Le réveil pour Elinee n'est pas du tout des plus reposants. La veille elle n'avait pas arrêté entre les rendez-vous pour sa santé  qui est fragile. La nuit a été catastrophique, se lever pour faire à manger, se lever pour prendre des bains car quand les douleurs de la grossesse sont présentes, l'eau est son seul remède  pour le moment. Elle a également passé la matinée aux toilettes, son corps rejette  tout ce qu'elle ingère et malgré tout, elle continue d'avoir un appétit d'ogre. Sa première grossesse n'est pas aussi simple qu'elle l'aurait pensé, Elinee a toujours pensé que d'attendre un enfant, c'est un pur moment de bonheur, mais sûrement qu'elle fait partie de celles qui ont des grossesses compliquées, elle est sensée se ménager, ce qu'elle ne fait pas par peur de mettre sa carrière en danger.

La matinée débute sur les chapeaux de roues, un visage bien marqué par la fatigue. La jeune demoiselle se lève assez difficilement et se prépare pour un énième rendez-vous concernant sa grossesse, prise de sang et compagnie afin de savoir si tout est ok, elle aura les résultats d'ici quelques jours. Si aucun appel, cela veut dire que tout va bien, si tel n'est pas le cas, alors, Elinee pourrait vraiment se mettre à angoisser pour la vie de son "futur".

Elinee s'en va assez rapidement car elle est déjà en retard. Elle n'a pas eu le temps de vérifier si elle a bien fermé la cage de son Octodon, lui qui a tendance à vagabonder et à aller partout là  où il peut. La jeune femme se sent en ce moment souvent prise par le temps et se laisse déborder par ce qui est imprévu, elle n'est pas habituée à cela. Parce qu'elle a toujours eu ce côté psychorigide, mais  peut-être est-ce  dû au fait d'avoir appris qu'elle allait être maman. Alors, par conséquent, cela estompe cette manie qu'elle a d'être super maniaque et annule également de devoir tout ranger à chaque seconde?  Un léger rictus s'étend sur ses lèvres tandis qu'elle dévale les escaliers à toute vitesse, faisant alors un boucan à n'en plus finir, elle manque de glisser et de s'écorcher le genou au passage.

Après ses rendez-vous effectués, Elinee décide alors de vider son sac auprès d'un membre de sa famille avec qui elle est très fusionnelle : Aliss. Son petit-frère qui est désormais à l'aube de ses dix-huit ans et qui possède une intelligence et une maturité qui est assez rarissime pour quelqu'un de son âge. Elinee ne se sent aucunement jugé par ce dernier et il l'a soutient à cent pour cent dans ses projets. Elle lui donne rendez-vous dans un fast-food qu'elle affectionne énormément .
Elle l'attend patiemment sur la chaise, elle observe à travers la vitre pleine de traces de mains, ce qui a le don de la répugner au plus haut point. Elle est également absorber par l'attraction de dehors, la cadence d'une vie, métro toutes les cinq minutes, un tas de gens qui vont et viennent, taxi et voitures qui passent toutes les micros-secondes, elle n'arrive plus à compter le nombres de personnes qui sont passées devant elle depuis dix minutes. Absorbés par le temps, elle ignore la présence de son frère, qui vient de s'installer à côté d'elle.

« Heeey »
une main disgracieuse passe plusieurs fois devant ses pupilles légèrement dilatées.
« Heey, c'est moi !!! Aliss !! tu m'entends ?!!! »
elle secoue la tête et reprend de ses esprits.

« Petit-frère ! Tu m'as affreusement manqué !!  »
Elle le prend dans ses bras et le serre fort, celui-ci remarque néanmoins quelque chose, une sorte de changement au niveau de son ventre...

« Tu.... »
Aliss bug totalement, il pose ses grands yeux arrondies sur son ventre.
« Je ne comprends pas là, c'est quoi ça ? »
Elinee ne relève pas son regard et garde la tête baissée, n'osant pas l'affronter. Elinee est venue dans le seul but de lui annoncer la grossesse. Elle ne veut pas encore le dire à ses parents.

«  Je vais t'expliquer, est-ce que tu vas te mettre en colère ? Je ne suis pas là pour me disputer, il s'agit là de ma vie et mes choix. »
Elinee tente de reprendre du poil de la bête et de ne pas se laisser démonter par ce destin qui lui a tendu un vaste piège, dont elle se sent la seule et l'unique victime. Son timbre de voix s'affirme à chaque mots qui s'en de sa bouche.

[éclipse]

Quelques heures plus tard...

Elinee retourne en direction de chez elle, le cœur léger mais pourtant avec une mine toujours triste et désemparée. Elle a l'impression que son frère est loin de lui. Elle ne sait pas réellement ce qu'il pense et il ne lui en a pas dis plus, finalement.  Elle espère néanmoins qu'il restera à ses côtés et veut qu'il comprenne que de base, cet enfant est un simplement un cadeau et qu'il n'était pas prévu, parce qu'un enfant de Laïs, c'est inconcevable... Voir même un pêché... Mais cette vie offerte si gracieusement  doit être considérée comme un miracle qui ne se reproduira sûrement jamais une seconde fois.

Elinee est épuisée par cette journée, elle ne fait pas vraiment attention à ce qui l'entoure, elle va en direction de l'ascenseur parce qu'elle a tout simplement la flemme de prendre les escaliers. Sa marche se fait lente et ses pas se font d'une lourdeur incomparable. Ses doigts pianotent son téléphone, elle tente d'envoyer un message d'excuse à Aliss, mais supprime aussitôt son écrit pour retourner à la réalité. Une fois arrivée devant l'ascenseur, elle appuie sur le bouton et attend que celui-ci arrive en gigotant. Les portes s'ouvrent et elle s'apprête à monter dedans. Elle fouille dans son sac à main pour chercher ses clefs de maison mais fait tomber sans faire exprès un de ses jeux de cartes, qui était par mégarde ouvert, toutes les cartes se sont dispersées un peu partout, dans l'ascenseur ainsi qu'à l'extérieur des portes. La jeune femme s'accroupie  et se dépêche de tout ramasser. Cependant, une présence plus que envahissante fait soudainement son apparition, Elinee lève les yeux et croise le regard d'une jeune femme, qui ne lui semble pas si inconnue que cela et pourtant, elle n'arrive pas à se remémorer de qui cela peut-il bien être. Sa présence est particulière et mystérieuse, une aura se dégage de cette magnifique brune  qui se démarque bien des autres de part sa manière de se présenter et de son regard qui donne cette impression qu'elle peut dévorer quiconque sur son passage. Elinee cligne à plusieurs des yeux, totalement bloquée par cette femme qui ne semble pas la porter grandement dans son cœur, au vu de son regard indescriptible et de cette mimique étirée sur ce  fin et volupté visage. Elinee est à deux doigts de sortir de l'ascenseur et de rebrousser chemin jusqu'aux escaliers. Irritable comme elle est en ce moment, la jeune asiatique risque de perdre ses moyens assez rapidement.

@Eliana Ferragni

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@elinee martinèz

***
Eliana a passé une journée épouvantable au bureau. Elle est épuisée de crier sur ses assistantes incompétentes, elles ne font jamais long feu, à l’exception d’Andréa numéro 5, la survivante. La directrice a évité le drame quand un stagiaire novice a risqué de lui renverser son café sur sa tenue hors de prix aujourd'hui. Elle ne sait pas pourquoi mais Eliana attire les boulets sur pattes. L’italienne sort de sa voiture, sans remercier son chauffeur. Il a l’habitude. Ana a beau être désagréable à souhait, si elle ne vous reproche rien, c’est qu’elle respecte votre travail. Nicholas son chauffeur personnel est sans doute le plus vieux domestique de l’italienne depuis que cette dernière a élu domicile à Brisbane. L’italienne ne se fait toujours pas aux températures de l’hémisphère sud, il fait bien trop chaud -ou pas assez froid- pour elle selon les saisons. A l’aube de l’été, elle a hâte de retrouver l’air climatisé de son loft, qu’elle trouve trop petit. Sale histoire aussi. Son agent immobilier a été un incompétent lorsque le logement voisin au sien a été momentanément en vente. Il n’a pas réussi à récupérer le bien tant convoité par Madame Ferragni. Elle s’est contentée de renvoyer l’agent, elle trouvera bien une autre personne, ce n’est pas le travail qui manque ici.

La grande dame rentre dans l’immense hall de son immeuble, le plus moderne de la rue, forcément. Elle passe devant le concierge avant de prendre la direction des ascenseurs. Parfait, elle voit au loin une cabine être sur le point d’arriver au rez de chaussé. Les portes de l’engin métalliques s’ouvrent sauf qu’elle voit une pluie de cartes voler dans les airs afin de tomber au sol. Eliana n’y prête pas attention, elle s’avance vers le second ascenseur. Elle est sur le point d’appuyer sur le bouton pour appeler ce dernier, qu’elle attend une voix tremblante derrière elle. Le concierge. « Madame Ferragni, la machine est en panne. » L’italienne arque un sourcil, sans pour autant se retourner en direction de son interlocuteur. « Vous attendez quoi pour appeler l’agence de dépannage. » qu’elle spécifie d’une voix froide, ce n'est pas une question mais un ordre. Elle entend des pas s’éloigner d’elle, retrouvant une certaine tranquilité. Le concierge a compris, il fait enfin son travail au lieu de regarder les mouches voler dans le hall.

Le second ascenseur semble être la seule option de la grande dame si elle souhaite atteindre son loft situé au dernière étape. Elle jette enfin son regard vers la brune qui essaye tant bien que mal de récupérer toutes ses cartes. « Le ménage c’est dans les couloirs de la propriété et certainement pas devant l’entrée du seul ascenseur qui marche encore. » qu’elle prononce d’une voix froide avant de voir la tête de l’inconnue se redresser avec des grands yeux ronds. Elle croise le regard de l’asiatique qu’elle connait même si elle a oublié son prénom. C’est sa voisine de palier, elles vivent au même étage. Ce qui a le don d’encore plus agacer la dame d'humeur pressée et irritable. « Ah. C’est vous. » La voleuse d’appartement. Sans parler de ses animaux qui courent et de perdent partout. La prochaine fois qu’elle voit l’un d’entre eux dans sa demeure, elle les fait rôtir au four avant de les rendre à sa propriétaire. « Quand ce n’est pas vos horribles animaux, ce sont vos cartes. Doux Jésus. » qu'elle soupire avec ses grands airs. Qu’est-ce qu’elle est bordélique et maladroite la gamine. « Dépêchez-vous, je n’ai pas toute la journée. » Elle va créer un embouteillage avec sa lenteur, d’autant plus qu’Eliana refuse de prendre l’ascenseur avec plus de deux personnes à l'intérieur. Elle a besoin de son espace vital pour respirer. Si c’était possible, elle privatiserait un ascenseur rien que pour elle.

Elinee a mis énormément de temps, de patience et de cœur dans l'apprentissage de la magie. Il faut avoir des mains minutieuses et être à l’affût du moindre détails, auquel cas, le tour pourrait tourner au fiasco. Dans la danse, c'est pareil. Elle y a consacré du temps, et elle regrette toujours d'avoir abandonné aussi facilement. Elle culpabilise de ne pas avoir eu assez de force, car qui sait, à l'heure d'aujourd'hui, elle serait peut-être reconnue pour des mondiaux. Mais bon, à la place, elle a eu une brillante idée, de combiner la danse classique et la magie. Deux passions qui auraient pu se volatiliser avec les années, mais au lieu de cela, Elinee en a fait son métier, en combinant les deux. La lassitude ne la gagne jamais, puisque ces métiers sont en constantes évolutions et qu'elle tente toujours de se renouveler afin de ne pas tomber dans la routine et elle ne veut pas que les autres se lassent d'elle non plus ; Seulement, la période n'est pas propice aux idées révolutionnaires. Elle est beaucoup dispersé avec les problèmes qui la titillent. Laïs n'a pas cessé de l'emprisonner  et elle est enfin heureuse de pouvoir vivre sa vie « tranquillement » sans que personne ne lui dise quoi faire. Pourtant, elle devra malheureusement, un jour, lui annoncer qu'elle attend un enfant de lui. S'il la croit bien sûr, et qu'il ne pense pas qu'elle a fait un enfant ailleurs, lorsqu'elle a accueilli Yamaël, cet homme encore mystérieux aux yeux de Laïs. Pourtant, il ne s'est rien passé entre eux, Elinee était bien trop préoccupé par son avenir ainsi qu'à son déménagement, plutôt que de soucier de ce genre de chose ou d'y accorder de l'importance.

Elinee voudrait faire plus que ce qu'elle ne peut à l'heure d'aujourd'hui. Elle n'arrive malheureusement pas à se ménager et voilà où ça le mène... A ramasser ses cartes devant un ascenseur, le seul qui fonctionne de l'immeuble. Elinee le sait, mais elle bloque pour le moment, l'accès au seul et unique. Elle tire la moue et sent un regard la dévisager, elle tente vainement d'ignorer ce message de détresse. Le silence est court lorsque la jeune brune décide de s'exprimer et ce, d'une manière plutôt glaciale.

 « Le ménage c’est dans les couloirs de la propriété et certainement pas devant l’entrée du seul ascenseur qui marche encore. »

Elinee s'arrête aussitôt de ramasser ses cartes. Puis se redresse sur ses deux jambes, ses yeux en amandes fixe du regard la voisine, elle tente de rester calme mais le ton employé lui déplaît, une formule de politesse ne serait guère de trop. Pense-t-elle un peu trop fort.

« Un bonjour pour commencer ne serait pas de refus. »
Elinee tente de ne pas se laisser faire, l'impolitesse est quelque chose qu'elle déteste vraiment.

« Les escaliers ne sont pas en panne, eux. Si le temps vous semble long, si attendre quelques millièmes de secondes vous déplaît alors, je vous suggère donc de partir ailleurs. »
Lance-t-elle de manière désinvolte et presque impoliment, ses yeux tout ronds comme deux billes n'en démordent pas. Elinee ne veut pas s'énerver mais la manière dont cette femme lui parle ne lui plaît pas. De plus, elle semble détester la jeune asiatique, or, Elinee ne se souvient pas la connaître. « Moi ? Mais je ne sais même pas qui vous êtes ? » son doigt pointé sur elle, les sourcils arqués. Non,  elle ne la connaît que de vue, puisque c'est sa voisine, et qu'elles sont forcément amenées à se croiser de temps à autre. L’asiatique ne pense pas faire de boucan dans l'appartement, puisqu'elle n'est quasi pas  à l'intérieur, sans compter ses animaux qui peuvent -parfois- faire un peu de bruit, mais ça encore, c'est différent. Elinee étant une grande éponge, observe bien que cette dame ne la porte pas dans son cœur.

« Je ne vous permets pas, ce ne sont que de petits bestiaux. Comment peut-il vous déranger à ce point ? »
Ouais, elle a l'air d'être aigris et ça a le dont d'agacer Elinee. Elle qui est d'ordinaire assez patiente, fallait avouer qu’aujourd’hui, elle était pas mal sur les rotules et que la moindre remarques avait le don de la frustrer.

«  Ne vous en faîtes pas je me dépêche, mais je suppose que ça vous arrive aussi, vous, si vous êtes bien humaine, de commettre des erreurs. Ne vous en prenez pas aux autres. »
Enfin, Elinee doute de peu de son humanité. Vu la froideur de la jeune femme, elle a l'air surtout quelqu'un de sans pitié.

Mouarf … Elle ne veut pas émettre de jugements trop hâtifs, elle laisse sous entendre que quelque chose à bien dû se passer pour en être arrivé là... Elinee soupire bruyamment  et reprend son sac, après avoir ramassé toutes ses cartes en passant à la vitesse supérieure pour faire plaisir à Madame. Elle retourne aussitôt et par  des pas rapides dans  l'ascenseur les joues gonflées, sentant alors que tout est tendu, Elinee se sent comme un saucisson pris au piège. Elle n'ose même plus lever le regard en direction de cette grande silhouette, qui l'impressionne tant.
@Eliana Ferragni

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« Un bonjour pour commencer ne serait pas de refus. » Sa voix aiguë lui irrite les tympans. Lorsque ce ne sont pas ses assistantes paniquées, c’est une voisine de pallier complètement paumée et maladroite. Les jeunes générations sont d’une telle déception aux yeux de l’italienne. Ce n’est plus ce que c’était avant. « Les escaliers ne sont pas en panne, eux. Si le temps vous semble long, si attendre quelques millièmes de secondes vous déplaît alors, je vous suggère donc de partir ailleurs. » Elle est mignonne à essayer de lui tenir tête, pourtant ça ne perturbe pas le moins du monde l’italienne. « Les quoi ? Je ne connais pas ce mot. Par contre, vous si, vous devrez aller les rejoindre. » qu’elle lance sur un ton sarcastique.

Finalement, Madame Ferragni se concentre sur les traits du visage de son interlocutrice. Ah. Elle connait son visage, alors qu’elle a le don de rapidement oublier les têtes inutiles à son quotidien. Elle connait trop de monde, vous comprenez. Elle doit faire un tri, c’est la sélection naturelle. Pourtant, le visage de l’asiatique est malencontreusement familier à la grande dame et pas pour des bonnes raisons. « Moi ? Mais je ne sais même pas qui vous êtes ? » Elle ne répond pas, faisant la sourde oreille. Elle préfère parler de ses derniers différends avec la jeune demoiselle, notamment ses petits monstres sur pattes. Eliana n’aime pas les enfants en bas âges, mais alors les animaux domestiques, c’est pire que tout selon elle. C’est bien pour cela qu’elle n’en a jamais eu. Elle n’a jamais aimé le chien que son papa possédait pour la chasse. Elle a été la seule de la famille à ne pas être triste quand ce dernier les a quittés. « Je ne vous permets pas, ce ne sont que de petits bestiaux. Comment peut-il vous déranger à ce point ? » « Vous les laissez courir en liberté. Surveillez un peu vos affaires la prochaine fois, ou vous savez comment je vais régler ce contre-temps. » qu’elle spécifie d’une voix froide. Les propos de l’italienne sont autant valables pour les animaux que les cartes de la demoiselle. Elle la presse un peu en lui demandant de ranger le bazar qu’elle a provoqué. « Ne vous en faîtes pas je me dépêche, mais je suppose que ça vous arrive aussi, vous, si vous êtes bien humaine, de commettre des erreurs. Ne vous en prenez pas aux autres. » Ah tiens, une humaniste et qui essaye de lui faire la morale, c’est peine perdue avec Eliana. « J’ai arrêté de commettre des erreurs depuis bien longtemps. » qu’elle articule d’une voix glaciale. Depuis l'époque où elle a eu Damon pour être précise. « Vous devrez faire de même, a être étourdie comme vous l’êtes, vous n’allez pas aller très loin. » Déjà qu’elle n’arrive pas à rejoindre son logement sans créer un bordel autour d’elle. Malgré ce commentaire clairement rabaissant, c'est un conseil venant de l'italienne.

La jeune femme range ses cartes avant de s’engouffrer dans la cabine de l’ascenseur les joues gonflées. On dirait une enfant contrariée. Dans la précipitation, l’œil de lynx de l’italienne remarque un détail au sol. « Vous avez oublié une carte. » Elle soupire désignant du menton l’objet perdu sur le pas de la porte de l’ascenseur, avant de voir un couple faire son entrée dans le hall du grand immeuble. Au secours, Eliana ne supporte pas partager la cabine métallique avec plus de deux personnes, alors elle s’empresse d’appuyer sur le bouton de fermeture des portes. La carte se retrouve coincée et monte en même temps de l’ascenseur avant de se froisser, alors que la cabine a déjà atteint le deuxième niveau de l'immeuble. Oups. Plus de carte. Elle ne dit rien, ignorant complètement son geste. Elle sort son téléphone et regarde ses appels manqués. Pourquoi Andréa numéro 6 n’arrive pas à se débrouiller seule ? Elle préfère Andréa numéro 5 sans hésitation. Elle range son téléphone dans son sac, contenant une moue assassine envers son assistante incompétente. Elle essaye tant bien que mal de rester calme dans cet espace clos où l’ambiance est bien trop pesante. Pourtant elle n’a pas envie de faire la conversation, et encore moins de faire la connaissance avec sa voisine de pallier. Pourtant le trajet semble incroyablement long et lent, c’est que leurs logements respectifs se trouvent au tout dernier étage de la bâtisse. Les lofts les plus chers et les plus grands de la propriété, que Madame Ferragni a convoité, et désire toujours.

Elinee ne veut pas perdre face à cette femme, il y a cette grande rivalité entre elles qui fait que, ni une, ni l'autre ne veuille céder sa place. Pourtant, la jeune asiatique n'est pas le genre à être facilement perturbée mais à ce moment-là, Elinee a bien du mal à gérer ses émotions, peut-être est-ce à cause des hormones et de sa grossesse  qui avance et qui se forme de plus en plus, car depuis quelques temps, elle semble moins organisée contrairement à ce qu'elle a l'habitude de démontrer. Ses habitudes bien carrées puis calculé au millimètre près ne sont plus autant présentes qu'avant.

« Je vois que la fainéantise ne vous a pas épargné. »
Elinee n'en démords pas, son regard est toujours ancré dans les pupilles de la jeune ténébreuse.

Les sourcils froncés, Elinee ne peut plus supporter le timbre de voix employé par son interlocutrice, elle est sans gêne et irrespectueuse, donnant cette impression de se croire au dessus du tout, une attitude qui déplaît fortement à l’asiatique. Ce que déteste par dessus tout Elinee, c'est ce genre de personnes qui se permettent de tout et qui ne se remettent jamais en question. La jeune femme se sent quelque peu oppressée alors qu'elle tente de nettoyer rapidement le chantier qu'elle a mis maladroitement alors que d'ordinaire, c'est une femme qui est une grande fane du rangement et qui déteste tout ce qui est en désordre, ceci a le don de la rendre chafouin lorsqu'elle voit un endroit malpropre.

Elinee a du mal à se redresser, à cause de son ventre qui a pris énormément d'ampleur ces derniers jours. Elle laisse sa voisine parler dans le vent, après tout, elle ne connaît rien d'elle, l'asiatique ne s'est jamais plainte d'elle pour une quelconque raison. Alors, il suffirait juste que l'ascendeur démarre au plus vite afin de sortir de cet endroit qu'elle commence à détester.

« Je vois que vous êtes bien sûre de vous, j'imagine que vous êtes ce genre de femme parfaite. Et que jamais personne ne vous a rien reproché jusqu'à présent. »
Elinee garde toujours ce timbre de voix grave, elle veut s'affirmer et non se rabaisser, même si l’effroi gagne son corps, elle ne veut pas lui montrer qu'elle est destabilisé par sa présence.

« Je ne vous permets pas de dire ça. »
Oui. Elle ne la connaît pas après tout, donc pourquoi dire ça. Elinee la toise violemment du regard. Si seulement elle pouvait se relever à toute vitesse et lui claquer au visage qu'elle est bien plus que ce qu'elle ne prétend, mais rien ne se passe, afin d'éviter une confrontation dans ce mini-ascenseur. Elle se sent déjà assez mal à l'aise, elle qui n'aime pas se faire remarquer en plus de ça.

Elinee termine enfin de ramasser ses cartes, à l'exception  d'une seule qui s'est échappé de sa main et  qui se retrouve malencontreusement coincée au bas de la machine,  elle n'a cependant pas eu le temps de ramasser, et pour cause, cette femme arrogante a actionné rapidement l'ascenseur en voyant un couple s'avancer vers ce dernier. Elle ne doit pas supporter grande monde pour montrer une telle vivacité à appuyer sur un bouton et à vouloir partir. Elinee esquisse un rictus de désagrément. Très fâché par ce comportement qu'elle considère presque comme immature et incorrect.

« Heureusement que j'ai d'autres atout dans ma manche. »
Ses cartes lui sont précieuses, elles lui ont été offertes par Yamaël, un contact important avec lequel elle n'a malheureusement plus de nouvelles, par sa faute.

Elinee se redresse lentement sur ses deux jambes alors que l'ascenseur monte à toute vitesse, elle lève la tête en direction de sa voisine et lui jette un regard noir. Elle se racle la gorge et à hâte de sortir d'ici, sentant alors que l’atmosphère est totalement oppressante. En attendant, c'est l'accalmie totale, Elinee serre entre ses doigts le paquet de cartes qu'elle a fait tomber. Ne cherchant plus après celle qu'elle a perdu puis qu'elle doit être arrachée les mouvements enchaînés de cette cage. Elle souffle d'exaspération et ne sort plus aucun son de sa bouche, mais ce n'est qu'un mauvais moment à passer, pensa-t-elle assez naïvement.

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« Je vois que vous êtes bien sûre de vous, j'imagine que vous êtes ce genre de femme parfaite. Et que jamais personne ne vous a rien reproché jusqu'à présent. » Parfaitement, Eliana se considère comme supérieure aux autres et tout particulièrement aux jeunes gens qui lui doivent le respect. C’est ainsi que les choses marchent dans son monde. L’italienne gratifie la demoiselle d’un sourire qui sonne faux. De quoi l’irriter encore un peu plus.

Au lieu de répondre à ses précédentes paroles, elle en rajoute une couche sur ses animaux domestiques, si on peut appeler cela des animaux. On dirait plutôt des rats. « Je ne vous permets pas de dire ça. » « Et je vous ordonne de vous taire, vous me faites mal à la tête. » Oups. La petite semble agacée et la grande brune reste insensible face à cette vision. Qu’est-ce qu’elle s’ennuie. Elle a hâte de retourner dans ses appartements. Elle fait déjà un effort surhumain de l’attendre et lui parler. Il ne faut pas trop lui en demandant.

Les soupires de l’asiatique deviennent un bruit de fond que l’italienne ignore royalement. D’un pas déterminé, elle rentre dans la cabine métallique de l’ascenseur. L’italienne souffle une nouvelle fois face à toute cette cacophonie. Des cartes de partout. La jeune femme les ramasse à une lenteur, du moins, d’après le point de vue d’Eliana. Les yeux azurés de l’italienne se durcirent lorsqu’elle voit un couple rentrer dans le hall de l’immeuble et devenir des potentiels intrus dans l’ascenseur. Déjà qu’elle doit se coltiner une intrue. Qu’a-t-elle fait de mal pour mériter un tel châtiment ?

Au final, la patience d’Eliana est limitée. La dame appuie sur le bouton du tableau de bord de l’ascenseur. Elle ordonne aux portes de se fermer, apportant au passage l’une des cartes de la demoiselle. « Heureusement que j'ai d'autres atouts dans ma manche. » Elle s’en contre fiche de ses soi-disant atouts. Elle ne répond rien. Elle préfère le silence. Sans un mot, elle regarde la femme se redresser et c’est là qu’elle découvre un ventre arrondi. Pauvre enfant. Tu ne sais pas ce qu’il t’attend. Cependant, la dame n’émet aucun commentaire. Elle risque d’être vexante, déjà que l’ambiance est suffisamment tendue et pesante.

Docilement, la femme se met dans un coin de l’ascenseur et la cabine monte en silence jusqu’à arriver au dernier étage. La libération. Les portes s’ouvrent et Eliana emboite le pas à la femme enceinte. Elle lui passe devant sans gêne, alors que les femmes enceintes sont censées être prioritaires. Eliana n’a jamais connu ça lors de sa propre grossesse. Elle était comme une reine d’un ancien temps enfermée dans sa tour de pierres. Ce bébé non désiré est devenu la honte de la famille et surtout le plus grand secret du clan Ferragni. « Ciel. » qu’elle soupire en s’extirpant de cet enfers et en prenant la direction de son apparemment.

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