Sa discussion via SMS avec Nathan l'inquiétait énormément. Voilà une semaine qu'elle attendait de recevoir de ses nouvelles. Une semaine que le jeune homme s'était fait agresser dans le métro. Gabriella en portait encore la trace. Sa lèvre était encore écorchée, mais ça n'avait aucune importance. Lorsqu'on lui demandait ce qu'il lui était arrivé, la jeune femme répondait qu'elle était née avec deux pieds gauches sous le ton de la rigolade. Bizarrement, seul Roby était au courant de tout ça. Pour la simple et bonne raison qu'il était sur les lieux ce jour là. D'ailleurs, il était passé quelques jours avant et avait demandé des nouvelles de leur protégé, mais Gaby répondit non d'un signe de tête. Au départ, elle pensait que le jeune homme l'avait oublié, qu'il était passé à autre chose, et c'était tant mieux. Mais la réalité était bien plus triste, inquiétante. Nathan était hospitalisé depuis cinq jours. Pourquoi ? La libraire en avait aucune idée. Mais rien que l'idée de le savoir seul entre ces murs blancs la paniquait complètement.
Le jeune homme avait dit à la jeune femme de ne pas venir, mais Gaby n'en fait qu'à sa tête. Ne lui laissant pas vraiment le choix. Je viendrais… Sans savoir pourquoi, la jolie brune s'était prise d'affection pour lui. Elle sentait qu'il avait besoin d'aide, d'une personne pour le soutenir et l'écouter. D'une nature très protectrice, Gaby ne pouvait pas agir autrement.
La libraire ferma boutique un peu plus tôt que prévu. Laissant sur la porte un petit mot d'excuse. Ce n'était pas très professionnel, mais un ami avait besoin de son aide, alors les livres pouvaient bien attendre… L'idée de reprendre le métro ne l'enchantait pas vraiment, mais elle n'avait pas le choix. Sur le chemin Gaby s'arrêta acheter un petit quelque chose et lui écrit un petit message.
« Je suis en route.. A toute. ♥ »
En arrivant dans l'entrée de l'hôpital, sa gorge se serra. S'il y a bien un endroit qu'elle n'aimait pas, c'était ce genre d'endroit. Tout cela lui revint en tête dès qu'elle croisa la première blouse blanche et que cette odeur d'antibiotique, de malades lui vint au nez. Sa tête commençait à tourner. Ça lui rappelait les semaines passées au chevet de sa mère ou son frère qui resta dans le coma après un accident. On se calme… Gabriella cherchait les panneaux qui indiquaient l'accueil. Le bâtiment était si grand qu'elle n'avait aucune idée ou pouvait se trouver son protégé. « Euh, bonjour ! Je voudrais savoir où se trouve Nathan Potter s'il vous plaît... » La secrétaire regardait la brune du coin de l’œil. « Et vous êtes ? » Son air était sceptique, ce qui l'énerva un tantinet. « Sa sœur... » Dit-elle, son plus beau sourire aux lèvres, tout en battant des cils. « Quatrième étage, secteur psychiatrique. » Bim… Cette nouvelle fut le coup de grâce. «Le quoi ? » Gabriella était sous le choc. « Le secteur psy-chia-trique... » Et en plus, elle se fout de ma gueule… Gaby resserra ses mains qui étaient plaquées sur le comptoir tout en griffant ses ongles contre. Je vais la fumer… Mais la jeune femme prit une grande respiration et réussit à se calmer. C'était le moment de se faire virer par les vigiles. « Merci, c'est très aimable à vous. » Son sarcasme était à son apogée.
La libraire prit l’ascenseur jusqu'à l'étage qu'on lui avait indiquait. Arrivée, Gaby tourna sa tête à gauche et droite, n'ayant aucune idée d'où elle pouvait demander où Nathan se trouvait. « Vous cherchez quelqu'un mademoiselle ? » Une infirmière à peine la vingtaine s'approcha de la libraire. « Oui, je cherche Nathan Potter... » La soignante lui indiqua gentiment de la suivre. « Ça lui fera du bien de recevoir un peu de visite… Il en a besoin. Mais vous n'inquiétez pas, il est ne risque plus rien…» Ne sachant pas quoi répondre, ni quoi penser, la brune hocha la tête. « Voilà, c'est la première porte à votre droite. » « Merci... » Arrivée devant la porte, la jeune femme frappa un petit coup dessus pour prévenir qu'elle était bien là. « Bonjour Nathan... »
Elle était inquiète et ça se lisait sur son visage. Pourtant, Gaby trouva assez de force pour lui sourire tout en s'approchant pour lui poser un baiser sur sa joue. « Tien, c'est pour toi. » Gabriella sortit de son sac une petite boite de chocolats. « Je sais pas si j'ai le droit de t'en donner, mais on s'en fout, tu ne diras pas que c'est ta sœur qui est venue de déposer ça hein ? » Dit-elle tout en rigolant timidement. Comment vas-tu ? Non, ce n'était pas la bonne chose à lui dire… Elle était à côté de lui, assise sur un fauteuil. Ses avant-bras posés sur ses cuisses. Ses yeux emplis de tendresse rivés sur lui. « Je m’inquiétais beaucoup pour toi, tu sais… Qu'est-ce que tu fous ici Nathan ? »
« Je suis en route ♥...» je lis et relis ce dernier message de Gabriella et je ne sais pas quoi en penser. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Je ne veux pas qu'elle s'inquiète mais j'ai beaucoup envie de la revoir. Et je m'en veux un peu de ne pas avoir donner de nouvelles avant. Je ferme les yeux et pose mon téléphone à mes côtés. Adossé contre la tête de mon lit, je soupire doucement et me passe une main sur le visage avant de délier légèrement mes épaules et m'étendre. J'ai des courbatures aux bras et aux épaules comme je n'en ai encore jamais eux. A cause du cours de yoga de hier.
Je n'avais jamais pensé que des paraplégiques pouvaient faire du yoga, d'autant que le prof lui, il marche normalement. Mais il nous a fait faire des exercices simple que tout le monde, même moi, pouvait réaliser. Et je dois dire que ce cours suivit de la relaxation m'a fait beaucoup de bien. J'ai enfin réussi à dormir cette nuit. Je n'ai pas dormi toute la nuit, mais au moins 4h, ce qui est déjà bien plus que ce que je dormais jusqu'alors. Ted, celui qui partage ma chambre semble, pourtant, aller plus mal depuis deux hier. Je ne saurais dire pourquoi, mais aujourd'hui il parle encore moins. Il ne parle déjà pas beaucoup à la base mais le voir allongé dans son lit, silencieux et le regard rivé sur le plafond m'a mit mal à l'aise. C'est pour ça que j'ai envoyé ce message à Gabriella, je ne voulais pas qu'elle vienne, simplement pour préserver l'intimité de Ted.
Mais, au final, la psychologue est venue le chercher pour la thérapie de groupe, à peine 5 minutes avant que la porte ne s'ouvre à nouveau. Je tourne ma tête vers la porte et me redresse en apercevant Gabriella. Mes lèvres s'étendent presque automatiquement en un léger sourire alors qu'elle s'approche de moi. Elle dépose un baiser sur ma joue et ferme un instant, profitant de ce léger contact avant qu'elle ne sorte un paquet de son sac. Une boîte de pralines, une de mes marques préférées. «Merci Gabriella » souriais-je doucement en posant la boîte sur ma table de chevet. Je me déplace ensuite et me réinstalle correctement tandis que la jeune femme tire une chaise pour s'y installer dessus.
Elle fini par me dire qu'elle était très inquiète pour moi puis me demande ce que je fou ici. Je baisse le regard sur mes genoux et joue nerveusement avec mes doigts, les entortillant distraitement. «Je ... » commençais-je avant de pincer les lèvres et prendre une profonde inspirations « Y a eu beaucoup d'évènement dans ma vie ces derniers temps. Rien de joyeux, des petites choses qui … ont prit beaucoup d'ampleur d'un coup la semaine dernière. Et je ...» je ferme un instant les yeux « J'ai pété les plombs » je pince les lèvres « Je … j'ai pensé que ma vie n'était plus du tout importante et je ...enfin voilà, t'as compris ...» je garde le regard baisser observant, honteux, mes mains.
Gabriella était heureuse de le revoir, malgré les circonstances. Pourront-ils un jour se voir juste pour boire un café, parler, sans drame à l'horizon ? Sans agresseur, sans blouse blanche ou mur blanc ? La jeune femme l'espérait, pour lui, pour son bien. Gaby le voyait déjà comme un petit frère sur qui elle devait veiller. La libraire était heureuse de voir une bribe de sourire sur ses lèvres en la voyant apparaître. Nathan était heureux de recevoir une boite de douceurs. « Ça fera passer les vieux plateaux repas de l’hôpital. » Elle rigolait, mais c'était vrai. La jeune femme se souvenait de la tête de sa mère devant des pâtes qui ressemblaient plus à du carton qu'autre chose. C'était dégueulasse. Comment pouvaient-ils espérer voir les malades manger et reprendre des forces avec ce genre de choses au repas ?
La jolie brune s'installa sur une chaise à côté de lui. Oui, la libraire était inquiète et l'infirmière avec qui elle avait eut un bref échange ne fut qu’accroître son anxiété. Il ne risque plus rien ? Comment ça ? Qu'est-ce que Nathan risquait avant d'être hospitalisé ? Alors Gaby finit par lui poser la question. De la manière la plus douce et amicale qu'elle pouvait. Son protégé baissa son regard, préférant regarder ses genoux que de croiser le regard de sa nouvelle amie. La jeune femme remarqua qu'il avait le même toc qu'elle lorsqu'il était nerveux. La façon dont il jouait avec ses doigts le trahissait. « Tu peux tout me dire Nathan… Jamais je ne te jugerais sur quoique ce soit… » Elle continuait de le regarder avec toute la tendresse du monde.
Il finit par se confier. Sa vie semblait être plus que tourmentée en ce moment. Créant un effet boule de neige qui est vite devenue insupportable pour le jeune homme. Gabriella fit vite le rapprochement avec sa propre vie. Elle aussi sa vie était devenue un vrai champ de bataille et c'est peu dire… Heureusement que James était là pour lui dire que non, elle n'était pas une mauvaise personne, tout n'était pas de sa faute… La jeune femme laissa à son protégé le temps de trouver la force de trouver les mots pour lui expliquer ce qu'il s'était passé.
Il voulait se suicider, voilà ce que comprit Gabriella à travers les mots de Nathan. Elle resta un moment, auprès de lui, dans le plus grand silence. Sa main finit par aller à la rencontre de la sienne. La serrant plus fort que jamais. «Hey... » Dit-elle, tout en l'obligeant avec son autre main à tourner son visage vers le sien. « Je t’interdis de penser de la sorte...» C'était dit avec amour, sans hausser le ton. Mais c'était dit et il le fallait. « Je ne sais pas ce qui t'es arrivé avant de croire cela… Je… Je comprends que tu puisses te sentir à bout, dans une tourmente qui te donne l'impression que la vie n'est qu'une saloperie qui a décidé de t'en faire baver… » Gabriella serra cette fois ses deux mains entre les siennes. « Mais je t'en prie, ne dis pas ça… La vie vaut la peine de se battre. C'est un bien si précieux… Tu mérites d'être heureux Nathan… Comme n'importe qui, voire plus… » Il était si mignon et innocent que la jeune ne pouvait pas s'imaginer le contraire. « On se connaît depuis peu de temps, je le sais, mais parfois… C'est ça qui est bien… Mieux… Parfois, il est plus facile de se confier à une personne que l'on connaît à peine… Je suis là pour toi, tu sais. » Sa petite frimousse se retroussa sous son sourire, ses yeux étaient bordés de larmes. « Depuis le jour où nos chemins se sont croisés dans ce fichu métro... »
Je ne veux pas dire à Gabriella que j'ai voulu en finir avec la vie car je me sens honteux. Totalement honteux. Je ne sais, moi-même, pas quoi penser de ça. Je veux dire, je m'en veux horriblement d’avoir un jour penser qu'il vaudrait mieux pour moi et pour les autres que j'en finisse avec la vie. Ça nous protégerait tous. Au moins les autres n'auront plus à s'inquiéter pour moi et moi je n'aurais plus à me battre pour quelque chose ou quelqu'un qui ne me rendrait jamais la pareille. Daniel. Voilà l'élément déclencheur de ce malaise. Et pourtant, je n'ai pas le droit de lui en vouloir. C'est moi. Moi le seul et unique fautif dans cette histoire tant je me suis accroché à quelque chose d'inexistant.
Mais je ne veux pas repenser à Daniel. Il n'en vaut pas la peine. Je mettrais les jours à plat avec lui un autre jour. Ou pas. Enfin j'en sais rien, je n'ai plus envie de me plonger dans l'avenir je dois dire. Je crois que je c'est ce qui a courut à ma perte. Car je me suis déjà imaginer construire la futur avec cet homme que j'ai tant aimé. Mais apparemment, j'étais le seul et unique dans ce trip là. Enfin, peu importe.
J'avoue tout à Gabriella. Je reste évasif, mais pas trop et elle n'a aucun mal à comprendre que j'ai fait une tentative de suicide. Un appel a l'aide qui a été écouté plus que je ne me le serais imaginer. Depuis que je suis ici, dans cet hôpital, je me sens beaucoup mieux. Depuis que je suis cette thérapie avec cette psychologue, je sens que je commence à remonter la pente. Et c'est tout ce que je demandais. Avoir de l'aide, que quelqu'un m'ouvre les yeux sur ma situation et m'aide à m'en sortir. Alors, lorsque je vois Gabriella qui semble très sincèrement inquiété pour moi et qui me parle avec le plus de sincérité possible, je me dit qu'heureusement Hayden était là et qu'il m'a empêcher de commettre l'irréparable.
C'est, les larmes aux yeux que Gabriella me dit que chaque vie vaut le coup d'être vécue. Je ferme un instant les yeux. Elle ne sait pas de quoi elle parle. Je ne sais pas si elle n'aurait pas fait la même chose à ma place. Mais je n'ai pas le droit de lui en vouloir. Elle continue, me dit que je mérite d'être heureux et qu'il est souvent plus facile de se confier à des gens qu'on ne connaît pas. Je relève mon regard sur elle et hoche doucement la tête « Ou ...oui je sais ça » soufflais-je, me référent à Heidi que j'ai rencontré juste avant de me prendre cette raclé dans le métro. D'ailleurs, Gabriella s'y réfère et j'hausse les épaules «C't'une rencontre quand une autre, hm » soufflais-je en refermant mes doigts sur la main de la jeune femme «Merci Gaby, d'être venue. Tu peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir » je baisse mon regard sur doigts entrelacé et soupire doucement « Et je suis horriblement désolé de t'avoir inquiéter. Crois moi, ce n'était vraiment pas voulu. Si … si j'avais pu je … je t'aurais prévenu avant. Je t'aurais donner des nouvelles mais je ...» je déglutis « Je voulais te prévenir, mais j'aurais dit quoi, hm ?» je lui lance un coup d’œil «'salut Gaby, je suis en psychiatrie parce que j'ai fait une tentative de suicide. Lol' ? » je secoue la tête et hausse les épaules avant de lui relâcher la main
« Mais ça va mieux, vraiment» je relève le regard sur la jeune femme « D'après la psychologue je fais des progrès » j'esquisse un petit sourire « Elle m'a même dit que si je continue comme ça, je pourrais participer à la prochaine sortie en ville entre patients» Effectivement, en 5 jours je me sens déjà plus serein qu'il y a une semaine.
Gabriella se demandait si un jour, elle avait pensé, elle aussi commettre l'irréparable. Sa réponse fut non. La jeune femme aimait trop la vie. Mais après tout, Nathan avait dû vivre des événements bien plus graves que ce qu'elle avait vécu. Cette idée la fit frissonner. Il était pourtant jeune… Saloperie de vie, fichu destin à la con. C'était injuste. Pourquoi lui ? Il n'avait rien fait de mal. L'inverse était inconcevable. Voilà ce qui dégoûtait Gabrielle de voir des personnes comme Nathan essayer de survivre, garder la tête hors de l'eau face à cette tristesse qui les consume, alors que des salopards comme son propre père étaient tranquilles… Zéro nuage à l'horizon. Ça la rendait dingue. Le fait de repenser à monsieur Keynes la fit frémir. Elle bouillonnait de l'intérieur, mais son intention se reposa très vite sur le plus important, lui, Nathan.
Ce jeune homme qu'elle avait rencontré il y a une semaine. « Tu as une drôle de façon de rencontrer tes amis alors ! » Son rire résonna dans la chambre. La jeune femme regarda les doigts de son protégé se refermer sur les siens. Soulagée de voir que son geste ne fut pas trop invasif. Il la remerciait, une fois encore. « Je t'en prie… C'est la moindre des choses… C'est ce que font les amis… » Elle lui souriait. Oui, Gaby s'était auto-proclamée amie de Nathan Potter et il n'avait pas le choix. Il allait lui aussi, devoir supporter la tornade Gabriella. Cet ouragan incessant de sentiments. Le jeune homme s'excusait de n'avoir pas donné signe de vie. «C'est pas grave, ne t'inquiètes pas va… Je comprends mieux maintenant.» Son exemple de message qui l'aurait pu lui envoyer la fit rire. « Oui bon, j'avoue que ce n'est pas le genre de message qui est facile à envoyer, surtout à une personne que tu as rencontrée il y a une semaine à peine… Mais je serais venue quand même, tu sais… ! Plus vite même ! » Ce n'était pas la psychiatrie qui allait lui faire peur. Ce qui l'angoissait, c'était de penser que Nathan pourrait recommencer ce genre de bêtises. Non…
Mais la jeune femme fut soulagée d'apprendre qu'il allait beaucoup mieux. Que sa thérapie l'aidait à trouver des réponses à ses questions… Son psychologue disait qu'il était sur la voie de la guérison. Tout cela la rassura instantanément. « Je suis heureuse d'entendre tout cela… Je suis soulagée. » Gabriella soutenait son regard. Ses prunelles noisette plongées dans ses iris clairs. Elle était confiante. « Je suis là aussi maintenant.» Dit-elle tout en lui pinçant gentiment une joue. « Ce qui compte, c'est que tu retrouves de nouveaux repères qui t'aident à avancer… Oublier le reste ! Je sais, plus facile à dire qu'à faire... » Oui, elle en avait bien conscience, mais c'était important d'y croire. « Et si nous parlions d'autre chose ? Qu'est-ce que mon cher Nathan comme métier ? À moins que tu sois toujours en études ? D'ailleurs… Je ne sais même pas quel âge tu as ! » Il est temps d'apprendre à mieux se connaître…
Bien que je n'ai aucune envie et aucun courage pour me joindre au rire de la jeune femme, il est rafraîchissant. Entendre ce rire sincère qu'elle m'offre lorsqu'elle me dit que j'ai des manières bizarre de rencontrer mes amis, me fait du bien. Tout comme sa simple présence, à vrai dire. Je l'observe avec un simple petit sourire et hausse simplement les épaules. Lorsque je lui dit être content qu'elle soit venue, elle me dit ce mot que je n'ai plus entendu depuis quelque temps et que j'ai même rayé de mon vocabulaire : ami. Elle se proclame m'avoir choisi comme ami. Mais, pourquoi ? Pourquoi moi ? Pourquoi moi l'handicapé incapable de se défendre ? Le jeune homme qui est plus un garçon qu'autre chose ? Quelqu'un de faible.
Je baisse le regard, tout en gardant ma main dans celle de Gabriella. Puis-je la considérer, moi aussi, comme une amie ? Je crois bien que oui. Sinon, pourquoi serait-elle venue ? Ce n'est pas normal qu'une inconnue vienne vous voir en psychiatrie et qu'elle s’inquiète sincèrement pour soi, non ? Je soupire doucement et déglutis avant de lui expliquer le pourquoi du comment je suis ici, dans cet hôpital mais surtout dans ce service. Elle m'assure que, peu importe les circonstances, elle serait quand même venue. Je lui souris tendrement et hoche doucement la tête « Merci» soufflais-je, encore une fois. Combien de fois voudrais-je encore la remercie ? Autant de fois que possible.
Car Gabriella, elle, ne sait sans doute pas à quel point cette visite est importante pour moi et combien, dans le fond, je ne demande qu'à être soutenu. Je ne demande pas à être comprit -quelqu'un d'autre qu'un psychologue n'y arrivera sans doute pas- juste qu'on m'écoute et qu'on ne me force pas à faire quoique ce soit. Elle me dit être heureuse d'apprendre que je vais mieux et que le plus important pour moi c'est maintenant de trouver des repères qui m'aident à avancer à nouveau. «Effectivement, plus facile à dire qu'à faire mais je … je crois que je suis confiant » expliquais-je avant d'hausser les épaules «Du moins, pour le moment et dans un premier temps. A voir comment ce sera quand je sortirais d'ici »
Je lui souris doucement et hoche la tête lorsqu'elle décide de changer de sujet. « Je suis stagiaire Webmaster à la radio ABC» répondais-je lorsqu'elle me posa la question. « D'ailleurs je … je devrais peut-être prévenir Jamie que je suis ici » je soupire doucement « J'ai peur un peu de sa réaction en fait et je ...» je relève mon regard sur la jeune femme «Jamie c'est mon boss, le modérateur en chef, tu sais ? Il est très gentil et m'a énormément aidé mais … il a parfois des réactions bizarre. J'sais pas trop quoi penser de lui ...» j'hausse les épaules « Sinon, j'ai 26 ans »
Je lui offre un petit sourire puis me déplace pour m’asseoir au bord du lit. Prenant appuie sur mes mains, je me déplace vers la gauche puis en fait de même avec mes jambes. Mais, en attrapant ma jambe droite, je fronce brusquement les sourcils et la relâche vivement comme si j'avais eu une décharge électrique. Inclinant légèrement la tête sur le côté, l'incompréhension se lisant sans peine sur mon visage, je fixe ma cuisse et mon tibia puis reprends mon genou en main. La même sensation. Je reste figé sur place, ne sachant pas quoi penser puis remarque, du coup de l’œil le regard insistant et emplie d'incompréhension que me lance Gabriella. « Y a un un problème avec ma jambe ...» soufflais-je pour toute explication.
Gabriella sentait que Nathan avait besoin de sa présence et d'une certaine façon, elle avait besoin de la sienne. Ils se connaissaient à peine, mais quelque chose les liait. Il y a des amitiés inexplicables, qui prennent vie sans prévenir. Une rencontre qui était écrite. La jeune femme était attachée à ce garçon à l’apparence si fragile et juvénile. Ses yeux ne quittaient pas les siens. Essayant tant bien que mal de le faire rire, de la rassurer. Il n'était plus seul, Gaby était à ses côtés. Lorsque Nathan la remercia à nouveau, Gabriella lui fit son plus tendre sourire. « Tu n'as pas à me remercier Nathan… Je suis sincère...» Elle se tenait face à lui, sa main s'accaparant à nouveau de la sienne. Comme pour lui faire comprendre le poids de son affection envers lui. La jeune femme le voyait comme un petit frère qu'elle devait protéger à tout prix.
« Tu as raison d'être confiant, c'est ce qu'il faut et il y a aucune raison que tu ne le sois pas ! Tu es jeune, tu as la vie devant toi ! Il y a des étapes difficiles à passer dans la vie… Mais je suis sûre que tout mène au bonheur, un jour ou l'autre… Il faut juste se battre pour le trouver... » Sa voix était à la fois douce et rassurante. Son sourire était au beau fixe. Elle y croyait tant bien que mal. Hors de question de laisser le sort s'acharner, non.
Il était temps de parler d'autre chose, ce n'était pas bon pour lui de ruminer encore et encore tout cela. Le jeune homme commença à expliquer à son amie qu'il travaillait à la radio ABC. Ce qui fit frémir Gaby. Lorsque le nom de son demi-frère résonna dans la pièce, la jeune femme blêmit quelque peu. Mais il n'était pas question de parler de sa relation avec lui… La libraire essaya de garder une apparence la plus neutre qu'il soit. Nathan était inquiet de savoir comment son boss allait réagir face à son absence. Lorsqu'il commença à lui expliquer que Jamie avait parfois de drôles de réactions, la sœur ne put s'empêcher de mordiller la lèvre en repensant à son altercation avec lui il y a quelques semaines. Ça, tu peux le dire…
« Je suis sûre que c'est quelqu'un de bien… Il comprendra, ne t'inquiète pas pour ça... » C'était vrai, Gaby ne pensait que du bien de lui malgré les événements et elle le voyait encore moins s'en prendre à Nathan. « Vingt-six ans ? » La jolie brune avait l'air surprise. « Je t'aurais donné moins avec ta petite bouille ! » C'était dit sous le ton de la plaisanterie, mais la jeune femme le pensait. « Alors il n'y a que quatre qui nous séparent ! »
Gaby regarda avec inquiétude Nathan essayant de s'asseoir sur le rebord du lit. Ayant peur que le moindre faux geste puisse le briser. Mais c'était idiot, il savait bien mieux qu'elle ce qu'il devait faire. Lorsque son ami commença froncer les sourcils tout en fixant sa jambe droite, la jeune femme se demandait ce qu'il se passait. « Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? » Ses yeux faisaient des aller-retours entre sa jambe et son visage. Cherchant à comprendre ce qu'il se passait. « Comment ça un problème avec ta jambe ? » La libraire se leva de sa chaise pour s'installer en face de lui sur le lit. Instinctivement, Gaby posa une main sur la jambe en question. Elle ne comprenait plus rien. « Ne me dis pas que… » Gabriella n'osa pas continuer sa phrase. Elle n'osait pas y croire. Pensant que c'était peut-être stupide ou complètement utopique. Nathan sentait-il à nouveau sa jambe ? Prise de panique, la jeune femme ne savait pas quoi faire. Elle se le va-tout en cherchant du regard la sonnette. « Tu… Tu veux que j'appelle une infirmière ? »
ue Gabriella vienne jusqu'ici me fait réellement plaisir. Avec elle, j'ai l'impression qu'au final ma vie n'est vraiment pas insignifiante. Au contraire. J'ai l'impression de réellement compter pour elle, si bien que je ne doute pas de sa sincérité lorsqu'elle m'assure que je n'ai pas besoin de m'excuser. Je lui sourit simplement et enserre à nouveau légèrement sa main avec mes doigts. Je lui dit ensuite que je suis plutôt confiance en ce qui concerne mon avenir. Et elle m'assure que j'ai tout intérêt à l'être. La vie n'est pas facile et les étapes à franchir pour atteindre le bonheur sont nombreuses. Mais le bonheur, le vrai, le seul et l'unique, celui-ci existe. Vraiment. Je relève furtivement mon regard sur elle et lui souris doucement.
«Tu as sans doute raison » soufflais-je en haussant les épaules. Elle m'aurait dit ça une semaine auparavant, je ne l'aurais pas cru je pense. Mais là, je pense qu'elle doit avoir raison. Dans tous les cas, je ferais tout ce qui est en mon possible pour l'atteindre, ce bonheur.
Gaby fini par me poser de nombreuses questions me concernant. Rien de personnel, en somme. Je lui réponds, parle rapidement du fait que j'ai quelques appréhension concernant mon boss. Et en évoquant le nom de cet homme, je sens bien que mon amie se renfrogne légèrement. Je ne saurais dire pourquoi, dans tous les cas elle semble être un peu mal à l'aise en me disant être certaine que Jamie est un type bien et qu'il comprendra sans doute le pourquoi du comment je ne suis pas venu ces dernières semaines. J'hoche doucement la tête en déglutissant et préfère changer de sujet. Lorsque j'avoue mon âge, Gabriella semble très étonné. Elle m'aurait donné bien moins d'après ma 'bouille'. Je soupire doucement, las qu'on m'ajeunit toujours, mais fini par sourire et hausser les épaules.
« C'est pourtant la vérité» insistais-je «T'as donc 30 ans, toi ? demandais-je. Même si on ne demande pas l'âge d'une femme, je n'ai pas pu m'empêcher de faire cette constation.
La suite, elle, est bien plus étonnante, voire carrément dérangeante. En voulant attraper ma jambe droite, j'ai l'impression de sentir légèrement où je place mes mains. Gabriella commence à paniquer, me demandant ce qui se passe et je me tends lorsqu'elle pose elle-même une main sur mon genou. Ma respiration se bloque lorsque je me rends comptes que je sens bel et bien les doigts de mon amie sur ma jambe. C'est impossible, pourtant. Non ? Je lance un regard effaré à Gaby qui semble être dans l'incompréhension la plus totale. Tout comme moi. Elle propose d'appeller l'infirmière et je secoue la tête. « N... non. Non ce … ça devrait aller » ma respiration, qui vient de reprendre, est courte et saccadé, les battements de mon cœur très rapides. Je me passe une main tremblante sur le visage puis sur mon t-shirt et me mord la lèvre inférieure. Tentant le tout pour le tout, je me concentre activement sur mon pied droit.
Je suis tellement pris par cette concentration, que j'en oublie de respirer. Ce n'est que lorsque je vois mon pied bouger que je laisse à nouveau l'air gonfler mes poumons. Les yeux écarquillés la bouche ouverte, je regarde Gaby « Tu … t'as vu ça ?! » m'exclamais-je « Putain, Gaby …. !» je secoue la tête et déglutis, ne sachant pas comment réagir. Devrais-je bien réagir ? Ou devrais-je plutôt avoir peur que mon corps ne me joue encore une fois un mouvais tour ?
Gabriella faisait tout pour voir un sourire se dessiner sur le visage de son ami. Essayer de lui redonner goût à la vie et lui redonner espoir. Mais la jeune femme se montrait bien plus douce avec Nathan qu'avec le reste de ses proches. Sentant qu'il n'était pas apte à supporter l'ouragan Gabriella. Mais la libraire savait se montrer aussi délicate qu'explosive. Sa main serrait la sienne assez fort, comme pour lui insuffler toute sa force. Gabriella lui posa des questions sur lui. Il fallait bien apprendre à se connaître. Essayez de mettre un peu de normalité dans cette amitié qui avait commencé sur les chapeaux de roues. Agression, tentative de suicide ou hospitalisation en psychiatrie… Voilà de drôles de situations qu'avaient déjà vécut les deux amis, alors qu'ils se connaissaient à peine.
Nathan faisait bien plus jeune que son âge. Vingt-six ans… Il ne les faisait pas. Son visage si angélique lui donnait bien moins. Mais cette petite remarque avait l'air de le gêner. Ce n'était certainement pas la première à lui dire. Lorsque le jeune homme lui demanda si elle avait trente ans, Gaby lui fit son plus beau sourire. « Oui, j'ai bien trente ans… Mon dieu que le temps passe vite… Parfois, j'oublie totalement que mon âge commence par le chiffre trois, ça fait peur, je dois l'avouer ! » Oui, ça lui faisait peur de voir le temps filer à cette vitesse. « J'ai l'impression de n'être encore qu'une gamine par moment... » L'Anglaise était loin d'être la femme la plus mûre de cette ville. Son impulsivité et son obstination la rendaient parfois complètement gamine.
Lorsque Nathan regarda sa jambe, Gabriella comprit que quelque chose venait de changer. Mais le jeune homme n'avait pas répondu à sa question. Complètement obnubilé par sa jambe. Ce qui était aussi le cas de la libraire. Cette dernière, totalement prise de panique, ne savait plus quoi faire ou quoi dire. Qu'est-ce qu'on peut faire face à une personne retrouvant l'usage de ses jambes ? Alors Gaby chercha a appeler de l'aide, du renfort. Mais Nathan n'était pas en danger, bien au contraire. Ce dernier lui expliqua que ça allait. Non, il n'avait besoin de personne. « Tu… Tu as senti ma main sur ta jambe Nathan ? » Elle osa enfin poser la vraie question. Espérant qu'elle ne se faisait pas une fausse joie. Son ami avait l'air concentré. Essayant le tout pour le tout. Gabriella arrêta de respirer, comprenant ce qui était en train de se jouer sous ses yeux. Son cœur rata un battement. Mon dieu… Son pied venait bien de bouger, juste devant ses yeux et ceux de son ami. Sa mâchoire tomba presque à terre. « Oui… J'ai bien vu... » Elle était sous le choc. L'Anglaise, plus que sensible sous carapace de chieuse, laissa des larmes couler sur ses joues. C'était des larmes de joie. « Nathan… » Elle lui souriait, pouffant de bonheur devant ce miracle. Gabriella s'installa auprès de lui et posa sa main sur son pied. « E… Essaye encore...» La jeune femme espérait que ce n'était pas un mirage qui se produisait sous ses yeux. « C'est merveilleux Nathan... » Elle le prit dans ses bras, le sourire aux lèvres. « Il faut en parler au médecin ! »
e suis tellement soulagé de savoir que Gabriella ne m'en veut pas de ne pas lui avoir donner de nouvelles de ma part pendant longtemps. De toute manière, j'ai une bonne excuse aussi, non ? Peu importe si l'excuse est bonne ou non. Tout ce que je sais c'est qu'elle ne m'en tient pas rigueur et qu'en plus elle tente de me remonter le moral du mieux qu'elle peut. Et elle y arrive, bizarrement, très bien. Elle n'est plus la jeune femme que j'ai rencontré dans le métro, celle qui n'hésite pas à foutre des coups de boule aux emmerdeurs, mais elle est douce, gentille et attentionné. Une face totalement différente de celle que j'ai connu. Et c'est super agréable. Je me sens aimé et cette sensation n'a pas de prix.
Elle a trente ans mais m'avoue encore se sentir vraiment gamine. Je lui souris tendrement sans pour autant lâcher sa main et hoche la tête « ça a du bon de se sentir plus jeune qu'on ne l'est réellement, tu sais » souriais-je avant d'hausse les épaules «J'ai 26 ans seulement, mais parfois je me sens comme si j'en ais 50 ... » je soupire doucement « Mon corps est une ruine, c'est pour ça, je pense »
Je m'apprêtais à ajouter quelque chose, demande à Gabriella si elle veut sortir un peu, lorsque quelque chose d'incroyable se produit. En posant ma main sur sa jambe pour l'attraper, je sens mes doigts qui empoigne ma cuisse. Je ne saurais dire quel doigt se trouve où, mais je sens bien clairement la pression qu'ils excercent sur ma peau. Cette sensation est horriblement surprenante. A tel point que je panique presque. Et Gabriella est aussi vive dans sa réaction. Elle ne comprends pas, poses des questions à tord et à travers jusqu'à finalement me demande si j'ai sentis sa main se poser sur mon genou. J'hoche lentement la tête, ne pouvant prenoncer un traitre mot.
Au final, lorsque je parviens à bouger mon pieds, l'émotion nous attrape tous les deux. Tandis que els larme de Gabriella coulent sur ses joues, elles remplissent mes yeux. Et au final, je ne peux pas les retenir lorsque mon amie se jette dans mes bras. Je pose mon front contre son épaule, ferme les yeux et commence à pleurer. Mais de joie. Une joie extrème d'avoir put bouger une deuxième fois mon pied. « Putain Gaby » soufflais-je entre deux sanglots « C'pas vrai. Ce... c'est pas possible.» je renifle et me redresse. Me passant le dos de ma main sur les yeux, je secoue la tête et fixe à nouveau mes jambes « Ce … c'était pas une illusion, hein ? Dit moi que j'ai vraiment bouger mon pied … ?» je pince les lèvres et prends une profonde inspiration «Tu peux appeler une infirmière ? Ou un médecin ? »
Gabriella secoua la tête en entendant les dires de Nathan. N'importe quoi. « Ce qui compte, c'est ce qu'on a dans la tête Nathan. » Dit-elle en tapotant sur le front du jeune homme avec son index. «Oui tu n'arrives plus à marcher, mais ce n'est pas pour autant que tu es une ruine. » Son regard reflétait la profonde affection qu'elle avait pour son ami. « Moi, je vois un très beau jeune homme qui n'a juste pas confiance en lui… Mais qui doit apprendre à s'aimer tel qui l'est. » Un sourire se dessina sur son visage. Elle pensait tout cela. De toute manière, ce n'était pas du style de Gaby de dire autre chose que ce qu'elle pense ou ressent. L'Anglaise ne connaissait pas les filtres. Ce qui pouvait parfois blesser ses proches, mais au moins, ils savaient à quoi s'attendre avec elle.
La libraire voyait en Nathan le petit frère qu'elle n'avait jamais eu. Elle voulait le protéger, mais aussi l'aider à retrouver goût à la vie. Il ne fallait pas qu'il se laisse abattre de la sorte. Gabriella regarda le visage de Nathan se décomposer. Ce n'était pas de la tristesse, ni de la peur, mais plutôt de la stupéfaction. La libraire se demandait ce qui pouvait bien se passer. Gaby n'osait pas y croire. Venait-il de sentir sa jambe ? Oui, c'était bien ça. Nathan venait de sentir sa jambe, et même de faire bouger son pied. Ce qui laissa Gabriella presque sans voix. Du domaine du miracle. En voyant le jeune homme bouger son pied à nouveau, la libraire se mit à pleurer. Bien trop émue pour contenir sa joie. Mais lorsque la jeune femme prend son ami dans ses bras, ce dernier se mit aussi à déverser des larmes. « Putain, c'est le mot ouais ! » Elle se mit à rire. Car oui, c'était bien mot. «Nathan c'est merveilleux ! » La libraire lui caressait le dos d'une main. Essayant de rassurer son ami. «Non non, Monsieur Potter, vous n'avez pas rêvé. Je viens tout comme vous de voir votre pied bouger.»
Elle aussi avait du mal à y croire. Pourtant, c'était bien ce qu'il venait de se passer. Gabriella tenta une chose. Toucher sa cuisse. « Tu… Tu as senti là ? » Gaby voulait être sûre qu'elle et Nathan ne se faisaient pas une fausse joie. La libraire examina toutes les émotions qui passaient sur le visage son ami. Il y avait tout. De la joie, des larmes, de la peur, tout. Nathan demanda à sa nouvelle amie d'aller chercher quelqu'un. Ce qui était loin d'être bête. Gabriella était complètement affolée. Elle ne s'était jamais retrouvée dans ce genre de situation. Il faut dire que c'est un événement plus qu'exceptionnel. « Tu as raison, j'y cours, j'y vole ! » En un rien de temps, Gabriella courra le couloir à la recherche d'un soignant. Médecin, infirmier, aide-soignant, elle s'en fichait. Gaby tomba nez à nez avec l'infirmière qu'elle avait croisé à son arrivée. « Mademoiselle ! C'est Nathan. Il… Il marche ! » La soignante regarda la femme avec de grands yeux écarquillés. « Euh non mais c'est pas ce que je voulais dire ! » Dit-elle tout en secouant ses mains dans les airs pour faire comprendre qu'elle venait de dire presque n'importe quoi. « Il bouge son pied et il sent sa jambe ! Je vous l'assure venez voir ! » Un médecin s'approcha des deux jeunes femmes. Il avait l'air autant sous le choc que Gabriella, mais plus professionnel. « Je vais venir avec vous. » Ils traversèrent ensemble le couloir jusqu'à la chambre de Nathan. Le docteur avec le sourire aux lèvres. « Alors Nathan, montre moi de quoi tu es capable. »
Mon corps est une ruine, c'est un fait incontestable. Mon dos est détruit, mon bassin totalement en vrac et mes jambes je n'en parle même pas. Pendant longtemps je n'ai pas eu le courage d'y poser le regard et même encore maintenant la vision de mes articulations déformé et mes muscles complètement atrophié m'est très désagréable. Petites, maigre, déformées, je n'ai plus que la peau sur les os, littéralement. Plus aucun muscles qui maintient les articulations en place. Mais Gabriella ne semble pas l'entendre de cette manière et elle s'empresse de me le dire. Elle est tellement mignonne quand elle est comme ça, sérieusement. Je lui souris doucement « T'as pas tort» disais-je avant d'hausser les épaules « Mais … j'sais pas. Je dois dire que je me sens vachement vieux. Enfin, surtout en ce moment, en fait.» je lui offre un petit sourire avant que quelque chose d'incroyable ne se produise.
Je commence a sentir ma jambe droite et j'arrive à faire bouger le pied. Je suis choc, tout autant que Gabriella. Nous finissons pas pleurer tous les deux sous l'émotion. Mon ami m'assure que non je n'ai pas rêvé et que mon pied à bel et bien bouger. Deux fois. «C'est pas vrai ... » soufflais-je, ne pouvant toujours pas y croire. Je fini par demander à mon amie si elle peut chercher une infirmière ou un médecin. Et c'est ce qu'elle fait, me laisse seul avec mon membre droit qui commence à se réveiller. Je m'efforce de respirer calmement et ne relève le regard que lorsque la jeune femme revient avec une infirmière et un médecin. Celui-ci s'assoit sur mon lit et, d'un ton calme, me demande de lui montrer de quoi je suis capable.
Je me concentre, fixe mon pied … mais rien ne se passe. Je me tend, bloque ma respiration et me concentre d'avantage, essayant de faire aller mes orteilles, mais en vain. « J'y arrive pas ...» soufflais-je en relevant le regard sur le médecin « P … pourquoi j'y arrive plus ? Ce …. putain, non, qu'est-ce qui se passe ?! Pourquoi ça marche plus ? Je vous jure que ….» ma voix est tremblante et je me tais brusquement en voyant l'air déçu sur le visage du médecin. Je me recule contre le mur, ferme les yeux et soupire de désespoire. « Putain ...»
Le médecin hausse les épaules « Tu sais Nathan, c'était peut-être une illusion» me dit-il. J'ouvre les yeux et le regarde « ça fait ….2 ans que tu ne sais plus marcher. Mais dans le fond, c'est absolument ton but. Pouvoir marcher. Pas vrai ?» je pince les lèvres et hoche doucement la tête. Il se lève en haussant les épaules « Voilà, souvent le corps fait des choses sans qu'on ne puisse y faire quoique ce soit. Ce n'est pas rare qu'après même 2 ans sans bouger, qu'un pied bouge une ou deux fois. Hop, espoir de malade ! 'je vais pouvoir remarcher'. Or, la plupart des gens seront déçu car au final, ce n'était que leur corps qui leur a jouer un tour.»
Les larmes aux yeux, je pince les lèvres et hoche la tête, baissant le regard. Une main posée sur ma cuisse, j'hoche doucement la tête. Je ferme le poing pour éviter à mes doigts de trembler. «On va quand même te faire passer quelques test, mais je préfère être franc : après deux ans, les chances que tu puisses remarcher un jour sont très minimes et proches de zéro »
A nouveau les larmes coulent sur mon visage. Mais cette fois ce sont des larmes de désespoire. Déglutissant, je ne fais pas attention au 'au revoir' que le médecin prononce avant de partir. Une fois la porte refermé derrière lui et l'infirmière -qui a lancé un regard compatissant vers Gabriella- j'éclate à nouveau en sanglot. « Je le ….savais» soufflais-je entre deux sanglots «Jamais je ne pourrais remarcher, c'est …. c'est officiel. Putain ...- » En même pas deux minutes le médecin vient de détruire tout espoir qui venait de naitre en moi.
Gabriella ne pouvait plus contenir sa joie. L'idée de revoir Nathan sur ses deux pieds n'était plus un rêve, mais bien une réalité. L'espoir était présent et plus que palpable. Son ami n'en revenait toujours pas et c'était compréhensible. Le jeune homme ayant fait pendant des années un travail sur l'acceptation de ce nouveau corps. Gaby le connaissait depuis peu, mais elle savait, se doutait que ce fût une chose difficile pour lui. Comment ne pas le comprendre ? En le rencontrant, l'Anglaise s'était demandée ce qu'elle aurait fait à sa place. Si elle aussi un jour la brune se retrouverait en fauteuil roulant. Trouver la force de se reconstruire, de continuer sa vie malgré tout… Elle espérait jamais se retrouver confronter à cela. Mais Gabriella était bien décidée à aider Nathan. En fauteuil ou sur ses deux jambes, qu'importe. Ce n'était pas le plus important.
Elle avait envie de le secouer de joie. « Si c'est vrai Nathan ! C'est… C'est merveilleux !» Gabriella rayonnait de joie à l'idée de le revoir marcher. Mais quoi faire ? Quoi dire ? Son ami lui demanda d'aller chercher un soignant. Ce Gaby fit à toute vitesse. Elle retrouva l'infirmière qui l'avait amené jusqu'à la chambre de son ami ainsi qu'un médecin qui avait l'air plus que septique face à cette nouvelle. Mais la brune, aveuglée par sa joie ne l'avait pas encore remarqué. Lorsqu'ils arrivèrent tous dans la chambre, Gabriella ne tenait plus en place. Bien trop pressée et angoissée à la fois de savoir ce que le médecin allait dire. La brune n'y connaissait strictement rien en médecin et encore moins devant ce genre de miracle.
Un silence règne dans la pièce. Tout plus ou moins tendus de voir Nathan bouger son pied ou non. Les yeux de Gaby faisaient l'aller-retour entre le regard de son ami, ses pieds ainsi que le médecin. Allez, faite qu'il bouge, faite qu'il bouge… La brune se rongeait les ongles. Mais rien ne se passait. Pourquoi ? Gabriella n'avait rien imaginé, ni même Nathan. Son cœur se brisa en voyant son ami complètement désespéré. Elle se rapprocha de lui et serra fort l'une de ses mains entre les siennes. Je suis là… Gaby écouta attentivement ce que le médecin disait à son ami. Il était froid, sans aucune empathie envers son patient. Préférant se cacher derrière ses connaissances pour ne montrer aucune sensibilité. « Mais comment vous expliquez que du jour au lendemain, il arrive à bouger son pied comment ça ?» Elle n'était pas de sa famille, mais Gabriella voulait comprendre. « C'est bien qu'il y a un espoir non ? Et puis il a bien senti ma main faire pression sur sa cuisse, ce n'est pas rien non plus !» Espoir de malade, corps qui leur joue un tour… Tout ceci était trop amer pour que Gaby puisse le digérer. Et les dernières paroles du médecin n'avaient rien arrangé. Elle sentait la pression monter, la tornade n'allait pas tarder à gronder. Ses mains serraient encore et encore celle de Nathan. Elle ne pourrait pas rester sans rien faire, ni rien dire. Voir son ami trembler de la sorte, complètement affecté par cette annonce… C'était bien trop pour Gabriella.
Ils partirent, fermant la porte derrière eux en laissant Nathan et Gaby seuls. Il éclata en sanglots. L'Anglaise prit son ami dans ses bras et le serra très fort. Il était hors de question de laisser l'espoir de remarcher un jour s’effriter de la sorte. Son ami venait à peine de retrouver goût à la vie, que ce médecin venait tout écraser en l'espace de quelques paroles. « Arrête de dire ça… Si personne y croit, moi oui !! Je l'ai vu et il doit bien y avoir une raison. Tu réessayeras quand tu seras prêt ! » Elle le serrait encore plus fort. En repensant aux paroles du médecin, Gabriella sentait son cœur gronder, bouillonner. « Je reviens…» Gaby regarda une dernière fois Nathan, lui caressa la joue avec le dos de sa main, un sourire rassurant aux lèvres. Mais en se retournant, c'était autre chose. Ses yeux étaient deux revolvers prêts à dégainer lorsque le docteur serait sur son chemin. Je vais le fumer...
« Vous... » Ils n'étaient pas loin de la chambre de Nathan. « Ça vous amuse de faire perdre tout espoir à vos patients ? » Elle ne hurlait pas, mais son ton n'était pas courtois pour autant. « Alors vous annoncez ce genre de nouvelle, comme s'il s'agissait de la pluie et du beau temps et vous partez en referment la porte derrière vous… Vous avez un cœur ça se passe comment ? » Gaby s'était rapprochée dangereusement de lui. « Vous êtes comme tous ces médecins, des robots à diagnostics qui pensent tout savoir sur tout ! » Gaby commençait à bouillir. Lui rappelant tout ce qu'elle avait vécu avec sa mère. « Serte, il est hors de question de donner de faux espoirs à Nathan, mais hors de question que je vous laisse l'anéantir de la sorte… » Sa voix commençait à trembler. « Alors maintenant, vous allez lui faire passer tous les examens possibles et inimaginables quitte à ce que je paye certains frais, j'en ai rien à foutre !! » Il lui restait encore de l'argent que son père lui avait donné et si ça pouvait aider Nathan à avoir accès à certains soins, elle était prête à l'aider. « Vous allez aussi me trouver le meilleur kinésithérapeute que vous avez !» Gaby le pointait du doigt l'air presque menaçant. « Je me suis fait comprendre ? Je vous laisse me trouver tout ça et je vous attends dans la chambre avec Nathan… Que je vais essayer de consoler après vos paroles si bienveillant... » Son sourire transpirait le sarcasme.
La porte de sa chambre était restée ouverte. Peut-être que Nathan avait tout entendu, mais Gabriella ne le savait pas encore. Lorsqu'elle rentra à nouveau dans la pièce, Gaby avait le sourire aux lèvres. « Le médecin va revenir te voir, je pense… Je vais rester un peu avec toi en attendant... » Elle plongea son regard dans le sien dans le plus grand silence. « Promets-moi de ne jamais laisser tomber… Tu dois garder espoir. »
Détruit. Anéanti. Mis à nu. Humilier. Tant de sentiments qui se bousculent en moi alors que le médecin piétine et éteint tout espoirs qui venait de naître. Je lui en veux. Quitte à me dire que c'est un faux espoir, autant être un peu plus tendre ? L'empathie n'est sûrement pas une chose qu'il a appris, lui, durant ses études. « » Il n'a aucun respect, s'en fout totalement de ce que je peux ressentir moi. Il écrase mes espoirs sans ressentiments. Il est neutre, froid, détestable. Il est une des raisons pour lesquelles je déteste tellement les hôpitaux. Je ne m'en remet pas, même lorsque Gabriella me prends dans ses bras pour me rassurer, me dit qu'elle, elle y croit. Elle esssaie sans doute de se persuader elle-même que les espoirs ne sont pas totalement mis à mal. Je soupire doucemente t déglutis en haussant les épaules «Je … je sais pas Gaby. Tu … tu l'as entendu, non ? » je ferme les yeux « C'est … il doit avoir raison ...» pourtant, lorsqu'elle me dit que je devrais rééssayer quand je serais près j'hoche la tête. Je ne peux pas abandonner maintenant, non ?
Au final, elle se détache de moi, me dit qu'elle revient puis s'en va. Je la suis du regard, l'observe sortir de la chambre puis soupire en m'adossant à nouveau contre le mur. Je ferme les yeux et déglutis, essayant de me calmer un peu. C'est à ce moment que j'entends la voix de Gabriella retentir dans le couloir. Je me redresse subitement et écoute attentivement. Je l'entends qui s'adresse au médecin sur un ton très sec et froid, elle l'oblige à me faire passer tous les test possible et imaginable quite à ce qu'elle doit payer une partie elle-même. Je l'entends encore dire que le médecin doit absolument me trouver le meilleur kiné qui existe ici avant de lui faire bien comprendre qu'elle attendra dans ma chambe pour me rassurer.
Malgré moi, un petit sourire s'affiche sur mon visage. Elle est adorable. Vraiment adorable. Je l'observe lorsqu'elle revient dans ma chambre et me redresse vers elle quand elle s'assoit à nouveau sur mon lit. Elle me répête ce qu'elle a dit au médecin, me précisant qu'il va sans doute revenir plus tard, mais que surtout, SURTOUT, je n'ai pas le droit de perdre espoir, que je n'ai pas le droit de laisser tomber. Je pince les lèvres, déglutis puis hoche la tête en baissant le regard «Oui... oui je te le promet » soufflais-je en passant une main encore tremblante sur ma cuisse «Désolé Gaby » m'excusais-je, sans savoir pourquoi
Je fini par soupirer et relever le regard vers elle « Tu veux pas sortir faire un tour dehors ? Genre prendre un café à la cafétéria en bas ou allez dans le parc ? J'en peux plus de cette chambre»
Comment pouvait-il parler ainsi à Nathan. D'un telle froideur qu'il glaça même le sang de la jeune femme. Ce médecin se prenait pour qui en réduisant à néant les espoirs du jeune homme ? C'était ça être médecin ? Ce cacher derrière ses connaissances pour ne pas être touché ? C'était préférable de paraître inhumain ? L'Anglaise prenait la défense de son ami. Insistant bien sur le fait qu'elle avait vu de ses propres yeux son pied bouger. Que ça voulait forcément dire quelque chose. Comment pouvait-il bouger de la sorte sans que ça ne veuille rien dire ? Voire le visage de Nathan se décomposer la rendait folle de rage. Elle lui prit la main pour le réconforter. Essayant tant bien que mal de calmer ses nerfs mis à rude épreuve. Il ne fallait pas que Nathan se laisse abattre. Qu'il jette l'éponge. Hors de question de le voir tout abandonner. Gabriella voulait revoir cette lueur d'espoir qui brillait dans les yeux de son ami. « Non mais c'est un abruti ce mec ! » Ça sortait du fond du cœur. Gaby ne pouvait plus tenir en place. Elle était en ébullition. Ça faisait déjà un moment que la tornade ne demandait qu'à faire des ravages. Alors l'anglaise partie sur sa prochaine cible. Laissant quelques instants le jeune homme tout seul. Gabriella ne mit pas longtemps à lui cracher son venin à la figure. Cherchant les bons mots pour faire passer le message, sans pour autant paraître trop incorrecte. Ce qui est un miracle lorsqu'on connaît le phénomène. L'infirmière resta bouche bée sans savoir quoi faire. Le médecin lui regardait de haut la jeune femme. Se demandant certainement comment elle osait lui parler de la sorte. Tant mieux, Gabriella voulait qu'il se souvienne bien d'elle. Qu'il prenne au sérieux ses menaces. Il acquiesça de la tête, voyant que la brune n'était pas disposée à entendre autre chose qu'une réponse positive.
Gabriella retourna dans la chambre de Nathan, le sourire aux lèvres. Essayant une fois de plus de protéger Nathan de tout. Il n'avait pas à savoir ce que Gaby venait de dire. Ou plutôt les menaces qu'elle venait de déverser sur le médecin. L'Anglaise prit à nouveau place aux côtés du jeune homme. Le prenant dans ses bras avant de lui expliquer que le médecin n'allait pas tarder à revenir le voir. Il avait intérêt. Gaby allait prendre des nouvelles pour savoir s'il avait tenu ses engagements. Sinon… Non vaut mieux pas penser de quoi serait capable la tempête brune. Elle le regardait droit dans les yeux. Lui reprenant sa main, d'un geste assez ferme pour lui faire comprendre qu'elle était sérieuse. Non, il n'avait pas le droit de baisser les bras. Que oui parfois ça fait peur d'espérer. «Tu n'as pas à t'excuser Natan... » Ses yeux étaient réconfortants. « Je sais que je t'en demande beaucoup. Garder espoir, c'est une chose qui peut effrayer… Ne plus y croire est chose plus rassurante, on s'attend à plus rien, on y croit plus… Mais crois moi, tu dois garder espoir et ne pas te laisser abattre. »
Il avait l'air fatigué, à bout. Elle ne pouvait pas lui en vouloir. Nathan venait de survivre à un vrai ascenseur émotionnel. Voilà qu'il voulait sortir, prendre l'air. Un sourire se dessina sur le visage de l'Anglaise. « Avec plaisir ! Sortons de cette chambre un peu…» Elle enfila son manteau en attendant que Nathan s'installe sur son fauteuil. « On va se trouver un petit truc à grignoter et on va se balader ! » Gabriella ouvrit la porte pour laisser passer Nathan. La brune tenait les deux poignets de son fauteuil et se pencha pour chuchoter quelque chose à son oreille. « Prêt ou pas prêt, c'est partiiiiiiiiiiiiiii ! » Gaby prit les commandes et partit à vive allure dans le couloir de l'hôpital. Rien à faire ce que tout le monde pensait. Elle ne voulait que voir un sourire sur le visage de Nathan.