Le soleil était haut dans le ciel, et brillait depuis quelques heures déjà quand Naomi se faufila sous la douche. L’eau chaude dévala le long de ses courbes gracieuses, alors que la musique résonnait avec force dans sa salle de bain. D’humeur enjouée et joviale, l’escort-girl poussa la chansonnette sur Dancing Queen, un tube célèbre d’un groupe suédois dissous depuis bien longtemps. Chaque ligne était dansante et entraînante, et même si le morceau datait des années soixante-dix, il n‘avait pas pris une ride. Un rappel tonitruant qu’elle avait elle-même fixé se fit entendre, lui indiquant indirectement qu’elle ferait mieux de se dépêcher si elle ne voulait pas être en retard à son rendez-vous du jour. Il n’avait rien de formel, rien de professionnel, mais Naomi ne voulait pas faire attendre Lara : cette dernière s’était révélée être une alliée inattendue, une personne de confiance. Depuis qu’elle avait tacitement décidé de travailler ensemble de temps à autre, l’escort-girl ne pouvait pas nier que : premièrement, cette alliance s’avérait carrément fructueuse et deuxièmement, elle avait changé de point de vue sur la danseuse. Elle n’était pas une adversaire directe, contrairement à ce qu’elle avait longtemps cru. Elle n’était d’ailleurs pas une adversaire du tout. La brune se sécha rapidement, enfila une jupe en jean et un débardeur, se maquilla légèrement, et laissa ses cheveux retomber naturellement sur ses épaules. Fidèle à ses habitudes, l’Australienne enfila des talons hauts compensés — Naomi avait beau se faire discrète, elle restait malgré tout Naomi — choisit un large chapeau et des lunettes de soleil. Elle se positionna sur le palier de son immeuble, jeta machinalement un coup d’oeil aux alentours, et consentit finalement à traverser la rue. Elle ne pourrait pas se cacher éternellement, si ?


Son arrivée au marché de Noël se fit sans encombre. Elle avait veillé à rester toujours entourée, et s’était déplacée à un rythme cadencé pour ne pas arriver trop en retard. Naomi entra dans le chalet de Noël où elle avait donné rendez-vous à Lara. Cette dernière se fit désirer, mais l’escort-girl n’eut pas besoin d’attendre longtemps : la silhouette de Lara fit son apparition. « Quoi ? » Demanda Naomi, presque sur la défensive, alors qu’elle croisait le regard stupéfait de son interlocutrice. Lara, en lui laissant l’opportunité de déterminer le lieu de leur prochaine rencontre — de préférence un endroit où elles pourraient manger, avait-elle précisé — ne s’était sans doute pas attendue à avoir rendez-vous en plein milieu du marché de Noël de Brisbane. « Tu as dit que j’avais le droit de choisir le restaurant. » Commenta-t-elle en haussant les épaules, alors qu’elle buvait une gorgée de son vin blanc. Un moelleux sans prétention, mais qui convenait très bien à Naomi. Elle avait choisi une table d’un petit chalet en bois, en retrait de l’avenue passante. Ce choix n’était pas anodin : il lui assurait un minimum de discrétion et, en cas de besoin, lui assurait d’être vue par des inconnus qui pourraient faire office de témoin si un membre du Club avait eu envie de lui régler son compte. Elle fit un geste de la main à Lara, l’invitant silencieusement à prendre place face à elle. « Allez, tu ne vas pas faire la difficile ! » S’exclama l’Australienne, avant d’enchaîner : « Réjouis-toi, j’aurais pu t’amener dans un gastronomique et te laisser payer la note. » Elle ricana, ouvertement moqueuse. Elle tapota la table du bout de ses ongles manucurés, et sourit à Lara. Le menu était disposé au milieu de la table, et la brune attendait patiemment que la danseuse ne prenne ses aises pour oser y jeter un coup d’oeil. Si elle avait faim ? Bien sûr ; elle s’était réservée pour ce midi, pour faire honneur au plat et rassurer son interlocutrice quant à sa capacité et sa volonté à se nourrir. « Et puis j’adore Noël, et son ambiance féérique. » C’était à cet instant précis de l’année qu’elle regrettait le doux climat de l’île. Elle aurait aimé voir des sapins, de vrais sapins. Elle aurait aimé que la trace de ses pas s’impriment dans la neige, encore fraîche et immaculée. Elle aurait aimé que son prince charmant l’amène à la montagne, lui apprenne les rudiments du ski, et lui promette monts et merveilles au coin du feu. Rêveuse, l’Australienne ? Bien sûr qu’elle l’était, et qu’elle avait encore un infime espoir de croiser le prince charmant. Mais elle ne l’avouerait jamais à voix haute, honteuse de ses espoirs naïfs de petite fille. « Tu as déjà fait du patin à glace ? » Demanda Naomi en jetant un coup d’oeil envieux vers la patinoire, alors que Lara daignait finalement poser ses affaires. Si elle envisageait de traîner la danseuse sur la glace après leur repas ? Évidemment ! Ce serait clairement plus fun qu’une ballade pseudo digestive.  

« J’aime bien surprendre les gens. » Confessa Naomi en haussant les épaules. Et quand elle disait les gens, c’était surtout ceux qui composaient son entourage proche ; les autres, elle n’en avait strictement rien à faire. Avec ses clients, elle jouait un rôle ; pas avec ses amis. « Eh, pour qui tu me prends au juste ? » S’exclama Naomi, faussement outrée. Elle avait poussé le vice jusqu’à poser une main offensée sur sa poitrine. « Une michetonneuse, peut-être ? » Naomi se moquait clairement de son activité professionnelle, et des stéréotypes qui pouvaient en découler. Lara savait pertinemment que Naomi était plus qu’une simple escort-girl, plus qu’une prostituée qui ne faisait qu’écarter les cuisses pour satisfaire ses clients. Elle éclata finalement de rire, loin d’être offusquée. « T’as raison. C’est exactement ce que je suis. » Et elle ne s’en cachait pas, pas aux yeux de Lara en tout cas. À quoi bon prétendre le contraire ? « Tu as prévu des choses spécifiques pour cette fin d’année ? Tu as des projets ? » Demanda-t-elle en fronçant les sourcils. Pour sa part, elle avait déjà eu quelques contacts avec un de ses clients réguliers, qui déplorait de devoir passer la soirée du nouvel an en solitaire.


« Je veux que tu viennes avec moi sur la piste quand on aura terminé de manger. » Dit-elle d’une voix claire et affirmée. Ce n’était pas une question, posée en bonne et due forme — mais la requête était belle et bien là. Dissimulée sous un ordre, qu’elle avait prononcé sur un ton neutre pour que Lara n’ait pas la sensation d’être totalement obligée de la suivre. « Je resterai à côté de toi tout le temps. » Promit la brune, tentant de convaincre Lara de céder à l’appel de la glace. Elle n’était pas sûre de trouver les bons arguments, cependant ; et à vrai dire, l’Australienne ne pouvait pas lui en vouloir. A quoi bon risquer de se briser une cheville pour faire quelques acrobaties plus ou moins réussies, quand on vit de la danse ? « Et si tu veux, tu pourras même rester à proximité de la barrière. » Elle se mordit l’intérieur de la joue, retenant un sourire amusé et un brin moqueur. Naomi n’avait jamais supposé que sa relation avec Lara prendrait un tel tournant. Elle n’avait jamais pensé que cette danseuse, qu’elle avait d’abord pris pour une rivale, deviendrait sa meilleure alliée. Voire même une amie, même si elle refusait que ce mot précis ne franchisse ses lèvres. « Allez, tu ne peux pas me refuser ça. » Déclara l’escort-girl, qui dégaina un argument irréfutable et auquel elle espérait que la danseuse soit sensible : « En plus, après tout ce qu’on aura mangé, il faudra bien faire un peu d’exercice. » Même si, objectivement, ni l’une ni l’autre n’avait besoin de passer d’éliminer dans la minute ce qu’elles s’apprêtaient à ingurgiter. Naomi esquissa un sourire lorsque Lara lui demanda si elle se sentait bien et, surtout, si elle n’était pas encore tombée face à face avec un membre du Club. L’Australienne, d’humeur badine, tourna d’abord la tête à gauche, puis à droite. « Tu vois, aucune égratignure. » Fit-elle constater en haussant les épaules. Elle savait que la brune désapprouverait son comportement et la légèreté avec laquelle elle parlait de la menace qui attendait son heure, dans l’ombre. Alors, plutôt que de se faire taper sur les doigts comme une gamine, Naomi précisa ses propos : « Pour le moment, en tout cas. Et pour être tout à fait honnête, je n’ai pas choisi cet endroit par hasard. » Parce que c’était un lieu où la foule se pressait, parce que c’était un lieu où on n’oserait pas l’approcher, et encore moins l’attaquer. Parce que c’était facile de se fondre dans la masse, en cas de souci. Elle anticipait sur tout, Naomi. Dès qu’elle le pouvait. Parce qu’elle sentait l’étau se resserrer autour d’elle. La vengeance est un plat qui se mange froid, disait l’adage. Elle, elle allait probablement être dévorée glacée. « Et toi ? » Demanda l’escort-girl, après avoir choisi le plat qu’elle commanderait. « Ça fonctionne toujours ? Tes clients sont au rendez-vous ? » À vrai dire, elle n’en doutait pas : elle avait pu constater que la brune faisait preuve d’un grand professionnalisme, lors des soirées où elles avaient travaillé ensemble. « As-tu de nouveaux projets, pour cette année à venir ? » Demanda Naomi en souriant, après avoir noué ses mains sur la table en bois qui les séparait.

« Un tu n’y échapperas pas, et deux, même pas peur ! » S’exclama-t-elle, alors que l’Australienne la menaçait de lui faire payer ce repas, et les autres à venir. « Je ne suis pas sûre d’avoir envie d’aborder le sujet. » Confia l’escort-girl en secouant la tête. Quand elle n’était pas en compagnie d’un client, elle préférait oublier sa condition professionnelle. Elle pensait s’être déjà montrée très claire à ce sujet avec son amie, et elle ne comprenait pas pourquoi cette dernière revenait sans cesse à la charge. Par chance, la danseuse ne remua pas le couteau dans la plaie. Au contraire : elle lui fit par de ses projets, à elle. « Mais c’est génial ! » S’exclama l’Australienne, sincèrement enjouée par le projet de Lara. Fonder un vrai club de strip-tease, dont elle serait la gérante ? C’était probablement la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Et elle était heureuse de voir qu’elle s’apprêtait à concrétiser son rêve, a fortiori en compagnie d’une fidèle alliée et amie dont Naomi n’avait jamais strictement entendu parler. « Ça fait longtemps que tu projettes de faire ça ? » Demanda-t-elle en souriant, alors que les questions se succédaient dans sa tête. « Vous allez ouvrir quand ? Et ça se trouvera où ? Tu as déjà le nom de l’endroit ? Est-ce que ton amie est aussi strip-teaseuse, ou rien à voir ? » Et elle aurait pu continuer longtemps, tant les questions étaient nombreuses.


« Tu es bien sûre que ton amie serait d’accord pour me recruter ? » Demanda-t-elle, bottant en touche pur éviter d’avoir à répondre à la question de Lara. Après tout, les deux femmes ne se connaissaient pas et ne s’étaient jamais vues ; peut-être qu’Itziar ne pourrait pas voir Naomi, et inversement. Elle détourna les yeux, et son regard se perdit dans la foule. Les visages se succédaient devant ses prunelles et pourtant, elle n’en distinguait aucun. Les traits des passants étaient flous, et elle soupira. Que pensait-elle de l’idée de Lara ? À vrai dire, elle n’en avait pas la moindre idée. Elle ne savait pas que dire, ni comment se positionner. Elle ne savait pas si elle devait accepter, ou si elle devait décliner. Et surtout, elle avait besoin de temps. Besoin de réfléchir, de peser le pour et le contre, d’essayer de comprendre si quelqu’un, pour une fois dans sa vie, était en train de lui tendre une main providentielle. « Quel serait le rôle de tes hôtesses, exactement ? » Demanda-t-elle en croisant le regard de Lara. Elle voulait savoir quelles seraient les missions qui lui seraient confiées. Elle voulait savoir si elle pourrait poursuivre, au besoin, son activité d’escort-girl. « Sur quel critère voudrais-tu que je me base pour estimer si un client a le droit ou non de fréquenter ton établissement ? » Elle préférait se renseigner sur toutes les facettes de ce potentiel poste, avant de donner une réponse ferme et définitive à Lara. « Je… En vrai, je ne sais pas quoi en penser. » Avoua-t-elle à voix basse, plongeant son regard dans son assiette. Elle y avait à peine touché, et avait désormais l’estomac noué. Parce qu’elle était stressée, parce qu’elle avait la désagréable impression d’être sur une pente glissante, parce qu’elle ne savait pas sur quel pied danser. « Tu sais, il y a un élément sur lequel ça risque de bloquer… » Admit l’Australienne en faisant la moue. Mais elle était convaincue que Lara savait quel point elle allait désormais aborder. « Le salaire. » Forcément. Parce qu’en tant qu’escort-girl, elle gagnait plutôt bien sa vie. Elle récoltait les billets verts, après chaque soirée passée en compagnie d’un client. Et si ce dernier était satisfait par son professionnalisme, elle pouvait même espérer récupérer davantage que ce qui avait été initialement contractualisé. Et si elle ne doutait pas de la générosité des pourboires que les hommes fréquentant le club de Lara, elle savait qu’elle gagnerait nettement moins que ce qu’elle gagnait en ce moment. « Je dois obligatoirement te dire aujourd’hui si j’accepte ton offre ? » Demanda-t-elle en relevant les yeux vers la brune. Elle avait bien conscience que Lara lui tendait la main, pour lui offrir une vie meilleure. Une vie qui serait moins stressante, moins prenante, moins dégradante. Une vie où elle serait plus en sécurité, moins sujette aux dangers divers, plus bichonnée. Elle s’empara de sa fourchette, et goûta finalement au plat qui lui avait été servi. « Est-ce que ma décision finale aura un impact sur… tout ça ? » Demanda-t-elle, en désignant du menton son assiette, et en jetant un regard autour d’elle. Pudique, mais aussi par crainte d’être rejetée, elle n’osait pas poser un mot plus concret sur leur relation : « amitié ».

« Je te donnerai une réponse. » Confia l’Australienne en inclinant la tête. Pas dans l’immédiat, tant cette annonce était aussi inattendue que déroutante. Naomi avait besoin d’y réfléchir, et d’y réfléchir sérieusement. Parce qu’en allant à la rencontre de Lara aujourd’hui, elle ne s’était pas attendue à ce que son amie ne lui offre une opportunité en or de s’extirper, au moins partiellement, de la prostitution. Mais était-elle vraiment prête à faire une croix sur des revenus confortables ? Était-elle prête à se lancer dans une nouvelle aventure ? En était-elle seulement capable ? Contrairement à l’image qu’elle pouvait renvoyer, Naomi avait une image assez déplorable d’elle-même. « C’est vrai. » Admit l’escort-girl en inclinant la tête. Elle n’accordait pas facilement sa confiance, et il était encore plus rare qu’elle soit une personne sur qui on puisse se reposer. Mais avec Lara, qu’elle considérait avant comme une rivale, les choses avaient changé. « Tu peux me faire confiance. » Contre toute attente, et malgré un début de relation chaotique, les deux brunes avaient fini par trouver un terrain d’entente — d’abord professionnel, qui s’était mué en quelque chose de plus personnel. Pourtant, si on était tout à fait honnête, Naomi ne savait pas grand-chose de Lara. Cette dernière lui avait tiré les vers du nez quelques semaines plus tôt, mais s’était montrée avares en confidence sur sa propre vie. Dans un premier temps, d’abord, puisqu’elle était désormais face à elle pour lui présenter un vrai projet de vie. L’escort-girl en fût, d’une certaine manière, flattée : elle se doutait bien que Lara ne ferait pas des propositions à n’importe qui. Pour autant, était-elle prête à suivre la danseuse dans cette aventure ? Était-elle prête à abandonner la vie qu’elle menait, et tous les conforts qu’elle s’octroyait, pour travailler de façon plus… conventionnelle ? Rien n’était moins sûr, et l’escort-girl ne se sentait pas capable de se positionner dans l’immédiat. « Un coup de tête ? Ça m’a pourtant l’air plutôt bien abouti… » Fit remarquer la brune en arquant un sourcil. Ça l’était suffisamment, en tout cas, pour proposer à Naomi de travailler avec elles. « Ton amie… Elle vient aussi du monde de la nuit ? » Demanda l’escort-girl, souhaitant en savoir davantage sur cette inconnue. Puisqu’elle allait avoir une décision importante à prendre, elle voulait avoir toutes les informations en sa possession. Ne pas se faire avoir, ne pas découvrir les choses sur le tas. « Quels détails ? Vous en êtes où exactement, dans votre projet ? » Avaient-elles déjà les fonds ? Avaient-elles trouvé un local ? Avaient-elles déjà commencé les travaux ? Souhaitaient-elles impulser une dynamique particulière, une ambiance spéciale à leur endroit ? « Je sais que j’ai beaucoup de questions, mais… J’ai besoin d’avoir tous les éléments en ma possession pour prendre une décision, tu comprends ? » Naomi n’avait jamais été aussi peu sûre d’elle face à Lara. Mais cette dernière, bien malgré elle, venait de mettre un coup de pied dans le monde conventionné et bien établi de l’escort-girl. Il y avait bien longtemps qu’elle ne se posait plus tant de questions, elle qui était parfaitement installée dans ses petits souliers — ou plutôt, en ce qui la concernait, ses talons vertigineux. La brune laissa échapper un éclat de rire sincère lorsque la danseuse lui parle de ses prétendus talents de repérage. Si elle était capable de juger un homme au premier coup d’oeil ? Bien sûr ; le temps et l’expérience avaient fait leur oeuvre. Elle ne se laissait plus berner par une belle montre, ou par de belles manières. Elle ne se faisait pas avoir par les gesticulations des uns, et par les sourires des autres. Chevronnée, Naomi l’était. Et ça lui permettait d’éviter les écueils. « C’est vrai. » Confirma-t-elle, toujours souriante. « Même si je ne décide de ne pas travailler avec toi, je te donnerai quelques noms qu’il faudra refouler à l’entrée. » Elle n’était pas si garce, finalement, Naomi. Et si ça pouvait aider Lara ou lui mettre le pied à l’étrier… C’était toujours ça de gagné. « Laisse-moi quelques jours, et je te donnerai une réponse. » Déclara l’escort-girl en inclinant légèrement la tête. « Souvent. Même si je ne rejoins pas ton équipe, je pourrai toujours me pointer lors de la fermeture. » Pas pour faire le ménage, hein ; plutôt pour boire un dernier verre, et plonger une cuillère dans un gros pot de glace — comme le suggérait Lara.