Dream Night

w/ @Deborah Brody
27 septembre 2021.

T

u regrettes. Amèrement. Pourquoi est ce que tu as accepté ? On se le demande. Toi, l’asocial de service qui se retrouve dans une soirée dite mondaine. Une soirée où tout le monde gagne trois fois plus que ton salaire. Ooh que oui, tu regrettes mais tu ne le montres pas. Du moins pas devant celle qui t’as obligé à t’amener ici. Tu te rappelles encore de son sms Faut que je présente un mec à mon père. Aides-moi, je ferai tout ce que tu veux en échange. Tout ce que tu veux. C’est tout ce que tu as vraiment retenu. Connard. La demoiselle doit bien avoir une petite idée et peut-être même que ça pourrait l’aider dans son envie de faire chier son père. Alors tu as accepté même si ça te coute de te mélanger.
Accrochée à ton bras, la petite blonde te présente à son père, fière de la bêtise qu’elle est en train de commettre. Toi, tu penses à la suite, à la récompense que tu vas recevoir. Tu n’écoutes même pas le discours raciste du géniteur. Surement qu’il doit dire la même chose que tous les autres. Ton regard divague dans la salle, jugeant ceux qui sont bien mieux sapés que toi. Il faut dire que tu n’as pas vraiment fait d’effort dans ta tenue vestimentaire. Le manque de cravate ou de nœud papillon jure parmi tous ces pingouins. Mais ce n’est pas le pire. La couleur claire de ton costume fait tache. Bah quoi ? Ce n’était pas écrit qu’il fallait mettre des fringues dignes d’un enterrement. Même celle que tu accompagnes, n’a pas fait d’effort extraordinaire pour se différencier des autres. Comme quoi elle n’est pas si rebelle qu’elle le dit. Cette dernière vient d’ailleurs te sortir de tes pensées en te marchant sur le pied. Apparemment le père en a marre de répéter une énième fois la même question. Petit sourire en coin qui s’affiche aussitôt sur ton visage et tu réponds "Désolé m’sieur, je pensais à l’après soirée avec votre fille." De quoi faire rougir la demoiselle de gêne et le père de colère. "Sur ce, je vous laisse un instant, je dois prendre l’air." Entendre ici fumer une clope et se libérer de cette atmosphère trop sérieuse pour toi.
Tu disparais, laissant la jeune femme seule avec son père. Et une fois dehors, tu te permets de souffler. De prendre un grand bol d’air frais. Tu en viens même à te demander si tu ne te casserais pas et tant pis pour la récompense, tu te trouveras une blonde un autre jour. Tu allumes un clope et viens t’accouder à la rambarde, regardant le fleuve qui traverse Brisbane. Pensant trop à ton envie de nicotine, tu ne fais même pas attention au dérangement que pourrait causer la fumée. Pour toi, tu es seul face l’étendue d’eau. Enfin, ça, c’est ce que tu crois.

Outfit:

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w/ @Sunan Erckens
27 septembre 2021.

«

Me regarde pas comme ça, je suis assez grande pour te faire comprendre si ça va pas au moment venu, je vais pas vomir sur les gens. » Naturellement protecteur avec sa compagne de supercherie, Camil était inquiet de l’état de santé de Deborah et pour cause, elle ne s’était pas sentie très bien au cours de la journée. Rien de très alarmant mais assez pour que le regard de Camil se pose de temps en temps sur elle avec une expression bien particulière au cours de la soirée. Finalement tout c’était bien passé. Deborah avait la discussion facile et son visage avait retrouvé des couleurs. C’était probablement pour cette raison que le grand blond ne s’était pas inquiété plus que ça lorsqu’elle lui avait dit vouloir prendre un peu l’air après avoir déposé un baiser chaste sur sa joue. Vêtue de sa grande robe noire fendue, elle passait le seuil d’une des grandes portes de la salle et disparaissait dans la pénombre de la nuit, longeant le fleuve pour en respirer les effluves. Après quelques minutes de marche où seuls ses talons semblaient se faire entendre sur des kilomètres, elle avait fini par faire demi-tour et se poser sur un banc, en contre-bas sur la rive. La lumière de la lune sur le fleuve était apaisante.

Assez pour lui donner envie de rester là un moment et d’être à l’aise. Coupe de champagne à la main, elle avait retiré ses talons pour mieux s’asseoir en tailleur et prendre une grande bouffée d’air. Les paupières fermées, ce n’était qu’un instant plus tard qu’elle sentait une odeur de cigarette venir lui chatouiller les narines. Rien de spécialement gênant pour elle puisqu’elle était elle-même fumeuse de temps en temps mais la grimace sur son visage laissait comprendre qu’elle ne s’attendait pas à ce genre d’odeur ici. Instinctivement, elle avait senti sa robe puis ses cheveux. Est-ce que c’était elle qui sentait cette odeur ? Une interrogation qui persistait jusqu’à ce que le vent n’amène devant ses iris une fumée fine. Quelqu’un était en train de fumer non loin de là et il lui suffisait de lever les yeux pour le constater. Un petit mètre à sa gauche, sur la berge supérieure, un jeune homme était penché sur la rambarde, cylindre de cancer à la main. « La vue est plus sympa d’ici, au cas où ça vous intéresserait d’observer et de ne pas me foutre la fumée de votre clope dans la trogne. » disait-elle avec un sourire avenant, pour lui montrer qu’elle ne lui en tenait pas rigueur, tapotant la place à côté d’elle. Avec le vent, sa fumée irait plus loin. « Juste besoin d’une pause nicotine ou de vous échapper carrément de la soirée ? » Si Deborah était habituée à accompagner Camil à ce genre d’événement, elle n’en restait pas moins peu friande. Les apparences, très peu pour elle alors forcément, elle pourrait comprendre le besoin de fuir un instant, exactement comme elle venait de le faire finalement.

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w/ @Deborah Brody
27 septembre 2021.

L’

espoir d’être complètement seul est détruit au moment où une voix féminine vient résonner dans tes oreilles. Ca t’emmerde un peu mais tu ne vas pas lui dire de bouger, elle est clairement dans son bon droit. Tout comme elle a le droit de te faire remarquer que tu la déranges avec ta clope. Sur l’instant, tu cherches d’où provient le son jusqu’à ce que tu baisses la tête vers elle, découvrant une jeune femme assise sur un banc. Tu comprends pourquoi elle râle gentiment, elle est à la place parfaite pour se prendre les cendres et fumée de ta clope. "Aaah ouais, je pensais pas qu’il y aurait du monde en dessous. Désolé." Excuses franches, tout simplement parce que tu as un minimum de respect pour les autres et encore plus quand tu te mets à fumer. Tu conçois totalement que certains puissent ne pas apprécier cette odeur si particulière.
"J’hésite. Ca me ferait chier de partir alors que j’ai une récompense qui m’attend à la fin mais en même temps, c’est vraiment pas mon délire cette soirée." Non vraiment pas ton délire, et tu fais ça juste pour une histoire de cul. Peut-être qu’il serait temps de changer là-dessus, d’arrêter de prendre que des nuits sans lendemain et te caser mais il y a toujours un mais quand tu penses à cette solution. Tu penses à ton meilleur pote qui galère en amour, qui avait trouvé la bonne soi disant mais cette dernière lui a mis à l’envers. Alors depuis, tu n’as pas vraiment envie de tenter ta chance et de vivre avec ce qui vient. Et en ce moment, c’est juste une petite blonde pour qui tu es prêt à tout pour la mettre dans ton lit. "Et vous ? Pour quelle raison, vous échappez à ce monde de faux-culs ?" Parce qu’il n’y a que ça dans cette salle, des faux sourires qui se permettent de te poignarder dès que tu as le dos tourné. Leur monde fonctionne comme ça, le monde des trop riches. Ca te crispe, rien que d’y penser. Tu n’es vraiment pas de ce monde et tu ne le côtoieras plus jamais.
Acceptant l’invitation de la jeune femme, tu décides de la rejoindre sur le fameux banc. Quelques pas pour rejoindre la berge et tu viens t’assoir près d’elle. "Première soirée de ce genre que vous faites ?" oses-tu demander. Juste pour savoir si elle se sent comme toi, complètement paumée. A croire que oui vu sa dégaine. Assise en tailleur alors que sa robe doit couter une blinde et retirer ses chaussures à talons prouvent bien qu’elle n’est pas de ce mode ou alors qu’elle est une princesse qui se moque littéralement de niquer ses affaires pare qu’elle peut avoir tout ce qu’elle veut.

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w/ @Sunan Erckens
27 septembre 2021.

U

n sourire fin sur le visage, quelques mots lancés à son égard. « Il y a pas de mal. » Elle-même fumeuse de temps en temps, elle n’allait certainement pas l’engueuler à pleine bouche pour la fumée – quant à la cendre, elle n’avait rien reçu ou n’y avait pas fait attention, pas de quoi lui en vouloir non plus. A l’instar du jeune homme qui comprenait qu’on ne puisse pas apprécier cette odeur, la brune comprenait qu’en tant que fumeur, on ne fait plus vraiment attention à tous ces détails – d’autant plus quand on se pense seul. Debra l’invitait donc à la rejoindre, là où la vue se faisait meilleure, là où on ne viendra sûrement pas les chercher si tel était leur souhait, là où chacun d’eux pourrait profiter sans déranger l’autre, qu’importait la forme du dérangement.

Il descendait les marches, profitant de cet instant pour lui expliquer le pourquoi il est là et pour lui renvoyer la question. La façon qu’il avait de s’exprimer : elle avait un peu la sensation de retrouver de son propre monde. A croire qu’elle s’enfermait un peu trop dans celui de Camil parfois et qu’elle en venait à avoir les codes sans même s’en rendre compte. Ça faisait du bien d’entendre ce lâcher-prise, l’absence de contrôle dans les mots pour ne froisser personne ou pour ne pas dire un mot de travers qui pourrait être déformé, amplifié et tout faire capoter.  « Une récompense ? Quel genre de récompense ? » A sa connaissance, aucun prix n’allait être décerné ce soir. Ce n’était qu’une soirée mondaine où les invités se retrouvaient pour faire le point à la fois sur l’aspect professionnel et le personnel. Elle l’avait bien senti quand des regards s’étaient posés pour elle, que sa présence au bras de Camil en avait encore étonné parce que rare était ceux qui croyaient à leur histoire à ses débuts – et ils avaient raison mais ça, ils auraient l’occasion de le constater plus tard.

« Oh non, c’est très loin d’être la première soirée de ce genre que je fais... » Parce que Camil avait pris l’habitude de l’emmener avec lui un peu partout, elle en avait connu des dizaines et des dizaines des soirées comme celle-là en presque deux ans. « Mais j’ai toujours besoin de prendre un peu l’air. A la longue, je me sens plus vraiment à ma place et j’ai la sensation de ne plus avoir quoi que ce soit d’intéressant à leur dire. » Elle haussait les épaules, visiblement résignée d’être le statut qu’elle s’apprêtait à se donner : « Je ne suis qu’une pièce rapportée. Je suis la petite-amie de. Alors forcément, on s’intéresse à moi un temps mais toute la lumière revient à lui finalement. » Un rire passait aussitôt le seuil de ses lèvres. Elle venait de s’entendre parler et franchement… « Dis comme ça on dirait vraiment Caliméro, la pauvre petite malheureuse qu’on met de côté mais pas du tout, au contraire, ça m’arrange que l’attention revienne à lui. » Elle se penchait alors vers l’oreille de son interlocuteur, le murmure au bout des lèvres tel un secret qu’elle s’apprêtait à lui partager alors qu’entre eux, ça n’en était pas un. « Moi aussi à un moment donné je ne supporte plus les faux-culs dans leur genre. » Un rire, un soupir, un regard intéressé par la conversation qu’ils commençaient à avoir. « Et toi alors ? J’ai bien compris que tu avais une récompense qui t’attendait en fin de course pour ce soir mais tu fais souvent ce genre de truc ? » … « Venir à des soirées comme ça, je veux dire. » Loin d’elle l’idée de vouloir s’immiscer dans sa vie quand elle captait que sa question aurait pu être tendancieuse si elle n’avait pas précisé le fond de sa pensée.

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w/ @Deborah Brody
27 septembre 2021.

T

u questionnes avec ton histoire de récompense. Elle aimerait savoir mais c’est à se demander si elle souhaite vraiment entendre la réponse. Juste une histoire de jambes en l’air, rien de très impressionnant. Juste que vous êtes, toi et la petite blonde, deux jeunes gens qui veulent se faire plaisir. Et qu’est ce qu’il ne faut pas faire pour se faire plaisir. Après tu ne craches pas sur les petits fours et coupe de champagne gratuits. Tu te grattes la tête, cherchant quoi lui répondre sans la choquer même si tu sens que cette femme est ouverte d’esprit. "J’accompagne une petite blonde et elle m’a promis certaines choses…" Tu n’en diras pas plus, à elle de faire sa propre image de ce que ça peut bien être. Après il n’y a pas photo, on devine très vite ce qui va se passer après cette soirée mondaine.
Une connaisseuse… Et pourtant elle ne ressemble pas à toutes ces femmes qui pouffent et critiquent. L’image de la princesse est complètement faussée. Cette jolie brune est une sorte de caméléon. Elle sait se transformer le temps d’un camouflage et une fois la soirée terminée, elle se permet de souffler, de retirer ce costume qui a l’air de lui déplaire. "Je ne veux pas paraitre méchant mais est ce qu’ils s’intéressent vraiment à ce que vous leur raconter ? Parce que je sens bien que vous faites l’effort de trouver des sujets cools à aborder mais est ce qu’ils écoutent vraiment ?" Car il ne faut pas être débile que tout le monde est faux dans cette soirée, que personne ne s’écoute ou seulement par intérêt. Et quand on dit intérêt, c’est qu’il y a une question de fric derrière. C’est à ça que ça sert les soirées de ce genre, à signer des contrats, avoir de nouveaux clients ou juste de se faire bien voir pour gagner des voix aux prochaines élections. Cette jeune femme en est l’exemple même quand elle explique son statut dans ce monde. Petite amie de. Un rôle qui pourrait plaire à beaucoup de femmes surtout si le gars est vraiment friqué. "En soit… C’est peut-être mieux ainsi… Que la lumière lui revienne… Je veux dire, dans le sens que derrière, vous pouvez plus facilement faire ce que vous voulez." Elle sera sans doute moins jugée.
"J’ai tenté de faire comme eux mais j’ai pas réussi, j’suis quelqu’un de trop cash. Malheureusement, c’est pas passé avec le père de celle que j’accompagne." Ce dernier, d’ailleurs, doit être encore en train de fulminer après ce que tu lui as balancé à la tronche. Mais tu repenses au petit rire de la blonde et ça te suffit largement. "Oula non, c’est la première fois que je vais à ce genre de trucs et surement la dernière. Je l’ai juste fait pour la fille, une sorte de deal, tu vois ? Le souci, c’est que je devais me confronter à son père. Et comme je t’ai dit c’est pas vraiment passé. Une horreur, la discussion. Et lui, un vrai raciste." Tu soupires, rien qu’à y repenser. Tu termines ta clope, foutant le mégot dans ta poche et ne voulant pas gêner davantage ton interlocutrice, tu ne t’en rallumes pas une deuxième. "Ca va, je me suis consolé avec la bouffe et les coupes. J’ai gouté à des trucs qui je connaissais pas et franchement y’a des trucs pas dégueu !" On dirait un enfant quand tu balances ça mais il faut dire que ce n’est pas chez ta tante que tu as pu gouter à ces mets là. Vous n’aviez clairement pas les moyens.

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w/ @Sunan Erckens
27 septembre 2021.

N

aturellement, “des choses”, ça éveillait la curiosité de Deborah mais si le jeune homme n’avait pas nommé ces choses, c’est qu’il ne tenait probablement pas à en parler. L’esprit de la brune divaguait néanmoins. Argent facile, drogue, échanges de bons procédés, sexe, il y avait tant de possibilités qui pouvait se cacher derrière cette dénomination. Pour une fois dans sa vie, elle faisait preuve de sagesse et ne demandait pas plus de détails, préférant laisser le futur lui donner des réponses si la discussion s’approfondissait entre eux ou laisser planer le mystère si jamais ils ne revenaient pas dessus. « Vu que j’ai tendance à répondre à leurs questions plus qu’à réellement entamer la conversation de moi-même, oui, en général ils m’écoutent mais ça ne dure qu’un temps. Au début ils avaient les oreilles très tendues pour espérer la moindre information un peu croustillante sur moi ou la candidature de mon petit-ami mais ils ont vite compris que c’était peine perdue pour m’arracher le moindre ver du nez. Du coup, ils ont arrêté de réellement s’intéresser et ils font souvent semblant. » disait-elle en haussant les épaules, se foutant peu qu’on lui prête pas d’attention particulière. « Le plus triste là-dedans c’est qu’ils se rendent même pas compte que ça se voit qu’ils s’en foutent. » lâchait-elle dans un rire, connaissant à présent par cœur les « hum hum » de courtoisie. En revanche, de son côté, ça ne l’empêchait pas de réellement s’intéresser à ce qu’eux peuvent dire. Peu bavarde avec eux, elle savait se faire discrète dans un groupe pour mieux écouter et éventuellement rapporter quelques informations à Camil mais ça, ils n’avaient pas à le savoir, y compris son interlocuteur du moment.

« Oui et non. C’est mieux que la lumière lui revienne en général, oui, parce que c’est quand même le but de sa carrière mais le problème d’être lié à une personne importante et d’autant plus dans la politique, c’est qu’on vous voit et vous prête de l’attention seulement quand ça les arrange et en général, ils préfèrent les ragots et les méfaits que le reste. Même si la lumière lui revient toujours, ça n’empêche pas le jugement facile. » Debbie l’avait appris avec les mois : il était plus difficile de faire valoir ses bonnes actions plutôt que les mauvaises. Pour cause : son image était directement liée à la réputation de Camil et sa capacité de choisir sa compagne. Si elle faisait une connerie, c’était l’occasion rêvée pour ses concurrents et détracteurs de le souligner pour le décrédibiliser. Le jugement d’autrui était le cœur même de sa collaboration initiale avec le grand blond, malheureusement. Jusqu’ici ce n’était jamais arrivé mais elle savait qu’à la moindre bourde, les projecteurs seraient sur elle quand bien même elle se démenait depuis des mois pour avoir une image impeccable.

« Si le deal c’était de se confronter à son père et que ça a foiré, tu vas les avoir quand même ces choses promises ? » demandait-elle naturellement quand la discussion se tournait davantage vers lui. Elle ne connaissait probablement pas la jeune fille dont il parlait et elle ne savait pas si le but était de faire croire à une idylle à son père pour l’emmerder ou si c’était dans un autre but. Puisque le jeune homme qualifiait le père de raciste, Debbie imaginait aisément des subterfuges de sa gamine mais elle souhaitait sincèrement que ce n’était pas le but premier. Utiliser une personne, pour ses origines ou autre chose, ça n’avait rien de cool, bien au contraire, même avec une quelconque récompense derrière. Peut-être était-elle trop jeune pour s’en rendre compte, Debbie n’en savait rien mais elle trouvait ça triste de se rabaisser au rang d’objet d’emmerdement si c’était le cas. Le jeune homme avait au moins le don de prendre ça avec philosophie, de quoi lui arracher un rire quand il parlait de la bouffe. « Ouais c’est pas mal, c’est juste jamais assez grand, qu’on se le dise. » disait-elle naturellement, véritable estomac sur pattes qu’elle peut être, incapable de se contenter d’une salade ou d’une demie assiette pour faire genre d’avoir l’estomac délicat d’une princesse. Non merci, très peu pour elle ce genre de faux-semblant.

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w/ @Deborah Brody
27 septembre 2021.

C

e monde pailleté n’est en réalité qu’un monde rempli de commérages, ça se joue à celui ou celle qui aura la dernière info croustillante, la dernière rumeur à divulguer. Une ambiance qui n’est vraiment pas faite pour toi. Tout est dans le jugement au final, ces gens ne doivent même plus se rendre compte qu’ils ont la critique facile. "Eh beh, en fait, c’est la chasse aux gossips vos petites soirées. J’espère au moins que la revente de leurs infos croustillantes aux journalistes rapporte bien !" t’exclames-tu sur le ton de la rigolade. Même si dans le fond, c’est peut-être un peu nerveux. A croire que ces gens ne peuvent vivre que des rumeurs qui les entourent. Comment fait ton interlocutrice pour ne pas sombrer à force d’aller dans ce genre de réception ? L’amour surement, apparemment, ça rend fort ce sentiment. "S’ils ne captent pas que ça se voit, c’est parce que tout le monde a la même expression, du coup ça leur parait normal." ricanes-tu, te rappelant très bien du visage de cet homme qui sert de père à ta pseudo cavalière. Cela ressemblait à quelque chose de « cause toujours, tu m’intéresses ».
Note à toi-même, ne pas tomber amoureux de quelqu’un de connu, c’est un coup à te créer des problèmes d’après les dires de la grande brune. Cela doit être quelque peu fatiguant de te sentir observer, d’être jugé sur tes moindres faits et gestes et qu’à la moindre entourloupe, cela peut retomber sur ton ou ta partenaire de vie. Vraiment pas fait pour toi. "Moi qui pensais que c’était simple au final, je me suis fourvoyé, ça donne pas envie de vivre un truc pareil avec ce que tu racontes là." Ta petite vie te convient très bien finalement, et tant pis si tu n’as pas le même portefeuille que toutes ces personnes qui se trouvent dans la salle non loin de vous.  "Du coup, à t’entendre, je me demandais… T’as parfois des paparazzis, journalistes qui te suivent alors que tu vas juste chercher ton pain ?" Tu crois déjà connaitre la réponse mais tu te sens obligé de lui demander, juste par besoin d’être rassuré.
"Peut-être que oui, peut-être que non… Et je pense clairement à un non là, sinon elle aurait déjà couru pour me retrouver je pense et c’est pas le cas." Tu soupires, constatant enfin que tu aurais très bien pu rester chez toi plutôt qu’affronter ce monde légèrement malsain. Tu vérifies tout de même ton téléphone au cas où la demoiselle en question t’aurait laissé un message mais non. Tant pis, ça ne sera pas ce soir que tu prendras ton pied. Peut-être que c’est mieux comme ça au final, ça t’évitera surement d’avoir une sangsue qui te colle à la peau. "J’avoue que j’suis un peu déçu mais bon c’est comme ça ! J’espère juste qu’elle aura pas de soucis, vu le caractère de son père." Même si dans le fond, tu sens qu’elle a plus d’un tour dans son sac pour échapper à toute sorte de punition paternaliste.
Elle a le rire communicatif, et tu ne peux t’empêcher de t’esclaffer aussi. Elle est marrante cette jeune femme qui encore une fois te prouve qu’elle n’a rien d’une princesse. Tant mieux au moins, tu peux parler sans langue de bois. "C’est clair ! Si l’occasion s’offre à moi et que je me retrouve une nouvelle fois devant ces grands buffets, je prends mes boites pour les remplir !" rajoutes-tu, riant une seconde fois. "Au fait, moi c’est Sunan, enchanté !"  

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w/ @Sunan Erckens
27 septembre 2021.

I

l la faisait rire, ce jeune homme cash, visiblement peu enclin à faire partie de ce monde-là. Elle le comprenait tellement. Avant d’être embarquée dans l’aventure au bras de Camil, elle ne connaissait pas tout ça et n’avait aucune connaissance du comportement de la haute société et plus particulièrement de la sphère politique. Aujourd’hui, elle en avait l’habitude et elle avait vite compris qu’on marchait très souvent sur des œufs et qu’il était plus que préférable de peser ses mots pour ne pas dire de bêtises qui pourraient porter préjudice – surtout pour Camil en vrai dire, si ça la concernait elle, c’était de suite moins gênant s’ils n’allaient pas creuser dans ses frasques les plus douteuses. « Sincèrement, j’en ai aucune idée, je ne m’amuse pas à ce genre de jeu. Apprendre des trucs croustillants sur eux, c’est rigolo, surtout parce qu’on ne s’y attend pas en général venant de gens comme ça dont l’image est très lisse mais je n’irais jamais rien vendre aux journalistes. Si ça peut servir à mon petit-ami pour avancer dans sa carrière je lui dirais mais mon rôle s’arrête là dans leur petite guerre de qui a la plus grosse. » disait-elle en riant, cash aussi de son côté, tandis qu’elle approuvait silencieusement sa réflexion sur leurs mines semblables en hochant doucement la tête : tous des faux-culs.

Amusée par la mine pensive du jeune homme qui devait probablement s’imaginer en train de vivre ce qu’elle vivait actuellement, Debbie haussait doucement les épaules. « Bah disons que selon ce que ton partenaire fait, il faut pas se leurrer, il faut pas trop compter sur une vie privée à la fois à cause des journalistes mais aussi à cause de la fan base qui peut pousser trop loin, être trop curieuse sur des pans de la vie que tu as pas forcément envie de partager avec le monde entier. » Et elle en savait quelque chose grâce à son amie Heather, actrice Disney de son statut, véritable nid à rumeurs et autre révélations au monde qu’on aimerait garder pour soi. Sa question avait le don de la faire sourire alors qu’elle secouait doucement la tête de façon négative. « Non ça va, j’ai pas à me plaindre, ils sont gentils avec moi. Mon petit-ami est dans la politique, ce n’est pas comme s’il était acteur par exemple et ce n’est pas non plus le président des Etats-Unis alors ça va, je suis plutôt tranquille. C’est plutôt en bas de chez lui qu’on peut en voir un de temps en temps et me concernant tout particulièrement, ils aiment bien voir où je vais de façon officielle. Quand je vais dans une association ou quelque chose comme ça par exemple, tu peux être sûr que ça sera souligné quelque part dans les jours à venir que ce soit par une photo ou une petite phrase au milieu d’un paragraphe qui le concerne lui. » Dans ses souvenirs, la seule fois où elle avait été vraiment placardée dans les magazines politiques people/gossip, c’était lorsqu’elle avait eu le malheur de porter une bague à son annulaire ressemblant bien trop à une bague de fiançailles. Autant dire qu’elle avait appris à ne plus faire cette erreur-là – quand bien même sur le moment, ça avait été plus rigolo qu’autre chose.

« Peut-être qu’elle te cherche mais qu’elle te trouve pas surtout. » disait-elle dans un rire concernant sa blonde. Il fallait se rendre à l’évidence que non seulement ils étaient éloignés de la salle mais en plus en étant ainsi en contrebas, elle n’était pas près de les trouver si jamais elle le cherchait. Preuve en était, même lui n’avait pas fait attention à sa présence au début. « Tu devrais peut-être aller voir... » Que ce soit pour la raison de la recherche potentielle après le jeune homme ou pour le caractère de merde du papa qui pourrait se retourner contre sa fille. Rien que l’idée lui donnait des frissons. Elle ne comprendrait définitivement jamais les parents dans son genre même lorsque l’enfant fait les pires conneries de la planète. « Debbie. » disait-elle simplement pour se présenter à son tour, habituée à donner son surnom bien plus que son prénom entier mais il ne lui en tiendrait pas rigueur, elle en était persuadée.

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w/ @Deborah Brody
27 septembre 2021.

T

Elle n’a pas tords, cela lui créerait peut-être plus des ennuis qu’autre chose. Car on vous promet toujours que cela reste anonyme mais ce n’est jamais vraiment le cas et ça pourrait très bien retomber sur elle. Et sans doute que tu serais dans son cas aussi, tu te tairais, sauf si l’info était d’utilité publique. Là, tu dénoncerais sans aucun scrupule. Ton côté justicier qui veut ça. "Je comprends, c’est plus sympa de regarder les combats de coqs que d’en faire partie !" réponds-tu avec le sourire. "Puis connaissant les journalistes, ils auront forcément l’info sans que tu ailles leur dire." Des petits fouineurs ces gens là, toujours prêts à avoir la dernière anecdote qu’ils pourront placer dans leur magazine people. Ils devraient s’intéresser à des sujets plus importants qu’à raconter qui s’est mis en couple la semaine dernière.
Tu l’avais oublié cette option là, la fan base comme elle dit si bien. Tu te rends compte réellement que la célébrité te retire beaucoup de choses. Tu espères que la femme ne vit pas ce qu’elle raconte. "Insupportable…" murmures-tu. Tu penses alors un instant à ton groupe de danse qui, bien qu’un nombre de fans important, ne vit pas de choses pareil. Sans doute parce que vous ne faites pas le buzz dans la même sphère médiatique que ces gens qui se trouvent à la réception de ce soir. "J’ose même pas imaginer la vie de ceux qui se font suivre par ces curieux… Ca fait froid dans le dos, même !" C’est clairement un coup à rester chez soi, à vérifier ses fenêtres toutes les deux minutes au cas où on t’espionnerait. Ce n’est pas une vie, c’est de la survie. Mais ça te rassure un peu quand tu apprends que la belle brune ne vit pas tout ça, qu’elle a encore son petit jardin secret, sa petite vie tranquille même si parfois cela lui arrive de croiser quelques journalistes. "Tant mieux alors, ça te permet quand même de faire ce que tu veux sans avoir alors l’impression d’être surveillée h24. Pis, je sais pas mais t’as l’air d’avoir ton petit caractère et donc pas du genre à te laisser marcher sur les pieds par des journalistes…" C’est le sentiment qu’elle te donne quand tu discutes avec elle, tu vois une femme forte devant toi, une femme indépendante.
"Raah ouais… Tu penses ? C’est peut-être possible après tout… Elle avait l’air drôlement pressée de  terminer la soirée…" Sauf que tu n’as plus vraiment envie de la terminer avec elle, maintenant. T’es bien là en compagnie de la brune à discuter de tout et de rien. Et puis au final, ça te gênera pas tant que ça de repartir en solo quand la jeune femme retrouvera son cher et tendre. "Vraiment ? Je t’avouerai que j’ai la flemme. Au pire, je peux lui envoyer un message… Mais je crois que je vais surement m’en fuir tel un voleur." réponds-tu, riant légèrement. Ca vaudra mieux pour toi, tu préfères ça plutôt qu’affronter une nouvelle fois les regards et les faux sourires. Tant pis pour la blonde, elle arrivera bien à se débrouiller toute seule. Tu esquisses un sourire, content de pouvoir mettre un nom à la belle inconnue. "Enchanté Debbie. Moi, c’est Sunan ou Sun, comme tu préfères."