| | | (#)Mar 4 Jan 2022 - 17:12 | |
| « Toto ‘Wen ! » ce coup là, il est gratuit. C’était surement pas volontaire de la part de Reda d’écraser la joue d’Owen en y plaquant la plante de son pied. Il s’y attendait pas à celle là, l’ex prêtre. Il s’attendait pas à devoir subir pour la deuxième fois consécutive le réveil de la petite tornade de si bonne heure. Il était pourtant persuadé d’avoir trouvé un moyen de bloquer la porte de la chambre pour que cette fois ci, personne n’y rentre. Mais son système D n’avait surement pas tenu face au bulldozer qui faisait tout trembler sur son passage. A croire que le gamin s’était pris d’affection pour le grand blond dès lors qu’il avait passé la porte de l’appartement de son ami, il y a un peu moins d’une semaine. Pas timide pour un sous, il avait passé au crible chaque centimètre de vêtement que portait le Galloway en tirant dessus, leur donnant des formes qui n’ont plus rien à voir avec les formes initiales. C’était bien différent d’Ava qui avait passé son temps le nez dans un bouquin qu’elle devait terminer pour l’école, visiblement peu emballée par sa lecture mais très studieuse, elle n’avait pas lâcher l’affaire. Comme si, plus vite elle l’aurait fini, plus vite elle serait tranquille, elle avait avoué avec très envie de reprendre sa lecture plaisir d’un dernier manga sortie il y a peu de temps dont Owen avait déjà oublié le nom. Lui n’était pas un grand lecteur, il n’avait qu’un seul livre qu’il avait lu du début à la fin, et quelques autres, comme elle, forcée pour les devoir. Devoir théologique, semble-t-il. La bible restait son livre de chevet, même chez Hassan, celle-ci ne l’avait pas quitté. S’il était en grand questionnement sur son existence et son utilité dans cette société, il n’avait pour autant pas totalement renié sa religion. Il n’en voulait aucunement à Dieu, au Christianisme pour le sort qui lui était destiné à présent. Il savait bien que tôt ou tard, la foudre du Seigneur se manifesterait. Personne ne trompe Dieu. « Reda, laisse Owen. » que souffle une petite voix, celle de Mehdi, faussement énervé, qui passe sa tête par la porte alors qu’il n’ose même pas entrer dans la chambre. Le prêtre, la tête toujours en enclume entre son oreiller et la tornade, il finit par attraper le gamin par le flan pour le poser plus loin dans le lit et se libérer de son emprise. « C’est ok. J’allais me lever, de toutes façons. » pas vraiment, son réveil n’était programmé pour ne sonner qu’une heure plus tard, mais il avait l’habitude de se lever tôt. Pas grave. « Toto Wen, vient. » le gamin tire sur une de ses mèches de cheveux à présent, il n’avait plus trop le choix. Le Galloway était obligé de prendre sa grosse voix pour se faire entendre. « Stop, Reda, on ne tire pas les cheveux. » peu crédible. Le gamin semblait toutefois comprendre et descendit du lit plus vite qu’il n’était monté sur le crâne du blond. « Merci. » qu’il lance à Mehdi comme s’il était son fidèle serviteur et sauveur, celui-ci qui sortait le bulldozer de la chambre. A peine cinq minutes plus tard, Owen sortie de sa chambre, vêtements déformés sur le dos, Hassan déjà prêt à affronter la journée, frais comme un gardon. « On dirait que t’as fait ça toute ta vie ! » lui, il baillait encore, étendant ses bras aussi loin qu’il pouvait dans son dos. « J’peux prendre ça ? » qu’il demande en désignant une pile de pancake devant eux. Ca sentait encore le chaud, le sucre, le beurre. « tu donnes tout, un mois par an, c’est ça ? » qu’il demande amusé en voyant l’ampleur de ce que son ami avait préparé, aussitôt.
@Hassan Jaafari |
| | | | (#)Jeu 27 Jan 2022 - 10:42 | |
| Comment parvenait-on à profiter d’un brin de silence et d’un thé brûlant pour accompagner la lecture de son journal quand on hébergeait trois humains miniatures débordant d’une énergie sortie des enfers ? En se levant plus tôt qu’eux, pardi. Et lorsque les dits humains miniatures émergeaient à peine le soleil levé ? On se levait avant le soleil, voilà. Profitant ainsi des derniers instants de fraîcheur de la journée, Hassan avait quitté la maison en compagnie de ses deux chiens pour leur balade matinale, à cette heure où la pénombre permettait tout juste de déambuler dans le quartier en y voyant quelque chose. Sur le chemin du retour il avait croisé le petit livreur de journaux, l’avait salué d’un signe de main et s’était promis de prendre un peu de monnaie le lendemain pour la lui donner – il avait été à sa place il y avait de cela une éternité, et il savait comme un pourboire même minuscule pouvait illuminer une tournée si matinale. De retour chez lui, il avait mis à bouillir de l'eau pour le thé et préparé les gamelles des deux animaux, avant de jeter un premier œil à ses mails professionnels en jaugeant de ce qui pourrait être géré à un moment ou un autre de la journée : tout ce qui avait attrait à l’université était automatiquement ajouté au dossier “prioritaire”, en somme. Bien malin d’avoir préparé la pâte à pancakes du petit déjeuner la veille au soir, il n’avait ensuite eu qu’à la sortir du frigo pour s’y mettre, et écoutant d’une oreille les vocaux de l’une de ses contacts chez Amnesty il était parvenu à empiler une douzaine de pancakes et répondre en allant à l’essentiel avant que du mouvement à l’étage ne lui indique que la tempête s’apprêtait à chasser le calme. La cavalcade dans l’escalier lui donnait l’impression d’héberger un troupeau d’éléphants plutôt qu’un bambin et deux pré-adolescents, qu’on se le dise, mais bien loin de s’en agacer Hassan avait accueilli tout ce petit monde avec un sourire attendri et rattrapé au vol Reda qui s’élançait pour lui sauter dessus et obtenir un bisou. « Qu’est-ce qu’on avait dit hier à propos du fait de laisser tonton Owen dormir, crapule ? » Cachant ses yeux, un gloussement mi-amusé mi-nerveux lui échappant, le petit garçon s’était agité pour qu’on le repose par terre tandis que sa sœur signalait « On lui a dit mais il n’a pas écouté. » en soupirant. Déposant un baiser sur le crâne des deux plus grands tandis qu’ils s’installaient à table, le brun avait assuré « Allez, c’est pas bien grave. » et offert à Owen un sourire à la fois désolé et compatissant. « On dirait que t’as fait ça toute ta vie ! » S’étirant d’un air toujours ensommeillé, son ami s’était approché de la pile de pancakes « J’peux prendre ça ? » et Hassan avait hoché la tête en lui faisant signe d’emmener l’assiette jusqu’à la table. « Servez-vous, c’est là pour ça. » Et ce ne serait pas là longtemps, vue la compagnie d’ogres attablée dans la cuisine. « Qui prend du jus de fruits, qui prend du chocolat chaud ? » Des mains s’étaient levées pour l’un ou pour l’autre, et au milieu de cela la voix de Mehdi avait clamé « Moi je prends du thé ! » avec assurance. Plissant les yeux d’un air suspicieux, Hassan avait fait mine de l’observer sous toutes les coutures « Bien essayé jeune homme, mais je ne vois pas encore de poils à ce menton, alors ce sera chocolat chaud. » Se tournant vers Owen, il avait en revanche désigné la cafetière du doigt pour demander s’il préférait cela ou du thé, et lorsque chacun avait eu sur la table de quoi boire et de quoi manger il s’était installé à son tour. Comme tous les matins, Bandit et Spike s’étaient eux aussi empressés d’aller s’asseoir au pied de la table, comptant à la fois sur la probable maladresse des humains et sur leur regard malheureux pour tenter d’obtenir un petit bout de ce qui se trouvait au-dessus d’eux. « Tu donnes tout, un mois par an, c’est ça ? » Reposant le pot de vegemite après s’en être servie deux cuillères pour accompagner ses pancakes, Hassan avait laissé échapper un rire « C’est ça, et après je mets les onze mois suivants à m’en remettre. » Il plaisantait, bien sûr, et acceptait toujours de bon cœur de garder les enfants durant trois semaines pour que Qasim et Olivia profitent de cet unique moment à deux dans l’année. Mais force était tout de même de constater qu’il terminait généralement janvier plus fatigué qu’il ne le débutait. « Est-ce qu’on ira faire du vélo aujourd’hui, dis ? » Attrapant le petit suisse que Reda peinait à ouvrir, le brun avait reposé les yeux sur Mehdi aussitôt après « Si le temps ne tourne pas pourquoi pas, oui. Tu veux venir ? » Il s’adressait cette fois-ci à Owen « L’ancien vélo de Qasim doit toujours être dans la remise chez les Khadji. » Avec tout un tas d’autres vieilleries qu’Hassan ramenait ici de temps à autre, le temps de décider s’il s’en séparait ou non. « Moi j’aime mieux rester jouer avec Daisy chez les Giller. » avait néanmoins fait savoir Ava, trop heureuse d’avoir une amie de son âge dans le voisinage et de pouvoir se dissocier un peu de ses deux petits frères. « Si les Giller sont d’accord, pas de souci. » Ils l’étaient toujours, mais cela n’empêchait pas Hassan de redemander confirmation à chaque fois. « Ça s'est bien passé hier, avec ta soeur ? » Et l’attention à nouveau était revenue à Owen. Owen qui n’avait pas fait les choses dans l’ordre, Owen qui était rentré à Brisbane avant de dire à sa sœur qu’il le faisait et non pas l’inverse.
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| | | | (#)Mar 1 Fév 2022 - 17:48 | |
| Il fallait bien qu’il finisse par sortir de sa chambre et quoi de mieux qu’être réveillé par les pieds d’un enfant qui vous écrase le visage ? Hein ? Les léchouilles de deux chiens ? Déjà fait, la veille et quitte à choisir… l’enfant n’est pas si terrible. Il est bien plus facile de le prendre par le pied et de le maitriser pour l’éloigner ensuite. Le prêtre n’était pas très rancunier et il avait plutôt l’habitude de se lever tôt en général. Mais, depuis son arrivée à Brisbane, enfin, son retour, il avait tendance à ne plus se laisser de contraintes d’horaires. Ça lui rappelait presque ses années étudiantes, lorsqu’il allait à la fac et qu’il se levait à pas d’heure les weekends ou pendant les vacances. Des vacances, du repos… il y a bien longtemps que le Galloway n’y avait plus eu droit. Ça lui faisait tout drôle, non pas de ne pas avoir de but concret dans sa journée, mais surtout de ne pas avoir de but concret tout court, pour les jours et semaines à venir. Il serait temps qu’il se trouve au moins une occupation… bénévole, peut-être, dans un premier temps. « Servez-vous, c’est là pour ça. » A vrai dire, Hassan n’avait pas fini sa phrase que le Galloway avait déjà un pancake dans la bouche. Juste un petit bout, de quoi gouter et s’assurer qu’il pouvait y aller les yeux fermer sur le reste. Réponse : il avait entièrement confiance en son ami ! et il gérait d’une main de fer la technique du petit dej. « Qui prend du jus de fruits, qui prend du chocolat chaud ? » chacun se manifestait mais le prêtre (ex) savait que tout n’était que rituel, Hassan avait sans doute acheter la quantité exact de jus de fruit parce qu’il savait que Rheda préférait le lait chaud et que Ava ne prenait que du cent pour cent pur jus. « Moi je prends du thé ! » ah, surprenant le gamin, recalé aussitôt par le tonton de la bridage anti-théine des mineurs. « Bien essayé jeune homme, mais je ne vois pas encore de poils à ce menton, alors ce sera chocolat chaud. » son ami lui désignant la cafetière du bout des doigts ensuite, Owen se retourna pour prendre une tasse de sa boisson chaude, le café lui convenant très bien pour démarrer cette journée. Il savait qu’il devrait être en pleine forme.
Il se servit à nouveau un pancake, cette fois, prenant soin d’y tartiner une fine couche mais régulière de confiture de fraise. « C’est ça, et après je mets les onze mois suivants à m’en remettre. » là, il voulait bien le croire. Si le Galloway avait promis à son grand père que ses propres enfants feraient du rugby aussi un jour, aujourd’hui, en dehors du fait de ne pas être forcément intéressé par une vie de couple, il savait qu’avoir des enfants ne serait jamais dans ses plans. Se gérer lui-même était parfois compliqué alors gérer la vie d’un petit être tout fragile et sans défense… il laissait cette tâches aux couples aimants et qui s’en donnait pleine mission et objectif de vie. « Est-ce qu’on ira faire du vélo aujourd’hui, dis ? » hassan avait les yeux partout et semblait anticiper le moindre fait et geste de ses neveux et nièce. Owen l’observait s’agiter avait aisance et restait toujours aussi impressionné, même s’il commençait à s’y faire. « Si le temps ne tourne pas pourquoi pas, oui. Tu veux venir ? » les yeux de son ami se posèrent sur lui et alors qu’il mâchait son pancake, il s’arrêta un instant, comme s’il avait besoin d’être immobile pour réfléchir à une réponse. [color:25ba= indianred]« L’ancien vélo de Qasim doit toujours être dans la remise chez les Khadji. » il hocha la tête, forcé de constater que de toutes façons, il n’avait rien d’autre à faire. Une balade à vélo semblait être une bonne idée. « Moi j’aime mieux rester jouer avec Daisy chez les Giller. » « Si les Giller sont d’accord, pas de souci. » rien à ajouter, Hassan reportait son intention sur Owen puisqu’Ava n’avait pas d’objection. « Ça s'est bien passé hier, avec ta soeur ? » il hocha la tête, terminant sa nouvelle bouchée, il rebondit d’abord sur le sujet précédant, sans doute moins épineux. « C’est okay pour le vélo. Je pense que j’ai pas remis les pieds sur ses pédales depuis… » il fronça les sourcils pour tenter d’aller chercher la réponse dans ses lointains souvenir. « la fac ? » ça fait mal. Il laissa échapper un rire, se demandant s’il n’avait pas perdu un peu de technique. Tant qu’on ne lui demandait pas de faire un cent mètre en ligne droite sans avoir les mains qui touchent le guidon. Il semblerait être raisonnable, surtout en présence de deux petites terreurs. « Autumn, ça va, elle était surprise de me voir. » le Galloway semblait toutefois quelque peu perturbé par ces retrouvailles… « elle était bizarre et elle a essayé de me cacher quelques chose… » |
| | | | (#)Mar 22 Fév 2022 - 14:50 | |
| L'hiver c'eût été une autre paire de manches, mais en plein été réussir à occuper les enfants pour la journée ne s'avérait pas bien difficile ; Ils se lassaient rapidement, mais ils se contentaient de peu. Mehdi particulièrement était dans cette période de l'enfance où il ponçait une activité jusqu'à la dernière goutte d'envie avant de s'en dégoûter, et pour l'heure c'était le vélo qui avait sa préférence. Une aubaine pour Hassan, qui ne crachait jamais contre une excuse pour sortir le sien, et ce même lorsque ses neveux n’étaient pas sous son toit ; Après le rugby, le vélo était de loin sa seconde activité sportive préférée, et s’il avait trouvé un avantage au fait de terminer ses études et de quitter les rangs de l’équipe universitaire de rugby c’était assurément de pouvoir gambader à nouveau à vélo autant qu’il le souhaitait sans un coach derrière lui pour lui souffler dans les bronches à chaque fois qu’il chutait, se blessait ou malmenait un peu trop ses articulations en menaçant par la même occasion sa saison universitaire. « C’est okay pour le vélo. Je pense que j’ai pas remis les pieds sur ses pédales depuis … la fac ? » avait de son côté fait savoir Owen à ce sujet, Hassan esquissant un sourire narquois en coupant en deux le fruit de la passion qui attendait dans son assiette. « Oh, tu veux dire au temps des mammouths et des dinosaures ? C’est à ça que correspond l’époque où on était étudiants, d’après ce garnement. » Pris en flagrant délit de culpabilité, mais pas gêné pour un sou, Mehdi s’en était défendu d’un gloussement et Hassan avait ébouriffé sa tignasse d’un air amusé. « Mais vendu pour la balade à vélo, dans ce cas. » Et qui, en outre, ferait office de bonne contrepartie pour négocier des deux garçons qu’ils jouent et s’occupent un peu tous seuls une partie de la matinée en échange, histoire que leur oncle puisse au moins espérer terminer de répondre à ses e-mails. Ava saurait le faire sans problème, pour elle le Jaafari ne s’inquiétait pas. Décidant finalement qu’un jus de fruit ne serait pas refus en complément de son thé, le brun s’était à nouveau levé un instant pour jeter l’opercule du yaourt de Reda et en avait profité pour récupérer la brique de jus d’orange sanguine dans le frigo, tout en questionnant Owen sur l’entrevue avec sa soeur survenue la veille. « Autumn, ça va, elle était surprise de me voir. » Surprise, Hassan voulait bien le croire. Il ne se serait pas permis de faire de remarque à son ami, l’estimant suffisamment grand pour prendre ses responsabilités et ayant surtout conscience que bien des soucis embrumaient déjà son esprit, mais il avouait ne pas comprendre pour quelle raison le blond avait fait tout un mystère de son retour en ville vis-à-vis de sa famille. Tous l’apprendraient un jour ou l’autre, autant que la raison qui se cachait derrière. « Elle était bizarre et elle a essayé de me cacher quelque chose … » Fronçant les sourcils, Hassan s’était réinstallé à table et avait rempli son verre tout en demandant « Elle a essayé, ou bien elle te cache toujours quelque chose ? » Autrement dit était-ce de ne pas savoir qui tracassait Owen, ou bien à l’inverse était-ce d’avoir appris ce dont il était question. « Toi aussi tu lui caches quelque chose, cela dit. » n’avait-il pu s’empêcher de faire remarquer en penchant la tête sur le côté. Ce n’était en rien un reproche, disons plutôt une mise en perspective. « Comment elle va ? Elle s’en sort niveau boulot ? » Se saisissant de sa tasse de thé, il en avait bu une gorgée ou deux après avoir soufflé dessus. La petite soeur Galloway avait toujours été un peu instable, bien que pas méchante ; Hassan n’en savait que ce qu’Owen voulait bien en dire, trop peu sans doute pour avoir une vue d’ensemble, mais il s’était comme qui dirait habitué à ce que la jeune femme soit une source d’inquiétude pour son aîné.
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| | | | (#)Sam 19 Mar 2022 - 8:52 | |
| Il parrait que ça s’oublie jamais, le vélo. Suffit de remettre son pied sur la pédale et l’équilibre revient. Il n’avait pas de crainte à ce propos, le Galloway, et si une balade sur piste cyclable était au programme, ce serait avec plaisir qu’il s’y adonnerait. Bien qu’il n’avait pas réellement conscience de ce qu’était la tâche quand il y a deux mômes à surveiller en plus. Se gérer soit est une chose, mais être vigilent à ce qu’un gamin ne se fasse pas faucher par une voiture ou ne finisse pas les quatre fers en l’air à chaque nouveau trottoir, c’était une autre paire de manche. Il comprendrait bien sa douleur dans les minutes à venir, sans doute. « Oh, tu veux dire au temps des mammouths et des dinosaures ? C’est à ça que correspond l’époque où on était étudiants, d’après ce garnement. » Owen regarda alors aussitôt Mehdi, l’accusant d’être l’auteur de telles propos offensant. Le gamin qui s’enfonçait dans sa chaise, à la fois fier de lui mais un peu confus aussi. Le Galloway s’en amusait aussi, de bonne guerre, lui-même se souvenait avoir accusé de dinosaure toutes personnes passant la trentaine alors que lui-même était haut comme trois pommes. Un méa culpa qu’il se faisait à lui-même depuis plus de dix ans déjà. « Mais vendu pour la balade à vélo, dans ce cas. »
« Elle a essayé, ou bien elle te cache toujours quelque chose ? » le prêtre n’avait toujours pas le fin mot de cette histoire, mais avec du recul, il sentait bien que ces fameux papiers qu’elle avait dissimulés devaient bien cacher quelques chose. « Toujours… » qu’il laisse en suspens, peu satisfait de ce constat, mais il finirait bien par en savoir davantage. Il avait préféré profiter du moment avec sa sœur et avait bien de choses à lui raconter concernant son retour, plutôt que de s’éterniser sur une fuite en avant. Autumn n’était pas si bonne comédienne, elle finirait tôt ou tard par se tromper elle-même et vendre la mèche. « Toi aussi tu lui caches quelque chose, cela dit. » on parlait de non dit dans la famille ? Oui, sans doute, le prêtre avait encore quelques petits secrets qu’il préférait ne pas trop ébruiter. La culpabilité pouvait se lire sur son visage, mais il ferait peut être un effort, si elle était capable d’en faire un également. « Comment elle va ? Elle s’en sort niveau boulot ? » Owen hausse les épaules, n’ayant pas tellement d’informations croustillantes à apporter. « J’ai l’impression qu’elle est paumée. Qu’elle fait comme si tout allait bien, mais elle s’éparpille… » Fraichement diplômée, elle avait trouvé un travail dans un café, bien dommage d’après le grand frère qui lui avait presque aussitôt ouvert son cabinet dentaire après avoir obtenu son diplôme. « Elle bosse dans un café. » ça sentait la déception entre ses lèvres. « J’espère qu’elle finira par trouver quelques chose qui lui correspond mieux. » mais avant ça, il savait bien qu’elle devait surtout aller mieux. Il se reprenait un pancake recouvert d’une belle couche de confiture. « Tiens, on m’a proposé d’être parrain dans une association pour soutenir des alcooliques. J’croyais qu’il fallait l’être soit même pour faire ce genre de truc. Mais y parait que mon expérience de grand sage est suffisante. » qu’il glisse avec toute l’ironie possible, s’en amusant presque. Quand on voit ce que devient le grand sage… risible. « C’est pas les alcooliques anonymes, mais c’est assez semblable. Ça doit être la nuance. » qu'il dit en haussant les épaules, avalant presque en une bouchée son pancake.
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| | | | (#)Mer 20 Avr 2022 - 13:11 | |
| Était-ce seulement de devoir expliquer le pourquoi de son retour (précipité) à Brisbane, ou bien y’avait-il une autre raison derrière la volonté d’Owen de distiller l’information au compte goutte auprès de ses proches ? Si Hassan se posait assurément la question, il n’avait jusque-là pas osé la poser au principal intéressé. D’abord pour ne pas donner l’impression erronée à son ami qu’il n’était pas le bienvenu sous son toit aussi longtemps qu’il le voudrait et qu’il en aurait besoin, mais aussi tout simplement parce que la chose ne le regardait pas ; Le blond gérait ses relations comme il l’entendait, et Hassan n’avait pas d’avis à avoir à ce sujet. Curieux, il n’était cependant un peu concernant la soirée de la veille, celle qu’Owen était allé passer en compagnie de sa sœur, l’occasion pour lui d’annoncer à Autumn qu’il n’était pas simplement rentré à Brisbane pour le week-end. Et si l’homme pensait être le seul Galloway qui avait quelque chose à cacher, le comportement de sa cadette était subitement venu lui faire soupçonner le contraire. « Toujours … » avait-il aussitôt répondu lorsqu’Hassan avait cherché à savoir si le mystère, quel qu’il soit, restait toujours entier, et comprenant qu’il n’aurait donc pas plus d’information à ce sujet le brun n’avait pas insisté. Au lieu de cela, il avait pris des nouvelles d’Autumn, qu’il n’avait pas eu l’occasion de croiser depuis si longtemps qu’il n’aurait même pas si dire à quand remontait la dernière fois ; Cela se comptait en années, c’était sa seule certitude. « J’ai l’impression qu’elle est paumée. Qu’elle fait comme si tout allait bien, mais elle s’éparpille … » Visiblement soucieux, Owen avait marqué une pause avant d’ajouter « Elle bosse dans un café. J’espère qu’elle finira par trouver quelque chose qui lui correspond mieux. » S’éparpiller, cela semblait pourtant avoir toujours été la marque de fabrique de la jeune femme ; La seule chose dont on puisse s’étonner était alors que la tendance ne se soit pas affaiblie en grandissant. « C’est toujours un boulot. Le reste viendra plus tard. » avait alors simplement commenté Hassan pour tenter de rassurer son ami, quand bien même Owen ne cesserait probablement jamais de s’inquiéter. Laissant le blond reprendre un pancake, il en avait fait de même et avait badigeonné le sien de Vegemite avant de prendre une gorgée de thé, tandis qu’Owen embrayait sur un tout autre sujet : « Tiens, on m’a proposé d’être parrain dans une association pour soutenir des alcooliques. » Des alcooliques ? « J’croyais qu’il fallait l’être soit même pour faire ce genre de truc. Mais y parait que mon expérience de grand sage est suffisante. » Malgré l’ironie qui dégoulinait de sa phrase, la proposition semblait avoir suffisamment retenu son attention pour qu’il décide de l’évoquer avec autrui, et terminant d’ajouter « C’est pas les alcooliques anonymes, mais c’est assez semblable. Ça doit être la nuance. » dans un haussement d’épaules. « C’est pas si éloigné de ce que tu faisais avant. Écouter ce que les gens ont sur le cœur, j’veux dire. C’est juste que là le cadre est moins … solennel ? » Protocolaire ? Le brun n’en savait trop rien, il ne connaissait du catholicisme que ce qu’en savaient ceux qui ne mettaient jamais les pieds dans une église – autrement dit pas grand-chose. « Tu vas accepter ? » avait-il néanmoins fini par questionner comme pour obtenir confirmation, quand bien même si Owen prenait le temps la réponse était probablement oui. Ça n'était peut-être pas grand-chose, un pansement sur une plaie qui aurait mérité bien plus que cela, mais c'était au moins le début de quelque chose … Une occasion de mettre le nez dehors, de ne pas tourner en rond, en attendant de définir à quoi il souhaitait consacrer la suite de sa vie. « Ça me fait penser, d'ailleurs … Si t'as envie d'occuper encore un peu de ton temps libre à la rentrée, on recherche toujours des bras en plus au club de rugby. Imagine, une petite armée de gremlins qui t'appellerait Coach Galloway. » Une fois n'était pas coutume, voilà que c'était Hassan qui prêchait pour sa paroisse. Pour leur paroisse, en réalité, car le rugby était la seule religion que les deux hommes avaient en commun. « On n'y a plus vu tu-sais-qui depuis des lustres, si ça peut te rassurer. » Evelyn Pearson, pour ne pas la nommer, qui aussitôt Owen envolé s'était à son tour comme évaporée – énième preuve, s'il en fallait, que sa présence aux abords du club de rugby de Logan City quelques années en arrière n'avait rien d'entièrement désintéressée.
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| | | | (#)Jeu 19 Mai 2022 - 8:57 | |
| De retour à Brisbane, Owen s’était promis à l’instant où il avait quitté le logement de sa sœur de veiller à ne plus la laisser de côté et d’être présent pour elle, autant qu’il en était possible. Avoir évoqué l’existence de Kieran lui avait hérissé le poil et il redoutait sincèrement que sa sœur ne plonge à nouveau – bien qu’elle n’avait jamais réellement eu la tête hors de l’eau depuis. S’il ignorait pourquoi Autumn avait eu un comportement pour le moins étrange, il ne doutait pas qu’il finirait tôt ou tard à avoir le fin mot de l’histoire. Mais il espérait surtout que cela n’ait rien à voir avec le Halstead. La colère qu’il ressentait envers lui était inégalable à toutes les colères qu’il avait pu ressentir auparavant et toutes ses belles théories et valeurs du christianisme semblaient s’évaporer dès lors qu’il s’agissait de près ou de loin à faire du mal à Autumn. Et pour l’ex prêtre, Kieran était le seul coupable de ce mal être dont elle n’arrivait pas à se relever, malgré tout ce qu’elle pouvait en dire. Le Galloway était suffisamment inconfortable pour avoir le désir de poursuivre cette discussion à propos de sa sœur et par extension, à propos de son ancien beau-frère. Owen lança, tout en mâchant son pancake, la conversation à propos de cette association qu’il avait rejointe. Une démarche quelque peu surprenante quand on en connait celle des alcooliques anonymes, mais puisqu’ici il ne s’agissait pas de cette même association, avec une explication quant aux objectifs de ces groupes de paroles, finalement, ça pouvait prendre son sens. Au moins, le Galloway se sentirait utile dans un sens et n’aurait pas l’impression d’être complètement à côté de ses pompes en apportant son soutien à des personnes qui en ressentaient le besoin. « C’est pas si éloigné de ce que tu faisais avant. Écouter ce que les gens ont sur le cœur, j’veux dire. C’est juste que là le cadre est moins … solennel ? » Un sourire s’affiche sur le visage du blond, hochant la tête, comprenant là où Hassan voulait en venir. « Tu vas accepter ? » cette fois, il pris la peine d’avaler sa dernière bouchée avant de répondre, tout en ayant un œil avertis sur les gamins qui rodaient autour d’eux. Jamais à l’abri d’une attaque par surprise, il commençait à se méfier de chaque geste imprévisible des marmots. « Ca commence la semaine prochaine. » fit-il en ayant l’impression d’avoir apporté une réponse positive à son ami, mais il précisa tout de même. « J’vais y aller, ouais. Ca coute rien de voir comment ça s’passe. T’as raison, ça s’éloigne pas tant que ça de ce que j’ai l’habitude de faire. » avec la partie en moins où Owen les rassure sur le fait que Dieu pardonne tout l’monde. « Ça me fait penser, d'ailleurs … Si t'as envie d'occuper encore un peu de ton temps libre à la rentrée, on recherche toujours des bras en plus au club de rugby. Imagine, une petite armée de gremlins qui t'appellerait Coach Galloway. » un nouveau sourire arraché, ça lui rappelait déjà les bons vieux temps où il courrait sur le terrain vert, le stade était un lieu empli de souvenirs, quelqu’ils soient. « On n'y a plus vu tu-sais-qui depuis des lustres, si ça peut te rassurer. » Le nom qu’il ne faut pas prononcé. Peut être bien que le Galloway redoutait ce jour où il allait à nouveau croiser la Pearson, parce qu’il savait que ce jour arriverait. Qu’ils avaient bien trop en commun pour réussir à s’éviter durant les prochains mois, même s’il ne s’attendait pas forcément à ce que ce hasard arrive précipitamment. « J’comprends mieux. » qu’il lâche, d’un air amusé. « C’est pour me mettre en condition que t’envoie Reda dans ma chambre le matin. Il est dans la combine. » le gamin qui avait relevé la tête dès lors que le blond avait prononcé son prénom. « Alors, on y va ? » Mehdi semblait commencer à s’impatienter à son tour. « Avec plaisir. » fit Owen pour répondre à la proposition de son hôte. « J’commençais à rouiller, ca me fera pas de mal de pratiquer à nouveau ! J't'aide à débarrasser et j'vais m'préparer ? » un peu expeditif ce petit dej, mais semblerait qu'ils soient entourés de monstres impatients. |
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