| (naomi) gate to the unknown |
| | (#)Mar 28 Déc 2021 - 18:14 | |
| ☾ gate to the unknown It's an uncharted sea, it's an unopened door but you gotta reach out and you gotta explore, even though you're not sure till the moment arrives. For the very first time. Ce serait un euphémisme de dire que Carl angoisse, car le garçon est en réalité mort de trouille. Un stress pareil il n’en avait pas éprouvé depuis son entrée dans un certain jeu un an et demi plus tôt et c'est bien simple dès qu’il effectue une plongée dans l’inconnu c’est son cœur qui rate tous les battements et sa tête qui manque d’exploser. Il aurait d’ailleurs pensé se payer une bonne migraine avec tous les nœuds qu’il se fait au cerveau depuis des heures mais l’univers lui épargne au moins ça aujourd’hui, la suite dépend par contre beaucoup de lui et de la façon dont il va s’y prendre car il a rendez-vous Carl, c’est précisément pour cette raison qu’il ne tient plus du tout en place. Il est question d’un projet qui lui trotte dans la tête depuis longtemps, un projet dont il est censé faire part à une femme qu’il ne connait pas encore et avec laquelle, pourtant, il s’imagine à terme devenir très intime. Ses anciens camarades d’HOS seraient dingues s’ils savaient qu’il n’y a pas renoncé, et qu’il envisage toujours de faire sa première fois avec une pro, autrement dit de payer pour être initié au sexe. Ça avait choqué beaucoup de monde à l’époque et il ne s’attend pas à ce que la femme qu’il doit rencontrer y adhère beaucoup plus, il veut juste tenter le coup pour ne pas éternellement se demander ce que les choses auraient donné s’il avait eu le courage de les entreprendre. S’il s’avère que c’est vraiment trop tordu y compris pour une professionnelle il saura à quoi s’en tenir, en attendant il va falloir les trouver les mots pour expliquer tout ça. Le bonhomme est assailli de questions auxquelles toutes les vidéos du monde ne répondront jamais, ce n’est pas là qu’il risque d’appréhender correctement la chose et avant de franchir un degré certain d’intimité il espère aussi être briefé sur l’acte en lui-même, dont il refuse de faire un non-évènement. Ce n’est pas quelque chose dont Carl souhaite se débarrasser, aussi étrange soit son choix de payer pour ça. Passer par une professionnelle le rassure, sous différents aspects. Déjà il considère qu’à partir du moment où il met la main au portefeuille cette femme ne doit pas être très regardante, et ça l’arrange assez compte tenu du peu d’estime qu’il se porte et étant persuadé d’être le gars le moins désirable sur cette terre, dont on ne voudrait même pas s’il fallait la repeupler. Et puis il s’accroche à l’idée qu’il sera malgré tout un client parmi tant d’autres, et que sa petite réputation ne le poursuivra pas jusque là même s’il n’en a pas du tout la garantie, et peut très bien tomber sur une connaisseuse. Si ça doit être le cas Carl va croiser très fortement les doigts pour que ça ne la freine pas, et espérer aussi qu’elle aura eu affaire à des spécimens encore plus spéciaux que lui dans sa carrière, histoire de ne pas être le pire du lot pour une fois.
Il peut encore entendre les autres candidats rire de son projet, un an et demi après Carl n’oublie pas la vitesse à laquelle les choses avaient circulé dans tout le manoir et l’offuscation générale qui avait suivi. Parce qu’il ne pouvait pas confier quelque chose à quelqu’un sans que tout le monde ne soit au courant le lendemain, un aspect de la vie en communauté qui lui déplaisait particulièrement et qui l’avait poussé à ne plus rien dire à personne, sur la fin. C’était leur truc ça, de critiquer la moindre idée venant de lui puisqu’ils avaient visiblement un avis à émettre sur tout, y compris sur sa vie sexuelle et sur ce qu’il comptait faire de celle-ci ainsi que de l’argent de sa cagnotte qu’il n’avait apparemment pas le droit de dépenser comme il le souhaiterait. Il se rappelle qu’on lui avait dit d’attendre qu’une femme puisse être intéressée pour le faire normalement avec lui mais aussi que sa petite notoriété était censée faciliter les choses, ce qu’il n’a pas franchement constaté à sa sortie du jeu. Où sont-elles, les filles qui devaient soi-disant se bousculer pour dépuceler le gros weirdo de la télé ? On est d’accord, ça ne ferait envie à personne et ce n’est pas pour rien que Carl doit encore se contenter de ses mains aujourd’hui. Justement le fait de se soulager tout seul le bonhomme en a fait le tour, c’est en dehors de son imagination qu’il aspire maintenant à vivre les choses parce qu’il a bientôt vingt-deux ans et qu’il n’en peut tout simplement plus. Ça fait des années que ses hormones le travaillent et frustré il l’est déjà beaucoup trop, ça les gens qui lui conseillent d’attendre ne doivent pas le comprendre. Il arrive à un point où découvrir le monde des plaisirs autrement qu’en solitaire est plus un besoin qu’une envie, il est peut-être bien légèrement désespéré pour envisager les choses de cette façon mais ce n’est pas comme s’il avait une autre option en vue. Bien sûr qu’il préfèrerait rester digne et garder son argent, il ne demande que ça de trouver une fille qui voudra bien de lui mais il ne sait pas où il doit signer pour ça. Carl ce n’était pas le garçon que les candidates rêvaient d’emmener dans la loveroom comme Faust, lui était tout juste bon à tenir le rôle du pote de secours et encore, ça c’était quand les autres n’étaient pas allergiques à sa compagnie. Il sait qu’il ne plait pas aux filles Carl, il sait qu’il n’a pas grand-chose pour lui et il sait aussi qu’il en a marre de courir après des trucs qui n’arrivent qu'aux autres. Ce sera peut-être super décevant et il n’en aura peut-être pas du tout pour son argent mais au moins il aura été au bout d’un truc qu’il a annoncé, sans se défiler pour la première fois de sa vie.
En attendant il n’en mène pas large Carl, assis à une table du Canvas et arrivé assez en avance pour avoir le temps de baliser sur la rencontre à venir. La femme qui doit le rejoindre s’appelle Naomi d’après le site spécialisé sur lequel la première prise de contact a eu lieu et c’est un peu tout ce qu’il sait d’elle. Ses photos lui ont plu, elle était prête à le rencontrer alors à partir de là Carl n’a pas vraiment cherché plus loin. Il ne sait même pas si ce qu’il fait est très légal mais il préfère ne pas y penser, il n’en a de toute façon pas le temps puisqu’une somptueuse brune apparait bientôt dans son champ de vision et fait monter la pression en lui pour de bon. C’est elle, il n’y a pas de doute possible alors Carl lui fait signe afin qu’elle sache vers quelle table se diriger car contrairement à lui elle ne sait pas à quoi il ressemble, et c’est sur ce premier point que le garçon s’attend déjà à la refroidir. « Bon- bonsoir. » il articule d’une voix déjà chevrotante tout en étirant un sourire clairement crispé. Naomi est d’une beauté intimidante et encore plus belle en vrai qu’en photo, pas étonnant que le bonhomme ne sache plus où poser ses yeux. Il en attrape même le tournis car comment penser qu’une femme comme elle pourrait entreprendre quoi que ce soit avec un gars comme lui ? Il est réaliste Carl, ils ne jouent pas dans la même cour tous les deux alors il se dit qu’il a plutôt intérêt à prévoir un bon stock de billets. « Merci d’être venue, je.. je vous ai contacté parce que je.. euh.. j’ai cru comprendre que.. hum.. » Comme attendu Carl perd ses moyens avant même d’exposer son projet et ses propos sont aussi confus que ses pensées, ça promet. Il tapote nerveusement sur la table du bout de ses doigts tandis que son regard a beaucoup de mal à soutenir celui de Naomi. « Pardon, je.. je tremble complètement. » C’est même peu de le dire, plus il avance vers sa révélation et plus il s’agite, sur le moment Carl ne se sent même capable de rien car que peut-il espérer partager avec elle s’il n’arrive même pas à faire des phrases qui ont un sens. Il va falloir qu’il se ressaisisse et vite, Naomi n’appréciera sans doute pas d’avoir fait le déplacement pour rien et jusqu’à preuve du contraire elle ne va pas le manger. « Ça vous dérange pas si je bois un truc avant ? » C’est qu’il va certainement avoir besoin d’un petit remontant pour affronter la suite Carl parce que c’est quand même un sacré saut en avant qu’il s’apprête à faire. « Je vais prendre un soda, est-ce que vous.. vous voulez quelque chose aussi ? » Il lui propose tout naturellement car autant ne pas avoir choisi un bar comme lieu de rendez-vous pour rien, et autant prendre aussi l'habitude de payer puisqu’il compte l’inviter avant de payer plus tard pour le reste. Pas d’alcool en ce qui le concerne, il préfère rester sobre même s’il aurait pu en faire une excuse pour justifier le discours pas forcément très sensé qu’il tiendra tout à l’heure. Parce qu’il va évidemment y venir Carl, il gagne juste un peu de temps. « Après promis, je vous dis tout. »
Dernière édition par Carl Flanagan le Dim 9 Jan 2022 - 20:46, édité 1 fois |
| | | | (#)Jeu 6 Jan 2022 - 22:45 | |
| Quand Naomi avait quitté le Club, en s’échappant sans jamais se retourner, elle n’avait pas songé un seul instant à l’aspect pécunier. Elle avait tourné le dos à l’organisation criminelle, désormais dépourvue de son leader charismatique. Mitchell ayant été remplacé par d’anciens collaborateurs avec lesquels Naomi n’avait pas de relations spéciales ? Très peu pour elle. N’écoutant que sa tête, et réalisant qu’il s’agissait là d’une occasion unique qui ne se représenterait pas de si tôt, elle avait fui. Ceci avait entraîné deux conséquences majeures sur sa vie : la première, ses revenus avaient drastiquement chuté. Si certains de ses anciens clients s’étaient affranchis de la nouvelle hiérarchie du Club en la contactant directement, c’était loin d’être une majorité. La seconde conséquence avait été de retrouver le goût de la liberté ; dorénavant, elle pouvait elle-même choisir ses clients, fixer ses tarifs, et choisir ce qu’elle avait envie de faire ou non de son corps. Optant dans un premier temps pour la discrétion, Naomi avait tenté de subvenir à ses besoins en faisant quelques photos — grandement aidée par Sergio, qui avait été plutôt convaincu par les courbes de la brune. Et c’était d’ailleurs lui qui lui avait fait parvenir une note, lui précisant qu’un homme avait flashé sur elle et qu’il souhaitait la rencontrer. Elle avait pris le relai, répondant à cet admirateur inconnu, à la fois flattée et satisfaite. Et si elle avait continué de fréquenter quelques uns de ses clients réguliers tout en veillant à changer ses lieux où elle se rendait, elle ne disait pas non à de nouveaux contacts.
Aujourd’hui, elle avait donc rendez-vous au Canvas, en fin d’après-midi, c’était justement pour éviter la foule et les têtes du passé. Elle ne s’était pas trompée ; il lui avait suffit d’un coup d’oeil à l’intérêt pour comprendre que le lieu, peu fréquenté à cette heure-ci, offrait une certaine discrétion à quiconque voudrait avoir une conversation privée. Juchée sur des talons vertigineux, elle franchit la porte de l’établissement et retira ses lunettes de soleil qui lui masquaient la moitié du visage. Machinalement, elle passa une main dans ses cheveux ondulés, vérifia que le décolleté de sa robe n’était pas trop affriolant, et jeta un coup d’oeil aux différents clients du Canvas. Bien vite, elle capta le signe de la main qu’un homme lui fit — celui avec lequel elle avait brièvement conversé par écrans interposés, le temps de fixer une date, une heure, et un lieu pour se rencontrer. L’homme, qui avait plus l’air d’un jeune garçon à peine sorti de l’adolescence, lui semblait étrangement familier. Se pouvait-il qu’ils se soient déjà croisés ? Elle était certaine qu’il ne s’agissait pas d’un ancien client — sa mémoire ne lui jouerait pas de tels tours. Elle s’avança d’un pas assuré et déterminé, montrant à son futur client qu’elle ne manquait pas de confiance en elle. Déplacer des montagnes ? Même pas peur. « Bonsoir. » Répondit-elle d’une voix neutre, en croisant pour la première fois le regard de son interlocuteur, et vraisemblablement futur client. Ses yeux clairs se confrontèrent à ceux marrons de cet inconnu, qui aussitôt baissa la tête. Trop rapidement pour laisser le temps à Naomi de le sonder, d’essayer de comprendre ce qui l’avait poussé à faire appel aux services d’une escort-girl. Mais ce court laps de temps avait aussi permis à l’Australienne de s’apercevoir d’une chose : son client était jeune, voire même très jeune. Il avait l’air d’être plutôt inoffensif, mais l’expérience de Naomi lui avait appris qu’il fallait toujours se méfier des premières impressions ; elles n’étaient pas forcément les bonnes et, en tout état de cause, elles demeuraient incomplètes. Les mots s’échappaient les uns après les autres des lèvres de son interlocuteur, à la fois empressés et hésitants. Naomi supposa qu’il s’agissait d’un novice — mais elle le laissa poursuivre, désirant voir où cette conversation les mènerait. Jusqu’au septième ciel ? Rien n’était moins sûr ; l’Australien semblait timide, pour ne pas dire fébrile. Et ses soupçons se confirmèrent lorsque le brun se hâta de faire signe au serveur, pour commander une boisson. « Faites. » Commenta-t-elle, alors que le jeune homme faisait déjà signe au serveur de s’approcher. Elle s’attendait à ce qu’il prenne un remontant fortement alcoolisé pour se donner du courage, mais il n’en fut rien puisqu’il préféra opter pour un soda ; décidément, ce garçon était surprenant. Surprenant, mais en adéquation avec son âge, murmurait une petite voix dans la tête de Naomi. Cette réflexion la fit légèrement froncer les sourcils ; était-elle en compagnie d’un mineur en quête de nouveautés et de sensations fortes ? Si sa morale ne l’empêchait pas de s’amuser avec un homme plus jeune (voire même bien plus jeune) qu’elle, elle restait néanmoins méfiante : il n’était pas question qu’une partie de jambes en l’air lui reviennent en plein visage, avec une mère énervée brandissant l’étendard de l’illégalité. L’Australienne reprit ses esprits lorsque le serveur, sans doute appelé par son interlocuteur, posa sur elle un regard appuyé. « Je vais prendre un verre de vin blanc. » Si Carl optait pour le sérieux et la sobriété, Naomi, elle, ne s’imposait aucune limite. Après tout, it’s always five somewhere, isn’t it? Elle ne savait pas quelle tournure prendrait sa soirée, mais les premiers indices laissés par le brun, aussi ténébreux que nerveux, lui laissaient supposer qu’elle risquait de ne pas rentrer trop tard. « Carl… » Commença Naomi à voix basse, alors qu’il semblait attendre avec une impatience folle que le serveur lui ramène son soda. Pourquoi restait-il focalisé sur sa boisson, alors qu’il lui avait demandé de venir à un rendez-vous pour parler affaires ? Pourquoi était-il si distant, si craintif ? Que risquait-il, et que risquait-elle ? Machinalement, elle jeta un coup d’oeil aux alentours, s’assurant qu’aucune tête connue du Club ne traînait dans les parages. Elle sentit son coeur battre plus fort dans sa poitrine, et elle déglutit difficilement. Vraisemblablement, il n’y avait personne. « C’est bien votre nom, n’est-ce pas ? Carl ? » Demanda l’escort-girl, tout en cherchant à accrocher le regard sombre de son interlocuteur. Était-ce une impression, ou était-il en train de l’éviter ? Encore une fois, de nombreuses questions s’insinuaient dans l’esprit de Naomi, sans qu’elle n’obtienne la moindre réponse. Mais, loin d’être novice, elle prit les choses en main. « On pourrait peut-être commencer par se tutoyer, qu’en dis-tu ? » Suggéra-t-elle avec un léger sourire. Elle se redressa sur son siège, posa ses coudes sur la table, et inclinant légèrement la tête. Quelques mèches rebelles glissèrent de son épaule, et vinrent effleurer son décolleté. Tout était réfléchi, pensé, et fait pour que le charme opère, pour qu’un jeu de séduction se mette naturellement en place. Elle avait de l’expérience, Naomi. Elle avait eu le temps d’étudier et de tester chacun de ses gestes, chacun de ses mouvements. Elle avait conservé ce que la gent masculine appréciait, et avait mis de côté le reste. Carl serait-il comme les autres ? Sur certains points, sans doute. Et sur d’autres, certainement pas. « Et si cela peut t’aider, je peux commencer. » Proposa-t-elle, déposant ses mains manucurées sur la table. Pile entre eux deux, marquant volontairement une séparation, pour lui prouver qu’elle n’allait pas lui sauter dessus à la première occasion. Elle ne voulait pas qu’il se sente mal à l’aise en sa compagnie, parce qu’elle voulait que son (futur) client s’épanouisse. Qu’il se sente bien, qu’il se pense être le seul au monde. Unique. Voilà ce qu’il devait, in fine, ressentir. Elle esquissa un léger sourire, et se lança : « Je m’appelle Naomi, et je suis escort-girl. Et toi ? » Demanda-t-elle en inclinant légèrement la tête. Son visage lui paraissait étrangement familier et pourtant, elle était quasiment convaincue de l’avoir déjà vu. C’était une drôle d’impression, relativement irrationnelle. Mais peut-être que Carl lui apporterait des réponses, et éclairerait sa lanterne.
@Carl Flanagan |
| | | | (#)Lun 10 Jan 2022 - 20:42 | |
| ☾ gate to the unknown It's an uncharted sea, it's an unopened door but you gotta reach out and you gotta explore, even though you're not sure till the moment arrives. For the very first time. Carl s’est paré d’une chemise plutôt habillée et ceux qui le connaissent savent bien qu’il n’en porte jamais, ce n’est tout simplement pas son style mais pour ce rendez-vous il tenait à être présentable. Ou à tenter de l’être plutôt, parce qu’on ne devient pas agréable à regarder en enfilant juste de beaux vêtements, il en sait quelque chose. La production de son émission adorait le grimer en pingouin à chaque prime, il se retrouvait toujours avec des costumes guindés au possible sur le dos et son inconfort se remarquait à des kilomètres. Aujourd’hui encore dès qu’il doit faire un effort vestimentaire Carl peine à se reconnaitre et à se sentir vraiment lui-même, ce n’est pourtant qu’une chemise mais il ne se considère pas fait pour porter ce genre de choses. Trop belles pour lui, sans l’ombre d’un doute. Il vous dirait que ce n’est qu’un bel emballage et que ça ne sauve pas ce qui se trouve en-dessous, mais il ne se voyait pas débarquer en t-shirt pour vendre son petit projet à l’experte, ça ne l’aurait pas trop fait. Et même si Carl sait qu’il est encore loin de battre des records d’élégance ce qu’il sait aussi c’est que le Canvas est un bar branché alors l’idée est de rester dans le ton, facile à dire cependant quand son manque de confiance en lui couplé à une grande nervosité trahissent le fait qu’il n’est pas un habitué du lieu. Est-ce qu’il parviendra à donner l’illusion face à Naomi ? Rien n’est moins sûr et s’il commence à stresser sérieusement ce n’est pas uniquement par souci de lui faire bonne impression, ses mots Carl les cherche déjà et il appréhende grandement le moment où tout devra être mis sur la table. Il va devoir assumer cette décision qu’il a prise, à ce stade il ne peut plus tellement reculer et même si ça ne l’engage pas (encore) à payer et à se retrouver dans le même lit que cette femme qu’il attend il concrétise quand même un minimum les choses en la faisant venir à lui. Il ne s’agira pas de paniquer et de partir en courant quand elle sera là, Carl s’interdit d’avoir une réaction aussi stupide quand bien même la peur le ronge de plus en plus, car ce ne serait pas respectueux envers elle. Et du respect il lui semble très important d’en avoir pour une professionnelle du sexe, il aimerait que cette expérience soit bénéfique à tout le monde même si, très franchement, il ne voit pas encore très bien ce qu’il pourrait apporter à une femme expérimentée dans le domaine. Lui qui a tout à apprendre et qui n’a jamais franchi un degré d’intimité comme on l’entend ici avec qui que ce soit, c’est de zéro que le bonhomme part et mine de rien des petits gars débutants comme lui Naomi n’en voit peut-être pas souvent passer. Il ne devrait pas se mettre la pression pour quelque chose qu’il ne connait même pas et qu’il n’aimera peut-être pas non plus, il n’en sait rien, il parait que c’est possible de ne pas aimer ça. Tout comme il est possible qu’il y prenne un peu trop goût si ça lui plait vraiment, il y a ce risque-là aussi qui pourrait être la porte ouverte à une sexualité débridée, ce qui ne serait pas vraiment souhaitable avec toutes les tares qu’il traine déjà. On lui a déjà dit qu’il pourrait regretter mais Carl ne serait pas là, assis à une table du Canvas à attendre Naomi, si ce discours l’avait convaincu ou assez fait réfléchir. C’est ça ou rester dans l’ignorance de tout un monde qui l’attire pour peut-être encore dix ans, et vu sous cet angle son choix est vite fait.
« Bonsoir. » Elle apparait devant lui et il sent la peur monter d’un sacré cran en lui, ne sachant déjà plus où poser ses yeux alors que la belle brune est à peine installée. Carl doit admettre qu’il l’a bien choisie, ses photos lui avaient tapé dans l’œil mais elle s’avère tout aussi séduisante en vrai, au point de lui faire même bafouiller ses tous premiers mots. Des belles femmes il en a évidemment déjà vu mais c’est la première fois qu’il pourrait devoir se mettre à nu devant l’une d’elles, dans tous les sens du terme d’ailleurs. Il tremble comme une feuille Carl, cette discussion débute tout juste que son stress pourrait déjà le tuer alors il choisit de commander à boire pour gagner du temps, une initiative contre laquelle Naomi n’a visiblement rien à redire. « Faites. » Un soda pour le garçon, rien de très ambitieux mais il se connait, l’alcool n’a jamais été son ami et il tient à rester un minimum maitre de ses mots aujourd’hui déjà qu’il risque d’avoir du mal à se faire pleinement comprendre. « Je vais prendre un verre de vin blanc. » Ses yeux détaillent timidement Naomi face à lui dont le choix de boisson s’avère très différent du sien, mais peut-être reflète-t-il aussi leur différence d’âge et le fait que Carl rechigne à être un adulte pour un paquet de choses. Il est rare de commander un soda dans un bar mais lui le fait, et la brune n’est sans doute pas au bout de ses surprises avec lui. Les yeux du garçon cherchent n’importe quel point autour d’eux sur lequel se poser pour ne pas affronter le regard de son interlocutrice, face à laquelle il se sent incroyablement minuscule. Il ne la regarde finalement que lorsque sa voix l’appelle, et le ramène à cet échange tout juste entamé. « Carl… » Son cœur rate bêtement un battement à la simple entente de son nom parce qu’il a encore du mal à réaliser ce qu’il fait là, et ce qui pourrait surtout être l’issue de tout ça. « C’est bien votre nom, n’est-ce pas ? Carl ? » Son regard se fait encore un peu fuyant mais sa tête, elle, est hochée lentement avant de lui répondre d’une petite voix « Oui c’est ça. » et de lui confirmer ce qu’elle sait déjà. Pendant un court instant Carl se surprend à baisser un peu trop les yeux et il rougit en manquant de les plonger dans le décolleté de la brune, ce qui lui permet au moins de relever complètement la tête. « On pourrait peut-être commencer par se tutoyer, qu’en dis-tu ? » C’est une idée oui, une idée qui plait assez au bonhomme et qui pourrait peut-être aussi leur permettre de faire sauter certaines barrières. « Oh, euh.. oui d’accord si vou- si tu veux. » Ce n’est pas encore très naturel mais il va s’y faire, c’est un pli à prendre. Carl s’autorise tout doucement à déplacer ses yeux sur elle, s’attardant d’abord sur ses épaules puis sur ses bras avant de remonter pour croiser son regard clair, qu’il trouve terriblement ensorcelant. Naomi lui plait beaucoup mais il se demande plutôt à quel homme elle ne plairait pas, la pensée qui le traverse est même que ses clients doivent être très chanceux. Et chanceux peut-être le sera-t-il aussi, c’est un peu pour ça qu’il est là même si à le regarder comme ça Carl semble à des années lumière de baisser son pantalon devant qui que ce soit. « Et si cela peut t’aider, je peux commencer. » Voilà une attention que le bonhomme apprécie parce qu’elle a bien compris qu’il n’était pas à son aise. Elle prétend l’aider, c’est donc que son bien-être lui importe. « Merci. » il souffle dans un léger sourire et se sent déjà un petit peu plus léger en sachant qu’il ne devra pas se présenter le premier. Il va devoir parler pourtant, ses attentes Naomi ne pourra pas les deviner mais elle lui semble prévenante et c’est une qualité qu’il espérait vraiment trouver chez celle qui le guidera vers l’excitant inconnu. Carl ne veut pas d’un passage à l’acte bâclé durant lequel ils ne partageront rien, peut-être qu’il idéalise un peu trop sa première fois mais c’est important pour lui que les choses ne se fassent pas vulgairement, il alignera les billets en conséquence.
« Je m’appelle Naomi, et je suis escort-girl. Et toi ? » Il se demande pourquoi elle l’observe comme si elle cherchait quelque chose et d’un coup la crainte d’être reconnu le saisit. Pourvu qu’elle ne fasse pas le lien avec une certaine télé-réalité, sa piteuse réputation serait sûrement un frein pour que quoi que ce soit se passe entre eux, c’est en tout cas ce qu’il se dit. Il se trahira peut-être par la suite mais pour le moment il n’est pas question pour lui de laisser échapper la moindre information sur son passé télévisuel, la dernière de ses envies étant de la faire fuir. Il se redresse doucement, croisant ses mains sur la table et se demandant en même temps comment traduire ses pensées en mots. « Donc moi c’est Carl et.. je suis garçon au pair, je sais pas si tu connais ? C’est un peu comme un baby-sitter mais logé par la famille. Ah et je suis serveur aussi, dans un café. » Ça relève du détail mais il fait comme elle, et peut-être a-t-il l’air un peu plus engageant maintenant qu’elle sait ce qu’il fait de sa petite vie. Carl prend une grande gorgée de son soda à peine celui-ci servi, conscient qu’il va maintenant devoir dire ce qui l’a poussé à vouloir la rencontrer. « Bon Naomi.. » Sa voix est toujours hésitante, ses yeux fuyants par moment même s’il se force à la regarder pour ne pas nuire à son petit projet en donnant l’impression de ne pas tenir plus que ça à ce rendez-vous. Bien sûr qu’il y tient Carl, aujourd’hui il mise même tout dessus. « J’ai un peu honte de t’avoir contactée parce que je suis pas sûr que ma situation soit très normale, hum. » La normalité en même temps le garçon ne sait pas trop ce que c’est, ce qu’il constate surtout c’est qu’à son âge beaucoup de garçons ont franchi le pas que lui espère franchir, et il évolue aussi dans une société qui véhicule trop souvent l’idée qu’être puceau à vingt-deux ans craint un peu. « J’ai peur aussi, ça doit se voir que je sais pas trop dans quoi je m’embarque mais j’ai pris une décision et.. je veux vraiment m’y tenir. » 2022 est censée être l’année où il dira adieu à son pucelage, il se l’est promis parce qu’il arrive à un point où son imagination sur le sujet est un peu rouillée. On pourrait croire qu’il s’en sent forcé pour faire comme tout le monde mais l’envie est aussi là, il n’a juste eu que sa main droite pour se satisfaire jusque là et ça aussi à force c’est assez lassant. « Alors voilà je.. j’ai vingt-deux ans et.. l’un des grands problèmes de ma vie c’est que j’ai encore jamais fait l’amour. » Son regard ne peut officiellement plus soutenir celui de Naomi, il trouve alors refuge dans son verre pour y réunir le courage de poursuivre. Ce ne sont pas des choses évidentes à dire à une quasi inconnue mais elle a quand même l’avantage d’être experte dans le domaine, avec un peu de chance il n’est même pas le premier gars sans expérience qui se présente devant elle. « Je.. je voudrais remédier à ça et provoquer un peu le destin, parce que je suis fatigué d’attendre que ça m’arrive. » Il pourrait lui raconter la misère de sa vie sentimentale mais il n’est pas certain que ça l’intéresse, et il aurait aussi du mal à le faire sans évoquer l’une des grandes raisons rendant les femmes plutôt méfiantes à son égard. « Tu penses que tu peux faire quelque chose pour moi Naomi ? » il demande en osant cette fois la regarder dans les yeux, espérant ne pas l’avoir perdue en cours de route avec sa petite histoire. « Je mettrai le prix qu’il faudra, c’est pas un problème. J’ai de l’argent et puis.. je suis motivé. » Ça ne s’entend peut-être pas à sa voix manquant cruellement d’assurance mais c’est le cas, Carl est déterminé à mener son petit projet à bien et tant pis s’il doit être jugé pour ça, c’est son argent et il en fait bien ce qu’il veut. « Mais je crois que j’ai des questions, enfin.. c’est surtout que je sais pas du tout comment m’y prendre, ni à quoi m’attendre. » Il se gratte nerveusement l’arrière du crâne avant de reprendre une gorgée de soda, ses yeux cherchant déjà des réponses dans ceux de Naomi alors qu’il n’a même pas encore posé ses fameuses questions. C’est qu’il ne sait pas trop par où commencer Carl, il s’interroge sur tellement de choses que son cerveau est incapable de faire un tri.
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| | | | (#)Mer 19 Jan 2022 - 22:13 | |
| Naomi s’interrogeait beaucoup sur son interlocuteur. Sur les raisons qui l’avait poussé à faire appel aux services d’une escort-girl. Sur son attitude — presque trop fuyante pour être vraie, pour être sincère. Jouait-il un double jeu ? Et si tel était le cas, dans quel objectif ? Naomi savait qu’elle ne pouvait rien faire d’autre que d’attendre que Carl dévoile davantage son jeu, ses projets, ses envies. Il fallait qu’il parle, qu’il se confie… et la brune comprit rapidement que cet exercice ne serait pas simple, pour le jeune homme. Alors, plutôt que d’attendre quelque chose qui ne viendrait jamais, elle fit le choix d’elle-même lancer la conversation et de poser les questions qui se succédaient mais qui restaient sans réponse. De manière très sommaire, elle se présenta et attendit de lui qu’il en fasse tout autant. « Je crois que je saisis l’idée. » Admit la brune en inclinant légèrement la tête. Elle ne savait pas il s’agissait d’une profession répandue, mais elle était surprise qu’un homme l’occupe : sans tomber dans les clichés de genre, il lui semblait qu’il s’agissait davantage d’un poste occupé par des jeunes femmes. Le côté maternel, sans doute. « Mais je croyais que les gens qui faisaient ça venaient d’un autre pays… » Elle fronça les sourcils, et réalisa qu’elle ne savait rien de son interlocuteur. Peut-être était-ce le cas ? Peut-être souhaitait-il profiter une parenthèse en Australie, loin de ses proches, de sa famille, de ses connaissances, pour goûter à des plaisirs interdits ? Peut-être se cachait-il derrière la distance pour assouvir un fantasme ? « Est-ce que c’est aussi ton cas ? » Demanda-t-elle en croisant le regard de son interlocuteur. Elle cherchait à le sonder, à lire en lui — mais pour une fois, Naomi devait bien reconnaître qu’elle était étrangement démunie. Carl était complètement verrouillé, complètement hermétique. À vrai dire, elle n’était même pas fiche de savoir si elle lui plaisait. Un comble, quand on connaissait Naomi et son assurance dans le domaine de la séduction. « Il n’y a aucune honte à avoir. » Rétorqua-t-elle en secouant la tête. Après tout, ils étaient deux inconnus qui partageaient un moment agréable autour d’un verre en pleine après-midi — la scène était, en soit, d’une extrême banalité. Naomi, en bonne professionnelle qu’elle était, avait appris depuis longtemps que dans son milieu il fallait savoir tenir sa langue. Ses clients étaient plus ou moins connus, plus ou moins riches, plus ou moins mariés, plus ou moins fiables… Le panel des hommes qui faisait appel à ses services était large, et elle avait toujours respecté leur volonté de rester discrets. Ça lui allait bien, à Naomi ; elle ne voulait pas être identifiée comme une travailleuse du sexe. Son anonymat lui convenait parfaitement. « Personne, ici, ne sait pour quelle raison nous sommes en train de boire un verre. » Seule l’attitude de Carl, à la fois hésitante et empressée, pouvait trahir son manque d’expérience — ou son jeu double, elle n’avait toujours pas tiré ce point au clair. « Je ne suis pas là pour juger de la « normalité » ou non de la situation. » Déclara-t-elle, encadrant volontairement le mot normal de guillemets qu’elle mima avance ses index et majeurs. Elle se retint de lui dire que les hommes qui faisaient appel à des prostituées se fichaient généralement des moeurs et autres préjugés ; elle ne voulait ni le chambouler, ni égratigner ses certitudes, et encore moins lui faire savoir que d’autres avaient déjà bénéficié de ses faveurs. « C’est tout à ton honneur. » Elle inclina la tête, l’encourageant à poursuivre sur le chemin des confidences. Il avait l’air d’être en bonne voie, et elle attendait impatiemment de savoir ce que son interlocuteur voulait obtenir d’elle. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que sa surprise fut grande, voire même immense. Elle tenta de masquer sa réaction pour ne pas le mettre plus mal à l’aise qu’il ne l’était déjà ; maintenant, elle comprenait mieux ses hésitations, ses inquiétudes, ses angoisses. Le temps qui passe, et la situation qui reste la même. Ce besoin grandissant de faire de nouvelles expériences, de découvrir son corps et celui d’autrui, de se perdre dans un corps à corps passionné. « Déjà, tu ne dois pas avoir honte d’être vierge. Je suis sûre que de nombreuses autres personnes de ton âge sont dans le même cas que toi, mais n’osent pas en parler. » Bon, elle s’avançait peut-être un peu — elle ne connaissait personne de l’âge de Carl, mais elle se basait sur son propre vécu. Avec son dépucelage à quatorze ans et son avortement clandestin à seize, elle faisait figure d’exception, et heureusement d’ailleurs. « Carl, ce que je vais te dire ne va pas servir mes intérêts, mais… » Elle se mordit l’intérieur de la joue, prit une gorgée de son vin blanc pour se donner un brin de courage, et murmura : « Tu n’as pas une petite-amie avec laquelle faire ce genre d’expérience ? » Une femme dont il serait proche, qui saurait le guider, qui saurait se montrer patiente et aimante. Une femme dont il serait amoureux, et qui l’aimerait en retour. Une première fois était une expérience unique, et elle ne voulait pas que Carl en vienne à regretter son choix radical. « Oui. Oui, je peux faire quelque chose pour toi, si c’est ce que tu souhaites. » Répondit-elle en croisant son regard ténébreux. C’était leur premier vrai contact visuel, consenti par les deux partis. Ils ne s’affrontaient pas, non ; ils s’observaient, se découvraient, s’apprivoisaient, dans un silence presque religieux. Carl brisa le silence, en évoquant l’aspect pécuniaire de leur future… collaboration. Naomi fit la moue, et s’obligea à être la plus transparente possible. « À vrai dire, mes tarifs ne dépendent que de toi… » Elle passa une main dans ses cheveux, et poursuivit : « De ce que tu veux exactement comme prestation, de la fréquence à laquelle tu veux qu’on se voit… Bref, tout ça quoi. » Habituellement, parler d’argent ne la rendait pas si mal à l’aise. Mais la naïveté et l’absence d’expérience de son interlocuteur l’obligeait à prendre des pincettes. Elle ne voulait pas le choquer, le brusquer ou pire, l’effrayer en se montrant trop crue ou trop terre à terre. « Est-ce que tu veux me parler de tes questions ? Peut-être que je pourrais déjà répondre à certaines d’entre elles. » Proposa l’escort-girl, alors qu’elle goûtait à son vin blanc. Consciente qu’il s’agissait d’un énorme pas à faire, voire dans son cas, d’un gouffre à franchir, elle tenta de le rassurer. « Il n’y a pas de question stupide, tu sais. » Et à vrai dire, elle trouvait même cela normal. Mais elle tenterait aussi de lui faire comprendre que, parfois, il suffisait simplement de se lancer. De s’abandonner à l’inconnu. « Et je ne suis même pas sûre d’avoir la réponse à toutes tes questions, d’ailleurs. » Voilà de quoi le détendre : si même une professionnelle ne savait pas tout, alors il n’avait aucune raison de s’inquiéter, de craindre l’acte en lui-même. « J’ai compris que tu n’avais jamais eu de rapport. Mais tu as peut-être eu d’autres expériences ? » Elle cherchait à estimer degré de connaissance de Carl, à savoir d’où elle devrait partir pour le mettre à l’aise. Et son petit doigt lui soufflait que ce serait peut-être la chose la plus difficile à faire : lui donner suffisamment confiance en lui. @Carl Flanagan |
| | | | (#)Jeu 27 Jan 2022 - 19:29 | |
| ☾ gate to the unknown It's an uncharted sea, it's an unopened door but you gotta reach out and you gotta explore, even though you're not sure till the moment arrives. For the very first time. En temps normal Carl a déjà toutes les difficultés du monde à se présenter, et c’est d’autant plus vrai depuis que son nom est associé à des pratiques douteuses qui ont fait de lui la risée des réseaux sociaux. Dire qui il est et ce qu’il fait n’a rien de simple parce qu’il craint de se trahir bêtement en laissant échapper trop d’informations, il n’est par exemple pas question de révéler son nom de famille car en deux clics Naomi pourrait apprendre ce qui l’a rendu tristement célèbre et après ça il suppose qu’elle ne le laisserait plus jamais l’approcher. Et ici l’exercice des présentations est encore plus compliqué parce que cette belle brune face à lui n’est pas juste une femme qu’il croise dans un bar, pour l’instant elle ignore tout de lui mais dans quelques temps Naomi sera peut-être celle pour qui le garçon abattra ses barrières les plus intimes. C’est même le but puisque cette prise de contact est censée les mener, à terme, dans un même lit tous les deux alors si Carl tremble autant c’est bien parce qu’il se met une pression énorme et attend beaucoup de cette entrevue et des suivantes. Il n’a pas d’autre option, pas d’autre espoir que celui-là et ne peut donc pas se permettre de lui faire mauvaise impression car la suite pourrait dépendre de ce premier contact. Si Naomi n’accroche pas avec lui elle ne voudra peut-être pas le revoir, il ne sait pas si elle fonctionne au feeling mais il s’imagine que c’est quand même mieux pour elle de se sentir en phase avec son futur client. Carl a à peine dit ce qu’il faisait dans la vie que son métier semble déjà intriguer son interlocutrice mais il aurait pu s’y attendre, souvent les gens s’interrogent sur le fait qu’il soit au pair parce qu’ils n’en saisissent pas forcément le rôle, ou s’étonnent qu’un garçon puisse le remplir. Naomi semble néanmoins comprendre de quoi il s’agit puisqu’elle émet une réflexion tout à fait sensée. « Mais je croyais que les gens qui faisaient ça venaient d’un autre pays… » C’est bien vu de sa part, et le bonhomme n’échappe pas à la règle même s’il ne l’a pas précisé en se présentant à elle. Il aurait pu, ça n’a juste pas été un réflexe. « Est-ce que c’est aussi ton cas ? » Le regard de Naomi parait l’examiner et il a encore beaucoup de mal à le soutenir, mais Carl se force à la regarder dans les yeux pour lui répondre parce qu’il sent à ce moment-là qu’elle attend de lui qu’il soit honnête. « Oui je suis irlandais. » il confirme sans détour et se doute bien que ça ne se devine pas sachant qu’ils parlent tous les deux la même langue, seul son léger accent aurait éventuellement pu lui fournir un indice quant à sa provenance. « Je suis en Australie depuis un peu moins de deux ans. Et entre temps je.. j’ai vécu un peu en Angleterre, aussi. » Carl ne sait même pas pourquoi il se met à lui dire tout ça comme s’il ressentait le besoin de se justifier. La raison qui l’a poussé à poser ses valises en Australie il la garde néanmoins pour lui, au moins pour l’instant. Parler de son père serait juste la meilleure façon de le perdre et Naomi n’a sûrement pas envie de devoir gérer sa soudaine morosité, inévitable dès qu’il s’aventure sur le sujet. Carl préfère en venir à ce qui leur vaut de se voir aujourd'hui mais les raisons ne sont pas simples à dire là non plus, il n’est pas fier de ce qui l’amène et il craint que sa démarche paraisse ridicule, ou carrément tordue. « Il n’y a aucune honte à avoir. » C’est ce qu’elle dit avant de savoir mais se pourrait-il que son discours soit amené à changer une fois que le bonhomme aura dévoilé toutes ses cartes ? « Personne, ici, ne sait pour quelle raison nous sommes en train de boire un verre. » Là-dessus elle n’a pas tort, à les regarder comme ça on ne peut pas présumer de quoi ils sont en train de parler et ça l’arrange bien, Carl, que d’un point de vue extérieur l’illusion puisse être donnée. Il gagnerait toutefois à se détendre pour s’assurer de ne pas attirer l’attention sur eux, le calme de Naomi tranchant grandement avec la nervosité palpable du garçon, qui demeure d’ailleurs silencieux tandis que la belle brune poursuit. « Je ne suis pas là pour juger de la « normalité » ou non de la situation. » Ces mots et la façon dont ils sont formulés le rassurent car être jugé, c’est bien de ça dont Carl a peur. Il croit Naomi lorsqu’elle dit que ça n’est pas son rôle, ça voudrait donc dire que quelles que soient ses raisons elle est prête à les entendre, et qu’il n’y a pas non plus de bonnes ou de mauvaises raisons de l’avoir sollicitée. « D’accord. » il souffle d’une voix un peu plus apaisée, mais la crainte de dévoiler son petit projet grouillant encore en lui. Carl n’a plus le choix, il s’est bien trop avancé pour reculer maintenant et cette décision dont il parle, qu’il revendique même, il se doit de mettre des mots dessus afin que Naomi saisisse ce qu’il a tant à coeur d’entreprendre cette année.
Puceau. À l’instant même où le voile tombe Carl a la sensation que ces six lettres sont peintes en rouge sur sa figure, et qu’à présent plus personne dans ce bar ne peut passer à côté du gros noob qu’il est. Naomi ne manifeste pas de réaction particulière mais les quelques secondes durant lesquelles elle semble intégrer les informations qui lui parviennent sont ressenties du côté de Carl comme une véritable torture. Il s’imagine beaucoup de choses, comme le fait qu’elle ne parvienne finalement pas à s’abstenir de le juger. Et si son manque d’expérience posait problème, et si Naomi ne se sentait pas de taille pour relever un tel défi ? Les premiers mots qu’elle va prononcer après ça seront déterminants, Carl se cramponne à son siège en attendant de savoir ce que sa situation inspire à l’experte et contre toute attente il se trouve qu’il s’inquiète encore beaucoup pour rien. « Déjà, tu ne dois pas avoir honte d’être vierge. Je suis sûre que de nombreuses autres personnes de ton âge sont dans le même cas que toi, mais n’osent pas en parler. » Ne pas avoir honte, facile à dire quand on n’est pas dans sa peau. Ce n’est pas simple d’être encore vierge à vingt-deux ans dans la société d’aujourd’hui, et avec les nombreuses insécurités que Carl trimballe. Cette situation n’est en principe pas vouée à perdurer éternellement et pourtant il est persuadé que s’il ne prend pas lui-même les choses en mains les choses ne sont pas près de changer. « Je crois quand même pas que ce soit très courant d’avoir jamais eu de rapports sexuels à cet âge-là.. » Carl en doute sérieusement, quand bien même il connaisse quelqu’un d’à peine plus jeune que lui qui n’a pas non plus été initiée à la chose, ils doivent quand même être peu nombreux dans ce cas-là. « Tu trouves pas que c’est tard, toi ? » Son regard rencontre celui de Naomi pour se rassurer, car ça l’aiderait beaucoup d’entendre que pour ça non plus, il n’y a pas de notion de normalité. « Carl, ce que je vais te dire ne va pas servir mes intérêts, mais… » Le garçon se redresse soudainement, soucieux d’entendre ce que Naomi souhaite exprimer ici. Ses yeux ne la quittent pas pendant qu’elle trempe ses lèvres dans son verre de vin avant de reprendre, d’une voix basse. « Tu n’as pas une petite-amie avec laquelle faire ce genre d’expérience ? » Et là Carl hésite sérieusement entre rire et pleurer, car Naomi ne se doute pas qu’elle est en train de mettre les pieds dans la misère de sa vie sentimentale. Il soupire tout en baissant les yeux vers son soda, une fois de plus très honteux car plus il en dévoile et plus il a l’impression que le tableau qu’il dresse de lui est pitoyable. « J’ai jamais eu de petite amie non plus.. » Cet aveu fait mal car des relations amoureuses Carl en a fantasmé des tas, dans le monde imaginaire qu’il a bâti dans sa tête. Dans la réalité son cv sentimental est désespérément vide et contre ça, par contre, il n’y a pas grand-chose qu’il puisse faire. Il peut payer une femme pour le dépuceler mais il ne peut pas payer une femme pour tomber amoureuse de lui, ça ne marche pas comme ça. « J’ai un peu abandonné l’idée d’avoir une copine un jour, et je sais très bien que personne ne serait intéressé pour le faire gratuitement avec moi. » Il est minable Carl quand il tombe à ce point dans le pessimisme mais il ne pourrait pas être plus honnête qu’à cet instant. Si on l’écoute il ne plait pas aux femmes alors non il n’espère plus connaitre la joie d’être un jour en couple, tout comme il n’imagine pas quelqu’un d’assez désespéré dans ce monde pour accepter de se prêter à l’expérience avec lui s’il ne paie pas d’abord pour ça. Il sait bien qu’il ne plait pas non plus à Naomi mais c’est son travail et il va la rémunérer dans ce sens, alors au final ils y trouveront leur compte tous les deux n’est-ce pas ? « Et donc non, j’ai personne avec qui le faire. Puis tout seul c’est un peu lassant. » Rien de bien surprenant ici mais il le précise quand même, insinuant au passage qu’il est un adepte du plaisir en solitaire même si Naomi s’en doutait certainement déjà. Carl en a largement fait le tour, c’est aussi pour ça que le besoin de s’adonner à l’acte charnel se fait ressentir, parce que sa main gauche a grand besoin de prendre des vacances.
« Oui. Oui, je peux faire quelque chose pour toi, si c’est ce que tu souhaites. » Quel soulagement pour lui de l’entendre, il sait au moins maintenant qu’il n’a pas entrepris cette démarche pour rien. Carl s’autorise même à sourire à présent qu’il peut se dire que Naomi accepte de s’occuper de son cas, lui qui craignait de l’avoir refroidie avec tout le boulot que doit représenter le fait d’accompagner un garçon comme lui dans l’initiation au sexe. « À vrai dire, mes tarifs ne dépendent que de toi… » Il tend l’oreille tout en suivant du regard ses gestes raffinés. « De ce que tu veux exactement comme prestation, de la fréquence à laquelle tu veux qu’on se voit… Bref, tout ça quoi. » Le genre de prestation qu’il veut Carl n’y a pas encore très bien réfléchi mais elle pique sa curiosité en lui parlant de fréquence. « Parce qu’on peut le faire plusieurs fois ? » Il ne sait pas du tout comment ces choses-là fonctionnent, si Naomi a pour habitude de revoir ses clients ou si c’est une exception qu’elle accorde aux plus demandeurs n’ayant pas peur de devoir y mettre le prix. « Est-ce que tu veux me parler de tes questions ? Peut-être que je pourrais déjà répondre à certaines d’entre elles. Il n’y a pas de question stupide, tu sais. » Carl aurait pourtant tendance à dire que tout ce qui franchit la barrière de ses lèvres est automatiquement stupide, mais c’est parce qu’à force de l’entendre il a lui-même fini par s’en convaincre. « Et je ne suis même pas sûre d’avoir la réponse à toutes tes questions, d’ailleurs. » L’experte n’a donc pas forcément réponse à tout dans le domaine qu’elle est censée maîtriser, et quand il entend ça Carl respire un peu mieux. Le voilà un poil plus serein vis-à-vis de sa propre ignorance, et fin prêt à poser toutes les questions qui lui viendront. « J’ai compris que tu n’avais jamais eu de rapport. Mais tu as peut-être eu d’autres expériences ? » Il apprécie vraiment que Naomi le guide et se montre aussi ouverte, elle s’intéresse une fois de plus sincèrement à son cas et ça Carl le ressent bien. « Comme euh.. des bisous ? J’ai embrassé une fille une fois enfin.. non, c’est elle qui m’a embrassé mais c’est tout, y’a rien eu de plus. J’ai pas non plus la technique pour ça, en toute honnêteté. » Ce baiser avec Murphy lui a laissé un souvenir impérissable mais il peine à se rappeler de la sensation de ses lèvres contre les siennes, ce contact ayant été bref et demeurant à ce jour comme l’unique baiser que Carl ait jamais reçu. « Mais j’ai jamais été intime avec personne, non. Les trucs que les gens font avant l’amour, euh.. les préliminaires ? C’est pareil, je connais pas. » À vrai dire si demain Carl se retrouvait au côté d’une femme parfaitement consentante et dénudée il ne saurait pas du tout comment appréhender son corps, ni où poser ses mains. C’est d’ailleurs ce qu’il redoute le jour J, de se retrouver incapable d’amorcer le moindre geste ou de prendre la moindre initiative. « Tu vas me juger si je te dis que j’ai regardé beaucoup de vidéos pour.. m’informer ? » Ah, il est peut-être temps d’en parler de ça aussi. Autant que Naomi sache que le bonhomme part avec une perception stéréotypée des choses parce qu’il a visionné beaucoup de films pour adultes et pas seulement pour s’informer, d’ailleurs. « J’ai une question du coup. » Et pas des moindres, c’est en réalité celle qui le turlupine le plus alors Carl ne peut pas se retenir plus longtemps de la poser. « Est-ce que c’est forcément.. brutal ? Ça peut être doux aussi ? Parce que.. je crois que je préférerais. » Son regard trouve refuge dans son verre qui ne désemplit pas puisque Carl n’y a pas touché depuis plusieurs minutes. Il n’est pas très à l’aise avec le côté sauvage de certaines scènes qu’il a pu voir, en tout cas pas pour commencer. Lui a besoin qu’on l’accompagne en douceur, qu’on prenne le temps de lui montrer les choses alors il espère que du temps Naomi n’en manquera pas pour lui. « Et comment ça se passe généralement avec tes clients ? Tu fais ça où d’habitude, dans un hôtel ? » C’est la première image qui lui vient mais peut-être se trompe-t-il, ça lui parait juste plutôt logique comme il présume, à tort ou à raison, que Naomi ne se déplace pas directement chez ses clients.
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| | | | (#)Mar 1 Fév 2022 - 22:45 | |
| « Tu as déjà beaucoup voyagé. Tu as de la chance. » Fit remarquer l’escort-girl en souriant. Si elle avait pu quitter les terres Australiennes et franchir les frontières, c’était uniquement parce qu’elle avait travaillé pour. Elle s’était donnée, au sens figuré et littéral du terme. Naomi n’avait pas eu la chance de bien naître. Un père inconnu et une mère toxicomane ; voilà le portrait qu’elle pouvait dresser de ses géniteurs. La brune avait été élevée par sa grand-mère maternelle, elle-même dépassée par les frasques de sa propre fille. Naomi savait qu’elle avait fait de son mieux pour lui inculquer une éducation et des valeurs. Mais la dévotion de sa grand-mère n’avait pas été suffisante ; jeune et naïve, la brune s’était laissée tenter par l’argent facile. Quitte à se brûler les ailes, parfois. « Tu comptes rester en Australie ? » Demanda-t-elle, cherchant à s’extirper de ses souvenirs amers. Par chance, Carl poursuivit et avoua finalement la raison de ce rendez-vous. Il lui révéla sa virginité, et le poids qu’elle pesait sur ses frêles épaules. Si Naomi tenta de le rassurer, elle comprit rapidement qu’elle risquait d’avoir du mal ; son client partait de loin, de très loin en matière de confiance en lui. « Ce n’est probablement pas une majorité. » Concéda l’escort-girl en faisant la moue. Il lui semblait que, de nos jours, les adolescents n’avaient plus froid aux yeux et découvraient de plus en plus tôt les corps à corps. Était-ce une bonne chose ? Naomi n’en savait rien. « Mais je ne trouve pas que ce soit dramatique pour autant, non. » Et puis, Carl le savait tout aussi bien qu’elle ; à partir de maintenant, ce ne serait plus qu’une question de temps avant que sa virginité ne s’envole. Une question de temps avant que cette honte ne soit plus qu’un mauvais souvenir. « C’est sûr qu’avec une attitude aussi négative… » Souffla Naomi en haussant les épaules. « Tu te rabaisses toujours comme ça ? » Demanda-t-elle, son regard cherchant à capter le sien. Comment, en étant si jeune, pouvait-on être aussi dur avec soi-même ? Comment pouvait-on subir les choses avec une telle fatalité ? Carl avait la vie devant lui, et n’avait même pas l’air d’être au courant. « Il y a forcément un domaine dans lequel tu excelles. C’est lequel ? » Elle était prête à surfer sa réponse pour lui faire comprendre qu’il n’était pas un minable ou un vaut rien, contrairement à l’image qu’il avait de lui-même. « Eh bien, désormais, tu n’auras plus à être seul. » Déclara la brune avec un sourire malicieux, sous-entendant clairement qu’elle pourrait lui donner un coup de main dans ce domaine — sans mauvais jeu de mots, d’ailleurs.
Le soulagement se lisait désormais sur les traits de l’Irlandais. Maintenant qu’il savait que ce rendez-vous pouvait effectivement aboutir sur quelque chose de plus concret, il semblait presque rassuré. « Peut-être. Ce sera à toi de choisir. » Naomi avait des clients réguliers, et d’autres qu’elle ne revoyait jamais. Ce n’était pas elle qui décidait ; c’était les hommes qu’elle fréquentait. Quand il lui avait avoué être novice, Naomi ne s’attendait pas à ce qu’il soit… Si novice, à vrai dire. Mais son manque d’expérience ne l’effrayait pas ; d’une certaine façon, elle considérait Carl comme un challenge. Un homme qui ne savait rien, et qui voulait apprendre auprès d’une professionnelle. Un homme qui assumait être une page blanche, sur laquelle Naomi devrait écrire et dessiner. « On pourrait peut-être commencer par là, dans un premier temps. » Suggéra l’escort-girl, alors que Carl admettait ne pas savoir embrasser. Elle s’abstint de lui dire qu’il n’y avait pas réellement de technique, qu’un baiser relevait plus d’un feeling et d’une situation. Il pouvait être chaste, tendre, doux ; mais il pouvait aussi être passionné, enflammé, brûlant. Naomi se fit la promesse de lui faire vivre chacune de ses émotions, lorsqu’ils en auraient l’occasion. « Les préliminaires pourraient arriver dans un second temps. » Il n’y avait pas d’urgence absolue, pas de nécessité de se précipiter. Elle le devinait tendu, mal à l’aise, probablement parce qu’ils s’aventuraient sur un sujet qu’il maîtrisait peu, pour ne pas dire pas. « C’est essentiel, si tu veux que la suite se passe au mieux. » Elle le vit légèrement blanchir, sans doute surpris de l’importance que l’escort-girl accordait à ces pratiques. Naomi, loin d’être stupide, s’empressa de le rassurer. « Je te guiderai. » Et elle jugea bon de préciser : « Tu feras ce que tu as envie de faire. Et je te ferai ce que tu as envie d’expérimenter. » Et plus encore, s’il se sentait suffisamment à l’aise pour la laisser prendre les devants. Il voulait découvrir, apprendre, profiter, expérimenter, tester, et finalement jouir ? Ça ne l’effrayait pas, Naomi ; quoiqu’il en dise, Carl n’était ni plus ni moins qu’un être humain comme un autre. « Oh. » Murmura-t-elle à voix basse, sans poursuivre son propos immédiatement. À vrai dire, au vu des précédentes déclarations de Carl et de son jeune âge, Naomi ne pouvait pas franchement dire qu’elle était surprise. Les vidéos dont il parlait ne laissaient pas de place au doute, ni à l’illusion : son interlocuteur était un fervent adepte de pornographie. « Non, je ne te juge pas. » Dit-elle en secouant la tête. Elle comprenait, même. L’âge passant, les hormones s’éveillant, et l’acte n’arrivant pas… Quelle issue se présentait à lui ? Comment pouvait-il vivre cette expérience par procuration, tout en se faisant une idée de ce que cela était ? « Mais la réalité ressemble rarement à ce qu’on te montre, dans ce genre de vidéos. » Admit-elle en faisant la moue. Elle se demanda si cette révélation allait davantage l’effrayer ou, au contraire, le rassurer. Serait-il déçu ? S’attendait-il à ce que sa partenaire soit forcément prête à tout, et capable de tout ? Elle avait du mal à s’en rendre compte ; l’homme qui lui faisait face était difficile à percer à jour. Les lippes de l’escort-girl s’étirèrent en un léger sourire lorsque, mal à l’aise, il lui confia ses craintes à voix basse. Merci le porno, et les stéréotypes et autres pseudos-réalités qui entraient dans la tête des plus jeunes. « Ça peut aussi être doux. Et très lent. » Répondit-elle avec un sourire sincère. Puis ça pouvait devenir brutal. Ou passionné. Ou rester très langoureux. « Contrairement à ce que tes sites essayent de te faire croire, le plaisir ne va pas forcément de paire avec la brutalité. C’est beaucoup plus complexe que ça. » Tout entrait en compte ; la personne avec laquelle on était, l’état d’esprit dans lequel on était, la passion que l’on ressentait, l’atmosphère qui régnait, la façon dont on s’y prenait. Les mots, les baisers et les caresses pouvaient aussi être ravageurs. Mais comment pouvait-elle l’expliquer à quelqu’un qui ne l’avait pas vécu ? Il comprendrait le jour où ça lui arriverait, voilà tout. « Oui, souvent dans des hôtels. » Répondit-elle en inclinant la tête. À son tour, de fuir le regard de son interlocuteur le temps d’une seconde. Elle n’aimait pas vraiment aborder le sujet, et elle n’était pas forcément fière des lieux qu’elle avait déjà été amenée à fréquenter pour faire son travail. Bien sûr, elle avait déjà eu l’occasion de se vautrer dans le grand luxe ; mais il y avait aussi toute la partie sombre, nettement moins reluisante. Les toilettes des bars. La banque arrière d’une voiture. Les vestiaires d’un club de rugby. Elle releva finalement la tête vers Carl, et déclara : « Mais il n’y a rien d’obligatoire. » Elle déplaça sa main jusqu’à celle du jeune homme, et son index effleura le creux de sa paume. Premier contact physique, mais certainement pas le dernier. « Est-ce qu’il y a un endroit où tu te sens bien, Carl ? » Demanda-t-elle, ses yeux clairs se confrontant à ceux de son interlocuteur. Craignant qu’il se contente d’une réponse positive ou négative à sa question, elle précisa les raisons pour lesquelles elle la lui posait. « Un endroit où tu serais tellement bien que tu pourrais complètement te laisser aller. » Au vu de son profil et de ses aspirations, Naomi était persuadée que les choses se passeraient mieux et plus naturellement entre eux si Carl était dans un environnement familier. Peut-être avait-il une chambre, et des moments de pleine liberté dans sa famille d’accueil ? « Je pense que ce serait bien de faire l’amour dans un endroit qui t’es familier. » Confessa-t-elle à voix basse. Bien qu’elle ait choisi ses mots avec soin, et fait preuve d’une extrême douceur, elle sentit aussitôt la main de Carl devenir moite. Avait-elle commis une erreur ? Elle crut voir naître une légère rougeur sur ses joues, et s’empressa de le rassurer : « Ne t’en fais pas ; il n’y a aucune urgence. » Sa main se superposa complètement à celle du brun, et ses doigts se refermèrent autour des siens. Pas question de le laisser fuir maintenant ; si Naomi le lâchait, elle était persuadée qu’il en profiterait pour prendre ses jambes à son cou et qu’elle ne le reverrait jamais. « On ira à ton rythme. » Promit-elle. @Carl Flanagan |
| | | | (#)Mer 9 Fév 2022 - 22:31 | |
| ☾ gate to the unknown It's an uncharted sea, it's an unopened door but you gotta reach out and you gotta explore, even though you're not sure till the moment arrives. For the very first time. Voyager est une chance oui, et pourtant Carl a du mal à voir la chance qu’il a eue. Il était parti d’Irlande à contre-cœur quand la cohabitation avec son beau-père était devenue infernale, pour ne pas dire invivable, et même si rien ne le forçait à quitter le pays le fait d'avoir passé ses dix-neuf premières années de vie sans en être jamais sorti avait fait naitre en lui de grandes envies d’évasion. Carl voulait voir autre chose, s’ouvrir un peu au monde mais il s’est raté une première fois en tentant sa chance à Brighton car l’Angleterre ne lui a pas vraiment réussi. Il n’y est resté qu’une petite année mais il a marqué des gens là-bas, et pas vraiment en bien. L’Australie était finalement son point d'ancrage le plus logique puisqu’il ne rêvait que d’une chose, retrouver son père qui avait lui-même tout quitté douze ans plus tôt pour s’y établir. Il ne regrette pas d’y être venu mais il regrette par contre la façon dont les choses se sont enchaînées pour lui à son arrivée, son enrôlement dans le monde de la télé étant la plus mauvaise décision que le garçon ait pu prendre à ce jour. Sa vie aujourd’hui n’a rien de rose et certains jours Carl se demande si tout ça en valait vraiment la peine, mais ce n’est pas pour autant qu’il prévoit un retour au bercail dans un futur proche. Il sait donc quoi répondre à Naomi lorsque celle-ci l’interroge sur ses projets. « Tu comptes rester en Australie ? » Y faire l’intégralité de sa vie sans doute pas, mais y vivre encore quelques années c’est une possibilité que Carl n’exclut pas. Le garçon est du genre à vivre au jour le jour parce que l’avenir l’angoisse alors il peut difficilement dire où il sera dans un an, il sait juste qu'il n'a plus tellement envie de bouger. « Oui, pour le moment j’y reste. L’Irlande me manque parfois mais j’avais vraiment besoin d’en partir. » Il ne veut pas s’étendre sur ses raisons car évoquer son chaos familial remuerait trop de choses en lui, et Naomi n’a sans doute pas envie que le bonhomme se ferme comme une huître pour la suite de cette discussion. « Toi tu es née ici ? À Brisbane, je veux dire. » il la questionne à son tour en réalisant qu’elle sait bien plus de choses sur lui qu’il n’en sait sur elle. Carl trouve important que l’échange d’informations soit équitable parce qu’il ne veut pas donner l’impression qu’il ne s’intéresse pas à Naomi, et qu’il attend juste de pouvoir profiter de ses services. Ce n’est pas le cas, cette femme devant lui l’intrigue et Carl a envie de savoir ce qui compose sa vie, au moins dans les grandes lignes. Ça l’arrange toujours de parler des autres plutôt que de lui mais aujourd’hui c’est une étape inévitable car Naomi doit connaitre ses attentes et ce qui l’amène, seulement une fois ce voile levé Carl s’inquiète de l’anormalité de sa situation. Il n’est pas le seul garçon de cet âge à être encore vierge mais ça ne l’empêche pas d’en avoir terriblement honte. « Ce n’est probablement pas une majorité. » Elle l’admet au moins, les types comme lui ne doivent pas courir les rues. « Mais je ne trouve pas que ce soit dramatique pour autant, non. » Elle semble sincère en le disant mais elle ne sait pas encore que dramatiser est justement la grande spécialité du bonhomme. Cette virginité il ne veut pas non plus s’en débarrasser vulgairement parce qu’il tient à faire les choses bien, mais Carl sera tout de même sacrément soulagé le jour qui marquera son entrée dans la cour des grands, comme il se plait à le voir. Même si ça, ce ne sera possible que lorsqu’il aura apprivoisé sa peur parce qu’il fantasme autant ce moment qu’il le redoute. Si encore il n’était pas complètement novice en la matière et avait déjà tâté un peu le terrain les choses n’en seraient que plus faciles, mais comme il l’avoue piteusement Carl n’a jamais eu de petite-amie et les filles ne se sont jamais bousculées pour l'initier. Une occasion s’était bel et bien présentée il y a deux ans pourtant, à un moment où Carl n'était pas du tout prêt et il a encore du mal à se dire qu'il aurait réellement pu concrétiser les choses ce jour-là s'il l'avait voulu. Ce n’est pas comme s’il pensait pouvoir plaire à qui que ce soit de toute façon, jusqu’ici le désastre de sa vie amoureuse est assez parlant et il ne peut évidemment pas le mentionner sans se déprécier au passage. Une attitude qui n’échappe pas à Naomi et semble même la consterner un peu. « C’est sûr qu’avec une attitude aussi négative… » Le garçon remonte doucement son regard vers elle comme un enfant qu'on viendrait de gronder. « C’est juste la vérité. » il souffle d’un air résigné, et cette approche défaitiste des choses a désespéré bien des gens avant Naomi. Il est parfois agaçant Carl quand il est aussi dur avec lui-même mais cette confiance inexistante en lui mettra beaucoup de temps à se forger, si tant est que ce soit possible un jour. « Tu te rabaisses toujours comme ça ? » La réponse elle doit déjà la connaitre pour avoir un peu cerné le bonhomme, car tout dans sa posture le trahit. Carl n’est pas bien dans sa peau, pas bien dans sa tête, et les choses qu’il a pu entendre au cours de sa jeune vie ont aussi eu tendance à s’ancrer en lui comme de profondes certitudes. Les mots de son beau-père notamment, ou les commentaires haineux d’internautes qui l’ont fait plonger un peu plus bas encore dans la mésestime de soi. Il se contente de hausser les épaules dans une petite moue, c’est la seule réponse qu’il se voit donner à Naomi avant que celle-ci ne tente de le secouer un peu. « Il y a forcément un domaine dans lequel tu excelles. C’est lequel ? » Oh, des aptitudes Carl en a bien quelques unes mais il ne sait pas si exceller est un terme qui lui correspond pour autant - en vérité si, il est vraiment très bon dans son domaine mais la modestie est aussi très présente chez lui. « Je dirais l’informatique, c’est vraiment mon truc. Il parait que j’aurais même pu en faire un métier si j’avais voulu. » D’après certains professeurs qui avaient remarqué ses facilités très tôt, il ne manquait pas d’options Carl mais il ne se voyait pas continuer dans les études. Il a aussi toujours manqué d’ambition dans sa vie, se contentant de ce qu’on lui offre (quand on veut bien de lui) et ne créant jamais sa propre chance en se donnant les moyens pour. Le garçon esquisse un sourire timide aux prochaines paroles de la brune. « Eh bien, désormais, tu n’auras plus à être seul. » Il est à peu près sûr de rougir affreusement à cet instant, et en même temps avec les images qu’il se met en tête c’est un peu normal. « Oh. Tu dois faire ça très bien.. » Naomi est une experte alors oui, elle doit savoir comment s’y prendre et savoir même mieux que lui ce qui pourrait lui faire de l’effet. Elle connait les hommes et leurs faiblesses, et de son côté Carl ne peut pas vraiment dire qu’il connait parfaitement son corps pour le peu qu’il l’a exploré.
« Peut-être. Ce sera à toi de choisir. » Il note dans un coin de sa tête qu’il lui sera possible de la voir plusieurs fois s’il le désire. C’est encore tôt pour dire quel genre de client Carl aimerait devenir mais il apprécie le fait d’avoir le choix, lui qui s’imagine avoir de toute façon besoin d’un accompagnement particulier qui pourrait les engager dans pas mal de rendez-vous tous les deux. Naomi a du pain sur la planche avec lui et elle s’en rend d’autant plus compte avec ses prochains aveux, et le fait qu’il ne soit même pas certain de savoir comment embrasser quelqu’un. « On pourrait peut-être commencer par là, dans un premier temps. » Il hoche doucement la tête. « Je veux bien que tu m’apprennes oui. » La méthode, s’il en existe une, Carl ne la possède pas du tout parce qu’il n’a jamais osé faire le premier pas. L’unique fois où on l’a embrassé il s’est surtout contenté de recevoir et prolonger sans prendre tellement d’initiatives, alors non il n’est pas du tout indépendant pour ces choses-là. Et encore un baiser n’est rien à côté de ces choses que les gens font avant l’amour en terme de prise de risque, à ses yeux. « Les préliminaires pourraient arriver dans un second temps. » Il frissonne quand Naomi répète ce mot, stressant déjà à l’idée de ne pas savoir comment appréhender la chose. Ce doit être tout un art à maîtriser, du moins c’est ce qu’il s’imagine. « C’est essentiel, si tu veux que la suite se passe au mieux. » Essentiel, de quoi lui donner un bon coup de pression. « Je te guiderai. Tu feras ce que tu as envie de faire. Et je te ferai ce que tu as envie d’expérimenter. » Carl a certainement perdu ses couleurs, pour le moment ils ne font qu’en parler mais ça lui suffit pour prendre déjà peur. Lui faire des choses, en recevoir d’autres en retour, il comprend que c’est un échange et il craint que son inexpérience se heurte au savoir-faire de Naomi. Elle promet de le guider et il est prêt à lui faire confiance, mais il s’attend déjà à ce que ses premières performances en la matière soient terriblement médiocres. « D’accord. » il formule tout à fait gêné alors qu’une question le taraude déjà. « C’est quoi qu’on te demande en général ? Je veux pas avoir des requêtes bizarres, moi.. » Il n’a pas d’envies particulièrement originales ou étranges pourtant mais il s’inquiète subitement d’en demander trop à Naomi, allez savoir pourquoi. Celle-ci ne peut pas dissimuler sa surprise après ça en apprenant que le garçon est aussi un habitué de certains.. visionnages. « Oh. » Pourvu que ça ne la dégoûte pas, espère Carl au plus profond de lui. « Non, je ne te juge pas. » Elle semblait étonnée quand même, mais peut-être qu'elle ne se doutait simplement pas qu'un jeune garçon comme lui puisse être déjà adepte de pornographie. « Mais la réalité ressemble rarement à ce qu’on te montre, dans ce genre de vidéos. » Il relève la tête d’un air confus, lui qui prenait justement beaucoup (trop) exemple sur ces vidéos pour se figurer sa future première fois. « Ah oui ? C’est vraiment différent ? » À partir du moment où ça a l’air vrai Carl ne se pose pas trop de questions, mais en prenant le temps d’y réfléchir deux secondes il doit quand même admettre que les choses y ont l'air un peu embellies. « Remarque, c’est clair que j’ai pas le corps des gars qu’on peut voir dans ces vidéos. » Et hop, ses vieux complexes qui en profitent pour revenir au galop. Carl se demande surtout si l’acte qu’il a tant observé à travers ces vidéos ne peut être entrepris que d’une seule façon ou s’il existe différents rythmes, et finalement différentes manières de faire l’amour à quelqu’un. « Ça peut aussi être doux. Et très lent. » La douceur lui plait et la lenteur le rassure, lui qui redoute que de trop grandes attentes ne soient posées sur lui dès le départ. « Contrairement à ce que tes sites essayent de te faire croire, le plaisir ne va pas forcément de paire avec la brutalité. C’est beaucoup plus complexe que ça. » Il aime définitivement ce qu’il entend et parvient même à se détendre un peu, maintenant que l’idée que le sexe peut être à la fois doux et plaisant est implantée dans sa tête. « Okay, ça me rassure. Parce que j’suis pas certain de réussir à adopter le même rythme que ces mecs, et puis.. parfois je trouve ça un peu trop brutal justement, ça me met mal à l’aise. » Carl, il serait plutôt du genre à taper romantic sex dans sa barre de recherche si seulement il avait su plus tôt que cette façon de faire existait aussi. Le hard ne l’attire pas, sûrement parce qu’il l’associe à une certaine forme de violence et que ce mot réveille chez lui de trop nombreux souvenirs. « Et j’aurais trop peur de te faire mal en faisant comme eux. » Voilà une autre de ses craintes. Il se rappelle avoir trouvé des choses assez perturbantes dans certaines vidéos, des choses que les femmes impliquées semblaient beaucoup aimer mais qu’il ne se verrait pas du tout reproduire. « Oui, souvent dans des hôtels. » Naomi éclaire à nouveau sa lanterne et cette fois sur le lieu des rendez-vous qu’elle fixe à ses clients, qu’il avait donc très justement présumé. « Mais il n’y a rien d’obligatoire. Est-ce qu’il y a un endroit où tu te sens bien, Carl ? » Il ne s’attend pas à ce qu’elle lui demande ça, il est pris de court et se met à formuler une réponse dans l’urgence. « Pas vraiment, non. » Carl n’a même pas pris de temps d’y réfléchir parce qu’il peine à se sentir bien dans ce vaste monde, de façon générale. Il y a bien son refuge, le petit cinéma où travaille Maisie, mais ce n’est certainement pas un lieu pour faire ces choses-là alors il ne se voit pas l’évoquer. « Un endroit où tu serais tellement bien que tu pourrais complètement te laisser aller. » Naomi l'invite à étudier plus profondément la question, ce qu’il fait, mais le bonhomme ne trouve pas de lieu où il se sente vraiment bien et qu’ils pourraient exploiter ensemble. « Je pense que ce serait bien de faire l’amour dans un endroit qui t’es familier. » En quelques mots les choses deviennent très concrètes et Carl, lui, doit batailler avec lui-même pour ne pas mourir d'embarras. « Tu sais, je.. je crois que la personne importe parfois plus que l’endroit. Si je suis vraiment bien avec toi je devrais pouvoir me détendre.. même si je garantis pas que ce sera évident la première fois. » La mise à nu s’annonce déjà compliquée pour quelqu’un qui ne s’assume pas, lui retirer ses vêtements sera une première étape laborieuse et il ne sait pas si Naomi le réalise bien. Elle est toutefois prévenante et cherche à le rassurer comme lorsqu’elle pose sa main sur la sienne en le sentant s’agiter quelque peu. Un geste apaisant, et des mots qui le sont tout autant. « Ne t’en fais pas ; il n’y a aucune urgence. On ira à ton rythme. » Carl a sûrement besoin de l’entendre pour retirer cette foutue pression de ses épaules, afin de cesser de voir sa première fois comme une performance à donner. « J’ai de la chance de t’avoir trouvée. » il souffle dans un sourire tout en profitant de ce contact et de sa main sur la sienne sans que son cœur ne s’affole trop. « T’es gentille et tu prends le temps de m’écouter, c’était inespéré pour moi qu'on soit autant en phase et.. j’arrive pas trop à croire ce qui m’attend, là. » Une façon de lui dire qu’il est pour l’instant assez sûr de son choix et du fait de vouloir entreprendre ce grand plongeon avec elle. Carl a le sentiment d’être compris et accepté comme il est, c'est presque trop beau pour être vrai et c'est étonnant que son esprit paranoïaque ne se demande pas si ce qu'il vit est bien réel, et pas une mise en scène. « Dis Naomi, t’as des règles avec tes clients, y’a des trucs qu’ils ont pas le droit de faire par exemple ? » Des questions il pourrait encore en trouver des tas mais celle-ci l’intéresse particulièrement, sachant qu’elle n’a pas détaillé le cadre de ses prestations jusqu’ici. Il y a forcément des règles, des limites de fixées et s’il lui demande ça c’est parce qu’il ne veut surtout pas prendre des libertés susceptibles de la refroidir dans un élan de confiance insoupçonné si jamais il venait à s'emballer un peu dans le feu de l'action. « Ça se passe bien en général, t’as jamais eu de problèmes ? » Elle n’a sans doute pas gardé un excellent souvenir de tous ses clients mais il espère que tous ont au moins su la respecter, entendre le contraire lui ferait beaucoup trop mal au cœur.
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| | | | (#)Sam 26 Fév 2022 - 23:55 | |
| « Il y a forcément un pub quelque part dans cette ville. » Répondit Naomi d’une voix douce et compatissante, alors qu’un sourire sincère étirait ses lippes. Il n’y avait rien de moqueur ou d’ironique dans les propos de l’Australienne ; seulement, elle surfait sur les clichés qui entouraient les Irlandais. Malheureusement, elle n’était pas spécialement adepte de ce genre de lieux ; ses clients avaient plutôt tendance à l’amener dans des endroits sélectifs, où seuls les gens avec un gros porte-feuille ont le droit de rentrer. L’Australienne secoua la tête, et répondit poliment à Carl : « Non. Je suis née à Canberra. » Mais Naomi n’y était pas restée longtemps ; sa mère avait très vite été dépassée par son existence. Comment aurait-elle pu s’occuper correctement d’un bébé, alors que son addiction la grignotait à chaque seconde ? La mère de Naomi avait pris la décision qui s’imposait : abandonner sa fille. Ne se résignant pas à le faire à l’assistance publique, elle avait confié son enfant à sa propre mère, et avait finalement disparu pour ne réapparaître qu’à de rares occasions. « Mais j’ai grandi à Brisbane. » Précisa l’escort-girl en inclinant légèrement la tête. Ce qui signifiait qu’elle connaissait les moindres recoins de cette ville. Les bons plans, les arnaques à touristes, les lieux infréquentables. Bien vite, les deux adultes abordèrent des thèmes plus sérieux, et Carl se dévoila davantage — et ne manqua pas de savonner sa propre planche. Comment pouvait-on avoir aussi peu d’estime de soi-même ? Comment pouvait-on être si dur, si tranché, si intransigeant ? Visiblement, Carl ne s’accordait aucun faux pas, aucune erreur — un choix lourd de conséquences, qui devait peser sur son quotidien. « Pourquoi es-tu si dur avec toi-même ? » Demanda-t-elle en arquant un sourcil. Elle ne percerait sans doute pas le mystère de cet homme relativement secret aujourd’hui. D’ailleurs, même s’ils étaient amenés à se revoir, elle n’était pas persuadée qu’elle parviendrait à le déchiffrer. Si elle parvenait déjà à le dérider, et à faire qu’il se sente suffisamment à l’aise en sa compagnie, ce serait déjà un grand pas. « Mais tu n’as pas voulu… » Fit remarquer l’escort-girl en haussant les épaules. Elle s’apprêtait à lui demander pour quelle raison il n’avait pas exploré cette piste, mais elle se ravisa ; après tout, chacun avait droit à son jardin secret. La brune coinça la paille de son verre entre ses lèvres, et aspira une gorgée de son breuvage. Elle prit un malin plaisir à lui faire comprendre que ses activités solitaires pourraient bientôt être pratiquées en duo, et s’amusa de voir une légère couleur rougeâtre se peindre sur les joues de son interlocuteur. Bien sûr, qu’elle savait comment fonctionnait les hommes. Physiquement, et souvent émotionnellement. Une fois qu’ils s’abandonnaient dans ses draps, elle savait qu’elle pouvait lire en eux comme dans un livre ouvert. Elle adressa à Carl un simple clin d’oeil, le laissant imaginer tous les délices qu’elle pourrait lui offrir — sans pour autant s’étendre sur le sujet, pleinement consciente que son expérience pourrait faire angoisser Carl encore davantage.
L’initiation de Carl commencerait de la plus douce des manières ; par un baiser. Naomi sut, à ce moment précis, que cet homme deviendrait son client. La raison ? Il se projetait. Il attendait d’elle qu’elle soit celle qui le guiderait, qui lui apprendrait. Une sorte de mentor, dans un domaine bien particulier. Elle évoqua ensuite les préliminaires, sans s’étendre sur les pratiques — encore une fois, elle avait à coeur de ne pas le brusquer, de ne pas l’inquiéter. Les choses se feraient petit à petit, en temps et en heure, quand il le voudrait. Contrairement à ses autres clients, Carl n’avait rien d’un mâle dominateur, ou d’un mari volage, ou d’un homme avec des fantasmes inavouables. Il avait simplement l’air d’être un gamin un peu perdu, terriblement complexé, qui avait besoin d’un coup de pouce du destin pour goûter au plaisir de la chair. Naomi, qui avait à coeur de satisfaire son client, s’adapterait donc à lui. À ses attentes, à ses envies, à son tempo. « Qu’est-ce que tu appelles bizarre ? » Demanda-t-elle en fronçant légèrement les sourcils, plus par curiosité que par inquiétude. Elle comprenait ses réticences, mais elle ne voulait pas qu’il s’impose des limites. Il devait s’aérer l’esprit, se libérer de ses fers. Si quelque chose était trop incongru pour Naomi, elle saurait le lui faire savoir. Mais en attendant, il avait le droit de rêver, de fantasmer, d’espérer. « De quoi tu as envie, Carl ? » Demanda-t-elle, avant de se pencher et de baisser la voix. Elle plongea son regard dans le sien, et poursuivit : « Imagine qu’à cet instant précis, on soit tous les deux seuls dans une pièce où personne ne viendrait nous déranger… Que voudrais-tu que je fasse ? » Le panel était large, et l’imagination de Carl pouvait fonctionner à plein régime. Dans un premier temps seulement ; bientôt, Naomi se chargea de recentrer le spectre de ses actions sur son client. « Que voudrais-tu que je te fasse ? » Questionna-t-elle, insistant volontairement sur le pronom. Elle le mettait dans une situation passive, où il serait le seul à bénéficier de ses faveurs. Elle pensait, sans savoir si elle était dans le vrai ou non, qu’exclusivement recevoir dans un premier temps l’aiderait à mieux appréhender la suite des événements. Ça lui permettrait aussi, sans doute, de se défaire (au moins partiellement) des clichés qui étaient probablement entrés dans sa tête en raison de sa consommation de porno. « C’est souvent une question d’expérience, et de circonstances. » Confessa-t-elle en haussant les épaules. Mais la différence majeure entre ce que recherchait Carl et ce qu’il voyait sur internet résidait dans la dénomination même de l’acte ; il espérait faire l’amour à une femme, mais il regardait des acteurs pornos qui baisaient. Il y avait forcément un décalage entre ses attentes, ses envies et ses besoins, par rapport aux images qu’il avait en tête. « Et c’est très bien comme ça. » Confia Naomi en secouant la tête. Les stéréotypes bodybuildés ou hommes ultra musclés ? Très peu pour elle. Sur ce sujet, Carl pouvait être rassuré. Elle se sentit fondre, sincèrement touchée de constater que son futur client, bien qu’inexpérimenté, s’inquiétait déjà de son propre bien-être. D’habitude, avec elle, les hommes étaient dans la précipitation et le besoin de possession. Une petite voix lui soufflait que, vraisemblablement, les choses se dérouleraient complètement différemment avec Carl. Elle était pleinement consciente qu’il faudra du temps à ce jeune adulte pour se dévoiler, et pour prendre confiance en lui et en ses capacités. L’escort-girl aurait pu balayer sa requête en un revers de main, mais quelque chose en lui l’avait touchée. Son besoin de bien faire, peut-être ? La détresse sous-jacente qu’elle percevait dans sa voix de ne jamais connaître la chaleur d’un corps à corps avec une femme ? Elle ne savait pas très bien, Naomi, mais elle s’en fichait. Ce qu’elle retenait, c’est que ça la changerait des autres hommes avec lesquelles elle travaillait habituellement. « Si jamais c’est le cas, je te le dirai. » Dit-elle à voix basse. « Tu n’as pas à t’inquiéter pour moi. » Elle avait connu pire, c’était une certitude. Et puis parfois, la douleur physique restait paradoxalement moins violente que la douleur morale, qu’elle avait aussi expérimenté — à son plus grand regret. Désireuse de le mettre dans les meilleurs dispositions pour s’abandonner aux plaisirs de la chair, Naomi cherchait à savoir si Carl avait un pied à terre où ils pourraient, tous deux, mener à bien leur petite affaire. « On va y aller par étape. Ça devrait t’aider à te détendre… » D’abord, il aurait droit à sa leçon sur les embrassades, comme elle le lui avait promis. Sur ce point, l’embarras serait nettement moins présent. En tout cas, elle l’espérait. Elle lui promit finalement qu’ils iraient au rythme de Carl, et qu’elle ne le brusquerait pas pour achever rapidement sa nouvelle mission. Quoi de mieux, pour être mis en confiance ? « Ne cogite pas trop. » Déclara Naomi en souriant. Son interlocuteur avait apparemment tendance à tout analyser, à tout questionner, à tout réfléchir. « Je ne voudrais pas que ceci, dit-elle en s’avançant et en déposant un doigt sur sa tempe, t’empêche d’arriver à tes fins. » Dans leur cas, le cerveau du brun risquait d’être son principal frein. Quand au fait de savoir si elle avait des règles ? Pas franchement. Enfin si, elle en avait deux : mais était-il bien raisonnable de les formuler à voix haute, quand elle avait en face d’elle un homme innocent, qui abhorrait la brutalité ? Il ne serait sans doute pas un tortionnaire, un mec qui lui en ferait voir de toutes les couleurs. Il n’y avait aucune trace de violence en lui, et même si tel était le cas, elle doutait qu’il puisse en user sur elle. « La première va sûrement te paraître logique, mais… Rien ne se fait sans consentement. » Enonça-t-elle en levant son index. Son majeur suivit, et elle évita de croiser le regard de Carl lorsqu’elle prononça : « La deuxième, c’est que je ne veux pas qu’on… Eh bien, qu’on m’abime. Donc pas d’objet tranchant ou pouvant lacérer ma peau. » Voilà les seules limites qu’elle s’imposait. Elle ne voulait pas que sa peau porte, ad vitam eternam, les stigmates d’un client qui aurait été un peu trop violent, un peu trop brutal. Quelques bleus, c’était le lot habituel et elle ne trouvait rien à y redire. « Je ne suis pas à plaindre. » Admit-elle en haussant les épaules. Bien sûr, elle avait eu quelques clients mal intentionnés. Elle avait dû faire face à de la violence, à des menaces, à des intimidations. Souvent, Mitchell avait été présent pour assurer ses arrières et pour la protéger de ces clients trop entreprenants, trop brutaux, trop insistants. Mais Mitchell avait été chassé de son trône, et sa couverture protectrice lui avait été brusquement arrachée. Désormais à découvert et exposée à tous, elle s’était pour la première fois sentie vulnérable, presque en danger. « Merci pour ta sollicitude. » Déclara l’Australienne en inclinant légèrement la tête. Elle n’en attendait pas tant de Carl, ni de n’importe quel autre client d’ailleurs. Pour eux, elle n’était qu’une bouée malléable. Une poupée dont ils pouvaient disposer à leur guise, une poupée entre leurs mains plus ou moins douces, plus ou moins possessives. Les relations avec Carl ne seraient pas beaucoup plus différentes — mais sans doute bénéficierait-elle, en sa compagnie, d’une tendresse dont elle avait rarement l’habitude. Elle n’allait pas s’en plaindre ; au milieu de son monde chaotique, elle accueillait avec plaisir cette parenthèse enchantée.
@Carl Flanagan |
| | | | (#)Mer 9 Mar 2022 - 19:42 | |
| ☾ gate to the unknown It's an uncharted sea, it's an unopened door but you gotta reach out and you gotta explore, even though you're not sure till the moment arrives. For the very first time. Son Irlande natale lui manque et même cruellement certains jours, mais Naomi a une idée pour lui permettre de retrouver un peu de chez lui par ici. « Il y a forcément un pub quelque part dans cette ville. » Ah, Carl reconnait bien là les fameux clichés associés au peuple irlandais avec leur prétendu amour exagéré pour l’alcool. C’est un peu comme croire qu’ils sont tous roux ou qu’on trouve des leprechauns à chaque coin de rue en Irlande, ce dont Carl est très loin de s’offusquer car ces stéréotypes ne l’ont jamais touché. « Je crois qu’il y en a un vers Bayside, je le sais parce que ma famille d’accueil habite ce quartier et donc moi aussi. » Très premier degré Carl, comme à son habitude. Il n’a plus le nom du pub en mémoire cependant alors que ce n’est pourtant pas faute de passer devant très souvent. « Tu sais je bois quasiment pas moi, c’est pas bon pour ma tête. » il précise même si le fait d’avoir commandé un soda un peu plus tôt était déjà un indice. Carl n’est pas forcément fan du goût de l’alcool pour le peu qu’il a eu l’occasion de tester dans sa vie et ce n’est de toute façon pas conseillé pour ses migraines car elles lui mènent la vie bien assez dure comme ça. « Non. Je suis née à Canberra. » Il en prend note, ce nom lui dit quelque chose mais il ne faut pas lui demander de le placer sur une carte de l’Australie - tout comme il serait bien incapable d’y placer Brisbane, Carl étant une calamité en géographie depuis l’école et n’ayant jamais eu l’occasion de s’améliorer depuis en la matière. « C’est loin d’ici ? Je connais pas bien ce pays. » Il peut toujours brandir l’excuse de ne pas y vivre depuis très longtemps mais il approche quand même des deux ans, alors que parfois à le regarder on pourrait limite croire qu’il est arrivé la veille. « Mais j’ai grandi à Brisbane. » Voilà quelque chose de rassurant à entendre pour le bonhomme, il se met même à sourire en comprenant que Naomi connait forcément cette ville comme sa poche et c’est un autre domaine dans lequel la brune devient experte à ses yeux, et où elle pourra donc le guider si nécessaire. C’est en tout cas de cette façon qu’il décide de le voir et c’est peut-être bien un repère de plus que Carl peut considérer avoir trouvé dans cette ville, lui qui en manque. Naomi paraitrait presque indignée après ça en réalisant que le garçon bat des records en terme de mauvaise estime de soi, car sans doute n’a-t-elle jamais rencontré quelqu’un qui se déprécie autant. C’est une mauvaise habitude chez lui, celle de se voir comme le plus faible, le plus bête et le plus laid du coin simplement parce que son manque de confiance en lui l’empêche de s’observer avec d’autres yeux. « Pourquoi es-tu si dur avec toi-même ? » Oh, la vraie réponse à cette question ne se formulerait certainement pas comme ça. On ne devient pas aussi sévère envers soi-même sans raison, il faut un déclencheur et Carl a eu le sien très tôt. Dans son cas c’est le résultat de plusieurs années de discours intimidants et destructeurs qui ont achevé de la convaincre qu’il n’était bon à rien, et même une plaie pour ce monde. Et ça Carl le doit à un homme en particulier, ceux qui ont pris le relai après Hector n’ont finalement fait que lui appuyer la tête sous l’eau quand il se noyait déjà. « Parce que je le mérite. » souffle-t-il dans un haussement d’épaules résigné. Il sait que ça n’est pas totalement faux, qu’il a par exemple mérité dans un sens les messages haineux et le harcèlement récoltés après son passage dans HOS parce qu’il fait parfois des choses condamnables qui mettent les gens en colère à juste titre. Carl pense ne pas être quelqu’un de bien pour cette raison et c’est du pain bénit pour toutes les insécurités qu’il traine déjà, alors à ses yeux c’est aussi parfaitement normal qu’il n’ait jamais eu la moindre petite amie car à la place des filles de ce monde il ne voudrait pas non plus s’encombrer d’un gars comme lui. Naomi parvient quand même à lui faire admettre qu’il s’en sort bien en informatique et qu’il n’est donc pas totalement le gros raté qu’il présente, seulement ce potentiel Carl ne l’a pas exploité quand il aurait pu et ça la brune le saisit bien. « Mais tu n’as pas voulu… » Elle n’a pas tort en soulignant ici une question de volonté car c’est bien ce dont il s’agit. Carl avait sûrement un avenir dans le domaine, il aurait été utile à une entreprise avec ses cyber compétences mais il préfère s’en tenir à un usage personnel qui l’amène à se bousiller la tête et le coeur. Le one itis a triomphé le jour où il a laissé passer sa chance de tourner tout ça à son avantage, au lieu de sombrer toujours plus dans ces pratiques malsaines. « Non, j’ai pas eu ce courage. Et des fois je le regrette. » Qu’est-ce qui l’empêcherait de reprendre ses études aujourd’hui ? Pas grand-chose honnêtement, si ce n’est ce courage que Carl n’a toujours pas. Il en aurait les moyens, il en aurait les capacités mais il se découragerait sûrement bien vite aussi. Ce qu’il regrette parfois c’est de n’avoir même pas tenté, ça ou autre chose car il n’est même pas sûr que l’informatique lui plaise assez pour en faire un métier puisque ce qu’il a, avant tout, c’est de grandes facilités. « Y’a des gens qui trouvent leur vocation mais moi j’ai jamais trouvé ce que j’aimais vraiment faire. » L’autre souci avec Carl c’est qu’il s’éparpille beaucoup trop, les passions chez lui vont et viennent parce qu’il s’intéresse à beaucoup de choses sans que ça ne dure jamais. S’occuper des enfants des autres et servir des cafés n’est pas ce qu’il se voyait faire par-dessus tout, simplement c’est dans ses cordes et on veut bien de lui alors il ne se pose pas plus de questions. « Et toi la tienne de vocation, c’était de faire ce que tu fais aujourd’hui ? » il se risque à demander alors qu’il ne sait pas comment Naomi en est arrivée à faire ça. Trop de gens seraient peut-être tentés de le voir comme un accident de parcours mais pas lui, il faut dire qu’il respecte grandement les femmes comme Naomi et qu’à ses yeux aucun métier vaut moins qu’un autre. Et puis le bonhomme n’en finit plus de rougir avec ce clin d’œil que lui adresse la brune, son imagination ne peut même que s’emballer tandis qu’il ose se figurer en pensées le genre de choses qu’ils feront bientôt ensemble. S’il a une certitude à cet instant c’est qu’il a vraiment frappé à la bonne porte, il est heureux de se dire qu’il découvrira bientôt une autre façon de se soulager puisque Naomi compte bien lui prêter main forte pour ça - et littéralement, pour le coup.
Des choses qu’il aimerait expérimenter sur le plan intime Carl pourrait en citer un certain nombre, du soft et du moins soft, mais il n’est pas certain de parvenir à mettre des mots sur toutes. Les dessiner serait presque plus simple pour lui mais pas moins gênant car c’est tout de même particulier de partager ses fantasmes sexuels avec quelqu’un, même si cette personne se trouve être celle avec qui Carl pourra en principe réaliser les siens. « Qu’est-ce que tu appelles bizarre ? » Mince, cet adjectif ne s’est pas égaré dans cette conversation comme il l’espérait et il a peut-être bien raté l’occasion de se faire une fois de plus. « J’sais pas trop. Bizarre c’est apparemment ce que je suis alors.. peut-être que mes demandes le seront aussi. » Avec ça Naomi n’ira pas loin mais il ne se voit pas lui répondre autre chose, le bonhomme anticipe juste des demandes qu’il ne peut pas encore formuler parce qu’il est habitué à entendre que ses idées sont délirantes, voire complètement stupides alors pourquoi est-ce qu’il ne serait pas à côté de la plaque, pour ça aussi ? « De quoi tu as envie, Carl ? » Les yeux du garçon rencontrent ceux de Naomi avec la plus grande confusion. Est-ce qu’il doit vraiment déballer la liste de ses envies ici et maintenant ? Parce qu’il a bien une petite idée de ce qu’il veut, oui, mais comment présenter ça avec de jolis mots ? « Imagine qu’à cet instant précis, on soit tous les deux seuls dans une pièce où personne ne viendrait nous déranger… Que voudrais-tu que je fasse ? » Carl tâche d’imaginer ce qu’elle dit mais ce n’est pas évident avec ces clients autour d’eux, et Naomi devant lui. Faire abstraction de l’endroit où il se trouve est la première difficulté qui lui est posée alors qu’il arrive en temps normal à s’évader dans son imaginaire sans le moindre souci, mais il faut croire que c’est déjà plus compliqué quand il s’agit de se projeter dans la réalisation d’un acte sexuel avec une femme se trouvant présentement face à lui. « Que voudrais-tu que je te fasse ? » Cette reformulation le fait frissonner parce qu’il devient subitement question d’une situation où il serait celui qui reçoit, une place qui n’a encore jamais été la sienne. « Je.. hum.. pfou c’est pas facile à dire. » Non ça ne l’est pas alors qu’il existe pourtant des mots pour qualifier ce qu’il a en tête et ils sont assez simples, le tout est d’oser les poser sur la table. « J’ai trop peur que quelqu’un m’entende. » Peu de chance qu’une oreille indiscrète soit justement tendue dans leur direction à cet instant mais Carl préfère rester prudent, il se penche alors en avant comme s’il s’apprêtait à lui confier un secret. « Des choses avec.. tes mains et.. ta bouche ? En bas tu sais, sur.. » il finir par confesser d’une voix balbutiante et même s’il ne termine pas sa phrase Naomi n’aura sans doute aucun mal à déchiffrer sa demande. C’est affreusement gênant de solliciter des faveurs sexuelles de cette façon alors que Carl reste finalement très classique, les préliminaires qui lui font envie ont mis d’accord des tas d’hommes avant lui et Naomi doit être plus que rodée à l’exercice. « Ça a l’air agréable quand les filles font ça dans les vidéos. » Agréable pour les hommes qui reçoivent ces faveurs à en juger leurs réactions, car pour celles qui les pratiquent il ne saurait pas vraiment dire. Et si lui n’aimait pas ça ? Carl serait déçu de voir le mythe s’effondrer alors qu’il a toujours voulu savoir l’effet que ça faisait. Tant de fois il a espéré prendre la place de ces hommes qu’il a parfois vu frôler l’extase avec cette mise en bouche - portant bien son nom. « C’est souvent une question d’expérience, et de circonstances. » Les vidéos dont il se nourrit peuvent donc sensiblement différer de la réalité, c’est une chose qu’il vaut mieux que Carl sache afin d’être un minimum préparé à ce qui l’attend. Le possible décalage entre les clichés emmagasinés dans sa tête et l’acte réel commence à lui faire peur, même s’il ne risque pas de pouvoir s’identifier aux acteurs porno dont le physique reste très éloigné du sien. « Et c’est très bien comme ça. » Un sourire étire doucement ses lèvres car les mots de Naomi lui font du bien. C’est comme laisser entendre qu’il peut se contenter de venir comme il est même s’il aura forcément le plus grand mal à se déshabiller devant elle, il faut s’y attendre. Son corps étant son principal ennemi il est certain que Carl aura besoin de tout le courage du monde pour franchir une telle étape et Naomi devra quant à elle faire preuve de patience, car il n’est définitivement pas un client comme les autres cherchant juste à tirer son coup. Le bonhomme est déjà bourré d’inquiétudes alors qu’ils ne font pour le moment qu’en parler, et l’une d’elles est de faire potentiellement mal à Naomi pendant l’acte, car dans le feu de l’action il craint d’être maladroit ou pire, de ne pas réussir à contrôler sa force. Carl n’a pas une once de violence en lui mais il ne sait pas encore comment se manifestera l’adrénaline du moment chez lui, tout ce qu’il sait c’est qu’il ne veut pas faire comme ces hommes qui passent tout près de malmener leur partenaire car ce n’est pas l’idée qu’il se fait de l’union charnelle. Le grand romantique qu’il est recherche la douceur et le partage, pas quelque chose de chaotique qui fera de lui une bête sauvage. « Si jamais c’est le cas, je te le dirai. Tu n’as pas à t’inquiéter pour moi. » Derrière ces mots Naomi semble touchée que le garçon s’en fasse pour elle et pour son bien-être, au point qu’on pourrait croire que ça n’arrive pas souvent avec ses clients. Certains doivent être trop concentrés sur leur propre plaisir pour prendre aussi en compte celui de la brune, et c’est bien dommage. « On va y aller par étape. Ça devrait t’aider à te détendre… » C’est ce que Carl a besoin d’entendre après une petite panique interne quant au fait de trouver un endroit où il se sentirait assez à son aise pour pratiquer la chose avec Naomi. « Ça m’arrange si on y va progressivement oui, je pense que j’apprendrai mieux si on prend bien le temps. » Apprendre, à l’entendre c’est comme si Naomi devait lui enseigner l’art de l’accouplement. C’est mine de rien un peu comme ça que Carl perçoit les choses parce qu’il compte sur leurs différentes entrevues pour assimiler et retenir des façons de faire, et pour s’améliorer à force de pratiquer. Comment embrasser et toucher une femme d’abord, et comment lui faire l’amour ensuite. « Enfin si du temps toi t’en as, je veux pas en abuser non plus. » Du temps de son côté Carl peut en libérer facilement malgré ses deux boulots et ses missions d’aide aux devoirs, son emploi du temps lui laisse pas mal de trous pour retrouver Naomi même si ce sera parfois l’affaire d’une petite heure, par-ci par-là. « Ne cogite pas trop. » Facile à dire à quelqu’un dont c’est littéralement la marque de fabrique, mais la bienveillance de Naomi se devine aussi bien dans ses mots que dans ses gestes alors peu à peu le bonhomme se détend. « Je ne voudrais pas que ceci t’empêche d’arriver à tes fins. » Carl esquisse un léger sourire pendant que ses yeux descendent vers ses mains posées à plat sur la table, encore un peu tremblantes. « Si t’as une astuce pour déconnecter le cerveau pendant l’acte je suis preneur. » Il adorerait n’avoir à se soucier de rien, avant et pendant, mais Carl ne serait pas Carl sans ces pensées bouffantes l’amenant à s’inquiéter de tout et à anticiper aussi beaucoup trop. Après quoi le garçon s’intéresse aux règles en vigueur entre Naomi et ses clients, qu’elles soient officiellement formulées avant l’acte ou non lui préfère les connaitre parce qu’il considère que ça fait aussi partie du contrat. « La première va sûrement te paraître logique, mais… Rien ne se fait sans consentement. » C’est vrai, ça lui parait logique mais le fait que Naomi doive malgré tout le souligner montre bien l’époque qui est la leur. Une époque où le consentement de chacun et chacune n’est pas toujours respecté car Carl a beau parfois vivre dans un monde de bisounours il est quand même conscient de ça. « Oh.. oui, bien sûr ! C’est normal et t’en fais pas, je ferai rien sans être sûr que tu sois d’accord. » Il demandera s’il n’est pas sûr, et sans l’autorisation de Naomi il risque de toute façon de ne rien oser faire. « La deuxième, c’est que je ne veux pas qu’on… Eh bien, qu’on m’abime. Donc pas d’objet tranchant ou pouvant lacérer ma peau. » Cette fois Carl déglutit péniblement, cette précision lui tordant quelque peu le bide. « Pfou ça m’aurait même pas traversé l’esprit. » Quand on connait son rapport à la violence ce n’est pas étonnant, il a de toute façon laissé entendre un peu plus tôt qu’il recherchait tout sauf des rapports s’inscrivant dans un tel registre. « C’est pas mon délire ces machins-là et puis j’ai peur du sang en plus, ça me fait tourner la tête. » Carl est une petite nature mais pour une fois il n’a peut-être pas à en avoir trop honte. Et puisque Naomi a semble-t-il terminé d’énoncer ses règles tout est enregistré du côté du bonhomme, qui se demande quand même si elle a déjà rencontré des débordements avec certains clients. « Je ne suis pas à plaindre. » Il espère que c’est vrai, qu’elle ne dit pas ça pour le rassurer ou pour esquiver le sujet. Carl se méfie des hommes parce qu’il sait combien certains peuvent être indélicats, son beau-père lui ayant donné le parfait exemple de ce qu’il ne veut surtout pas devenir. « Merci pour ta sollicitude. » Voilà un mot dont Carl n’est pas certain de connaitre la définition mais ça semble être positif, il suppose qu’elle ne lui dirait pas merci dans le cas contraire. « C’est plutôt à moi de te remercier pour ce que tu fais. » il réplique dans un petit sourire car il voit déjà Naomi comme sa sauveuse, celle grâce à qui il va enfin dire adieu à cette virginité qu’il pensait trainer encore longtemps derrière lui. C’est incroyable ce qu’elle accepte de faire pour lui même si c’est son boulot et qu’il va la payer pour ça, Carl est quand même venu avec un projet peu commun qui aurait peut-être laissé d’autres professionnelles beaucoup plus sceptiques. « Tu penses qu’on pourra commencer tout ça bientôt ? » Il peut donner l’impression d’être pressé et c’est un peu ce qu’il est dans le fond, malgré toutes les inquiétudes qu’il fonde déjà autour de l’acte Carl est forcément impatient parce qu’il attend ça depuis longtemps. « On n’a pas vraiment parlé de l’argent, tu veux peut-être fixer ça avant toute chose. » Ou peut-être pas, il n’a vraiment aucune idée de comment ces choses-là fonctionnent et de l’ordre dans lequel Naomi aime procéder. « Comme je t’ai dit c’est pas un problème pour moi, je mettrai ce qu’il faudra. Disons.. pour se voir plusieurs fois et essayer un max de trucs ensemble, j’imagine que j’aurai droit à ton tarif le plus haut du coup. » Pour la totale oui, autant clairement l’annoncer puisqu’il s’attend de toute façon à devoir sérieusement raquer pour bénéficier d’un tel accompagnement. Les choses ne pourront pas se faire en une fois avec lui, c’est au moins ça d’acté car Naomi a du pain sur la planche et lui plus d’un pas à franchir. « Et ça va peut-être te sembler bête comme question mais.. comment je suis censé m’habiller pour notre prochain rendez-vous ? » Toute question provenant de lui est bête si on l’écoute, mais ici tout dépend aussi de ce que Naomi lui réserve. Pour une première séance axée sur les baisers il n’aura peut-être pas à revêtir des vêtements faciles à retirer ainsi que son plus joli caleçon mais c’est elle la pro, il appliquera ce qu’elle lui dira.
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| | | | (#)Mar 15 Mar 2022 - 23:20 | |
| « Je dois bien admettre que je n’ai pas l’habitude de fréquenter ce genre d’endroit. » Admit l’escort-girl en haussant les épaules. Ses clients choisissaient souvent des endroits sélects, où ne pouvaient rentrer que ceux qui possédaient un porte-feuille bien garni. Quand elle ne travaillait pas, elle optait plutôt pour une soirée chez elle, en compagnie d’un pot de glace. Elle laissait parfois Asher partager ses moments précieux, mais veillait tout de même à s’accorder des moments où elle était seule. « C’est tout à ton honneur. » Déclara-t-elle en hochant la tête. « Ça ne te réussit pas, ou tu n’aimes simplement pas ça ? » Demanda-t-elle, curieuse. Habituellement, les jeunes de son âge buvaient jusqu’à oublier comment ils s’appelaient. Une fois de plus, Carl se démarquait des autres, freinant les stéréotypes. Et ce n’était pas pour déplaire à l’Australienne, qui n’avait rien contre le changement. « Un peu plus de 1000 kilomètres, je crois. » Répondit Naomi. Cela pouvait paraître loin, mais le pays était immense. D’une certaine façon, Canberra —Brisbane, c’était presque la porte à côté. Pourtant, l’escort-girl ne retournait jamais dans sa ville natale — à quoi bon ? Personne ne l’attendait, là-bas. Elle n’avait aucune attache, si on exceptait sa mère, avec laquelle elle avait coupé les ponts depuis des années. Loin des yeux, loin du coeur ; le gouffre qui séparait les deux femmes était bien trop grand pour être franchi. « Je crois que, dans la vie, il ne faut jamais regretter. » Confia Naomi en haussant les épaules. Cherchait-elle à réconforter Carl, ou à se rassurer elle-même ? Rien n’était moins sûr. « Tu as fait des choix pour une raison. Peut-être était-elle bonne, peut-être pas. » Et puis, rien n’était gravé dans le marbre, si ? Son futur client pouvait toujours décider de reprendre son destin en main. Il n’était jamais trop tard pour se reconvertir, et s’orienter vers quelque chose qui lui plaisait. Jamais trop tard pour trouver sa vocation, et la suivre aveuglément. « Pas vraiment. » Concéda-t-elle en faisant la moue. Mais elle n’avait pas de talent particulier, pas d’expérience particulière, et elle avait arrêté les études quand la loi le lui avait permis. Alors, vers quoi se tourner ? Elle avait rapidement compris que son corps était son seul et unique véritable atout. Les regards des hommes, de tous âges, coulaient sur elle. Ils avaient envie d’embrasser ses lèvres pulpeuses, envie de croquer la peau fine de son cou, envie de passer leur main dans ses cheveux soyeux, envie de caresser ses courbes parfaites, et envie de posséder cette femme qui, ils le savaient tous au fond d’eux-mêmes, ne leur appartiendrait jamais.
La brune esquissa un sourire entendu, presque complice. Elle avait voulu mettre son interlocuteur mal à l’aise et, sans surprise, elle y était parvenue. Comment aurait-il pu en être autrement, d’ailleurs ? Carl avait avoué de lui-même être un novice, un homme sans aucune expérience. L’escort-girl, confiante et certaine de sa capacité à faire tourner la tête des hommes, n’avait pas pu se refuser un petit plaisir en lui demandant ce qu’il attendait d’elle. « Il n’y a rien de bizarre dans ta demande, si cela peut te rassurer. » Répondit-elle à voix basse, appuyant ses propos d’un clin d’oeil malicieux. Naomi n’avait jamais rencontré un homme qui avait décliné une fellation, au motif qu’il n’appréciait pas l’acte. Ils aimaient tous ça : parce que c’était doux, parce que c’était chaud, parce que c’était humide, parce que c’était excitant, parce que ça mettait l’exécutant(e) dans une position de soumission qui en faisait fantasmer plus d’un. « C’est agréable. » Confirma Naomi en inclinant légèrement la tête. Si elle n’avait jamais pu goûter au plaisir que cela procurait pour des raisons anatomiques évidentes, elle avait tout de même pu comprendre au travers de ses expériences que l’acte rendait les hommes souvent tout chose. « Ça fait perdre la tête à beaucoup. » Carl serait-il différent des autres ? Probablement pas. Elle espérait uniquement que sa gêne ne l’empêcherait pas de profiter pleinement de cet acte. « J’ai hâte de voir quelles seront tes réactions. » Admit-elle avec un sourire amusé. Si elle l’allumait ? Peut-être un peu. Mais ce n’était ni plus ni mois que pour susciter l’envie de la revoir, et de préférence le plus rapidement possible. Pleinement consciente que son futur client aurait du mal à se détendre et à s’abandonner aux délices que la brune lui prodiguerait, cette dernière le rassura en lui proposant de prendre leur temps. Ça ne ressemblait pas aux méthodes de l’escort-girl, d’ordinaire plus habituée par ses clients à l’efficacité qu’à la qualité. « J’ai une astuce. » Murmura-t-elle en hochant légèrement la tête. Elle lui fit signe de se pencher en avant, afin que leur conversation reste la plus privée possible pour ne pas le gêner davantage. « C’est moi. » Avoua-t-elle d’une voix solennelle, avant de poursuivre : « Moi qui vais te faire déconnecter, moi qui vais te faire oublier, moi qui vais oeuvrer pour que tu me supplies, et c’est encore moi qui vais te faire jouir. » Elle se recula dans le fond de sa chaise, et attrapa son verre de vin. Elle en but une gorgée, observant minutieusement les réactions de Carl. Elle allait loin tout en restant vague, volontairement. La raison ? Elle voulait faire travailler l’imaginaire de son interlocuteur. À la demande du brun, elle lista les quelques interdits qu’elle avait tacitement fixé. Si tout semblait tomber sous le sens pour l’Irlandais, il serait surpris d’apprendre que ce n’était pas une évidence pour tout le monde. Quand elle travaillait encore pour le Club, Mitchell avait parfois freiné les ardeurs de ses clients. Aujourd’hui, Naomi savait qu’elle était seule et qu’elle ne pouvait plus compter que sur elle-même ; le spectre du danger s’était donc considérablement élargi. « On commencera quand tu décideras. C’est toi le client, toi qui dicte les règles. » Répondit-elle. Quand inévitablement, ils se sépareraient dans quelques minutes, Carl aurait-il le courage de reprendre contact avec elle ? Aurait-il le courage d’aller au bout de son singulier projet ? Quand Carl évoqua les tarifs des prestations de l’escort-girl, Naomi eut une demie seconde d’hésitation. Elle aurait dû lui faire payer le prix, dû le prendre comme un client comme un autre — mais tout résidait dans ce point : il n’était tout bonnement pas un client comme un autre. Elle le trouvait, d’une certaine manière, touchant. Et elle n’avait pas envie de profiter de sa jeunesse, de son innocence et de sa détresse. Parce que ça aurait été trop facile, et parce que ça n’était tout simplement pas juste. « 5000 dollars au total. » Un tarif qui pouvait sembler élevé, mais qui était en réalité bien loin des sommes qu’elle empochait parfois. Les oligarques, sportifs et autres financiers qu’elle fréquentait habituellement n’étaient pas avares — tant en billets verts qu’en cadeaux de luxe. « Et tous les à-côté sont à ta charge. » Le tarif de la chambre d’hôtel, une glace en bord de mer, un verre dans un bar, ou un week-end dans un lieu paradisiaque ? Naomi n’y voyait rien à redire, tant que l’Irlandais payait. Elle esquissa un léger sourire quand il lui demanda s’il devait s’habiller d’une façon particulière pour leur prochain ridez-vous ; elle secoua la tête, indiquant qu’elle n’avait aucune requête particulière à ce sujet. « Sois à l’aise, c’est l’essentiel. » Inutile de lui faire enfiler des fringues qu’il n’avait pas l’habitude de porter ; non seulement leur première rencontre ne se prêterait vraisemblablement pas à des folies corporelles, mais en plus, cela le contraindrait à jouer un rôle — un de plus. « Où veux-tu que nous nous rencontrions ? » Demanda-t-elle en rejetant ses cheveux derrière ses épaules. C’était peut-être son choix qui influencerait sa tenue, en fin de compte. « Et toi, tu as des volontés spécifiques ? » Carl étant un novice, elle doutait du fait qu’il ait les mêmes exigences qu’un client habitué aux services de prostituées de luxe. Elle l’aiguilla sur le sujet, consciente qu’il n’oserait peut-être pas réclamer quoique ce soit de sa propre initiative. « Une couleur préférée, peut-être ? Plutôt de la dentelle ? Un décolleté, une mini-jupe ? Des cheveux attachés, noués, détachés ? Du maquillage ? » Demanda-t-elle, avant de préciser : « Puisque je vais être ta première pour quelques occasions importantes… Je tiens à m’assurer que tu garderas un bon souvenir de nos entrevues. » Précisa l’Australienne, alors que ses lèvres s’étiraient en un sourire léger, mais sincère. @Carl Flanagan |
| | | | (#)Mer 30 Mar 2022 - 21:44 | |
| ☾ gate to the unknown It's an uncharted sea, it's an unopened door but you gotta reach out and you gotta explore, even though you're not sure till the moment arrives. For the very first time. Naomi n’a pas pour habitude de trainer dans les pubs, et à vrai dire lui non plus. Carl ne fait pas vraiment honneur à ses origines irlandaises et son grand-père n’en serait pas tellement fier, d’autant plus lorsqu’il avoue consommer très peu d’alcool. Il aurait du mal à estimer à quand peut bien remonter son dernier verre, il suppose juste que c’était une bière car c’est un peu tout ce qu’il connait - et encore, c’est un bien grand mot. « C’est tout à ton honneur. » Il hoche doucement la tête, conscient que c’est au moins une addiction qu’on ne pourra pas lui prêter même s’il en a d’autres, sans doute moins reluisantes encore. « Ça ne te réussit pas, ou tu n’aimes simplement pas ça ? » Il pourrait dire que c’est un peu les deux, et pas du tout parce qu’il aurait déjà expérimenté le moindre état d’ivresse. « Le goût me plait pas forcément, mais c’est surtout parce que je suis migraineux. » La raison est avant tout celle-là, Carl n’a pas besoin d’accentuer la survenue de ses crises sachant qu’elles peuvent déjà le surprendre n’importe quand. Si encore l’alcool lui procurait un minimum de plaisir il pourrait parfois se laisser tenter puis regretter amèrement ensuite, mais il s’en passe en réalité très bien. « Ça peut être un déclencheur, comme le chocolat ou le fromage. » Même si lui n’a jamais identifié d’où provenaient ses crises - ou voulu admettre que son style de vie lui offrait le terrain idéal pour qu’elles se multiplient - il sait que tout ça peut les favoriser, c’est juste beaucoup plus difficile de se priver de chocolat que d’alcool. Il tente après ça de se figurer où se trouve Canberra par rapport à Brisbane mais compte bien vite sur Naomi pour éclairer sa lanterne. « Un peu plus de 1000 kilomètres, je crois. » Bon, pas sûr que ça l’aide beaucoup au final. Carl ne connait pas la superficie de ce pays alors cette information l’égare un peu, ça lui parait juste conséquent vu comme ça. « Le seul endroit que j’ai connu en dehors de Brisbane dans ce pays c’était Coles Bay, en Tasmanie. » Et ça pour le coup, ça lui semble quand même très loin d’ici. Il se rappelle avoir effectué un périple interminable lorsqu’il était parti d’Angleterre pour rejoindre cette île, sans se douter à ce moment-là qu’il y ferait l’expérience la plus regrettable de sa vie. « Mais ça me manque pas. » il reprend alors que son regard se fait fuyant. C’est une partie de sa vie sur laquelle il ne s’étendra pas, Naomi n’ayant pas besoin de savoir que le bonhomme qui se trouve face à elle s’est rendu tristement célèbre dans une certaine émission il y a deux ans. Quand les gens ne le déduisent pas d’eux-mêmes Carl évite d’en parler, il sait que ça n’est pas du tout à sa gloire et ici sa dernière envie est vraiment de faire fuir la belle brune. Tout se passe bien jusque là, il ne voudrait pas tout gâcher en se dévoilant un peu trop. « Je crois que, dans la vie, il ne faut jamais regretter. » C’est drôle que ces mots lui parviennent pile au moment où le garçon est justement assailli de regrets. Il y a beaucoup de choses que Carl changerait s’il le pouvait, il reviendrait par exemple sur sa décision de faire de la télé pour impressionner son père, et il choisirait peut-être aussi de faire des études histoire de ne pas se retrouver sans diplôme aujourd’hui. Ce n’est pas une honte en soi mais certains jours Carl s’inquiète pour son avenir, il n’est déjà pas aidé avec les casseroles qu’il se trimballe alors il se demande ce qui fait vraiment sa valeur, et s’il n’a pas tout simplement raté l’occasion de faire quelque chose de sa vie. Des pensées parasite reflétant l’immense complexe qu’il a d’être simplement lui alors qu’il n’est sans doute pas trop tard pour reprendre le contrôle de sa vie, le garçon a juste besoin d’un bon coup de pied au derrière qu’il ne pourra pas se donner tout seul. « Tu as fait des choix pour une raison. Peut-être était-elle bonne, peut-être pas. » Il admire la philosophie de Naomi, si elle aborde vraiment les choses de cette façon vis-à-vis de sa propre vie alors il suppose qu’elle doit bien dormir le soir. Lui est loin de faire des nuits paisibles avec tout ce qu’il rumine, mais personne ne sera étonné de l’apprendre. « J’ai pas l’impression d’avoir pris beaucoup de bonnes décisions dans ma vie. » il avoue dans un bref haussement d’épaules, car là encore impossible pour Carl de se rappeler la dernière fois où il a eu le sentiment de faire le bon choix. « Tu sais, ce projet de première fois tarifée.. » Ce fameux projet qui lui vaut d’être assis face à Naomi aujourd’hui, et qu’il nourrit depuis pas mal de temps déjà. « J’en avais parlé à quelques personnes quand j’avais commencé à y penser, et tout le monde m’avait dit que c’était le pire choix que je pouvais faire. » Et en même temps à quoi s’attendait-il en parlant de tout ça aux autres candidats d’HOS ? La plupart ne pouvaient pas le sentir et saisissaient la moindre occasion pour souligner la bêtise de ses actes ou de ses paroles, c’était évident qu’ils n’adhéreraient pas à l’idée. Depuis c’est bien simple, Carl s’accroche à son projet en le gardant cette fois pour lui parce qu’il ne veut plus entendre tout le mal que les autres en pensent. « On m’a dit d’abandonner l’idée, que j’allais forcément regretter et que ça faisait même pitié, mais j’en ai marre d’écouter les autres. » Il ne veut même pas savoir s’ils avaient raison ou non, à partir du moment où le bonhomme le voit comme sa seule chance de découvrir le monde des plaisirs on ne peut plus le raisonner. Ce n’est pas forcément bon pour le peu d’estime qu’il se porte de devoir payer pour obtenir l’attention et les faveurs d’une femme mais entre cette option et celle de rester potentiellement puceau des années, il a fait son choix. « Pas vraiment. » Monnayer ses charmes n’était donc pas une vocation pour Naomi, qui a peut-être bien découvert un beau jour le succès qu’elle pouvait avoir auprès des hommes et le fait que beaucoup étaient surtout prêts à payer pour un moment avec elle. Carl n’ose pas lui demander si elle est épanouie dans ce qu’elle fait, il espère juste qu’elle y trouve son compte et qu’elle est aussi libre de s’arrêter si un jour elle aspire à autre chose. Mais il ne sait pas comment ce business fonctionne, si elle dépend de quelqu’un ou simplement d’elle-même, et peut-être qu’il vaut mieux qu’il ne découvre pas trop tôt l’envers du décor. C’est un monde dont il ne perçoit encore que les côtés attrayants, on l’a pourtant mis en garde sur le fait que certaines femmes étaient forcées à vendre leur corps ou le faisaient par nécessité et non par envie, mais il y a des choses que Carl préfère ignorer, des questions qu’il préfère ne pas se poser. Égoïstement, parce qu’il est parfois plus commode de ne pas savoir.
S'il pouvait disparaitre sous la table Carl le ferait sans hésiter car jusqu'ici il se contentait de vivre ses fantasmes dans sa tête, et aujourd'hui on lui demande de mettre des mots dessus. Pourtant la demande qu'il émet n'a rien d'excentrique ou de grotesque, et Naomi s'accorde elle-même à le dire. « Il n’y a rien de bizarre dans ta demande, si cela peut te rassurer. » En l'occurrence non, ça ne le rassure pas beaucoup et ça ne l'empêche surtout pas de se sentir comme le dernier des obsédés pour avoir seulement effleuré l'idée d'une fellation. Carl en rêve honteusement, parmi toutes les choses qu'il aura à découvrir celle-là se hisse en première position de ce qu'il veut à tout prix tester parce qu'il lui suffit de voir un autre homme recevoir une telle faveur en vidéo pour être déjà émoustillé. « C’est agréable. » Il n'en doute pas, Carl, que ce doit être un vrai moment de plaisir pour celui qui en profite et il s'imagine évidemment les sensations que cela doit procurer en attendant de pouvoir le vivre lui aussi. « Ça fait perdre la tête à beaucoup. » C'est ce qu'il croit avoir compris au cours de ses fameux visionnages, les réactions des concernés parlaient d'elles-mêmes et c'est peut-être bien à ça que ressemble l'extase, la vraie, celle qu'il ne pourra jamais connaitre en se satisfaisant tout seul. « Oh, oui, j’imagine. » il balbutie en se raclant la gorge alors que l'idée de perdre la tête comme elle dit l'inquièterait presque. Carl redoute un peu ses réactions dans un tel moment parce qu'il est connu pour être excessif dans tout, ce n’est pas nouveau. Est-ce qu'il ne risque pas de faire un malaise si Naomi s'y prend trop bien avec lui, sachant qu'il ressent toujours les choses trop intensément ? Il vaudrait mieux ça plutôt qu'il ne ressente rien du tout mais le risque que ça arrive ne doit de toute façon pas être bien grand, qui plus est avec l'expertise de Naomi qui doit avoir comblé de plaisir plus d'un homme avant lui. « J’ai hâte de voir quelles seront tes réactions. » Lui aussi à vrai dire, il a hâte de voir tout ça se concrétiser et hâte, surtout, de pouvoir ressentir la chose. « J’espère que moi aussi j’aimerai ça. » Sinon il suppose que ce sera assez décevant pour elle, et Carl n'a pas du tout envie d'être un client difficile qui la fera douter d'elle-même. Ce n'est pas comme si Naomi allait le forcer à quoi que ce soit et puis il a déjà éprouvé du plaisir en solitaire en stimulant cette zone de son corps, s'il était insensible Carl le saurait et clairement ce n'est pas le cas. La vraie difficulté pour lui va être de lâcher prise, entre ses complexes et ses craintes le bonhomme n'est peut-être pas à l'abri de ressentir un blocage et c'est ce qu'il veut à tout prix éviter. Il s'en voudrait bien trop d'être incapable de vivre pleinement les choses parce que ses pensées obsédantes auront encore décidé de lui obstruer l'esprit, une rumination excessive qui l'a déjà empêché de profiter de précieux moments durant sa jeune vie. « J’ai une astuce. » Naomi l'invite à se pencher en avant alors il s'exécute avec insouciance, curieux d'entendre l'astuce en question. « C’est moi. » Le bonhomme relève doucement le regard, tentant de comprendre où elle veut en venir même si c'est assez limpide, et la suite le sera d'autant plus. « Moi qui vais te faire déconnecter, moi qui vais te faire oublier, moi qui vais œuvrer pour que tu me supplies, et c’est encore moi qui vais te faire jouir. » Ce dernier mot le fait frissonner, est-ce bien réel ? Il ne s'attendait pas à ce que Naomi se mette à exprimer aussi clairement les choses et bien évidemment le garçon rougit affreusement. Carl voudrait se noyer dans son verre de soda mais ce dernier est désespérément vide, alors il s'agite fébrilement sur son siège tout en sentant ses joues s’embraser de plus belle. « Je- j’ai un peu chaud d’un coup. » C'est le moins que l'on puisse dire, brusquement le bonhomme a l’impression d’étouffer sous ces couches de vêtements. Il peut sentir la sueur perler sur son front et dégouliner le long de son dos, signe qu'il vient d'atteindre un niveau certain d'embarras.. ou d'exaltation. Une chose est sûre les allusions de Naomi ne le laissent pas insensible et le travaillent pas mal en interne, il doit d'ailleurs se forcer à penser à quelque chose de déplaisant pour revenir dans cette discussion et éviter de partir trop loin mentalement. Car inévitablement son imagination s'emballe, il n'est donc pas mécontent de changer de sujet et d'aborder une question qui allait bien finir par se poser : quand débuter cette collaboration charnelle. « On commencera quand tu décideras. C’est toi le client, toi qui dicte les règles. » Oh, Carl n'a justement pas l'habitude de détenir ce genre de pouvoir alors ça n'a rien de très naturel pour lui d'être celui qui fixe les règles, lui qui dépend bien souvent des autres et de leur disponibilité pour avoir une petite chance de les voir. « Le plus tôt possible alors, on a beaucoup de choses à voir ensemble après tout. » Il ne veut pas non plus aller plus vite que la musique mais il ne voit pas ce qui pourrait les empêcher de mettre rapidement ça en place, de son côté il dégagera en tout cas tout le temps qu'il trouvera. « Disons.. dans deux semaines ? » Carl craint de perdre tout son courage s'ils ne se revoient pas très vite mais il joue quand même la carte de la sécurité en laissant Naomi respirer, car il aurait peut-être l'air trop pressé - et pressant - s'il lui proposait de se revoir dès la semaine suivante. Ça lui laisse aussi un peu de temps pour se préparer à la suite et pour réunir l'argent nécessaire, car cette question-là finit elle aussi par être abordée. « 5000 dollars au total. Et tous les à-côté sont à ta charge. » Le bonhomme hoche tranquillement la tête, cette somme pourrait faire peur à certains mais elle ne lui parait pas excessive compte tenu de tout ce que Naomi va faire pour lui. « D’accord ça me va. » C'est un argent dont il disposera facilement, les économies réalisées à la suite de son expérience télévisuelle vont même enfin lui servir. Il attendait une occasion bien particulière pour toucher aux 30 000 dollars de sa cagnotte, certains diraient qu'il s'apprête à en faire un très mauvais usage mais il s’en moque, cet argent est à lui et il est libre d’en faire ce qu’il veut. Quant à savoir comment il devra se vêtir pour leur prochain rendez-vous, Naomi lui conseille de recourir à la simplicité. « Sois à l’aise, c’est l’essentiel. » L'enjeu pour Carl va être de résister à l'envie de trop en faire, en se limitant donc à quelque chose de confortable même si cela signifie sans doute qu'il débarquera dans ses vêtements de tous les jours. « Où veux-tu que nous nous rencontrions ? » Voilà une question qui lui donne bien du fil à retordre, Carl n'ayant pas beaucoup de points de repères dans cette ville comme il a pu l'avouer un peu plus tôt. Mais le garçon ne devrait pas dire adieu à son pucelage dès leur prochaine entrevue, il n'a donc pas besoin d'opter pour le lieu le plus intime qui soit. « Peut-être.. dans un parc pour commencer ? En soirée pour qu’on soit tranquilles. » Mais pas non plus complètement seuls et isolés, Carl n’étant pas encore tout à fait prêt à s’enfermer entre quatre murs avec Naomi. Il préfère faire les choses dans l'ordre et par étapes, le tout étant qu'à l'arrivée il ne puisse plus contourner une intimité totale avec elle. « Et toi, tu as des volontés spécifiques ? » Des exigences Carl n'aurait probablement pas osé en formuler une seule si Naomi ne l’avait pas invité à le faire, mais puisqu'elle lui donne l'occasion d'exprimer ses préférences il aurait sûrement tort de les garder pour lui. « Une couleur préférée, peut-être ? Plutôt de la dentelle ? Un décolleté, une mini-jupe ? Des cheveux attachés, noués, détachés ? Du maquillage ? » Le bonhomme se met à cogiter un instant, rassemblant ses pensées et effectuant le tri entre ce qu'il affectionne, et ce qui lui fait véritablement de l'effet. « J’aime beaucoup le vert alors.. si t’avais une robe de cette couleur je crois que ça me plairait bien. » Il est même certain d'adorer, de quoi laisser entendre au passage qu'il est plus branché robes que jupes même si ces dernières ne lui déplaisent pas. « Je préfère les cheveux attachés sinon, j’adore même, et le maquillage me dérange pas. Même si toi t'as pas besoin de ça. » Son idéal n'est pas Lara pour rien, sa longue chevelure coiffée en tresse ou en queue-de-cheval participe au culte que Carl voue depuis toujours aux cheveux attachés. C'est sa grande faiblesse, il n'en faut pas beaucoup plus pour qu'il soit déjà séduit mais il n'ose pas donner toutes ces précisions à Naomi, de peur qu'elle voit d'un mauvais œil son obsession pour une héroïne de jeu vidéo. « Puisque je vais être ta première pour quelques occasions importantes… Je tiens à m’assurer que tu garderas un bon souvenir de nos entrevues. » « J’en suis sûr. » il répond du tac-au-tac dans un sourire, assez touché qu'elle accorde autant d'importance au souvenir que leurs rencontres pourront lui laisser. C'est la preuve qu'elle prend son cas au sérieux et traite ses clients avec soin, tout du moins ceux manquant cruellement d'expérience comme lui et comptant sur elle pour être pleinement initiés. « Je vais peut-être te laisser du coup.. » Carl a le sentiment que cet échange touche à sa fin, les grandes lignes ainsi que certains détails ayant été abordés. Il ne veut pas retenir Naomi si celle-ci estime que l'essentiel a été vu et que le reste s'écrira lors de leurs prochaines entrevues, et il va de toute façon devoir bientôt rentrer car il y a du travail qui l'attend à la maison. « On pourra continuer de se parler par message ou tu préfères qu’on communique uniquement quand on se donnera rendez-vous ? » Disons que ça le rassurerait qu’un minimum de contact soit maintenu entre leurs rencontres, mais il comprendrait que Naomi n'ait pas pour habitude de communiquer avec ses clients en dehors de celles-ci. Peut-être que ça ne se fait pas et qu'elle tient à ce que son activité n'interfère pas non plus trop sur sa vie, il songe juste à l'éventualité où il aurait des questions et où celles-ci ne pourraient pas vraiment attendre. « Je veux pas abuser. » Et il ne compte pas non plus insister, s'il sent que l'idée la dérange ou la forcerait à faire une exception pour lui.
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| | | | (#)Sam 9 Avr 2022 - 14:51 | |
| « Pas de chance. » Déclara Naomi en faisant la moue. Qu’on ne s’y trompe pas : elle ne pensait pas qu’il s’agissait d’un remède miracle à tous les maux, ni une bonne façon d’oublier ses tracas. Pourtant, elle ne pouvait pas nier qu’un peu d’alcool pouvait aider à la détente — et Carl aurait pu se désinhiber quelque peu avant de faire le grand saut vers l’inconnu en sa compagnie. « Vraiment ? Ça dure depuis longtemps ? » Demanda-t-elle, perplexe devant les aveux de l’Irlandais. Avec le temps et l’habitude, il avait vraisemblablement mis le doigt sur certains éléments déclencheurs de ses migraines. Mais qu’en était-il, quand il s’agissait d’expérimentations inconnues ? Comment allait-il réagir quand il serait avec elle, seul et nettement moins vêtu ? Y avait-il le moindre risque que cela lui provoque des maux, ou pire encore, un malaise ? Naomi se mordit l’intérieur de la joue, retenant chacune de ses questions pour ne pas effrayer son interlocuteur. Sans compter qu’il avait déjà dû lui-même y songer. Ils changèrent finalement de sujet, et évoquèrent leurs périples Australiens. « Je ne connais que de nom. » Admit l’escort-girl en haussant les épaules. Elle avait vécu toute sa vie dans cet immense pays, mais n’avait que très peu — trop peu, à vrai dire — eu la chance de l’arpenter, de le découvrir. « C’est comment ? Raconte-moi un peu. » Elle voyageait peu, et lorsqu’elle en avait l’occasion, c’était souvent en compagnie de ses clients. Ils étaient donc les seuls à décider des endroits qu’ils voulaient bien lui faire visiter, et se moquaient bien de son avis. « Mauvaise expérience ? » Demanda-t-elle en plongeant son regard dans celui du brun. Elle ne voulait pas en savoir davantage ; s’il n’avait pas envie d’épiloguer sur le sujet, rien ne l’y obligeait. « J’ai déjà été sur l’île Moreton, tu connais ? » Il s’agissait d’un endroit aussi merveilleux que paradisiaque, où Naomi se sentait parfaitement bien. Beaucoup d’habitants de Brisbane avaient déjà eu l’occasion d’aller passer un moment là-bas — l’île étant accessible depuis la ville par ferry. « C’est beau, très sauvage. » Confessa-t-elle, avant d’ajouter : « Même si le tourisme vient de plus en plus perturber cet endroit paradisiaque. » Dommage, pour elle qui venait y chercher de la tranquillité. Mais si Carl voulait découvrir l’endroit, alors elle l’y accompagnerait sans souci. « C’est juste une impression que tu as. Avec le recul, peut-être te rendras-tu compte que ces décisions étaient les meilleures à prendre. » Ou peut-être pas, mais finalement… qu’importe. Il y avait peu de chance pour que lesdites décisions ne changent la face du monde. « Il faut vivre pour soi. » Commenta Naomi en haussant les épaules. La vie était suffisamment courte et suffisamment fragile pour qu’on n’en profite pas à fond. Alors les prétendus bons conseils des uns et des autres, elle s’en balançait comme de sa première dent. Naomi préférait vivre à mille à l’heure, plutôt que de stagner parce qu’elle n’osait pas avancer. « Alors si tu as envie de sauter en parachute, de voyager, de prendre un bain de minuit ou d’avoir des relations sexuelles avec des prostituées, vas-y. Vas-y parce qu’aujourd’hui tu peux, et parce que tu ne sais pas de quoi demain sera fait. » Et elle était bien placée pour en parler : depuis qu’elle avait fui le Club, elle savait que son heure pouvait arriver d’un moment à l’autre. Elle savait qu’on lui ferait payer sa trahison, et son indirect soutien à Mitchell. De quelle façon ? Elle n’en avait pas la moindre idée, et elle préférait ne pas y penser. « Alors s’il te plait, quand tu seras prêt, oublie ce qu’on t’a dit. Et profite. » Et elle, de son côté, se jura mentalement de faire tout son possible pour lui faire oublier ce que les mauvaises langues avaient pu raconter. D’ici quelques temps, promis, ils ne seraient plus une escort-girl et son client ; non, ils ne seraient que deux corps alanguis et brûlants.
Elle savait qu’elle poussait un peu loin avec Carl. Qu’elle mettait des mots de plus en plus graphiques, de plus en plus crus, sur le virage qu’allait prendre leur relation. Alors oui, même s’il s’agissait d’un timide novice, elle n’avait pas peur de lui faire un rentre-dedans de plus en plus frontal, de plus en plus appuyé. Elle n’avait pas peur de décrire la situation dans laquelle elle allait le plonger, ni peur d’anticiper sur ses réactions. Elle ne craignait pas non plus de lui parler de l’aboutissement de leur rencontre, de la finalité pour laquelle il l’avait sollicitée : jouir. Parce que c’était de ça dont il s’agissait, n’est-ce pas ? Faire sa première fois, et prendre du plaisir — un maximum de plaisir, tant qu’à faire. Contrairement à ce qu’il avait sans doute dû s’imaginer, Carl était, dans ses envies et ses fantasmes, un homme assez ordinaire. Avoir envie de goûter en même temps à la joie et au supplice d’une fellation n’était pas rare, quoiqu’on en dise. C’était un acte relativement courant, dont les clients de Naomi étaient souvent friands. Elle était persuadé que, tout novice qu’il puisse être, son nouveau client ne dérogerait pas à la règle. En fin de compte, sa seule véritable inconnue, c’était de savoir quelles seraient les réactions du brun. Allait-il la regarder faire, ou au contraire, fermer les yeux pour mieux en profiter ? Allait-il la supplier de continuer, ou à l’inverse, d’arrêter ? Serait-il capable de s’abandonner pleinement à cet acte ? Probablement pas dans l’immédiat, malheureusement pour lui. Loin d’être intimidée par cet échange, l’escort-girl se fit une joie de lui rappeler les raisons pour lesquelles il avait fait appel à elle. « C’était l’effet recherché. » Confia la brune en croisant le regard intimidé de Carl. Se détendre, lui faire confiance, et finalement s’abandonner à ses caresses expertes lui prendrait probablement du temps. Il ferait un pas en avant, deux en arrière. Il hésiterait sans doute, tâtonnerait, ne saurait pas où fixer les limites. « Et tu n’as pas à en avoir honte. » Parce que même si elle ne le connaissait pas, tout du moins pas encore, elle devinait que le brun se laissait souvent happer par des sentiments violents et particulièrement tranchants envers lui-même. L’escort-girl entreprit donc de le rassurer, et lui réaffirma qu’il serait le seul à décider du tempo qu’il voudrait donner à leur relation — puisque désormais, elle n’avait plus franchement de doute quant au fait que Carl ne ferait pas marche arrière. Un sourire malicieux glissa sur les lèvres de Naomi. Au cours de cette première entrevue, elle avait eu l’occasion de douter à quelques reprises. Carl irait-il au bout de son projet, ou prendrait-il peur avant même que les choses ne commencent ? Se sentirait-il trop mal à l’aise, trop honteux ? Allait-il prendre peur en comprenant que, contrairement à lui, l’escort-girl n’avait rien d’une novice ? À cet instant précis, et alors que le brun lui proposait de la rencontrer dans deux semaines, Naomi comprit que la motivation de son interlocuteur était resté intacte. « C’est parfait. » Confirma l’escort-girl en inclinant la tête. C’était presque un peu long, mais elle s’abstint de faire le moindre commentaire à ce sujet — peut-être avait-il besoin de réfléchir, de prendre du recul, et de se préparer psychologiquement à tout ce qui allait se passer entre eux. « Le parc est une très bonne idée. » D’une certaine façon, elle trouvait ce lieu de rencontre à la fois innocent et mignon. En proposant le parc, Naomi savait que Carl se fixait des limites et s’interdisait tout débordement incontrôlé. Ils pourraient se balader main dans la main, se bécoter comme deux adolescents (ou dans leur cas, comme un jeune couple qui apprend à se découvrir), et sagement rentrer chez eux. « Il y a de très beaux points de vue, d’ailleurs. Avec un coucher de soleil, ce sera superbe. » Commenta Naomi d’une voix douce. Et particulièrement romantique, si on oubliait qu’un lien d’argent les unissait. Elle pensait avoir, tout au long de cette entrevue, cerné un minimum son interlocuteur. Et elle était convaincue que cette image délicate et romantique plairait à Carl, et l’aiderait à se sentir plus à l’aise. « On pourrait même manger un petit truc ensemble. » Suggéra-t-elle, pour l’aider à se projeter. Cela leur permettrait de briser la glace, et de ne pas se retrouver uniquement pour les raisons pour lesquelles il l’avait sollicitée. Pour autant, Naomi n’en oubliait pas que faire plaisir à son client était l’un de ses principaux objectifs — et elle ne comptait pas lésiner sur les moyens. Mentalement, elle fit la liste des préférences de Carl : robe verte, cheveux attachés, doucement sur le maquillage. Jusque là, il n’y avait rien d’extravagant ni d’insurmontable ; elle pourrait pleinement le satisfaire, visuellement au moins, lors de leur prochaine entrevue. « Je t’assure qu’un minimum de maquillage, c’est nettement mieux qu’au naturel. » Plaisanta-t-elle. La vérité, c’est qu’elle ne sortait jamais sans être apprêtée. Si Naomi savait que son corps était un atout de séduction considérable, elle savait aussi que son minois était particulièrement remarqué. Les hommes aimaient sa bouche ourlée, son regard clair, et ses longs cils qui lui donnaient un regard de braise. Et elle n’hésitait pas à en jouer. À en user, et à en abuser. Mais elle se réservait pour leurs prochaines rencontres qui, elle n’en doutait pas, seraient tout aussi intéressantes que la première. « Ça ne me gêne pas de communiquer avec toi en dehors des heures où nous nous verrons. » Même si, pour être tout à fait franche, elle ne voyait pas quel genre de discussion ils pourraient avoir — pour le moment, au moins. Elle n’allait pas prendre de ses nouvelles de bon matin, ni lui envoyer une photo d’elle en petite tenue pour lui rappeler la voie sur laquelle il s’était engagé. « Tu as déjà mon numéro. » Fit remarquer la brune avec un sourire malicieux. « Fais-en bon usage. » Ce qui était une façon comme une autre de botter en touche, et de lui suggérer de faire le premier pas. Ça briserait la glace, au moins. Elle s’approcha de son client et, amusée, déposa sagement ses lèvres sur sa joue. « Je te dis à très bientôt, Carl. » Elle croisa une dernière fois son regard, récupéra son sac à main, et se dirigea d’une démarche assurée vers la sortie. Elle était persuadée qu’elle l’avait scotché sur place — et ce n’était que le début. @Carl Flanagan |
| | | | | | | | (naomi) gate to the unknown |
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