest je crois. » Bon c’était loin. Très loin. Mais au moins, c’était une alternative avec des bestioles, sans plongée et sur la terre ferme. Tu seras bien plus à l’aise entouré d’obstacles que composent les roches, les racines, les broussailles et les animaux que les pieds dans l’eau. « En plus un oiseau qui fait deux fois ta taille, je demande à voir ça en vrai. » Tu lui adresses un clin d’œil amusé. Albane n’était pas très grande, il fallait l’avouer. Et t’en moquer était si facile que tu n’y résistais pas.
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Finalement, l’alcool avait rendu les choses plutôt simples. Elle était revenue parce que Winston lui manquait, parce qu’à la fin de la journée elle avait envie de sa compagnie. Il était arrogant, borné, d’une mauvaise foi rare, mais elle était incapable de le remplacer. Elle n’expliquait pas vraiment pourquoi est-ce que cela collait si bien entre eux quand ils étaient différents, pourquoi elle se sentait si attachée quand certains jours elle avait juste envie de le pousser dans les escaliers de l’hôpital. C’était plus fort qu’elle, plus fort que son petit cœur d’artichaut. Le jeune homme lui donnait juste l’impression de ne pas être seule, et cela valait de l’or. Peut-être que sobre, elle aurait réfléchi à ses mots, n’aurait pas fait preuve d’une franchise si déconcertante, se serait soucié un peu plus de ses sentiments. A la place, elle avait tout déballé, comme un mea culpa pour remettre les comptes à zéro. Et elle eut un petit rire franc face à cette réaction, du Winston dans toute sa splendeur. Elle n’avait aucune idée de qui était le plus beau, le plus fort, le plus charismatique, le plus gentil. Cela n’avait vraiment pas d’importance, en réalité. « Il n’avait aucune chance face à toi. » répondit-elle simplement avec douceur, se laissant happer par leur proximité. Ça faisait du bien de pardonner, même si rien n’était vraiment oublié. De se dire qu’ils pourraient redevenir comme avant, qu’elle n’aurait plus à l’ignorer en permanence. C’était agréable de retrouver ses marques, de passer ses doigts dans la chevelure en bataille, de caresser sa peau. De partager cette intimité qui lui avait cruellement manqué. De savoir que toutes les options étaient ouvertes, ici, maintenant. Il avait une montagne de défauts mais bon sang ce qu’elle aimait la manière qu’il avait de la regarder et de lui sourire. C’était probablement un peu sadique de sa part de laisser miroiter des choses sur ses intentions immédiates, de jouer avec ses pulsions. Une vengeance de dernière minute, la dernière. Promis juré. « J’me ferai pardonner ! » lança-t-elle seulement en s’enfermant dans la salle de bain, tee-shirt dans la main.
Et si la douche avait fait du bien, ce n’était rien comparé à la douceur des draps ou au confort du matelas quand elle s’y allongea. Non sans un rien face au compliment du tee-shirt. « C’est vrai ? Merci. J’avais prévu de te le voler. » S’ils devaient se réconcilier, il l’aurait sans doute retrouvé chez elle, aurait pu le récupérer à un moment donné. Elle aurait pu dormir ici, couper court au désastre alcoolisé et juste profiter de la sensation des bras de Win autour d’elle. Pourtant, il fallut que son cerveau s’affole, trouve le premier prétexte pour engager la discussion et récupérer un peu de normalité. Le brun qui se moque gentiment d’elle, ça c’était d’une normalité affligeante par exemple. Mais dans sa bouche, c’était drôle, la fit rire doucement. « T’es con. » Et elle était ivre. Ce qui justifiait son envie soudaine de prévoir des plans pour les semaines à venir, de trouver des raisons de se voir pour autre chose que juste passer la nuit. Ce serait chouette d’aller plonger ensemble, qu’elle puisse partager cette passion avec lui. Juste eux deux dans les profondeurs, avec pour seule compagnie les habitants du monde marin. Son regard bleuté ne quittait pas Winston, à l’affut de sa réaction qui tardait à venir. Il n’avait pas l’air emballé. Elle n’était même pas sûre que son excuse se tenait. Est-ce qu’une jambe amputée posait le moindre souci durant la plongée ? à part avoir un palme en moins. Ce qui faisait de lui une sirène par défaut. « Pas besoin d’une queue de sirène. Il suffit d’un palme deux fois plus grand. Ça devrait être assez ergonomique. » Elle supposait, du moins. Mais elle n’avait pas la force de négocier ce soir, se notait dans un coin de la tête de revenir à la charge un de ces jours. La rando en forêt, c’était chouette aussi, mais c’était bien moins son élément. « C’est quoi un casoar ? » demanda-t-elle d’une voix naïve, incapable de trouver à quoi cela pouvait bien ressembler. Elle eut rapidement droit à son indice. Un grand oiseau de deux fois sa taille. Elle se demanda un instant si c’était même possible. Elle n’était pas si minuscule tout de même. « Ce n’est pas un oiseau s’il fait deux fois ma taille, c’est un dinosaure ! » Qu’elle n’était pas sûre de vouloir vraiment rencontrer. Elle était déjà terrifiée par les autruches et leur agressivité, alors un autre oiseau dans la même veine ? Elle était persuadée qu’il l’embêtait. Il voulait jouer à ça ? Très bien. Bane se redressa sur le lit pour venir s’asseoir à califourchon sur Winnie, se pencher sur lui avec un sourire malicieux. « Oui c’est nous les dinosaures, dinosaures, dinosaures, oui c’est nous les dinosaures et on aime faire du bruiiiiit ! » Bruit qu’elle l’empêcha de faire dans l’immédiat puisqu’elle vint cueillir ses lèvres, l’embrasser pour étouffer le moindre commentaire. D’accord pour aller voir l’oiseau sauvage alors.
-T- es yeux se baladent sur son corps, et tu profites de chacun de ses mouvements pour détailler sa silhouette. « C’est vrai ? Merci. J’avais prévu de te le voler. » Bien sur. Tu lèves les yeux au ciel, un sourire amusé. « Je pensais que t’étais assez payée à l’hôpital pour t’acheter des fringues quand même. » Tu te retiens de faire un commentaire désobligeant sur son travail. Ça te brulait les lèvres d’ajouter que même si elle n’avait pas un boulot très intéressant, elle devait être un minimum payée. T’as cette mauvaise opinion sur son travail, qui est souvent une source de conflits. Dans ton esprit fermé, les sous métiers existent et infirmier en fait parti. Tu les les considères que comme une main d’oeuvre pour réaliser les taches ingrates et dont l’importance se limite à une assistance médicale qui peut être facilement substituée. Parce que tu estimes que tout le monde peut devenir infirmier, métier simple qui s’apprend rapidement, selon toi, contrairement aux médecins, ou, mieux encore, aux chirurgiens. Pour une fois tu arrives à sentir que c’est une mauvaise idée, la réconciliation était bien trop fraiche. Alors tu as cette expression bien particulière du mec qui n’ose pas en dire plus. Et c’était sans doute mieux ainsi. Au moins, tes petits phrases cyniques l’amusent. Pourtant ça ne détourne pas suffisamment son attention pour qu’elle lache totalement l’affaire. Elle réfléchit sérieusement à la façon dont tu pourrais faire de la plongé. « Pas besoin d’une queue de sirène. Il suffit d’un palme deux fois plus grand. Ça devrait être assez ergonomique. » Tu arbores une moue pas convaincue. « Tu me feras la démonstration avant dans une piscine hein. » Tu aimerais bien la voir se débattre avec une seule palme, quand bien même elle disait ça sur le ton de l'humour.
Ta contre proposition semble l'intéresser néanmoins un minimum. « C’est quoi un casoar ? » Tu lui fais une description très vague de l’animal. Il fallait dire que tu n’en avais jamais vu de ta vie non plus. C’était un animal que vous ne croisiez pas facilement dans la région, et même dans cette foret, tu n’étais pas sur d’en trouver. « Ce n’est pas un oiseau s’il fait deux fois ma taille, c’est un dinosaure ! » Elle te décroche un rire amusé. Elle pouvait parfois être enfantine. « Ouais je suis sur qu’ils ont des ancêtres en commun. Je sais pas si tu vois c’est un peu comme un émeu. » Tu ajoutes, le même sourire accroché à tes lippes. Elle se redresse pour s’installer sur toi, assise sur le bas de ton ventre, et se penche doucement vers toi. « Oui c’est nous les dinosaures, dinosaures, dinosaures, oui c’est nous les dinosaures et on aime faire du bruiiiiit ! » Elle t’embrasse ensuite, baiser auquel tu réponds avec douceur. Elle avait oublié une chose. Tu adores chanter. Tu ne sais pas écouter silencieusement une chanson, surtout en voiture, et tu étais obligé d’y prêter ta voix. Et s’il y avait des spectateurs, tant pis pour leurs tympans. C’était instinctif et tes cordes vocales tentaient de suivre le rythme. « Oui c’est nous les dinosaures, les dinosaures, les dinosaures, et on aime faire du bruit. » Maintenant qu’Albane te l’avait mise en tête, tu n’avais plus qu’à fredonner cette comptine avec elle. « Ah? Tu recommences pas? » Parce que visiblement, cette chanson embrase assez ses lèvres pour venir les déposer sur les tiennes. Tu en redemandes parce qu’elle t’avait manqué, ces derniers jours. Tu l’embrasses de nouveau, échanges qui se font de plus en plus longs. Tu n’as qu’une envie, parcourir son corps de baisers, mais n’oses pas faire le premier pas. T’étais mal placé, et elle avait bu. Alors tu restes sage, tu te contentes d’embrassades de jeunes adolescents encore timides pour éviter de la brusquer, même si elle ne cesse de te provoquer. « Ça veut dire oui pour Jurassic Park? » Tu demandes pour conclure cette conversation. Tu insistes pour éviter la torture de l’océan, proposition que tu tentes d'étouffer lentement. Et même si la discrétion n’est pas toujours ton fort, tu oses espérer qu’elle ne t’en demanderas pas plus. « On réserve ça demain si tu veux. »
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Feel like I'm just passing by. It's not love it's just a guy, and it's got me feeling right for the night but in the morning when he's gone, I'm alone with all my thoughts. So I gotta drink 'em up 'til I'm numb. And it's never enough, pass me the cup. Got nowhere to run, so pour me another one. I'm taking it all, I'm getting lost. I'm making a fool of myself with all these vices
Albane n’aurait pas su dire si elle avait l’alcool joyeux ou était juste heureuse de voir les choses revenir à la normale. Mais à cet instant précis, il n’y avait aucun endroit où elle aurait préféré être que dans le lit de Winston, à ses côtés, à glousser des sujets les plus stupides qui soient. Cela incluait le tee-shirt qui portait son parfum et la perspective du mono-double palme dans une piscine. C’était léger, c’était piquant, c’était franchement bête, et cela suffisait à faire complètement oublier à la française qu’ils étaient encore en froid jusqu’à ce qu’elle débarque ici. C’était pour cette raison qu’elle tenait autant à l’interne, au fond. Il avait beau avoir ses défauts et la rendre chèvre la moitié du temps, il avait aussi ce côté rassurant qui la faisait se sentir bien. Ils avaient fini par s’apprivoiser l’un et l’autre, réussissaient à fonctionner ensemble, aussi improbable que cela soit. Même si cela demandait des compromis, comme oublier l’idée d’aller voir les tortues au large des côtes australiennes pour plutôt se rabattre sur des oiseaux à l’allure préhistorique. Albane se doutait que le brun était en train de se moquer d’elle, qu’il n’existait certainement pas d’oiseau de deux fois sa taille. Pourtant, elle se plaisait à imaginer l’allure que cela aurait, comme s’il s’agissait là d’une toute nouvelle aventure. Elle hocha vigoureusement la tête. Elle n’était pas calée en ornithologie, loin de là, mais elle était quasiment certaine que les émeus et compagnie partageaient encore pas mal de traits avec les dinosaures. L’évolution n’avait pas été tendre avec eux, leur laissant cette allure proprement terrifiante. « Si on se fait attaquer par cette bestiole, je te jette en pâture, t’es prévenu. » Comme à l’ère préhistorique, chacun pour sa peau. Une perspective sauvage qui la fit rire, allégea encore son humeur au point de se retrouver à chantonner cette comptine pour gamins qui lui traversait l’esprit, tout en venant quémander un peu de tendresse. C’était d’autant plus drôle lorsqu’il l’accompagna, suivant le rythme plutôt que de la juger d’un œil critique. Ils auraient fait deux drôles de dinosaures, selon elle. « Je me souviens plus du couplet. » avoua-t-elle dans une moue amusée. Sinon, elle lui aurait offert la chanson entière, sans le moindre doute.
C’est qu’elle se laissait facilement distraire avec Winston sous elle et avec la douceur de leurs baisers. Elle se sentait d’humeur à faire des plans sur la comète, avait déjà complètement oublié l’existence des tortues lorsqu’il lui proposa plutôt Jurassic Park à la place. Elle opina de la tête directement. « J’espère que le t-rex ne se sera pas enfui. » Elle n’avait pas envie de rencontrer Blue au détour de deux arbres dans la forêt australienne. De là à y aller dès le lendemain ? Elle n’était pas certaine. « Pas possible. J’aurai la gueule de bois. » Ce qui la fait légèrement pouffer. « On pourrait passer la journée à rien faire. Toi, moi, ton lit. J’aurais bien proposé ton canapé, mais faudrait te décider à faire ta lessive avant. » Elle aurait pu trouver un choix divers et varié de tee-shirts à voler là-bas plutôt que de lui voler le sien. Ce qu’elle ne comprenait pas forcément ; elle avait beau être bordélique, elle trouvait toujours un énorme réconfort à s’occuper de sa lessive, débarrasser le linge salle du salon, de la chambre, de la salle de bain, tout balancer dans sa machine pour ensuite l’étendre. Elle aimait l’odeur parfumée de la lessive, la douceur et la chaleur du linge sortant tout droit du sèche-linge, le confort d’un lit tout propre et la saveur d’une serviette fraîchement lavée. Parmi toutes les corvées qui pouvaient exister dans un appartement, c’était la seule qu’elle ne rechignait jamais à faire, quelle que soit l’humeur. Il n’y avait pas plus satisfaisant que de vider totalement sa panière à linge sale. Et c’était probablement pour cela que dès le lendemain, gueule de bois ou non, elle ferait comme chez elle, ferait disparaître chaque pièce de linge sale en grondant Win comme si elle était sa mère. C’était ce qu’il se passait quand elle se sentait comme chez elle, elle choisissait aussi quelles corvées faire et déléguait le reste. « On pourra commander de la pizza, regarder des films nuls, et ne même pas avoir à nous habiller. » Ce serait le programme parfait. Elle voulait juste rester avec lui, dans une bulle sans disputes, sans rancœur. Elle se perdit à embrasser son cou cette fois, à prendre conscience de leur proximité et de tout ce qui était rendu possible. Elle se redressa légèrement pour l’observer en se mordillant la lèvre inférieure, hésitante, jusqu’à ce que finalement son rictus mutin la trahisse. « On s’réconcilie sur l’oreiller ? » Pour de vrai cette fois.
Et juste ainsi, ils parvenaient à essuyer une nouvelle dispute pour de bon.