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 strangerline #8 + futureproof

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Message(#)strangerline #8 + futureproof EmptyMer 8 Déc 2021 - 15:19

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@Mitchell Strange & Lou Aberline

Come and lift me up until I'm higher, Vulture coming to steal my youth, Throw the pieces down into the fire, Liars coming to take my truth

Arrivée quelques minutes en avance sur l’heure du rendez-vous, Lou en profita pour défaire les bandes adhésives de la police qui barraient la porte d’entrée ainsi que l’avis de saisie de la banque. Elle jeta le tout dans la poubelle la plus proche en y mettant l’intention de placer tous les événements de ces dernières années derrière elle, de faire la paix avec ces lieux. Cela sonnait comme une énième de ses fausses bonnes idées lorsqu’elle s’était mise en tête de racheter le local, et comme pour tout elle était allée au bout des choses avant de trop y réfléchir et prendre le risque de faire marche arrière. Elle se raccrochait au passé, Strange avait raison, elle l’avait toujours laissé la bouffer de l’intérieur. Elle écrivait les nouveaux chapitres sans mettre de point final aux précédents et marchait sur la corde raide de tous les espaces temps. Au fond ce n’était pas cette histoire qu’elle devait continuer si elle voulait espérer entrevoir l’avenir ; c’était un tout nouveau bouquin. Un livre sur lequel elle aurait enfin le contrôle plutôt que de se contenter d’être une protagoniste dans la narration des autres. Elle ouvrit la porte de l’ancien Club non sans nervosité, les mains moites, jambes de coton. Elle en franchit le seuil comme tant d’autres fois avant, et tout autrement. L’électricité était coupée, la poussière s’était accumulée, des petits malins avaient brisé une fenêtre pour squatter de temps en temps. Ce n’était pas Lou qui s’étonnerait de voir trainer sur le sol des mégots de cigarettes, de joints, et quelques capsules de gaz hilarant qui avait la côte chez les ados en ce moment. Rien n’avait bougé depuis que la police avait saisi l’endroit dans le cadre de son enquête sur Mitchell et personne n’avait pris soin des lieux depuis sa relaxe. Peu d’investisseurs voyaient un avenir dans un endroit gavé d’histoire, pas de celle avec un grand H. Visiblement récupérer l’ancien commerce servant de QG à la mafia ne faisait rêver personne. Elle n’eut même pas à se battre pour mettre la main dessus.

Aberline avait demandé à Strange de la rejoindre ici même et ne lui avait guère laissé le choix. Ils étaient quittes depuis qu’elle avait participé à son acquittement et qu’il l’avait pleinement payée pour cela. Plus de vendetta depuis, plus de chasse, plus de menaces de mort. Elle n’avait toujours aucune confiance en lui et refusait la moindre de ses contributions, même si elle avait probablement tort. Le calme avant la tempête songeait-elle, et Lou voulait anticiper. Elle distribuerait les cartes elle-même afin de ne pas être prise de court. Et Mitchell, sa place était toute indiquée. En attendant, la jeune femme vagabondait dans les locaux vides. Elle avait envoyé un message à l’américain lui indiquant qu’elle était déjà à l’intérieur -en se disant qu'il était étrange de simplement pouvoir le texter de cette manière après tout ce qu’il s’était passé. Il ne tarda plus à apparaître, et comme à chaque fois son coeur battait dans ses oreilles. Un genre de réflexe d’ancienne proie, toujours prête à mordre ou à fuir. Il ne lui avait plus donné de raison d’être intimidée depuis des mois pourtant.

Sans prélude et formules de politesse, Lou vint directement au coeur du sujet, de ce qui les amenait dans cet endroit rempli de souvenirs. Le Club était l’ombre de lui-même, un peu comme Strange désormais, mais cela n’était pas une fatalité. Elle sortit une pochette de son sac en coton et la tendit à l’américain. “Tiens.” On pourrait faire plus aimable mais Lou savait d’avance que le contenu des documents suffirait à compenser son manque de chaleur. Même si elle lui faisait une fleur, un cadeau, elle n’avait pas l’intention d’entretenir la moindre connivence avec lui. Si elle lui fermait toutes les portes, alors elle ne risquait plus de lui permettre d’avoir la moindre emprise sur elle. “C’est le bail, elle révéla lorsque Mitchell eut les mains sur la pochette. Trois ans, payé d’avance, renouvelable.” Être la propriétaire du Club était une petite victoire en soi, une satisfaction personnelle. Elle en avait besoin. Puis elle avait réfléchi à ce qu’elle pourrait en faire sans le dénaturer et une seule idée lui apparut, une évidence plutôt tant cela s'imposait à elle. Le Club était important pour elle mais aussi pour Strange. C’était un symbole, le théâtre de tant de moments dans leur histoire commune. “C’est pour toi.” fit-elle. Si elle voulait faire la paix avec cet endroit, et avec lui, Lou devait le lui rendre et leur accorder à eux deux le moyen de partir sur de nouvelles bases, en plein sur les fondations du passé. “Tu te souviens quand tu m’as dit que tu voulais retrouver “une vie normale” ? T’orienter vers “de nouvelles aventures” ? C’est ton occasion de le prouver et de te ranger.” C’était ses propres mots, ils n’avaient pas quitté l’esprit d’Aberline. Elle ne savait pas ce qu’il avait en tête à ce moment-là, lorsqu’il était venu la trouver pour demander son aide, mais avec ce contrat elle lui ouvrait une porte, lui proposait une piste. Une option qui, bien sûr, arrangeait bien la jeune femme puisqu’elle lui permettait de mettre son rival hors jeu dans un lieu sous son contrôle. "Appelle ça un miracle de Noël, ou c’que tu veux.” C’était la période, après tout. Peut-être que cela expliquait sa soudaine bonté. Ca ou de la fièvre.

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Message(#)strangerline #8 + futureproof EmptySam 18 Déc 2021 - 0:14

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Strangerline #8



C’était donc ça les ruines de son succès. Il ne pouvait pas s’empêcher de ressentir une certaine nostalgie en observant le bâtiment qui avait occupé sa gloire. Il hésita un instant à faire demi-tour se demandant le pourquoi Aberline lui avait demandé de la rejoindre ici. Il fronçait les sourcils rien qu’en y pensant. Il avait l’impression que ça faisait une éternité qu’il n’avait pas mis les pieds dans le restaurant et a en voir l’état des lieux ça confirmait son ressenti. Il n'avait pas hésité à pousser la porte lorsque le message de Lou arriva, laissant son regard se perdre tout autour de la pièce. Tout avait pris la poussière comme si ça avait été abandonné depuis des années, des bris de verre étaient présent sur le sol et les bouteilles au bar n'avaient pas bougé. Il rejouait dans sa tête le brouaha qui était présent lorsque le restaurant tournait bien et appréhendait déjà de voir le sous sol, là ou sa vie à lui se passait, là ou sa vie avait été bouleversé de mois en mois. En général il n'était pas un grand nostalgique, mais cette fois-ci il ne pouvait pas s'empêcher de ressentir un petit pincement au cœur, bien qu'un fond il ne regrettait pas vraiment de ne plus être à la tête de l'organisation criminelle, non, ça lui rendait la vie plus facile et malgré sa volonté de se venger par principe il comptait bien aller de l'avant et ne pas sombrer d'avantage pour éviter de terminer comme les locaux qu'occupait le Club. Il avançait petit à petit, sentant le craquement sous ses chaussures des bouts de verres brisés, cherchant du regard la brune qui était à l'initiative de sa présence ici.

Sans grand suspens son regard croisa celui de Lou, un regard interrogateur ne tarda pas à apparaître sur le visage de l'Américain. « tu as un sacré culot de m’inviter à te rejoindre sur ici, ou alors tu es inconsciente » Qu'il disait en guise de bonjour. Un monologue dont lui seul avait le secret qui fut stopper en seulement quelques secondes alors qu'elle lui tendait une pochette rempli de documents. Fronçant les sourcils sans attendre, il observa rapidement de quoi il pouvait bien sagir écoutant en même temps la suite du discours de la jeune femme. « tu as quoi ? Il cru mal comprendre. Pourquoi ferait-elle une chose pareille ? Elle lui tendait le bail des lieux, l'informant de trois ans payé d'avance.Il ne pu s'empêcher de rire nerveusement en entendant cela, pensant en premier lieu à un traquenard de la part de Lou, hurlant sous son nez le fait de posséder ce qu'il n'avait plus. L'air sur le visage de l'Américain ne tardait pas à passer du côté sombre, jusqu'à entendre ces trois mots qui firent ralentir le bouillonnement de son sang. Pour lui ? Il n'eut le temps de prononcer le fond de sa pensée qu'elle continua à parler. Elle lui offrait la possibilité de se ranger, d'avoir une vie normale via ce bail. Il avait du mal à croire à tout cela, il avait du mal à se dire qu'il allait pouvoir avoir une vie normale, surtout en ces lieux. Il rirait lorsqu'elle parla de miracle de noël. «Ou est le piège ?» Il ne tardait pas à poser la question. «Attends.» Qu'il disait, se sentant presque dépassé par la situation, ne résistant pas au fait de s'allumer une cigarette, tendant le paquet à Aberline par la même occasion. «Tu me fais venir ici pour m'offrir (...)» Il exprimait ses dires par des guillemets. «Un bail, payé d'avance sur trois ans pour que je m'épanouisse dans une nouvelle vie loin du crime.» Il ne pouvait pas s'empêcher d'en rire, bien que son rire restait nerveux. «Tout ça par pur bonté de cause ?» Il crachait la fumée vers le haut. «J'ai du mal à y croire.» Il tirait une nouvelle latte de sa cigarette, cerveau en ébulition. «Et si tu me disais tout simplement la vraie raison qui te pousse à faire ça ? Je ne remet pas en question ta générosité, quoi que, si quand même un petit peu. Tu n'as aucune raison de m'offrir une telle chose, pas après toutes ces années et la moindre des choses ça serait d'être franche et de me dire ce que tu as derrière la tête, car là tout de suite j'ai envie de te faire bouffer ce bail.» Sourire forcé sur les lèvres, il tentait d'être un minimum sympathique, mais après avoir détesté son interlocutrice des années, il ne pouvait pas faire semblant, bien qu'il était prêt à faire de nombreux efforts, surtout après ce qu'elle avait fait pour lui, lui permettant d'obtenir sa liberté, mais cette offre que lui faisait Lou Aberline était bien trop belle pour être vraie et même s'il imaginait déjà ce qu'il pouvait faire de ces lieux, la méfiance était de mise.



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Message(#)strangerline #8 + futureproof EmptyMer 19 Jan 2022 - 21:13

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C’était une offre qu’il ne pouvait pas refuser, songeait-elle. C’était une porte de sortie dans un papier cadeau en or, petit nœud sur le dessus en prime. Pourtant il y avait une certaine cruauté à rendre à Mitchell les clés du royaume, sans plus de royaume à garder. Lou, elle, voyait cela comme un acte de bienveillance qui s’avérait profitable stratégiquement. Il n’y avait que des avantages à le tenir sous sa coupe de cette manière indolore, subtile. Elle ne s’imaginait pas une seule seconde que l’américain puisse refuser son offre -son présent. Il y gagnait autant qu’elle à se ranger et récupérer ces lieux qui avaient toujours été comme une seconde maison. Encore fallait-il que Strange ait le courage de mettre son orgueil de côté, d’écouter la raison, et de prendre la bonne décision. «Où est le piège ?» Forcément. Mitchell était un grand paranoïaque mais surtout, il n’était pas stupide et connaissait les manigances, les manipulations auxquelles s’attendre de la part de toute personne liée à un gang -encore plus ceux et celles qui les dirigeaient. Si cela avait l’air trop beau, alors ça l’était forcément. Et Lou ne pouvait même pas lui donner tort ; accepter ce bail, c’était accepter de lui appartenir. « Attends. Tu me fais venir ici pour m'offrir “un bail, payé d'avance sur trois ans pour que je m'épanouisse dans une nouvelle vie loin du crime”. Tout ça par pure bonté de cause ? J'ai du mal à y croire. » La jeune femme haussa les épaules, attrapa une cigarette, l’alluma, inspira profondément et lâcha une volute de fumée avec lassitude. “Dit comme ça…” Bien sûr que cela semblait suspect. Aberline faisait rarement quoi que ce soit uniquement par générosité, elle avait toujours quelque chose à y gagner. Tendre la main à un junkie sans argent ? Un soldat de plus pour la Ruche, tenu en laisse par la dope. Elle usait et abusait plus qu’elle ne pouvait l’admettre, et pourtant, elle avait conscience de ne pas être une enfant de chœur. Mitchell en savait quelque chose. Il avait toutes les raisons du monde de flairer un piège, et ce même si elle s’était montrée bien assez coopérative et digne de confiance ces derniers mois. Alors elle prit un air vexé, piquée. «Et si tu me disais tout simplement la vraie raison qui te pousse à faire ça ? Je ne remet pas en question ta générosité, quoi que, si quand même un petit peu. Tu n'as aucune raison de m'offrir une telle chose, pas après toutes ces années et la moindre des choses ça serait d'être franche et de me dire ce que tu as derrière la tête, car là tout de suite j'ai envie de te faire bouffer ce bail.» Hors de question d’être franche. Lui dire qu’elle allait le mettre dans un placard bien rangé d’où elle pourrait garder un oeil sur lui ? Bah voyons. C’était le meilleur moyen qu’il mette ses paroles à exécution et Lou n’avait pas prévu de goûter du papier de sitôt. De toute manière, Strange était un grand garçon, il n’avait pas besoin qu’elle lui révèle ses intentions sous-jacentes. S’il posait la question c’était que, au fond, il en avait déjà la réponse et n’attendait que la confirmation. Il pouvait s’asseoir là-dessus. En revanche, Lou pouvait lui offrir une demi-vérité, et cela était, de sa part, comme une gemme de grande valeur. Non sa parole n’était pas d’or et sa langue claquait comme celle d’un serpent, mais ses émotions avaient toujours été vraies, d’une authenticité contre laquelle elle n’avait jamais su se battre. “Y’a pas de piège, fit-elle en lui reprenant le dossier et en l’étalant sur le comptoir du bar garni de poussière. Tout est là, c’est transparent. Le local m’appartient mais le bail est à toi et tu n’as pas de loyer à payer pour les prochaines années.” Voilà que Mitchell Strange devenait un investissement, presque plus intéressant que le BitCoin. “Tu fais ce que tu veux des lieux, tant que tu trempes plus dans des affaires de gangs. C’est la seule condition.” Serait-il capable de se tenir à carreau plus de trois semaines ? Telle était la question. Et s’il n’y parvenait pas, Lou avait bon espoir que son acte de générosité puisse forcer la loyauté de l’américain à se tourner vers elle sans remise en question de son autorité. “Sois pas con, Strange. C’est une opportunité en or, t’en auras pas deux comme ça, même toi t’es capable de le voir. Alors crache pas dessus.” La jeune femme s’éloigna et fit quelques pas dans le restaurant. L’air soucieuse, peinée, elle tripotait ses tresses temporairement blondes, passait une main sur son visage puis croisait les bras. Tout pour souligner l’émotion derrière sa décision et faire oublier la stratégie bien planquée entre les lignes. Du théâtre ? Bien sûr, elle avait appris du meilleur après tout. “J’essaye juste de faire quelque chose de bien, Alex. Tu voulais qu’on passe au chapitre suivant, non ? Qu’on arrête de se faire la guerre pour le passé ? Alors je nous offre à tous les deux de quoi aller de l’avant. Je t’ai aidé à être un homme libre, maintenant je te permets d’être un homme réglo. Si c’est pas de l’étalage de bonne foi alors je sais pas ce qu’il te faut.” Appelez-la Mère Theresa. “C’est… une offre de paix, si tu veux. Un moyen de se pardonner l’un l’autre.” Elle pour l’avoir envoyé en prison. Lui pour l’avoir traquée pendant des années. Ils pouvaient effacer l’ardoise, penser à l’avenir… elle vengée en le tenant dans la paume de sa main, lui blanchi et prêt pour une nouvelle vie. Dramatiquement, Lou jeta sa cigarette à moitié entamée par terre et retourna près du comptoir. D’un geste vif, elle réunit tous les documents et ferma la pochette. “Mais si t’en veux pas je trouverai quelqu’un d’autre à qui le confier, c’est pas un problème.”

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Message(#)strangerline #8 + futureproof EmptyMer 26 Jan 2022 - 23:53

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Strangerline #8


Pouvait-il vraiment se la jouer gourmand cette fois-ci ? Pouvait-il imposer ses conditions pour ne pas avoir l'impression de se faire entuber ? Il ne cessait de froncer les sourcils lorsque Lou Aberline  prenait la parole et ne pouvait s'empêcher de penser qu'il ne devait pas signer ce bail, qu'il ne devait pas accepter son aide, bien que ça l'arrangeait bien de récupérer les locaux qui avaient été le berceau de sa vie durant ces nombreuses années. Nostalgie quand tu nous tiens ! Il observait chaque recoin, se remémorant ce qu'il avait fait ici, ce qu'il n'avait pas fait aussi. Il n'avait pas été à la hauteur ces dernières années et il avait causé sa propre perte, pouvait-il vraiment espérer démarrer une nouvelle vie dans le même lieu qui l'avait fait sombrer ? Il y pensait fortement, mais n'était pas du genre à se laisser envahir par de misérables superstitions, avant la chute, il avait vécu la gloire ici et il comptait revivre la même chose et peu importe le contrat qui l'unissait à Lou Aberline, il était persuadé qu'il fera ce qu'il voudra, peu importe les plans qu'elle pouvait avoir en tête en l'invitant ici. Elle profitait forcément de ce moment de faiblesse pour atteindre l'Américain et il ne la croyait pas lorsqu’elle insinuait vouloir faire rase du passé. Sa vengeance ne tarderait sûrement pas après qu'il ait signé. Puis lui vint un fait qui ne lui avait pas traversé l'esprit en premier lieu. «Tu veux dire que je suis le propriétaire, peut-être pas sur le papier, mais l'argent qui a permis d'acheter tout ça, c'est le mien non ?» Il lui avait payé une certaine somme pour obtenir son aide et d'un seul coup tout paraissait plus clair dans son esprit. Il se contentait de sourire pour lui montrer qu'il n'était pas du tout déstabilisé face à la situation. « C'est une opportunité en or comme tu dis, mais tu devrais savoir que je peux me permettre n'importe quel local dans cette ville, alors pourquoi devrais-je signer pour cet endroit qui a une réputation, une mauvaise réputation. » Il lui faisait part de ce qu'il pensait sans hésiter. «Il faudrait être fou pour monter un commerce ici !» Le sang avait coulé dans ces lieux, c'était le principe même de l'immobilier, qui achèterait une maison ou un meurtre a eu lieu ? Sauf si cela permettait de faire de gros économies ou si le lieu en question avait un rapport sentimental. Il laissait un silence planer lorsqu'elle reprit les documents en main, lui faisant savoir que ça plairait à quelqu'un d'autre s'il n'en voulait pas. Il avait envie de rire et pourtant il la retenue en posant sa main sur son bras. «Attends.» Qu'il disait en posant le regard sur les documents. «La paix est souvent temporaire, mais admettons que je te crois et que je signe aujourd'hui. » Il avait les nerfs qui montaient en lui, il ne voulait pas lui faire confiance sur ce terrain et pourtant plus il regardait les lieux, plus il avait envie d'y faire quelque chose, de transformer cet endroit en un monde loin du crime ce qui voulait dire qu'il devait signer ce foutu bail et faire confiance à Lou. «Tu ne vas pas profiter de ton rang pour me mettre des bâtons dans les roues ? Tu ne vas pas m'imposer certaines pratiques sous peine de perdre ce que je vais construire ?» Il laissait sa paranoïa prendre le dessus et c'était tout à fait légitime. "Incroyable ! Hallucinant ! Est-ce que tu es malade ?" En signant, il était que locataire, et même s'il y avait des lois, il ne doutait pas sur le fait qu'Aberline les enfreindra pour l'écraser. Il planta son regard dans le sien un petit moment avant de s'éloigner, ne faisant quelque pas dans le local dépravé. «Un bar, un bar clandestin. Il pourrait y avoir n'importe quoi ici même, mais la porte du fond mènera là où la fête aura lieu » Du déjà vu ? «La seule différence c'est que ça sera complètement légal, je gère comme je veux, dans trois ans, je te paye le loyer comme un citoyen exemplaire, point final.» Il reposa son regard sur elle. «Tu ne débarques pas en te prenant pour la cheffe, tu ne me dis pas quoi faire sous peine de me mettre dehors, tu ne fais rien, mise à part venir boire un verre de temps à autre pour que j'observe ton beau sourire.» Des conditions qui raisonnaient comme un avertissement. «Je vais devenir cet homme-là, clean, mais j'aimerai que tu me donnes la possibilité de racheter le local quand ça sera possible, avec de l'argent propre, car ça pu l'argent sale ici !» Qu'il s'exclamait en sortant un stylo prêt à signer. Il posa son regard sur les documents, tentant de lire le plus gros avant de finalement s'avancer vers Lou rapidement pour la prendre en surprise. Il la plaqua contre le mur le plus proche et planta son regard dans le sien sans attendre. «Si tu me l'as fait à l'envers, je te tue et cette fois-ci, je n'hésiterai pas, je te le promets.» Il s'éloigna aussitôt pour en revenir aux documents. «Bon, je signe où ?» Ajoutait-il avec un gros sourire comme si de rien était.




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Message(#)strangerline #8 + futureproof EmptyMar 1 Mar 2022 - 22:27

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Les émotions étaient mélangées, et à dire vrai, plus les minutes passaient, plus Lou doutait que sa manœuvre soit une bonne idée. Ce dont elle était certaine, c’était qu’Albane ne lui pardonnerait jamais. La française n’avait pas besoin de connaître cet arrangement et, en théorie, il n’existait aucune manière que cela arrive à ses oreilles. Elle ne saurait pas que Lou n’avait plus la moindre intention de tuer Strange, qu’il était devenu plus utile bien vivant. Pas pour leur vengeance commune, mais pour la Ruche. Pour le trône du Club, de Brisbane. Elle donnait raison à la jeune femme qui l’avait précédemment accusée de ne plus rien faire pour honorer la mémoire de Blanche, sauf que cela ne datait pas d’hier. Aberline mentait comme elle respirait à ce sujet, incapable de savoir à quel moment les choses avaient autant changé, quand elle avait fait disparaitre cette vengeance de ses priorités. Elle avait sincèrement eu l’intention de faire quelque chose à ce sujet, un jour. Ca elle le savait. Elle avait encore de la peine, souffrait encore de la perte de Blanche, elle portait le deuil des opportunités gâchées de cette jeune vie avortée, et de tout ce qu’elle représentait pour elle. Mais la peine avait été enfouie par l'orgueil, l’ambition, l’égoïsme maladif de Lou. Sa propre vengeance passait avant tout. Et si elle se vengeait, alors Blanche le serait aussi par procuration. Non, cela ne fonctionnait pas ainsi et Blanche se fichait bien, depuis sa tombe, qu’Aberline obtienne le monopole du trafic de la région. Elle lui avait tendu la main pour l’arracher à pareil environnement. Ce que Lou faisait ? Elle crachait sur sa mémoire, voilà ce qu’elle faisait. Elle dansait sur sa tombe et pissait sur l’épitaphe en essayant de faire croire qu’elle arrosait les fleurs. Albane ne lui pardonnerait pas ? Lou non plus. C’était ce qui lui donnait la sensation d’étouffer de seconde en seconde. Et Mitchell, lui, cherchait la petite bête dans un accord qui était tout à son avantage. « Tu veux dire que je suis le propriétaire, peut-être pas sur le papier, mais l'argent qui a permis d'acheter tout ça, c'est le mien non ? - T’es propriétaire de ta liberté, tu vas devoir te contenter de ça. » Son argent, lui, était utilisé pour quelque chose de bien plus grand et important qu’un restaurant dont personne ne voulait. Les détails de la transaction ne le regardaient pas et il n’était pas question qu’il s’imagine avoir le moindre droit sur les lieux. Elle était en contrôle, que cela lui plaise ou non. « C'est une opportunité en or comme tu dis, mais tu devrais savoir que je peux me permettre n'importe quel local dans cette ville, alors pourquoi devrais-je signer pour cet endroit qui a une réputation, une mauvaise réputation. Il faudrait être fou pour monter un commerce ici ! » S’il pouvait s’offrir n’importe quel commerce dans Brisbane, il était moins probable que le moindre créancier accepte d’entendre parler de lui. Ses déboires avec la loi étaient encore frais et leur déboutement était suspicieux au possible pour toute personne remettant un tant soit peu en question la parole des médias. Ou d’un homme d’affaires à l’allure aussi peu scrupuleuse que Mitchell Strange. Personne ne prendrait le risque de faire affaire avec lui. Sauf elle. “L’endroit a une mauvaise réputation parce que TU as une mauvaise réputation. Tu peux arranger ces deux choses en relançant un business ici. Tu vas quand même pas laisser l’opinion publique t’obliger à renoncer à ce lieu, si ?” C’était chez lui, et Lou comptait bien titiller l’égo de l’ancien boss dans ce sens. Il devait récupérer son dû, se le réapproprier, le faire briller et prendre ainsi sa revanche ainsi que sa rédemption. Elle lui offrait une conclusion digne d'un véritable conte de fées. Trop beau pour être vrai ? Sans doute. « La paix est souvent temporaire, mais admettons que je te crois et que je signe aujourd'hui. Tu ne vas pas profiter de ton rang pour me mettre des bâtons dans les roues ? Tu ne vas pas m'imposer certaines pratiques sous peine de perdre ce que je vais construire ? - J’ai aucun intérêt à faire tout ça. » Lou haussa les épaules une première fois, incrédule, puis une seconde fois, lorsqu’elle sursauta à trente centimètres du sol de surprise lorsque Mitchell s’écria ; "Incroyable ! Hallucinant ! Est-ce que tu es malade ?" Abruti. Au moins parvint-il à la faire rire. Vaguement.

Les pas de l’américain l’amenaient à vagabonder dans le restaurant qui fut une fois le sien. Ce n’était pas de la nostalgie qui se lisait dans son regard, mais une forme de détermination ; celle d’aller de l’avant. Lou pouvait reconnaître ce regard dans les yeux des autres pour l’avoir arboré furieusement plus d’une fois. Si Strange se projetait, alors la bataille était quasiment gagnée. Bientôt il verrait exactement où les tables seraient situées, quelle peinture irait sur les murs, quelle musique flotterait dans l’air et il ne serait plus capable de renoncer à cette vision. C’était dans la poche, Lou n’en doutait plus un instant. « Un bar, un bar clandestin. Il pourrait y avoir n'importe quoi ici même, mais la porte du fond mènera là où la fête aura lieu. La seule différence c'est que ça sera complètement légal, je gère comme je veux, dans trois ans, je te paye le loyer comme un citoyen exemplaire, point final. Tu ne débarques pas en te prenant pour la cheffe, tu ne me dis pas quoi faire sous peine de me mettre dehors, tu ne fais rien, mise à part venir boire un verre de temps à autre pour que j'observe ton beau sourire. » Bien sûr, elle en avait l’intention. Garder un oeil sur son investissement, sur lui, s’assurer qu’il tenait sa part du marché en se tenant à carreau. S’il faisait un pas de travers, Lou le saurait d’un coup d’oeil. Elle le connaissait par coeur. Elle savait aussi qu’il ne résisterait pas longtemps à la tentation. C’était dans leur sang, leur chair, ça les définissait. “Te fourre pas dans mes pattes et j’en ferai de même. Sourire en prime.” Comme celui qu’elle lui adressait là, hypocrite à souhait, battement de cils inclus comme elle le faisait toujours lorsqu’elle cherchait à attendrir quelqu’un. « Je vais devenir cet homme-là, clean, mais j'aimerai que tu me donnes la possibilité de racheter le local quand ça sera possible, avec de l'argent propre, car ça pue l'argent sale ici ! - J’croyais que c’était ton parfum préféré. » Dirty money, ça sonnait comme un nouveau Paco Rabanne.

Le stylo était sorti, les documents étalés sur le comptoir du bar. Il ne manquait qu’un trait en bas de page pour clore cette affaire et enfin passer au chapitre suivant. Un sentiment de soulagement commençait à naître en Lou, de victoire. Jusqu’à ce que Strange fonde sur elle avec l'œil fou et le rictus menaçant apparus d’un claquement de doigts avec l’agilité d’un jeune Jack Nicholson. « Si tu me la fais à l'envers, je te tue et cette fois-ci, je n'hésiterai pas, je te le promets. » La demoiselle ne discerna la dureté du mur dans son dos que dans l’instant d’après. L’arrière de son crâne se posa contre la brique. Le coin de ses lèvres s’anima. “Si seulement t’étais connu pour tenir tes promesses.” souffla-t-elle. En tout cas, d’eux deux, il n’était pas celui qui avait prouvé sa volonté de tenir parole coûte que coûte, surtout lorsqu’il était question de mettre fin à sa vie. Changement de visage à nouveau, le retour de l’agneau. « Bon, je signe où ? » Psycho. Lou passa une main dans ses tresses, arrangea son top remonté dans le mouvement soudain et retourna près du comptoir. Sans un mot, elle indiqua du bout de ses longs ongles noirs le bas de chaque page, puis la fin du contrat. Dans un silence religieux, elle observa Mitchell apposer ses initiales puis sa signature. A chaque fois, c’était une victoire supplémentaire. Froissement de papier, Lou regroupa tous les documents dans la pochette à nouveau, tout sourire. “Voilà une affaire rondement menée, hun’. Tu sais déjà comment tu vas appeler ton petit bijou ?” D’une certaine manière, désormais, c’était lui qui lui appartenait et non l’inverse. En cela, elle était parvenue à entièrement inverser la tendance, et cela n’avait pas de prix.

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Message(#)strangerline #8 + futureproof EmptyLun 21 Mar 2022 - 23:07

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Strangerline #8


La réputation c'était un élément important pour lancer un commerce et pourtant, souvent, les lieux avec mauvaise réputation attirait plus facilement la clientèle, puis Mitchell Strange n'était pas du genre à se soucier de l'opinion du peuple, donc bon, ce n'était pas un frein pour sa reconquête, non, le seul frein se trouvait peut-être face à lui et pour s'assurer de se faire comprendre la violence s'impose face à Aberline. Il l'avertissait et même si ses mots ne lui faisait pas peur, elle devait savoir que même s'il avançait vers une rédemption certaine, le monstre n'était pas loin. «Ne fait pas la maline !» Qu'il lui disait en pointant son doigt vers elle. Elle n'avait peut-être plus peur de lui ou souhaitait profiter de cette hauteur qu'elle s'était donné en lui offrant ce bail, mais elle ne devait pas oublier de quoi il était capable et même s'il n'était jamais allé au bout de ses désirs de meurtres avec elle, il suffisait d'une fois pour qu'il prononce définitivement bye bye. Il changeait cependant très vite de visage, arborant un grand sourire tout en desserrant la pression sur les épaules de la brune. Il voulait y croire en cette bonne affaire, bien qu'il ne croyait pas une seule seconde en la bonté de son interlocutrice, il lui laissait le bénéfice du doute, après tout il avait beaucoup à gagner en acceptant ce deal et cela pouvait lui permettre de brûler définitivement l’image de monstre qui lui collait à la peau. Il obtient ce qu'il voulait, récupérer les locaux qu'il avait tant chérit et elle obtenait un peu de pouvoir sur l'Américain via ce même papier. Ce n'était pas cher payer pour un peu de rédemption. Puis c'était elle qui était revenue vers lui et non l'inverse après leur rencontre surprise suite à la visite de l'Américain venu quémander de l'aide pour être blanchi. Elle avait honoré sa part du contrat et lui également, les pendules avaient été mise à zéro et aujourd'hui elle lui offrait un bail, improbable quand on connaît leur passé et pourtant ! Elle lui tendait à travers ce bout de papier un nouveau départ et ça aurait été bête de sa part de refuser la perche tendue.  «Oh arrête ! On sait tous les deux que quand ça vaut le coup je tiens mes promesses, à croire que te tuer n'en valait pas la peine jusqu'à très bientôt qui sait.» Il haussait les sourcils de façon aguicheur avant de rebondir très vite -trop vite- sur la signature du contrat. Son choix était fait et comme à son habitude la transition entre la colère et la joie s'était faite très rapidement. Il avait signer les documents, signant ainsi une future réussite ou son arrêt de mort il ne savait pas trop, mais sur le moment ça raisonnait comme une victoire. Il offrait un sourire forcé à son interlocutrice hochant simplement la tête avant de froncer les sourcils pour réflechir. Elle lui demandait comment allait s'appeler son petit bijou. Une réponse qu'il n'avait pas besoin de chercher longtemps, à vrai dire cette histoire de bar il y avait déjà pensé quelques mois plus tôt. « The Moonshiner… »  Un nom sagement choisi en honneur aux années 20, aux bars clandestin. « désolé princesse j’aurais pu l’appeler l’Aberline, mais ça fait moins vendeur.  Tu ne m'en veux pas hein ?» Qu’il ajoutait en plaisantant malicieusement. « J’imagine un lieu où on peut passer le début de soirée à table et terminer à quatre pattes après plusieurs verres dans les sous-sols. Un bar caché par une porte dissimulée, un lieu qui fonctionne au bouche à oreille.» il regardait les lieux et imaginait de plus en plus le résultat final de cette idée qui lui était venue il y a bien longtemps et qui n'était pas si différente de celle qu'il avait déjà eu auparavant. «ça ne sera finalement pas si différent du Club d'autrefois, sauf que ça ne sera pas un nid à vermine.» Il insistait bien sur le mot vermine avec un grand sourire. «Bien sûr tu auras ta petite table soigneusement réservé, disons que tu seras l'exception.» Sourire allant jusqu'au oreilles. Il comptait bien faire de ce lieu un établissement propre et non un refuge pour les criminels du coin. Cette époque était révolue. «Je compte sur ta discrétion, je ne veux pas que ça se sache, je n'aimerai pas voir mes projets saccagés.» Il pensait principalement à ses ennemis, mais aussi au Club, qui pouvait avoir une bonne raison de lui ruiner ses chances de démarrer à zéro. Il avait toujours à travers la gorge le piège qu'on lui avait tendu et gardait au fond de lui un désir de vengeance, mais pour une fois il souhaitait penser à lui seul, aller de l'avant, devenir un autre homme. Il y croyait dur comme fer qu'il pouvait devenir celui qu'il aurait pu devenir s'il n'avait pas trempé dans des histoires louches et comme il n'est jamais trop tard, le moment était venu de laisser de la place à Alex. «T'en penses quoi ?» Il lui demandait son avis comme s'il s'en souciait, alors qu'en réalité son avis importait peu, du moins, c'est ce qu'il tentait de se faire croire, car comme chaque personne se lançant dans un nouveau projet avoir l''avis d'autrui était important. Aujourd'hui c'était Lou qui se trouvait face à lui et en plus c'était elle qui lui avait offert les clé du royaume, raison de plus.


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Message(#)strangerline #8 + futureproof EmptyJeu 14 Juil 2022 - 21:51

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@Mitchell Strange & Lou Aberline

Come and lift me up until I'm higher, Vulture coming to steal my youth, Throw the pieces down into the fire, Liars coming to take my truth

C’était signé, ce contrat comme un traité de paix, aussi bancale soit-il. En théorie, ils n’avaient plus de raisons de se tenir en joue. En théorie, Mitchell était hors jeu, sous la coupe de Lou, et si ce n’était pas l’échec et mat dont elle rêvait, c’était un status quo dont elle pouvait se satisfaire -pour le moment. Elle trouverait des services à lui demander bien assez tôt, maintenant qu’il lui était redevable. Il espérait peut-être mettre tout ceci derrière lui, mais Strange ne menait plus la danse. Ce bar, ce n’était qu’une illusion ; celle du contrôle qu’il reprenait sur sa vie. « The Moonshiner… » qu’il rêvassait pour l’avenir de l’établissement, un nom qui lui était venu trop spontanément pour n’être que le fruit d’une inspiration soudaine. La jeune femme n’était pas étonnée de la référence ; les secrets emboîtés comme des poupées russes, c’était son truc, à l’américain. « Désolé princesse j’aurais pu l’appeler l’Aberline, mais ça fait moins vendeur. Tu ne m'en veux pas hein ? » Elle haussa les épaules ; non, franchement, elle n’aurait pas voulu de son nom sur la devanture malgré la taille de son égo. Elle, son truc, c’était plutôt les acronymes à double sens. « J’imagine un lieu où on peut passer le début de soirée à table et terminer à quatre pattes après plusieurs verres dans les sous-sols. Un bar caché par une porte dissimulée, un lieu qui fonctionne au bouche-à-oreille. Ca ne sera finalement pas si différent du Club d'autrefois, sauf que ça ne sera pas un nid à vermine. » Pour le moment, songea la jeune femme. Elle ne serait pas étonnée que les mauvaises habitudes reviennent au galop, surtout avec une configuration pareille, ce pourquoi elle avait l’intention de toujours laisser une abeille bourdonner dans le quartier, garder un œil sur son investissement. Strange n’avait pas besoin d’être au courant. Il était important qu’il s’imagine être le seul maître des lieux, indépendant, libre. «Bien sûr tu auras ta petite table soigneusement réservée, disons que tu seras l'exception. - C’est trop d’honneur. » D’une vermine à l’autre, c’était surtout bourré d’ironie. Lou comptait bel et bien être de passage de temps en temps, avec ou sans invitation. La pierre lui appartenait, elle ne manquerait pas de lui rappeler qu’elle était ici chez elle. Cependant, il n’était pas question de faire ami-ami avec son ancien Némésis. Pas quand le passé lui collait aux baskets et remontait à la surface à la moindre occasion. Après tout, ils étaient l’un face à l’autre pour une raison ; parce que tout le reste avait échoué. Il leur fallait désormais cohabiter, lui, elle et les souvenirs. «Je compte sur ta discrétion, je ne veux pas que ça se sache, je n'aimerai pas voir mes projets saccagés.» Ses projets ? Adorable. Au moins, il s’y croyait déjà. “C’est pas dans mon intérêt non plus.” affirma Lou. Elle voulait un Strange mis au placard, calme, docile, diverti ; hors de ses pattes, en somme. Alors, au moindre pépin au sein du futur Moonshiner, il était certain que la cavalerie débarquerait en un claquement de doigts. Ce n’était probablement pas non plus dans l’intérêt du Club de sortir Mitchell de sa retraite, mais Dieu seul savait ce qui pourrait un jour leur passer par la tête. «T'en penses quoi ?» L’esprit de Lou était parti ailleurs, elle n’écoutait les divagations de l'américain plus que d’une oreille distraite. La question la sortit alors de ses pensées. Etait-ce important, son avis sur les ambitions de Strange ? Voulait-il discuter business plan ou avoir ses idées sur la déco ? Il fera bien ce qu’il voudra, de toute façon. Comme toujours. “Ouais, ouais, c’est bien hun’. Je m’en carre. Fais-toi plaisir.” qu’elle se contenta de dire d’un air blasé. Qu’il tente de revivre son âge d’or s’il y tenait, grand bien lui fasse, tant qu’il se contentait de servir des pizzas et des cocktails. C’était improbable, à première vue, cette réorientation de la vie du brun ; pourtant, lorsque Lou le regardait, elle l’imaginait bien prendre plaisir à tenir la baraque, jouer les hôtes extravagants, et n’avoir de gangster que l’ambiance en arrière-boutique. Cela la faisait doucement sourire, fanant ainsi son masque d'impassibilité. Elle était curieuse de voir le résultat, lorsque l’endroit serait remis à neuf. Elle pouvait les voir ensemble, accoudés au bar, les joutes à base de menaces et de restes d’affection. Ils ne seraient jamais amis, songea-t-elle. Trop de choses s’étaient passées pour que cela arrive un jour. Mais ils étaient les deux faces d’une même pièce, et il était temps qu’ils l’acceptent. Ils avaient conclu leur affaire, d’autres attendaient Lou. Alors elle s’approcha de la porte et se retourna, réalisant qu’elle avait oublié de lui confier les clés. Depuis le seuil, elle les lui envoya en l’air d’un geste souple. “Rebienvenue dans la légalité. Profite du voyage, Alex Strange.”

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