| L'équilibre est fragile (Meliana #3) |
| | (#)Dim 26 Déc 2021 - 7:50 | |
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Je marche depuis plus d’une demie heure, il pleut des cordes et la température a considérablement baissé. Je ne suis qu’en t-shirt et je tremble, à cause du froid, de mes vêtements trempés mais surtout parce que je sais que je vais vivre la pire nuit de ma vie. Je suis complètement perdu, je marche sans réfléchir, mes pieds me guident et je suis en pilote automatique. J’essaie de réfléchir à ce que je vais pouvoir dire à Ade, la vérité c’est certain. Je refuse de lui mentir, elle me connaît trop bien, il est inutile de lui mentir elle lit en moi comme dans un livre ouvert. Je lui ai déjà fait beaucoup de mal, elle ne mérite pas que j’invente un mensonge, je lui dois la vérité. J’ai fait la pire erreur de ma vie mais je dois l’assumer maintenant. Mes pensées se brouillent et ma vision n’est pas plus nette, embuée par les larmes qui coulent sur mes joues depuis une bonne demi-heure maintenant. Je ne sais pas comment je vais pouvoir lui avouer que je l’ai trahie, que j’ai pu trahir la personne la plus importante pour moi, celle qui a toujours été là pour moi. Je suis la pire des ordures, j’ai tout gâché je le sais. J’arrive finalement devant notre immeuble et là mon anxiété monte d’un cran. Je reste là quelques secondes à le contempler, j’aimerais fuir, aller me cacher quelque part et attendre que tout le monde m’oublie. Mais je ne peux pas faire ça, alors j’essaie de prendre une grande inspiration et j’entre dans l’immeuble. Ma main tremble alors que j’appuie sur le bouton de l’étage et plus l’ascenseur monte et plus je me sens mal. Les portes s’ouvrent et je m’engage dans le couloir, je marche doucement, j’essaie de retarder au maximum le moment qui approche mais c’est inutile je ne peux pas y échapper.
J’ouvre la porte et mon regard se pose sur Ade qui est assise sur le canapé. En entendant la porte s’ouvrir elle se tourne vers moi et mon cœur rate un battement. J’ai les mains moites, je tremble et je suis planté devant elle comme un con je ne sais pas par où commencer. « Désolé de t’avoir fait attendre, je suis rentré à pied. » On s’en fiche complètement mais j’ai pas trouvé mieux à lui dire. Des excuses un peu inutiles ce n’est rien quand on compare à la gravité de ce que j’ai fait pendant la soirée. C'est aussi l'occasion qu'elle sache que je n'ai pas passé du temps à la soirée à discuter avec Eden pendant tout le temps où elle m'attendait. Je vois dans son regard que les questions se bousculent dans sa tête et je peux y lire un petit peu de tristesse aussi. Je vais m’asseoir sur le canapé à côté d’elle, j’ai besoin de m’asseoir pour encaisser cette discussion, j’ai peur d’avoir les jambes qui flanchent si je reste planté devant elle comme ça. « Je suis désolé de t’avoir laissée rentrer toute seule, mais je pouvais pas partir comme ça. » Je sais que je me répète, je lui ai déjà dit ça avant d’aller voir Eden qui s’était enfermé dans la salle de bain. Je sais qu’elle le prendra sûrement mal et que je m’enfonce en disant ça mais je suis dans un état second et je lui parle sans réfléchir. Je lui sors tout ce qui me passe par la tête, si je commence à réfléchir et à chercher les bons mots je n’y arriverais jamais. « Faut que je te dise quelque chose, je sais que tu ne voudras plus jamais entendre parler de moi après ça. Tu vas me détester c’est sûr mais je comprends je me déteste aussi, je te mérite pas. » J’ai peur, peur de la perdre mais c’est une évidence. Je suis obligé de lui dire, je ne peux plus faire machine arrière et je dois assumer ce que j’ai fait. Je n’aurais jamais pu lui mentir, garder le secret pendant des mois, la voir me sourire alors que je l’ai trahie, c’est inenvisageable, elle l’aurait deviné dans tous les cas. Je ne la mérite pas c’est certain mais elle a le droit à la vérité. « J’ai embrassé Eden. ». Je ne me suis jamais senti aussi mal de toute ma vie, j’ai la nausée et je sais qu’à partir de cet instant tout sera différent.
Alors calmement tout explose Il y aura l'avant et l'après Comme une dose d'adrénaline Sulfureusement injectée J'ai l'impression de devenir fou C'est l'arythmie dans le myocarde Est-ce que je perds pied Est-ce que c'est bien la fin de notre histoire ?
@Adriana Suárez |
| | | | (#)Mar 28 Déc 2021 - 16:50 | |
| Ca fait près d’une demi-heure qu’Adriana est rentrée à l’appartement. Elle sait qu’elle n’aurait pas dû prendre sa moto en partant, vu les deux verres qu’elle avait avalé en quelques minutes. Elle n’aurait d’ailleurs certainement pas laissé Mel monter avec elle, n’aurait jamais risqué sa vie. Mais elle avait envie de rentrer, besoin de se retrouver chez elle. Arrivée à l’appartement, elle s’était rapidement changée, avait ôté son déguisement ridicule, outrageusement sexy, mais qui n’avait visiblement suscité aucune réaction chez Mel. Elle avait enfilé un short et un débardeur de sport, puis avait tourné en rond, attendant que son meilleur ami ne rentre. Puis elle avait fini par s’asseoir sur le canapé, ses doigts tapotant nerveusement sur la table basse alors qu’elle regardait toutes les deux minutes son téléphone pour vérifier s’il lui avait écrit. Qu’est-ce qu’il fout, putain ?! Finalement, la porte s’ouvre sur un Mel trempé, et la première pulsion d’Ade serait de l’envoyer prendre une douche et se changer, parce qu’il va attraper la mort. Mais elle se mord la lèvre inférieure, son regard planté dans celui de Mel, attendant des explications qui ne devraient pas tarder à arriver. « Désolé de t’avoir fait attendre, je suis rentré à pied. » Adriana laisse échapper un petit soupire alors qu’elle pince les lèvres. Haaa, Mel et sa maladresse, Mel et ses explications toujours bancales. Ca la fait souvent sourire, d’entendre son meilleur ami tenter de se justifier de manière si gauche. C’est drôle, quand c’est pour expliquer qu’il a oublié d’acheter du lait ou qu’il a fini le dernier muffin. Ca l’est moins quand elle sait qu’il va finir par prononcer des paroles terribles. Elle ne sait toujours pas ce qui l’attend. Pourtant, elle a bien senti qu’il y avait un malaise à la fête, que quelque chose n’allait pas. Elle sait qu’il va la faire souffrir, le sent déjà, alors les quelques minutes d’attente sont d’une moindre importance. « Je suis désolé de t’avoir laissée rentrer toute seule, mais je pouvais pas partir comme ça. » Une nouvelle fois, elle pince les lèvres. Elle ne sait pas ce qui l’attend, toujours pas, mais lorsqu’elle a compris, à la soirée, qu’il y avait un souci, elle a demandé à Mel de rentrer, avec elle. Et à sa grande surprise, il a refusé. Il a fait passer quelqu’un d’autre avant elle, et elle ne comprend toujours pas pourquoi. Alors son regard se durcit, et son ton est froid lorsqu’elle prend enfin la parole. « Ha oui ? Et qu’est-ce qui pouvait bien être plus important que de rentrer avec moi, alors que je te l’avais demandé ? » Parce que c’est en effet un des problèmes de cette soirée : l’ordre des priorités de Mel. Alors quand son meilleur ami s’installe à côté d’elle sur le canapé, elle se tourne vers lui, repliant ses jambes sous elle. Elle ne peut, par la même occasion, s’empêcher de creuser encore un peu la distance qui s’est installée entre eux, et recule de quelques centimètres. « Faut que je te dise quelque chose, je sais que tu ne voudras plus jamais entendre parler de moi après ça. Tu vas me détester c’est sûr mais je comprends je me déteste aussi, je te mérite pas. » C’est dingue ce qu’il peut être maladroit. Les mots se bousculent dans sa bouche, franchissent ses lèvres sans qu’il n’y mette de filtre, visiblement, et ça laisse tout le temps à Ade de cogiter : qu’est-ce qu’il a bien pu faire ? Qu’est-ce qu’il a fait pour qu’il pense qu’elle va le détester ? Qu’est-ce qu’il a fait pour qu’il pense qu’ils ne vont plus se parler ? Son ventre se tort en pensant au passé, à leur dispute suite à la mort de son frère, aux deux années qu’ils ont passé séparés, sans se parler. C’était un enfer, une période horrible, et Ade ne veut plus jamais vivre cela. Et pourtant … « J’ai embrassé Eden. » Tout s’écroule. Ade a presque l’impression d’entendre un miroir se briser, alors qu’il s’agit juste de son cœur qui explose en mille morceaux. Elle tourne la tête et fixe un point dans le vide, refusant de regarder Mel. Trahison. C’est le mot qui lui vient immédiatement à l’esprit. Parce que jusqu’à maintenant, ils étaient un couple. Et que dans un couple, on n’embrasse pas quelqu’un d’autre. Parce que depuis toujours, ils sont un binôme, une paire. Qu’ils sont censés protéger l’autre, le faire rire, le faire se dépasser. Ils sont censés faire passer l’autre avant le reste. Et surtout, ils sont censés pouvoir se faire confiance. Lors de cette soirée, Mel avait trahi toutes les règles qui pouvaient exister, que ce soit en matière de couple ou en matière d’amitié. Ade encaisse le coup, secoue la tête en fixant toujours un défaut inexistant sur la peinture du mur du salon. Elle ne peut s’empêcher de repenser au fait qu’ils ne se soient pas parlés pendant plusieurs années suite à la mort d’Eduardo, à la douleur qu’elle avait ressentie à l’époque. Elle s’était jurée que Mel et elle ne seraient plus jamais séparés, parce qu’elle s’était rendue compte qu’il lui manquait une partie d’elle. Il manque un temps à ma vie, Il manque un temps, j'ai compris, Il me manque toi, Mon alter ego.Et pourtant, les voilà dans la même pièce, sur le même canapé, et Mel lui semble déjà à des années lumières. Et pourtant, elle sait qu’il a raison : elle ne veut déjà plus entendre parler de lui. Elle ferme les yeux, lutte contre les larmes qui affluent, et sa voix reflète toute la tristesse qu’elle ressent à ce moment présent. « Je veux que tu t’en ailles. » Il n’y a pas de colère, pas encore. Que de la déception, de l’incompréhension, de la souffrance. Ade ne savait pas qu’on pouvait ressentir une réelle douleur dans la poitrine quand on avait le cœur brisé. Et pourtant … Son regard cherche enfin celui de Mel, parce qu’elle a tout de même besoin de comprendre. « Comment t’as pu me faire ça ? » Parce que leur amitié est plus importante que tout pour Ade. Parce qu’ils ont traversé ensemble tant d’épreuves. Parce que plus rien ne semble avoir de sens. |
| | | | (#)Sam 29 Jan 2022 - 10:09 | |
| @Adriana Suárez
J’ai embrassé Eden, je l’ai dit, j’ai lâché la bombe qui fera tout exploser. Je sais que je ne pourrais jamais revenir en arrière et qu’il est trop tard : le mal est fait. Mon cœur s’est brisé en le disant à voix haute parce que le dire ça rend toujours les choses plus réelles et c’est une vérité que je n’ose pas encore m’avouer. Et puis il y a son regard, je peux voir instantanément qu’elle est blessée, même si elle devait se douter de ce que je m’apprêtais à lui dire. Le regard perdu dans le vide elle secoue la tête et je sais que pour elle c’est le début du cauchemar et qu’elle n’arrive pas à croire que j’ai pu faire ça. Je n’arrive même pas à y croire moi-même, je suis devenu un salaud, quelqu’un d’infidèle et ça ne me ressemble pas du tout. Le silence est étouffant, je ne sais pas quoi dire de plus, sûrement parce qu’il n’y a rien à ajouter. « Je veux que tu t’en ailles. » Le couperet tombe et je lutte pour ne pas repartir dans une crise de sanglots. Je garde le silence, comme un enfant qui a fait une bêtise je regarde mes pieds et je suis trop tétanisé pour dire quelque chose ou bouger. Je m’attendais à ce qu’elle me demande de partir mais ça me fait mal. Parce qu’on était bien ici, on était heureux mais ça c’était avant que je détruise tout. « Comment t’as pu me faire ça ? » J’ai touché le bonheur du bout du doigt et j’ai transformé notre petit bout de paradis en un enfer. Je me sens comme le capitaine du Titanic, j’ai ignoré tous les signaux, tout ce qui aurait dû me faire réaliser que ce que j’éprouvais pour Eden était plus que de l’amitié et maintenant j’ai l’impression d’être sur un bateau qui coule lentement. Toute ma vie s’effondre et je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. J’aurais dû faire les choses différemment, j’aurais dû prendre de la distance avec Eden, ou dire à Ade que je préférais qu’on reste amis lorsque j’ai commencé à douter de mes sentiments pour lui. J’en sais rien mais je n’aurais jamais dû faire ce que j’ai fait. « Je …je sais pas. » Je n’arrive pas à trouver les mots, peut-être parce que rien ne peut justifier ce que j’ai fait. Le pire dans tout ça c’est que c’est moi qui l’ai embrassé. Je ne peux pas lui dire que c’est lui qui s’est approché et que je l’ai repoussé instantanément, ce n’est pas vrai. La vérité c’est que j’ai ressenti quelque chose de fort, lui aussi et que j’ai fait le premier pas sans réfléchir aux conséquences de mes actes. « J’ai pas réfléchi ça s’est fait comme ça. » Je sais que c’est plus que bancal comme explication mais je ne veux pas qu’elle s’imagine que tout était calculé et que j’ai fait exprès de l’humilier devant tout le monde à la soirée. « Je suis désolé je sais pas ce qui m’a pris. » Je ne peux plus contenir mes larmes et mes excuses sont secouées par des sanglots que j’essaie de retenir sans succès. Je sais qu’être désolé ça ne suffit pas, que j’aurais dû y penser avant mais c’est trop tard, je viens de perdre la personne la plus importante dans ma vie.
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| | | | (#)Ven 4 Fév 2022 - 16:05 | |
| Le coeur brisé, c’est donc ça ? Cette sensation de douleur dans la poitrine, cette impression d’entendre un vase en verre se briser en mille morceaux ? Adriana avait déjà vécu des ruptures, mais rien de similaire à celle-ci. Parce que Mel était son meilleur ami et que ce soir, il n’était pas qu’un petit-ami infidèle, il était un ami, une âme sœur, qui avait trahi sa confiance. La première réaction d’Ade est de vouloir qu’il parte. Elle ne veut plus de lui ici, ne peut plus supporter de voir son air affligé et désolé. Elle ne peut plus voir la douleur sur son visage, comme s’il pouvait autant souffrir qu’elle, à ce moment-là. C’est pourtant lui qui a fourré sa langue dans la bouche d’un autre, alors qu’il en assume au moins les conséquences sans avoir l’air d’un chien battu ! Finalement, elle ose une question, parce qu’elle a besoin de comprendre : comment il a pu la trahir à ce point ? Et comme d’habitude, Mel tape à côté. D’habitude, son côté maladroit a quelque chose de charmant. Là, ça agace juste Ade au plus haut point. « Je … je sais pas. J’ai pas réfléchi, ça s’est fait comme ça. » La surprise laisse peu à peu place à la colère, alors qu’une rage sourde monte en elle. Adriana aimerait hurler sur Melchior. Elle aimerait lui sortir les plus horribles des insultes. Elle aimerait fourrer ses affaires dans un sac et le balancer dans sa figure avant de le pousser violemment dans le couloir. Mais ce n’est pas elle, elle n’est pas une hystérique qui réagit au quart de tour. Et pourtant, Mel semble tout faire pour la pousser à bout. Elle serre les mâchoires pour tenter de contenir sa colère, se contente de répondre un ton plus haut que précédemment. « C’est pas ça ma question ! Comment ?! Comment t’as pu me trahir ? Moi ! Je pensais que j’étais ta meilleure amie. J’aurais jamais pu te faire un coup pareil. » Mel semble toujours perdu. « Je suis désolé je sais pas ce qui m’a pris. » Ade secoue la tête en se pinçant les lèvres. « On dit souvent qu’en amour, il y en a un qui aime plus que l’autre. Je ne pensais pas que c’était pareil en amitié, et je pensais pas que c’était moi la « meilleure » amie. » Parce qu’il la déçoit énormément. Parce qu’il n’est pas à la hauteur, qu’il a brisé toutes les règles de leur amitié. Et qu’en y réfléchissant bien, ce n’est pas la première fois qu’il la déçoit. Ce constat fait mal : au final, ils ne sont pas sur un pied d’égalité, et la brunette semble toujours faire plus pour Mel que le contraire. Peut-être est-elle aveuglée par la colère, sans doute même, mais ce soir-là, c’est la pensée amère qui la percutait. « Va-t’en. » Les sanglots qui secouent Mel ne font qu’accroître la colère qu’elle ressent. Elle observe son ami avec dégoût, faisant la moue, et reprend, criant cette fois. « Va-t’en ! » Parce qu’elle ne peut plus supporter de le voir déballer sa douleur devant elle, parce qu’elle ne peut plus supporter de le voir, tout simplement. |
| | | | (#)Mer 9 Mar 2022 - 13:13 | |
| @Adriana Suárez
Je suis devant elle, la tête baissée comme un enfant qui a fait une bêtise et au fond c’est ce que j’ai l’impression d’être. J’ai l’impression d’être un gamin qui agit avant de réfléchir et qui se met à pleurer quand il se fait disputer après coup. Ce que j’ai fait est grave, très grave et c’est quelque chose qui ne me ressemble absolument pas. Je ne suis pas quelqu’un de méchant, je n’ai jamais blessé quelqu’un intentionnellement parce que voir les autres souffrir ça me fait souffrir encore plus. Une de mes plus grandes peurs dans la vie c’est de décevoir ceux que j’aime, de savoir qu’ils sont en colère contre moi ou pire qu’ils ne m’aiment plus. Et aujourd’hui mes peurs se réalisent, merde. Je vois bien la surprise, la colère et la déception déformer le visage d’Ade que je n’ai même pas le courage de regarder. Je lui dis que je ne l’ai pas fait exprès et que je suis désolé. « C’est pas ça ma question ! Comment ?! Comment t’as pu me trahir ? Moi ! Je pensais que j’étais ta meilleure amie. J’aurais jamais pu te faire un coup pareil. » Quand elle prononce le mot trahir mon cœur se brise un peu plus et je laisse échapper un nouveau sanglot. J’essaie de respirer, de ravaler mes larmes mais c’est très dur à encaisser. Oui ce que j’ai fait c’est une trahison, de sa confiance en tant que petite copine mais surtout en tant qu’amie. Et elle a raison sur tous les points, elle ne m’aurait jamais fait un coup pareil, parce qu’elle c’est quelqu’un de bien. Je ne vaux pas mieux que tous ces salauds qui trompent leur copine sans aucun scrupules et je sais que ce j’ai fait est impardonnable et que rien ne pourrait justifier et excuser ce que j’ai fait. Parce qu’Adriana n’est pas la seule personne que j’ai trahie dans cette histoire. J’ai brisé Eden en ne lui disant pas que j’étais en couple et en prenant l’initiative de l’embrasser. Je me déteste et à ce moment précis je rêverais de pouvoir disparaître. Je m’excuse une nouvelle fois et Ade secoue la tête pour chasser mes mots qui la font plus souffrir qu’autre chose. « On dit souvent qu’en amour, il y en a un qui aime plus que l’autre. Je ne pensais pas que c’était pareil en amitié, et je pensais pas que c’était moi la « meilleure » amie. » A chaque instant je me dis que ce n’est pas possible de souffrir davantage mais cette situation me prouve le contraire. A chaque mot qu’elle prononce, à chacun de ses reproches -justifiés- j’ai l’impression de prendre un coup de couteau et de souffrir encore et toujours plus. Mais ce n’est rien à côté de ce qu’elle doit ressentir, la victime de cette histoire c’est elle et pas moi. C’est faux, je l’aime énormément, elle est plus qu’une amie, c’est mon âme soeur, ma partner in crime alors ça me fait extrêmement mal de savoir qu’elle considère que je n’étais pas sincère et que tout ça n’était que du vent. “Mais non Ade dis pas ça, t’es ma meilleure amie, je t’aime.” Je viens de résumer toute la situation sans le vouloir : je l’aime plus que tout mais comme une amie, pas comme comme une petite copine. « Va-t’en. » Je sais que je vais devoir partir, j’ai déjà causé assez de souffrance à Ade mais je n’y arrive pas. Je ne peux pas juste prendre ma veste, claquer la porte et partir en me disant que j’ai perdu la personne que j’aimais la plus au monde par ma faute. “Ade j’aurais pas…” Elle me coupe dans mon élan en répétant.« Va-t’en. » il est trop tard pour que je me batte pour elle, je vais devoir partir et je ne pourrais en vouloir qu’à moi-même. “Je suis désolé.” Je retiens une nouvelle vague de sanglots et je quitte l’appartement. Je ferme la porte et j’ai l’impression d’être comme paralysé. Je n’arrive pas à avancer, quitter ce couloir. Mais qu’est-ce que je vais faire sans elle ? Je n’ai nulle part où aller et je n’ai envie d’être nulle part. Ce soir j’ai foutu ma vie en l’air, mais merde qu’est-ce qui m’a pris de faire un connerie pareille ?
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