| | | (#)Mar 04 Jan 2022, 18:45 | |
| Premier janvier 2022. Premier jour de l’année et j’avais déjà envie de dormir jusqu’à la prochaine. La veille, j’avais fêté le nouvel an avec Éden, sa mère et Niamh au casino jusqu’à minuit. Et si jusqu’au décompte tout s’était bien passé, après celui-ci, l’ambiance avait clairement basculée. Kate était partie et nous nous étions mis en route vers une boite de nuit. Sur la route, j’avais reçu un premier message d’Adriana, un message très explicite qui m’invitait à la rejoindre alors que nous ne nous étions pas parlé depuis plusieurs semaines. J’avais été très agréablement surpris de recevoir de ses nouvelles et encore plus ce genre de nouvelles, mais j’avais dû refuser pour ne pas abandonner mes amis d’une part et ne pas briser la promesse que j’avais faite à Kate de l’autre. Ma responsabilité à cette soirée était de faire attention à Éden. Et pourtant, lorsque j’avais reçu le second message d’Adriana, m’informant que le premier ne m’était pas destiné, je m’étais senti à la fois si ridicule et si bête d’avoir pu penser qu’il m’était effectivement adressé que j’avais commencé à boire plus que de raison pour me sentir mieux. L’idée avait évidemment été stupide, puisque je commençais 2022 avec une gueule de bois de compétition. Et ce n’était pas la conversation que j’avais eu avec mon meilleur ami à son réveil qui allait me remettre d’aplomb. Si je savais déjà qu’il avait échangé des sms avec Melchior la veille, j’avais appris qu’Adriana lui avait parlé quelque temps plus tôt, pour lui vanter les mérites de celui-ci. Et j’avais été complètement perdu. Adriana invitait Mel à la rejoindre pour voir sa tenue sexy. Mel parlait à Éden pour lui dire plus ou moins qu’il y avait quelque chose entre eux. Adriana allait parler à Eden pour lui dire comme Mel était quelqu’un de bien. Et moi, j’avais beau retourner toutes les informations dans ma tête, il me manquait une pièce du puzzle, c’était évident. Évident, frustrant et énervant. C’est pour cela que lorsque la jolie brune m’avait invité chez elle durant l’après-midi pour me donner une explication, j’avais accepté sans hésiter, même si je ne comprenais pas ce qu’elle voulait m’expliquer. Une fois arrivé devant la porte, je vérifiais une dernière fois le dernier texto envoyé avant de frapper. Il faut dire que l’adresse ne m’inspirait pas vraiment confiance, mais comme je ne pouvais pas être certain qu’il s’agissait d’une blague sans avoir vérifié, j’étais tout de même venu, sans savoir comment je réagirais si ce n’était pas elle qui m’ouvrait. L'attente jusqu’à l’ouverture de la porte me sembla interminable. Lorsqu’enfin le visage d'Adriana fit son apparition derrière celle-ci, un sourire s’afficha sur mon visage sans que je ne puisse le contrôler. « Bonne année ! » Criais-je à l’attention de la jolie brune, avec un peu trop d'entrain vu mon état. « Ce n'était donc pas une blague ! J’avais des doutes en voyant que tu habitais au 666, mais tant mieux… Je dois avouer que j’aurais été très déçu si ça n’avait pas été toi derrière la porte.» Je me grattais la tête nerveusement en me rendant compte que j'avais prononcé la fin de ma phrase tout haut. Je parlais trop, comme toujours quand j’étais stressé. Ma relation avec Adriana était étrange, n’étions pas toujours d’accord, nous ne nous connaissions pas beaucoup et nous ne nous étions pas vu pendant un moment. Pourtant, Lorsqu’elle m’avait envoyé un SMS, j'avais eu l'impression d’avoir passé mon temps à attendre un signe de sa part et il avait été très difficile de résister à l’envie d’aller la rejoindre… Du moins, jusqu’à ce qu'elle me dise qu'elle s'était trompée de destinataire et que je comprenne que toute cette attirance entre nous n'était que dans ma tête. C'était d'ailleurs à cause de ça, que j'étais dans cet état, alors que jusque-là j'avais été plutôt raisonnable, cette conversation m'avait fait sentir si ridicule que j'avais bu pour me sentir moins con. J'avais détesté Mel de parvenir à faire autant souffrir Eden tout en ayant la chance d'avoir été pardonné et repris par la fille la plus intéressante que j'ai croisée depuis longtemps. Ce sentiment n'avait fait que s'amplifier lorsque je m'étais rendu compte qu'il envoyait des messages à mon meilleur ami. « Comment vas-tu ? » Demandais-je en prenant soin de rester dans l’encadrement de la porte, bien qu’elle se soit poussée pour me laisser entrer. Mon regard traversa rapidement la pièce alors que je me demandais si je n’avais pas fait une erreur en acceptant l’invitation. Et si Melchior était là pour me reprocher d’avoir eu envie de rejoindre sa copine ? Et si elle m’avait invité pour me dire qu’elle ne voulait plus me voir parce que j’avais eu l’air intéressé par sa proposition de la veille ? Et si elle voulait juste se moquer du fait que j’ai pu la croire attirée par moi ? « Je… » Je soupirais, un peu gêné avant de me mettre à parler vite. « Écoute, c’est peut-être un peu trop brusque, et j’en suis désolé, mais j’ai mal au crâne, j’ai la gueule de bois, j’ai la nausée et retourner la question dans ma tête sans cesse ne fait qu'aggraver les choses alors : je ne t'en veux pas de t'être trompée de destinataire, je me suis senti ridicule et encore, heureusement que je n'ai pas juste répondu « oui », t'imagine l'angoisse ? » Je laissais échapper un rire nerveux alors que j’étais à des années lumière de trouver la situation drôle. « Mais je survivrais, j'ai l'habitude… Juste, tu as parlé de ta tenue d’Halloween, donc c'était forcément pour Mel…Et… Euh… Tant mieux pour vous si vous vous êtes remis ensemble… » Mais qu’est-ce que je raconte ? Tant mieux ? C’est déjà la pire nouvelle de l’année alors qu’elle ne fait que commencer ! Pensais-je. « Mais alors, qu’est-ce que je fais ici ? »La voix dans ma tête avait eu beau hurler de me taire tout long, j'avais continué ma tirade sans m'arrêter. Et maintenant, j'étais suspendu à ses lèvres. Je ne savais même pas quelle réponse j'attendais ni pourquoi j’étais venu, puisque tout ce que j'imaginais ne pouvait être que plus décevant ou plus gênant que la situation actuelle. @Adriana Suárez |
| | | | (#)Ven 21 Jan 2022, 16:25 | |
| Après leur rupture, dans la nuit du 31 octobre ou 1er novembre, Melchior et Adriana ne s’étaient plus adressés la parole pendant plusieurs semaines. Ou plutôt, Ade avait refusé d’écouter son meilleur ami. Ils avaient longuement parlé le jour de leur séparation, s’étaient avoués de nombreuses choses, avaient posé à plat leurs sentiments et leur ressenti. La brunette avait été claire : si elle n’avait pas été amoureuse de lui, il lui avait brisé le cœur. Il l’avait trahi, en embrassant quelqu’un d’autre alors qu’ils étaient ensemble. Et il avait fait passer quelqu’un d’autre avant d’elle, un garçon qu’il connaissait à peine. Adriana avait donc eu besoin de temps pour digérer cette trahison. Mel avait bien essayé de se faire pardonner à plusieurs reprises. Il avait tout tenté, même la soudoyer avec des muffins et des cupcakes, en vain. Seul le temps pourrait guérir les plaies de la brunette. Finalement, le 15 décembre, à l’approche des fêtes de d’année, Ade s’était décidée à appeler Mel, et lui avait proposé une balade au marché de Noël. Ils avaient longuement discuté puis, petit à petit, leurs vieilles habitudes étaient revenues, les unes après les autres. Les blagues qui ne faisaient rire qu’eux furent à nouveau racontées. Les défis qu’ils se lançaient animèrent à nouveau leurs soirées. Leur relation avait pris un sacré coup dans l’aile avec les erreurs commises par Mel, mais Ade devait passer outre pour sauver leur amitié. Au fur et à mesure des jours, des semaines, peut-être des mois, tout finirait par redevenir comme avant. Elle le souhaitait en tout cas de tout son cœur. C’est donc tout naturellement qu’après avoir passé les fêtes de Noël ensemble, Mel et Ade se retrouvèrent avec plusieurs amis pour le réveillon du Nouvel an. La soirée débuta dans un bar, les verres d’alcool s’enchainant rapidement. Puis, peu après minuit, les deux amis quittèrent la fête pour leur rituel du 1er janvier : l’écriture de leurs bonnes résolutions. Chaque année, Mel et Ade couchaient sur papier leurs résolutions. S’ils les dévoilaient l’un à l’autre, elles restaient secrètes pour leurs autres amis. C’était également l’occasion de revenir sur leurs résolutions passées, de voir ce qu’ils avaient souhaité il y a un an, et si leurs vœux avaient été exaucés. Alors qu’ils avaient fini d’inscrire leurs souhaits, Melchior avait sorti son portable, et l’alcool aidant sans aucun doute, il avait commencé à adresser des textos à Eden. Ade le regardait faire, tendrement, sans pour autant s’immiscer dans l’écriture des messages. Elle décida elle aussi de sortir son téléphone et d’envoyer un SMS à Max, le coloc et ami d’Eden. Parce que quand Ade pensait à Eden, elle pensait à Max. Et parce que, en règle générale, elle pensait souvent à Max. Il lui avait plu dès leur première rencontre, elle avait senti une alchimie entre eux, à laquelle elle n’avait pas souhaité prêter plus attention, étant en couple avec Mel. Mais depuis, elle était célibataire, et l’opérateur venait souvent hanter ses pensées. Pourquoi ne l’avait-elle pas appelé plus tôt ? Sans doute par crainte de souffrir, après avoir été refroidie par son histoire avec Mel. Sans doute parce qu’elle n’était toujours pas prête pour une histoire. Sans doute parce qu’elle était freinée par la rancœur de Max envers Mel. Peut-être également parce qu’elle lui en voulait un peu d’avoir fait atterrir Melchior en garde à vue et de l’avoir attiré dans ses problèmes, même s’ils s’étaient expliqués. Tout simplement aussi parce qu’elle avait été débordée, entre le déménagement et son boulot. Mais ce soir, elle avait bu, elle pensait à Max, comme souvent, et elle avait fait le vœu de ne plus avoir peur. Alors elle l’avait invité à la rejoindre dans une proposition qui ne laissait aucun doute sur la nature des activités qu’elle avait prévu pour eux cette nuit. S’il avait dit oui, elle aurait été ravie et aurait foncé chez elle pour se préparer. En réalité, elle pensait sincèrement qu’il dirait oui. Parce qu’un homme normalement constitué n’aurait pas refusé une telle proposition, selon elle. Et parce qu’elle pensait avoir senti entre une connexion entre eux, une alchimie. Mais peut-être s’était-elle trompée. Peut-être qu’elle lui avait plu, mais qu’il avait été refroidi par toute l’histoire avec Mel et qu’il préférait mettre des barrières. Parce qu’il avait dit non. Il avait refusé de la rejoindre, et la brunette s’était sentie honteuse. Mortifiée, elle avait tenté de faire marche arrière, prétextant que le texto ne lui était pas destiné. Mais le lendemain, à son réveil, une fois qu’elle avait décuvé, ce mensonge ne semblait plus être une bonne idée. Et puis, n’avait-elle pas souhaité ne plus avoir peur ? Elle devait se lancer, être franche et honnête, alors elle avait proposé à Max de passer pour s’expliquer. Et à sa plus grande surprise, cette fois-ci, il avait accepté. Lorsque la brunette ouvrit la porte, vêtue d’un débardeur blanc et d’un mini-short en jean, elle ne put que remarquer le sourire qui illuminait le visage de Maxwell. Il était le reflet du sourire ravi affiché sur le visage d’Adriana. Elle était contente de voir qu’il semblait heureux de la revoir, mais cela la perturbait encore davantage, alors qu’elle ne savait plus du tout comment interpréter les signaux contradictoires envoyés par Max. « Bonne année ! » « Bonne année ! », répondit-elle, avec presque autant d’enthousiasme, mais un volume sonore mieux maitrisé. « Ce n’était donc pas une blague ! J’avais des doutes en voyant que tu habitais au 666, mais tant mieux … Je dois avouer que j’aurais été très déçu si ça n’avait pas été toi derrière la porte. » Ho, pensa la brunette. Une nouvelle fois, elle se sentait perdue, mais ne put s’empêcher de rougir aux paroles de l’opérateur. « Ma coloc surnomme cet endroit « l’antre du diable », mais pour l’instant je le cherche encore ! A moins que cet appartement ne transforme les gens en démon ! » Elle haussa les épaules puis sourit à Max en l’invitant à entrer, se déplaçant sur le côté. Pourtant, il ne pénétra pas dans l’appartement, sembla scanner les lieux. Etait-ce le numéro de l’immeuble qui le freinait ou bien refusait-il d’entrer pour une autre raison ? « Comment vas-tu ? » Elle sembla réfléchir un instant, examina mentalement les dégâts physiques de la soirée d’hier soir. Finalement, elle s’en sortait mieux qu’elle ne le méritait, surtout qu’elle avait forcé sur l’alcool après l’échange de SMS avec Max, mortifiée par le refus du jeune homme de la rejoindre. « Comme quelqu’un qui a légèrement abusé sur la boisson hier, mais je survivrai. Et toi ? Tu veux boire un truc d’ailleurs ? Tisane ? Thé ? Café ? » Elle s’éloigna de l’entrée pour rejoindre la cuisine ouverte depuis laquelle elle voyait toujours Max sur le seuil de la porte, et porta à ses lèvres une tasse fumante emplie d’une tisane à la menthe. Elle dévisagea Max qui se mit à bredouiller. « Je… Écoute, c’est peut-être un peu trop brusque, et j’en suis désolé, mais j’ai mal au crâne, j’ai la gueule de bois, j’ai la nausée et retourner la question dans ma tête sans cesse ne fait qu'aggraver les choses alors : je ne t'en veux pas de t'être trompée de destinataire, je me suis senti ridicule et encore, heureusement que je n'ai pas juste répondu « oui », t'imagine l'angoisse ? Mais je survivrais, j'ai l'habitude… Juste, tu as parlé de ta tenue d’Halloween, donc c'était forcément pour Mel…Et… Euh… Tant mieux pour vous si vous vous êtes remis ensemble… Mais alors, qu’est-ce que je fais ici ? » Et merde ! La brunette fronçait les sourcils, réfléchissant : ainsi, c’était ce qu’il s’était imaginé. Puisqu’elle avait parlé de sa tenue d’Halloween, et que le SMS ne lui était soi-disant pas destiné, il devait être pour Mel. La situation était catastrophique, pire qu’elle ne l’aurait pensé, et la dernière question de Max résonnait dans sa tête : que faisait-il ici ? S’il croyait réellement que Mel et elle s’étaient remis ensemble, pourquoi était-il là ? Ade fit la moue, puis rejoignit à nouveau Max dans l’entrée. Elle refusait d’avoir cette conversation entre deux portes. Elle prit la main de l’opérateur et le tira à l’intérieur de l’appartement, refermant la porte derrière lui. « Entre, s’il-te-plaît. » Son ton était presque suppliant, comme si elle avait peur qu’il refuse ou qu’il prenne ses jambes à son cou et s’en aille en courant. Elle leva la tête pour plonger son regard dans celui de Max, tentant de le sonder, de trouver le courage de parler. En réalité, elle ne savait par où commencer. « Je ne me suis pas trompée de destinataire … » Elle baissa les yeux, rougissant légèrement, se mordillant la lèvre inférieure. « Le premier SMS t’était bien destiné. Mais je me suis sentie tellement stupide, ridicule … et rejetée, quand tu as dit non, que j’ai … paniqué. » Elle n’osait pas relever la tête, fixant obstinément ses pieds nus. « Je suis … désolée. » Finalement, elle releva la tête et fit quelques pas en arrière, vers l’espace de vie, fronçant les sourcils, l’air légèrement contrariée. « Et je ne suis pas avec Mel, on a fait une erreur à l’époque en devenant un couple, on n’est pas près de la refaire ! » Son regard bleuté se fit plus inquisiteur, alors qu’elle scrutait le visage de Max, cherchant à comprendre, n’arrivant pas à assembler toutes les pièces du puzzle. « Mais si tu pensais que j’étais à nouveau avec Mel … » Et que c’était une bonne nouvelle, vu ses paroles … « … alors, qu’est-ce que tu fais ici ? », demanda-elle en reprenant les paroles de Max. |
| | | | (#)Ven 21 Jan 2022, 16:36 | |
| Je n’étais pas arrivé depuis cinq minutes que je parlais déjà trop vite en lui avouant que j’aurais été déçu que ce ne soit pas elle derrière la porte… Alors que je pensais qu’elle s’était remise avec son ex, quel bon plan. Cependant, elle ne se froissa pas, au contraire même, puisque je cru apercevoir ses joues s’empourprer, mais cela était déjà arrivé à notre première rencontre alors qu’elle était en couple, je ne le prenais donc pas pour une signe qu’elle ne l’était pas. Elle évita de répondre à cette affirmation pour répondre à la première, concernant son numéro d’appartement insolite.
« Ma coloc surnomme cet endroit « l’antre du diable », mais pour l’instant je le cherche encore ! A moins que cet appartement ne transforme les gens en démon ! »
“Très rassurant.” Répondis-je en riant.
Cependant, j’étais loin de risquer d’avoir peur, j’avais vécu avec ma mère pendant trente ans, j’avais toujours été persuadé que c’était elle le diable en personne, je ne risquais donc pas d’avoir peur de cet appartement. Elle haussa les épaules et m’invita à entrer, mais je ne le faisais pas. Je ne savais toujours pas si Melchior était là, ni pourquoi elle m’avait invité à venir chez elle et pour dire vrai, je ne voulais pas risquer d’entrer et de me retrouver mal à l’aise sans avoir la possibilité de partir comme je le voulais. Je préférais donc lui demander comment elle allait, faisant mine de ne pas l’avoir vue s’écarter. Fort heureusement, elle ne sembla pas s’en formaliser.
« Comme quelqu’un qui a légèrement abusé sur la boisson hier, mais je survivrai. Et toi ? Tu veux boire un truc d’ailleurs ? Tisane ? Thé ? Café ? »
Elle avait donc trop bu la veille, ce qui expliquait sûrement pourquoi elle m’avait envoyé son message par erreur. Vraiment, j’étais trop bête d’être venu. J’avais l’air ridicule à ne pas vouloir entrer, j’étais bien trop content de la voir vu les circonstances et rien que l’idée d’imaginer un café me donnait la nausée. Elle était repartie vers sa cuisine et comme elle me dévisageait sans avoir l’air de comprendre ce que je foutais à rester dans l’encadrement de la porte - ce qui était logique, même moi, je me sentais con-, je me mis à parler, sans réfléchir, pour expliquer à quel point j’étais perdu.
Elle fronça les sourcils et j’eus envie de partir en courant : la raison principale de ma venue était que j’avais envie de la revoir, parce que j’avais beaucoup pensé à elle pendant ce temps qu’on avait passé sans se donner de nouvelles, je n’avais donc aucune envie de la contrarier. Et je n’étais pas en état de commencer un débat, mon mal de crâne me donnait la sensation d’avoir le cerveau en compote. Pourtant, lorsqu’elle me rejoignit, je n’avais pas bougé. J’avais besoin de réponses, je détestais cette sensation de ne rien comprendre et d’être à côté de la plaque. Elle attrapa ma main et je refermais machinalement mes doigts autour de la sienne sans réellement comprendre jusqu’à ce qu’elle tire légèrement dessus pour m’inciter à entrer.
« Entre, s’il-te-plaît. »
J'obéissais finalement sans même essayer de résister devant son ton presque suppliant, c’était sûrement mieux ainsi, ses voisins n’avaient pas besoin de participer à la discussion, Melchior n’avait pas l’air d’être présent et si je voulais partir, et bien, elle n’allait probablement pas m’enfermait à clés et les cacher.
"D'accord."
Son regard chercha le mien et je baissai les yeux pour l’aider à le trouver. Mon rythme cardiaque s'accélèra, sans que je ne sache si c’était à cause de l’imminence de la discussion ou de la proximité avec Adriana.
« Je ne me suis pas trompée de destinataire … »
Ses yeux quittèrent immédiatement les miens et c'était tant mieux puisque j'avais l'impression d'être devenu écarlate tant j'avais chaud. Et si "Oh" fut le seul mot que j'arrivais à prononcer sous le choc de l'information -cette possibilité ne m'avait même pas traversé l'esprit-, je n'en étais pas moins ravi de l'apprendre. D'ailleurs, cette fois, mon cœur battait si fort que j'avais la sensation de pouvoir sentir chaque battement et il devint évident que ça n'avait rien à voir avec l'inquiétude lorsqu'elle se mit à mordiller sa lèvre et que l'idée de l'embrasser devint obsédante.
« Le premier SMS t’était bien destiné. Mais je me suis sentie tellement stupide, ridicule … et rejetée, quand tu as dit non, que j’ai … paniqué. Je suis … désolée. »
"Mais je n'ai pas dit non…" Répondis-je en fronçant les sourcils alors qu'elle regardait ses pieds. C'était même tout le contraire, je pensais lui avoir fait comprendre que j'étais intéressé mais que je ne pouvais pas venir, c'est ce qui m'avait fait sentir extrêmement bête lorsqu'elle avait dit s'être trompée de numéro. Cependant, je n'eus pas le temps d'y réfléchir puisqu'elle releva finalement la tête, recula de quelques pas et que son expression changea pour devenir contrariée. Oh la la, qu'est-ce que j'ai encore dit qu'il ne fallait pas ? Pensais-je, en essayant de sonder son regard pour comprendre sans y parvenir.
« Et je ne suis pas avec Mel, on a fait une erreur à l’époque en devenant un couple, on n’est pas près de la refaire ! »
Je soupirais de soulagement et pas seulement parce que j’étais ravi de l’information -même si c’était le cas-. J’étais également vraiment apaisé d’apprendre que, contrairement à ce que j’avais pu croire, Melchior ne jouait pas à nouveau avec mon meilleur ami. Et pour une fois, j'avais été bien inspiré de fermer ma bouche à ce propos et d'attendre l'explication d'Adriana avant de lui en parler. Je ne comprenais toujours pas pourquoi elle avait l'air fâchée, mais son regard suspicieux ne faisait que m'inquiéter davantage.
« Mais si tu pensais que j’étais à nouveau avec Mel… alors, qu’est-ce que tu fais ici ? »
Ah oui, bonne question. “Eh bien…” De quoi j’avais l’air du coup ? Du mec qui accepte de la rencontrer chez elle après les messages qu’elle m’a envoyé alors que je pensais qu’elle était en couple ? Est-ce que ça faisait de moi quelqu’un ressemblant à Helen ? Non, si elle avait été avec Melchior, il ne se serait rien passé, nous aurions juste discuté, comme maintenant. Je n’étais pas ma mère, jamais je n’aurais tenté quoi que ce soit en sachant qu’elle était en couple. Et d’ailleurs, à la base, je ne voulais même pas entrer. Mais pourquoi étais-je venu alors ? Je me raclais la gorge en cherchant mes mots. Je détestais mentir, mais tout ça était si gênant que j’étais tout de même tenté de le faire.
« C’est toi qui m’a demandé de venir pour me donner une explication, j’ai pas bien saisi ce que ça voulait dire, mais ça m’intéressait quand même... » Parce que TOI, tu m’intéresses. Parce que je pense à toi souvent et parce que j’étais dégouté de savoir que tu étais de nouveau en couple. C’est ça que j’aurais dû répondre si j’avais voulu être totalement honnête, mais s’il était déjà très difficile pour moi d’avouer ce genre de choses habituellement, avec Adriana, le facteur Mel s’ajoutait, m’en rendant totalement incapable : même s’ils ne s’étaient pas remis ensemble, j’avais l’impression qu’une discussion autour de lui pouvait faire éclater une dispute à tout moment, ce qui me rendait encore plus nerveux. Je haussais les épaules en prenant soin d’observer mon pantalon pour éviter son regard avant de reprendre.
« Il y a aussi qu’Eden a reçu des messages de Mel hier et… » Nouveau soupir. À présent, une seule pensée tournait dans ma tête : celle de partir loin d'ici. J'étais persuadé qu'elle allait mal prendre la fin de ma phrase et ça m'agaçait d'avance. Depuis la crémaillère, toutes nos rencontres finissaient par tourner autour de son meilleur ami si parfait que je semblais martyriser sans raison dans son esprit. Cette image du méchant qu'elle s'était fait de moi était l'unique raison pour laquelle je ne l'avais pas contactée ces dernières semaines. Et à cet instant précis, je me demandais s'il n'aurait pas été plus judicieux de continuer sur cette voie…
« Ça me coûte de l’avouer, mais je n’arrivais pas à croire qu’il n’était pas sincère avec lui. » C'était difficile à avouer parce que j'aurais préféré continuer de le détester éternellement plutôt que de risquer de l'apprécier à nouveau et d'être à nouveau déçu. Ou pire, de le voir encore briser le cœur de mon meilleur ami. Mais malgré toute la rancœur que j'essayais de garder envers lui, j'avais toujours eu du mal à être rancunier et en particulier avec les gens que j'appréciais. Voir qu'il regrettait et qu'il était mal, lui aussi, lorsque j'étais allé lui rendre ses affaires avait fini par apaiser ma colère.
Je ne la regardais plus du tout, j'étais même à la limite de pouvoir dire combien de fils composait mon jean, tant mon regard n'en décollait plus. Je n'avais aucune envie de voir la colère apparaître sur son visage, alors je continuais parce que la raison principale de ma venue n'avait pas été évoquée et quitte à ce que ce soit peut-être notre dernière discussion, autant lui avouer avant qu'elle ne m'incendie.
"Et surtout, même si c’était juste pour un café, j'avais très envie de te revoir."
Voilà, c'était dit. Et tant pis si elle me mettait quand même dehors et que j'avais l'air pathétique, au moins j'avais l'impression d'avoir un poid en moins.
"Je ne t'ai pas dit non hier, j'ai dit que je ne pouvais pas et c'était la vérité, j'avais promis à la mère de mon meilleur ami de le surveiller… Et je tiens toujours mes promesses, parce que c'était important pour mon père."
Je ne savais pas pourquoi je partageais ça avec elle alors que je ne parlais jamais de lui à personne, mais ça m'avait paru normal sur le moment. Il n'était pas vraiment mon père, mais il avait été le seul à tenir ce rôle. J'osais enfin relever la tête, mais pas pour la regarder elle, pour jeter un coup d'œil à la porte. Il ne me semblait pas l'avoir vu la fermer à clé, je pouvais peut-être partir maintenant, éviter une tirade sur combien Mel était au-dessus de tous les autres quand de mon côté j'étais le pire des monstres et passer ma journée dans le fond de mon lit avec une bouteille de rhum qui me ferait tout oublier, même ma gueule de bois.
"Mais je suis désolé, tu as raison, je n'aurais pas dû venir, c'est… bizarre." Annonçais-je donc, en écho au regard inquisiteur qu'elle m'avait jeté un peu plus tôt. |
| | | | (#)Ven 21 Jan 2022, 16:38 | |
| Max était là. Il avait accepté l’invitation d’Adriana de la rejoindre afin qu’elle puisse s’expliquer, mais également s’excuser, pour son comportement de la veille. Il était là, et pourtant il restait sur le seuil de la porte, visiblement incapable d’entrer dans l’appartement pour une raison qui échappait à la brunette. Il n’accepta d’entrer que lorsqu’elle insista, adoptant un ton presque suppliant et le tirant à l’intérieur de l’appartement. Et finalement, incapable d’affronter le regard de Max, elle avoua ne pas s’être trompée de destinataire la veille. C’était bien à lui qu’elle avait proposé de la rejoindre afin de lui montrer une tenue outrageusement sexy. C’était bien un « oui » qu’elle avait espéré obtenir à sa proposition, s’imaginant déjà finir la première nuit de l’année avec Max. Pourtant, il avait décliné l’invitation, et elle s’était sentie stupide … ce qui avait eu pour conséquence de la faire réagir de manière stupide. « Mais je n’ai pas dit non … » La brunette fit la moue, gênée. « Mais tu n’as pas dit oui. Mets-toi à ma place … Si tu m’avais dit « viens me rejoindre pour qu’on passe la nuit ensemble », et que je t’avais répondu « je ne peux, je suis avec Mel », tu aurais réagi comment ? » Ade laissa échapper un petit soupire. « J’étais mortifiée, tout simplement. » La brunette s’éloigna de quelques pas, rejoignant la cuisine ouverte où l’attendait sa tasse de tisane. Elle avait besoin de mettre un peu d’espace entre Max et elle, la proximité de l’opérateur ne l’aidant pas à réfléchir. Il était si proche, qu’elle pouvait sentir l’odeur de son gel douche. Elle percevait également la chaleur qui irradiait de son corps, et ne pouvait plus réfléchir correctement. Pourtant, elle avait besoin de toutes ses facultés mentales, car elle n’arrivait pas à assembler toutes les pièces du puzzle. Pourquoi il avait dit non hier ? Pourquoi est-ce qu’il était là aujourd’hui ? Qu’est-ce que Mel venait encore faire dans toute cette histoire ? « C’est toi qui m’a demandé de venir pour me donner une explication, j’ai pas bien saisi ce que ça voulait dire, mais ça m’intéressait quand même … Il y a aussi qu’Eden a reçu des messages de Mel hier et … » Adriana ne put s’empêcher de froncer les sourcils. Sérieusement ? Encore Mel ? Il avait fait une erreur, une erreur monumentale, certes, mais il avait payé pour ça. Il était temps que Max tourne la page, surtout alors que les principaux concernés dans l’histoire semblaient avoir pardonné. Et pourtant, lui, qui n’était qu’un spectateur de cette trahison, continuait à lui en vouloir. Elle laissa échapper un soupire, ne masqua pas son agacement, prête à monter une nouvelle fois au créneau, prête à défendre son meilleur ami, encore et toujours. Mais la suite de la phrase de Max l’arrêta. « Ça me coûte de l’avouer, mais je n’arrivais pas à croire qu’il n’était pas sincère avec lui. » Finalement, l’agacement fut remplacé par la surprise, sur le visage d’Adriana, avant qu’un petit sourire ne vienne illuminer ses traits. Ainsi, finalement, lui aussi avait pardonné à Mel et pensait pouvoir croire en sa sincérité ? Son ton était doux lorsqu’elle reprit la parole. « Mel ne joue pas. Il éprouve réellement des sentiments pour Eden. » Max fixait obstinément le sol, et la brunette attendit qu’il poursuive. Elle voyait bien qu’il avait encore des choses à exprimer, ne voulait pas l’interrompre sur sa lancée, alors elle patienta. « Et surtout, même si c’était juste pour un café, j’avais très envie de te revoir. » S’il avait relevé la tête, il aurait vu le rose monter aux joues de la brunette. Elle était flattée, c’était certain, et ravie que lui aussi, veuille la revoir. « Je ne t’ai pas dit non hier, j’ai dit que je ne pouvais pas et c’était la vérité, j’avais promis à la mère de mon meilleur ami de le surveiller … Et je tiens toujours mes promesses, parce que c’était important pour mon père. » Ouaw, maintenant qu’il avait ouvert les vannes, il ne semblait plus pouvoir s’arrêter. Elle était touchée qu’il partage avec elle des informations personnelles, mais il refusait toujours obstinément de la regarder, et ne pouvait donc pas déchiffrer son expression. Pourtant, il aurait vu un sourire amusé danser sur son visage. Il aurait compris qu’elle était soulagée qu’il n’ait pas dit non, et qu’il soit venu aujourd’hui. « Max ? » Elle l’appelait pour qu’il la regarde et soit rassuré par ce qu’il pourrait lire dans ses yeux. Mais lorsqu’il releva la tête, ce fut pour jeter un coup d’œil vers la porte. La brunette fronça les sourcils, ne comprenant pas pourquoi il avait l’air de vouloir prendre ses jambes à son cou. « Mais je suis désolé, tu as raison, je n’aurais pas dû venir, c’est … bizarre. » Elle fronça à nouveau les sourcils mais ne put s’empêcher de rire face à temps d’incompréhension entre eux. Ils ne semblaient visiblement pas très doués pour communiquer et se faire comprendre. Adriana retourna près de l’opérateur et lui prit la main, cherchant son regard. « Max ? » De sa main droite, libre, elle vint caresser la joue de Maxwell du bout des doigts et plongea son regard bleuté dans celui du jeune homme. Un sourire amusé dansait sur ses lèvres. « Je n’ai jamais dit que tu n’aurais pas dû venir. Je suis ravie que tu sois ici. Mais peut-être qu’on devrait peut-être juste … arrêter de parler. » Sa main droite descendit le long de la joue de Max et s’arrêta à l’encolure de son T-shirt, attirant doucement l’opérateur vers elle alors qu’elle se hissait sur la pointe des pieds pour l’embrasser, son cœur battant la chamade. Elle lui laissait le choix de la suite des événements, parcourir les derniers centimètres qui séparaient leurs lèvres ou s’éloigner et quitter cet appartement. Pourtant, s’il n’avait pas dit non à sa proposition d’hier soir, c’est qu’il devait lui aussi avoir envie de découvrir le goût de ses lèvres et de sentir ses mains sur son corps. C’était en tout cas tout ce que la brunette souhaitait à cet instant présent. |
| | | | (#)Ven 11 Fév 2022, 13:48 | |
| « Mais tu n'as pas dit oui. Mets-toi à ma place … Si tu m'avais dit « viens me rejoindre pour qu'on passe la nuit ensemble », et que je t'avais répondu « je ne peux, je suis avec Mel », tu aurais réagi comment ? »Mal forcément, je ne pouvais pas dire le contraire, mais parce que j'aurais été un peu jaloux. Ici, elle n'avait aucune raison de l'être, il ne s'était jamais rien passé entre Niamh et moi et Eden était complètement obnubilé par Mel. Je comprenais pourtant, après tout, je m'étais moi-même senti très honteux quand elle m'avait ensuite dit que le message n'était pas pour moi. Au point de boire jusqu'à vomir, aussi débile que ça puisse être. Mais je ne faisais que hausser les épaules, parce que lui avouer aurait été montrer que j'avais bien plus d'intérêt pour elle que ce que je voulais bien faire croire et ça, c'était hors de question. « J'étais mortifiée, tout simplement. »Elle s'éloigna pour aller chercher sa tasse et je répondis à ses questions dans une longue tirade durant laquelle je n'osais pas la regarder. « Mel ne joue pas. Il éprouve réellement des sentiments pour Eden. » Annonça-t-elle, comme une vérité ultime, alors que je venais d'admettre que je ne le pensais pas assez mauvais pour jouer avec mon meilleur ami une seconde fois. J'espère que tu as raison, pensais-je, sans le prononcer, parce que j'étais toujours trop occupé à fixer le sol et à me demander pourquoi j'étais venu. Pour toute réponse, je hochais la tête comme pour accepter ce qu'elle venait de dire. Je continuais ma tirade en avouant que j'avais eu envie de la revoir, même si je n'étais pas venu là rejoindre la veille et même si ce n'était que pour un café. Et c'était vrai, j'avais beaucoup pensé à elle les derniers mois, au point de parler d'elle à Eden sans l'identifier clairement. « Max ? »Mal à l'aise et persuadé qu'elle serait fâchée, au lieu de la regarder, j'observais la porte en annonçant que je n'aurais pas dû venir. Seulement, alors que j'allais me diriger vers celle-ci, le rire d'Adriana me coupa dans mon élan et me força enfin à la regarder, bien que j’évitais toujours son regard. « Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? » Demandais-je, alors qu'elle attrapait ma main. « Max ? »Cette fois, je plantais mes yeux dans les siens. Elle avait l'air à mille lieues d'être en colère, contrairement à ce que j'avais pensé. « Oui, quoi ? »Sa main libre vint caresser ma joue alors qu'un sourire se dessinait sur ses lèvres. Aussitôt, mon cœur se mit à battre plus vite et mes pensées à se bousculer. J'avais envie de l'embrasser, évidemment. Et en même temps, j'étais effrayé à l'idée de le faire. Pourquoi mon cerveau ne pouvait-il jamais se mettre sur pause ? Et pourquoi j'avais si peur avec elle ? D'habitude, j'arrivais sans problème à avoir des histoires sans lendemain, même en revoyant plusieurs fois les filles en question. Alors, pourquoi ici je ne faisais que penser à la douleur de ma rupture avec Zoya, comme si mon subconscient m'alertait sur le fait que je n'arriverais pas à ne pas m'attacher à Adriana ? J'avais réussi à le faire pendant sept ans, il n'y avait aucune raison que ce soit différent avec elle, pas vrai ? « Je n'ai jamais dit que tu n'aurais pas dû venir. Je suis ravie que tu sois ici. Mais peut-être qu'on devrait peut-être juste … arrêter de parler. »Je me mondais la lèvre, sa main quitta ma joue pour mon T-shirt et elle tira dessus pour m'attirer à elle. Et alors qu'elle se hissait sur la pointe des pieds pour réduire encore la distance entre nos visages, un florilège de sensations m'envahit : excitation, impatience, désir, mais plus aucun doute. Mes prunelles toujours arrimées aux siennes, j'arrêtais enfin de réfléchir et je penchais la tête pour venir coller mes lèvres aux siennes. Elles étaient encore plus douces que je ne l'avais imaginé. Je refermais mon bras libre dans son dos, l'attirant tout contre moi pendant que le baiser s'intensifiait. Doucement, j'avançais pour qu'elle se retrouve dos au mur et lorsqu'elle fut contre, je passais mes deux mains sous ses fesses et la soulevais, relevant ses jambes autour de mes hanches. Alors que je gardais un bas en place pour ne pas la faire tomber, les doigts de mon autre main passèrent sous son haut, caressant ses courbes et j'avais très envie d'enlever ce tissu gênant. Cependant, c'était difficile de faire ça moi-même dans cette position et surtout, j'étais de nouveau en proie au doute, aussi, j'éloignais mon visage du sien. “Tu es sûre que c'est ce que tu veux ?”Sous-entendu, maintenant et surtout avec moi. Parce qu'envoyer un message était une chose, passer à l'acte en était une autre et que je restais le meilleur ami d'Eden. Elle m'avait laissé le choix de couper la distance entre nous ou de partir, je lui laissais celui d'aller plus loin ou de nous arrêter là. @Adriana Suárez |
| | | | (#)Ven 18 Fév 2022, 10:23 | |
| Max était hésitant, Max était mal à l’aise, et Max semblait avoir envie de se dérober. Mais à force d’essayer, Ade arriva à capter son regard afin qu’il y lise de l’amusement, et non des reproches. Et puis, elle en avait assez de parler, des incompréhensions entre eux, des tensions, dues à Mel principalement. Il existait une connexion entre eux depuis leur rencontre, une attirance à laquelle elle s’était refusée à prêter attention, parce qu’elle était en couple. Mais elle ne l’était plus depuis le 1er novembre, et elle avait eu le temps de faire le deuil de sa relation. Elle attrapa l’encolure du T-shirt de Max pour l’attirer à elle, se hissant sur la pointe des pieds, le laissant décider de la suite des événements : l’embrasser ou partir. Finalement, il se pencha vers elle pour venir coller ses lèvres aux siennes. Une vague de désir parcourut Adriana, alors qu’elle attirait Max à elle afin qu’il soit encore plus près. Elle voulait sentir son corps contre le sien, ses mains sur sa peau nue. La passion la consumait alors que baiser s’accélérait et que Max la poussait contre le mur, la soulevant afin qu’elle enroule ses jambes autour de sa taille. Le moment était parfait, mais les hésitations de Max semblèrent le rattraper. « Tu es sûre que c’est ce que tu veux ? » Elle lui sourit et hocha la tête vigoureusement afin de dissiper les doutes de Max. « A 100 %. » Et elle passa sa main derrière la nuque de l’opérateur pour attirer à nouveau ses lèvres sur les siennes, dans un baiser passionné. Elle ne se décolla que quelques secondes pour préciser. « Au fond à gauche. Ma chambre. Au fond du couloir, porte de gauche. » Elle rougit légèrement mais se laissa porter jusqu’à son lit, laissant ses mains découvrir librement le corps de Max. Elle le déshabilla rapidement, ôtant tous ses vêtements, le couvrant de caresses pendant que sa bouche déposait des baisers partout où elle passait. Elle s’abandonna aux sensations, sa respiration saccadée se mêlant à celle de Max, et bientôt agrémentée de gémissements de plaisir. Allongée entre les draps, la tête sur le torse de l’opérateur, Adriana reprenait son souffle. « T’avais raison, c’est en effet une bonne année. » Elle sourit, déposa un furtif baiser sur les lèvres de Max puis se leva. Elle fouilla parmi leurs vêtements et enfila le T-shirt de du jeune homme. « Je reviens. » Après une brève excursion dans la cuisine, elle revint avec une bouteille d’eau qu’elle tendit à Max, puis se faufila à nouveau sous les draps. « Est-ce que … tu voudrais qu’on commande quelque chose à manger et qu’on regarde un film ? Ou bien tu … préfères partir de suite ? » Maintenant, c’était elle qui était hésitante. Elle n’avait pas envie qu’il parte, mais elle ne voulait pas lui faire peur. Elle essaya de trouver un semblant de confiance en elle, alors qu’elle laissa sa main se glisser sous les draps pour caresser le corps de Max. Elle se pencha vers lui, lui murmurant à l’oreille. « Ou bien on peut tenter le défi de tester toutes les surfaces de l’appartement. » La proposition était assez explicite pour que Max comprenne : faire l’amour sur le bureau, contre le mur de l’entrée ou bien dans la douche, les endroits ne manquaient pas, et Ade n’était pas à cours d’imagination. |
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