| (maisie #1) catching the reflection |
| | (#)Dim 26 Déc 2021 - 16:36 | |
| ☾ catching the reflection Well I walked when I shoulda run and I ran when I shoulda walked. Your head's in the ocean, too deep to know where you're going, hoping time can be frozen. And you'll end up where you really belong. Il ne s’y fait toujours pas, Carl, aux vacances d’été qui tombent en plein mois de décembre. Bientôt deux ans qu’il a ramené sa carcasse dans ce pays et les saisons inversées l’étonnent encore, ce n’est toujours pas naturel pour lui de déambuler en t-shirt quand au même moment en Irlande son frère a sûrement déjà sorti son gros manteau. Mais c’est la vie qu’a choisi son père alors maintenant c’est aussi sa vie à lui, pour combien de temps il n’en sait juste rien. Si Owen s’y plait depuis presque douze ans c’est que ce pays ne doit rien avoir à envier aux autres et pourtant Carl s’y sent déraciné depuis l’instant où il y a mis les pieds, au point de se demander parfois s’il existe tout simplement une place pour un gars comme lui ici. Sa place ce n’est pas faute de la chercher pourtant mais ça n’est pas simple de s’intégrer quand on s’appelle Carl et qu’on est encore un monstre pour beaucoup. Tenez ce type là, celui qui marche juste derrière lui, c’est certainement ce qu’il se dit aussi. Ça fait d’ailleurs plusieurs minutes qu’il lui emboîte le pas et Carl commence à se poser des questions - enfin non, soyons clairs, il psychote sérieusement parce que cet homme ne peut pas juste se rendre dans la même direction, il n’y croit pas. C’est encore un coup à lui dire qu’il délire mais alors pourquoi ce type tourne aussi au même coin de rue que lui ? Carl peut entendre ses pas se calquer sur les siens comme si non content de le suivre, cet homme voulait aussi jouer avec lui. Allez monsieur, il faut partir là. Il est tenté de s’arrêter d’un coup pour voir si ce type le fera aussi mais il est trop proche de sa destination pour risquer de tomber dans ce qu’il s’imagine évidemment être un piège, il presse alors le pas jusqu’au petit cinéma de quartier dont il a fait son refuge et où Maisie va encore le voir débarquer par surprise.
Ce n’est pas son fort à Carl de prévenir, même quand les choses sont prévues et calculées de son côté il parait improviser son existence en permanence. On ne sait jamais vraiment ce qu'il fait là, et parfois lui-même ne doit pas tellement le savoir non plus. Aujourd'hui il sait quand même qu'il a envie de voir Maisie et que ses jambes l'auraient mené jusqu'à elle avec ou sans impression d'être suivi, le fait qu'elle puisse avoir la même envie de son côté n'est en revanche pas garanti et Carl ressent déjà cette crainte de la déranger avant même d'apparaitre devant elle. « Y’a un monsieur avec un blouson rouge et une moustache dehors qui me suit. » il annonce à peine la porte refermée derrière lui et par chance Maisie n’est pas occupée avec des clients, il n'y a d'ailleurs pas foule à son arrivée. Carl s’imagine que le type dehors va entrer d’un instant à l’autre et qu’elle pourra le repérer à cette description qu’il lui dresse alors qu’il a bel et bien tracé sa route depuis longtemps, ce que le bonhomme réalise après plusieurs longues secondes à fixer la porte sans que rien ne se passe. Mais vraiment, vraiment rien. « Euh. » Même avec l’habitude c’est un peu gênant. Il doit avoir l'air crétin cette fois encore et c’est certainement une bonne chose qu’il n’ait pas accès aux pensées de l’anglaise là tout de suite, à qui il a évidemment déjà fait ce coup-là car sa paranoïa ne prend jamais de vacances. « J’te jure qu’il me suivait Maisie ! » Elle ne l’avait déjà pas trop cru la dernière fois et pourtant son histoire de détective privé planqué dans une voiture en face du café où il bosse avait l’air un peu plus crédible. Carl oublie très vite son prétendu suiveur et vient se planter face au stand de pop-corn qui n’a pas l’air d’avoir vu passer beaucoup de monde aujourd’hui à moins d'avoir été réapprovisionné il y a peu, ce qui pourrait expliquer les bonnes réserves s'y trouvant et lui donnant d'ailleurs un peu faim. « Sinon.. ça va ? Je viens passer un peu de temps avec toi.. ou.. » Une petite reformulation semble s’imposer ici parce qu’il sait très bien ce qu’il veut Carl, il n’est juste pas certain de le présenter de la bonne façon. « Je crois que j’aimerais que tu passes du temps avec moi plutôt. » Voilà qui est plus exact, plus honnête aussi. Il a de la chance de pouvoir débarquer sur le lieu de travail de Maisie sans que personne n’en dise rien parce qu’il n’est pas du tout certain que la même chose serait possible dans l’autre sens, au DBD. En fait il n’en sait rien Carl, il trouve juste que sa patronne le regarde bien assez bizarrement alors il ne tentera pas l’expérience. Il croise en tout cas les doigts pour être encore longtemps le bienvenu ici parce qu’il y tient à son petit refuge, qui n’est d’ailleurs pas qu’un lieu à ses yeux car ce cinéma n’a un intérêt pour lui que lorsque Maisie se trouve à l’intérieur. Et le plus drôle dans tout ça c’est qu’en grand habitué qu’il est il n’a encore jamais dépassé le hall et mis les pieds dans la moindre salle obscure. « Tu finis à quelle heure ? J’ai envie de faire plein de trucs en ce moment ! Je sais pas si c’est la période de Noël qui me motive ou le fait que j’ai moins de boulot avec les vacances, mais j’ai plus du tout envie de rester enfermé. » Comme c'est étonnant. Cette envie, pourtant, était grande ces derniers mois quand Carl se passait encore tout un tas de films en tête. Ces films il en était le personnage principal au côté d’une héroïne dont il ne pourrait même plus prononcer le nom aujourd’hui car à quoi bon ? Il ne reste plus rien de ce qui le fascinait chez elle et il se demande même à quoi il s’était raccroché pendant tout ce temps. Ah, cette bonne vieille mauvaise foi post cassure. Bien sûr qu’il se sent mieux Carl, c’est comme s’il retrouvait son souffle car la fin d’un épisode entraine toujours cette petite résurrection en lui mais plutôt que d’admettre que le monde reprend ses couleurs parce qu’il est temporairement guéri il préfère s’inventer des excuses. Il ne sait pas lui-même de quoi il espère se convaincre alors qu’il n’a jamais été particulièrement enthousiaste à l’approche des fêtes, il garde même de mauvais souvenirs des célébrations en famille et d’Hector qui arrivait à l’humilier y compris dans ces moments-là. L’amour et le partage c’était toujours chez les autres, jamais chez eux.
Dernière édition par Carl Flanagan le Dim 9 Jan 2022 - 20:48, édité 1 fois |
| | | ÂGE : vingt-trois ans (10.02.2001). STATUT : elle aime angus ; elle l'a donc largué, en toute logique (non). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #29 hardgrave road (west end), avec mateo et elena. elle croise les doigts pour que ça dure plus d'un an, cette fois. POSTS : 1299 POINTS : 40 TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : mère récemment décédée, père expatrié, un frère emprisonné, l’autre en foyer ; elle manque sérieusement de repères familiaux ≈ mouton noir de la famille, tombée dans les troubles du comportement alimentaire, elle a vraiment cru qu’elle s’en était sortie pour de bon jusqu’à ce qu’elle replonge en janvier 2024 ≈ vierge et paniquée par tout ce qui touche à l’intimité, ce n’était pas un problème jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse d’angus ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato et en peru. RPs EN COURS :
llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
angus ⊹ in any universe you are my dark star. i want you to want me, why don't we rely on chemistry? why don't we collide the spaces that divide us? i want you to want me.
seth ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
aiden ⊹ if you'd never looked my way i would've stayed on my knees and i damn sure never would've danced with the devil at nineteen, and the god's honest truth is that the pain was heaven and now that i'm grown, i'm scared of ghosts, memories feel like weapons.
morigan #4 ⊹ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
(07/06 - c'est presque ça) › sara #1 › emery #1 › russell #1 › mateo #1 › samuel #1RPs TERMINÉS : (2016) jake #1 (2019) megan #1 (2020) megan #2 (2021) angus #2 (fb) › swann #1 › angus #1 › › raphael #1 › seth #1 › mila › rory #1 › swann #2 › angus #3 › carl #1 › nino #1 › theo #1 (2022) raphael #2 › amaya › muiredach › aiden #1 › seth #3 › angus #5 › arthur › angus #4 & seth #2 › angus #6 › angus #7 › carl #2 › laila #1 › angus #8 › vivian › carl #3 › seth #4 › swann #3 › damon › jo #1 (2023) cesar #1 › carl #4 › angus #9 › angus #10 › molly › jo #2 › olivia #1 › carl #5 › megan #3 › raphael #3
(ab.) nicky (2019) › quincy (2019) › red › kyle › tobias › aiden › sofia › › muiredach #2 › rudy › halston (fb) › murphy › oxtorm › clément (db) › seth #5 › bonnie #1 › angus #11 › angus #12 › seth #6 › jo #3 › cameron #1 › logan #1 › aide #2 › carl #6 › twelve #1 › anwar #1 › vivian #2 › maxine #1 › dan #1
(dimension gothique) › eve › greta › cesar #2 AVATAR : daisy edgar-jones. CRÉDITS : (ava) @drippingalchemy (sign) astra (gifs) @noahjupelove, @hawkinsindiana, @alicemxkesthings, @wonderlandofresources, @kiernwalker, @harley (ub) @loonywaltz. DC : finnley coverdale (domhnall gleeson) & kieran halstead (dan smith). PSEUDO : leave. INSCRIT LE : 01/07/2021 | (#)Mar 4 Jan 2022 - 2:28 | |
| ☾ catching the reflection Well I walked when I shoulda run and I ran when I shoulda walked. Your head's in the ocean, too deep to know where you're going, hoping time can be frozen. And you'll end up where you really belong. (FORTITUDE VALLEY, TWELVE HAPPY SPECTACTORS). Accoudée au comptoir face à la porte d’entrée, je feuillette un énième magazine trouvé dans les arrières qui date d’avant ma naissance. Ce n’est même pas exagération, la couverture parle d’un film adapté d’un bouquin populaire que beaucoup de jeunes attendent, un certain Harry Potter à l’école des sorciers et ça me fait doucement sourire de voir la précaution avec laquelle le journaliste parle de cette adaptation. Mon doigt se porte à ma bouche pour en humidifier le bout et ainsi continuer ma lecture, avant que ce ne soit mon regard qui observe mon empreinte ; c’est dégueulasse et vu la couche de poussière sur ce bout de presse, je viens certainement de signer pour une maladie au nom imprononçable. Je songe au fait que si les pieds dégueulasses sont une petite partie non-négligeable de mon deuxième boulot, peut-être qu’il y a quelque chose à faire avec mon index sale et peut-être même mon majeur pour accentuer le côté provocation de la chose. Et puis, surtout, je songe au fait que je m’ennuie terriblement pour en arriver à de tels raisonnements et je referme le bout de papier, essuie mes mains contre mes hanches d’un air dégoûté à force de m’être créé certaines images dans la tête (j’en suis la seule responsable). Mon regard se perd sur le hall désert tandis que je pousse un soupir. Les vacances sont à double tranchant ; soit nous avons une recrudescence de spectateurs grâce aux familles, soit les journées sont longues et les salles sont vides. C’est ce deuxième cas de figure qui se présente depuis quelques jours, à mon plus grand regret (et je n’ose même pas imaginer comment Rose doit se sentir, elle qui ne cesse de penser aux chiffres même si elle essaie de me persuader du contraire). La soirée d’Halloween a été un véritable succès et nous avons bénéficié du bouche à oreille, de quoi me faire espérer qu’une fois la rentrée arrivée, les choses se stabiliseront. Que c’est normal que ce soit plus calme, que beaucoup profitent de partir, même une poignée de jours et de profiter de cette pause bienvenue. Ce n’est que le début des vacances, probablement que la fréquentation augmentera d’ici la fin de celles-ci, que pour l’instant ce n’est certainement pas la priorité des gens qui ont bien d’autres choses à faire et qui s’ennuieront d’ici une ou deux semaines, pour mieux faire nos affaires. Je fais la longue liste des excuses et des possibilités afin de conserver un certain espoir. J’adore mon boulot, mais plus que ça, j’adore Rose et je crois que j’aurais le cœur encore plus brisé qu’elle à l’idée que notre petit cinéma de quartier, qui ne paie pas de mine, finisse effectivement par être dévoré par les grandes chaînes aux tarifs plus attractifs, aux horaires plus étendus et aux propositions bien plus nombreuses.
Un bruit me sort de ma torpeur alors que je dirige mon regard vers l’entrée pour apercevoir un visage bien familier qui me fait aussitôt oublier mes tracas. Un sourire s’affiche sur mes lèvres tandis que je m’avance de quelques pas pour le rejoindre à mesure qu’il m’annonce que « Y’a un monsieur avec un blouson rouge et une moustache dehors qui me suit. » Je me colle à la fenêtre qui permet d’avoir un aperçu sur l’extérieur et tourne la tête à gauche, à droite, à gauche à nouveau, encore un peu à droite, jusqu’à revenir vers Carl quand aucun individu ne s’arrête à notre niveau et ne fait irruption à l’intérieur. « Euh. » J’affiche un sourire amusé, habituée aux grands coups de parano de Carl : ça fait partie de lui et même si j’évite de me moquer, ça me fait doucement rire, je suis forcée de l’admettre. Mais ça ne doit pas toujours être facile à vivre et je m’abstiens de commenter la situation de manière déplaisante, me contentant de hausser les épaules quand il poursuit : « J’te jure qu’il me suivait Maisie ! » J’en doute pas. « C’est dingue, le pouvoir qu’a ce cinéma de faire fuir tous tes admirateurs. » Ça en deviendra presque un running gag, qu’à chaque fois qu’il passe cette porte, il soit en sécurité de ceux qui le suivent. Si cette fois-ci je n’y crois pas, notre première rencontre m’a démontré que, parfois, sa parano a du juste. « Mais t’inquiète, j’ai un sac de 30 litres de pop-corn prêt à servir d’arme si le monsieur avec un blouson rouge et une moustache décide de se joindre à nous. » Et j’ai mes petits bras, aussi, ce type est mort, évidemment. Ah, ah. Reprenant mes aises derrière le comptoir, je relève le regard vers Carl quand il reprend la parole. « Sinon.. ça va ? Je viens passer un peu de temps avec toi.. ou.. » Ou quoi ? « Je crois que j’aimerais que tu passes du temps avec moi plutôt. » Je pince les lèvres, affiche une moue d’étonnement à peine surjouée, une main sur le cœur pour parfaire le tout. « Je crois que je peux accepter de me sacrifier. » J’annonce, d’une voix un peu plus lente et tragique. Vraiment, il ne se rend pas compte du sacrifice que je fais pour lui, puisqu’évidemment que passer du temps avec Carl relève de l’horreur absolue, non, vraiment, ça se voit rien qu’à la manière dont il fait toujours irruption ici sans que jamais je ne l’invite à aller voir ailleurs. « Tu finis à quelle heure ? J’ai envie de faire plein de trucs en ce moment ! Je sais pas si c’est la période de Noël qui me motive ou le fait que j’ai moins de boulot avec les vacances, mais j’ai plus du tout envie de rester enfermé. » Ma bonne humeur s’efface légèrement en tenant compte de toutes ses paroles (ça lui arrive de respirer, parfois ?). J’aurais dû le savoir. Je connais Carl depuis un certain temps maintenant, et même s’il ne m’a jamais vraiment mise sur le côté, le fait est que la manière dont il s’invite me fait surtout comprendre qu’il n’a pas mieux à faire en ce moment, c’est-à-dire aucune fille dans le viseur. « Carlyle Flanagan, est-ce que tu vas bien ? » Je pose le plat de ma main sur son front sans aucune délicatesse pendant un instant, feintant l’inquiétude avant d’estimer qu’il a l’air d’aller à peu près bien en pinçant les lèvres. Je le connais, je connais ses obsessions et tout le reste, que je ne condamne pas, mais qui ne vont pas être pour autant passées sous silence quand je croise les bras et l’observe d’un air presque fâché. « Comment va... Mona ? Tara ? Cora ? » Je demande un peu provocatrice. C’était un truc en a, ou peut-être que je confonds avec la précédente ou celle d’avant, peu importe ; ma mauvaise foi va de pair avec mon envie de l’aider, maladroitement c’est certain, à sortir de ses vieilles habitudes qui lui font plus de mal que de bien, même s’il ne s’en rend pas compte. « Je finis dans une demi-heure, mais comme tu le vois, il y a foule et je vais sûrement devoir fermer plus tard. » Non pas du tout, et c’est l’une des nombreuses qualités de Rose, je sais qu’elle ne m’en voudra pas de partir plus vite en cas de besoin. « Bon, dis-moi tout, y’a quoi sur ta liste de « plein de trucs à faire » ? » Je l’interroge, plus détendue et plus sérieuse aussi – nous n’avons pas de temps à perdre, dans ce cas. Et parce qu’il arrivera inévitablement le moment où il s’enfermera à nouveau, Carl et pas uniquement au sens littéral du terme.
Dernière édition par Maisie Moriarty le Mer 16 Aoû 2023 - 20:55, édité 1 fois |
| | | | (#)Lun 10 Jan 2022 - 19:51 | |
| Well I walked when I shoulda run and I ran when I shoulda walked. Your head's in the ocean, too deep to know where you're going, hoping time can be frozen. And you'll end up where you really belong. Les secondes s’écoulent et ils demeurent au nombre de deux dans ce hall, sans la moindre irruption extérieure. La crédibilité du garçon doit encore en prendre un coup et pourtant il y croyait cette fois encore, l’impression d’être suivi lui étant particulièrement familière ces temps-ci parce qu’il n’a plus de pensées obsédantes l’amenant à zapper tout ce qui l’entoure. Quand Carl a une fille en tête ses capacités de concentration trinquent pour tout ce qui ne concerne pas son épisode, une vigilance de tous les instants à l’égard de sa proie le rendant bien moins conscient du reste, et finalement bien moins ancré dans cette réalité aussi. Sa paranoïa ne le quitte jamais mais elle se manifeste différemment entre ses phases on et ses phases off, alors un Carl inquiet du fait d’être épié ou suivi ne peut qu'être redescendu, ou plutôt brutalement tombé de son petit nuage. Maisie n’a pas l’air d’adhérer à sa petite histoire mais elle prend le temps de l’écouter, là où d’autres lui auraient demandé d’arrêter ses délires depuis longtemps. « C’est dingue, le pouvoir qu’a ce cinéma de faire fuir tous tes admirateurs. » Disons que ce cinéma chasse surtout les inquiétudes du bonhomme chaque fois qu'il y met les pieds, il n'en a pas fait son refuge pour rien. C'est comme si la plupart de ses problèmes s’envolaient et qu’il ne risquait d’un coup plus rien quand il est ici. Maisie n’a pas l'air bien sérieuse mais Carl l’est lui, toujours un peu trop. « Tu sais que c'est l'endroit où je me sens le plus en sécurité au monde ? Même dans ma maison en Irlande j’avais pas cette impression. » Et en même temps vu les trempes qu’il y prenait par Hector c’est un petit peu normal. Alors, ce n’est pas dit qu’il ait déjà été réellement en danger dans cette ville mais lors de leur rencontre il avait bien quelqu’un à ses trousses, et il ne saura jamais ce qui lui serait tombé dessus s’il n’avait pas passé la porte de ce cinéma ce jour-là. « Mais t’inquiète, j’ai un sac de 30 litres de pop-corn prêt à servir d’arme si le monsieur avec un blouson rouge et une moustache décide de se joindre à nous. » C’est censé le rassurer ? Enfin Carl, le premier degré ce serait bien de le laisser au vestiaire quand même parfois. « En fait j’suis presque triste que tu puisses pas le voir, j’suis sûr que sa moustache t’aurait bien fait marrer. » Déjà il se demande comment on peut encore porter ce genre de choses à leur époque, même son père n’oserait pas. C’est un peu le comble du mauvais goût d'après lui et c’est bien pour ça que cette moustache aurait probablement inspiré de savoureux commentaires à Maisie. À moins que.. « T’aimes bien les moustaches Maisie ? Sur un mec je veux dire. » Ça doit bien plaire à des gens dans ce monde sinon plus personne n’en porterait depuis longtemps, pas vrai ? Et non Carl n’est pas du tout en train de se demander si une moustache est susceptible de sauver un visage comme le peut apparemment une barbe - ou peut-être un peu, en fait. C’est surtout qu’il se demande ce qui pourrait le sauver lui parce que ce type était peut-être ridicule avec sa moustache mais en attendant il avait toujours dix fois plus de charisme et de charme que le bonhomme. Moins de charisme que lui est-ce seulement possible, il ne pense pas.
« Je crois que je peux accepter de me sacrifier. » Elle accepte de passer du temps avec lui et ça Carl ça le met en joie parce qu’il ne sait pas trop ce qu’il aurait fait de sa peau si Maisie avait été trop occupée pour lui tenir compagnie. Et en même temps ses craintes ne sont pas vraiment fondées quand il se trouve qu’elle ne l’a jamais rembarré jusqu’ici, toutes les fois où il l’a retrouvée dans ce cinéma l’anglaise avait du temps à lui accorder et quand elle n’en avait pas elle arrivait à en inventer. Il est chanceux Carl de ne jamais se prendre le moindre stop avec elle parce qu’il débarque quand même sur son lieu de travail, il s’agirait de ne pas l’oublier. Aujourd’hui c’est aussi un peu au culot qu’il ramène sa carcasse et ça ne doit pas échapper à Maisie, elle qui sait parfaitement faire la différence entre un Carl envoûté et un Carl momentanément sorti de ses idées fixes. « Carlyle Flanagan, est-ce que tu vas bien ? » Cette façon de le nommer lui provoque une grimace, elle n’est pas sans savoir qu’il n’aime pas ce prénom et que pour l’embêter un bon coup il n’y a pas mieux. « Bah.. oui pourquoi ? » Il va bien et ne comprend même pas pourquoi il récolte cette question, à croire que la loque qu’il était dernièrement n’est déjà plus qu’un lointain souvenir pour lui. Dommage, Maisie n’a pas dû oublier, elle. « Comment va... Mona ? Tara ? Cora ? » Cette fois le bonhomme tape du pied au sol avant de croiser ses bras. « Pffff. » Là, forcément, il est un peu piqué. Ce n’est pas très fin de sa part de le lancer là-dessus mais il le mérite Carl, quand il revient la bouche en cœur après chaque épisode. Il ne veut visiblement pas se souvenir qu’il y a encore deux semaines il était à ramasser à la petite cuillère parce qu’il venait de vivre une désillusion de plus, alors devant ceux qui ne le connaissent pas bien il peut à la limite prétendre ce qui l’arrange mais il ne peut pas mentir à Maisie. Elle sait comment il fonctionne et ce doit être difficile pour elle de le prendre encore au sérieux après tout ça. « Darla. Et je sais pas comment elle va. » il balance d’une voix soupirante avant de lever les yeux au ciel, ce nom lui écorchant véritablement la bouche. « On peut ne plus jamais parler d’elle ? Merci. » Cette Darla l’a déçu mais comme toutes finalement, il doit de toute façon en passer par là pour en finir avec son idéalisation. Il l’a unfollow sur les réseaux et ça c’est un peu l’acte suprême pour lui, le signe qu’un épisode a bel et bien connu son clap de fin. Il est libre, mais la rechute n'est jamais loin. « Je finis dans une demi-heure, mais comme tu le vois, il y a foule et je vais sûrement devoir fermer plus tard. » Effectivement Maisie a l’air débordée, c’est que ça se bouscule (non) à son guichet. « Tu dois bien t’ennuyer, si j’avais su je serais passé plus tôt. » il déclare en culpabilisant un peu, surtout que du temps ce n'est pas vraiment ce qui lui manque en ce moment. Carl a bien remarqué que les clients n’étaient pas au rendez-vous et pour le coup ça l’arrange, il a un peu l’impression d’avoir Maisie pour lui tout seul aujourd’hui et soyez sûrs qu'il ne va pas s'en plaindre. « Bon, dis-moi tout, y’a quoi sur ta liste de « plein de trucs à faire » ? » Il se redresse avec un grand sourire, comprenant que ses petits projets l’intéressent même si, en réalité, il n’a pas encore décidé de tout ce qu’il voulait faire parce que prévoir les choses dans le détail et se tenir à un plan n’a jamais été son fort. « Alors, hum.. déjà j’aimerais bien trouver un cadeau pour Talia et Maya parce que c'est Noël et que je voudrais aussi les remercier de.. me supporter, tu vois ? » Carl étant convaincu d’être une plaie pour absolument quiconque dans ce monde, oui, remercier ou plutôt récompenser sa famille d’accueil pour leur patience lui semble bien normal. « Faudrait que j’envoie de l’argent à ma mère aussi, le cadeau pour elle c’est moins urgent comme je suis pas près de la voir. » Sur ces mots il soupire, l’idée de passer les fêtes loin des siens le déprimant toujours un peu. Carl s’avance vers le guichet de Maisie contre lequel il finit par s’accouder, raccrochant son regard à celui de la brune alors qu'il se met à chuchoter comme si quelqu'un risquait de les entendre dans ce hall désespérément vide. « En parlant de cadeaux si t’es ric-rac niveau fric pour les tiens j’peux te dépanner, tu le sais. » C’est maladroitement proposé comme toujours mais c’est dit, et elle n'est pas censée pouvoir douter de son sérieux là-dessus. Carl a toujours l’argent de sa cagnotte auquel il n'a pas touché, même s’il prévoit d’en dépenser une partie dans un certain projet - dont il faudrait éventuellement qu'il lui parle - il n’est en principe pas encore près de se retrouver sur la paille alors il peut bien se permettre de penser aux autres. Ça lui fait plaisir et il se sent au moins un peu utile comme ça, en tant que porte-monnaie ambulant prêt à cracher des billets pour qui le voudra. « Je sais pas du tout quoi offrir à une fillette de six ans par contre, c’est l’angoisse. » il reprend d’un air songeur car c’est un peu tout l’enjeu de ce Noël pour lui, s’il passe beaucoup de temps avec Maya ce n’est pas pour autant qu’il considère avoir totalement cerné ses goûts. Il a un frère Carl, pas de sœur alors ça ne lui parle pas trop. « Ni où je vais passer Noël cette année en fait. Talia elle voudra sûrement rester en famille et ça se comprend, je ferai en sorte d'aller ailleurs ce jour-là. Et bon mon père il veut toujours pas voir ma tronche donc.. » Il hausse les épaules et un jour il arrêtera peut-être de tout ramener à son père, oui, un jour très lointain. Carl aimerait bien rentrer en Irlande quelques jours mais ce n’est pas possible, même avec les vacances il se doit de rester à Brisbane parce que les tables du DBD ne vont pas se débarrasser toutes seules, voyez-vous. « Tu fêtes ça en famille aussi toi, y'aura tout le monde ? » il demande sans arrière-pensée puis s'interroge sur le sens de sa propre question, dont il se met au final à douter tout seul. « Ah non, j'te jure, j'essaie pas du tout de m'incruster ! » Elle ne lui a encore rien dit mais il anticipe alors qu'il n'oserait quand même pas Carl, il sait que ça ne marche pas comme ça et qu'il est censé se débrouiller avec la sienne de famille. Et puis c’est vrai que ça donne très envie dit comme ça, de quoi ose-t-il se plaindre. « Mais si tu veux bien m’accompagner faire les magasins ça me fera plaisir en tout cas. On peut même faire tout ce que tu veux aussi, je trouve qu'on se voit vraiment pas assez en ce moment. » Encore un peu culotté sur ce coup-là, Carl. Et c’est un nouveau sourire qu’il offre à Maisie alors que sa posture flageolante témoigne d’une certaine impatience chez le bonhomme. Ce n’est pas tant de faire du shopping qui lui donne hâte parce que cette activité reste barbante à n’importe quel moment de l’année, elle le sera juste beaucoup moins avec Maisie alors qu’il est incapable de se souvenir à quand remonte leur dernière sortie tous les deux, mais la réponse est forcément beaucoup trop longtemps.
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llewyn ⊹ there’s no other love like the love for a brother. there’s no other love like the love from a brother.
angus ⊹ in any universe you are my dark star. i want you to want me, why don't we rely on chemistry? why don't we collide the spaces that divide us? i want you to want me.
seth ⊹ there is a little boy inside the man who is my brother. oh, how i hated that little boy. and how i loved him too.
aiden ⊹ if you'd never looked my way i would've stayed on my knees and i damn sure never would've danced with the devil at nineteen, and the god's honest truth is that the pain was heaven and now that i'm grown, i'm scared of ghosts, memories feel like weapons.
morigan #4 ⊹ every single day, yeah, i dig a grave, then i sit inside it, wondering if i'll behave. it's a game i play, and i hate to say, you're the worst thing and the best thing that's happened to me. i don't know what to do, you don't know what to say, the scars on my mind are on replay.
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| Mon regard qui fixe l’extérieur à travers la vitre, j’attends le moment où le fameux moustachu décidera de se joindre à la fête. Une minute passe, une deuxième, peut-être d’autres pour la même conclusion : ce cinéma n’est occupé que par Carl et moi, malheureusement ; et cela traduit des caisses quasiment vides. En bonne amie, j’aurais accepté la présence du moustachu si celui-ci payait une place, désolée Carl, les affaires sont les affaires. Mais harcèlement ou commerce, dans un cas comme dans l’autre, le type ne franchit pas la porte et je finis par me retourner vers le jeune homme, soulignant le pouvoir magique de ce cinéma. « Tu sais que c'est l'endroit où je me sens le plus en sécurité au monde ? Même dans ma maison en Irlande j’avais pas cette impression. » J’affiche un sourire à cette information ; car même si ce n’est pas pour les raisons que Rose et moi espérons, c’est toujours plaisant de savoir que ce cinéma est un refuge. Ça le serait encore plus pour l’ambiance chaleureuse qu’on essaie d’instaurer et la passion que l’on souhaite transmettre, mais eh, je prends aussi l’aspect sécurisant du lieu, il n’y a pas de petite victoire. « On va faire en sorte qu’il le reste, alors. » J’annonce en verrouillant la porte même s’il est peu probable que le type nous rejoigne – il est tout aussi peu probable qu’un client décide de franchir le seuil de ce cinéma puisque la dernière séance est terminée depuis bien une demi-heure et que je me contente de faire acte de présence en attendant l’heure de fermeture officielle, car il n’y a plus aucune séance prévue pour aujourd’hui. « En fait j’suis presque triste que tu puisses pas le voir, j’suis sûr que sa moustache t’aurait bien fait marrer. » « T’aurais dû commencer par-là ! » Je précise, presque outrée, en croisant mes bras sur ma poitrine. J’ai changé d’avis, je suis terriblement déçue que ce type ne l’ait pas suivi (toujours désolée, Carl), car je vais m’imaginer mille et une moustaches sans jamais savoir quelle option est la plus proche de la réalité. Oh, ça me donne une idée, tiens. « Tu sais quoi ? T’as qu’à te faire pousser la moustache comme lui pour me montrer, c’est une bonne idée, non ? » Je lui demande, des étoiles dans les yeux qui fixent les siens en une supplication silencieuse. C’est une merveilleuse idée, mais mon petit doigt me dit que Carl ne partage pas mon avis. « T’aimes bien les moustaches Maisie ? Sur un mec je veux dire. » Je pouffe légèrement, surprise par la question, ajoutant rapidement : « non, justement, je préfère sur une fille. » Mais puisque ça ne semble pas être une option, je suis obligée de garder mon fétichisme pour moi (vraiment ?), quel dommage. « Une barbe ou rien. » Que je reprends, plus sérieuse, en haussant les épaules. Je ne me suis jamais vraiment posé la question, à vrai dire, barbu, moustachu, rasé de près, dieu sait quelle autre option encore, l’un m’attire aussi peu que les autres ; mais je crois qu’à choisir, c’est une barbe ou rien, et certainement pas une moustache que j’associe à des images peu reluisantes, entre Hitler et Hercule Poirot, en passant par Magnum, ouais, non, ça me vend pas du rêve.
C’est plus plaisant d’imaginer passer une partie de ma journée avec Carl, même si mets les réjouissances sur le compte d’un sacrifice de ma part, oui, oui, rien que ça. De toute évidence, si c’était aussi dérangeant que ça d’être en compagnie de Carl, ça ferait longtemps qu’il ne mettrait plus les pieds ici, parce que je n’ai jamais eu aucune peine à me montrer un peu sèche (pour ne pas dire carrément brutale) pour faire comprendre les choses ; à savoir qu’il dérange en se pointant sur mon lieu de travail à la moindre occasion. Mais mon lieu de travail possède un sacré avantage, le fait qu’il peut accueillir la visite de mes proches sans mettre à mal ma conscience professionnelle, en me permettant d’être néanmoins disponible et au service des fidèles qui franchissent la porte de ce cinéma. On ne croule pas sous les clients, actuellement, alors forcément qu’une visite du genre relève plus du soulagement que de la contrainte, que Carl se rassure. Mon soulagement est néanmoins de courte durée alors que je comprends rapidement que son enchaînement dévoile d’une sortie de crise et même s’il ne m’a jamais mise de côté lors de ses obsessions amoureuses, c’est toujours frustrant de le voir débarquer de la sorte, presque dans l’urgence de rattraper tout ce qu’il a manqué au cours des dernières semaines (quand on ne parle pas de mois) parce qu’il était trop obnubilé par une fille et qu’il s’enferme lui-même dans des schémas maladifs. J’évite néanmoins de juger, j’essaie du moins, parce qu’on fonctionne de la même manière, Carl et moi, dans un sens. On idéalise quelque chose, on développe une vraie obsession autour de ça qui prend toute la place et le reste du monde autour de nous ne comprend pas. Lui, ce sont des filles, moi, c’est mon poids. J’aimerais dire que c’est moins dangereux, mais Carl n’a jamais mis personne en danger tandis que je n’ai cessé de jouer avec ma propre vie ; alors je suis bien mal placée pour émettre le moindre jugement. Ce n’est pas pour autant que je passe mes réflexions sous silence, du moment qu’elles se veulent plus sarcastiques que moqueuses. « Bah.. oui pourquoi ? » Sa grimace me fait néanmoins réaliser que j’ai touché juste et un sourire s’affiche sur mes lèvres, qui s’agrandit encore plus face à son attitude d’enfant boudeur. « Pffff. » « Voilàààààà. » J’accentue le tout avec un ton bien trop amusé pour ne pas donner l’impression de savourer la chose (encore une fois, désolée Carl). « Darla. Et je sais pas comment elle va. » Il confirme mes doutes et je pince légèrement les lèvres en bougeant la tête, enregistrant mentalement l’information comme si j’en étais la première surprise. « On peut ne plus jamais parler d’elle ? Merci. » Je pourrais le secouer encore un peu plus, mais je ne suis pas cruelle et je n’ai pas non plus envie de mettre à mal le moment que l’on peut passer ensemble. Oui, des fois j’ai envie de lui coller des claques derrière la tête pour lui remettre les neurones en place, et après je me souviens que chacun fonctionne comme il le peut, avec ses propres mécanismes et que j’ai aucun mot à en dire. Je me ravise, et c’est ce que je fais à cet instant. Je l’ai vu dans pire état après une énième déception, je passe donc sous silence celle-ci, il y en aura d’autres où je tenterai à nouveau de lui ouvrir les yeux dans l’espoir qu’il cesse de se faire autant de mal. « À vos ordres, capitaine. » Un salut militaire en prime pour parfaire le tout et j’obéis (c’est suffisamment rare pour être signalé) en ne parlant plus d’elle.
« Tu dois bien t’ennuyer, si j’avais su je serais passé plus tôt. » Je hausse les épaules, mon regard qui dérive vers la porte. « J’aurais dû verrouiller la porte plus tôt et j’aurais perdu, un, non deux ! clients. Inimaginable. » Car si ça n’avait pas été le type bizarre à la moustache, ça en aurait été un autre ; et j’aurais ainsi perdu un chiffre d’affaires non-négligeable vu la foule de la journée, ah ah. Ça me déprime d’autant plus, en réalité, de songer à cette journée peu fructueuse qui fait suite à beaucoup d’autres et je préfère demander à Carl le programme, car j’ai moi-aussi besoin de me changer les idées. « Alors, hum.. déjà j’aimerais bien trouver un cadeau pour Talia et Maya parce que c'est Noël et que je voudrais aussi les remercier de.. me supporter, tu vois ? » Je hoche la tête, rajoutant, sarcastique : « j’espère que t’as prévu le budget, hein. » J’espère qu’il le sait, Carl, que je l’apprécie et que mes tacles sont juste une façon comme une autre de montrer mon affection, et le sourire amusé qui grandit sur mes lèvres en est une preuve si besoin. « Faudrait que j’envoie de l’argent à ma mère aussi, le cadeau pour elle c’est moins urgent comme je suis pas près de la voir. » Mon sourire disparaît alors que mon regard se veut plus compatissant. Par la suite, je fronce les sourcils quand il s’approche l’air de vouloir me révéler son plus grand secret et que je l’imite en m’accoudant au comptoir pour tendre l’oreille. « En parlant de cadeaux si t’es ric-rac niveau fric pour les tiens j’peux te dépanner, tu le sais. » Je soupire exagérément pendant une seconde – car même si j’apprécie le geste, j’aime encore plus ma fierté – avant de hausser les épaules, le regard entendu. « T’inquiète pas de ce côté-là, mais tu peux toujours faire exploser le budget pour celui que tu vas m’offrir. » J’dis ça, j’dis rien. Le clin d’œil que je lui offre souligne néanmoins qu’il n’a pas à prendre la proposition au sérieux. D’ailleurs, on est censés s’offrir des cadeaux ? Je me note d’en prévoir un au cas où, bien. Dans tous les cas, Carl est un ami plus qu’un portefeuille et je n’ai pas envie d’être rangée dans la même catégorie que tous ceux qui s’intéressent à lui depuis sa sortie de l’émission et pas uniquement pour faire usage de ce désagréable surnom. Les bons comptes font les bons amis, comme on dit, et vaut mieux pas qu’il se mette en tête de m’aider financièrement, il n’y a pas que pour les cadeaux dont j’en aurais besoin. « Je sais pas du tout quoi offrir à une fillette de six ans par contre, c’est l’angoisse. » Je suis passée par là avec mon petit frère, je comprends l’inquiétude. « T’inquiète, on va trouver, j’en fais ma mission. » Et comme preuve, j’ôte l’élastique de mon poignet pour m’attacher les cheveux en un chignon rapide, signe que les choses deviennent sérieuses et qu’on a du travail devant nous. « Et puis, tu pourrais lui offrir un bout de carton qu’elle serait sûrement contente vu comme elle a l’air de t’adorer. » Ça ne veut pas dire que c’est la meilleure idée cadeau, on s’entend, mais il part avec un sacré avantage. « Ni où je vais passer Noël cette année en fait. Talia elle voudra sûrement rester en famille et ça se comprend, je ferai en sorte d'aller ailleurs ce jour-là. Et bon mon père il veut toujours pas voir ma tronche donc.. » Je pince les lèvres, désolée pour lui, précisant : « c’est un... » con, mais je ne suis pas sûre que ce soit très politiquement correct d’insulter le père d’un pote. « c’est dommage, mais ce n’est que partie remise. » Ouais, non, j’en sais rien, je n’ai jamais été douée pour réconforter les gens et il me pose une colle, là, Carl. « Tu fêtes ça en famille aussi toi, y'aura tout le monde ? » Tout le monde, ça me fait doucement rire, sachant qu’on sera, allez, quatre parce que ma famille est aussi décimée que la sienne. « Ah non, j'te jure, j'essaie pas du tout de m'incruster ! » Je secoue la tête par la négative pour lui faire comprendre que je n’y ai pas pensé. « Il y aura mes frères et ma mère. » Quatre, donc, puisque mon père vit sa meilleure vie avec sa nouvelle famille parfaite et qu’il oubliera sûrement d’envoyer un message et que ma mère n’a pas (encore) de beau-père temporaire à nous proposer cette année. Cette dernière me fait réaliser une chose et j’écarquille légèrement les yeux, merde, merde, j’ai oublié cette histoire. « Et j’ai invité un ami, aussi. » Ce petit con d’Angus Sutton qui doit jouer les faux copains pour que mon frère apprenne à se la fermer en constatant que je me « tape » (jamais de la vie) le mec qu’il déteste le plus au monde. Ça devrait servir de leçon, en plus de gâcher les fêtes de tout le monde. « Mais tu peux te joindre à nous, c’est pas un problème, tu sais. » Même si je ne suis pas sûre que ce soit un cadeau pour lui. « Faut juste aimer les Noël où tout le monde s’engueule après une heure. » Je précise ; et là, clairement, avec mon plan à la con, on tiendra pas dix minutes. « Sinon, on peut se rejoindre après, chez moi. Mes colocs seront sûrement pas là et ça m’aidera à rattraper l’enfer du repas de famille. Cette fois faut juste aimer les films de Noël bien pourris ou complètement cultes, ça dépendra de mon humeur. » Ou les deux en même temps, car pourquoi choisir. « Mais si tu veux bien m’accompagner faire les magasins ça me fera plaisir en tout cas. On peut même faire tout ce que tu veux aussi, je trouve qu'on se voit vraiment pas assez en ce moment. » Je lui adresse un regard sceptique, à mi-chemin entre la menace et l’amusement. « Tiens donc. » Je le quitte des yeux pour m’emparer de mon sac, faire un dernier tour de sécurité et une fois assurée que je laisse le cinéma sans aucun risque de brûler ou d’être cambriolé, je lui fais signe de sortir avant moi après avoir déverrouillé la porte. « On s’attaque à Maya pour commencer. » Que je souligne en lui faisant dos pour verrouiller la porte pour de bon cette fois-ci. Les clés glissées dans ma poche, je me retourne vers Carl. « Qu’est-ce qu’elle aime ? Sa couleur préférée ? Ses films préférés ? C’est quoi que tu ranges le plus dans sa chambre, les habits ou les jouets ? Elle t’a pas dit l’air de rien en voyant une pub que ‘’ce truc-là ça a l’air super cool !’’ ? » Le tout fait office d’interrogatoire, mais il faut bien ça pour être sûre que la gamine sera aux anges.
@Carl Flanagan
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| | | | (#)Jeu 27 Jan 2022 - 20:56 | |
| Well I walked when I shoulda run and I ran when I shoulda walked. Your head's in the ocean, too deep to know where you're going, hoping time can be frozen. And you'll end up where you really belong. Ah, si seulement Carl se rendait compte que ce qu’il ressent en se pensant suivi par un parfait inconnu est à peu de choses près ce qu’il est susceptible de faire ressentir à des femmes qu’il pisterait lui aussi dans la rue, même si dans son cas ses proies ont rarement conscience de l’intérêt obsessionnel qu’il leur porte. C’est néanmoins très cocasse que le bonhomme s’inquiète du fait d’être traqué quand il s’agit littéralement de la traduction du mot stalker. Et dans ce souci d’être poursuivi par un hater à moustache Carl peut toujours compter sur ce cinéma dont il a fait sa petite planque avec le temps. Il est un peu magique ce cinéma parce qu’il stoppe n’importe quel lourdingue à ses trousses, c’est en tout cas ce qu’il aime se raconter car ça l’arrange bien de se dire qu’il ne peut rien lui arriver tant qu’il est ici. Et même si l’homme en question était entré Maisie ne l’aurait jamais laissé s'en prendre à lui, n’est-ce pas ? Depuis qu’elle l’a sorti d’une situation très fâcheuse lors de leur rencontre Carl n’a aucun mal à la voir comme sa sauveuse, oubliant volontiers le fait qu’il est l’aîné de leur duo et qu’à eux deux vu leur force ils ne risquent pas de pouvoir s’interposer contre qui que ce soit. « On va faire en sorte qu’il le reste, alors. » Et histoire de le tranquilliser Maisie s’emploie à verrouiller la porte derrière lui, ainsi le moustachu censé le suivre n’est pas près de montrer le bout de son nez. Bon, en réalité il doit être loin à présent mais Carl arrive encore à s’imaginer que le type rôde non loin de là, et qu’il l’attend peut-être même à la sortie pour lui tomber dessus à bras raccourcis. « T’aurais dû commencer par-là ! » Le détail de la moustache rigolote ne manque pas de la faire réagir et Carl culpabiliserait presque d’avoir tardé à le souligner, lui qui ne veut surtout pas être une source de déception pour Maisie. Mais pour quelques poils le garçon s’en fait peut-être un peu trop, quand même. « Tu sais quoi ? T’as qu’à te faire pousser la moustache comme lui pour me montrer, c’est une bonne idée, non ? » Aussitôt Carl ouvre de grands yeux stupéfaits, ne pouvant pas croire que Maisie a réellement laissé entendre une telle chose. « Quoi ?! » Il arrive à y croire avec ce regard suppliant qu’elle lui lance et forcément il ne lui en faut pas plus pour s’offusquer un bon coup. « Ça m’irait trop pas ! À part me rendre encore moins beau j’vois pas ce que ça m’apporterait. » Il s’avance sans même savoir ce qu’une moustache donnerait vraiment sur lui mais il a beaucoup de mal à croire que le rendu serait convaincant, lui qui n’estime pas avoir besoin de ça pour être repoussant ascendant ridicule. Il demande d'ailleurs à Maisie si une moustache a une chance de lui plaire sur un homme et sa réponse le déconcerte pas mal. « Non, justement, je préfère sur une fille. » Carl réalise que sa question était peut-être bien stupide mais ce qu’il entend a au moins le mérite de le faire réfléchir.. si ce n'est même un peu trop. Le garçon se perd alors dans ses pensées pendant plusieurs secondes, gambergeant sérieusement sans qu’on ne sache ce qui motive une telle réflexion chez lui. Et le voilà finalement qui revient à lui, prêt à livrer la conclusion s’imposant après ça : « J’essayais d’imaginer Lara Croft avec de la moustache et.. non, je valide archi pas. » Autant dire qu’aucune femme sur cette terre ne pourrait dignement en porter une car ce qui ne va pas à Lara ne va à personne, dans la logique du garçon. Son idéalisation de l’aventurière a encore de beaux jours devant elle et inutile de lui rappeler qu’elle n’est pas réelle, c’est au moins la seule femme qui ne pourra jamais le décevoir. « Une barbe ou rien. » tranche finalement Maisie sans grande conviction. « Ça doit gratter non ? » Carl lui demande ça comme si elle pouvait en savoir quelque chose, alors que lui-même est bien incapable d’en juger. « Remarque sur certains gars ça change tout alors que ce soit confortable ou pas c’est limite pas très important. » Car quand on a la chance d'être beau avec ça ou autre chose on n’a pas le droit de se plaindre, évidemment. Il songe un instant à Faust dont la barbe était toujours impeccable et il ne peut pas s’empêcher de penser qu’elle contribuait grandement à son charme de gars déjà beaucoup trop gâté par la nature, une idée déplaisante que Carl chasse rapidement de sa tête. « Par contre si c’est ce qu’il faut pour plaire aux filles je devrais peut-être y penser moi aussi. » Maisie a pourtant bien dit une barbe ou rien, mais rien c’est bon pour ceux qui partent naturellement avantagés, une catégorie où Carl n’estime pas avoir sa place. C’est là qu’il se rappelle avoir déjà vu des acteurs embellir avec une barbe, l’avant/après était toujours saisissant alors il faut croire que c’est un cache-misère qui fonctionne bien pour certains - et la misère chez lui, si on l'écoute, est totale à ce niveau-là.
Lui rappeler qu’il y a encore quelques semaines il était mordu d’une certaine Darla est le meilleur moyen de le brusquer et ça Maisie le sait, le sujet est sensible et le bonhomme particulièrement sur la défensive quand on le lance dessus. « Voilàààààà. » Elle a l’air contente d’être parvenue à lui tirer une réaction alors que de son côté Carl boude. Cet épisode est terminé et il n’a pas du tout envie qu’on lui remette en tête combien il a pu idéaliser cette fille, et tant d’autres avant elles. Ce ne sont jamais des choses que le bonhomme se remémore avec plaisir car pour qu’il vienne à bout d’un épisode il doit forcément passer par une grosse désillusion, un retour fracassant à la réalité s’accompagnant pour lui d’une souffrance passagère, mais bien réelle. C’est à chaque fois comme s’il se brisait le cœur et pourtant ces cassures ne lui apprennent jamais rien, pour qu’il finisse toujours par replonger tôt ou tard. Ça aussi Maisie le sait et c’est certainement pour ça qu’elle a cessé de le ménager depuis longtemps, parce qu’elle connait l’oiseau et s’attend déjà à entendre parler d’une prochaine fille dont Carl se dira éperdument amoureux avant de revenir x temps plus tard avec le moral dans les chaussettes en prétendant qu’elle l’a déçu. C’est toujours comme ça, à force il doit être terriblement prévisible et pourtant personne ne sait jamais quand frappera sa prochaine fixette, ni sur qui elle se portera. Mais pas Darla c’est certain car il ne veut plus entendre parler d’elle, et aimerait même que ce nom ne soit plus jamais mêlé à l’une de leurs discussions. « À vos ordres, capitaine. » Cette petite parenthèse a un peu froissé le bonhomme, sur le moment Carl reste silencieux car c’est sa façon à lui de montrer qu’il n’est pas d’accord avec ça. Disons qu’il se serait bien passé de cette petite piqûre de rappel car nier les choses est bien plus commode une fois qu’il est sorti d’un épisode, il ne faut pas compter sur lui pour admettre qu’au départ des choses lui plaisaient bel et bien chez cette fille dont il rechigne aujourd’hui à prononcer le nom. Il en était même dingue, qu'est-ce qu'il a pu bassiner tout le monde avec elle.
Il retrouve sa voix après ça alors qu’il suppose que Maisie doit pas mal s’ennuyer avec si peu de fréquentation dans ce cinéma. « J’aurais dû verrouiller la porte plus tôt et j’aurais perdu, un, non deux ! clients. Inimaginable. » Cette fois Carl saisit l’ironie, il comprend la frustration derrière ces mots car de temps en temps son cerveau est quand même capable de discerner tout ça. Et ça le fait légèrement grimacer parce qu’il n’aime pas sentir que ça affecte un peu Maisie, sûrement qu’il serait triste lui aussi s’il devait passer ses journées à attendre que des gens passent la porte du café dans lequel il bosse. « J’ai une idée. La prochaine fois je jouerai les clients moi aussi et je t’achèterai une place, peu importe le film. » Ainsi que du pop-corn, bien sûr, car l’un ne va pas sans l’autre et puis sucré, s’il vous plait. Carl mettra la main à la poche sans problème pour aider un peu Rose et Maisie et il ne se forcera même pas, car à quand remonte sa dernière séance de cinéma ? Le garçon ne saurait même pas le dire. « Ça ira mieux après les vacances Maisie. » qu’il ajoute dans un sourire alors qu’il n’est pas du tout sûr de ce qu’il avance ici. Justement les gens ne sont-ils pas censés avoir plus de temps pour aller au cinéma pendant les vacances ? Peut-être aussi que la période n’aide pas, il ne se rend pas bien compte mais il veut croire que les choses s'arrangeront bientôt, sinon ce n'est pas une place qu'il va devoir acheter mais bien une centaine. Il détaille après ça sa to do list du jour et trouver un cadeau pour Talia et Maya est l’une des priorités qu’il se fixe, histoire de compenser avec le fait qu’elles le supportent au quotidien. « J’espère que t’as prévu le budget, hein. » Maisie sourit alors ce doit être de l’humour, un humour que Carl appréhende juste difficilement parfois parce qu’ils ne sont pas tout à fait conçus de la même façon à ce niveau-là tous les deux. « Euh oui.. je crois. » Son sourire à lui est un peu hésitant mais ça ne change rien à son petit plan, et au fait qu’il va devoir bouger ses fesses pour leur trouver un cadeau qui vaille le détour. Pour ce qui est d’aider financièrement Maisie dans l’achat des siens, en revanche, le bonhomme peut de toute évidence garder ses sous pour lui. « T’inquiète pas de ce côté-là, mais tu peux toujours faire exploser le budget pour celui que tu vas m’offrir. » Oh, oh. C’est vrai que Maisie fait elle aussi partie de ces personnes qui le supportent alors il peut ajouter son nom à la liste des gens qu’il devra gâter à Noël. « Ah ça oui ! T’es d’ailleurs pas prête pour le cadeau de fou que je te réserve ! » Est-ce qu’il n’en ferait pas un poil trop ? En vérité Carl n’a absolument aucune idée de ce qu’il va bien pouvoir lui offrir, intérieurement c’est même un peu la panique chez le bonhomme seulement il veut donner l’impression que tout était prévu et qu’il ne vient pas du tout d’y songer parce que Maisie l’a fait remarquer. Non, bien sûr, pensez-vous. « T’inquiète, on va trouver, j’en fais ma mission. » Elle le rassure pour le cadeau qui risque de lui donner le plus de fil à retordre, celui de Maya dont l’âge est évidemment à prendre en compte. « Et puis, tu pourrais lui offrir un bout de carton qu’elle serait sûrement contente vu comme elle a l’air de t’adorer. » Il n’ira quand même pas jusque là mais le commentaire de Maisie le laisse pensif. « Ça je sais pas trop, à sept ans on aime un peu tout le monde non ? » À sept ans lui en tout cas était du genre à apprécier les gens pour tout et rien, il suffisait de lui donner un peu d’attention et c'était dans la poche - c'est d'ailleurs une chose qui n’a tristement pas changé avec le temps. Carl a aussi du mal à admettre qu’on puisse simplement l’apprécier sans raison, le courant passe bien avec la petite Maya mais de là à dire qu’il fait partie de ses personnes préférées sur terre, peut-être pas quand même. L’atmosphère dans le petit cinéma s’alourdit un peu quand Carl fait mention de son père, toujours pas décidé à lui faire une place dans sa vie alors que le bonhomme n’a pas le moindre espoir que les choses puissent évoluer d’ici Noël. « C’est un... » Son regard supplie Maisie de ne pas poursuivre. Il préfère ne pas entendre ce qu’elle pense car son père a beau le rejeter, il ne peut pas se résoudre à faire autre chose que l’aimer comme un fils le ferait. « C’est dommage, mais ce n’est que partie remise. « L’année prochaine, j’espère. » Ça fait des années qu’il se dit ça, que la prochaine fois sera la bonne et que son père finira par lui ouvrir grand ses bras. La vérité c’est que moins Neil le voit, mieux il semble se porter et ça Carl n’arrive pas à se le dire, alors qu’au fond de lui il le sait certainement. Et Maisie, sera-t-elle plus entourée que lui pour les fêtes ? « Il y aura mes frères et ma mère. » Il intègre ces informations qu'elle lui donne avec un léger sourire, tout en se disant qu’elle a beaucoup de chance d’avoir sa famille à ses côtés pour une telle occasion. « Et j’ai invité un ami, aussi. » Ça c’est peut-être un peu moins attendu et ça ne manque pas de piquer la curiosité du bonhomme. « Oh. Un ami que je connais ? » il l’interroge sans savoir ce que ça lui ferait s’il s’agissait d’un ami dont il n’a encore jamais entendu parler. Maisie est libre de voir qui elle veut, oui, c’est juste qu’il peut être bêtement possessif et jaloux d’une attention qui serait donnée à un autre que lui. « Mais tu peux te joindre à nous, c’est pas un problème, tu sais. » Et voilà, à cause de ses bêtises elle se sent obligée de le convier maintenant. « Oh non non, je.. » Il ne peut pas accepter Carl, ça ne se fait pas de s’incruster chez les gens comme ça quand bien même il serait invité. Il remue alors la tête avec énergie pendant que Maisie reprend. « Faut juste aimer les Noël où tout le monde s’engueule après une heure. » Ce n’est pas très vendeur et pourtant Carl s’y connait en ambiance partant rapidement en vrille lors des rassemblements familiaux, ce n’est pas tellement ça qui l’arrêterait. « Non mais vous serez bien assez nombreux comme ça, et puis j’suis difficile niveau bouffe ta mère me détesterait. » Il se cherche des excuses, oui, parce qu’il ne veut pas être une pièce rapportée qu’on aurait intégré au puzzle par pitié. Maisie n’a pas à faire ça pour lui, pas avec tout ce qu’elle fait déjà. « T’en fais pas je vais me débrouiller ! » il lance alors d’une voix faussement convaincue, car des plans pour Noël Carl n’en a pas le moindre alors ça se jouera sûrement en totale improvisation. « Sinon, on peut se rejoindre après, chez moi. Mes colocs seront sûrement pas là et ça m’aidera à rattraper l’enfer du repas de famille. Cette fois faut juste aimer les films de Noël bien pourris ou complètement cultes, ça dépendra de mon humeur. » Voilà qui le tente déjà plus, car sans grande surprise le bonhomme adhère à l’idée de se retrouver seul avec Maisie. Sa présence lui fera du bien comme c’est déjà le cas aujourd’hui, et au moins comme ça il n’aura pas l’impression de perturber quoi que ce soit ou d’être de trop. « Oui ça je veux bien par contre ! Je viendrai avec plaisir. » Il survivra au film de Noël, ça ne lui fait pas peur car ce ne sera jamais pire que les dessins animés qu’il s’inflige parfois des journées entières en tant qu’au pair. « Tiens donc. » Le signal semble être donné pour quitter les lieux puisque la journée de Maisie est terminée, ce qui signifie que leur mission shopping peut, elle, officiellement commencer. Carl la suit à l’extérieur du petit cinéma avant qu’elle en verrouille la porte, l'habitude se ressentant bien dans ses gestes. « On s’attaque à Maya pour commencer. » Il approuve dans un vif hochement de tête car il y a du boulot avec la fillette, Carl a la sensation de jouer vraiment gros sur ce cadeau-ci car les enfants n’ont aucun filtre, si Maya n’aime pas elle le lui fera bien comprendre. « Qu’est-ce qu’elle aime ? Sa couleur préférée ? Ses films préférés ? C’est quoi que tu ranges le plus dans sa chambre, les habits ou les jouets ? (…) » Beaucoup de questions demandant au bonhomme de se creuser un peu la tête, car ce n’est pas le genre d’informations qu’il peut restituer de façon automatique. « Alors euh.. comme beaucoup de petites filles elle a l’air d’aimer les couleurs douces, dans le genre pastel tu vois ? Niveau films c’est très classique hein, Disney évidemment ! Je connais pas sa princesse préférée par contre, c’est un peu nul de ma part. » C’est effectivement un comble compte tenu de tout le temps qu’ils passent ensemble, Carl est même sacrément honteux de l’admettre. « Et je dirais que ça se vaut entre les habits et les jouets, à son âge t’aurais préféré recevoir quoi toi entre les deux ? » Tiens, peut-être que Maisie va pouvoir l’aiguiller là-dessus. Il se doute qu’avoir sept ans aujourd’hui et il y a treize ans ce n’est pas tout à fait la même chose mais elle a été une petite fille, elle peut donc se mettre plus facilement à la place de Maya que lui. « Je sais pas si j’oserais lui acheter des fringues cela dit, j’ai déjà pas trop de goût quand il s’agit des miennes. Mais niveau jouet j’ai aussi peur de me faire engueuler par son père si je ramène un truc qui prend trop de place. » Voilà un autre critère le poussant à ne pas vouloir choisir son cadeau à la légère, car à la limite que ce soit possiblement difficile à emballer ce n’est pas un problème, il accorde en revanche bien plus d’importance à l’opinion de Mason. « J’ai l’impression que le compagnon de Talia il m’aime pas trop. J’essaie de bien travailler à la maison pourtant mais il me regarde bizarrement.. Tu crois que.. » Sa voix reste en suspens quelques secondes pendant que son regard se perd autour de lui. Carl est momentanément incapable de mettre un pied devant l’autre, ça s’affole beaucoup trop dans sa tête. « Non.. il peut pas savoir.. » Comment l’aurait-il su, surtout ? Son agence n’a rien laissé entendre sur sa réputation et il faudrait donc qu’il ait entrepris des recherches à partir de son nom dans un élan de curiosité. Carl tremble à l’idée que sa famille d’accueil puisse découvrir qui il est vraiment mais ce ne serait pas le premier regard qu’il interprèterait mal, lui qui arrive bien à se méprendre sur les intentions d’un type marchant simplement derrière lui dans la rue.
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| | | ÂGE : vingt-trois ans (10.02.2001). STATUT : elle aime angus ; elle l'a donc largué, en toute logique (non). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #29 hardgrave road (west end), avec mateo et elena. elle croise les doigts pour que ça dure plus d'un an, cette fois. POSTS : 1299 POINTS : 40 TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : mère récemment décédée, père expatrié, un frère emprisonné, l’autre en foyer ; elle manque sérieusement de repères familiaux ≈ mouton noir de la famille, tombée dans les troubles du comportement alimentaire, elle a vraiment cru qu’elle s’en était sortie pour de bon jusqu’à ce qu’elle replonge en janvier 2024 ≈ vierge et paniquée par tout ce qui touche à l’intimité, ce n’était pas un problème jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse d’angus ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato et en peru. RPs EN COURS :
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| Parfois, je me demande si je suis trop laxiste avec Carl. Si je ne devrais pas en faire plus, ou faire mieux, pour lui ouvrir les yeux sur la réalité de sa situation et ses crushs qu’il semble développer à l’égard de chaque femme qu’il croise (j’exagère ? À peine). Ce n’est pas que je veux lui donner l’impression de contrôler sa vie (loin de là), mais j’ai surtout envie de lui éviter les déceptions qui finissent toujours par arriver et qui, en fin de compte, s’accumulent. Il est gentil, Carl. Plus gentil que les réseaux sociaux semblent le croire, même si je ne me suis jamais arrêtée bien longtemps sur ce tag qui ne lui rend pas justice – parce que j’ai préféré me faire ma propre opinion et que, sans surprise, celle-ci est bien plus vraie que tout ce que le virtuel a à offrir. Mais il y a cette petite voix dans ma tête qui suppose que le moment est bien choisi pour en discuter ensemble, pour utiliser l’exemple de ce type et l’appliquer à sa situation. Mais je ne le fais pas, je ne le ferai probablement jamais, me contentant de quelques piques comme à mon habitude qui, pourtant, traduisent de l’inquiétude que je peux ressentir à son égard. Cet homme ne le suit pas et il est en sécurité ici, c’est tout ce qu’il y a à retenir de ce micro événement qui me sort de mon profond ennui. Et le fait qu’il doit désormais se laisser pousser la moustache. Ah, c’était pas une proposition ? Bah ça l’est, maintenant. Je me mords la lèvre pour ne pas éclater de rire quand je vois ses gros yeux qui se posent sur moi, tentant de rester sérieuse et particulièrement assurée quant à ma demande. « Quoi ?! » Je reste silencieuse, mon regard qui détaille son visage, comme si j’étais mentalement de l’imaginer avec plus de poil au menton. « Ça m’irait trop pas ! À part me rendre encore moins beau j’vois pas ce que ça m’apporterait. » Et là, je soupire face à sa constante dépréciation (et oui, c’est l’hôpital qui se fout de la charité, tout ça). « Arrête, Carl, t’es très bien comme t’es. » Je lui l’ai déjà dit et je le répéterai encore et encore jusqu’à ce qu’il intègre la leçon dans sa petite tête. Je suis mal placée pour juger le physique des autres, autant à cause de mon historique quant au rapport avec le mien que le fait que la majorité de la population (si ce n’est la totalité) me laisse globalement indifférente, mais je suis consciente des faits et ils sont là : Carl n’est pas un vilain garçon. Autant qu’il s’évite la moustache, en réalité, puisque je suis persuadée que ça ne serait pas un grand succès sur lui. La barbe, par contre, c’est à envisager. Le jeune homme reste muet quelques instants et quand il reprend la parole, cette fois-ci, je suis incapable de demeurer sérieuse alors que je laisse échapper un rire. « J’essayais d’imaginer Lara Croft avec de la moustache et.. non, je valide archi pas. » Et j’ai même un regard peiné, en réalité : « outch, tu viens de casser ton propre fantasme là, nan ? » Je demande, l’air de rien, alors que j’imagine qu’il s’agit d’une vérité universelle, le fait que chaque garçon de cette terre ait un jour fantasmé sur l’héroïne (Seth le premier, parce que c’était la seule meuf à sa portée, surtout, vu qu’elle existe pas). « Ça doit gratter non ? » Il s’adresse à la mauvaise personne, Carl, parce que j’ai peu souvent eu l’occasion de tester la chose – je fais rarement la bise, j’embrasse encore moins. « Remarque sur certains gars ça change tout alors que ce soit confortable ou pas c’est limite pas très important. » Hm, quand même. C’est un peu au même titre que les faux ongles pour les filles, j’ai jamais compris l’intérêt tant je trouve ça insupportable à porter. « Par contre si c’est ce qu’il faut pour plaire aux filles je devrais peut-être y penser moi aussi. » Je secoue légèrement la tête pour souligner mon opposition. « Si tu veux changer quelque chose chez toi Carl, c’est parce que t’en as envie, pas parce que tu te sens obligé de le faire à cause des autres. » Ce sera mon instant psy du jour, ou foutage de gueule, ça dépend du point de vue. Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais, hein, on connaît. « Mais si tu veux te faire pousser la barbe... oublie juste pas de me prévenir que j’immortalise ça, hein. » Et pas nécessairement pour le taquiner, juste parce que... ouais, okay, ce serait complètement pour l’utiliser contre lui, bon.
Ma bonne humeur tranche désormais avec les ronchonnements de Carl – mais est-ce que ça m’empêche de poursuivre sur ma bonne lancée et l’interroger, l’air de rien, sur Darla ? Pas du tout. De pas assez inquiète, j’ai néanmoins l’impression de passer à cruelle alors que je ravive cet épisode peu glorieux, mais, finalement, les deux se rejoignent : j’en arrive à lui en parler, à ma façon. Je ne suis pas douée pour les grandes discussions, principalement parce que je ne me sens pas légitime vu comment je mène ma vie, mais j’aurai au moins le mérite d’avoir essayé. L’effort est de courte durée, parce que je ne vais pas non plus m’attarder sur le sujet seulement pour lui faire mal, tout en ayant l’assurance qu’il ne se contentera pas de me bouder quelques secondes, mais bien plusieurs jours. Et j’ai envie de passer du temps avec Carl, avec cette version de lui-même qui a la tête moins occupée par les filles qu’il idéalise, celle où j’ai l’impression d’avoir plus d’importance. Ce n’est pas une question de jalousie ; et c’est sûrement biaisé, parce qu’il ne m’a jamais vraiment mis de côté, finalement, même s’il est vrai que nos rencontres s’espacent parfois. Mais elles sont toujours régulières et en ce sens je devrais avoir l’assurance que Carl me considère, même quand il a la tête ailleurs ; mais ça ne me suffit pas. Ça ne me suffit jamais et peut-être que c’est moi qui aurais besoin qu’on me remette les idées en clair – mais pour l’heure, ce n’est pas moins la cible, alors autant oublier cette perspective pour me concentrer sur mon ami. Ce dernier reste silencieux, et comme toujours, je surinterprète les choses. Je l’imagine déjà me faire la gueule, autant que je me flagelle de ne pas avoir profité de cette ouverture pour amener une vraie confrontation et ne pas seulement me contenter de taquineries qui sont néanmoins sérieuses. J’ai appris à être à l’aise avec le sujet, par nécessité de ne pas l’ignorer, consciente que ça ferait probablement plus de mal que de bien à Carl, quoi qu’il puisse en dire. Parfois, je glisse un peu plus, j’essaie d’être un peu plus bavarde, de dissimuler mes craintes sous une curiosité qui pousse à l’interrogatoire. Mais pas aujourd’hui, alors que je sens qu’il se referme ; je ne peux que lui assurer qu’il en est assez du sujet. Jusqu’à la prochaine fois, du moins.
D’autant que si Darla est un sujet sensible, de mon côté c’est la fréquentation en baisse de ce lieu qu’il est préférable d’ignorer. Outre la perspective de me retrouver sans emploi et de faire face à toutes les conséquences qui pourraient découler de la perte de mon salaire, il y a surtout le fait que j’aime Rose, j’aime cet endroit, j’aime ce que je deviens en m’investissant ici, même si ça peut sembler bien superficiel car il ne s’agit que d’un cinéma. Mais ce n’est pas qu’un cinéma, c’est bien plus que ça à mes yeux. « J’ai une idée. La prochaine fois je jouerai les clients moi aussi et je t’achèterai une place, peu importe le film. » Il m’arrache un rire alors que j’aimerais faire la gueule et j’approuve l’idée : « Je vais te coller devant tous les plus gros navets, Flanagan. » Je suis horrible ? Probablement. Il me tend la main et voilà comment je le remercie ; mais il ne devrait pas s’en offusquer car après tout c’est ainsi que je suis avec les gens que j’apprécie. « Ça ira mieux après les vacances Maisie. » Sans doute. Ou pas, parce que les gens n’ont plus l’envie ni le budget à accorder à des cinémas paumés, quand ils peuvent tout avoir dans d’énormes complexes qui tuent tous les commerces indépendants. Il est beau, ce monde de consommateurs. Mais Carl n’est pas venu ici pour profiter de ma mauvaise humeur, alors j’acquiesce avec un fin sourire. « Ouais, puis au pire je me déguiserai en saut de pop-corn pour distribuer des flyers dans la rue, ce sera le succès assuré. » Le ridicule ne tue pas, tout ça. Le pire, c’est que je serai capable de le faire pour m’assurer quelques clients de plus – je suis capable de beaucoup de choses, et j’en viens même à songer à des placements judicieux sur mon compte OnlyFans, avant de rapidement me raviser en songeant à la perspective de croiser mes abonnés. Eww. La mission consistant à sauver le cinéma est vite avortée, pour se concentrer sur une plus importante : celle des cadeaux de Noël que Carl offrira à ses proches. Et j’espère qu’il a du budget (je sais qu’il en a). « Euh oui.. je crois. » À commencer par celui qui touche à mon cadeau, bien sûr, ah ah, qu’est-ce qu’il croyait, au juste ? « Ah ça oui ! T’es d’ailleurs pas prête pour le cadeau de fou que je te réserve ! » Il n’a pas l’air sûr de lui, Carl et ça devrait me forcer à souligner qu’il s’agit d’une blague qu’il n’a pas compris, comme trop souvent. Mais je ne le fais pas, parce que je suis bien trop curieuse quant à savoir ce qu’il va me trouver. Ça implique aussi de me creuser la tête pour faire pareil, mais chaque chose en son temps. « Ça je sais pas trop, à sept ans on aime un peu tout le monde non ? » « Perso, à sept ans, j’avais envie de brûler le monde entier. » Non, pas vraiment, mais c’est ce qu’il a besoin d’entendre à cet instant. « Fais tes déductions. » Maya n’a pas encore essayé de l’immoler (en serait-elle capable ? Je pense que oui, vu les conneries que Lee pouvait faire à sept ans), ce qui implique qu’il fait partie de ses humains préférés, non, mieux encore, de ses héros, ouais. J’ai un sourire en pensant à la petite Maya qui idéalise Carl alors qu’en réalité, j’ignore tout dans leur relation. Je me fie à ce qu’il me dit, à ce que je vois les rares fois où j’ai pu croiser la gamine en m’imposant l’air de rien chez Talia et son copain quand ils ne sont pas là et sur le fait qu’il ait toujours son boulot – c’est que ça doit bien se passer, donc et j’en fais quelque chose d’acté, peu importe ce que pourra trouver Carl pour me faire changer d’avis. Et c’est au moins un lien qui lui apporte du bonheur, contrairement à celui avec son père – dont je me fais violence pour retenir mon jugement. « L’année prochaine, j’espère. » J’hoche la tête silencieusement, incapable de lui en faire la promesse, alors que ça ne me concerne pas et, surtout, que j’en sais rien. Car concernant le premier élément, ça pourrait me concerner, incapable que je suis de rester loin des affaires des autres quand je suis persuadée de pouvoir faire quelque chose, à mon échelle, pour les arranger. Ça m’a souvent valu des problèmes, bon, mais, à quelques rares occasions, ça a fonctionné et c’est ce qui m’empêche de considérer qu’il s’agit d’une mauvaise idée. Je serais capable d’aller voir le père Flanagan juste pour lui dire ma façon de penser, même si ça implique que Carl décide de me bouder et, cette fois-ci, pour des mois – ou pour la vie toute entière. Mais Neal a besoin d’entendre toutes ces choses que Carl ne lui dit pas, et ne lui dira probablement jamais, trop conciliant qu’il est, accroché à l’espoir de réparer les choses alors qu’il semble bien le seul à y croire encore.
S’il ne peut pas passer Noël avec son père, il lui reste toujours la perspective de se joindre à ma famille, même si je ne peux lui garantir de passer un bon moment, encore plus en ayant connaissance de la surprise que je réserve à mon frère. « Oh. Un ami que je connais ? » Je reste muette un instant, tentant de savoir si Angus et Carl se connaissent. Si c’est le cas, ce n’est pas de mon fait. Et surtout, je conseille à Carl de fuir très vite. « J’crois pas, non. Il s’appelle Angus, j’pense pas que tu l’as déjà croisé. Mais ce sera peut-être le cas à l’occasion, il risque de traîner par ici de temps à autre. Il est genre, super grand et costaud, tu pourras pas le rater. » J’ajoute, un peu dépitée même si je n’en montre rien, parce que je dois épouser mon rôle de la parfaite petite Maisie ravie d’avoir la visite de son Angus adoré. J’apprécie Carl, mais je le connais suffisamment pour savoir que c’est le roi des bourdes et je ne veux pas prendre le risque qu’il en fasse une devant mon frère. Et même s’il y a peu d’occasions pour eux de se croiser, le fait est que ce cinéma semble devenir un repère pour chacun des protagonistes, alors, autant éviter de leur donner les armes pour faire exploser mes manigances. « Non mais vous serez bien assez nombreux comme ça, et puis j’suis difficile niveau bouffe ta mère me détesterait. » Je hausse les épaules un instant. « Bof, tu sais, je l’ai assez préparée quand j’étais ado, j’crois qu’elle considère personne comme difficile, maintenant. » Et si Carl ne sait pas exactement les raisons derrière l’agacement de ma mère, ça a le mérite de lui servir. « T’en fais pas je vais me débrouiller ! » J’ai compris, je ne le force pas à se joindre à nous, mais je lui laisse la possibilité de célébrer ensemble, loin de ma famille. Je n’ai pas envie qu’il soit seul à Noël et puis, j’apprécie toujours les moments passés avec lui. « Oui ça je veux bien par contre ! Je viendrai avec plaisir. » Un sourire se colle sur mon visage alors que, d’un clin d’œil, j’acte tout ça. « Parfait, je t’enverrai un sms quand je serai libérée. » C’est le terme adéquat, alors que les réunions de famille se passent rarement dans le calme.
Libérée, je le suis aussi de mon boulot alors qu’il est temps de mener à bien cette mission, à commencer par la petite Maya – la plus importante en premier. « Alors euh.. comme beaucoup de petites filles elle a l’air d’aimer les couleurs douces, dans le genre pastel tu vois ? Niveau films c’est très classique hein, Disney évidemment ! Je connais pas sa princesse préférée par contre, c’est un peu nul de ma part. » J’affiche un air outré sur le visage avant de le frapper doucement sur l’épaule d’un revers de main. « Carl, t’abuses là ! Tu me répares ça direct la prochaine fois que tu la vois ! » Non, mais, franchement, c’est une honte, UNE HONTE, Carl. « Et je dirais que ça se vaut entre les habits et les jouets, à son âge t’aurais préféré recevoir quoi toi entre les deux ? » C’est une bonne question, ça. « Des jouets. Pas pour le côté matérialiste, non, mais parce que je me prenais pour la future grande pâtissière de mon quartier et que j’étais encore plus à fond à chaque fois qu’on m’offrait quelque chose pour compléter ma cuisinière en plastique. » Vraiment, j’étais à fond. J’avais la totale : les petites casseroles, les ustensiles, les moules. Tout, sauf le four, ce qui rendait mes créations complètement immangeables quand mon père prétendait le contraire. C’est Seth qui m’a balancé la vérité et qui a mis fin à mes rêves de gloire, quel salaud. « Je sais pas si j’oserais lui acheter des fringues cela dit, j’ai déjà pas trop de goût quand il s’agit des miennes. Mais niveau jouet j’ai aussi peur de me faire engueuler par son père si je ramène un truc qui prend trop de place. » Soit, j’imagine bien qu’un ours en peluche grandeur nature, ça passe mal. « Bon, ceci dit, ça permet déjà de toucher large, ça va le faire. Et puis, suffit d’éviter les jouets de plus d’un mètre, quoi. » Ça va le faire. Disney, des couleurs pastelles, des jouets de taille raisonnable, oui, c’est gérable. « Au pire, tu donneras le ticket à Talia pour qu’elles puissent aller échanger ton cadeau ensemble. » À chaque problème, sa solution. J’imagine bien que ça ne doit pas être très plaisant de voir son cadeau rapporté, mais, au moins, il pourra se vanter d’avoir fait plaisir à la gamine, même indirectement. « J’ai l’impression que le compagnon de Talia il m’aime pas trop. J’essaie de bien travailler à la maison pourtant mais il me regarde bizarrement.. Tu crois que.. » Je l’écoute attentivement, voyant déjà la panique qui le gagne. « Non.. il peut pas savoir.. » Je secoue la tête et affiche un sourire qui se veut rassurant. « Il t’en aurait déjà parlé, si c’était le cas. » Ce n’est pas le genre d’informations qu’on laisse passer, même si je m’abstiens de le dire ainsi à Carl. « Et puis, s’il vient à le savoir, dis-toi qu’à la base, son opinion sur toi vient de ton travail et pas du reste, ce serait con de faire marche arrière alors qu’il t’a fait confiance jusqu’ici. » Enfin ça, j’en sais rien. Je sais que les relations sont différentes avec le copain de Talia qu’avec la jeune femme, mais il vaut mieux pas trop l’accentuer maintenant. « Et tu fais très bien ton travail, ça, il pourra jamais dire le contraire. » Quoi qu’il finisse par découvrir (et penser) sur le jeune homme.
@Carl Flanagan
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| | | | (#)Sam 26 Mar 2022 - 21:43 | |
| Well I walked when I shoulda run and I ran when I shoulda walked. Your head's in the ocean, too deep to know where you're going, hoping time can be frozen. And you'll end up where you really belong. « Arrête, Carl, t’es très bien comme t’es. » Ces mots censés le rassurer n’y parviennent pas car le bonhomme a croisé suffisamment de miroirs dans sa vie pour avoir un avis très tranché sur son apparence et – sans surprise – cet avis n'a rien de positif. Carl se demande même ce que Maisie entend par là, ce n'est pas comme lui dire qu'il a du charme ou qu'il passe à côté de certains atouts, lui en tout cas ne le comprend pas comme ça. Être bien comme on est, quand on se considère dans le fond du panier physiquement ça ne sonne pas forcément comme le compliment du siècle. Ce n'est pas ce qui risque de lui faire gagner des points de confiance mais d'un autre côté le bonhomme a un peu abandonné l’éventualité d’un glow up dans un futur plus ou moins proche car le chantier serait sans fin. Il n'y croit plus Carl, à ses yeux on ne peut plus rien pour lui de ce côté-là. Quand il s'observe il n'arrive pas à trouver quoi que ce soit d'harmonieux à son visage et il n'est pas davantage en accord avec son corps, ce qui fait de lui un grand complexé très difficile à raisonner. Maisie veut bien faire il n'en doute pas une seconde, voilà pourquoi il se contente de lui adresser le genre de sourire en coin qu'il accompagne toujours d'un haussement d'épaule quand il n'a pas la force de contester ce qu'il entend. On dit de lui qu'il se déprécie beaucoup trop et ça agace même certaines personnes alors l'idée n'est pas d'user la patience de Maisie à peine arrivé, surtout s'il compte passer un assez long moment avec elle aujourd'hui. La moustache en ce qui le concerne est à proscrire et il n'en démord pas, moustache qu'il se prend aussi à imaginer sur l'héroïne de ses rêves parce qu'il est incapable de ne pas cogiter sur tout ce que Maisie lui dit, ou presque. Celle-ci s'en amuse d'ailleurs alors qu'il ne pensait pas du tout la faire rire avec ça et c'est un peu le propre du garçon, finalement, d'être parfois comique malgré lui. « outch, tu viens de casser ton propre fantasme là, nan ? » C'est peut-être l'impression que ça donne mais l'aventurière lui colle à la peau depuis la naissance de ses épisodes en tant que tout premier idéal féminin, alors il en faudra bien plus pour qu'il en termine avec elle. « Oh, non, Lara elle est incassable. » il l'informe en remuant la tête alors que l'image qui l'avait fait grimacer un peu plus tôt est déjà effacée de sa mémoire, oubliée l'affreuse moustache n'allant à personne et bonjour la barbe un peu plus portable, mais pas forcément plus confortable. Ça rend plutôt bien sur la plupart des hommes et il aurait pour ça tout un tas d'exemples à donner, alors le bonhomme se plait à croire l'espace d'un instant qu'il pourrait lui aussi cacher la misère de cette façon – et cacher est véritablement le terme à employer, puisque le seul intérêt d'une barbe à ses yeux est de pouvoir camoufler tout le bas d'un visage qu'on jugerait disgracieux. Peut-être que les filles se retourneraient un peu plus sur lui qu'avec ses trois poils sur le menton actuels, c'est le raisonnement qu'il finit par mener tandis que face à lui Maisie est déjà en train de contredire ce qu'elle entend. « Si tu veux changer quelque chose chez toi Carl, c’est parce que t’en as envie, pas parce que tu te sens obligé de le faire à cause des autres. » Si seulement il ne faisait pas tout en fonction de ces autres Carl avancerait un minimum dans sa vie, mais c'est son truc d'imiter ce qu'il peut voir ici ou là, c'est d'ailleurs pour cette raison que le bonhomme a fini par se voir à travers le regard des gens et non le sien, biaisé depuis longtemps. Maisie a raison mais Maisie le connait aussi bien trop pour savoir comment il fonctionne, et à quel point l'influence du monde extérieur peut peser lourd sur lui. « Un jour j’ai lu qu’il fallait d’abord s’aimer soi-même avant de vouloir plaire aux autres. » Ne lui demandez pas où il a vu ça, c'était certainement lors de ses sempiternelles fouilles d'internet durant lesquelles le bonhomme a l'habitude de se perdre. « C’est vrai tu crois ? » il interroge Maisie sans trop savoir quelle réponse il souhaiterait obtenir, car en y réfléchissant deux secondes ça ne l'arrangerait pas forcément d'entendre que c'est vrai. S'il doit d'abord apprendre à s'aimer Carl n'est vraiment pas sorti de l'auberge et ce n'est probablement pas dans cette vie qu'il connaitra l'amour ou ce qui s'en rapproche, voilà ce qu'il se dit. « Mais si tu veux te faire pousser la barbe... oublie juste pas de me prévenir que j’immortalise ça, hein. » Le bonhomme reste silencieux plusieurs secondes le temps de se demander s'il aimerait qu'un tel souvenir de lui puisse exister dans ce monde en admettant qu'il fasse réellement le test un jour, puis il réalise qu'il s'en passera en fait très bien. « Euh.. ouais non ! T’as déjà assez de photos compromettantes de moi comme ça. » Ça l'étonnerait même que Maisie ait la moindre photo flatteuse de lui en sa possession alors il préfère ne pas lui offrir un dossier de plus le concernant, parce qu'elle pourrait être tentée de l'embêter avec ça un jour ou l'autre, il le sait bien. Cette barbe va de toute façon rejoindre le cimetière des projets pour lesquels le bonhomme s'est brièvement emballé une fois dans sa vie avant de les sortir aussitôt de sa tête, demain c'est bien simple il n'y pensera déjà plus.
Le cinéma n'a jamais été aussi vide d'après ses souvenirs et si Carl veut y voir une situation temporaire dans un bref élan d'optimisme Maisie, elle, semble davantage préoccupée par la perspective de voir cet endroit de plus en plus déserté. Elle y travaille alors le sort de cet endroit la concerne forcément bien plus qu'il ne concerne Carl, mais le bonhomme ne peut pas rester sans réaction face à la déprime qu'il perçoit du côté de son amie. Il propose d'endosser le rôle d'un client à sa prochaine visite et promet de ne pas jouer les difficiles quant au film qu'il acceptera de visionner car le but n'est pas tant qu'il passe un bon moment, mais plutôt qu'il contribue à renflouer un peu les caisses du cinéma. L'occasion rêvée pour Maisie d'en profiter ce qu'elle fait sans attendre, non sans tirer une grimace au bonhomme au passage. « Je vais te coller devant tous les plus gros navets, Flanagan. » Il pourrait sérieusement bouder là-dessus Carl, mais dans le fond est-ce qu'il ne s'en fiche pas un peu de la qualité des films que tout ça l'engagerait à voir ? Il veut aider Maisie, si à côté le plaisir n'est pas au rendez-vous ce n'est pas bien grave même si le fait de proposer des navets, comme elle dit, pourrait peut-être expliquer pourquoi cet endroit voit sa fréquentation chuter. À moins que les vacances soient à pointer du doigt, il faut bien un coupable alors.. pourquoi pas, oui, il se dit que la période n'est pas forcément idéale et que les gens préfèrent peut-être profiter des illuminations en extérieur plutôt que d'aller s'enfermer dans une salle de cinéma en ce moment. Maisie n'a pas l'air très convaincue pourtant, elle semble même partir un peu défaitiste et la voir comme ça l'attriste. « Ouais, puis au pire je me déguiserai en saut de pop-corn pour distribuer des flyers dans la rue, ce sera le succès assuré. » Cette image le fait sourire tandis qu'il l'imagine déjà arborer l’accoutrement en question, sans savoir si ça fait vraiment partie des choses que Maisie se verrait entreprendre pour œuvrer à la survie de ce cinéma. Carl pourrait lui prêter main forte à la limite car le garçon a déjà battu des records en matière de ridicule et doute de pouvoir faire pire, mais c'est une autre idée qui lui vient sur le moment. « Non mais j’y pense, je peux coller des affiches près du café où je bosse pour vous faire de la pub. Y’a plein de gens qui passent dans le coin tous les jours. » C'est dans ses cordes si jamais il peut aider de cette façon, ça leur offrirait un peu de visibilité même s'il ne faut pas s'attendre à ce que les clients débarquent par milliers après ça. Carl culpabiliserait presque du succès du DBD car si lui risque un jour de perdre son boulot ce ne sera pas par manque de clients, et il ne peut pas rester les bras croisés alors que le tout premier refuge qu'il s'était trouvé dans cette ville est possiblement menacé. Il serait bien démuni lui aussi d'une certaine façon sans ce cinéma alors il est prêt à investir les moyens qu'il pourra dans cette opération sauvage, si bien sûr Maisie est disposée à accepter son coup de main puisqu'il a beaucoup de mal à entreprendre quoi que ce soit sans l'accord des autres. Carl fait plus ou moins illusion après ça avec le cadeau de Noël qu'il prétend réserver à Maisie alors qu'il ne sait même pas encore ce qu'il compte lui offrir, mais c'est le cadeau de la petite Maya qui pourrait bien lui poser les plus grandes difficultés quand il y pense. « Perso, à sept ans, j’avais envie de brûler le monde entier. » Il gratifie Maisie d'un regard ébahi tandis que cette information a le don de le perturber bien plus qu'il ne le faudrait. Ce n'est peut-être pas plus mal qu'ils ne se soient pas connus à cet âge-là du coup, car il n'aurait pas voulu faire partie de ce monde que la brune désirait brûler à l'époque, oh ça non. « Fais tes déductions. » Si Maya est comme Maisie était à cet âge-là alors oui, Carl peut certainement se sentir tel un privilégié que la fillette aurait adopté. Le courant est tout de suite très bien passé entre elle et lui et Maya est aujourd’hui la seule personne sur cette terre pouvant le surnommer Carlito sans que ça lui écorche l'oreille, parce qu'elle est une enfant et qu'il croit fortement en l'innocence de ses mots. « Okay, t’as peut-être raison. Et si elle m’adore autant que moi je l’adore alors je suis content. » Il peut toujours demander à la fillette ce qu'il en est mais il n'osera pas, l'honnêteté crue des enfants lui faisant aussi assez peur parfois. Carl préfère donner raison à Maisie sans chercher plus loin, c'est suffisamment rare qu'il arrive à se dire que quelqu'un l'apprécie pour qu'il ne gâche pas tout en analysant cette histoire dans tous les sens jusqu'à en trouver la faille. Mais Carl reste malgré tout fidèle à lui-même en laissant bien vite des doutes assombrir cette petite parenthèse enchantée. « Enfin.. j’espère que c’est pas trop cringe de considérer une fillette de sept ans comme son amie. » Le regard des autres, encore et toujours. Il n'est qu'un au pair s'entendant bien avec la petite dont il s'occupe mais d'un point de vue extérieur n'est-ce pas un peu pitoyable pour un garçon comme lui de ne pas pouvoir se contenter d'amis de son âge ? Carl se soucie des nouvelles étiquettes qu'il pourrait récolter lui qui en possède déjà beaucoup, sachant qu'il n'a généralement pas besoin de faire grand-chose pour que ce soit déjà considéré comme dérangeant. Elle lui laisse le dernier mot au sujet de son père et ce doit être mieux comme ça, le bonhomme n'ayant pas franchement besoin qu'on entretienne chez lui l'espoir de voir un jour Neil lui tendre enfin la main et lui offrir une place dans son quotidien qu'il a l'impression d'avoir attendu toute sa vie. Personne ne peut lui garantir que ça finira par arriver, lui s'y accroche à défaut d'avoir autre chose en quoi croire aujourd'hui parce qu'il n'est pas prêt à entendre que ce douzième Noël sans son père n'est peut-être pas le dernier et qu'il pourrait en connaitre encore beaucoup d'autres, derrière.
Son père ne veut pas de lui et Talia prévoit sans doute de passer les fêtes en famille ce qui le pousserait du coup à chercher un autre endroit que la maison de Bayside où passer Noël, mais en confiant tout ça à Maisie le bonhomme ne s'attend pas un seul instant à ce qu'elle lui propose sérieusement de se joindre à elle ainsi qu'à ses proches car quand même, il aurait du mal à ne pas se sentir un peu de trop dans l’équation. Entre ses frères, sa mère et cet ami qu'elle évoque Carl a bien peur de dénoter mais ça, c'est avant que cette dernière information ne le fasse un peu trop cogiter. Il s'interroge sur l'ami en question, qui ne doit pas être n'importe qui pour que Maisie l'ait convié à passer les fêtes avec elle et qu'il connait peut-être, ne serait-ce que de vue. « J’crois pas, non. Il s’appelle Angus, j’pense pas que tu l’as déjà croisé. Mais ce sera peut-être le cas à l’occasion, il risque de traîner par ici de temps à autre. Il est genre, super grand et costaud, tu pourras pas le rater. » Angus. Il a beau répéter ce prénom dans sa tête rien n'y fait, aucun visage ne lui vient à l'esprit alors Maisie doit avoir raison quand elle suppose que les deux garçons ne se sont jamais croisés. « J’te confirme que ce nom me dit rien. » Et s'il parait légèrement contrarié à cet instant c'est parce qu'il vient d'apprendre par hasard l'existence d'un ami dont Maisie ne lui a jamais parlé, ce qu'il ne sait pas trop comment prendre. Carl est bêtement possessif, il ne peut pas s'empêcher de penser que ce garçon va lui voler l'attention de Maisie alors qu'elle n'a à priori jamais eu de mal à jongler entre eux deux jusqu'ici. Il ne manquerait plus qu’il soit beau et Carl pourra officiellement le détester comme il le fait avec tous ces types avantagés par la nature lui rappelant qu’il a de son côté été beaucoup moins gâté. Il enregistre quand même la description qu'elle en fait histoire d'être capable d'identifier (et de juger) le fameux Angus quand il se pointera au cinéma, parce qu'ils y ont de toute évidence leurs habitudes l'un et l'autre. « Si je vois débouler un gars aux allures de bodyguard je saurai que c’est lui alors. » Un mec immense et baraqué ça ne doit pas pouvoir se rater dans le coin, Carl a même presque hâte de pouvoir mettre un visage sur ce nom afin de savoir à quoi ressemblent les autres amis de Maisie et de pouvoir – bien évidemment – se comparer à eux. Ce n'est pas bon pour les nombreux complexes qu'il traine mais c'est plus fort que lui, alors vivement qu'il puisse se dire qu'ils sont tous tellement au-dessus et que Maisie lui fait une fleur en acceptant de trainer avec lui. Car ses autres amis ne doivent pas s'être faits tristement connaitre dans une télé-poubelle eux, leur réputation ne doit pas être déplorable comme la sienne et ils ne doivent pas non plus s'imaginer qu'un type les suit chaque fois qu'ils en croisent un dans la rue, bref Carl a toutes les chances d'être le vilain petit canard du lot comme finalement partout où il va. Rencontrer Angus lors d'un événement aussi important que Noël lui mettrait beaucoup trop la pression et il ne tient vraiment pas à s'imposer dans une famille qui n'est même pas la sienne, alors il décline l'invitation en se cachant derrière le premier prétexte qu'il trouve. « Bof, tu sais, je l’ai assez préparée quand j’étais ado, j’crois qu’elle considère personne comme difficile, maintenant. » Carl hoche timidement la tête, c'est vrai que vu sous cet angle il y a peu de chances qu'il passe pour le garçon le plus difficile de la terre mais il préfère quand même refuser, affirmant qu'il saura se débrouiller alors qu'il n'a pas le moindre plan en vue. Mais ça ne le tuera pas de passer une partie de la soirée du vingt-quatre en solo, surtout s'il peut rejoindre Maisie ensuite comme celle-ci le lui propose. La réponse du bonhomme n'est étrangement plus la même à partir de là et pour cause, il se sentira bien plus à l'aise avec elle et elle seule. « Parfait, je t’enverrai un sms quand je serai libérée. » Le dernier mot le faire sourire un peu tristement car il donnerait tout pour passer le réveillon avec sa mère et son frère, même s'il sait pertinemment qu'une telle configuration des choses inclurait aussi son beau-père et il ne peut pas penser à lui sans s'en donner mal au bide. « Merci Maisie. » De lui permettre de ne pas être tout seul pour Noël cette année, ça lui réchauffe le cœur alors qu'il était prêt à accepter son sort sans se battre ni chercher d'autres solutions. Carl appréhende un peu moins les fêtes à venir maintenant qu'il sait qu’il ne sera pas sans compagnie, mais il n'aura véritablement l'esprit tranquille que lorsqu'il aura résolu le grand dilemme des cadeaux.
Quelle erreur de débutant, où croit-il aller au juste alors qu'il ne connait même pas la princesse préférée de Maya ? C'est une information qui pourrait cruellement lui manquer aujourd'hui et Maisie est aussi d'avis qu'il n'a vraiment pas assuré sur ce coup-là. « Carl, t’abuses là ! Tu me répares ça direct la prochaine fois que tu la vois ! » C'est même la première chose qu'il risque de faire quand il retrouvera la fillette parce qu'il se sent franchement indigne de son rôle en ne sachant pas ça. « Promis je lui demande dès que je rentre ce soir ! » Et d'ici là il n'a plus qu'à éviter tout cadeau en rapport avec Disney car ce n'est pas très conseillé de miser dessus à l'aveugle sans savoir ce que Maya préfère. Alors c’est évidemment tentant de se rabattre sur la reine des reines qui plairait soi-disant à toutes les fillettes de leur époque mais il suppose qu'il s'en rappellerait si Maya en était particulièrement fan, c'est une chose qui aurait probablement capté l'attention de ses yeux et ses oreilles. Mais histoire de savoir un minimum vers quoi s'orienter le bonhomme demande à Maisie ce qu'elle aurait préféré recevoir au même âge, car autant profiter de son expérience. « Des jouets. Pas pour le côté matérialiste, non, mais parce que je me prenais pour la future grande pâtissière de mon quartier et que j’étais encore plus à fond à chaque fois qu’on m’offrait quelque chose pour compléter ma cuisinière en plastique. » C'est drôle, lui avait toute la panoplie de bricoleur dans le même genre. Un établi avec caisse à outils qui a dû l'intéresser deux semaines, si ce n’est pas moins, et qui est loin d'avoir fait naitre chez lui la moindre vocation manuelle comme on peut le voir aujourd'hui. « Tu crois que ce genre de trucs existent toujours ? Remarque je sais pas si Maya se rêve en pâtissière elle aussi, ce serait peut-être un peu risqué. » Et peut-être un poil sexiste, aussi. Carl ne veut pas opter pour le premier cadeau qu'il trouvera sans un minimum de réflexion derrière, il tient autant à s'assurer qu'il plaira à Maya qu'à éviter de contrarier le père de celle-ci en ramenant quelque chose d'encombrant qui ne tiendra même pas sous le sapin – et qu'il aura un mal de chien à emballer aussi, même s'il se fera certainement aider pour ça. « Bon, ceci dit, ça permet déjà de toucher large, ça va le faire. Et puis, suffit d’éviter les jouets de plus d’un mètre, quoi. » Donc la cuisine en plastique, en l'occurrence, ce n'est peut-être pas une bonne idée en plus d'alimenter des clichés qui n'ont plus vraiment leur place aujourd’hui. « Au pire, tu donneras le ticket à Talia pour qu’elles puissent aller échanger ton cadeau ensemble. » Les yeux du bonhomme s'illuminent devant ces paroles très sensées. Pourquoi ce sont toujours les autres qui ont ce genre de bonnes idées, et jamais lui ? « Oh oui, je vais faire ça. » Voilà de quoi le rendre un peu plus serein si jamais son cadeau ne récolte pas le succès escompté auprès de la fillette, le tout étant maintenant de ne pas oublier de conserver le ticket en question car bon, Carl n'est pas reconnu pour être tête en l'air pour rien. Et puis garçon s'inquiète une fois de plus du regard que Mason peut poser sur lui, alors que l'impression d'être dans son collimateur s'intensifie de jour en jour à la maison. Peut-être qu'il interprète mal les choses et les dramatise, ou peut-être qu'effectivement le compagnon de Talia commence à perdre patience avec lui. « Il t’en aurait déjà parlé, si c’était le cas. » « Je sais pas, il me dit jamais grand-chose. » À moins que ce ne soit Carl qui prenne la fuite chaque fois qu’un échange pourrait avoir lieu, hm, ce n'est pas non plus impossible. Mason lui fait peur pour le simple fait d'être l'homme de la maison, ses vieux traumatismes l’amènent à rejeter comme à craindre ce genre d'autorité alors c'est vrai qu'il partage bien moins de choses avec lui, et que c'est la dernière personne qu'il irait voir en cas de problème avec Maya ou autre chose. « Et puis, s’il vient à le savoir, dis-toi qu’à la base, son opinion sur toi vient de ton travail et pas du reste, ce serait con de faire marche arrière alors qu’il t’a fait confiance jusqu’ici. » Le bonhomme aimerait approuver ce qu'il entend mais il n'en est pas aussi sûr de son côté. « C’est surtout Talia qui me fait confiance, elle est tellement gentille avec moi alors que je mérite pas ça d’elle. » Le contraire aurait été étonnant, n'est-ce pas. Carl a toujours cette opinion déplorable de lui-même, c’est redondant même s'il se base quand même sur des faits avérés – selon lui – pour avancer tout ça. « Je m’en veux d’avoir parfois des réactions absurdes à la maison, elle dit rien mais à force ça doit quand même un peu la fatiguer. » Ou l'inquiéter, ce qu'il ne souhaite vraiment pas. Si Talia se met elle aussi à se poser des questions il craint qu'elle s'associe à Mason et qu'ensemble ils décident d'enquêter sur son cas, c'est vraiment la pire chose qui pourrait arriver mais ce n'est pas comme si Carl contrôlait ces fameuses réactions dont il parle. « Et tu fais très bien ton travail, ça, il pourra jamais dire le contraire. » Un sourire étire cette fois ses lèvres alors qu'il apprécie tout ce que Maisie fait pour le rassurer. « Je fais de mon mieux on va dire, j’peux pas me permettre de prendre ce boulot à la légère car c’est pas dit que je retrouverais facilement une famille d’accueil si celle-là voulait plus de moi. » Il pense évidemment déjà au pire car c'est un peu sa marque de fabrique, mais n'est-ce pas ce qui lui pend réellement au nez s'il continue de réagir comme il le fait pour des broutilles ? Cette façon d'être ne peut plus choquer Maisie depuis le temps mais Talia le loge, le nourrit et le blanchit, il dépend presque entièrement d'elle aujourd'hui alors il doit veiller à ne surtout jamais arriver à bout de sa patience car il aurait beaucoup trop à perdre, il le sait.
Le duo poursuit sa route à travers Logan City alors que le cinéma semble maintenant loin derrière eux, et c'est à deux pas du cabinet vétérinaire que les yeux du garçon sont comme appelés vers la devanture d'une petite boutique de jouets faits à la main. « Oh Maisie regarde, elle est troooop belle ! » Il a un coup de cœur immédiat pour cette poupée de chiffon en vitrine et il n'avouera pas son hésitation quant à l'animal représenté avant de comprendre qu'il s'agit bien d'un cerf. Carl s'attarde sur chaque petit détail jusqu'à ce que l'un d'eux ne l'interpelle, et pas des moindres. « C'est le prix ça ? Ouch. » Alors il a bien évidemment les moyens d'investir autant mais il n’aurait pas cru ça si cher, et il espère que Talia ne lui tapera pas sur les doigts s'il opte pour cette poupée et qu'elle découvre son prix. Elle est bien du genre à lui dire de garder ses sous pour lui, ce que Carl n'a jamais été capable de faire et ce qu'il ne fera encore pas cette fois-ci. Le bonhomme se tourne vers Maisie afin d'obtenir son avis sur la poupée mais ce n'est pas la seule chose qu'il attend d'elle, le moment est peut-être bien venu de mettre des mots sur ce qu'il se retient de lui dire depuis une bonne demi-heure déjà. « Au fait je voulais te demander un truc mais hum.. je sais pas trop si je fais bien. » En soi Carl sait très bien ce qu'il veut exprimer, il n'est juste pas certain qu'à l'oral les choses feront autant de sens que dans sa tête parce qu'il a toujours du mal à articuler ses idées de façon claire quand il les a ruminées un peu trop longtemps en interne. « Bon. Tu sais que j’aime pas trop en parler mais.. comme mon problème va forcément revenir vu qu’il revient toujours.. est-ce que ça te dérangerait d’intervenir la prochaine fois que tu me verras perdre un peu trop la tête pour une fille ? » Ah, c’est donc ça. Maisie doit être consciente de l'effort qu'il entreprend ici pour ne serait-ce qu'admettre qu'un épisode laissera forcément la place à un autre parce qu'il a tendance à errer dans un certain déni après coup, Carl n'aime pas s'avouer qu'une rechute le guette car c'est comme reconnaitre qu'il ne tire aucune leçon de ses épisodes et qu'il est prisonnier de tout ça pour peut-être encore plusieurs années, ce qui le terrifie. « Si je vais trop loin je veux dire, j’ai toujours peur de l’ampleur que les choses peuvent prendre et je crois que ça me rassurerait si t’étais là pour vérifier que je.. déraille pas trop non plus, tu vois ? » Trop loin, lui seul sait vraiment ce que ça veut dire car Maisie n'est pas constamment à ses côtés pendant ses épisodes, on peut même dire que le bonhomme a un peu tendance à s'isoler quand ses tendances obsessionnelles le rattrapent. Et cet isolement est justement une chose sur laquelle Maisie pourrait intervenir, lorsqu'il se renferme sur lui-même et décrète que le monde ne tourne plus qu'autour de cette fille qu'il idéalisera pendant un temps. Il y a aussi ces sorties qu'il peut parfois lui proposer et qui s'avèrent souvent être des plans foireux visant à surveiller sa proie en calquant sa vie sur la sienne, alors peut-être que lui dire simplement non contribuerait déjà un peu à le stopper dans ses délires. Carl ne peut pas compter sur lui-même pour rester raisonnable alors il s'en remet à l'une des personnes les connaissant le mieux, lui et son trouble.
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| | | ÂGE : vingt-trois ans (10.02.2001). STATUT : elle aime angus ; elle l'a donc largué, en toute logique (non). MÉTIER : employée polyvalente dans un cinéma de quartier, arrondi les fins de mois avec son compte onlyfans (@onlyfeet) où elle vend ses sous-vêtements sales et envoie des photos de ses pieds. LOGEMENT : #29 hardgrave road (west end), avec mateo et elena. elle croise les doigts pour que ça dure plus d'un an, cette fois. POSTS : 1299 POINTS : 40 TW IN RP : troubles alimentaires, mention de nourriture, perception erronnée du corps, parentification, langage cru (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : Je n'aime que ma moitié. PETIT PLUS : mère récemment décédée, père expatrié, un frère emprisonné, l’autre en foyer ; elle manque sérieusement de repères familiaux ≈ mouton noir de la famille, tombée dans les troubles du comportement alimentaire, elle a vraiment cru qu’elle s’en était sortie pour de bon jusqu’à ce qu’elle replonge en janvier 2024 ≈ vierge et paniquée par tout ce qui touche à l’intimité, ce n’était pas un problème jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse d’angus ≈ impulsive, immature, elle vit sa crise d’adolescence avec un peu de retard ≈ arrogante, peste, bourrée d’insécurités, douce : un vrai paradoxe. CODE COULEUR : maisie nargue le monde en tomato et en peru. RPs EN COURS :
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angus ⊹ in any universe you are my dark star. i want you to want me, why don't we rely on chemistry? why don't we collide the spaces that divide us? i want you to want me.
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| Je ne lui ferai pas un exposé de deux heures, powerpoint à l’appui, sur les raisons pour lesquelles il est très bien comme il est, Carl, parce que nous ne sommes pas là pour ça. Pourtant, j’en serais capable, et à force de l’entendre ce dénigrer de la sorte, je crois que j’ai assez de matière pour déconstruire cette idée reçue en une bonne cinquantaine – que dis-je, centaines – de slides pour lui prouver le contraire. Des raisons les plus farfelues comme le fait qu’il n’a pas de troisième œil aux plus scientifiques concernant la symétrie de son visage en passant par les plus personnelles visant à simplement souligner qu’objectivement, c’est un beau garçon, Carl. J’ai aucune peine à complimenter les autres, je n’ai seulement pas toujours l’énergie de passer des heures à jouer à la thérapeute. Car malgré toute mon affection pour le jeune homme, je sais bien qu’une seule séance de bienveillance et de compliments ne suffira pas à transformer sa piètre opinion de lui-même ; c’est un travail qui doit s’étendre sur la durée et ni lui ni moi ne sommes assez réguliers ou motivés pour nous y astreindre. Alors j’essaie de rétablir la vérité quand je le peux, comme à cet instant, même si son silence me confirme qu’il ne croit pas un mot de ce que je viens d’affirmer. Est-ce qu’il va falloir que je me pointe avec sa gueule sur un t-shirt pour qu’il comprenne le message ? Que je colle des posters de lui dans ce cinéma, dans ma chambre, partout ? Je m’agace, toujours gentiment néanmoins, parce que je sais que s’apprécier est un travail bien plus difficile qu’il n’y parait et il serait malvenu de ma part de m’offusquer du comportement de Carl alors que je le connais bien, ce comportement. Il ne s’exprime pas de la même manière pour lui qu’il ne s’exprime pour moi, mais je le connais et je sais à quel point il est difficile d’ignorer cette petite voix dans sa tête qui ne cesse de répéter qu’on ne vaut rien. Et je sais à quel point le bruit des autres peut être pénible quand ils essaient de nous convaincre du contraire, alors je me contente d’un sourire assuré et d’un regard soutenu, avant d’en revenir à notre dynamique habituelle, à me moquer légèrement de sa maladresse. À cet instant, celle qui consiste à s’être détruit son propre fantasme. « Oh, non, Lara elle est incassable. » Je pince les lèvres avant d’acquiescer silencieusement, dubitative. Ce n’est pas que je lui souhaite d’être traumatisé par la vision d’une Lara moustachue, c’est que je ne comprends pas vraiment ce fantasme de Lara Croft, m’enfin, s’il est toujours content, c’est l’essentiel. De la même manière, s’il décide de changer quelque chose chez lui, c’est parce qu’il le veut, parce que ce changement lui apporte un bénéfice à lui plus qu’aux autres et oui, encore une fois, c’est l’hôpital qui se fout de la charité, mais ce sont des vérités auxquelles j’aime croire quand elles ne me sont pas adressées. « Un jour j’ai lu qu’il fallait d’abord s’aimer soi-même avant de vouloir plaire aux autres. » Tiens donc, il l’a lu ? Seulement lu ? Il n’y a pas cru, donc ? « C’est vrai tu crois ? » Je ne sais pas quoi répondre à sa question sans être la plus grande des hypocrites, mais je ne peux pas non plus laisser un silence s’installer le temps d’y réfléchir, ce serait déjà lui indiquer ce que je pense de cette affirmation et ce n’est certainement pas ce qu’il a besoin de croire à cet instant. « Oui. Et je te le dis pas pour être gentille, mais par expérience. » J’opte pour un demi-mensonge. Si je me porte bien aujourd’hui, c’est en partie parce que j’ai appris à accepter mes failles et même si je lutte encore tous les jours contre certaines d’entre elles – et pour le restant de ma vie probablement – je perçois la différence ente celle que j’étais il y a cinq ans et celle que je suis aujourd’hui. Et même si je ne peux pas encore dire que je m’aime inconditionnellement, j’ai au moins appris à moins me détester. « C’est long, mais ça s’apprend. » Je souligne rapidement, bien consciente qu’en vue de la confiance que Carl a en lui, le chemin est long et pourrait paraître démoralisant. Encore une fois, je comprends, mais je sais aussi que je dois ponctuer ma réflexion d’une lueur d’espoir. Ça paraît inaccessible autant qu’interminable jusqu’à en arriver-là et je ne vais pas prétendre le contraire ; mais je suis sincère : ça s’apprend. Et quand on accepte d’aller au rythme de cet apprentissage, sans presser les choses, les bénéfices sont assurés. Et j’espère qu’un jour, ils le seront pour Carl. « Euh.. ouais non ! T’as déjà assez de photos compromettantes de moi comme ça. » Sa réflexion me rappelle néanmoins de la mauvaise idée que ce serait que de le photographier, malgré mon humeur moqueuse, parce qu’il verrait les choses sous un angle bien moins léger que le mien. « Mais j’y tiens à mes photos compromettantes de toi... » Que je souligne avec une moue boudeuse, pour tenter de l’attendrir. Ça vaut ce que ça vaut, hm.
Peut-être que je devrais faire appel à cette moue au quotidien pour appâter les clients qui tendent à fuir les lieux. Et les justifications de Carl sont mignonnes, mais sûrement très loin de la vérité ; je doute que seules les vacances puissent expliquer le manque de fréquentation de nos salles. J’ai envie d’y croire, oui, mais il faut aussi que je sois rationnelle. Ce n’est pas la première fois que l’on connaît une période de crise, on s’en relève à chaque fois, mais ce n’est jamais le succès fou, celui qui nous permettrait de nous reposer sur nos acquis quelques mois. Aujourd’hui ne fait pas exception à la règle et arrivera bien un moment où ça nous sera fatal. Et j’essaie. J’essaie vraiment d’être aussi optimiste que le jeune homme, mais c’est une tâche de plus en plus difficile. « Non mais j’y pense, je peux coller des affiches près du café où je bosse pour vous faire de la pub. Y’a plein de gens qui passent dans le coin tous les jours. » Ça me paraît bien plus raisonnable que de faire la pintade en costume de pop-corn, c’est certain. Mon regard sonde Carl un instant, comme pour jauger de son sérieux alors que je le connais suffisamment pour savoir qu’il l’est ; mais il y a aussi cette fierté mal placée qui se refuse à demander de l’aide à quiconque. Mais c’est une affiche, ou quelques-unes, ce n’est pas comme si je lui demandais d’avancer des frais ou de payer mon salaire avec son gain, ni si je lui demandais de supplier ses clients de devenir les miens. « C’est une bonne idée, oui. Je peux imprimer ça et on peut s’organiser pour les coller un aprèm. » Je m’avoue vaincue, avant de rapidement préciser. « Je te paierai en séance de ciné pour ton service rendu. » À défaut de pouvoir le payer avec de l’argent (comme s’il en avait besoin). Mais je veux surtout qu’il sache que je lui suis redevable et que j’apprécie son geste. « Merci, Carl. » Autant pour la proposition que pour le simple fait d’essayer de me rassurer alors que j’ai de plus en plus l’impression que mon emploi me glisse entre les doigts.
Et c’est peut-être mal venir de plaisanter (vraiment ?) sur le cadeau qu’il doit m’offrir alors qu’il accepte de m’aider, même si à l’échelle de notre faillite annoncée, ce n’est pas grand-chose. C’est le geste qui est important, pas la finalité, même si j’espère que ça nous offrira un léger coup de pouce. Ça ne m’empêche pas d’être une arriviste, plus parce que je suis curieuse de savoir ce qu’il m’offrirait que parce que j’ai envie d’un cadeau. Je ne suis pas sûre d’être le meilleur exemple de ce qu’une petite fille peut aimer à sept ans, étant donné que j’ai traversé ma période de rébellion avec un peu d’avance (avant de faire un second round à l’adolescence). Je dois me faire violence pour réprimer un rire alors que je vois les yeux ébahis de Carl. « Okay, t’as peut-être raison. Et si elle m’adore autant que moi je l’adore alors je suis content. » Voilàààà, on y arrive, il croit un peu à mes paroles, à l’affection de Maya et peut-être que d’ici quelques années, il croira aussi un peu en lui. « Il y a pas de peut-être. J’ai raison. » Fin de l’histoire, merci, au revoir. Je pourrais même ajouter que j’ai toujours raison, mais je ne suis pas sûre que ce soit le moment de vanter mes talents alors que nous sommes investis d’une mission plus importante. « Enfin.. j’espère que c’est pas trop cringe de considérer une fillette de sept ans comme son amie. » Je fronce les sourcils avant de secouer la tête pour marquer mon opposition. « Lee est mon meilleur ami, et il a deux ans de plus que Maya. » Là-aussi, fais tes déductions, Carl. Si c’est cringe, alors je le suis autant que lui ; c’est même pire dans un sens car je ne suis même pas payée pour m’occuper de Lee, je le fais bénévolement parce que c’est mon frère. Et que mon frère soit mon meilleur ami, oui, c’est peut-être un peu pathétique, mais ça ne me gêne pas, tout comme il ne devrait pas être gêné de compter sur l’affection de la petite. Je pourrais même me permettre une blague de mauvais goût, estimant qu’il n’y a aucun problème tant que cette affection reste dans la limite du raisonnable et de la légalité, mais vu le premier degré dont Carl fait toujours preuve, on va éviter, hein. Je voudrais pas me retrouver avec des associations aux fesses parce qu’il m’aura considérée comme une pédophile, hm. Ou qu’il se mette à questionner ses propres tendances, parce qu’il en serait capable, ahah... ah. Ok, heureusement que je sais me la fermer.
Enfin... parfois, seulement, alors que je manque de faire une bourde en insultant son père, avant de me reprendre à la dernière seconde. Il a sûrement vu clair dans mon jeu, mais comme je suis son amie et que le mot n’a pas franchi mes lèvres de justesse, je suis pardonnée, n’est-ce pas ? Et qu’on se le dise, s’il avait franchi mes lèvres, je me serais excusée, mais j’aurais manqué de sincérité. C’est un fait, je considère son père comme un con. Oui, je sais qu’il existe toujours deux versions d’une même histoire, mais je consens à n’écouter que celle de Carl car c’est de lui dont je suis proche, c’est son parti que je dois prendre, peu importe les argumentaires du camp opposé. C’est de lui dont je me préoccupe et c’est lui que je vois souffrir quand il évoque son paternel et la relation brisée qu’il essaie de réparer seul, sans que son père ne daigne lui offrir le moindre coup de main. Carl a ses défauts (et des gros, bon), mais il n’empêche qu’il s’agit de son fils, que jusqu’à preuve du contraire il n’a tué personne et qu’il tient à sa famille. Ce sont des arguments suffisants à mes yeux pour tenter de trouver un certain équilibre, aussi bancal qu’il soit, plutôt que de préférer une ignorance pure et simple. Alors oui, Neil est un con, parce que Carl mérite mieux, beaucoup mieux, contrairement à ce qu’il doit penser. Et s’il ne veut pas de Carl à sa table pour les fêtes et bien, je le remplace sans sourciller. De toute façon, c’est pas comme si mon Noël s’annonçait de la plus belle des manières, hein, avec Angus à mes côtés. « J’te confirme que ce nom me dit rien. » Je suis rassurée, pour être honnête. Parce qu’il n’a certainement pas besoin d’un Angus dans sa vie, de cette sale bête qui s’accroche et qu’on arrive plus à éliminer. « Tu perds pas grand-chose, je te rassure. » Que je précise avec un sourire, très sincère cette fois-ci alors que je l’étais bien moins en me retenant d’insulter Angus pour parfaire notre couverture. « Si je vois débouler un gars aux allures de bodyguard je saurai que c’est lui alors. » Je laisse échapper un léger rire avant de reprendre. « Enfin, pour le coup, il est baraqué, mais je pense pas qu’il sait se défendre, alors compte pas sur lui si un jour tu te fais de nouveau harceler par un fan. » Ou un haters, mais je préfère présenter le bon côté de la chose. « Ça, ça reste mon boulot, de te sauver les fesses. » Que je précise, un large sourire sur les lèvres, consciente de certains mécanismes de mon ami et ne voulant pas lui donner l’impression de l’oublier au détriment d’un autre – encore moins Angus, eurg. C’est moi la bodyguard attitrée de Carl, c’est tout, ça a été acté le jour où il a franchi le seuil de ce cinéma, qu’il n’essaie même pas de me remplacer. Et je ferai de mon mieux pour que jamais ils ne se côtoient malgré ce que je viens de dire, et finalement la perspective de troquer Angus pour Carl sans jamais qu’ils ne se croisent me paraît parfaite. Parce que j’imagine sans peine que le Noël en famille va être une catastrophe (en toute logique, je ne peux m’en prendre qu’à moi-même) alors la présence de Carl pour terminer la journée de bonne humeur est une évidence. « Merci Maisie. » En guise de réponse, je lui adresse un simple clin d’œil, signifiant qu’il n’a pas à me remercier. C’est peut-être moi qui suis reconnaissante, en réalité.
La soirée du 24 est actée, il est temps de s’en remettre aux cadeaux. Le problème, c’est qu’on ne va pas aller loin s’il ignore les éléments aussi élémentaires que les personnages disney préférés de la gamine. « Promis je lui demande dès que je rentre ce soir ! » Mon index et mon majeur bien tendus se dirigent vers mes deux yeux dans un geste de la main, avant de se tourner vers lui, lui signifiant que je suis prête à gronder s’il échoue dans cette mission. Si ça se trouve, la gamine déteste ça. Les princesses, les héros marvel, tout ça, peut-être qu’elle se rêve dresseuse de serpents ou aventurière de l’espace, j’en sais rien, c’est pas ma gamine, mais il vaut mieux ne pas y aller à l’aveugle. Il doit bien avoir une idée de ce qu’elle aime, quand même. Genre, moi, à son âge, j’étais à fond dans ma période cuisine (l'ironie). Après, j’ai eu une période vétérinaire avant de m’en remettre au bricolage une fois ado – et je suis toujours une grande fan du DIY, surtout quand tout ce que je fais est un échec. « Tu crois que ce genre de trucs existent toujours ? Remarque je sais pas si Maya se rêve en pâtissière elle aussi, ce serait peut-être un peu risqué. » - « C’est indémodable ces trucs-là. Et c’est sûr que si elle a jamais montré d’intérêt pour ça, c’est pas une bonne idée. » Pas du tout, même. « Mais j’sais pas, il doit bien y avoir un truc qu’elle aime bien, non ? Elle t’a jamais dit ce qu’elle voulait faire plus tard ? » Je marque un instant de silence le temps d’ordonner mes pensées. « Hm à cet âge-là, ça se veut médecin, véto, prof ou... oh, Lee rêvait d’être jardinier ! » Maintenant il veut juste être danseur, et Dieu sait ce que ce sera dans deux ou trois ans. Maya ne lui a jamais parlé d’un intérêt particulier ? Malgré tout on progresse, alors qu’il faut éviter les cadeaux de plus d’un mètre et que si, vraiment, la gamine ne peut pas voir en peinture son cadeau, il peut toujours l’échanger... « Oh oui, je vais faire ça. » OH ! « Un set de peinture ?! Un truc créatif ? » Je m’exclame, le coupant presque, comme si je venais soudainement d’avoir l’idée du siècle. Mais la peinture, les trucs créatifs, ça marche toujours. On m’offre un kit de bodypainting demain, je suis sûre que je vais en faire bon usage et m’éclater. À défaut, à cet instant, j’ai juste envie d’éclater la tête d’un Mason qui préoccupe bien trop l’esprit de Carl à mon goût. « Je sais pas, il me dit jamais grand-chose. » C’est sûr que ça aide pas. « Crois-moi, Carl. S’il avait quelque chose à te reprocher, il l’aurait déjà fait. » Et il ne serait pas resté dans le mutisme le plus complet, surtout si ça touche de près ou de loin à son enfant. « C’est surtout Talia qui me fait confiance, elle est tellement gentille avec moi alors que je mérite pas ça d’elle. » Il est vrai qu’il me parle plus souvent de la jeune femme que de son époux, mais l’un dans l’autre... « Tu t’occupes de leur fille, Carl. Ce serait pas le cas s’ils ne te faisaient pas tous les deux confiance. » Vu comme il présente Mason, je doute qu’il accepterait de laisser Carl s’occuper de sa fille s’il avait quelque chose à lui reprocher. Talia ne suffirait pas à faire barrière. « Et tu t’occupes très bien de Maya, d’ailleurs. Talia a toutes les raisons du monde d’être gentille avec toi. » Parce que ses obsessions ne l’empêchent pas de faire son travail – enfin, il me semble. J’en sais rien, en réalité et peut-être que je m’avance trop vite, pour autant, encore une fois, si le petit secret de Carl était découvert, il ne serait probablement plus à ce poste. Ou si son travail n’était pas satisfaisant, tout simplement. « Je m’en veux d’avoir parfois des réactions absurdes à la maison, elle dit rien mais à force ça doit quand même un peu la fatiguer. » - « Quel genre de réactions ? » J’interroge en lui jetant un coup d’œil. « On peut toujours travailler dessus tous les deux. Ça s’apprend. » Que je répète, référence à ce que nous discutions il y a encore quelques instants. Ça s’apprend et je veux bien l’aider, surtout si c’est pour lui garantir une certaine sérénité dans son job. « Je fais de mon mieux on va dire, j’peux pas me permettre de prendre ce boulot à la légère car c’est pas dit que je retrouverais facilement une famille d’accueil si celle-là voulait plus de moi. » Je pince les lèvres, attristée par son discours fataliste. « Si j’avais de l’argent, je te paierais pour t’occuper de Lee. » Pas que je veux qu’il prenne ma place ou que c’est une corvée de m’occuper de mon petit frère, je veux juste qu’il sache que je lui fais confiance, tout comme Talia lui fait confiance pour Maya. « Et ton mieux est très bien, Carl, sinon tu serais plus chez eux. » Je reprends, plus sérieuse, en plongeant mon regard dans le sien pour l’empêcher de se dérober face à mes compliments. « C’est toi qu’ils ont pris. C’est à toi qu’ils font confiance. C’est toi qu’ils apprécient. Le reste vaut pas grand-chose par rapport à tout ça. » Pour l’instant, parce que je ne peux pas lui assurer que rien ne changera dans le futur. Mais pour l’heure, ce ne sont pas des tentatives de le rassurer ; ce sont des faits.
« Oh Maisie regarde, elle est troooop belle ! » Je sursaute presque face à son excitation alors que je laisse glisser mon regard vers ce qu’il me désigne. « C'est le prix ça ? Ouch. » J’esquisse un sourire, même s’il a les moyens, c’est le signe que c’est une mauvaise idée. « J’avoue qu’elle est mignonne, mais... t’es sûr que c’est de son âge ? » Et puis, elle est mignonne la poupée, oui, mais pour une gamine... j’ai plus l’impression qu’elle pourrait causer des cauchemars. Et Maya a sept ans. Je l’imagine mal se balader avec une poupée de chiffon sous le bras, mais eh, qu’est-ce que j’en sais des passions des gosses d’aujourd’hui. Bon, j’ai bien Lee, mais c’est pas une référence, ce gosse a dix ans de plus dans sa tête. Quand j’ai encore envie de regarder la Pat’patrouilles, lui il veut regarder les infos, bon. « Ceci dit, c’est toi qui la connais. Si tu penses que ça lui fera plaisir, alors fais-toi confiance. » Et on l’a dit, au pire, il reste le ticket. « Au fait je voulais te demander un truc mais hum.. je sais pas trop si je fais bien. » Je relève la tête, quittant la poupée pour croiser le regard d’un Carl qui me semble bien tendu tout à coup. « Bon. Tu sais que j’aime pas trop en parler mais.. comme mon problème va forcément revenir vu qu’il revient toujours.. est-ce que ça te dérangerait d’intervenir la prochaine fois que tu me verras perdre un peu trop la tête pour une fille ? » Je suis surprise qu’il pose des mots sur ses obsessions, encore plus qu’il me demande d’intervenir. Ça me laisse quelle marge de manœuvre, ça ? J’ai le droit de le secouer ? De le frapper ? De l’insulter (un peu) et d’être constamment sur son dos pour le faire réagir, puisque jusqu’ici mes avertissements bienveillants n’ont pas été couronnés de succès ? « Si je vais trop loin je veux dire, j’ai toujours peur de l’ampleur que les choses peuvent prendre et je crois que ça me rassurerait si t’étais là pour vérifier que je.. déraille pas trop non plus, tu vois ? » Je crois que c’est la plus belle déclaration d’amitié qu’on m’ait jamais fait. C’est tordu, oui, complètement, c’est un peu à notre image. Et moi, je suis là, à sourire comme une miss Australie, à l’idée d’avoir les pleins pouvoirs – c’est pas exactement ce qu’il a dit, maaaaais... c’est exactement ce que je comprends, too bad. Fallait y réfléchir à deux fois, Carl. « Tu sais pas trop si tu fais bien parce que t’as peur de ce que je pourrais faire ? » Que je demande, avant de reprendre rapidement : « Parce que je vais te botter le cul, Carl, dès que tu déraperas, hein. » Mais c’est ce qu’il veut, dans le fond, non ? « Pardon, je vais ‘’intervenir’’. » Que je reprends en mimant des guillemets. C’est le politiquement correct pour dire qu’effectivement, je vais lui botter le cul. Je reprends néanmoins mon sérieux, parce que je ne veux pas qu’il pense que je tourne sa demande en dérision, alors que je la considère avec le sérieux nécessaire. « Je serai là pour m’en assurer. Tu peux compter sur moi. » Je lui confirme, un sourire bienveillant aux lèvres. « Mais tu me connais. Tu sais que je vais pas te ménager si ça peut t’aider. » C’est peut-être pour ça qu’il me le demande à moi. Ou peut-être qu’il le regrette déjà. « Alors hors de question que tu te plaignes de mes méthodes quand je les appliquerai. » J’informe, alors que j’ai aucune foutue idée des méthodes en question. On avisera en fonction de la situation, j’imagine. J’esquisse un léger rire pour lui faire comprendre que je ne vais pas non plus (trop) le torturer, avant de reprendre mon sérieux. « Un jour ça ira mieux, Carl. » Ce ne sera pas demain, ni le mois prochain, peut-être même pas dans l’année ou les cinq prochaines ; mais j’ai envie de croire, pour deux s’il le faut, qu’un jour ou l’autre, tout ça sera derrière lui et qu’il pourra mener une vie loin des fantasmes qu’il se crée dans sa tête et qui finissent par impacter sa réalité.
@Carl Flanagan
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| | | | (#)Sam 7 Mai 2022 - 18:30 | |
| Well I walked when I shoulda run and I ran when I shoulda walked. Your head's in the ocean, too deep to know where you're going, hoping time can be frozen. And you'll end up where you really belong. Inutile de s'attarder sur son vieux fantasme, celui que Carl fonde en une aventurière bien connue tout droit tirée d'un jeu vidéo qu'il n'a juste aucune chance de rencontrer dans la vraie vie mais en qui il voit, pourtant, son idéal féminin ultime. Toutes ses proies ont un petit quelque chose de Lara, il cherche un peu d'elle en chacune et peut-être bien que si cet idéal devait évoluer un jour, le profil de ses proies évoluerait lui aussi. Il n'est pas toujours simple de dire ce qui les rapproche tant elles paraissent parfois aux antipodes les unes des autres mais il existe bel et bien ce petit fil rouge effectuant la connexion – et non, on ne parle pas ici du fait qu'elles soient toutes destinées à lui briser le cœur puisque c'est évidemment l'autre dénominateur commun de tous ses épisodes, l'issue inévitable vers laquelle Carl s'avance avant même d'avoir entamé la phase critique de ses obsessions. Le sujet est rapidement balayé et ça n'est pas plus mal, à force de rabâcher à Maisie combien Lara est indétrônable c'est à se demander comment elle n'a pas déjà fait une overdose de celle-ci, depuis le temps qu'elle en entend parler ou plutôt que Carl est en boucle là-dessus. Et sa collection d'idées fixes passe aussi par une dépréciation de tous les instants, qui n'étonnera là encore pas Maisie parce qu'elle l'a toujours connu avec une tonne de complexes, c'est d'ailleurs l'un des points les ayant rapprochés car le rapport à leur corps et à leur image est certainement l'une des grandes problématiques de leurs deux vies. Des choses qu'il aimerait changer chez lui Carl pourrait en citer un bon paquet, la liste aurait de quoi faire peur et ne pourrait que refléter le regard déformé qu'il se porte, cette vision faussée lui faisant perdre toute objectivité dès qu'il s'agit de lui alors que de la beauté Carl est capable d'en voir en n'importe qui. Il n'aime pas ce qu'il est, extérieurement comme intérieurement et n'a même pas besoin de le dire pour qu'on le ressente. C'est la façon dont il s'observe dans un miroir ou fuit en l'occurrence ce dernier, c'est le style vestimentaire qu'il adopte dans le but de passer le plus inaperçu possible et de camoufler tout ce qui peut l’être.. si encore il avait la certitude d'être une belle personne d'un point de vue intérieur il cesserait peut-être de détester autant son reflet, mais il y a bien longtemps que Carl est convaincu du contraire. Parce qu'il l'a beaucoup entendu, beaucoup lu aussi, et que tous ces gens ne pourraient pas avancer une seule et même idée si elle n'était pas vraie, n'est-ce pas. Mais puisqu'il croit à peu près tout ce qu'il peut lire pourquoi ne pas croire aussi que l'estime de soi est la clé de tout, et qu'il devra effectivement passer par là s'il souhaite avoir une chance d'être réellement apprécié pour ce qu'il est. L'idée tient debout mais elle ne l'arrange pas pour les raisons que l'on devine, il se dit du coup que Maisie doit en savoir quelque chose car c'est un peu la voix de la raison à laquelle Carl se raccroche quand il doute de sa propre compréhension et approche des choses – autant dire beaucoup trop souvent. « Oui. Et je te le dis pas pour être gentille, mais par expérience. » Bon, ce n'est pas vraiment ce qu'il voulait entendre mais si Maisie parle par expérience alors il est disposé à la croire. C'est juste que le travail à effectuer sur lui-même pour arriver un jour à s'aimer un minimum lui fait d'office très peur, Carl se demande même si la durée d'une vie serait suffisante en ce qui le concerne. Son esprit pessimiste s'imagine qu'il devra obligatoirement vivre très longtemps pour pouvoir concrétiser ça or il s’est fixé une limite qu’il n’a pas prévu de dépasser. C’est acté avec lui-même qu’il ne fera pas centenaire, car cent ans dans ce corps et dans cette tête merci bien. « C’est long, mais ça s’apprend. » Au moins elle ne prétend pas que ce sera un jeu d'enfant pour lui, car sans doute a-t-elle parfaitement conscience du défi que ça représente pour un gars comme lui cochant absolument toutes les cases de la mésestime de soi. Il n'est pas évident de le motiver en lui présentant directement les choses comme un long cheminement à mener mais en est-il pour autant moins capable qu'un autre ? L'univers a-t-il décidé que Carl n'arriverait jamais à s'aimer sous prétexte qu'il a passé les vingt-deux premières années de sa vie à se croire inutile et à se déprécier ? L'espoir est peut-être bien permis, même pour ceux partant de zéro comme lui. « S'il existe des cours pour ça je veux bien en prendre. » Puisque ça s'apprend, et qu'il ne pourra probablement pas progresser tout seul en la matière. C'est tout du moins ce dont il se persuade parce qu'il n'a aucune foi en lui-même pour ce qui est d'avancer dans le bon sens dans sa vie. S'il avait cette capacité en lui il ne s'enfoncerait pas depuis des années dans ses vilains travers alors oui, c'est assez évident qu'il lui faudra une aide extérieure, car ça se saurait s'il était un tant soit peu débrouillard et n'avait pas besoin qu'on lui tienne constamment la main. « Mais j’y tiens à mes photos compromettantes de toi... » Des photos que Maisie peut continuer de faire et conserver tant qu'elle ne les utilise pas derrière comme des armes contre lui parce qu'elle pourrait faire de sacrés dégâts de cette façon, même si les moyens de pression que ça lui offrirait sur le bonhomme ne seraient clairement pas négligeables, eux non plus. Inutile Carl vient peut-être bien de trouver un moyen de ne pas l'être, pour une fois. Il songe au petit cinéma de Rose qui traverse une mauvaise passe et à ce qu'il pourrait personnellement mettre en œuvre pour apporter sa pierre à l'édifice, ou sa goutte d'eau dans l'océan si la situation du Twelve Happy Spectators est vraiment plus grave qu'il n'ose le croire. Des affiches collées aux alentours du DBD pour appâter les passants et permettre au cinéma de se faire un peu connaître, c'est tout ce qu'il est en mesure de proposer sur le moment mais au moins c'est dans ses cordes. Ce n'est pas avec ça que la crise sera enterrée c'est certain mais Carl se dit qu'un peu de publicité est toujours bonne à prendre, car qui cracherait sérieusement dessus ? C'est un moyen comme un autre de rappeler l'existence du cinéma, avec une jolie police d'écriture et des photos tout aussi bien choisies il doit y avoir de quoi attirer l'oeil d'un certain nombre de personnes ou de clients du café, lui a en tout cas envie d'y croire même si la seule capable de trancher sur la question reste Maisie. Soit elle valide le projet et le garçon gagne quelques rares points de confiance, soit elle lui fait savoir qu'il plane complètement et ses prochaines trouvailles Carl les gardera à coup sûr pour lui. « C’est une bonne idée, oui. Je peux imprimer ça et on peut s’organiser pour les coller un aprèm. » Des bonnes idées il n'en a quand même pas souvent alors il faut bien imaginer ce que de tels mots provoquent en lui : c'est un mini feu d'artifice qui se joue dans sa tête alors que Carl se met à sourire comme si on venait de lui décerner la prix de l'invention de l'année. Ça méritera bien une gommette spéciale sur son calendrier à la date du jour, car non seulement sa réflexion n'est pas déconnante mais en plus Maisie le considère officiellement comme un sauveteur du petit cinéma, sans qu'il ait besoin de la supplier de faire partie de l’opération. Bon, personne n'avait vraiment cru qu'elle se passerait de son aide sachant qu'elle sera gratuite et illimitée mais quand même, ça lui fait quelque chose d'être vraiment pris au sérieux pour une fois. Pas par elle particulièrement parce qu'elle n'est certainement pas celle le confortant le plus dans le fait de se sentir plus bête que la moyenne, mais ça fait tellement de bien de pouvoir se dire que son cerveau a bien fonctionné, cette fois. « Je te paierai en séance de ciné pour ton service rendu. » Comme si le bonhomme allait lui demander une contrepartie, alors qu'il sera le premier ravi de pouvoir apporter son aide pour une cause lui tenant à cœur. Cela dit ce genre d'invitation ne se refuse pas, il va juste falloir que son idée fasse ses preuves avant d’envisager la moindre récompense car pour l'heure ils ne font qu'en parler. « Seulement si mon plan fonctionne alors, mais j'ai bon espoir que ça ramène au moins quelques curieux. » Et on peut d'ailleurs compter sur lui pour faire aussi passer le mot auprès des collègues, et pourquoi pas aussi pour demander à sa patronne s'il pourra coller l'une de ses affiches sur la vitrine du café, en plus de la rue qui risque d'être pas mal redécorée par ses soins. Il va mettre le paquet Carl, le bonhomme n'est pas connu pour savoir doser quand il entreprend quelque chose alors c’est d’ors et déjà certain : il ne fera pas les choses à moitié. « Merci, Carl. » Il pourrait lui dire que c'est normal et qu'elle pourra toujours compter sur lui mais ces mots seraient superflus, car son regard à lui seul traduit nettement l'idée. Tant de fois Maisie lui a tendu la main quand il était sur le point de sombrer alors à son tour de ne pas la laisser couler, la bouée qu'il lui propose n'est peut-être pas très solide mais c'est déjà ça. « Il y a pas de peut-être. J’ai raison. » Très bien, il est prêt à lui accorder ça parce qu'il n'a pas envie de douter plus longtemps de l'affection que la petite Maya peut lui porter. Après tout ne dit-on pas des enfants que la vérité sort toujours de leur bouche ? Si la fillette ne le comptait pas parmi ses personnes préférées ils ne passeraient pas autant de bons moments ensemble et leur complicité ne serait pas non plus ce qu'elle est aujourd'hui, c'est certainement la conclusion à tirer de tout ça. Quand il y pense Carl doit bien admettre que les sorties, les devoirs ou encore les repas se déroulent toujours dans une très bonne entente, Maya a ses humeurs comme tous les enfants mais il n'en fait jamais les frais. Non, Carl est même le genre de privilégié ayant toujours droit à un surnom affectueux, à de jolis dessins ou à une chanson, sans occasion particulière, juste parce que Maya semble attachée à lui et apprécier le fait d'être très souvent à son contact. Et malgré ça Carl avait réussi à croire qu'à son âge on aime tout le monde, et que les préférences s'établissent beaucoup plus tard, quand l'attitude de la fillette à son égard prouve pourtant le contraire. Il se range donc à l'avis de Maisie qui lui permet d'ouvrir les yeux sur sa relation avec Maya, mais l'amène aussi à se questionner sur leur différence d'âge et sur l'importance qu'il peut personnellement accorder à cette amitié. Car oui Maya est son amie, c'est ainsi que Carl la considère alors que jusqu'ici il ne s'était jamais dit que ça pouvait être inapproprié, ou juste parfaitement ridicule. C'est bien le problème d'ailleurs, pourquoi diable se met-il à douter alors qu'il a jusqu'ici très bien vécu avec cette idée ? Il se fatigue lui-même quand il débloque de nouvelles craintes sorties de nulle part, basées sans surprise sur le regard des autres dont il se soucie encore et toujours bien trop. « Lee est mon meilleur ami, et il a deux ans de plus que Maya. » Et sachant que Maisie a un an de moins que lui la différence d'âge entre le frère et la sœur est plus importante encore que la sienne avec Maya. Est-ce que ça a vraiment de l'importance ? Beaucoup vous diraient que ce ne sont que des chiffres mais Carl s'y fie pas mal pour comparer leurs deux situations, et pour en déduire que si Maisie est à l'aise avec ça alors lui aussi devrait l'être. Ce n'est pas comme si sa relation avec la petite prêtait à confusion de toute façon, avec sa réputation certains ont bien évidemment vu d'un mauvais œil qu'il reprenne ses fonctions d'au pair mais il le jure, il n'y a rien à craindre de lui de ce côté-là. « Heureusement qu'ils sont là pour nous supporter, hein. » il réplique dans un sourire, suffisamment rassuré pour accepter le fait de ne pas avoir que des amis de son âge. Son esprit débordant se prend d'ailleurs à imaginer un croisement d'amitiés entre les quatre protagonistes qu'ils sont. Maisie et Maya, Llewyn et lui, et bien sûr les deux enfants qui à ce jour doivent tout au plus être dans la même école – ce dont il n'est même pas certain, et ce qu’il pourrait bien vérifier juste par curiosité. Ce n'est en tout cas pas encore cette année que Carl connaitra la joie de passer Noël avec son père, car puisque ce dernier refuse de lui ouvrir sa porte la possibilité que le garçon obtienne une place à sa table de réveillon paraît plus que jamais compromise. Alors derrière c'est Maisie qui doit se dévouer pour le récupérer, et même si elle ne donne pas l'impression de se forcer ou de lui faire la charité son rôle est tout de même censé avoir ses limites dans la mesure où elle n'a pas à tout assumer à la place des autres. Celui qui n'honore pas son rôle en revanche c'est Neil mais ce n'est pas nouveau, c'est même devenu une normalité pour le bonhomme qui collectionne depuis maintenant deux ans les portes claquées à sa figure et les lettres sans réponse. Ce n'est pas une question d'aimer ou non sa progéniture, c'est une question de honte que le père de Carl n'arrive vraisemblablement pas à dépasser et tout le problème est là, à travers cette image dont il ne parvient pas à s'accommoder et à travers cette confiance perdue que le bonhomme ne semble pas près de retrouver. Il ne compte donc pas sur son paternel pour l’accueillir durant les fêtes et ce sans même avoir tenté sa chance auprès de lui, car à quoi bon lui en faire officiellement la demande si c'est pour être une fois de plus rembarré. Sa réponse il la devine avant même de l'entendre et ça lui suffit, mais il n’est pas pour autant prêt à s'incruster chez Maisie où il aura du mal à ne pas se sentir de trop, malgré tous les efforts que celle-ci pourra entreprendre dans ce sens. Noël se célèbre habituellement en famille, il ne s'imposera donc pas au beau milieu des Moriarty même s'il n'aurait pas été le seul « intrus » d'après ce qu'il comprend. Un grand mystère persiste autour de l'autre gars convié, cet Angus vis-à-vis duquel Carl se prend d'une curiosité soudaine tout en veillant quand même à ne pas inonder Maisie de questions. Il n'en manquerait pas pourtant, mais il ne veut pas passer pour le gars insecure et inquiet de savoir que la brune a des amis assez importants pour mériter de passer Noël à ses côtés. Parce que cet Angus ne doit pas avoir été rejeté par son père lui, son invitation devait être actée dès le départ et oui, il n'en faut pas plus au garçon pour se faire de sacrés nœuds au cerveau et pour effectuer ce genre de raccourcis. « Tu perds pas grand-chose, je te rassure. » Ah, ça c'est étonnant. Le bonhomme fronce légèrement les sourcils alors qu'il tente d'effectuer certaines connexions, non sans peine. « Je croyais que c'était ton ami ? » Sauf s'il a mal compris et qu'il s'agit en réalité de l'ami de son frère, ce qui expliquerait pourquoi Maisie semble quelque peu subir sa présence. Mais non, ça ne colle pas puisqu'elle lui a bien dit que c'est elle qui a invité cet ami, et pas Seth, alors c'est officiel Carl est perdu. Comment peut-on demander à un ami de se joindre à sa famille pour Noël et considérer ensuite qu'il ne gagne pas vraiment à être connu, ça le dépasse mais il se dit qu'il a forcément égaré une information en route qui aurait pu donner un peu de sens à tout ça. « Enfin, pour le coup, il est baraqué, mais je pense pas qu’il sait se défendre, alors compte pas sur lui si un jour tu te fais de nouveau harceler par un fan. » Carl remue la tête comme s'il s'apprêtait à dire qu'il n'en avait de toute façon pas l'intention, car il y a bien plus de chances qu'il voit en Angus un type duquel se méfier plutôt qu'un gars à l'allure rassurante. « Ça, ça reste mon boulot, de te sauver les fesses. » Et quoi de mieux que ces quelques mots pour effacer les marques d'incompréhension et d'inquiétude sur son visage au profit d'un grand sourire. C'est tout ce qu'il a besoin d'entendre, aussi évident soit ce fait. « Je veux personne d'autre pour ça de toute manière. » Tout comme il ne veut pas d'autre refuge que le petit cinéma de quartier où Maisie est toujours prête à l'accueillir, qu'il s'imagine être poursuivi par l'abominable homme des neiges ou ressente simplement l'envie de la voir. Il se rassure d'autant plus en se disant qu'ils passeront la fin de soirée du vingt-quatre ensemble, comme quoi Noël ressemblera quand même à quelque chose cette année et ça, ce ne sera définitivement pas grâce à son père. La question des cadeaux qui trôneront sous le sapin d'ici une poignée de jours n'est toujours pas réglée et ça l'inquiète, oui. Carl a beau avoir encore un peu de temps devant lui c'est une préoccupation qu'il aimerait bien pouvoir chasser de son esprit, et ça commence assez mal vu le peu d'informations qu'il est en mesure de donner sur ce que Maya peut aimer. La cuisinière en plastique le fait tiquer mais il n'est pas certain de tenir là le cadeau idéal pour la fillette, car il suppose qu'il s'en souviendrait si elle avait exprimé un quelconque amour pour la pâtisserie à son jeune âge. Bien sûr elle aide parfois sa maman à la confection de gâteaux mais ça s'arrête là, il n'osera pas s'avancer beaucoup plus. « C’est indémodable ces trucs-là. Et c’est sûr que si elle a jamais montré d’intérêt pour ça, c’est pas une bonne idée. » C'est également ce qu'il pense, hors de question qu'il mise tout à l'aveugle là-dessus. « Mais j’sais pas, il doit bien y avoir un truc qu’elle aime bien, non ? Elle t’a jamais dit ce qu’elle voulait faire plus tard ? » Le bonhomme l'observe sans dire un mot pendant plusieurs secondes, le temps pour lui de réaliser qu'il n'est décidément pas à jour sur les goûts et aspirations de l'enfant et que ça ne va vraiment pas. « Non mais je lui ai jamais demandé non plus. » Disons qu'avant aujourd'hui la question ne s'était pas du tout posée. Carl a été de ces enfants questionnés très tôt sur ce qu'ils veulent faire et au final il n’a jamais trouvé sa voie, alors il n'a en retour pas souhaité mettre une quelconque pression à Maya par rapport à ça. Et il regretterait presque de n’avoir pas au moins effleuré le sujet. « Roh Maisie je suis trop nul en fait, regarde je sais rien te dire sur elle.. » C'est d'une voix dépitée qu'il reprend, un soupir lui échappant tandis que ses bras retombent lourdement le long de son corps. Il ne connait pas sa princesse Disney préférée, il ne sait pas de quel métier elle peut rêver et il ne serait pas tellement plus capable de supposer sa couleur préférée. Alors non il n'y a pas tellement de quoi l'applaudir sur ce coup-là, c'est d'ailleurs tout autant de cases vides que Carl s'emploiera à combler dès qu'il retrouvera la fillette afin d’effacer ses vilaines lacunes. « Hm à cet âge-là, ça se veut médecin, véto, prof ou... oh, Lee rêvait d’être jardinier ! » Il trouve que c'est un joli rêve, mais saisit que ça n'est plus d’actualité étant donné que Maisie prend bien soin d'employer le passé. « Je voulais devenir pilote d'avion moi, juste pour porter l'uniforme que je trouvais trop classe. » Car les avions en eux-mêmes ne l'ont jamais attiré plus que ça en y repensant, c'est vraiment l'image du pilote avec ses galons en or et sa casquette qui lui mettait des étoiles dans les yeux sans qu'il ne sache à présent dire pourquoi en dehors du fait qu'effectivement, l'allure lui plaisait bien. « Tant qu'elle veut pas devenir dentiste.. ah ouais non, tout mais pas ça. » Il secoue vivement la tête et ferme les yeux alors qu'il n'a plus d'autre choix que d'y penser, maintenant. Le seul dentiste qu'il a connu a réussi l'exploit de le vacciner de tous les autres, ça fait donc plusieurs années que Carl n'a pas mis les pieds dans le moindre cabinet mais un rapide examen de ses dents aurait permis de s'en douter. « Un set de peinture ?! Un truc créatif ? » Il ne sait pas d'où Maisie sort ça mais c'est comme si une petite lumière s'allumait subitement, permettant au garçon d'y voir un peu plus clair dans cet épais brouillard. « Oh ! C'est vrai qu'elle dessine bien Maya, peut-être que la piste créative est pas si mal. » Et c'est celle connaissant le moins la fillette parmi leur duo qui y a songé, alors que l'évidence n'est pas loin de lui sauter aux yeux désormais. « Tu verrais aussi les beaux coloriages qu'elle me fait parfois, elle est douée la petite. » Des petites œuvres d'art que Carl est toujours très fier d'exposer dans sa chambre, tranchant forcément beaucoup avec les pratiques auxquelles il s'adonne à l'intérieur de celle-ci et n'ayant, elles, rien de très innocent. Une facette un peu sombre du bonhomme que les parents de Maya ne doivent surtout pas découvrir un jour, la méfiance de Mason lui étant d'ors et déjà acquise même si Maisie pense qu'il s'en fait un peu trop pour rien. « Crois-moi, Carl. S’il avait quelque chose à te reprocher, il l’aurait déjà fait. » C'est vrai que Mason ne lui a jamais frontalement dit qu'il le soupçonnait de quelque chose, ce sont juste des regards que le garçon interprète d'une certaine façon parce qu'il croit sentir que le père de famille l'a à l'œil. Mais il peut se faire des idées, ce ne serait pas la première fois et ça Maisie serait la première à l'affirmer pour être habituée à ses dramatisations en tous genres. « Tu t’occupes de leur fille, Carl. Ce serait pas le cas s’ils ne te faisaient pas tous les deux confiance. » Vu sous cet angle bien sûr que le tableau paraît engageant, on ne peut pas imaginer que des parents soucieux du bien-être de leur fille laisseraient un gars dont ils se méfieraient approcher celle-ci, mais ils peuvent se poser des questions sans pour autant s'imaginer le pire. S'ils ignorent sa réputation ils ne pourront pas la deviner comme ça, car ce n'est quand même pas écrit sur son visage que Carl est un vilain stalker. « Et tu t’occupes très bien de Maya, d’ailleurs. Talia a toutes les raisons du monde d’être gentille avec toi. » Il étire un sourire timide, touché que Maisie ne doute pas un seul instant de son sérieux et du fait qu'il fasse très bien son travail. Elle est déjà passée à la maison mais on ne peut pas dire qu'elle l'ait vraiment vu à l'œuvre, alors cette confiance lui va au droit au cœur au même titre que celle de Talia. « Quel genre de réactions ? » Ah, il fallait bien une petite tâche dans le décor. « Des réactions pas très cool. » Et c'est tout ce qu'il s'autorisera à dire, ses crises étant rares mais encore trop nombreuses, compte tenu du fait que son excessivité n'a pas sa place quand il endosse son costume d'au pair. Ce n'est pas le lieu pour être dramatique mais il y arrive pourtant, parfois, sous le regard médusé de Talia qui heureusement pour lui oublie toujours très vite ces petits épisodes. « On peut toujours travailler dessus tous les deux. Ça s’apprend. » « Ça fait beaucoup de choses à voir ensemble, je vais finir par t'engager comme coach de vie à ce rythme. » La pauvre Maisie a déjà bien assez à faire avec lui pour ne pas récolter en plus ce genre de titre mais elle serait la personne toute trouvée pour honorer ce rôle, s'il fallait vraiment en choisir une. « Si j’avais de l’argent, je te paierais pour t’occuper de Lee. » C'est une autre garantie de confiance et le bonhomme apprécie, son sourire élargi le traduit mieux que les mots qui lui manqueraient presque, à cet instant. « T'aurais pas besoin de me payer pour ça, tu le sais. » Parce qu'il s'occuperait de son petit frère de bon cœur, c'est une certitude et d'ailleurs il espère que Maisie aurait l'automatisme de le solliciter s'il fallait un jour la dépanner à ce niveau le temps d'une soirée, ou autre. « Et ton mieux est très bien, Carl, sinon tu serais plus chez eux. » Okay, cette fois Carl menace sérieusement de rougir si elle n'arrête pas très vite de le complimenter comme s'il avait fait ses preuves pour toute une vie. « C’est toi qu’ils ont pris. C’est à toi qu’ils font confiance. C’est toi qu’ils apprécient. Le reste vaut pas grand-chose par rapport à tout ça. » Il ne dirait pas que Talia et Mason l'ont techniquement choisi sachant que l'agence leur a attribué l'un des au pair qu'ils avaient sous la main, mais ils auraient effectivement pu se séparer de lui à bien des occasions s'ils l'avaient souhaité, une idée qui n'a à sa connaissance encore jamais été envisagée – et on le sait, le garçon laisse facilement trainer ses oreilles. « Je les apprécie aussi. C'est un peu ma deuxième famille et j'espère que ça le restera longtemps. » C'est bien joli de le dire mais il va falloir veiller à ne pas perdre cette confiance sans laquelle, il le sait, ses jours seront officiellement comptés au sein de la maison. Il ne peut pas perdre cet équilibre qu'il a eu tant de mal à trouver, aujourd'hui encore fragile mais déjà si précieux. Et là, c'est le drame. « J’avoue qu’elle est mignonne, mais... t’es sûr que c’est de son âge ? » « Oh. » Carle réalise qu'il est habile avec les enfants mais pas forcément avec les cadeaux correspond à leur âge, et un hors sujet à Noël est tout sauf souhaitable étant donné qu'il espère quand même marquer le coup auprès de la fillette. Il a flashé sur cette poupée de chiffon mais à présent son intérêt pour celle-ci retombe comme un soufflé, car s'il y a l'ombre d'un doute quant au fait qu'elle pourrait ne pas plaire à Maya alors il n'en veut plus. Carl a tendance à se fier à la première réaction de Maisie car il garde à l’esprit qu’elle a été une fillette elle aussi un jour, alors partant de ce principe il veut croire que c'est la Maisie du passé qui a tenté de lui faire comprendre qu'il faisait fausse route. Peut-être que ça prouve surtout combien il est influençable et que ça met en lumière ses capacités à douter facilement de ses propres idées, mais il se sentirait idiot de prendre le risque alors que leur virée shopping débute à peine. « Ceci dit, c’est toi qui la connais. Si tu penses que ça lui fera plaisir, alors fais-toi confiance. » C'est avec énergie que le garçon secoue la tête, ses yeux se détournant complètement de la vitrine pour se poser sur Maisie comme s'il venait d'enterrer mentalement ladite poupée. « Non non, je crois que t'as raison. Je veux pas qu'elle pense que je la considère comme un bébé, on va trouver mieux que ça. » Et il parvient à le dire avec un minimum de conviction mine de rien, il n'est donc pas plus peiné que ça de devoir faire un trait sur son coup de cœur qui, on s'en doute, sera vite remplacé. Et c’est le moment, sûrement un peu curieux, que Carl choisit pour émettre une demande assez particulière à l'attention de Maisie. Voilà quelques temps qu'il y songe sans pour autant oser lui en parler mais cette fois il est décidé, craignant sans doute l'arrivée prochaine d'un nouvel épisode susceptible de le prendre de court. Une nouvelle fixette qui pourrait bien encore lui retourner la tête et le cœur, et face à laquelle Carl aimerait être un minimum préparé en s'assurant au moins que Maisie fera ce qu'il faut s'il dérape un peu trop. « Tu sais pas trop si tu fais bien parce que t’as peur de ce que je pourrais faire ? » Oh, si ça n'était que ça. « C'est surtout de moi dont j'ai peur. » il avoue en baissant les yeux, car c'est bien ce qui le pousse à faire appel à elle. Il ne sait pas jusqu'où son obsession le mènera la prochaine fois, et cet inconnu l'angoisse beaucoup. « Parce que je vais te botter le cul, Carl, dès que tu déraperas, hein. » Ce ne sont pas les paroles les plus rassurantes qui soient mais le bonhomme est loin de s'en offusquer, c'est même à ce moment-là qu'il a la certitude que Maisie et lui se sont bien compris. « C'est ce que je veux ! Il faudra peut-être bien ça, et je sais que t'hésiteras pas. » S'il faut en arriver là pour garder un minimum de contrôle sur le bonhomme alors qu'elle fasse, ça ne pourra que lui être bénéfique même si Carl est aussi drôlement moins coopératif quand il a une fille en tête, Maisie ne l'ignore pas. « Pardon, je vais ‘’intervenir’’. » Elle peut appeler ça comme elle le souhaite tant qu'à l'arrivée le résultat est le même, et peut garantir que Carl ne sera pas totalement en roue libre. Car c'est un risque lorsque ses obsessions prennent le dessus, il l'a nettement prouvé par le passé. « Je serai là pour m’en assurer. Tu peux compter sur moi. » Les lèvres du garçon s'étirent en un sourire reconnaissant, un sourire qui s'estompe à peine lorsque Maisie nuance bien vite ses propos. « Mais tu me connais. Tu sais que je vais pas te ménager si ça peut t’aider. » S'il n'avait pas confiance en elle et n'était pas certain de ses bonnes intentions il n'entreprendrait pas une telle démarche, qui lui demande quand même de réunir une certaine dose de courage aussi bien pour solliciter l'aide de Maisie dans quelque chose d'encore assez tabou entre eux, que pour admettre que ses sentiments le contrôlent bien plus qu'il ne les contrôle quand son one itis s'en mêle. Il anticipe ses épisodes pour la première fois de sa vie et c'est une avancée, le tout va être maintenant de la laisser réellement intervenir. « Oui oui, ton truc à toi c'est plutôt la manière forte je sais. » Quand les faits justifient de ne pas le ménager Maisie est bien la dernière à le faire, et c'est aussi pour ça que sa présence est essentielle au garçon. « Alors hors de question que tu te plaignes de mes méthodes quand je les appliquerai. » Il peut parfois ronchonner quand elle n'est pas très tendre avec lui mais c'est pour son bien, c'est encore ce qu'il devra se dire et se répéter lorsque Maisie lui bottera le cul, comme elle dit. « Promis j'accepterai mon sort, même si tu dois sortir le fouet et recourir à la torture. » Bon, il s'enflamme sûrement un peu mais l'idée est là : fais ce qu'il faut Maisie, et n'aie pas peur de me brusquer si c'est nécessaire. « Un jour ça ira mieux, Carl. » Il aimerait tellement, tellement pouvoir le croire. S'il y a bien une chose vis-à-vis de laquelle Carl s'est résigné c'est à l’idée qu'il connaitra ces épisodes toute sa vie. Il ne perçoit aujourd'hui aucune issue à son problème, mais il faut dire aussi qu'il se ferme à de possibles solutions, la consultation d'un professionnel en tête de liste. Pour le moment il ne parie pas trop sur le fait qu'un jour il sera capable d'aimer sans s'abîmer totalement à côté et sans tomber dans l'excès, mais ça ne coûte rien d'espérer dirait-on. « Si tu le dis. » il se contente de répondre dans un bref haussement d'épaules, laissant Maisie y croire pour deux. « Mais merci, vraiment. » Leurs regards se rencontrent et Carl lui offre un nouveau sourire, témoignant d'un certain apaisement alors qu'il dormira un peu plus serein ce soir en se disant que Maisie veille sur lui. Ce ne sera pas une raison pour déconner deux fois plus au prochain épisode et il le sait, il n'a juste plus l'impression d'être totalement seul face au monstre et ça lui retire une petite boule au ventre. « Bon allez, il nous reste pas mal de boutiques à faire ! On va le chercher ce cadeau ? » La poupée de chiffon est officiellement oubliée et c'est à se demander s'il y tenait même tant que ça, au final. Carl veut croire qu'ils tomberont d'accord sur son prochain coup de cœur car oui, Maisie est autant impliquée dans le choix du cadeau de Maya que dans la surveillance du bonhomme, elle a aussi signé pour ça. ~ sujet terminé ~
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| | | | | | | | (maisie #1) catching the reflection |
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