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{I got virgo tendencies, cross me once and it's over}
crédit/(serpentiinequeen/tumblr) ✰ w/ @Diana Sadler

"Non, non, non..." Tu laisses échapper un léger soupir tandis que tu arrêtes la musique, te tournant vers les danseuses avec une main sur les hanches et une folle envie de leur dire de tout recommencer depuis le début. Ou juste de se réveiller ou même encore de se concentrer, parce que ce n'est pas si difficile que cela..."La moitié d’entre vous sont en retard et l’autre ont la tête dans la lune et..." Et tu devrais vraiment parler sur un ton un peu plus mesuré, vraiment, c’est bien pour cela que tu te forces à prendre une autre inspiration, ignorant le léger filet de sueur que tu peux sentir rouler sur ton cou jusqu’à ton justaucorps qui vient compléter la tenue plus que légère que tu portes cette après-midi. Juste cela, un short en coton gris et des bas résilles noirs ainsi qu'une bonne paire de talons car tu mènes des répétitions d’une main de fer depuis ces derniers jours, ne tolérant pas vraiment les faux pas ou les échecs. Peut-être que c’est ça le problème que tu te dis, quand une de tes mèches, de nouveau brune avec la nouvelle année, s’échappe de la queue de cheval que tu as refaite il y a à peine quelques minutes de cela... Oui, peut-être que tu leur mets un peu trop la pression, après tout, c’est la dernière ligne droite pour tout le monde, pour les danseuses, les serveurs, les hôtesses, votre DJ et surtout pour Itziar et toi, une date d’ouverture a été fixée et il est temps de tout préparer pour le grand soir.
Le moment où le public pourra enfin découvrir le fruit de tous vos efforts et à quoi ressemble le mélange de toutes vos idées, celles de ta meilleure amie et les tiennes également. C’est effrayant dans un sens et tu n’as jamais été aussi nerveuse et cela doit sûrement se ressentir, ce qui n’est pas vraiment juste pour le reste de l’équipe, tu en as bien conscience. "J’ai une idée, reprenons depuis le début, une dernière fois, oublions les pas et la chorégraphie, faites comme vous le sentez... je veux dire, si Itziar fait bien son boulot, les clients seront plus que éméchés." Ta remarque a au moins le don de faire rire les danseuses sur la scène et après un dernier étirement, tu leur fais signe que tu vas relancer la musique, enfin, c’est avant que tu entendes le bruit caractéristique de votre porte d’entrée qui s’ouvre. C’est plus qu’audible vu que le club est quasiment vide, il n’y a que toi, une dizaine de danseuses et quelqu’un en train de changer les ampoules dans les vestiaires, ces dernières ont décidé de vous lâcher il y a deux jours de cela, alors cela doit forcément être la blonde qui refait son apparition. Peut-être accompagnée de Rose cette fois-ci. "Izzie je crois que..." Tu te tournes déjà vers la nouvelle venue avec un sourire sur le visage, le sourire n’est que de courte durée, car ce n’est pas ta meilleure amie et partenaire d'affaires que tu aperçois, mais une autre jeune femme.
Croisée à plusieurs reprises dans Brisbane, et avec assez de zèle pour réclamer un taxi à elle toute seule ou tenter de remettre en cause ta profession parce que, d’après elle et seulement d’après elle, aucune femme qui se respecte ne devrait à avoir à enlever ses vêtements pour vivre. Elle t’a dit son prénom, Anna ? Diane ? Non, Diana et tu la toises depuis le haut de la scène, croisant les bras sur ta poitrine. "Excuse-moi ? Qu’est-ce que tu fabriques ici ? Tu ne peux pas être ici... Nous ne sommes pas encore ouverts, seuls les employés sont autorisés à être ici pour le moment." La remarque est plus que juste, le ton est légèrement haussé tandis que tu observes la rousse et tu te demandes si ça va être le round numéro trois de votre petite joute verbale. Elle t’a vraiment mise hors de toi la dernière fois, tu détestes qu’on réduise ce que tu fais à simplement être jolie pour des hommes, c’est tellement plus que cela et si elle ne le comprend et te voit comme une victime, c’est clairement que Diana ne te connaît pas et qu’elle ignore tout de ton monde. Mais, vous n’êtes pas seules. Tu te tournes vers le groupe de danseuses, un autre sourire sur le visage. "On reprendra dans quelques jours, okay ? Merci pour vos efforts aujourd’hui, reposez-vous bien, celles qui veulent rester et profiter de la scène et des vestiaires, n’hésitez pas, merci."
Oui, s’arrêter ici pour aujourd’hui semble être le mieux et la petite foule se disperse quand tu pivotes sur tes talons, toujours sur scène et regardant toujours Diana de haut. "Tu veux répondre à mes questions maintenant ?" Avant que le peu de patience que tu possèdes ne s’effrite et que tu la mettes à la porte.

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Les compliments de la rouquine te font l’effet d’un vent froid sur le visage et tu fronces davantage les sourcils, ne changeant pas ta position, au-devant de la scène, presque au bord, les bras toujours croisés sur la poitrine et attendant qu’elle te fournisse des explications. Diana t’en donne une, la plus simpliste et rien que pour cela elle mériterait que quelqu’un lui claque une porte en pleine figure. Rien que pour cela oui, elle ne doit pas avoir l’habitude qu’on lui dise non et cela, tu as pu l’identifier facilement, et tu n’as pas la patience de lui donner des leçons de politesse. Ce n’est pas une discipline que tu pratiques souvent et ceux qui te connaissent savent que tu réponds toujours avec une passion certaine. Tu y travailles justement, pour ne pas paraître aussi brusque ou même hautaine, tout ce que tu dis viens toujours d’un bon sentiment, mais tout bon sentiment s’efface quand Diana reprend la parole et qu’elle s’essaie à un trait d’humour. Et franchement ? Tu n’aurais même pas été étonnée s’il y avait vraiment eu des manifestants derrière la porte, prêts à crier au scandale et à te demander de penser à la réputation du quartier ou quelque chose de ce style. C’est à cause de ce raisonnement de pensées que même tes parents ignorent ce que tu fais et qu’ils ne seront pas invités à l’ouverture du club et ce, même s’il s’agit de la chose la plus ambitieuse que tu fasses jusqu’à ce jour... Pourtant, tu voudrais bien que Trevante et Cassandra soient là, qu’ils comprennent que tes élans de rébellion, ta passion pour la danse et même ta sexualité n’ont jamais été des phases, c’est ce que tu es, purement et simplement.
Tu laisses échapper un rire hypocrite à souhait aux derniers mots de l’autre femme, qui te sort complètement de tes pensées. "En paix ? Est-ce que tu sais ce que ça veut dire au moins ?" Tu poses la question, honnêtement, le sarcasme est tout de même audible et tu lèves ton index avant que Diana ne te réponde, lui indiquant que non, tu n’as pas fini de parler. Parce qu’elle ne t’impressionne pas, qu’on se le dise, son petit numéro, son assurance et sa prestance doivent très certainement refroidir et effrayer des femmes avec moins de confiance que toi, mais tu n’as jamais été timide, tu as toujours été directe et qu’on n’oublie pas que tu es capable de te lancer dans un grand écart à trois mètres du sol, seulement vêtue de tes sous-vêtements et ce devant des regards inconnus. Tu adores même cela, alors non, Diana ne va pas réussir à avoir le dernier mot dans votre conversation. Surtout pas dans ton club et sur ton territoire en fait. "Et le club n’est pas encore ouvert au public, jusqu’à ce qu’il le soit, tout cet établissement est une propriété privée ce qui veut dire que tu n’as aucune raison d’être ici et que je n’hésiterais pas à te mettre à la porte s'il le faut... donc j’espère que c’est clair." Tu ponctues ta phrase par un sourire radieux, complètement hypocrite, et un battement de cils, ils ne durent que quelques secondes avant que tu ne laisses échapper un soupir et que tu ne descendes  de la scène.
D’un simple petit saut, que tu as effectué des centaines de fois, te réceptionnant sur ta paire de talons aiguilles avec une expertise certaine, te dirigeant vers le bar ensuite. Tu mérites bien une boisson sucrée après ces heures à danser et si Diana ne compte pas partir, tu mérites doublement une boisson sucrée. "Tu es venue pour quoi au juste ? T’assurer que tu auras une place au premier rang pour juger toutes les danseuses ?" Que tu demandes, regardant par-dessus ton épaule, tu passes derrière le bar et tu pars à la recherche d’un verre propre et de glaçons, remerciant intérieurement Itziar d’avoir veillé que la machine fonctionnait bien et qu’il y avait bien des boissons pour les employées. "Ou alors non, c’est le moment où tu t’excuses de m’avoir presque fait perdre un client la dernière fois ?" Cela... tu en doutes vraiment, que tu te dis en te préparant ton verre, le soda d’une couleur plus que chimique venant brillant dans le verre, bientôt rejoint par une paille rose, que tu portes à ta bouche l’instant suivant, prenant une longue gorgée, rencontrant de nouveau le regard de la rouquine.
Est-ce une autre dispute ? Tu ne sais pas, tu es sûrement trop fatiguée pour cela, cependant, si elle se met en tête qu’elle va pouvoir te dire ce que tu as le droit ou non de faire avec ton propre corps... elle se trompe, et de beaucoup. "Non vraiment, Diana, tu dis que tu viens en paix, j’ai du mal à y croire. Beaucoup de mal à y croire..." Tu fais l’aveu, le ton de ta voix soudainement mesuré, si elle était sincère, tu peux bien faire un effort, après tout, cela ne coûte rien... Rien du tout.

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Il y a des mois de cela tu l'aurais très certainement mise à la porte. Sans aucune hésitation, et tu n'aurais pas demandé aux autres danseuses de partir, non, tu aurais voulu un public pour ce moment important et tu l'aurais fait sans aucun regret et avec autant de véhémence que tu le pouvais, persuadée d'avoir raison. Cependant, tu as bien intégré que tu ne pouvais pas tout résoudre en attaquant le problème, oui, parfois, cela ne sert à rien d'avoir la voix qui porte ou de se moquer de l'opinion des autres ou même d'être à l'aise dans ses chaussures, cela ne fait aucune différence et peut même causer beaucoup de torts. Dans ce cas précis, avoir une autre dispute avec Diana serait plus fatiguant qu'autre chose, autant lui laisser le bénéfice du doute et si sa réponse ne te convient pas ou qu'elle se montre de nouveau irrespectueuse, tu pourras toujours lui dire de partir, et de ne plus jamais remettre les pieds à Paradise City. Tu en es là de tes réflexions quand elle finit par s'installer de l'autre côté du comptoir pour répondre à tes interrogations. Et oui, pour le coup, tu es surprise, toi aussi, tu l'avais mal jugée, tu l'avais déjà rangée dans la catégorie de femmes avec beaucoup de caractère et celles qui sont incapables de s'excuser... mais si, celles qui écrasent tout le monde sur leur passage, qui ont une carrière exemplaire et qui gardent tout le monde à une certaine distance. A une certaine époque, tu as cru appartenir à cette catégorie, ce n'est pas le cas, c'est un débat pour une jour cependant car Diana reprend la parole après ses excuses et lorsqu'elle finit par te tendre la main, tu n'hésites qu'une poignée de secondes avant de la serrer, signe plus que clair que tu la crois.
"... Je n'ai pas perdu le client. Il t'a qualifié d'un peu folle et moralisatrice, mais je n'ai pas perdu de client." Que tu précises enfin, histoire de clarifier la situation. La vérité, c'est que tu as eu des soirées pires que celles-là, oui, tu n'aimes pas l'admettre et tu l'admettras encore moins devant Diana, cependant, ton métier vient avec son lot de risques. Que tu acceptes la plupart du temps, tu es bien des choses, tu n'es pas naïve, tu sais dans quoi tu t'es lancée et quand tu as décidé de faire du strip-tease ton métier et ta source de revenue principale, cela a été une décision mûrement réfléchie. Et pas un coup de tête. "Et j'accepte tes excuses." Que tu confirmes à voix haute, esquissant un sourire pour la rouquine avant de finir ton verre. Tu n'avais pas réalisé que tu avais soif à ce point-là, rester des heures perchée sur des hauts talons et danser en rythme est décidément fatiguant et tu te ressers rapidement, trouvant également un propre pour Diana tout en continuant sur ta lancée. "Parce que dans le fond on ne se connait pas et que tu as l'air sincère donc..." Donc oui, tu acceptes ses excuses. "Aucune raison qu'on se déteste, pas vrai ?" Que tu conclus, posant un verre rempli devant la jeune femme. C'était juste de très mauvaises premières impressions, ni plus, ni moins. Maintenant que cela est dit, vous pouvez mettre tout ceci derrière vous et être quoi ? Amies ? Bonne question, tu commences à être un peu rouillée dans le domaine et toutes les dernières femmes que tu as rencontrées ces dernières semaines étaient soit des danseuses, soit des serveuses, soit reliées à Paradise City, de près ou de lui.
Ce qui n'est pas du tout le cas de Diana. Mais, pour éviter une future dispute et pour bien faire comprendre ton train de vie à Diana, tu préfères mettre les choses à plat tout de suite. "En ce qui concerne mon métier, tu peux juger autant que tu veux dans le fond, ce n'est pas comme si cela m'atteignait au final. Ma profession a déjà une très mauvaise réputation sans qu'on vienne en plus défendre ma vertu ou mon amour propre." Et, chose que tu n'ajoutes pas, tu n'as pas vraiment besoin qu'on vienne te sauver ou qu'on te défende, tu es une grande fille et tu assumes tous tes choix et leurs conséquences. Si même ta cousine et colocataire peut comprendre ce que tu fais et qu'elle ne cherche pas à te dissuader de le faire, alors une parfaite inconnue peut également le comprendre. Tu ne veux pas que Diana te voit comme une victime, ou quelqu'un de perdu ou pire encore, ton métier implique de vendre du rêve, un fantasme complètement faux à des clients, oui, la plupart sont des hommes et si tu n'as jamais été attirée par eux physiquement, ils représentent le plus gros de ta clientèle. C'est une réalité que tu connais, et tu les a toujours considérés comme des créatures étranges, c'est toujours le cas, faire ce métier ne t'a pas fait soudainement changer d'avis, tu es professionnelle la plus grosse partie du temps et tu fais ton métier en gardant tes opinions pour toi. "Parce que tu réalises bien que je ne suis pas oppressée et que personne ne me force... et oui, j'aime mon métier."

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Si tu faisais un autre métier, tu serais sûrement moins sur la défensive, c'est certain. Les médecins et avocats du monde n'ont certainement pas à défendre leur profession avec autant de conviction, mais malheureusement, on ne vit pas dans un monde parfait. Le monde est fait de préjugés et de commentaires plus que vexants et si tu es habituée à ce qu'on s'interroge sur tes motivations à cause de ton sexe, ta couleur de peau et ta sexualité, tu acceptes moins les remarques sur ton métier. Que certains ne jugent même pas comme une vraie profession, oui, on voit cela plus comme une arnaque qu'autre chose, tant pis, depuis le temps tu es rôdée et Diana ne pouvait pas savoir qu'elle touchait une corde particulièrement sensible. Elle s'est excusée, excuses que tu acceptes et tu as un autre haussement des épaules avant d'ajouter :  "Eh bien tu sais ce qu'on dit... il y a un début à tout, n'est-ce pas ?" parce que toi aussi tu grandis encore et que tu en apprends plus sur les autres et sur ta façon d'aborder les nouvelles rencontres. Aucune raison de faire de Diana une ennemie et comme le prouve bien ses paroles suivantes, elle ne comprend tout simplement pas ton choix de métier, et cela, tu peux le concevoir.
Après tout, ce n'est pas une information que tu révèles à toutes les personnes de ton entourage, justement pour éviter cette conversation, Diana fait un effort au moins, ce qui est beaucoup plus que la moyenne. Tu termines ton deuxième verre, le reposant vide sur le comptoir avant de considérer une réponse pour expliquer ton point de vue à la rouquine. "Je suis tout aussi féministe que toi et je suis la première à m'insurger quand je vois une injustice et je trouve ça complètement débile qu'on soit moins payée pour les mêmes heures ou le même boulot. Ou qu'on ne peut pas se permettre de faire la moitié de ce que font nos homologues masculins sans se faire insulter mais..." Oui, d'aussi loin que tu t'en souviennes, tu as toujours trouvé cela injuste, la façon dont les hommes semblaient avoir plus de liberté, la liberté de faire des erreurs, de s'exprimer, alors que de ton côté, on, et surtout ta mère, tentait de refreiner tes envies les plus basiques : celles d'explorer, de te lancer corps et âme dans ta passion et de t'afficher fièrement avec celle que tu aimes. Tout ceci a été retardé à cause de regards extérieurs et inquisiteurs, c'est sûrement pour cela que tu n'étais jamais sortie de l'Australie avant ta virée à Londres avec ta cousine en juin dernier, ou pourquoi tu caches ta vraie profession à une partie de ta famille... ou pourquoi tu n'as jamais eu une seule relation stable.
Parce qu'on ne t'a jamais laissé oublier que tu étais une femme et que dans un sens, tu n'avais pas le droit de commettre des erreurs sans être rangée dans la catégorie des parias. Ce n'est pas facile à gérer et tu images que Diana, une belle femme de caractère, actrice qui plus est, doit bien savoir de quoi tu parles...  "En ce qui concerne mon métier, c'est un choix plus qu'assumé." Tu te souviens encore de la première fois où tu as été dans les coulisses de cet univers, entourée de femmes, de Drag Queens et de véritables divas en osmose totale avec leurs corps, toujours bien apprêtées et toujours prêtes à vendre du mystère et du rêve. Tu as été subjuguée, tu as tout de suite voulu faire partie de cet univers, te moquant bien de savoir si tu étais attirée par la clientèle ou non... C'est bien ce sentiment que tu espères transmettre à toutes les danseuses avec Paradise City, cela et pas autre chose. Tu fais le tour du comptoir, venant t'asseoir sur le siège à côté de Diana, croisant les bras sur ta poitrine, ton regard posé sur la scène. "Et oui, ma meilleure et moi on a acheté l'endroit, on l'a retapé et ... voilà." Tu as un léger sourire sur le visage à présent, la conclusion parait tellement simple, c'est mettre de côté beaucoup d'heures de travail, mais les détails techniques ennuieraient Diana, c'est certain.
"On va ouvrir officiellement pour la Saint Valentin, il y aura une soirée en grandes pompes... tu es invitée bien entendu." Tu fais la précision en hochant la tête, un regard pour la rouquine. "Et je ne dis pas cela à cause des connexions que tu as grâce à ton métier." Car c'est bien comme cela que vous vous êtes rencontrées la première fois, à une soirée qui se voulaient respectueuse et pompeuse devant la presse, mais bien plus intimes dans le privé, le genre de soirée où tu es tout de suite dans ton élément. "C'est une vraie invitation histoire que tu comprennes ce qu'on essaye de faire..." Que tu précises, pour que Diana ne se méprenne pas sur tes intentions, elle l'apprendra vite, tu es la personne la moins intéressée du monde, la gloire, la célébrité, et même l'argent, tout cela, c'est tellement superficiel et inutile dans ton monde. La chose la plus importante à tes yeux est la scène devant vous et tous ceux qui choisissent de venir se réfugier sous les feux des projecteurs, toi la première.

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"Je suis d'accord avec toi, au diable les moralisateurs..." Tu pourrais même trinquer à cela, cependant, tu ne bois pas d'alcool alors tout ce que tu peux faire pour le moment c'est hocher la tête face à Diana, avant de répondre à la curiosité de l'actrice. On t'en pose souvent des questions sur Paradise City en ce moment et cela ne te dérange pas vraiment d'y répondre, l'établissement est un peu entre deux eaux en ce moment, pas encore ouvert au public mais il y a pas mal d'allers-retours avec les danseuses, le staff du bar et les ouvriers en train de régler les derniers détails. Et il est difficile de se dire qu'il y a près de six mois de cela, votre futur club de strip-tease était un restaurant laissé à l'abandon et dont personne ne voulait. Tout cela est parti d'une idée folle au détour d'une soirée avec Itziar et maintenant, le projet se concrétise et dès le mois prochain, il s'agira d'un business au vrai sens du terme. C'est la chose la plus ambitieuse que tu aies jamais accomplie, mais cela, tu ne le dis pas à Diana, tu ne veux pas passer pour une novice et une débutante complète. Non, tu veux renvoyer l'image d'une femme forte et assurée en toutes circonstances, et tant pis si ce n'est qu'une façade et tant pis si tu doutes intérieurement et qu'il faut parfois qu'Itziar répète les choses à deux fois pour que tu réussisses à te convaincre que ce n'est pas une mauvaise idée et que vous avez de quoi tenir la distance. Parier sur soi-même ? C'est parier gros et d'un coup, tu n'es pas du tout une experte dans le domaine et pourtant tu le sais déjà, que les recettes soient bonnes ou mauvaises, tu n'auras absolument aucun regret. "Merci, on essaye de mettre toutes les chances de notre côté dans tous les cas."
Et tu hausses les épaules quand Diana évoque encore son côté trop féministe, du moment que cela ne dérange pas l'expérience des clients, elle peut parler aux danseuses autant qu'elle le souhaite, toutes les femmes que tu connais ne sont absolument pas tombées dans ce milieu par hasard et la plupart en assume pleinement les conséquences sachant exactement où cela va les mener. C'est un bon moyen de faire de l'argent, et rapidement, impossible de le nier et de prétendre le contraire, il y aura toujours un public et des clients, que ce soit dans ce club-ci ou dans un autre. Diana semble ravie cependant, tu ne peux pas détecter de sarcasme dans son ton et tu hoches la tête, tu ne veux pas lui faire perdre son temps et tu ne veux pas non plus qu'elle se sente obligée de faire quoi que ce soit, juste parce que vous venez de faire la paix. "Si tu peux, vas-y, on aura besoin de tous les types de clients dans un premier temps..." Que tu admets avec un léger soupir, ce n'est pas une idée qui te plaît, mais il faut bien commencer quelque part et remplir la caisse ainsi que les poches des danseuses, alors oui, vous ne pourrez pas vous permettre d'être très regardante dès le début. "Donc vraiment merci, tu n'es pas obligée de quoi que ce soit, mais merci si tu le fais dans tous les cas." Tu ponctues ta phrase par un léger hochement de tête, avant de réaliser que Diana est sur le départ.
Elle se lève et tu réalises également que tu n'as rien sur ton emploi du temps pour le reste de la journée, la répétition est finie et Itziar est occupée avec son autre boulot, les danseuses sont déjà parties alors..."Pas de soucis et... je n'ai plus besoin d'être là pour le reste de la journée, faut que j'aille me nourrir, on peut partager un taxi jusqu'au centre-ville... sans crêpage de chignon cette fois-ci." Et même pourquoi pas manger un bout ensemble ? Pas si inconcevable que cela maintenant que tu y songes, tu as déjà pris ta décision et tu lances un bref : "Laisse-moi juste attraper mon sac..." avant de te diriger vers les vestiaires. Tu as un mot pour l'employé en train de changer les ampoules dans les vestiaires et quand il t'assure qu'il a les clefs et qu'il peut bien fermer derrière lui, tu l'abandonnes avec un sourire aux lèvres, allant chercher ton sac. C'est ce dernier que tu fais balancer sur tes épaules, avant de revenir dans la salle principale, indiquant à Diana que tu es prête à partir.

rp terminé