Elle avait promis. L’oiseau avait dit qu’elle viendrait pour donner son dû à sa charmante petite nièce toute baveuse adorée. C’est son premier Noël alors forcément que les petits plats doivent être mis dans les grands. Birdie et Zoya sont des passionnées de Noël, leurs années de colocation n’ont fait que prouver que l’une autant que l’autre souhaitait que leur petit bout à elles soit le plus lumineux et le plus féérique de tout le cosmos. Cette année fut un peu différente ; non seulement Birdie a son bout de paradis maintenant avec un grand blond qui la laisse sereinement décorer sa maison comme le plus grand sapin de Noël ever, mais en plus, la brune n’était pas franchement à la fête. Elle ne l’a pas rappelé, elle ne l’a pas contacté, elle a joué la morte (encore une fois) ; autant dire que Birdie peut être accusée de beaucoup de choses, mais pas d’être passive. Seulement, là, la charmante petite teigne made in Lewis l’avait profondément déçu à ne pas avoir été là pour elle quand elle en avait besoin. Alors que son oiseau d’amie est restée sur les pieds sur terre pour la supporter à chaque instant de sa grossesse, de ses doutes, d’aides et, hell, même de son accouchement, voilà que quand c’est elle qui a besoin d’aide, il n’y a plus personne.
Autant dire que Birdie avait un minimum d’amour propre et même si elle aime Zoya profondément car elle fait partie de sa famille, cela n’est pas toujours une excuse ni une raison pour retrouver ses bonnes grâces et s’applatir face à elle. Zoya semblait perdre le nord (enfin, tous les points cardinaux, soyons honnêtes) mais encore faudrait-il qu’elle se rappelle qu’elle n’est pas le centre du monde. Si Birdie n’est pas habtiuée aux problèmes de couple pour n’avoir jamais vraiment été dans un (ce point est discutable), elle pourrait être encore moins habituée au dédain de son amie qui a été d’un mordant sans égal face à sa détresse. Et cela, elle ne pourra lui pardonner en revenant vers elle comme si rien ne s’était passé.
Alors quand la jolie brune a décidé qu’il était temps de donner signe de vie, sa blondasse d’amie a été un peu grinçante. Oui, elle s’excuse, mais quand même. Ce n’est pas suffisant et son sarcasme pour l'accueillir en fut la preuve. S’en suit la lassitude, les reproches puis les bords qui s’arrondissent car évidemment que Zoya s’est encore tirée - dans un endroit paradisiaque, en plus, elle fait chier, elle aurait pu l’emmener dans ses valises. Vient naturellement l’inquiétude et voilà que le froncement du lion se forme sur son joli visage de poupon. Les choses semblent se remettre en place entre elles, mais certainement pas pour Zoya.
Chose promise, chose dûe donc, voilà que la tempêtueuse petite lutine préférée du Père Noël, affublée dans un costume digne d’un elfe du bonhomme rouge, jusqu’aux chaussures à pompons et au chapeau vert avec le bout à grelos (sans oublier la petite tenue rouge et verte, jusqu’aux collants brillants rouge) - autant dire qu’elle ne passe pas inaperçue. Son paquet dans les mains, revenue d’Elimbah la veille avec Jordan, le coeur allégé par une douceur extrême - il faut dire qu’il n’y a rien de plus extra que de voir ses proches s’émerveiller (ou pas) de leurs cadeaux, voilà qu’elle se plante sur le seuil de la porte où elle frappe trois petits coups distincts - les sonnettes, c’est pas très magique. “Youhou, j’avais dit de laisser une fenêtre ouverte mais je suis pas encore Spiderman, malheureusement, je grimpe pas les murs, j’avais zappé ce détail.” qu’elle dit avec la voix joyeuse.
27 décembre 2021. Un an en arrière, et toutes les années précédentes, Zoya Lewis était toute excitée à l’approche des fêtes de fin d’année. Noël a toujours été sa fête favorite, elle a toujours apprécié cette effervescence qui animait un peu plus les rues de Brisbane, ou qu’importe quelle autre grande ville ou petite ville du monde dans laquelle elle se trouvait à cette période. Elle aimait les décorations qui ornait les places publiques, comme les allées des magasins, elle aimait déambuler dans les marchés de Noël et craquer pour un vin chaud, bien qu’il fasse une chaleur à crever en cette période-là, à Brisbane. Mais, du fait de son métier, elle a aussi eu la chance d’avoir des Noël plus blanc, découvrant les bonheurs et la magie de cette période sous la neige. Bref, elle aurait été capable de vous en parler pendant des heures, argumentant sans aucune difficulté sur ce qui rendait, dans son cœur, le mois de décembre comme étant le plus beau mois de l’année, son favori, son chouchou. Une passion pour Noël sûrement héritée de sa mère, avec qui elle a toujours décoré la maison familiale toujours dans l’excès, reproduisant cela ensuite chez elle. D’ailleurs, Zoya se souvient très bien de l’excès de décoration que Birdie et elle ont pu exposer dans leur appartement partagé. C’est d’ailleurs ces photos là que Zoya est en train de regarder avec tristesse… Un temps où tout lui semblait plus simple, où elle ne se souciait que de sa carrière professionnelle qu’elle tentait de faire décoller, allant au culot frapper à des portes pour obtenir ce qu’elle voulait. La seule responsabilité qu’elle avait à cette époque était son petit frère qui était venu vivre avec elles pendant un an, et d’ailleurs cette tête d’idiot qu’il arbore sur la photo qu’elle fixe avec nostalgie, lui montre que Cameron n’a vraiment pas changé en grandissant – ou plutôt en vieillissant, grandir est un bien grand mot pour lui.
Et si c’est le passé qui est utilisé quant à son amour pour les fêtes de Noël, c’est parce que, cette année, le cœur n’est pas à la fête. Cette année, Noël n’a aucune saveur, Noël n’est que tristesse et déchirement. Parce qu’elle a pris cette décision – stupide, encore une – de laisser Chloe à son père et que ce dernier a pris la décision de ne pas la lui rendre. Il estime qu’elle l’a abandonné quand elle ne cherchait que le meilleur pour sa fille, pour leur fille, alors qu’elle se jugeait incapable d’être la mère que Chloe méritait… Mais la distance a fait qu’elle n’a pu rester plus longtemps éloignée de sa fille, tentant de revenir avant Noël pour la récupérer et c’est face à un mur qu’elle s’est retrouvée la Zoya. Un Freddy qui lui a craché des mots ignobles, lui disant qu’elle ne reverrait plus jamais sa fille. Zoya se retrouve alors démunie, ne sait plus quoi faire pour convaincre Freddy de lui rendre Chloe, un Freddy contre qui elle éprouve une haine profonde. Les appels et les sms qu’elle a pu lui envoyer depuis n’ont rien fait, le Mulligan l’ignorant, tout simplement. Elle ne sait plus quoi faire, se sent à l’étroit dans cet appartement bien trop silencieux et payerait cher pour retourner en arrière et revenir sur cette décision stupide…
Regarder les albums souvenirs ou occuper son esprit d’une quelconque façon qu’il soit n’aident en rien, la jeune femme tournant en rond chez elle. D’ailleurs, elle ferme d’un coup sec cet album photo qu’elle délaisse négligemment sur la table basse alors qu’elle se lève et fait les cents pas dans son appartement. C’est sur une peluche que son pied atterrit dans son marathon, ce qui la fait subitement s’arrêter. Elle se fige puis se baisse pour la ramasser… Un koala que son frère avait acheté pour la naissance de Chloe et dont la petite ne peut se passer. Elle la visualise alors en fermant les yeux, apportant la peluche sous son nez pour sentir son odeur, celui de sa fille qui lui manque cruellement. La douleur est atroce, le vide qu’elle peut ressentir tout autant et elle vient s’assoir à même le sol, dos contre le canapé, alors qu’elle est dans l’incapacité de retenir plus longtemps ses larmes…
Les trois petits coups portés à la porte lui feront relever à peine le regard alors qu’elle serre toujours cette peluche contre elle. « Youhou, j’avais dit de laisser une fenêtre ouverte mais je suis pas encore Spiderman, malheureusement, je grimpe pas les murs, j’avais zappé ce détail ». La voix derrière la porte est joyeuse et c’est une voix qu’elle reconnaitrait parmi mille. C’est Birdie, et même si elle n’a pas forcément envie de voir grand monde, honteuse de ce qu’elle a pu faire, honteuse de devoir dire qu’on la prive désormais de sa fille, Zoya finit par lâcher, suffisamment fort pour qu’elle l’entende, sans pour autant bouger de sa place. « C’est ouvert ! ». Son regard reste rivé dans le vague jusqu’à ce que la Cadburry referme la porte derrière elle… Elle vient à poser son regard sur elle, voyant une Birdie habillée de son meilleur costume de lutin, qui lui va à ravir et qui aurait plu à… « Chloe … Chloe n’est pas là, Bird… ». Sa gorge est serrée, sa respiration haletante mais elle préfère la mettre au courant dès maintenant, car elle est incapable d’entendre une fois de plus un où est Chloe ? Si elle a menti à ses parents cependant pour le réveillon de Noël, elle ne le fera pas aujourd’hui, avec Birdie. Ses larmes s’écoulant le long de ses joues, elle ajoute difficilement « Freddy… Freddy ne veut pas… que je la vois… Il… » Elle est incapable de poursuivre, sa tête venant prendre refuge entre ses genoux, la peluche tombant alors sur le côté, au sol.
Ce qui est étrange en premier lieu est le silence qu’il y a derrière la porte. Puis l’absence de décoration sur la porte du loft qui te crie dans les rétines comme un malin petit souffle d’air désagréable. Il n’y a rien de bon dans ce que tu analyses rapidement, et le silence qui perdure quelques secondes paraît être une éternité. Ce n’est pas normal ; Zoya est ta jumelle brune par excellence, avec un bébé en plus et des années en moins, mais l’excitation à cette période est la même. Aurais-tu oublié les messages envoyés, la détresse que perdure sur les épaules de ton amie depuis plusieurs semaines ? Tu n’es pas aveugle mais Zoya réussit avec brio à tirer des flammes de sos sans pour autant s’attendre à ce qu’on lui vienne en aide. Un peu comme toi - non, toi, tu es encore plus discrète. Enfin, quoique. La technique de la fuite pour aller voir si l’air est meilleur ailleurs, tu l’as déjà testé et approuvé. C’est bien pour cette raison que tu ne peux pas blâmer ton amie de faire pareille. Tu n’es pas hypocrite à ce point. Mais ça te fait chier qu’elle ne te prévienne pas pour t’embarquer. Même pour quelques jours, Zoya trouvant toujours les meilleurs spots du monde ; sûrement un radar, un nez qu’elle doit avoir dans son système de photographe professionnelle.
Mais tu aurais pensé - pense ? - qu’elle aurait gommé ses inquiétudes pour les fêtes et transmettre à sa fille le bonheur de son premier Noël. Tu es toi-même très excitée de voir les yeux de Chloé pétiller - déjà que tu as été privée des festivités avec elle tout le mois suite aux caprices de Zoya. Car tu n’as pas l’adresse du père, tu n’as qu’une figure, qu’un visage associé à un nom et que le reste n’est que brouillard. Tu n’as pas l’étoffe maternelle mais ça t’a agacé de ne pas savoir où était Chloé. Ne serait-ce que pour pouvoir être sûre toi-même. Non, ce n’est évidemment pas ta gosse mais tu étais là pour la grossesse, les échographies et même l’accouchement ; tu ressens un attachement profond avec cette gamine. Et en plus, c’est celle de Zoya. Même si cette dernière s’enfuit constamment de sa charge parentale, tu sais très bien qu’elle l’aime à en crever, sa gamine. Elle n’est juste pas encore très adroite dans sa façon de gérer les choses - se gérer elle-même, surtout.
« C’est ouvert ! » elle ne vient même pas t’ouvrir mais tu es une grande fille alors tu fais une irruption tout en “oh oh oh” gros et rauque, alors que tu n’as certainement pas la taille ni la corpulence pour faire office de père Noël. Cependant, au lieu de trouver un lieu festif surplomblé par le plus grand des sapins du monde, des lumières partout, une Zoya enjouée et une Chloe émerveillée, c’est un lieu triste, morne, sans rien accroché, et une Zoya au sol, entre la table basse et le canapé et… Tu entends ton coeur qui se brise de la voir si repliée, tenant sa peluche avec force - celle de Chloé, tu la reconnais parfaitement. « Chloe … Chloe n’est pas là, Bird… » tu n’as même pas besoin de parler pour que la brune te donne une information qui t’interroge. Elle t’avait informé avoir confié sa fille à son père. Mais comment ça se fait que Chloe n’est pas là, maintenant que Zoya est de retour ? “Qu’est-” « Freddy… Freddy ne veut pas… que je la vois… Il… » Freddy… Freddy, tu ne le connais pas mais il t’agace déjà. Naturellement que le paquet est jeté sur la table alors que tu te précipites près de la brune. A genoux en face d’elle, tu la prends dans les bras sans plus de cérémonie. “Je t’avais dit qu’il avait le droit d’être fâché. Mais ce n’est pas une raison pour la tenir hors de toi.” non, Birdie, première étape, la réconforter car elle pleure, Zoya, et tu as horreur de voir tes proches pleurer. Même si Zoya a ses fautes et ses défauts que même toi ne pourrais pas excuser, tu as envie de dépeucer Freddy morceau par morceau pour lui faire subir ça. Tu la berces gentiment, déposant un baiser sur son front. “T’es clairement plus grande mais les berceuses et nounours fonctionnent à tout âge.” tu essaies de faire un peu d’humour pour détendre légèrement l’atmosphère - ou au moins faire en sorte que Zoya se calme un peu pour que tu puisses gratter plus d’informations. Tes doigts coulent dans ses cheveux et tu finis par relever son visage pour passer ton pouce contre sa joue et ôter toutes ces vilaines traces sur ses joues. “Toi qui trouvais que j’étais pas attrayante la dernière fois… C’était pas un défi pour que tu fasses la même.” tu souris légèrement en la tenant toujours près de toi. “Tu veux un chocolat avec plein de chamallows ? Et de la cannelle ? Ou tu préfères du thé ?” tu connais bien les lieux, tu peux lui faire ce qu’elle veut si ça peut lui apporter un peu de réconfort. Et surtout l’état nécessaire pour te dire ce qu’il se trame. Chaque chose en son temps et ta priorité là est le bien-être de Zoya.
27 décembre 2021. Si elle n’avait pas fui, Chloe serait avec elle à l’heure actuelle. Si elle n’avait pas fui, sa fille serait en train de jouer avec tous ses nouveaux jouets (ou peut-être davantage avec les emballages) sur le tapis du living room. Zoya serait installée avec elle, assise en tailleur à même le sol, son regard porté sur la blondinette aux yeux d’un bleu perçant. Ses yeux scintilleraient d’amour et de bonheur pour celle qui, aujourd’hui, lui manque cruellement. Pour elle, elle aurait orné le loft de toutes les décorations possibles et inimaginables, appelant à la rescousse, s’il le fallait, le voisin pour mettre une longue guirlande lumineuse en haut des grandes fenêtres de la pièce à vivre. Un sapin aurait pris place devant la grande bibliothèque, qu’elle aurait embellie de boules bleues et argentées, en ajoutant ici et là quelques guirlandes. Ce beau sapin, elle l’aurait sûrement mitraillé avec son appareil photo, prenant aussi une jolie photo de sa fille au pied de celui-ci, telle un cadeau, le plus beau qu’elle ne pourrait recevoir de la part de quiconque. Zoya a eu le temps de s’imaginer ce Noël parfait, avec les yeux pétillants de sa fille, intriguée par toutes ces belles choses qui brillent, cette musique résonnant dans le loft alors que sa mère vient à l’attraper dans ses bras pour la faire valser avec elle… Cette vision parfaite de leur petite vie à deux, celle qu’il y a encore quelques semaines elle ne se sentait pas capable de vivre, elle la visualise à la perfection aujourd’hui et payerait cher pour pouvoir transformer cette utopie en réalité. Une réalité qui la rattrape dès l’instant où le silence de son habitation devient bien trop lourd, alourdissant ainsi son cœur, une situation qu’elle ne parvient plus à supporter depuis qu’elle est de retour à Brisbane.
Et c’est parce que la situation est devenue insupportable pour elle que la jeune femme se retrouve recroquevillée à même le sol. Encore. Ce n’est qu’une fois de plus, où elle laisse toutes les larmes de son corps dévaler la pente de ses joues. Zoya est à bout de force, ne mangeant presque plus, incapable de faire autre chose que fixer le mur qui se trouve face à elle, quand sa tête ne trouve pas refuge entre ses mains ou entre ses genoux. Et lorsque quelqu’un vient frapper à sa porte aujourd’hui, qu’elle reconnaît la voix de Birdie qui lui a manqué après leur dernière rencontre où elles se sont quittées en mauvais terme, Zoya n’a pourtant pas le courage de lever ses fesses pour aller ouvrir. Birdie est assez grande pour actionner la poignée et pénétrer dans l’appartement terne. « Oh oh oh » oui c’est de circonstance, même si Noël est derrière elles de deux jours. Mais cette exclamation aurait été la bienvenue et aurait sûrement fait apparaitre un sourire à Chloe, et à Zoya, si le cœur était effectivement à la fête. Mais ce n’est pas le cas, et à la place de son sourire, c’est la vérité qu’offre immédiatement la photographe à son amie. Celle de l’absence de sa fille.
« Qu’est-. » Bien sûr elle ne comprend pas. Elle n’est au courant que de la décision de sa stupide amie qui a décidé de laisser sa fille dans les bras de son père. Mais elle n’est pas au courant de la suite de l’histoire, celle où Freddy a décidé que Zoya ne verrait plus jamais Chloe. Les larmes ne se stoppent pas, alors qu’elle est incapable d’en dire plus et voilà que Birdie s’empresse de la rejoindre pour la serrer dans ses bras « Je t’avais dit qu’il avait le droit d’être fâché. Mais ce n’est pas une raison pour la tenir hors de toi ». On est d’accord, et Zoya sait très bien qu’il peut lui en vouloir de lui avoir caché sa paternité. Il peut lui en vouloir aussi d’avoir agi comme elle l'a fait mais il n’a pas le droit de la priver de sa fille pour autant. « T’es clairement plus grande mais les berceuses et nounours fonctionnent à tout âge ». Elle est fidèle à elle-même Bird’. Elle cherchera toujours à lui donner le sourire en sortant cette petite phrase mais qui n’aura pas l’effet escompté. D’ailleurs, Zoya se rend compte qu’elle a perdu le koala de sa fille et s’en saisi à nouveau, le ramassant alors qu’il est tombé au sol quelques minutes plus tôt, et le serre alors fortement contre elle, toujours recroquevillé. Mais c’est sans compter que Birdie ne la laissera pas dans cet état-là, alors qu’elle vient à lui relever le visage et passe son pouce sur une de ses joues pour lui essuyer les quelques larmes qui s’échappent encore. « Toi qui trouvais que j’étais pas attrayante la dernière fois… C’était pas un défi pour que tu fasses la même ». Et le parallèle finit par faire sourire légèrement la Zoya qui tourne doucement la tête de gauche à droite alors qu’elle relève celle-ci pour trouver le regard de son amie. Elle fait peine à voir, c’est certain et elle n’en doute pas, mais elle s’en fiche pas mal des apparences. Tant pis, si elle ne ressemble à rien, tant pis si elle n’est pas attractive, tant pis si elle est repoussante. C’est le cadet de ses soucis, aujourd’hui, et ça, Birdie s’en doute bien. Et elle sait que la remarque de cette dernière est uniquement faite pour lui redonner le sourire « Tu veux un chocolat avec plein de chamallows ? Et de la cannelle ? Ou tu préfères un thé ? ». « Non… » souffle-t-elle difficilement alors qu’elle a toujours son regard planté dans celui perçant de Birdie « Je veux… je veux ma fille, Bird’ ». Parce que c’est tout ce qui compte et alors qu’elle finit de prononcer ces quelques mots, elle éclate à nouveau en sanglots en passant cette fois ses bras autour du cou de Birdie, blottissant sa tête dans son cou. Il lui faut quelques secondes voire minutes pour parvenir à reprendre le dessus, à reprendre son souffle avant de laisser respirer la belle blonde dont elle se détache progressivement. « J’ai été stupide… je n’aurai jamais dû faire ça… Je pensais que c’était le mieux à faire pour elle… Je suis nulle, Birdie… nulle ! ». Et c’est finalement ce pauvre koala qui ira valdinguer contre le mur d’en face, alors que la colère reprend place en elle. Elle passe sans aucune délicatesse ses mains sur son visage, qu’elle fait remonter le long de celui-ci, pour essuyer ses joues humides. Elle garde celles-ci sur le haut de sa tête quelques instants avant de soupirer fortement. « Il ne veut rien entendre… J’ai essayé de le joindre, j’ai été jusqu’à me rendre à nouveau chez lui… Il m’a claqué la porte au nez et m’ignore ». Zoya en devient folle, l’impression que quoi qu’elle puisse dire, ou quoi qu’elle puisse faire, cela ne le fera pas revenir sur sa décision « Il n’a pas le droit de m’en priver… » elle n’ajoute pas le hm? à la fin de sa phrase, mais cette affirmation et en réalité une question à laquelle elle attend que Birdie lui confirme qu’il n’en a, effectivement, pas le droit… Son regard retrouve celui de la jolie blonde, qui est bien meilleur qu’elle pour la réconforter qu’elle n’a pu l’être il y a deux mois avec elle « Je ne sais plus quoi faire… » laisse-t-elle échapper alors, son regard en détresse fixant son amie, comme si cette dernière allait avoir la solution miracle pour que les choses s’arrangent…
C’est face à ton amie au bout du rouleau que tu te trouves. Noël est passé et au lieu que la pièce soit remplie de festivités et d’odeurs et de couleurs, c’est triste à en mourir. Mais le pire, le point central est Zoya. Zoya au sol, Zoya abattue, Zoya en pleurs. Zoya n’ayant pas la tête à la fête, ni même la tenue allant avec. Il n’y a pas de rire, pas d’éclat, par de biscuits faits pour la saison. C’est beaucoup trop calme à tes oreilles et c’est alarmant car ton amie n’est pas silencieuse, elle n’est pas discrète et Chloé de son jeune âge l’est encore moins. Tu subis un effet kiss cool affreux, passant de la joie débordante au désarroi le plus total, l’incompréhension sur tes traits qui déforme ton visage avec des sourcils froncés et la bouche perdant de son si joli sourire. Tu es près de ton amie, évidemment que tu vas être en train de la prendre dans tes bras. Evidemment que tu vas tenter d’utiliser des armes basiques, comme l’humour et le chocolat pour l’apaiser mais tout retombe comme un soufflé. Ils sont rares, les moments comme celui-ci où Zoya perd complètement pied. Elle ne sourit même pas à ta boutade, bien au contraire. Tu te sens un peu désarmée car si ça ne fonctionne pas, tu ne sais pas quoi faire. Mais rester, c’est bien aussi. Insulter ce Freddy est aussi pas mal. C’est ce que tu fais joyeusement dans ta petite cabosse. Tu ne veux pas lui jeter la pierre mais un mur entier de pierre. Tu tentes de te maitriser car pour l’instant, Zoya a besoin de toi. Et c’est bien parce que tu la vois aussi misérable que t’as envie d’aller planter un pieu à ce petit playboy des magazines qui s’est trouvé un instinct de père quelque part entre son caviar et le string des stripteaseuses. Ou alors il fait ça simplement pour emmerder Zoya et c’est encore pire.
« Non… » non, elle ne veut rien, alors tu ne bouges pas. Tu n’aurais bougé que si elle l’avait souhaité, voulu, demandé mais visiblement, rien de ce que tu peux préparer ne la contentera. Tu n’oses imaginer ce que c’est que d’être mère mais ton attachement envers Chloé est profond. Ne pas savoir exactement où se trouve la gosse ne te rassure pas. « Je veux… je veux ma fille, Bird’. » et elle se met de nouveau à pleurer en s’effondrant dans tes bras. Tu la berces contre toi, tes doigts dans ses cheveux. "Ça va aller, Zoya…” chaque larme que ton amie déversée est un pique dans ton petit coeur mou, et aussi une raison de plus pour retourner tout Brisbane afin de retrouver la trace de ta nièce préférée - pour toi, et surtout pour Zoya. Ton regard est planté derrière la brune mais tu ne vois que la façon dont tu peux arriver à ce but précis. « J’ai été stupide… je n’aurai jamais dû faire ça… Je pensais que c’était le mieux à faire pour elle… Je suis nulle, Birdie… nulle ! » pour preuve de ses propos, la pauvre peluche se prend le mur - non, ce n’est pas le koala qui devrait valdinguer, mais ce Freddy, qui doit voler à ce moment même tellement que ses oreilles doivent siffler et tournoyer. “T’es pas nulle. Tu fais du mieux que tu peux et c’est déjà beaucoup.” contrairement à Trent, tu as une opinion plus nuancée sur le comportement de Zoya dans son rôle de mère. Souvent vous n’êtes pas d’accord, souvent vous vous embrouillez comme deux parents face à des techniques d’éducation différente (quelle ironie, franchement) mais tu te plais à croire que tu es la plus apte à comprendre Zoya, même si tu n’as jamais été mère (dieu merci). Vous n’en avez pas l’étoffe, tu l’avais prévenu mais voilà que le mal est fait. Zoya a été là, elle a tenu bon mais voilà qu’elle a fini par craquer. Oui, c’est moche, oui, c’est nul, oui c’est irresponsable. Mais au moins, maintenant, elle se rend compte à quel point elle l’aime, sa gosse.
Tu observes la brune passer ses mains sur son visage au milieu de ses larmes et tu as le coeur gros de la voir comme ça. Ce n’est tellement pas ta Zoya, ça. « Il ne veut rien entendre… J’ai essayé de le joindre, j’ai été jusqu’à me rendre à nouveau chez lui… Il m’a claqué la porte au nez et m’ignore. » évidemment. Elle t’avait prévenu, elle te l’avait dit. Mais sachant que tu ne connais pas ce type, tu es totalement biaisée. Tu n’aimes pas savoir Chloé avec un type qui écume les bars et qui enchaîne les coups d’un soir. Au moins, avec Zoya, tu as l’assurance qu’elle s’en soucie vraiment, malgré ses écarts. Mais tu n’as pas confiance en ce Freddy. « Il n’a pas le droit de m’en priver… » tu secoues la tête à la négation. “Tu es sa mère. Evidemment qu’il n’en a pas le droit! Oui, tu as commis des erreurs. Ce n’était pas très malin d’être partie comme ça sans prévenir mais tu le sais déjà. Tu es partie deux fois, tu es revenue deux fois, et c’est ce qui compte. Freddy n’est qu’un petit spermatozoïde parmi tant d’autres.” Zoya te regarde avec ses yeux embués et tu replaces tes doigts dessous pour ôter les nouvelles traces des larmes qui ont coulé. « Je ne sais plus quoi faire… » “Tu veux que j’aille le voir ? Tu sais que j’en suis capable.” pour tes amis, pour Zoya, pour Chloé, t’es capable du pire comme du meilleur. Même aller défoncer une porte d’un inconnu s’il le faut pour récupérer un bébé. “Pourquoi tu as laissé Chloé à ce type en premier lieu ? Pourquoi pas moi ou Trent ?” puis tu as le front qui se fronce sous tes paroles. “Quoique Trent a peut-être assez joué les babysitters, mmh.” celui-là même qui t’avais envoyé un message pour savoir si tu étais derrière les disparitions de Zoya - comme si je la laisserai partir sans moi dans ses bagages. “Il faut que tu te battes pour elle, Zoya. Tu ne peux pas rester là à attendre que ça arrive. Est-ce que ce Freddy prend soin d’elle, au moins ? Est-ce qu’il veut assumer son rôle de père ou il cherche juste à te faire chier ?” car si c’est le dernier point (qui est le pire), ça va brûler dans la chaumière. “Il faut aussi que t’arrête de disparaître comme ça, Zolo. Je sais ce que c’est de se sentir étouffée mais il faut que tu fasses un effort. Pour toi et pour Chloé.”
27 décembre 2021. Zoya n’est pas comme ça. Zoya n’est pas du genre à déprimer, à pleurer ou à se lamenter sur son sort. Elle est chill la Lewis normalement. Elle est jalouse, possessive, de mauvaise foi, malpolie, énervante, éreintante mais pas du genre déprimée. Il est rare de la voir dans un état pareil. Un état où elle est bonne à ramasser à la petite cuillère, où elle a tellement atteint le fond qu’on peut se demander s’il est possible de lui venir en aide et surtout, s’il est possible de la sortir de ce fossé dans lequel elle est tombée bien bas. Un trou qu’elle s’est elle-même creusée du fait du mauvais choix qu’elle a pu faire. Et s’il y a eu peut-être des moments dans sa vie où elle a été au fond de ce même trou - sa séparation avec Elijah, notamment – cette crise-là est sûrement la pire qu’elle ait à traverser. Parce que personne ne semble apte à l’aider à s’en sortir, parce qu’elle-même ignore si elle parviendra à aller mieux. Le manque de sa fille est immense, les regrets liés à cette décision qu’elle a prise, tout autant, et même Birdie Cadburry, qui est pourtant une des seules personnes capables de lui redonner le sourire en un claquement de doigt, n’est pas certaine d’y parvenir. Elle tente pourtant avec ses petites boutades, glissant une vanne ici et là, dans une innocence et une bienveillance si adorable pourtant, mais la photographe est bien trop au fond du gouffre pour réagir, pour prendre conscience de ce qu’elle fait pour elle et pour avoir une réaction qui devrait être immédiate, quand elle l’a toujours été entre elles.
Alors, quand elle lui propose un peu de réconfort, en lui proposant de lui préparer du chocolat chaud ou un thé, Birdie prenant encore très à cœur son rôle de maman qu’elle peut avoir parfois avec la Lewis, Zoya n’a pour réponse que de vouloir sa fille. Voilà la seule "chose" qu’elle souhaite, la seule "chose" dont elle a besoin. Retrouver Chloe. Sentir son odeur de bébé imprégner ses vêtements alors qu’elle la dépose délicatement dans son lit, entendre ses gazouillis alors qu’elle referme doucement la porte de sa chambre pour la laisser partir dans les bras de morphée. Le son de ses pleurs lui manque également alors qu’il lui est arrivé de les haïr. Qu’ils ont pu être la raison de cette décision qu’elle a prise, lui rappelant à quel point elle était incapable de faire la distinction entre ceux exprimant la faim, ceux exprimant la douleur ou ceux exprimant un manque d’attention. Toutes ses pensées se bousculent, les souvenirs, la vision de Chloe dans son lit en train de s’agiter, Zoya assise à même le sol la suppliant de trouver le sommeil, lui reviennent alors qu’elle s’effondre dans les bras de Birdie « Ça va aller, Zoya… ». Comment ? a-t-elle envie de lui demander. Mais aucun son ne sort de sa bouche tellement elle est prise par une sorte de crise de panique, une de celle qui n’a eu de cesse de la saisir un nombre incalculable de fois depuis qu’elle est mère. Mais cette fois, celle-ci est différente, provoquée par la panique de ne plus jamais revoir Chloe… « T’es pas nulle. Tu fais du mieux que tu peux et c’est déjà beaucoup ». Elle n’est pas du même avis quand elle a tout perdu. Elle se rend compte de l’erreur immense qu’elle a faite et qui lui coûte, alors qu’elle est consciente de l’entourage présent qu’elle a toujours eu, qui est toujours là pour elle malgré tout, et sur lequel elle n’a su pourtant se reposer, si ce n’est de la pire des façons. Trent en est un parfait exemple quand elle a bien trop abusé de sa gentillesse et de sa patience. Elle n’a d’ailleurs pas été capable de le joindre depuis leur dernière dispute tant elle est honteuse de son comportement à son égard et qu’elle sait pertinemment qu’il serait déçu de savoir ce qu’elle a fait. Zoya se dit qu’il est préférable qu’elle en reste éloignée alors qu’il lui manque cruellement… « Non, je n’ai pas fait de mon mieux, Bird… » Elle s’interrompt, fixant du regard ce pauvre koala en peluche qu’elle a envoyé valdinguer à l’autre bout de la pièce « J’ai baissé les bras beaucoup trop vite ». Elle est à fleur de peau et parle à cœur ouvert pour la première fois à propos de ses responsabilités en tant que mère qu’elle n’a su assumer.
Zoya explique à Birdie la décision de Freddy, le père de sa fille – malheureusement – et qui l’empêche de la retrouver. « Tu es sa mère. Evidemment qu’il n’en a pas le droit ! Oui, tu as commis des erreurs. Ce n’était pas très malin d’être partie comme ça sans prévenir mais tu le sais déjà. Tu es partie deux fois, tu es revenue deux fois, et c’est ce qui compte. Freddy n’est qu’un petit spermatozoïde parmi tant d’autres ». Il est clair que Zoya aurait préféré un autre spermatozoïde que celui du Mulligan pour lui offrir cette possibilité d’être mère. Quelqu’un sur qui elle aurait pu compter dès le début, quelqu’un à qui elle aurait osé avouer sa grossesse dès l’instant où elle l’a apprise plutôt que de se retenir de le faire parce qu’il n’avait pas l’étoffe d’un père. Elle lui aurait sûrement préféré un de ses ex’, c’est certain, plutôt que lui. Zoya est à bout et ne sait plus quoi faire, le formulant à voix haute, peinant même à formuler cette haine qu’elle peut ressentir envers Freddy « Tu veux que j’aille le voir ? Tu sais que j’en suis capable ». Birdie prend soin d’effacer ses larmes, du moins celles qu’elle parvient à intercepter tant celles-ci sont encore nombreuses sur ses joues. Son regard dans celui de son amie, elle tourne doucement la tête de gauche à droite en murmurant « ça n’y changera rien… » Elle est résignée, dépitée tant la sentence de l’acteur à son égard a été catégorique et blessante « Je l’ai supplié, Birdie… J’ai tout essayé… Il m’a dit que j’aurai dû y réfléchir avant de la laisser avec lui… ». Elle marque une pause, nécessaire pour reprendre son souffle quand celui-ci lui manque et pourtant, il y a de la colère qui se dessine sur ses traits, alors qu’elle semble soudainement se transformer en une sorte de cocotte-minute prête à exploser à tout moment « Il se prend pour je ne sais qui pour prendre une décision pareille, décider pour notre fille en pensant la connaître mieux que moi alors qu’il ne l’a que depuis quelques semaines… » quatre presque, pour être exacte « JE LE HAIS ! Si tu savais à quel point je le hais, Bird’ ! ». Son regard a trouvé le sien, la virulence de cette haine se lit dans celui-ci alors qu’elle ventile quelque peu sur les derniers mots prononcés. C’est finalement un appel à l’aide silencieux qu’elle lui envoie, consciente que, de toute évidence, avec ou sans son approbation, la belle blonde ira trouver ce Freddy Mulligan.
« Pourquoi tu as laissé Chloe à ce type en premier lieu ? Pourquoi pas moi ou Trent ? ». Son regard toujours humide s’attriste à l’évocation de Trent, et c’est sûrement ce qui aide Birdie à prendre conscience de sa boutade « Quoique Trent a peut-être assez joué les babysitters, mmh ». Elle acquiesce, tristement, la Lewis. Sa gorge se noue davantage à l’évocation de Trent « Parce que je pensais que Chloe méritait d’être au moins avec un de ses deux parents… J’avais si peu d’estime pour moi dans ce rôle à ce moment-là, que je me suis dit que ce type, qui reste malgré tout son père, serait toujours mieux que moi dans ce rôle de parent… ». Et le reste de sa phrase est difficile à prononcer, et pourtant, elle ajoute « … et je me suis dit qu’il méritait lui aussi de la connaître … ». Et désormais, elle regrettait d’avoir eu autant de sympathie à son égard. « Il faut que tu te battes pour elle, Zoya. Tu ne peux pas rester là à attendre que ça arrive. Est-ce que ce Freddy prend soin d’elle, au moins ? Est-ce qu’il veut assumer son rôle de père ou il cherche juste à te faire chier ? ». Finalement elle ignore totalement si c’est le cas, si Freddy assume, si ce rôle de père protecteur qu’il joue dès que Zoya tente de récupérer Chloe n’est que de façade ou si, réellement, il assure dans ce nouveau rôle… Elle ignore totalement si Chloe est heureuse ou malheureuse et c’est peut-être ça aussi qui la tue à petit feu un peu plus chaque jour depuis qu’il lui a dit qu’elle ne la reverrait jamais « Je ne sais pas, Birdie… ». Il y a de la honte et évidemment une tristesse immense d’être dans l’ignorance, qui la font s’effondrer à nouveau « Comment je peux ignorer comment elle se porte ? ». Elle se recroqueville sur elle-même, encerclant ses genoux de ses bras, laissant échapper un gémissement suivi d’un cri d’énervement « Il faut aussi que t’arrête de disparaître comme ça, Zolo. Je sais ce que c’est de se sentir étouffée mais il faut que tu fasses un effort. Pour toi et pour Chloé ». Et si elle semble en colère envers Birdie lorsqu’elle relève son regard sur elle, ses mots prouveront que ce n’est pas le cas « Je le sais, Bird’… Je ne veux plus vous décevoir… ». Chloe est inclue dans le vous, mais bien sûr elle parle de sa famille, tout comme de ses plus proches amis comme Birdie ou Trent avec qui elle a été exécrable ces derniers temps « Pardon encore une fois, Birdie » Son regard profondément désolé et embué trouve le sien alors qu’elle lui attrape les mains « Tu m’as manqué… et… » Elle déglutit difficilement « Trent me manque aussi… J’aurai… j’aurai dû vous en parler… Vous dire que je n’allais pas bien au lieu de vous tourner le dos… » Elle déglutit difficilement « Pardon… » elle réitère avant de baisser son regard à nouveau.
« Non, je n’ai pas fait de mon mieux, Bird… J’ai baissé les bras beaucoup trop vite. » Evidemment qu’elle ne va pas prendre en compte tes paroles. Ton amie est en détresse totale et surtout, oh surtout, elle est convaincue d’être la pire mère du monde. Tu ne dirais ou penserais pas cela, mais il est clair qu’il doit exister de meilleurs représentants parentales que Zoya. Cependant, tu doutes que ce Freddy, playboy à ses heures perdues, soit autant à la hauteur. Tu n’as rien d'autre à faire que de la laisser profiter de tes bras et de tes épaules pour se reposer, le temps que l’accalmie passe et que la brune reprenne ses esprits. Il faut qu’elle reprenne ses idées parce qu’il est certain que rester à pleurer sur son sort n’avancera à rien.
« Ça n'y changera rien… » elle dit ça parce qu’elle ne t’a pas vu à l'œuvre. Mais quand tu veux quelque chose, tu peux vite l’obtenir car t’es de nature chiante et pénible. Ce n’est pas une petite starlette qui va t’impressionner. Le sentiment est d’autant plus vrai que voir Zoya dans cet état te brise le cœur. Tu as toujours eu horreur de voir tes proches dans le mal et là, c’est clairement l’état actuel de la jolie brune d’habitude si trépidante et souriante. Tu l’avais senti que cette grossesse, cet enfant, cette maternité allaient être compliquées. Ce n’est pas comme si ce n’était pas prévisible mais tu n’as jamais vu Zoya aussi pitoyable que ces derniers mois, voire cette dernière année. L’ascenceur émotionnel a été beaucoup trop intense et tu constates toujours un peu plus les ravages de son choix, ce qui est en train de te révolter intérieurement. Non pas contre ton amie mais contre celui qui l’a rendu comme ça. « Je l’ai supplié, Birdie… J’ai tout essayé… Il m’a dit que j’aurai dû y réfléchir avant de la laisser avec lui… » mais ça, quiconque connaît Zoya sait que réfléchir ne fait pas partie de son vocabulaire. Tu es plus compréhensive car tu es comme elle. Vous vous ressemblez terriblement et même si tu la critiques, si demain tu es enceinte, est-ce que ton choix serait le mieux ? Tu ne peux que deviner et faire des hypothèses - tu sais seulement ce que tu ne veux pas. Et un marmot dans les pattes n’est clairement pas dans ta priorité. « Il se prend pour je ne sais qui pour prendre une décision pareille, décider pour notre fille en pensant la connaître mieux que moi alors qu’il ne l’a que depuis quelques semaines… » ton dos se pose contre le canapé derrière vous alors que Zoya commence à parler et tu vas chercher sa main pour la tenir car tu sens qu’elle est en train d’exploser un peu plus. Tu préfères qu’elle fasse ça ici et avec toi plutôt que de faire une énième connerie qu’elle continuera à regretter plutôt qu’éviter de faire. « JE LE HAIS ! Si tu savais à quel point je le hais, Bird’ ! » toi aussi tu le hais. Tu ne le connais pas mais tu ne l’aimes pas. Tu gonfles ta poitrine comme si c’est toi qui vient de parler, restant incroyablement silencieuse face aux mots de la brune. Elle vient de te donner les armes et surtout son aval pour que t’ailles lui mettre le feu au cul. Littéralement. Cependant, tu serres sa main dans un geste compréhensif. “Je sais.” que tu murmures doucement.
Avant de lui demander pourquoi Freddy, pourquoi elle lui a laissé Chloe, pourquoi elle n’a pas demandé à elle ou un de ses frères ou sa famille proche ? « Parce que je pensais que Chloe méritait d’être au moins avec un de ses deux parents… J’avais si peu d’estime pour moi dans ce rôle à ce moment-là, que je me suis dit que ce type, qui reste malgré tout son père, serait toujours mieux que moi dans ce rôle de parent… » tu ne peux pas lui donner tort ni raison. Tu ne peux pas non plus proclamer “je te l’avais dit” car ce n’est pas juste ni le bon moment. Tu es la spectatrice de son breakdown et au final, même si ça te fait mal au coeur, tu es ravie que ce soit avec toi. Tu as l’impression que Zoya garde trop pour elle et qu’elle éclate toujours comme il ne faut pas. « … et je me suis dit qu’il méritait lui aussi de la connaître … » tu soupires légèrement mais secouant la tête mollement. “C’est tout à ton honneur.” tu affirmes au cas où elle en aurait besoin. Même si tu te demandes comment la révélation s’est faite et surtout, comme Freddy s’en occupe. « Je ne sais pas, Birdie… » elle ne sait pas. Elle ne sait pas comment Chloe se porte. Tu essaies d’éviter de montrer une certaine exaspération mais tu n’en penses clairement pas moins. Ca, c’est clairement une erreur de sa part. « Comment je peux ignorer comment elle se porte ? » tu l’observes se recroqueviller de nouveau, sa main n’étant plus dans la tienne ; tu l’utilises pour masser ton front et tenter de ne pas la secouer pour la réveiller. Tu n’aimes pas ne pas savoir comment Chloe va. Ce n’est pas ta fille mais parfois, tu peux l’oublier vu que tu as été là pour toutes les étapes. “Tu vas me donner un moyen de le contacter, Zoya. J’en ai rien à faire si je dois trouver par moi-même mais faut savoir comment Chloe se porte. On peut pas rester là à se poser des questions. T’es sa mère, bordel.” tu retrouves la parole pour hausser le ton, aussi bien pour rouspiller contre Freddy que contre Zoya, même si ça, c’est plus subtile.
« Je le sais, Bird’… Je ne veux plus vous décevoir… » non. Non, non et non. « Pardon encore une fois, Birdie. » tu te pinces l’arête du nez avec un léger soupir d’exaspération - celui-là, tu ne le retiens pas. Voilà que Zoya attrape tes mains et tu relèves la tête avec lassitude vers la jolie brune qui a les yeux désolés et embués. « Tu m’as manqué… et… » elle joue sur les sentiments, tu pourrais presque la traiter de garce si elle n’était pas déjà dans un état aussi misérable. Ou alors ça la ferait sourire ? « Trent me manque aussi… J’aurai… j’aurai dû vous en parler… Vous dire que je n’allais pas bien au lieu de vous tourner le dos… » tes prunelles ne quittent pas les siennes, alors que tu lui lances un silencieux “tu aurais dû”. « Pardon… » “Si tu t’excuses encore une fois, je te jures que je passe par la fenêtre, traîneau ou pas traîneau.” tu dis ça sur le ton de l’humour mais la pensée est sincère. “Je comprends pas pourquoi tu persistes à ne pas venir nous voir. On t’a quand même faite accoucher. Je pense que Trent et moi sommes les mieux placés pour avoir ta confiance et que tu oses te tourner vers nous quand ça ne va pas.” tu espères seulement que ça ne va pas se renouveler car si jamais c’est le cas et qu’elle se tire encore une fois, tu as bien peur que toute l’affection que tu lui portes ne suffira pas à contrer la déception qu’elle peut faire ressentir à ce moment-là. “Les excuses ne suffiront plus un jour.” que tu dis avec une sincérité impeccable.
27 décembre 2021. « Je sais ». Zoya vient de déverser sa haine profonde et immense contre Freddy et évidemment que Birdie ne peut que comprendre celle-ci. Comment cela pourrait en être autrement quand il la prive de ce qu’elle a de plus précieux à ses yeux ? Sa propre fille ? Pourtant, elle l’a cherché cette situation et si elle est lucide qu’elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même pour cette décision stupide qu’elle a prise au début de ce mois de décembre, elle n’arrive pas à comprendre comment Freddy peut s’octroyer le droit de garder leur fille en otage. Pour elle, il fait tout cela uniquement pour la faire chier elle, pour se venger de l’avoir gardé éloigné de cette vérité, sa paternité en somme. Et parce qu’il pense surtout avoir l’ascendant sur elle quand elle a tout simplement abandonné Chloe dans ses bras. Parce que, même si elle ne le dira pas à voix haute, Zoya ne peut nier que l’acte en lui-même est tout simplement un abandon de sa fille…
« C’est tout à ton honneur » . Pourtant, elle cherche des excuses la poussant à dire qu’elle a pensé que Freddy serait toujours mieux qu’elle en tant que parent – ce qui n’est pas totalement faux quand elle a atteint un point on ne peut plus bas de sa propre estime – et qu’il méritait, malgré tout, de la connaitre. Il y a une part de vérité, c’est vrai, dans ses paroles. Mais son geste a été inconscient tout de même, en laissant sa fille dans les bras de Freddy, total inconnu autant pour elle que pour Chloe. Elle a simplement cherché à laisser sa fille à son père parce qu’elle ne comptait pas revenir… Mais ça elle ne l’avouera pas à voix haute non plus. Parce que si le manque de Chloe ne s’était pas manifesté, si elle avait tant que ça apprécié sa liberté retrouvée, elle n’aurait jamais fait marche arrière. Et Zoya ne serait pas dans son salon en train de se morfondre alors qu’elle fait le triste constat qu’elle ne sait même pas comment Chloe se porte, aujourd’hui… « Tu vas me donner un moyen de le contacter, Zoya. J’en ai rien à faire si je dois trouver par moi-même mais faut savoir comment Chloe se porte. On peut pas rester là à se poser des questions. T’es sa mère, bordel ! » . Et même si les mots semblent dirigés avant tout vers Freddy qui la prive de savoir comment Chloe va, Zoya sent aussi le reproche dans les paroles de son amie et c’est ce qui la fait davantage se recroqueviller sur elle-même « Il habite à Spring Hill… à Water Street… numéro 301 » . Elle lâche l’information comme une machine le ferait alors que son ton est monotone et qu’elle a appuyé sa tête sur ses bras, reposant eux-mêmes sur ses genoux. Elle fixe le mur en face d’elle sentant son estomac se nouer quand elle n’est même pas certaine que Birdie ait un quelconque poids face à Freddy. Surtout, elle craint que cela ne fasse qu’envenimer les choses, et pourtant, dans sa détresse, elle concède l’information à Birdie « Assure toi au moins que Chloe va bien… Et qu’il en reste ainsi… » . Parce qu’elle a des craintes, celle de savoir sa fille bien plus éloignée encore qu’elle ne l’est déjà « J’ai peur qu’il puisse finir par fuir avec elle, pour vraiment m’en priver définitivement… » Après tout, il l’a menacé en lui disant qu’elle ne reverrait plus jamais Chloe… « "Tu la verras plus jamais" » répète-t-elle à Birdie, ces mêmes mots que Freddy a eu à son encontre quelques jours plus tôt et dont elle ne cesse d’entendre l’écho encore et encore entre ces mêmes murs, où il les a prononcé.
« Si tu t’excuses encore une fois, je te jure que je passe par la fenêtre, traîneau ou pas traîneau » . La remarque fait tourner la tête à Zoya pour poser son regard sur son amie. Elle n’arrive même pas à sourire et reste donc de marbre, même si, une fois de plus, Birdie utilise l’humour « Je comprends pas pourquoi tu persistes à ne pas venir nous voir. On t’a quand même fait accoucher. Je pense que Trent et moi sommes les mieux placés pour avoir ta confiance et que tu oses te tourner vers nous quand ça ne va pas » . Un certain agacement se manifeste alors en Zoya, nullement dirigé vers Birdie cependant « J’avais honte ! » sort-t-elle brusquement et sèchement. Et se radoucit la seconde d’après « J’avais honte, Bird… J’ai bien trop usé de la gentillesse de Trent, au point de lui tourner le dos quand il m’a jeté à la figure toute mon irresponsabilité, alors que j’aurai pu tout simplement le reconnaitre et me taire ». Elle marque une pause « Il a suffisamment à penser avec ses propres problèmes, avec ses propres enfants sans que j’en rajoute avec les miens…». Elle est désolée d’avoir agi comme une égoïste à son égard, de ne pas avoir été capable de rétablir le contact depuis avec lui. Voilà presque deux mois qu’ils ne se sont plus adressés la parole « Ca n’a rien à voir avec la confiance que je vous accorde… Mais je sais déjà l’opinion que vous avez sur moi tous les deux, parce que vous avez tout simplement raison, ce rôle de mère n’est pas fait pour moi… Et que j’aurai peut-être dû t’écouter quand tu m’as dit de reconsidérer mon choix… » . Elle est perdue et à nouveau, elle vient à mettre sa tête dans ses mains « J’ai voulu agir seule, parce qu’à mes yeux, il n’y avait plus d’issues… » . Quoi qu’ils auraient pu faire ou lui dire, cela n’aurait rien changé, elle aurait été toujours une jeune femme incapable d’être mère, bien trop égoïste et centrée sur elle pour ne pas continuer à fuir à la moindre occasion « J’aurai sûrement même encore plus abusé de vous… » parce qu’elle se rendait compte des amis en or qui l’entourait, tout comme de cette famille qui était la sienne, toujours présente pour elle et peut-être bien trop, au point qu’elle ne se rendait même plus compte des caprices qu’elle pouvait faire. « Les excuses ne suffiront plus un jour » . Et ça « Je le sais, Birdie » . Elle plante son regard dans celui de la blonde, s’abstient une fois de plus d’un désolé qui ne servira à rien quand le mal est fait. « Je ne partirai plus, Birdie » . Et cette fois, on peut déceler dans son ton la certitude de ses propos, elle qui semble avoir désormais retenu la leçon. « Je ferai tout pour récupérer Chloe… Et plus jamais je ne lui tournerai le dos » .
« Il habite à Spring Hill… à Water Street… numéro 301. » c’est qu’elle te balance néanmoins le numéro, l’adresse, le quartier. Elle qui disait non, voilà qu’elle a carrément changé son jugement - ou alors, c’est la bienséance, mais là, il est clair qu’il n’y a pas besoin de cela entre vous. C’est une preuve de faiblesse en soi d’accepter l’aide d’autrui mais tu ne t’avoues pas vaincue ; tu sais ce que c’est que d’avoir besoin d’aide et tu n’es jamais la dernière à aller désosser de vulgaires humains si c’est pour le plaisir de tes proches. Tu es complètement révoltée et abattue de voir ton amie de la sorte. Vous ne vous êtes pas vues sous de bonnes conditions, ces derniers temps, et ça commence à t’agacer fortement. Tu n’aimes pas savoir que la brune n’est pas heureuse, encore moins en période festive, de fêtes et d’amour où le sourire est censé être présent, ainsi que la famille. « Assure toi au moins que Chloe va bien… Et qu’il en reste ainsi… » tu ne sais pas qui tu as envie de secouer ; Freddy pour se permettre d’agir comme il l’a fait ou Zoya pour être aussi molle et ne pas se montrer plus féroce. Il n’y a pas l’instinct maternel qui est censé prendre le dessus, faire surgir la sauvage en elle, la fauve protectrice de ses petits ? Freddy n’est qu’un détail dans l’équation. Il n’est que le donneur de spermes. Il n’était pas là. Il ne sait rien. Et Zoya ne sait pas plus comment se porte Chloe. Tu es agacée. Y’a rien qui va. Cela te conforte dans l’idée qu’être parent est beaucoup trop de soucis. « J’ai peur qu’il puisse finir par fuir avec elle, pour vraiment m’en priver définitivement… » tu la regardes comme si un troisième oeil lui poussait sur le front - tu n’espères pas qu’elle est un don quelconque de double voyance, car tu n’aimes pas sa vision des choses à ce moment précis. « "Tu la verras plus jamais". » tes poings se serrent en même temps que toute ton énergie négative menace d’exploser. “J’ai l’impression qu’il ne va pas entrer dans mes bonnes grâces, celui-là. Tu t’es occupée d’elle pendant neuf mois dans ton ventre et presque un an depuis qu’elle a vu le jour. Outre le fait de ne pas avoir été foutu de penser à mettre une capote, il sert à quoi ? Je ne le connais pas mais rien que voir sa tête sur le net, ça me… Il aurait pu être mignon mais j’ai vraiment envie de le frapper. Genre petit con qui enchaîne les bimbos. J’en ai connu un du même gabarit. Ça ne vaut rien, ces trucs-là.” tu as fini par te lever pour faire les cent pas car tu sens que tu as besoin d’évacuer. Tu ravaleras ta colère plus tard. Tu auras tout le temps de méditer sur l’aide que tu peux apporter à la brune toujours coincée au sol. Pour l’instant, tu passes tes mains dans tes cheveux en regardant Zoya avant de te baisser de nouveau à sa hauteur sur tes cuisses, ta main sur la sienne. “Je te promets que tu la reverras, okay ?” une promesse est toujours dangereuse à prononcer et encore plus à croire mais tu vas réussir. D’une façon ou d’une autre.
« J’avais honte ! » tu fronces légèrement des sourcils en redressant et éloignant ton buste ; si Zoya compte t’attaquer, ça ne va pas fonctionner. Elle n’est pas en position de force là. C’est elle qui a des excuses à avoir. C’est elle qui a abandonné tout le monde, encore. Au moins, toi, tu ne l’as fait qu’une fois et tu as appris de ton erreur ; Zoya continue à répéter toujours le même schéma. Tu essaie d’avoir foi en elle mais ça devient de plus en plus compliqué vu qu’elle s’entête à vouloir te donner tort. « J’avais honte, Bird… J’ai bien trop usé de la gentillesse de Trent, au point de lui tourner le dos quand il m’a jeté à la figure toute mon irresponsabilité, alors que j’aurai pu tout simplement le reconnaître et me taire. » Trent a toujours été trop gentil mais tu as toujours été rassurée de le savoir dans les parages de la brune ; au moins, contrairement à vous deux, il est peut-être chiant et ennuyeux comme la pluie, mais son jugement est sûr. C’est un papa, il a les gènes et l'expérience qu’il faut. Il est aussi plus posé, plus sage, plus responsable que vous deux réunies. Et surtout, tu sais qu’ils tiennent l’un à l’autre comme toi tu tiens à Will et ça te brise un peu le coeur de savoir que Zoya s’est totalement détournée de lui. « Il a suffisamment à penser avec ses propres problèmes, avec ses propres enfants sans que j’en rajoute avec les miens…» tu bascules de nouveau ton flanc contre le canapé sans quitter Zoya des yeux. “Qu’est-ce que tu veux dire par ‘lui tourner le dos’ exactement ?” un point essentiel car tu tiques, tu t’interroges, tu crains aussi. Un peu. Quelqu’un qui tourne le dos n’est pas un concept inconnu à tes yeux mais tu veux comprendre si Zoya est sérieuse ou non. Si ce n’est qu’un caprice passager ou autre chose. Elle est aussi imprévisible que toi - seulement, tu ne pourrais pas passer deux mois sans ton meilleur ami.
« Ça n'a rien à voir avec la confiance que je vous accorde… Mais je sais déjà l’opinion que vous avez sur moi tous les deux, parce que vous avez tout simplement raison, ce rôle de mère n’est pas fait pour moi… Et que j’aurai peut-être dû t’écouter quand tu m’as dit de reconsidérer mon choix… » là, tu soupires en massant ton front tout en secouant la tête. "Ça sert à rien de me prouver que j’avais encore raison. Chloe est là, Chloe est vivante et Chloe fait partie de ta vie maintenant. Inutile de passer à ce que tu aurais pu faire. Tu dois penser dans le futur. A ce que tu vas faire. Pour faire mieux. Et pas seulement en tant que mère mais aussi en tant que femme.” tu pinces ta lèvre avant de sourire légèrement. “Regarde, je suis en couple. Je pensais que c’était pas pour moi et pourtant, ça me plaît beaucoup. Il faut juste savoir se calibrer, avancer, réfléchir et faire des concessions. Et ne pas hésiter à appeler à l’aide quand y a besoin.” tu essaies d’alléger doucement l’atmosphère mais voilà que Zoya a de nouveau la tête dans ses mains. « J’ai voulu agir seule, parce qu’à mes yeux, il n’y avait plus d’issues… » idiote. « J’aurai sûrement même encore plus abusé de vous… » tu passes ta main sur son épaule que tu caresses doucement. “J’aurai préféré que t’abuses de moi plutôt que tu fuis. Regarde le résultat.” Chloe n’est pas là, elle n’est pas présente pour célébrer son premier Noël avec sa mère - et toi - et le loft est dans un ennuyant profond et morne. « Je le sais, Birdie. Je ne partirai plus, Birdie. Je ferai tout pour récupérer Chloe… Et plus jamais je ne lui tournerai le dos. » tu prends une profonde inspiration car les mots sont forts et tu veux t’y raccrocher du mieux que tu peux. Tes bras passent autour du cou de ton amie que tu attires vers toi dans une étreinte sincère et affectueuse. Ta main caresse ses cheveux et tu embrasses le sommet de son crâne avec une tendresse honnête. “Je veux te croire, Zoya. Faut que tu prouves que t’en es capable. Je suis sûre que tu peux être une mère extra. Il faut juste que tu te laisses une chance. Et que tu laisses une chance à Chloe. Elle n’a pas à être un dommage collatéral.” et encore moins être une monnaie d’échange ou de pression stupide de la part de l’acteur. Oh que tu vas en faire de la farce pour cochons, celui-ci.
27 décembre 2021. Oui, elle lui donne l’adresse de Freddy de but en blanc, contrastant pourtant avec ses paroles un peu plus tôt qui étaient peu convaincues de l’effet que cela pourrait avoir si Birdie allait rendre une petite visite – loin d’être de courtoisie – à l’acteur. Mais elle ne sait plus quoi faire Zoya, elle tourne en rond dans ce loft désormais bien trop grand pour elle - alors qu’elle a vécu des années seules dans celui-ci – et si une personne peut potentiellement se montrer convaincante sans finir par massacrer la gueule de Freddy – même si Zoya en a rien à foutre en réalité – c’est bien Birdie. Elle s’énervera, elle le sait, le traitera de tous les noms d’oiseaux possibles et inimaginables, mais ce sera toujours mieux que si ce sont ses frères qui vont lui rendre une petite visite ou la police. En attendant, c’est donc une Zoya au bord du gouffre, qui répète les mots de Freddy à Birdie, dans un murmure, ceux où il lui a dit qu’elle ne reverrait plus jamais Chloe. “J’ai l’impression qu’il ne va pas entrer dans mes bonnes grâces, celui-là. Tu t’es occupée d’elle pendant neuf mois dans ton ventre et presque un an depuis qu’elle a vu le jour. Outre le fait de ne pas avoir été foutu de penser à mettre une capote, il sert à quoi ? Je ne le connais pas mais rien que voir sa tête sur le net, ça me… Il aurait pu être mignon mais j’ai vraiment envie de le frapper. Genre petit con qui enchaîne les bimbos. J’en ai connu un du même gabarit. Ça ne vaut rien, ces trucs-là.” Zoya sent bien la colère dans les paroles de Birdie, cette haine qui s’établit en elle alors qu’elle n’a jamais rencontrée cet énergumène que peut être le Mulligan. Et pourtant, elle le définit à la perfection, la photographe, toujours assisse au sol alors que Birdie s’est levée pour faire les cent pas, acquiesçant d’un petit hochement de tête. “Je te promets que tu la reverras, okay ?”. Elle vient à s’accroupir devant elle, posant sa main sur la sienne et Zoya acquiesce à nouveau doucement avant de laisser échapper dans un souffle « J’ai besoin de la retrouver ». Et ce besoin, oppressant, devrait l’animer davantage pour se battre et pourtant, aujourd’hui, elle parait avoir baissé les bras, s’être faite à cette éventualité de ne plus revoir sa fille contrastant avec une Birdie déterminé au possible pour faire en sorte de tenir sa promesse. Son regard, embué, trouve celui de son amie alors qu’elle pivote sa main légèrement pour serrer celle de son amie davantage.
Zoya lui explique le comportement qu’elle a eu avec Trent, celui dont elle n’est pas fière alors qu’il a gardé sa fille pendant une semaine, s’en est occupé jour et nuit alors qu’elle, stupide, était en road trip avec une amie de longue date. Elle n’a pas daigné lui donner de nouvelles pendant tout ce temps, seulement au bout de quelques jours pour lui assurer qu’elle allait bien et qu’elle revenait bientôt mais, les communications étant restreintes là où elle se trouvait, elle n’a même pas cherché à s’expliquer plus longuement. Alors, forcément, c’est un Trent en colère qu’elle a retrouvé en allant récupérer sa fille au bout de sept long jours… Et si sa réaction aurait dû être d’encaisser et d’acquiescer à ses mots, la sienne a été tout autre "Qu’est-ce que tu veux dire par ‘lui tourner le dos’ exactement ?” Elle baisse à nouveau la tête Zoya, incapable d’avouer son erreur en regardant son amie dans le blanc des yeux « Je lui ai dit qu’il ne me verrais plus et que je ne lui demanderai plus jamais rien, comme ça, il pourra mener sa vie tranquille sans que je sois dans la sienne à lui pourrir… ». Elle n’avait pas supporté les mots la qualifiant quand il avait pourtant raison sur toute la ligne, alors, fidèle à elle-même, elle s’était emportée. « Et j’ai tenu ma parole… Depuis début novembre, je ne l’ai plus recontacté… Et encore moins pour lui dire que j’ai merdé… » et avouer ainsi qu’il avait raison. Elle s’en veut, terriblement, son meilleur ami lui manquant cruellement, surtout dans un moment comme celui-ci où elle perd totalement pied. Et cette perte de contrôle ne date évidemment pas du début du mois, elle date de bien plus tôt encore.
"Ça sert à rien de me prouver que j’avais encore raison. Chloe est là, Chloe est vivante et Chloe fait partie de ta vie maintenant. Inutile de passer à ce que tu aurais pu faire. Tu dois penser dans le futur. A ce que tu vas faire. Pour faire mieux. Et pas seulement en tant que mère mais aussi en tant que femme.” Elle souligne bien le encore et si en temps normal, Zoya l’aurait contredite, là, elle ne dit rien. “Regarde, je suis en couple. Je pensais que c’était pas pour moi et pourtant, ça me plaît beaucoup. Il faut juste savoir se calibrer, avancer, réfléchir et faire des concessions. Et ne pas hésiter à appeler à l’aide quand y a besoin.” Lorsqu’elle parle de ce couple qu’elle forme désormais avec Jordan, dans lequel elle semble épanouie, Zoya ne peut s’empêcher d’avoir ce fin sourire sur les lèvres. Parce que, si elle a prétendu le contraire lors de leur dernière rencontre, Zoya est quand même heureuse de voir Birdie heureuse. En tout cas, elle ne peut contredire une fois de plus Birdie, comme si cet épisode, désolant, avait fini par faire prendre conscience à Zoya qu’il était temps qu’elle agisse comme une adulte responsable, qui plus est, une mère responsable. Alors elle avoue qu’elle n’a pas préféré appeler à l’aide pour agir seule parce que pour elle, il n’y avait plus rien à faire pour l’aider. Et si aide ils lui auraient apporté, elle en aurait sûrement abusé, encore et encore, la fuite étant la seule issue possible à ses yeux “J’aurai préféré que t’abuses de moi plutôt que tu fuis. Regarde le résultat.”. La culpabilité renait, évidemment quand elle souligne qu’en agissant de la sorte, elle en a perdue sa fille… « j’ai été stupide… » Vaut mieux tard que jamais pour s’en rendre compte, Zoya resserrant ses bras autour de ses genoux alors que Birdie souligne que les excuses n’auront plus d’effets au bout d’un moment, au vu de son comportement avec ses plus proches amis. Elle le sait et au lieu de formuler encore un désolé qui n’aurait pas d’importance, elle promet à Birdie de ne plus fuir et de toute faire pour récupérer Chloe “Je veux te croire, Zoya. Faut que tu prouves que t’en es capable. Je suis sûre que tu peux être une mère extra. Il faut juste que tu te laisses une chance. Et que tu laisses une chance à Chloe. Elle n’a pas à être un dommage collatéral. ” Elle profite de cette étreinte offerte par son amie, qui a le don de l’apaiser même si elle ne peut s’empêcher de ressentir une colère immense à l’égard de Freddy qui utilise, à ses yeux, leur fille comme moyen de pression ou elle ne sait quoi d’autres en la gardant en otage. Alors, Zoya s’extirpe doucement des bras de Birdie, essuie ses quelques larmes qui perlent encore sur ses joues, pour enfin se mettre sur ses deux jambes. Elle se dirige vers la peluche koala qui a valdingué à l’autre bout de la pièce, qu’elle ramasse et vient à fixer avant de briser le silence qui s’est quelque peu instauré dans le living room « Je le sais… Je veux la protéger, je veux être cette mère extra pour elle » elle relève son regard pour trouver celui de Birdie « Je ne ferai plus cette erreur, plus jamais ». Elle ravale difficilement mais elle ne veut plus flancher comme elle vient de le faire, elle veut montrer qu’elle est prête à se battre coute que coute pour récupérer Chloe. Et alors qu’elle délaisse doucement la peluche sur la table, elle se dirige vers le sapin absent et pourtant, où quelques cadeaux sont entreposés « Tiens… » fait-t-elle posément. « J’ai pris ça pour toi ». Parce que même si elle n’avait pas le cœur à la fête, elle a tout de même acheté quelques présents à ses proches lorsqu’elle se trouvait à Byron Bay. En ouvrant le cadeau, Birdie découvrira une jolie parure, un collier et des boucles d’oreilles assortis comme elle les aime mais aussi un autre dont le contenu est un coffret beauté et soin provenant de Byron Bay, toujours « Comme ça Jordan et toi pourraient prendre soin l’un de l’autre ». La remarque est lancée dans un murmure et pourtant, le sourire qui prend place sur ses lèvres est sincère et reconnaissant. Reconnaissant parce qu’elle est encore là pour elle, reconnaissant parce qu’elle ne l’abandonne pas malgré toutes les conneries qu’elle peut faire.
« J’ai besoin de la retrouver. » alors tu essaierais de mettre vos chances de votre côté pour une fois. Il faut renverser la tendance, le plus tôt sera le mieux. Pour Zoya et pour Chloe. Les intérêts de la gamine sont importants, mais ceux de Zoya le sont tout autant. Tu n’espères pas qu’elle s’y attache par souci de contradiction parce qu’elle ne l’a pas à cet instant précis. Non, ta bonne voix fait taire la mauvaise ; Zoya n’est pas très adroite mais elle fait les meilleurs efforts du monde. Non, elle fera les meilleurs efforts du monde. Tu préfères croire qu’elle a encore une bonne marge de progression à venir parce que pour le moment, ce n’est pas encore ça. Ce n’est pas non plus une surprise mais qu’importe. Le passé est passé, Chloe est là et il n’y a pas de machine en arrière possible. Elle a la preuve qu’elle la veut et qu’elle y tient, à sa gamine. La soustraire à sa vie ne serait qu’une malheureuse erreur qui lui vaudrait d’être blâmer par beaucoup de gens. Dont toi. Elle s’est mangée assez de pavés comme ça pour les mois à venir. Tu l’espères en tout cas.
« Je lui ai dit qu’il ne me verrais plus et que je ne lui demanderai plus jamais rien, comme ça, il pourra mener sa vie tranquille sans que je sois dans la sienne à lui pourrir… » tu soupires en passant ta main sur ton visage. Qu’elle peut être idiote sous l’effet de la colère. Encore pire alors qu’elle est dans la faute et dans le faux. Trent t’a fait porter la faute de son départ en un message et cela n’a pas aidé à ce que l’entente s’améliore. Non pas que tu détestes Trent, loin de là. Il n’y a rien à détester chez lui et c’est bien là le souci. Tu ne comprends pas comme un type aussi droit et discret peut être ami avec Zoya. Mais t’imagines qu’on se dit pareil de toi et Will - seulement, Will n’est pas aussi droit et encore moins discret que Trent. « Et j’ai tenu ma parole… Depuis début novembre, je ne l’ai plus recontacté… Et encore moins pour lui dire que j’ai merdé… » tu m’étonnes qu’elle ne soit pas allée s’en vanter, la brune. Tu n’es pas fière d’elle, loin de là ; la valeur de l’amitié est aussi importante que celle de la famille, et qu’elle ait pu balayer son meilleur ami de la sorte pendant autant de mois, ça te dépasse carrément. Certes, tu as balayé Will de ta vie pendant des années compliquées de ton existence mais les situations sont différentes. “Putain, Zoya…” que tu souffles malgré toi dans un ton dépité. Tu n’es pas surprise, malheureusement, mais tu es déçue, quand même.
« J’ai été stupide… » ça, ce n’est pas toi qui vas la contredire. Ce n’est pas pour rien que tu ne répliques rien, que tu lui balances même que les excuses ne seront plus suffisants et que la corde commence à être de plus en plus tirée, de plus en plus fine et qu’il y a un moment, si elle ne remonte pas, ça finira par casser. Et là, la chute risque d’être très brutale. « Je le sais… Je veux la protéger, je veux être cette mère extra pour elle. » elle s’est levée pour aller chercher la peluche. « Je ne ferai plus cette erreur, plus jamais. » tu finis par te lever mais seulement pour te poser dans le canapé - il était temps. “C’est tout ce que j’espère aussi.” pour tout le monde car franchement, ça plombe l’ambiance, tout ça. « Tiens… » elle te tend un paquet et tu oses un sourcil. « J’ai pris ça pour toi. » tu n’aurais pas pensé qu’elle t’aurait offert quelque chose vu les circonstances. Il y a deux paquets ; un avec des bijoux et l’autre avec des soins. Les deux te font sourire alors que tu relèves des yeux toujours surpris vers Zoya. « Comme ça Jordan et toi pourrez prendre soin l’un de l’autre. » tu as le sourire qui pointe le bout de son nez et tu te lève pour aller la prendre dans tes bras. “Merci, Zoya. C’est gentil d’avoir pensé à moi.” et encore plus de s’être rappelée que tu avais un Jordan dans tes environs proches. Comme si ton amie commence enfin à l’accepter, ça aussi. Cette réflexion te rend le coeur aussi mou que ses cadeaux. Il ne t’en faut pas beaucoup pour être émue, après tout.
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