Le O’Reilly Vineyards est devenu le théâtre de nombreux drames au cours des derniers mois. L’histoire commence par un cambriolage, suivi d’une manifestation de personnes du troisième âge pour une soi-disant cause écologie. Et finalement, le cadre si calme et apaisant des vignes est devenu une scène de crime. En effet, il y a eu une récente tentative de meurtre lors d’un mariage que le domaine a accueilli. Depuis ce tragique événement, la coréenne dort mal. Ses terreurs nocturnes sont de retour et pas pour lui chanter des jolies berceuses au creux de son oreille. Cet événement est clairement le signal d’alarme pour la coréenne qui accumule la fatigue et des journées de travail surchargée. Dani est bornée, elle n’a pas voulu se prendre de vacances depuis presque un an. Cela lui était inconcevable pour sa première année aux rênes du O’Reilly Vineyards. C’est son médecin qui a décidé pour elle et ne lui a pas laissé le choix, malgré les protestations de l’œnologue. Il lui a collé trois semaines d’arrêt de travail forcé. Dani a dû se faire à l’idée et apprendre à déléguer durant son absence.
Voilà une semaine que Dani ne fait plus son trajet habituel entre son appartement et son vignoble. Durant les premiers jours, perdre sa routine lui a fait tout drôle. Elle a eu cette impression qu’on lui retire une partie d’elle de façon un peu trop brutale à son gout. Le matin en se levant et en allant sur son balcon sa tasse de café à la main, ce n’est plus ses vignes qu’elle voit à l'horizon, mais l’océan à perte de vue. La coréenne a oublié à quel point son logement était agréable et lumineux à vivre. Elle l’a clairement négligé ces derniers mois, et elle apprend de nouveau à le découvrir. Chaque pièce lui rappelle un souvenir qu’elle a pu vivre depuis un an. L’appartement de Dani se compose d’un grand séjour avec une cuisine ouverte. L’ilot central qui fait office de bar et de table à manger, lui remémore les nombreux verres qu’elle a pu boire avec sa voisine Gabrielle. Lorsqu’elle repose son regard sur ce séjour, elle repense à son ancien canapé blanc qui a connu quelques dégâts durant la précédente fête des voisins. Le malheureux s’est reçu un verre de vin rouge. Elle avait dû acheter un nouveau sofa, cette fois-ci d’une couleur plus sombre en cas de nouveau accident. Dani a toujours a goût amer en repensant à cet épisode. A cette période de sa vie, elle fréquentait encore Channing. Il l'avait aidé à monter quelques meubles présents dans son appartement encore aujourd'hui. Pourtant leur histoire a pris brutalement fin lorsque la coréenne a appris les infidélités du jeune homme. Dani s’était renformée sur elle-même et avait trouvé refuge dans le seul compagnon qui l’a toujours suivi. Son piano. Et pas n’importe quel piano. Un héritage de son grand-père, ancien et vintage, montrant qu’il a traversé les âges et les générations. L’instrument se trouve face aux immenses baies vitrées du séjour qui donne sur le balcon de l’appartement.
Dernièrement, Dani a beaucoup regardé l’instrument. Elle l’a observé sans oser le toucher. Elle essaye de trouver une raison, une explication, n'importe quoi. Elle a l’impression que la tentative de meurtre au vignoble fait écho au deuil de son grand-père qu’elle n’a jamais réellement fait. Dani a pris le temps pour se rendre sur la tombe de son papy, une chose qu'elle n'avait pas fait depuis longtemps, trop longtemps. Elle lui a parlé, raconté sa vie depuis sa dernière visite. Mais au lieu de trouver une réponse, elle est repartie encore plus désorientée. Puis un matin en se levant, elle s’est souvenue de Nicholas Hurley et sa proposition. Quelques échanges par messages ont suffit pour convenir d’une leçon de piano dans les prochains jours.
Vendredi, 18h30, le soleil se couche doucement à l’horizon. Les couleurs sont orangés dans l’appartement. Dani a échangé ses tenues sophistiquées du vignoble contre un jean et un simple chemisier. La sonnette retentie, et Dani va répondre à l’interphone pour ouvrir à Nicholas. La coréenne se dirige vers la porte d’entrée en chaussettes pour lui ouvrir. Malgré les allures modernes de l’appartement de la Hwang, son univers comporte des éléments de sa propre culture et de ses nombreux voyages. Dans les habitudes de la coréenne, il est coutume d’enlever ses chaussures lorsque l’on rentre dans une demeure. La brune ouvre la porte et voit le musicien sortir de l’ascenseur. Elle lui fait un signe de la main avant de l’inviter à rentrer chez elle. « Bonjour Nicholas. Si ça ne te dérange pas, tu peux enlever tes chaussures, merci. » Sans s’en rendre compte, elle oublie leur vouvoiement. C’est peut-être parce que Dani n’est plus sur son lieu de travail. « C’est gentil d’avoir pu te libérer rapidement pour un cours de piano. » Ils s’avancent dans le grand séjour et Dani lui propose un verre, en bonne œnologue qui se respecte. « Tu veux quelque à boire, peut-être ? J’ai un peu près de tout ici. Beaucoup de vin comme tu peux l'observer. » Va-t-il accepter cette boisson ou pas encore ? Pour plus tard au pire, Dani trouve toujours une bonne excuse de faire déguster son vin. L'œnologue est perspicace.
Comme chaque année, Décembre était arrivé en dernier mais dans ta demeure, il s'agit sans doute du mois le plus attendu de l'année. Certes, tu sais maintenant que passer les fêtes sous la neige n'arrivera jamais à Brisbane, cela n'empêche qu'il s'agit de ta période préférée de l'année et tu ne sais jamais qui est le plus enthousiaste entre ta grand-mère et toi, à chaque fois. Bien entendu, vous avez vos petites traditions, le sapin a été acheté et mis en place dès le premier du mois et vous avez passé plus d'une heure à le décorer ainsi que le reste de votre pièce commune, une partie de toi plus que contente de voir votre pièce à vivre éclairée de toute part avec tout ce rouge, tout ce vert et bien entendu, tout ce doré. Après les décorations, tu as mis un point d'honneur à inaugurer vos calendriers de l'avent, aidant même Esmée derrière les fourneaux pour réaliser des pâtisseries en forme d'anges et de sapin, toujours content de manger les essais ratés. Plus les tiens que ceux de ta grand-mère, tu commences à bien te débrouiller avec un rouleau à pâtisserie dans les mains et ce même si on ignore la farine que tu mets toujours sur ton nez ou sur un de tes pulls. En plus des décorations et des pâtisseries, tu es content de t'installer devant ton piano ou avec ton violon sur l'épaule pour faire retentir dans votre maison toutes les chansons de la fin de l'année, les connaissant toutes par cœur, et ce quitte à énerver certains de vos voisins, tant pis. C'est un pull rouge que tu portes aujourd'hui, de saison, parsemés de flocons de neige eux aussi en laine, le vêtement est comme d'habitude trop grand et sûrement un peu trop ringard mais tu t'en fiches, c'est bien un sourire qu'il y a sur ton visage tandis que tu aides Esmée à réaliser une dernière fournée de cookies, ton regard bleuté se posant de temps en temps sur l'heure. C'est ta résolution de l'année prochaine, arriver à l'heure et le plus tôt tu pourras commencer, le mieux c'est. Et c'est bien pour cela que tu délaisses les mets sucrés dans le four, pour ne pas être en retard, attrapant déjà ton sac en bandoulière ainsi que ton piano portable, même si tu ne sais pas si tu vas en avoir besoin vu de ton dernier échange de message avec Dani. Tu laisses Esmée après un dernier baiser déposé sur la joue de cette dernière et clef de ton van en main, tu pars en avance, pour une fois. Tu te félicites quand tu réussis à garer ton van, parce que tu as même dix minutes d'avance, un record, cela te laisse le temps de trouver l'immeuble de Dani, les indications de la vignoble plus que claires pour le coup. Tu trouves le bon numéro et tu n'as pas à attendre longtemps, la brune est déjà en train d'ouvrir la porte. "Bonsoir... pas de soucis, on fait pareil chez moi alors..." Que tu révèles avec un léger sourire, avant d'abandonner tes bottes dans l'entrée, tes chaussettes sont accordées à ton pull et si Dani ne savait pas encore qu'il s'agissait de ton mois préféré, elle est sur le point de le découvrir. Tu la suis dans son appartement, la décoration un peu plus épurée que dans ton domaine et le salon beaucoup plus rangé que celui des Hurley, c'est certain. Elle te remercie déjà et si tu étais intimidé quand vous vous êtes recroisés il y a quelques semaines de cela, les quelques messages échangés ont suffi à te rassurer et puis parler musique, tu peux le faire, peu importe le cadre ou le contexte. "Pas de soucis, j'ai eu un désistement de dernière minute, avec les fêtes qui arrivent, certains de mes élèves sont de plus en plus occupés alors..." Tu n'ajoutes pas que la plupart de tes élèves sont beaucoup plus jeunes que Dani et que la fin de l'année pour eux signifie plus de jouets et écrire une très longue lettre au Père Noël... Quoi que, certains de tes élèves sont également déjà blasés et t'ont personnellement fait savoir qu'ils ne croyaient plus en ce beau mensonge, ce que tu trouves triste dans un sens. Tu n'y as jamais personnellement cru, même quand tu vivais encore avec ta mère, elle n'a pas cru bon de te mentir, mais au moins, Esmée t'a transmis sa passion pour cette période si précieuse et t'a inculqué tout l'art de faire des cadeaux, le plus de cadeaux possibles d'ailleurs. "Je veux bien du thé si ça ne te dérange pas..." Que tu marmonnes enfin, sortant de tes pensées, ayant l'impression que tes pas glissent sur le parquet de Dani. C'est un peu le cas, et automatiquement, ton regard bleuté tombe sur le piano, assez imposant, et qui dénote avec l'esthétique du reste de la pièce. "Est-ce le fameux piano ? Je peux ?" La question est optionnelle car il semble que cela soit plus fort que toi et soudainement, tu es bien content d'avoir laissé ton piano portable dans l'arrière de ton van, cela ne va pas être nécessaire. Ta main droite se pose lentement sur quelques touches, juste histoire d'avoir une première impression. "Oh, moi qui pensais que j'étais le seul dans Brisbane à avoir ce genre de modèle... je suppose que tu ne l'as pas acheté ?"
Un instant de tranquillité dans la cacophonie qui érige le quotidien de la coréenne ces dernières semaines. Un moment d’évasion avec le musicien avec lequel les choses avaient mal démarré. Pourtant le pull de Noel de Nicholas arrache un sourire à l’œnologue qui est d’humeur stricte lorsqu’elle est au travail. Cependant Dani doit réussir à lâcher prise si elle veut aller mieux afin que son médecin l’autorise à reprendre le chemin de son royaume de vignes. C’est la condition, alors la demoiselle doit jouer le jeu pour aller mieux. Elle profite de ce temps libre pour se reposer, reprendre contact avec des vieilles connaissances, créer des nouvelles rencontres, mais aussi s’exercer dans un passe-temps qu’elle a oublié depuis le départ de son grand-père. Et si la musique était une thérapie ? Elle a envie de donner une chance à cette dernière, car les rendez-vous chez un psychologue n’ont jamais été un franc succès jusqu’à maintenant. Elle les fuit, comme la peste, car Dani est tout simplement incapable de parler des sujets qui fâchent. La demoiselle prend soin d’enfermer tous ses maux dans sa cave imaginaire de secrets. Les bouteilles s’accumulent avec le temps et ce n’est pas très joli à voir. Les plus vieux secrets, quant à eux, prennent la poussière en silence.
Alors que Nicholas se déchausse, Dani le remercie de sa présence ainsi que sa disponibilité. Elle aurait parfaitement compris qu’il ait d’autres engagements ailleurs. Pourtant un désistement semble être arrivé au bon moment pour la séance de piano de dernière minute de la Hwang. En bonne hôte, Dani demande à Nicholas s’il désire boire quelque chose. Le choix masculin se porte finalement sur un thé. Sage décision. La demoiselle se dirige vers la cuisine et fouille dans les tiroirs. « Tu préfère quoi, thé vert, thé noir ? Ah ! J’ai aussi du thé blanc. » Elle sort deux tasses et met de l’eau à chauffer en attendant gentiment que son invité fasse son choix.
Intrigué le musicien s’approche du piano qui trône dans son séjour, installé face à la baie vitrée et par conséquent face à l’océan. « Oui c’est lui. » L’instrument est resté silencieux ces derniers mois. La coréenne n’a pas ouvert ce dernier depuis mars, à son anniversaire pour être plus précise. Elle se souvient encore de la dernière fois qu’elle a joué une douce mélodie, mais elle préfère chasser ce souvenir de son esprit. Le « clic » de la bouilloire raisonne et ramène Dani à la réalité. Elle met les sachets de thé dans leurs tasses respectives et remplit les contenants d’eau bouillante. Délicatement et sans se bruler, la coréenne dispose les tasses sur un petit plateau en bois et sort le sucrier. Elle ne sait pas comment Nicholas apprécie son thé, mais ce dernier semble déjà envoûté par le piano. Elle sourit aux derniers mots masculins. « Tu n’es plus seul désormais. » Elle prend le plateau entre ses mains et dépose ce dernier sur une table basse à côté de l’instrument avant de répondre à la question de son invité. « C’est un héritage, tu as l’œil. » Elle redresse ses yeux noisette vers le musicien. « Je ne savais pas comment tu prenais ton thé, je t’ai apporté du sucre. » Dani enlève son sachet de thé de sa tasse, elle le dépose dans une petite coupelle, jugeant l’infusion suffisante. Elle patiente encore un peu avant de boire sa boisson chaude et demande. « Comment se déroule une leçon de piano ? » Aujourd’hui, c’est Nicholas qui mène la danse.
"Du thé vert s'il te plaît..." Que tu marmonnes en réponse à Dani, sans vraiment te retourner, car automatiquement et instinctivement, tu es attiré par l'instrument. Oui, tu as plus de manières que cela, beaucoup plus et si Esmée était présente, elle t'aurait déjà donné un coup de coude dans les côtes pour que tu prêtes un peu plus attention à ton hôte qu'à l'instrument qui prend une place assez conséquente dans la salle, mais... c'est comme cela que tu fonctionnes, dans une pièce pleine de monde, la première chose que tu vas toujours repérer et qui sera toujours un très bon refuge, sera toujours l'instrument. Et surtout un piano, après tout, il s'agit d'un des premiers instruments que tu as appris à maîtriser alors c'est un peu comme revenir aux bases pour toi. Après une première tentative, tes doigts se font un peu pressants sur les différentes touches, histoire de tester les capacités de l'instrument et d'en entendre le son. Si la sonorité semble être familière, le même genre de modèle trône gracieusement dans le salon des Hurley, c'est tout de même assez différent pour piquer ta curiosité et te donner envie de tout simplement t'installer devant le piano et de jouer pendant des heures. "Merci." Tu es ramené à la réalité par Dani en personne et la tasse de thé vert fumant qu'elle te tend et que prend du plateau, pas de sucre pour toi, définitivement pas avec du thé vert et tu hoches la tête au propos de la brune, tes yeux toujours sur le piano. Elle ne fait que confirmer tes dires après tout et tu prends une légère gorgée de ton thé, pas du tout dérangé par la température, bien au contraire, tu bois toujours tes boissons chaudes à la limite, histoire de te réchauffer le cœur et d'en profiter un maximum. "Oh, ce genre de piano est assez difficile à trouver, personne n'en achète plus vraiment, vu le prix, c'est normal, en général, ils se passent de génération en génération au sein de la même famille. Comme le mien et le tien du coup." C'est un investissement conséquent, que tu te retiens d'ajouter, et tu dis toujours à tes élèves de seulement se lancer là-dedans s'ils sont vraiment intéressés, sinon tu peux toujours te déplacer avec un de tes nombreux claviers. Tu ne peux malheureusement pas te déplacer avec l'instrument de famille, mais tu fais de ton mieux et dans cette instance, Dani a tout ce qu'il faut sur place. À sa question, tu esquisses un sourire et tu finis par reposer ta tasse de thé, à moitié pleine, sur le plateau sur la petite table basse et t'installes au piano, laissant suffisamment de place à la vignoble pour qu'elle s'installe à côté de toi, lui faisant même un signe de tête encourageant avant de répondre à sa question. "Est-ce que c'est cliché si je te dis que ça dépend de toi ? Oui, mais c'est un peu le cas." Ligne totalement clichée, mais tu as très peu d'expérience en tant que professeur et cela fonctionne toujours mieux quand les élèves se lancent d'abord, te montrant ce qu'ils savent faire et de quelle façon ils ont apprivoisé l'instrument. Certains ont souvent trop honte ou sont même persuadés de mal s'y prendre et c'est là que tu arrives pour les rassurer et pour les conseiller. Tu te tournes vers Dani, ta main droite déjà sur les différentes clefs de l'instrument, jouant quelques gammes de piano, par réflexe et parce que c'est le meilleur moyen de commencer pour un débutant complet. "Est-ce que tu as un un peu d'expérience ou pas ? Histoire que je sache où il faut commencer..."
L’œnologue revient avec un plateau garni de tasses de thé entre les mains à défaut de rapporter des verres remplis de vin. Avec précaution, elle le dépose sur la petite table à côté du piano et laisse Nicholas se servir à sa guise. A la question masculine, Dani explique à son professeur que ce piano est un héritage. Héritage cher à son cœur, car le précieux instrument lui provient directement de son grand-père. Pourtant elle n’aborde pas ces quelques petits détails, Dani a toujours été assez secrète sur certains aspects de sa vie. Cependant elle vous parlera avec plaisir de ses nombreuses passions durant des heures. A son tour la coréenne écoute attentivement le musicien lui parlait de ces pianos qui se font rares et chers de nos jours.
Nicholas repose finalement sa tasse de thé fumante et invite Dani à s’assoir devant le clavier de l’instrument. La demoiselle se glisse alors sur le banc à côté de son professeur, lui demandant comment se déroule une séance. Quel genre de professeur est-il ? « Est-ce que c'est cliché si je te dis que ça dépend de toi ? Oui, mais c'est un peu le cas. » Un sourire s’esquisse sur le visage porcelaine de la coréenne aux mots masculins. « Très cliché. » qu’elle répond avec un sourire amusé, histoire de tester un peu le professeur qu’elle a en face d’elle. Dani reprend son sérieux quand la voix de Nicholas raisonne de nouveau dans la pièce. « Est-ce que tu as un peu d'expérience ou pas ? Histoire que je sache où il faut commencer... » Elle fait un petit non de la tête. « Pas vraiment, j’ai seulement appris quelques mélodies qu’on m’a transmise durant mon enfance. » qu’elle commence à lui expliquer, se remémorant les brides de morceaux que son grand-père lui a de nombreuses fois joués. « Sinon j’avais l’habitude de m’assoir et écouter les autres jouer. » Etant plus jeune, Dani a toujours eu un tempérament assez anxieux. Elle voulait tellement réussir, donner le meilleur d’elle-même qu’elle se mettait beaucoup -trop- de pression. La coréenne a toujours été une mauvaise perdante, alors une défaite est synonyme d'échec pour la demoiselle. Les fois où son cerveau était en surchauffe à cause des nombreuses heures de révisions, elle venait s’installer dans le salon de ses grands-parents et demandait à son papy de lui jouer un morceau. Allongée sur le canapé, elle fermait ses yeux et écoutait cette douce mélodie l’emportant dans son monde imaginaire. A cette pensée, le regard de Dani se pose sur les touches de l’instrument. Il lui manque. Elle n’a jamais accepté son départ, chaque année sans lui est un combat. Chaque Noël sans sa présence a une saveur différente. Dani a toujours été admirative de sa grand-mère qui a perdu l’amour de sa vie mais qui garde son éternel sourire. C’est une mimique que Dani a hérité de sa mamie, on remarque rapidement qu’elles sont de la même famille lorsque les deux femmes sont dans la même pièce. Finalement Dani redresse la tête vers Nicholas, elle s’était égarée dans ses pensées. « Si on m’avait dit un jour qu’un certain manifestant deviendrait mon professeur de piano, je ne l’aurais pas écouté. » qu’elle dit laissant un léger rire s’échapper d’entre ses lèvres. Dani risque d’être une élève un peu perturbatrice sur les bords.
Dernière édition par Dani Hwang le Jeu 13 Jan 2022 - 7:54, édité 1 fois
La réponse de Dani ne te surprend pas vraiment, beaucoup de tes élèves ont appris à jouer des mélodies, des chansons qu’ils ont souvent entendues dans leur enfance, ou alors des airs qu’ils affectionnent particulièrement, et les rejouent sans vraiment savoir comment s’y prendre avec l’instrument, ni même comment savoir apprivoiser un piano. Il faut dire que ce n’est pas l’instrument le plus facile du monde à dompter et ça, tu es très bien placé pour le savoir, la taille en effraie plus d’un sans compter que cela peut en décourager beaucoup de voir quelqu’un qui sait s’y prendre, justement, jouer correctement. Vous n’êtes pas là pour cela cependant et tu n’es définitivement pas ce genre de professeur et le but n’est vraiment pas de frimer et d’étaler ta science et laisser Dani de côté, c’est tout le contraire, c’est la leçon de la brune et tu comptes bien suivre son rythme à elle et pas l’inverse. Et de ce que tu comprends, la vignoble a des souvenirs précieux avec cet instrument-là en particulier, c’est quelque chose que tu peux comprendre, oui, plus qu’elle ne peut l’imaginer... si un jour elle a le privilège de passer la porte de ta chambre, elle trouvera tout un tas d’instruments, certains plus vieux que d’autres. Et tous, ils ont leur histoire, il y a ta première guitare, mal accordée et trop légère, que tu as achetée avec tes propres sous, trop content de frotter les cordes pour te soucier d’autre chose. Ce violon pour lequel tu as craqué hors de Brisbane, dépensant une petite fortune pour l’instrument, tu as été bien incapable de le poser les jours suivants, ennuyant tout le monde dans ton entourage avec cela, oh et la guitare électrique que ton ex a cru bon de t’offrir pendant vos moments de battements, que tu t’es empressé de ramener en boutique, les joues rouges et le cœur lourd... La liste est longue, alors tu comprends et plutôt que de brusquer Dani, tu la laisses reprendre la parole, hochant la tête aux mots de la brune, un fin sourire toujours sur ton visage. "Hmm... Je suis sûr et certain qu’il y a une leçon à tirer de tout cela. Je suis plus vieux que toi, je devrais dire quelque chose de sage mais... Pas pour l’instant." Tu n’as jamais été doué pour les leçons de morale, Esmée prétend que cela viendra avec l’âge mais tu n’en es pas certain, tu préfères ne pas te concentrer sur cela et tu t’éclaircis la gorge la seconde suivante, parlant musique, comme tu sais si bien le faire. "On peut commencer simplement, par des gammes... celle en do major est la plus facile à réaliser." Tu tentes d’être le plus clair possible et tu montres ce que tu veux dire à Dani, jouant plus lentement que d’habitude, pour qu’elle observe les mouvements de ta main droite et prenne l’habitude elle aussi. "Comme pour tout, avec le piano, on compte avec ses doigts donc..." Tu poursuis ton explication sur le même ton, levant tes mains devant toi pour lui montrer et lui prouver que c’est plus facile qu’elle ne se l’imagine, compter de 1 à 5 et connaître l’alphabet est tout ce dont elle a besoin à dire vrai. "Une fois que tu sais dans quel sens compter, c’est super facile..." Tu t’empares de sa main droite pour la mettre dans la bonne position l’instant suivant et une fois que cela est fait, tu déplaces celle de Dani pour produire la musique et pour qu’elle s'habitue, rien de trop compliqué, ce n’est que sa première leçon après tout. "A ton tour." Que tu dis le moment suivant, un sourire encourageant sur le visage, relâchant la main de la brune.
Certains objets sont une mine de souvenirs, plus ou moins heureux. Au fil de ses voyages, de ses nombreuses vies à l’étranger, Dani n’a jamais réussi à se séparer de certains de ses biens. Parmi eux, on retrouve le piano de son grand-père, vous connaissez l’histoire désormais. Si vous êtes attentifs sur son réfrigérateur, vous trouverez de nombreuses cartes postales de chacune de ses destinations. Comme une espèce de tradition qu’elle réitère lorsqu’elle découvre un nouveau lieu, qu’elle pourra ajouter à sa liste de pays visités. En bonne touriste -et parce que la coréenne a un humour qui lui est propre- elle a toujours sélectionné les cartes postales les plus clichées au possible. Parmi les autres affaires que Dani entasse dans son appartement, on peut retrouver son béret qui date de l’époque où elle habitait en France. Cet accessoire est certes très cliché, mais il fait partie intégrante de sa personnalité, Dani reste une personne coquette dans l’âme. Dans les choses clichés, on peut retrouver dans ses toilettes un portrait caricaturé de l’asiatique qui avait été dessiné par un artiste de Montmartre. Dani a vécu plus de six années en France, elle avait eu le temps de découvrir toutes les choses à faire dans cette région du monde.
Après les quelques questions pour tester le niveau de la coréenne, cette dernière prend place à côté de Nicholas. Sur le coup, elle ne peut pas s’empêcher de faire une petite allusion à leur première rencontre. Parmi les défauts de l’œnologue, vous pouvez retenir son côté rancunier. « Hmm... Je suis sûr et certain qu’il y a une leçon à tirer de tout cela. Je suis plus vieux que toi, je devrais dire quelque chose de sage mais... Pas pour l’instant. » Un rire s’échappe des lèvres de la coréenne. « T’as quel âge Nicholas ? » qu’elle lui demande piquée par la curiosité. « Enfin si ce n’est pas trop indiscret de demander cela à quelqu’un de plus vieux que moi, visiblement. » Il n’y a pas photo, Nicholas est potentiellement plus âgé que Dani, mais elle se demande de combien d’années exactement. Enfin si elle parvient à obtenir cette information que l’homme peut garder secrète. A sa guise.
Commençons par le début. Le musicien propose à Dani d'apprendre les gammes les plus simples. Le professeur opte la gamme en do major. Dis comme ça, elle n’y comprend pas grand-chose, mais elle écoute attentivement les explications de Nicholas. Ses mots accompagnent ses gestes sur le clavier de l’instrument. Après quelques démonstrations, il vient prendre la main de Dani dans la sienne pour lui montrer. Il positionne correctement les doigts de la coréenne sur les touches du piano, pour qu’elle s’habitue au mouvement, à cette danse sur le clavier. « A ton tour. » Dani le regarde avec des yeux surpris. « Oh, déjà ? » qu’elle s’exclame d’une petite voix. C’était sympa de regarder Nicholas jouer du piano avec une telle aisance. Elle prend une profonde inspiration -un peu nerveuse on ne va pas se le cacher, elle sort totalement de sa zone de confort- et elle essaye de reproduire ce que Nicholas lui a montré. Sauf que ses doigts s’entremêlent sur les touches. « Fais chier. » Elle est bien consciente d’avoir fait des fausses notes, alors qu’en temps normal, elle a toujours des facilités dans ce qu’elle entreprend. Elle secoue légèrement la tête pour mieux se concentrer et opte pour une deuxième tentative. Cette fois-ci, elle arrive à reproduire la mélodie de cette première gamme. « C’était mieux, non ? » qu’elle dit avec une légère grimace sur le visage.
Dani réussit-elle à reproduire la gamme en do major ?:
Win : yes c'est réussi du premier coup, tu n'es pas si nulle au piano. So close : oups il y a quelques fausses notes, vos oreilles sifflent. Fail : c'est une catastrophe, Dani devient toute rouge.
S'il y a bien une chose que tu auras toi-même apprise en tant que nouveau professeur de piano, c'est que chaque élève avance à son rythme. Oh et qu'il n'y a pas qu'une seule et unique façon d'apprendre, ce qui te convient parfaitement, c'est comme lorsque tu tentes de composer une nouvelle mélodie, il y a les moments de réflexions et les moments d'improvisation, et oui, ce sont ces derniers qui te plaisent le plus, bien entendu. Tu ne dis pas que tu viens complètement non-préparé, du tout, tu as toujours une ou deux partitions pour certains élèves qui apprennent mieux en mémorisant un air d'abord, des cahiers de solfège pour les plus motivés et ceux qui préfèrent une méthode un peu plus classique, et même d'autres instruments pour les plus créatifs et ceux et celles qui veulent avoir plusieurs leçons à la fois... Cela dépend de la personne que tu as en face de toi en réalité et sur ce point, tes élèves sont beaucoup plus exigeants que n'importe quel public. Oui, tu n'as pas tout un groupe et la voix forte de Dahlia pour te cacher, il n'y a que toi et ton savoir-faire acquis au fil des années. A force de jouer, pratiquer, persévérer et juste de vouloir apprendre et encore apprendre... "J'ai 38 ans officiellement, même si d'après certains, j'ai plus de 70 ans mais..." Tu lâches l'information avec l'ombre d'un sourire, remontrant à Dani ce qu'elle doit faire sans vraiment y penser, jouer du piano est plus naturel pour toi que respirer, aucun doute là-dessus. Donc oui, il faut que la jeune femme se jette à l'eau et se montre un peu plus clémente avec elle-même, ta technique est ce qu'elle est parce que tu fais cela depuis des années et pas autre chose. Elle se lance, clairement concentrée, il y a quelques fausses notes, il y a cette intonation qui te pousse à déclarer un simple : "Oui mieux, et puis ce n'est que ta première leçon donc aucune pression..." Et puis, chose que tu lui diras plus tard, tu ne crois pas vraiment au mythe du prodige. Quelqu'un qui n'a jamais touché d'instruments et qui se met à jouer à la perfection ? Non, c'est tout simplement impossible à tes yeux et cela n'arrive jamais. "C’est normal de faire des erreurs." Que tu répètes, en lui remontrant la gamme un peu plus lentement, vous pourrez discuter de rythme plus tard, ce n'est pas le propos pour l'instant, pas le propos du tout. "Et puis bon, le faire régulièrement aide à devenir plus à l'aise avec l'instrument et tu verras, à force, tu pourras jouer sans y penser ..." C'est une partie que beaucoup de tes élèves n'aiment pas entendre mais il s'agit malheureusement de la vérité, que dit le dicton déjà ? Practise makes perfect, oui, quelque chose de cette nature-là. "Essayons la gamme en ré majeur comme ça tu pourras t'entraîner." Tu lui montres un autre enchaînement de touches et de clef tout aussi facile que le précédent et connu de tous, même quelqu'un qui n'a jamais vu un piano de près ou de loin. Le "ré-mi-fa-sol-la-si-do-ré" est lent et tu enchaînes les clefs et tu adresses à la brune un léger signe de tête pour qu'elle se lance elle aussi. "Quel morceau tu avais pour habitude d'écouter ... je connais peut-être les accords et on peut bosser sur cela aussi..." Tu lui demandes curieux, de sa réponse déjà pour savoir si tu pourras retrouver et jouer la mélodie rapidement et si cela serait une meilleure approche pour vos leçons.
« J'ai 38 ans officiellement, même si d'après certains, j'ai plus de 70 ans mais... » Oh, ils ont quasiment dix en d’écart. Il ne l’est fait pas pourtant. « Mais ? » Les mots de Nicholas sont interrompus en plein élan, comme si le musicien s’était arrêté en plein milieu d’une anecdote. Dani a envie de savoir la suite, mais elle n’est pas certaine de réussir à lui tirer les vers du nez, alors elle reprend le fil de son cours de piano. Elle essaye de reproduire la première gamme que le pianiste lui a montré. Au premier essai ses doigts dérapent lui arrachant un petit juron. Dani souffle et elle tente une deuxième tentative, c’est un peu mieux. Dani n'est pas aussi douée au piano qu’elle se l’était imaginée. Elle sort complètement de sa zone de confort d’entreprendre des nouvelles activités. Elle est loin de ses vignes, de son vignoble et sa nature environnante. Elle n’est pas dans son monde mais Nicholas lui ouvre une porte du sien. La musique. Il y a toujours une histoire de mélodie entre eux. La première, elle n’a pas été douce à écouter. Elle se résume à des protestations de militants écolo du troisième-âge. Dans cette foule de petits vieux, Nicholas avait l’air bien seul. Comme s’il n’était pas à sa place. La seconde mélodie a été celle du musicien une guitare à la main. Dani l’avait observé du coin de l’œil, étrangement elle l’avait trouvé dans son élément, comme si les notes de musique parlaient pour lui. Elle avait bien remarqué que l’homme n’était pas à l’aise d’avoir une conversation avec une autre personne, en particulier elle. Il faut dire qu’au travail, l’œnologue porte un masque plus dur et sévère. Aujourd’hui, ils essayent d’apprivoiser une nouvelle mélodie ensemble, dévoilant quelques faibles de la coréenne.
Malgré les erreurs de Dani, le professeur prononce des paroles encourageantes et bienveillantes. « Oui mieux, et puis ce n'est que ta première leçon donc aucune pression... C’est normal de faire des erreurs. » Ses mots sont rassurants, Dani devrait apprendre à faire redescendre à pression, elle n’est pas au travail ou devant un client capricieux. Nicholas a l’air d’être un professeur calme et à l’écoute. Dani respire, repensant aux derniers mots du musicien. Tu as le droit à l’erreur, c’est permis de recommencer, c’est même recommandé, que lui souffre sa petite voix intérieure. Alors Dani souffle et essaye à nouveau. Un petit sourire de satisfaction se dessine sur son visage. Ce n’était pas si mal, pas parfait, mais pas horrible pour autant. « Et puis bon, le faire régulièrement aide à devenir plus à l'aise avec l'instrument et tu verras, à force, tu pourras jouer sans y penser ... » Dani hoche doucement la tête de haut en bas, se faisant une note mentale de ses précieux conseils. Elle pratiquera, c'est promis.
« Essayons la gamme en ré majeur comme ça tu pourras t'entraîner. » Nicholas lui montre le nouvel enchainement. Il procède de la même façon que la fois précédente. Il décortique la gamme lentement, puis prend les doigts féminins pour les faire glisser sur les touches. Après sa démonstration, Nicholas regarde Dani l’incitant à se lancer. Cette fois-ci la coréenne est moins timide face au clavier. Elle essaye une première fois la gamme en ré majeur. Ce n’est pas parfait, mais elle est plus indulgente envers elle-même. Elle continue plusieurs fois jusqu’à réussir sous le regard attentif de son professeur. « Je crois que je commence à saisir le truc. » qu’elle souffle avec un petit sourire avant de remonter ses yeux noisette vers Nicholas lorsqu’il lui demande. « Quel morceau tu avais pour habitude d'écouter ... je connais peut-être les accords et on peut bosser sur cela aussi... » « Oh ! » que s’exclame Dani. « Laisse-moi réfléchir... » Elle fouille dans les méandres de ses pensées avant de répondre. « Je ne me souviens plus du nom exacte du morceau mais mon papy m’avait appris cette mélodie. » Pour une fois, Dani n’est pas triste d’évoquer son papy, cela lui vient assez naturellement. A ses derniers mots, elle commence à chantonner l’air de ce morceau. « Tu reconnais ? »
Sa mémoire n’a jamais oublié ce souvenir en particulier. A chaque fois qu’il jouait, elle venait s’installer à côté de son papy. Délicatement, il venait lui prendre les mains pour qu’ils jouent ensemble. Les yeux de l’enfant restaient rivés sur les mains abimées de son grand-père. Des mains qui avaient travaillé de nombreuses heures dans les vignes. Bien rapidement, les moments autour d’un piano déviaient sur d’autres sujets de conversation. La petite Dani ne pouvait s’empêcher de poser tout plein de questions sur les vignes et le métier de son grand-père. Un jour, elle savait qu’il voulait devenir comme lui.
Tu peux sentir l'anxiété de Dani s'envoler de minutes en minutes et il commence à y avoir un peu moins d'hésitation à chaque fois qu'elle vient exercer une pression certaine sur les touches. Peut-être que cela pourra être le sujet de la prochaine leçon, que tu penses aussitôt, lui expliquer à quel point le son peut changer en fonction de l'intention qu'elle met derrière chacun ses mouvements... Peut-être, tu t'en fais une note mentale avant de hocher la tête, un léger sourire sur le visage, tandis que ton élève du jour te dit avoir compris. Et c'est tout ce que tu voulais entendre vraiment, car tu auras beau lui donner beaucoup d'explications, lui expliquer avec des détails précis comment fonctionne un piano et même comment ces derniers sont construits (un sujet que tu as toujours trouvé fascinant d'ailleurs), rien ne comptera du moment qu'il n'y a pas un déclic qui se fait chez elle... Mais si, le moment précis où tes explications, les notes, la mélodie et ses mouvements finiront par s'aligner et qu'elle pourra jouer sans y penser. Pas jouer à la perfection, ce n'est pas le but, cela n'a jamais été le but, mais jouer sans prise de tête, sans avoir conscience de la tension dans ses épaules ou des mesures, là encore, c'est quelque chose qui est très difficile à expliquer avec des termes concrets et qu'il faut avant tout ressentir. Tu n'interromps pas les réflexions de Dani alors qu'elle part à la recherche d'airs connus dans sa mémoire et tu attends patiemment sa réponse, haussant un sourcil quand elle se met à chantonner des accords, comme tout bon musicien qui se respecte. Tu reconnais aussitôt le morceau, ton expression perplexe se change rapidement en un autre sourire et tu hoches la tête. "Oh Beethoven... très bon choix. L'hymne à la joie est l'un des premiers morceaux que j'ai appris à jouer aussi... Je préfère le jouer au violon personnellement mais... ce n'est pas un problème." Plutôt que de chantonner, tu te sers du piano pour reproduire la mélodie plus que familière et qui, comme son nom l'indique, est là pour soigner les maux... Il y a des paroles et le morceau est beaucoup plus impressionnant avec tout un orchestre et des chanteurs, mais pour l'heure, il n'y a que toi et Dani, et cela est plus que suffisant. "Tu connais déjà les notes de bases ..." Que tu dis et tu lui montres un enchainement de notes de la même longueur que les gammes précédentes, juste quelques accords à répéter et tu fais un signe de tête à Dani, pour que la brune se lance et répète tes mouvements. Elle le fait, les notes un peu plus lentes et tu hoches la tête, ajoutant un simple : "Ne t'arrête pas de jouer, s'il te plaît..." Et tandis que Dani se concentre sur les accords qu'elle vient de fredonner et constitue la partie principale du morceau, tes propres doigts viennent se perdre sur une autre partie de l'instrument et tu joues dans des tons un peu plus graves, l'accompagnant facilement de mesures en mesures et en improvisant un peu. Tu suis le rythme de Dani, facilement en plus, échangeant un sourire avec la brune tandis que le morceau continue et prend une autre forme. Et c'est sûrement l'aspect de la musique qui te plait le plus, rien est figé, tout est changeant, il n'y a pas de fausses notes, pas de véritable rythme, tout avance et la mélodie qui en résulte est plaisante. Quand le silence se fait de nouveau entendre dans l'appartement de Dani, tu laisses échapper un léger rire, te tournant de nouveau vers elle : "... Et c'est comme ça qu'on fait un morceau de musique." Que tu conclus, tu as un autre rire, avant de délaisser le piano pour demander son avis à la jeune femme : "Alors, qu'est-ce que tu penses de cette première leçon ?"
L’anxiété est palpable sur le visage de Dani. Naïvement, elle a pensé qu’elle allait réussir du premier coup mais non. Elle doit s’y reprendre à plusieurs reprises, acceptant le fait qu’elle peut faire des erreurs. Doucement, Nicholas arrive à trouver les bons mots. Les doigts féminins finirent par se détendre sur le clavier et elle arrive à reproduire la première gamme. Ils enchainent sur une deuxième, elle se sent plus à l’aise, plus en confiance, c’est comme si elle renouait avec cet héritage familial. Doucement le souvenir de son grand-père devient plus léger à supporter et elle vient même à le mentionner à travers une anecdote. Elle se souvient de l’un des morceaux qu’il lui avait appris. Elle a oublié le nom exact, alors elle fredonne l’air dans l’espoir que le musicien le retrouve. C’est ce qui se passe sans trop de difficulté. Nicholas semble être une encyclopédie géante en termes de musique, il déborde de connaissances et ce n’est pas la seule surprise qu’elle apprend par la même occasion. « Oh Beethoven... très bon choix. L'hymne à la joie est l'un des premiers morceaux que j'ai appris à jouer aussi... Je préfère le jouer au violon personnellement mais... ce n'est pas un problème. » Elle arque un sourcil, réellement impressionnée. Elle hausse doucement de la tête avec un sourire aux lèvres. Combien d’instruments sait jouer le musicien ? Il avait plus d’un tour dans son sac. « Tu connais déjà les notes de bases ... » Dani regarde à nouveau les doigts de Nicholas danser sur le clavier, lui montrant l’enchainement à suivre. Elle essaye de le mémoriser à nouveau dans sa tête. C’est au tour de Dani de se lancer. Cette fois-ci elle a moins peur, sa respiration est plus calme. Elle redresse légèrement son dos et pose sa main sur le clavier et commence à jouer. « Ne t'arrête pas de jouer, s'il te plaît... » Elle répète les mêmes accords telle une élève studieuse et concentrée. C’est là que Nicholas décide de se joindre à elle. Ses doigts se posent sur le clavier et quelque chose de magique se produit. Dani sourit doucement, elle ne pensait pas être capable de cela. Ses doigts continuent à pianoter avec plus d’aisance, elle se laisse guider par Nicholas qui mène cette danse d’une main de maitre. A un moment, Dani ose mène tourne la tête vers son professeur et échanger un sourire complice avec lui. Elle ne pensait pas prendre autant de plaisir à jouer, cela lui rappelle d’agréables souvenirs et son sourire ne quitte pas son visage. Doucement la mélodie prend fin, le silence revient dans la pièce. Un silence agréable et salvateur avant d’échanger un rire avec Nicholas. « ... Et c'est comme ça qu'on fait un morceau de musique. » Ils continuent de rire gaiement. « C’était très beau. » « Alors, qu'est-ce que tu penses de cette première leçon ? » Elle se retourne légèrement sur le banc pour faire face au pianiste. « J’ai bien aimé. » Elle a vraiment aimé ce moment. Ses mots sont sincères et cela se ressent sur son sourire. « Merci de m’avoir fait partagé de moment. » qu’elle continue doucement. « Je crois que j’en avais besoin. » Elle pose à nouveau son regard sur le piano vintage, nostalgique mais reconnaissante. Dans son champ de vision, elle remarque les tasses qu’ils ont abandonné. Le thé a du refroidir d’ici là, mais ce n’est pas bien grave. « J’ai le droit de te demander de me jouer un autre morceau ? » qu’elle ose lui demander. « Tu joues vraiment bien. » qu’elle le complimente. Elle avait déjà cerné ce talent au vignoble avec une guitare à la main. Elle avait envie de le réécouter, car elle a vite compris que Nicholas était dans son élément un instrument à la main que face à un autre être humain. Parfois, les mots ne sont pas forcément nécessaires pour communiquer. Alors c’est ce qu’ils firent, ils passèrent un bout de la soirée ensemble, à parler de tout et de rien entre les morceaux de musique et les rires.