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 (hassan #2) every dream filled with hell from beyond

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(hassan #2) every dream filled with hell from beyond Empty
Message(#)(hassan #2) every dream filled with hell from beyond EmptyMer 24 Nov 2021 - 15:37

(queensland university) Il y a de quoi rire, quand on y repense. Savoir qu’ils se sont rencontrés sur les bancs de l’université (ou ceux du stade, pour être précis) et qu’ils s’y retrouvent de nouveau aujourd’hui, chacun pour son travail respectif. Ils continuent de se croiser dans les couloirs et sur le terrain, les éternels amis souffrant de mêmes syndromes incurables. Quand ils ne se retrouvent pas à l’UQ, c’est dans les studios d’ABC qui le font, ou même l’un chez l’autre. Il n’existe pas d’entre-deux, le frigo de Rhett éternellement rempli de bières sans alcool tendant aisément à le prouver. Hassan, c’est son ami de toujours, c’est son reflet dans le miroir, c’est le seul homme aussi peu doué que lui dans une infinité de sujets - il gagne en amour, pourtant, ayant réussi à passer la bague au doigt à une femme extraordinaire, peu importe que cela ait duré ou non. Les tensions existent mais elles n’ont pas leur place dans leur amitié renforcée au fil des décennies écoulées, celle-là même que des milliers de kilomètres de distance s’est contentée de mettre à mal sans la briser. Contrairement à Joanne, lui s’est toujours trouvé à ses côtés. Toujours. Son amitié pour Hassan n’a d’égale que la loyauté qu’il lui porte.

L’ancien sportif ressemble à un étudiant en reprise d’études, à attendre de l’autre côté de la porte que le cours donné par son ami touche à sa fin. Il a l’impression de reproduire cette scène dans Indiana Jones, aussi, vous savez, quand on annonce au professeur qu’il doit partir en quête d’un énième artefact inestimable et bla, bla, bla. Rien de tout ça pour sa part, il se contente de se faufiler dans l’emploi du temps bien trop serré de celui de son ami, lui qui ne semble toujours pas avoir compris que le nombre d’heures dans une journée sera toujours de vingt-quatre, peu importe tout ce qu’il prévoit de faire à chaque nouveau lever de soleil. Adossé au mur de l’autre côté du couloir, c’est un sourire poli qu’il lance aux élèves le dévisageant avant de bien rapidement préférer se faufiler à l’intérieur de la salle, ayant au préalable pris soin d’annoncer à Hassan qu’il allait lui voler tout son temps libre pour la soirée. “Je suis sûr que si je t’avais eu comme prof, j’aurais au moins fait semblant d’être attentif.” Parce qu’en vérité, personne n’a envie de s’attirer les foudres d’Hassan, pas même lui. Une dispute par an, tous ses amis compris, voilà le maximum qu’il peut endurer. Et le retour d’une ex par décennie, aussi, sujet qu’il avait quelque peu commencé à sous entendre par message, sans pour autant vouloir l’aborder pleinement au travers d’un téléphone.

Les bras croisés, il laisse à son ami le temps de ranger ses affaires et répondre aux questions de retardataires tantôt trop attentifs, tantôt trop peu. Il ne cherche pas à le presser, n’ayant au fond aucune envie de lui parler mais seulement de passer quelques heures avec lui. “Avant toutes choses, à la moindre vue d’un cheveu blanc, je t’ordonne de l’arracher.” Mi sérieux mi amusé, c’est sans doute sa façon à lui de dire qu’il sait avoir un anniversaire à fêter, tout autant qu’il refuse catégoriquement d’aborder le sujet. Hassan est son aîné, il est déjà passé par là et sait ce qu’il en est. Suivant du regard le dernier étudiant franchissant le seuil de la porte, il amorce la suite de ses paroles avec bien moins d’entrain. “Ensuite, ça te dirait qu’on fasse une réunion intitulée ‘comment faire face à une ex revenant dans votre vie’ ?” La question est rhétorique, faisant autant allusion à Mabel qu’à Leilani - ex, pas ex, Joanne était toujours la première mais tout de même Lei était là avant et certains regards ne trompent pas. Les prénoms n’ont pas besoin d’être spécifiés, ce n’est pas un genre d’événement qui arrive souvent dans leurs vies. Quoi qu’à bien y repenser, il ressent le besoin de préciser sa situation. “Pas Jenna. Ma cure se passe bien, je le jure.” Sa cure de désintoxication. Il lève une main, mimant de jurer sur Dieu sait quoi, quand bien même Hassan n’a pas besoin de tout ce manège pour le croire. La réunion n'est qu'une première excuse pour une discussion en entraînant une autre, autant de sujets qu'il ne s'imagine pas aborder avec lui par messages.
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Message(#)(hassan #2) every dream filled with hell from beyond EmptyVen 14 Jan 2022 - 18:12

Le phénomène se vérifiait particulièrement avec les étudiants de premiere année : au fil du semestre les bancs des amphithéâtre se clairsemaient, certains cédaient aux sirènes de la vie estudiantine dans ce qu'elle avait à offrir de moins studieux, d'autres préféraient s'enfermer à la bibliothèque ou dans leur minuscule chambre étudiante pour travailler dans leur coin en comptant sur l'âme charitable d'un camarade pour rattraper les cours manqués. Mais à l'approche de la période des examens le regain de public dans les amphithéâtre était toujours le même, et chaque professeur faisait mine de n'y voir que du feu pour une raison simple : tous ou presque avaient agi de la même façon, au même âge. Hassan ne dérogeait pas à la règle, et pour cette raison il avait très rapidement cessé de s'en formaliser, préférant mettre à profit l'affluence de ses derniers cours avant les examens pour faire le point sur certaines notions ou répondre à certaines interrogations. Et des interrogations, les étudiants les plus angoissés en avaient généralement à la pelle. Le bureau et son tableau délaissés au profit de l'estrade au bord de laquelle il s'était assis, l'enseignant se prêtait ce jour-là de bonne grâce au jeu des questions-réponses, le plus difficile pour lui restant de garder un air égal lorsqu'un élève approchait trop près du sujet sur lequel porterait l'examen dix jours plus tard.

Mais même l'esprit des étudiants les plus studieux commençait à se dissiper à cette heure de fin de journée, et quand bien même le cours ne terminait officiellement que cinq minutes plus tard, Hassan avait libéré son audience avec un peu d'avance et les derniers mots d'encouragement du semestre. Et tandis qu'une marée de jeunes adultes se faufilait à l'extérieur avec empressement, il y en avait un autre un peu moins jeune – pas de beaucoup, juré – qui remontait le lit de la rivière à contre-courant pour rejoindre non pas le professeur, mais l'ami. « Je suis sûr que si je t’avais eu comme prof, j’aurais au moins fait semblant d’être attentif. » La remarque avait arraché à Hassan un bref rire, interrompu un instant par une élève souhaitant savoir s'il était encore possible de le contacter par email si une question de dernière minute lui revenait plus tard. Et oui, la réponse était toujours oui, quand bien même cette tendance à se montrer disponible à toute heure du jour et de la nuit finirait sans doute par lui jouer des tours. Libéré du dernier élève, il avait attrapé d'une main sa veste et de l'autre la sacoche en cuir que Joanne lui avait ramenée d'Italie, l'attention revenant ensuite entièrement à Rhett alors qu'il ajoutait « Avant toutes choses, à la moindre vue d’un cheveu blanc, je t’ordonne de l’arracher. » Les lèvres s'étirant en un sourire narquois, il avait fait mine de chercher dans la tignasse de son ami « Vaut mieux finir gris que chauve, de mon point de vue. » Il ne disait même pas ça parce que la maladie lui avait un temps forcé la main sur la seconde option, promis. « Mais si tu vises plutôt Bruce Willis que George Clooney, c'est à toi de voir. » Son choix à lui était fait, en tout cas, quand bien même le gris ne se frayait pour le moment un chemin discret que dans sa barbe.

Presque d'un commun accord, les deux hommes avaient sagement attendu que le dernier élève ait passé le seuil de la porte pour poursuivre leur conversation, et leurs regards se croisant à nouveau d'un air entendu Rhett avait déclaré « Ensuite, ça te dirait qu’on fasse une réunion intitulée ‘comment faire face à une ex revenant dans votre vie’ ? » D'instinct, le nez d'Hassan s'était plissé comme si l'odeur des ennuis était soudainement venue lui chatouiller les narines, et prenant de vitesse la question qui aurait forcément suivi son ami avait ajouté « Pas Jenna. Ma cure se passe bien, je le jure. » en joignant le geste à la promesse. Tant mieux, s’était retenu de rétorquer le brun, malgré lui toujours remonté comme une pendule vis-à-vis de la rouquine et de leur dernière conversation houleuse – et grâce à elle Hassan découvrait l’ampleur de sa capacité à la rancune. « Est-ce qu’on parle d’une ex encombrante dont on veut se débarrasser rapidement, ou d’une ex qu’on assume la tête haute ? C’est pour que j’adapte mon discours. » Lorsqu’il était question de ses amis, la loyauté du brun savait être résolument subjective : autrement dit s’il n’était pas peu fier d’avoir su garder de bonnes relations avec la plupart de ses ex – après plus ou moins de péripéties, but still – il était tout à fait disposé à tenir le crachoir à Rhett pendant qu’il énonçait la liste des mille et un défauts de celle dont il était aujourd’hui question, si tel était ce qu’il attendait de lui. « Attends, attends : ça veut dire quoi ‘revenant dans votre vie’ … ? » Car là aussi, cela nécessitait une adaptation de discours, rapport au fait qu’il y avait un gouffre entre recroiser son ex avec ses mouflets au rayon surgelés du supermarché, et recroiser son ex dans un lieu plus propice au fait de se demander “pourquoi ça n’avait pas fonctionné la première fois, déjà ?” avec une idée derrière la tête – et Dieu sait qu’à ce sujet Rhett avait tendance à s’emballer plus vite que son ombre.
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Message(#)(hassan #2) every dream filled with hell from beyond EmptyMer 19 Jan 2022 - 0:14

Face à la dévotion extrême d’Hassan pour son travail ainsi que sa capacité à se montrer (trop) clément avec le moindre de ses élèves, Rhett se retient de tout commentaire simplement pour faire parler ses yeux à la place. “Hassan…” aurait sûrement résumé toute sa pensée, son ami n’ayant pas besoin d’entendre son discours une nouvelle fois pour savoir ce qu’il en pense: le sportif le trouve bien trop bon avec ces élèves qui ne savent pas à quel point s’occuper d’eux est chronophage et à quel point non, ce n’est pas le travail de son ami que de tirer la corde par les deux bouts simplement pour contenter quelques centaines de têtes blondes qui auront oublié son nom à la fin de l’année. Combien savent simplement l’écrire sans faute, même ? S’écartant comme s’il évitait de toucher un pestiféré, le brun laisse repartir l’étudiante pour pleinement se concentrer sur son ami, au fait qu’il vient de passer un anniversaire supplémentaire bien malgré lui. Le sujet amuse pourtant encore Hassan, autant occupé à vouloir aider la veuve et l’orphelin qu’à se moquer gentiment de son ami dès qu’il en a l’occasion. D’un geste de la main, il repousse celle que le professeur utilisait pour mimer la recherche de cheveux blancs. Salaud s’accordent à penser les neurones de Rhett alors que son visage affiche un sourire pourtant sincèrement amusé. « Vaut mieux finir gris que chauve, de mon point de vue. » Ce sur quoi les deux hommes tombent d’accord sans aucun mal - mais si jamais on vous demande, Rhett préférerait autant n’expérimenter ni l’un ni l’autre. « Mais si tu vises plutôt Bruce Willis que George Clooney, c'est à toi de voir. » - “What else ? étant sûrement la seule réplique que je sois capable de réciter à l’écran, Clooney me semble être un choix de raison autant que de coeur.” Et oui, cela a tout à voir avec le fait que l’âge ne semble pas avoir d’effet négatif sur lui. Il est de ces chanceux que le temps ne semble pas affecter de la même façon que le reste du monde ; et de ceux qui jouissent toujours de la lumière des projecteurs, soit dit en passant.

D’un ton bien moins enjoué qu’il tente pourtant de le laisser croire, l’ancien rugbyman aborde le sujet délicat de sa venue à peine le dernier élève sorti de l’amphithéâtre. Après tout, ils n’ont pas à savoir qu’à quarante ans, Hassan est toujours son conseiller sentimental, et ce sans doute parce qu’il n’a pas la force ni l’envie de faire un résumé de sa vie amoureuse à une tierce personne pour obtenir un avis extérieur. Il sait tout de lui autant que de ses conquêtes - qui se comptent sur les doigts d’une main amputée de trois doigts, certes - tout comme il connaît l’incapacité probante de son ami à aller de l’avant, et ce peu importe le sujet en réalité. « Est-ce qu’on parle d’une ex encombrante dont on veut se débarrasser rapidement, ou d’une ex qu’on assume la tête haute ? C’est pour que j’adapte mon discours. » Ni l’un ni l’autre et un peu des deux à la fois ; vous comprenez, maintenant, pourquoi aborder la vie sentimentale de Rhett en revient toujours à un certain parcours du combattant pour lequel il faut s’armer de patience ? Une grimace enfantine équivaut à une première réponse, lui laissant ainsi le temps de trouver à dire quelque chose d’un minimum pertinent. « Attends, attends : ça veut dire quoi ‘revenant dans votre vie’ … ? » Oh oui, ça. Hassan n’a pas besoin de traduction pour savoir ce que ces quelques mots peuvent sous entendre de la part de son ami. “Je paie ma tournée, je suis jamais resté plus de quinze minutes dans un amphi et c’est pas aujourd’hui que ça va changer.” Leur discussion mérite qu’ils s’assoient pour en parler, surtout alors qu’elle fait office de parfaite excuse pour passer un peu de temps en compagnie de son ami à l’emploi du temps éternellement débordé. Il y a de toute façon fort à parier qu’il n’écoutera pas le moindre conseil prodigué. Borné, vous dîtes ? Oh, à peine.

Ses affaires avec lui, Hassan et son vieil ami entreprennent donc de remonter les couloirs de l’université pour se rendre en centre-ville, laissant ainsi tout le loisir à Rhett de commencer à expliquer son problème du jour. “Tu te souviens de Mabel Griffths ?” Elle est bien plus connue pour sa carrière personnelle, actrice et mannequin, que pour avoir fréquenté l’australien pendant quelques années mais il sait que son ami devrait s’en souvenir. Ses proches ne portent pas le même point de vue sur ses relations que la presse people, intéressée un jour seulement pour mieux s’attarder sur un autre couple en vogue. “Encombrante et assumée.” Encombrante officieusement, parce qu’elle n’a jamais porté à Rhett toute l’affection qu’il lui témoignait sincèrement en retour ; assumée parce que leur couple est écrit sur des pages Wikipedia, alors fichu pour fichu, vous savez. Au moins, ces dernières ne précisent pas qu’il a été pris pour un stupide pigeon et qu’il a foncé tête baissée, sans se rendre compte de rien pendant des années. Elle a utilisé sa notoriété pour en gagner et aujourd’hui, le monde n’a d’yeux que pour elle, au point où il ne se contente pas de l’appeler par son simple prénom mais bien en ajoutant le nom. Seules les célébrités ont le droit à ce genre de traitement. “Elle est venue à ABC pour un interview, on s’est croisés. Je… lui ai proposé qu’on dîne ensemble, un de ces jours.” Parce que ce genre d’initiative plutôt stupide ne peut venir que de lui, de toute évidence. Personne n’a envie de renouer avec ses ex, encore moins après tant d’années et d’épreuves jamais surmontées. “Mais elle est mariée et enceinte jusqu’aux yeux, tu sais, donc ça veut rien dire.” Tout comme lui de son côté a bien été obligé d’abandonner une bonne fois pour toutes l’idée de retrouver Joanne quand cette dernière s’est retrouvée mariée et enceinte. Deux fois, qui plus est. Ce sont des pensées qu’il n’a pas à coeur de partager à haute voix mais s’il y a bien quelqu’un avec qui il sait pouvoir partager ses déboires amoureux, c’est bien Hassan. Comme si de telles choses étaient écrites sur leurs fronts au moment de leur rencontre. “Je crois qu’elle est désolée d’avoir agi comme ça à l’époque et j’ai pas envie de jouer au con qui ne veut pas écouter ce qu’elle a à dire.” Il a répété cette erreur bien trop de fois, auprès de bien trop d’amis, pour vouloir une fois de plus vivre la même chose et en tirer des conséquences similaires. Hassan est le mieux placé pour savoir ce qu’il en coûte que de (re)devenir ami avec une personne qu’on a un jour aimé mais il est aussi la preuve que cela reste possible.
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Message(#)(hassan #2) every dream filled with hell from beyond EmptyDim 6 Fév 2022 - 16:23

La quarantaine n'avait ni le goût ni l'allure qu'ils lui auraient imaginé, là-dessus les deux amis étaient d'accord sans même avoir eu besoin de se consulter. Quelles qu'aient été leurs aspirations respectives quant à ce cap aux allures de bilan de mi-parcours, ni célibataires ni bouffis de regrets sur ce qu'ils avaient perdu n'étaient des options qu'ils envisageaient alors – et en même temps, qui l'aurait fait ? Les deux hommes, au bout du compte, étaient l’illustration parfaite de ce qu’apportaient comme revers de médaille l’excès de confiance en soi et en son avenir : des certitudes fauchées par la route ou par la loterie génétique, et une chute dont il était d’autant plus difficile de se relever qu’ils étaient tombés de haut. Elle semblait dégouliner de chaque syllabe, l’amertume de Rhett tandis qu’il ironisait « What else ? étant sûrement la seule réplique que je sois capable de réciter à l’écran, Clooney me semble être un choix de raison autant que de cœur. », et l’un comme l’autre savaient pertinemment que sa carrière télévisuelle le blond aurait préféré la faire sur le gazon un maillot des kangourous sur le dos, plutôt qu’à observer d’autres le faire à sa place depuis les tribunes. Les désillusions professionnelles cependant seraient pour un autre jour, car bien qu’il ait brièvement tenté de faire croire que la soirée avait été proposée en tout bien tout honneur, le cœur d’artichaut de Rhett s’était rapidement chargé de remettre les pièces dans le bon ordre : il y avait une femme là-dessous. Non, pas une femme, une ex – misère. Mais une ex qui n’était pas Jenna, et ça c'était au moins une bonne nouvelle aux yeux d'Hassan, certain qu'elle restait encore aujourd'hui celle de nature à provoquer le plus de dégâts dans le sillage de ses réapparitions surprises. Bref, Rhett en avait désormais trop dit ou pas suffisamment, mais d'humeur à entretenir le suspens il s'était fendu d'un  « Je paie ma tournée, je suis jamais resté plus de quinze minutes dans un amphi et c’est pas aujourd’hui que ça va changer. » et roulant des yeux pour la forme Hassan avait attrapé sa sacoche et sa veste et fait signe à son comparse de passer le premier pour pouvoir fermer à clef derrière eux. « Les gradins sont à peine moins confortables que ceux du stade, pourtant. » Mais ils avaient tous les deux bien plus pratiqué la pelouse que les gradins du stade de l'UQ, c'est vrai.

Rapide détour par le secrétariat pour y déposer les clefs, et voilà les deux acolytes partis pour d'autres lieux où ni la casquette de professeur ni celle d'entraîneur n'étaient plus de rigueur. Hassan n'avait pas pris la peine de demander où ils allaient : il faisait confiance à Rhett, et surtout il devinait que le plus important ne résidait pas là-dedans. Ce dernier ne s'était d'ailleurs pas embarrassé par l'idée d'atteindre d'abord leur destination pour se décharger de ce qu'il avait sur le cœur – ou était-ce sur l'estomac ? « Tu te souviens de Mabel Griffiths ? » Cela ressemblait à une question piège. Mais si Hassan ne pouvait pas se targuer de se souvenir de la jeune femme, qu'il n'avait pour ainsi dire jamais rencontrée, il se souvenait parfaitement du portrait que lui en avait brossé Rhett. « Encombrante et assumée. » Disons cela. « C'est l'odeur des ennuis, que je sens ? » Comment et pourquoi l'actrice était-elle de retour dans le paysage, c'était la grande question. Et à cela aussi l'ancien sportif avait déjà une réponse à fournir « Elle est venue à ABC pour un interview, on s’est croisés. Je … lui ai proposé qu’on dîne ensemble, un de ces jours. » Oh, no you did not. Ça aurait pu ne pas être une si mauvaise idée, dans le monde merveilleux d'Hassan et de sa certitude qu'on pouvait parvenir à se quitter sans se détester … Mais dans celui de Rhett et des faux-espoirs jamais totalement éteints ? « Mais elle est mariée et enceinte jusqu’aux yeux, tu sais, donc ça veut rien dire. » Qu'avait alors tenté mollement de se justifier le concerné face au regard sans équivoque de son ami, et hochant la tête d'un air entendu ce dernier avait répété « Précisément, ça ne veut rien dire. » Est-ce que l'existence d'un Daniel même pas encore en âge de marcher l'avait empêché d'espérer à nouveau une place auprès de Joanne, à peine les premiers nuages noirs revenus planer au-dessus de la nouvelle relation de la blonde ? Bien sûr que non. Est-ce que les choses s'étaient bien terminées ? Pas à la lueur de l'année entière passée à panser ses plaies sans plus vouloir entendre parler d'elle. Le ton plus doux, le brun avait demandé « Tu le savais ? Qu'elle était mariée. » Et enceinte. Était-ce à ajouter à la longue liste des choses sur lesquelles il ruminait seul sans vouloir le partager, l'avait-il appris de la bouche de quelqu'un ou en lisant la presse, ou l'information avait-elle simplement transité sans lui provoquer plus qu'un léger pincement au cœur ?

Et après quoi ? Qu’espérait-il, Rhett, en invitant ainsi son ancienne flamme à dîner ? Parce que l’on prenait rarement ce genre d’initiative sans quelque chose derrière la tête, ou tout du moins sans une vague idée de là vers où on voulait aller. Attendait-il des explications, espérait-il des excuses ou souhaitait-il simplement se donner la chance d’une autre conclusion que la première ? « Je crois qu’elle est désolée d’avoir agi comme ça à l’époque et j’ai pas envie de jouer au con qui ne veut pas écouter ce qu’elle a à dire. » Tout cela se défendait, en réalité, et d’avoir peut-être un peu trop foi en l’être humain Hassan n’avait pas eu besoin de plus pour que s’atténue (un peu) la ride du souci entre ses deux yeux. « C’est quand même un peu facile, maintenant. » n’avait-il toutefois pas pu s’empêcher de faire remarquer concernant le fait que Mabel était désolée – pardon, que Rhett croyait qu'elle était désolée. « Mais ça ressemble trop à quelque chose que j’aurais pu dire pour que je te jette la pierre. » Cela n’en faisait pas automatiquement une bonne idée pour autant, mais le brun au moins ne faisait pas l’affront de prétendre qu’il n’aurait pas saisi l’opportunité de la même manière à la place de Rhett. « Juste, t’emballe pas trop, uh ? C’est pas elle qui a le plus morflé, la dernière fois. » Autrement dit ce ne serait probablement pas elle non plus qui morflerait cette fois-ci, si le dîner ne prenait pas la tournure que le rugbyman espérait. « Après, si tu veux être fixé rapidement suffit de lui demander si son mari sait qu’elle dîne avec toi. Si elle répond non, c’est que ça sent l’embrouille et qu’il est encore temps de fuir. Et là oui, je parle totalement en connaissance de cause. » Le face-à-face avec un conjoint jaloux, Hassan n’y avait pas eu droit qu’avec l’ex-époux de Joanne, et s’il en retenait quelque chose c’était qu’il se serait probablement évité des ennuis s’il avait appliqué le conseil qu’il venait de donner à Rhett.

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Message(#)(hassan #2) every dream filled with hell from beyond EmptyLun 7 Fév 2022 - 20:02

Ce qu’il déteste le plus dans cette discussion, c’est sûrement le fait que ce ne soit pas la première fois qu’il la partage avec Hassan. S’il sait que son ami répondra toujours présent (surtout au moment de lui mettre deux claques et lui ordonner d’arrêter ses conneries), cela ne lui donne pas moins l’impression d’être un gamin incapable de prendre des décisions seul. Oh, à vrai dire, nuançons: Rhett Hartfield sait prendre des décisions seul, la seule différence c’est qu’il ne prend jamais les bonnes. Trop habitué à choisir le mauvais chemin, il en a sûrement oublié qu’il n’est pas forcé de le faire. Et tout est bien pire encore dès qu’il s’agit de laisser parler son coeur, lequel a une féroce tendance à vouloir se faire entendre dès qu’il croise une femme ayant au maximum dix ans d’écart avec l’ancien sportif. Ainsi, incapable d’attendre d’arriver dans le bar et surtout de risquer de se faire reconnaître et entendre, c’est déjà sur le chemin qu’il aborde le sujet qui le torture presque autant que l’arrivée prochaine de son quarantième anniversaire. Le problème a un nom bien plus doux, un visage à la symétrie parfaite et de longs cheveux blonds que les plus grandes marques de haut couture s’arrachent. Comment Rhett aurait-il pu résister à Mabel Griffiths ? Il n’a même pas tenté de le faire une seule seconde. « Encombrante et assumée. » Intelligente et ardente, c’est ce qu’il pense au fond de lui. « C'est l'odeur des ennuis, que je sens ? » A en juger par le rire nerveux de son ami, il comprendra bien rapidement la réponse à sa question. Ce ne peut qu’être des ennuis, assurément, mais cela ne l’empêche pas pour autant d’expliquer davantage le contexte à Hassan, sans doute pour lui donner plus de raisons encore d’en coller une à Rhett.

La seule chose à laquelle le brun se rattrape, son éternelle excuse et pas des moindres, c’est le fait que Mabel soit enceinte jusqu’aux yeux, le genre de enceinte que même lui n’a pas pu rater. Elle porte aussi le genre d’alliance qui brille même au fin fond d’une grotte, et ça non plus il n’a pas pu le rater. « Précisément, ça ne veut rien dire. » Et peut-être que s’ils continuent de le répéter à deux, les mots finiront par réellement imprégner l’esprit de Rhett et ne se contenteront plus seulement d’être ce qu’il a envie de croire, sans jamais y arriver. Enceinte et mariée, elle reste toujours la même personne qu’il a un jour aimé, sans que ses sentiments n’aient été partagés. Il est orgueilleux et rancunier sur bien des choses, mais il faut croire qu’en amour il ne sait toujours pas se protéger lui-même. Si seulement il pouvait y mettre une infime de la hargne qu’il a(vait) sur le terrain pour protéger son côté du terrain et faire gagner son équipe. « Tu le savais ? Qu'elle était mariée. » Ses yeux se posent au loin alors qu’il mime avec fatigue l’indifférence. Sa réponse n’est pas la bonne mais Hassan est bien le dernier à qui il voudrait mentir. “Les journaux en ont parlé pendant un temps.” Non pas qu’il cherche quotidiennement son prénom sur internet, il n’est pas fou à ce point, mais le problème d’avoir des personnalités publiques dans son entourage c’est que la Terre entière s’intéresse aussi à leurs vies. Et un mariage, ça fait toujours vendre, comme les annonces de grossesse. Il est simplement tombé dessus par hasard et a lu quelques lignes, rien de plus. Une fois l’annonce passée, il n’y avait rien de plus à fouiller. Au moins, elle ne lui a pas fait d’enfant dans le dos, comme quoi Mabel n’est pas autant une sorcière que les deux amis pourraient parfois le croire.

Du bout des lèvres et sans grande fierté, Rhett lui annonce vouloir donner à la jeune femme une chance de s’expliquer, raison officielle pour organiser une rencontre sans oreilles indiscrètes autour d’eux. Ce sera toujours bien loin du confort de leur ancien loft londonien, mais toujours mieux que rien. « C’est quand même un peu facile, maintenant. » Certes. Il n’a rien à dire contre cela, rien pour excuser Mabel davantage non plus. Pour autant, il sait par expérience que ce n’est pas parce que les années défilent que les excuses deviennent parfois plus faciles à prononcer. Par exemple, il ne s’en veut toujours pas d’avoir eu cette confrontation avec le mari de Joanne. Exemple donné au hasard, bien sûr. « Mais ça ressemble trop à quelque chose que j’aurais pu dire pour que je te jette la pierre. » Il sera toujours le good cop, Hassan, et ce n’est qu’une jolie expression pour en remplacer une autre: le dindon de la farce. Personne ne lui rend ses pardons, personne n’est à la hauteur de son cœur tendre qu’il cache derrière ses sourcils parfois froncés et presque réellement menaçants. “J’aurai qu’à dire que c’est ta faute et que tu déteins sur moi, t’en dis quoi ?” Il esquisse un sourire et un coup de coude amical en sa direction, attitude digne d’un chauvin qui en est déjà à sa troisième bière alors que le soleil se couche à peine. « Juste, t’emballe pas trop, uh ? C’est pas elle qui a le plus morflé, la dernière fois. » Et Hassan, lui, a le parfait rôle de l’homme terre-à-terre. Ses conseils sont bons, Garrett le sait, mais il sait aussi qu’il n’a jamais été bien doué pour les mettre en place. Il sait mieux les écouter et hocher la tête ; ça, c’est facile. “J’ai envie de croire qu’elle a changé.” Et pas seulement parce qu’elle a pris dix kilos, dont un uniquement à cause de sa bague à l’annulaire.

« Après, si tu veux être fixé rapidement suffit de lui demander si son mari sait qu’elle dîne avec toi. Si elle répond non, c’est que ça sent l’embrouille et qu’il est encore temps de fuir. Et là oui, je parle totalement en connaissance de cause. » Rhett esquisse un sourire, ses pensées vagabondant avant toutes choses vers les souvenirs liant son ami à un certain autre mari, au hasard celui qui répond au nom de Jamie. Ce n’est qu’ensuite qu’il se rattache au wagon, comprenant bien malgré lui à quel point cette histoire est aussi la sienne, désormais. Tout est bien moins sérieux et bien moins profondément ancré que le couple autrefois formé par Joanne et Hassan mais l’idée reste la même. Bien que Rhett ne puisse que souhaiter à son ami de retrouver l’amour, il n’a jamais retiré d’un coin de son esprit l’idée selon laquelle il allait finir par retrouver Joanne, d’une façon ou d’une autre, tôt ou tard (tard, dans le cas présent). En retour, personne ne lui souhaite de retrouver Mabel ; pas même lui. “Parfois, tu donnes vraiment de bons conseils.” Ce n’est qu’une ironie de plus pour cacher ce qu’il pense réellement et, surtout, ne pas avoir à lui promettre qu’il suivra son idée. Il la trouve bonne, excellente même, mais Rhett craint sans doute un peu trop que la réponse qu’elle pourrait lui donner ne soit pas la bonne. Et il n’a pas envie de faire machine arrière si tel est le cas. “Mais honnêtement, t’aurais réellement fui ? Si la réponse avait été ‘non’ ?” Le prénom de la personne à qui il aurait parlé n’est pas à préciser: bien sûr qu’il est question de Joanne. Elle est son talon d'Achille et le restera, peu importe à quel point ils ont su devenir de très bons amis. "Leurs histoires de couple ne me regardent pas, si elle ne fait pas confiance à son mari c'est son problème. C'est pas comme si j'avais une idée en tête non plus." Il a assez donné, même lui arrive à s'en rendre compte. "Je vais pas mettre mon poing au visage de son mari, déjà, je pense que c'est un bon début pour des retrouvailles saines." Son sourire est fier, son regard brillant. Il se croit encore capable de jouer au con et de gagner à tous les coups, Rhett, et un jour il se rendra douloureusement compte que ce n'est pas une éventualité assurée. "Même si, on va pas se mentir, ça continue de me rendre heureux même après autant de temps." Il fanfaronne bien moins devant Joanne, certes, mais Hassan, lui, le comprendre. "On sera jamais comme Joanne et toi, avec Mabel, mais peut-être qu'on peut s'en rapprocher." A défaut d'être de véritables amis, il espère pouvoir supporter la présence d'une femme qui a longtemps compté pour lui, à une époque où il avait laissé derrière lui tous les gens qui comptaient vraiment.
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Message(#)(hassan #2) every dream filled with hell from beyond EmptyDim 20 Fév 2022 - 2:19

C’était la solution de la facilité, et Hassan en était devenu bien trop friand au fil de ces dernières années : le déni. Fut un temps où il n’aurait eu peur de rien, et surtout pas de la contrariété, mais le temps et un enchaînement de désillusions étaient finalement parvenus à le persuader que ce qu’il ne savait pas, au moins, ne pouvait pas faire de mal. Alors n’avoir qu’à poser les yeux sur le présentoir à journaux d’une épicerie ou sur la pile de magazines abandonnés dans la salle d’attente d’un médecin pour se voir presque jeté au visage les derniers rebondissements de la vie de l’une de ses ex ? Cela ressemblait plutôt à une malédiction de son point de vue, et le « Les journaux en ont parlé pendant un temps. » avancé par Rhett lui avait aussitôt arraché une grimace dépitée. Mais soit, son ami avait probablement pris l’habitude de voir les derniers rebondissements de son existence ou de celle de certaines connaissances faire le beurre des tabloïds – et ça, c’était l’une des choses qu’Hassan ne lui enviait assurément pas. D’avoir découvert par twitter les penchants pour la chair fraîche de l’homme par qui Joanne l’avait remplacé avait été un aperçu déjà suffisant. Toujours est-il que dans sa (trop) grande gentillesse, Rhett semblait disposé à laisser à Mabel une occasion d’enterrer la hache de guerre, ou tout du moins de faire amende honorable ; Et après tout peut-être était-elle réellement désolée, quand bien même il était du point de vue d’Hassan un peu facile de le prétendre maintenant que le rugbyman avait eu cinq ans pour digérer la désillusion. Le brun était néanmoins trop bonne pâte pour reprocher à son ami quelque chose qu’il aurait probablement géré de la même façon lui-même : il détestait l’idée d’être en froid avec quelqu’un, qui que ce soit, et lorsqu’une occasion se présentait de réajuster la situation il sautait forcément dessus à pieds joints. « J’aurai qu’à dire que c’est ta faute et que tu déteins sur moi, t’en dis quoi ? » Il en disait qu’il ne perdait pas le nord, le bougre. Écartant les bras en faisant mine de s’y résigner, il avait finalement rétorqué « Qu’est-ce que tu ferais sans moi, Hartfield ? » d’un ton narquois, mais acquiescé d’un signe de tête lorsque Rhett avait ajouté « J’ai envie de croire qu’elle a changé. » en espérant pour lui que son intuition était juste et que tout cela ne se terminerait pas en lui ramassant à nouveau ses dents et sa dignité tandis que la mannequin reprenait, elle, le cours de sa vie comme si de rien n’était.

Le conseil distillé d’un demi-sérieux n’en demeurait pas moins l’expression d’une expérience qu’Hassan avait, pour son malheur, expérimenté à plusieurs reprises et avec des retombées plus ou moins cuisantes … Mais reste qu’elles avaient au moins eu le mérite de confirmer au brun que la place d’homme de l’ombre et de briseur de ménages n’était pas celle qu’il préférait. « Parfois, tu donnes vraiment de bons conseils. » avait aussitôt ironisé Rhett, mais pour mieux questionner d'un ton plus sérieux « Mais honnêtement, t’aurais réellement fui ? Si la réponse avait été ‘non’ ? » Le brun s'était laissé une seconde ou deux de réflexion, pour le principe, puis avait haussé les épaules « Tout dépend de qui on parle. Y'a celles qui valaient la peine de risquer les représailles du mari jaloux … et y'a les autres. » Celles qui comptaient réellement, et celles qui ne se seraient pas plus mouillées pour lui que lui n'était prêt à le faire pour elles. Et où se situait Mabel pour Rhett, alors ? « Leurs histoires de couple ne me regardent pas, si elle ne fait pas confiance à son mari c'est son problème. C'est pas comme si j'avais une idée en tête non plus. » Là seulement, le brun avait réalisé que chacun avait pris le problème par un bout différent : « Mais la question c'est : à qui son mari demandera des comptes, s'il le découvre. » Mabel avait certes plus à perdre que lui, mais Rhett faisait une cible bien plus facile à blâmer pour un bonhomme désireux de marquer son territoire. « Je vais pas mettre mon poing au visage de son mari, déjà, je pense que c'est un bon début pour des retrouvailles saines. » Un ricanement lui échappant, Hassan s'était aussitôt fait la remarque que Joanne n'aurait pas apprécié … Mais ce que Joanne ne savait pas ne pouvait pas lui faire de mal, après tout. « Même si, on va pas se mentir, ça continue de me rendre heureux même après autant de temps. »« Et ça continue de me rendre terriblement jaloux, mais ça reste entre nous. » D'autant plus en sachant qu'Hassan, lui, avait seulement eu l'honneur de faire du bouche à bouche au Keynes lorsqu'il avait eu la brillante idée de faire sa crise cardiaque dans les locaux d'ABC … Mais ce souvenir, le brun faisait au mieux pour l'enfouir tout au fond de sa mémoire, et d'y repenser un léger rictus de dégoût lui était passé sur le visage.

La comparaison avec Joanne était facile, trop pour ne pas être faite, et semblant un moment songeur le rugbyman avait fini par admettre « On sera jamais comme Joanne et toi, avec Mabel, mais peut-être qu'on peut s'en rapprocher. » avec dans la voix ce qui ressemblait à un brin d'espoir. « Je vous le souhaite. » avait alors répondu Hassan, les mains glissant dans les poches de sa veste et l'oeil allant de perdre devant eux d'un air hésitant. « Mais tu sais … C'est pas tout le temps simple. » Marquant une pause, il cherchait une façon de formuler sa pensée sans avoir l'air de faire de reproche à son ex-épouse. « J'veux dire, je suis content qu'on ait réussi à faire la paix avec tout ça. » Tout ça, le divorce, les mensonges, les non-dits, le fait qu'au moment de faire un choix elle était retournée auprès de Jamie – tout ça. « Mais y'a aussi des jours où je me dis que ça serait plus facile d'avancer si elle ne passait pas autant de temps sur le campus, et si je n'avais pas autant d'occasions de la croiser. » Il était un peu honteux de l'admettre, et ne l'aurait probablement pas confié à Rhett s'il n'avait pas eu la certitude que jamais son ami n'irait le répéter à la principale intéressée. « On gagne jamais sur tous les tableaux, j'suppose. » Et les souvenirs heureux du jour où Joanne et lui s'étaient dit "oui" onze ans plus tôt devant le parterre de gens qui comptaient pour eux n'eclipseraient jamais entièrement ceux du jour plus douloureux où, sept ans après, Joanne lui avait affirmé que pour le bien de la nouvelle chance qu'elle souhaitait donner à Jamie il était préférable qu'elle ne le revoit plus, lui. « Regarde-nous, à ressasser sur nos exs. C'est pas comme ça qu'on va s'attirer les grâces de Cupidon mon vieux. Faut qu'on se secoue. » La tape amicale donnée sur l'épaule de Rhett avait coïncidé avec leur arrivée au bar choisi par le rugbyman, et s'y engouffrant à sa suite Hassan jeté un coup d'oeil circulaire autour d'eux. « Ça empêche pas de s'amuser, cela dit. » Et y'avait-il vraiment besoin qu'il tire de plus grosses ficelles pour que Rhett comprenne où il voulait en venir ? Il n'y avait pas meilleur endroit pour partir à la pêche que celui dans lequel ils se trouvaient.

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Message(#)(hassan #2) every dream filled with hell from beyond EmptyMar 22 Fév 2022 - 13:43

« Qu’est-ce que tu ferais sans moi, Hartfield ? »
Pas grand chose.

Non, sérieusement. Il ne sait pas ce à quoi ressemblerait sa vie si Hassan Jaafari n’en avait pas fait partie dès la première décennie (bien entamée, certes) et il n’a aucune envie de pencher davantage sur la question. Il a bien d’autres personnes sur lesquelles compter, c’est un fait, et de @Joanne Prescott à @Chad Taylor, ils ont tous participé à leur façon à le faire aimer ses années universitaires, lesquelles comptaient justement le minimum syndical de université et le maximum social de fêtes, d'amis, de sports. De eux. De Jenna, aussi, mais ne dîtes pas à @Hassan Jaafari qu'il a prononcé ce prénom même dans ses pensées, ce n'est pas vous qui aurez à faire face à ses épais sourcils froncés. Il a tenté de vivre une vie loin de l'Australie, mais, @May Andrews en est témoin, cela ne lui a pas réellement réussi, surtout sur la vie. @Mabel Griffiths a contribué de son temps à le rendre heureux et sans doute lui en est-il encore largement reconnaissant, même si elle ne faisait sans doute que se moquer de lui pour en tirer autant d'avantages que possible. Il a apprécié les instants passés à ses côtés, peu importe s'ils n'étaient finalement pas aussi réciproques qu'il l'aurait voulu. Et c’est d’ailleurs en pensant de nouveau à la jeune femme (et mère désormais, doux Jésus) qu’il interroge à nouveau son ami, ayant sans doute un peu trop pris pour habitude de le traiter tel un puits sans fond de vérité et une véritable boule de cristal. Seulement, il ne l’écoute qu’une fois sur deux, et encore. « Tout dépend de qui on parle. Y'a celles qui valaient la peine de risquer les représailles du mari jaloux … et y'a les autres. » Le mari jaloux, ce n’est qu’une pièce infime du puzzle. Autant dire que Rhett ne l’inclut même pas à l’équation, tant il se moque éperdument de son avis sur la question. Tout ce qu’il cherche à savoir, c’est ce que cela signifie pour Mabel, sa vie, son couple, sa famille, son bonheur. Hassan est fait d’un bois différent, bien trop gentil pour souhaiter le mal d’une personne ou d’une autre, et il en va de même pour la tristesse d’autrui. Quitte à se faire passer au second plan, si ce n’est au cent-millième. « Mais la question c'est : à qui son mari demandera des comptes, s'il le découvre. » Le brun esquisse un rire bas mais amusé, sans doute un peu hautain aussi. Avait-il attendu que @Jamie Keynes veuille lui rendre des comptes pour que la détestation soit mutuelle ? Non, sûrement pas, et qui plus est dans le cas de Joanne leur relation n’a jamais été rien d’autre que purement platonique, ce qui n’enlève pourtant rien à son intensité. “C’est plutôt un argument pour que je fonce tête baissée que le contraire, ça.” Parce que le sous-entendu est très largement entendu entre les deux hommes: ce n’est pas Mabel qui en pâtirait, ce serait l’accusé en question. En d’autres mots, Rhett lui-même. Et si ce dernier ne serait effectivement pas en état de se battre avec ses pieds, il l’est pourtant de le faire avec ses mains: ô hasard, c’est justement avec cette partie du corps que les hommes en colère parlent. S’il ne savait pas que la question soulèverait bien plus de tristesse que d’autre chose, le sportif lui aurait sûrement demandé s’il regrette de ne pas s’être davantage battu pour garder Joanne à ses côtés. Le contexte était différent, tout était différent, mais c’est bien plus à son mari plutôt qu’à son conseiller qu’il voudrait le demander. Pourtant, il préfère encore faire les quelques pas suivants en silence, la chair de ses joues captives entre ses dents.

Tout ce que le brun se contente de statuer, finalement, c’est à quel point l’équilibre trouvé entre ses deux amis est précieux, surtout après tout ce qu’ils ont vécu et traversé. « Je vous le souhaite. » il énonce alors à son tour, Rhett ayant prononcé l’espoir d’un tel équilibre entre lui et Mabel. Pourtant, au fond de son coeur, il sait qu’elle n’est pas sa Joanne et, aussi parfaite puisse-t-elle être, elle ne peut pas combler le vide créée par une autre, tout comme @Ruben Hartfield ne remplacera jamais Jackson, peu importe à quel point il essaye de le croire et le faire rentrer dans une case du puzzle qui n’est pourtant pas de la même forme que lui. « Mais tu sais … C'est pas tout le temps simple. » Il sait, Rhett, il le sait bien. Mais s’il peut encore passer outre et faire comme si de rien n’était, alors il ne s’en prive pas, préférant se contenter sur le psoitif qu’ils ont su tirer de cette relation plutôt que tout le reste. Son histoire avec Mabel n’est pas comparable à la leur en termes d’obstacles franchis, pas le moins du monde. « J'veux dire, je suis content qu'on ait réussi à faire la paix avec tout ça. Mais y'a aussi des jours où je me dis que ça serait plus facile d'avancer si elle ne passait pas autant de temps sur le campus, et si je n'avais pas autant d'occasions de la croiser. » Le regard de l’aîné Hartfield dérive un instant sur le profil du professeur, le temps d’une seconde à peine. Il n’a que de la pitié à lui offrir, et cela n’a jamais su arranger le moindre problème. “J’me doute, ouais.” Lui a au moins la chance de ne plus entendre parler de ses ex, sauf quand il prononce leurs noms - ce qui est plutôt récurrent, avouons-le. Hassan n’a jamais réellement passé le cap Joanne, et si son ami n’avait pas besoin de l’entendre en prononcer les raisons, il ne peut que se retrouver à son tour dans les mots de son ami. “Tout comme je pense que tu serais pas autant soulagé que ça, de plus la voir et d’avoir à trouver des excuses à la con pour boire un café.” Ils sont inséparables, peu importe l’étiquette à poser sur leur relation. Ce n’est pas parce que Joanne est une mère mariée qu’ils peuvent rayer autant d’années d’amitié et de mariage d’un simple claquement de doigts. « On gagne jamais sur tous les tableaux, j'suppose. » Non, sûrement, mais Rhett ne serait pas Rhett s’il ne continuait pas d’essayer. Les Saracens l’ont trop mal habitué à gagner, il faut croire, et seuls d’autres sportifs tels que @Ysis Marteens pourraient comprendre ce que cela signifie.

« Regarde-nous, à ressasser sur nos exs. C'est pas comme ça qu'on va s'attirer les grâces de Cupidon mon vieux. Faut qu'on se secoue. » qu’il annonce, d’une tape amicale sur l’épaule, au même instant où la musique du bar arrive à leurs oreilles lorsque l’australien en ouvre la porte. Ils ont passé l’âge de chercher activement à croiser une flèche de Cupidon, il faut croire, et Rhett a bien moins d’entrain sur la question que son ami. Peut-être pourrait-il lui parler de sa récente rencontre avec @Evelyn Pearson mais il ne le juge pas nécessaire ; ce n'est qu'une de ces rencontres en soirée qui se terminent par des sourires échangés et jamais rien de plus. Il a passé le cap de l'adolescent qui voit en chacune de ces figures son prochain et éternel amour. Si les choses changent, nul doute qu’il en sera le premier averti. « Ça empêche pas de s'amuser, cela dit. » Cette fois-ci, le sourire de Rhett se veut bien plus amusé alors qu’il secoue doucement la tête de droite à gauche, ne croyant que moyennement dans le plan de son ami. Ils seraient le genre à offrir un verre à une @Zoya Lewis en puissance, laquelle le leur jetterait à la figure en criant de tous ses poumons que le patriarcat est un concept archaïque. Rien que ça. "Tu sais ce qui marcherait sans doute le mieux à notre âge ? Tinder. Ouais, me regarde pas comme ça, je suis sérieux." Ils n'auraient qu'à enlever un ou deux ans, peut être trois. Après tout, personne n'irait leur demander leur carte d'identité ensuite, alors ce ne serait qu'un petit mensonge de pacotille ne faisant pas de mal à personne. "Avec ta chance, ici tu tomberais sur une étudiante que tu ne connais pas parce qu'elle se pointe juste aux exams et moi, avec une nana qui passe son temps devant la télé à commenter le moindre de mes mots." Il se retient de dire 'une autre Mabel', parce que ce serait sans doute injuste, mais il n'en pense pas moins pour autant. "Et on tomberait amoureux, et ça serait encore la merde." Il annonce alors dramatiquement, n'attendant qu'une seconde supplémentaire pour en rire de bon coeur, cherchant des yeux la partie sans alcools de la carte - il fait déjà bien assez d'erreurs en étant sobre. "Avec son mariage à venir, ça m'étonnerait même pas que Ruben devienne père l'année prochaine. Je sais pas comment il se démerde, ce petit con." Parce qu'il est jeune, terriblement jeune, et qu'il coche déjà toutes les cases de la vie parfaite. Les insultes sont prononcées sur un ton léger mais le reste de ses mots le sont bien moins. Le pire, c'est que la maternité irait sans doute très bien au teint de @Grace Craine ; quelle misère.
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Message(#)(hassan #2) every dream filled with hell from beyond EmptySam 26 Fév 2022 - 9:05

Il s'était fait une raison, Hassan. Pas sur le fait de cesser d'aimer Joanne, mais sur le fait que justement, une toute petite partie de lui au moins ne cesserait jamais totalement de l'aimer. Il avait fait la paix avec le fait qu'il en serait toujours ainsi, mais que cela ne devait pas l'empêcher d'envisager un futur dans lequel la blonde n'aurait jamais plus sa place – et pas uniquement parce qu'elle l'avait refusé, mais parce que lui aussi, de son côté, ne l'envisageait plus. Il aimait Joanne, mais il n'était pas capable d'envisager un futur avec quelqu'un qui à l'heure des choix ne l'avait pas choisi, lui. Quelque chose s'était brisé, et recoller les morceaux n'empêchait pas la colle d'être toujours visible et les fêlures toujours présentes. Il aimait Joanne, oui, et pour cette raison être son ami se révélait parfois être un fardeau autant qu'une volonté, dont il se chargeait faute de mieux parce qu'aucune solution ne saurait être la bonne. « J’me doute, ouais. Tout comme je pense que tu serais pas autant soulagé que ça, de plus la voir et d’avoir à trouver des excuses à la con pour boire un café. » Il n'y avait rien de plus vrai. Mais Rhett était souvent dans le vrai, lorsqu'il était question de Joanne – comme s'il possédait ce recul dont Hassan manquait, lui. « T'es le seul à pas trouver ça bizarre. Que je puisse pas me résoudre à ce qu'elle ne fasse plus partie de ma vie. » Le seul à ne pas désapprouver, même. Le sujet était si épineux avec Qasim ou Yasmine que tous préféraient désormais ne plus l'aborder du tout, quant à Fatima elle ne s'en réjouissait que dans l'espoir un peu malvenu (et irréaliste) de voir ce mariage idéal renaître un jour de ses cendres. Mais aucun n'était attaché à Joanne comme l'était Rhett, c'était peut-être ce qui faisait toute la différence. La soirée valait-elle réellement qu’ils en passent la totalité à tergiverser sur leurs anciennes flammes respectives, cependant ? Hassan était d’avis que non, car le constat n’était brillant ni pour l’un ni pour l’autre, et à l’aube de sa dernière année dans la troisième décennie Rhett méritait mieux que cela.

Et qu’ils ne soient à priori pas proches de quitter l’équipe des célibataires endurcis ne signifiaient pour autant pas qu’ils devaient s’interdire de papillonner – d’autant qu’à ce sujet, Hassan n’avait jamais été du genre à se priver. « Tu sais ce qui marcherait sans doute le mieux à notre âge ? Tinder. Ouais, me regarde pas comme ça, je suis sérieux. » La dubitation sur le visage du brun se lisait donc suffisamment pour qu’il n’ait pas besoin de la faire valoir à voix haute, mais s’accoudant au comptoir il avait penché la tête sur le côté et laissé son ami développer sa stratégie « Avec ta chance, ici tu tomberais sur une étudiante que tu ne connais pas parce qu'elle se pointe juste aux exams et moi, avec une nana qui passe son temps devant la télé à commenter le moindre de mes mots. » Il n'y avait pas à dire, Rhett savait leur vendre du rêve, et lorsqu'enfin il avait ajouté « Et on tomberait amoureux, et ça serait encore la merde. » son ricanement était allé se joindre à celui du brun. Laissant son ami se saisir le premier de la carte des boissons, Hassan avait argué « On peut trouver tout un tas de trucs sur Tinder, mais l’amour ça j’en doute. » avec l’air de savoir de quoi il parlait, et roulant finalement des yeux dans un léger soupir il avait admis « Je me suis peut-être laissé convaincre par la soeur d’Olivia d’installer l’appli. J’y touchais plus trop tant que je voyais Gwen, mais … » Mais maintenant plus rien ne l’en dissuadait, et à ce sujet l’enseignant s’était contenté de hausser les épaules. « Et j’ai déjà coché la case “match gênant avec une étudiante” : testé mais pas approuvé. » Et par testé, il parlait uniquement du fait d’avoir échangé des messages, rien de plus … Hassan papillonnait beaucoup, mais il ne prenait pas ses conquêtes au berceau. Un autre aspect qui le différenciait de Jamie Keynes, aux dernières nouvelles. « Mais c’est pas si terrible en vrai … Une fois qu’on réussit à occulter le côté un peu marché aux bestiaux et vente par correspondance. » Argument que Clara avait mis le plus de temps à démonter avant de le convaincre ; Elle ne s’attendait probablement pas à ce qu’il se prenne ainsi au jeu, au bout du compte. « Tiens regarde. » Extirpant son téléphone de la poche de son jean, il avait tendu l’appareil à Rhett après avoir ouvert l’application pour qu’il s’en fasse une idée, et bien mal lui en avait pris puisque c’était le moment précis qu’avait choisi son match du moment pour lui envoyer une photo laissant peu de place à l’imagination, pour reprendre une formule toute faite. « Hmpf … oui, bon. » On ne traînait pas sur Tinder pour discuter politique internationale, après tout.

Noyant le poisson en se saisissant à son tour de la carte des boissons, il avait fait mine de réellement se demander ce qu’il allait boire quand bien même il ne trompait personne : la bière sans alcool avait presque toujours ses faveurs lorsqu’il ne se sentait pas d’humeur raisonnable, le raisonnable prenant lui la forme d’un Perrier-citron que tant trouvaient ennuyeux. « Avec son mariage à venir, ça m'étonnerait même pas que Ruben devienne père l'année prochaine. Je sais pas comment il se démerde, ce petit con. » avait finalement repris Rhett, la comparaison avec son cadet comme mauvais refrain d’une relation qui avait toujours eu l’air de provoquer chez le rugbyman plus de frustration que de n’importe quel autre sentiment. « Faut croire que la blouse blanche c’est un vrai truc. » Le prestige de l’uniforme, allez savoir. « Mais j’croyais qu’il passait sa vie à l’hôpital ? » Où trouverait-il le temps de s’occuper d’un mouflet dans ces conditions ? Ou était-il du genre à reléguer ce genre de besogne à l’exclusive expertise de la future Madame Hartfield ? « Et ta sœur, comment elle va ? Elle bosse où, déjà ? » Il semblait à Hassan que chaque fois que Rhett parlait d’Ethel son métier n’était pas le même que la fois précédente, et s’il admirait le côté un peu couteau-suisse de la jeune femme pour le bourreau de travail qu’il était la simple idée d’une vie professionnellement instable avait de quoi lui filer des sueurs froides.

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Message(#)(hassan #2) every dream filled with hell from beyond EmptyDim 13 Mar 2022 - 14:12

« T'es le seul à pas trouver ça bizarre. Que je puisse pas me résoudre à ce qu'elle ne fasse plus partie de ma vie. » S’il y a justement une relation que Rhett ne trouve pas bizarre en ce monde, c’est bien celle de ses deux amis. Il n’a pas de mal à comprendre pourquoi ils sont tombés amoureux non plus, et surtout pas pourquoi ils s’apprécient toujours autant pour finalement être restés aussi proches, malgré les innombrables problèmes rencontrés au cours de leur vie. Le divorce ne les sépare que sur le papier, et ils sont loin d’être le premier couple à continuer à se parler bien après ça ; ou même à continuer à avoir des sentiments, comme le soupçonne Rhett au moins pour Hassan, sans pour autant ne jamais lui en avoir parlé. Ce serait remuer le couteau dans la plaie et son ami endure déjà bien assez de peines. Parfois, il sait être un bon ami, mais c’est un fait rare dont il faut profiter au maximum tant qu’il perdure. Il hausse les épaules, mine de rien. Ils aborderont bien vite le sujet une fois de plus d’ici leur prochaine sortie.

Maladroitement, c’est en parlant de Tinder qu’il essaye de changer de sujet pour ne pas laisser la mélancolie envahir leurs deux cœurs. Ce serait sans doute plus simple s’ils se trouvaient tous deux à nouveau une femme avec qui partager leur vie et être heureux, mais apparemment ils ne sont pas doués pour ça non plus, alors autant rire du sujet de Tinder. Ça ne coûte rien, ça. « On peut trouver tout un tas de trucs sur Tinder, mais l’amour ça j’en doute. » Si ce n’est effectivement pas la raison première qui anime des milliers d’utilisateurs à s’inscrire sur la plateforme, Rhett veut pourtant croire en sa théorie. Certains arrivent à trouver l’amour et ils méritent d’être notifiés, peu importe leur large proportion ou ce qu’en pense Hassan ; et puis de toute façon, ce n’est pas son affaire: ce n’est pas comme s’il avait prévu de s’inscrire sur l’application un jour ou l’autre. Il peut parfois avoir l’air désespéré mais ne l’est pas à ce point. Pourtant, c’est avec un amusement non feint qu’il l’écoute raconte son aventure sur Tinder, facette cachée de sa personnalité. Il ne s’en était pas vanté à son ami, de ça, et c’est bien ce dernier qui rit de bon cœur lorsque la théorie du match avec une de ses étudiantes se confirme. L’ancien sportif rit de bon cœur, ne cherchant pas un instant à cacher qu’il le fait justement sur le dos du présentateur. « Mais c’est pas si terrible en vrai … Une fois qu’on réussit à occulter le côté un peu marché aux bestiaux et vente par correspondance. » Se redressant légèrement de la banquette contre laquelle il était allègrement en train de sombrer, l’australien esquisse une moue réprobatrice. “T’es dur, là.” Et il ressemble à un vieux con, surtout, mais il ne le précise pas encore. Si la plateforme continue d’exister, c’est bien parce qu’elle doit faire son lot d’heureux, peu importe qu’ils se fichent plus ou moins de la morale générale des choses. « Tiens regarde. » Soudainement intrigué, c’est sur la table qu’il se penche pour observer le téléphone de plus près. Pour autant, il ne remet pas en question un seul instant le fait qu’Hassan soit aussi abonné aux mauvais timing, en prouve le message et son aperçu apparaissant désormais sous le nez du brun. « Hmpf … oui, bon. » Un rire anime sa poitrine alors qu’il replonge des yeux brillants dans ceux de son ami soudainement gêné. “Oui, la vente par correspondance et les marchés aux bestiaux, quels fléaux de notre société, n’est-ce pas ?” Il annonce donc, faussement solennel et cherchant surtout à garder pour lui l’immense sourire animant ses lèvres. Sacré Hassan ; si seulement il était capable d’aller de l’avant comme lui. Ce n’est pas le mieux qu’un humain puisse faire, c’est certain, mais ce qui l’est tout autant c’est que ce sera toujours moins pire que l’attitude générale de Rhett depuis des années (toujours).

Et puisque tenir des reproches à son frère est le seul moyen qu’il connaisse pour parler de lui, voilà déjà qu’il retourne dans sa zone de confort, mimant l’exaspération face à la vie parfaite de son cadet. Une décennie les sépare presque, mais il a déjà tout réussi - et mieux que lui, argh. « Faut croire que la blouse blanche c’est un vrai truc. » Il relève ses yeux au-dessus de la carte pour observer Hassan, sans doute bien heureux que son ami le suive à demi-mots dans ses reproches. « Mais j’croyais qu’il passait sa vie à l’hôpital ? » - “Oui, c’est là qu’il y a rencontré sa fiancée aussi.” Mais bon, ce n’est pas un détail dans le genre qui pourrait l’arrêter et atteindre le dernier palier qu’il vaut mieux que tout le monde, non seulement en tant que frère, fils, fiancé, médecin mais aussi et surtout en tant que père, finalement. Ruben crève sûrement d’envie d’avoir un petit-être avec sa génétique qui foulerait le sol de cette Terre, de quoi faire rouler les yeux au ciel d’un Rhett qui n’a pas hâte de se faire appeler ‘tonton’. “Il est horripilant mais débrouillard. Il se dégagerait du temps, ou demanderait à d’autres de le faire pour lui.” Ne pourrait-elle pas mettre de côté son travail pendant quelques années pour s’occuper de leur enfant, Grace ? Après tout, il est moins important que celui de Ruben, ce serait plutôt logique. Voilà le genre de pensées qu’aurait son frère, le genre qu’il ne partage qu’avec Hassan en retour parce que mettre à mal son image de façon publique n’est pas quelque chose qu’il recherche. Après tout, lui-même sait très bien qu’il n’est légitime de rien, animé par une certaine jalousie qui n’aurait jamais lieu d’être. Preuve en est, il lui reproche déjà d’avoir un enfant alors que ce n’est peut-être même pas à l’ordre du jour - ce n’est pas comme s’il lui parlait assez pour savoir ce genre de choses, qui plus est. « Et ta sœur, comment elle va ? Elle bosse où, déjà ? » Oh. Hassan, justement, est l’un des rares à éternellement ramener le sujet de la cadette sur le tapis. Son ami pourrait trouver sa louche et lui faire sous-entendre que s’il veut des photos dénudées de sa part à elle aussi, il peut encore courir. Pourtant, Rhett sait que cela n’a rien à voir avec ça. Elle est tout le temps celle qu’on oublie, Ethel. “Elle voulait lancer une boîte de consulting aux dernières nouvelles, mais je crois que Ruben m’a dit qu’elle travaillait finalement dans une pâtisserie.” Mais quand il est question d’elle, il ne peut s’empêcher de prononcer le prénom de son frère, haussant finalement les épaules avec désinvolture. “Tu sais, c’est Ethel. Elle est difficile à suivre.” Et puisqu’il la connaît depuis toujours, il a aussi eu le temps de suivre ses aventures rocambolesco-pathétiques au fil des décennies écoulées. “Je sais pas si elle a vraiment pas de chance à ce point ou si elle fait exprès de se tirer une balle dans le pied dès qu’elle trouve un nouveau boulot.” Son CV ferait peur à voir par son atroce longueur, sûrement. “Mais elle va bien, je crois. J’ai pas entendu le contraire. Elle serait contente de savoir que tu prends de ses nouvelles, t’es sûrement le seul de mes amis qu’elle traite pas de “connard shooté à la testostérone”.” Elle n’aime pas vraiment l’ambiance des terrains de rugby, sa petite sœur, si jamais il y avait encore le moindre doute à ce sujet.
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Message(#)(hassan #2) every dream filled with hell from beyond EmptyMer 20 Avr 2022 - 19:08

Quelque part, c’était probablement pour le mieux que l’ère des applications de rencontres n’ait pas encore inondé la toile à l’époque où Rhett et Hassan étaient étudiants, ce dernier n’ayant pas eu besoin de cela pour profiter allègrement de chaque opportunité que le célibat plaçait à sa portée, et illustrant au passage le privilège masculin l’ayant préservé de tous les qualificatifs peu élogieux dont n’importe quelle femme aurait probablement été affublée à sa place. Sous l’impulsion (un brin insistante) de Clara il avait néanmoins fini par se laisser convaincre quelques années en arrière, malgré lui incapable de résister à toute combine de nature à tromper à la fois son ennui et sa solitude, les deux ennemis qu’il préférait se contenter d’éviter plutôt que d’apprendre à travailler dessus. Et de ce côté-là il n’avait pas à se plaindre, la pêche était généralement bonne pour peu qu’il s’en donne les moyens. « Oui, la vente par correspondance et les marchés aux bestiaux, quels fléaux de notre société, n’est-ce pas ? » Roulant des yeux pour le principe en réponse à la taquinerie de Rhett, l'universitaire avait jugé préférable de ranger son téléphone avant qu'une autre mésaventure ne vienne enfoncer le clou, et s'était saisi de la carte des boissons comme on se raccrochait à une branche.

Pendant que les deux amis tentaient avec plus ou moins de succès de dépasser le stade de la résignation les poussant à imaginer que rien n'arriverait jamais à la cheville des femmes qu'ils avaient laissé leur échapper, il y en avait un qui ne perdait pas de temps et contre qui Rhett n'avait pas de scrupules à grincer des dents, à mi-chemin entre le sarcasme et la moue envieuse. Il lui avait fallu des années pour admettre la simple idée que toutes les relations fraternelles n'étaient pas à l'image de celle que lui-même entretenait avec Qasim, ou que les deux Khadji entretenaient entre eux. « Oui, c’est là qu’il y a rencontré sa fiancée aussi. » avait en tout cas confirmé le Hartfield au sujet de son cadet, lequel semblait cocher l'une après l'autre toutes les cases supposées faire de lui le fils modèle dont rêverait tout parent. Et à en croire Rhett, la case "bébé en route" ne tarderait pas à être cochée à son tour. « Il est horripilant mais débrouillard. Il se dégagerait du temps, ou demanderait à d’autres de le faire pour lui. » La fin de la phrase avait arraché une grimace involontaire au brun, qui pour seul commentaire s'était contenté d'un « Je vois. » à demi-caché derrière la carte des boissons. Dans ce genre de moments transparaissait la jalousie d'Hassan, privé de l'éventualité de devenir un parent quand d'autres pouvaient s'octroyer le luxe de faire la fine bouche.

Préférant s'éviter un dérapage incontrôlé, l'iranien avait dévié du côté de la troisième représentante de la fratrie – celle dont il lui semblait parfois qu'elle ne vivait que pour faire tampon entre ses deux aînés. « Elle voulait lancer une boîte de consulting aux dernières nouvelles, mais je crois que Ruben m’a dit qu’elle travaillait finalement dans une pâtisserie. » L'avait alors informé Rhett, le ton désinvolte et ajoutant presque aussitôt « Tu sais, c’est Ethel. Elle est difficile à suivre. » avec résignation. « Je sais pas si elle a vraiment pas de chance à ce point ou si elle fait exprès de se tirer une balle dans le pied dès qu’elle trouve un nouveau boulot. » Sourire compatissant à l’appui, Hassan avait penché la tête sur le côté et fini par reposer sa carte pour hasarder « Ou alors, c’est sa façon à elle d’essayer d’attirer votre attention. » Ses frères, leurs parents. Et avant qu’on puisse l’accuser de voir cela comme un reproche, il avait ajouté comme pour la dédouaner : « Ça ne doit pas être simple tous les jours, de passer derrière un sportif international et un neurochirurgien. » Tout cela n'était bien sûr que suppositions, mais suffisamment plausibles pour qu'Ethel puisse à ses yeux obtenir le bénéfice du doute. « Mais elle va bien, je crois. J’ai pas entendu le contraire. Elle serait contente de savoir que tu prends de ses nouvelles, t’es sûrement le seul de mes amis qu’elle traite pas de “connard shooté à la testostérone”. » Le rire qui avait échappé à Hassan était franc, et levant les mains en l’air comme pour prouver sa bonne foi il avait répondu « Je vais prendre ça comme un compliment. » quand bien même le cercle de Rhett n’était pas (totalement) aussi homogène. « Et si je peux me permettre un conseil … » Interrompu bar le passage d’une serveuse à qui l’un et l’autre avaient fait savoir leur choix de boisson avant de la suivre des yeux un instant à son départ, le brun avait reporté son attention sur Rhett et terminé sa phrase : « Elle serait encore plus contente de savoir que son frère prend de ses nouvelles, c’est quand la dernière fois que tu lui as parlé ? » Suffisamment longtemps, semblait-il, pour que ses phrases se ponctuent de “je crois” et de “Ruben m’a dit que”.

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(hassan #2) every dream filled with hell from beyond Empty
Message(#)(hassan #2) every dream filled with hell from beyond EmptyMer 27 Avr 2022 - 21:33

Tu sais, c’est Ethel. Elle est difficile à suivre. C’est plus facile à dire que d’avouer qu’il ne prette pas autant d’attention à sa petite soeur qu’il le voudrait et devrait. Après plus de trente années à vivre de la sorte, il ne s’imagine de toute façon pas changer de cap, quand bien même il en a bien souvent l’envie. Pour ça, il devrait commencer par accepter face à sa soeur le fait qu’il n’a jamais été doué dans son rôle, et ce serait bien trop humiliant pour qu’il accepte une telle éventualité: surtout que cela donnerait une fois de plus le bon rôle à Ruben, quand bien même ce dernier n’a rien demandé et surtout pas à être mêlé à cette discussion. Le sujet tourne en boucle dès qu’il en est question avec Hassan, ou avec qui que ce soit d’autre, mais son ami est l’un des rares à montrer autant de patience face à l’australien. Tête dodelinant doucement, sourire en coin, il n’a pas besoin de mots pour que Rhett puisse lire tout ce qui peut bien lui passer à travers l’esprit en cet instant: il est désolé que les choses soient toujours ainsi, mais il ne peut que penser que Rhett n’est pas totalement une blanche colombe dans cette histoire. « Ou alors, c’est sa façon à elle d’essayer d’attirer votre attention. » Il voudrait ajouter qu’il préfère encore largement ça aux tentatives de suicide, mais il n’oserait pourtant pas une telle blague: pas quand il s’agit de sa soeur, laquelle il aime plus que tout même s’il n’est vraiment pas doué pour le montrer ni le faire comprendre. “Je sais bien que c’est le cas.” Il confesse dans un souffle, désolé de ne pas trouver de solutions à apporter aux problèmes qui sont ceux de sa famille. Il n’a qu’à tout laisser reposer sur la faute à un écart d’âge trop important entre eux, voilà qui sera facile à faire accepter à qui veut bien l’entendre. « Ça ne doit pas être simple tous les jours, de passer derrière un sportif international et un neurochirurgien. » Mais elle n’avait qu’à se trouver sa propre voie elle aussi, non ? Elle n’avait qu’à être douée dans quelque chose, elle n’avait qu’à bien travailler à l’école comme Ruben, elle n’avait qu’à être aussi insupportable et agaçante que Rhett pour qu’on décide de canaliser cette énergie dans le sport, tel le cliché que ça peut être - et qui a pourtant admirablement bien fonctionné. Ce n’est pas de sa faute à lui, non plus, s’il a réussi sa vie et qu’Ethel ne sait pas en faire de même. Le présentateur hausse les épaules, ne voulant pas avoir un débat stérile avec Hassan. Ils ont des avis divergents sur le sujet, mais seul Rhett partage le même sang qu’Ethel.

Les seuls mots qu’il esquisse sont des compliments maquillés dans un rire et renvoyés à Hassan, la seule figure autour de lui que sa soeur ne déteste pas complètement. De toute façon, il semble bien difficile de détester l’universitaire. « Je vais prendre ça comme un compliment. » - “C’en est un, je le jure.” Il est simplement maquillé façon Ethel, mais de sa bouche il n’y a pas de plus beau compliment que de ne pas se fondre dans la masse - surtout la masse de sportifs shootés à la testostérone, quand bien même les deux amis ont un temps fréquenté les mêmes terrains. « Et si je peux me permettre un conseil … » Leurs yeux se posent sur la serveuse de passage, tous deux soudainement muets comme des carpes, leur attention étant comparable à celle d’un enfant de trois ans. La phrase d’Hassan reste en suspens, son ami ne pensant pas un seul instant à le relancer: s’il ne la termine pas, c’est qu’elle ne devait pas être vraiment importante ; ou justement qu’elle l’est au point où rien ne doit tomber dans les oreilles indiscrètes de l’inconnue. « Elle serait encore plus contente de savoir que son frère prend de ses nouvelles, c’est quand la dernière fois que tu lui as parlé ? » Le brun aurait payé cher pour déjà avoir sa boisson et, de fait, quelque chose dans quoi noyer ses lèvres plutôt que de devoir répondre sans transition à son ami. Même la carte des boissons, désormais absente de la table, lui fait faux bond. “On s’envoie des messages de temps à autres.” La vérité, c’est qu’il ne pourrait pas dire précisément quand est-ce qu’il lui a parlé pour la dernière fois, justement, et la vérité est amère, difficile à avaler. “Je fais au mieux.” Il confesse finalement en se mordant brièvement la joue. "Mais je suis pas venu te voir pour avoir des conseils qu'on sait tous les deux que je suivrai pas, alors on passe à la suite." Et quand bien même le ton est quelque peu abrupte et le changement de sujet tout autant, Rhett fait de son mieux pour contrebalancer le tout avec un sourire, se voulant éternellement sincère dans ses rapports avec Hassan.
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