| (chant #4) walk in your rainbow paradise |
| | (#)Mer 12 Jan 2022 - 21:30 | |
| Les bras chargés de cadeaux, Charlie se réjouit autant de retrouver ses enfants que de ne surtout pas apercevoir la moindre personne habitant avec Trent. L’appartement est à eux pour la soirée, leur laissant ainsi tout le loisir de jouer à la petite famille modèle comme s’il n’y avait réellement aucune ombre dans ce parfait tableau. Parfois, Charlie aurait aimé vivre quelques cent ans plus tôt pour ainsi commander un tableau amélioré de leur vie quotidienne: les jumeaux auraient été parfaits aux joues roses et joufflues et les parents, eux, auraient été représentés plus proches que jamais et surtout souriants. Il y aurait eu des animaux, un chien avec lequel les animaux pourraient jouer et sans doute un autre en train de courir entre les jambes des parents. Et ainsi seulement, tout aurait été parfait, et n’importe qui passant devant une telle œuvre aurait pu croire à leur mensonge.
Ce soir, tout est plus parfait encore puisqu’il s’agit du jour de Noël. Et il est bien connu que tout se passe toujours bien, à Noël, et que tous les problèmes familiaux sont laissés sur le pas de la porte avec les chaussures pleines de neige - même si au beau milieu de l’été australien, il ne risque pas vraiment d’y avoir de neige. Charlie nourrit d’autant plus d’espoirs sur cette soirée qu’ils ont su se tenir lors de leur dernière discussion, évitant presque les sujets de discorde habituels pour simplement se concentrer sur les jumeaux et le long processus de réconciliation engagé entre eux. Trent a même réussi à se reposer quelques instants sur le canapé alors que la jeune mère, elle, a pu en profiter pour passer un peu de temps avec ses enfants et entamer une longue discussion avec eux au sujet des serviettes de table ayant changées de couleur.
La poussette chargée des jumeaux, confiés pour la journée, ainsi que de leurs cadeaux, c’est en étant déjà fatiguée qu’elle vient toquer à la porte de son ex petit-ami. Le saluant d’un sourire sincère, elle enchaîne déjà sur la suite et ce qui les intéresse réellement: faire du mieux qu’ils le peuvent pour que les jumeaux passent un bon moment sans entendre le ton monter entre leurs parents. “Siobhan a essayé de manger la patte d’un des chats, je crois que ça veut dire qu’elle a faim.” que la jeune femme s’amuse, ne rigolant qu’à moitié puisqu’elle a réellement observé le bambin tenter de croquer la patte de l’animal. Fort heureusement, elle n’y est pas arrivée, puisqu’elle aurait sûrement couru à la catastrophe à cause des griffes de l’animal. “Tu peux poser les cadeaux sous le sapin ? Je m’occupe de leur préparer des biberons.” Beaucoup diraient qu’ils sont trop vieux pour en boire mais Charlie préfère ne pas les en priver pour le moment encore s’ils le demandent. Il n’y a rien de mal à cela et ils auront bien d’autres problèmes plus tard ; qu’ils boivent au biberon aussi longtemps qu’ils le souhaitent, pour le moment encore elle se permet de rentrer dans l’appartement pour les libérer les plus rapidement possible des liens de la poussette et les laisser aller et venir. “Tu vas bien, toi ? Il y a assez de personnel ce soir ? Tu ne risques pas d’être appelé au dernier moment, je veux dire ?” Les questions pourraient aussi être posées à son encontre mais puisqu’elle est la première à parler, elle tente de s’en exempter.
Dernière édition par Charlie Villanelle le Dim 20 Fév 2022 - 4:28, édité 1 fois |
| | | | (#)Dim 16 Jan 2022 - 14:18 | |
| Ta mère avait longtemps insisté pour que tu changes tes plans et décident de passer la soirée de Noël avec eux, dans la maison où tu avais grandi. Ton frère et tes sœurs y seraient, et c’était une tradition que ta mère ne semblait pas vouloir lâcher quand bien même tu lui avais expliqué cent fois déjà que tu avais ta propre famille maintenant, tes propres traditions à créer auprès des tiens. Ce qu’elle ne comprenait pas surtout, c’est pourquoi tu choisissais de passer la soirée avec Charlie alors que vous n’étiez plus ensemble depuis si longtemps. Lui dire encore et encore que tu le faisais pour les jumeaux ne semblaient pas satisfaire ta mère et son mode de pensée un peu vieux jeu. Elle n’avait jamais été la plus grande fan de Charlie et ça se ressentait encore aujourd’hui, dans les commentaires qu’elle passait un peu trop souvent sur la mère de tes enfants, quand bien même tu lui demandais de faire attention à ses propos, surtout devant Aaron et Siobhan. Tu lui avais promis que tu viendrais lui rendre visite le lendemain avec les jumeaux et qu’elle pourrait leur faire découvrir tous les petits plaisirs de Noël qu’elle aime tant, que même si c’était une journée plus tard, ils n’y verraient que du feu et elle avait finalement accepté ta proposition, calmant ainsi ta culpabilité de ne pas pouvoir faire plaisir à tout le monde à cette période chargée de l’année.
Si Shiloh passait la soirée avec sa famille, c’est tout de même avec elle que tu avais décoré ton appartement qu’elle n’avait pas quitté depuis plusieurs jours, jusqu’à considéré s’y installé de manière permanente. Le déménagement n’était pas encore officiel, ni même terminé sous aucune forme, mais ça te faisait plaisir de la savoir proche à nouveau, surtout que vous aviez beaucoup de choses à rattraper avec tout ce qui s’était passé dans les dernières années. Les murs étaient remplis de collants à l’effigie de sapins et de Père-Noël que les jumeaux s’étaient amusés à coller au même endroit, quelques guirlandes et lumières illuminaient le salon et le sapin débordait de boules en tout genre (surtout dans le bas, là où les jumeaux demandaient sans cesse à en rajouter un peu plus). Si l’année passé les choses étaient encore trop tendues entre Charlie et toi pour que vous arriviez à célébrer les fêtes de fin d’années ensemble, tu étais content de voir que la situation se soit suffisamment améliorée pour que vous puissiez considérer de vous retrouver sous le même toit avec les jumeaux le temps de quelques heures.
Tu viens tout juste de mettre des bouchées au four quand tu entends quelques coups portés contre la porte, te signifiant le retour de Charlie avec les jumeaux. « Siobhan a essayé de manger la patte d’un des chats, je crois qu’elle a faim. » Tu échappes un rire alors que tu ouvres la porte aussi grand que possible pour lui permettre de faire passer la poussette double qui déborde d’enfants, mais de cadeaux en tout genre aussi. « Tu peux poser les cadeaux sous le sapin? Je m’occupe de leur préparer des biberons. » Tu fais signe que oui de la tête, détachant d’abord les jumeaux de la poussette avant de les déposer au sol, leur volant à chacun un bisou au passage et puis tu attaques la pile de cadeaux que tu déposes sous le sapin. « Tu penses pas que c’est un peu trop, Charles? » Le commentaire est fait sur un ton qui se veut à l’humour et non à la critique, même si la ligne est souvent trop aisément franchie entre vous deux. Si ça se trouve, vous allez vous retrouver avec les mêmes jouets achetés en double parce que vous avez oublié de vous concerter avant les achats. « Tu vas bien, toi? Il y a assez de personnel ce soir? Tu ne risques pas d’être appelé au dernier moment, je veux dire? » « J’pourrais te poser la même question. » que tu réponds sur le même ton qu’elle, bien qu’un léger sourire vient prendre forme sur ton visage. Entre ton boulot de pompier-ambulancier et celui de police de Charlie, il faut dire que vous étiez des habitués des urgences et des horaires qui changent à la dernière minute. « Aux dernières nouvelles, le lieutenant a pas eu trop de mal à faire son équipe. À moins d’une grosse urgence, on devrait être tranquille. » Tu l’espérais sincèrement. Tu n’avais pas envie d’être ailleurs qu’ici ce soir, avec tes enfants, avec Charlie aussi, à vous faire des tas de souvenirs. « Et ça va. Je suis content de vous voir. » que tu ajoutes, t’assurant toutefois de regarder ailleurs qu’en direction de Charlie, attrapant plutôt Siobhan pour la prendre dans tes bras alors qu’elle boit son biberon, collée contre toi comme elle aime. Est-elle trop grande pour avoir toujours une telle habitude? Sans doute. Allais-tu l’arrêter? Pas tant qu’elle en ressentirait le besoin. Elle grandirait bien assez vite, tu voulais profiter de chaque moment où elle était encore toute petite et qu’elle n’avait aucun mal à te faire savoir quand elle avait besoin de toi. « Comment ça va toi? » Et si tu ne prononces pas le prénom de son mari, elle devinera sans trop de mal ce que tu n’oses pas directement lui demander en plus, soit à savoir comment vont les choses entre eux depuis votre dernière discussion. |
| | | | (#)Sam 22 Jan 2022 - 17:38 | |
| Pour cette soirée, Charlie fera tous les efforts du monde pour que les choses se passent bien entre eux et avec les jumeaux. Le soir de Noël, ils n’ont pas le droit de faire de faux pas, tout comme ils n’ont pas le droit de déjà briser les souvenirs d’enfance des jumeaux. Ils sont des parents avec des défauts, chacun les leurs, mais celui-ci ne saurait être ajouté à la liste. C’est ainsi qu’elle franchit le pas de la porte avec un sourire sincère aux lèvres, avançant avec quelques difficultés à cause des cadeaux remplissant la poussette: elle se devait de marquer l’événement. Pour le troisième Noël de leur vie, les petits sont plus alertes que jamais et elle sait qu’ils se souviendront (un temps au moins) de cet instant et de tout ce qu’ils auront reçu du Père Noël. Après avoir détaché les jumeaux et les avoir posé au sol, Trent l’aide comme prévu à sortir les cadeaux alors que la jeune femme, elle, se dirige naturellement vers la cuisine pour préparer des biberons. C’est comme si elle avait toujours connu cet endroit quand, en réalité, elle n’y a jamais passé bien longtemps. La scène entre père et enfants l’attendrit sans le moindre mal, ce qui prend la forme d’un fin sourire sur ses lèvres. « Tu penses pas que c’est un peu trop, Charles? » Même elle comprend qu’il ne s’agit là que d’une simple blague, raison pour laquelle elle répond d’un air tout aussi détaché. “Jamais quand il s’agit d’eux.” Elle est de ces parents qui feraient absolument tout en leur possible pour contenter la chair de leur chair et, au fond, elle sait qu’il en est de même pour lui. Les choses ont souvent été compliquées mais nul doute qu’ils aiment tous deux profondément leurs enfants.
Le micro-onde réglé à la seconde près, elle se permet de s’assurer auprès de Trent qu’il aura bel et bien sa soirée de libre, sans appel d’urgence à dénombrer. Elle ne lui en voudrait pas si tel était le cas, pour sûr, mais Charlie voudrait tant qu’ils puissent pour une fois profiter d’une véritable soirée tous les quatre, sans le moindre problème ni imprévu, sans la moindre ombre au tableau non plus. « J’pourrais te poser la même question. » Seul le sourire qu’il esquisse en sa direction lui évite de - déjà - prendre la mouche. Leurs métiers ne sont pas semblables sur beaucoup de points mais se retrouvent au sujet des appels d’urgence qu’ils ne peuvent jamais anticiper, même en ayant pris toutes les précautions du monde et précisé qu’il ne vaudrait mieux pas tenter de les joindre. « Aux dernières nouvelles, le lieutenant a pas eu trop de mal à faire son équipe. À moins d’une grosse urgence, on devrait être tranquille. » - “Pareil de mon côté.” Les seules nuances sont les différences de hiérarchie dans la police, à vrai dire. Disons simplement qu’elle a obtenu son congé pour Noël parce que ses supérieurs savent qu’elle est mère, ce qui lui donne un certain avantage sur ses collègues malgré son jeune âge et son manque d’expérience. Ça, et le fait qu’elle se soit portée volontaire pour travailler la nuit du nouvel an - et Dieu sait qu’elle sera agitée. « Et ça va. Je suis content de vous voir. » Trent est occupé à faire tout et rien à la fois alors qu’elle se pose contre l’encadrement de la porte, sourire aux lèvres, prenant ainsi le temps de profiter de la scène sous ses yeux. Ils n’ont jamais été une famille avant d’imploser, et peu importe à quel point les jumeaux font exception à la règle de ‘Léo déteste les enfants’, ils ne seront jamais les siens pour autant. C’est leur père qu’ils demandent dès qu’elle les garde, lui et personne d’autre. “Elle t’aime vraiment beaucoup.” la blonde commente l’attachement de son mini-elle pour son père quand, de son côté, c’est bien plus de son fils dont elle se sent proche. Les choses sont sûrement équilibrées à leur façon.
« Comment ça va toi? » Peu importe à quel point elle s’était attendue à recevoir cette question, ce n’est pas pour autant qu’elle avait su y trouver une réponse. “Pas si mal, j’imagine. Il est parti habiter ailleurs.” ‘Ailleurs’, comme dans ‘j’ai aucune idée de où mon propre mari vit et honnêtement je ne veux surtout pas le savoir’. Nul besoin de lui préciser l’épisode de son sac d’affaires ayant appris à voler depuis le balcon du troisième étage de son loft, lui avouer que son mariage bat autant de l’aile est déjà bien assez douloureux. “Y’a pas grand chose à dire à ce sujet, tu sais.” Ils se parlent à peine, de toute façon, et elle lui a déjà bien assez raconté de choses lors de leur dernière entrevue. Depuis, rien n’a vraiment changé et, surtout, rien ne s’est amélioré. C’est presque si elle se considérait divorcée, maintenant. “Ça a un rapport avec le fait que tu voulais rediscuter leur garde ?” Sans vouloir l’attaquer ni lui faire le moindre reproche, c’est d’un ton doux qu’elle le lui demande, passant près de lui pour replacer une mèche de cheveux de sa fille, laquelle menaçait grandement de se retrouver dans ses yeux. Dans le même élan, c’est son fils qu’elle vient prendre dans ses bras, s’asseyant finalement sur le canapé pour mieux le garder près d’elle. “Je suis contente qu’on passe Noël tous les quatre.” elle avoue, enfin. |
| | | | (#)Dim 30 Jan 2022 - 13:55 | |
| « Jamais quand il s’agit d’eux. » Sur toutes les choses sur lesquelles vous différez grandement Charlie et toi, tu es éternellement soulagé que lorsqu’il s’agit de vos enfants, vous voyez les choses semblablement de la même manière. Vous avez beau avoir vos manières propres de vous en occuper, il reste que vos valeurs et votre façon d’aborder la relation parent/enfant reste similairement la même, ce qui rend les choses bien plus simples puisque tu sais que même quand les jumeaux sont avec Charlie, ou même chez elle, elle s’assure de les garder dans la même routine qui fonctionne bien chez toi. Vous vous entendez aussi pour dire qu’ils sont votre priorité, toujours, peu importe ce qui se passe entre vous et vous ne reculez devant rien pour assurer leur confort et leur bien-être. Si tu regrettes que la bataille juridique ait enlevé à Charlie ses droits sur eux, tu sais désormais qu’avec le temps, il vous sera possible d’atteindre un arrangement qui est plus équitable pour tout le monde. Il suffisait de laisser le temps bien faire les choses, de panser les plaies que vous vous étiez mutuellement infligés en peu de temps, d’une histoire tout feu tout flamme qui aura fait bien des dégâts, mais qui vous aura laisser les deux plus beaux cadeaux du monde, soit Aaron et Siobhan. « Pareil de mon côté. » Les chances que la soirée soit gâchée par un appel de la centrale se veulent donc minimes, ce qui n’est pas pour te déplaire, bien au contraire. Les jumeaux méritent que vous puissiez passer ce moment tous ensemble, sans interruption, là où ils seront comme toujours le centre d’attention, mais où ils n’auront pas à se chamailler pour toute l’attention de maman ou toute l’attention de papa puisque pour une rare fois, ils sont là tous les deux.
« Elle t’aime vraiment beaucoup. » Ton regard se pose sur Siobhan qui se colle contre toi, biberon entre les lèvres et tu souris tendrement. Elle a du retard dans son développement, la petite blonde, surtout quand on la compare à son frère qui a toujours été plus vif d’esprit, plus rapide à atteindre ses milestones, doté d’une personnalité que l’on pourrait qualifier de bien plus éclatante, mais tu sais aussi qu’elle fait les choses à son rythme, petite douceur qu’elle est. Tu sais aussi que tu as un lien privilégié avec elle, que tu es plus près d’elle qu’elle ne l’est de sa mère, là où Aaron lui a toujours été bien plus un fils à maman. « Et lui ne parle que de toi quand tu n’es pas là. » que tu réponds avec un sourire en pointant le petit bonhomme qui cherchait l’attention de sa mère, justement. Maman-ci, maman ça. Ça t’agaçait d’ailleurs, au début, quand il a commencé à parler et qu’il n’avait que le mot maman dans la bouche, mais maintenant, ça te rappelle l’importance que Charlie a dans leur vie, et ça te rassure sur leur lien qui persiste malgré les arrangements qui ne sont pas toujours aux avantages de la blonde. « On a rendez-vous avec le pédiatre en début janvier, pour possiblement entamer des thérapies en orthophonie pour Siobhan. Tu veux venir? » Si tu étais celui qui gérais majoritairement avec les différents suivis médicaux des jumeaux, surtout de Siobhan, tu t’assurais de toujours tenir Charlie au jus et lui offrir la chance de venir dès qu’elle le pouvait.
Quand tu lui demandes comment elle va, oui c’est en partie pour savoir ce qui se passe avec Léo, mais aussi pour réellement savoir où son moral se situe, vis-à-vis de tout ça. « Pas si mal, j’imagine. Il est parti habiter ailleurs. » Ça ne va pas si mal, mais les nouvelles ne sont pas bonnes pour autant et si tu n’as jamais apprécié Léo, tu déplores tout de même le fait qu’il puisse à nouveau blesser la blonde. « Y’a pas grand-chose à dire à ce sujet, tu sais. » « Je cherche pas à savoir les détails, je veux juste savoir comment tu vas. Vraiment. » Comment elle trouve ça, de se retrouver toute seule dans son appartement sans lui. Comment elle imagine la suite. Ce qu’elle veut, ces choses-là. Le genre de discussion que vous n’avez jamais été en mesure d’avoir sereinement, malheureusement. Peut-être que de s’attarder sur ça ce soir n’était pas la meilleure des idées, d’ailleurs. « Ça a un rapport avec le fait que tu voulais rediscuter de leur garde? » « Non, pas vraiment. » Est-ce que tu étais plus à l’aise à l’idée que Charlie puisse les prendre chez elle toute seule? Oui, bien sûr. Mais ce n’était pas la raison pour laquelle tu voulais revenir sur votre arrangement. Malgré ton profond dédain pour Léo, il avait ton entière confiance lorsqu’il s’agissait des jumeaux, tu en connaissais assez sur lui pour savoir que tu n’avais pas à craindre sa présence autour d’eux, quand bien même tu préférais de loin l’idée d’être le seul modèle dans la vie de tes enfants, un peu égoïstement sans doute. « Ils grandissent si vite et je sais qu’une journée semaine, c’est loin d’être suffisant. Pour eux, et puis pour toi aussi. » Ils méritaient tous les trois plus que ça. « J’ai pensé qu’en plus de garder ta journée semaine, on pourrait commencer à alterner les weekends? Et éventuellement, si tout se passe bien, on pourrait considérer une garde partagée égale? » Quand ils seront plus vieux, peut-être avant qu’ils ne commencent l’école, tu ne sais pas trop, tu peines à te projeter si loin. Pour l’instant, la simple idée de te séparer d’eux un weekend sur deux te tourmente autant qu’elle t’offre l’aperçu d’un peu de répit dont tu as bien besoin pourtant. « Je suis contente qu’on passe Noël tous les quatre. » « Moi aussi. » Tu tournes la tête en direction de Charlie, elle qui n’a d’yeux que pour Aaron qu’elle serre fort contre elle. D’un geste un brin trop familier, tu viens poser l’une de tes mains sur la cuisse de la jeune femme, ton toucher s’attardant pendant quelques secondes, peut-être un brin trop longtemps avant que tu ne reportes ton attention sur le sapin à la pile de cadeaux bien trop grosses. « Que diriez-vous qu’on commence à ouvrir les cadeaux? » que tu proposes aux jumeaux qui sont tous les deux en train de terminer leurs biberons, Aaron s’échappant déjà des bras de sa mère pour attraper un paquet sous le sapin, sans savoir à qui ce dernier appartenait. |
| | | | (#)Lun 31 Jan 2022 - 9:02 | |
| « Et lui ne parle que de toi quand tu n’es pas là. » Les yeux de la jeune mère se déposent sur son fils, la prunelle de ses yeux et une de ses plus grandes fiertés, tout ça à la fois pour un garçonnet de deux ans à peine. Elle se baisse seulement pour prendre Aaron dans ses bras, lui qui tendait déjà les bras en quête d’attention: il finit toujours par la gagner, c’est un fait. « On a rendez-vous avec le pédiatre en début janvier, pour possiblement entamer des thérapies en orthophonie pour Siobhan. Tu veux venir? » Chacun avec un enfant dans les bras, la jeune femme savoure la quiétude de cette scène autant que sa rareté. D’un sourire enthousiaste, elle ne tarde pourtant pas à répondre à Trent, juste après avoir replacé une mèche blonde loin des yeux du garçon. “Oui, bien sûr. Je viendrai.” Parce que c’est un rendez-vous important et qu’elle veut être présente pour sa fille alors oui, oui bien sûr qu’elle viendra et qu’elle n’a même pas à y réfléchir un seul instant pour trouver la réponse à cette question. Siobhan a des retards d’apprentissage qui la font s’inquiéter un peu plus encore à chaque jour écoulé, il est temps pour les parents de savoir ce que tout ceci pourrait signifier et cacher.
Il prend de ses nouvelles en voulant celles de Léo, parce que c’est ainsi que Charlie voit et anticipe les choses: si ses proches lui demandent aussi souvent ces derniers temps si elle se porte bien, ce n’est que pour savoir à quel stade en est le naufrage de son mariage. Ce dernier lui semble plus qu’inévitable désormais, sans doute parce qu’elle ne fait plus rien pour l’éviter et, au contraire, trouve encore le moyen d'accélérer les choses en s’entichant temporairement d’une autre. « Je cherche pas à savoir les détails, je veux juste savoir comment tu vas. Vraiment. » Peut-être bien, oui. Le fait est que son bien-être est intrinsèque à la présence ou non de Léo à ses côtés et, pour ce qu’il en est de ce sujet bien précis, elle a déjà expliqué à Trent où en étaient les choses. Dans ses bras, c’est Aaron qu’elle berce doucement, le bambin ayant tendance à rapidement s’agiter. La jeune femme pose un instant ses yeux tristes sur le profil de Trent mais décide rapidement de les en déloger, ne voulant pas avoir une énième discussion au sujet de son mari, et surtout pas ce soir. Ils ont bien mieux à faire et bien des choses à célébrer en famille. « Ils grandissent si vite et je sais qu’une journée semaine, c’est loin d’être suffisant. Pour eux, et puis pour toi aussi. » C’est bien moins que tout le temps qu’elle aimerait pouvoir passer à leurs côtés, bien sûr, mais elle a encore bien trop d’ego pour le supplier qu’il accepte qu’elle voit ses propres enfants plus souvent. « J’ai pensé qu’en plus de garder ta journée semaine, on pourrait commencer à alterner les weekends? Et éventuellement, si tout se passe bien, on pourrait considérer une garde partagée égale? » - “Oui. Bien sûr que ça me plairait.” Et, pour une fois dans sa vie, Charlie sera la dernière à vouloir en demander davantage tant elle sait que ce serait jouer avec le feu. Elle prend ce que Trent lui offre, parce qu’elle n’a tout simplement pas le choix. Tout dépend uniquement de lui, et c’est une idée qui suffit à passablement agacer et contrarier la jeune femme. “J’ai envie qu’on trouve un équilibre.” Entre eux, et avec les enfants. Deux ans après leur naissance, trois ans après leur rencontre, il serait grand temps qu’ils arrivent enfin à une telle prouesse.
Finalement posée contre le canapé, elle profite du calme d’Aaron pour le garder contre elle, bien trop au fait qu’il risque de grandir trop vite pour qu’elle puisse s’en rendre compte. Un jour, il ne sera plus autant son petit garçon. « Moi aussi. » Elle tourne à son tour la tête en direction de Trent, croisant son regard dans un sourire mince mais sincère. Un Noël tous les quatre est véritablement une chose dont ils avaient besoin, et ce pour une infinité de raisons différentes. Lorsque son regard se détourne une fois de plus en direction de son fils, c’est la main de son père qu’elle sent se poser contre sa cuisse sans qu’elle ne veuille l’en déloger un seul instant. Elle se croirait revenue trois ans plus tôt, quand tout allait encore parfaitement bien, et ce n’est donc pas pour lui déplaire. « Que diriez-vous qu’on commence à ouvrir les cadeaux? » Et déjà, le garçon s’agite quand, Siobhan, elle en est certaine, n’en fait de même que pour suivre son frère. Peu importe, Charlie laisse son fils retrouver le sol pour qu’il décide que le premier cadeau venu sous ses mains soit désormais sien, là où sa sœur semble prendre une éternité de plus pour choisir le sien. “Je crois que tu as dit les mots magiques.” qu’elle s’amuse, relevant une fois de plus son regard dans le sien, le temps d’une seconde à peine. Cette fois-ci, son sourire est immense, à l’image de la joie de ses enfants qui s’amusent bien trop avec les papiers cadeaux pour que cela ait quoi que ce soit de raisonnable. Ce n’est sans doute que plus tard qu’ils s'intéresseront aux différents jouets cachés dessus, la plupart servant à leur éveil. “Ils ont l’air tellement heureux.” Charlie commente en même temps qu’elle laisse sa tête retomber contre le dossier du canapé, ses deux iris clairs ne lâchant pourtant pas des yeux sa progéniture. “Je t’ai ramené un cadeau aussi.” qu’elle commente plus bas, presque dans la confession, ne prenant qu’une seconde pour fouiller dans son sac et y trouver une pochette bien plus petite que n’importe quel cadeau des jumeaux. Dedans, pourtant, il saura y retrouver un collier en argent avec la date de naissance de ses enfants de gravée, la seule chose qui continuera éternellement de les unir quoi qu’il puisse arriver. Elle lui tend l’écrin empaqueté du bout des doigts, plus que jamais heureuse de partager cet instant avec lui. “Joyeux Noël.” |
| | | | (#)Mer 9 Fév 2022 - 11:07 | |
| « Oui, bien sûr. Je viendrai. »
Le bien-être des enfants passe avant tout le reste, ça a toujours été ainsi et ça le restera tu l’espères, peu importe les obstacles qui persisteront à se mettre sur votre chemin. Ta relation avec Charlie ne sera sans doute jamais simple, mais tu as bon espoir que plus jamais les jumeaux ne deviennent des éléments dans une guerre entre vous. Ça a coûté beaucoup trop cher à tout le monde la première fois, et même si tu es techniquement sorti gagnant de cette bataille juridique, tu sais que ça a créé beaucoup de complications qui n’étaient certainement pas nécessaires et que tu aurais de loin préféré éviter, si seulement vous aviez su être raisonnable, si seulement vous aviez été en mesure de vous parler et de vous comprendre. La communication n’a jamais été une force entre vous, même aujourd’hui encore alors que les choses sont relativement calmes, elle se fait discrète Charlie, t’offre bien peu sur comment elle va parce qu’elle ne veut pas parler de Léo, même si ce n’est pas exactement ce que tu lui demandais. Tu n’insistes pas plus qu’il ne faut, parce que l’équilibre est fragile, qu’il le sera toujours et que ce soir, tu ne peux pas te permettre de gâcher quoique ce soit par des paroles mal-interprétés ou une curiosité mal-placée. Ça aurait d’ailleurs pu sembler être une mauvaise idée que de ramener le sujet de la garde sur le tapis, mais comme l’offre que tu veux lui faire est plutôt intéressante et à son avantage, tu oses le faire en espérant qu’elle y voit là une ouverture de ta part, et non pas un rappel de ce qu’elle a perdu et de ce que tu as gagné, il y a déjà plus d’un an de cela. « Oui. Bien sûr que ça me plairait. » Tu hoches la tête, content de l’entendre. Il aura été long et ardu, le chemin pour se rendre jusqu’ici, et tu sais que rien n’est jamais véritablement acquis, mais tu veux vraiment croire que ça peut bien fonctionner. « J’ai envie qu’on trouve un équilibre. » Tu approuves d’un nouveau mouvement de la tête. « Je pense qu’on est rendu là. » Tu viens te gratter nerveusement la nuque, posant ton regard sur les petites têtes blondes accrochées à vous, Aaron sur Charlie, Siobhan avec toi, le portrait parfaitement typique de la petite famille heureuse. « J’ai pas envie de repasser en cour. » Tu n’en as pas le courage, et pas la force non plus et tu espères sincèrement que sur ça aussi, vous alliez être en mesure de vous entendre.
Le moment semble momentanément suspendu quand un sourire se dessine sur son visage, quand tes doigts se perdent sur sa cuisse, une mauvaise habitude qui n’a plus sa place mais dont tu ne saurais réellement te défaire. C’est traître, de la vouloir si près pour les enfants et puis un peu pour toi aussi, quand tu sais pourtant que ce n’est pas ça. Tu détournes l’attention sur les cadeaux parce que c’est la solution facile. « Je crois que tu as dit les mots magiques. » Et s’ils sont magiques les mots, ils ne le seront jamais autant que ce sourire qui apparaît sur le visage de la blonde, ce sourire si large et si lumineux qu’il pourrait illuminer la maison en entier. Tu t’efforces de regarder ailleurs, de venir aider les jumeaux qui se perdent dans les emballages des cadeaux et les boîtes dans lesquels les nouveaux jouets se trouvent plutôt que les jouets eux-mêmes, ce qui t’arrache bien des rires. Il y a pleins de petits cris d’excitations de leur part, des yeux ébahis et c’est le bonheur et la sérénité qui se font ressentir dans le salon. « Ils ont l’air tellement heureux. » Et ça te suffit vraiment, juste ça, de pouvoir partager un moment comme celui-là avec Charlie sans que ça finisse dans le sang, la frustration et les larmes. « Je t’ai ramené un cadeau aussi. » « T’étais pas obligée. » que tu souffles, mais elle fouille déjà dans son sac et quelques secondes plus tard apparaît une petite pochette qu’elle tend dans ta direction. « Joyeux Noël. » Tu baisses le regard sur le cadeau que tu ouvres pour y découvrir un collier gravé avec la date de naissance des jumeaux, une attention qui te fait sourire et qui te touche tout particulièrement. « Merci Charlie, je l’adore. » que tu souffles sincère, mais tout aussi amusé alors que tu te lèves pour aller chercher une petite boîte cadeau que tu avais laissé dans ta chambre. « J’avais aussi pris quelque chose pour toi. Je pense qu’on était connecté. » que tu lui avoues avec un léger rire et tu lui tends la boîte dans laquelle se trouve des boucles d’oreilles avec une pierre de topaze jaune, soit la pierre de naissance représentant le mois de novembre, un petit rappel aux jumeaux bien évidemment. « Joyeux Noël. » Tu reprends le collier qu’elle t’a offert pour le regarder de plus près et puis tu viens l’installer autour de ton cou, sans réussir pourtant à refermer l’attache. « Tu peux m’aider? » que tu lui demandes, ton regard se perdant encore trop longuement sur elle, oubliant presque les rires et les chamailles des jumeaux juste à côté de vous. |
| | | | (#)Sam 12 Fév 2022 - 22:19 | |
| « J’ai pas envie de repasser en cour. » Et elle tout aussi peu, évidemment.
Les jumeaux s’amusent bien plus à ouvrir leurs cadeaux qu’à en apprécier le contenu et tout se passe sous l’oeil aussi admiratif que fier des deux parents, momentanément réunis pour une scène de vie, comme s’ils étaient réellement une famille tout ce qu’il y a de plus normale. Pour une fois, le sourire de la jeune mère n’est pas emprunt de la moindre tristesse, ni même nostalgie. Ce Noël est le premier qu’ils fêtent réellement ensemble, sans cris, sans larmes, sans la moindre once de tristesse ou de dispute à l’horizon. Charlie en profite alors pour offrir à Trent son cadeau, n’ayant pas oublié que les jumeaux ne seraient pas les seuls présents ce soir. « T’étais pas obligée. » Non, mais cela lui fait sincèrement plaisir à son tour que de lui offrir un petit quelque chose, pour lui signifier qu’elle tient à lui autant que pour lui créer un souvenir supplémentaire en lien avec les jumeaux. Dans un nouveau sourire, son regard uniquement porté vers lui désormais, elle lui souhaite donc un Joyeux Noël, heureuse. « Merci Charlie, je l’adore. » Le collier est fin, discret, adapté à la corpulence masculine. Il lui ira parfaitement bien, et c’est justement en l’imaginant contre son cou qu’elle s’est décidée à le lui acheter après de longues minutes d’interrogation. Il est un père attentionné et nul doute qu’il sera heureux de toujours porter sur lui quelque chose qui lui rappelle ses enfants. « J’avais aussi pris quelque chose pour toi. Je pense qu’on était connecté. » - “Vraiment ?” Elle demande alors, curieuse et amusée, ne s’attendant pas en retour à recevoir un cadeau. Ils n’avaient jamais précisé qu’ils s’en offriraient entre eux aussi et le fait que chacun reste sur la retenue n’aurait pas été pour étonner la jeune femme. Pourtant, elle est bien sûr touchée à l’idée qu’il ait lui aussi voulu lui faire une attention.
Avec attention, elle attrape la boîte entre ses longs doigts fins et entreprend d’en défaire le nœud pour l’ouvrir au ralenti, comme si l’urgence pouvait briser ce qu’il se trouve à l’intérieure. Et dès que ses yeux se posent sur les boucles d’oreilles teintées de jaune, elle comprend aussitôt la symbolique du bijoux autant qu’elle se veut ravie de sa forme, s’imaginant déjà porter les boucles d’oreilles sans ne plus jamais vouloir les retirer. « Joyeux Noël. » - “Elles sont magnifiques. Merci beaucoup.” Elle annonce donc à son tour, sincère, échappant un temps à la contemplation des pierres pour reposer son regard sur le père de ses enfants, lequel semble pourtant en plein tourments alors qu’il n’arrive pas à accrocher le collier à son cou. Charlie glousse doucement, avant de naturellement lui venir en aide. « Tu peux m’aider? » D’un signe de la main, elle lui demande donc de se tourner, prenant dans sa paume le collier qui le tourmente tant. Elle l’accroche en quelques secondes, agissant avec rigueur et précision. Pour autant, elle ne dit pas à Trent lorsqu’elle réussi sa manœuvre, voulant sans doute profiter d’un instant aussi simple que celui-ci, suspendu dans le temps. “Merci pour cette soirée.” Elle confesse donc, murmurant contre la nuque du jeune homme sur laquelle elle a laissé son visage retomber. Les yeux fermés, elle écoute les jumeaux balbutier d’une oreille. “On en avait vraiment besoin, tous les quatre.” Un temps de pause, un temps de joie, un temps de célébration. Un temps en famille. Tout ça à la fois, il n’y a qu’à Noël qu’ils auraient pu y arriver, la magie des fêtes étant à l'œuvre. “Et je suis contente d’être ici.” Avec lui, avec les jumeaux. D’être ici, tout simplement, sans que ce ne soit sujet à une énième dispute entre eux. |
| | | | (#)Ven 25 Fév 2022 - 3:25 | |
| Il y a les gens qui apprennent de leurs erreurs dès la première fois. Ceux qui qui se trompent une seule et unique fois et qui comprennent ensuite où ils se sont trompés et comment éviter que cela se reproduise. Tu aimerais pouvoir dire que tu fais partie de ces gens-là, mais ce serait mentir. Tu ne commets jamais la même erreur qu’une seule et unique fois, non. Tu es plutôt le genre à t’acharner, encore et encore, à espérer chaque fois que la conclusion de tes actions sera différente même si tu ne fais que foncer droit dans le mur avec chaque nouvel essai. C’est bête d’agir aussi stupidement, surtout pour quelqu’un qui se doit d’avoir une tête sur les épaules, qui se doit de penser logiquement, rapidement dans le cadre de son travail puisque des vies en dépend constamment. Oh mais ce n’est pas au travail que tu accumules les mêmes erreurs constamment, non. À ce niveau-là, tu t’en sors plutôt bien. C’est avec ton cœur que tu es imprudent. Ton cœur que tu ne cesses de malmener quand tu joues d’une proximité avec Charlie qui n’a plus lieu d’être. Tu te fais croire que ce n’est rien. Que c’est seulement le moment, le fait d’enfin célébrer Noël tous les quatre ensemble qui fait ressurgir de vieux sentiments, que tu n’es pas sur le point de tout compromettre encore une fois pour quelque chose qui ne peut être que voué à l’échec. Mais plus tu te mens, moins tu y crois. Et c’est ça sans doute, le plus dangereux dans ce jeu-là. « Vraiment? » Tu hoches la tête, un sourire mutin aux lèvres. Ça t’amuse, que vous aillez non seulement penser à vous offrir un cadeau mutuellement sans vous le dire, mais surtout que vous aillez choisi des choses qui s’accordent plus que vous ne savez réellement le faire ensemble.
Charlie découvre son cadeau et tu l’observes attentivement, ne voulant pas manquer une seule seconde sa réaction. « Elles sont magnifiques. Merci beaucoup. » Tu lui souris en retour alors que tu t’acharnes déjà à tenter d’installer la chaîne qu’elle t’a offerte autour de ton cou, sans toutefois y parvenir. Lui demandant de l’aide, tu tends le collier à la blonde qui te fait signe de te tourner, et il t’est impossible de ne pas frissonner quand tu sens ses doigts contre ta nuque alors qu’elle tente de faire l’attache. Pire encore quand tu sens son souffle qui se rapproche de ta peau, quand sa voix se fait entendre non loin de ton oreille. « Merci pour cette soirée. » Tu n’oses plus bouger, tu ne veux pas que ça s’arrête et pourtant, ce n’est qu’un moment qui flotte dans le temps, rien qui ne veut dire quoique ce soit. Alors pourquoi est-ce que de la sentir si près te rend complètement fou? Pourquoi est-ce que ça t’empêche de penser clairement? « On en avait vraiment besoin, tous les quatre. » Tu poses ton regard sur les jumeaux qui s’amusent toujours autant entre emballes cadeaux et boîtes de jouets, qui se racontent des histoires dans un langage qu’eux seuls savent réellement comprendre. « Et je suis contente d’être ici. » « Ça aurait pas été pareil sans toi. » Ça aurait été un beau moment à partager avec tes enfants, oui sans doute, mais ça n’aurait pas eu le même goût sans elle, certainement pas la même signification non plus. Tu te retournes lentement pour croiser son regard, et alors que tu jurerais que vos visages étaient près à se rapprocher l’un de l’autre, c’est une petite main qui tire contre ton bras qui te sort de cette transe, de cette bulle dans laquelle tu aurais pourtant voulu te perdre encore et encore. « Papa, papa, regarde! » Bien vite, vous êtes amenés à participer à ce monde imaginaire dans lequel les jumeaux se perdent, et les cadeaux laissent place à des contes de Noël que Charlie et toi racontez avec vos meilleures voix, tentant d’imiter les personnages animés préférés de vos deux petites têtes blondes jusqu’à ce que ces dernières s’épuisent au point de s’endormir contre vous.
« Tu devrais peut-être rester ici cette nuit. » que tu suggères finalement, bière à la main. Tu sais que Charlie a bu un peu ce soir, sûrement plus que la limite permise d’ailleurs. La soirée a été si douce qu’en vérité, tu n’as pas la moindre envie qu’elle se termine si vite, même si les jumeaux ont retrouvé leurs chambres et dorment désormais à poings fermés. Tu oublies que tu devrais protéger ton cœur. Que cette erreur-là, tu l’as fait à plusieurs reprises par le passé et qu’elle n’a jamais trouvé une conclusion agréable. Pourtant, ton corps se rapproche toujours un peu plus de celui de Charlie, alors qu’une main glisse contre son bras, simplement pour le plaisir de retrouver la douceur de sa peau pendant quelques instants. « Je suis sûr que les jumeaux seraient contents de te voir ici au réveil. » C’est stupide, d’utiliser les jumeaux quand vraiment, c’est toi qui n’as pas envie de la voir filer une fois de plus, quand ton regard sur elle raconte une tout autre histoire. « J’ai pas envie que tu partes. » que tu finis par admettre avec un léger rire alors que tes doigts viennent déplacer une mèche de ses cheveux qui tombent devant son visage, pour mieux pouvoir la regarder, pour mieux te délecter de chacun de ses traits que tu connais pourtant par cœur.
Ça va mal finir, tout ça. Tu le sais parfaitement. Et pourtant, tu ne peux pas t’en empêcher. |
| | | | (#)Lun 7 Mar 2022 - 0:36 | |
| « Ça aurait pas été pareil sans toi. » Le temps se met à s’écouler différemment, la vie prend une saveur tout autre. Les yeux de la jeune femme s’ancrent dans ceux de l’homme, de quelques années son aîné. Quelques secondes sans la moindre parole lui suffisent pour s’imaginer quelques années en arrière, quand ils apprenaient encore à se découvrir et à s’aimer, sans aucun revers de médaille. La vie était belle, parfaite, insouciante. Parfois, elle se dit qu’elle donnerait cher pour retourner à cette époque mais à d’autres occasions, elle se rappelle à quel point elle a la chance d’être la mère de deux enfants qu’elle aura l’occasion de voir grandir et vieillir pendant toute une vie. Et ça, c’est Trent qui le lui a offert, sans doute bien malgré lui. Sa contemplation est mise en pause par Siobhan, plus heureuse que jamais et désireuse d’avoir l’attention de son père. Charlie papillonne un instant des yeux et reprend conscience de choses, esquissant par la même occasion un pas en arrière autant qu’un sourire. « Papa, papa, regarde! » Alors, les deux parents se prêtent au jeu, heureux de partager un monde de fées, de licornes et de baguettes magiques mêlées aux camions de pompier avec les deux enfants à l’imagination éternellement débordante. Ils deviennent tantôt princes et princesses, tantôt grenouilles et palefreniers. Qu’importe. Elle serait prête à endosser tous les rôles du monde dans les récits imagés de ses enfants si elle pouvait toujours les observer sourire à ce point, sans aucune contrepartie. Ainsi, c’est après avoir passé une main maternelle dans les cheveux blonds de sa progéniture qu’elle leur donne à chacun un dernier baiser avant de leur souhaiter bonne nuit, un certain pincement au cœur à l’idée que tout soit déjà fini.
Pourtant, à peine la porte de la chambre des jumeaux fermée, c’est déjà à la voix de Trent qu’elle se raccroche, sans doute bien malgré elle. « Tu devrais peut-être rester ici cette nuit. » Ses yeux remontent légèrement pour une fois de plus retrouver les siens alors qu’elle reste muette, son visage ne trahissant pour l’heure aucune sorte d’émotion alors qu’elle ne sait elle-même pas quoi en penser. Si d’ordinaire elle se serait déjà offusquée qu’il tente de lui donner des conseils et des ordres, en cet instant elle est bien trop fatiguée pour ne pas savoir qu’il a raison. Alors, Charlie souffle doucement, résignée. S’il n’avait pas été Trent, elle aurait simplement laissé sa tête retomber contre sa clavicule. Quand la main du brun vient retrouver le contact de son bras, là encore, elle n’esquisse pas le geste de recul que son cerveau l’incite pourtant vivement à opérer. Son cœur a d’autres idées. « Je suis sûr que les jumeaux seraient contents de te voir ici au réveil. » Et elle tout autant, quand bien même elle n’est pas naïve au point de croire qu’il lui demande de rester simplement pour rendre leurs enfants heureux de la chose. « J’ai pas envie que tu partes. » Et voilà. Il explique oralement ce dont elle ne pouvait déjà que se douter depuis de nombreuses secondes. Trent se montre tactile, il déloge désormais du visage de la blonde une mèche de cheveux qui ne la gênait pourtant pas le moins du monde. Charlie, qui s’était jusque là contentée de l’observer agir et parler dans un silence de cathédrale, ne peut que tenter de le mettre en garde à nouveau sur le chemin qu’il est en train de prendre. “Trent, à quoi tu joues…” Ce n’est pas tant une question puisque justement, elle sait bien mieux que personne ce à quoi il joue, autant qu’elle sait qu’il ne joue justement jamais, Trent. Dans le contre sens de ses paroles, ce sont pourtant ces doigts qui courent déjà doucement pour retrouver les siens et s’y nouer. “Tu sais que si je reste ici je résisterai pas à l’envie de t’embrasser.” Elle a beau prétendre le contraire, Charlie n’est pas plus forte que lui. Elle a souvent des convictions et des envies bien différentes, mais elle n’a jamais joué le fait de tomber amoureuse de l’homme face à elle. Si elle ne saurait pas affirmer que cette étincelle vit toujours en son cœur, elle peut au moins toujours dire qu’elle apprécie sa compagnie, sa présence, sa chaleur, et que tous les souvenirs qu’elle garde à ce propos comment un peu de trop à se perdre dans le temps. “Mais j’ai pas envie de partir non plus.” Elle reprend donc et ses mots avec, son visage à nouveau infiniment près de celui du père de ses enfants. |
| | | | (#)Lun 21 Mar 2022 - 12:51 | |
| Tout est différent ce soir, mais bien trop similaire, alors que vous retrouvez une ambiance qui ne prône pas les insultes et les coups bas, alors que les regards se font plus long qu’ils ne devraient l’être et que tu ne te lasses pourtant pas de redécouvrir chaque trait fin du visage de la Villanelle. C’est traître, cette douceur qui flotte dans l’air, cette magie de Noël qui fait effet un peu trop fort alors que tu te perds dans cette image trop parfaite de ta famille. Image que tu sais pourtant temporaire, éphémère, mais à laquelle tu as envie de t’accrocher, quitte à ce que la chute fasse trop mal plus tard. C’est tout ça qui se joue dans ton esprit embrumé par l’alcool, quand il t’est de plus en plus difficile de ne pas laisser transparaître tes envies dans le moindre des gestes que tu poses en la direction de Charlie. Charlie qui demeure complètement muette alors que tu te rapproches, que tu poses d’abord tes doigts sur ton bras, puis que tu viens déloger une mèche de ses cheveux. Que ton regard se perd dans le sien et que tu jurerais que les deux dernières années n’ont jamais eu lieu, qu’il ne reste que les jeunes amoureux qui apprenaient à se connaître et découvrir sans la complexité de vies humaines à gérer dans le mix. Sans cette terrible réalisation que vous n’êtes pas compatibles, pas particulièrement bons l’un pour l’autre quand bien même tu sais que vous êtes deux bonnes personnes, séparées. C’est traître, de n’avoir envie de rien d’autre que de briser le peu de distance encore présent entre vous pour retrouver ses lèvres que tu as embrassé des centaines de fois, que tu voudrais pouvoir encore embrasser une centaine de fois de plus. Non, tu ne devrais pas. Tout comme tu n’aurais pas dû lui proposer de rester, ni lui avouer que tu ne voulais pas qu’elle parte. Mais il est trop tard pour ça, trop tard pour la raison, trop tard pour le bon choix et ça, vous le savez tous les deux.
« Trent, à quoi tu joues… » Tu hausses les épaules doucement, un sourire se place sur tes lèvres sans que jamais tu ne quittes la blonde du regard. Tu ne joues pas. Il est bien là le problème, tu n’as jamais su jouer. Tu laisses tes envies être le maître de toi, surtout lorsqu’il s’agit de Charlie. Tu ne contrôles plus rien et demain, tu t’en mordras les doigts. Mais ça, c’est demain. C’est loin et surtout, tu n’as pas envie de t’en préoccuper tout de suite. Pas quand elle est si près et que ça pourrait être encore si doux. « Tu sais que si je reste ici je résisterai pas à l’envie de t’embrasser. » « Qui a dit qu’il fallait résister? » Non. Pas ce soir, pas cette fois. La raison a pris le bord et il n’y a que les envies qui mènent, quand tes doigts glissent de ses cheveux jusqu’à son visage, que tu retrouves la porcelaine de sa peau, si douce et si précieuse, avant de finir contre la nuque de la jeune femme. « Mais j’ai pas envie de partir non plus. » Et c’est bien tout ce que tu as besoin d’entendre avant de briser complètement toute la distance, pour venir poser tes lèvres contre les siennes, les capturer d’un baiser qui se veut aussi gourmand que tendre, passionné et plein de cet amour dont tu n’as toujours pas su te défaire pour Charlie. En quelques gestes seulement, tu te relèves et agrippe la jeune femme, passant tes mains sous ses fesses pour la ramener à toi et la guider jusqu’à ta chambre sans jamais te défaire de son étreinte. Si vous avez mis longtemps à naviguer un quelconque civisme pour vos enfants, cette partie-là, les retrouvailles de vos corps, c’est tout ce qu’il y a de plus naturel, quand tu sais exactement quel geste effectué, quelle partie de son corps embrassé pour la faire frissonner. « T’es certaine? » que tu ne peux pas t’empêcher de lui demander, éternel soucieux même quand tout le reste, de vos corps jusqu’à vos esprits s’écrient de poursuivre alors que tu la surplombes sur ton lit, tes doigts posés contre son ventre, tes lèvres dans son cou et l’envie à son comble. |
| | | | (#)Lun 28 Mar 2022 - 20:51 | |
| Balancée entre l’envie de prolonger les doux regards échangés et la sécurité de tout arrêter avant même qu’ils ne commencent à s’aventurer dans cette erreur, Charlie n’étonnerait personne en choisissant finalement le premier chemin, après un trop court temps de réflexion. La raison aurait dû la pousser à rester sur le droit chemin, à passer Noël avec ses enfants et leur père pour finalement retrouver son appartement le soir-même comme convenu. Pourtant, il n’en est absolument rien, et après avoir averti Trent de son erreur par quelques mots langoureux, elle se rassure au moins en se disant qu’il fonce tout autant tête baissée qu’elle. A la seule différence que, justement, cela n’a jamais rien eu de rassurant quand, en réalité, leur aptitude à céder à la moindre tentation a toujours été l’immense problème de leur couple alors qu’ils n’aspirent pas aux mêmes envies. Charlie sait que cette soirée ne sera pas la première d’une longue liste dans le genre ; Trent ne peut qu’essayer de faire taire cette possibilité en s’accrochant à ses rêves les plus fous. « Qui a dit qu’il fallait résister? » Oscar Wilde a dit qu’il résistait à tout sauf à la tentation, et le fait qu’il soit mort dans la pauvreté, l’anonymat et la maladie ne semble pas les retenir de suivre le même chemin que lui - à quelques best-seller près.
Au contact de ses lèvres contre la peau de la jeune femme, cette dernière ferme doucement les yeux pour profiter de l’instant et de la proximité nouvelle avec un homme qu’elle a pourtant longtemps connu sans la moindre barrière. Elle pensait sincèrement que tout rapprochement physique était révolu entre eux mais ne peut désormais que se délecter de son erreur, perdant à son tour ses doigts fins entre les mèches du père de ses enfants. Ils jongleront bien assez tôt avec les conséquences de leurs actes, alors Charlie se doit de profiter de l’instant présent autant que possible. Rapidement, ce ne sont plus simplement leurs lèvres qui se retrouvent mais bien leurs corps alors que ses pieds ne touchent plus sol et que c’est à sa chaleur qu’elle se raccroche inlassablement. « T’es certaine? » A cette question Charlie n’a toujours connu qu’une seule réponse possible, laquelle elle lui transmet au travers d’un énième baiser passionné. Ses lèvres n’ont plus le temps de se déformer pour annoncer un mot ou un autre, la passion ayant pris le dessus depuis de longues secondes déjà, ses mains ne cherchant plus qu’à le délester de ses habits dont il n’aura certainement plus besoin désormais. “Tais-toi.” qu’elle finit par demander dans un souffle aussi bas qu’empressé, soucieuse qu’ils ne se fassent pas remarquer pour un demi millier de raisons différentes. Après tout, ce n’est qu’à partir de demain qu’elle acceptera de faire avec les conséquences de ses actes. Pour le moment encore, c’est de la proximité avec le jeune homme dont elle souhaite tendrement profiter, ne se souciant de rien ni de personne d’autre. |
| | | | | | | | (chant #4) walk in your rainbow paradise |
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