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 I'll smile to hide the truth ϟ Jake

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Message(#)I'll smile to hide the truth ϟ Jake EmptyJeu 2 Déc 2021 - 21:14



I'LL SMILE TO HIDE THE TRUTH

ϟ
-S- eptembre 2008.
Le mur face à toi porte tout ton intérêt. Les yeux rivés dans le vide, les pupilles figées sur du rien, ton esprit divague et se noie dans des souvenirs douloureux. Tu ne clignes pas des yeux, et les paupières immobiles assèchent tes globes par un temps trop long sans hydratation. T’es immergé par un traumatisme, perdu dans la noirceur des abimes d’un cauchemar qui se fait moins fréquent, ces derniers jours. Parfois, le craquement des dents du squale sur ta jambe te fait sursauter en pleine nuit, les cheveux collés sur la peau de ton front. Un frisson glacial traverse ton échine. Un instant, tu as l’impression que le mur se peignait d’un rouge sombre et par réflexe, tu fermes tes yeux qui te brûlent et tu as besoin de quelques secondes pour que la gêne ressentie s’estompe. C’est à ce moment que tu réalises que le kinésithérapeute avait terminé le massage de ton moignon, alors qu’il te tend le manchon que tu devais enfiler sur ton genou.
Tu détestais ça. Tu avais l’impression de revenir dix ans en arrière, bambin rendu au point zéro. Réapprendre à se lever, à marcher, à s’habiller. C’était dégradant, de revenir à tes premières années de vie. Fierté malmenées par vagues assaillantes, le polymère qui glisse sur ta peau cicatrisée te fait plisser les yeux par dégoût. T’avais encore du mal, à apprivoiser ton moignon, étranger au reste de ton corps, membre fantôme. C’était laid, ce morceau de chair inutile, qui gardait le réflexe de fléchir et anticiper un pas quand tu te levais, alors qu’aucun appui tangible ne te permettait une stabilité qui t’aurait évité de te confronter au sol. Tu enfiles ensuite ta prothèse, et tu mets du temps. C’était peut être la troisième ou quatrième fois que t’habituais à repartir la moitié de ton poids sur ta jambe de plastique.
Tu te lèves. Déjà grand pour ton âge, la perte de tes muscles suite au repos forcé te donnait un air longiligne accentué. Et tu fais quelques pas, pour réapprendre les bases. Tu es docile et réalises tous tes exercices sans broncher, même si les quelques douleurs te tordent le visage dans une grimace.
Effort étonnant, tu n’aurais jamais songé que marcher durant plusieurs dizaines de minutes pouvait à ce point épuiser tes muscles. La jambe fragile, ton quadriceps manque de flancher à plusieurs reprises alors que tu t’entêtes sa continuer. Tu sais marcher. Et plus tu le fais, moins bien tu le fais. Mais tu sais marcher. Et t’as besoin de le prouver à on se sait qui pour on ne sait quelle raison. Parce que t’es jeune, et t’es con. T’as quinze ans, ta fierté est à son apogée, sans doute influencée par tes hormones de jeune pubère rebelle mais ignare.

Les paumes de tes mains sont rougies et écaillées, usées par les poignées de tes béquilles. Tu n’avais pas l’habitude de transférer tout ton poids sur tes jeunes mains et ça t’avait créé quelques ampoules.
Alors à la fin de ta séance tu retires ta prothèse inconfortable puis tu t’assois, ou plutôt tu t’affales, dans un fauteuil roulant qui t’as longtemps incommodé. Tu as refusé pendant plusieurs semaines de poser ton fessier sur l’assise. Parce que tu refusais le handicap. T’étais normal. Tu es normal. T’es pas un de ces vieux types en fauteuil, ni un mec paralysé. T’asseoir, tu l’as longtemps assimilé à accepter que tu avais perdu tes capacités motrices et ton autonomie.
Et puis, tu as progressé. Parce que ta vie récemment c’était des montagnes russes, des montés et descentes fulgurantes, inattendues, abruptes. Tu pouvais passer d’un fou rire à une crise d’angoisse et de larmes en un mot, une pensé. T’étais fragile et même si tu cicatrisais lentement, aussi lentement que ta plaie, tu n’en restais pas moins encore à fleur de peau. Tu avais besoin de temps pour te reconstruire, même si les fondations sont déjà bancales. Le travail allait être long mais seul le temps était efficace. Ton père t’avait imposé une psychologue à qui tu n’avais pas décroché un mot. Si, peut être pour l’exaspérer, divaguant sur des faits qui n’aidaient en rien la professionnel à comprendre tes angoisses et surtout pouvoir t’aider à aller mieux. Mais ça, ça te passait au dessus. T’as bien du mal à te confier, alors face à une inconnue ça te paraissait insurmontable. Encore moins maintenant. C’était trop frais, même trois à quatre semaines après l’accident.

Un bref sourire au kiné, et tu déambules dans les couloirs blancs de l’hôpital. Tes roues glissent sur le carrelage et étonnamment c’était peut être ici, que tu attirais moins les regards et te sentais plus à l’aise. Parce que t’es normal, ici. Être malade, ça était la norme.
Tu attends que ta belle mère vienne te chercher. Elle en avait pour au moins vingt minutes. Alors tu réalises une ronde dans des couloirs que tu connaissais bien. Et puis tu accélères. Un peu plus. Tu prends de l’élan et tu essayes réaliser ta meilleure performance de course de fauteuil roulant. Et tu passes les couloirs, quelques battants de portes. Tu atterris dans un secteur interdit aux patients et tu croises quelques regards étonnés. On commence à t’interpeller, doucement au début. Puis de plus en plus fermement. Jusqu’à te sentir arrêté net, involontairement, un poids mort accroché aux poignées de ton fauteuil t’empêche soudainement d’aller plus loin. Tu bascules même en avant, rattrapé par la force cinétique et c’est une poigne ferme qui agrippe le dos de ton t shirt pour éviter que ton visage n’aille s’écraser contre le carrelage froid. Tu tournes ton visage vers l’homme qui avait arrêté ta couse mais pris le soin de t’empêcher de tomber. « Oh Jake. Ça va? » C’était l’infirmier que tu avais croisé à de nombreuses reprises aux urgences. Il s’était occupé de toi, avait été présent lorsque tes yeux étaient rivés sur tes jambes, du moins ta jambe, fixant le manque, les larmes rougissant tes joues. Sa bienveillance t’avait suffisamment touché pour que tu te rapproches de cet homme. « Une petite course de bolides? » Tu arbores ton plus beau sourire de charmant garçon. T’es pire qu’un chiot qui réclame à jouer.




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Message(#)I'll smile to hide the truth ϟ Jake EmptyMar 14 Déc 2021 - 19:06

La journée a été longue. Parfois, Jake a l’impression qu’il passe plus de temps à courir dans les couloirs pour aller d’un service à un autre que de s’occuper de ses patients. Il aimerait parfois avoir une machine capable de lui dire si c’est le cas ou s’il s’agit simplement d’une impression. Son service se termine dans une grosse heure, encore : il est parti faire un tour pour prendre des nouvelles des patients qu’il a accueillis aux urgences ces derniers jours. Beaucoup ont eu la chance de rentrer chez eux car les blessures étaient minimes, mais certains ont été hospitalisés. Ce sont ceux-là que Jake aime aller retrouver, dès qu’il a du temps, pour prendre des nouvelles et s’assurer qu’ils ont tout ce dont ils ont besoin. Subir un traumatisme physique est une chose, être délaissé mentalement en est une autre. S’il ne peut pas soigner toutes les blessures et maladies du monde, il peut au moins faire en sorte d’être présent humainement parlant. Il vient de faire un tour en pédiatrie pour discuter avec la mère d’un enfant qui est tombé, la veille. Les médecins ont préféré le garder en observation quelques jours afin de s’assurer qu’il n’y a pas de problème cérébral qu’ils n’auraient pas vu au scanner. L’enfant s’est réveillé, a parlé, a bougé, a marché. Mais ce n’est pas suffisant pour écarter tous les risques, mieux vaut être trop prudent que pas assez. C’est ce qu’il a répété à la dame, extrêmement inquiète, avant de la quitter pour rejoindre un autre service. Il marche dans les couloirs – qui sont pires que des labyrinthes – sans trop savoir où il veut aller en premier. Il n’a pas le temps de se décider qu’il entend un boucan dans le couloir d’à côté. Il se penche légèrement pour essayer de voir ce qu’il s’y passe et soupire longuement en voyant que c’est toujours la même chose. Winston n’est pas le premier adolescent à faire des courses de fauteuil, il ne sera pas le dernier non plus. Habituellement, Jake est celui qui gronde en essayant d’être doux : il explique qu’il y a des malades, ici, et qu’il ne faut pas encombrer les couloirs avec des déplacements inutiles – et trop rapides. Et il raconte aussi que les fauteuils roulants sont dangereux, qu’on ne peut pas réellement contrôler les mouvements et qu’ils ne sont pas conçus pour ça. Il ment, évidemment. Les fauteuils sont conçus pour une vitesse plus effrénée que celle au pas, réglementée dans l’hôpital. Tous les jeunes de l’âge de Winston le savent, ceux qui sont obligés de se déplacer avec ça en dehors de l’hôpital ne vivent pas au ralenti, non. Jake se dépêche de rejoindre le couloir et attrape le fauteuil dans sa course. L’arrêt est tellement brusque que l’adolescent manque de faire un vol plané ; c’est un bon moyen de voir si les réactions de l’infirmier sont encore vives ou non. Il le rattrape par son t-shirt, l’empêche de tomber, et le remet bien au fond de son fauteuil avant de le relâcher. Il soupire en se rendant compte qu’il est passé à côté d’une chute qui aurait pu lui être très douloureuse. Ils sont dans un hôpital, certes, mais ça ne veut pas dire qu’une plaie ouverte à la tête est la bienvenue. « Oh Jake. Ça va ? » Il a doucement tourné son visage vers lui. Jake lui fait un sourire, incapable de vraiment avoir l’air énervé. Il est plus agacé qu’autre chose, à vrai dire. « Il va falloir que tu me signes une décharge dans laquelle tu dis que si jamais je te tue accidentellement, c’est justement un accident et que tes parents ne doivent pas me faire de poursuites. Tu es d’accord ? » Parce que ce n’est pas la première fois que Jake attrape Winston en train de faire quelque chose qu’il ne devrait pas. Il le comprend. Il a perdu une jambe et essaie de repousser ses limites pour voir où elles sont, désormais. Il ne se rend pas compte du danger dans lequel il se met lui, du danger dans lequel il met tous les autres. « Une petite course de bolides ? » Jake regarde au-dessus du fauteuil, autour d’eux. Il n’y a personne dans le couloir. Il se retourne sur lui-même pour inspecter dans tous les recoins, puis repose ses yeux sur lui après s’être assuré qu’ils sont bien seuls. « Non. » Il attrape les poignets du fauteuil et commence à pousser Winston dans le couloir. En marchant, il se baisse légèrement vers lui pour pouvoir parler plus bas mais être entendu quand même. « Pas ici. Il y a trop de passage. La preuve, je t’ai arrêté. » Jake connaît évidemment un secteur de l’hôpital où, à cette heure-ci, il y a beaucoup moins de monde… La gériatrie. Il pousse le fauteuil jusqu’au premier ascenseur croisé et rentre dedans, avec Winston. Il le laisse lui-même se retourner dans la direction des portes, alors qu’il se met à côté de lui. « Toutes les personnes qui viennent rendre visite aux personnes âgées viennent le matin. L’après-midi, elles ont bien compris qu’elles dorment. Et en début de soirée, même les médecins et infirmiers évitent le service. Sauf s’il y a vraiment un problème, personne ne met les pieds dans le coin. Ils n’ont pas besoin de nous, la plupart ont des machines. » Il hausse ses épaules, les portes de l’ascenseur s’ouvrent : c’est déjà ce couloir-là. Vide, comme l’avait promis Jake. « Il faut qu’on me trouve un fauteuil, quand même, avant. » Il le dit en sortant de l’ascenseur et en tenant les portes pour que Winston en fasse de même. « Et dès qu’on en trouve un, je te mets une raclée. Si je gagne, tu ne recommences plus jamais. Deal ? » L’infirmier ne supporte pas perdre, il n’y a donc qu’une seule issue possible à ce match : il va gagner.

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Message(#)I'll smile to hide the truth ϟ Jake EmptySam 8 Jan 2022 - 14:16



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-S- eptembre 2008.
Le sourire de Jake est contagieux. Tes lippes s’étirent et tu ne caches pas ta joie de le croiser aujourd’hui. Comme les autres jours d’ailleurs. Même si tu n’étais plus dans son service -heureusement-, il t’arrivait assez fréquemment de le croiser dans les couloirs blancs de l’hôpital, et il traînait toujours avec lui une bonne humeur qui calmait tes craintes.
« Il va falloir que tu me signes une décharge dans laquelle tu dis que si jamais je te tue accidentellement, c’est justement un accident et que tes parents ne doivent pas me faire de poursuites. Tu es d’accord ? »Ça te fait rire. Il devait y avoir une part de vérité dans ses propos. Mais toi, tu prends ça juste pour une vanne bien placée. T’es pas vraiment du genre à prendre au sérieux les remarques humoristiques. « Si un requin n’a pas réussi à m'tuer je n'pense pas que tu y arriveras. » L’humour c’est ta thérapie. Et l’humour enfantin, vantard et ridicule était celui qui te caractérisait le mieux. T’as besoin de relativiser pour te convaincre que rien n’est grave, que tout va bien, et, qu’après tout, tu feras fureur avec cette jambe exogène. Tu fais même un peu iron man, comme ça. Relativiser, tu le fais à l’extrême, comme d’habitude. La modération, tu l’oubliais bien vite.

Il refuse dans un premier temps ta proposition de course. Tu soupires, le jauges et le juges de tes yeux pétillants. « Mauviette. » Pour ne pas dire couille molle. T’as peur qu’il balance ta vulgarité à ta belle mère. Il s’empare des poignées de ton fauteuil pour t’accompagner tu ne sais où. Mais tu as une totale confiance en l’infirmier. Ça te fera une promenade de santé.« Pas ici. Il y a trop de passage. La preuve, je t’ai arrêté. » Tu l’entends chuchoter. Un large sourire s’étire sur ton visage enfantin que Jake ne peut pas voir mais peut facilement deviner. Espiègle, tes yeux trahissent tes pensés. Faire des conneries, c’était ce qu’il y avait de plus distrayant pour toi.

Une fois dans l’ascenseur, tu tournes le fauteuil sur lui même. T’avais un peu plus de mal pour les mouvements circulaires avec ta chaise, parce qu’il fallait pousser comme un acharné sur la même roue. « Tu crois que j'vais devenir hyper baraqué à force d’être en chaise? Il paraît qu'les gens en fauteuil ont des abdos et de bras hyper musclés. » Tu demandes naïvement, un sourire en coin gravé sur tes lèvres. Préoccupations futiles reflétant ton jeune âge. Tu préférais penser à ça plutôt qu’au regard des gens sur toi et à la douleur chronique qui s’installait. C’était bien plus léger et t’avais besoin de ça en ce moment.  

« Toutes les personnes qui viennent rendre visite aux personnes âgées viennent le matin. L’après-midi, elles ont bien compris qu’elles dorment. Et en début de soirée, même les médecins et infirmiers évitent le service. Sauf s’il y a vraiment un problème, personne ne met les pieds dans le coin. Ils n’ont pas besoin de nous, la plupart ont des machines. » Tu lances un regard complice à l’infirmier. « Chiant d’être vieux. » Réflexion très profonde et philosophique. Les portes de l’ascenseur s’ouvrent et un couloir silencieux se déroule sous vos yeux. Ça te fait froid dans le dos. « Il faut qu’on me trouve un fauteuil, quand même, avant. » Un petit rire s’échappe de tes lèvres. « Ça devrait aller chez les vieux. » Jake te laisse sortir, bloquant les portes, te sachant encore parfois malhabile. Tu avais du mal à faire dans la précision et la subtilité. « Et dès qu’on en trouve un, je te mets une raclée. Si je gagne, tu ne recommences plus jamais. Deal ? » Ça te fait rire. Une pointe de défi dans le regard et un sourire provocateur sur le coin des lèvres, tu l’observes sans chercher à cacher ton petit air vaniteux. « Ok, donc j'vais pouvoir faire ça tranquillement les prochaines semaines du coup. Et quand j'gagnerai tu m’accompagneras à toutes mes séances de kiné? » Parce que c’était pas la joie avec le kiné actuel. Il était très peu réceptif à ton humour. Tu préférais quand il y avait la petite stagiaire, qui au moins, détendait l’atmosphère.
Tu arpentes tranquillement les couloirs, cherchant l’objet de votre convoitise pendant quelques minutes, jusqu’à en trouver un dans un coin, près d’une porte de chambre. « Là! » Tu lui cries avec un peu trop d’entrain. T’entends même une voix dérayée par le temps marmonner quelques mots que tu ne comprenais pas mais dont le ton désagréable suffisait à te faire comprendre l’intention.
« Sur la ligne de départ. » Tu énonces comme dans les courses de voiture que tu avais vu à la télé. Tu t’installes face à un long couloir vide, attendant ton adversaire sur cette ligne imaginaire. « Trois, deux, un… » Tu ne lances même pas le départ que tu t’élances dans vraiment le prévenir. « Go! » Tu finis par souffler, et malgré un départ difficile, tu parviens à te lancer dans un rythme convenable pour dévaler le couloir.





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Message(#)I'll smile to hide the truth ϟ Jake EmptyJeu 27 Jan 2022 - 13:59

« Si un requin n’a pas réussi à m’tuer je n’pense pas que tu y arriveras. » Jake hausse ses épaules. Il ne sait pas s’il peut être comparé à un requin. L’un a droit aux dents de la mer, l’autre au pays des bisounours. Mais s’il doit être très honnête, il pense que le second effraie bien plus de monde que le premier. Vivre dans un monde de paillettes, d’arcs-en-ciel et de licornes – pour faire dans le cliché – ça ne peut pas plaire à tout le monde. Jake y est bien, lui. Dans sa naïveté la plus complète, dans son idéalisme le plus poussé. « Ne jamais dire jamais. Tu as déjà entendu parler de David et Goliath ? » Il est David, le requin est Goliath et Winston, lui, est une pauvre victime sur laquelle les deux s’acharnent. Si David et Goliath avaient décidé de former une équipe pour terrasser quelqu’un d’autre, l’histoire aurait été bien différente et cette histoire n’aurait pas été utilisée à toutes les sauces. Comme aujourd’hui. « Mauviette. » C’est facilement balancé par Winston, qui semble répondre instinctivement au refus de Jake. C’est un non qui a une suite : il veut bien, oui, mais ils ne peuvent pas faire ça ici. L’infirmer embarque son ancien patient à travers les couloirs de l’hôpital en sachant exactement où l’emmener. Ils arrivent dans l’ascenseur et Jake relâche le fauteuil de Winston pour le laisser se débrouiller. Il sait qu’il est préférable de ne pas trop toucher au fauteuil d’un patient sans son accord – sauf quand le déplacement lui est extrêmement difficile. C’est comme dans la vraie vie : on ne va pas aider quelqu’un qui ne demande rien. Le handicap ne doit pas être pris en pitié, l’infirmier en a bien conscience. « Tu crois que j’vais devenir hyper baraqué à force d’être en chaise ? Il paraît qu’les gens en fauteuil ont des abdos et des bras hyper musclés. » Il secoue son visage. « Non. Tout simplement parce que toi, tu ne vas pas rester en fauteuil toute ta vie. » Ceux qui ont les bras musclés et des abdominaux en béton sont dans des chaises depuis des années et pour le restant de leurs jours. « Mais il va falloir continuer de te muscler, c’est sûr. » Parce que porter une prothèse n’est pas la même chose que marcher sur sa propre jambe mais ça, Winston va bien vite le savoir, le comprendre. Jake ne peut pas lui parler d’une expérience qu’il ne connaît qu’à travers les bouquins, il vaut mieux que le patient le découvre par lui-même. Il ne préfère pas lui vanter des sensations et des façons de vivre sans en être persuadé, ce serait risquer qu’il se lasse avant de réellement avoir commencé le processus de guérison qui, qu’on se le dise, risque de durer jusqu’à la fin de ses jours. On ne se remet jamais réellement d’une amputation, on apprend juste à vivre avec. Toujours en train de monter à l’étage de la gériatrie, Jake lui explique pourquoi ils vont ici. « Chiant d’être vieux. » Il ne peut que confirmer, l’infirmier. Il n’est pas encore suffisamment âgé pour se ranger dans cette catégorie et ça lui va très bien. La fin de la trentaine lui convient, il n’a pas besoin d’aller à la rencontre de la quarantaine. Qu’il reste à cet âge-là indéfiniment, qui pourra lui dire quoi que ce soit ? C’est comme s’il avait arrêté de vieillir, de toute façon : son âge ne se voit pas sur son visage, ses amis n’ont de cesse de lui dire. « Tu l’as dit. » C’est tout ce qu’il trouve à dire, finalement, avant que les portes de l’ascenseur ne s’ouvrent. Jake tient les portes pour son ancien patient avant de se mettre à marcher à ses côtés, à la recherche d’un second fauteuil. « Ça devrait aller chez les vieux. » C’est sûr. Jake lui dit que s’il le bat, il ne devra plus jamais recommencer. « Ok, j’vais pouvoir faire ça tranquillement les prochaines semaines du coup. Et quand j’gagnerai tu m’accompagneras à toutes mes séances de kiné ? » L’infirmier fronce les sourcils. « Tu as besoin d’un accompagnateur ? » Il s’attendait à une autre demande. Double ration lors des repas ou une console de jeux dans sa chambre. Ça, non. « Allez, deal. Je marche. » S’il perd, il devra accompagner Winston à ses séances. Ce n’est pas la fin du monde. A vrai dire, il est même prêt à le faire s’il gagne. « Là ! » Jake s’approche du fauteuil, le déplie et s’installe dedans. Il n’a jamais vraiment fait ça et trouve ça assez étrange. « Sur la ligne de départ. » Il s’avance dans le fauteuil et grimace légèrement. Il ne pensait pas que tourner les roues était si compliqué, le coup à prendre ne vient pas aussi facilement qu’il l’aurait imaginé. « Trois, deux, un… » Les deux hommes s’élancent : Winston est une véritable flèche et Jake, lui, tente de suivre le rythme. Ils dévalent le couloir à une allure folle mais au final, c’est bel et bien le jeune homme qui arrive le premier au point d’arriver. « Punaise. » Jake déteste perdre mais va devoir prendre sur lui. « Comment tu fais ça ? C’est super dur ! » Tourner les roues, rester droit, le faire rapidement… Non, vraiment, c’est un mystère pour l’infirmier. « On recommence. » Il veut une revanche. « On fait sur trois manches. » Si Winston remporte la seconde manche, il aura donc gagné. C’était un peu stupide de dire trois et non quatre, mais Jake préfère ne pas revenir sur des mots qu’il vient à peine de prononcer. « Trois, deux, un… » Et ils repartent dans le sens inverse, tous les deux à grande allure.

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Message(#)I'll smile to hide the truth ϟ Jake EmptySam 12 Fév 2022 - 20:09



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-S- eptembre 2008. « Ne jamais dire jamais. Tu as déjà entendu parler de David et Goliath ? » Pas vraiment, non. Tu plisses tes paupières un instant, plongé dans une profonde réflexion. « Si si, bien sûr. » Tu réponds, ne voulant pas avouer ton manque de culture par pure fierté. Fierté mal placée, par ailleurs. Tu n’étais pas du genre à te plonger dans les livres. Tu préférais sortir, aller dans des endroits pas toujours bien famés, provoquer certains adultes, voler à l’étalage. T’attirais l’attention en enchaînant les conneries, et c’était sans doute pire ces derniers jours, même si tu ne pouvais pas aller bien loin. Mais tu pouvais être imaginatif.
Quand au sujet de la musculation, il ne partage pas tout à fait ton point de vue. « Non. Tout simplement parce que toi, tu ne vas pas rester en fauteuil toute ta vie. Mais il va falloir continuer de te muscler, c’est sûr. » Tu fais une petite moue déçue. Tu t’étais imaginé naïvement que ça te sculpterait un corps d’athlète en quelques semaines. Simplement pour épater la galerie, et qu’ils regardent autre chose que ton moignon en cours de cicatrisation. C’était désagréable de sentir les coups d’œil curieux sur un membre que tu apprivoisais encore. Tu avais déjà bien du mal avec ton propre regard pour supporter ceux des autres. « Ouais c’est ce que le kiné m’a dit. Mais tu sais je suis déjà pas mal musclé. » Tu affirmes. Tu étais plus fin que l’autre chose. Le manque de gras laissait entrevoir certes tes muscles mais on ne peut pas dire que ces derniers soient réellement hypertrophiés. Ils sont au contraire peut être un peu trop absents, morphologie habituelle des garçons déjà sveltes qui grandissent vite.

Ta proposition sur le fait de t’accompagner aux séances médicales fait froncer les sourcils de Jake. Et toi, tu ne comprends pas pourquoi, tu ne comprends pas ce que tu as dit de mal. « Tu as besoin d’un accompagnateur ? » Tu es pris au dépourvu, détournes le regard, presque honteux. Tu balbuties d’abord quelques mots puis tu finis par articuler. « Euh… non. » T’as l’impression d’avoir dit une connerie et ça se ressent. Le ton de Jake te fait regretter tes mots, comme si tu venais de dire quelque chose d’étrange. Tes lèvres se pressent l’une contre l’autre dans une moue contrariée. Tu t’en veux de lui avoir fait cette proposition, et c’était presque comme si tu ne désirais finalement plus tant que ça la présence de Jake. T’étais d’une susceptibilité affligeante. « Allez, deal. Je marche. » « Ouais enfin on verra. » Tu dis d’un air boudeur. A peine as tu marmonné ta phrase que tu repars à la recherche d’une chaise, attentif au moindre recoin. Une fois celle ci trouvée, il s’y installe, et tu remarques comme une sorte de malaise qui te fait sourire. Puis la course est lancée. Et ce n’est pas difficile pour toi de constater qu’il a bien du mal à se donner de la vitesse. Plus lourd que toi, ça ne l’aidait pas non plus. Tu mets quelques mètres d’avance entre vous deux et franchi une ligne de départ imaginaire en levant les bras en l’air, triomphant face à cette victoire incontestable. Un rire s’échappe et tu retournes vivement vers ton adversaire, un sourire provocateur digne d’un grand méchant de film.
« Comment tu fais ça ? C’est super dur ! » « C’est les bras j’te dis! » Tu lui affirmes en lui montrant tes biceps presque inexistants. Bon peut être pas. Mais ce sera ta réponse. « On recommence. » Tu prends une voix hautaine. « T’es sûr? Il faut savoir admettre sa défaite pour ne pas se faire totalement ridiculiser. » Tu es un gamin insupportable. Mauvais joueur, tu te moques ouvertement des perdants, et ne supportant pas la défaite. Un sale gosse capricieux. « On fait sur trois manches. » Tu prends un air pensif quelques secondes, jetant quelques regards à Jake, accoudé, la joue contre ta main, tapotant ton index sur ta peau. « Allez j'consens à te laisser une seconde chance. » Tu finis par lui répondre.
Vous vous retournez sur la ligne de départ, et t’es prêt à en découdre. « Trois, deux, un… » Et c’est reparti. Cette fois ci Jake a un peu mieux pris le coup de main et vous êtes au coude à coude. Merde. Toi qui pensais que c’était gagné.

dé:

Edit: Tes bras se fatiguent et tu sens tes biceps chauffer. T'as du mal a garder le rythme et Jake de dépasse. Tu as beau tenter d'accélérer, tu ne parviens pas à le rattraper. Une fois sur la ligne d'arrivée, tu fais clairement la gueule. « Ouais c'est bon. Fallait bien que je te laisse gagner pour une troisième manche non? » T'es d'une mauvaise fois flagrante. Tu n'arrives même pas à garder un semblant de bonne humeur pour être convaincant. Tu ne le regardes plus dans les yeux et te retournes. « Tu devrais même me remercier. » Tu te mets de nouveau sur la ligne de départ sans tarder. « Allez c'est reparti. » Tu aurais du temporiser pour gagner un peu de temps pour récupérer un peu. Sauf que dans un coup d'orgueil tu lances le décompte. « Trois, deux, un. » Tu récites tout aussi vite. La dernière manche était lancée.





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Dernière édition par Winston Ackerman le Sam 12 Fév 2022 - 20:25, édité 1 fois
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I'll smile to hide the truth ϟ Jake HlIQNBi Présent
ÂGE : des milliers d'années, mais je suis bien conservé.
STATUT : marié au hasard.
MÉTIER : occupé à pimenter vos vies, et à vous rendre fous (a).
LOGEMENT : je vis constamment avec vous, dans vos têtes, dans vos esprits, et j'interviens de partout, dans vos relations, dans vos joies, vos peines.
I'll smile to hide the truth ϟ Jake D66f3080d3197264bebf7cba4d60718598caecba
POSTS : 31460 POINTS : 350

TW IN RP : nc
PETIT PLUS : personne ne sera épargné, c'est promis les chéris.
AVATAR : je suis tout le monde.
CRÉDITS : harley (avatar), in-love-with-movies (gif)
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PSEUDO : le destin.
INSCRIT LE : 15/12/2014

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Message(#)I'll smile to hide the truth ϟ Jake EmptySam 12 Fév 2022 - 20:09

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Message(#)I'll smile to hide the truth ϟ Jake EmptyDim 13 Mar 2022 - 18:06

« Si si, bien sûr. » Le ton n’est absolument pas convaincant et ça fait sourire Jake. Si Winston ne connaît pas, il ne le lui reprochera pas. Il est encore jeune, il a le temps d’ouvrir des bouquins et de s’éduquer un peu. Et même s’il ne souhaite pas le faire, Jake ne le pointera pas du doigt. La culture générale est importante, certes, mais elle ne fait pas tout. Quelqu’un peut être parfaitement ignorant et être une personne incroyable, tout comme un autre peut tout savoir sur le bout des doigts et être un con fini. Ils passent à autre chose : l’adolescent lui demande s’il pense qu’il deviendra baraqué au fil des jours. C’est vrai qu’il faut de la force dans les bras pour se déplacer dans un fauteuil roulant. Mais Jake est optimiste : Winston pourra bientôt marcher avec une prothèse et n’aura plus à utiliser ça. « Ouais c’est ce que le kiné m’a dit. Mais tu sais je suis déjà pas mal musclé. » Il a l’air d’insister là-dessus, l’infirmier ne veut pas le contrarier. Beaucoup de jeunes de son âge se rassurent par rapport au physique. Quand les filles le font avec la taille de poitrine, les garçons le font avec les muscles apparents. « Ne deviens pas bodybuilder non plus. Tu sais ce qu’on dit sur la gonflette. » Que c’est de la gonflette, justement. Jake n’a jamais aimé les hommes trop musclés. En réalité, il n’a jamais été attiré par les corps sveltes. Ce n’est clairement pas ce qu’il recherche chez un homme. Mais bref, le sujet n’est pas là : Winston est un adolescent et, dieu merci, Jake ne le regardera jamais de cette façon.

Winston parle d’être accompagné aux séances et Jake a la malencontreuse idée de lui redemander la chose clairement, plutôt que de simplement l’accepter. Une réaction qui, il peut le voir sur le visage de l’adolescent, n’a pas plu à ce dernier. « Euh… non. » Jake essaie de se rattraper en lui disant qu’il est d’accord, qu’il l’accompagnera. « Ouais enfin on verra. » Il n’insiste pas plus, se rendant bien compte qu’il a merdé à un moment donné. Les nerfs à vif et les hormones en folie, il est inutile d’essayer de raisonner un jeune comme lui. Ils repartent à la recherche d’un fauteuil et le trouvent rapidement. La première course a lieu et, évidemment, c’est Winston qui la remporte – et Jake n’a même pas essayé de le laisser gagner, c’est dire. Il lui demande comment il a fait et Ackerman met ses biceps en avant. « C’est les bras j’te dis ! » Mauvais perdant, comme toujours, Jake exige qu’ils recommencent. « T’es sûr ? Il faut savoir admettre sa défaite pour ne pas se faire totalement ridiculiser. » Et pour que ce soit un gagnant vraiment méritant, il instaure une nouvelle règle : que ça se fasse en trois manches. Encore deux pour espérer rattraper Winston, et gagner. « Allez, j’consens à te laisser une seconde chance. » Ils se remettent en place et s’élancent pour le second tour. Cette fois-ci, et de peu, c’est Jake qui l’emporte. « Ouais c’est bon. Fallait bien que je te laisse gagner pour une troisième manche non ? » Ce n’est pas faux. L’infirmier espère quand même que ce n’est pas ce qu’il a fait et qu’il a gagné de lui-même, parce que sinon, ce serait assez humiliant. « Accepte la défaite, ne te ridiculise pas plus. » Il reprend ses propos en les mettant à sa sauce. « Tu devrais même me remercier. » « Blablabla. » Il fait semblant de se boucher les oreilles et de ne pas l’écouter. Lequel a quinze ans, déjà ? « Allez c’est reparti. Trois, deux, un… » Les deux hommes s’élancent une fois de plus.

Win : Winston remporte la victoire haut la main.
Close : Jake réussi à le dépasser sur les derniers centimètres et remporte la course.
Fail : Jake fait un faux départ et se casse la gueule, Win l’emporte sans aucune difficulté du coup.

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Message(#)I'll smile to hide the truth ϟ Jake EmptyDim 13 Mar 2022 - 18:06

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Message(#)I'll smile to hide the truth ϟ Jake EmptyJeu 5 Mai 2022 - 22:30



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-S- eptembre 2008. « Ne deviens pas bodybuilder non plus. Tu sais ce qu’on dit sur la gonflette. » Un rire traverse tes lèvres, accompagné d’un « Ouais » amusé. Parce que c’était aussi moqué d’être trop que peu musclé. L’excès l’était toujours. Et c’était pourtant ce qui te qualifiait le mieux. C’était une période complexe, à ton âge. Tu ressentais la nécessité d’être validé par les autres, suivre un certain mouvement. T’étais sensible au regard des autres, malgré l’air détaché que tu essayais de te donner. T’as besoin qu’on t’admire, qu’on t’envie. Que tu te sentes valorisé. T’étais peut être quelqu’un d’influençable.

Lorsque tu perds la seconde manche, tu es frustré. T’étais pas franchement doué pour cacher tes émotions, t’étais comme un livre ouvert. Jake le comprend facilement. Ou alors était ce parce qu’il commençait te connaitre, à force de te côtoyer si souvent sur son lieu de travail. « Accepte la défaite, ne te ridiculise pas plus. » Ça, c’était une phrase de perdant. C’était parce qu’il avait échoué juste avant qu’il se permettait ce genre de remarque. Sauf que toi t’aspirais à gagner, toujours. T’aspirais à mieux, au meilleur. T’étais ambitieux, tu voulais toujours viser plus loin. « Blablabla. » Il se bouche les oreilles, et tu plisses tes yeux accusateurs. T’es bloqué entre l’envie de rire et celui de le traiter de gamin. T’as cette fâcheuse tendance à critiquer trop vite les autres, trop sèchement, avec ce sourire narquois, moqueur. T’es un gamin qui peut se montrer insupportable parfois. « Looser. » Que tu te contentes de lui lancer, provocateur, lui tirant la langue. T'avais la pression pour terminer premier maintenant.
La course reprend, le dernier round. Celui où il fallait gagner pour remporter l’ultime victoire. T’avais peut être un esprit de compétition un peu trop féroce. Le décompte reprend, tes muscles se crispent, et vous repartez en trombe. Jake ne semble pas faire semblant puisque pendant quelques secondes, vous êtes au coude à coude. Et puis tu te détaches, habitué de l’engin, il fallait croire que c’était un don. Tu franchis la ligne d’arrivée imaginaire, levant les bras au ciel, vainqueur. Tu te retournes fièrement vers l’infirmier, ne cachant pas ta joie, le sourire débordant. « Bon bon bon, on dirait bien que tu ne fais pas le poids. » Tu remarques l’évidence, pour lui mettre un peu plus sous le nez. Alors que tu t’apprêtes à rouvrir tes lippes, ton téléphone se met à sonner. Tu tâtes tes poches avant d’en sortir ton téléphone. Tes sourcils se froncent lorsque tu vois le numéro de ton père. Tu décroches rapidement, sans jeter un oeil à Jake, comme s’il n’existait soudainement plus. « Allo? » En quelques secondes ton sourire s’élargit bien vite. Ton père t’annonce être à l’accueil. C’était rare qu’il puisse se libérer de son travail de restaurateur, alors chaque fois qu’il faisait l’effort, tu ne pouvais pas t’empêcher de sourire niaisement. T’adorais passer du temps avec lui. Tu raccroches, et adresses enfin un regard à l’infirmier. « Mon père est là. Du coup je te tiens au courant pour ton gage. J’vais peut être y réfléchir. » Que tu conclues. C’était la fin de votre petit jeu qui t’aura bien occupé. « A bientôt, looser. »





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