maybe the magic of christmas can bring us back together…
Décembre 2021. Les éclats de rire résonnent au détour des différentes allées du marché de Noël. Les commerçants sont nombreux, les stands bien fournis et la foule est assez dense à quelques jours des fêtes. Des fêtes que l’avocate pensaient, jusqu’au début du mois de décembre, passer seule. Mais finalement, ce sera avec un de ses frères qu’elle le passera, le premier Noël qu’elle fêtera avec lui depuis des années. Leur dernier remonte à 2001, année avant que leur père ne décède. Un Noël que Gabrielle n’oubliera jamais, pourtant similaire aux précédents. Un Noël où leur père a fini, comme toujours, bien trop émécher au point d’offrir comme simple présent à ses enfants que violence et reproche. Et après ça, il terminait avachi sur le canapé, ronflant alors que Finnegan et Gabrielle terminé de débarrasser la table avant de rejoindre Alex et Meryl au pied du sapin où quelques présents les attendaient. Gabrielle se souvient très bien que le peu d’argent qu’elle était parvenue à amasser avec un petit boulot après le lycée lui avait permis d’acheter un cadeau à chacun d’eux. Comme si elle avait présagé qu’un an plus tard, leur chemin se séparerait, elle avait acheté à chacun un petit bracelet similaire, une façon de se promettre ainsi de toujours être soudés et de se serrer les coudes quoi qu’il advienne. Une façon aussi de montrer qu’ils étaient unis, unis face à un adversaire commun, leur paternel et cette vie misérable qu’il leur offrait. Ce bracelet n’a jamais quitté l’avocate, bien qu’elle ne le porte plus désormais et ça depuis de nombreuses années. Un bracelet qu’elle ressort de temps en temps, l’observant alors que ses pensées sont ailleurs. C’est d’ailleurs ce qu’elle a fait de nombreuses fois ces derniers mois, se demandant si finalement, ce bracelet avait encore du sens quand elle avait l’impression que ces deux frères ainés n’étaient plus que des étrangers pour elle. L’impression de ne plus les connaitre, l’impression de ne plus pouvoir les considérer comme tel, tellement la déception était grande. Les révélations du mois de juillet dernier étaient encore bien ancrées, l’amertume encore présente bien qu’elle soit parvenue à pardonner à Finn. Quant à Alex… elle n’a fait que le repousser bien qu’il est tenté plusieurs fois de renouer contact avec elle. Les actes de son frère ainé lui semblent impardonnable, quand elle sait qu’il a été capable du pire… Elle a l’impression de revoir en lui leur père et rien que pour cette raison, elle ignore comment elle pourrait, un jour, parvenir à lui pardonner…
Et pourtant… Pourtant, voilà qu’elle le voit au loin devant un chalet vendant des babioles en tout genre, ce qui l’oblige à se stopper subitement. Gaby l’observe alors quelques minutes, les passants la contournant alors qu’elle se trouve en plein milieu de l’allée. La raison voudrait qu’elle fasse demi-tour mais quelque chose l’en empêche. Peut-être parce qu’en observant son frère de loin, seul, avec cette atmosphère de Noël lui fait avoir un petit pincement au cœur. Et sans qu’elle puisse l’expliquer, ses pas l’emmènent lentement vers lui. L’air de Gabrielle est méfiant et intrigué à la fois alors qu’elle arrive à sa hauteur. Elle reprend un peu le dessus, fait mine d’observer les objets présents sur le présentoir avant de dire doucement « Bonsoir, Alex ». Son regard est incapable de trouver le sien, s’attardant plutôt sur cet objet qu’elle triture sans vraiment y accorder une quelconque importance « Je vois que tu es un homme libre, désormais ». Un progrès quand elle sait qu’il était en cavale lors de leur dernière rencontre, ou plutôt, qu’il était préférable qu’il ne soit pas trop vu dans les rues de Brisbane. « A qui comptes-tu les offrir ? » demande-t-elle alors qu’elle daigne trouver son regard quelques secondes, après un signe de tête en direction du sac qu’il tient dans l’une de ses mains, sûrement des présents achetés un peu plus tôt sur d’autres stands. Le ton de l’avocate est empli d’amertume et froid à l’encontre de son frère ainé alors qu’elle s’est désormais pivotée complètement vers lui, pour lui faire face.
La période de noël. Une période qui rendait Mitchell nostalgique, une période durant laquelle il avait toujours essayé de se tenir à carreaux, une période qui faisait ressortir le bon en lui. Il ne s'était jamais retenu de gâter ses collaborateurs pour noël, leur offrant ce dont ils avaient besoin pour leur montrer sa gratitude. Un comportement qu'il avait presque gardé jusqu'au bout de son règne, passant outre durant la dernière année, étant bien trop préoccupé par sa propre personne. Aujourd'hui il repensait à tout ça, il repensait surtout à sa famille, à leur enfance à Las Vegas ou Noël était célébré avec beaucoup d'amour, bien avant que tout tourne au drame. Il repensait au sourire de sa mère et de son père, heureux, des souvenirs tâché par la cruauté de son père qui lors de leur dernier noël tous ensemble avait commis l’irréparable. L'alcool lui montant à la tête, la perte de son emploi l'avait rendu fou, le sapin s'était retrouvé à terre, tout comme sa mère le suppliant d'arrêter de la frapper. Les noëls suivant avait été bien different, Mitchell avait tenté de garder cet esprit pour faire vivre à son frère et ses deux sœurs ce qu'il avait connu autrefois. Aujourd'hui il se retrouvait seul, seul face à tout ses regrets et surtout face à la nostalgie qui l'envahissait en ce joue qui était destiné aux préparatifs pour le réveillon.
Il déambulait dans les allées du marché de noël, il cherchait de quoi égailler son appartement qui avait été plongé dans le noir durant de nombreuses semaines. Cet appartement qui avait principalement servi de planque pour les soirées poker qu'il organisait, preferant laisser l'appartement qui avait été le nid de ses problèmes de côté. L'appartement de Spring Hill était different de celui quand lequel il avait vécu de nombreuses années en compagnie de Mavis, il était beaucoup plus grand, plus luxueux. Il n'avait jamais voulu y emménager, préférant vivre discrètement dans le quartier de Fortitude Valley, mais à présent, il n'avait plus rien à cacher puisque tout ou presque avait été dévoilé au grand jour. La seule chose dont il pouvait être fier c'était son patrimoine immobilier et encore. La plupart des appartement avait servi à blanchir de l'argent et celui de Spring Hill restait le seul qui était clean, le seul qu'il avait payé avec l'argent du mérite lié au restaurant. Un nouveau départ sonnait pour lui et décorer pour noël faisait partie de ses ambitions, tout comme renouer avec son frère et sa sœur avec qui leur relation n'était pas au beau fixe. Gabrielle avait découvert toute la vérité sur son grand frère et elle avait refusé de lui adresser la parole suite à cela. Elle s'était sentie trahit et il la comprenait. Il avait tenté de recoller les morceaux, sans réussite.
Contre toute attente il tomba sur sa petite sœur, son regard s'adoucissa à la seconde même ou il posa le regard sur elle. Elle l'appelait Alex, encore et toujours et ça lui faisait un pincement au coeur. Pour lui Alex était mort depuis longtemps. Il ne se forçait pas à sourire malgré le regard de la jeune Strange qui était plutôt fuyant. C'est elle qui prit la parole en première. Elle mettait sur la table le fait qu'il était libre. Ça y est. Il aurait voulu fêter ça avec elle, il aurait voulu lui dire que la justice finissait par payer, mais ça aurait été un mensonge. «Oui et ça fait du bien de pouvoir se promener sans avoir à regarder derrière soi.» Avouait-il. «Je t'avais dit que j'allais m'en sortir.» Qu'il ajoutait croisant enfin son regard. «J'espère que tout va bien pour toi.» Qu'il disait avant de baisser le regard vers les sacs dans sa main alors qu'elle rebondissait là-dessus. «Il y a un cadeau pour Finn, pour Leo et pour toi. Puis quelques décorations pour mon appartement, j'ai envie de retrouver le plaisir de fêter noël comme on le faisait étant enfant.» Il était sincère et tentait d'adoucir les pensées de sa sœur, il voulait qu'elle oublie, qu'elle passe à autre chose. Il était peut-être le méchant de l'histoire, mais la redemption était possible.
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Décembre 2021. « Oui et ça fait du bien de pouvoir se promener sans avoir à regarder derrière soi ». Elle ne peine pas à l’imaginer sur ses gardes au vu de cette cavale dans laquelle il a dû se lancer pour échapper aux flics qui le recherchaient activement pendant des mois. En revanche, elle a conscience qu’il a pu être dans le rôle du traqueur aussi, lui dont Gabrielle a découvert les activités au mois de juillet dernier. Le portrait qu’Aberline ou Blackwell ont pu dépeindre de son frère s’est révélé être véritable, et Alec y a aussi contribué lorsque ce soir-là, il a déblatéré toute la haine immense qu’il avait contre son propre frère et surtout qu’il a balancé toutes les atrocités dont il a pu être à l’origine. Alors, Gabrielle ne parvient pas réellement à avoir de compassion à cet instant même pour lui. C’est pour cette raison qu’elle reste muette et qu’elle a cet air fermé qui ne la quitte pas, même si elle pourrait rebondir sur le fait qu’il est désormais un homme libre. A ce propos, forcément, elle n’est pas indifférente mais se taira aussi. « Je t’avais dit que j’allais m’en sortir ». Et si la question du comment la démange, elle la conserve pour l’instant. Parce qu’elle n’est pas certaine de vouloir connaitre les détails sur le pourquoi du comment il a pu s’en sortir et faire en sorte de ne pas avoir à répondre de ses actes, quand ceux-ci sont pourtant avérés. Gabrielle qui prêche pour que justice soit rendue sait très bien que, concernant Mitch’, c’est loin d’être le cas. Et pourtant. Pourtant, il reste son frère et au fond, il y a quand même une part d’elle qui est soulagée de ne pas le savoir derrière les barreaux parce qu’au vu de ses actes, elle est consciente qu’il passerait sinon une bonne partie du restant de sa vie en prison.
« J’espère que tout va bien pour toi ». Le non Mitch, est au bord des lèvres mais il ne sort pas. Non, tout ne va pas bien, tout va mal en réalité. Entre ses révélations, l’image ternie de ses frères à tout jamais, cette peine qu’elle a eu de renouer avec Alec, et cette impossibilité qu’elle a de renouer avec lui, non elle ne peut pas dire qu’elle va. Il y a d’autres tracas personnels qui la rend indéniablement plus triste encore, mais elle se les garde pour elle. Alors… « Ca va » dit-t-elle froidement et sèchement alors que ses épaules s’affaissent légèrement en détournant le regard. Celui-ci se pose d’ailleurs sur les sacs qu’il tient à la main dont elle interroge le contenu, sûrement pour rendre la conversation plus simpliste… ou presque « Il y a un cadeau pour Finn, pour Leo et pour toi. Puis quelques décorations pour mon appartement, j’ai envie de retrouver le plaisir de fêter noël comme on le faisait étant enfant ». Les yeux de Gabrielle trahissent sa surprise et sa tristesse à la fois. Parce que Mitch’ semble espérer que la magie de Noël opère, au point que, Alec et elle, parviennent à le pardonner au point d’en venir à passer les fêtes ensemble. Elle ne sait que répondre et sentant la foule l’oppresser autour d’eux, elle propose de se mettre en mouvement « On marche ? ». Gabrielle aurait pu se contenter de cette brève conversation et tourner les talons. Elle en savait suffisamment après tout, il semblait aller bien, blanchi et mener à nouveau une vie normale, cela devrait lui suffire. Mais… « Comment, Mitch ? » Elle se méprend à l’appeler par cette nouvelle identité, celle qu’elle ne lui connaissait pas jusqu’il y a quelques mois, celle d’un inconnu et finalement, qui semble lui sied le mieux « Comment tu es parvenu en t’en sortir ? Parce qu’on sait très bien tous les deux que les accusations contre toi étaient fondées… » et comme si elle se doutait qu’il chercherait à nier, elle le devance « Ne cherche pas à me mentir. Je veux la vérité ! ». Son ton est froid et catégorique alors qu’elle lui accorde à peine un regard en coin. Ils longent la Brisbane River, ils se sont éloignés donc de la foule du marché, les lueurs de la ville se reflétant sur l’eau et c’est ce qui attire le regard de l’américaine. Elle sent cette atmosphère pesante, celle qui règne du fait de la chaleur environnante mais surtout d’une tension palpable entre son frère et elle « Comment tu as pu en arriver là ? » finit-t-elle par demander au bout d’un moment, rompant ainsi le silence qui s’était quelque peu immiscé entre eux. Elle ne connait que très peu voire pas du tout le début de l’histoire, elle en a eu que des bribes lors de cette soirée de juillet et a besoin de comprendre comment Alexander, son frère ainé, celui qu’elle a toujours admiré et qu’elle a toujours voulu rendre fier a pu aussi mal tourner…
Il était heureux de voir sa petite sœur, il espérait une fois encore obtenir son pardon et ce n'était pas gagné à en juger son regard. Il l'observait avec beaucoup d'attention, comme à son habitude Mitchell était très observateur et il sentait que Gaby n'était pas prête à lui pardonner, bien qu'elle ne l'ignora pas, c'était déjà une bonne chose et un bon point pour lui. Il n'avait pas caché sa joie de tomber sur elle, mettant en avant le fait qu'il espérait pouvoir fêter noël en famille, comme avant. Elle ne rebondissait pas là-dessus, la rancune l'emportant une fois encore. Il pensait que leur échange allait être rapide, mais pourtant elle lui proposa de marcher en sa compagnie et c'est sans un mot qu'il avança à côté d'elle. Elle brisa le silence par des questions, des questions qu'il attendait. Il n'était pas prêt à répondre à tout ce qu'elle demandait, mais se demanda si ses réponses suffiraient à faire un pas vers le pardon.
Comment s'en était-il sorti alors que les charges contre lui étaient assez lourde ? Devait-il vraiment répondre à cette question ? Lui dire que les preuves fournis à la justice était falsifié, qu'il avait payé quelques personnes pour témoigner ? Qu'il avait fait un pacte avec sa pire ennemie pour s'en sortir ? Il soufflait fortement en regardant sa petite sœur alors qu'ils s'étaient éloigné de la foule et que leurs dires allaient rester dans la sphère familiale. «Gabrielle … Je ne pense pas que tu veuilles en savoir plus à ce sujet, tu es du côté de la loi ...» L'avocate, la fierté des Strange, elle avait réussi à s'en sortir, elle avait réussi à faire quelque chose de sa vie sans se tromper de chemin. Elle lui demandait de ne pas mentir alors qu'il s’apprêtait à le faire, c'était naturel chez lui le mensonge, cacher la vérité ou alors la déguiser pour qu'elle paraisse plus belle. «J'ai des contacts.» Qu'il commençait. «Des contacts utile. Les preuves étaient peut-être fondés, mais il y a toujours une faille et j'ai su en profiter.» Qu'il avouait sans attendre d'avantage, scrutant en détail le regard de sa sœur. Devait-il continuer de cacher le fait qu'il n'était pas une bonne personne alors qu'elle savait déjà tout et qu'elle avait conscience que son grand frère n'était pas un saint ? «L'appartement.» Soufflait-il. «J'en suis peut-être le propriétaire, mais cela ne voulait pas forcement dire que j'habitais les lieux.» Il n'entrait pas dans les détails, il n'allait pas lui dire que Aberline lui avait fourni un faux bail pour le disculper. «Puis j'ai eu l'aide d'un ami procureur.» Ami était un grand mot. Il avait blanchit Baumann de sa dette en contre partie de son aide pour le sortir du merdier dans lequel il s'était mis. «Une histoire de contact, très important !» Sans ça, il serait sûrement dans une planque ou en prison et il disait cela comme si c'était normal. Elle voulait la vérité après tout.
Comment avait-il pu en arriver là ? C'était la question à un million, la question qu'il avait tant redouter, car jamais il n'avait eu à se justifier sur ses choix et encore moins auprès de sa famille. Le secret avait été tenu bien trop longtemps et le récit paraissait bien trop long à raconter pour l'Américain et pourtant sous le regard de sa petite sœur il se sentit obligé de lui en faire part. De la vérité, cette vérité qu'il avait réussi à cacher tout ce temps. Il se pinçait les lèvres avant de baisser le regard vers sa sœur, lui faisant signe de s'assoir sur le banc qui était présent sur leur chemin. «Je ne devrais pas … tu ne devrais pas entendre mon histoire, tu as sûrement déjà eu la version de Finn et pourtant tu veux l'entendre de ma bouche ...» Il hésitait à tout lui dire, il hésitait à enfoncé d'avantage ce clou qui était déjà bien enfouit dans le bois. Il fronçait les sourcils sans la quitter du regard. «Deux options vont s'offrir à toi après ça ...» Il s'asseyait sur le banc tout en s'allumant une cigarette. «Tu vas me détester encore plus, tu ne voudras plus m'adresser la parole ou alors tu auras de l'empathie, mais je mise sur la première !» L'idée que sa petite sœur entende de sa bouche les horreurs qu'il a pu commettre ne l'emballait pas vraiment, bien qu'elle était déjà au courant de la plus grosse partie de l'iceberg, il n'avait jamais fait part de ses actes sincèrement et il craignait la réaction de Gabrielle qui déjà en colère le regardera bien différemment, encore. Lui ce qu'il voulait c'était réparer leur lien et raconter les moindres détails de sa vie n'allait sûrement pas aider. Il aurait bien aimé avoir une bouteille de whisky sous la main pour l'aider à franchir le cap et pourtant il allait devoir faire sans, car il le savait. Gabrielle Strange n'allait pas abandonner. «Tout a commencé à Las Vegas avec Mavis, paix à son âme.» Qu'il disait, hésitant encore à lui raconter sa version de l'histoire. «Tu crois que notre père pensait un jour devenir le monstre qu'il était ? Tu crois que c'était dans sa nature ou juste le fait d'avoir échouer dans sa vie tellement de fois ?» Il changeait de sujet, il n'était pas prêt à tout déballer comme ça.
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Décembre 2021. «Gabrielle … Je ne pense pas que tu veuilles en savoir plus à ce sujet, tu es du côté de la loi ...» « Si, je le veux, Alex ! » rétorque-t-elle du tac au tac sur un ton catégorique et froid. Il lui a suffisamment menti pendant toutes ces années, lui tout comme Finn l’a fait aussi. Elle ne leur accorde plus le droit de la garder à l’écart de cette vie qu’ils ont choisi, surtout désormais qu’elle en connait une bonne part de vérité. Gabrielle a besoin de savoir comment son frère est parvenu à se blanchir de toutes les charges qui étaient contre lui il y a quelques mois de ça. Et justement, car elle est elle-même dans le système, le fait qu’il soit parvenu à s’en sortir lui est impensable, et se doute bien qu’il a usé de combines pour pouvoir être un homme libre désormais… « « J'ai des contacts (…) Des contacts utile. Les preuves étaient peut-être fondés, mais il y a toujours une faille et j'ai su en profiter.» Gabrielle daigne porter un regard à son frère alors qu’elle fronce les sourcils, sans mot dire «L'appartement (…) J'en suis peut-être le propriétaire, mais cela ne voulait pas forcement dire que j'habitais les lieux(…) Puis j'ai eu l'aide d'un ami procureur.(…) Une histoire de contact, très important !» Oui, elle pourrait se réjouir que son frère s’en soit sorti, parce qu’il reste celui avec qui elle partage son sang, ce frère qu’elle aime malgré tout, envers qui elle reste reconnaissante pour toutes ces fois où il l’a protégé des coups de leur père. Mais Gabrielle ne peut s’empêcher de détester ce qu’elle entend et de détester tout autant ce Mitchell qu’il est devenu, consciente qu’Alex n’existe plus depuis belle lurette… « Je vois… Tu as su tirer les ficelles qu’il fallait… » L’amertume retentit clairement dans ses dires alors qu’elle reporte son regard devant elle, avançant d’un pas lent aux côtés de son frère. Elle laisse échapper un soupir, car évidemment tout cela la désole, elle qui est dans le système, elle qui a toujours été dans la loi et dans la justice « Tu as accusé quelqu’un d’autre à ta place ? pour l’appartement ? » Il a très bien pu avancer l’argument qu’il le louait et que c’est un quelconque locataire qui avait mis toute la marchandise chez lui… « Ou tu as prétendu être victime d’un quelconque piège qu’on t’aurait tendu ? » Elle essaye de comprendre, de creuser malgré tout même si elle sait que Mitchell n’a certainement pas l’envie de s’éterniser sur le sujet. Cela ne la stoppera pas pour autant, quel que soit sa réaction face à cette sorte d’interrogatoire qu’elle est en train de mener avec lui.
Au final, malgré cette discussion sur les chefs d’inculpation contre son frère ces derniers mois et sa cavale, Gabrielle a besoin de comprendre bien au-delà de tout ça… Elle a besoin de comprendre comment Mitch a pu en arriver là, a tombé dans toute cette illégalité «Je ne devrais pas … tu ne devrais pas entendre mon histoire, tu as sûrement déjà eu la version de Finn et pourtant tu veux l'entendre de ma bouche ...» « J’en ai besoin, Alex » Elle ignore si cela l’aidera à prendre du recul ou à lui pardonner plus facilement, mais elle en a besoin. Tout comme elle a besoin d’entendre sa version de l’histoire après avoir entendu celle de Finn, effectivement «Deux options vont s'offrir à toi après ça (…) Tu vas me détester encore plus, tu ne voudras plus m'adresser la parole ou alors tu auras de l'empathie, mais je mise sur la première !». Ils se sont arrêtés dans leur pas, Gabrielle s’étant pivoté quelque peu face à son frère alors qu’il fait des suppositions sur la réaction de sa sœur après ses confidences. Elle reste silencieuse, ne mise ni sur l’un, ni sur l’autre des scénarios, son silence incitant ainsi Mitchell à poursuivre «Tout a commencé à Las Vegas avec Mavis, paix à son âme.(…) Tu crois que notre père pensait un jour devenir le monstre qu'il était ? Tu crois que c'était dans sa nature ou juste le fait d'avoir échouer dans sa vie tellement de fois ?» Alors qu’ils ont repris leur marche quelques secondes plus tôt, c’est Gaby qui s’arrête cette fois, se postant devant son frère « Arrête de tourner autour du pot, Alex ! » Son regard est froid, ses sourcils à nouveau froncé, montrant une certaine colère qui s’accroit en elle « Pourquoi tu parles de … » papa allait-t-elle dire avant de se reprendre « de lui ? Je n’en sais rien du tout et ça m’est complètement égal, rien ne pardonnera ce qu’il a pu nous faire subir. Tu cherches quoi ? A lui trouver des excuses à lui aussi ? Parce que tu te rends compte que tu ne vaux peut-être pas mieux que lui ? » Les mots sont sortis peut-être trop vite, peut-être aussi parce que ce sont des pensées qu’elle a bien trop longtemps gardé pour elle ces derniers mois et qu’elle ressent la nécessité que ça sorte. Elle soupire, tourne le dos à son frère en faisant quelques pas pour se trouver face au fleuve, sur lequel les lumières des gratte-ciels de l’autre côté de la rive se reflètent.
Las Vegas hantait Mitchell Strange depuis de nombreuses années, son passé dans la ville du pêché était lourd et était rempli de regret. La plupart de ses regret était bien évidemment lié à sa famille, son père, sa mère, ses sœurs qu'il avait laissé derrière lui, pour leur sécurité avant tout jusqu'à que son objectif se transforme en quête de gloire. Une gloire qui lui avait magnifiquement éclaté au visage et qui à ce jour n'existait plus, seul des bruits de couloir à son sujet raisonnait encore dans les rues de Brisbane. Mitchell Strange était-il mort ? Oh l'Américain est un criminel ! Il en avait entendu pas mal et même s'il avait envie de se replier sur lui même pour se cacher dans sa coquille, il n'était pas du genre à abandonner et il comptait bien aller de l'avant et montrer qu'il pouvait facilement rebondir sans avoir les mains rempli de sang. Retrouver Gabrielle après tant d'année lui avait fait énormément plaisir, mais la réalité l'avait très vite rattrapé. A ce jour, sa cadette ne lui adressait plus la parole et cette rencontre au marché de noël l'avait poussé à faire face à son frère après tout les évènements des derniers mois. Sa cavale, la trahison, la peur, la joie, toutes les émotions avaient été mélanger et c'est dans l'élan de se repentir qu'il s'était laissé perdre dans les allées du somptueux marché. Chaque membre de sa famille avait eu le droit à un cadeau, quelque chose de symbolique, un premier pas pour demander pardon, bien qu'une babiole n'allait pas effacer ce qu'il avait fait. Gabrielle qui marchait à ses côtés tentait de creuser, Mitchell se contentait de réponses n'allant pas dans le sens de sa petite sœur, ne pouvant clairement pas tout lui avouer comme s'il parlait d'un souvenir d'enfance heureux.
Il repensait à la conversation qu'il avait eu avec sa sœur lors de sa cavale, il repensait au fait qu'il avait préféré qu'elle poursuivre son chemin aux états-unis. Il restait persuadé que l'avenir de sa sœur était aux états-unis et qu'en les suivant elle ne serait jamais arrivé là ou elle en est actuellement. Les frères l'auraient sûrement poussé à faire des études, à réussir autrement que par le crime, mais la vie étant tellement bien faite, elle aurait fini tôt ou tard avec une arme à la main, soutenant ses frères, avançant à leur côté, car après tout, elle aurait grandi dans l'optique de protéger sa famille, elle aurait suivi Alex tout comme Finn l'a fait. En y pensant il réalisa qu'il n'aurait peut-être pas fini comme un moins que rien avec l'aide de Gabrielle, des idées qu'il poussèrent vers la sortie très rapidement. Il avait bien fait de la laisser en-dehors de tout ça jusque-là et il restait persuadé qu'il devait continuer ainsi malgré la demande de sa sœur à en savoir plus. Il tentait de la dissuadé d'arrêter ses nombreuses questions, qu'elle ne voulait pas entendre comment son frère était devenu un monstre. Elle insistait pourtant et c'est avec beaucoup d'hésitation qu'il avait commencé à lui faire part de la façon dont il s'était tiré d'affaire, lui montrant par la même occasion qu'il n'était plus le même. Gabrielle ne se contentait pas de ce que venait de dire son grand frère, elle continua avec ses questions et l'Américain qui hochait la tête en premier lieu, fronça rapidement les sourcils lorsqu'elle lui demanda s'il avait fait accusé quelqu'un d'autre à sa place. «J'ai l’impression, d'être à un interrogatoire ...» Qu'il disait, se braquant immédiatement. «Tu me poses ces questions par curiosité ou il y a un quelconque interêt derrière ?» Qu'il demandait en regardant autour de lui, soupçonnant la présence d'un agent écoutant leur conversation. «Gabrielle … tu ...»Des pensées qui ne manquaient pas de le faire culpabilisé immédiatement, car cela voulait dire que sa sœur serait prête à le trahir en portant un micro pour avoir des réponses que la justice attendrait. Non. Il devait arrêter de penser à ce genre de choses, il devait stopper cette paranoïa immédiatement. Il ne poursuivait pas sa phrase et pris la décision de répondre à sa question, ne voulant pas s'enfoncer encore plus. «J'ai prétendu être victime, quand tu as des preuves à fournir c'est assez facile. » Il n'en dirait pas plus, il n'allait pas entrer dans les détails, non, il ne pouvait pas.
Arrivait un tout autre sujet, ou du moins, un autre genre de question. Comment avait-il pu en arriver-là ? Une question qui lui faisait mal, car la réponse n'allait pas faire sourire sa petite sœur a contraire. Devait-il lui faire part des horreurs commise au fil des ans ? Devait-il lui raconter dans les moindre détails son histoire pour qu'elle lui tourne le dos définitivement ? Il s'était convaincu de le faire et pourtant changer de sujet avait été plus simple. Parler de leur père, une erreur, un mauvais souvenir. Tourner autour du pot était bien plus facile, mais l'avocate ne se laissa pas entrainer là-dedans et ses dires ne manquerent pas de blesser l'ainé des Strange alors qu'elle lui demandait s'il voulait lui trouver des excuses et s'il se rendait compte qu'il ne valait pas mieux que lui. Ça faisait mal et pourtant elle avait raison, valait-il mieux que leur père ? Il baissait la tête. «Je ne suis pas comme lui … » Qu'il disait avant de relever la tête vers sa sœur. «Si j'étais comme lui je me serai tirer une balle dans la tête depuis longtemps, crois-moi, j'hésiterai pas !» Il tentait de se convaincre qu'il était l'opposé de ce monstre, bien qu'il était lui aussi un monstre. «J'ai toujours voulu m'en sortir autrement, j'ai toujours voulu que Meryl et toi réussissez dans la vie et je me suis donné les moyens pour que vous puissiez faire ce que vous voulez et non survivre comme Finn et moi. On avait rien, il y a eu des jours ou on ne mangeait pas et ça m'a donné la rage d'y arriver quoi qu'il en coute. Je ne pouvais pas continuer de subir, je devais réagir et ce jour-là je n'ai pas hésité une seule seconde à lui tirer une balle dans la tête, parce que je l'ai fait pour mon frère et pour vous mes sœurs. Sans ce monstre dans nos vies on pouvaient faire tout ce qui nous plait, mais je ne pouvais pas rester à Vegas, avec ou sans ce drame je serai parti.» Qu'il disait avec amertume et tristesse. «J'essayai déjà de m'en sortir quand il était en vie et qu'il me donnait des coups à ne plus pouvoir respirer correctement, malheureusement j'ai été entrainé dans une histoire qui m'obligeait à fuir, la maladresse de Finn arrivait à point nommé, c'était l'occasion, je l'ai saisis.» Il regardait dans le vide en repensant à ce moment et ne regrettait rien.
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Décembre 2021. «J'ai l’impression, d'être à un interrogatoire ...» C’est tout comme, effectivement quand sa sœur a bien trop de questions à lui poser, et ce depuis des années. Elle a besoin de savoir, elle a besoin de comprendre comment déjà il est parvenu à s’en sortir quand son portrait était diffusé partout quelques mois auparavant et qu’il a été catalogué comme la pire des vermines. Celui qu’il fallait attraper à tout prix, les patrouilles de police nombreuses à des points stratégiques de la ville, qui ont plus d’une fois tordus l’estomac de la jeune femme. Non pas à cause de la peur d’être suspectée car portant le même nom mais à cause de la peur de le voir se faire attraper et pire, tuer. Bien sur qu’elle s’est inquiétée, même si son frère semble la voir complice d’elle ne sait trop qui à cet instant, ce qui ne manque pas de la faire se stopper net après sa question «Tu me poses ces questions par curiosité ou il y a un quelconque interêt derrière ?» « Qu’est-ce que tu insinues ? Ça va au-delà de la simple curiosité dans ton cas, parce que tu es mon frère, a-t-elle envie de lui rappeler quand il semble l’avoir oublié ici et l’intérêt que j’y trouve est d’avoir une explication face à cette histoire juste ahurissante dans laquelle tu as été traîné » Lui, recherché, lui, en cavale et lui, finalement blanchi, tel un homme qui n’a été victime que d’un simple canular, quand même Gabrielle, sa propre sœur, peine à le penser blanc comme neige «Gabrielle … tu ...» Il ne termine pas sa phrase, sûrement parce qu’il voit l’expression qu’elle adopte, celle où elle est prête à exploser d’un instant à l’autre s’il insinue encore une fois qu’elle pose toutes ces questions pour le piéger. Et c’est sûrement cette même expression qui le fera admettre… «J'ai prétendu être victime, quand tu as des preuves à fournir c'est assez facile. » « Quelles preuves ? » C’est plus fort qu’elle, évidemment qu’elle allait la poser cette question. Elle a été formée de la sorte, les travers du métier qui se sont bien imprégnés en elle, au point qu’elle se pense être, ce soir, aux côtés d’un client qu’elle défendra le lendemain face à un tribunal intransigeant. C’est cette posture qu’elle adopte mais par-dessus tout, celle d’une sœur inquiète, préoccupée et agacée. Elle laisse échapper un long soupir, alors que le mot prétendu résonne dans sa tête, lui laissant bien entendre qu’il est bel et bien coupable et donc que les preuves en question ne doivent même pas être recevables. D’elle-même alors, levant la main comme pour stopper son frère de toutes éventuelles réponses, elle ajoute alors « Je ne veux même pas savoir » Son bras retombe le long de son corps, son air débité alors qu’elle reprend la marche aux côtés de son frère.
Gabrielle essaye de comprendre comment son frère a pu tomber aussi bas. Eux qui ont eu une enfance des plus malheureuses, une de celles qu’elle ne souhaiterait à personne d’autre. Ils avaient l’exemple même sous les yeux, celui à ne pas suivre, celui qui les pousserait à faire mieux, à vouloir une meilleure vie pour eux-mêmes. C’est le choix qu’elle a fait, elle, et la voie qu’elle est parvenue à suivre pour être finalement la personne qu’elle est aujourd’hui. Gabrielle n’en est pas peu fière, quand beaucoup n’aurait pas parié sur elle et sur son avenir. Un père a la réputation qui n’était plus à faire, celui que beaucoup ont déjà vu dans ses plus mauvais jours, celui qui avait la réputation d’être violent et pourtant, ces mêmes personnes qui se sont permises de les juger n’ont rien fait pour les aider, n’ont rien fait pour les sortir des griffes de ce père qui était tout sauf… ce titre attribué par défaut «Je ne suis pas comme lui … » L’avocate assimile son frère à leur père, considérant, du fait de ses choix, de la personne qu’Alec lui a dépeinte et toutes les atrocités qu’il a pu faire pendant toutes ces années, qu’il ne valait pas mieux que lui. Elle sent l’agacement, la volonté de se défendre quand elle ose faire le rapprochement entre les deux… «Si j'étais comme lui je me serai tirer une balle dans la tête depuis longtemps, crois-moi, j'hésiterai pas !» Les mots sont durs à entendre, Gaby regrettant de les avoir prononcé sans pour autant les retirer. La seule réponse qu’elle donnera sera un froncement de sourcil dont la signification parait sûrement flou pour son frère et qui, pourtant, s’apparente à une sorte d’excuse silencieuse «J'ai toujours voulu m'en sortir autrement, j'ai toujours voulu que Meryl et toi réussissez dans la vie et je me suis donné les moyens pour que vous puissiez faire ce que vous voulez et non survivre comme Finn et moi. On avait rien, il y a eu des jours où on ne mangeait pas et ça m'a donné la rage d'y arriver quoi qu'il en coute. Je ne pouvais pas continuer de subir, je devais réagir et ce jour-là je n'ai pas hésité une seule seconde à lui tirer une balle dans la tête, parce que je l'ai fait pour mon frère et pour vous mes sœurs. Sans ce monstre dans nos vies on pouvait faire tout ce qui nous plait, mais je ne pouvais pas rester à Vegas, avec ou sans ce drame je serai parti.» Les mots sont poignants, une fois de plus, laissant une Gabrielle de marbre, silencieuse, écoutant son frère plaider sa cause, à sa façon… «J'essayai déjà de m'en sortir quand il était en vie et qu'il me donnait des coups à ne plus pouvoir respirer correctement, malheureusement j'ai été entrainé dans une histoire qui m'obligeait à fuir, la maladresse de Finn arrivait à point nommé, c'était l'occasion, je l'ai saisis.» « La maladresse de Finn ? » elle réagit, un rire s’échappant d’entre ses lèvres, mauvais, ironique. Elle sent la colère la saisir à nouveau, tente de prendre une profonde respiration pour ne pas avoir des paroles qu’elle pourrait regretter « Tu ne cesses de justifier TES choix en prétendant avoir fait tout ça pour NOTRE bien. C’est faux, Alex ! » A nouveau elle s’est plantée devant lui « Tu as fait tous ces choix uniquement pour toi. Tu aurais dû rassurer Finn, lui dire qu’il n’avait fait que se défendre et tu aurais dû l’inciter à dire la vérité à la police ce jour-là. Si tu l’avais fait, on n’aurait pas été séparé tous les quatre, et on s’en serait sortie ENSEMBLE ! » elle insiste sur ce dernier mot alors que sa gorge se noue. Pour autant, elle ne laisse rien transparaitre « Mais tu le dis toi-même, ça tombait à point nommé, n’est-ce pas ? » Elle s’est approchée, la colère l’emportant définitivement alors qu’elle a cet index pointé sur lui et cherche son regard « Tu as entraîné Finn avec toi, et tout ce que tu as réussi à faire, c’est de nous laisser de côté Meryl et moi. Certes, tu nous as aidé financièrement, mais mis à part ça ? Tu t’es intéressée à Meryl ? Tu t’es intéressée à moi ? Tu as cherché à me contacter pendant toutes ces années, à essayer de savoir si j’allais bien ? Tu en as eu rien à faire parce que cette … elle s’interrompt, agacée, tournant la tête quelques secondes vers le fleuve avant de reporter à nouveau son regard sur son frère soif de pouvoir où je ne sais quoi était plus forte. Tu es tombée dans un cercle vicieux duquel tu as été incapable de te sortir, voilà tout, Alex ! Ton propre frère, celui avec qui vous avez partagé ces soi-disant "années de galère" te déteste désormais, parce que tu as été assez fou pour aller jusqu’à tirer sur sa petite-amie ! Qui est capable de faire une chose pareille ? Hein ? elle marque une pause, et pourtant, n’a pas fini son monologue « Tu pourras dire tout ce que tu veux, je ne te penses pas capable de t’en sortir, quel que soit le genre que tu tentes de te donner aujourd’hui » La déception est immense et c’est pour cette raison qu’elle laisse exprimer sa colère, celle qu’elle n'a pas eu la possibilité de formuler depuis cette soirée où elle a tout appris « Le frère que j’avais, cet Alexander en qui j’avais une confiance aveugle et que j’ai tenté par tous les moyens de rendre fière n’existe plus… Une larme perle sur ses joues, qu’elle essuie d’un revers de main aussitôt « Et je ne suis pas certaine de vouloir tenter de comprendre ce Mitchell qui n’est qu’un inconnu à mes yeux ». Ça lui coûte, énormément de dire tout ça, mais elle en a besoin. Elle en a besoin quand c’est tout ce qu’elle a eu envie de lui dire pendant toutes ces années quand il l’a laissé à l’écart et que c’est tout ce qu’elle a envie de lui dire aussi depuis des mois et qu’elle a gardé pour elle, dans l’impossibilité de pouvoir le partager avec quiconque. Incapable d’en parler quand malgré tout, elle cherche à le protéger lui et ses secrets, aussi horribles qu’il puisse être « Je ne peux pas… » ajoute-t-elle alors qu’elle commence à tourner les talons, préférant s’éloigner pour ne pas flancher et certainement parce qu’elle n’est plus capable de lui faire face sans que son cœur ne se serre davantage.
maybe the magic of christmas can bring us back together…
Gabrielle & Mitchell
Il n’était pas blanc comme neige et elle le savait très bien. Elle avait voulu en savoir plus sur cette vie qu’il avait cachée et pourtant, le simple début du tumultueux récit de l’Américain était déjà trop lourd à entendre pour Gabrielle. Il en était arrivé à soupçonner une raison cachée de vouloir autant de détails avant de très vite reculer sur ses allusions paranoïaque. Sa sœur ne lui ferait jamais ça et il en prenait très vite conscience. Il se préparait cependant à lui donner plus de détails sur la stratégie adoptée pour le sortir de l’embarra, mais finalement elle stoppa sa demande, prétendant ne rien vouloir savoir. ça l’arrangeait l’Américain qui avait déjà beaucoup de mal à dévoiler la vérité à sa sœur.
La fierté de Mitchell avait toujours été un point fort de son quotidien, bien trop fier pour avouer la vérité, bien trop fier pour avouer avoir une soif du pouvoir bien trop grande pour un seul homme. Egoïste. C’est ça qu’il était et elle avait raison. Il aurait pu rassurer Finn lorsqu’il poussa leur père, il aurait pu arranger les choses sans avoir à fuir, mais fuir l’arrangeait, tout comme l’argent sale pouvait l'arranger par la suite. Il avait pensé à lui, rien qu’à lui. “Si on était resté, quelle vie aurions nous eu Gabrielle ? On vivait déjà dans la misère et notre tante n’avait même pas les moyens de subvenir à quatre personnes. J’ai peut-être trouvé le moment parfait pour fuir, mais je serai quand même partie sans ça, parce que je n’avais AUCUN avenir à Las Vegas.” Il tentait tant bien que mal de se justifier sur ces choix, mais il s’enfonçait davantage.
Il avait envie de lui dire que oui, il s'était intéressé à elle durant toutes ces années, mais il ne pouvait pas tout lui dire, il ne pouvait pas lui avouer qu’il avait gardé un oeil sur elle durant de nombreuses années via son meilleur ami, il ne pouvait pas lui dire qu’il avait voyagé à Los Angeles pour tout lui avouer, pour lui dire qu’il était une mauvaise personne et qu’il était désolé d’être resté à l’écart. Il devait garder ce fardeau pour lui sous peine de creuser davantage la déception que lui portait sa sœur. Il voulait pourtant qu’elle sache qu’il n’avait jamais cessé de penser à sa petite sœur et que tout ce qu’il voulait c’était son bien. “Je n’en avait rien à faire Gabrielle, tout ce que j’ai fait c’était pour te protéger, pour vous protéger. je ne voulais pas vous mêler à toutes mes affaires, ici, rares étaient ceux qui avaient connaissance de votre existence et c’était mieux ainsi, ça voulait dire que jamais mes actes vous aurez mise en danger, est-ce que c’est mal d’avoir voulu vous garder loin de tout ça ?” Qu’il répondait finalement après un long silence. Un silence dans lequel il se replongea rapidement. Les mots de Gabrielle lui brisait le cœur et c'est les larmes aux yeux qu'il regardait sa petite sœur, des larmes qu'il ne pouvait plus contenir. Elle avait raison, ce frère n'existait plus depuis longtemps, Alexander était resté aux états-unis laissant place à cet individu froid appelé Mitchell. Un homme qui n'avait eu aucun scrupule à faire couler le sang pour sa propre gloire, un homme égoïste mettant ses besoins et ses envies avant celles des autres, un homme qui prétendait être de bon cœur malgré tous ses pêché, loin du compte, il n'avait rien d'un homme avec un cœur et chaque bonne action avait été dicté par un souhait personnel. Pourtant la seule chose qu'il avait tout au long de sa misérable vie c'était prendre soin de sa famille, du moins financièrement et même s'il savait que l'argent ne faisait pas tout, il était resté convaincu que ça suffisait à combler le vide laissé auprès de ses sœurs. Les dires de Gabrielle l'avaient très vite fait redescendre et avait remis en question tout ce qu'il avait pu penser croire au fil de toutes ses années. Il avait été complètement à côté de la plaque et il s'en rendait compte seulement aujourd'hui, trop tard bien évidemment. Elle avait utilisé des mots qui l'avaient touché et déstabilisé. Elle ne le croyait pas capable de changer et alors qu'il espérait y arriver, pour sa famille, pour ne plus être ce monstre, elle arrivait à le faire douter. Il repensait au mal qu'il avait fait, à la balle qu'il avait tiré sur Mia, détruisant sa relation avec son petit frère par la même occasion, une relation qui était déjà bien tachée par la déception d'Alec au sujet de Mitchell. Il ne disait aucun mot sur le moment, l’écoutant simplement tout en se remettant en question. Elle avait raison, il ne pouvait le nier, mais il voulait y croire à cette rédemption, il voulait croire au fait qu’il pouvait devenir une bonne personne et qu’il pouvait la rendre fière de lui. Il voulait lui montrer qu’Alex était toujours là, qu’il était juste endormi depuis tout ce temps. “Gabrielle … ” soufflait-il. “Crois-le ou non, au début je ne voulais pas en arriver là, je voulais juste de l’argent pour pouvoir nous offrir une meilleure vie, puis j’ai été rapidement empoisonné par cette soif de pouvoir.” Se justifiait-il finalement avant de la regarder se lever. Il observait sa sœur s'éloigner, partagé entre la retenir et la laisser partir. Elle avait toutes les raisons de lui en vouloir, toutes les raisons de lui tourner le dos définitivement, mais l'Américain ne pouvait pas accepter cela et il se devait de tout faire pour qu'elle le pardonne, un jour, même lointain. La solitude de Mitchell était un poids qu'il gardait enfoui au fond de lui, à aucun moment il montrait cette faiblesse qui pourtant était omniprésente et qui lui laissait un poids au quotidien. Il savait que le temps allait être son meilleur allié, mais l’impatience son pire ennemi. “Gabrielle !” S’exclamait-il finalement, se levant à son tour pour la rattraper. “Attends.” Il ne savait pas quoi lui dire d’avantage et pourtant lorsqu’il arriva près d’elle. “Je suis vraiment désolé et j’espère vraiment qu’un jour tu arriveras à me pardonner.” Il lui tendait le paquet qui lui était destiné. “Prends le, c’est pour toi, tu peux le jeter ou l’ouvrir à noël si tu en a envie.” Il la regardait dans les yeux avec tristesse sans un mot de plus. Elle était libre de partir si elle le souhaitait.
maybe the magic of christmas can bring us back together…
Décembre 2021. “Si on était resté, quelle vie aurions-nous eu Gabrielle ? On vivait déjà dans la misère et notre tante n’avait même pas les moyens de subvenir à quatre personnes. J’ai peut-être trouvé le moment parfait pour fuir, mais je serai quand même partie sans ça, parce que je n’avais AUCUN avenir à Las Vegas.” Elle est dépitée par les dires qu’elle entend. Pour Gabrielle, pléthores de solutions s’étaient offertes à eux s’ils étaient restés. De la même façon qu’ils ont réussie à s’en sortir tous les deux, ils auraient pu le faire en restant auprès de Meryl et elle. Tout était possible parce qu’ils avaient avant tout ce lien indéfectible, cet amour fraternel qui n’a jamais failli face à cette vie misérable qu’était la leur pendant des années. Au contraire, cette vie merdique a eu au moins comme effet positif de les rendre proches, capable du pire comme du meilleur pour se protéger mutuellement. Oh, elle pourrait faire tout un argumentaire à ce sujet à son frère Gabrielle, lui offrant toutes les alternatives qu’il aurait pu choisir pour leur permettre de rester ensemble, malgré la difficulté. Mais, sa patience s’amoindrissait au fur et à mesure de leur échange et au lieu de répondre, elle laisse échapper un soupir d’exaspération et de résignation.
Gabrielle a l’impression que Mitchell n’a pensé qu’à lui, qu’à son propre intérêt et c’est ce qu’elle lui reproche. Il n’a jamais cherché à rester en contact avec elle ou avec Meryl, n’a jamais cherché à venir les voir, à s’intéresser à elle à proprement parlé. C’est l’abandon qu’elle a ressenti à ses dix-sept ans qui ressort, cet abandon qu’elle n’a jamais eu le courage de formuler qu’elle exprime aujourd’hui face à son frère. “Je n’en avait pas rien à faire Gabrielle, tout ce que j’ai fait c’était pour te protéger, pour vous protéger. je ne voulais pas vous mêler à toutes mes affaires, ici, rares étaient ceux qui avaient connaissance de votre existence et c’était mieux ainsi, ça voulait dire que jamais mes actes vous aurez mise en danger, est-ce que c’est mal d’avoir voulu vous garder loin de tout ça ?” « Ce n’est qu’une fausse excuse, Alex » laisse-t-elle échapper, le regard toujours sévère à l’encontre de son ainé. « Tes choix de vie ne justifient en RIEN que tu m’ait laissé de côté et sans s’en rendre compte, elle ne parle plus que d’elle, et c’est à ce moment-là où elle exprime d’autant plus cette blessure jamais cicatricée d’avoir été lâchement mise de côté Rien ne t’empêchait de t’extirper de cette vie quelques temps pour venir me retrouver. Finn l’a fait, Finn a lui au moins pris la peine de garder contact » même si elle sentait bien qu’il ne lui disait pas tout, au moins, il avait fait cet effort-là.
Elle les remarque les larmes de son frère. Les siennes sont présentes aussi, humidifiant son regard mais elle ne s’autorise pas à les laisser s’échapper. Gabrielle y va fort dans ses paroles, avouant à son frère qu’Alexander n’existe plus à ses yeux et que jamais elle ne pourrait comprendre ce Mitchell qui n’est qu’un inconnu pour elle “Gabrielle … (…) Crois-le ou non, au début je ne voulais pas en arriver là, je voulais juste de l’argent pour pouvoir nous offrir une meilleure vie, puis j’ai été rapidement empoisonné par cette soif de pouvoir.” Sa tête pivote de droite à gauche, incapable d’entendre les perpétuelles excuses qu’il peut bien exprimer pour se défendre. Elles n’ont plus aucune valeur. Elle est incapable de le comprendre, elle est incapable de le pardonner. Et c’est pour cette raison qu’elle laisse échapper un je ne peux pas, signifiant qu’elle ne peut rester plus longtemps face à lui, décidant alors de tourner les talons pour partir définitivement. “Gabrielle ! (…) Attends.” C’est avec résignation qu’elle le fait, quand il vient à se planter devant elle, ne lui laissant pas la possibilité de fuir. “Je suis vraiment désolé et j’espère vraiment qu’un jour tu arriveras à me pardonner.” Non, c’est impossible se dit-t-elle en son for intérieur, tellement la colère et la haine ont pris le pas sur la raison “Prends le, c’est pour toi, tu peux le jeter ou l’ouvrir à noël si tu en a envie.” Gaby fixe ce paquet qu’il lui tend, ce cadeau qu’il a spécialement acheté pour elle en guise de cadeau de Noël. Et malgré tout, elle s’en saisit alors que ses larmes perlent sur ses joues abondamment, en silence. Ça lui tort l’estomac d’en être arrivé à ce point avec Alex mais la déception est bien trop grande. « Au revoir, Alex » sont les derniers mots qu’elle parvient à formuler sans même un regard pour son frère, le contournant une bonne fois pour toute avant de quitter définitivement la rive et rentrer chez elle.