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 The Worst Day Ever (Rudy)

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Message(#)The Worst Day Ever (Rudy) EmptyMar 11 Jan 2022 - 15:22

@Rudy Gutiérrez - Adriana Suarez


25 septembre 2013

Ce matin-là, Adriana s’était réveillée dans sa chambre d’ado, dans les bras de son petit-ami, Augustus. Sa mère l’avait fait sursauter en toquant à la porte, mais un sourire avait illuminé son visage dès qu’elle avait aperçu Gus encore endormi, à côté d’elle. Elle avait tenté de le réveiller avec de doux baisers, mais avait fini par le secouer plus fort et à le pousser au bas du lit, alors qu’il refusait de se lever. Tentant de rire le plus silencieusement possible, la brunette avait regardé Gus quitter sa chambre par la fenêtre. Elle l’avait retenu quelques ultimes instants, déposant ses lèvres sur les siennes, avant de rejoindre sa famille pour le petit-déjeuner. Elle l’aimait, Gus, comme on aime quand on a 17 ans, rapidement, intensément. Dans le couloir menant à la cuisine, un sourire béat toujours ancré sur son visage, elle avait croisé son frère Eduardo.

« C’est bizarre, j’ai cru voir Augustus traverser notre jardin il y a à peine de deux minutes. Tu ne saurais pas ce qu’il venait faire ici ? »

Elle avait haussé les épaules en tentant de prendre un air innocent et son frère avait ri en la suivant jusqu’à la table où leur petit-déjeuner les attendait.

Au lycée, Ade avait revu Gus, entre deux cours, profitant des courtes pauses pour lui voler quelques baisers. Elle avait croisé son frère également, à la cantine, mais chacun avait mangé avec ses amis avant de rejoindre à nouveau sa salle de classe.
Une fois les cours terminés, Adriana avait couru à travers la ville pour participer à un casting organisé par la Maison Weatherton, afin de devenir modèle en prêt-à-porter. Quand elle était petite, Ade avait rêvé de devenir une princesse. Elle avait vite déchanté quand elle avait compris que sa famille n’avait rien de royal, et ne souhaitait pas épouser un crapaud pour un titre. Finalement, ce qui se rapprochait le plus de son rêve de petite fille, c’était de devenir mannequin. Ainsi, sous les doigts de fée d’un créateur, elle serait vêtue de tenues sublimes, serait coiffée comme une reine et maquillée comme une déesse. Depuis quelques temps, la brunette participait donc à tous les castings ayant lieu sur Brisbane et ses alentours, afin de voir son rêve se réaliser.
Elle avait attendu longtemps, très longtemps, dans une salle emplie de filles plus jolies les unes que les autres. Elle les avait vu disparaître dans une pièce, ressortir bien plus tard. Plus elle les observait, et plus elle doutait. Eduardo, à ses côtés, lui avait murmuré quelques mots rassurants, pour lui redonner du courage, enlaçant ses doigts dans les siens. Mais elle se sentait quelconque, banale, et surtout, trop petite. Avec ses 1m57, elle savait qu’elle n’avait aucune chance de devenir mannequin dans des défilés, c’est pourquoi elle avait opté pour le prêt-à-porter et les magazines. Mais ce choix serait-il suffisant ? Finalement, son nom fut appelé et après un regard encourageant de son frère, la brunette avait rejoint une équipe de la Maison Weatherton.
De longues minutes plus tard, Adriana était retournée dans la salle d’attente encore bondée, le sourire aux lèvres, et avait sauté dans les bras de son frère Eduardo. La brunette de 16 ans avait ri aux éclats et avait eu du mal à maîtriser le volume sonore, laissant exploser sa joie malgré les regards assassins des autres filles qui attendaient encore leur tour.

« Cette fois-ci c’est la bonne, j’en suis sûre ! Ils m’ont demandé de revenir dans trois jours pour des nouveaux essais ! »

Adriana avait effectué un petit tour sur elle-même, laissant sa robe blanche tourbillonner autour d’elle.

« Tu as devant toi un futur modèle de la Maison Weatherton ! »

Le rire de la brunette était communicatif, et la joie de son frère se joignit à la sienne, alors que d’autres filles les fusillaient du regard.

« Felicidades, Adriana ! »

Sans prêter aucune attention aux autres prétendantes, la jeune fille quitta le lieu du casting, le bras protecteur de son frère autour de ses épaules. Cette journée semblait parfaite. Mais à quelques centaines de mètres de leur maison, dans une ruelle déserte que les Suárez empruntaient quotidiennement, un homme sauta sur Eduardo, le frappant violemment au visage. La puissance du coup fit tanguer le jeune mexicain sur ses jambes, alors que la douleur et la surprise se lisait sur son visage. Adriana laissa échapper un cri et resta un instant immobile. Mais contrairement aux princesses des contes de fées qui l’avaient toujours fait rêver, la brunette avait toujours eu un côté bagarreur. Dès son plus jeune âge, elle s’était battue dans la cour de récré de l’école afin de défendre des personnes à qui elles tenaient, ou tout simplement des enfants qui lui semblaient avoir besoin d’aide. Alors, cette fois-ci, comme les autres fois, elle fit un pas vers l’assaillant, se préparant à lui sauter dessus, un regard déterminé et empli de colère fixé sur son visage.


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Message(#)The Worst Day Ever (Rudy) EmptySam 22 Jan 2022 - 13:33

Comment faire pour assumer un rôle qui n’est pas le sien ? Rudy se pose la question tous les matins et s’endort tous les soirs après avoir fait en sorte de l’oublier : alcool et drogue, il n’y a que ça de vrai. Il a la majorité internationale, il a tous les droits, le monde lui appartient. C’est du moins l’impression qu’il a lorsqu’il s’attarde sur de la cocaïne. Quand c’est la vodka qui l’accompagne dans ses soirées, il se sent plutôt nostalgique. Triste, même. Il s’imagine une vie différente, avec des parents différents, avec une fratrie unie. Son père ne s’est pas tiré, il aime toujours sa mère intensément et ils font de leur mieux pour s’occuper d’eux. Alors Rudy peut rester en cours à griffonner sur des cahiers, apprendre à tatouer et travailler dans le salon le plus réputé. Il continue de préparer quelques petits plats de temps en temps mais laisse cette passion de côté, plus attiré par le tatouage que par la cuisine. Ouais, l’alcool le fait vraiment dériver. C’est pour ça qu’il préfère la poudre blanche. Elle, elle lui donne les clés d’un royaume : il est le roi et tous les autres sont des moins que rien, à ses pieds. Il a bien compris que ce n’est pas une chose à faire et que ça finira par lui attirer des ennuis mais pour l’heure, c’est sa seule possibilité d’évasion. Alors quand il a compris ne plus pouvoir en consommer à cause d’un type, il a tout de suite accepté de participer au plan pour le faire flipper. On lui a dit qu’il fallait le choper, lui coller deux ou trois droites et le faire rentrer chez lui à coups de pieds au cul. De cette façon, le type serait bien obligé de se reprendre et de recommencer ses activités. Les paiements, les échanges, toutes ces conneries que Rudy ne maîtrise pas vraiment. Lui, il se contente d’appeler un numéro et de rejoindre un type avec une capuche qui lui refourgue sa précieuse poudre. Pour le reste, ce n’est pas son monde et il n’a pas envie d’en faire partie. Il ne sera jamais dealer, il ne sera jamais guetteur, il ne sera rien de tout ça. Parce qu’il ne peut pas finir derrière les barreaux, sa mère et ses frangins ont besoin de lui. Alors, il se contente de consommer. Il revient les pupilles dilatées et les yeux rougis, oui, mais au moins il revient. Tous les soirs, il est là. Et tous les matins, sa mère peut compter sur lui pour l’aider à préparer les autres et faire en sorte qu’ils aient une enfance convenable, malgré tout.

Mais pour l’heure, ce n’est pas à ses frangins qu’il pense. Ni à sa mère. Ni à quoi que ce soit, en fait. Il est avec deux autres types. Il ne les connaît pas vraiment, il sait juste que ce sont eux qui ont monté ce plan. Ils sont dans une ruelle et attendent Eduardo. Ils savent qu’il passe par ici parce que le plus grands des trois, celui avec une capuche noire, l’a suivi durant toute la semaine pour s’assurer de son parcours. Dans cinq minutes exactement, il arrivera et ils pourront lui tomber dessus. Quelques droites, quelques insultes, et il pourra repartir. C’est ce qu’on a dit à Rudy, c’est ce qu’il est prêt à faire. Il aime bien se battre, étrangement. Ça le détend. Peut-être qu’il aurait dû faire boxeur plutôt que de se lancer dans milles carrières uniquement pour nourrir sa famille. Ce n’est pas le plus costaud, ni le plus rapide et encore moins le plus agile mais, contrairement à beaucoup d’hommes, il a l’impression de n’avoir rien à perdre. Il a tout à perdre, en réalité, mais il ne le sait pas encore. « Il est là, on y va ! » Le premier parle et s’élance déjà, alors que Rudy tente de les retenir. « Attendez, il est pas seul ! » Mais ils sont déjà à proximité d’Eduardo et d’une fille, sûrement sa sœur. Ils ont la même tête, ces deux-là. L’un des hommes envoie une droite à Eduardo, tandis que l’autre sort quelque chose de sa poche. Rudy n’a pas le temps de voir, il s’approche de la jeune fille et secoue son visage. « Faut pas qu’tu restes là. » Qu’il dit, avant de s’approcher d’elle pour l’attraper. Il s’en fiche qu’elle se débatte. Tout ce qu’il arrive à faire, c’est à la contourner pour passer un bras autour de sa gorge et utiliser l’autre pour mettre sa main sur sa bouche. Et en forçant sur ses bras, il arrive à la faire reculer. Devant eux, l’un des hommes se bat avec Eduardo tandis que l’autre semble avoir réussi à sortir l’objet métallique de sa poche. « C’est un couteau ?! » Rudy demande, hurle, alors qu’il tient toujours la jeune femme qui ne peut absolument rien faire. Rudy est bien plus musclé qu’elle et, en cet instant, il se rend bien compte qu’il a des choses à perdre. Parce que le type et son couteau n’a pas l’air de vouloir « juste lui faire peur ».

@Adriana Suárez :l:
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Message(#)The Worst Day Ever (Rudy) EmptySam 29 Jan 2022 - 8:37

@Rudy Gutiérrez - Adriana Suarez


Aujourd’hui est une bonne journée, pense Adriana. Elle s’est réveillée dans les bras de son petit-ami, elle a été en cours, puis elle a été acceptée comme modèle de prêt-à-porter pour la maison Weatherton. Elle a hâte de rentrer chez elle pour annoncer la bonne nouvelle à ses parents. Sa mère va être si fière ! Le bras de son frère Eduardo autour de ses épaules, un sourire flottant sur son visage à lui aussi alors que la joie de la brunette est communicative, elle avale les dernières centaines de mètres qui la séparent de la maison familiale. D’ici une dizaine de minutes, ils aideront leur mère à mettre la table et se retrouveront tous pour le dîner, échangeant sur leurs journées respectives. Tout est parfait, tout est normal et habituel.
Du moins, jusqu’à ce que, dans une ruelle déserte que les Suárez empruntent quotidiennement, un homme sorte de l’ombre et assène un violent coup de poing à Eduardo. La surprise et la douleur se lisent sur le visage du jeune mexicain, qui recule d’un pas. La brunette laisse échapper un cri et reste un instant figée, tétanisée par la peur. Mais elle n’est pas du genre à se laisser faire ou à rester inactive. Elle est du genre bagarreuse, à foncer dans l’action pour protéger ceux qu’elle aime. Alors elle fait un pas vers l’agresseur d’Eduardo.
Un autre jeune homme s’approche d’elle en secouant la tête, comme pour la dissuader d’avancer. Elle le regarde à peine, voit qu’il a une capuche sur la tête, comme celui qui se bat avec son frère, et comme un troisième gars qui vient d’arriver. Elle se fiche dans leur tête, elle se fiche de qui ils sont, tout ce qu’elle veut, c’est qu’ils laissent son frère tranquille. Elle ne pense même pas à elle, à sa sécurité, seulement à Eduardo.

« Faut pas qu’tu restes là. »

Elle l’entend, bien évidemment, l’avertissement, mais elle ne l’écoute pas. L’agresseur d’Eduardo n’est qu’à quelques mètres, et déjà elle se met à pousser sur ses jambes pour courir vers lui. Elle espère pouvoir lui sauter dessus, le déstabiliser un instant. Elle imagine déjà ses ongles s’enfoncer dans son visage. Mais elle n’a même pas fait deux pas que le jeune homme qui lui a adressé la parole précédemment l’attrape par derrière et l’immobilise. Elle laisse échapper un nouveau cri, un cri de peur et de surprise, et croise le regard d’Eduardo qui rue pour tenter d’aider sa sœur avant de se prendre un nouveau coup de poing d’une violence inouïe dans le ventre, un coup qui lui fait perdre l’équilibre et le fait tomber sur ses genoux. Adriana se débat, mobilise toutes ses forces pour tenter de s’échapper, mais le jeune homme qui la maintient la serre fermement, l’empêchant de bouger et de crier à nouveau. Il la fait reculer de quelques pas, mais elle ne perd pas une miette du combat qui se déroule sous ses yeux.
L’homme qui est arrivé en dernier se rapproche d’Eduardo, sortant quelque chose de sa poche. La brunette ne voit bien ce que c’est, ne comprend pas encore ce qui se passe, jusqu’à ce que le jeune homme qui l’immobilise se mette à crier.

« C’est un couteau ?! »

La panique qu’elle ressent est décuplée par la surprise, et peut-être un soupçon de peur, qu’elle a entendu dans la voix de son agresseur. Elle se débat plus fort, essaie encore, du plus fort qu’elle peut, de faibles sons s’échappant de sa bouche bâillonnée par la main du jeune homme. Elle réussit à le mordre et il la lâche un bref instant, assez pour qu’elle hurle à son frère.

« Couteaaaaau ! Cours ! »

Elle aimerait qu’il écoute, qu’il tente sa chance, au moins, mais le regard apeuré d’Eduardo croise celui de sa sœur alors qu’il se remet debout. Il doit lire l’angoisse dans les yeux marrons d’Adriana, parce que son regard se fait plus froid, plus déterminé, comme s’il ne voulait pas lui montrer qu’il craint ce qui va arriver, qu’il a déjà deviné comment ça va se terminer. L’homme au couteau s’approche toujours d’Eduardo, qui a recommencé à se battre avec le premier agresseur. Des larmes roulent sur les joues d’Adriana et mouillent la main qui s’est repositionnée sur sa bouche pour l’empêcher de crier. Elle voit la lame métallique briller avant que le couteau s’enfonce une première fois dans le ventre de son frère, déchaînant en elle de nouvelles boutades pour tenter de se libérer. Secouée de violents sanglots, elle n’est pas certaine qu’elle pourrait tenir debout si le jeune homme ne la maintenait pas dans ses bras.



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Message(#)The Worst Day Ever (Rudy) EmptyLun 31 Jan 2022 - 10:01

tw : meurtre :OO:

Il vient de se mettre dans une galère monstrueuse. C’est la première chose à laquelle il pense quand il voit la lame du couteau briller en sa direction. Non, ce n’est pas lui qui va se faire poignarder. Il aurait préféré, en réalité : ça l’aurait empêché de croupir en prison pour le restant de ses jours. C’est la suite qu’il imagine, ce qui lui semble être le plus logique. Ils trouveront les traces d’ADN des uns et des autres sur le corps sans vie de ce type, sur le corps frêle de la jeune femme, et ils les embarqueront. Tous les trois. Celui qui aura donné le coup de grâce aura peut-être deux années supplémentaires mais les deux autres, complices, trinqueront eux aussi. Il voit tout ça, Rudy, quand la jeune fille le mord et l’oblige à retirer sa main de sur sa bouche. « Couteaaaaau ! Cours ! » Elle a le temps de prévenir l’homme qui était en train de rire avec elle cinq minutes plus tôt, mais celui-ci ne bronche pas. Déjà trop assommé par les coups reçus, il semble accepter son sort. Alors quand l’agresseur au couteau s’approche pour lui porter un premier coup, il ne fait rien. La lame ressort, totalement ensanglantée, avant de se plonger une seconde fois dans la chaire d’Eduardo. Rudy observe la scène sans savoir quoi dire, il voit que le deuxième n’a pas l’air si paniqué que ça : il était le seul à ne pas savoir ce qui se tramait réellement. S’il avait su, il ne serait jamais venu ici avec eux. Il voulait simplement lui faire peur et le forcer à se bouger le cul pour qu’ils aient plus rapidement ce qu’ils demandent. Rien de plus. De simple consommateur de drogue, Rudy est en train de virer d’un extrême à un autre. Il était inoffensif, le voilà complice d’un meurtre. Un meurtre, oui. Car l’homme s’écroule au sol après les coups assénés, une flaque de sang ne tarde pas à entourer son corps et les deux autres, lâches, partent en courant. Dans la ruelle, il n’y a plus que Rudy, Adriana et Eduardo. Il respire encore, le mexicain peut le voir à sa cage thoracique qui se soulève et s’abaisse lourdement. Il ne lui reste sûrement plus que quelques minutes, peut-être des secondes – il a sûrement touché des organes, il ne doit plus y avoir grand-chose à faire pour lui. La jeune fille est en pleurs contre lui, il finit par relâcher sa main sur sa bouche, d’abord, avant de doucement resserrer l’emprise qu’il a sur son corps. Et pour éviter qu’elle ne se retourne brusquement et regarde son visage, il s’oblige à lui mettre un coup de pied dans les genoux, pour qu’elle tombe : il a le temps de prendre la fuite, dans le sens inverse, et surtout de ne pas se retourner. Qu’il le veuille ou non, il vient de participer à cette boucherie. Qu’il le veuille ou non, il est passé d’un simple rappel à l’ordre à un véritable règlement de comptes. Et qu’il le veuille ou non, il ne pourra jamais effacer ce souvenir de sa mémoire. Qu’on se le dise, ce soir, il va trouver quelqu’un qui pourra lui refourguer quelque chose et oubliera tout – au moins le temps d’une nuit. La poudre est sa seule alliée, dans toute cette histoire. Il n’a plus qu’à prier pour que les policiers ne viennent pas défoncer la porte de Maritza à six heures du matin, qu’ils ne viennent pas lui passer les menottes devant ses frères et sœurs. Il ne voulait pas ça, Rudy. Il a beau avoir des idées farfelues, il n’a rien d’un meurtrier. Et pourtant, même si ce n’est pas lui qui tenait le couteau, il a tout autant de sang sur les mains. Après quelques minutes à courir, il se retrouve bien loin de ladite ruelle et reprend une marche normale, acceptable. Il retire sa capuche et tente d’avoir l’air normal. Il est vivant, lui.

@Adriana Suárez :drama:
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Message(#)The Worst Day Ever (Rudy) EmptyVen 4 Fév 2022 - 16:00

@Rudy Gutiérrez - Adriana Suarez


La brunette a beau faire tous les efforts du monde pour se libérer de l’emprise de son agresseur, il la maintient fermement. Tout ce qu’elle arrive à faire, c’est le mordre pour prévenir son frère qu’un des hommes est armé d’un couteau. Ca ne sentait pas bon jusqu’à maintenant, mais tout est dorénavant hors de contrôle. Si Adriana avait peur, elle est maintenant en panique. Elle semble vivre cette scène, ou plutôt la subir, comme si elle était un témoin extérieur, lointain. Peut-être que ce n’est qu’un mauvais, un cauchemar, et qu’elle va se réveiller dans quelques secondes. Elle l’espère, prie pour ouvrir les yeux dans son lit, mais elle ne sent pas la douce caresse de ses draps ou le moelleux de son matelas ; elle sent des bras fermes et forts l’enserrer, et elle est impuissante.
Eduardo croise son regard, et si la peur s’y lit un instant, il semble changer d’avis en voyant la panique de sa petite sœur. Jusqu’au bout, il la protégera, et si cela veut dire prétendre ne pas avoir peur, alors il le fera. Il mourra dignement. Il gardera deux des trois agresseurs sur lui. Même s’il avait la force de fuir, qui peut dire ce qu’ils feraient à Adriana ? Il ne peut pas faire ça, il ne peut pas abandonner sa sœur entre les griffes de ces monstres. Il sait qu’ils sont venus pour lui, en connait même la raison. Il ne peut qu’espérer qu’ils ne tueront pas également la brunette une fois qu’ils en auront fini avec lui. Après tout, elle n’y est pour rien s’il a perdu une quantité importante de drogue. En réfléchissant un instant, ils ont tous une capuche : si Ade n’est pas en mesure de les identifier, alors elle a encore une chance de rester en vie. C’est pourquoi Eduardo ne fuit pas, c’est pourquoi il se tient un peu plus droit, le regard déterminé, et encaisse les coups de poing, jusqu’à ce que le couteau transperce sa chair et plusieurs organes.

Tout va très vite. Adriana ne cesse de s’agiter, même si ça ne sert à rien. Elle perd totalement la tête au premier coup de couteau, laisse échapper un hurlement étouffé par la main qui lui bloque la bouche. Mais une fois que le deuxième coup est asséné, puis le troisième, elle n’a plus la force de tenter de se libérer. Elle sait qu’il est trop tard pour son frère, voit bien le sang qui s’échappe beaucoup trop vite de ses différentes plaies. Elle se contente de pleurer dans les bras de son agresseur, attendant qu’il la lâche pour pouvoir serrer Eduardo contre elle. Les larmes coulent silencieusement quand les deux attaquants de son frère s’enfuient en courant. Le troisième la maintient toujours, pourtant, pour une raison qui échappe à la brunette. Elle n’est pas en capacité de réfléchir. Elle n’a pas peur, ne pense pas qu’il peut la poignarder elle aussi, tout simplement parce que son esprit est entièrement concentré sur son frère. La tristesse et la douleur qu’elle ressent l’empêchent maintenant de ressentir la panique qui l’avait saisi il y a seulement quelques minutes. Elle est concentrée sur Eduardo, ne pense qu’à lui.
Son agresseur finit par ôter sa main de la bouche de la brunette, doucement, et celle-ci ne crie pas. Pourquoi le ferait-elle ? Pour appeler à l’aide ? Il est trop tard pour sauver son frère, elle l’a déjà compris. Il la lâche ensuite en lui mettant un coup de genou pour la faire tomber à terre. Dès qu’il a desserré son emprise, les jambes de la brunette se sont mises à flageoler, et elle n’aurait de toute façon pas pu rester debout plus de quelques secondes. Elle ne cherche même pas à comprendre le geste de cet homme, ne cherche pas non plus à le regarder ou à le suivre. Elle ne crie plus, se contente d’avancer à quatre pattes pour se retrouver à côté de son frère. Elle compose le numéro des urgences, met le haut-parleur et pose son téléphone pour garder les mains libres. Dans quelques minutes, ils seront là, mais ce sera déjà trop tard. Elle le sait. Elle observe les plaies d’Eduardo, tente d’appuyer dessus avec ses mains pour ralentir l’hémorragie, en vain. Alors elle finit par prendre la tête de son frère sur ses genoux et par lui caresser les cheveux en attendant l’arrivée d’une ambulance. Quand ils arrivent, Eduardo a déjà cessé de respirer. Son décès ne sera pourtant prononcé que plusieurs minutes plus tard, à l’hôpital, par un médecin. Là-bas, elle retrouvera ses parents et son autre frère, Pablo. La douleur qu’elle ne ressent ne lui appartiendra plus en exclusivité, elle devra la partager avec ses proches.


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