| | | (#)Dim 26 Déc - 14:25 | |
| Jake et Jacob se sont rencontrés il y a des années. C’est l’agent immobilier qui a trouvé l’appartement dans lequel vit actuellement l’infirmier. Il a essayé de le convaincre d’acheter autre chose, sans succès. Vaughan n’a jamais eu les moyens pour investir dans l’immobilier et, même si ça avait été le cas, il n’aurait pas voulu le faire. Il aime payer son loyer et ne pas se soucier des problèmes que rencontrent les propriétaires. Il achètera, un jour, quand il sera casé avec quelqu’un et qu’il sera prêt à fonder une famille – c’est ce qu’il se disait il y a dix ans. Maintenant, il se dit simplement que son appartement lui convient très bien et qu’il n’a pas envie d’en changer. Jacob lui a fait visiter une maison il y a quelques semaines, en lui promettant que ce n’était que pour attiser sa curiosité et non pas pour la lui vendre. Il lui a détaillé toutes les possibilités et a insisté sur le prix compétitif mais non, Jake n’a pas cédé. Aujourd’hui, l’infirmier a envie de revoir son ami pour savoir s’il a encore quelques biens en stock qui pourrait lui convenir. Non pas qu’il souhaite réellement acheter, mais c’est vrai que depuis que Melchior est arrivé dans sa vie, il remet beaucoup de choses en question. Dont son besoin – ou non – d’avoir son chez lui. Quelque chose de définitif, qui ne dépend pas d’un propriétaire. Disons que Jake est curieux, en ce moment. Et puis, il a très envie de revoir son ami également. Celui-ci a réussi à se remettre de ses déboires avec l’alcool, de ce qu’il a cru comprendre, et est de nouveau avec son épouse. Il ne sait pas vraiment comment ils vivent leur relation, actuellement, et comment ils ont réussi à se relever de toutes les épreuves qu’ils ont eu à traverser. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il les apprécie énormément et qu’il regrette de ne pas passer plus de temps avec eux. La dernière fois qu’il est allé chez eux, c’était il y a deux ou trois ans. Quand ils venaient de perdre leur petite fille et que le monde semblait s’écroulait, jour après jour. Il ramenait des biscuits et du café, une maigre compensation face à leur immense perte. Jake n’a pas oublié l’adresse et, devant la porte, il toque quelques coups. Il est dix-huit heures, le soleil est encore loin de se coucher et la journée n’est pas terminée, selon lui. En Hiver, ça aurait été différent et il aurait fait en sorte de venir bien plus tôt. Là, ça ne semble pas être le début de la soirée mais plus la fin de l’après-midi. Il ne se sent pas en trop, de venir à une heure comme celle-ci, bien au contraire. Il attend quelques minutes, jusqu’à ce qu’un homme vienne lui ouvrir. Jacob a beau être un homme qui prend soin de lui et qui ne fait pas forcément son âge, il ne paraît pas aussi jeune que celui qui vient de lui ouvrir. « Bonjour… ? » C’est presque une question, tant il ne sait pas quoi dire. Le couple a de l’argent, oui, mais de là à engager un majordome, ils savent faire leurs tâches ménagères. « Jacob et Olivia sont là ? » Il demande, un sourire aux lèvres, sans trop oser lui demander qui il est. Peut-être qu’il est l’invité des Copeland-Marshall, mais généralement, ce ne sont pas les personnes reçues qui vont ouvrir la porte d’entrée. Il attend des réponses, les yeux rivés sur l’homme qui vient de lui ouvrir.
@Byron Oberkampf |
| | | | (#)Mer 5 Jan - 19:03 | |
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Multiverse Noël est passé. Plein de magie. De retrouvailles. De moments de partage. Le vingt-trois décembre au matin, j'ai décollé pour Sydney. J'y ai rejoint Jacob et Olivia. Pour fêter avec eux le réveillon. En famille. Moment chargé en émotion. Premier Noël avec mon frère. Première retrouvaille depuis l'arrivée du couple en Nouvelle-Galles du Sud. J'ai profité de chaque instant, jusqu'à l'heure du départ et mon retour à Brisbane. Pour fêter Noël avec Félix et ses frères. Des fêtes de Noël à l'opposé de celles de l'année précédente. J'étais brouillé avec Jacob, ce nouveau frère qui venait d'apparaître dans ma vie. L'ambiance n'était pas au beau fixe avec Grégory. Un mois de décembre à balayer d'un revers de la main.
Je suis d'humeur festive. Encore. En ce vingt-six décembre. J'assène Félix de nombreux textos. Des bêtises. À la pelle. Pour ne pas changer. Et quelques messages à destination de Lincoln. Histoire que le bouclé ne m'oublie pas pour ces fêtes de fin d'année. Je ne saurais expliquer pourquoi je m'attache tant à lui. Il a un petit je ne sais qui le différencie des autres. Néanmoins, je ne risque pas de le crier sur tous les toits. Je veux me préserver. Garder mon petit jardin secret. Ne surtout pas dévoiler les sentiments qui mûrissent en moi.
Après un dernier message envoyé, je porte toute mon attention sur le beagle confortablement installé, en boule, à côté de moi. Je le gratifie de caresses. Il relève la tête. Il me regarde. Il secoue la queue. Il s'approche, prend appui sur ses pattes avant et tente de me lécher le visage. Je ris. Je le repousse gentiment. Avant de me relever en lui offrant une dernière caresse.
L'heure avance. Il faut que je commence à réfléchir au repas du soir. Je ne suis pas particulièrement tiraillé par la faim. Je vise la légèreté pour compenser les repas riches des jours précédents. J'ouvre le réfrigérateur. Je balaie du regard les étagères. Je suis abasourdi par la pauvreté du contenu. Je reste perplexe. Jusqu'à ce que des coups contre la porte viennent me sortir de ma torpeur. Je ne réalise pas tout de suite. C'est les aboiements de Diablo, positionné devant l'entrée, qui me convainquent à aller ouvrir.
La main sur la poignée, je l'abaisse, je tire et j'ouvre la porte. Devant moi se dresse un homme. Son visage ne me dit rien. Au premier coup d’œil, j'ai la sensation qu'il a la quarantaine bien tassée. Il est bel homme. Propre sur lui. Pas désagréable à regarder. Je lis dans ses yeux verts la surprise de me voir dans l'encadrement de la porte, accentuée par son bonjour ressemblant davantage à une interrogation qu'une exclamation. « Bonjour Monsieur, je peux vous aider ? » Il semble perdu mais garde sa contenance. Jusqu'à ce que Diablo décide de se glisser entre mes jambes et lui sauter dessus. Je lève les yeux au ciel avant de saisir le chien au col et le tire doucement en arrière. « Toi tu te calmes ! » Je ressers mes jambes et je tente de l'empêcher de bouger. De sauter à nouveau sur l'inconnu. « Pardon ! » Ajoute-je avec un sourire gêné. Sourire qui disparaît lorsqu'il me pose sa question. Il cherche Jacob et Olivia. Je serre les dents. Légèrement crispé. Sans ciller. Mais je ne trouve pas mes mots « Euh... » Silence. Tout à coup j'ai la sensation d'être atteint du syndrome de l'imposteur. De ne pas être à ma place. Aux yeux de l'inconnu. Puis je lâche : « Il n'habitent plus ici. Ils ont déménagé à Sydney ! » Dis-je en me mordillant la lèvre inférieure. Avant d'ajouter « Je suis préposé au gardiennage de la maison. » Silence. Percevant dans son langage corporel son questionnement, j'ajoute avec légèreté. « Je suis le petit frère de Jacob ! » J'assume ce lien du sang qui nous unit, même si cela est étrange à verbaliser devant un inconnu. « Vous êtes ? » Questionne-je en retour. Une connaissance ? Trop âgé pour être une ancien camarade d'école, de collège ou d'université. « Je peux vous offrir quelque chose à boire ? » Je me recule afin de le laisser afin qu'il pénètre à l'intérieur. « J'imagine que vous étiez déjà venu ? ».
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| | | | (#)Sam 22 Jan - 19:44 | |
| Jake ne s’attendait pas à tomber sur quelqu’un d’autre que Jacob. Ou Olivia. L’infirmier est de ceux qui entretiennent des amitiés à distance et, surtout, dans le temps. Il a l’habitude de passer énormément de temps avec certaines personnes, il est vrai, mais il n’en est pas moins ami avec ceux qu’il ne croise que de temps en temps. L’important est d’être là pour les uns et les autres lorsqu’on a besoin de lui, pas de savoir quand ils partent faire les courses ou ce qu’ils ont mangé à midi. Les discussions vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il les laisse aux adolescents et ne l’accepte que pour un seul individu : Marcus. Les autres, il leur rend visite de manière spontanée ou organise un rendez-vous quelques temps à l’avance. En ce vingt-six décembre, le couple a droit à la première option : ce n’est ni l’un ni l’autre qui ouvre la porte, ce qui laisse l’infirmier perplexe. « Bonjour Monsieur, je peux vous aider ? » Le chien de ce dernier lui passe entre les jambes et vient saluer Jake ou, plutôt, lui sauter dessus. Son maître le rattrape difficilement et le coince entre ses jambes. « Toi tu te calmes ! Pardon ! » Il secoue son visage comme pour lui montrer que ce n’est pas gênant et lui demande si ses amis sont à l’intérieur. « Euh… Ils n’habitent plus ici. Ils ont déménagé à Sydney ! » Les gros yeux que fait Jake à cet instant prouve bien qu’il n’était absolument pas au courant de ce déménagement. « Je suis préposé au gardiennage de la maison. Je suis le petit frère de Jacob ! Vous êtes ? Je peux vous offrir quelque chose à boire ? » Il se pousse, Jake entre. « J’imagine que vous étiez déjà venu ? » Il hoche doucement son visage de haut en bas. « Pardon, ça me fait beaucoup d’informations d’un coup. J’ai vu Jacob il y a une semaine ou deux, il est sûrement rentré pour des affaires avant de repartir. C’est étonnant qu’il ne m’ait rien dit. » Le Copeland est parfois secret sur ses intentions mais un déménagement aussi important, ça se mentionne, non ? « Et je ne savais pas qu’il avait un frère, je le croyais fils unique. Et ses parents sont toujours mariés… » Il se gratte l’arrière du crâne en regardant Byron. « Excusez-moi si je suis indiscret. Vous avez les mêmes parents ? J’ignorais tout de votre existence. » Tout comme Jacob lui-même il y a un an mais ça, Jake n’en a absolument pas entendu parler. « Je veux bien une citronnade, si vous avez ça ? Il fait chaud aujourd’hui. » Très chaud, même. « Ils sont partis il y a combien de temps ? » Il avance dans la maison et remarque bien que quelques meubles ne sont plus là, sûrement emportés dans leur nouvelle maison. La plupart sont restés, malgré tout. Il sait qu’ils ont les moyens de remeubler une maison sans se ruiner et sans faire le moindre crédit, heureusement pour eux. Tout le monde n’a pas cette chance. « En tout cas, je vous souhaite un joyeux Noël. Un jour en retard, certes, mais c’est l’intention qui compte ! » Il le regarde avant de se rendre compte qu’il ne s’est pas vraiment présenté. « Et, pardon, je suis Jake Vaughan. Un ami du couple depuis quelques années. Et vous, vous vous appelez comment ? » Il veut bien l’appeler petit frère de Jacob mais, à la longue, ça paraîtra répétitif et enfantin. Le brun porte son attention sur le beagle qui, maintenant qu’il est entré, ne semble plus vouloir lui sauter dessus. « Il accepte les caresses ou est plutôt craintif ? » Il ne veut pas se risquer à y mettre la main s’il doit se la faire mordre. Toujours demander avant de caresser l’animal de quelqu’un : Jake ne le sait que trop bien, il l’impose à ses propres invités quand il s’agit de câliner le chat. Même si, le concernant, il a tout d’un nounours. Tel maître tel chat, apparemment.
@Byron Oberkampf |
| | | | (#)Ven 4 Fév - 0:14 | |
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Multiverse Ce n'est pas mon visage que l'homme s'attendait à voir dans l'encadrement de la porte. Plutôt celui de Jacob. Ou d'Olivia. Son regard ne ment pas. Il est surpris. Il l'est d'autant plus lorsqu'une boule de poils profite de ma surveillance défaillante pour foncer sur l'inconnu. Trop tard. Il lui a sauté dessus. Irrécupérable. Une pile électrique. Je renferme ma main autour de son collier. Je l'attire vers moi. Je sers les jambes. Je tente de le bloquer. Il tortille son arrière-train. Il tente de se dégager de mon emprise. Sans succès. Il capitule. Il s'assoit. Il lève sa gueule. Il cherche mon regard. Il le trouve. Il baisse le museau et observe l'inconnu. Je m'excuse de l'attitude désinvolte du chien avant de lui faire un rapport concis de la situation. Le couple a déménagé. À Sydney. Je garde la maison. Au nom de mon frère. Jacob. Tandis que je m'enquis de sa personne, j'ai la sensation qu'il est un peu perdu. D'autant qu'il a vu le quadragénaire, il y a seulement quelques jours. « Effectivement ! Il avait des papiers à signer... » Il m'avait rapidement expliqué les raisons de sa venue. Elles me sont complètement sorties de la tête. Trop heureux de le retrouver pour le repas de Noël. L'homme poursuit l'analyse minutieuse de mes propos. Il tique sur notre lien de parenté. Il ignorait que l'agent immobilier avait un frère. Lui aussi. Jusqu'en décembre dernier où, après avoir confronté son père, il lui révéla l'existence d'un fils. Il lui transmis même une photo, dont j'avais le pendant. Et nous découvrirent notre lien du sang. Un vrai cataclysme. Pour nous deux. Et notre relation a été détruite. Presque instantanément. Heureusement, après des semaines d’errements. Nous nous sommes retrouvés. Nous avons avancé ensemble. Et m'a même poussé à rencontrer notre père. Mon géniteur. Pour seule réponse à ses interrogations je fais un constat : « Secret de famille. Son père a fauté ! Avec ma mère. » Face à toutes ces découvertes, je tente de le mettre à l'aise. Je lui propose de boire quelque chose. Compte tenu des températures élevées, il éprouve un inclination pour la citronnade. Il avance dans la maison. Je le vois balayer la pièce. « Quelque chose vous chagrine ? » Demande-je inquiet. Il semble reprendre ses esprits. Il me souhaite un joyeux Noël. En retard. « Pareillement ! » Silence. J'ouvre le réfrigérateur. Je sors une carafe emplie du liquide citronné et abondamment accompagné de glaçons. J'attrape deux verres. Je les remplis. J'en tends un à l'invité impromptu. « J'ai passé Noël avec eux. Ils sont bien à Sydney ! » Dis-je, avec un brin de nostalgie. « Nous nous étions pas vu depuis juin. Quand ils sont parti ! » Malgré des échanges téléphoniques et textuels, rien ne remplacera le contact humain. D'ailleurs, en parlant de contact humain, il se présente, enfin, et me tend une main chaleureuse. Je la serre volontiers. Il a de la poigne le gonze. « Byron ! ». Son regard s'attarde sur Diablo. Plutôt calme. Je m'esclaffe de rire lorsqu'il le caractérise de craintif. « Diablo ? C'est une bonne patte ! Il aime tout le monde... Il partirait avec un inconnu, sans se poser de question ! » Alors que je suis son père. Je m'occupe de lui. Je le nourrit. « Vous en avez un peut-être ? » Je bois une gorgée de citronnade en regardant Diablo subir un assaut de caresses. Il ne boude pas son plaisir. Au contraire. Allongé sur le côté, sa queue virevolte, en signe d'appréciation de ces gestes affectueux. « Vous l'avez connu comment ? Vous étiez à l'école ensemble? »
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| | | | (#)Ven 4 Fév - 10:37 | |
| « Effectivement, il avait des papiers à signer… » Olivia et Jacob sont un mystère pour Jake. Il ne peut pas dire les connaître par cœur : s’ils sont amis, ce n’est que parce que le courant est bien passé entre l’agent immobilier et l’infirmier lors de la visite de son appartement. Il n’y a pas un lien indénouable derrière tout ça, bien au contraire. Mais il aurait aimé être au courant de leur déménagement. Il pense que ça a dû se faire sur un coup de tête – il savait qu’ils étaient en train de se noyer, peu à peu, après la mort de leur fille. Chacun réagi différemment face au deuil, pour eux ça a apparemment été de fuir tout ce qu’ils connaissaient pour se retrouver ailleurs. Jake peut le comprendre : il n’a jamais perdu d’enfant, lui, et n’a jamais envisagé de quitter sa ville natale. Mais il peut le comprendre, oui. Cela dit, ça n’explique pas pourquoi Jacob a subitement un frère. Jake ne tarde pas à lui poser la question, bien qu’indiscrète. « Secret de famille. Son père a fauté ! Avec ma mère. » Un adultère qui donne un nouveau-né, la situation n’a pas dû être évidente à gérer pour les deux hommes. « Oh, je vois. Ce doit être agréable de se rendre compte que l’on a un frère après de longues années. » Jake ne croit pas si bien dire : il a une petite sœur, lui aussi, mais ignore encore tout de son existence. « Quelque chose vous chagrine ? » Il secoue son visage et lui souhaite un joyeux Noël en retard. Il a juste besoin de se réapproprier le lieu avec les meubles en moins, avec ses amis ailleurs. Il ne va pas embêter Byron très longtemps, il a sûrement mieux à faire en ce jour de fête – car oui, le 26 est encore un peu Noël. « Pareillement ! » Il sert la citronnade dans deux verres et lui en tend un. Jake ne tarde pas à en boire deux gorgées, la chaleur est agressive aujourd’hui. « J’ai passé Noël avec eux. Ils sont bien à Sydney ! Nous nous étions pas vu depuis juin. Quand ils sont parti ! » Des retrouvailles un jour de fête, Jake aime beaucoup ça. Il a passé Noël avec son fils et une amie, lui. « On aime être entouré de sa famille en ce jour. Même lorsqu’on ne la connaît que depuis peu de temps. » C’est le cas avec Melchior, il peut donc se permettre la réflexion sans se baser uniquement sur Byron et Jacob. « Byron ! » Il se présente et les deux hommes se serrent la main. Jake lui demande comment se comporte son chien avec les autres pour savoir s’il peut le caresser ou non. « Diablo ? C’est une bonne patte ! Il aime tout le monde… Il partirait avec un inconnu, sans se poser de question ! Vous en avez un peut-être ? » Alors qu’il commence à caresser le beagle, il secoue son visage de gauche à droite. « Je n’ai pas assez de temps pour un chien. Mais j’ai un chat. » Et son chat est son meilleur ami – c’est celui qu’il voit le matin en se réveillant et celui sur lequel il s’endort le soir. C’est presque triste dit ainsi mais Jake aime son animal. « Peut-être qu’un chien rejoindra mon foyer quand je serai à la retraite, mais j’en doute. » Il n’aura pas le temps non plus, il le sait déjà. Le bénévolat remplacera ses heures payées, parce que Jake ne peut pas se permettre de rester sans rien faire quand des gens ont besoin d’aide autour. « Vous l’avez connu comment ? Vous étiez à l’école ensemble ? » Il se relève pour laisser le chien et reporter son attention sur Byron. « Non, il m’a loué mon appartement il y a quelques années. J’étais tellement content de la trouvaille que je lui ai offert des gâteaux, après, et ça a été un échange comme ça pendant un petit moment avant qu’on ne se décide à aller boire un verre ensemble. On est devenus amis aussi facilement que ça. » Et Olivia était dans le coup, elle aussi. C’était avant qu’ils aient June, avant que leur rêve éveillé tourne au cauchemar. Comme quoi, n’importe quelle destinée peut prendre un tournant tragique au moment où on s’y attend le moins. Cette famille était idéale et idéalisée par Jake, elle est triste à regarder depuis. La chance qu’ils ont – si on peut l’appeler ainsi – c’est d’avoir su rester ensemble malgré tout. « Vous louez cette maison tout seul ? » Elle doit être chère, pour un simple habitant. Jacob est un homme d’affaires, Jake se doute donc qu’il ne lui a pas offert contre aucune compensation. Famille ou non, ce serait juste stupide de ne pas demander le moindre loyer.
@Byron Oberkampf |
| | | | (#)Ven 4 Fév - 16:24 | |
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Multiverse Dans son esprit Jacob est fils unique. Quelle surprise de me voir apparaître devant lui. De me présenter comme son frère. Son demi-frère pour être exact. Même père mais mères différentes. Son père s'est écarté du droit chemin et a succombé aux charmes indéniables de ma mère. Sans savoir que neuf mois plus tard la graine qu'il avait déposé donnerait naissance à un petit garçon, bouleversant à jamais la sérénité familiale. Les propos de l'inconnu font mouche dans mon esprit. « Nous nous connaissions par ailleurs, mais le destin nous a rattrapé ! » Je ne l'aurais cru si, lorsque nous nous sommes rencontrés sur le ring, une petit fée m'avait dit que cet homme d'un mètre quatre-vingt neuf était mon frère. « Ça a jeté un trouble certain dans notre relation... Chacun a digéré la nouvelle de son côté, avant de se retrouver, pour construire une nouvelle relation. Différente... » Je ne peux plus totalement le regarder comme un ami. Parfois, j'ai encore du mal à réaliser qu'il s'agit de mon frère.
Je vois l'homme se perdre dans l'espace et regarder la pièce à vivre. Remémoration de souvenirs, probablement. Je m'enquis de son état d'esprit. Il balaie ma question d'un revers de la main. Il préfère me souhaite un joyeux Noël, même si la date est dépassée d'une journée. Je fais un échange d'amabilité. Avant de lui dire avoir vu Jacob et Olivia pour le réveillon. « C'est la fête de famille par excellence... Pour resserrer les liens ! » Quand l'agent immobilier m'a proposé de les rejoindre, je n'ai pas hésité bien longtemps. Il faut saisir chaque opportunité, dès qu'elle se présente. Le destin nous a séparé trop longtemps pour que nous ne profitions pas de chaque instant que celui-ci nous offre.
Jake. Byron. Présentation officielle faite. Accompagnée d'une poignée de mains vigoureuse. Avant que le beagle n'attire l'attention sur lui. Il n'est pas un chien méchant. Comment pourrait-il être un chien méchant, avec une bouille et des oreilles pareilles ? Je rassure l'invité. Il peut le caresser sans crainte. Mais il ne sait pas dans quoi il s'embarque. Diablo est friand de caresses. Il risque d'en quémander encore. Jusqu'à l'épuisement du donateur. L'intérêt pour mon animal de compagnie me pousse à lui demander si lui-même à un chien. Il répond dans la négation. Il n'a pas le temps de s'en occuper. « J'avoue, je dois sortir cette brave boule de poils tous les matins... Et encore, heureusement qu'il y a un jardin ! Les chats, il est vrai, sont nettement plus indépendants ! » Je ne connais pas le métier de Jake mais, si l'on a une vie professionnelle chargée, il est plus aisé d'entretenir un chien qu'un chien. Il en a conscience. Il envisage de partager sa vie avec un chien. Seulement à la retraite. « Vous avez encore le temps d'y songer alors ! » Je tente de définir son âge. La quarantaine flamboyante. Ou l'aurore de la cinquantaine. Je ne saurais dire. Dans les deux cas, il a quelques années à attendre avant de pouvoir pleinement profiter d'une retraite méritée.
Se présentant comme un ami du couple Copeland, sur la manière dont il a rencontré Jacob. Ce n'était pas à l'école. Plutôt dans le cadre professionnel. Jacob lui a trouvé la perle rare. Avec un appartement. De fil en aiguille, ils ont noué contact. « Vous lui avez offert des gâteaux ? Vous êtes pâtissier ? » Auquel cas, il faut que je garde contact avec lui. Nous pourrions collaborer dans des projets. Nous n'en sommes pas là. L'homme s'intéresse plutôt à la maison. « Oui je loue la maison, contre une modique somme et son entretien... Comme il y a de l'espace, Jacob m'a permis de proposer une chambre à un ami... Pour faire une collocation... Même si actuellement, il est absent ! » Et pour cause, il croupit en prison. Il paie sa dette à la société. Après s'être rendu à la police pour avouer ses méfaits. Je respecte son attitude. Droit dans ses bottes. Il assume. Pour ne pas que cela le ronge toute sa vie. « Par contre, je veille sur la chambre de June, qu'ils n'ont pas touchée, pour respecter leur volonté » Un véritable sanctuaire. Lieu de souvenir pour le couple.
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| | | | (#)Ven 4 Fév - 17:47 | |
| La différence entre Jake et Byron, c’est que le premier savait qu’il avait un fils quand le second ne devait pas se douter de l’existence de son frère. Ce doit être difficile à gérer et à assumer de voir quelqu’un de sa famille débarquer, comme ça, et chambouler tous ses plans. Est-ce que Melchior l’a vécu ainsi ? Il imagine que non ; celui-ci lui a raconté que sa mère lui avait parlé de lui, rapidement, et qu’il savait qu’il ne l’avait pas abandonné volontairement. Il savait qu’il avait choisi de ne pas l’assumer, non pas par honte mais pour respecter une volonté. Et leur lien le prouve désormais : ça n’a rien détruit entre eux, bien au contraire. « Nous nous connaissions par ailleurs, mais le destin nous a rattrapé ! Ça a jeté un trouble certain dans notre relation… Chacun a digéré la nouvelle de son côté, avant de se retrouver, pour construire une nouvelle relation. Différente… » Jake sait que Jacob a une sœur adoptive. Ça s’est fait il y a des années, d’après lui, et il ne regrette en rien la décision de ses parents. Est-ce également le cas pour Byron ? Il aura l’occasion de lui demander le jour où ils se recroiseront. « C’est incroyable si vous vous connaissiez déjà ! En général, ces rencontres ne se font que dans les films. » On se rend compte être relié à la personne que l’on fréquente depuis des années comme ça, par hasard. Ils vivent une histoire hors du commun, Jake espère qu’ils en profitent au maximum. Comme à Noël. « C’est la fête de famille par excellence… Pour resserrer les liens ! » L’infirmier ne peut que hausser ses épaules face à cette affirmation. « C’était le premier Noël que je passais avec un membre de ma famille depuis des décennies, cette année. » Il n’a jamais été proche de son père et n’a aucune autre famille – sur ce qu’il sait, du moins. « Mais j’adore cette fête et je suis d’accord pour dire qu’elle est supposée réunir les uns et les autres. C’est pour ça que je travaille tout le temps, habituellement. » Pour venir en aide à ceux qui, malheureusement, n’ont pas eu un Noël parfait. Les urgences sont souvent bondées, ce soir-là de l’année. Le chien de Byron vient réclamer des câlins et Jake ne se fait pas prier à partir du moment où son maître lui indique qu’il n’y a aucun danger, vis-à-vis de lui. Et même s’il n’était pas dangereux, il préfère demander uniquement pour ne pas paraître intrusif. Un chien a besoin de son espace vital, lui aussi. « J’avoue, je dois sortir cette brave boule de poils tous les matins… Et encore, heureusement qu’il y a un jardin ! Les chats, il est vrai, sont nettement plus indépendants ! » Ils ont une litière, une gamelle pleine et ne demandent rien de plus. Si ce n’est un peu d’attention lorsque les maîtres sont rentrés mais ça, tous les possesseurs d’animaux le savent. « Le mien est particulièrement agréable. Je l’ai depuis des années, il comble le vide qu’il y avait dans mon appartement. » Les animaux servent à ça, aussi, à éloigner la solitude. Maintenant que Melchior vit avec lui et qu’Albane continue de passer dans le coin de temps en temps, il n’est plus vraiment seul. Mais avoir son chat est quand même quelque chose de différent, il n’y renoncerait pour rien au monde. « Vous avez encore le temps d’y songer alors ! » Il est vrai. Il aura cinquante ans dans quelques jours uniquement, la retraite n’est pas encore à sa portée. Mais peu à peu, il se permet d’y penser. Byron lui demande comment Jacob et lui se sont connus et Jake le lui raconte. « Vous lui avez offert des gâteaux ? Vous êtes pâtissier ? » Il secoue son visage en riant, il ne s’imagine tellement pas dans cette branche. « Absolument pas ! Mais je suis le cliché du voisin gentil, vous savez. Celui qui ramène des paniers de nourriture ou offre des fleurs à chaque emménagement, et qui récompense tout le monde à la fin de l’année. Le coiffeur, le facteur… Mon agent immobilier devait y passer aussi. J’ai fait quelques biscuits dans mon coin, j’en ai acheté d’autres à la pâtisserie du coin et je le lui ai offert. » Et Jacob, en retour, lui avait offert une bonne bouteille de vin. Une amitié ne peut que bien débuter lorsque du vin est impliqué, d’après Jake. L’infirmier lui demande quel arrangement ils ont trouvé pour cette maison qui, au premier abord, est sûrement trop cher pour un homme seul à la location. « Oui je loue la maison, contre une modique somme et son entretien… Comme il y a de l’espace, Jacob m’a permis de proposer une chambre à un ami… Pour faire une collocation… Même si actuellement, il est absent ! Par contre, je veille sur la chambre de June, qu’ils n’ont pas touchée, pour respecter leur volonté. » Il grimace légèrement à la mention de l’enfant. « Vous l’avez connue, du coup ? » Il ne lui semble pas mais il pose la question malgré tout. « Je comprends qu’ils ne veuillent pas la toucher. Je me demande s’ils seront capables de le faire, un jour. » Et même s’ils reviennent un jour à Brisbane, est-ce qu’ils auront le courage de se débarrasser de cette maison et d’enfin faire le tri dans cette pièce ? Sûrement pas. « Il doit être content d’avoir pu la louer à quelqu’un de sa famille. » Il n’aurait pas eu de mal à la refourguer autrement, oui, mais il n’aurait jamais été sûr que l’on respecte ses volontés vis-à-vis de June, justement.
@Byron Oberkampf |
| | | | (#)Ven 4 Fév - 23:14 | |
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Multiverse « Le sport nous a réuni. La boxe pour être plus précis. À une époque où, lui comme moi, avions un réel besoin de nous défouler. Oublier nos tracas. Nous nous sommes servis l'un de l'autre comme punching-ball ! » Dis-je avec un léger sourire à la commissure des lèvres. « Je ne suis pas sûr que Rocky Balboa et Apollo Creed soient frangins ! » Ajoute-je en faisant une grimace. Le premier est italo-américain. Le second afro-américain. Aucune chance qu'il ait le moindre lien de parenté entre les deux. Ou alors, ils cachent bien leur jeu ces deux-là. La conversation s'oriente sur les fêtes de Noël. Dans l'opinion collective, cette fête, la fête des enfants, est propice aux moments de convivialité et aux retrouvailles. Il se confie. Il m'explique avoir passé Noël en compagnie d'une personne qu'il n'avait pas vu depuis plusieurs décennies. « Ah oui, quand même ! » Silence. Je bois ma citronnade, avant de poursuivre. « Parce que vous vous étiez perdus de vue ? Vous vous étiez fâchés peut-être... En tout cas, la magie de Noël a opéré ! » De mon côté, le réveillon a été simple. Sans chichi. Beaucoup mieux que celui de l'année précédente ou l'ambiance était glaciale. Je n'avais plus de nouvelles de Jacob. Trou noir. Silence radio. Et ce soir-là, je me suis embrouillé avec Grégory. Il était mon parrain. Il connaissait la vérité et l'identité de mon père. Et il ne m'a rien dit. Et durant ce repas, j'ai tiré la gueule de bout en bout, pour lui faire payer. Deux Noël radicalement différents. « Vous avez peut-être gardé un peu votre âme d'enfant aussi ? » Demande-je tandis que Diablo vient réclamer son dû auprès de l'inconnu. Celui-ci ne se prive pas de le caresser. Même s'il semble être plutôt 'Team chat' que 'Team chien'. D'autant que les premiers sont plus indépendants. « Au moins, il est plus fidèle qu'une femme ! Vous avez raison ! » Souffle-je en riant. Et il évite les disputes.
Ensuite, il m'explique la manière dont il a rencontré Jacob. Au premier abord, il s'agissait d'une simple relation entre agent immobilier et son client. Puis, ayant visiblement le cœur sur la main, l'homme a offert des gâteaux à Jacob, comme il l'aurait pu le faire à son voisinage. Puis ils ont bu des verres ensemble. « Votre amitié s'est construite si naturellement ! » Elle s'est développé par des petits gestes, par des petites attentions l'un envers l'autre.
Je peux parler de geste de Jacob. Quand il m'a laissé les clefs de sa maison. Il aurait pu ne rien faire pour moi après l'incendie de mon appartement. Au contraire, il a voulu m'aider. Il m'a proposé d'emménager ici. Je n'aurais pu réveiller mieux. Je n'aurais pu jamais me payer une aussi belle demeure. En contrepartie, je m’attelle à veiller à l'entretien des lieux. Un échange de bons procédés. D'autant plus que cette maison est remplie de souvenirs. Notamment celui de June. Son père et sa mère n'ont jamais touché à sa chambre. Elle est restée en l'état, depuis sa disparition en 2018. Dans une lettre dans laquelle il m'a envoyé les clefs, Jacob m'a exhorté de ne rien toucher dans cette chambre. Je respecte ses volontés. Et la mémoire de sa fille. De ma nièce. Il me demande si je l'ai connu. « Non, je n'ai pas eu cette chance... » Silence. Je lève un instant les yeux au ciel, avant de poursuivre. « J'ai rencontré Jacob après la mort de sa fille. Sur le ring de boxe. Sur lequel il déversait toute sa colère ! » Nouveau silence. « Et à posteriori, je me dis, ça peut paraître bête, que c'est elle qui nous à pousser à nous rencontrer. Depuis là-haut ! » Je ne sais pas si Jake croit en ce genre d'intercession dans nos vies, mais je me dis que cela ne peut pas être une coïncidence. De là-haut, elle veille sur ses parents. Sur sa famille. « Content, je ne sais pas. Je crois surtout que cela le rassure... Il sait qu'il peut me faire confiance ! Et qu'il ne retrouvera pas sa maison en cendres ! » Je finis mon verre de citronnade en repensant à mon propre appartement, qui n'a pas eu cette chance. Il est parti en fumée.
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| | | | (#)Ven 11 Fév - 16:26 | |
| « Le sport nous a réuni. La boxe pour être plus précis. À une époque où, lui comme moi, avions un réel besoin de nous défouler. Oublier nos tracas. Nous nous sommes servis l’un de l’autre comme punching-ball ! Je ne suis pas sûr que Rocky Balboa et Apollo Creed soient frangins ! » Jake n’est pas sportif, lui. Absolument pas. Et s’il devait choisir un sport, il n’opterait sûrement pas pour la boxe – véritable pacifiste, il n’arrive pas à comprendre que des gens aiment se taper dessus. Se défouler, pourquoi pas. Il ne juge pas ceux qui en font, il espère juste que c’est toujours très bien surveillé et utilisé à bon escient. Que les crochets du droit entraînés à la salle ne servent pas à tabasser le premier inconnu croisé dans un bar lorsqu’il y a trop d’alcool en jeu. Ce serait dommage, ça perdrait tout son intérêt. « On dit que le sport rapproche les uns et les autres. C’est drôle de voir que c’est le cas même pour les plus dangereux d’entre eux. » Car oui, pour l’infirmier, c’est un sport dangereux. Un coup mal placé et c’est une commotion assurée ; il a vu bien trop de blessures à la tête dégénérer en quelque chose de négatif pour croire qu’il y a du bon là-dedans. Pour contraster parfaitement, le sujet d’après n’a rien de violent. Les fêtes, la famille. Jake lui dit que lui, il l’a passé pour la première fois avec une personne bien spéciale. « Ah oui, quand même ! Parce que vous vous étiez perdus de vue ? Vous vous étiez fâchés peut-être… En tout cas, la magie de Noël a opéré ! » Son histoire avec Melchior est plus complexe que ça. Heureusement pour lui, ils n’ont jamais été en froid. « Oh, non. On ne se connaissait juste pas, avant. Il s’agit de mon fils. Je l’ai rencontré en Octobre, il a vingt-cinq ans. » Il est inutile de raconter au jeune homme toute son histoire familiale : ça ne l’intéresserait pas, et Jake l’a déjà trop racontée ces derniers temps – étrangement, il n’en a encore rien dit à Marcus. « Vous avez peut-être gardé un peu votre âme d’enfant aussi ? » Il hoche son visage de haut en bas en caressant le toutou. « Encore heureux. La vie serait ennuyeuse s’il n’y avait que l’adulte qui doit tout contrôler. » Garder son âme d’enfant, c’est garder une âme tout court, selon Jake. C’est peut-être pour ça qu’il est aussi optimiste et idéaliste, parce qu’il voit le monde avec les yeux d’un gamin de cinq ans. L’infirmier parle de son chat, sa boule de poils préférée. « Au moins, il est plus fidèle qu’une femme ! Vous avez raison ! » Lui qui est tourné vers les hommes se contente de rire face à cette remarque, il n’ajoute rien de plus.
Byron lui demande comment se sont rencontrés les deux Jacob, il lui répond donc en lui expliquant comment leur amitié s’est peu à peu développée. C’était il y a bien des années, quand la vie de l’agent immobilier était plus calme, plus belle, plus posée. « Votre amitié s’est construite si naturellement ! » Et il en est fier. L’infirmier lui demande s’il a eu la joie de rencontrer June où s’il a connu Jacob qu’après. Apprendre avoir une nièce est une chose, l’apprendre une fois que celle-ci est décédée en est une autre. « Non, je n’ai pas eu cette chance... » « Je suis désolé. » Il répond automatiquement, très sincère. « J’ai rencontré Jacob après la mort de sa fille. Sur le ring de boxe. Sur lequel il déversait toute sa colère ! Et à posteriori, je me dis, ça peut paraître bête, que c’est elle qui nous à pousser à nous rencontrer. Depuis là-haut ! » Jake côtoie trop souvent la mort pour ne pas espérer qu’il y ait un après. Il arrive donc facilement à accepter l’idée que June ait poussé les deux hommes dans la même salle de sport. Le destin ou une très belle coïncidence, personne ne le saura jamais. « Ce n’est pas bête. C’est idéaliste. Et beau. C’est plus simple de le voir ainsi et de la voir continuer de jouer un rôle dans la vie des uns et des autres. C’est ce que l’on souhaite pour tous nos disparus. » Qu’ils continuent de vivre au travers d’histoires racontées ou d’événements qui se passent, reliés à eux, bien des années après. « Content, je ne sais pas. Je crois surtout que cela le rassure… Il sait qu’il peut me faire confiance ! Et qu’il ne retrouvera pas sa maison en cendres ! » Faire confiance à son propre frère ne devrait pas être difficile, en effet. Jake boit le reste de sa citronnade. « Il a bien de la chance de vous avoir ! » Il conclut, finalement, avant de refaire une caresse sur le crâne de la bête. « Je ne vais pas vous embêter plus longtemps. Si jamais Jacob repasse en ville, n’hésitez pas à me le dire ! On pourra aller se manger un morceau tous les trois. » Il voulait tomber sur son ami, il a finalement rencontré quelqu’un qui a l’étoffe pour en devenir un nouveau. Byron a ce que Jacob a également – une sympathie et un charisme naturel, qui donne envie d’aller vers lui. Mais pour aujourd’hui, ce sera tout.
@Byron Oberkampf |
| | | | (#)Dim 13 Fév - 11:58 | |
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Multiverse Il n'a pas vu la personne depuis des décennies. La magie de Noël a opéré. Curieux, je demande quelle est la raison de cette prise de distance. Parfois la vie nous joue des tours. Et les chemins parallèles bifurquent, se séparent pour des horizons différents. Pour mieux se retrouver plus tard. Sous de meilleurs auspices. Je reste hébété lorsqu'il m'annonce ne connaître la personne qui a partagé son réveillon que depuis octobre. Son fils. De vingt-cinq ans. « Retrouvailles peu communes ! » Remarque-je. À l'image de celles de Jacob et moi. Digne d'un scénario du septième art. « J'imagine le choc que vous avez dû connaître ! » Voir apparaître le visage d'un jeune homme, au seuil de sa porte, et apprendre de sa bouche qu'il est son fils. Je ne peux que faire le parallèle avec le Coperkampf. J'ai d'abord été abasourdi par la réaction de mon frère. Son rejet, pur et simple. Son déni de l'évidence. Face aux deux photographies jumelles. Il a fallu que je digère la découverte de ce lien de sang et le retrait volontaire de Jacob. Comme si je n'existais plus à ses yeux. Ce manque de considération a été difficile à vivre. Je l'ai accepté.
Tandis que la fête de Noël tient le haut du pavé de notre conversation, il m'avoue conservé une âme d'enfant. Pour sortir du sérieux de la vie adulte. Et éviter l'ennui. « J'aime votre état d'esprit ! Parfois, il ne faut pas trop se prendre au sérieux ! » J'essaie d'appliquer cette maxime. Ce n'est pas toujours évident. Il apprécie la compagnie de Diablo. Plutôt l'inverse. Le chien apprécie que l'homme prenne soin de lui. Même s'il ne cache pas sa préférence pour les chats. Plus faciles à vivre et moins contraignant que le meilleur ami de l'homme. Voire qu'une femme. À ma remarque, l'homme ne peut s'empêcher de retenir un rire, que j'accompagne avant de revenir sur une discussion plus sérieuse. La manière dont les deux hommes, Jacob et lui, se sont rencontrés. Les choses se sont nouées de manière saine, d'autant que Jake semble être un vrai gentil. Soucieux du bien être d'autrui. Même si actuellement, il s'interroge sur moi et mon installation dans l'ancienne maison de ses amis. Seul dans une aussi grande maison. Je secoue le chiffon de la colocation. Bien que, compte tenu des circonstances, dues à l'incarcération de Caelan, je risque de rester seul ici un moment. Pour mon frère, je dois rester, et entretenir la flamme du souvenir de ma nièce. Même si je ne l'ai pas connu.
En confiance face à l'homme, rempli d'empathie, je lui fais par de mon ressenti. Ma nièce n'est pas morte en vain. Son départ prématuré a mis Jacob sur mon chemin. June est notre étoile. Notre ange gardien. Grâce à elle, nous nous sommes retrouvés. Ma vision est certainement candide, mais je préfère m'accrocher à cette idée, afin qu'elle participe, des étoiles, à l'histoire nouvelle de son père et de son oncle. Un trait d'union pour construire l'avenir. Jake semble compréhensif. Il aime bien ma vision des choses. Je suis rassuré. De ne pas passer pour un fou.
« De la chance. Oui. Après, je ne veux surtout pas le décevoir ! Je veux lui montrer qu'il peut compter sur moi ! » Dis-je tandis qu'il gratifie d'une caresse sur le haut du crâne de Diablo. Avant de me regarder. Et prendre congés. Il n'est pas tombé sur le bon frère. Au moins, j'aurais eu la chance de rencontrer un ami à Jacob. Et de parler de lui. Un peu. « Je suis ravi d'avoir fait votre connaissance Jake. Je ne manquerais pas de vous prévenir si Jacob pointe le bout de son nez en ville ! » Je raccompagne mon invité jusqu'à la porte. Sentant que l'homme est sur le départ, Diablo lui saute dessus afin de réclamer une dernière tape affectueuse. Avant que je ne le retienne et que nous suivions l'homme du regard arriver jusqu'au portillon et sortir de la propriété. Je tourne le dos et referme la porte derrière moi.
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