| | | (#)Ven 10 Déc 2021 - 12:15 | |
| Il y a deux écoles, ceux qui croient en l’amitié homme/femme et ceux qui sont persuadé qu’il y a toujours l’un des deux qui finira par craquer. La réponse n’était pas évidente pour May et Rhett mais les opportunités n’avaient jamais manqué pour que l’un ou l’autre franchisse une limite qui aurait pu briser leur amitié. Et pourtant, rien. Jamais, un geste déplacé, un regard mal orienté, pas de sous-entendu graveleux, pas d’avances malvenues. Rien. De l’humour parfois, bon enfant, aucun sérieux dans ces paroles. Mais rien qui ne pourrait jamais laisser penser à l’un ou l’autre que leur amitié soit en danger. Et May apprécie ça. Quand on repense qu’elle aurait pu saisir une perche et embrasser sa belle au bois dormant alors qu’ils savaient à peine comment l’un et l’autre se prénommaient, c’était déjà peine perdue pour espérer quoi que ce soit d’intime entre eux. C’est pourquoi, c’est absolument sans aucune gêne que May avait accepté de rejoindre Rhett à Queen Street Mall en ce samedi. La journée allait sans doute être très longue pour le jeune homme mais la Andrews se faisait déjà une joie de jouer la Pretty Woman, prête à dégainer la musique en pleine séance d’essayage. Est-ce que Rhett allait en supporter autant ? Pas moins sûre. Aller, il aurait bien droit lui aussi, à quelques recommandations et critiques de la part de la blonde. Il n’allait pas échapper à l’essayage du costume qu’il devra porter pour le mariage de Norman. Non pas qu’il allait être invité, mais la jeune femme avait bien l’intention de rassembler ses vrais amis pour une contre soirée qu’il n’y aura qu’elle pour appeler ça comme ça. Mais, tenue correcte exigée. Deux mois. Ça allait être long. Il est là Rhett, pile à l’heure, droit comme un piquet devant le magasin de lingerie préféré de May. Quelle idée et elle vient bien de lui. Les essayages d’abord, le resto après, au moins, elle a un argument pour le faire tenir jusqu’au bout. « Alerte au beau gosse. Qu’attendez-vous par ici monsieur ? » fit-elle en arrivant derrière lui. Elle dépose sa main sur son épaule pour approcher sa joue de la sienne. « Je crois que t’as pas mesuré l’ampleur de ta proposition. Comme j’ai déjà un peu faim, ça risque pas de durer très longtemps. » en réalité, elle n’avait pas l’intention de faire dix magasins différents, loin de là. « Tu sais que j’ai fini par envoyé la photo… » qu’elle dit, finalement pas si fière d’elle, parce qu’elle sait très bien que son jeu est quitte ou double et qu’à terme, elle pourrait définitivement perdre Norman. « Je sais pas c’qu’il se passe dans ma tête quand je fonce tête baisser comme ça. » elle hausse les épaules, de toutes façons, c’est fait. Qui avait-il d’autre à ajouter ? Elle restait toujours un peu dans le flou avec les derniers échanges de sms avec Norman. Peut être qu’elle pourrait en parler à Rhett pour voir ce qu’il en pense. L’avis d’un homme, avec un cerveau d’homme – qui n’est pas celui de Norman certes – mais avec un peu de chance, il saurait le déchiffrer. « prêt? »
@Rhett Hartfield
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| | | | (#)Mar 21 Déc 2021 - 20:34 | |
| Des messages échangés tard la nuit ne sont jamais synonyme de bonne nouvelle. Ils mènent à de mauvaises décisions et à des conséquences tout aussi maladroites et jamais voulues. Pourtant, cette fois-ci, Rhett est convaincu qu’il ne s’agit pas d’une mauvaise idée, simplement leur façon à eux de gérer la colère en en faisant… autre chose ; sans pour autant être capable de qualifier cette chose en question. Ce sera amusant, ce sera différent. Ce sera loin de son quotidien et de ses journées au bureau, ce qui est en cet instant tout ce qu’il demande. Après tout, on ne lui a pas souvent donné rendez-vous devant un magasin de lingerie, il faut bien l’avouer. « Alerte au beau gosse. Qu’attendez-vous par ici monsieur ? » La voix de May se fait entendre pour ainsi dire à la seconde à laquelle il arrive devant l’enseigne, parfait timing qui le fait sourire autant que ses mots en eux-mêmes. “Mon acolyte de mauvaises idées et future couverture du prochain Vogue, ça te dit quelque chose ?” Il avance à son tour sa joue contre la sienne pour la saluer, toujours heureux de retrouver la blonde aussi chaleureuse que tumultueuse. La vie à ses côtés est loin d’être un long fleuve tranquille, c’est quelque chose qui a toujours eu le don d’amuser le brun, quand bien même l’argument est loin d’être le premier ayant donné raison à leur amitié d’exister. Elle compte beaucoup pour lui, bien qu’il ne le lui ait jamais dit de façon aussi frontale. Répondre à ses messages au milieu de la nuit, voilà la façon avec laquelle il lui partage son amitié.
« Je crois que t’as pas mesuré l’ampleur de ta proposition. Comme j’ai déjà un peu faim, ça risque pas de durer très longtemps. » Oh, Rhett a très bien mesuré l’ampleur de sa proposition consistant à observer May dans des tenues toujours très ou très très peu habillées et lui donner son avis typiquement masculin et, de fait, parfaitement à côté de la plaque. Ce jeu l’amuse déjà, quand bien même une part de lui est effectivement soulagée qu’elle lui annonce déjà qu’ils n’y resteront pas toute la journée. Déjà, son bras noué autour de celui de la blonde, il utilise sa main libre pour pousser la porte et entrer dans le magasin dans lequel il ne se sent absolument pas à sa place. « Tu sais que j’ai fini par envoyé la photo… » Son regard claire se replonge brutalement dans le sien ; il ne cherche pas un seul instant à cacher sa surprise. “T’as vraiment osé ? T’es pas croyable, Andrews.” Et pourtant, loin de lui l’idée de le lui reprocher. Bien au contraire. Rhett n’est pas objectif, juste, posé. Il est un enfant qui s’amuse avec ce qu’il a à sa disposition et aujourd’hui, May lui offre le tout sur un plateau d’argent. “T’as eu une réponse ? Ça a marché ?” Il questionne finalement, plus malicieux. Au fond, c’est ce qui l’intéresse et il ne cherche pas un seul instant à le cacher, là non plus. Au moins, il se retient de lui proposer de lui envoyer la photo à son tour, pour s’assurer qu’elle était assez osée. Il est bien souvent lourdingue mais parfois, il sait au moins se retenir. May n’est plus aussi fière d’elle mais Rhett veut bien l’être à sa place, s’il n’y a que ça. Il n’a même pas à forcer le trait. « Je sais pas c’qu’il se passe dans ma tête quand je fonce tête baisser comme ça. » - “C’est juste instinctif.” qu’il répond en haussant les épaules. Ça l’était sur le terrain, tout du moins, et bien qu’il ait moins d’expérience dans la vie quotidienne, il peut au moins prendre son passé et son expérience comme exemple universel.
« Prêt? » - “C’est à toi que je devrais le demander.” C’est elle, le centre de toutes les attentions aujourd’hui, et cela correspond parfaitement au plan qu’ils ont convenu à la va-vite. “On se la joue Revenge dress façon Diana, mais version underwear ? C’est ma façon à moi de te demander si t’es sûre de ton coup, parce que je te payerai toujours un menu enfant ensuite.” Il reprend la blague du grippe-sou ne voulant pas lui payer davantage, quand bien même c’est une place dans un bon restaurant qu’il a réservé, pour deux. Un bon repas aide toujours à redresser la pente ; et ne lui demandez pas sa source, il le sait, voilà tout. “C’est bien, ça, non ? Et ouais, mon argument tient essentiellement sur le fait qu’on voit à travers et que le prix soit proportionnel à l’absence de tissu.” Allez, on embraye, on enchaîne, et il est hors de question que l’ambiance soit plombée en parlant de Norman. |
| | | | (#)Ven 24 Déc 2021 - 17:36 | |
| “Mon acolyte de mauvaises idées et future couverture du prochain Vogue, ça te dit quelque chose ?” Curieuse de savoir à quoi pourrait bien ressembler cette prochaine couverture tien. « J’dirai plutôt Closer ou Public. » tu parles l’ancienne présentatrice de jeu télévisé ephémère et l’ancien joueur de rugby, bien que commentateur de match, pas certains qu’ils interessent qui que ce soit de là à faire une première de couverture. Ou alors, peut être qu’ils pourraient avoir droit à leur mini encart à l’avant dernière page, juste à côté de l’horoscope. Non, tout le monde lit l’horoscope, la place serait bien trop intéressante. Peut être, en face du sudoku. Là, ce serait la place qu’ils mériteraient. Mais la blonde pouvait bien s’accorder une place qui ne lui était pas destinée, aux côtés de Rhett, elle savait toujours se sentir tout en haut, plus forte que jamais. Une sensation qu’elle devait sans doute à leur première rencontre, un accident qui les avait mis chacun sur la route de l’autre à des milliers de kilomètres de Brisbane. Depuis ce jour en 2017, la blonde savait son destin lié à celui de Rhett, elle ne le lâchait plus, il ne la lâchait plus, les deux en même temps. Dans le magasins, la blonde balayait du regard les sous-vêtement par dizaines qui s’offraient à elle tout en avouant ses fautes. La photo avait été envoyé à Camille, bien trop fière d’elle sur le coup, bien moins fière à son réveil. “T’as vraiment osé ? T’es pas croyable, Andrews. T’as eu une réponse ? Ça a marché ?” elle avait eu des réponses, pas qu’une. « elle a aussitôt envoyé une capture à Norman. » elle grimace. « Bon, ca a du lui rappeler le bon vieux temps. » ou pas du tout. Et en même temps, elle serait curieuse de savoir si il avait gardé la photo ou si il l’avait supprimé aussitôt. Trop de contradiction dans les paroles et les envies de feu Glitters. “C’est juste instinctif.” L’instinct de quoi alors ? La jalousie ? Le besoin d’assoir son territoire ? Quel territoire ? Faut se remettre, c’était y a dix ans.
“C’est à toi que je devrais le demander.” La blonde était bien prête oui. Elle hocha la tête, déterminée et pas honteuse pour un sous. “On se la joue Revenge dress façon Diana, mais version underwear ? C’est ma façon à moi de te demander si t’es sûre de ton coup, parce que je te payerai toujours un menu enfant ensuite.” Pour une revenge underwear, suffit de trouver du rouge et le style de sous vêtement que je portais sur la photo. « on va faire un remake, ten years late. » et cet ensemble juste sous mes yeux semble correspondre parfaitement. “C’est bien, ça, non ? Et ouais, mon argument tient essentiellement sur le fait qu’on voit à travers et que le prix soit proportionnel à l’absence de tissu » ses yeux sont attirés vers l’ensemble que Rhett lui semble avoir choisi, ça la fait rire. « Ok, j’te fais absolument pas confiance sur le choix, laisse moi faire. » elle prend celui qu’elle avait en visu juste avant. « Ca ! » et un autre, juste derrière qu’elle avait remarqué en rentrant direct. Du rouge. « aller, quatre… » pour commencer. Plus que deux. Elle pioche, prenant sa taille et se dirige vers les cabines. « Aller vient ! » elle l’attire avec elle, se glisse derrière un rideau et pour faire patienter le jeune homme, elle glisse son téléphone entre ses mains, la conversation avec Norman ouverte. « j’ai rien compris à ce qu’il a voulu me dire. » déchiffre pour elle, Rhett, pendant ce temps, elle se déshabille et enfile le premier sous-vêtement.
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| | | | (#)Lun 10 Jan 2022 - 15:25 | |
| Pourtant, l’idée d’être la future couverture de Vogue lui plaisait bien, après tout il aurait simplement suffit qu’il donne pour cela une raison aux gérants de la marque, puisqu’une ancienne star du ballon et une ancienne animatrice de télé-réalité ne sont sûrement pas des arguments suffisants pour plaider leur cause. « J’dirai plutôt Closer ou Public. » Rhett ne fait même pas semblant de cacher son dégoût, en ajoutant même un peu plus en mimant l’action de vomir - à ce point, oui. Ils auront tout ou rien et disons que… pour le moment ils se contenteront de rien et d’un essayage de sous-vêtements pour May, sans que cela n’ait le moindre sens dans leur existence. Tant pis, l’australien préfère encore passer le pas de la porte pour parler de tout autre chose ; choses qui l’intéresseront tout autant, à n’en pas douter.
Si l’idée de parler de leur renommée ne l’intéresse plus, le sportif préfère encore l’interroger sur ses agissements téléphoniques récents et son incapacité à laisser son ex vivre sa vie - et qui serait-il pour lui en vouloir, lui, la personne la moins bien placée en ce monde pour condamner ce genre de comportement ? « Elle a aussitôt envoyé une capture à Norman. » May grimace, Rhett étouffe un rire qu’il n’est pas capable de contenir. Il ne s’attendait pas à un tel geste de sa part mais croire que Norman ne finirait pas par en être au courant aurait été un peu trop utopiste. “T’aurais fait la même chose.” Il reprend dans un sourire pour rationaliser les choses, et non pour décemment trouver une excuse à cette Camille à qui il ne doit rien et dont il ne sait rien non plus. « Bon, ça a dû lui rappeler le bon vieux temps. » Un levé de sourcil plus tard, il se raisonne et décide de ne rien répondre à cela. May lui ressemble un peu trop à ce sujet pour qu’il ne veuille la mettre face à la réalité des choses: il n’y a pas de mal à ce qu’une faible partie d’elle croit encore à son couple avec Norman, même si elle s’évertue à dire le contraire.
Norman n’étant pourtant pas le sujet de discussion favori du journaliste, ce dernier ne perd pas de temps avant de passer à la suite et, surtout, à commencer à mettre leur plan en action: May veut se venger et il est apparemment, et sans aucune véritable raison, tout désigné pour l’aider. Tant qu’on ne lui demande pas à son tour de jouer au même jeu, il trouve l’idée plutôt amusante, à vrai dire. « On va faire un remake, ten years late. »” Elle serait une parfaite princesse vengeresse, l’ancienne star des plateaux télés. Ainsi donc, l’accord rapidement conclu, il ne leur reste plus qu’à mettre le plan à exécution, ce que Rhett commence à faire de bon cœur en choisissant un ensemble laissant largement apparaître la chair en dessous. « Ok, j’te fais absolument pas confiance sur le choix, laisse moi faire. » Ah. Faussement blessé mais réellement choqué, il esquisse un pas en arrière pour la laisser choisir seule, son avis n’ayant de toute façon pas de poids. « Ça ! Aller, quatre… Aller vient ! » Tout est sans doute allé bien trop vite pour qu’il puisse suivre quoi que ce soit de l’enchaînement d’actions mais après tout il se laisse guider par son amie, n’ayant plutôt rien à craindre dans un endroit tel que celui-ci, emmené d’un endroit à l’autre de la pièce sous l’oeil amusé des vendeuses tenues à distance par l’autoritaire May.
Tel un enfant à qui sa mère exaspéré aurait laissé son téléphone, c’est sur celui de May qu’il se retrouve à pianoter, retrouvant la conversation avec Norman aussitôt cette dernière placée sous ses yeux. « J’ai rien compris à ce qu’il a voulu me dire. » Et en lisant les messages reçus et ceux envoyés, encore et encore, le brun ne semble pas capable d’en venir à une autre conclusion. “C’est quelque chose que Camille ne devrait pas savoir ? Je sais pas, je suis toujours pas mentaliste, j’arrive pas à savoir où il veut en venir non plus.” Les mots n’accusent en rien la blonde mais force est de constater qu’il n’est pas d’une précieuse aide dans cette histoire, largement malmené par le fait qu’il n’ait finalement jamais appris à connaître son petit-ami de l’époque. Les histoires d’amour, de façon générale, le rebutent bien plus qu’autre chose. “Tu fais ça pour l’énerver ou pour lui montrer ce qu’il rate ?” Il doit savoir, une bonne fois pour toutes. Peu importe la réponse qu’elle lui apportera, Rhett sera toujours de son côté, mais les moyens employés risquent d’être bien différents. |
| | | | (#)Dim 16 Jan 2022 - 1:17 | |
| “T’aurais fait la même chose.” May haussait les épaules, peut être bien. Elle l’aurait même sans doute partagé à tous ses contacts pour faire voir à quel point avoir une attitude pareille était inadmissible et digne de la pire des connasses. Mais, May n’allait pas s’avouer être une connasse pour autant, elle, elle avait le droit, les autres ne pouvaient pas se le permettre. « J’aurai fais pire. » elle signe sa petite conclusion par un clin d’œil. N’en déplaise qu’elle n’était tout de même pas très fière. Norman ne lui était pas réellement tombé dessus, les sms qu’il lui avait aussi tôt envoyés semblaient trop lisse, pas assez piquants au final. Ils manquaient de clarté et si quelques chose inquiétait la Andrews, c’était que l’anniversaire de leur fille approchait à grand pas et que Norman voudrait sans doute, une fois n’est pas coutume, qu’ils se réunissent tous afin de fêter dignement l’année de plus de Théo. Elle savait que d’ici là, le brun finirait par avoir bien plus ruminé. Norman était toujours comme une sorte de bombe à retardement, ne disant trop rien sur le coup, finissant par se retourner le cerveau après s’être posé milles questions et hop, ça explosait à la gueule de tout le monde. May en faisait les frais à chacune de ses nouvelles frasques. Dès qu’elle dépassait un peu les bornes, ce n’est que plus tard qu’il fini par la remettre à sa place. Elle s’y attendait, tôt ou tard, pour le moment, elle préférait se dire que ses messages n’étaient pas suffisamment claires et cherchait à avoir l’avis éclairé de son ami.
Alors qu’elle était dénudée dans sa cabine d’essayage, tout en parlant comme si de rien n’était avec son ami, à travers un simple rideau occultant, la jeune femme attendait qu’il décrypte les messages, tout en enfilant les sous-vêtements qu’elle avait sous la main. Elle avait bien pensé à glisser la protection hygiénique en filet qu’on lui avait remis à la caisse pour des raisons évidentes lors des essayages. “C’est quelque chose que Camille ne devrait pas savoir ? Je sais pas, je suis toujours pas mentaliste, j’arrive pas à savoir où il veut en venir non plus.” Elle soupire dans sa petite cabine. Il n’y avait donc que Norman pour comprendre ce qu’il se passait dans son cerveau, une énigme pour tous. Les ingénieurs, leur propre logique, c’est toujours compliqué. « J’devrais finir par supprimer tout ça. C’est une perte de temps et d'énergie. » mais elle n’en avait absolument pas l’envie ni la force à vrai dire.
La blonde finir par tirer le rideau pour montrer sa première trouvaille au numéro neuf. “Tu fais ça pour l’énerver ou pour lui montrer ce qu’il rate ?” parlait-il de la photo qu’elle avait envoyé à Camille avec peut être l’espoir qu’elle finirait par en toucher un mot à Norman tout en lui montrant le vieux cliché ? Ou de cette séance d’essayage où le pourcentage de peau dévoilé sous les yeux de Rhett s’approchait des cent pourcent ? Peut importe la question, la réponse était la même. « Sans doute des deux. » elle hausse les épaules, comme une gamine qui chercher à tout prix à attirer l’attention mais qui pensait être dans son bon droit. Pour autant, elle savait bien que Norman ne franchirait jamais les portes de cette boutique et qu’il n’y aurait aucun témoin pour lui souffler à l’oreille qu’elle faisait ses séances de shopping en compagnie d’un ami de la gente masculine. « dis moi au moins que j’suis toujours bien foutue ? » peut être que l’approbation d’un homme lui faisait aussi du bien. May ignorait depuis quand personne n’avait posé ses yeux sur elle, mais à son goût, ca remontait à bien trop loin à présent. |
| | | | (#)Sam 22 Jan 2022 - 14:58 | |
| « J’aurai fais pire. » Bien sûr. C’est du May tout craché, ça, et Rhett est même étonné de ne pas y avoir pensé seul. Le clin de la blonde le laisse souriant, pourtant, et il n’ajoute rien - instinct de survie oblige, il sait le sujet sensible et sa langue apte à dire tout ce qu’elle devrait garder pour elle. Assis dans un siège bien trop confortable pour une simple boutique de lingerie, il s’enfonce à l’intérieur pour mieux lire avec attention les messages échangés entre les deux anciens partenaires. Une part de lui se veut bien soulagée de ne plus avoir le moindre contact avec Jenna, quand l’autre se concentre sur lesdits messages qu’il n’arrive pas à comprendre. Apparemment, il n’existe pas un seul fil de pensée entre tous les hommes de ce pays et c’est bien dommage tant ce pourrait être utile, notamment dans des situations telles que celle-ci. Le soupir de May lui fait rapidement comprendre qu’elle n’arrive pas à en savoir plus que lui: Norman reste un mystère. « J’devrais finir par supprimer tout ça. C’est une perte de temps et d'énergie. » Si c’est vraiment ce qu’elle voulait faire, elle n’aurait pas tardé, elle aurait encore moins pris le temps de penser à voix haute. Rhett trouve que ce serait une bonne idée que de tout supprimer ; tout comme il ne l’aurait jamais fait à sa place non plus. "Ça coûte rien de les garder. T’y comprendras peut-être quelque chose un jour.” Et en cet instant, nul doute qu’il parle autant pour lui que pour elle, faisant sans doute de sa personne un conseiller pas si bon qu’il l’aurait voulu.
Lorsque le bruit du rideau coulissant rapidement se fait entendre, il redresse ses grands yeux clairs en sa direction, en ayant presque oublié l’objectif premier de leur visite dans cette boutique. « Sans doute des deux. » Ce qu’il apprécie chez la blonde, c’est sa franchise sans égale. Ainsi, elle lui avoue sans plus de cérémonie qu’elle n’est pas contre l’idée de reconquérir son mari, surtout si cela lui permet de jeter sa fiancée actuelle sur le bas-côté de la route. Habile. Il en aurait fait de même, raison pour laquelle les reproches font place à un sourire en coin, certainement quelque peu animé par le premier essayage qu’elle lui propose sous les yeux. « Dis moi au moins que j’suis toujours bien foutue ? » La question de la jeune femme lui laisse échapper un rire mi-amusé mi-empathique. “T’es toujours bien foutue May, c’est pas la question, et tes habits laissent pas vraiment de place au doute.” Si tant est que le peu de tissu qu’elle porte peut réellement être considéré comme un ‘habit’, en réalité. Rhett portant sur elle les yeux d’un ami, il préfère ne pas s’attarder plus que de raison sur sa tenue, n’ayant aucun mal à se remémorer la raison de sa présence en ces lieux: un remake du revenge de Diana. “Pourquoi est-ce que ça a fini par ne plus marcher entre vous ?” Il demande finalement alors qu’elle retourne déjà en cabine, sans doute pour essayer un autre ensemble, loin d’en rester là. Le brun, de son côté, est tiraillé entre l’envie de lui dire de faire ce qui la rend heureuse et la retenue de sa propre expérience: les ex, ça s’oublie. Ça ne se reconquérit pas, ça ne doit encore moins envahir toutes vos pensées. Les ex, ça se résume justement à un ‘ça’ pour minimiser l’importance qu’ils ont tenu dans votre vie: ils n’en représentent que le passé, après tout. |
| | | | (#)Lun 24 Jan 2022 - 14:51 | |
| "Ça coûte rien de les garder. T’y comprendras peut-être quelque chose un jour.” Là, Rhett aurait du prendre l’initiative de supprimer la conversation pour elle, en prenant soin également de supprimer le contact de Norman, celui de Camille aussi au passage. Mais Rhett ne l’aurait jamais fait, May étant bien trop indécise, bien trop impulsive aussi. Elle pourrait très bien le supplier de le supprimer tout en regrettant aussi tôt le geste, faisant une crise d’incompréhension. Lui disant qu’il ne devait pas l’écouter, que si elle dit blanc, c’est qu’elle pense noir et inversement. Tout aussi mystérieuse que Norman, visiblement. Il avait eu raison de ne prendre aucun risque en laissant May avec son libre arbitre. Si elle voulait supprimer une conversation, qu’elle ne fasse et qu’elle l’assume.
Le défilé pouvait commencer, sous le regard attentif de son ami, elle lui offrait un premier essayage, le sommant de reconnaître qu’elle était toujours bien foutu, entendre de ses lèvres qu’elle lui demandait aussi si il la trouvait séduisante. Si, ces derniers temps, la jeune femme semblait flirter avec un homme récemment entré dans sa vie, elle n’était pour autant qu’à une phase tout à fait platonique où les rencontres se faisaient de manière hasardeuse et non planifiée. Et le blond restait très pudique envers la jeune femme, trop galant sans doute, il manquait d’initiative, elle voulait plus d’initiatives. “T’es toujours bien foutue May, c’est pas la question, et tes habits laissent pas vraiment de place au doute.” Elle sentait dans sa voix qu’elle lui faisait presque pitié. Et elle se faisait même pitié, ce besoin absolu de vouloir attirer l’attention sur elle, qu’on pose un regard sur elle, qu’on lui dise qu’elle aussi, elle pouvait plaire. Norman trop occupé à faire ces compliments à une autre femme, elle était prête à accepter ceux de n’importe quel homme à la place. “Pourquoi est-ce que ça a fini par ne plus marcher entre vous ?” elle avait refermé le rideau en reprenant place dans la cabine, enfilant une nouvelle tenue, elle se regardait en même temps dans le miroir, avec cet air déconfit. La réponse, elle la connaissait, ce n’était pas la réponse qu’elle voulait admettre, pas celle qu’elle acceptait, mais pourtant. « j’ai pas su prendre mes responsabilités quand il le fallait… » Envers lui, envers leur fille, envers son rôle de femme, de mère, être un couple, une famille. plus le temps passait dans cette cabine, plus elle se rendait compte de l’absurdité de cette virée shopping avec Rhett. C’était le dernier ensemble qu’elle lui montrerait, pas tellement le gout de poursuivre avec les deux suivants. « Alors ? » fit-elle en sortant à nouveau pour se tenir devant lui. « J’ai toujours cherché à prouver que moi aussi je pouvais être quelqu’un… persuadée que ma place ne pouvait être reconnue qu’à travers le travail que j’allais accomplir. En oubliant que mes choix ne me concernaient pas uniquement…» fit-elle à nouveau pour compléter sa réponse. C’est sans doute la première fois que May reconnaissait ses torts et qu’elle était aussi claire sur les raisons qui avaient poussé Norman à la quitter. « J’vais te rendre ta liberté. » qu’elle ajoute, se réfugiant à nouveau derrière son rideau, où très rapidement, elle se rhabilla de ses propres vêtements, sous vêtement dans la main, elle laisserait tout en plan ici. Elle n’avait besoin de rien. « On va passer par la case restaurant, plus rapidement ? » un apéritif ferait bien trainer le temps jusqu’à ce qu’il soit acceptable de passer à table. |
| | | | (#)Mar 25 Jan 2022 - 22:07 | |
| Du bout des lèvres, l’australien ose demander les raisons pour lesquelles son couple n’a finalement pas fonctionné alors qu’elle et Norman ont pourtant eu une petite fille, signe à ses yeux que les choses devaient être sérieuses et vouées à durer - mais il n’a pas d’enfant et ne compte pas en avoir, que son couple soit sérieux ou non, alors autant dire qu’il n’est pas réellement expérimenté dans le domaine. Encore moins de bons conseils, c’en est à se demander si May ne cherchait pas simplement à avoir son repas à l’oeil dans toute cette histoire. « J’ai pas su prendre mes responsabilités quand il le fallait… » Il hoche la tête tout en sachant qu’elle ne le verra pas, sincèrement étonné qu’elle prenne aussitôt la faute sur sa personne sans chercher un seul instant à tenir responsable Norman de quoi que ce soit. Non pas qu’il la pense égoïste ou Dieu sait quoi encore, mais la meilleure des défenses reste encore l’attaque. « Alors ? » En ayant presque oublié la séance d’essayage, il est pris de court par la question autant que par la tenue toujours aussi dénudée. “Emoji aubergine.” Ce qui, dans un monde ou un autre, doit vouloir dire que l’ensemble lui va aussi bien que les deux précédents, Rhett ayant de toute façon perdu le fil de ce qui était semblable ou non entre les uns et les autres. Il a la patience d’un enfant, la seule différence étant qu’il a l’âge d’être accepté dans ce genre d’endroit sans que ce soit perçu comme bizarre. “Et flamme.” qu’il ajoute dans un sourire, essayant à sa façon d’en faire naître un autre sur le visage de son amie qu’il a l’impression d’avoir attristée à cause de sa question - et de tout le contexte de cette entrevue, de façon générale.
« J’ai toujours cherché à prouver que moi aussi je pouvais être quelqu’un… persuadée que ma place ne pouvait être reconnue qu’à travers le travail que j’allais accomplir. En oubliant que mes choix ne me concernaient pas uniquement… » Il ravale difficilement, se reconnaissant parfaitement dans les mots qu’elle tient. Rhett serait le dernier à pouvoir lui faire minimiser l’importance de son travail dans sa vie. C’est ce pourquoi chacun se lève et c’est aussi ce grâce à quoi tout le monde vit, alors comment le minimiser ? S’il n’est pas votre passion et si vous ne cherchez pas à être le meilleur dans votre domaine alors rien n’en vaut la peine. Il ne changera pas d’avis, même après avoir quitté le terrain depuis autant d’années. « J’vais te rendre ta liberté. » Sa silhouette se retrouve cachée derrière le rideau alors qu’il se lève pour se rapprocher de ce dernier, restant pourtant de son côté. Simplement, il sait que cette conversation n’a pas vocation à être entendue par quelqu’un d’autre qu’eux deux. “C’est aussi à lui d’apprendre à vivre avec ton travail. Tu ne peux pas changer ton quotidien pour un homme, ou pour qui que ce soit.” Parce que, preuve en est, il y a toujours une chance qu’il sorte de sa vie aussi vite qu’il y est rentré, et à ce moment-là il se pourrait qu’elle ait tout perdu. Fort heureusement, ce n’est pas le choix qu’a fait May alors qu’elle a toujours compris l’importance de son travail. “J’aurais fait la même chose à ta place.” Ce qui n’est sûrement pas une bonne chose à entendre, à en juger par l’incapacité probante de Rhett à fonder une famille, ou ne serait-ce stabiliser un couple. Prioriser son travail est ce qu’il a toujours fait et c’est aussi la raison pour laquelle il se retrouve seul alors que la quarantaine approche à grands pas. « On va passer par la case restaurant, plus rapidement ? » Ne voyant pas d’objection à quitter cet endroit et sentant déjà ses jambes s’engourdir, il lui répond brièvement par la positive. “Je t’attends dehors.” Il conclut donc, ne voulant pas la presser. Cette escapade n’est finalement pas une aussi bonne idée qu’elle en avait l’air sur le papier, il faut croire.
Il occupe son temps à commander un taxi, toujours aussi peu enclin à conduire la moindre voiture même après toutes ces années. Au moins, il n’a pas à expliquer les raisons de cette habitude à May, cette dernière étant bien mieux placée que tout son entourage pour comprendre l’origine du traumatisme. Lorsque cette dernière sort de la boutique les mains vides, il ne peut qu’être surpris tout en étant pourtant fier d’elle: nul besoin de jeter encore plus d’huile sur le feu, sans doute. “Je suis désolé de t’avoir rappelé des souvenirs avec ma question. J’espère juste que vous trouverez un équilibre.” Tous les trois, ou peut-être même tous les quatre s’il faut aussi compter dans le tableau la nouvelle femme de Norman. Ce n’est pas une perspective qui réjouit Rhett mais il n’a pas son mot à dire dans toute cette histoire qui ne le concerne en rien. |
| | | | (#)Mar 1 Fév 2022 - 19:54 | |
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“Emoji aubergine. Et flamme.” Heureusement que May était adepte des réseaux sociaux et qu’elle en maitrisait les codes sur le bout des doigts – enfin, elle tentait, en tout cas, se sentant parfois un peu trop dépassée mais, elle s’accrochait. C’est donc sans difficulté qu’elle compris les références de son ami, qui pouvaient lui arracher un léger sourire mais qui n’enlevaient à rien son sentiment de ridicule qui s’emparait d’elle. A quoi jouait-elle réellement ? Norman n’allait pas se pointer dans cette boutique, personne n’allait les prendre en photo pour être sur cette fameuse couverture de Vogue ou Closer. Personne n’allait s’intéresser à leur petit jeu et elle n’allait rien gagner. Si, elle allait gagner un peu plus d’estime, reprendre peut être un peu de confiance, quoi qu’en avait-elle réellement besoin ? Sans doute. Et quoi qu’elle en dise, oui, l’avis de Rhett pouvait compter. Mais elle n’avait pas besoin de se dévêtir pour qu’il la flatte. Il était un bon ami, depuis leur rencontre, qui aurait pu se passer autrement, elle s’était naturellement liée à lui et il avait pris une place importante dans sa vie en quelques secondes. Un tragique accident qui pourtant lui avait apporté du bon, une personne sincère et généreuse à ses côtés. Elle ne le dirait jamais à voix haute, mais elle remercierait le monde pour cette fameuse soirée, avec beaucoup de recul. Mais elle savait que Rhett aurait sans doute préféré ne jamais la rencontrer si cela n’avait pas aussi chamboulé toute sa vie. C’est pour cette raison qu’elle n’avait pas de mal à se livrer à lui. Parce que depuis toujours, ils étaient liés par l’intimité, leurs pudeurs avaient été mise à mal à la première seconde, alors elle s’ouvrait bien plus facilement avec lui qu’avec n’importe qui. Elle n’avait pas besoin de toujours garder la tête haute, de toujours être forte et fière. Parfois, elle était fragile et elle lui laissait la chance ( ?) de la voir ainsi. Alors qu’elle s’expliquait sur les raisons de sa séparations avec Norman, elle se rhabillait derrière son rideau et sentie la présence de Rhett derrière celui-ci. “C’est aussi à lui d’apprendre à vivre avec ton travail. Tu ne peux pas changer ton quotidien pour un homme, ou pour qui que ce soit.” Elle s’arrêta un instant, en pause, alors qu’elle referme le bouton de son pantalon puis, se repris. Elle avait longtemps pensé la même chose, mais elle savait que Norman avait pris sur lui pendant de nombreuses années. Apprendre à vivre avec son travail, c’est ce qu’il avait fait, mais May avait parfois manqué à ses promesses, souvent même. “J’aurais fait la même chose à ta place.” Et il se serait sans doute retrouvé aussi seul qu’elle à son tour. Elle ne donnerait ce conseil à personne. Pas quand vous avez un enfant et que lui aussi compte sur vous. Theo lui faisait encore payer son manque d’investissement et May ne savait plus comment faire pour que sa fille ne lui fasse pas dix reproches à la minute lorsqu’elles se voient. “Je t’attends dehors.” Elle hocha la tête derrière son rideau, consciente qu’il ne l’avait pas vu, mais elle terminait bien rapidement de se rhabiller, manquant plus que ses chaussures aux pieds, elle déposa ensuite les ensembles dans les bras d’une conseillères, sans un mot de plus, elle sortait les mains vides.
“Je suis désolé de t’avoir rappelé des souvenirs avec ma question. J’espère juste que vous trouverez un équilibre.” Un timide sourire apparu sur le visage de la blonde, elle ne lui en voulait pas et au fond, elle avait le même espoir que lui. « J’ai encore à travailler sur moi, pour ça. » mais elle y croyait, au fond, que tout finirait par s’arranger et qu’un jour, ils pourraient tous se comporter en adultes, Theo compris. Laisser les rancunes et les rancœurs derrières pour pouvoir avancer sereinement. « alors, quel est le programme ? » fit-elle en se doutant que le taxi n’allait pas tarder. « Et maintenant, va falloir me dire où t’en es, toi ? » la question était suffisamment large pour laisser le numéro neuf l’interpréter à sa guise. Mais, peut-être bien que ce qui intéressait la blonde, c’était qu’il se confie à son tour sur ses récentes histoires de cœur. Qu’il ne lui dise pas qu’il n’en avait pas, elle le connaissait bien pour savoir qu’il s’emballait toujours un peu trop vite, aussi vite que ça ne pouvait se terminer parfois aussi.
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| | | | (#)Dim 6 Fév 2022 - 16:23 | |
| Rappelé à l’ordre par la chaleur des rayons du soleil contre son visage et le besoin quasi vitale de remettre des lunettes de soleil sur son nez, il ne tarde pas avant de déjà proférer quelques excuses à son ami. Il a souvent du mal à accepter ses torts, mais May a un certain passe-droit à ce niveau-là, surtout lorsqu’il se rend compte de lui-même qu’il est parfois un ami pathétique donnant les pires conseils possibles. Pourtant, ce n’est pas l’envie de bien faire qui manque, et le sourire qu’esquisse May en sa direction a au moins vocation à le rassurer à ce sujet. Ils veulent sincèrement bien faire mais ne savent pas comment s’y prendre, le voilà leur problème récurrent. Tout ce que peut encore faire le sportif, c’est lui souhaiter sincèrement qu’elle trouvera un équilibre dans sa vie et surtout avec Norman, qui restera toujours le père de leur enfant, peu importe la relation qu’ils entretiennent (ou n’entretiennent pas, justement). « J’ai encore à travailler sur moi, pour ça. » Si ce n’est qu’un peu de travail qui lui manque, alors il a bon espoir qu’elle finisse par y arriver. May veut le meilleur pour tout le monde, elle n’est simplement pas bien douée pour le faire comprendre à autrui. Rhett, lui, l’a su dès l’instant où elle a passé la nuit à l’hôpital auprès de lui, alors qu’ils ne se connaissaient même pas à l’époque. N’importe qui aurait simplement fui, un accident de voiture ne devant pas faire partie des incontournables de la vie de tout un chacun. “Ca veut dire que c’est possible.” A force de patience et de travail, elle y arrivera. Tout ce qu’il peut espérer, c’est que ses proches n’aient pas (trop) perdu foi en elle entre-temps, dépassant le point de non retour. Il ne s’y connait pas en familles qui volent en éclats, mais il sait au moins ce à quoi cela ressemble pour une fratrie.
« Alors, quel est le programme ? » Il esquisse un sourire, lui accordant sans mal le changement de sujet dont elle peut profiter. Ils ont assez remué le couteau dans la plaie pour aujourd’hui, May mérite bien que l’attention se porte ailleurs que sur son couple morcelé et sa famille qui l’est tout autant, si ce n’est même plus. “Je nous ai pris une table à l’Interlude, je me disais qu’après une matinée éreintante, on ne mériterait pas moins.” Parce qu’il n’a jamais eu la moindre intention de l’emmener dans un vulgaire fast food ou Dieu sait quoi encore. Il ne sait pas entretenir une relation amoureuse, Rhett, mais il sait bien mieux y faire avec ses amis, surtout les proches à l’image de May. Elle mérite qu’on lui prouve que des gens tiennent à elle et si cela ne passe que par un simple repas, alors Rhett estime que c’est au moins un début comme un autre. Il n’a plus la gloire qu’il avait en jouant sur le terrain mais il lui en reste au moins l’argent, ce qui n’est pas si pire. Il l’a simplement payé de toutes ses relations, amicales ou intimes, de l’époque. Et ça, il ne peut pas sérieusement dire que ce ne soit pas si pire. « Et maintenant, va falloir me dire où t’en es, toi ? » S’asseyant à sa suite dans le taxi, il laisse son regard se poser sur la jeune femme un instant sans qu’elle ne soit capable de le voir, verres opaques obligent. Après le long interrogatoire sur la vie de May, il aurait pourtant dû se douter que son tour viendrait tôt ou tard. “Toujours au même point.” Alors, autant commencer par le plus évident: bien sûr qu’elle veut parler de sa vie privée, et pas de Dieu sait quel autre sujet ennuyant de la vie d’adulte. “J’ai revu une ex, du temps où j’étais à Londres. Elle est mariée et enceinte jusqu’aux yeux, ça m’a donné la chair de poule.” Non pas par simple surprise, encore moins par jalousie, mais bien parce que l’idée de devenir père est une chose qu’il tient profondément à garder aussi loin de lui que possible. Il pourrait peut-être se laisser tenter par l’idée du mariage, mais pas par la parentalité. Même si, pour l’un comme pour l’autre, il devrait déjà commencer par se trouver une petite-amie. “On était sortis ensemble quelques années, ça lui avait bien servi pour faire décoller sa carrière de mannequin.” Elle avait eu droit au même feu des projecteurs que lui, lequel était non négligeable à l’époque. En somme, elle n’en voulait qu’à sa réputation, et ce ne sont même pas ses grands yeux bleus qui l’ont charmée. “Elle aurait adoré tourner dans une de tes émissions, elle aime vraiment beaucoup l’attention.” Il finit par ajouter dans un rire amer. |
| | | | (#)Sam 12 Mar 2022 - 18:00 | |
| Le taxi s’éloigne de cette rue commençante et de la merveilleuse idée qu’avait eu May en voulant venir ici avec Rhett. La suite du programme allait sans doute être plus légère, si on ne parle pas de la tenue qu’elle portait à présent. Elle était ravie de pouvoir partager ce moment privilégié avec son ami, dans un contexte en somme bien plus classique et sans intensions malsaines. L’interlude, le restaurant où travaillait sa fille en tant qu’apprentie, May n’y était plus allée depuis quelques mois mais elle se réjouissait déjà de pouvoir faire un signe à sa fille qui se trouverait en cuisine. L’endroit était parfait. Assez parler d’elle, elle voulait à présent diriger toute l’attention vers son ami, lui demandant de ses propres nouveaux. “Toujours au même point.” Pas bien loin donc. La blonde sourie, remarquant qu’ils étaient toujours au même niveau, à piétiner autant l’un que l’autre. “J’ai revu une ex, du temps où j’étais à Londres. Elle est mariée et enceinte jusqu’aux yeux, ça m’a donné la chair de poule.” Elle ne pu s’empêcher de retenir un rire entre ses lèvres. Elle savait Ô combien tout ce qui ressemblait à de l’engagement pouvait donner de l’urticaire à Rhett. « Pas de jalousie, je suppose. » elle était curieuse de savoir de qui il s’agissait. Une ex de Londres, que faisait-elle aussi à Brisbane ? “On était sortis ensemble quelques années, ça lui avait bien servi pour faire décoller sa carrière de mannequin.” Ah, la Andrews opina du chef et voyait très bien de qui il parlait. Mabel Griffith. Pas que le châtain lui en avait déjà parlé, mais déformation professionnelle, lorsque May rencontre quelqu’un, elle mène sa petite enquête et forcément, quand tout est médiatisé, c’est encore plus simple. “Elle aurait adoré tourner dans une de tes émissions, elle aime vraiment beaucoup l’attention.” Elle haussait les épaules. « Dommage que ce soit du passé, ceci dit, j’ai toujours quelques contacte, si jamais elle y tien vraiment… » toutefois, aux vues de sa situation actuelle, elle n’avait sans doute pas besoin de rencontrer l’amour de sa vie à l’aveugle. « Ce serait quoi l’idée ? Maman célèbre ? » ce genre d’émission que les jeunes mamans et gamines adorent suivre, en se rassurant de voir que des célébrités galèrent aussi avec leur mômes et ont un semblant de vie normal ? Oh, tout d’un coup, May était ravie de ne plus mouiller là-dedans. « et du coup, il y a une suite à vos retrouvailles ? » s’il ne lui disait pas un mot de plus, elle le saurait sans doute à travers d’articles aux titres putaclic, surement du vide. |
| | | | (#)Ven 1 Avr 2022 - 2:15 | |
| Les confessions se font à demi-mot, force d’habitude oblige. Il n’aime pas parler de sa vie privée, encore moins lorsqu’elle est peu reluisante. Rhett s’y plie simplement parce que c’est bien May face à lui et qu’il sait pouvoir lui faire confiance, peu importe à quel point certains membres de son entourage peuvent encore penser qu’elle est amie avec lui uniquement pour lui soutirer des informations croustillantes sur le milieu - oh, si seulement il en avait encore, même. Tout ce qu’il peut dire à propos de son couple avec Mabel a déjà été décortiqué maintes et maintes fois par les journaux à sensation, il ne lui apprend rien et sait déjà qu’elle a mené son enquête sur la chose et que ce n’est pas en dissimulant le prénom de la jolie blonde qu’il préservera son identité avec. Rhett est peut-être naïf, mais pas à ce point. « Pas de jalousie, je suppose. » Il rigole une seconde après May, tous deux ayant bien compris le fond de ses pensées, lesquelles ne sont effectivement en rien animées par une quelconque jalousie. Disons simplement que mariage et enfant, ça donne beaucoup d’urticaire.
Mauvais, il en profite pour tourner en dérision le caractère de Mabel, faisant d’elle bien plus une croqueuse de diamants qu’elle ne l’est tout de même en réalité. Son amertume parle bien plus que tout le reste en cet instant, surtout alors qu’il sait que May y est particulièrement réceptive. « Dommage que ce soit du passé, ceci dit, j’ai toujours quelques contacte, si jamais elle y tien vraiment… » Il rigole de nouveau, cette fois-ci en jetant pourtant un regard lourd de sens à la quarantenaire, le genre qui signifie “t’avise pas” ; parce que sait-on jamais. Il ne faudrait pas que cette blague devienne soudainement un peu trop concrète. « Ce serait quoi l’idée ? Maman célèbre ? » - “Aussie gold hunters?” Ouais, un jour il passera à autre chose. Pour le moment encore, il remue le couteau dans la plaie. « Et du coup, il y a une suite à vos retrouvailles ? » Son verre lui donne une seconde de répit supplémentaire alors qu’il en boit quelques gorgées, éternellement amusé par la ténacité de son amie. “Non et il n’y en aura certainement pas. Fin de la discussion, merci d’avoir participé, maintenant mange ton menu enfant.” Tout semble assez clair dans ces quelques mots, non ? |
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