| fear is a mind killer (lily) |
| | (#)Ven 3 Déc 2021 - 14:59 | |
| fear is a mind killer @Lily Keegan & Eliot ChapmanLa façon dont Eliot jouait avec le cordon de son téléphone qui traînait sur son bureau prouvait à quel point il était angoissé ces derniers temps. Ravi d'avoir pu reprendre la place qu'il avait laissée à son départ à Mackay, il avait néanmoins beaucoup de pression sur les épaules pour se montrer à la hauteur de la confiance qu'on lui avait à nouveau accordée. D'autant plus qu'il était sur la corde raide. La fin de sa suspension ne marquait pas un total retour à la normale, tant Eliot devait faire attention à ne pas dire un mot de trop au sujet de ses erreurs à Mackay. Il avait été puni pour ses gestes violents envers un suspect, mais sa liaison avec son ex-femme était restée totalement secrète et devrait l'être à tout jamais. Il n'avait plus le temps d'y songer, son rendez vous de dix heures venait déjà d'être amenée à son bureau. Bonjour Lily, installez-vous je vous prie. Son ton était définitivement plus froid que lors de leur dernière rencontre et il ne s’en cachait absolument pas. Eliot voulait être très clair sur ses intentions. L’autre fois, il n’avait aucune légitimité à jouer à l’inspecteur de police un peu trop sérieux avec elle. S’il l’avait invitée, c’était uniquement pour lui poser quelques questions dans un cadre informel sur une enquête déjà archivée. Aujourd’hui, les choses avaient changé. Il avait repris son poste comme avant son départ à Mackay et sa suspension, et ce fameux dossier venait officiellement d’être remis à l’ordre du jour. Avoir demandé à Lily de venir n’était cette fois ci pas uniquement pour une forme de courtoisie, mais entrait littéralement dans le cadre de son travail sur cette affaire. Il voulait l’en informer immédiatement et sans passer par quatre chemins. Il n’y avait, après tout, aucun intérêt à se perdre dans des minauderies courtoises sans raison. Je vous avais dit que je vous tiendrais informée d'une éventuelle réouverture d'enquête concernant le décès de Callum… En une phrase il plantait le décor – quoi qu’elle devait bien se douter qu’elle n’était pas ici pour prendre le thé. Et bien c’est le cas. Le dossier a été réouvert. A vrai dire il était plutôt ravi d’avoir réussi prouver que cette affaire avait été mal traitée à l’époque. Il était d’ailleurs persuadé que son travail en ce sens lui avait permis, en partie, de redorer son blason auprès de sa hiérarchie. Plusieurs éléments étaient assez troublants et il nous a semblé nécessaire d’enquêter à nouveau. Qu’il précisait sans essayer d’insinuer quoi que ce soit. Il lui avait déjà dit que le rapport d’expertise qui concernait le véhicule n’était pas règlementaire, qu’une partie des personnes qui auraient dû être interrogées dans l’entourage du défunt ne l’avait jamais été et que, très clairement, son passé judiciaire avait été mis de côté bien trop vite pour écarter l’hypothèse d’un meurtre. Concrètement, rien n’allait dans ce dossier et Eliot s’était même demandé si l’inspecteur en charge au moment des faits n’avait pas eu des raisons de le classer. Une bien sombre histoire se dessinait dans son esprit et il espérait fort que ces détails problématiques n’étaient que des erreurs administratives plutôt que de jugement. Il s’était aussi intéressé de plus prêt à la veuve éplorée, dont il n’avait absolument pas compris les raisons d’être restée auprès d’un si rustre personnage à l’époque. J'ai quelques questions à vous poser, mais avant qu’on ne commence, je tenais à vous présenter mes sincères condoléances... J’ai appris pour le décès de votre mari, c’est une triste nouvelle. Sincère, il l’était. Il n’aurait pas pu imaginer la douleur qu’on pouvait ressentir à la perte d’un être si cher. Mais il avait tout à fait calculer sa déclaration : observer la réaction de la jeune femme lui paraissait important. Elle n’avait visiblement pas beaucoup de chance avec les hommes qui partageaient sa vie. |
| | | | (#)Lun 13 Déc 2021 - 20:06 | |
| Fear is the little-death that brings total obliteration.
Les invitations au poste de police font partie de celles qu’il est absolument impossible de décliner. Lily a caché son mécontentement lors du coup de téléphone qu’elle a reçu mais la jeune femme n’en pense pas moins. Nul besoin de préciser les raisons de sa convocation ; à en juger par sa dernière rencontre avec Chapman, elle peut déjà savoir à quoi s’attendre, et autant dire que ce n’est pas pour lui plaire. Sa vie est bien assez compliquée en cette fin d’année, elle aurait volontiers repoussé à plus tard un problème supplémentaire à gérer. Pourtant, c’est un mince sourire poli qu’elle continue d’afficher face à l’inspecteur de police, ne souhaitant pas surjouer la chose dans un tel contexte. Sa main lisse les plis de sa jupe alors qu’elle entre à peine dans le bureau de l’australien. Bonjour Lily, installez-vous je vous prie. L’utilisation de son prénom la crispe, les mots sonnent soudainement bien trop familiers dans une situation qui ne l’est pourtant pas le moins du monde. Pourtant et comme à son habitude, elle n’en laisse rien paraître, finalement bien plus déstabilisée par le ton employé plutôt qu’autre chose. Il ne semble même plus prendre le temps de mimer la chaleur, ni même l’empathie. De son côté, elle se contente encore d’un signe de la tête en guise de salutations. Je vous avais dit que je vous tiendrais informée d'une éventuelle réouverture d'enquête concernant le décès de Callum… Merde. Ses grands yeux bleus trouvent aussitôt les siens, elle n’a pas à mimer une certaine peur puisqu’elle est bien réelle. Lily avait beau s’y attendre, entendre la nouvelle de ses propres oreilles a pourtant tout pour la décontenancer. La réouverture de cette enquête est la dernière chose dont elle avait besoin aujourd’hui, elle ne peut même pas briefer son aîné qui se trouve être trop occupé en cure de désintoxication. Foutu Joseph qui ne répond jamais présent lorsqu’il le faudrait et qui ose encore se prétendre grand frère.
Elle s’assoit sur la chaise face à lui, ne faisant qu’anticiper l’invitation à venir. Lily commence déjà un peu trop à le connaître lui, autant que les lieux, et ce n’est pas une idée qu’elle associe à quoi que ce soit de positif. Et bien c’est le cas. Le dossier a été réouvert. Les mots s’enchaînant rapidement, il a au moins le mérite de ne pas la prendre pour une imbécile avec un suspens qui n’en vaut pas la peine. “Je vois, merci de me prévenir.” Oh, elle sait bien qu’elle l’aurait été de toute façon puisque la réouverture officielle de ce dossier est synonyme de nouvelles questions à lui poser. Et de nouveaux mensonges à inventer pour Lily, parce qu’à défaut de devoir cacher ses propres erreurs, ce sont celles de son frère qu’elle pousse éternellement sous le tapis. Plusieurs éléments étaient assez troublants et il nous a semblé nécessaire d’enquêter à nouveau. Troublants, c’est un terme poli pour dire qu’il doute de la véracité des faits décrits autant que la mort de son ex petit-ami soit uniquement la faute à pas de chance. Pas de chance n’a rien à voir dans tout ceci, en effet, et son flair a le don d’agacer Lily qui pensait sincèrement s’être mis l’inspecteur dans la poche. “Vraiment ? Comment ça ?” Elle a besoin de savoir contre quels éléments elle va devoir aller autant que ce qui peut déjà avoir été porté à sa connaissance ou non. Au fond d’elle, la jeune femme espère surtout qu’il n’a aucune preuve et qu’une ‘intuition’ qui n’irait nulle part devant une cour. Pourtant, si le dossier a été rouvert, c’est que d’autres se sont trouvés être du même avis et cela n’a, une fois de plus, rien d’une bonne chose. Lily inspire calmement, silencieusement.
J'ai quelques questions à vous poser, mais avant qu’on ne commence, je tenais à vous présenter mes sincères condoléances... J’ai appris pour le décès de votre mari, c’est une triste nouvelle. Le visage de la jeune femme change aussi rapidement que son coeur se serre. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il soit sujet de Matt. Pas avec lui, pas ici. Pour une fois, elle n’a pas à feindre la moindre réaction, ni même à l’exagérer. Toute la peine et la tristesse qu’elle continue de ressentir est bien réelle. “Je ne savais pas que vous étiez au courant. Merci.” Ô combien est-ce ironique de remercier une personne qui n’a finalement que de l’empathie pour elle ? Cela ne rime à rien mais ce sont les normes, les choses à dire et à faire. Elle pensait s’être sortie de ce cercle infernal, la mort de son mari remontant à cinq mois, mais il n’en est apparemment rien. Déjà, une part d’elle en vient à avoir peur de ne jamais pouvoir aller de l’avant alors que ses plans sont tout autres. “Je… Pour en revenir à Callum… dîtes moi si je peux vous aider à un niveau ou à un autre.” Distraire et émue, elle peine à retrouver le fil de ses pensées. Pourtant, elle le fait finalement tant bien que mal, espérant au fond d’elle pouvoir avoir accès à certaines informations du dossier qui lui permettraient de mieux façonner la réalité selon ses envies. |
| | | | (#)Mer 12 Jan 2022 - 15:26 | |
| fear is a mind killer @Lily Keegan & Eliot ChapmanSans attendre, Eliot était entré dans le vif du sujet. Personne ne méritait d'être soumis à un suspens insoutenable mais tout aussi inutile. Je vois, merci de me prévenir. Eliot devait bien admettre qu'il en était plus au stade de l'interrogatoire que du simple rendez vous informel. Elle devait s'en douter, vu la distance qu'elle mettait entre eux contrairement à leur première rencontre où elle avait paru à l'inspecteur beaucoup plus chaleureuse. Lily n'était pas une suspecte officielle dans le cadre de son enquête, il devait pourtant bien avouer que dans la situation sa culpabilité rentrait dans le portrait idéal de la jeune femme bien rangée qui manigance le meurtre de son copain dont elle ne sait plus supporter les erreurs. Il avait beau essayer de garder son jugement pour lui et rester objectif sur tous les points de ses enquêtes, le couple que Lily formait à l'époque avec le défunt le gênait profondément. A ses yeux, quelque chose n'allait pas : un délinquant ne pouvait trouver grâce aux yeux d'une fille comme elle. Pour ce qu'il connaissait de sa vie, tout du moins. Il le pensait sincèrement, au même titre qu'il était persuadé que les couples finissaient tous par s'essouffler après un crime ou un délit commis par l'un des deux partenaires, peu importe la raison, peu importe s'ils avaient une ou dix années de mariage derrière eux. Une bonne personne ne pouvait rester avec une mauvaise : Eliot était partisan de l'adage qui dit que qui ressemble s'assemble, pas du tout de celui qui affirme que les opposés s'attirent. C'est un point qu'il essaierait probablement de creuser au fil de la conversation, curieux d'en savoir plus, méfiant sur ce sujet qui pourrait autant être insignifiant que la clé du problème. Vraiment ? Comment ça ? Il regardait ses notes un instant avant de lui répondre, voulant vérifier à tout prix qu'il ne donnerait pas trop d'informations qui lui permettraient, si elle était de mauvaise foi, de trouver un mensonge à lui servir. Eviter de partager des détails et les garder confidentiels était l'un de ses jeux favoris pour essayer de tromper les suspects : mieux valait toujours en dire pas assez que trop. L'enquête à pu être compromise. Le rapport de la scientifique ne correspond pas à celui de l'expert qui a étudié son véhicule. Sur les lieux de l'accident il n'y avait aucune trace de freinage, ni dans les rapports, ni sur les photos prises le jour même. Si l'hypothèse qu'un autre conducteur ait causé l'accident avait été totalement mise de côté cette fois encore, celle d'un vice sur la moto ne l'était plus depuis la reprise de l'enquête. Quand bien même il aurait perdu le contrôle de son deux roues, il aurait dû essayer de se remettre sur la voie : visiblement, ce n'était pas le cas. En réalité, il semblait que la collision avait eu lieu avant même qu'il ne puisse tenter quoi que ce soit. Tout ça alors que techniquement, aucun trafic du moteur ou du système de freinage ne soit détecté - ou noté dans le rapport. C'était impossible. Il lui indiquait avoir des questions mais s'empressait, avant de commencer à les lui poser, de commencer par lui souhaiter ses condoléances pour le décès de son mari, lui aussi accidentel. Il semblait qu'il ait bien fait de se renseigner sur elle avant ce rendez vous. Je ne savais pas que vous étiez au courant. Merci. Il hochait doucement la tête : évidemment qu'il savait, il n'aurait pas été très professionnel de passer à côté de ce genre de détails. Je… Pour en revenir à Callum… dîtes moi si je peux vous aider à un niveau ou à un autre. Elle était quelques peu troublée et ça arrangeait bien l'inspecteur, lui qui aimait sentir qu'il avait le contrôle de la personne qu'il avait face à lui pour ne pas se faire avoir dans des manipulations trompeuses. Je pense que vous pourrez m'aider, oui. En tout cas, il avait des choses à vérifier avec Lily - ou au détriment de Lily, au choix. Rappelez moi une chose.. vous saviez qui il était, en vous mettant avec lui ? Ou avait-elle eu l'immense déception d'apprendre ses vices alors qu'elle était déjà tombée amoureuse ? A notre dernière rencontre vous décriviez Callum comme quelqu'un qui a fait des erreurs et qui avait besoin d'aide, je l'entend. Mais de mon côté j'ai des rapports d'arrestation qui le décrivent comme quelqu'un de violent. L'a t-il été en votre présence ? Sa voix s'était adoucie un peu, son ton était soudain plus chaleureux. S'il ne parlait pas forcément de violences conjugales, le sous entendu était bel et bien présent. |
| | | | (#)Mer 12 Jan 2022 - 20:54 | |
| Lily est sincère lorsqu’elle demande de plus amples informations pouvant expliquer la réouverture du sujet ; non pas qu’elle ne sache pas quels faits peuvent être qualifiés de troublants mais bien qu’elle ne sait finalement pas sur lequel ils ont bien pu mettre le doigt dans l’infinité de problèmes entourant la vie et la mort de Callum. Même décédé, son ex petit ami continue de faire de sa vie un enfer. “L'enquête à pu être compromise. Le rapport de la scientifique ne correspond pas à celui de l'expert qui a étudié son véhicule.” Ils sont sur la bonne piste et cela n’a rien pour arranger les affaires de Lily, trop occupée à jouer le rôle de la veuve éternellement éplorée pour laisser paraître son agacement. Elle ne l’aurait pas pensé assez obstiné ni même intelligent pour trouver de telles erreurs, si tard après les faits. Force est d’avouer qu’elle pensait l’avoir largement convaincu en usant de son sourire d’un blanc éclatant. Peut-être aurait-elle dû papillonner des yeux aussi. “Vous pensez que ça a été fait délibérément ?” La surprise sur son visage n’est qu’à à moitié feinte. Elle n’est pas surprise de ce qu’il lui rapporte, simplement qu’il soit déjà au courant de tels faits. La jeune femme craint de savoir ce qu’il pourrait finir par découvrir à plus long terme. Et puisque son personnage s’attend déjà à une réponse positive, la voilà qui enchaîne sur une seconde question rhétorique, son visage défiguré par le souci. “Mais… pourquoi ?” Même Lily ne souhaitait pas sa mort. Elle le détestait, elle l’aimait aussi, mais elle ne souhaitait pas sa mort. Ce n’est que Joseph qui l’a décidé, seul, quand il a jugé bon de s’immiscer dans la vie de sa cadette pour remettre en ordre des choses qui n’avaient certainement pas besoin de lui.
Troublée par l’évocation de la mort de Matt, la jeune femme perd brièvement le fil de ses pensées et, surtout, de ses mensonges. Ses yeux perdent de façon éphémère leur appui sur le réel mais elle se rattrape après quelques secondes, tentant à nouveau de faire de Callum le seul et unique sujet de leur conversation. Je pense que vous pourrez m'aider, oui. Elle hoche la tête, faussement volontaire à la tâche. Lily est comme ces tueurs qui participent aux recherches pour retrouver les victimes: elle veut être au cœur de l’enquête, insoupçonnable et, surtout, au courant de la moindre avancée. Pour sa défense, au moins, elle n’a tué personne. Elle sait seulement qui l’a fait. Rappelez moi une chose.. vous saviez qui il était, en vous mettant avec lui ? Et les voilà repartis. Le caractère violent de Callum, l’insouciance de Lily, et leur amour qui n’aurait jamais dû exister. Parce que s’il y a bien un sujet sur lequel Lily n’a pas à mentir ni même enrober les choses, c’est sur l’amour qu’elle lui portait, sincère et entier. “Ce n’était pas écrit sur son front. Il était différent quand je l’ai connu. Ou en tout cas, il m’a convaincu qu’il était une bonne personne.” Pour la première fois depuis le début de leur entrevue, elle lui parle avec une sincérité naturellement touchante. Ses grands yeux se posent dans les siens sans qu’elle ne cherche à mettre en place une tactique ou une autre en place pour obtenir son empathie. Elle n’a pas foncé tête baissée dans une relation toxique - ou tout du moins, ce n’est pas une vérité qu’elle accepte encore. A notre dernière rencontre vous décriviez Callum comme quelqu'un qui a fait des erreurs et qui avait besoin d'aide, je l'entend. Mais de mon côté j'ai des rapports d'arrestation qui le décrivent comme quelqu'un de violent. L'a t-il été en votre présence ? Merde. Merde, merde, merde. Il était acceptable de savoir que Callum n’avait rien d’un enfant de cœur, il l’est bien moins de savoir que cela avait des répercussions directes sur Lily. Dans ses yeux se lit une panique bien réelle, elle fait simplement de son mieux pour cacher la détresse sommeillante. “Il avait ses accès de colère, oui.” De colère, mais surtout de violence. Si Lily n’a jamais eu du mal à lui tenir tête lors de leurs nombreuses disputes, elle n’a jamais su l’empêcher de lever la main sur elle. Le sous entendu de l’inspecteur est bien trop immense pour qu’elle puisse l’ignorer et elle ne peut pas prendre le risque de lui mentir à ce sujet. Peut être même que la vérité jouera en sa faveur, pour une fois. “Mais je ne vois pas en quoi cela peut vous aider. C’était notre vie de couple, cela ne regarde que moi.” Et ce n’est pas comme si elle l’avait tué, pas vrai ? |
| | | | (#)Sam 5 Fév 2022 - 23:29 | |
| fear is a mind killer @Lily Keegan & Eliot ChapmanVous pensez que ça a été fait délibérément ? Oui, il en était même convaincu. Pour lui cette histoire était une vengeance, qu'elle soit liée à de l'argent ou à une relation personnelle restait à découvrir. Ce qui était certain était le fait que l'inspecteur ne croyait rien de ce qui était écrit dans le dossier de l'affaire initial, qu'il tenterait de faire la lumière sur les faits et il y arriverait. Il y arrivait toujours. Ses erreurs de jugements - et il en avait plusieurs déjà à son compteur - n'étaient toujours que liées à la mauvaise gestion de ses émotions le temps d'un instant. Sans implication personnelle il n'y avait aucune raison qu'il ne réussisse pas à faire valoir la vérité. C'est une possibilité. On lui avait appris à ne jamais en dire trop, à toujours laisser planer un doute sur ses intentions même si elles n'étaient pas si subtiles que ça. Il devait amener l'autre à parler, n'était pas là pour répondre aux questions de son côté, surtout lorsqu'il en était au point d'avoir des doutes sur la personne qu'il avait juste en face de lui. Mais… pourquoi ? Des hypothèses, il en avait plein. Elles passaient d'un gros poisson énervé pour une quelconque raison, à la vengeance d'un rival ou à un meurtre désespéré de sa petite amie effrayée par ses comportements. Seul l'avenir lui dirait laquelle était la bonne. Ça, c'est ce que nous allons essayer de découvrir. Il tentait d'ailleurs pour ça de reposer des questions à Lily sur sa relation avec le défunt qui était loin d'être un enfant de choeur. Ce n’était pas écrit sur son front. Il était différent quand je l’ai connu. Ou en tout cas, il m’a convaincu qu’il était une bonne personne. Eternelle victime trop éprise pour se rendre compte de la vérité ou véritable menteuse qui cachait trop bien son jeu, Chapman avait bien du mal à choisir entre ces deux possibilités. Il avait ses accès de colère, oui. Elle avait la capacité de maîtriser sans cesse ses propos, de ne jamais en dire trop. Eliot aurait même failli croire qu'elle avait suivi une formation pour se débrouiller si bien pour ne rien révéler de trop. Mais je ne vois pas en quoi cela peut vous aider. C’était notre vie de couple, cela ne regarde que moi. Eliot avait mis beaucoup de temps à apprécier la posture de l'autorité que lui amenait son emploi dans les forces de l'ordre. Si la justice semblait être l'une de ses plus fortes valeurs depuis toujours, gérer sa colère de la meilleure des manières pour la transformer en aplomb avait été une étape compliquée. Aujourd'hui encore il avait du mal à garder son calme face à certaines situations, mais il savait que sa carrière dépendait de son self contrôle. Lily ne l'énervait pas. Son air de femme parfaite n'avait rien d'agaçant. L'idée qu'elle pouvait être en train de lui mentir pour enjoliver la situation ou cacher des éléments, en revanche, était plus stressante pour lui. Disons que j'essaie de trouver ce qui aurait pu amener quelqu'un à lui vouloir du mal et qu'il faut que j'explore toutes les pistes. Dont celle qui portait à croire que Lily était l'unique coupable du décès de Callum. La façon dont elle s'y serait prise pour lui faire du mal était un mystère et de nombreux autres seraient à comprendre au cours de l'enquête, mais c'était le travail d'Eliot que de faire la lumière sur ces éléments. Avez vous déjà été victime directement de ses accès de colère ? Si tel était le cas et qu'elle finissait par avouer sa culpabilité, l'inspecteur était persuadé que la justice serait clémente envers celle qui n'avait d'autre choix que de se débarrasser de son conjoint pour sa propre sécurité. Eliot plus que quiconque l'aurait compris. Des témoignages recueillis incriminaient clairement Callum dans le rôle du petit ami violent, mais aucune plainte n'ayant jamais été déposée, la seule parole de Lily comptait sur ces questions là. Il faut que vous sachiez que dans ce genre d'affaires, la conjointe est souvent incriminée pour meurtre alors même qu'elle ne faisait que se défendre. Parler de manière générale sans la citer précisément était une tentative de la voir se confier, mais il croyait comprendre qu'elle était trop futée pour se laisser aller, à son plus grand malheur. En savoir plus sur votre relation me permettrait d'éliminer cette hypothèse du tableau pour notre affaire. Eliot ne voulait pas croire qu'elle avait quelque chose à voir avec cet incident - avec le décès récent de son mari non plus. Mais il faudrait bien qu'il commence à avoir des réponses si elle voulait qu'il continue de la croire innocente, ou il devrait finir par suivre son instinct qui lui criait de plus en plus fort qu'elle était l'unique suspecte de cette affaire. |
| | | | (#)Sam 19 Fév 2022 - 4:55 | |
| Lily pose les questions d’une enfant, ses yeux visant quelques centimètres plus haut pour atteindre ceux de l’inspecteur. Elle doit se montrer naïve, innocente, et totalement incapable de la moindre pensée négative - ce qui rend un geste de la sorte encore plus inimaginable. C'est une possibilité. Fait chier. Lily ne jure jamais, même mentalement. Ce n’est qu’une preuve supplémentaire de l’immensité des problèmes qu’elle voit arriver petit à petit sur sa personne. Elle arrive à retarder l’attaque finale, mais toujours pas son existence. Tout ce qu’elle sait faire, c’est reculer pour mieux sauter ; et dans un coin de son esprit, ce sont les rires combinés de Joseph et d’Alfie qu’elle entend. Quitte à chuter, pourtant, la jeune femme veut savoir ce qui trahit sa pourtant-si-parfaite histoire, ficelée à merveille depuis des années. Personne n’a jamais eu à se poser de questions, personne n’a jamais pensé à même remettre en question sa version des faits. Personne, avant lui. Un flic qui veut redorer son image comme on le voit dans les films, voilà ce qu’il y a de plus dangereux en ce monde pour une femme apparemment sans histoire qui pourtant accumule les cadavres.
Une fois de plus et pour le bien de sa défense, elle reprend la casquette de la femme amoureuse et pourtant blessée (au sens propre autant qu’au figuré). Ce n’est pas une image qu’elle se donne, ce n’est pas non plus un rôle qu’elle s’invente. Simplement, elle doit mettre l’emphase sur une partie de son histoire qu’elle a plutôt pour habitude de garder pour elle, enfoui bien loin de la surface. Ce qu’elle a de plus en plus de mal à faire désormais, c’est continuer de jouer le rôle de la veuve épleurée alors qu’elle a passé bien plus d’années de sa vie à détester Callum plutôt qu’à l’aimer. Même mort, il continue de la tourmenter. Lui aussi a toujours été doué dans son rôle. Disons que j'essaie de trouver ce qui aurait pu amener quelqu'un à lui vouloir du mal et qu'il faut que j'explore toutes les pistes. Ce que tout inspecteur digne de ce nom devrait faire ; ce qu’aucun n’a jugé nécessaire de perdre son temps à faire avant lui. La jeune femme esquisse un sourire sans émotion, bien plus perdue dans ses pensées qu’elle ne l’aurait voulue. “Je comprends.” Elle comprend qu’elle est une piste à explorer, malheureusement. Elle comprend qu’elle est possiblement présumée coupable d’une affaire de meurtre. Quelle ironie d’avoir autant à se défendre pour tenter de se sauver alors qu’elle n’y est véritablement pour rien. Avez vous déjà été victime directement de ses accès de colère ? La question est piège, mais elle ne peut pas se permettre de mentir. Trop de témoins pourraient aller contre ses paroles, quand bien même elle n’a jamais été à l’hôpital. Il n’y a aucune preuve écrite, mais bien trop de personnes qui pourraient se souvenir de ses blessures particulières. Elle serre les dents, tente de chercher les bons mots pour une amorce particulière. “Ça lui est déjà arrivé de ne plus se contrôler.” Elle ne le dira pas de but en blanc, mais n’importe qui pourrait comprendre le fond de ses paroles: oui, elle a déjà été victime de lui - oh, Alfie aurait jubilé en entendant de telles paroles de sa part. Lily voudrait qu’il n’a jamais essayé de la tuer, qu’il n’a jamais été violent au point d’attenter à sa vie, mais même pour elle et sa morale vacillante selon le contexte, cela semble impensable. Il a déjà été excusé bien plus qu’il n’aurait jamais dû l’être. Il faut que vous sachiez que dans ce genre d'affaires, la conjointe est souvent incriminée pour meurtre alors même qu'elle ne faisait que se défendre. Légitime défense, voilà ce que pourrait plaider Lily si elle en venait à être incriminée. Ce qui n’arrivera pas. Elle n’est pas coupable. Elle n’est peut-être pas une blanche colombe, mais elle est innocente, et peu importe à quel point elle veut défendre son frère: elle ne paiera pas à sa place. Il connaît déjà la prison, Joseph, ce ne serait qu’un retour en terrain connu. “Je n’ai jamais rien fait contre lui.” Et ce sont sans doute les mots les plus véridiques qu’elle a eu envers lui depuis leur première rencontre. Pourtant, l’instant n’est que de courte durée. “Personne n’a jamais su, pour ce qu’il se passait entre nous. C’est sûrement une fausse piste.” Les mensonges reprennent aussi rapidement, resplendissants. C’est sûrement une fausse piste, parce que cela n’arrange pas Lily qu’il vise aussi précisément et aussi rapidement. C’est sûrement une fausse piste, parce qu’elle est terrorisée à l’idée qu’il puisse trouver un fil rouge le menant jusqu’au véritable coupable et que, justement, il trouve que quelqu’un se cache bel et bien derrière cet accident. Pour le bien de l’inspecteur, elle espère sincèrement qu’il saura se raisonner et retenir son flaire. Sinon, il risque à son tour de payer.
Finalement, il ajoute quelques mots supplémentaires, éternellement professionnel alors qu’elle passe volontairement par un millier de sentiments différents au fil de la discussion et de ses découvertes (et accusations). En savoir plus sur votre relation me permettrait d'éliminer cette hypothèse du tableau pour notre affaire. - “Je doute qu’il y ait quoi que ce soit d’intéressant dans notre relation. On a toujours été discrets, on pensait à se marier et fonder une famille, vous savez.” Elle pensait à se marier, elle pensait à fonder une famille. Mais c’est déjà la moitié, alors le mensonge n’est pas si immense si elle arrondit à l’unité supérieure. “J’étais enceinte quand il est mort. Je n’aurais jamais pu… faire tout ça. Ni même y penser. C’est impossible, simplement impossible.” Oh, elle n’était pas enceinte de lui, mais à cet instant les mensonges se confondent bien trop avec la réalité pour qu’elle puisse encore y prêter la moindre attention. Tout le monde s’habituerait rapidement à ce genre de situations, s’ils avaient la vie de Lily Keegan. “Peut-être que je pourrais essayer de retrouver le nom de ses anciens amis, ils n’étaient pas tous très fréquentables.” C’est un rictus de dégoût qu’elle retient finalement. |
| | | | (#)Jeu 17 Mar 2022 - 16:57 | |
| fear is a mind killer @Lily Keegan & Eliot ChapmanComme tout le monde, Eliot avait des doutes. Son air sûr de lui et son poste à responsabilité en tant que représentant de l'autorité pouvaient donner l'impression à son entourage qu'il était du genre à ne jamais craindre quoi que ce soit, ce qui était en réalité totalement faux. Malgré son instinct plutôt affûté et sa perspicacité, il arrivait à l'inspecteur de se tromper. En avoir conscience lui permettait de faire face à la réalité de ses capacités : il était humain avant tout. A l'aube de sa quarantaine, son égo avait été fortement touché par les évènements récents et il en était venu à remettre en cause toutes ses croyances acquises jusqu'alors : il devait désormais réapprendre à se connaître et à se faire confiance, à l'instar d'un sportif blessé qui reprendrait l'entraînement après un long arrêt. Cet exercice lui avait paru compliqué, au début, mais il reprenait rapidement ses marques depuis qu'on lui avait rendu officiellement sa plaque et son droit d'exercer. Sa suspension était levée, preuve qu'il était assez digne, selon les services des affaires internes, pour reprendre sa place. Il le prouverait en bouclant ces vieilles affaires dans lesquelles il avait replongé son nez, dont celle qui concernait la jeune femme qui se trouvait juste face à lui. Si elle était déclarée coupable à cause de lui, elle ne pourrait s'en prendre qu'à sa malchance ou à une force supérieur, puisqu'après tant d'années il était difficile à croire qu'Eliot serait retombé sur ce dossier. Il aurait eu tendance à dire que rien n'était lié au hasard, et pour le coup, si les évènements avaient mené le brun à se concentrer sur ces affaires oubliées, il devait bien y avoir une raison cosmique ou spirituelle à ça. Quoi qu'Eliot n'avait rien de très spirituel, au fond, puisqu'il aurait répété ces mots surtout pour faire plaisir à sa mère qui n'avait eu de cesse, dans sa jeunesse d'essayer de lui transmettre ces valeurs. Mais toutes ces pensées de chemins qui ne se croisaient pas par hasard, il les éviterait à Lily : il se contentait d'affirmer qu'étudier toutes les pistes était la meilleure - et seule - chose à faire pour boucler enfin cette affaire d'une manière convenable. Il en allait de la paix de la victime, après tout. Je comprends. Comprenait-elle qu'elle était dans le viseur de l'inspecteur ? Son regard quelque peu inquiet pouvait le laisser présager. Et alors qu'il tentait de percer Lily à jour pour connaître la vérité sur toute cette histoire, il se surprit à avoir de la peine pour elle lorsqu'à sa question sur les accès de colère de Callum, son visage s'était comme décomposé, l'espace d'un instant. Ça lui est déjà arrivé de ne plus se contrôler. Et ça ne surprenait en rien Eliot : la relation que Lily évoquait avec son ex ressemblait en tout point à ce qu'il avait déjà pu voir pour d'autres couples similaires. Il était toujours mal vu de faire des amalgames, pourtant, il fallait bien admettre que les stéréotypes se vérifiaient souvent, dans son travail. Je suis désolé. Il était sincère, même si son ton détaché devait faire croire le contraire. Il ne s'attardait pas sur cette séquence émotions, préférant enchaîner les questions. Je n’ai jamais rien fait contre lui. Personne n’a jamais su, pour ce qu’il se passait entre nous. C’est sûrement une fausse piste. Il eut envie de lever les yeux au ciel mais s'en empêchait : facile à dire pour quelqu'un qui n'avait surtout pas envie qu'on s'attarde sur ce point de détail. C'est donc précisément ce qu'il comptait faire, en précisant que leur relation lui paraissait être l'élément clé de ce mystère. Je doute qu’il y ait quoi que ce soit d’intéressant dans notre relation. On a toujours été discrets, on pensait à se marier et fonder une famille, vous savez. J’étais enceinte quand il est mort. Je n’aurais jamais pu… faire tout ça. Ni même y penser. C’est impossible, simplement impossible. Il jetait un œil à son dossier, ouvert devant lui, surpris de l'entendre : il lui semblait ne jamais avoir entendu ou lu cette information nul par jusqu'ici. J'ignorais que vous aviez eu un enfant. Et peu importe au fond, car les parents pouvaient tout aussi bien être des meurtriers que ceux qui n'avaient jamais enfanté. Ils pouvaient même l'être plus encore, et ça, Eliot le savait bien. Sa mère elle même lui avait avoué avoir pensé plusieurs fois à empoisonner son père pour qu'il cesse ses violences : heureusement pour leurs âmes, ils avaient simplement réussi à s'échapper de son joug sans devoir lui faire le moindre mal. Mais en réalité, tuer pour protéger son enfant à naître était probablement la meilleure raison de prendre une vie. Peut-être que je pourrais essayer de retrouver le nom de ses anciens amis, ils n’étaient pas tous très fréquentables. Si vous avez des noms en tête je ne refuserais pas de pouvoir enquêter sur eux. Toute piste était bonne à prendre, même si celle ci paraissait un peu trop pratique pour essayer de l'éloigner du sujet initial. J'avais encore quelques questions à vous poser, si vous avez encore du temps devant vous. Il misait sur la politesse mais savait bien qu'elle n'oserait probablement pas refuser à Eliot quelques réponses supplémentaires. Vous connaissez le garage dans lequel Callum entretenait son véhicule ? Lui demander si elle savait comment trafiquer une moto aurait été juste un peu trop direct, à son goût. |
| | | | (#)Mer 30 Mar 2022 - 7:12 | |
| Du bout des lèvres et bien malgré elle, l'australienne avoue l'existence de failles dans le couple qu'elle formait anciennement avec Callum. Par extension, elle avoue sa propre faiblesse, sa propre incapacité à régler les choses sans que personne ne se rende même compte du problème. Elle a ordonné sa vie toute entière autour de ce fait mais s'est retrouvée dépourvue de tout pouvoir une fois la porte de leur maison close. Je suis désolé. Ses paupières se ferment une seconde, signe de remerciement qui ne demande pas la moindre parole. Pendant une seconde, le temps semble s'arrêter alors qu'ils redeviennent deux humains à nouveau, bien loin de toutes considérations policières, justicières ou criminelles. Pourtant, Lily reprend rapidement ses esprits, refusant encore et toujours de se montrer dans le rôle de la victime. Elle s'est battue toute sa vie pour y échapper, et elle continuera de le faire aussi longtemps que nécessaire.
Bien malgré elle, la trentenaire oriente désormais son plaidoyer en direction des failles de son histoire, de ces petites choses dont l'inspecteur ne pourrait pas être au courant, et notamment de cet enfant qui aurait dû être le sien, il y a quinze ans déjà. Peu importe le nom de son père, elle l'aurait profondément aimé. J'ignorais que vous aviez eu un enfant. - "La grossesse n'est pas arrivée à terme." La grossesse n'est pas arrivée à terme ; c'est plus facile à statuer les yeux dans les yeux que de dire que cet enfant est le premier d'une longue liste qu'elle n'a pas su protéger à même son propre ventre. Dit comme ça, tout ressemble un peu moins à l'échec d'une vie. Et peu importe, sans doute, puisque son dernier coup en ce jour se résume à tenter de l'envoyer chercher ailleurs, et notamment auprès des amis de Callum, lesquels n'ont jamais rien eu de fréquentables. S'ils ne sont pas morts à cause de la drogue ou d'une bagarre de rue, ils ne sont sûrement pas devenus de bons citoyens entre temps non plus, et peuvent paraître être de bonnes pistes à exploser - s'ils n'ont effectivement pas tué Callum, ils sont pourtant bien loin d'être blancs comme neige pour autant. Si vous avez des noms en tête je ne refuserais pas de pouvoir enquêter sur eux. Elle hoche la tête, docile pour le record. "Vous avez de quoi noter ?" Elle n'a pas besoin de fouiller dans sa mémoire, les noms et prénoms des concernés étant déjà sur le bout de sa langue, comme si elle attendait depuis longtemps de pouvoir les prononcer.
J'avais encore quelques questions à vous poser, si vous avez encore du temps devant vous. Elle n'en a pas, est une femme occupée qui doit gérer une Association en plus du bar de son défunt mari, mais soit. Ce n'est pas comme si elle pouvait se dérober de cet entretien non plus, elle ne le sait que trop bien. Vous connaissez le garage dans lequel Callum entretenait son véhicule ? C'est d'une énergie colossale dont elle a besoin pour prendre sur elle et ne rien montrer, Lily, ne sachant que trop bien d'à quel point il se rapproche de la vérité, et d'à quel point il ne vaut mieux pas pour lui ni pour personne d'autre que les choses continuent d'aller en ce sens. "Non. Ça ne m'intéressait pas vraiment." Ce n'est qu'un demi mensonge qu'elle statue là: cela ne l'intéressait réellement pas, mais elle connaît parfaitement le nom de l'endroit. Peu importe. "Ses amis seront sans doute, vous pourrez leur demander." En voilà donc une raison de plus pour qu'il touche quelque mots à cette belle bande de parias, et qu'il laisse à Lily la liberté de vivre la vie qu'elle mérite, bien loin des tourments du passé. Tout ce qu'elle doit faire désormais, c'est s'assurer d'avoir une issue de secours et de quoi retomber sur ses pattes maintenant que l'inspecteur s'est un peu trop immiscé dans sa vie et semble déjà toucher la vérité du bout des doigts. Parfois, il vaut mieux s'en tenir éloigné. Il l'apprendra à ses dépens. |
| | | | | | | | fear is a mind killer (lily) |
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