Elle était rentrée depuis deux semaines à Brisbane et elle avait adoré retrouver son père et prendre quelques jours pour faire avec lui toutes ces petites activités père-fille dont elle était nostalgique depuis son départ pour la Californie. Ils sont allés à la pêche, au golf et ont passé la meilleure des après-midi à faire voler ses petits hélicoptères miniatures. Clara avait dix ans à nouveau l’espace d’une semaine. Cela n’avait rien à voir avec papa qui aurait pu lui poser tout un tas de question mais qui avait préféré attendre que sa fille s’exprime comme elle l’avait toujours fait avec lui, néanmoins la vie adulte l’avait très vite rattrapée. Son agent l’avait appelé et on lui demandait de reprendre le travail, ici sur Brisbane. Les voisins qui venaient rendre visite à papa en profitaient pour lui demander ses projets à venir et à cela, Clara n’avait pas d’idée. Son futur est flou et plus elle y pense, plus elle nourrit une angoisse face à ce qu’elle doit faire. Une petite voix dans sa tête lui crie de retourner à une vie plus stable comme lorsqu’elle orientait des enfants perdus dans un lycée, et une autre, qui lui signale qu’elle n’a pas mis autant d’effort dans une carrière d'influenceurs pour tout perdre maintenant qu’elle est loin des caméras américaine. Elle devait trouver son filon et de ne pas y arriver commence à être sa plus grande peur. Sa réaction face à ce phénomène est comme toujours : la fuite. Toute cette peur face à l’avenir est ce qui l’amène à remplir un sac à dos de fripes éparses et de commencer à marcher, jusqu’à la limite du quartier, puis de la ville et enfin jusqu’à tendre un pouce à qui voudra l’emmener sur la route. C’est incertain et elle ne maitrise rien, pourtant d’être là sans savoir ce qu’il adviendra d’elle lui offre plus de contrôle que de répondre à la question sur ce qu’elle va faire maintenant. C’est l’été bientôt et le soleil tape. Elle se maudit de ne pas avoir pensé à une chose aussi simple qu’une bouteille d’eau et alors que la chaleur commence à se faire sentir, une voiture s’arrête. Elle jette un regard au chauffeur. Un blondinet qui n’a pas le regard sale en posant ses yeux sur elle. Cela change assez du routier chevronné qui devait s’être offert ses plus beaux rêves et s’arrêtant à ses côtés pour qu’elle s’aventure à monter dans son véhicule.

La tournée avait été un succès. Vraiment. Dans tous les sens du terme. Tu as eu le sentiment de retrouver ta vie d’avant et toutes ces sensations, toutes ces émotions que tu aimais plus que tout. Qui te faisaient te sentir vivant. Le retour à Brisbane est plus que difficile. Tu as beau avoir ta deuxième moitié avec toi, tu as besoin de quitter la ville encore un peu. Prendre ta voiture et essayer de mettre les choses en place dans ta tête et ne pas sombrer trop fort dans la dépression post-tournée. Trop de choses sont revenus de plein fouets dans ton visage en revenant dans ta ville natale et tu t’es dit que fuir était la meilleure solution yep. Ca t’a été confirmé, validé, par ton futur mari. Même si votre mariage est par extension, décalé, tu sais qu’il est ton one and only. Lui va filer en mer pour retrouver de nouveau sa passion. L’impression que vous avez au final autant l’un que l’autre besoin d’échapper à une routine que vous n’avez jamais vu arriver mais qui s’est installé au bout d’une année ensemble.

Tu es dans tes pensées quand tu roules sans trop savoir dans quelle direction. Tu as pris quelques affaires avec toi, ta voiture est ton vaisseau pour profiter de moments avec toi même. Tu vois une personne sur le bord de la route faire du stop et t’as l’impression qu’il s’agit de Jenny. Ta défunte soeur. Tu es totalement stupide parce que ce n’est pas elle et plus tu te rapproches, plus tu te rends compte que nope, évidemment ce n’est pas elle mais la vision de Jenny t’a guidé jusqu’à elle. Maintenant que tu es lancé. Tu n’es pas devenu spirituel non, tu crois pas à tous ces trucs là, mais il y a un mais… Mais tu ressens l’aura de ta soeur et tu as envie de faire durer le moment.

(outfit * sans la casquette *) Tu fais descendre la fenêtre passager pour pouvoir parler à la personne sur le bord de la route. « Tu vas où ? » Tu l’observes et tu es assez stupide pour te dire que Jenny aurait certainement fait ce genre de truc. Du stop. Elle t’a déjà appelé au milieu de la nuit pour des galères mais n’étant pas souvent à Brisbane à cette époque là tu as pu l’aider que jusqu’à une certaine limite. T’es assez stupide pour la voir en cette jeune femme et te dire que tu l’aides comme Jenny aurait aimé qu’on le fasse. C’est totalement idiot et t’es bien content que personne ne puisse lire ce qu’il se trame dans ta tête de blondinet aux airs angéliques. T’es aussi pas mal résigné. Qui vivra verra. « Monte. » Sa destination n’est pas importante au final. Qui vivra verra… Tu ne sais même pas où tu vas mais visiblement tu vas aller où elle ira.

Spoiler:

« Tu vas où ? » Elle n’en a pas la moindre idée. Elle avait marché droit devant sans savoir trop en s’disant qu’au moment où elle en aurait marre, elle demanderait à un uber de la ramener chez elle. Elle s’était empêché de filer à l’aéroport, se disant que ce n’était pas non plus une bonne idée d’aller trop loin. C’était pas un move mûrement réfléchi et là, maintenant que quelqu’un s’est arrêté, elle n’arrive pas à répondre à une question aussi simple. Évidemment que quelqu’un qui se prendrait d’idée de faire du stop sur la route aurait une destination, mais non. A l’image de toute sa vie, Clara ne sait pas où elle va et le décider est une autre paire de manches. “Je le saurais quand j’y serais.” dit-elle, en espérant ne pas trop passer pour une de ces lunatiques qui finira par se jeter sur le bord de route. Pendant quelques secondes, l’un détaille l’autre. Elle analyse l'intérieur de la voiture, son visage et sa dégaine. Il a le style de ce gars dans cette série où on parle de la mort de Gianni Versace. L’espace d’un instant, elle se demande si cette histoire ne va la conduire à finir dans un motel, scotchée au mur et sauvagement assassinée dans des dessous affriolants. Tu parles d’un souvenir qu’elle laissera dans les mémoires. C’est curieusement la seule qui l’effraie vraiment. Pas l’assassinat mais d’être retrouvée en situation peu flatteuse. « Monte. » Elle acquiesce avant d’obéir et de prendre la place du mort, ce qui la fait ricaner avant qu’elle n’attache sa ceinture. Présentement, tout ce qui compte pour elle est de ne pas être à Brisbane. Elle a le sentiment que si elle laisse faire, sa vie reprendra à cent à l’heure et ça l’effraie. “Et toi ? Tu vas où?” demande-t-elle, à savoir si elle est partie pour l’aider à creuser une tombe pour deux dans le désert. Clairement, c’était loin d’être la meilleure idée du siècle d’épuiser le catalogue documentaire sur les tueurs en série de Netflix. “Je m’appelle Clara. Merci de t’être arrêté.” Elle est sincère parce que le soleil cogne et qu’il garde un truc rassurant dans son aura. Pas comme ce biker qui avait d’abord toisé sa silhouette avant de la regarder dans les yeux. Elle reste silencieuse, hésitante à lancer un sujet de conversation. Les small talk ne l’ont jamais trop dérangé mais elle ne voudra lui faire regretter son choix, surtout après 500 mètres de route.

“Je le saurais quand j’y serais.” Ok. Tu sais pas si c’est une technique pour monter dans ta voiture à n’importe quel prix mais c’est aussi une réponse que tu aurais pu donner de ton côté. C’est singulier quelqu’un qui ne sait pas où il va, ou du moins, tu aurais cru que tu serais le seul, le centre du monde, ouais. Quelles sont les chances de tomber sur une personne qui a la même optique que toi à ce moment précis ? Tu la vois qui scanne ta personne et ta voiture. Elle est sur ses gardes. Tu lui proposes de monter car vous avez la même destination et à ta grande surprise il ne lui faut pas longtemps pour s’installer dans le siège passager. Soit t’as passé le test de toutes ses questions internes par rapport à qui tu es, soit elle n’a pas peur de voir la mort se rapprocher. Dans tous les cas, qui vivra verra. Est-ce que ton frère savait qu’il allait se planter en voiture quand il y a grimpé ou ce fut une idée qui lui a traversé la tête sur le chemin comme souvent et qu’il a finalement mis ses idées macabres à exécution ? Oui. Tu penses beaucoup à ça.

“Et toi ? Tu vas où?” Elle te sort de tes pensées morbides. Tu te réinsères dans la circulation car c’est mieux que de rester sur le bord de la route maintenant que vous êtes tous les deux prêt. “Je m’appelle Clara. Merci de t’être arrêté.” Ton visage qui se tourne un bref instant vers elle, assez surpris par ses mots autant que son ton. Vous êtes aussi paumé l’un que l’autre en fin de compte. Des gens comme toi qui prennent la fuite y’en a partout. T’es pas spécial Asher. « Asher. »  Que tu dis en redonnant ton attention sur la route. « Je sais pas où je vais. Je sais surtout où je vais pas. »  Tu soupires doucement mais il s’agit plus d’une grande expiration qu’autre chose. Comme si tu étais en train de laisser sortir quelques poids de ta conscience de formuler ça à voix haute. « Je cherche un miracle je crois. »  Que tu dis avec un léger rire sans joie. « Juste besoin de prendre l’air. J'en ai marre de la routine … »  Tu hausses une épaule en jetant un coup d’oeil à Clara. T’as pas envie de lui faire peur avec ta phrase qui cause de miracle. T’es pas fou. Enfin, tu crois… Une chose que tu ne crois pas, car tu es sûr, c’est qu’il a l’air assez aisé de parler à une totale inconnue. Tu as dit plus de choses à ton propos en moins d’une minute de son installation dans ta voiture qu’à d’autres personnes que tu connais depuis des années.

Sa destination, c’est très loin de Brisbane. A ce moment-là, elle ne pense même pas à comment elle va se débrouiller pour revenir si elle atterrit dans un bled totalement perdu du Rabbit Proof Fence, elle va et ne revient pas. L’allure du garçon qui la prend en stop ne lui paraît pas suspecte bien que tout documentaire Netflix sur le sujet clamera que ce sont justement les personnes qui ont l’air le plus communes qui cachent des desseins démoniaques. Pour le moment, elle s’en fout pas mal et serait prête à entamer un”Que sera, sera!” Du moment que son cadavre n’est pas retrouvé dans une position fortuite, être assassinée pourrait être à l’heure qu’il est la solution à tous ses problèmes.  « Asher. » dit-il en lui donnant une impression de déja vu quelque part qu’elle ne parvient pas à nommer. « Je sais pas où je vais. Je sais surtout où je vais pas. » Et tant que c’est endroit où il ne va pas, c’est la métropole derrière eux, ça lui va très très bien. Elle le remercie tout naturellement ne sachant pas si elle doit entamer une conversation au risque de troubler sa quiétude, ou si elle doit rester silencieuse et le nez vissé sur la route en écoutant ce qui semble un best off de Céline Dion. Why not ? [color=#33cc99« Je cherche un miracle je crois. »[/color] dit-il, ce qui l’amène à afficher une mine plutôt perplexe. A défaut d’être tomber sur un tueur, elle se demande si elle ne va pas ses retrouver dans un plan à la secte du soleil et des enfants de quelque chose où elle sera marié à un mégalomane polygame et surtout, végan. « Juste besoin de prendre l’air. J'en ai marre de la routine … » Sa précision la soulage. “Alors, toi aussi tu fuis quelque chose?” demande t-elle, de but en blanc. Sans vouloir le qualifier de lâche parce qu’elle en ferait autant d'elle-même mais c’est un départ de commencer sur un point commun. “Je ne voulais pas paraître impolie.” dit-elle avant que ses propos ne soient mal interprété. “Tu te doutes bien qu’une nana qui part en stop à quelques jours de noël, c’est bien pour fuir un truc.” précise t-elle. Mari, famille, carrière … “Tu m’as l’air familier, je t’ai déjà croisé quelque part?” demande t-elle alors qu’elle n’a toujours pas quitté sa première impression de déjà vu.

“Alors, toi aussi tu fuis quelque chose?” Cette question pourtant simple et évidente, te laisse en réflexion pendant quelques secondes. C’est la ville ou la routine ? Ou ceux qui sont dans la ville ? Oui et non. “Je ne voulais pas paraître impolie.” Tu ne sais pas quelle tête tu as fait pendant ta réflexion mais qu’elle se reprenne te dit qu’il y a dû y avoir un truc. Tu sais pas. “Tu te doutes bien qu’une nana qui part en stop à quelques jours de noël, c’est bien pour fuir un truc.” Tu notes bien son utilisation du mot nana et comme t’es stupide tu te demandes si c’est seulement un truc de nana. Ce qui te dérangerait vu que t’es un bonhomme.  Mais comme t’es stupide, tu te dis que comme t’es gay tu dois être une nana un peu. I’m not.

“Tu m’as l’air familier, je t’ai déjà croisé quelque part?” Elle te sort de tes pensées avec sa nouvelle question. Tu te demandes si t’es familier pour qui tu es et ce que tu fais du côté de la musique ou bien pour ce que ton frère fait. Faisait. T’as encore pas mal de mal à parler de lui au passé. Tu jettes un coup d’oeil à Clara avant de remettre les yeux sur la route. « Je sais pas. J’ai pas l’impression de t’avoir déjà croisé. » Tu ne comptes pas la mettre sur une piste non plus. Tu préfères qu’elle ne sache pas qui tu es. « Tu fuis quoi toi? » Tu tapotes le volant avec une de tes mains légèrement nerveux et tu ne sais même pas pourquoi. « Ton boyfriend? Ta famille? Ton boulot? … ta girlfriend? » Ah. Ok. T’as voulu ajouter ça, tu sais pas trop pourquoi t’explique pas tu t’es juste dit que si toi t’es une nana, peut être qu’elle c’est un bonhomme au fond. Et si elle est un bonhomme et qu’elle s’enfuit, tu te sentiras mieux dans ta petite tête blonde de stupide que tu es. « Moi c’est ma famille. Comme d’hab. » Que tu ajoutes pour répondre quand même - mille ans plus tard - à sa question de juste avant. Qui sait peut être qu’elle fera le lien avec le décès du grand champion de F1 y’a deux mois de ça. Vous vous ressemblez beaucoup tous les deux. C’est d’ailleurs un problème de taille avec ta mère qui ne voit que ton frère dès qu’elle pose les yeux sur toi. Ce qui entraîne des larmes et encore des larmes. Un gros chèque aussi et ça c’est pas mal, même si tu sais qu’elle ne fait ça que pour essayer de rattraper le temps perdu à te laisser de côté aux profits de l’enfant prodige qu’est Dan. Etait.

Il lui dit quelque chose. N’étant pas de ceux capable de retenir l’identité d’autrui, elle demeure interrogative et pensive sur ce qui lui donne cette fameuse impression. Elle sait qu’elle peut très bien se tromper et rencontrer ce jeune homme pour la toute première fois mais il lui dit un truc, et ça, ça la questionne. « Je sais pas. J’ai pas l’impression de t’avoir déjà croisé. » Hum, doit-elle admettre que son égo est légèrement touché par cet aveux et que sa fierté est ce qui la pousse à répondre “Alors on doit se voir pour la première fois.”  parce que si ce n’était pas le cas, il est évident à ses yeux qu’il se souviendrait d’elle. Elle n’a certes pas la notoriété de Freddy mais elle peut se vanter d’être de ces personnes “très difficilement oubliables.” “Mais j’ai quand même une impression, tu fais de la télé?” Qui sait ? Il pourrait être l’égérie d’une marque de céréales. Rien n’est impossible dans l’imagination de Clara bien qu’à y penser, là où elle verrait le mieux ce garçon, c’est dans une pub de shampoing antipelliculaire. « Tu fuis quoi toi? » demande-t-il, ce qui la sort de sa rêverie. Ses yeux s’agrandissent comme pour lui répondre par les gestes qu’elle fuit un sacré paquet de chose et qu’il est pas prêt à la voir lui déballer toute sa vie comme ça sur le tableau de bord.  « Ton boyfriend? Ta famille? Ton boulot? … ta girlfriend? » Et si elle ne devait en choisir qu’une ? Elle l’observe interdite sans trop savoir s’il s’attend à un ordre de grandeur, plusieurs réponses où si seulement une passe. « Moi c’est ma famille. Comme d’hab. » Son “comme d’hab” l’interpelle. Doit-elle comprendre qu’il fait ça chaque année que de prendre la fuite ? Merde. Est-ce que dans ce cas ça sert à quelque chose ? Est-ce que c’est pas déjà ce qu’elle fait ? “Pourquoi ta famille ? Pourquoi comme d’hab?” demande t-elle sans se rendre compte que c’est un peu impertinent et surtout sans aucun respect des barrières. Elle finit par se remettre dans le fond de son siège. “Je dirais que c’est tout comme toi et dans l’ordre que tu as cité, sauf que tu remplaces “boyfriend” par “mari”.” Et girlfriend? Est-ce une façon de qualifier Marceline? “Pour résumer, je suis une fuyarde compulsive je crois. J’aime mes proches mais surtout quand je suis à des kilomètres d’eux je crois. Je ne sais pas si ça fait grand sens?”

“Alors on doit se voir pour la première fois.” Cette réflexion est intéressante. Elle a l’air de miser sur tes souvenirs alors que vu ce que tu ingurgites d’alcool, tu en as sous le coude des black-out. “Mais j’ai quand même une impression, tu fais de la télé?” Tu es déjà passé à la télé mais c’était y’a une éternité sur des petits tout petit talk show Australiens. C’est surtout le visage de ton frère qui est placardé partout. Surtout depuis sa mort en septembre dernier. Elle a l’air d’être sur la bonne voie pour deviner un peu mieux qui tu es. Tu es bizarrement bien concentré sur la route à ce moment là, ou plutôt perdu dans tes pensées. “Pourquoi ta famille ? Pourquoi comme d’hab?” C’est vrai que c’était très con d’ajouter ça mais c’est ton subconscient qui a juste besoin de laisser sortir quelques trucs à ce propos. Tu gardes tout en toi et ça ne fait pas bon ménage. Par contre tu notes bien qu’elle saute à pieds joints dans cette perche pour parler de toi plutôt que de répondre à toutes les questions que tu as posé. Tu restes donc autant silencieux qu’elle, te contentant d’hausser une épaule simplement. Je dirais que c’est tout comme toi et dans l’ordre que tu as cité, sauf que tu remplaces “boyfriend” par “mari”.” Et t’aurais presque le sentiment que c’est grâce à ton silence qu’elle se met à te répondre.

Mari? Elle attise ta curiosité du coup. Tu lui jettes un coup d’oeil rapide.   “Pour résumer, je suis une fuyarde compulsive je crois. J’aime mes proches mais surtout quand je suis à des kilomètres d’eux je crois. Je ne sais pas si ça fait grand sens?” Tu hoches la tête longuement et lentement. « Ça fait tout à fait sens… » Ou pas Asher. Parce que toi, tu les fuis, mais tu les aimes pas vraiment. « Je suis un fuyard compulsif aussi. » Elle n’a aucune idée de qui tu es c’est une bonne chose de juste parler librement, enfin. Un nouveau coup d’oeil vers elle car tu aurais bien envie de pouvoir rajouter son langage corporel aux réponses que tu voudrais avoir. « Je devais me marier… Avant Noël là. Mais ça va être décalé… » Tu ajoutes ça car tu supposes qu’elle va comprendre ton interêt pour son histoire. Est-ce que se marier entraine une glissade vers un côté moins excitant de la vie de couple ? « … vu que je suis parti sur un coup de tête. » Mais plus que nécessaire Asher, bien plus que nécessaire. Vous continuez de discuter de vos vies respectives pendant des kilomètres et des kilomètres. Ca fait du bien de s'ouvrir autant à un parfait inconnu. C'est thérapeutique ouais. Peut être que tu devrais consulter Asher.