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Message(#)(eleonora) gimme one chance EmptyMar 11 Jan 2022 - 21:04

Les discussions avec Ethel sont rares mais toujours intéressantes. Notamment lorsqu’il est question d’une amie à elle ayant eu recours à des méthodes peu conventionnelles pour trouver des médicaments à sa mère. Comment est-ce qu’ils en sont venus à aborder ce sujet là ? Très bonne question. N’en reste pas moins que rien de tout ce qu’elle a pu lui dire est tombé dans l’oreille d’un sourd, lui qui depuis quelque temps a tendance à retrouver une consommation d’anti-douleurs à la hausse ; une hausse assez forte pour que les prescriptions médicales soient largement insuffisantes. Et puisque Benjamin ne veut rien entendre, pas même lui en signer quelques unes, Rhett est contraint de trouver par lui-même d’autres moyens de subsistance. Certains sont accro à la caféine, d’autres le sont à des choses vues d’un bien mauvais œil par la société. A ses yeux, pourtant, tout est du pareil au même: ils sont animés d’un besoin qui n’aurait jamais dû exister. Personne n’aurait dû lui rouler dessus en Angleterre et s’il y a quelqu’un à blâmer dans cette histoire, ce n’est pas lui.

Pour autant, il n’est pas autonome d’un tel mode de vie. Lui et sa quarantaine approchant à grand pas, il dépend encore largement d’autrui et, surtout, de leur silence. Ce n’est pas comme s’il avait son revendeur de drogue, non, loin de là. Pour le moment encore, Rhett s’est toujours contenté des prescriptions médicales, se retrouvant parfois malencontreusement à en faire des doubles, des triples. Jamais rien de plus. Jamais rien d’autre que les médicaments conseillés par le médecin, ceux qui font taire la douleur qui certains jours l’empêche même de se lever, ces jours-là où il appelle ABC en s’inventant une grippe fulgurante. Il passe pour un absentéiste, un ancien sportif à la santé d’un bambin, mais peu importe. Au moins, ainsi, personne ne sait qu’il laisse une douleur psychologique prendre le pas sur son corps tout entier et sa vie avec.

Seulement son plan n’est pas sans failles, et plus les années passent et plus il sent que ce qu’il ingurgite quasiment au quotidien ne suffit plus à le calmer à l’apaiser. Ce n’est pas qu’il a besoin de davantage de doses, c’est qu’il a simplement besoin de plus fort. Tout médicament perd de son effet à la longue, les médecins l’avaient prévenu et il a préféré les ignorer puisque tout est toujours plus simple ainsi. Aujourd’hui, il paie les conséquences de ses choix d’antan et se retrouve à utiliser sa petite soeur comme intermédiaire sans même qu’elle le sache. Ah oui ? Dis m’en plus sur cette amie. Qu’il disait, le grand-frère qui ne jouait son rôle que pour obtenir des informations, éternellement incapable de savoir comment agir face à sa cadette sinon. C’est pourtant grâce à elle qu’il sait que cette amie en question s’est aussi mise à revendre quelques trucs, chose que peu de personnes savent. Désormais, il s’ajoute à la liste, volontiers prêt à se délester de quelques billets si elle peut en retour lui apporter ce qu’il cherche. Dans son malheur, il a au moins le mérite de ne pas manquer d’argent ; il s’y prend simplement mal pour toutes choses.

Notamment aborder une jeune femme à la fin de son service en l’appelant par son prénom suivi de son nom. Ça, par exemple, cela n’aide pas le moins du monde à ce qu’elle ait une bonne image de lui, encore moins alors qu’il se la joue Mr Robot à garder une capuche sur sa tête pour ne pas être reconnu. “Je suis le frère d’Ethel. Rhett. Rhett Hartfield.” il continue alors, se retenant difficilement de préciser qu’il est une (ancienne) star du rugby et qu’elle l’a sûrement déjà vu à la télévision ou entendu à la radio. Là n’est pas le sujet et, pour une fois, il préférerait encore qu’elle ne s’en rende pas compte. “Je voulais juste… parler. Elle m’a dit que tu avais été très présente pour ta mère.” Ce qui, dans son cas en particulier, ne se résume pas à simplement lui apporter des chocolats sur son lit d’hôpital et il espère qu’elle aura compris où il souhaite en venir.
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Message(#)(eleonora) gimme one chance EmptyMar 18 Jan 2022 - 23:07

Ce n’est pas que tu refuses de penser à ta mère aussi souvent que possible, c’est surtout qu’en ce moment, avec le bordel qu’est devenu ton quotidien, c’est de plus en plus difficile de penser à elle sans ressentir une boule de colère dans le fond de ton ventre. La colère face à tous les mensonges et tous les secrets qu’elle avait gardé pour elle concernant ton père biologique, et puis une colère – semblablement injustifiée, mais certes – qu’elle n’ait jamais pris le temps de t’offrir mieux que des restants, une vie sans ambition et des traumatismes si puissants qu’il était ô combien plus facile de lui mettre tout le blâme sur le dos que de tenter de faire le moindre travail sur soi. Elle était malade, ta mère. Longtemps. Tu peines à te souvenir de l’époque où elle n’était pas souffrante d’une façon ou d’une autre. Tu te souviens seulement de l’escalade des choses. Des semaines où tu la voyais à peine, et puis soudainement, ta maison n’était plus ta maison et ta mère n’était plus ta mère, en quelque sorte. Tu pourrais blâmer ta tante de ne pas avoir eu plus à te donner en grandissant, mais là aussi, tu es injuste quand tu sais qu’elle t’a donné tout ce qu’elle pouvait. Tu pourrais en vouloir au monde entier pour tes mauvais choix, mais blâmer X, Y ou Z alors qu’à la fin de la journée, c’est toi qui n’assures pas dans ton propre bordel, c’est assez évident de savoir à qui revient la réelle faute. Pas ta mère. Pas ta tante. Juste toi.

Mais ça aussi, tu peines à vraiment vouloir le comprendre alors que tu te retrouves à récurer des chiottes miteuses d’un fast-food toi aussi miteux pour un salaire qui parviendra à peine à te faire survivre pendant la semaine. Alors non, quand tu sors enfin du restaurant après t’être débarrassée de ton uniforme à l’odeur de friture et d’échec, tu n’as pas particulièrement envie de te faire aborder par le premier mec lambda qui passe par-là et qui te pose des questions sur ta mère. Normalement, tu l’aurais sans doute envoyé chier sans même tourner la tête. Tu n’as pas de temps à perdre. Tu veux juste rentrer (où? Chez Mac ou dans ton appartement minable? Tu n’as pas encore décidé) et prétendre encore un peu plus longtemps que tu n’es pas au bout du rouleau. Mais tu le reconnais, le mec qui appelle ton nom de la plus hasardeuse des façons, celui qui s’approche de toi alors que tu n’as même pas encore eu le temps de t’allumer une clope. « Je suis le frère d’Ethel. Rhett. Rhett Hartfield. » « Je sais qui tu es. » Et pas seulement parce qu’il est frère d’Ethel. Tu l’as souvent vu à la télévision, entendu à la radio. C’est ce qui arrive, quand on n’a pas les moyens de se payer des souscriptions pour Netflix, Stan, Amazon Prime et autre compagnie dont tu oublies les noms parce que justement, t’as pas les moyens de te les payer : tu écoutes la télévision locale, tu ouvres ta radio pour faire du bruit. Et puis, ce n’était pas un nom inconnu dans la bouche de ta mère, cette grande fan de rugby. Donc oui, évidemment, tu sais qui il est. Ce qui n’explique pas toutefois ce qu’il te veut. « Je voulais juste… parler. Elle m’a dit que tu avais été très présente pour ta mère. » Tu fronces les sourcils, ne comprenant pas – ou ne voulant pas comprendre – où il veut en venir avec son entrée en la matière qui laisse un peu à désirer. « T’es passé de joueur de rugby pro à stalkeur pro? » Une mince ligne se forme sur tes lèvres alors que tu te décides enfin à allumer ta cigarette sur laquelle tu tires à quelques reprises avant de l’offrir à Rhett. « Qu’est-ce que tu veux savoir Rhett, Rhett Hartfield, frère d’Ethel? » que tu demandes finalement, le dévisageant de la tête aux pieds sans la moindre gêne. Il n’est sans doute pas venu te rendre une petite visite dans le stationnement de l’endroit où tu travailles sans une petite idée derrière la tête.
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Message(#)(eleonora) gimme one chance EmptyMar 25 Jan 2022 - 8:55

Rhett a ce don pour toujours paraître à l’aise en toutes circonstances, largement aidé par le fait qu’il est à l’aise. Il a autant l’habitude de la boue des terrains que des costumes repassés des dîners mondains et bien que doté d’une franchise sans pareil, il n’a aucun mal à adapter son discours à autrui pour ne pas risquer de faire de frasques. Il ne chantera pas les louanges d’un inconnu simplement pour bien se faire voir, n’allons pas jusque-là, mais l’australien sait toujours se débrouiller pour que l’on garde de lui une bonne image et qu’il puisse garder sa place dans les dîners bien pensants qu’il déteste autant qu’il recherche. Tout est toujours une question de paradoxes et de juste balance de ces derniers.

Ce soir, pourtant, il n’a absolument rien d’assuré. Il sait qu’il se met dans une position inconfortable, pour ne pas dire illégale. Si cette rencontre venait à se savoir, ce serait la fin inévitable de sa carrière et tous les efforts investis dans cette dernière seraient réduits à néant. Les présentations sont bien plus rapides encore qu ce qu’il aurait pu imaginer, pour autant ce n’est en rien une bonne nouvelle pour lui. « Je sais qui tu es. » Dans d’autres circonstances, il aurait été fier que son visage soit reconnu. Ce soir, il ne fait que jurer en silence. Cela signifie qu’il n’est pas seulement le frère d’Ethel, il est le gars qu’elle voit à la télévision quand elle ne zappe pas assez rapidement ABC - il n’est pas naïf au point de penser qu’elle le connaît pour sa carrière sportive. Si elle veut lui rejeter la faute dessus, elle n’aura qu’à prononcer son prénom et en informer ABC. Pour le reste, la presse se fera sans aucun doute un plaisir de s’en charger en même temps que de l’enterrer six pieds sous Terre. Peu importe. Le moment n’est pas bien choisi pour penser au pire alors que Rhett n’a même pas abordé le sujet de sa venue: il essaye de le faire à sa façon, tentant d’attraper avec maladresse la corde ‘empathie’ de toute cette histoire, jouant de la relation que la jeune femme entretenait avec sa mère.

« T’es passé de joueur de rugby pro à stalkeur pro? » Il se retient de dire qu’il se moque pertinemment de son histoire de famille et qu’il n’aurait pas mis le moindre effort pour s’intéresser à une amie de sa petite soeur, mais sûrement que ce ne seraient pas les mots les plus avisés à partager avec la jeune femme. L’ancien sportif se contente de sourire à son tour, laissant une fossette creuser sa joue. “Ça sera peut-être une reconversion future.” Il joue de la chose à son tour lorsqu’il comprend qu’Eleonora n’est pas apeurée par la situation et qu’elle ne s’apprête pas à lui injecter les yeux de bombe au poivre avant de s’enfuir - c’est au moins un bon début. L’observant fumer, il ne pèse pas même le pour et le contre avant d’accepter la cigarette lorsqu’elle le lui tend. « Qu’est-ce que tu veux savoir Rhett, Rhett Hartfield, frère d’Ethel? » A bien y repenser, il se demande même comment est-ce qu’il a pu craindre un seul instant qu’elle s’enfuie de peur. Cette jeune femme respire la confiance en soi autant que l’impétuosité. Généralement, les deux ne font pas bon ménage, et après avoir tiré à quelques reprises sur la cigarette à son tour, il la rend du bout des doigts à sa propriétaire pour mieux prendre le temps de répondre à sa question ensuite. “Tu revends les anciens médicaments de ta mère, c’est ça ?” Mains dans les poches, toute envie de jouer s’échappe de lui. Ses grands yeux clairs ne lâchent plus les siens alors qu’il sait avancer lui-même sur la corde fine. “C’est pas vraiment une question, je cherche simplement à savoir si tu en as encore.” Son passé ne l’intéresse pas, il cherche simplement à savoir si elle peut lui être utile maintenant.
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Message(#)(eleonora) gimme one chance EmptyDim 6 Fév 2022 - 8:29

Il y avait un moment que tu n’avais pas eu des nouvelles d’Ethel. Un moment que tu n’étais pas passée chez elle, qu’elle n’était pas passée chez toi. Une compagne d’infortune, une amie de la misère, c’est ce que vous étiez l’une pour l’autre depuis un moment déjà et pourtant, jamais le sujet ne venait réellement à tourner autour de ses frères. Elle évitait d’en parler, tout comme tu n’avais pas l’habitude de t’attarder sur le schéma familial que composait la famille Parker, ou même l’absence complète d’un quelconque paternel dans ton héritage. La seule raison pourquoi Ethel savait pour ta mère, pour les médicaments et pour sa mort, c’est parce qu’elle était déjà là, à ce moment-là et aussi parce qu’elle avait déjà pigé dans ces réserves de médicaments que tu continuais d’obtenir, souvent pour ta consommation personnelle, parfois pour de la petite revente, ici et là, dans ton entourage, pour des petits prix quand tu avais besoin d’arrondir les fins de mois (c’est-à-dire bien plus souvent que tu n’avais envie de l’admettre.) Alors de voir son frère débarquer à l’improviste, ça n’avait rien de normal ou d’habituel, tout comme son entrée en la matière qui n’avait rien de bien précise à tes yeux. C’est particulier, mais c’est intriguant, surtout lorsqu’il se contente de hausser les épaules comme si cette conversation était tout ce qu’il y a de plus normal. « Ça sera peut-être une reconversion future. » Tu pourrais lui dire qu’il est bien parti, mais tu te contentes de lui tendre ta cigarette, cherchant toujours à comprendre ce qu’il peut bien chercher à savoir, ou à vouloir sans doute, parce que c’est sûrement de ça qu’il s’agit, pas vrai? Il veut quelque chose de toi, et tu n’as juste pas encore fait 1+1 pour comprendre de quoi il s’agit.

Ta cigarette se retrouve à nouveau entre tes doigts alors que jamais ton regard ne quitte celui de Rhett. « Tu revends les anciens médicaments de ta mère, c’est ça? » C’est donc ça. Droit au but. Ça t’arrache un léger rire et un nouveau haussement d’épaules. « Ça dépend qui demande. » Ce n’est pas comme si tu cherchais à faire la publicité de ce petit passe-temps. Il y a longtemps qu’elle est morte, ta mère, et pourtant, des médicaments à son nom, tu parviens toujours et encore à t’en procurer. Tu devrais peut-être te méfier de la vedette qui cherche à se mettre le nez dans tes affaires, mais quelque chose te dit qu’il ne demande pas pour te causer des problèmes, bien au contraire. Il semble bien trop détendu et surtout, tu n’as pas la moindre idée de ce qu’il gagnerait à venir faire tomber une affaire qui te rapporte à peine tant tu ne cherches pas vraiment à capitaliser quoique ce soit avec ça. « C’est pas vraiment une question, je cherche simplement à savoir si tu en as encore. » « C’est ta sœur qui t’a parlé de ça? » Qui d’autre, vraiment? Tu tires une nouvelle fois sur ta cigarette avant de laisser le mégot tomber à même le sol, l’écrasant de ton talon avant de reporter ton attention sur la Hartfield. « C’est possible que j’en ai encore, oui. Ou que je sache comment me les procurer à nouveau. » Tu t’approches légèrement du joueur de rugby, un fin sourire sur les lèvres. « Pourquoi ça t’intéresse? » Tu penses bien avoir compris, ce n’est pas le genre de choses que l’on recherche ou que l’on demande sauf si ce n’est pour un intérêt personnel, et pourtant, quelque chose t’amuse à l’idée de lui faire avouer les raisons pour lesquelles il est venu te voir toi, petite nobody pour une telle demande quand ce que tu vends, il peut le trouver dans une pharmacie avec les bonnes prescriptions. Ou alors ça t’amuse encore plus de penser que good guy Rhett Harfield, qui paraît toujours si bien à la télévision, puisse ne pas être si good que ça, tout compte fait.
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Message(#)(eleonora) gimme one chance EmptySam 12 Fév 2022 - 21:58

La cigarette de la jeune femme se pose rapidement entre les lèvres du présentateur, lesquelles s’ouvrent finalement pour laisser passer la fumée grise. Rapidement, il lui rend son bien, habitué à ménager ses addictions. Ce dont il est aussi un habitué, c’est du fait d’aller directement au fond des choses, sans prendre le temps d’user d’un millier de stratagèmes et d’euphémismes pour ménager son audience. Il a besoin que les choses se fassent et, qui plus est, qu’elles se fassent rapidement. « Ça dépend qui demande. » Rhett n’est pas stupide au point d’être venu accompagné, alors il prend ses paroles au pied de la lettre. “Simplement moi.” Pas la police, pas Dieu sait quelle autorité, pas un parent en colère, pas un esprit vengeur. Rhett, simplement Rhett qui a étudié le mythe d’Icare pendant ses études mais n’a jamais jugé bon de prendre des notes pour ne pas le reproduire. Ses ailes de cire ont brûlé, il ne peut plus rien faire si ce n’est tenter de réduire au maximum l’éternelle sensation de brûlure qui hante ses jours et ses nuits.

L’australien se repose sur le lien qui l’unit à sa cadette, et celui qui fait des deux jeunes femmes des amies. Ethel est sa garantie, Ethel est la garantie d’Eleonora par la même occasion. Et Ethel, surtout, ne sait rien de l’arrangement de cette rencontre, encore moins de ce que son cher frère cherche à obtenir. Elle en serait horrifiée, elle qui était la première présente à son chevet lors de son overdose, elle qui y est restée le plus longtemps aussi. Il ne veut pas lui faire plus de mal encore, bien qu’il s’y prenne éternellement bien mal. « C’est ta sœur qui t’a parlé de ça? » Pouce et index se retrouvent, le temps pour lui de glisser sur ses lèvres, signe qu’il restera muet à ce sujet. S’il peut garder le secret à propos d’Ethel, cela signifie qu’il peut en faire de même pour Eleonora. Il est doué pour garder les choses pour lui, Rhett, et il espère simplement qu’elle apprendra petit à petit à lui faire confiance ; assez pour qu’il ait ce qu’il est venu chercher et ce pour quoi il fait tant d’efforts. De ses yeux curieux, il observe la petite blonde jouer à l’adulte, écrasant vulgairement la cigarette entre le bitume et son talon. « C’est possible que j’en ai encore, oui. Ou que je sache comment me les procurer à nouveau. » C’est possible, ce qui signifie qu’elle a encore tout ce qu’il cherche à sa disposition. Elle use d’euphémisme, mais rien qui ne soit pas évident. Le joueur de rugby reste immobile alors qu’elle fait quelques pas en sa direction, frêle jeune femme dans la nuit. « Pourquoi ça t’intéresse? » Question piège, réponse impossible à donner sans risquer de tout perdre. Elle saura à la seconde où elle tapera son nom sur internet, suivi des dizaines et des dizaines d’articles au sujet de son overdose d’anti-douleurs. L’épisode a rapidement été oublié de la mémoire collective, mais internet n’oublie jamais et ne passe pas l’éponge non plus. Foutue invention. “Quand est ce que tu pourrais en avoir ?” Elle a peut-être ses questions, mais il juge les siennes bien plus pertinentes à vrai dire. “L’argent n’est pas un problème.” Elle aura la marge qu’elle veut, elle s’achètera ce qu’elle veut. Peu lui importe. Le prix donné par Eleonora sera le sien, il ne peut pas prendre le risque de négocier cette partie-là des choses. Qui plus est, elle en a sûrement bien plus besoin que lui, bien qu’il ne soit pas certain que le moyen utilisé pour arrondir les fins de mois soit réellement une bonne idée. Encore une fois, peu lui importe. Elle est une amie d’Ethel, pas sa sœur en personne. Oh, oui, Ethel. “Et pas un mot à Ethel de tout ça.” Voilà la partie du contrat sur laquelle il restera le plus intransigeant, sa cadette ayant déjà bien assez de problèmes à gérer pour qu’il n’ose ajouter les siens à l’équation.
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Message(#)(eleonora) gimme one chance EmptyDim 27 Fév 2022 - 5:03

« Simplement moi. »

Simplement lui donc, même si tu doutes qu’il aurait osé te donner une autre réponse que celle-là même s’il y avait vraiment quelqu’un d’autre que lui intéressé à le savoir. Tu n’avais jamais réellement pris la décision en bonne et due forme de vendre les médicaments de ta mère à d’autres, non. Tu n’avais même jamais réellement cru que tu continuerais de t’en procurer bien longtemps après qu’elle décède, mais c’était le genre de choses que les pharmaciens ne semblaient pas questionner, qu’importe que la patiente ne soit plus de ce monde depuis presqu’une décennie. Et puis l’habite s’était prise, quand une fois les médicaments étaient pour toi, l’autre fois pour un ami, et la fois d’après pour une connaissance d’un peu plus loin. Jamais rien de cruellement officiel, jamais un trafic assez important pour soulever la moindre suspicion de la part de qui que ce soit, jamais un trafic en soit même, mais juste assez pour te faire quelques sous dans des périodes plus difficiles. Et pour un timing, le commentateur n’aurait sans doute pas pu mieux tomber, quand tu touchais un fond que tu n’avais pas touché depuis bien longtemps dans tes finances, dans tes possessions. Quand ton dernier appart n’était plus tien, quand on t’avait volé le peu de stock de ce que toi tu aimais consommer, quand les payes du resto couvraient à peine de quoi garder ton tas de ferraille sur la route, seul et unique moyen de transport que tu possédais. Non, il n’aurait pas pu mieux tomber Rhett alors évidemment quand sa question fut « Quand est-ce que tu pourrais en avoir? », tu n’avais pas besoin d’y penser longtemps avant de répondre « Quelques jours. » Ça t’en prendrait bien moins que quelques, quand tu n’en avais besoin d’un seulement, mais ça, il n’était certainement pas obligé de le savoir.

« L’argent n’est pas un problème. » Et ça, ça étire un sourire sur tes lèvres. Ça, ça fait sonner le bruit d’une caisse qui s’ouvre dans le fond de ton esprit et tu es loin de détester ça. Tu n’as jamais fait ça pour l’argent, parce que tu n’as jamais vraiment vendu à qui que ce soit qui en avait, de l’argent, mais lui, il a bien l’air du mec qui a bien plus de cash qu’il n’en a besoin, surtout s’il est prêt à le donner à une fille comme toi pour quelque chose qu’il pourrait se procurer de bien d’autres façons. « Et pas un mot à Ethel de tout ça. » « Pourquoi venir voir quelqu’un près d’elle si tu tiens à la tenir loin de ça? » Qu’est-ce qu’elle dirait, malchanceuse Ethel, screwed up Ethel si elle savait que son grand frère n’est pas blanc comme neige? Ou bien se doute-t-elle déjà de quelque chose, d’où le besoin que tu te taises? « Mon silence aussi a un prix. » Mais il a déjà dit que l’argent n’était pas un problème, n’est-ce pas? « C’est l’affaire d’une fois? » Tu espères que non. Ça a déjà tout pour t’amuser, ce petit arrangement.
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Message(#)(eleonora) gimme one chance EmptyMar 1 Mar 2022 - 3:47

« Quelques jours. » Alors dans quelques jours, tout ira mieux. Dans quelques jours, il aura de nouveau de quoi faire face à la douleur. Dans quelques jours, il ne trouvera pas plus puissant que ce qui est noté sur son ordonnance mais il trouvera autre chose, et pour un corps qui s’est depuis longtemps habitué aux opioïdes qui sont devenus fréquents, c’est finalement la seule chose qu’il puisse encore faire. C’est la seule chose qu’il veuille faire, aussi, et surtout, parce qu’il est tout simplement hors de question d’accepter la défaite et de se retrouver dans un centre pour toxicomanes et autres drogués. Il n’est pas de ce milieu là, Rhett, il est un Icare fauché en pleine ascension alors qu’il n’avait même pas pour but de s’approcher du soleil: il voulait simplement voler. Cela n’empêche. Ses ailes de cire ont fondues, il n’est plus rien ni personne désormais, rendu à quémander quelques cachets à une gamine comme si elle était un mercenaire prêt à tout pour l’argent.

Pourtant, si l’argent n’est pas un problème, comme il le souligne lui-même, il faut aussi qu’Eleonora sache une chose: Ethel, elle, pourrait très bien être un problème et c’est justement pour cette raison qu’elle doit être tenue aussi loin que possible de toute cette histoire et ce qui concerne son frère aussi. Ethel a déjà du mal à vivre une vie normale, il ne peut pas lui imposer une certaine illégalité en plus. « Pourquoi venir voir quelqu’un près d’elle si tu tiens à la tenir loin de ça? » Parce qu’il n’est pas le frère dont on puisse rêver ; est-ce que cela suffit à répondre à la question, à tout hasard ? “Je veux parler à quelqu’un d’indépendant.” Et par là, il veut surtout dire qu’il ne veut pas s’aventurer davantage dans le milieu de la drogue et tout ce qui s'ensuit ; il ne veut pas se mouiller et encore moins être lié à la moindre organisation. Une nobody qui revend les médicaments de sa mère pour survivre et se faire une place dans ce monde, c’est tout ce qu’il désire.

« Mon silence aussi a un prix. » Rhett a un rire faux, pris de court. “Alors maintenant tu te la joues mercenaire ?” Il la pensait animée de bonnes convictions et tout ce qui s’en suit, mais il se pourrait finalement qu’elle ne soit intéressée que par l’appât du gain et, autant que possible, le gain le plus élevé qui soit. Sans doute aurait-il dû s’en douter ; sans doute aussi aurait-il dû se garder de préciser sans retenue que l’argent n’allait pas être un problème dans leur échange. Ce n’est pas comme s’il faisait ce genre d’affaire tous les jours: il n’a pas les dessous du métier en tête. « C’est l’affaire d’une fois? » - "Ça change quoi ?” Qu’est-ce qui serait la bonne réponse à ses yeux ? Oui, ou non ? Parce qu’il pourrait dire l’un comme l’autre, Rhett, mais en son for intérieur il sait déjà qu’il reviendra bien vite vers elle pour de nouvelles doses, peu importe ce qu’il lui répond aujourd’hui pour la rassurer. “Tu peux en avoir à quelle fréquence ?” Question comme ça, bien sûr, nullement animée par une curiosité nécessaire.
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Message(#)(eleonora) gimme one chance EmptyVen 18 Mar 2022 - 8:11

Est-ce que Rhett était la réponse à toutes tes questions? La solution à tous tes problèmes? Tu étais consciente que tu réduisais à pas grand-chose l’ensemble des merdes qui te tombaient dessus en ce moment et qu’il n’y avait aucun univers dans lequel le sportif devant toi pouvait être une réponse à tout, mais quelque chose te laissait croire qu’il pouvait néanmoins devenir une carte atout des plus intéressantes dans ta poche. Parce qu’il avait de l’argent et qu’il avait besoin de toi. Tu ne comprenais pas pourquoi, sans doute que tu ne comprendrais jamais pleinement le raisonnement qu’il avait pu avoir pour faire de toi sa meilleure option, mais tu n’allais certainement pas cracher sur l’opportunité. Tu avais ce qu’il cherchait, il avait de l’argent pour payer. Le comment du pourquoi, ça ne t’intéressait pas plus que ça, même si tu demeurais curieuse de savoir ce qu’un mec aux allures aussi straight que Rhett Hartfield pouvait bien vouloir de médicaments achetés sur le marché noir. « Je veux parler à quelqu’un d’indépendant. » C’est toi ça, l’indépendante? Sûrement. Tu n’es affiliée à aucun gang, tu ne réponds à rien ni personne quand les médicaments que tu obtiens, tu le fais de manière presque légale, si on oublie que la prescription ne vaut plus rien et que la récipiendaire git six pieds sous terre depuis presqu’une décennie. Des détails. « Qu’est-ce qu’elle dirait Ethel, si elle savait? » Tu te demandes vraiment ce qu’il croit, qu’est-ce qui lui fait si peur pour que tu en viennes à détenir un tel secret au-dessus de sa tête. Rien ne garantissait qu’il te le dirait, probablement même qu’il pourrait t’envoyer promener, ici et maintenant, mais dans l’immédiat, tu semblais être autant sa solution que lui était la tienne.

« Alors maintenant tu te la joues mercenaire? » Le commentaire t’arrache un rire. Tu as l’air de quelqu’un qui peut se le permettre, peut-être? Non. Pas mercenaire, mais l’idée n’est pas mauvaise non plus, à bien y penser. « Je sais reconnaître une bonne opportunité d’affaire lorsque j’en vois une. » Ou plutôt quand le mec devant toi est assez con pour faire voir son jeu d’un coup, te donnant ainsi bien plus de chances de prendre l’avantage. « C’est toi qui vois, j’peux rien te vendre aussi. » Tu le dis, mais tu n’y crois déjà pas. La simple idée de renflouer tes poches d’un peu de cash t’est bien trop nécessaire et agréable pour que tu le renvoies d’où il vient sans faire cet échange. Il a besoin des médicaments, tu as besoin d’argent. Tout le monde y gagne, mais ton besoin de toujours pousser trop loin pourrait te coûter cher, Leo. « Ça change quoi? » Dans l’immédiat? Pas grand-chose. Un coup d’argent, c’est un coup d’argent, qu’il se répète ou non. Mais tu pourrais bénéficier que la transaction devienne répétitive. Lui aussi, sans doute. « J’essaye de voir si c’est un trip ou un besoin, ton truc. » Alors, qu’est-ce que c’est? Une envie de te geler la gueule une fois ou le besoin pour quelque chose de plus durable, permanent? À quelle fréquence est-ce que tu dois te préparer pour ces petites rencontres? « Tu peux en avoir à quelle fréquence? » Un besoin, donc. « Ça dépend. » Aussi souvent qu’il y a de pharmacies dans le coin, c’est-à-dire pratiquement à volonté, pas que tu aies déjà abusé de la sorte, évidemment. Mais ça, c’est ton avantage à toi, parce que tu joues mieux que lui, tu souhaites garder le contrôle, encore un peu. « Assez souvent pour que tu reviennes vers moi la prochaine fois. » C’est bien tout ce qu’il voulait savoir, non? « Rentre ton numéro. » Tu lui tends ton téléphone. « J’te dis où, quand, combien et si tout te convient, je promets de rien dire à Ethel. » Allait-il accepter de jouer le jeu selon tes règles?
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Message(#)(eleonora) gimme one chance EmptyVen 1 Avr 2022 - 18:57

Le vent est à peine présent mais Rhett n’a pas besoin de plus pour avoir des sueurs froides et sentir les poils de ses avant-bras se dresser. Il n’est pas à sa place, il n’est pas dans son monde, et pire encore: il n’est en rien légitime à celui-ci. Il a des défauts - demandez en la liste à Jenna, elle la connaît bien - mais il n’est pas un mauvais bougre ; il traîne encore moins dans des trucs louches, et surtout pas illégaux. Il a tout perdu sans même prendre de risques, alors comment pourrait-il mettre le moindre pied dans le monde de l’illégal, de la drogue, et de tout ce qui s’ensuit ? Il ne le peut pas, tout simplement. Il ne le fait pas non plus. Ce n’est pas ce qui est en train de se passer. Ce n’est pas une revendeuse et une camée, c’est simplement une amie d’Ethel qui rend des services, et lui qui a la main tendue pour en recevoir le fruit. C’est tout ce que c’est, et s’il se le répète assez, il finira par le croire réellement.

« Qu’est-ce qu’elle dirait Ethel, si elle savait? » Et quand ce n’est pas l’avis de Ruben que tout le monde demande, c’est celui d’Ethel. Peu pourraient croire que Rhett est le grand frère de cette fratrie hétéroclyte et quelque peu chambranlante ; comme lui, tiens. Encore moins pourraient croire qu’il est en âge et en capacité de prendre ses propres décisions, et tant pis si ces dernières sont généralement très mauvaises. “Peu importe, elle ne saura pas.” Le brun répond rapidement, sans émotion. Ce n’est pas un aspect de la discussion qui est négociable et il préférerait encore repartir sans rien plutôt que de laisser encore une fois sa cadette se retrouver au milieu du désastre. “Pas vrai ?” Il demande, plus incisif, souhaitant veiller à ce qu’elle ne lui cause pas de problèmes dans un avenir plus ou moins proche. « Je sais reconnaître une bonne opportunité d’affaire lorsque j’en vois une. » Elle a les traits d’une enfant et, aux yeux de Rhett, elle en a aussi l’âge, mais jamais il n’avait eu l’audace de la sous-estimer. Ses grands yeux innocents cachent des sentiments bien différents, il ne se montre pas buté au point de refuser de le voir, surtout alors que ça l’arrange. Une âme pure et innocente ne serait jamais à l’initiative d’une telle chose, et lui a besoin de cette chose en question pour continuer à vivre correctement et ne pas laisser la colère l’aveugler. « C’est toi qui vois, j’peux rien te vendre aussi. » - “T’as besoin de cet argent.” Elle ne l’a pas dit en ces mots, elle ne l’a même pas dit tout court, mais il n’y a rien de plus évident dans toute cette histoire: c’est un échange de bons procédés, chacun donnant à l’autre une chose dont il n’a pas besoin. Elle veut cet argent, il veut ces foutues pilules. C’est aussi simple que cela et vieux comme le monde.

« J’essaye de voir si c’est un trip ou un besoin, ton truc. »

Le rire de l’australien est gras, faux. Son torse se soulève, ses épaules avec. Il esquisse un sourire d’une seconde avant de le ranger dans le noir de la nuit. “J’suis pas un camé.” Mais il a un ego bien trop immense pour pouvoir dire qu’il a besoin de ces médicaments et bien pire encore: qu’il en est dépendant. La seule question qui lui importe encore reste de savoir la fréquence à laquelle Éléonora peut lui fournir ce dont il a besoin et, par extension, si elle peut être sa seule et unique fournisseuse ou s’il doit multiplier les efforts en ce sens. Bien sûr, cela l’arrangerait de ne pas faire davantage connaître son nom dans ce milieu particulier, pour ne pas dire malfamé. « Ça dépend. Assez souvent pour que tu reviennes vers moi la prochaine fois. » Alors cela signifie qu’elle a des stocks suffisants puisqu’il ne lui a pas le moins du monde précisé la quantité dont il aurait besoin - sûrement parce qu’il pense pouvoir faire sans, qu’il pense ne pas en avoir tant besoin que ça et que tout pourrait être l’histoire d’une seule et unique fois, finalement. Conneries. “C’est pas une relation, je fais pas vœu de fidélité.” L’éternel Rhett blagueur. Il ne sait pas faire autrement, seul moyen à sa disposition pour tenter de détendre une atmosphère bien trop sérieuse à son goût. Et puis de toute façon c’est vrai: il ne lui a rien promis, à l’amie d’Ethel et plus vite il n’aura plus besoin d’elle et mieux ce sera. Pour tous les deux.

Statique, il l’observe d’un regard curieux lorsqu’elle gomme la distance entre eux pour finalement lui tendre son téléphone. « Rentre ton numéro. J’te dis où, quand, combien et si tout te convient, je promets de rien dire à Ethel. » Pourquoi est-ce que tout ceci ressemble à une scène d’un film qui finira dramatiquement, les deux protagonistes se rendant trop tard qu’ils sont en réalité amoureux et que cela dépasse leur simple transaction, mais encore bien trop tard encore pour que l’addict-mais-pas-camé puisse être sevré ? Et pourquoi Rhett a une idée aussi précise de la chose ? C’est totalement con, il le sait lui-même, mais il rentre les chiffres de son numéro de téléphone, se contentant de son prénom pour le contact, Garrett.Ni à Ethel, ni à personne.” Et cette fois-ci il ne pose pas la question, lui rendant son bien alors qu’il plonge ses yeux clairs dans les siens. Deal.
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