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 too far gone ☽ birdie

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Message(#)too far gone ☽ birdie EmptyDim 21 Nov 2021 - 4:03



too far gone
(it gets the worst at night)

Dimanche 12 Décembre 2021.

Le dernier cours vient de prendre fin au centre équestre sous un ciel gris typique du mois de décembre. Depuis la baie vitrée de mon bureau, je peux apercevoir les jeunes élèves sortir du manège en file indienne. La pluie battante les fait presser le pas alors qu'il rejoignent l'écurie principale où se trouvent les boxes de leurs chevaux. La monitrice les suit afin de leur prêter main-forte dans l'ultime étape de cette leçon : libérer les équidés de leur harnachement. Les palefreniers s'assureront ensuite que tous nos pensionnaires ont ce qu'il faut pour passer cette nouvelle nuit, et fermeront les portes de Riverside. Les dimanches sont les seuls soirs où le club-house ne reste pas accessible jusqu'à vingt heures, mais puisqu'à cette période le soleil disparait tôt derrière l'horizon, et compte tenu des constantes précipitations, personne n'aurait la motivation de traîner un peu, de discuter. Au contraire : ils attendent avec impatience de pouvoir rentrer chez eux, de se retrouver bien au chaud et au sec. Je les comprends. J'ai la même envie qu'eux et pourtant, ma dévotion envers le domaine ne connaît pas de limite.

Lucy quitte le parking. Il est dix-sept heures quarante-cinq. Il n'y a désormais plus une seule âme humaine ici mis à part la mienne. Je sens l'angoisse monter alors que mon regard scrute les alentours. Je songe alors à mon fidèle compagnon dont la simple présence suffit à me rassurer, d'ordinaire. Mais Alpha n'est pas là. Je l'ai emmené chez le vétérinaire en milieu d'après-midi. Diagnostic : infection. Selon le professionnel, ses jours ne sont pas en danger. Malgré cela, il a souhaité garder le Saarloos à son cabinet par précaution jusqu'à demain matin. Je me retiens d'appeler et de demander de ses nouvelles car dans le fond, je sais que tant qu'ils ne le font pas eux-mêmes, c'est que mon chien va bien. Alors, je prends mon mal en patience, en essayant de contenir mon inquiétude. Inutile de préciser que je serai la première sur place, demain…

En attendant, je n'ai pas le choix : les heures s'écoulent, la vie continue. Je me hâte d'enfiler mon imperméable bordeaux et comme d'habitude, j'effectue un dernier tour du propriétaire avant d'emprunter le chemin menant à la maison. Si je marche vite, ce n'est pas à cause des gouttes s'écrasant au sol : l'épais couvert des arbres, en plus de ma capuche, me protège assez. En revanche, je suis consciente de l'obscurité qui gagne peu à peu du terrain et qui, très bientôt, m'enveloppera tout entière. Quelques temps plus tôt encore, me retrouver seule, dehors au crépuscule ne me dérangeait pas le moins du monde. Désormais, il me faut l'admettre : rien ne m'effraie davantage.

Je m'engouffre dans le hall, non sans un soupir soulagé, et m'assure de bien verrouiller la porte derrière moi. Elie n'est pas là et travaillera jusque tard. Je ne vois qu'une activité capable de m'occuper l'esprit, assez pour l'empêcher de se perdre là où il ne doit pas aller : je récupère mon tablier, me poste en cuisine, puis j'entame l'essai d'une nouvelle recette de dessert. La sonnette retentit au moment où je mets ma préparation au frigo. Je me fige, le coeur battant. Je dois me montrer trop lente à répondre, car une voix se fait entendre de l'autre côté de la cloison. Une voix familière. Je souffle doucement, expulsant mon stress, et ouvre le panneau de bois, laissant apparaître les traits de ma visiteuse.

« Birdie ! » Je m'exclame, un sourire ravi étirant mes lèvres. Mon appréhension vient de fondre comme neige au soleil. Ne reste plus qu'un bonheur sincère. « Je suis contente de te voir. Je t'en prie, entre. » Je remarque la boîte qu'elle tient entre les mains, et l'interroge sur un ton plein de malice. « Ouuuh, qu'est-ce que tu m'amènes ? » De la nourriture, sans aucun doute. Mais quoi, exactement ? Je suis impatiente de le découvrir.


@Birdie Cadburry too far gone ☽ birdie 873483867


Dernière édition par Quinn Callahan le Jeu 10 Mar 2022 - 10:13, édité 3 fois
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Message(#)too far gone ☽ birdie EmptyDim 21 Nov 2021 - 7:38


Jordan est revenu il y a deux jours comme un petit paquet surprise dont tu n’attendais pas et ça ne pouvait pas te faire plus plaisir. Tu n’as pas eu le temps de faire les biscuits ‘tests’ de Noël que tu lui avais promis à son retour mais tu as eu le temps de les faire le lendemain. Jordan se coinçant dans son studio pour travailler d’arrache-pied avant que vous ne prenez le large pendant un petit week end pour retrouver la maison familiale cadburienne à Elimbah, tu as eu tout le loisir d’occuper la cuisine pour pâtisser à ta guise. Tu espères ne pas foirer le gâteau au chocolat pour son anniversaire que tu n’as pu faire qu’une seule fois mais au moins, les biscuits ne sont qu’une bonne excuse pour ravir le palais de tes proches et de jouer les Mères Noël à travers tout Brisbane, le chapeau coincé sur ta tête avec une petite clochette à son bout pour que l’on puisse t’entendre et lumineuse pour qu’on puisse te voir. Connaissant l’amour de ton partenaire pour le chocolat, ceux-là ont été faits au chocolat. Tu t’es amusée à les décorer, ce qui reste la partie la plus fun dans les biscuits de ce genre. Donner vie aux têtes de père Noël, aux sapins et aux boules, ton sourire est large sur ton visage. Alors le dimanche, presque sur un coup de tête, alors que tu naviguais sur ton téléphone, tu es tombée sur des vidéos de chevaux. Tu t’es rappelée que ça faisait longtemps que tu n’avais pas été voir Quinn. Ton regard déviant vers la boîte aux biscuits ; voilà la bonne excuse toute trouvée pour aller lui rendre visite ce jour. Le temps maussade n’a pas raison de ta volonté et Jordan ne va pas t’en vouloir de lui piquer ses biscuits pour aller retrouver une amie - tu vois cela comme ta participation dans sa quête à manger mieux et prendre mieux soin de lui. Le temps que tu passes au studio de ton compagnon pour l’informer que tu te sors - et non, tu ne sais pas quand tu rentres - pour aller voir une amie de longue date, l’eau commence à tomber dehors et toi, tu souris. Tu souris quand il fait moche, tu souris quand il fait beau, la nature est si belle, la nature impose et la nature est libre. Cela ne te dérange pas de devoir foutre une veste de pluie sur toi alors que vous arrivez bientôt en été ; l’Australie n’est pas un soleil et une chaleur sans fin partout, ce n’est qu’un mythe, ça. Il y a même un éclair qui te fait légèrement sursauter alors que tu prends la route pour aller direction Logan City.

Autant dire que le temps d’attente entre le moment où tu sonnes chez la jolie blonde et celui où elle t’ouvre, tu trépignes légèrement sur tes deux jambes. Les yeux parcourent le domaine qui te rappelle Elimbah, ça ne peut que faire fondre ton cœur d’un amour certain pour l’endroit, au-delà du fait que t’y as travaillé brièvement pendant une certaine période de ta vie. Ce n’est juste pas aujourd’hui où tu pourras chevaucher maladroitement une de ses belles bêtes, mais peut-être que tu pourras aller les voir quand même ? “C’est moi!” que tu dis en voyant le temps que la propriétaire met à venir ; même si c’est vague, ce que tu dis, et que tu n’es pas sûre qu’elle entende bien sachant que la pluie se fait forte. L’atmosphère est un peu lourde, les nuages sont noirs et tu n’as peut-être pas choisi le bon jour pour venir au final, mais qu’importe. Quand la porte s’ouvre et que tu vois le visage lumineux de Quinn, tu te dis que tu as bien fait. « Birdie ! »Surprise!” que tu dis d’un ton guilleret en allant la prendre dans tes bras, le sourire aussi grand que le sien, ton ridicule chapeau de Noël coincé sur la tête. « Je suis contente de te voir. Je t'en prie, entre. » tu frémis légèrement en franchissant le seuil ; oui, t’aime la nature mais tu t’es sûrement habillée trop légèrement si on oublie la veste de pluie. “Décidément, on ne dirait pas que l’été arrive. Même en temps que Miss Météo, j’arrive à être surprise!” la voix remplie de légèreté et d’humour, tu n’en penses tout de même pas moins face aux prépitations de la nature à ce moment précis. « Ouuuh, qu'est-ce que tu m'amènes ? » les yeux de Quinn sont sur ta boite et les tiens s’y portent aussi avant de pousser une légère exclamation. “Oh, ça! Juste moi qui essaie d’empoisonner mes proches, la routine, quoi.” tu glousses à ta connerie avant de poser la boîte sur la table la plus proche et de te débarrasser de ta veste ruisselante de pluie. “Je te dérange pas ? J’interromps rien ? Car ça sent hyper bon donc si jamais t’as des invités, faut me le dire, hein. A moins que ce soit un tête-à-tête avec ton amoureux.” tu fais un clin d’œil complice alors que ta moue est complètement suggestive - ne confonds pas la douce Quinn avec la perverse Birdie que tu es, Cadburn. Tu accroches ta veste et tu ôtes tes chaussures avant de reprendre ta boite et de la secouer légèrement. “On arrive à Noël et tu sais ce que ça veut dire - biscuits de Noël!” que tu dis fièrement en lui tendant la boite. Comme une gosse qui vient donner à ses parents un joli (moche) dessin qu’elle a fait avec amour. Seulement, tes gâteaux sont vraiment jolis, d’accord. T’as pas cinq ans - mais t’agis comme si, alors c’est dur de s’en rappeler, parfois.
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Message(#)too far gone ☽ birdie EmptyVen 3 Déc 2021 - 6:55

J'accueille la douce étreinte de Birdie avec joie, puis me décale sur le côté afin de la laisser traverser le seuil de la maison. Comme le dit si bien l'expression - légèrement remaniée par mon père : il fait un temps à ne pas laisser un cheval dehors. Birdie et moi serons bien mieux au sec pour discuter de ce qui l'amène et échanger les dernières nouvelles.

Ça fait un petit moment que l'on ne s'est pas vues, toutes les deux. Je suis heureuse qu'elle ait pris l'initiative de venir, et je suis certaine qu'elle aura de nombreuses choses à me raconter. Sa vie est à hauteur de sa personnalité : surprenante et pleine de couleurs. Birdie est, à n'en pas douter, quelqu'un qui ne s'ennuie jamais. J'ai toujours su, depuis l'instant où je l'ai embauchée, qu'elle ne resterait pas à Riverside. Elle aime trop bouger, changer, et découvrir énormément de choses pour s'enchaîner à un seul endroit. Et si elle semble se plaire en tant que Miss Météo, je reste convaincue que d'autres projets sont déjà en train de germer dans son esprit toujours en mouvement. Puisque c'est là sa façon à elle de s'épanouir, c'est tout ce que je lui souhaite.

Dans l'immédiat, je me concentre sur la boîte qu'elle tient entre les mains. Son bonnet de Noël, témoin de son amour pour cette fête qui, au passage, sera vite là, me donne un petit indice. Elle ne tarde pas à confirmer qu'il s'agit de quelque chose qui se mange. « Juste moi qui essaie d’empoisonner mes proches, la routine, quoi. » « J'ai hâte d'être empoisonnée, dans ce cas ! » Je m'exclame sur le même ton. Je la laisse déposer ce qui l'encombre sur la table de la salle à manger et retirer sa veste trempée. Avec un peu de chance, l'air ambiant aura le temps de sécher un peu le tissu avant que Birdie ne reparte d'ici.

« Je te dérange pas ? J’interromps rien ? Car ça sent hyper bon donc si jamais t’as des invités, faut me le dire, hein. A moins que ce soit un tête-à-tête avec ton amoureux. » Son clin d’œil suggestif me fait rire alors que son compliment me va droit au cœur. « Mon amoureux travaille tard ce soir. Je me suis occupée en testant un nouveau dessert. » Je jette un œil à ma montre. « Si tu n'es pas spécialement pressée, on pourra le goûter ensemble tout à l'heure. » Birdie récupère sa boîte et me la tend. Son air mêlant fierté et excitation est communicatif : je me sens telle une enfant qui s'apprête à ouvrir les cadeaux déposés au pied du sapin. « On arrive à Noël et tu sais ce que ça veut dire - biscuits de Noël ! » « Ouiiii ! » Après quelques sauts de cabri, j'attrape la boîte puis retire le couvercle, laissant apparaître divers biscuits en forme de sapin, d'étoile et de flocon de neige, chacun avec une décoration différente. S'ils sont aussi bons qu'ils sont beaux, c'est clair et net : je vais me régaler.

J'en saisis un délicatement entre mes doigts et croque un morceau, Birdie ne me lâchant pas du regard. Je connais ce sentiment. Celui de l'attente quasi insoutenable pour savoir si la personne à qui l'on fait goûter sa création va aimer ou non. Compte tenu du soupir d'aise qui s'échappe d'entre mes lèvres à cette première bouchée, je crois qu'elle n'a aucune appréhension à avoir : ses gâteaux sont un délice. « Empoisonne-moi tous les jours jusqu'à la fin de ma vie, tu veux ? » Je m'exclame, non sans m'octroyer une autre partie de ma boule de Noël comestible. Je reprends toutefois vite mon sérieux. « Ils sont vraiment parfaits, Birdie. Tu crois que je pourrais t'en commander ? J'aimerais beaucoup en avoir pour le Réveillon. »

A l'instar de ma vis-à-vis, j'adore Noël. Pas pour la course dans les magasins, les échanges de cadeaux achetés en grande surface à la dernière minute, ou toutes les publicités qui nous poussent à surconsommer à cette époque - un peu plus que le reste du temps. Mais cette ambiance ? Aucun autre événement ne l'égale. Raison pour laquelle j'insiste tous les ans afin d'être l'hôte du dîner du 24 décembre, pour lequel je ne manque pas de mettre les petits plats dans les grands, que ce soit côté menu ou côté déco. Et l'effervescence de la préparation m'apporte (presque) autant de bonheur que le partage avec mes proches, quelques heures plus tard, de ce repas unique en son genre…

En parlant d'hôte, je ne suis même pas fichue d'accueillir Birdie correctement. « Qu'est-ce que je t'offre à boire ? » Je lui demande, délaissant ma rêverie de Noël et revenant à la réalité. J'indique à la jeune blonde la double-porte menant au salon d'un signe de tête. Elle connaît les lieux. Elle trouvera son chemin jusqu'au canapé le temps que je remplisse et ramène nos verres - ou nos tasses, en fonction de ce qu'elle choisira.


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Message(#)too far gone ☽ birdie EmptyLun 13 Déc 2021 - 14:45


« J'ai hâte d'être empoisonnée, dans ce cas ! » je souris à pleines dents lumineuses parce que mon petit bonheur est réel en ce moment. Je ne pouvais pas dire de même il y a quelques jours mais maintenant que Jordan est revenu plus tôt à la maison et que nous avons discuté au milieu de larmes et d’excuses, mon coeur est un peu plus apaisé, et mon âme aussi. Alors c’est avec une singulière expression enjouée que je porte sur mon visage et dans mes pas dans le domaine de mon amie perdue au milieu des chevaux - même si j’aurai clairement dû venir un autre jour car l’ambiance pluie, orages et lumière faible peuvent être le début d’un véritable film horrifique. J’espère quand même que la pluie se calmera le temps que je rentre car rouler sous une pluie pareille n’a rien de très charmant.

« Mon amoureux travaille tard ce soir. Je me suis occupée en testant un nouveau dessert. » une combinaison de phrases qui m’enchante grandement - je n’ai vu son homme qu’une ou deux fois sans plus de cérémonie, il a juste un air d’homme des cavernes contrairement à la pétillante et souriante blonde que j’ai en face de moi. « Si tu n'es pas spécialement pressée, on pourra le goûter ensemble tout à l'heure. » je passe ma lèvre supérieure sur celle du dessus en faisant un regard plus qu’appréciateur, petit sourire de coin en prime. “Tu parles à mon coeur là. On va s’empoisonner mutuellement, comme ça. Si demain on est malade, on ne saura pas qui blâmer. Je trouve ça très beau. C’est quoi comme dessert que t’as testé ?” puis je jette un coup d’oeil à la fenêtre. “C’est bien un temps pour pâtisser en tout cas. Moi qui pensais voir les chevaux, c’est plutôt raté. Le comble pour une Miss Météo quand même.” je suis la mieux placée pour savoir quand profiter des beaux jours mais je préfère dire que la météo est aussi surprenante et changeante que moi - ce qui n’est pas si loin de la vérité, dans le fond.

Seulement, moi, je préfère être joyeuse et souriante, apportée de la bonne humeur et du soleil dans la vie de mes proches, même si parfois c’est compliqué, que ça demande des efforts et que le résultat n’est pas toujours au rendez-vous car chasser le naturel, il revient forcément au galop - une bonne expression à utiliser vu l’endroit dans lequel je me trouve. « Ouiiii ! » elle regarde le contenu de la boîte avec curiosité et ça me rappelle exactement pourquoi j’aime jouer les mères Noël avant l’air ; pour voir le regard de mes proches s’illuminer de cette jolie excitation que je tente d’insufler afin que jamais, jamais personne ne perde son esprit d’enfant. Comme un moment suspendu dans le temps, je l’observe en goûter un et c’est avec soulagement que je constate qu’elle semble apprécier. « Empoisonne-moi tous les jours jusqu'à la fin de ma vie, tu veux ? » je lâche un léger rire en tapant son bras. “Fais gaffe à ce que tu dis ou je pourrai te prendre au mot!” pour le meilleur ou pour le pire, qui sait ?

« Ils sont vraiment parfaits, Birdie. Tu crois que je pourrais t'en commander ? J'aimerais beaucoup en avoir pour le Réveillon. » oh alors ça, je ne m’y attendais pas. Je suis plutôt émue, battant rapidement des paupières pour réaliser qu’elle est sérieuse avant de sourire de nouveau un peu plus fort que la seconde précédente. “Bien sûr, avec plaisir. Si tu as des goûts, parfums, formes et/ou couleurs spécifiques, hésite pas à me le dire.” je commence à programmer ça dans ma petite cabosse - Jordan serait si fier de moi - avant de sortir mon téléphone de ma poche arrière pour noter - sait-on jamais, je ne me fais pas confiance.

« Qu'est-ce que je t'offre à boire ? »
Je ne dis jamais non. Surprends moi!” je lui fais confiance, à mon hôtesse alors que je me dirige docilement vers le salon. Mais au lieu de m’asseoir sagement, je regarde la décoration, même si je la connais déjà. Je veux noter un détail qui a changé, quelque chose qui a bougé - et je peux certifier qu’il y a véritablement la présence de quelqu’un d’autre que Quinn ici. Est-ce que les proches de mon compagnon ont la même sensation quand ils viennent chez lui - chez nous ? “Tu fais quoi pour les fêtes ? Vous allez être nombreux ?” que je demande avec la voix un peu plus élevée pour que mon amie m’entende de là où elle est. Curiosité en même temps que véritable interrogation ; j’ai besoin de savoir combien de fournées je vais avoir à faire.
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Message(#)too far gone ☽ birdie EmptyDim 2 Jan 2022 - 8:38

Je crois que la simple évocation d'un nouveau dessert au réfrigérateur a convaincu Birdie de rester (peut-être) un peu plus longtemps que prévu. Elle trouve l'idée de nous empoisonner l'une l'autre assez poétique et, il me faut l'admettre, je suis plutôt d'accord. Sans coupable bien précis, impossible de punir le crime, n'est-ce pas ? Et il ne resterait rien de mieux à faire pour nos deux corps malades que de nous reposer afin de retrouver la forme. « Un lundi Netflix & Chill devant le feu de cheminée plutôt que le boulot ? Je signe tout de suite ! » Je m'exclame avec engouement. J'adore mon métier, que je considère davantage comme une passion, cependant, compte tenu de la météo actuelle, j'échangerais volontiers les allers/retours dans la boue et l'humidité contre la chaleur de mon salon et un coussin moelleux. « C'est un gâteau glacé chocolat, pralin et coco. » J'informe Birdie au sujet de ma dernière préparation. « Potentiellement l'un des desserts du Réveillon, suivant ce que donnera ce premier résultat. Ce serait super d'avoir ton avis. » J'ai l'intention de le faire goûter à Elie demain, mais obtenir une seconde opinion ne sera que bénéfique.

Ma visiteuse affiche une moue déçue face à la pluie battante : adieu la balade au centre équestre afin de saluer ses petits chouchous - les chevaux dont elle s'occupait à l'époque et qui font toujours partie des pensionnaires de Riverside. Dans le fond, ça m'arrange. Ressortir après la tombée de la nuit alors que le centre équestre est fermé, même accompagnée, n'est pas la plus réjouissante des perspectives à mes yeux. « Ce sera pour une prochaine fois. Je suis sûre qu'ils ne t'en tiendront pas rigueur. » Je lâche, un sourire aux lèvres. Les équidés passent vite au second plan quand notre discussion prend à nouveau le chemin de la nourriture, autrement dit : les gâteaux que ma visiteuse a apportés avec elle. Dès la première bouchée, je suis sous le charme, les imaginant faire sensation à mon fameux grand repas de Noël. Accepterait-elle de m'en réserver quelques fournées ? Birdie acquiesce, et pendant que je réfléchis à ses questions pratiques (parfums, formes, couleurs souhaitées), je la laisse prendre place au salon, me dirigeant à la cuisine. Je sais exactement comment la surprendre côté boisson.

Sa voix me parvient à travers les doubles-portes restées ouvertes donnant sur le hall. « Tu fais quoi pour les fêtes ? Vous allez être nombreux ? » « Le dîner du Réveillon se fera ici. On sera entre dix et quinze. » Je lui réponds tout en m'affairant dans mon coin. Je ne peux pas lui donner un chiffre précis, puisque deux réponses manquent encore à l'appel - que j'attends pour le début de semaine. « Je te téléphone mardi pour les détails ? » Je m'enquiers, attrapant la bouteille de Real McCoy. J'ajoute cette touche finale alcoolisée, récupère les deux verres et rejoins Birdie. Elle n'est plus seule : Orca est venue réclamer un câlin, ses ronronnements emplissant l'atmosphère. J'ai un pincement au cœur en songeant qu'il me manque une boule de poils, ce soir. « Tiens. Goûte et dis-moi ce que tu en penses. » Je tends l'un des cocktails à la jeune blonde, m'installant à ses côtés sur le sofa. « C'est un lait de poule au pain d'épices et rhum. » Une recette qui, au fil des ans, est devenue ma marque de fabrique pour Noël. Pourtant, elle n'est jamais tout à fait la même : je cherche sans cesse à l'améliorer. Cette fois, j'ai opté pour un lait végétal différent. Mon père, Shane et Elie ont apprécié, mais qu'en sera-t-il de Birdie ?

« Et toi, qu'est-ce que tu as prév- » Soudain, on se retrouve plongées dans le noir. Je suis si surprise que je manque de renverser le fameux lait de poule sur le tapis. Pour une raison obscure - sans mauvais jeu de mots - l'électricité s'est coupée dans toute la maison. Je fronce les sourcils. L'orage ne me paraissait pas si proche, son grondement n'ayant été qu'un faible écho jusque-là. « Je reviens, je vais chercher mon téléphone. » Je tâtonne un peu et pose mon verre sur la table basse. En moins d'une minute, je suis à nouveau près de mon invitée, mon visage inquiet éclairé par la lumière de l'écran alors que mes doigts tapotent un SMS à l'attention de Joel, le voisin le plus proche. La réponse de ce dernier ne se fait pas attendre. Malheureusement, elle n'est pas celle que j'attendais. « Merde. » Je souffle, le cœur battant. « Ailleurs, tout va bien. Ça vient de la maison. » Je lâche, dubitative. Mais pourquoi ? Comment ? Je n'ai rien branché qui aurait pu faire sauter les plombs à cet instant précis. Aucun appareil n'a démarré non plus.

Je tente de réfléchir. Je vais devoir aller jusqu'au tableau électrique, histoire de voir ce qu'il en est vraiment. J'espère que ce n'est rien de sérieux et que mes faibles connaissances en la matière me permettront malgré tout de résoudre le problème. Au-delà de l'angoisse que cette situation fait naître en moi, je ne peux m'empêcher de penser à ce qui serait potentiellement gâché si le frigo et le congélateur manquaient d'énergie trop longtemps. « Qu'est-ce que tu penses d'une petite balade dans la cave ? » Je demande à mon ancienne collaboratrice avec une certaine faiblesse dans la voix. J'allume le flash de mon Samsung, et c'est là que je l'aperçois du coin de l'œil : une ombre passant furtivement devant la baie vitrée. Je me fige de terreur. Birdie l'a-t-elle vue aussi ?

Puis, en une fraction de seconde, mes pensées ne sont plus occupées que par deux seuls mots : une identité. Celle d'un monstre assoiffé de vengeance, menaçant de me faire perdre la raison. Dennis Bryant.


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Message(#)too far gone ☽ birdie EmptyMer 12 Jan 2022 - 1:10


« Un lundi Netflix & Chill devant le feu de cheminée plutôt que le boulot ? Je signe tout de suite ! » tu t’exclaffes face à l’enthousiasme de ton amie qui est juste adorable à réagir de la sorte. “Mieux vaut tomber malade maintenant que pendant les fêtes.” être dans le mal pendant cette période-là serait absolument désastreux et, oui, tu es à peu près certaine que ça te nuirait le moral bien plus qu’on ne peut l’imaginer. Regardant la cheminée d’un bref coup d’oeil, tu te demandes cependant si la saison chaude de l’été s’y prête ; c’est exactement pour cela que tu aimerais un jour connaître un vrai, celui que tu vois dans tes films, où ils ont froids, où ils sont emmitouflés, où la nuit tombe vite pour voir les décorations lumineuses et où manger du chocolat chaud près d’une cheminée n’est pas qu’esthétique mais aussi très appréciable pour se réchauffer. Il y aurait aussi d’autres activités à faire devant un feu de cheminée mais ça, ce n’est pas quelque chose que tu diras à voix haute. Par respect pour Quinn en tout cas. « C'est un gâteau glacé chocolat, pralin et coco. » mais s’il ne faisait pas chaud, ça ne serait pas un dessert glacé et voilà que tu passes déjà ta langue sur tes lèvres avec une envie encore plus forte de jouer les testeuses à ton tour. « Potentiellement l'un des desserts du Réveillon, suivant ce que donnera ce premier résultat. Ce serait super d'avoir ton avis. » tu passes la main sur ton visage en le secouant. “L’un des desserts ? Tu comptes en faire combien ?” que tu demandes sur un ton amusé - tu t’imagines déjà voir une tablée énorme avec trois entrées, cinq plats et dix desserts. Autant d’assiettes, de couverts et de verres pour chaque occasion - la chiantise de l’extrême pour la bourge que tu es très loin d’être. Non, Quinn n’est pas comme ça mais c’est la sensation qu’elle est en train de te donner avec son l’un des desserts. “En tout cas, j’ai encore plus hâte de goûter!” même si tu n’es pas particulièrement fan de la coco, tu vas mettre du coeur à l’ouvrage pour donner ton avis des plus sérieux, oui oui.

« Ce sera pour une prochaine fois. Je suis sûre qu'ils ne t'en tiendront pas rigueur. » tu fais une moue avant de hausser les épaules. “J’aurai une excuse pour revenir. Quel drame.” que tu affirmes en relevant ta paume contre ton front, l’air dramatique à souhait avant de sourire brillamment tout en te dirigeant vers le salon. Quinn a une maison si grande. Elle qui fut seule pendant si longtemps, tu ignores comment elle a pour ne pas perdre la tête dans une telle solitude. Elle lui répondrait sûrement qu’elle n’est jamais seule puisqu’il y a ses chevaux à quelques pas d’ici mais quand même. Et puis, elle n’est plus seule, maintenant, si l’on juge les photos qu’il y a ici et là. Tu t’épates encore qu’un gars à l’apparence si bourrin ait pu charmer le coeur tendre de ton amie. Tu n’irais pas dire qu’elle est délicate - ceux qui disent ça ne l’ont jamais vu en mode “boss” car elle prend son travail et ses responsabilités très à coeur contrairement à toi - mais c’est clairement la belle et la bête à tes yeux. Ceci dit, tu ne pensais pas non plus tomber amoureuse cette année et voilà que tu vis littéralement avec ton partenaire, celui que tu peux à présent étouffer de toutes tes forces grâce à son retour plus tôt que prévu. La vie est surprenante, tu devrais le savoir puisque c’est ce que tu adores. Quand c’est dans le bon sens, en tout cas.

« Le dîner du Réveillon se fera ici. On sera entre dix et quinze. » tu hoches la tête en allant poser tes fesses contre le canapé, ôtant tes chaussures par la même occasion alors que tu te penches vers les magazines traînant ici et là. “Une sacrée tablée. Y’a de vos deux familles ?” tu ne sais plus depuis combien de temps Elie et Quinn sont ensemble. Est-ce qu’ils s’en sont au point de passer Noël avec leurs familles ensemble ou séparées ? Tu ne connais pas le protocole pour ne l’avoir jamais vécu. Vous n’en avez pas parlé avec Jordan jusqu’à présent mais tu n’es pas certaine que l’un comme l’autre soyez enclin à vouloir mélanger vos familles si tôt dans votre relation. Déjà que vous n’avez même pas vu vos familles respectives, alors à partir de là. « Je te téléphone mardi pour les détails ? »Bien sûr, sans problème! Je serai sûrement à Elimbah, mardi, donc hésite pas à appeler plusieurs fois ou laisser un message. Je risque d’être occupée.” que tu glousses doucement ; la perspective de retourner à ta maison d’enfance avec Jordan est souvent synonyme de reconnexion intense entre vous et il est clair que vous en avez besoin après ce qu’il s’est passé pendant qu’iel était en Thaïlande. Voilà qu’une petite boule de poils débarque et tu souris d’enthousiasme en te penchant vers le félin pour lui donner tous les câlins du monde. « Tiens. Goûte et dis-moi ce que tu en penses. » une main sur le chat, l’autre levant le verre à ses lèvres, tu testes le breuvage avec un air beaucoup trop sérieux pour être sincère. « C'est un lait de poule au pain d'épices et rhum. »Combien de temps le lait a-t-il vieilli dans la cave ?” que tu demandes avec une voix perchée surjouée, l’air pincé alors que tu donnes l’impression de boire un bon cru (ou pas, d’ailleurs, t’en sais rien, t’y connais rien) avant de rire de ta connerie et de boire une nouvelle gorgée. “J’aime beaucoup! Même si je vois que tu veux m’enivrer d’entrée de jeu.” que tu soulignes en souriant.

« Et toi, qu'est-ce que tu as prév- » tu allais pour répondre à sa question mais celle-ci est interrompue, exactement comme la lumière autour de vous qui disparaît totalement sans préavis. Tu as l’air conne avec ton verre à la main et ton air tétanisé que Quinn ne peut pas voir ; il fait beaucoup trop sombre pour toi. Est-ce que c’est le moment de parler de ta légère peur de l’obscurité ou pas du tout ? « Je reviens, je vais chercher mon téléphone. » le téléphone. L’éclair de génie (ou plutôt d’instinct primitif guidé par la crainte) te fait prendre le tien dans ta poche pour activer la lampe torche de ton cellulaire. Miraculeux, ce petit bijou de technologie que tu n’as jamais autant chéri qu’à ce moment-là. Tu gardes le chat contre toi, ce dernier nullement perturbé par la situation et qui continue de ronronner joyeusement entre vous, les quatres pattes en l’air sur le sofa. « Merde. »Qu’est-ce qu’il y a ?” Quinn te fait paniquer avec sa réflexion sans explication et tu n’es pas très bien. « Ailleurs, tout va bien. Ça vient de la maison. »C’est une bonne chose, non ? C’est réparable facilement, pas vrai ? Juste un truc à remonter dans le gros boitier plein de boutons et problème réglé, c’est ça, hein ?” tu es à la quête d’un mot rassurant que cette situation ne va pas se prolonger. Si tu regardes par la fenêtre, tu verrais qu’il y a toujours les lumières de la ville au loin mais ça ne suffirait pas pour te rassurer car t’es dans une grande maison au milieu de nulle part (ou presque) dans le noir avec de la pluie et de l’orage. « Qu'est-ce que tu penses d'une petite balade dans la cave ? »Ce n’était pas une visite que je pensais faire dans l’immédiat mais si c’est un mal nécessaire.” coup de tonnerre retentissant, tu sursautes et tu fais déborder de ta boisson qui atterrit à moitié sur toi et l’autre sur le sol. “Merde! Désolée, désolée, j’ai pas fait exprès, je- J’ai tendance à être un peu nerveuse quand je me retrouve dans le noir.” en vrai, t’as envie de pleurer pour qu’on te prenne dans les bras mais tu es une grande fille, n’est-ce pas, et tu n’as pas peur du noir, rappelle-toi. Tu déposes le verre sur la table basse en regardant les tâches avant de soupirer et de relever la tête vers Quinn. Cette dernière a l’air de regarder un point fixe, droit vers la baie vitrée et tu fronces des sourcils. “Quinn ?” que tu demandes avec précaution en alternant la baie vitrée et ton amie ; elle ne te rassure pas du tout du tout là. “Tout va bien ?” tu as besoin de réponses dans l’immédiat.
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Message(#)too far gone ☽ birdie EmptySam 15 Jan 2022 - 5:58

Birdie me demande si nos deux familles seront réunies pour les fêtes. « Oui, mais on fait deux repas différents. » J'ai pour tradition de toujours organiser le jour J seulement, Amy célébrera Noël en compagnie de sa mère à ce moment-là. J'ai donc prévu un second déjeuner afin qu'elle et Abby puissent se joindre à nous. Rassembler les proches respectifs d'un couple n'est pas forcément simple de base, mais c'est encore plus dur quand on forme déjà une famille recomposée. Je ne peux décemment pas en vouloir à Amy de préférer passer le 25 décembre chez celle qui l'a élevée la grande majorité de son existence même si, et heureusement, ses liens avec son paternel se sont resserrés ces derniers temps. « D'où le fait qu'il y aura plusieurs desserts. » J'ajoute avec un sourire. J'ai beau adorer cuisiner, je ne suis pas de ces personnes qui préparent un million de plats en sachant qu'il en restera plus de la moitié quand tout le monde sera parti. Je suis plutôt juste dans mes quantités, et les convives partageront le même menu - avec une simple adaptation pour mon jumeau. Mais puisque certains seront présents aux deux repas, je me dois de varier un peu les plaisirs.

La célèbre taquinerie de mon invitée n'est jamais bien loin, m'arrachant un rire. Elle ne tarde cependant pas à valider le lait de poule. Me voilà rassurée : il fait carton plein, je vais donc pouvoir le servir. Et alors que les choses se déroulent parfaitement bien, que notre discussion s'apprête à dévier sur les plans de Birdie pour cette fin d'année, on se retrouve privées d'électricité. Je m'enquiers aussitôt de la situation auprès de Joel par SMS interposé. Une vive appréhension s'empare de moi lorsque j'apprends que la coupure vient d'ici. Je devrais garder mon calme car après tout, ça arrive à tout le monde, non ? Sauf que ce n'était pas vraiment la période. Pas alors que la paranoïa me serre les entrailles dès que le soleil est dissimulé derrière l'horizon.

A mes côtés, Birdie n'a pas l'air de se sentir mieux. « C’est une bonne chose, non ? C’est réparable facilement, pas vrai ? Juste un truc à remonter dans le gros boitier plein de boutons et problème réglé, c’est ça, hein ? » Je remarque à sa voix qu'elle cherche à être rassurée. Malheureusement pour elle, je ne suis pas sûre de pouvoir remplir ce rôle. « Oui. Sans doute. » Le ton de ma voix est en parfait contraste avec mes mots. J'ai peur, et ça se sent. Reprends-toi, Quinn. T'es une adulte de quarante ans, tu peux pas te comporter comme ça. Je souffle, espérant retrouver une certaine contenance, et propose à Birdie de faire un tour dans la cave, jusqu'au tableau électrique. Quitte à devoir bouger d'ici, j'aimerais autant qu'elle m'accompagne, et quelque chose me dit qu'elle-même ne semble pas très ouverte à l'idée de rester seule. « Ce n’était pas une visite que je pensais faire dans l’immédiat mais si c’est un mal nécessaire. » « Il faut qu'on aille voir. » Je confirme. Attendre le retour d'Elie est hors de question. Il ne sera pas là avant plusieurs heures.

Un coup de tonnerre plus fort que les autres nous fait sursauter de concert. Si j'avais déjà posé ma boisson sur la table basse pour manipuler mon portable, Birdie avait toujours le sien entre les mains. Désormais, après cette belle frayeur, une bonne partie du lait de poule s'étale au sol, et Birdie se confond en excuses. « C'est rien, t'en fais pas pour ça. Viens, on y va. » En toute franchise, les taches ornant mon tapis sont le cadet de mes soucis. J'allume le flash de mon téléphone, prête à nous mener à notre destination, quand j'aperçois une ombre passer devant la baie vitrée. Je me fige instantanément, pétrifiée par cette vision, causant ainsi l'inquiétude de mon amie. « Quinn ? Tout va bien ? » Non, tout ne va pas bien. Il y a un rôdeur autour de chez moi. Bryant. Mon cœur bat la chamade, je le sens jusque dans mes tempes qui pulsent avec force, alors que j'essaie de rassembler mes pensées, de réfléchir à la marche à suivre.

La sécurité de Birdie est primordiale. Point. Il n'y a rien d'autre à prendre en compte. J'attrape sa main, et sans lui laisser le temps de réagir, l'entraîne dans la cuisine, puis à l'intérieur du vaste garde-manger. « Je crois… Je crois qu'il y a quelqu'un dehors. Alors on oublie la cave. » Je l'informe tout en prenant soin de refermer derrière nous. Je réalise qu'il n'y a - évidemment - pas de verrou sur la porte. J'attrape l'une des chaises supplémentaires que je garde stockées dans un coin, et la place de manière à bloquer la poignée. « On va rester ici. » Une pièce sans fenêtre, avec un seul accès. Sans compter que je ne suis pas venue là pour rien. Je m'approche d'un placard, toujours guidée par la lumière de mon Samsung. Derrière moi, Birdie m'éclaire également, se demandant sans doute ce que je fabrique. Après une fouille rapide, je sors de ma cachette ce que je suis venue chercher en premier lieu, puis me retourne afin de faire face à la jeune blonde, les doigts de ma main droite serrés autour d'un épais morceau de métal : la crosse d'un Glock 17.

Si Bryant veut s'en prendre à moi ce soir, je compte bien résister.
De toutes mes forces.


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Message(#)too far gone ☽ birdie EmptyDim 23 Jan 2022 - 11:48


« Oui, mais on fait deux repas différents. D'où le fait qu'il y aura plusieurs desserts. » cela a du sens. Tu n’es pas dans cet état d’esprit-là avec Jordan pour l’instant ; votre relation est toute jeune et vous n’avez pas dans les projets immédiats de faire rencontrer l’autre à vos proches. Par pudeur ou par karma, pour voir si c’est assez solide - même si le fait que tu habites maintenant chez lui est un signe du sérieux de votre relation. Mais tu trouves ça mignon que Quinn et Elie puissent partager ces jolies choses ensemble, ça sera sûrement Jordan et toi dans quelques années et, oh que l’idée te donne le vertige et des boutons imaginaires. Tu n’es pas du genre à te projeter dans l’avenir et encore moins à prévoir deux repas différents et plusieurs desserts. Tu aimes Noël mais tu laisses l’organisation et la préparation aux grandes personnes. Comme Quinn.

Même si Quinn perd rapidement de sa superbe, et toi aussi alors que la lumière se coupe et que la grande maison paraît encore plus grande et bruyante au moindre clapotis sans la sécurité de la lumière. « Oui. Sans doute. » mais elle répond comme une automate, Quinn, elle n’est pas rassurée. Elle a la frousse, tu le ressens parfaitement - à moins que ce soit ta peur à toi qui prenne le dessus. Tu n’es plus sûre de rien, à part de ton palpitant qui se met à battre bien trop vite dans ta poitrine, un signe de nervosité lambda mais que tu ne sais pas gérer. « Il faut qu'on aille voir. » tu déglutis avec difficulté car tu n’aime pas les mots qu’elle vient de prononcer. Tu aurais préféré qu’elle te dise que vous allez voir chez le voisin s’il peut vous aider - avant de te rappeler que le voisin le plus proche n’est pas non plus à côté et là, tu maudis réellement Quinn de vivre au milieu de nulle part et si loin de la ville.

« C'est rien, t'en fais pas pour ça. Viens, on y va. » elle a l’air de vouloir entamer cette mission rapidement et tu ne peux qu’approuver la technique. Plus tôt vous aurez réglé le problème, plus tôt vous pourrez reprendre le cours de vos existences. Sans pression dans la poitrine et sans stress au bout des doigts. Mais c’est sans compter sur Quinn qui s’arrête dans son action, le regard vers la vitre, comme un chat qui vient de voir un fantôme ou un esprit que seuls eux peuvent apercevoir. Cela ne te rassure pas, tu t’inquiètes en une demi-seconde alors que tu es prête à tendre ta main libre vers elle pour la ramener à la réalité car elle te fait vraiment flipper. Tu as l’habitude de voir la souriante et agréable Quinn, pas celle-là.

Elle ne dit rien mais elle réagit en prenant finalement ta main malgré tout pour t’entrainer dans son sillage jusqu’à une pièce que tu reconnais être le garde manger. De la nourriture. Parfait. Excellent, brillant. « Je crois… Je crois qu'il y a quelqu'un dehors. Alors on oublie la cave. » ok, c’est beaucoup moins excellent comme annonce. Tu déglutis et tu regardes Quinn mettre une chaise contre la porte. “Quinn, t’es sûre que c’est nécessaire ?” c’est simplement une panne de courant, pourquoi mettre une chaise en guise de verrou ? Elle a sûrement dû voir l’ombre d’un arbre ou quelque chose comme ça. « On va rester ici. » tu n’y comprends rien. Tu continues à la suivre et à la guider avec ton téléphone car elle a l’air de chercher quelque chose. Un téléphone d’urgence ? Un chargeur ? Quelque chose avec du réseau ?

Oh non. Pire.
Une arme.

Tu te figes en reculant d’un pas. “Wow, t’es sérieuse ? Qu’est-ce que tu comptes faire avec ça ?” là, elle te fout carrément la flippe. Tu ne l’aurais pas pensé si nerveuse et surtout, tu ne l’aurais pas prise pour quelqu’un qui garde une arme dans son garde-manger. Venant d’Ellie, ça ne t’aurait pas surprise, mais venant de ta jolie amie blonde gardienne de chevaux, ça ne colle pas du tout. Et ça ne colle pas non plus avec toi, qui recule de nouveau, la panique dans la poitrine et le ventre noué. Il n’y a pas de fenêtre, vous êtes dans le noir avec vos téléphones sur batterie qui font fondre comme neige au soleil pour vous éclairer et Quinn est avec une arme. Il n’y a rien qui va, tu ne te sens pas bien du tout alors que ta respiration siffle. “Quinn, on peut pas rester ici. Je suis sûre qu’y a personne. T’as du voir l’ombre d’un arbre ou d’un éclair, je sais pas, mais y avait personne. S’il te plait, je peux pas rester là. Et je peux pas… Je peux pas voir ça.” que tu dis en désignant l’arme qu’elle tient. Tu as reculé encore plus jusqu’à être bloquée par un meuble. “On va reprendre une inspiration et on va réfléchir. On peut appeler les secours si tu veux. Ou ton voisin. Il n’y a pas besoin de paniquer à ce point. Ce ne sont que les plombs. Il n’y a rien d’autre. Quinn, s’il te plait…” tu parles encore plus quand t’es nerveuse et paniquée. Une situation aussi critique te vaut de te mettre à chercher quelque chose à grignoter parce que t’as l’impression que tu vas tourner de l'œil. Vomir tes trippes. Ne plus pouvoir respirer. Il te faut faire quelque chose pour prouver que t’es totalement fonctionnelle. Un sachet de gâteaux, c’est parfait. Tu l’ouvres et tu manges. Même si c’est avec des raisins secs, ces affreuses petites choses, tu prends. C’est ta façon à toi d’éviter de paniquer. Pas sûr que cela suffise, ceci dit.
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Message(#)too far gone ☽ birdie EmptyJeu 3 Fév 2022 - 7:46

Ignorant cette étrange sensation de froid et de lourdeur causée par le métal logé au creux de ma paume, je me retourne pour faire face à Birdie. Mes lèvres sont déjà entrouvertes alors que mon cerveau peine encore à trouver un semblant d'explication qu'elle serait parfaitement en droit de me réclamer compte tenu des circonstances. La douce Quinn Callahan, une arme chargée dans la main. Une image qu'elle pensait impossible jusqu'à ce jour. Une image que je pensais impossible, moi aussi. Mais quelle autre solution s'offrait à moi ? Aucune. Les cours de Cade ont beau m'accorder un minimum de tranquillité d'esprit, ils n'auraient jamais été suffisants contre un monstre tel que Bryant. Je devais agir, mettre toutes les chances de mon côté afin d'assurer mes arrières. Parce que je savais que ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne décide de me traquer à nouveau. De finir ce qu'il a commencé voilà trois décennies.

Face à ma nouvelle trouvaille, Birdie se fige avant de reculer d'un pas. Malgré l'obscurité seulement déchirée par nos téléphones, je n'ai aucune peine à lire l'effroi sur ses traits. « Wow, t’es sérieuse ? Qu’est-ce que tu comptes faire avec ça ? » Me défendre. Nous défendre. Je reste un instant immobile, cherchant les mots les plus justes, ceux qui ne me feront pas passer pour la pire paranoïaque que la Terre ait porté. La jeune blonde me connaît depuis plusieurs années, elle sait qui je suis. Ça devrait jouer en ma faveur, non ? « Tu ne comprends pas… » Bravo, Quinn, continue sur ta lancée si tu veux qu'elle te prenne au sérieux. Tu vois pas qu'elle est déjà assez flippée sans que t'en rajoutes une couche ? Je soupire, essayant de ne pas perdre pied, et de garder la tête froide. Ce n'est pas évident quand on sait le danger qui rôde juste là, dehors.

« Quinn, on peut pas rester ici. Je suis sûre qu’y a personne. T’as du voir l’ombre d’un arbre ou d’un éclair, je sais pas, mais y avait personne. S’il te plait, je peux pas rester là. Et je peux pas… Je peux pas voir ça. » Je reste focalisée sur la dernière partie de sa phrase. Évidemment qu'un revolver la terrorise. Si les rôles étaient inversés, je n'en mènerais pas large non plus. « D'accord, attends. » Avec précaution, je pose l'arme à feu et me rapproche de Birdie, collée au plan de travail. Elle ne se calmera pas tant que mon comportement ne fera pas sens. Rien de plus normal. Mes deux mains se posent doucement sur chacune de ses épaules, le flash du Samsung baissé sur la surface en béton ciré juste derrière. Mon regard, désormais un peu plus habitué à l'obscurité ambiante, accroche le sien. « Birdie, je suis désolée mais ce n'était ni l'ombre d'un arbre, ni un éclair. Il y a quelqu'un dehors. Il doit être en train de chercher un moyen d'entrer et crois-moi, il y arrivera. » Je connais Bryant. Je sais ce dont il est capable. Il n'abandonnera pas, pas avant de m'avoir mise six pieds sous terre. Comme Mary.

« On va reprendre une inspiration et on va réfléchir. On peut appeler les secours si tu veux. Ou ton voisin. Il n’y a pas besoin de paniquer à ce point. Ce ne sont que les plombs. Il n’y a rien d’autre. Quinn, s’il te plait… » Cette fois, c'est sur sa première phrase que je me concentre. Le reste n'a aucune importance, puisque j'ai conscience de ce que j'ai vu. Je sais ce qui est en train de se passer. Je m'accorde une poignée de secondes pour considérer sa proposition. Appeler le voisin ? Absolument pas. Joel pourrait mourir en tombant nez-à-nez avec Bryant. Quand un homme condamné à perpétuité et miraculeusement relâché préfère risquer la remise derrière les barreaux plutôt que de profiter de sa liberté, alors il est capable de tout. Même à joncher le sol de dommages collatéraux.

En revanche, maintenant que mon objectif primaire de m'habiller d'une arme est rempli, les secours deviennent en effet l'urgence à gérer. « Je m'en occupe. » Je concède. « En attendant, Birdie, s'il te plaît, il faut qu'on coupe les lumières et qu'on fasse le moins de bruit possible. » Certes, si Bryant essaie d'entrer dans la pièce, face à l'absence de verrou, il comprendra tout de suite qu'on est là. Pour autant, on n'est pas obligées de lui faciliter la tâche. Plus on le retarde, plus on a de chance que la police arrive avant qu'il ne nous mette la main dessus. J'aurais bien dit à la présentatrice de se cacher dans un placard, mais c'est peine perdue : il sait qu'elle est là. Il nous a sûrement observées avant de couper l'électricité. Il doit aussi connaître ma voiture et celle d'Elie, en déduisant que le second véhicule, dans la cour, n'est ni le mien ni celui de l'homme qui partage ma vie. La question que je me pose c'est pourquoi passer à l'acte alors que je ne suis pas seule ? La présence de Birdie est un risque. Ou une énième victime potentielle… Reprends-toi.

Dans le but de montrer l'exemple, je désactive le flash de mon téléphone et compose le triple zéro dédié aux services d'urgences. Lorsqu'une opératrice me répond, je m'empresse de murmurer les informations nécessaires à l'intervention des forces de l'ordre : nom, adresse exacte, le danger qui plane au-dessus de nous, où on se trouve dans la maison. Comme pour me donner raison, à l'instant où je m'apprête à raccrocher, une fenêtre se brise avec violence quelque part. La salle à manger. Je retiens un cri de terreur. « S'il vous plaît, dépêchez-vous, » sont mes derniers mots avant de couper l'appel, la voix tremblante.

J'ai la gorge serrée, le cœur qui bat à mille à l'heure, et des larmes se mettent à rouler le long de mes joues. Des larmes de peur panique. La cave sale et humide de Bryant se dessine lentement autour de moi. Lorsque je fais volte-face, les traits de mon invitée, pourtant à peine perceptibles, se déforment, et c'est un autre visage qui remplace le sien. Un visage d'enfant. Mary. Je me presse les paumes contre les tempes avec autant de force que possible. « Non. » Je lutte contre les souvenirs qui m'envahissent, qui menacent de m'engloutir. Birdie. Je me raccroche à elle en pensée comme je me raccrocherais à une bouée de sauvetage en pleine tempête. Si je l'abandonne, Bryant s'en prendra à elle. Si je l'abandonne, Bryant la tuera. Mary est déjà morte par ta faute. Tu tiens vraiment à ce que Birdie subisse le même sort ?

Dans un éclair de lucidité, je récupère l'arme et attrape le bras de Birdie. « Assieds-toi ici. » À même le sol, dissimulée par l'îlot central, dos à la porte. Je me mets également en position assise, restant en face d'elle. Visible certes, mais surtout, les yeux rivés sur ce qui représente l'unique ouverture de la pièce. Si Bryant entre avant l'intervention de la police, je ne lui laisserai aucune chance. Car il y a une personne qui compte sur moi, ici. Une personne que je dois protéger, coûte que coûte. Je tends mon bras libre, serre sa main dans la mienne, avant de murmurer. « Il ne t'arrivera rien, Mary. Je te le promets. »


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Message(#)too far gone ☽ birdie EmptySam 5 Fév 2022 - 17:24


« Tu ne comprends pas… » non, tu ne comprends pas car ce n’est pas compréhensible ce qui est en train de se passer. Il y a une arme en face de toi. Certes, elle n’est pas brandie vers toi, mais celle qui t’a logé une balle dans le bras ne l’était pas non plus à la base. Si dans le passé, ces choses-là n’étaient présentes que dans des films pour toi, à présent, tu n’es pas sereine du tout d’en voir une. Tu as même le palpitant qui s’embrase, porté par plein de sentiments étant synonyme de la peur et de la frayeur. Être enfermée dans cette pièce dans une obscurité tangible est déjà assez stressant pour toi mais cette arme ne rajoute que plus de panique à ton être tout entier qui ne sait pas comment se gérer quand il commence à être comme ça. « D'accord, attends. » elle pose l’arme et tu suis le geste avec les yeux apeurés au possible. Tu donne l’impression d’être un animal terrifié et c’est totalement la réalité de la chose. De cette situation qui dépasse l’entendement. Sentir les mains de Quinn sur tes épaules ne te rassurent, d’autant que ses yeux ont l’air déterminés. « Birdie, je suis désolée mais ce n'était ni l'ombre d'un arbre, ni un éclair. Il y a quelqu'un dehors. Il doit être en train de chercher un moyen d'entrer et crois-moi, il y arrivera. » aussi déterminés que sa voix et que sa volonté de croire, de penser qu’il y a quelqu’un de l’autre côté de la propriétaire. En dehors de ces murs rôderaient une perosnne et Quinn a l’air de le connaître. Pourquoi a-t-elle cette expression étrange ? Ces ondes mystérieuses émanant d’elle ? Pourquoi tu ne veux pas la croire ? Parce que c’est impensable. Les morceaux d’un puzzle inconnu te manquent, c’est ta propre incompréhension qui perle sur tes traits, au milieu de cette peur latente réunie d’un joli stress qui ne manqueront pas à eux tous de faire avoir une crise de panique si tu ne fais pas attention, si tu ne te reprends pas. L’arme est loin et tu essaies de l’oublier - tant que Quinn se tient à distance, tout ira bien, n’est-ce pas ? “Ca.. Ça n'a pas de sens.” que tu murmures malgré tout

« Je m'en occupe. » tu es presque une automate alors que tu l’observes garder son sang froid - alors que non, elle est loin d’être froide et exemplaire qu’elle ne le montre. Il y a quelque chose qui ne va pas et sans réussir à mettre le doigt dessus, tu peux néanmoins comprendre qu’il y a un truc dont tu ignores. Tu ne sais pas trop si tu veux savoir mais la curiosité, aussi impétueuse que nécessaire, finira bien par montrer le bout de son nez. « En attendant, Birdie, s'il te plaît, il faut qu'on coupe les lumières et qu'on fasse le moins de bruit possible. » sa phrase te coupe le souffle. Ta main va chercher à tâton ton cellulaire que tu prends contre toi en hochant la tête à la négation. “Non.” tu as envie de te rouler en boule quand Quinn éteint son téléphone et, oui, tu as un problème avec le noir, c’est un fait que tu nies depuis longtemps mais que tu te prends dans la figure à chaque fois. Ce n’est pas pour rien que tu as toujours préféré le réconfort du soleil au mystère de la lune, aussi belle et attrayante soit-elle. Là, il n’y a pas de belle lune pour vous guider, mais une pièce encore plus sombre et une atmosphère lourde qui pèse, qui écrase, que tu ne supportes pas. Ce qui te rassure néanmoins est l’appel que Quinn passe ; tu n’entends pas forcément tout ce qu’elle dit, ou plutôt tu ne le comprends toujours pas, mais voilà qu’un bruit sourd se fait entendre de l’extérieur, te faisant sursauter au possible. « S'il vous plaît, dépêchez-vous. » Tu as l’impression que tu vas y rester et t’es presque tentée d’envoyer un message à Jordan, voire carrément de l’appeler. Pour qu’iel te rassure, que sa voix te raccroche à quelque chose de positif alors que t’as l’impression que tu vas défaillir ; mais tu risquerais de le faire paniquer alors tu abandonnes l’idée aussi nette qu’elle est arrivée dans ta cabosse.

Tu as des larmes qui commencent à jaillir de tes yeux, signe d’émotions bien trop vives pour toi à supporter. Tes nerfs craquent rapidement, cette tension que tu haïs étant une équation inconnue de ton système déjà trop mis dans l’émotion ces derniers jours. Quinn passe ses mains sur ses tempes, elle murmure un bref « Non. » et tu as le coeur au bord du gouffre - tu te demandes si tu ne serais pas mieux dehors, au final. Evidemment que tu serais mieux parce qu’ici sont réunis toutes les choses que tu n’aimes pas, qui te pétrifient sur place ; comment tu peux penser que tu es bien ici ? Mais voilà que Quinn attrape de nouveau l’arme puis ton bras. « Assieds-toi ici. » tu ne protestes pas, tu te laisses faire, tu apprécies même l’idée car tes jambes sont molles, tu sens que tu n’aurais pas tenu très longtemps debout dans cette pièce. Tu gardes ton téléphone serré contre toi car tu ne peux pas être dans l’obscurité totale. Tes larmes sont silencieuses et tu te recroquevilles sur le sol, les genoux relevés contre ton buste. « Il ne t'arrivera rien, Mary. Je te le promets. » la main de Quinn dans la tienne, tu la regardes avec désarroi. “Qui est Mary ?” que tu demandes à voix basse ; même s’il n’y a pas d’humain de l’autre côté, t’en es sûre, tu as de plus en plus l’impression que Quinn est clairement en train de délirer. Tu n’es pas forcément rassurée de la savoir avec une arme. Cette façon de t’appeler en est une preuve flagrante. “Qu’est-ce qu’il se passe, Quinn ?” que t’ajoutes en scrutant ses prunelles. Tes larmes se calment car ton attention est centrée sur ton amie ; un point de concentration non négligeable sur lequel tu t’appuie de toutes tes forces pour ne pas flanchir encore plus. Pour ne pas sentir ta poitrine se compresser. Les secours arrivent. Et Quinn est en train de parler en incohérence. Quelqu’un doit rester stoïque et il faut que ce soit toi. Même si toutes les conditions sont réunies pour que tu paniques.
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Message(#)too far gone ☽ birdie EmptyJeu 17 Fév 2022 - 9:34

Je ne me rends pas compte des mots qui viennent de franchir mes lèvres. Je n'en ai pas encore conscience, mais tout se mélange dans mon esprit. Le passé se superpose soudain au présent, formant une couche brumeuse et troublante. Je vois les placards se changer en étagères poussiéreuses remplies de vieux objets, les murs se départir de leur papier peint coloré pour ne laisser qu'une muraille épaisse de pierres brutes dégoulinantes d'humidité, la porte coulissante disparaître au profit d'un escalier montant dans l'obscurité, dont les marches craquent sans même être sollicitées. L'espace d'un instant, je ne sais plus où je suis. Qui je suis. La Quinn adulte déterminée à se battre jusqu'au bout contre le Mal ? Ou la Quinn enfant, terrorisée de ne plus jamais retrouver ni ses parents ni son frère ? Je suis emportée dans une spirale infernale, le corps, leur cœur et l'âme complètement pris au piège. Les souvenirs affrontent l'immédiat dans un effroyable combat, et mon regard, lui, se perd en chemin.

Le garde-manger devient cave.
Birdie devient…

« Qui est Mary ? » L'entendre prononcer ce prénom qu'elle n'est pas supposée connaître me ramène brusquement à la réalité. « Quoi ? » Je souffle, ramenant mes prunelles dans les siennes. Ces dernières brillent au-dessus de la chiche lumière prodiguée par son portable. Celle qu'elle a refusé d'éteindre, la gardant contre elle comme si, par miracle, cette veilleuse improvisée allait nous sortir de notre dangereuse situation. Je ne réponds pas, gardant les lèvres serrées, fuyant à nouveau son attention afin d'offrir la mienne aux alentours. Je tente de reconnaître les lieux, de m'assurer que cet horrible sous-sol est loin, très loin de moi. Puis, doucement, je reprends enfin mes esprits. La maison. Birdie.

Birdie.

Mes yeux trouvent les siens. « Qu’est-ce qu’il se passe, Quinn ? » Son inquiétude est palpable. Comment lui en vouloir ? Elle me voit perdre tous mes moyens alors qu'un agresseur est à nos trousses. Je dois me calmer. La rassurer, lui prouver qu'elle peut compter sur moi, et que je ne laisserai rien lui arriver. « Ça va aller, Birdie. » Je ne lâche pas sa main, serrant un peu plus ma paume tremblante contre la sienne. « La police va vite arriver. Il va s'enfuir et tout rentrera dans l'ordre. Je te le promets. » Bryant ne prendra aucun risque. À la seconde où il entendra les sirènes hurlantes du véhicule, il abandonnera sa poursuite. Oh, ce ne sera pas la fin, loin de là. Il ne fera que la remettre à un autre jour. Mais qu'importe, tant que Birdie n'est pas là lorsque les représailles arriveront. Sa sécurité est tout ce qui compte. Davantage encore que la mienne. « Il faut que tu me fasses confiance. » J'insiste, essayant de maintenir une certaine assurance dans ma voix, qui n'est pourtant rien d'autre qu'un chuchotement au coeur des ténèbres.  

« Maintenant, on ne doit plus parler, d'accord ? » Parce que même un murmure peut s'entendre s'il n'est pas assez contrôlé. Parce que j'ai besoin de pouvoir écouter ce qui se passe de l'autre côté de la cloison. « Tu peux éteindre ? » Je demande en douceur, lorgnant son téléphone. Je fais de mon mieux pour éviter de la brusquer cependant, notre discrétion est indispensable. Il en va de nos vies, et aussi brutale cette réalité soit-elle, Birdie n'a pas d'autre choix que de l'accepter. « Je te lâche pas. Je reste là, près de toi. » J'affirme, appuyant ma promesse d'un hochement de tête. J'ignore qu'entre la menace que je lui dépeins et mon propre comportement, ce n'est pas ce supposé attaquant qui alarme le plus la jeune blonde…

Le silence est lourd, insupportable. Je ne perçois rien. Rien d'autre que le vent et la pluie, les coups de tonnerre qui s'espacent de plus en plus à mesure que les minutes s'égrènent, la respiration de Birdie et surtout, le battement de mon propre coeur affolé. L'une de mes mains est toujours liée à celle de la présentatrice tandis que les doigts de l'autre agrippent fermement la crosse du Glock 17, mon pouce prêt à retirer la sécurité au moindre bruit suspect. Je me tiens en alerte, repoussant les pensées qui m'empêcheraient d'agir en cas d'absolue nécessité. Celles de la sagesse. Celles qui s'interrogent sur ce que je deviendrais si je tuais un homme, si j'ôtais une vie. Légalement, je serais en légitime défense. Il n'en reste pas moins que mon arme a été obtenue par des voies illégales : j'irais sans doute en prison. En plus d'être détruite de l'intérieur. À jamais. Mais quand mes iris dessinent la silhouette de Birdie, juste devant moi, je n'ai plus qu'une unique certitude.

Ça en vaut la peine.

Je finis par douter. Bryant n'a aucune raison de se montrer discret, sans compter qu'il a déjà fait beaucoup de bruit en brisant la fenêtre de la salle à manger. Il aime la chasse, la traque. Il exulte en instillant la peur dans chaque pore de ses proies. Je le sais. Je l'ai vécu. Alors pourquoi n'a-t-il pas encore crié mon nom ? Pourquoi ne m'a-t-il pas encore narguée en affirmant qu'il allait me débusquer, où que je sois partie me cacher ? Quelque chose ne va pas.

Puis, comme sortis de nulle part, les sons caractéristiques des voitures de police déchirent l'atmosphère. Je me concentre : crissements de pneus, portières qui claquent, chaussures frottant sur le gravier. Il se passe une poignée de secondes avant qu'ils ne s'annoncent enfin. « Mme Callahan ? Police de Brisbane ! » Par-dessus cette voix étrangère masculine, trop proche pour provenir de l'extérieur, des bruits de verre brisés. Ils sont là. Dans la maison. Et je n'ai même pas entendu Bryant s'enfuir à la hâte. Était-il seulement sur place ?

Puis, la séparation en chêne finir par bouger. On souhaite l'ouvrir. « Mme Callahan ? Mon collègue et moi avons sécurisé les lieux. Vous pouvez sortir. » Je sens Birdie sur le point de rejoindre l'issue de la pièce en courant. « Attends. » Je la stoppe, l'intonation basse. « Ne leur dis rien pour l'arme. » Pourtant, si je veux qu'elle accepte de garder mon pire secret, je vais devoir la persuader que se taire est le bon choix. « Écoute, peut-être que j'ai… » « Mme Callahan ? Tout va bien ? Ouvrez-nous, s'il vous plaît. » « D'accord. On… on arrive. » Je leur concède. Je reste immobile, au plus près de ma partenaire d'infortune. « Peut-être que j'ai paniqué, peut-être qu'il n'y avait personne. » Admettre mon erreur est le premier pas vers un bon sens retrouvé. « Mais je ne plaisantais pas, Birdie. Quelqu'un… quelqu'un m'en veut. C'est pour cette raison que je… que j'ai ça pour me protéger au cas où. » J'insiste sur le mot protéger. Je prévois de l'utiliser dans le but de me défendre, point. Pas pour attaquer ou faire du mal. « Je n'ai pas de permis. S'ils l'apprennent… je risque gros. » Le Glock n'a même plus de numéro d'identification, effacé du métal. Il a sûrement été volé avant de finir entre mes mains. Je ravale les larmes qui perlent déjà à l'idée de son refus. « Promets-moi, Birdie. »

Fais-moi confiance, je répète en mon for intérieur, faisant écho à ma précédente requête. Je t'en supplie.


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Message(#)too far gone ☽ birdie EmptyJeu 24 Fév 2022 - 2:36


« Quoi ? »Qui est Mary ?” tu répètes bêtement. Elle ne comprend pas. Pourtant ta question est limpide. Elle est claire malgré les petits tremblements de tes cordes. Tu n’es pas sereine. Il y a une mauvaise vibe. Il n’y a personne dehors, tu en es sûre ; mais Quinn te donne l’impression du contraire. Et s’il y a vraiment quelqu’un ? Et s’il y a un rôdeur qui n’attend que votre sortie pour vous abattre ? Et si ces histoires que l’on te racontait quand tu étais gosse étaient la réalité ? Tu ne veux pas y croire. Il n’y a personne. Si Quinn perd pied, ce n’est pas le moment pour toi aussi. Tu gardes ton téléphone contre toi avec l’envie grandissante de contacter Jordan. Ton partenaire que tu vois alors que tu fermes les yeux. Mauvaise idée mais ça te permet de le visualiser. Tu peux le faire les yeux ouverts. Mais les paupières relevées, tu vois Quinn qui tourne la tête. Ses jolies prunelles se font visiteuses de la pièce où elle vous a elle-même enfermées. Avec une arme à côté d’elle. « Ça va aller, Birdie. » si elle essaie de te convaincre, ce n’est pas une très grande réussite. Elle manque ellle-même de convictions avec ses propres mots. Tu as un bref ricanement. “Ce n’est jamais de bon augure quand on dit ça.« La police va vite arriver. Il va s'enfuir et tout rentrera dans l'ordre. Je te le promets. » la police. La police va venir mettre un terme à toute cette connerie. Ce scénario que tu ne comprends pas. A des idées, des pensées, des propos de ton amie que tu ne saisis pas. « Il faut que tu me fasses confiance. » tu mords ta joue. “C’est un peu compliqué.” dans ces circonstances. Avec cette arme. Oui, tu la zieutes car tu as peur. D’entendre un bruit de balle, de la voir se loger de nouveau en toi. Tu as toujours eu peur de mourir. De voir ta vie s’arrêter. Même si tu fais mine que rien ne peut t’arriver. Parce que tu as cette idée folle mais sincère que tu es invincible. Immortelle. Le passé a prouvé que non mais ça ne te suffit pas, il faut croire.

« Maintenant, on ne doit plus parler, d'accord ? » pourtant, c’est elle qui parle. C’est elle qui enchaîne et c’est assez important de souligner à quel point tu es silencieuse. Ce n’est pas commun. « Tu peux éteindre ? » tu plisses encore les yeux, le visage fermé se secouant à la négation. « Je te lâche pas. Je reste là, près de toi. » tu pinces tes lèvres. “J’ai dit non.” et tu persistes autant qu’elle mais dans l’autre sens. Tu ne vas pas éteindre pour un fantasque imagé. Pour des histoires qu’elle se monte toute seule dans la tête. Ton coeur bat beaucoup trop fort et la lumière est la seule chose qui réussit à t’apaiser. Alors que Quinn aille se faire foutre ; si elle n’est pas fichue de ne pas être rationnelle, qu’elle te fiche la paix avec ton mobile et son halo de lumière. “C’est la seule chose qui me retient de paniquer réellement.” car ce n’est ni Quinn, ni ses paroles, ni sa main dans la tienne qui te retiendront, c’est certain. Tu veux les bras de Jordan. Pourquoi vous vous êtes disputés tantôt ? C’est le trou noir. Tes opales retournent sur ton cellulaire. Mais t’es docile et disciplinée ; tu ne parles pas, tu ne fais rien avec, tu ne bouges pas. Impossible de toute façon. Être sur place sans faire de geste te permet de ne pas te rendre compte à quel point tes muscles tremblotent. Ce n’est pas de ta faute.

« Mme Callahan ? Police de Brisbane ! » complètement dans tes pensées, tu n’avais pas entendu la cavalerie arrivée. Pourtant, sans aucune délicatesse car ce n’est pas un propylée ici, il n’y a rien de sacré alors ils arrivent à grand coup de grosses godasses et de voix fortes qui vous cherchent dans l’habitation, te faisant sursauter au passage. « Mme Callahan ? Mon collègue et moi avons sécurisé les lieux. Vous pouvez sortir. » tu as un léger soupir en commençant à te relever. “Enfin-« Attends. » mais Quinn te stoppe, aussi bien de la main que de l’intonation de sa voix. « Ne leur dis rien pour l'arme. » tu fronces des sourcils. “Pourquoi ?” est-ce que Quinn ferait dans l’illégalité ? Pourquoi elle appelle les filcs si c’est pour leur mentir derrière ? Tu comprends de moins en moins. « Écoute, peut-être que j'ai… » « Mme Callahan ? Tout va bien ? Ouvrez-nous, s'il vous plaît. » « D'accord. On… on arrive. » elle a l’air toujours aussi perturbée et désemparée, ce n’est toujours pas rassurant. Que le force de l’ordre soit là ou non, cela ne change rien à ton interrogation et crainte sur tout ce qui vient de se passer. « Peut-être que j'ai paniqué, peut-être qu'il n'y avait personne. »Tu crois ?” que t’ironises car tu ne peux pas t’en empêcher. « Mais je ne plaisantais pas, Birdie. Quelqu'un… quelqu'un m'en veut. C'est pour cette raison que je… que j'ai ça pour me protéger au cas où. » tu es de plus en plus dans l’incompréhension. “Mais de quoi tu parles, Quinn ? Tu me fais flipper, qu’est-ce qui t’arrive, bordel ?” t’essaies de la secouer un peu alors qu’elle mériterait d’être secouée pour retrouver son bon sens et toute sa tête. « Je n'ai pas de permis. S'ils l'apprennent… je risque gros. » tu soupires en passant une main sur ton visage, sur tes yeux avant de pincer l’arête de ton nez. « Promets-moi, Birdie. » tu ricanes légèrement avant de regarder ton amie. “Il y a un proverbe qui dit ‘Un homme qui se noie cherche à s'agripper même à une paille de riz.’ Tu me donnes l’impression d’être la personne qui se noie et tu t’es raccrochée à l’absurdité totale. Je n’aurai pas cru ça de toi. Certes, c’est la nature humaine de réagir bêtement face à des situations dramatiques. Ou par simple peur. Je fais la même. Mais est-ce que tu as conscience que s’il y avait vraiment eu quelqu’un, la paille de riz était ce cagibi ? Que tu nous y as enfermé et qu’on aurait été totalement à sa merci ? Ce n’est pas censé, comme réaction. Ni ça, ni cette foutue arme. Je ne veux pas me noyer avec toi, Quinn. Je t’adore mais là, tout ça, c’est trop. Je refuse de devoir m’accrocher à une paille aussi.” tu passes ta main libre dans tes cheveux en te relevant avant d’aller allumer cette fichue lumière. “T’es complètement dingue d’avoir une arme non recensée. Comment tu l’as eu ? T’as ton permis au moins ?” tu lui demandes à voix basse, en essayant d’être discrète ; parce qu’évidemment que tu ne vas rien dire aux flics. “Putain, Quinn… Qu’est-ce qui t’es arrivée, bordel ?” que tu soupires de nouveau en réalisant la situation. Ça n'a pas duré longtemps mais ça a duré trop longtemps malgré tout à ton goût.
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Message(#)too far gone ☽ birdie EmptyLun 7 Mar 2022 - 12:58

Birdie ne fait pas dans la dentelle. Elle se montre implacable avec moi, usant de cette ironie qui la caractérise si bien. Je prends soudain conscience que la différence entre ma liberté et mon emprisonnement ne repose sur rien d'autre que sa volonté ou non à devenir ma complice. Si elle décide de me vendre aux autorités, alors ce sera la fin. Je perdrais le centre équestre afin de rémunérer un avocat compétent. Mais aussi et surtout, je perdrais mes proches. J'ai si peur de décevoir ceux que j'aime. Si peur qu'ils ne me considèrent plus jamais de la même façon. Je me demande si Birdie réalise qu'elle tient littéralement ma vie entre ses mains, et qu'elle a le pouvoir ultime de la préserver ou de la détruire. Car en ce qui me concerne, je ne suis maintenant que spectatrice de mon propre avenir. C'est terrifiant. Sauf qu'il est trop tard pour les regrets. Trop tard pour revenir en arrière.

Je me raccroche à l'unique chose qu'il me reste : mes mots, ma capacité à la convaincre que me couvrir est le meilleur des choix, que je ne mérite pas de finir derrière les barreaux malgré mon attitude douteuse. Qu'il y a une explication à cette dernière. Une raison sensée. Le regard de la présentatrice demeure buté alors qu'elle compare ce qui vient de nous arriver à un proverbe, déballant ce qu'elle a sur le cœur sans la moindre pause. Je l'ai rarement vue aussi sérieuse. La preuve, s'il en faut réellement une, que notre situation est grave, et qu'elle-même en a été déstabilisée.

Je comprends que Birdie m'en veut. Elle m'en veut de nous avoir cachées ici, dans cette pièce dénuée de seconde ouverture - porte, fenêtre - qui aurait pu servir d'issue alternative en cas de besoin. « Ce n’est pas censé, comme réaction. Ni ça, ni cette foutue arme. » Elle se trompe. J'aimerais le lui dire seulement, ça risquerait de me condamner. Le temps viendra où on pourra discuter ensemble, où je serai en mesure de me justifier, où elle réalisera que je n'ai pas perdu la tête, contrairement à ce qu'elle croit. À cet instant, ce qui m'importe le plus, c'est d'éviter la découverte de l'arme par les agents de police. D'éviter le statut de criminelle et, par extension, la prison. « Je sais… Je suis désolée, Birdie. Sincèrement. » Ce n'est qu'un demi-mensonge. Je continue de croire que j'ai bien fait de vouloir la protéger. Pour autant, je suis désolée de l'avoir entraînée là-dedans.

« T’es complètement dingue d’avoir une arme non recensée. Comment tu l’as eu ? » Je pince les lèvres, laissant un silence éloquent lui répondre : par des voies illégales. Je ne compte pas lui dévoiler davantage de détails, ni tout de suite, ni plus tard. Derrière la porte, les agents nous ordonnent à nouveau de sortir. On a déjà trop tiré sur la corde. Je ne veux pas qu'ils cherchent à savoir pourquoi on a traîné à ouvrir. Ce serait un risque supplémentaire pour moi. En quelques mouvements pressés, je passe à côté de Birdie et m'affaire à remettre l'arme où elle se trouvait auparavant. « Putain, Quinn… Qu’est-ce qui t’es arrivée, bordel ? » Je ne réponds pas. Que pourrais-je bien lui dire ? Au lieu de ça, je souffle un bon coup et rejoins la porte coulissante, dégageant la chaise bloquant l'accès.

Deux hommes en uniforme réglementaire me dévisagent d'un air concerné. J'affronte les minutes suivantes tel un robot, en pilote automatique, leur offrant les réponses qu'ils attendent : j'ai cru apercevoir une ombre après la coupure de courant, j'ai paniqué, je nous ai enfermées dans le garde-manger, j'ai entendu le bruit de verre cassé et appelé les secours en croyant que quelqu'un tentait d'entrer par effraction. En somme, je leurs sers la vérité, moins l'arme. Birdie approuve. Le soulagement m'envahit. Elle et moi sommes invitées à passer au poste demain pour que nos dépositions soient prises.

Sans attendre le départ des policiers, sans un au revoir, la jeune blonde grimpe dans sa voiture et me laisse seule.
Seule avec ma fenêtre brisée - par une branche de l'arbre voisin, à cause du vent.

Bryant n'a jamais été ici. J'ai perdu pied. Je suis allée trop loin.
J'ai besoin d'aide.

----- THE END -----

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