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 Angus #1

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Message(#)Angus #1 EmptyMer 24 Nov 2021 - 9:39

Au final, tout se terminait comme c’était prévu, avant qu’Elise n’ait des plans sur la comète, qu’elle ne se laisse à nouveau emporté par on ne sait quelle lubie. Une chose était sûre pour Dinis, elle allait être une personne en plus à qui il n’allait plus jamais répondre, à qui il n’allait plus jamais adresser la parole. Cette fois, pour une chose bien différentes de d’habitude : pas parce qu’il voulait fuir une responsabilité qui lui pesait bien trop, pas parce qu’il n’avait pas envie de se compliquer la tâche, pas parce qu’il se foutait absolument d’elle et de ce qu’elle pouvait penser. A vrai dire, il avait été prêt à se compliquer un peu plus la vie en acceptant de la voir, il avait été prêt à se soucier d’elle, se soucier de ce qu’elle pouvait penser. Mais plus maintenant. Elise avait été bien trop loin et il n’avait pas envie de savoir ou de réaliser que c’était parce qu’elle était bien trop malheureuse. Non, foncièrement, Elise était méchante, Elise n’avait pas de cœur, elle était manipulatrice. S’il se savait égoïste, il se savait qu’il ne serait pas à sa hauteur non plus. Il ne lui arrivait pas à la cheville de ce côté-là. Il lui aura fallu dix secondes pour tout gâcher. Dix secondes pour stopper cette mascarade. Les plans étaient les mêmes : rentrer chez lui ce soir. Rattraper ce sommeil qu’il avait perdu pour des conneries. C’est peut-être pour ça qu’il avait mal dormi la veille, il savait finalement que ça finirait mal. Ça fini toujours mal, avec Elise.

« Qu’est-ce que tu fais là ? » qu’il lance à Angus en arrivant chez lui, c'est un peu sec, parce qu'il est surpris, parce qu'il s'attendait pas à devoir voir quelqu'un ce soir. Mais la réalité, c'est qu'il n’était pas mécontent de voir le fils de la voisine devant sa porte. « T’as besoin d’un truc ? » il le voit avec son appareil dans ses mains. Merde, ça lui faisait penser qu’il l’avait oublié, son appareil. Il avait oublié de récupérer son appareil photo sur le bateau d’Elise, bien trop pressé de le quitter et de s’éloigner d’elle. A cette pensée, il passa sa main sur son visage, désespéré. Il se retrouvait bien embêté et se demandait comment il allait pouvoir le récupérer. Quand il serait calmé, il lui enverra un message, via son avocat, pour lui dire de lui envoyer par voie postale. Il n’avait plus du tout envie d’avoir un contact avec elle et il refusait de se pointer chez elle si c’était aussi pour tomber sur Jet, le musicien. Elle s’est bien foutue d’lui, avec son musicien. Est-ce que ce sont pas les messages qu’il lui a envoyé qui l’ont ramené dans sa réalité ? « Tu m’fais voir c’que t’as fais ? » En réalité, si Dinis avait eu envie de passer cette soirée seul et fumer pendant des heures, pensant que la nicotine aurait un rôle suffisamment salvateur. Il ouvre son appartement et poussa la porte pour laisser Angus s’infiltrer chez lui. Il est comme chez lui, il peut bien y faire tout c’qu’il veut.


@Angus Sutton Angus #1 873483867
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Message(#)Angus #1 EmptyDim 28 Nov 2021 - 20:40


J’ai pour habitude d’utiliser une pellicule par mois, premièrement parce que la bobine coûte relativement cher, mais aussi parce que ça me permet de faire une photo par jour en me laissant une marge d’erreur de quatre photographies. Ce qui peut paraître beaucoup, mais qui ne l’est pas forcément puisqu’une erreur est vite arrivée surtout lorsqu’on utilise un vieil argentique. Il suffit d’un changement de lumière, d’un mouvement irrégulier ou d’un petit-frère qui aime s’amuser pour qu’un cliché se retrouve à jamais gâché. Non, pas que je sois un freak control du huitième art, il m’arrive même de préférer un portrait complètement raté à celui qui est à l’inverse, un peu trop parfait. J’aime les défauts qu’ils figurent sur une image figée dans le temps ou sur un corps en constant mouvement, c’est seulement lorsque cela devient un peu trop abstrait que j’ai tendance à tout détester. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Je n’ai pas besoin de relever le nez pour reconnaitre la voix de Dinis, mon voisin ou le propriétaire du logement contre lequel j’ai pris appuie. « Cache ta joie !  Tu pourrais accueillir ton voisin préféré de façon un peu plus joviale. » Mettre un peu d’entrain ou que sais-je encore, au lieu de débarquer avec l’humeur d’un type qui revient d'un enterrement. « Demi-tour, je vaux mieux que ça alors tu vas me faire le plaisir de revenir avec un sourire. »  Je pointe du doigt le chemin qu’il vient d’emprunter et lui fais signe de déguerpir afin de me refaire une entrée digne de ce nom. Pas question de broyer du noir ce soir, c’est non négociable. J’en ai déjà assez avec ma mère à la maison pour qu’il s’y mette lui aussi, non mais sérieux ? C’est donc ça devenir vieux ? Plutôt crever jeune si c’est pour ne devenir que l’ombre de soi-même.

« T’as besoin d’un truc ? » J’ouvre ma veste pour lui montrer l’argentique qui pend autour de mon cou et que je prends entre mes doigts. Un objet qui aura peut-être le don de raviver sa flamme de passionné, ce qui n’a pas l’air d’être le cas à le voir  passer l'une de ses mains sur son visage de dépité. « J’ai besoin de ta chambre noire et toi, t’as besoin d’un truc assez costaud pour noyer ton chagrin. » Et qu’il ne me fasse pas croire qu’il n’est pas malheureux le Dinis. Je ne l’ai jamais vu dans cet état, ni même me parler avec autant de froideur. « Tu m’fais voir c’que t’as fait ? » Non, je suis venu ici pour faire le pied de grue devant chez lui et lui servir de caméra de surveillance. Il est à l’ouest, c’en est presque inquiétant. Irish finit enfin par m'ouvrir la porte de sa humble demeure, il ne me faut pas longtemps pour me faufiler à l'intérieur de peur qu'il finisse par changer d'avis. Cet endroit, je le connais par cœur, il n'est peut-être pas à l'image que je me faisais d'une résidence secondaire, mais pourtant c'est ce qui se rapproche de la définition. J’enlève ma veste que je dépose sur le canapé et inspecte les alentours à la recherche de toute trace féminine qui expliquerait pourquoi Dinis est de si mauvais poils. « J’te montre seulement si tu me dis ce qui cloche chez toi. » Ça ne peut être qu’une femme ou un truc en rapport avec sa multitude d’appareils photos, j’écarquille les yeux et me précipite vers la vitrine pour m’assurer que le Kodak n°1 fasse toujours partie de sa collection. « J’ai cru qu’on te l’avait volé ! » Un délit qui m’aurait fait mal au cœur et qui aurait rendu légitime toute les mauvaises ondes qui émanent du chilien.
 

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Message(#)Angus #1 EmptyMar 7 Déc 2021 - 20:44

« Cache ta joie !  Tu pourrais accueillir ton voisin préféré de façon un peu plus joviale. Demi-tour, je vaux mieux que ça alors tu vas me faire le plaisir de revenir avec un sourire. »  C’est pas de faire un demi-tour qui va lui redonner le sourire à Dinis, mais il suffit qu’Angus fasse son petit numéro de clown pour que le chilien se détende un moment. Il s’adoucit quand il se rend compte que le gamin y était pour rien dans ses états d’âme pour autant, il fera pas demi tour pour rejouer la scène. Il se contente d’ouvrir l’appartement et de laisser Angus entrer et faire comme s’il était chez lui. Dinis lui avait toujours fait comprendre qu’il pouvait s’y réfugier quand il le souhaitait. Il avait pas de mal à lui laisser ses clés en cas de besoin aussi. Il avait confiance en Angus et il savait que même s’il entrait dans son laboratoire à photo, il n’y craignait rien. Et cette confiance, il ne l’accordait à personne d’autre.
L’appareil dévoilé sous les yeux de Dinis lui rappelle que ça va sans doute être une galère sans nom de pouvoir récupérer le sien. Si toutefois, Elise l’avait pas déjà jeté par-dessus bord à la seconde où elle avait repéré l’appareil. Ce serait pas étonnant que l’hystérique qu’elle est puisse avoir ce genre de comportement inadapté. Elise est folle, voilà ce qu’elle est. Et Dinis s’était toujours promis de rester loin de ces femmes. Preuve en est que c’est un échec cuisant. La deuxième preuve, c’est la femme qui est venue sonner chez lui pour lui annoncer qu’il avait un fils. Une toxico, une folle, une hystérique de plus aussi. Deux au palmarès, ca commence à chiffrer, beaucoup trop selon lui. Bref, pour le moment, il n’avait pas l’intention de s’attarder en pensant à tout ça. Angus avait sans doute besoin de quelques chose et il serait disponible pour se rendre utile. Ca lui changerait les idées. « J’ai besoin de ta chambre noire et toi, t’as besoin d’un truc assez costaud pour noyer ton chagrin. » deux secondes où le temps s’arrête, ses yeux se posent sur le gamin. « Dis pas n’importe quoi. » qu’il finis par lâcher en posant sa main sur l’épaule du voisin. Il reporte son attention sur l’appareil, bien curieux de voir les nouvelles prises d’Angus lorsque celles-ci seront développées. Dinis était toujours très impressionné de ses clichés. « J’te montre seulement si tu me dis ce qui cloche chez toi. » il s’en amuse, le quarantenaire de voir à quel point ce môme peut être braqué sur une idée reçue. Ce qui l’inquiète surtout, c’est de voir que ça a l’air si facile de lire sur son visage. « Tu sais quoi, t’as raison, j’vais prendre un truc costaud. » qu’il lâche, pour éviter la réponse. Depuis quand Irish se confiait à propos de ses peines de cœur ? Depuis quand Irish avait-il des peines de cœur tout court, de toutes façons ? Il allait bien trouver une parade pour parler d’autre chose. En ce moment, les tracas, c’est pas ce qui lui manque. Lui qui a, toute sa vie esquiver avec brio toutes sortes de drama, voilà qu’en peu de temps, ils lui tombaient dessus les uns sur les autres.  
L’australo-chilien se dirigea vers son petit placard à boisson pour en sortir une bouteille de rhum arrangé, mariné comme il faut depuis quatre mois, parfait pour la dégustation. « Est-ce que je te sers ? » juste un verre pour le gamin, il voulait pas le ramasser vingt minutes plus tard. Il se retourne alors qu’il observe toujours la vitrine de collection du paparazzi. « J’ai cru qu’on te l’avait volé ! » « Celui là sort pas d’ici, y a pas de raison. Par contre, j’ai perdu le Sony a7r, aujourd’hui. » d’où sa mine triste alors, on va dire ça.  
Deux verres de rhum servis, un petit – pour Angus – et un plus chargé, pour Dinis, il revient vers le voisin. « Comment ça va, à la maison ? Ca fait un moment que j’ai pas vu Sam. »
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Message(#)Angus #1 EmptyJeu 30 Déc 2021 - 19:03


« Dis pas n’importe quoi. » Je l’observe avant de lever les yeux au ciel. Une vraie tête de mule, le vieillard. On se ressemble sur ce point-là, je suis pas du genre à parler des choses qui ne vont pas et il est tout aussi difficile de lui sortir les vers du nez, la preuve en est, il préfère faire comme si de rien n’était. Dinis dépose sa main sur mon épaule, un geste qui lui est propre et qui démontre une affection qui se veut être partagée. C’est que je l’apprécie le chilien, j’ai juste du mal à lui montrer. Je suis pas le genre à être démonstratif, c’est même tout l’inverse. Les marques d’affections n’ont jamais été naturelles, sûrement parce que Sam déteste ça et que j’ai dû prendre l’habitude d’y renoncer. Le quarantenaire tente de changer de sujet et c’est qu’il aurait pu y arriver si je n’étais pas autant obstiné à l’idée de le percer à jour. Je peux entendre la voix de mon grand-père qui me dit que lorsque j’ai une idée en tête, je ne l’ai pas au cul. Il n'est peut-être plus de ce monde, mais c'est en grande partie grâce à lui que je me retrouve ici. La photographie, une passion qui a pris naissance dans cette peur qui me ronge et à laquelle je m’efforce de ne pas penser. La seule astuce que j’ai trouvé pour immortaliser des souvenirs que mon cerveau finira peut-être par oublier. « Tu sais quoi, t’as raison, j’vais prendre un truc costaud. » J’acquiesce, même si je préférerais qu’il m’en parle au lieu de faire le choix de noyer son problème dans un verre d’alcool. La fierté d’un homme, une belle connerie. Je compte plus les choses que je n’ai pas osé dire ou pire encore, celles que j’ai dites sous le coup d’un égo surdimensionné. Je sais pas d’où ça nous vient, d’avoir toujours besoin de jouer les durs, comme si parler de ce qu’on ressent vraiment était une forme de faiblesse plus que d’une preuve de maturité. Je l’observe se diriger vers son mini bar, un petit placard qu’il a dû ouvrir un bon nombre de fois, peut-être même trop pour pouvoir les compter. « Est-ce que je te sers ? » Je ne bois qu’en soirée et encore, je me limite. En général lorsque je me mets à picoler, c’est qu’il y anguille sous énorme rocher. « Un truc soft, s’te plait. »  que je demande sans me retourner, mes yeux sont fixés sur sa vitrine de collection. Le saint graal est toujours à sa place, loué soit le Seigneur. Mon vieil argentique fait un peu de peine à côté de son petit bijou, même s’il est plus pratique à manier que le vieux Kodak n°1. Je peux pas aller chez Dinis s’en m’arrêter devant cette antiquité, c’est un peu comme un rituel, disons juste que la seule fois où je l’ai snobé, j’ai eu plus de clichés à jeter que ce que j’ai pu garder alors bon, maintenant j’évite de lui manquer de respect. « Celui là sort pas d’ici, y a pas de raison. Par contre, j’ai perdu le Sony a7r, aujourd’hui. » Je me retourne brusquement avant de venir prendre place sur le canapé. « Comment ça t’as perdu ton Sony A7R ?! » Ça se perd pas ces choses là, c’est pas comme s’il faisait la taille d’un appareil photo jetable. « C’est pour ça que tu tires la tronche ? » Je scrute le verre qu’il vient de me servir sans y toucher, il finira par le boire à ma place et si c’est pas ce soir, ce sera demain. Je me relève pour me diriger vers le frigo et me sortir une canette de soda que je m’empresse d’ouvrir pour y boire une gorgée. « Comment ça va, à la maison ? Ca fait un moment que j’ai pas vu Sam. » Ça fait surtout un moment que je rase les murs pour ne pas que les voisins puissent me poser des questions sur ma mère et sa soudaine disparition. « Sam va bien, j’ai pris pas mal de clichés de lui. » Je reviens m’assoir à ses côtés tout en pointant du doigt l’appareil photo que j’ai toujours autour du cou. « Il grandit trop vite, ça devrait interdit par la loi. » que j’admets en soupirant, j’ai l’impression de passer plus de temps au boulot qu’en sa compagnie ce qui ne fait qu’exacerber l’idée de rater pas mal de moments importants de sa vie d’enfant. « Il faudrait qu’on se fasse une journée entre mecs ! Je lui ai déniché un petit polaroïd dans un vide grenier, il en est dingue. » Ce serait l’occasion de prendre l’air, souffler un peu et je crois que ça nous ferait pas de mal à tous les trois. « T’as fait quoi de ta journée ? » Une question détournée pour lui demander où il était et qu’est-ce qui a bien pu se passer pour qu’il ait envie de se servir un verre de son élixir magique dont lui seul détient la recette.

 

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Message(#)Angus #1 EmptySam 8 Jan 2022 - 23:23

« Un truc soft, s’te plait. » je sais pas pourquoi je tente à chaque fois, il reste toujours droit dans ses bottes le gamin et j’devrais arrêter de m’acharner. Un soft, j’ai bien quelques chose dans le frigo et pour une fois, ca traine pas depuis la dernière fois qu’il est venu. Tant pis pour le verre de rhum que je venais de lui servir, il sera pas perdu celui-là. Pas de risque. « ca s’passe ici. » que je lui dis alors qu’il est toujours hypnotisé par la vitrine. Moi, j’ai fini par l’oublier presque, à force, je la vois plus. J’y tiens comme à la prunelle de mes yeux, mais des fois, j’aimerai bien la regarder comme lui le fait. Ça me rappelle mes années plus jeune, quand la photo me donnait encore des étincelles dans les yeux. Aujourd’hui, j’crois que j’deviens blasé de ça aussi. Du moins, j’suis blasé de courir après des petits cons à longueur de journée. Va bientôt falloir me rendre à l’évidence qu’à l’aire des smartphone, paparazzi c’est complètement has been. Quelle connerie. Ces conneries de photos, un appareil en moins aujourd’hui en plus. Bien joué l’artiste. « Comment ça t’as perdu ton Sony A7R ?! » c’est presque comme s’il m’accusait d’y être pour quelques chose. « C’est pour ça que tu tires la tronche ? » il fait bien de se lever pour aller voir au frigo. Je suis pas bien sûre qu’il y trouvera ce qu’il veut. Je guette par  simple curiosité, pas foutu de savoir ce qu’il y a dans ce frigidaire. Il en sort une canette, bien, c’est pas mal déjà. Pour vrai, je sais pas bien d’où ça sort. Peut être pour les mômes d’Amalia. Ca doit être ça. « J’ai que ça. » j’hausse les épaules, me rendant compte que ça ferait pas de mal d’avoir deux ou trois jus sous la mains, on sait jamais, ça pourrait servir. La preuve. La prochaine fois, j’irai sonner chez ma sœur, elle a toujours de quoi gaver sa môme avec toujours trop de sucre. En attendant, lui, il ferait mieux de boire. « Ça déshydrate de trop parler, tu vas t’assécher. » depuis quand le gosse se prenait pour mon psy ? J’ai même pas de psy. Pas là pour parler de moi ou de ce qui peut bien me mettre dans un état d’agacement pareil. Agacement, c’est sans doute ça. Et Sam, alors ?  « Sam va bien, j’ai pris pas mal de clichés de lui. » mes yeux se posent sur son appareil alors qu’il vient à nouveau sur le canapé.  « Il grandit trop vite, ça devrait interdit par la loi. » il a pas fini de se plaindre du temps qui passe, le gamin. Il en est qu’au début de sa vie, lui aussi.« Il faudrait qu’on se fasse une journée entre mecs ! Je lui ai déniché un petit polaroïd dans un vide grenier, il en est dingue. » est-ce que dans le « entre mecs » il entend, eux et moi ? « Tu vas dépenser une fortune dans les pellicules. » et j’imagine que c’est pas ces conneries de polaroïd en plastique qu’on trouve dans tous les magasins de nos jours. Des gadgets qui tiennent pas la route. « j’dois avoir quelques pellicules qui trainent. J’te donnerai ça, j’en ferai rien. » c’est pas tellement mon truc, les photos instantanée, le côté vintage c’est pas mon truc.  « T’as fait quoi de ta journée ? » je saisi le verre de rhum et fait faire des mouvements circulaire à l’intérieur de ma main, faisant tourner le liquide dans le verre. « tu vas pas lâcher l’affaire. » je finis par le regarder. Il est têtu et du genre acharné. « j’vais te dire. » et uniquement parce qu’il était capable de pas sortir de chez moi pour les quatre prochains jours si j’finissais pas par lâcher le morceau. C’est que là, j’ai besoin d’un peu d’espace. Hm. « J’ai pas vraiment perdu mon appareil. Je l’ai plutôt oublié quelques part. » l’odeur du rhum se libère enfin du liquide, chatouillant mes narines, il était bien temps d’y gouter. « j’suis partie un peu précipitamment. » je laisse mon dos tomber dans le fond du canapé, laissant échapper un soupire à peine contrôler. « Quand tu crois pouvoir contrôler les choses, au final, y a tout qui t’échappe. »
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Message(#)Angus #1 EmptySam 15 Jan 2022 - 22:38


« ca s’passe ici. » J'hoche la tête sans pour autant quitter la vitrine des yeux. Un peu comme  lorsque j'étais gamin et que ma mère avait le don de gueuler à travers la cuisine pour me dire de venir bouffer, mais que je restais cloué devant la télé à analyser la nouvelle publicité. C'est drôle quand j'y pense, parce qu'aujourd'hui les rôles se retrouvent inversés. Je suis celui qui lui gueule de se lever du canapé et elle est celle qui n'écoute rien, trop shootée par les anti-dépresseurs pour se sortir du sommeil dans lequel elle aime tant se réfugier. Tout ça pour dire que j'ai toujours été passionné par les publicités au point d'en faire mon métier, mais que désormais c'est la photographie qui occupe la plupart de mes loisirs. C'est pourquoi, il me faut un moment avant de détourner le regard de sa fabuleuse collection. C'est con, car je la connais déjà par cœur, je sais le nombre d'objets qui se trouvent à l'intérieur et même leurs emplacements respectifs. « J’ai que ça. » qu'il me sort lorsque je prends l'initiative de lui dérober une de ses canettes du frigo. J'ai besoin de faire passer la pilule, comment a-t-il pu perdre son Sony A7R, sérieux ? Quel genre de paparazzi laisse son bébé sans surveillance ? Dinis. Dinis, l'a laissé je ne sais où et voilà que l'appareil se retrouve orphelin. « Ça déshydrate de trop parler, tu vas t’assécher. » C'est sûr que c'est pas lui qui risque de le faire puisqu'il s'obstine à ne rien vouloir me dire. Et ça m'énerve, je sais pas pourquoi, mais ça me fout en rogne. Peut-être parce que je peux pas m'empêcher de m'inquiéter à son sujet. Il n'a pas l'air dans son état normal et son aveu n'arrange pas les choses. Je m'installe sur le canapé en soupirant tandis que je bois une gorgée de mon soda pour me désaltérer. Je ne compte pas m'arrêter de parler, ni même de le questionner. Je me connais, ça va risque de me travailler si je pars d'ici sans avoir les réponses à mes questions. « Tu vas dépenser une fortune dans les pellicules. » C'est bien pour ça que je m'octroie une pellicule par mois, ce qui est amplement suffisant compte tenu du fait qu'une photo ça se savoure et qu'il vaut mieux privilégier la qualité à la quantité. « j’dois avoir quelques pellicules qui trainent. J’te donnerai ça, j’en ferai rien. » Je fronce les sourcils, putain mais Dinis qu'est-ce que t'as branlé ? "T'as perdu ton job en plus de ton appareil ?!" Je vois pas comment ça pourrait être le cas, sauf s'il bosse pour une boite et qu'il n'est pas en freelance. Je me rends compte que je connais rien de son métier, si ce n'est qu'il prend des photos de célébrités, ça consiste en quoi réellement le job de paparazzi ? Est-ce qu'il a un patron à qui rendre des comptes ? Si c'est le cas, j'espère pour lui qu'il est plus sympa que Saül. « tu vas pas lâcher l’affaire. » Il me connait trop bien, Dinis. Evidemment que non, je vais pas lâcher l'affaire, je vais pas le lâcher tout court pour être honnête. Il a beau se montrer grincheux, je l'apprécie cette tête dure. « j’vais te dire. » Je fais le signe de croix en murmurant un amen. Il était temps, mais vaut mieux tard que jamais. « J’ai pas vraiment perdu mon appareil. Je l’ai plutôt oublié quelques part. » Je suis à deux doigts de m'étrangler avec ma gorgée de coca. Perdre son objet fétiche, c'est une chose. L'oublier, c'en est une autre. J'attrape mon appareil et utilise la dernière photo de ma pellicule pour immortaliser ce moment, cette soirée où Dinis Irish, grand amateur de photographie a laissé son sonny derrière lui. « j’suis partie un peu précipitamment. » "Oh" Je le jauge du regard avant d'arquer les sourcils. "OH" que je répète en cachant un sourire derrière ma canette en métal. "Elle est mariée ou c'est son gosse qui a voulu lui rendre visite à l'improviste ? Le chilien a une liaison secrète, le coquin ou bien c'est le soda qui me monte à la tête. Sa phrase veut tout et rien dire finalement, il a pu tout simplement se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Y'a des personnages publics qui sont loin d'être commodes et les paparazzis ne sont pas très appréciés dans le milieu du show business. « Quand tu crois pouvoir contrôler les choses, au final, y a tout qui t’échappe. »   Il ne pense pas si bien dire, y'a rien qu'on ne puisse contrôler si ce n'est soi-même et les choix qu'on peut entreprendre. C'est une fatalité qui peut parfois laisser place à une frustration débordante et pourtant, c'est aussi ce qui fait que les jours ne se ressemblent pas. Si y'a bien quelque chose de pire que de ne rien pouvoir contrôler, c'est la monotonie. L'ennui, ça peut tuer un homme, c'est pas pour rien qu'on dit mourrir d'ennui. Clairement, je pourrais pas revivre la même journée en boucle, comme dans ces films de science-fiction lorsque le protagoniste se réveille encore et toujours pour vivre ce qu'il a déjà vécu la veille et l'avant veille. Alors oui, perdre le contrôle, c'est nul mais une vie sans surprise le serait encore plus. "Qu'est-ce qui t'échappe ?" Parce que 'tout' c'est vaste et qu'il fait forcément référence à un événement en particulier. "C'est la première fois que je te vois comme ça." Dans cet état, la tête ailleurs et l'air malheureux. Il essaye de le cacher, mais je le connais un minimum pour constater l'ampleur des dégâts. Mes yeux se posent sur le verre de rhum, celui qu'il m'a servi et auquel je n'ai pas touché. Une boisson alcoolisée que j'ai préféré éviter pour ne pas avoir à me retrouver dans un état qui me pousserait à faire des confessions que je préfère garder pour moi. Dinis n'est pas le seul à ne rien contrôler et vaut mieux pas que je pense à ce que j'ai perdu et que je ne retrouverais probablement jamais. "Ça fait combien de temps que t'as perdu le contrôle ?" Voilà pas que je me mets à lui causer en message codé. C'est souvent plus facile de parler de façon détournée plutôt que d'avoir à se confier en disant les choses telles qu'elles le sont réellement. Peu importe le langage employé, le tout c'est d'arriver à le faire.  

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Message(#)Angus #1 EmptyMar 18 Jan 2022 - 15:36

"T'as perdu ton job en plus de ton appareil ?!"  Je fronce les sourcils, où il peut bien aller chercher ces idées là. Je secoue la tête en réponse. « Je suis freelance. » est-ce qu’il connait même la définition du mot ? C’est encore un gamin, bon, en même temps, il est pas con Angus, il doit surement connaitre. C’est bien les termes qu’on doit leur apprendre dans leurs écoles maintenant. Moi, j’ai du m’y faire à ce mot y a pas si longtemps, y a encore quelques temps, on se contentait de dire qu’on était à notre compte. J’aime bien dire aussi que je suis mon propre patron. Mais freelance, y parait que c’est dans l’air du temps. Faut savoir être à la page, avec un métier qui est déjà pas en bonne voie. Je sais que je reste vague, mais le môme a pas besoin de tout savoir non plus. Les histoires d’adultes, c’est pas intéressant, encore moins quand c’est des histoires d’adultes qui ressemblent à des histoires d’ado. Quelles conneries. "Oh" mon regard se pose sur lui, quoi, oh ?  "OH"  il a l’air d’avoir une illumination divine soudainement. "Elle est mariée ou c'est son gosse qui a voulu lui rendre visite à l'improviste ? "  je lève les yeux au ciel, ce gosse a beaucoup trop d’imagination. « J’suis pas passé loin d’me faire casser la gueule ouais. » pas du tout, je secoue la tête. « Nan, ca n’a rien à voir. » je le rassure, en prenant mon verre que je glisse sous mes narines pour humer l’odeur du rhum caramélisé me rendant compte que j’étais en train de sans doute me confier à un jeune qui pourrait être mon fils - non, bon, Angus est bien trop vieux pour pouvoir être mon fils. Mais quitte à en avoir un pour de bon, si on m’avait dit de pouvoir choisir, j’aurai pointé du doigt le grand gaillard sans hésiter. Je dis grand gaillard, parce qu’il me dépasse bien largement, c’est presque gênant de devoir lever la tête quand je le croise dans l’couloir. J’préfère l’avoir assis à côté de moi, à cet instant. "Qu'est-ce qui t'échappe ?"  je me tourne à nouveau vers lui, tentant de répondre à cette question. Qu’est ce qui m’échappe ? Tous mes principes, tous les flippes que j’peux avoir depuis des années et que j’ai tendance à contrôler en m’éloignant de tout, en m’éfforçant de ne jamais ressentir aucun sentiment. Ca m’semblait facile, jusqu’à Elise.  "C'est la première fois que je te vois comme ça."  Parce que c’est la première fois que ça m’arrive, d’aussi loin que j’me souvienne, j’avais beau avoir évoqué ces flirts de la fac avec Elise, ça n’avait rien de comparable. J’avais, aujourd’hui, le sentiment d’être ce gamin de quinze ans qui découvrait de nouvelles sensations. Aussi agréables que désagréables.  "Ça fait combien de temps que t'as perdu le contrôle ?" je pouffe, me rendant compte qu’il utilisait les mêmes mots que moi. Sans doute pour éviter de trop me bousculer. « Ca a surement commencé quand j’ai décidé d’me marier. » scoop ? Voilà une belle nouvelle que personne n’avait surement soupçonnée. «  y a eu cette connerie de chapelle américaine dans l’coin en juin. » que je remets vite fait dans son contexte. « et elle était là, mon seule but c’était de l’emmerder. J’étais loin d’imaginer à quel point j’me mettais une balle dans l’pied. » au lieu de simplement l’ignorer et la laisser s’apitoyer sur son sort avec son gosse qui allait se parier à une pétasse. Megan… « après, ca a continué quand j’ai pensé que c’était la seule personne à être capable de me remettre les idées en place quand j’ai su que j’avais un gamin… » là, c’est maintenant que le rhum doit me réchauffer le gosier. Le verre au contact de ma lèvre, c’est une gorgée sans doute trop importante que je bois. « J’ai un fils, il a seize ans. » et c’est la merde.
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Message(#)Angus #1 EmptyLun 7 Mar 2022 - 21:40


« Je suis freelance. » C’est bien ce que je me disais. ‘Freelance’, un mot qui transpire la liberté. Je me demande ce que ce doit être de pouvoir bosser sans avoir à rendre des comptes à son patron. Être son propre boss, ne pas avoir peur de se faire virer du jour au lendemain, gérer son emploi du temps comme bon nous semble. Ça fait rêver, même si je me doute que dans le cas présent, la liberté rime aussi avec précarité et que s’il y a pas mal d’avantages, il y a aussi des inconvénients non négligeables.  « J’suis pas passé loin d’me faire casser la gueule ouais. » Ouais ? Ouais elle est mariée ou ouais son gosse était à deux doigts de lui foutre la raclée du siècle ? À en juger par sa réaction, je miserais sur les deux. Elle est maquée et son fils - qui doit avoir mon âge ou presque - les a surpris en train de faire des choses pas très catholiques. « Nan, ca n’a rien à voir. » Je fronce les sourcils, il me perd, le chilien. Et moins il parle, plus j’ai envie d’en savoir. Je viens le rejoindre sur le canapé appuyant ma tête contre le dossier, je suis lessivé. Les derniers mois ont été difficiles et si je ne suis pas fatigué physiquement, je dois bien avouer que j’ai le moral dans les chaussettes. Mes doigts viennent jouer avec l’objectif de mon vieil argentique, celui qui contient les souvenirs de moments que je voudrais oublier, pour la majorité. Je redoute le moment où son visage apparaitra sur le papier photographique parce que je sais que dans le boitier se trouvent les derniers clichés d’une histoire passée et même si je compte pas m’attarder sur le sujet, j’aurais beau dire à Dinis que c’est un ami, la vérité c’est qu’il était plus que ça. Mes yeux s’arrêtent sur le verre de rhum que je jauge l’espace de quelques secondes avant de porter ma canette de soda jusqu’au rebord de mes lèvres. « Ca a surement commencé quand j’ai décidé d’me marier. » Je recrache le liquide par les narines, m’étranglant avec les bulles de la boisson gazeuses. Je suffoque, littéralement, je pense même être resté en apnée pendant quelques secondes, trois tout au plus et c’est long lorsqu’au au lieu d’inspirer de l’air, c’est du coca qui s’empare de l’entièreté de votre appareil ORL. « Putain, t’aurais pu prévenir avant de lâcher ta bombe. » que je rétorque après avoir repris ma respiration. Les yeux embués par des larmes, je me racle la gorge pour faire passer le reste d’une gorgée avalée de travers. « y a eu cette connerie de chapelle américaine dans l’coin en juin. » Je dépose ma canette sur la table basse et nettoie les éclaboussures de postillons qui se sont logées sur le revêtement de  mon appareil à l’aide de mon t-shirt. « Juin ?! » Rectification : c’est là que je m’étrangle, vraiment. Le scoop a du mal à passer, il est coincé dans ma trachée, je fais mine de suffoquer mimant le coup de poignard imaginaire que je me prends en plein dans le cœur. En bon comédien, je ferme les yeux, le corps totalement amorphe glissant le long du canapé jusqu’à ce que mon coccyx cogne contre le sol froid du salon. Il me cache ça depuis des mois et voilà pas qu’il m’en parle comme si de rien n’était. L’enfoiré, il cache bien son jeu, je finis par ouvrir un œil, puis deux, deux billes qui le fusillent du regard. « et elle était là, mon seule but c’était de l’emmerder. J’étais loin d’imaginer à quel point j’me mettais une balle dans l’pied. » Je souris, comme un gamin. C’est drôle parce que ça me fait penser à Maisie. Pas le mariage, jamais, mais l’envie irrépressible de vouloir l’emmerder. « Un jeu dangereux. » C’est pas une balle dans le pied qu’il s’est pris, le vieux. Il est piqué, elle l’a touché en plein cœur, la balle. Je peux le voir sur son visage, dans la façon qu’il a d’en parler, il est fichu. « après, ca a continué quand j’ai pensé que c’était la seule personne à être capable de me remettre les idées en place quand j’ai su que j’avais un gamin… » À peine redressé que je ‘m’évanouis’ une seconde fois, le cul de nouveau au sol, cette fois-ci je décide de faire durer le malaise un peu plus longtemps.  Je peux pas me voir, mais je suis certain que les soubresauts que je simule ont l’air réels. Acteur, nom de dieu, c’est la voie que j’aurais dû prendre. « J’ai un fils, il a seize ans. » Les lèvres pincées, je me redresse pour le regarder avec un peu plus de sérieux que la fois précédente. J’attrape le verre de rhum et en bois une gorgée, puis une seconde avant de grimacer. La rafale d’aveux que je viens de me prendre aura eu raison de moi, je sais pas comment font les prêtres pour recueillir les confessions d’étrangers à longueur de journée. Peut-être que c’est justement parce qu’ils ont affaire à des inconnus que la tâche en devient plus facile à appréhender. Or, Dinis n’est pas un étranger et ses états d’âmes me touchent bien plus que ceux de la voisine d’à côté. « Bon, va falloir tout me raconter. » Je viens me rassoir à ses côtés, mes yeux le jaugent un moment et puis je me remets à parler. « Tu la connais depuis quand cette fille ? Elle en pince pour toi ? » Pour sûr qu’elle en pince pour lui, y’a qu’à le regarder avec son petit charme de chilien, sa bouille de cocker quand il est malheureux, c’est clair qu’elle a fini par se faire avoir, elle aussi. « Quant à ton fils… je marque un temps d’arrêt, c’est bizarre de prononcer ces mots alors que je l’ai toujours vu comme étant le vieux grognon célibataire et trop amoureux de son métier pour faire un bébé. [color:93e6=navy9]Comment tu l’as appris ? Enfin, je veux dire, il est quand même pas venu sonner à ta porte en mode ‘coucou, c’est moi, ton fils’, si ? » Y’a que dans les films que ça arrive ce genre de chose, mais avec la chance qu’on a tous dans ce foutu lotissement, ça m’étonnerait pas non plus de le voir hocher la tête pour me donner raison. Un fils de seize ans, c’est l’âge ingrat, seize ans. Et puis bordel, ça en fait des années de perdues.  
 

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Message(#)Angus #1 EmptySam 9 Avr 2022 - 21:18

Angus est curieux, Angus veut des réponses ? S’il me secoue comme il le fait, c’est qu’il est bien décidé à me tirer les vers du nez. Il veut du scoop et du sensationnel ? Voilà la nouvelle : je suis marié. La première nouvelle, j’veux dire.  « Putain, t’aurais pu prévenir avant de lâcher ta bombe. » dit-il après m’avoir déjà craché dessus. Je passe ma main sur mon coude, là où il a fait le plus de dégat, ca m’fait sourire. « Faut savoir c’que tu veux. » je dis en tendant mon bras par-dessus le canapé, vers une commode derrière où trônent des mouchoirs pour lui donner. Ca aurait fait moins mal avec du rhum, c’est sûr. Ca m’empêche pas de poursuivre pour lui donner plus de détails : la chapelle, en juin. « Juin ?! » je réponds simplement en hochant la tête. Quoi ? Fallait des faire parts en plus de ça ? Il en fait des caisses le gamin, en mimant son coup de poignard. Il a le mérite de m’faire sourire. « Arrête tes conneries Angus, y a rien de sérieux à tout ça. » juste une connerie digne de deux adolescents. Les ados âgés de 40 ans piges. On peut encore parler de connerie à ce stade-là ? Voilà où ça nous mène. Mes yeux suivent son bassin qui vient se coller jusqu’au carrelage et je le regarde incrédule. « Relève toi. » c’est idiot qui me fusille du regard aussitôt qu’il rouvre les yeux. Je déglutis et sans me démonter, je poursuis quand même. Histoire de l’achever, non ? Non, on en est pas encore là. Patience. « Un jeu dangereux. » exactement ! Je pointe mon doigt vers lui pour lui signifier qu’il voit tout bon. Un jeu dangereux. Mais c’est là, que tout se joue, c’est là, le clou du spectacle. Dinis Irish a un fils. Et la réaction d’Angus est sans appel : il boit du rhum, là, c’est bien signe que tout fou l’camp. « Bon, va falloir tout me raconter. » ça prend des allures hyper sérieuses. Raconter quoi de plus que c’que j’viens de le faire ? C’est qu’il est jamais rassasié le gamin. « Tu la connais depuis quand cette fille ? Elle en pince pour toi ? » On parle de qui, du coup ? Elise ou Alyssa ? Même moi, j’suis paumé. En même temps, j’ai pas évoquer Alyssa… Oh bordel, il est surement en train de penser qu’Elise est aussi la mère du gosse… non ? J’ai surement pas été assez clair. Je passe ma main dans ma nuque pour me masser l’arrière du crâne et me détendre en même temps, même à mon niveau, ca devient bien trop compliquer à suivre. Ca fait longtemps que j’ai perdu le fil.
« Quant à ton fils…Comment tu l’as appris ? Enfin, je veux dire, il est quand même pas venu sonner à ta porte en mode ‘coucou, c’est moi, ton fils’, si ? » il croit pas si bien dire. « Presque. » que je réponds en levant les yeux au ciel et en soufflant deux secondes après. « Bon, j’te serre un verre ou tu comptes siffler le mien l’air de rien à chaque fois que j’vais te dire une nouvelle ? » que j’le taquine en reprenant mon verre et le portant à mes lèvres pour en boire une nouvelle gorgée. J’crois que volontairement, j’vais zapper les questions à propos d’Elise. Celle là, pour aujourd’hui, j’préfère l’oublier. Elle en a assez fait. « C’est sa mère et son frère qui se sont pointés chez moi. » quelle scène encore surréaliste. « J’me souvenais même plus d’elle, mais elle en savait un rayon sur moi pour que ce soit qu’une coincidence… » je lève à nouveau les yeux au ciel. « Petit à petit, ça s’pourrait bien que je sache qui elle est… et qu’on… »  Mon pouce et mon index droits se rejoignent pour former un trou quand mon indexe fauche lui, fait des vas et vient dans ce trou histoire d’illustrer au mieux ces mouvements qu’on a pu faire il y a seize ans de cela. « Elle s’appelle Alyssa, elle est… » bonne ? « Très belle. Tarée aussi. Mais belle. J’ai un faible pour les brunes à fort caractère… mais derrière un fort caractère, il peut aussi se cacher une maladie psy… faut toujours se méfier. » j’en ai fait les frais. C’est toujours pas le moment de lui dire que sa mère aussi, rentre bien dans mes critères… nan, y aura jamais de moment pour lui faire cette annonce-là. « de c’que j’ai compris, elle s’est séparé d’son mec et elle a pas la garde du môme. Et elle veut démontrer que Monsieur n’est pas l’père et donc, qu’il a pas les droits. Qu’elle compte pas sur moi pour gérer ça. » et sans aucune preuve que j’étais vraiment le père, encore moins.
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Message(#)Angus #1 EmptyLun 11 Avr 2022 - 20:26


Je suis venu dans le but de faire développer ma pellicule et je me retrouve à devoir participer à une soirée confession sans même en avoir été prévenu. C'est quelle genre d'arnaque ça ? Le pire dans l'histoire, c'est que je dois me taper la mine boudeuse du chilien. Ça me dérange pas d'écouter les états d'âmes de ceux que j'apprécie, je suis même celui qui est en train de pousser Dinis à sortir de sa zone de confort. Le truc, c'est qu'il faut quand même m'y préparer un minimum, histoire que je sache à quoi m'en tenir. Ce qui n'est pas du tout le point fort de mon voisin qui pourrait m'apprendre un décès comme on apprend un heureux événement, il a la maladresse de Samuel. « Faut savoir c’que tu veux. » Il me tend un paquet de mouchoirs que j'attrape pour essayer mes yeux et reprendre une respiration acceptable. Et comme si le mariage n'était pas amplement suffisant, il en rajoute une couche en balançant la date de son union comme une lettre à la poste. En Juin soit y'a cinq mois, je nous pensais assez proche pour qu'on puisse parler de ce genre de chose, mais c'est pas grave. Je retiens le fait qu'il ait attendu aussi longtemps pour cracher le morceau et je n'aurai aucun mal à faire de même lorsque j'aurai une information importante à lui confier. Je finis par me laisser glisser au sol, la main sur le front pour prétendre à un malaise. Ça lui  lui arrache un sourire, le premier de la soirée, qui se répercute instinctivement sur mes lèvres. « Arrête tes conneries Angus, y a rien de sérieux à tout ça. » Faut croire que c'est l'année des mariages bidons, entre lui, puis Damon, je suis servi. Mon grand-père se retournerait dans sa tombe s'il pouvait l'entendre car pour lui il n'y avait rien de plus important que le mariage. C'est d'ailleurs peut-être pour cette raison que Russell a décidé de se faire la malle, un an après son décès. Je l'imagine bien avoir tenu aussi longtemps pour parfaire son image de beau-fils modèle. « Relève toi. » Alors là, hors de question. Je vois clair dans son petit jeu, il me demande de me relever pour pouvoir m'abattre à nouveau avec une autre de ses confessions. Jamais deux sans trois, non ? Je pense la tête en arrière pour le fusiller du regard sans broncher. Le sol est froid, je commence même à avoir mal au cul, mais mon égo est intact. Et là voilà, la révélation de l'année. Dinis a un fils, Dinis est père. Je me redresse pour venir tremper mes lèvres dans le rhum et heureusement pour lui qu'elles sont trop occupées à se délecter de l'alcool parce que sinon j'en aurais profité pour lui manquer de respect. Gentiment, ça va de soi, mais putain ça fait trop de révélations importantes en une soirée. « Presque. » qu'il me répond simplement lorsque je lui demande la façon dont il a découvert l'existence de son fils. Presque, comme si c'était suffisant. Non, mais je rêve. Le mec me sort qu'il s'est marié, qu'il s'est découvert une descendance  et tout ce qu'il me dit, c'est 'presque' ?  « Bon, j’te serre un verre ou tu comptes siffler le mien l’air de rien à chaque fois que j’vais te dire une nouvelle ? » "Ah parce que t'en as d'autres en stock ?!" Je me lève pour aller me chercher un verre et passe par le bar pour me servir un fond de l'une de ses boissons favorites. Il va me sortir quoi de plus ? Qu'en fait il se trouve que son fils a un jumeau ? Ou que la mère se trouve être sa cousine ?  « C’est sa mère et son frère qui se sont pointés chez moi. » Je fronce les sourcils et bois une gorgée de mon verre avant de le rejoindre sur le canapé. « J’me souvenais même plus d’elle, mais elle en savait un rayon sur moi pour que ce soit qu’une coincidence… » "Comme quoi ?" Moi aussi je veux en connaitre un rayon sur lui, surtout l'allée sur les dossiers. J'esquisse un sourire que je cache derrière mon verre, c'est qu'il a l'air de s'être amusé durant sa jeunesse, le petit veinard. "Mais t'es sûr qu'elle te prend pas pour un jambon ? Non, parce que c'est facile d'inventer des choses pour réclamer une pension." Je trouve juste bizarre qu'elle se réveille des années après pour venir frapper à sa porte et encore plus étrange qu'elle se fasse accompagner par son frère. « Petit à petit, ça s’pourrait bien que je sache qui elle est… et qu’on… » Il mime l'acte charnel comme un gosse de douze ans et je me retiens de ne pas lui cracher ma gorgée de rhum en pleine face. "Rappelle-moi de ne jamais t'inviter aux parties de time's up en présence de Samuel." C'est qu'il a dû en faire des va-et-vient dans sa vie. Je serais même pas surpris d'apprendre que la population Chilienne de Brisbane a sacrément augmenté grâce à ses nombreuses prouesses. « Elle s’appelle Alyssa, elle est… » "Vénale ?" Ouais, non je la sens pas la Alyssa et c'est peut-être parce que je l'apprécie que je me montre aussi méfiant, mais il a intérêt à bien se renseigner avant de lui signer le moindre chèque sinon c'est moi qui risque d'aller frapper à la porte de la nana pour lui réclamer des preuves.  "Très belle. Tarée aussi. Mais belle. J’ai un faible pour les brunes à fort caractère… mais derrière un fort caractère, il peut aussi se cacher une maladie psy… faut toujours se méfier. » L'idée que ma mère ait pu rentrer dans ses critères quelques années plus tôt me donne envie de gerber, parce qu'avant le départ de mon père, elle était de celles qui n'avait peur de rien et qui prenait un malin plaisir à remettre les hommes à leur place.  « de c’que j’ai compris, elle s’est séparé d’son mec et elle a pas la garde du môme. Et elle veut démontrer que Monsieur n’est pas l’père et donc, qu’il a pas les droits. Qu’elle compte pas sur moi pour gérer ça. » Il se rend compte que son histoire ne tient pas la route ? J'espère qu'il est conscient qu'il y a plus de chances pour que tout ceci soit un ramassis de conneries plutôt qu'il soit réellement le père de cet adolescent. Ça me ferait de la peine qu'il finisse par se faire à l'idée d'avoir un fils et qu'elle lui coupe l'herbe sous le pied après avoir encaissé assez d'argent pour se payer un lifting. "J'la sens pas. T'as des preuves ?" Dinis est un paparazzi, c'est pourtant son truc d'avoir l'oeil partout. Il a l'habitude de flairer les ragots et j'aime à penser qu'il est doué pour discerner le vrai du faux. "Admettons une seconde que ce soit vrai, tu comptes faire quoi ?" J'en doute fortement, mais dans le cas inverse, ça voudrait dire qu'il y a quand même un pauvre gosse de seize ans qui vient d'apprendre que celui qui l'a élevé n'est pas son père biologique.
 

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Message(#)Angus #1 EmptyMer 4 Mai 2022 - 10:48

Angus fait son petit cinéma sous mon regard amusé. Quel petit merdeux. Il aura au moins eu le mérite de me faire oublier quelques instants la soirée hors du commun que j’avais passé et la mauvaise humeur dans laquelle j’en étais repartie. Elise a cette incroyable faculté à faire basculer la balance en une fraction de seconde sans laisser une seule chance de comprendre ce qu’il se passe. Elle est si susceptible, vraiment, je me demande encore comment on a pu passer d’une très bonne soirée à une soirée à vomir. Si j’ai sans doute tout un tas de névroses, je sais au moins l’admettre, quant à elle, ce serait quand même bien qu’elle accepte de consulter pour éviter que les personnes qui ne l’entourent ne finissent tous par se barrer une à une. Elle a déjà l’air d’être terriblement seule.
"Ah parce que t'en as d'autres en stock ?!"  J’espère pouvoir m’arrêter là. « C’est déjà bien suffisant. » mais quand même, qu’il me rende mon verre, chacun sa dose. Il va d’ailleurs lui-même en chercher un autre, c’est bien plus raisonnable comme ça. Et me voilà à devoir rendre des comptes à ce gamin, à qui j’ai l’impression d’avoir caché de terribles secrets pendant trop longtemps. C’est fou comme il peut me faire sentir coupable alors que ça reste le voisin de pallier, le petit con qui vient squatter ma chambre noire quand il en a besoin. Rien que ça, hein. « Comme quoi ? » peut être des choses trop facilement vérifiables ? J’en sais rien. Les souvenirs étaient à la fois trop vagues et à la fois crédibles.   « Mais t'es sûr qu'elle te prend pas pour un jambon ? Non, parce que c'est facile d'inventer des choses pour réclamer une pension."  Je fronce les sourcils, elle aura sans doute jamais un centime de ma part. « J’ai pas de fric de toutes façons. » du moins, pas de fric vraiment traçable, qu’on peut me réclamer légitimement. « elle aura rien de moi et j’ai pas envie d’en savoir plus sur ce môme. Ca change rien, qu’il soit là ou pas. » Toujours cette foutu question en suspens, à savoir si oui ou non, j’dois faire un putain de test. Mais si elle disait vrai, ce serait tout de suite trop concret pour que je sache réellement comment me comporter. Alors que tant qu’il y a pas de preuve, j’peux toujours vivre dans le déni et n’avoir de compte à rendre à personne.  Mais une chose est sure, j’avais bel et bien couché avec elle, il y a des années maintenant. "Rappelle-moi de ne jamais t'inviter aux parties de time's up en présence de Samuel."  Time’s quoi ? Connait pas. "Vénale ?" « elle mise sur le mauvais cheval alors. » suffisait de voir dans quel genre d’appartement j’habitais. Ma seule propriété c’était ma moto … ah et ma voiture. Rien d’autre. Mauvaise pioche, vraiment. Je poursuis quand même la description, telle un portrait-robot, pour que la curiosité du gamin soit bien assouvie. "J'la sens pas. T'as des preuves ?"  je secoue la tête, tout en terminant mon verre, ça manque de quelques gorgées, celles qu’il m’a volé.  "Admettons une seconde que ce soit vrai, tu comptes faire quoi ?" je prends le temps de me resservir à nouveau, me laissant quelques secondes de réflexion, sans croiser son regard. Mes pupilles sont rivées sur le liquide qui coule dans mon verre mais je suis incapable d’apporter une réponse claire à cette question. « Tu veux que j’fasse quoi ? » et si c’était lui qui m’apportait des éléments pour m’éclairer ?
Je saisi mon verre et fini par me lever, invitant le gamin à en faire autant, d'un signe de la tête, je lui montre la chambre noire pour qu'il me suive. Autant poursuivre cette conversation en étant aussi efficace et qu'il puisse développer ses photos.
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Message(#)Angus #1 EmptySam 14 Mai 2022 - 21:24


Dinis est un homme plein de surprises, il me fait un peu penser à ses magiciens qui arrivent à sortir tout un tas de foulards de leurs manches ou bien au proverbe qui dit que lorsqu'il y en a plus et bien il y en a encore. C'est à peu près comme ça que je résumerais la soirée, je m'attendais pas à en apprendre autant en si peu de temps. « C’est déjà bien suffisant. » On est bien d'accord, j'ai l'impression d'avoir raté une année de sa vie alors qu'il vient seulement de me résumer les péripéties des derniers mois. Y'a pas à dire, sa vie est bien plus palpitante que la mienne. Je me lève pour aller chercher un verre parce que je suis pas du genre à boire, mais toutes ses histoires m'ont donné soif. Déjà quand une femme débarque à l'improviste avec un autre homme, c'est que ça sent pas bon. Y'a de grandes chances pour que le type en question soit là pour donner des coups ou prononcer des menaces. « J’ai pas de fric de toutes façons. » Il n'a peut-être aucune monnaie dans son portefeuille, mais c'est pas les objets de valeurs qui lui manquent. Y'a des gens qui payeraient cher pour mettre la main sur sa petite collection, je suis sûr qu'il pourrait vite s'en faire de l'argent.  « elle aura rien de moi et j’ai pas envie d’en savoir plus sur ce môme. Ca change rien, qu’il soit là ou pas. » Je tourne la tête pour le dévisager, c'est donc ce genre de type ? Celui qui n'a pas de problème à planter la graine, mais qui s'empresse de se dédouaner lorsqu'elle commence à pousser ? C'est trop facile, en fait. "T'as des couilles que quand ça t'arrange, c'est ça ?" Je devrais peut-être reposer mon verre avant que l'alcool ne finisse par me monter à la tête et que je dise des choses que je pourrais regretter. On est assez proche, du moins je crois, pour que je puisse lui dire ses quatre vérités sauf que quand je bois, j'ai tendance à en oublier les formes. « elle mise sur le mauvais cheval alors. » Ah ça c'est clair et je fais pas référence à son argent, mais à son comportement. Heureusement que l'histoire de son ex m'a tout l'air d'être bidon, c'est du vent, j'en suis persuadé et j'espère ne pas me tromper parce que ça voudrait dire qu'il y a un gosse, quelque part dans Brisbane, qui ne demande qu'à retrouver son père biologique. Il se sert un nouveau verre et je peux voir que ça le travaille. Le regard dans le vide, il contemple les glaçons qui flottent au dessus du liquide de sa boisson. C'est lui, qui me fait douter. C'est sa réaction qui me laisse penser que son histoire pourrait être vrai.  « Tu veux que j’fasse quoi ? » Un rire s'échappe d'entre mes lèvres alors que j'essuie le surplus de boisson qui en a profité pour se faire la malle sur la bordure de celles-ci. Je m'attendais pas à ce qu'il me demande des conseils, sincèrement je suis mal placé pour lui en donner. Premièrement, parce que ma vie sentimentale est encore plus peuplée que le désert du Sahara. Deuxièmement, parce que j'ai jamais aimé été friand des coups d'un soir et puis parce que je sais me servir d'une capote contrairement à lui. Je veux pas de gosses, jamais. J'ai un petit-frère qui compte sur moi et ça me suffit amplement. "Pardon, j'me fous pas de toi." C'est la situation qui me fait rire, le fait qu'un type quarante piges demande conseil à un jeune de vingt-cinq ans. J'attrape mon appareil photo et le suis jusqu'à la chambre noire. "Tu devrais commencer par faire un test de paternité." Histoire d'être fixé parce que ça sert à rien de panique alors qu'il y a peu de chances pour qu'il soit réellement le père de cet enfant. Je retire la pellicule de la cartouche puis commence à l'ouvrir. "Ensuite, cesse un peu de jouer au con." C'est direct, mais faut que ça lui rentre dans la tête. Il peut pas se permettre de dire des idioties comme "ça change rien qu'il soit là ou pas", je refuse de le mettre dans le même panier que mon géniteur. "S'il se trouve que c'est vraiment ton gosse alors t'auras qu'à prendre sur toi pour faire les choses correctement, c'est tout." Je devrais même pas avoir à le lui dire, ça devrait venir naturellement comme le fait d'éjaculer. Je déroule la bobine et la coupe à l'extrémité. On est dans le noir, je peux me permettre de tout lui dire sans avoir peur de me prendre une rouste. Hors de question que je sois complice d'un énième abandon et qu'il compte pas sur moi pour le lâcher avec cette histoire. Je veux qu'il assume son rôle de père parce que j'aurais aimé qu'on le fasse pour moi.
 

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Message(#)Angus #1 EmptyLun 30 Mai 2022 - 12:36

"T'as des couilles que quand ça t'arrange, c'est ça ?" oh non, Angus, pas ce genre de morale, sache que tu seras pas le premier à tenter de me raisonner sur n’importe quel sujet, mon dicton à moi, c’est chacun sa merde. Et là, j’me sens absolument pas concerné par cette merde en question. « trop facile d’me rappeler que j’ai des couilles seize ans plus tard. » oui et bon, peut être que ça n’aurait rien changé seize ans plus tôt. Et puis, que personne ne s’inquiète pour mes bourses, elles se portent à merveille, toujours chouchoutée, c’est c’qu’on aime. Non ?
Mon regard se pose à nouveau sur Angus quand il se fou clairement d’ma gueule. J’m’attends à quoi à demander à un gamin de vingt piges ( environ, hein) ce que j’suis censé faire. "Pardon, j'me fous pas de toi." Non, c’est surement cette situation qui est ridicule. Quel bordel. J’fais pitié à voir, ce soir. « tu baves. » il a pas complètement nettoyé son menton, y reste un peu de liquide, juste là. Pauvre gamin, déjà pas capable de boire correctement. « j’me fous pas de toi. » le clin d’œil en rebondissement à ses propres paroles. Quel merdeux, Angus et en même temps, un merdeux qui m’apporter plutôt du bon, en ce moment. Ce petit con est toujours dans les parages et j’apprécie bien plus sa compagnie que celle de ma mère.  
Aller, il est temps de se mettre au boulot. "Tu devrais commencer par faire un test de paternité." Je hoche la tête, c’est un bon début. « On va gérer ça. » on ? Avec qui ? Elise ? J’croyais qu’elle faisait déjà plus partie d’ma vie celle là. Me voilà déjà à compter sur elle, alors qu’on est même ne pas réconciliés. J’vais avoir besoin d’elle, dans tous les cas. C’est bien elle, la première, que j’suis allé chercher dès que j’ai appris pour ce môme. "Ensuite, cesse un peu de jouer au con." On y revient, au gamin qui fait la morale. C’est quoi l’dicton ? On apprend pas au vieux singe à faire la grimace, non ? "S'il se trouve que c'est vraiment ton gosse alors t'auras qu'à prendre sur toi pour faire les choses correctement, c'est tout." Faire les choses correctement ? « Il est peut être même pas au courant qu’il a pas qu’un seul père. » ouais, j’connais rien de sa vie, si ca s’trouve lui non plus, il a rien demandé à personne. « Tu voudrais qu’on débarque dans ta vie, en te disant que ton père, c’est pas vraiment ton père ? Alors que t’as jamais rien soupçonné jusque là ? » c’est ça la question aussi, est-ce qu’on pourrait pas retourner la situation, deux minutes. Ok, ca m’arrange, mais personne ne pense vraiment à ce gamin, dans l’histoire. Finalement, c’est peut être moi, qui suis trop altruiste. Hm.
Ma vision commence à s’accommoder de l’obscurité et j’entends les gestes d’Angus, il est loin le temps où j’devais tout lui expliquer et lui montrer comment faire, maintenant, il gère tout seul, j’suis plutôt fier de lui. « j’vais t’filer un double des clés, la prochaine fois, t’auras pas besoin d’moi. t'auras qu'à venir, quand tu veux. »
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Message(#)Angus #1 EmptyMer 1 Juin 2022 - 14:32


« trop facile d’me rappeler que j’ai des couilles seize ans plus tard. » Je lève les yeux au ciel, il a quel âge, sérieux ? On dirait que c'est moi, l'adulte, dans l'histoire. Trop facile de baiser sans se protéger puis de fermer les yeux sur l'enfant qu'il a aidé à engendrer. Aux dernières nouvelles il faut être deux pour faire un bébé, si ce n'est la vierge Marie, personne n'a jamais fait de bébé solo. À agir de cette façon, il me prouve juste qu'il est loin d'avoir grand chose dans le pantalon, le chilien. Non pas que sa marchandise m'intéresse, loin de moi l'idée d'avoir ce genre de pensées à son égard et Dieu merci, mais je m'attendais à mieux de lui. « tu baves. » C'est de sa faute, j'arrive même pas à boire correctement à cause de ses conneries. « j’me fous pas de toi. » Je le fusille du regard en essuyant mon menton du revers de la main. Il me cherche, le vieillard et il devrait faire gaffe parce que je sais très bien imiter carapuce et que je n'aurais aucun scrupule à lui cracher un peu de mon rhum à la figure. Il hoche la tête lorsque je lui propose de commencer par un test de paternité et j'avoue être un peu étonné de le voir accepter sans rechigner. « On va gérer ça. » On ? J'espère qu'il ne m'inclut pas dans l'équation parce que je risque pas de lui foutre un écouvillon dans la bouche et encore moins de lui tenir la main pour le mener au laboratoire du quartier. C'est un grand garçon et je pense que c'est quelque chose qu'il doit assumer tout seul, histoire d'en tirer une leçon. Le test de paternité accepté, je me permets de lui donner le seul conseil qui me passe par la tête et qui, je pense, pourrait tout à fait l'aider dans une situation comme celle-ci, je cite : arrêter de jouer au con. Il est loin d'être bête, Dinis et je me trompe peut-être mais je suis sûr que derrière son air nonchalant se cache quelqu'un qui de bienveillant. On parle d'une potentielle progéniture, la chair de sa chair, ça ne peut pas le laisser de marbre, si ? « Il est peut être même pas au courant qu’il a pas qu’un seul père. » Il marque un point, c'est vrai que parfois il vaut mieux rester dans l'ignorance surtout si celui qui l'a élevé s'avère être un bon père. Je place la pellicule sur la bobine avant de la mettre dans la cuve de développement. « Tu voudrais qu’on débarque dans ta vie, en te disant que ton père, c’est pas vraiment ton père ? Alors que t’as jamais rien soupçonné jusque là ? » Pour ma part, c'est différent. Ça fait des années que mon père s'est tiré donc c'est pas comme si j'y étais un tant soit peu attaché, mais j'ai dû mal à imaginer le choc que ça doit être d'apprendre qu'en fait tout ce qu'on a pu me raconter depuis l'enfance est loin d'être la vérité. "C'est pas pareil et tu le sais très bien. Et puis ma mère n'aurait jamais trompé mon père, encore aujourd'hui elle n'a d'yeux que pour lui." Elle s'est littéralement donnée corps et âme pour un type qui a fait le choix de la jarter de sa vie. C'est un brin pathétique et ça donne pas du tout envie de tomber amoureux si vous voulez mon avis. "Et puis tu t'égares, c'est qu'une supposition parmi tant d'autres. Le scénario idéal pour ce pauvre gamin, mais imagine un instant que ce ne soit pas le cas et qu'il soit bel et bien à la recherche de son père biologique." Il faut que Dinis se renseigne avant de pouvoir penser à la suite. Je rallume la lumière une fois que la pellicule est en sécurité tout en plissant les yeux pour les laisser s'accommoder à la luminosité. « j’vais t’filer un double des clés, la prochaine fois, t’auras pas besoin d’moi. t'auras qu'à venir, quand tu veux. » C'est dans des moments comme celui que je reconnais le Dinis que j'apprécie. Il s'est toujours montré présent pour moi, c'est lui qui m'a initié à la photographie et sans sa patience, ça fait bien longtemps que j'aurais tout abandonné. Dinis a des bons côtés, il est juste super doué pour ne pas les montrer. "Tu peux le dire si ça t'emmerde d'avoir à me tenir compagnie." Je lui lance en souriant comme un con. "Mais ok pour le double des clés, je viendrai même arroser tes plantes quand tu seras trop occupé à jouer le père de famille." Mes lèvres s'étirent en un sourire alors que je reporte mon attention sur la pellicule.

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