| (priadji) I wanna love me, the way that you love me |
| | (#)Lun 22 Nov 2021, 09:42 | |
| ≈ ≈ ≈ { I wanna love me, the way that you love me } crédit/(ssoveia) ✰ w/@Yasmine Khadji Les jours sont passés beaucoup trop lentement. Voilà ce que tu dis, esquissant un sourire face à l'écran de ton téléphone portable, ta réponse pour Yasmine est déjà rédigée et tu appuies sur l'option envoyer sans vraiment d'hésitation, avant de reposer le bijou technologique sur la petite table en face de toi. Plutôt que de retourner à ton bouquin, tu relances ta playlist, écouteurs bien enfoncés dans tes oreilles, et ton regard se porte sur la fenêtre et le paysage australien qui défile, tantôt trop rapidement pour distinguer quoi que ce soir en dehors d'un flou un peu artistique, et parfois lentement au point que tu peux apercevoir les gens à quelques mètres de toi, en train de mener leur petite vie tranquille et de vaquer à leurs occupations. Tu as plus pris l'avion que le train dans toute ta vie, c'est certain, et pourtant, tu ne peux t'empêcher de comprendre pourquoi, par bien des aspects et pour Yasmine, ce mode de transport parait beaucoup plus sûr et beaucoup plus apaisant. Pas suspendu à des milliers de kilomètres du sol, pas trop rapide, il y a une certaine inertie et dans un sens, le temps lui-même semble suspendu dans le wagon et cela permet de réfléchir un peu et de respirer correctement. C'est bien pour cela qu'elle est partie, pas vrai ? Parce que l'air de Brisbane était un peu trop étouffant, parce que tout lui rappelait sa fausse couche et que malgré tes meilleurs efforts, toi aussi, tu as été marqué et toi aussi, tu avais tes propres blessures à panser. Ce qui a marqué votre couple, ce qui t'a fait hésiter et maintenant, tu regrettes tous ces moments de flottement, tous ces instants un peu trop amers, tu sais que tu ne peux pas retourner en arrière mais il a fallu que Yasmine parte pour que tu réalises que oui, ton comportement envers elle a et avait changé. Rien de conscient, rien de voulu, c'est presque imperceptible la façon dont tu t'es éloigné d'elle, ayant besoin de réfléchir à toutes les possibilités et dans un sens, dire proprement au revoir à ce que vous avez perdu, mais tu l'as fait, et quand on sait à quel point tu t'attaches, et à quel point Yasmine est réceptive et attentive à toutes tes émotions, cela n'a pas vraiment dû l'aider. Alors quand elle a annoncé son désir de s'éloigner, sur le coup, tu n'as pas compris, tu n'as pas haussé le ton et tu n'as pas tenté de la dissuader, au contraire, tu fuis ta propre demeure depuis des années à la recherche de quelque chose que tu n'as jamais trouvé, et dans un sens, tu n'as pas été surpris de voir que ta très mauvaise habitude a été transmise à Yasmine aussi... Qu'elle fuie un peu quelques temps, voilà ce que tu t'es dit chaque matin en te réveillant sans la brune à tes côtés, elle en a besoin, elle le mérite, voilà ce que tu t'es répété à chaque fois que son absence s'est faite ressentir. Et elle s'est faite ressentir, tu l'as déjà confié par messages à la brune et tu n'as pas l'intention de jouer les braves ou les durs à cuire, non. Elle t'a manqué, pas juste le genre d'absence passagère, tu l'as ressenti physiquement, jusqu'au creux de tes os, mal dans un sens, comme si tu avais perdu un de tes membres ou une partie de ton cœur. C'est dramatique, c'est un peu démesuré, mais tant pis, la brune est devenue trop importante pour ne pas être là, pour ne pas faire partie de ton quotidien et dans quelques heures, vous serez de nouveau réunis. C'est une pensée réconfortante et c'est avec un nouveau sourire sur le visage, que tu récupères ton bouquin. Qui ne te distrait que quelques heures, tu n'es pas vraiment concentré et tu ne cesses de fixer le paysage. Tu as un appareil photo sur toi et tu pourrais immortaliser tout ce que tu vois, mais pour une fois, une grande première, tu n'as pas envie de le faire, tu serais incapable de capturer la beauté des côtés qui se dessinent devant toi, ou ce que tu ressens à cette seconde précise, un soulagement certain, une nervosité totalement injustifiée et une excitation sourde. Comme si tu allais la revoir pour la première fois, comme si. Tu te trouves un peu idiot, mais ce n'est pas la première fois, tu finis par abandonner ton bouquin, tu dors quelques heures même et tu fais même la conversation avec la personne assise à côté de toi, quand après un énième stop, quelqu'un occupe enfin le siège adjacent au tient.
Ce sont des bonnes distractions et le rythme est lent et mesuré, tu pars à l'assaut de tes snacks quand la nuit tombe et tu t'amuses à observer quelques passagers de ton wagon, leur imaginant des vies fictives et te demandant pourquoi est-ce qu'ils se rendent à Sydney... Est-ce qu’eux aussi ils vont chercher des réponses ? Retrouver des parties d'eux-mêmes ? Impossible de le savoir, ce n'est pas inscrit sur leur visage, tout comme cela n'est pas inscrit sur le tien. Plus que quarante de minutes, que quelqu'un derrière toi marmonne et tu en profites pour aller dans les toilettes plus que spacieuses, pour te débarbouiller un peu et changer de chemise. Quand tu reviens, c'est perceptible, le wagon bourdonne d’une énergie différente, certains s'étirent, d'autres rangent déjà leurs affaires et cherchent leurs sacs et tu suis l'exemple, envoyant même un message à Yasmine pour lui dire que tu ne devrais pas tarder. Tu lui as déjà envoyé les détails de ton itinéraire et le numéro de ton train, mais lui confirmer que tu es proche est tout aussi important. Et tu le sais que tu as un immense sourire sur le visage quand le train finit enfin par s'arrêter, ayant atteint sa destination finale, avec seulement une quinzaine de minutes de retard. Tu es déjà sur tes deux pieds et ton sac à dos est déjà bien à sa place, l'autre trouvant tes épaules et dans la queue pour sortir du train, tu comptes les secondes pour ne pas perdre patience. Tu prends une profonde inspiration quand l'air de Sydney et la nuit t'accueillent et tu fais quelques pas, te demandant si tu ne devrais tout simplement par sortir ton téléphone portable et appeler Yasmine, c'est avant que ton regard ne se pose sur la brune, justement, juste à quelques mètres de toi. Et tu en es certain, ton cœur manque un battement en reconnaissant sa silhouette plus que familière, son visage anguleux et ses yeux verts et... ses boucles brunes plus courtes que d'habitude. Il n'y a aucune hésitation de ta part quand tu franchis la distance qui vous sépare et encore moins quand tu passes un bras autour de la jeune femme pour la soulever de terre et pour l'embrasser. C'est cliché à souhait mais tu t'en moques, tout prend sens juste là, quand son visage effleure le tien et que ses lèvres sont pressées contre les tiennes pour les prochaines secondes. Quand tu la reposes, ce n'est pas pour la lâcher pour autant non, elle a le droit à un baiser sur le front, puis sur sa joue droite et sur sa joue gauche, son nez, et même son menton. "Hey, Khadji." Que tu articules dans un sourire. "Tu t'es coupée les cheveux... ça te va bien." |
| | | | (#)Sam 27 Nov 2021, 04:21 | |
| ≈ ≈ ≈ { I wanna love me, the way that you love me } crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price Ava avait essayé de la soudoyer avec des baisers et des câlins pour la faire rester, et quand Mehdi s’y était mis lui aussi, elle avait eu peur de flancher. Mais finalement, Yasmine ne s’était pas laissée avoir. Il était temps de rentrer, et pas seulement parce que c’était son plan de départ, et que son séjour chez Qasim et Olivia avait toujours eu une date de fin. Ce n’était pas tant Brisbane qui lui manquait, c’était tout ce qui faisait qu’elle s’y sentait bien. Pas toujours, c’était vrai. Elle entretenait une drôle de relation avec sa ville natale depuis quelques temps, aussi une chose était sûre, cette fois-là, elle avait hâte d’y revenir. Elle avait eu besoin de s’en aller, de mettre de la distance avec les évènements douloureux qui avaient jalonnés son parcours cette année en particulier, non sans ressentir une certaine culpabilité. Seulement, il en allait de sa santé mentale. Ça n’avait pas été un choix facile à faire, de partir en laissant tout derrière elle, même si ce n’était que pour un temps relativement court. Elle s’était fatalement trouvée égoïste de faire ce choix alors que son père avait besoin d’elle, et qu’elle sentait qu’Edge était lui aussi aux prises de ce qui leur était tombés dessus. Pourtant, Olivia avait réussi à la convaincre d’être un peu égoïste en mettant le doigt sur l’idée que si elle ne prenait pas de temps pour elle, elle ne réussirait pas à faire ce pourquoi elle était drôlement douée au demeurant : prendre soin des autres. C’était une notion difficile à envisager pour Yasmine, de prendre soin d’elle pour mieux prendre soin des autres, et tout le monde savait qu’elle avait tendance à négliger la première partie par bonté, oubliant parfois de s’arrêter sur ce qui, elle, la tracassait vraiment, pour mieux se jeter à corps perdu dans la mansuétude instinctive qui faisait son si bon caractère. Pas cette fois. Sa fausse-couche avait été un coup de tonnerre dans son univers, et tant de choses étaient entrées en collision, qu’elle n’avait plus été apte à faire l’autruche pour soulager ce qu’elle estimait être plus digne d’être pris en charge que ce qu’elle, elle couvait — en l’occurence, ce qui méritait plus que tout d’être une priorité, c’était l’état de son père, la détresse dissimulée de sa mère face à son état, mais aussi celle de son entourage, confronté à la tragédie qui aurait pu se jouer si une bonne étoile n’avait pas plané au-dessus de la tête d’Amjad. Loin de Brisbane, elle avait mis en perspective tout ce qu’elle s’était reprochée à propos de sa fausse-couche. Elle s’en voulait encore, elle n’irait pas jusqu’à dire qu’elle se pardonnait d’avoir été assez sotte pour ne pas se rendre compte de sa grossesse, mais elle était prête à admettre que, dans tout ça, il y avait des facteurs sur lesquels elle n’aurait jamais pu agir pour faire changer les choses et donner une fin plus supportable à ce chapitre de sa vie de femme. Elle n’aimait pas s’en remettre à la destinée de cette manière, elle était cependant prête à faire la paix avec le fait que c’était comme ça que ça devait se passer, et bien que ça ne rendait pas les choses plus faciles dans le fond, ça la réconfortait un peu d’imaginer que tout ça faisait partie d’un plan défini sur la durée, et que tout irait mieux. Elle faisait en sorte que ça aille mieux en tout cas, et au milieu du travail qu’elle avait fait sur elle-même au cours de ces vingt jours d’exil, passer outre son appréhension de la thérapie et s’inscrire dans la lignée de ceux qui se prenaient en mains pour gommer les vilaines ratures d’une vie qu’elle avait passé à prétendre qu’elle était la plus à même de se soigner, c’était la prochaine étape dans laquelle elle était prête à se lancer. Elle avait hâte de discuter de tout ça avec Edgerton. Ils n’étaient pas restés sans se parler durant le temps qu’elle avait passé à Sydney, mais un accord tacite avait été passé entre eux pour ne pas explorer par texto la quête dans laquelle elle s’était lancée pour revenir apaisée, soulagée du poids qu’elle sentait encore, parfois, peser au creux de son ventre. Il lui manquait atrocement, le jeune homme. C’était aussi pour lui qu’elle avait voulu partir, parce que leurs émotions s’étaient entrechoquées en silence, et que sans s’en vouloir mutuellement, il y avait eu du changement dans leur manière de vivre leur relation. Pour la première fois depuis longtemps, elle l’avait senti hésiter, elle l’avait senti se débattre avec quelque chose qu’elle n’avait pas eu la force d’affronter avec lui, mais qu’elle avait fait en sorte d’adoucir néanmoins, même si ça avait été très maladroitement quelques fois. Ce n’était pas anormal, l’épreuve avait été douloureuse, et le temps devait faire son œuvre. De son côté, malgré tout, elle n’avait pas remis en question ce qu’elle ressentait pour Edge. Au contraire à vrai dire, ses certitudes à son sujet n’avaient jamais été aussi fermes, ancrées en elle au point qu’elle ne doutait pas qu’ils sauraient faire de tout ça une force sur laquelle compter pour avancer ensemble. Elle n’avait pas déprécié la tolérance de son partenaire au sujet de ses errances après tout ça, il avait été d’une patience dont elle s’était montrée reconnaissante à de maintes reprises ; il avait été aussi délicat qu’elle aurait dû s’y attendre si elle avait su anticiper les choses, et ça, au milieu de toutes les autres choses qui faisaient qu’elle l’aimait autant, ça scellait sa conviction que leur histoire était faite pour durer.
C’est sur cette vérité qu’elle avait quitté ses hôtes de quelques jours, leur faisant la promesse de leur donner des nouvelles bientôt. Elle avait humé une dernière fois le parfum de bébé de Reda, pincé son petit nez après un baiser mouillé sur ses joues potelées, et elle avait filé dans un taxi pour rejoindre la ville. Elle le savait, la journée allait être longue, et alors qu’elle s’en remettait au plan qu’elle avait en tête pour mieux accueillir Edgerton, elle ne pouvait s’empêcher de jeter des œillades à son téléphone portable qu’elle tenait fermement dans la main. Elle connaissait par cœurs les arrêts qu’ils feraient tout au long de la journée, elle se préparait à le revoir, et si elle tachait de garder une composition pour ne pas se comporter comme une adolescente enamourée, elle savait quelque part que c’était un peu ce qu’elle était. Est-ce que ça la gênait ? Pas le moins du monde, elle méritait de se sentir un peu légère, et d’envisager les trois prochains jours comme une délivrance de laquelle elle profiterait sans se priver, ayant déjà vécu plusieurs escapades avec son partenaire pour savoir qu'il était le plus à même de rendre leurs retrouvailles telles qu’elle les imaginait. Il n’y aurait rien de grandiloquent, elle chérissait la simplicité des choses Yasmine. Mais elle tenait à faire les choses biens ; l’hôtel qu’elle avait réservé était situé à quelques pas de la gare, et ce n’était pas le genre d’endroit luxueux qui faisaient briller les yeux du jeune homme, mais il n’était pas moins charmant et désuet — comme un cocon douillet dans lequel elle entra pour déposer ses valises et se changer, et dans lequel elle se sentit assez bien pour savoir qu’ici, ils se créeraient de nouveaux souvenirs. L’heure tournait, tout comme elle qui ne savait pas où se poser pour supporter l’attente. Elle décida de quitter la chambre après avoir vérifié son apparence dans le miroir de la salle de bain, appliquant une légère couche de rouge à lèvres rose clair sur sa bouche qu’elle tamponna du plat de la main en brassant ses petites affaires ; elle plia sa veste en jean dans l’espace vide entre sa hanche et son sac qu’elle porta en bandoulière, et passa ses doigts dans le cadre court de ses cheveux qu’elle avait fait couper, là encore sous l’idée d’une Olivia enthousiasmée par le changement d’apparence de la jeune femme qu’elle avait toujours connue avec les cheveux longs. Il était peut-être un peu trop tôt pour se rendre à la gare se dit-elle en descendant pour rejoindre l’extérieur, et elle se trouva un peu démunie en ne sachant pas quoi faire pour soulager l’excitation qu’elle ressentait de minutes en minutes, ces dernières la rapprochant de l’imminence de l’arrivée d’Edge. Elle réfléchit tout en marchant, passant une fois, deux fois, trois fois devant la gare… avant d’y entrer finalement, et de s’arrêter à la boutique. Elle y dénicha un bouquet de fleurs — sans roses, elle n’aimait pas les roses —, qu’elle garda à la main quand elle s’engagea pour rejoindre le quai. Elle savait qu’elle était largement en avance, mais c’était toujours mieux de poireauter ici, plutôt que de prétendre s’occuper quand en vérité, elle n’était capable de penser à rien d’autre qu’à Edgerton et à son arrivée. Elle sentit son téléphone portable vibrer dans son sac, et elle se précipita pour le consulter, sentant tout son corps se raidir quand, après un regard à sa montre, elle s’était rendu compte que ça y était, il allait arriver. Il le lui confirma dans le texto qu’elle ouvrit avec un froncement de nez extatique, et elle piétina pour s’enfoncer un peu plus loin sur le quai, là où elle s’imaginait qu’il descendrait. Et quand quelques longues minutes plus tard, elle le distingua dans la foule compacte des voyageurs qui descendaient, eux aussi, elle serra davantage ses doigts sur son bouquet de fleurs, l’autre main agrippée à l’anse de son sac qui barrait sa poitrine, et s’avança dans sa direction avec l’impression de flotter ; et c’était le cas, elle quitta terre à l’instant où elle sentit ses bras se refermer autour d’elle, et plongea son nez dans la courbe de son cou, ses bras étreignant ses épaules, et ses lèvres trouvant immédiatement l’endroit à poinçonner de quelques baisers rapides, mais doux — avant qu’elle ne redresse la tête, et qu’ils échangent leur premier baiser depuis une éternité. Et ce n’était pas une image, elle n’avait eu droit qu’à quelques baisers sur le front depuis juillet, et si ce contact était d’un réconfort dont elle ne saurait se priver, sentir les lèvres du jeune homme contre les siennes, c’était une autre forme de réconfort qu’elle raffermit tout aussi instinctivement que toutes ces fois où ils s’étaient embrassés avant ce soir. Elle savait qu’elle souriait trop, ça rendait un peu difficile l’action de s’embrasser, mais ce n’était pas important sur le moment. Quand il la posa, et qu’il l’embrassa sur le visage, elle sentit ce dernier s’embraser et ses yeux se mouiller. Mais elle n’allait pas pleurer, elle se l’interdisait. Alors elle secoua la tête pour se remettre les idées en place, encadra le visage du jeune homme avec ses mains, dont l’une d’elle était toujours refermée sur le bouquet qu’elle avait emmené avec elle, et lui dit dans un sourire radieux "Attends, attends, laisse-moi te regarder." Elle plaça son visage bien en face du sien, et l’immobilisa pour mieux laisser ses yeux faire leur œuvre en s’intéressant à tous les détails qu’elle connaissait par cœur. Après une seconde, elle y ajouta ses doigts qu’elle fit glisser sur sa peau, dans un rituel qui n’avait pas changé, et qui partait de l’arrondi de ses yeux marrons, à la courbe de son nez de boxeur, à celle de sa bouche qu’elle frôla du pouce, avant d’y poser ses lèvres une seconde fois ; un baiser court, qui lui permit de lui murmurer quand elle se recula, à peine "T’es pas trop fatigué, t’aurais pas dû t’imposer un trajet aussi long que celui-là." Ça la fit sourire toutefois, et sa main changea de trajectoire pour glisser sur sa poitrine, et suivre l’encolure de la chemise qu’il portait. Au travers de l’ouverture de cette dernière, elle distingua l’éclat des pendentifs qu’il portait, et tandis qu’elle ne pouvait s’empêcher de sourire, elle ajouta en penchant la tête, ses yeux retrouvant les siens "J’aime ta chemise." l’informa-t-elle, et son nez se fronça de nouveau — mais ses yeux s’ouvrirent en grands, et elle dégaina enfin le bouquet qu’elle tenait à la main pour, avec un léger rire et une fausse déférence, lui dire tout en lui tendant "Oh, j’allais presque oublier : pour toi. Bienvenue à Sydney, Edgerton."
Dernière édition par Yasmine Khadji le Mer 22 Déc 2021, 03:41, édité 3 fois |
| | | | (#)Sam 18 Déc 2021, 08:03 | |
| ≈ ≈ ≈ { I wanna love me, the way that you love me } crédit/(ssoveia) ✰ w/@Yasmine Khadji Ce n'est pas votre premier baiser. Loin de là. Du tout même. Tu as arrêté le compte depuis longtemps lorsque Yasmine est concernée et pourtant, quand tes lèvres finissent par se poser sur celles de la jeune femme, tu sais que tu as tout gagné et tu sais également que ce n'est pas quelque chose qu'il faut prendre à la légère. Bien au contraire. Tu connais suffisamment Yasmine pour savoir toute l'importance qu'elle accorde à cette démonstration-là d'affection et pour savoir que rien n'est laissé au hasard, jamais... Un baiser sur la joue pour l'interrompre en milieu d'une phrase quand tu peux sentir l'anxiété former un nœud dans sa poitrine, un baiser dans la courbe de son cou quand tu n'es pas tout à fait réveillé le matin et que tu cherches quelque chose de rassurant et de familier pour t'encrer dans la réalité, un baiser sur son front pour lui souhaiter une bonne journée et pour repousser le hasard et la malchance le plus loin possible... Ils ont tous une signification profonde, ils font partie de votre quotidien de couple, de vos habitudes que certains ont jugé un peu clichées, mais toi tu t'en moques, du moment que Yasmine est heureuse, du moment qu'elle te fixe toujours avec ce même éclat dans ses prunelles vertes, le reste ne compte pas, pas vrai ? Absolument pas, il n'y a qu'elle qui compte, plus que le trémolo de ton cœur mêlé à celui de la brune, c'est une certitude, une bonne raison de se lever le matin, de continuer de faire des efforts, de continuer d'accepter le mauvais quand le bon arrive, juste de continuer. Et quand tu peux l'embrasser correctement... tout clique, il n'y a pas vraiment de détour, il n'y a plus qu'elle et toi dans cette étreinte, et tu sens ses lèvres s'étirer dans un sourire sans pareille et quand tu la reposes pour déposer tes lèvres sur son visage, c'est également pour la regarder. C'est aussi pour voir ce sourire qui avait commencé à s'effacer de ta mémoire, et aussi pour bien confirmer qu'elle est là. Yasmine est là, radieuse, magnifique et quand elle dit vouloir t'observer, c'est à ton tour de sourire, un léger rire t'échappant mais tu joues le jeu, ne bougeant plus pendant le prochain instant, laissant la jeune femme te scruter et procéder à son propre examen. Et franchement ? Tu ne sais pas ce que Yasmine voit quand elle pose les yeux sur toi, tu n'as jamais su et tu ne sauras probablement jamais, tout comme tu ignores ce qu'elle cherche, cependant, ton cœur s'accélère bien quand elle effectue des gestes familiers et que ses doigts à elle se posent sur ton visage pour en retracer les contours. Tu ne bouges pas non, tu fermes bien les yeux pendant quelques secondes, prenant une profonde inspiration, ayant vraiment l'impression d'être là depuis qu'elle est partie, et de ne pas juste être une ombre qui effectue des gestes quotidiens en espérant que cela risque de la sauver. Non, c'est presque comme si elle venait de donner du sens à ton existence toute entière, ponctué par un autre baiser et ponctué par une remarque.... Qui est à tout à fait Yasmine. Ton sourire ne faiblit pas, bien au contraire, tu as une légère grimace, tes mains toujours sur ses hanches, avant de lui répondre : "Hmm ça va aller Khadji, une bonne nuit de sommeil, un café et voilà..." Tu hausses légèrement les épaules, la fatigue est secondaire, tu es trop content de la retrouver pour prêter attention à autre chose. Le reste est superficiel, tout ce qui compte c'est elle, ici, maintenant, avec toi, sur ce quai de gare, à ignorer le reste du monde comme vous savez si bien le faire. Tu bombes légèrement le torse quand elle te dit aimer ta chemise, murmurant un simple : "Je le savais déjà." très fier de toi pour le coup. Sa coupe de cheveux lui va très bien, que tu décides l'instant suivant, c'est différent, oui, mais c'est une bonne chose, quelque chose te dit qu'elle en avait besoin et tu ne peux que la féliciter pour cette initiative, tu es sur le point de le refaire quand elle te tend... un bouquet de fleurs. "Tu m'as acheté des fleurs ?" Tu cites une évidence, la surprise visible sur ton visage, oui, Yasmine arrive encore à te surprendre, cela ne devrait pas t'étonner, c'est elle la championne de ce genre de petites attentions et tu peux l'imaginer chez le fleuriste à la recherche de la composition parfaite, quitte à passer plus de quelques minutes pour quelque chose qui devrait être simple. C'est assez pour que tu lâches la prise que tu as sur sa taille et que tu poses tes deux mains sur chacune de ses joues et que tu l'embrasses une nouvelle fois. Plus longuement cette fois-ci, avec toute la dévotion du monde, pour lui faire comprendre que le geste est apprécié, parce qu'elle a pensé à toi, et que bien entendu tu as pensé à elle.
Tu as tellement pensé à elle que cela t'a presque rendu fou de ne pas la voir dans ton sillage une fois sortie de tes pensées, tu as tellement pensé à elle et à cette distance stupide que tu as mise entre vous deux après sa fausse-couche, quelque chose qu'elle n'aurait absolument pas pu contrôler... et maintenant que tu peux de nouveau l'embrasser, lui piquer son air, et presser ton front contre le sien, tu sais que tu es chanceux et que tu ne veux pas laisser passer ce moment, et tous les autres moments qui vont suivre avec elle, tu n'as pas besoin qu'elle soit enceinte pour savoir que Yasmine fait partie de ta famille, c'est ta famille dans un sens et que vous avez quelque chose de réel et que vous allez vers quelque chose d'aussi solide, et que peut-être, ce futur fera de vous des parents. C'est beaucoup d'un coup, beaucoup pour un simple baiser, plus que tu ne pourras jamais le verbaliser alors pour le moment, tu te contentes de reculer et d'attraper ton bouquet, plus que content. "Personne ne m'a jamais offert de fleurs, donc je vais être obligé de les garder jusqu'à ce qu'on retourne à Brisbane maintenant, o-bli-gé." Tu fais l'affirmation avec un sourire aux lèvres, bien heureux que Yasmine soit la première à le faire... parce que certains diraient bien que c'est toi qui aurais dû lui offrir des fleurs et pas l'inverse, mais tu t'en moques bien, vous faites les choses sur votre fréquence et à votre rythme depuis longtemps, cela n'est pas sur le point de changer maintenant. Tu prends une profonde inspiration et tu réalises avec un temps de retard que dans ton élan d'être réuni avec la brune, tu as abandonné un de tes propres sacs à tes pieds, et que plus personne n'est présent sur le quai en dehors de quelques employés de la gare, ces derniers attendant sûrement votre départ... Tu ne sais pas combien de temps a duré votre petit aparté, tu ne sais jamais et tu attrapes facilement ton deuxième sac, le mettant sur ton épaule et tu prends un soin tout particulier pour tenir tes fleurs. Ta main libre vient saisir celle de Yasmine, tu laisses la brune vous guider, sachant là encore que la brune doit avoir sûrement tout prévu et que votre hôtel ne doit pas se trouver loin. Et même si c'était le cas, marcher dans les rues de Sydney avec elle, toute la nuit, n'est pas une alternative si déplaisante que cela, du tout même. "Tu m'as manqué, et oui, je sais, je l'ai déjà dit, mais ce n'est pas pareil par texto." Que tu lâches enfin tandis que vous remontez le quai, main dans la main, tu n'as absolument aucun mal ou aucune honte à l'admettre. L'absence de la brune, bien que nécessaire, n'a pas été facile au jour le jour, et tu sais que ton humeur a été au plus bas sans Yasmine dans les parages, tu as bien essayé de faire bonne figure, tu as continué d'aller au boulot, continuer de donner des nouvelles et d'interagir avec ta famille, tes proches, d'aider ta nouvelle colocataire à prendre ses marques chez toi, tu es même passé chez les Khadji pour donner un câlin à Fatima et poser des questions de jardinage à Amjad... et même si ce dernier a compris que ce n'était qu'un prétexte, plus que gros pour le coup, pour s'enquérir de ton état, il a tout de même jouer le jeu et il a répondu à tes questions. Tu as fait de ton mieux, tu sais cependant que les choses auront une tout autre saveur quand la jeune femme rentrera avec toi et qu'elle fera de nouveau parti de ton quotidien, et tu ne t'en caches pas, tu n'as pas besoin de jouer les braves... certainement pas devant Yasmine, surtout pas quand elle est celle qui te connait le mieux. En dehors de la gare, l'atmosphère te semble bien similaire de celle de Brisbane, peut-être que tu te trompes, ou alors que tu es plus fatigué que tu ne le penses, quoi qu'il en soit, tu resserres légèrement la main de Yasmine, avant d'ajouter : "Ce n'est pas la première fois que je viens, mais quelque chose me dit que ça sera différent avec une certaine personne dans les parages..." Le sourire que tu as désormais sur le visage est pour Yasmine et uniquement pour Yasmine, oui, généralement, lors de vos déplacements, tu ne fais pas vraiment de plans, te contentant de te laisser porter par ton envie du moment et ce même si cela veut simplement dire rester au bord de la piscine de votre hôtel. Pas ce week-end, définitivement pas ce week-end et tu comptes bien suivre la brune partout, pour qu'elle te montre ce qu'elle apprécie le plus dans cette ville, et ce même si c'était juste pour retrouver de la famille. Elle est venue chercher des réponses ici pour une bonne raison après tout... "Comment tu vas au fait ?" C'est plus fort que toi, tu poses tout de même la question, tes yeux marrons scrutant le visage de la jeune femme. Tu auras tenu quelques minutes avant de le lui demander, là encore, impossible de prétendre que tu ne t'es pas inquiété. Car même si elle ne l'a jamais dit à voix haute, Yasmine est partie de Brisbane avec le poids du monde sur ses épaules : le rétablissement lent de son père, colmater les morceaux entre Sohan et ses parents, et cette fausse-couche... Yasmine a toujours été forte, tu le sais, tu le lui as dit, elle ne flanche pas devant les autres, jamais, pourtant elle est partie pour ne pas craquer, elle est partie pour pouvoir mieux faire face à tout cela. "Et oui, je sais que tu n'aimes pas cette question, mais tu ne l'as pas entendue venir de moi depuis longtemps alors j'ai le droit à un pass, si si." C'est un bon argument selon toi et tu es même prêt à répondre à la question d'abord s'il le faut. |
| | | | (#)Mer 22 Déc 2021, 05:43 | |
| ≈ ≈ ≈ { I wanna love me, the way that you love me } crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price Elle était partie pour se retrouver. C’était une initiative saturée de lieux communs, le genre de pensée spirituelle qu’on retrouve dans de gros bouquins de bien-être trop onéreux pour fonctionner sur la durée, et qui finissent par prendre la poussière sur la table-basse. Dans ces circonstances, ça n’avait jamais été aussi vrai pourtant. Yasmine avait, au sens propre comme au sens figuré, perdu quelque chose. Un bébé qui n’en était pas encore véritablement un, encore que la science avait un autre avis à ce sujet. Mais aussi une part de sa personnalité qui s’était éteinte à la seconde même où elle avait été confrontée à ce quelque chose auquel elle n’avait jamais osé penser. On ne préparait personne à ce genre d’épreuve en particulier, et même pour elle qui avait tout de même une vision d’ensemble des drames médicaux qui pouvaient bouleverser la vie de quelqu’un, se mettre à la place du protagoniste, ça avait été trop difficile pour elle. Parce qu’elle n’aimait pas l’attention. Parce qu’elle était trop optimiste pour se dire qu’elle viendrait gonfler des statistiques. Parce qu’elle était loin d’être capable de voir le mal arriver. Elle aurait dû se méfier, elle avait déjà était malmenée par de malheureux hasards tout au long de sa vie, mais jamais elle n’avait été aussi peu susceptible de faire face à l’un d’entre eux. Elle ne l’expliquait pas. Elle s’était sommée d’étudier la question néanmoins, et elle en était venue à se dire que c’était sans doute la succession de mauvaises nouvelles qui l’avait faite se sentir aussi démunie. Ça, et le fait que ça ne la touchait pas seulement, et que ça remettait en jeu des interrogations sur ce qu’il adviendrait de son histoire avec Edgerton dans un futur proche. Ça avait mis en exergue une problématique dont ils n’avaient jamais rediscuté sitôt qu’il avait été établi qu’il s’agissait d’un sujet sensible, et bien qu’elle ne l’expliquerait jamais de cette façon, ça l’avait terrifiée de confronter le jeune homme à ce qu’elle avait l’impression qu’il considérait comme un cauchemar de son côté. Avoir des enfants, ça ne faisait pas partie de son plan. Curieusement, la malchance avait penché en sa faveur ; et ce n’était pas simple à accepter. Ça avait beau être inconscient aussi, ce n’était pas plaisant de traiter avec l’éventualité d’une décision difficile à prendre si la vie avait été faite autrement… et tout ça, ça formait une masse de trop de choses dans le cœur de Yasmine. Elle avait eu besoin de les démêler pour comprendre que ce n’était pas si profond finalement, et s’en remettre à son courage pour reprendre son chemin.
Elle était sur la bonne voie, elle le sentait aussi concrètement que, depuis qu’Edge était face à elle, elle se sentait de nouveau respirer correctement "Ne sois pas si surpris." lui murmura-t-elle avec une demi-grimace lorsqu’il attrapa le bouquet de fleurs qu’elle lui avait apporté. Elle se battait pour rendre ordinaire le fait d’offrir des fleurs aux hommes et le geste ne lui semblait pas si exceptionnel. Elle en offrait souvent à son père, elle en offrait aussi à son frère, à Hassan… mais la réaction de son partenaire lui fit réaliser que ça l’était peut-être un peu dans le fond et pas peu fière, elle le laissa apprécier son moment pour se pencher et attraper avant lui le sac qu’il avait laissé tomber à ses pieds pour le mettre à son épaule et le décharger un peu des affaires qu'il avait emmenées avant de prendre le chemin de la sortie de la gare. Elle voulait prendre soin de lui, c’était aussi naturel que la manière qu’ils avaient de reprendre les choses là où ils les avaient laissées avant qu’elle ne parte, et ce sentiment de normalité la rendit plus sereine encore face à ces retrouvailles qu’elle avait longtemps imaginées. Ça n’aurait pas pu être aussi parfait que la réalité, seulement son esprit avait potassé les choses à nombre incalculable de fois, faisant monter une anticipation différente, nourrissant voracement le besoin qu’elle avait de le toucher, de l’embrasser, de le tenir dans ses bras, au point qu’elle en avait eu les doigts qui fourmillent. Elle savait qu’elle en aurait l’opportunité désormais, la distance avait été comblée — ça ne calmait pas le grouillement étrange qui parcourait son corps cependant. Sans attendre, elle glissa sa main dans celle d’Egde. Elle ne le lâcha pas d’une semelle. Elle paraissait même un peu trop proche, sa paume contre la sienne et son autre main accrochée à son bras, le menton reposant pas trop loin de son épaule, si bien qu’il était le seul à guider leur marche pour qu’elle puisse poser sur lui un regard beaucoup trop contemplatif. Focus, Yasmine, se ressaisit-elle en prenant conscience que c’était elle qui connaissait le chemin jusqu’à leur hôtel. Un léger rire lui échappa quand elle tourna la tête pour regarder devant elle, mais pas très longtemps ; elle flancha de nouveau en posant ses yeux sur lui quand il reprit la parole, et le sourire qu’elle lui adressa, chargé d’espièglerie, elle le rendit plus taquin encore lorsqu’elle lui répondit "Il faut vraiment que je rencontre cette certaine personne dont tu parles tout le temps. Elle a l’air si cool, j’en deviendrais presque jalouse. Elle est jolie ?" Elle fit plisser le haut de son nez, resserrant sa prise sur la main du jeune homme, puis remontant son propre sac et le sien sur son épaule, elle ajouta avec un peu plus de sérieux "J’espère que t’es prêt pour un peu d’imprévu. J’ai pas établi un parcours précis pour ces trois prochains jours, mais Qasim et Olivia m’ont dit que si t’es partant pour un dîner avec eux, ils seraient contents de te rencontrer." Les enfants aussi d’ailleurs. Elle ne lui en avait pas parler avant, et elle lui laissait le temps de la réflexion, ça ne pressait pas — comme ça ne pressait pas de rentrer. Elle l’entendrait certainement essayer de la convaincre de s’éterniser un peu en ville avant de rentrer à Brisbane. Elle le connaissait assez bien pour savoir que c’était son rôle de lui rappeler qu’ils avaient des responsabilités. Pas à cet instant-là en tout cas, encore qu’elle se sentit soudain chargée d’une mission quand il lui demanda si elle allait bien. Non, elle n’aimait pas cette question, mais elle jugea légitime qu’il la lui pose, et alors qu’ils continuèrent à marcher jusqu’à leur destination, à quelques pas encore de l’angle qu’ils venaient de dépasser, elle se promit de lui donner une réponse honnête — plus honnête que celles qu’elle lui avait données depuis juillet "Ça va mieux." commença-t-elle, et son épaule se haussa en même temps qu’elle grimaça très légèrement quand elle continua, posant ses yeux devant elle en marchant à un rythme de croisière avec le jeune homme ; qu’elle ne lâcha pas, ses mains toujours posées sur lui ; l’une dans sa main, l’autre sur son bras "Il y a des moments où j’ai un peu de mal à me recentrer sur ce qu’il se passe autour de moi. J’ai l’impression d’être devenue incapable de me concentrer, je me perds toujours dans des… je sais pas comment les définir, des univers alternatifs ?" Un peu gênée, elle laissa un rire bref filer, lui adressant un regard qui l’était tout autant, avant de reprendre en opinant doucement "Mais je suppose que c’est un travail que je dois faire avec quelqu’un qui saura me guider. Ce sera mon premier objectif à atteindre quand on sera rentrés." affirma-t-elle avant de ralentir le pas pour s’arrêter pour de bon devant un hôtel qui était le leur. Yasmine lui lâcha la main et l’épaule — sur laquelle elle déposa un baiser au travers de sa chemise — uniquement pour se mettre devant lui et lui prendre le visage dans les mains. Légèrement juchée sur la pointe des pieds, elle chuchota dans le mince espace qui les séparait "Hey, tu sais que je suis pas partie parce que j’avais des doutes au sujet de nous deux, hmm ?" Elle avait la sensation de ne pas avoir été tout à fait claire à ce sujet, et elle ne voulait pas que cette pression inutile pèse sur la conscience du jeune homme qu’elle observa, son visage près du sien. Elle eut un froncement de sourcil presque douloureux quand elle reprit tout bas "Tu m’as trop manqué aussi. J’ai cru plusieurs fois que je tiendrais pas jusqu’à la fin de la limite que je m’étais fixée, c’était étrange de pas t’avoir juste là…" Un léger sourire lui échappa, et ses yeux trouvèrent ses lèvres avant qu’elle les siennes ne se posent dessus ; pour un baiser rapide, qu’elle écourta juste pour lui demander en retour, ses doigts venant délicatement balayer la trace de rouge à lèvres qu’elle voyait briller sur sa bouche "Et toi, comment tu vas ?" La question se valait autant que celle qu’il lui avait posée. Elle n’avait pas été la seule à endurer tout ça. |
| | | | (#)Ven 24 Déc 2021, 17:04 | |
| ≈ ≈ ≈ { I wanna love me, the way that you love me } crédit/(ssoveia) ✰ w/@Yasmine Khadji Tu n'es pas surpris non, si on te demandait de faire une liste de toutes les choses que Yasmine aime ou qui font que Yasmine est Yasmine, tu le ferais absolument sans aucune hésitation et la liste ferait surement une page ou deux... pour tes précisions que certains jugeraient inutiles mais qui sont cruciales pour toi, mais c'est assez étrange comme sentiment, oui, tu as parfois la sensation de connaitre la brune par cœur, et pourtant, tu en découvres encore sur elle, pourtant tu sais que rien n'est établi, que rien n'est encore fini et que vous avez encore du chemin à parcourir ensemble. C'est ce qui te motive, ce qui t'as permis de mieux encaisser l'absence de Yasmine, de te dire qu'elle faisait un investissement pour votre futur et aussi pour le meilleur. Après tout, tu as été celui qui lui as conseillé d'en parler à quelqu'un d'extérieur à la situation si elle le souhaitait et de prendre le temps qu'il lui fallait pour se remettre après son passage à l'hôpital, alors il aurait été totalement hypocrite de ta part de lui reprocher son absence. Non, c'était nécessaire, tu le sais, tu en as encore plus conscience tandis qu'elle s'empare de ton sac avant toi et que ta main trouve celle de ta partenaire et qu'elle envahit de nouveau ton espace personnel. Soudainement, c'est comme si ces vingt jours n'avaient jamais existé... comme si. Tu es ravi d'entendre le rire de Yasmine et tu en rajoutes même, histoire d'entendre encore plus ce son particulier, dont tu ne te lasseras jamais, tu le sais : "Oh elle est très jolie, super jolie ... et je ne t'ai même pas encore dit le meilleur : elle a une très belle personnalité aussi." Ta phrase est ponctuée d'un haussement de sourcils avant que tu ne ries de ta propre bêtise, secouant la tête la seconde suivante pour te reconcentrer et ne pas perdre le fil de la conversation, ta main toujours fermement ancrée dans celle de Yasmine. Tu n'es pas vraiment étonné quand elle mentionne Qasim et Olivia, à dire vrai, tu étais sur le point de suggérer une rencontre officielle, enfin tu hoches la tête, acceptant même les imprévus pour le reste de votre séjour à Sydney. Oui, tu détestes les surprises, Yasmine le sait mieux que personne, cependant, quand tu as trouvé ta place dans le train ce matin, tu étais loin de savoir ce que tu allais trouver en retrouvant Yasmine. Oui, vous vous êtes sûrement échangés des centaines de messages, pour parler de choses futiles, pour vous distraire, pour vous tenir compagnie, cependant, vous êtes bien restés en surface, tu le sais, elle le sait. Et tu t'es posé tous un tas de questions en quittant Brisbane, sur vous, sur votre couple, sur elle, sur toi, et tu en es arrivé à une simple conclusion : c'est Yasmine, et peu importe ce que tu dois faire, tu le feras toujours pour garder la jeune femme à tes côtés. Il ne peut pas être en autrement, tu n'imagines pas de futur sans la brune, si cela a toujours été dans le fond de ton esprit il y a quelques mois, c'est plus clair que jamais désormais. Tu as même eu une conversation avec ta mère à ce sujet concernant Yasmine et sa récente fausse couche et Tamara t'a demandé de but en blanc si cela avait changé quelque chose à tes yeux et la réponse a été immédiate et simple : bien sûr que non, tu l'aimes et tu ne le lui as pas dit pour revenir dessus et prendre la fuite à la moindre difficulté. Ce qu'elle a vécu, et l'après, c'est une étape importante dans votre vie de couple, tu ne le prends pas à la légère et tu sais que Yasmine non plus d'ailleurs... alors oui, tu comptes bien la suivre, peu importe la destination. "Bien sûr que je suis partant, depuis le temps que j'entends parler d'eux, il faut bien que je les rencontre tôt ou tard. Et puis il faut que je les remercie de s'être occupés de toi." Et ce même si Yasmine ne l'admettra certainement jamais, cela aussi tu le sais, tu ne lui en veux pas, tu sais qu'il n'est jamais facile d'admettre que l'on est vulnérable. Il est encore plus difficile de demander de l'aide, mais elle la fait, en gardant la tête haute et beaucoup mieux que toi par le passé ou n'importe qui dans ton entourage. C'est bien pour cela que tu lui demandes enfin comment elle va, préférant être direct dès maintenant, pour commencer votre week-end sur une bonne note. Tu penches la tête pour l'observer quand Yasmine te dit qu'elle va mieux et tu ne l'interromps pas, la laissant finir sa phrase et mettre de l'ordre dans ses pensées. Tu vois ce qu'elle veut dire, tu t'es posé les mêmes questions, des et si, qui ne trouveront jamais de réponses. Et si la grossesse avait suivi son cours, que son ventre avait continué de gonfler pendant neuf mois, et si vous aviez enfin eu cette discussion-là ? Est-ce que cela aurait signé la fin de votre couple ou tu aurais traité avec un peu plus de finesse qu'il y a des mois de cela et tu aurais enfin ouvert les yeux... Et si. Tu te contentes d'hocher la tête pour le moment, plus que jamais conscient de ce qu'elle essaye de dire et tu esquisses un sourire quand les lèvres de Yasmine se pose de nouveau sur ton épaule, te sortant vraiment de tes pensées. La question, de pure rhétorique pour le coup, ne te surprend pas vraiment, s'arrêter devant votre hôtel non plus, ton visage est de nouveau entre ses mains et tu réalises que c'est à ton tour de la rassurer. "Je sais, j'apprécie que tu me le redises, je ne vais pas te mentir j'ai aussi eu mes moments de doute... mais pas à propos de toi, ou à propos de nous d'ailleurs." Tu apprécies le baiser rapide qu'elle te donne, c'est assez pour que tu poursuives : "Et je crois que je vois ce que tu veux dire, j'ai été distrait aussi après ta fausse-couche."
Tu as envie de présenter des excuses, vraiment, cependant, tu sais d'avance qu'elle ne les accepterait pas et tu ne peux pas retourner en arrière et corriger ton comportement. Non, il y a des semaines de cela, c'était beaucoup trop d'un coup, beaucoup trop de possibilités à contempler et tu avais l'impression que ta tête allait exploser sous le poids de tout ça. Sans Yasmine, tu as été forcé de tout contempler et de répondre à tes questions une par une et de contempler ce que cela signifiait pour elle, pour vous. "Je n'en suis pas fier, je crois que cela m'a plus atteint que... tout en fait." Et c'est le genre d'expérience que tu ne souhaites à personne, vraiment pas. Tu hoches de nouveau la tête et tu t'empares des deux mains de Yasmine, auparavant sur ton visage, les serrant fermement pour t'ancrer dans le moment présent. "Mais je vais bien, j'ai envie de me concentrer sur le plus important : nous deux. On va dans la bonne direction, et si on doit revisiter certains sujets dans le futur, on le fera, je le sais." Ton regard dérive sur vos mains jointes pendant quelques secondes, cherchant les bons mots et ce que tu voulais à tout prix lui dire, pour apaiser ses doutes et une partie de ce qu'elle pourrait ressentir, maintenant qu'elle essaye de guérir. "Tu sais déjà que j'essaye d'être une meilleure personne que celle que j'étais... quand on s'est rencontrés, tu le sais, et je ne suis pas en train de dire qu'on devrait aller s'enfermer dans notre chambre d'hôtel et essayer de rectifier le tir le plus vite possible. Non." Ton regard rencontre de nouveau celui de la brune tandis que tu hoches négativement la tête, parce que tu n'es pas si drôle que cela et que ce n'est certainement pas le lieu, ni le bon moment pour ce genre d'humour. "Je dis juste que si je dois avoir des enfants un jour, bien entendu que ce serait avec toi, et définitivement pas maintenant, mais peut-être qu'on peut essayer d'en reparler à un moment ? Dans un futur que je vois un peu loin." Et l'aboutissement de ta réflexion arrive certainement à un mauvais moment, tu aurais pu attendre que vous soyez installés dans votre chambre d'hôtel et un peu plus posés... mais vous avez toujours été mauvais question timing, pas vrai ? Cela commence un peu à devenir récurrent dans votre relation. Tu cherches tout de même un semblant de réponses dans ses yeux verts, il ne s'agit pas d'une réflexion faite au hasard, tu as eu le temps d'y penser, si Yasmine veut vraiment des enfants et que vous avez bien un futur ensemble... ce sera forcément avec toi, n'est-ce pas ? Tu lui as déjà affirmé le contraire, et non, tu n'es toujours pas convaincu que tu feras un bon père et que tu ne refileras pas tes tares à un être innocent au possible, cependant, tu ne peux pas lui mentir, quand tu as fini par fixer par ses écographies, seul et avec un noeud dans la poitrine, tu as bien été déçu, triste et enfin dévasté pour une raison. Parce que quelque part, tu aurais voulu qu'elle t'annonce une autre nouvelle, le contraire, et vous auriez bien trouvé le moyen de transformer cet accident en autre chose, n'est-ce pas ? Tu es persuadé que oui. "Qu'est-ce que tu en penses ?" Que tu murmures enfin. "Et tu n'es pas obligée de me donner une réponse maintenant, on n’est vraiment pas doués niveau timing..." Ta dernière phrase est ajoutée précipitamment, une once de nervosité faisant son apparition, quelque chose qui ne te ressemble pas. |
| | | | (#)Dim 26 Déc 2021, 10:19 | |
| ≈ ≈ ≈ { I wanna love me, the way that you love me } crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price "Je passerai un coup de fil à Olivia demain matin pour qu’elle nous organise tout ça avant qu’on rentre à la maison." Peut-être même que Clara serait de la partie. Yasmine n’était pas tout à fait certaine des projets immédiats de la jeune femme, elle qui avait la bougeotte et qui ne s’établissait jamais bien longtemps au même endroit. Dans tous les cas, le sourire qu’elle avait sur le visage reflétait, même dans l’obscurité relative de la rue dans laquelle ils évoluaient main dans la main, le ravissement qu’elle ressentait à l’idée que les personnes qu’elle aimait soient rassemblées autour d’une table. Qasim, Olivia, Clara et les enfants étaient autant sa famille que celle avec laquelle elle progressait plus étroitement, et quand Edgerton mentionna des remerciements à leur donner pour le séjour qu’elle avait passé entourée de leurs bons soins, elle lui répondit avec naturel "C’est ma famille, ils le font sans savoir besoin qu’on les couvre de louanges. Tu vas les aimer." lui assura-t-elle sans ciller avant de s’arrêter sur leur chemin pour recentrer le débat sur ce qui l’avait vraiment amenée à s’éloigner un peu. S’il y avait des torts à distribuer, Yasmine n’hésiterait pas à se les incomber en totalité. Mais elle se devait de faire preuve de plus d’objectivité que d’ordinaire après sa fausse-couche et admettre que si elle s’était repliée sur elle-même en faisant mine de bien aller, Edge n’avait pas été très fin non plus malgré sa patience à son égard. Elle ne lui en voulait pas, elle ne lui reprocherait même jamais d’avoir été un peu distant, néanmoins ça avait été perturbant. Elle le connaissait bien, elle connaissait son rapport au toucher et le besoin qu'il avait de montrer qu’il était là en n’hésitant pas une seconde à la prendre dans ses bras. Il l’avait fait, souvent, à cette période-là, mais ça avait été plus froid que d’ordinaire, tellement que ça lui avait fait un peu de mal de l’imaginer regretter sa tendance à resté soudé à elle, même quand ce n’était pas utile, sous le prétexte qu’un drame était arrivé et qu’elle était trop fragile pour qu’il la tienne tout contre elle. Elle aurait aimé être dans sa tête pour comprendre pourquoi il réagissait de cette manière et ce que ça changeait vraiment de négliger leurs habitudes en la matière. Ça n’avait rien modifié à la situation, ça n’avait fait que creuser un malaise étrange qu’elle n’avait pas été en mesure de supporter et duquel elle s’était sévèrement voulu parce qu’encore une fois, elle ne croyait pas que reprocher quoi que ce soit à qui que ce soit l’aiderait à se relever d’une épreuve pareille. Pour autant, maintenant qu’elle sentait les choses s’apaiser, et leurs réflexions s’être arrêtées sur du rationnel, elle pouvait lui admettre qu’effectivement, elle avait deviné qu’il avait eu des doutes — et que c’était normal, qu’il n’avait aucune excuse à lui présenter. Les mains qu’elle avait posée sur son visage, Yasmine les raffermit juste un peu, et laissa son nez bondir sur le sien quand elle lui murmura juste après, fermant très brièvement les yeux "Je sais. Je l’ai senti. C’est pas grave." Comme il avait senti tous ses moments d’absence et l’abattement qui régentait chaque mouvement qu’elle avait fait durant cette période ; sur laquelle il mettait enfin les vrais termes. L’entendre de sa bouche, ce vilain mot qu’était fausse-couche, c’était bouleversant autant que c’était libérateur. Elle n’avait plus besoin de tourner autour d’ersatz de définition pour expliquer ce qui lui était arrivée. Elle avait fait une fausse-couche, c’était aussi simple de le dire de cette manière, que c’était douloureux de le dire en restant calme.
Il lui prit les mains, et elle le laissa faire, sentant qu’il était en passe de prolonger le discours qu’il avait potassé. Parler, ce n’était pas le fort d’Edgerton Samuel Price. Il était bruyant, il était imposant, il était dramatique au possible et exubérant sans même le vouloir parfois… mais il était aussi avare de mots quand ça l’arrangeait, surtout quand ça touchait ses propres émotions qu’il avait bien du mal à désembrouiller, surtout quand elles étaient fortes, trop pour lui, et qu’elles étaient liées aux maux qu’il tentait si habilement de dissimuler derrière l’apparence qui était la sienne et qu’il avait voulu volontairement épaisse pour se donner les moyens de se protéger à sa manière. Elle avait appris à ne pas l’interrompre quand il se lançait dans ce genre de tirade. Quand bien même elle n’était pas toujours d’accord avec ce qu’il disait, elle attendait toujours qu’il termine pour réagir, point par point, à ce qu’il osait lui confier avec la pudeur extrême dont il savait faire preuve dans ces cas-là. Mais ici, tandis qu’elle l’écoutait sagement s’exprimer, elle se risqua à l’interrompre au milieu de ce qu’il voulait lui dire pour mettre quelque chose au clair tout de suite, et c’est ce qu’elle fit d’ailleurs, les sourcils légèrement froncés et les yeux si profondément ancré dans les siens qu’elle pouvait distinguer son propre reflet. "J’ai jamais trouvé que t’étais une mauvaise personne, même quand on s’est rencontrés. Je sais plus si je te l’ai déjà dit, mais même à cette époque, j’ai choisi de faire avec tes défauts, et c’est même ça qui m’a convaincue d’accepter ton invitation." On lui avait toujours présenté des stéréotypes d’hommes parfaits pour elle, qui s’étaient révélés bien moins idéaux que ce qu’ils tentaient de faire croire. Edge, il lui avait plu parce qu’il ne prétendait pas être meilleur que les autres, qu’il avait beau être l’image parfaite du bel homme, il ne comptait pas sur ça pour atténuer pour autant le côté moins glorieux de sa personnalité. Elle, elle n’avait pas une très bonne opinion d’elle-même déjà à l’époque, elle estimait ne pas être digne de l’attention et de l’audace du jeune homme, pour autant elle l’avait trouvé charmant, avec ses bleus et ses coupures, et cette confiance qui contrebalançait celle qu’elle n’avait pas. Est-ce qu’elle croyait qu’ils allaient finir leur vie ensemble ? Certainement pas, les circonstances étaient différentes et l’honnêteté n’avait pas été un facteur prédominant de leur relation à cette époque-ci — de son côté tout du moins. Mais est-ce qu’elle s’était tournée vers lui par défaut ? Certainement pas non plus, il lui avait plu, vraiment, et si les choses avaient été différentes, si elle avait été en passe de se réconcilier avec ses propres défauts, ses propres névroses, ils ne se seraient peut-être pas séparés. Mais des et si, Yasmine était fatiguée, et des et si, ils en avaient trop à éloigner pour qu’elle en contemple d’autres. Elle préférait contempler ce visage qu’elle avait en face du sien et qui manifestait une palette d’émotions qu’elle était la plus à même de consoler et qu’elle savait déceler avec un instinct aussi évident que la réponse qu’elle allait lui donner quand il eut enfin terminé. Elle prit une légère inspiration, et chuchota doucement "J’en pense que ça a été une année difficile, Edge." fit-elle avec un léger sourire, la tête légèrement penchée sur le côté, ses mains quittant les siennes pour se poser sur sa poitrine, là où elle sentit son cœur battre aussi vite que le sien "Et que je te connais assez pour savoir que t’as dû réfléchir beaucoup à tout ça pour ne pas hésiter quand je serais devant toi." Son sourire s’élargit, ses yeux se mirent à briller parce qu’il y avait précisément un an de ça, il lui assurait le contraire de tout ce qu’il lui présentait maintenant comme un moyen sain de faire évoluer ce qu’ils avaient déjà construit. Son avis à elle, il n’avait pas changé, et au plus le temps passait, au plus Yasmine savait qu’elle voulait tout avec lui. Mais l’année avait difficile, oui "J’ai attendu ça longtemps tu sais, que tu sois prêt à avoir cette discussion là… sans m’attendre à ce que tu changes d’avis, en fait j’avais déjà envisager de me rallier à ta cause parce que je craignais que ça, le sujet des enfants, ce soit la seule chose qui puisse poser un vrai problème dans notre relation, et que je veux pas te perdre." Elle sentit sa gorge se serrer, mais elle ne flancha pas, faisant glisser sa main sur son visage pour que ses doigts atteignent les cheveux sur son front. Dans la foulée, elle ajouta "J’aurais pu me faire à l’idée de ne pas en avoir." lui avoua-t-elle en hochant la tête, lui faisant par la même subtilement comprendre qu’elle, elle avait réfléchi à tout ça bien avant sa fausse-couche — qui avait remis en perspective le sacrifice qu’elle aurait été capable de faire, puisque dans le fond, elle avait toujours été consciente de son désir de pouponner un jour où l’autre. Un très court instant, ses yeux filèrent pour suivre le mouvement de ses doigts, mais revinrent aussitôt se plonger dans les siens quand elle reprit avec douceur "C’est un peu tôt je crois, pour planifier tout ça, et pour se projeter dans une dimension différente mais… quand je serai prête, quand tu seras prêt aussi, dans quelques temps, quand on pourra dire qu’on va bien et pas qu’on va mieux ?" Elle opina du chef, lui assurant par ce geste que ce serait bientôt, et que même si ça n’impliquait pas de prendre une vraie décision, au moins discuter de leurs attentes en la matière, calmement, ce serait une bonne chose pour avancer sans se contenter de croiser les doigts derrière leur dos en espérant filer droit. Tout en marquant une pause, elle se mordit brièvement la lèvre inférieure. Yasmine finit par se pencher un peu, ses bras retrouvant les épaules d’Edgerton, et puis sa nuque, qu’elle étreignit en posant sa bouche contre la sienne le temps d’un court baiser avant de, les lèvres toujours proches des siennes, et le nez effleurant le sien, elle ne put s’empêcher de lui demander "Est-ce que tu vas m’en vouloir si je te demande ce qui t’a fait changer d’avis ?" Elle eut un très léger sourire qu’elle fit disparaître en se souvenant que, lors de leur dispute à propos de tout ça, elle lui avait posé exactement la même question. |
| | | | (#)Sam 01 Jan 2022, 17:12 | |
| ≈ ≈ ≈ { I wanna love me, the way that you love me } crédit/(ssoveia) ✰ w/@Yasmine Khadji Non, tu n'avais pas prévu de faire une telle confession alors que vous vous tenez à seulement un mètre de votre hôtel, mais aucun moyen de retourner en arrière maintenant, tu le sais très bien. Tout comme tu sais que tu as toute son attention, il s'agit d'un sujet assez important et qui a déjà été la source d'une dispute et d'une séparation, temporaire, dans votre couple. Yasmine doit l'avoir en mémoire et toi aussi, cette soirée-là est toujours gravée dans ta mémoire et il faut avouer que tu n'es pas fier de ton comportement ou d'avoir agi de la sorte, et oui, tu lui as assuré qu'être parent, ce n'était pas pour toi. Une pensée bien égoïste et tu ne prenais pas Yasmine en compte dans l'équation, du tout d'ailleurs, persuadé dans le fond que la brune fera une très bonne mère. Tu le penses toujours, cependant, des mois sont passés depuis cet incident, tu as eu le temps d'y réfléchir à tête reposée et surtout, Yasmine et toi, vous, vous avez eu le temps de mettre à plat les bases d'une relation solide et tu t'es juré, en février dernier, dans l'appartement de la brune, de ne plus douter des intentions de cette dernière. Et elle te l'a encore prouvé quand vous vous êtes éloignés de Brisbane pour célébrer la première année de votre relation, c'est du solide, vous avez dépassé le stade de flirt innocent et vous n'êtes plus simplement deux personnes qui existent dans l'espace de l'autre et régulièrement en plus de cela, non. Yasmine et toi, vous êtes ensemble, vous êtes un tout, vous êtes partenaires et vous avez fait un bout de chemin ensemble et vous allez continuer d'avancer, ensemble. C'est une constante qui donne un sens à tout le reste, l'assurance d'avoir quelqu'un de l'autre côté, pour tous les bons et les mauvais moments. Il y a eu des zones d'ombres ces derniers temps, entre l'hospitalisation de son père, sa fausse-couche, il semble bien que la liste commence à devenir longue, cependant, tu n'as jamais douté, tu as toujours su où ta place se trouvait : aux côtés de Yasmine. Aussi, tu prends une inspiration en même temps que celle de la brune, restant silencieux tandis que ses mains se posent sur ton torse et qu'elle te donne une réponse. Comme à son habitude, Yasmine te prend en considération en répondant, toujours, c'est sa spécialité après tout, mais il y a bien un sourire sur le visage de la brune et tu te permets de lui renvoyer la même expression, après une autre inspiration. Yasmine reprend la parole et tu hoches la tête, si tu es légèrement surpris par son admission, où elle envisage un scénario où elle n'est pas mère, tu ne le dis pas. Il serait injuste de la priver de cela, oui, beaucoup trop injuste et tu l'as toujours vu dans ce rôle, tu sais à quel point elle adore les enfants, il suffit de la fréquenter un peu pour s'en rendre compte, et la façon qu'elle a d'être aux petits soins pour tout le monde... ce n'est pas que l'infirmière en elle, tu le sais, mais tu ne la corriges pas non, ce n'est pas le moment et la brune vient elle-même de le dire : les derniers mois ont été un peu trop longs et éreintants. Ce n'est que le début d'une série de longues discussions, c'est tout ce que tu voulais au final. "Oui, ça me va." Que tu réponds enfin, hochant la tête et content de sentir les lèvres de Yasmine légèrement se presser contre les tiennes. Le baiser est court, cependant tu y trouves ton compte, fermant les yeux le moment suivant, ton visage toujours proche de celui de la jeune femme, tes mains se posant sur ses hanches la seconde d'après, sans que tu y penses vraiment, parce que c'est naturel. Tu rouvres les paupières quand elle sourit de nouveau, t'interrogeant et la réponse te parait tellement évidente, que tu hausses les épaules, te penches pour embrasser Yasmine sur la joue droite, avant de reprendre la parole. "Et est-ce que tu vas trouver cela complètement cliché si je réponds que c'est toi qui m'as fait changer d'avis ?" Peut-être, elle peut bien t'autoriser cela, que tu décides la seconde suivante, retrouvant toi aussi ton sourire. "C'est la vérité Khadji." Yasmine ne s'en rend sans doute pas compte, mais sous tes yeux et à tes côtés, elle aussi, elle a changé. Oui, tu sais qu'elle a une très basse opinion d'elle-même et qu'elle déteste être le centre d'attention, et qu'elle est également capable de se trouver une liste de défauts longue comme le bras (des défauts tous inexistants à tes yeux), cependant, elle n'est plus la même personne que tu as rencontré bien des années de cela. Ou la même femme avec qui tu es brièvement sorti dans un premier temps, ou encore celle que tu as osé trompé, non... Yasmine est plus sûre d'elle qu'avant, certes, elle est toujours aussi polie et son éducation finit souvent par reprendre le dessus, cependant, elle n'hésite pas à te dire ce qu'elle veut et c’est bien elle qui mène la barque et qui cherche moins à correspondre aux attentes ou même aux regards des autres. Et le changement, sûrement imperceptible pour quelqu'un qui ne la côtoie pas aussi souvent que cela, s'est fait de pair avec le tient et prouve bien que vous êtes bien compatibles, même si rien ne pouvait le prédire et même si cela ne fait pas vraiment de sens.
C'est la vérité, comme tu viens de le dire, tu ne sais pas comment le lui expliquer autrement que cela, il faudra que tu trouves le bon moment pour la complimenter et lui donner toute l'attention qu'elle mérite, oui. La brune attend très certainement une vraie explication et tu ranges ses mèches, plus courtes que d'habitude pour le coup, derrière ses oreilles, tandis que tu élabores un peu plus. "Ce n'était pas facile à gérer, non, je ne savais pas quoi faire, ou quoi dire, tout ce que je savais c'est que je voulais être avec toi, même sans avoir la réponse à beaucoup de mes questions, même en étant complètement perdu, j'avais envie d'être avec toi." Même avec la tension, même avec le malaise et la gêne, tu avais envie d'être avec elle. En remettant tout en question, oui, mais jamais Yasmine, jamais votre couple, c'est la femme que tu aimes après tout, et cela veut tout dire pour toi, trop important pour être ignoré... Tu réalises maintenant que tu cherchais une solution magique, oui, un moyen de faire disparaitre la peine d’un simple claquement de doigts, rien n’est aussi facile tu devrais le savoir mieux que personne. Après tout, tu es en prise avec tes propres soucis quotidiennement, c'est bien pour cela que tu vas t'asseoir sur le canapé de ta thérapeute deux fois par semaine, mais justement, tu sais quel type de cicatrice laisse un traumatisme pareil, et ce n'est vraiment pas quelque chose que tu voulais pour la brune. Cela s'est fait, sans ton contrôle malheureusement et Yasmine a commencé à guérir loin de Brisbane, loin de toi, quelque chose qui était nécessaire, tu le comprends maintenant. "Et puis après quand tu es venue te perdre ici, j'ai dû me demander ce qui me blessait le plus dans le fond, est-ce que c'était ton départ ou autre chose ?" C'était bien autre chose, toutes les possibilités, la vie qu'elle a perdue sans pouvoir faire quelque chose, sans formuler un avis, prendre de décision ou même t'en parler. Un paradoxe qui aurait rendu n'importe qui d'autre un peu fou, c'est certain, oui, vous avez perdu quelqu'un, cela t'a forcé à bien regarder votre couple et envisager un futur, pour votre famille, une famille rien qu'à vous. Et pourquoi dire non ? Pourquoi refuser de se lancer là-dedans ? A cause de ta nervosité ? De l'absence de quelqu'un que tu n'as jamais connu ? Depuis quand tu refuses de te lancer dans quelque chose par peur ? Tu as dû faire face à toutes ses interrogations, seul, Yasmine ayant l'autre partie de tes réponses, Yasmine t'aimant malgré tous tes défauts et qui aimera vos futurs enfants de tout son cœur et sans limite. "On va dire que oui, j'ai eu le temps de beaucoup réfléchir ces derniers jours. A nous deux, et même si l'idée d'être père me terrifie toujours pour le moment, quand je repense à cette année et tout ce qui s'est passé, c'est le fait que tu sois là qui m'a donné envie de continuer et de voir ce qui pourrait se passer par la suite." Tu n'es pas du genre à parier, du tout, quand il s'agit de toi et la brune cependant, tu es prêt à miser gros, à tout miser d'ailleurs car ce que tu ressens pour elle est trop fort pour ne pas essayer, pour ne pas fait d'efforts. "Donc oui..." Lorsque tu te penches cette fois-ci, c'est bien pour capturer les lèvres de Yasmine, pour un autre baiser, un peu plus marqué que le précédent, tes doigts fermement plantés sur ses hanches, et tu es bien persuadé de ne jamais avoir embrassé quelqu'un de la sorte. Pas comme cela, pas avec l'ombre d'un sourire sur les lèvres, pas avec déjà l'envie de recommencer et de passer toutes les heures de cette nuit et de la suivante à l'embrasser, encore et encore... "C'est totalement de votre faute Madame Price." Que tu murmures finalement contre ses lèvres. Et si tu recules, c'est bien pour l'observer, pour constater que Yasmine est encore plus belle qu'à son départ de Brisbane, et pour lui attraper la main. "Ne restons pas là, certains vont finir par se poser des questions." Que tu marmonnes ensuite, la tirant enfin dans l'hôtel, laissant échapper un léger rire.
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| | | | (#)Mer 12 Jan 2022, 08:34 | |
| ≈ ≈ ≈ { I wanna love me, the way that you love me } crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price Prendre un peu de temps pour se remettre de cette année et faire les bons choix quand ils se poseraient, c’était une volonté que Yasmine espérait partager avec Edgerton. Et ça la rassura, qu’il acquiesce à la proposition qu’elle lui fit là, les mains posées sur lui, à s’imprégner de tout ce qu’il dégageait — de sa chaleur, de son odeur, et de cette énergie régénératrice dont elle ne savait plus se passer —, le regard planté dans le sien. Ça laissait planer quelque chose de positif sur les mois à venir, un espoir qu’elle n’avait pas eu le luxe d’avoir quand elle avait été admise aux urgences. L’avenir serait fait de cicatrisation, d’apaisement et de discussions, beaucoup de discussions. Elle ne redoutait rien de tout ça, elle redoutait peut-être un peu les moments plus compliqués puisqu’il y en aurait encore, il ne fallait pas les négliger. Il y aurait des dates à surmonter, des souvenirs à accueillir et à supporter. En vérité, rien de concrètement plus terribles que ce qu’ils avaient déjà connus et quand bien même ça le serait, elle avait en son for intérieur la satisfaction de se savoir bien accompagnée pour faire face et se relever. Elle ne ferait sans doute plus peser autant de choses sur les épaules du jeune homme, elle le laisserait envisager sa propre guérison sans ajouter du sel sur ses plaies en ne comptant que sur lui, et en restant fermée face à l’action d’être suivie de près par un professionnel. Néanmoins, l’idée qu’ils se sentent capables de remonter à la surface en même temps, ça laissait présager quelque chose de fort, qu’elle se savait capable d’affronter pour aller mieux, définitivement. Elle savait que pour les couples ayant perdus un bébé, il y avait des périodes qui finissaient par être fatales, et que la séparation devenait alors la seule issue pour se reconstruire, seulement elle avait la sensation que cette épreuve en particulier cimenterait les fondations de la relation qu’ils avaient construite au cours des dernières années. Ils ne faisaient jamais rien comme tout le monde, la preuve en était. Elle se rappelait d’avoir entendu quelqu’un lui dire que le temps, c’était long et lent à la fois, mais que certaine durée était suffisante pour, quand on faisait une rencontre qui devenait déterminante, se demander comment on faisait avant ce point décisif, cette date qui marquait le point d’ancrage d’un changement significatif. Yasmine se posait la question parfois, elle regrettait aussi d’avoir, quand ils s’étaient rencontrés, sous-estimé l’influence qu’aurait cet homme dans sa vie, alors que maintenant, après presque deux ans de relation, elle savait que sans lui, plus rien n’aurait vraiment de sens. Comment faisait-elle avant lui ? Yasmine ne savait pas, tout ce qu’elle savait c’était que maintenant, l’idée même qu’il ne fasse pas partie de sa vie, ça provoquait un effroi qui la faisait se montrer prudente. Trop, et ce pas par manque de conviction qu’ils vivaient quelque chose de pérenne, bien au contraire, mais parce que c’était dans sa nature de l’être. Alors quand elle lui demanda ce qui lui avait fait changer d’avis, elle se trouva trop précautionneuse, sans pour autant redouter ce qu’il lui répondrait, mais son cœur se mit à battre vite sous la matière de ce qu’elle portait sur le dos, et son tempérament anxieux fit naître une interrogation idiote qu’elle ravala sur le coup, se laissant happer par la manière dont il exposait sa pensée sans ciller, avec la confiance de quelqu’un qui pouvait être fier des progrès qu’il avait fait et qui ne craignait pas de s’en satisfaire tandis qu’elle, elle n’en était qu’à ses premiers essais.
Elle était fière de lui, c’était une certitude qui la fit sourire malgré l’élan d’angoisse qui s’insinua en elle. Quand il l’embrassa, quand elle sentit ses mains sur ses hanches creuser un sceau au travers de son pantalon, marquant la fin d’une réponse qui tourna dans sa tête un long moment encore — et qui tournerait jusqu’à ce qu’ils rejoignent leur chambre d’hôtel —, elle se joignit à sa requête avant toute chose "Si tu veux que ton bouquet reste intact, il serait peut-être temps d’aller le mettre dans un peu d’eau." acquiesça-t-elle avec un sourire et un dernier, et furtif, baiser. La nuit poursuivait sa progression, et la fatigue ne tarderait pas à se rappeler à Edge. Elle en était d’autant plus consciente qu’elle s’amusa en secret de la vérité que, d’ordinaire, il dormait depuis bien longtemps à cette heure-là. C’est ça qui l’encouragea à enfin le guider jusqu’au corridor de l’hôtel, pendant que dans son esprit tournait à plein régime les reliefs de la réponse que le jeune homme lui avait accordé et qu’elle essayait de ne pas trop triturer pour le moment. Elle le conduisit, sa main dans la sienne, jusqu’à un escalier qu’elle avait déjà foulé plusieurs fois dans la journée. Pas d’ascenseur ici, l’hôtel était petit, sur deux étages seulement, loin des standards de prédilection d’Edgerton à qui elle lança un regard taquin par-dessus son épaule quand il prit sens que cette fois-là, il n’y aurait malheureusement pour lui aucun aparté dans l’intimité de la cabine d’ascenseur. Ce n’était que partie remise, et finalement, la marche jusqu’à leur chambre fût bénéfique pour la jeune femme. Une fois qu’elle ouvrit la porte, puis qu’elle alluma l’halogène de la pièce, soudain baignée dans une lueur douce et apaisante, elle alla déposer les affaires de son partenaire, et les siennes, sur la chaise installée dans un coin pour mieux venir brasser, avec douceur, le bouquet qu’il tenait à la main "Je vais trouver quelque chose dans quoi le mettre." lui dit-elle en ayant déjà une idée précise de comment procéder.
Elle se dirigea vers la salle de bain qu’elle éclaira d’une pression du coude contre l’interrupteur, et se retrouva à vider un récipient plein de boules de coton dans le lavabo. Quelques secondes encore, et elle arrangea le bouquet qu’elle venait de plonger dans un peu d’eau, et qui remplissait le récipient, avant que son regard ne s’arrête sur son propre reflet dans le miroir. Yasmine ne contempla pas les traits de son visage, elle les savait soudainement un peu tendus. Elle secoua la tête, puis elle emporta avec elle son vase de fortune, se déchaussa d’un coup de pied en rejoignant la pièce principale, et dans la continuité de ses mouvements exécutés avec instinct, donnant l’impression qu’elle n’était nulle part ailleurs qu’à la maison, elle alla poser les fleurs sur la table de chevet du côté qu’Edgerton choisirait pour sa nuit. Elle prit sans doute trop de temps à l’admirer, ce bouquet, jusqu’à ce qu’elle relève la tête vers lui, et qu’elle finisse pas lui demander "Je repense à ce que tu m’as dit tout à l’heure, et j’ai besoin de te demander quelque chose." Elle roula ses lèvres l’une sur l’autre, passant une main dans ses cheveux courts. Enfin, elle contourna le coin qu’elle avait rejoint pour venir se mettre devant lui. Sans chaussure, Yasmine était plus petite, c’est ce qui la poussa à se jucher très légèrement sur la pointe des pieds quand, passant ses bras autour du cou d’Edge, elle reprit "Quand tu dis que c’est de ma faute si t’as changé d’avis, c’est seulement parce qu'on forme une bonne équipe, et pas parce tu m’as vue triste, et que tu te sens obligé de revenir sur tes principes juste pour que je me sente mieux à propos de tout ça ?" Elle l’empêcha de parler sur le moment, barrant momentanément sa bouche avec sa main qu’elle écrasa doucement contre ses lèvres, quand elle ajouta presque en chuchotant "Je sais que t’es honnête, beaucoup plus que moi parfois, et je remets pas en doute tout ce que tu m’as dit. Au contraire, je suis consciente que ça vient de loin, que ça t’a demandé du temps et de l’énergie d’y penser. J’ai confiance en toi." Elle hocha la tête, appuyant ses propos avec ferveur "C’est juste que j’en connais des couples qui ont fini par se déchirer parce que l’un s’est plié à la volonté de l’autre par obligation. J’ai pas envie que tu veuilles me soulager de ce que j’ai ressenti après avoir perdu ce bébé en me faisant miroiter quelque chose simplement parce que ça t’a fait mal de me voir comme ça." Elle fronça les sourcils, cherchant son regard "Et j’ai pas envie que si on décide d’en avoir un autre bientôt, que ça finisse par arriver, tu me détestes de t’avoir fait changer d’avis sans que tu sois vraiment sûr de toi." Elle avait l’impression de ne pas réussir à se faire comprendre comme il le fallait, et ça la frustrait assez pour que, baissant la main qu’elle avait posé sur sa bouche, elle reprit après une très profonde inspiration, et un un ballet de mains qui se perdirent dans la masse de ses cheveux coupés au carré "C’est pour ça que j’ai besoin qu’on prenne notre temps aussi. Je supporterais pas que ton opinion change sur le coup du chagrin, et je supporterais pas que ce qu’on a maintenant change à cause de ça — t’as pas choisi la moins angoissée, Edgerton." finit-elle avec un sérieux presque comique au point qu’elle laissa finalement filer un rire quand, se sentant un peu stupide quand même, elle profita de leur différence de taille pour se pencher vers lui et se cacher le visage tout contre sa poitrine. |
| | | | (#)Dim 16 Jan 2022, 11:29 | |
| ≈ ≈ ≈ { I wanna love me, the way that you love me } crédit/(ssoveia) ✰ w/@Yasmine Khadji Tu ne sais pas si c'est un retour à la normale, mais dans tous les cas, vous avancez et tu es content d'avoir pu délester ton cœur et dire à Yasmine le fond de ta pensée. Malgré le timing, ta partenaire semble être du même avis dans tous les cas, les jours vont passer, vous allez retrouver votre rythme et quand vous serez prêts, respectivement et véritablement, il faudra avoir d'autres conversations et prendre d'autres décisions. Une perspective qui ne t'effraie pas tant que cela maintenant que tu as été plus honnête avec elle. Parler à Yasmine, avant même que vous vous soyez de nouveau en couple, cela a toujours été d'une facilité déconcertante et l'opinion de la brune a toujours compté à tes yeux. Beaucoup et même avant celles des autres, ce n'est pas quelque chose que tu vois comme négatif, bien au contraire, quand elle s'exprime, et qu'elle répond à tes propres doutes et inquiétudes, cela te donne encore plus un aperçu de ce qu'elle cache derrière son front, et de tous les mystères que même tes lèvres qui se posent souvent sur ce dernier ne peuvent pas percer. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, mais maintenant, Yasmine te parle plus facilement qu'avant, tu le sais, tout comme tu sais que le regard que tu lui jettes en notant l'absence totale d'ascenseur est reçu cinq sur cinq... Tant pis, ce n'est que partie remise et tu pourras embrasser la brune, et correctement, dans l'intimité de votre chambre. Que vous rejoignez facilement, ta main quittant celle de la brune qui s'éloigne déjà, Yasmine voulant conserver tes fleurs le plus longtemps possible. "Je te laisse t'en charger..." Elle est déjà dans la salle de bain et brièvement seul, tu laisses ton autre sac à côté du premier, abandonnant déjà tes chaussures pour te mettre à l'aise, ton regard scrutant la chambre d'hôtel. Tu te moques bien de la décoration et il s'agit d'une chambre typique et automatiquement, ton regard marron se pose sur Yasmine, la porte de la salle de bain entrouverte te donnant un aperçu de la brune. Un autre se dirait certainement qu'elle est fatiguée, quoi de plus normal si elle a passé la journée à t'attendre, cependant, tu sais que ce n'est pas que cela, il y a autre chose, tu te demandes un moment si elle va venir t'en parler ou si cela sera rangé dans la catégorie des choses sur lesquelles il faut revenir, cependant quand elle revient dans la chambre, il semble que c'est la première option. Yasmine veut en parler. Tu fronces les sourcils, repensant à tes paroles précédentes et ce qui aurait pu provoquer cette expression-là sur son visage anguleux et tu la fixes toujours quand elle se rapproche, ses bras autour de ton cou et tu la serres immédiatement contre toi, elle aurait passé plus de jours loin de Brisbane et ce genre de contact t'aurait manqué encore plus, tu le sais, et tu écoutes la brune te poser des questions et exprimer ses doutes. "Khadji, resp..." Tu ne peux pas finir ta phrase, non, une des paumes de Yasmine vient de se poser sur tes lèvres, preuve que malgré vos dires vous passez beaucoup de temps ensemble et tu es obligé de froncer les sourcils et de l'écouter. Depuis quand est-ce que vous faites tout comme tout le monde ? Voilà ce que tu as envie de dire à la brune, tu ne peux pas, tu ne le fais pas et tu l'écoutes vraiment, comprenant dans un sens ses inquiétudes. Yasmine se dit que tu fais ça pour elle, pour ne pas la perdre et pour ne pas qu'elle se retrouve à nouveau dans la même situation qu'en juillet... ce n'est cependant pas vrai, pas vrai du tout et tu aurais dû choisir un meilleur moment pour lui en parler. Aucun moyen de retourner en arrière cependant, tout ce que tu peux faire c'est hocher la tête et serrer la brune contre toi alors qu'elle presse son visage contre ta poitrine, se trouvant des défauts encore et faisant comme si ce n'était pas grand-chose. C'est important et tu prends le temps de passer tes bras autour de sa fine silhouette et de la garder contre toi, restant silencieux pendant une poignée de secondes. Tu ne voulais pas l'inquiéter et encore moins la mettre dans un état pareil, voilà ce que tu te dis tandis que ton menton vient reposer sur les mèches brunes.
"Le but n'était pas que tu repasses ma réponse en boucle dans ta tête, bien sûr que non... du tout même." Tu murmures cela tout contre Yasmine, avant de reculer et de rompre votre étreinte, ce n'est pas ce que tu as envie de faire, tu pourrais la tenir contre toi toute la nuit et c'est même quelque chose que tu fais souvent, mais cela ne répondrait pas aux questions de ta partenaire et cela ne ferait pas partir ses doutes. Aussi, tu décides que la meilleure chose à faire est de t'asseoir sur le lit, juste au bord du matelas, et tu la guides, lentement, pour qu'elle en fasse de même et vienne s'asseoir à côté de toi. Tu lui tiens toujours la main et tu la serres légèrement avant de retrouver ta voix, ton regard ancré dans le sien. "Oui, c'est parce qu'on forme une bonne équipe, et pas parce que j'ai envie de te faire plaisir et de rester en couple avec toi à tout prix. " Tu pensais que c'était clair et évident, dans ton esprit, cela l'était, cela l'a toujours été et si Yasmine est bien l'une des seules personnes qui peut te faire changer d'avis. Là, c'est complètement différent. Il ne s'agit pas d'une soirée entre amis ou de passer plus de temps à faire quelque chose que tu n'aimes pas, non... il s'agit de vous deux, de votre futur dans un sens et si tu n'aimes pas du tout penser en absolu ou te projeter aussi loin, il est clair que tu n'envisages rien sans la brune à tes côtés, du tout même. "Je sais ce que je veux, et c'est être avec toi, préférablement de manière permanente mais..." Mais tu ne veux pas qu'elle disparaisse dans votre couple, tu ne veux pas que Yasmine oublie ses envies, ses désirs et ses rêves, juste parce que vous êtes ensemble. Elle parle des couples qui se déchirent après une prise de décision, elle ne parle pas de ceux où la focale n'est que sur un des partenaires et que l'autre doit se contenter de jouer les spectateurs, incapable de faire quoi que ce soit ou de fonctionner sans son autre moitié. Ce n'est pas ce que vous faites et vous n'appartenez pas à cette catégorie-là d'amoureux transis, non. "Mais, cela ne veut pas dire que je vais m'imposer quoi que ce soit ou me rendre malheureux pour me réveiller dans cinq ou dix ans et t'accuser de tous les maux dans ma vie non... bien sûr que non." Cela ne serait pas juste dans un premier temps, et du moment que vous continuez de communiquer, comme vous êtes en train de le faire dans la présente, comme vous l'avez fait quand Yasmine t'a annoncé qu'elle avait besoin de quitter Brisbane pendant quelques jours... tout ira bien. Cela, tu en es certain, tu n'imagines pas un futur où le soleil est au beau fixe et que rien de conséquent ne vous arrive, non, cependant, si tu es avec Yasmine c'est parce que tu as trouvé quelqu'un qui non seulement te complète, mais te donne envie d'en faire plus, de dépasser tes limites et d'être meilleur, tout simplement. "Je suis toujours persuadé que je ne serais pas le père de l'année et que je vais avoir besoin de beaucoup, beaucoup, beaucoup d'aide. Et c'est là que tu interviens Khadji, si je décide de me lancer dans tout ça avec quelqu'un, ce sera avec toi et personne d'autre." Cela est cimenté de jours en jours, à chaque moment passé aux côtés de la brune, c'est elle que tu veux et personne d'autre et tout se fera en temps et en heure. "Parce que je te connais et que tu me connais." Un fait important et non négligeable, ton autre main libre vient se poser sur le genou de Yasmine, que tu serres aussi, pour t'ancrer encore plus dans le moment présent, pour te rassurer toi et pour la rassurer elle. "Et on ne va pas prendre de décision maintenant, tu viens de le dire toi-même. Tu n'es pas la seule à avoir besoin de temps pour le coup, crois-moi." Tu te penches vers elle et plutôt que de l'embrasser, tu finis par murmurer à quelques millimètres de son visage : "Tu n'as pas choisi la personne la plus équilibrée, Yasmine." Tu utilises ses mots à elle, avec un sourire et tu finis par céder, l'embrassant très rapidement. "Donc maintenant je veux savoir..." Tu hausses les sourcils, toujours aussi dramatique à souhait. "...Est-ce que tu as d'autres questions pour moi Madame Price ou alors on peut regarder la carte du room service et passer la soirée à faire comme si le reste du monde n'existait pas ?" Si c'est la première option, tu sais déjà que tu auras une réponse pour elle, peu importe la question, peu importe les tours que lui joue son esprit... peu importe, tu seras là.
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| | | | (#)Mer 19 Jan 2022, 06:25 | |
| ≈ ≈ ≈ { I wanna love me, the way that you love me } crédit/(ssoveia) ✰ w/@Edge Price C’était gênant, dans un sens, de laisser ses craintes se révéler au grand jour, mais elle savait que si elle ne mettait pas tout ça au clair maintenant, les réflexions qu’Edge s’était faites et qu’il avait partagées avec elle, elle se perdraient dans la masse informe que composerait bientôt son anxiété. C’était pour ça aussi, qu’elle avait besoin de consulter quelque qui saurait mettre des raisons sur le peu de considération qu’elle se portait. Il n’y avait pas une seule fois où elle ne se remettait pas en question, elle, en tant qu’individu qui faisait ce qu’elle pouvait pour donner le meilleur d’elle-même. Et il fallait que ça cesse. Pour le meilleur, il n’y avait que cette alternative-ci qu’elle était prête à revendiquer. Elle avait toutes les qualités qu’on attendait d’une jeune femme comme elle, Yasmine, elle n’avait finalement plus grand-chose à prouver pour démontrer de quel bois elle se chauffait, saut qu’elle s’épuisait souvent à le faire tant elle n’avait pas confiance en elle. Et c’était un euphémisme. Elle passait son temps à disparaître derrière ceux qui jouissaient d’une assurance qu’elle n’osait que très rarement avoir, mal à l’aise avec l’idée même de se mettre en avant. Et le fait de devenir maman dans un futur plus ou moins proche, même si dans le fond elle savait qu’elle s’en sortirait très bien, s’autorisant cette assurance-là en se reposant sur des certitudes émanant de femmes qui l’avaient été bien avec elle, c’était une trop lourde responsabilité pour que son manque d’estime d’elle-même ne se mette pas en route et qu’elle ne se mette pas à douter comme pour tout le reste ; d’elle-même, de ce que ça signifierait vraiment de faire ce pas avec quelqu’un qu’elle aimait plus que tout, et pour qui elle avait un respect tout aussi illimité que l’amour qu’elle lui portait. Elle n’opposerait jamais son opinion face à Edgerton, parce qu’elle n’ignorait pas qu’il avait eu ses raisons de croire que ce n’était pas une bonne option pour lui d’endosser le rôle de père ; il travaillait là-dessus, lui aussi. Elle ne le forcerait pas non plus à comprendre qu’il avait tort, et qu’elle, elle était persuadée qu’il s’en sortirait à merveille. Elle savait que tout se passerait bien. Et dans son for intérieur, elle savait déjà qu’il ne se sentirait obligé de rien, mais elle voulait en être certaine pour ne pas traîner une autre forme de boulet à ses chevilles et perdre cette graine de conviction qui germait en elle, et qui prenait forme dans l’idée que c’était sûr, ils feraient de bons parents. C’était probablement puéril de penser comme elle le faisait, un peu comme si elle craignait de forcer son petit copain à se tenir la main à la récré alors qu’il semblait rien de plus que désintéressé par tout ça, mais c’était un réel soulagement dont elle avait besoin pour mieux faire la paix avec tout ça. Elle s’apprêtait à faire un long travail sur elle-même, elle refusait de mûrir de nouvelles préoccupations telles que l’éventualité qu’elle soit celle qui coince son partenaire dans l’assouvissement d’un désir qui bouillait en elle depuis longtemps. Sur tout ça, il la rassura, évidemment. Elle ne quémandait pas souvent ce genre de paroles de la part d’Edge puisque rien que lui, en tant qu’homme, il avait un talent certain pour savoir la réconforter sans avoir besoin de rentrer dans les détails. C’était dans sa voix, c’était dans ses gestes, c’était dans sa manière de savoir exactement quoi faire quand ça n’allait pas, sans même qu’elle ne s’échine à le lui dire de vive voix. Mais cette fois-ci, il le fit, et son cœur sembla s’apaiser sans qu’elle ne se force à croire à ce qu’il lui disait. Il était honnête, à l’extrême à des moments donnés, c’était pourquoi elle n’avait pas besoin de se raconter des histoires en se rassurant dans l’intimité de ses pensées quant au bien fondés de la réponse qu’il lui donna. Yasmine ne doutait jamais de ce qu’il lui disait. Il savait dans quoi il mettait les pieds, dans quoi il mettrait les pieds, et ça tombait bien parce qu’elle aussi. De cette assurance-ci, laissant de côté celle qui lui manquait la plupart du temps, c’était sur elle qu’il fallait se concentrer. Et aussi sur le fait de savoir qu’ils foulaient le même chemin au même rythme, gardant à l’esprit que s’il devait y avoir une quelconque accélération, ils le feraient tous les deux.
Elle s’était laissée guider par le jeune homme, s’asseyant à ses côtés en gardant sa main dans la sienne, une jambe repliée sous ses fesses et le buste tournée dans sa direction pour ne pas perdre une seule de ses paroles. Elle aurait préféré rester encore quelques instants la tête plongée dans la chaleur de sa poitrine, à sentir les battements réguliers de son cœur pulser à ses oreilles, soulageant la tourmente qui s’était formée dans le sien, de cœur. Mais elle aimait aussi cette soudaine distance qu’il y avait entre eux car elle pouvait juger de l’effort qu’il faisait pour apaiser ses doutes de façon manifeste, mettant de la volonté à choisir les bons mots pour qu’elle comprenne une fois pour toute qu’il avait songé à tout ça, qu’il ne se sentait obligé de rien "Tu peux pas en être sûr, que tu seras pas le père de l’année. C’est comme tout un tas d’autres choses, tu peux pas savoir avant d’y être confronté." se permit-elle de soulever quand il eut terminé sur ce terrain là, et qu’elle le regarda avec étonnamment, beaucoup de conviction dans le centre de ses iris, gardant tout de même pour elle l’idée qu’elle, elle savait déjà qu’il s’en sortirait bien "Le temps est notre allié dans tout ça. Mais je suis rassurée. Et si jamais ça devient trop pesant à un moment donné, je veux que tu m’en parles." Même si ça faisait un peu mal, même s’il changeait d’avis. Elle le vit se pencher sur elle et son visage l’effleura à peine quand il reprit la parole et que pour suivre sa volonté d’alléger l’atmosphère, elle lui murmura sur le même ton "Je sais, mais c’est ça qui me plaît." Qu’il ne soit pas équilibré, qu’il ne soit pas parfait. Encore que ces deux faits méritaient réflexions, mais elle avait compris qu'il avait besoin de décompresser, de retrouver une certaine forme de légèreté. Elle observa qu’en vérité, leurs retrouvailles n’étaient jamais inconséquentes, qu’il y avait toujours quelque chose derrière qui ne faisait qu’affirmer la solidité de leur histoire, et ça la fit sourire juste au moment où il décida de l’embrasser rapidement ; trop rapidement, si bien que Yasmine laissa une moue boudeuse lui échapper. Elle se volatilisa aussi vite quand il lui demanda si elle avait autre chose à lui demander. Elle musela le second sourire qu’elle était tentée de lui offrir, et s’agita sur le bord du lit pour libérer la jambe qu’elle avait repliée sous elle pour mieux se préparer à se positionner autrement — à genoux, pas loin du jeune homme sur qui elle posa un regard fixe. "En fait oui, j’ai une autre question pour toi." lui fit-elle en marquant un suspens de pacotille puisqu’à la seconde où elle eut terminé cette phrase là, elle remua pour venir s’asseoir sur ses genoux, en face à face. Ses mains trouvèrent ses épaules, et son nez frôla le sien dans une succession de gestes qu’il connaissait bien, et qu’elle n’avait pas vraiment eu le loisir d’exécuter ces six derniers mois. Et ça se ressentait, que cette friction là lui avait autant manqué que la présence du jeune homme et que leurs discussions trop sérieuses. Elle l'éprouvait autant qu’elle l’avait anticipé, autant qu’elle l’avait regretté aussi parce qu’elle avait senti à un moment donné qu’il y avait une nouvelle limite entre eux, et qu’elle n’était pas naturelle ; ça la rendait un peu nerveuse à dire vrai, d’être celle qui s’apprêtait à franchir cette barrière inutile qu’il y avait eu entre eux ces six derniers mois, mais ça ne l’arrêta pas. En fait, ça la convainquit même de garder le cap, et ce qu’elle ressentait au creux de son ventre s’intensifia. Elle passa sa langue sur ses lèvres en même temps qu’elle balaya ses cheveux d’un geste rapide de la main pendant que, toujours assise sur lui, elle affirma l’étau de ses genoux autour de ses cuisses qui la supportait, puis elle rajouta celui de ses mains sur ses épaules quand elle approcha son visage encore plus près pour enfin lui demander "Tu vas m’embrasser bientôt ?" Et quand elle lui demandait ça, elle ne parlait pas des baisers rapides qu’ils avaient échangé depuis qu’ils s’étaient retrouvés, et il le savait très bien ; ne serait-ce que dans le son dans sa voix qui se fit plus rauque, et dans la manière qu’eurent ses mains de changer de trajectoire quand elles longèrent ses épaules pour se poser sur ses mâchoires. Elle se pencha un peu plus, ses lèvres, légèrement entrouvertes, touchèrent très brièvement les siennes… mais elle se ravisa avec les sourcils froncés, se redressant un peu pour lui demander, la tête penchée sur le côté , et la mine froncée sous l’effet de sa fausse réflexion "Est-ce que c’est pas un peu bizarre de te le demander ?" Elle le faisait exprès, de tirer sur la corde pour retarder le moment où ils se décideraient à passer ce cap-là. Mais comme son cœur explosait dans sa poitrine, et qu’elle aimait sentir la tension régner entre son corps et celui d’Edgerton, elle reprit tout bas, son visage changea d’expression, et son corps se pressant contre le sien quand le léger rire qu’elle avait laissé filer s’éteignit doucement "Je suis pas une chose fragile, d’accord ? J’ai eu l’impression que c’était ce que tu pensais ces six derniers mois." lui avoua-t-elle, et dans une nouvelle succession de gestes, ses pouces caressant ses lèvres, sa bouche suggérant une caresse sur la sienne sans l’embrasser pour autant, elle ajouta enfin, dans une inspiration aussi indolente qu’elle était chargée de pleine de choses, sentant l’imminence de l’abandon de cette restriction stupide entre eux "Ne me laisse pas te supplier, Edgerton." Et c’était à coup sûr la première fois qu’elle se délaissait de son illustre patience pour lui faire entendre qu’elle voulait quelque chose. Maintenant. |
| | | | (#)Dim 23 Jan 2022, 09:29 | |
| ≈ ≈ ≈ { I wanna love me, the way that you love me } crédit/(ssoveia) ✰ w/@Yasmine Khadji Tu hoches la tête quand Yasmine est déjà en train de te rassurer, et dans un sens, elle a totalement raison... Impossible de savoir quel genre de père tu seras tant que tu ne seras pas dans cette situation-là, votre enfant dans le creux de tes bras et un sourire pour la brune sur le visage. Pas une vision qui te semble aussi incertaine qu'avant et si c'est de cela que doit être fait votre futur, alors tu ne veux pas une autre partenaire, juste elle pour t'aider à chasser les doutes, te rassurer et même faire des erreurs avec toi. Ni plus, ni moins. Aucune décision ne sera prise ce soir et il n'y a aucune pression dans vos retrouvailles, tu le sais aussi bien qu'elle, tu voudrais déjà que vous retrouviez des conversations légères et que cette notion d'absolue s'efface de tous vos discours. Parce que non, vous n'êtes pas obligés de tout décider maintenant ou de faire un plan précis des cinq prochaines années de vos vies, vous pouvez faire absolument tout ce que vous voulez du moment que vous êtes ensemble. Chose que Yasmine te confirme quand elle dit que c'est ce qui lui plaît chez toi, non, tu n'es pas parfait, tu ne le lui as jamais caché et tout ce que tu peux faire c'est essayer et être la meilleure version de toi-même. Pour elle et pour personne d'autre. L'inverse est vrai et tu sais qu'avant même sa fausse-couche, Yasmine portait déjà un poids certain sur ses épaules, cependant, l'air de Sydney semble lui avoir fait du bien, le sourire qu'il y a désormais sur son visage anguleux n'est pas teinté par quoi que ce soit de négatif et c'est une expression que tu connais bien. Une expression que tu peux observer d'encore plus près tandis que Yasmine envahit ton espace personnel, sur tes genoux maintenant et tu prends une légère inspiration, le parfum de la brune venant occulter tout le reste, tes mains se posant déjà sur les hanches de la jeune femme, prêt à l'écouter. Enfin, tu vas faire de ton mieux pour l'écouter, elle n'aide décidément pas sa cause ou ta concentration en étant aussi proche de toi et en laissant ses mains se balader sur tes épaules. Tes yeux foncés dérivent sur ses lèvres plus d'une fois et Yasmine te fixe avec une intensité certaine, tu pourrais presque oublier de respirer sous son regard et oui, dans un sens, tu sais déjà ce qu'elle va te demander de faire. Tu ne l'interromps pas cependant, tu ne prends même pas l'initiative de le faire toi-même, de juste l'embrasser et de la presser contre le matelas et faire en sorte qu'elle oublie tout jusqu'à son propre prénom et ne se souvienne que de toi et uniquement de toi... Tu pourrais vraiment, tu y penses depuis que ton regard a croisé celui de la brune sur le quai de la gare et depuis que tes mains ont retrouvé leur place préférée: sur les hanches de Yasmine. Cependant, tu as besoin qu'elle le dise à voix haute, que la jeune femme l'explicite justement parce que oui, vos contacts ont été brefs depuis juillet et que cela ne vous ressemble pas, du tout même, il vous est arrivé quelque chose de conséquent et cela a changé beaucoup de choses et même ta façon d'aborder ce genre de rapport. "Juste un peu." Tu grognes les trois mots plus qu'autre chose, ce n'est pas si étrange que cela, les lèvres de Yasmine frôlant les tiennes. C'est de la torture, que tu décides l'instant suivant, une de tes mains remontant dans le dos de la jeune femme, pour la garder juste là, tout près de toi. Oui, de la torture, autant pour elle que pour toi, pourquoi est-ce que vous êtes encore en train de parler déjà ? Les mots de Yasmine te le rappellent et lorsque ta poitrine se soulève pour prendre une autre inspiration, celle de la jeune femme bouge également car il n'y a plus vraiment d'espace disponible entre vous. Pourtant ce n'est pas assez, pourtant elle est beaucoup trop loin, et il t'en faut plus, beaucoup plus. "Je le sais, et je ne vais pas m'excuser de m'être inquiété pour toi ou de m'être senti responsable..." Peut-être que tu pourras lui expliquer quand tu seras en mesure de faire une phrase cohérente, sans être obligé de prendre une profonde inspiration tous les trois mots et quand tu ne verras pas briller ce truc dans ses yeux verts. Oui, tu lui diras alors que tu ne l'as jamais vu comme quelque chose de fragile, non, loin de là, il en faut de la force pour porter la vie et il a fallu encore plus de volonté pour continuer d'avancer tous les jours en ayant abandonné quelque chose d'aussi précieux. Tu n'as tout simplement pas voulu en ajouter plus et certainement pas de cette façon-là et dans un sens oui, tu as eu peur de te faire rejeter, qu'elle te trouve un peu trop présomptueux...
Mais, ce discours-là sera pour un autre moment, pour l'heure, tes doigts glissent tout seul sous le pull de Yasmine pour retracer les contours trop familiers de sa peau, vraiment, tu pourrais trouver toutes ces taches de rousseur et ses grains de beauté avec les yeux fermés. "Est-ce que ce serait une si mauvaise chose... hmm ?" Il y a un sourire sur ton visage tandis que tu poses la question, et plutôt que de la faire attendre un peu plus longtemps ou de lui demander de répéter toutes les syllabes de ton prénom, tu resserres ta prise sur sa fine silhouette, ta main droite sur ses hanches et l'autre sous le tissu de ses vêtements, posée à plat dans son dos, et tu l'embrasses enfin, comme elle t'a demandé de le faire. Et tu pensais naïvement que tu étais prêt, c'est loin d'être le cas, car tu sens véritablement ton cœur se serrer et chavirer tandis que vos lèvres se rencontrent et se trouvent et qu'il n'y a plus aucune retenue et que tes intentions sont claires. Tu connais Yasmine, tu sais que si tu l'embrasses ses mèches brunes vont venir se perdre contre ton visage, tu sais que ses mains vont dériver sur tes épaules d'abord et ensuite dans son dos et que ses ongles vont aussi se joindre au reste, et que même si elle risque de le nier plus tard ou de s'excuser, dans un sens, elle marque son territoire, et tu sais que l'embrasser une seule et unique fois n'est jamais suffisant... oui, tu sais toutes ces choses-là et pourtant cela ne change absolument rien, tu n'échangerais ta place pour rien au monde et il y a bien un sourire sur ton visage tandis que tu t'écartes parce que ton corps te rappelle que tu as besoin d'oxygène, tu voudrais dire le contraire à tes poumons, il n'y a qu'elle qui compte, et tu murmures un je t'aime avant d'aller lui voler son air à elle, car il s'agit de la stricte vérité. Pas besoin de le nier, pas besoin de l'atténuer dans votre étreinte, il n'y a plus qu'elle et toi, ici et maintenant et ces six longs mois à rattraper. Tu es un idiot fini, voilà ce que tu te dis lorsque les mains de Yasmine viennent se joindre aux tiennes et qu'elle t'aide à te défaire de ta chemise, son pull rejoint le sol la seconde d'après et s'il y a quelque chose de rapide ou de pressé dans vos gestes, c'est bien parce qu'elle t'a manqué. Comme ça, contre toi, à soupirer ton prénom et à te regarder de cette façon-là. Il n'y aucune hésitation dans tes gestes, aucune quand vous changez de position et que tu te retrouves au-dessus de Yasmine, et certainement pas quand vous échangez d'autres baisers et encore moins quand tu la redécouvres elle ou que d'autres barrières de vêtements finissent par disparaitre elles aussi. Oui, il y aura d'autres conversations par la suite et elle sera de nouveau dans le creux de tes bras, tu tenteras de la convaincre de rester une heure de plus dans votre lit et Yasmine te rappellera, à juste titre en plus, que tu étais celui qui voulait voir Sydney avec elle. Tu prendras certainement des photos, il y aura des mains à serrer et des sourires pour rencontrer tous les gens importants de sa vie et ceux qui l'ont aidée ici et il y aura probablement des rires... Très certainement, tu le sais, et cela n'effacera pas les six mois qui viennent de passer, ni votre perte, mais vous pourrez aller mieux, ensemble et continuer d'avancer, ensemble. Tout cela, tu le sais déjà, mais tu l'oublies et cela s'efface sous la pression de chacune de ses caresses et la nuit qui se dessine, ta propre fatigue mise de côté également, trop content de la retrouver elle, trop content de retrouver Yasmine.
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| | | | | | | | (priadji) I wanna love me, the way that you love me |
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