| | | (#)Dim 16 Jan 2022 - 1:44 | |
| Il aura pas fallu longtemps à Lily McGrath Keegan Beauregard - on sait plus trop comment l’appeler – pour s’imposer en nouvelle directrice de l’association. L’autre brune avait laissé sa place en fin d’année, en annonçant que c’était la secrétaire (c’est comme ça que Nino l’appelait) qui allait prendre sa place. Donc, c’est toujours les nanas qui règnent dans le coin apparemment. Suffit de passer sous le bureau du grand bosse Beauregard pour avoir une promotion ici ? L’italien en était persuadé. Il n’accordait aucune crédibilité à ces femmes qui sortaient du chapeau sans faire leur preuve. Il était arrivé à l’association bien avant la Keegan et il trouvait tout ça bien trop rapide. Surtout qu’elle avait commencé en bénévole et que maintenant, oh, madame était la grande cheffe. Est-ce que ses entrevues avec le frère de Katherine avaient à voir avec tout ça ? il avait bien remarqué qu’il passait bien plus régulièrement depuis qu’elle était dans les parages. L’italien avait tendance à s’écraser, parce qu’il savait qu’Ezra ne le portait pas sans son cœur – à raison. Il avait mis sa sœur enceinte, l’avait grandement encouragé à se mettre un ceintre dans l’utérus pour avorter, il lui avait ensuite fait du chantage affectif pour qu’elle accepte de se marier avec lui et maintenant, les voilà liés par les liens sacrés du mariage, en plus d’avoir une charmante petite fille ensemble. Surement trop d’un coup pour le grand frère protecteur qu’était le Beauregard. Il avait déjà émis que la présence de Nino dans l’association n’était pas nécessaire, que lui pouvait très bien passer de temps en temps pour faire les travaux qu’il faisait. Le Beauregard n’avait sans doute pas idée qu’avoir des mômes malades au quotidien dans cette association, ça voulait aussi dire que les toilettes étaient aussi souvent bouchées que lorsqu’ils devaient changer des pneus sur des voitures au garages : plusieurs fois par semaine. Et cette tâche-là, il n’y avait qu’un homme digne de ce nom pour le faire : Nino Marchetti.
Vous serez priés de vous rendre à votre entretien professionnel blablabla. L’italien avait sauté des lignes, noté uniquement la date de l’heure et advienne que pourra. Il se foutait bien de cet entretien, lui, ce qui l’importait, c’était que son compte en banque soit fourni à la fin de chaque mois et qu’on soit pas trop sur son dos non plus. La Jacobs remplissait à merveille cette exigence mais quelque chose lui disait que la Keegan serait un peu plus casse pied avec lui. Il allait vite avoir sa réponse, puisqu’il attendait devant la porte de son bureau, où la plaque avait rapidement été changé pour y voir son nom et son prénom. « Est-ce que la Sainte Reine se décide à arriver? J'finis dans une heure, pas question de déborder... » la sainte reine, bien sûre qu’il parlait de Lily. Il s’adressait à l’hôtesse d’accueil de l’association qui devait sans doute savoir pourquoi la Keegan n’était toujours pas arrivée. Une fausse note pour elle ? Elle avait surement une excellente raison à ces trente secondes de retard, car une chose était sûre, elle était la personne la plus ponctuelle que quiconque pourrait croiser dans sa courte vie.
@Lily Keegan |
| | | | (#)Sam 22 Jan 2022 - 15:40 | |
| Lily aime bien faire passer ces entretiens professionnels, pour être honnête. Cela lui permet de jauger les employés et de savoir à qui elle a à faire, tout comme, elle doit bien l’avouer, cela lui permet aussi de se présenter à eux et de prouver qu’elle a sa place à la tête de l’association, que tout n’est pas dû à un gros coup de chance de sa part. Elle a travaillé dur pour arriver là et elle donnera tout autant pour garder cette place, la défendant bec et ongle, n’hésitant pas à souligner qu’en parallèle elle reste aussi la propriétaire du bar de feu son mari. Et ce n’est bien sûr sans compter son passif en tant qu’infirmière et son passage en tant que Blanche Neige dans l’association du royaume enchanté. En somme, Lily est une Sainte, et personne ne pourrait douter de sa bonne volonté et de son expérience auprès des malades de l’Association Beauregard - Beauregard, comme le nom de l’homme dont elle espère porter un enfant dans les mois à venir ce qui n’est, bien sûr, qu’une simple coïncidence. S’il n’avait pas été Ezra, elle aurait pourtant tôt fait de le rayer de sa vie pour éviter tout trouble au sein de ses employés. Il a donc bien choisi son nom.
D’un voix qu’elle reconnaîtrait entre mille, son premier rendez-vous de l’après-midi s’adresse à sa secrétaire avec une insolente condescendance. « Est-ce que la Sainte Reine se décide à arriver? J'finis dans une heure, pas question de déborder... » Non, bien sûr, ce n’est pas comme s’il avait quoi que ce soit de mieux à faire de sa vie que de déboucher les toilettes et réparer des bricoles. Nino n’a jamais brillé de rien, elle n’avait pas besoin de se retrouver à la tête de l’association pour déjà le savoir ; leur historique est aussi long que compliqué, quand bien même ils n’ont jamais réellement pris le temps d’échanger ensemble. Perché sur ses talons, la jeune femme les laisse claquer sur le carrelage à son passage, n’ayant ainsi pas à s’annoncer avec plus de cérémonie. “La Sainte Reine avait une urgence à gérer pour la levée de fonds, mais je suis là.” Elle note donc, prenant ainsi le temps de souligner à quel point son temps est bien plus précieux que ce ne sera jamais le cas de celui de l’italien. Elle parle avec des personnes importantes pour des choses importantes ; ce n’est pas le cas du brun, fin de l’histoire. “Suis-moi.” Le vouvoiement n’est pas nécessaire entre eux, pas alors qu’ils ont plus ou moins été beaux frères et belles sœurs il y a de ça presque une décennie. Même Lily ne peut pas faire semblant de le considérer comme un employé ordinaire - mais n’allez pas croire qu’il a le droit au moindre traitement de faveur pour autant, certainement pas.
La porte se refermant sur le passage de la jeune femme, après qu’elle se soit effectivement assurée que Nino rentrait avant elle, elle ne perd pas de temps avant d’aborder les sujets qui l’intéressent réellement. Faisant fi - pour le moment - de ses paroles, elle préfère prendre la température pour le moment encore. “Comment va Lucia ?” Lucia étant sûrement la seule à qui elle se garderait bien de reprocher quoi que ce soit, ce qui ne vaut pas pour l’un ou l’autre de ses parents. Lucia qui, un jour, aura un cousin dont le sang sera à moitié celui de Lily. “Tu avais l’air pressé de rentrer chez toi, c’est parce que tu la vois ce soir ?” Question ô combien piège, posée avec un sourire angélique accroché aux lèvres de la jeune femme. |
| | | | (#)Sam 29 Jan 2022 - 15:13 | |
| “La Sainte Reine avait une urgence à gérer pour la levée de fonds, mais je suis là.” Il se redresse, sur son comptoir, sous les yeux satisfait de sa collègue de l’accueil. Elle, elle savait que Lily n’était jamais très loin et que ses oreilles captaient absolument tous les sons produits dans les locaux de l’association. Elle, elle savait que l’italien ne s’en sortirait pas si bien à parler de la Keegan ainsi, du moins, c’est ce qu’elle espérait. Il faisait moins le fier, tout d’un coup, le Marchetti. Il ravala sa salive, se tenant droit face à elle, pensant que sa grande taille suffirait à intimidé. Mais il y a bien longtemps qu’il n’intimidait plus personne ici. Bien longtemps qu’il n’avait aucune crédibilité. Parce que sous ses grands airs de bandit, venu d’une banlieue craignos d’Italie, ici, il n’était plus ce délinquant récidiviste. Il avait même un air attachant, qu’on pouvait prendre en pitié. C’est ça, en fait, qu’on peut ressentir envers Nino, de la pitié, mais surtout pas de la crainte. “Suis-moi.” Et sans surprise, il se mit à la suivre, comme un caniche suivrait sa maitresse sans broncher. Il jeta un regard vers l’accueil, haussant les épaules, elle, elle lui envoyait un regard en signe de soutien, elle y passerait bientôt aussi. Mais, elle, elle n’avait pas grand-chose à craindre, elle faisait plutôt bien son boulot. Et l’italien ? Il était persuadé que c’était aussi le cas. Peut-être qu’on pouvait lui reprocher ses retards, ces fois où il partait avant l’heure aussi, ces fois où il usait un peu trop de l’excuse de sa fille pour s’éclipser, mais le travail semblait être fait, il s’en contentait. Il ne supportait pas de rester là pour tenir les murs et hors de question qu’on lui en demande plus. Il en faisait suffisamment assez. Il avait déjà accepté de jouer le taxi pour quelques personnes, quand des examens complémentaires étaient nécessaires à l’hôpital ou quand il fallait déposer des personnes dépendantes quelques part. Il refuserait d’en faire davantage… enfin. C’est ce qu’il dit toujours.
La porte se ferme derrière lui, la nouvelle directrice s’était bien targué d’afficher fièrement son nom sur la porte, sur son bureau aussi. Comme pour marquer son territoire, mais après tout, la Jacobs avait fait pareil. Ils ont peur qu’on oublie comment il s’appelle, ces grands chefs ? “Comment va Lucia ?” La première réaction de l’italien était de froncer les sourcils. Est-ce qu’elle tente de l’amadouer pour mieux faire passer la pilule ensuite ? “Tu avais l’air pressé de rentrer chez toi, c’est parce que tu la vois ce soir ?” il restait silencieux, si d’habitude, il avait tendance à parler avant de réfléchir, là, il savait qu’il devait tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de l’ouvrir. « Pourquoi on parle de Lucia ? » qu’est-ce que sa fille venait faire dans un entretien professionnel ? « Elle est chez sa mère. » ce qui voulait dire, qu’il n’avait pas besoin de la retrouver ensuite et qu’il n’allait pas la voir. « Elle va bien. » qu’il fini quand même par répondre. « comme une gamine qui vient d’avoir trois ans. » est-ce que c’est même un air fier qu’on voyait sur son visage ? Ah, le Marchetti, il avait fait un grand bon en avant depuis qu’il avait sa fille, sa plus grande fierté qu’il vous dira, même si dans la réalité, dans les faits, il était toujours maladroit, toujours à côté d’la plaque et pourtant, il tentait toujours de faire au mieux. « j’crois pas qu’on soit là pour ça, si ? » aller, crache le morceau, plus vite ce sera fait, plus vite il sera dehors.
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| | | | (#)Sam 29 Jan 2022 - 16:06 | |
| Lily a bien plus l’habitude d’observer la fierté d’autrui dans leurs yeux lorsqu’il est question de parler de leurs enfants mais Nino, refusant toujours d’agir comme tout le monde, semble plutôt décidé à afficher une mine confuse, si ce n’est même accusatrice. S’il y a bien une portion de la population envers laquelle Lily ne serait pas capable de penser le moindre mal, ce sont bien les enfants, et plus particulièrement encore ceux qu’elle compte dans son entourage plus ou moins proche (moins dans ce cas-ci, fort heureusement). « Pourquoi on parle de Lucia ? » - “Parce que je m’intéresse à son bien être.” Parce qu’elle préfère encore largement parler de la petite Lucia que de tenir une conversation à l’homme faisant office de père à temps partiel, lorsqu’il n’est pas en train de faire un travail misérable où traîne Dieu seul sait où, faisant sans doute des choses peu recommandables. Voilà là la seule image qu’elle a de Nino Marchetti, son dossier d’employé ne lui étant d’aucune sorte d’importance. Le problème avec ce même Nino Marchetti, justement, c’est qu’ils sont liés en dehors du travail et qu’elle se serait bien passée d’une telle chose - malheureusement, elle n’a pas le pouvoir de pouvoir gérer les fréquentations de la petite soeur d’Ezra, encore moins ceux avec qui elle décide de faire un enfant. « Elle est chez sa mère. » Ceux avec qui elle décide de faire un enfant pour ne même pas rester à leurs côtés, par ailleurs, voilà bien le fond du problème. Si on avait laissé Lily avoir un enfant, nul doute qu’elle s’en serait bien mieux sortie qu’eux. Pour autant, c’est un sourire qu’elle affiche à Nino, le genre qui mime l’intérêt qui n’existe pas pour les paroles de l’individu face à elle. “Alors qu’est-ce qui semble autant te presser ? Tu n’aimes pas ton travail ?” La voix mielleuse, la tête légèrement penchée en signe d’intérêt, la brune demande avec un éternel sourire aux lèvres. Du bout de la main, elle lui propose de prendre une poignée de bonbons dans la jarre qu’elle garde sur le côté de son bureau, le genre de chose que seules les vrais gentils peuvent avoir. « Elle va bien. » Ca, au moins, c’est une chose qu’elle est véritablement heureuse d’entendre - même s’il n’y avait aucune raison que Lucia ne se porte pas parfaitement bien.
« Comme une gamine qui vient d’avoir trois ans. » Tous les gamins qui viennent d’avoir trois ans ne se portent pas bien, il n’y a qu’à demander à son demi-frère Noah pour avoir un aperçu de la chose. Mais puisque Lily n’est pas une horrible personne au point de vouloir chasser le sourire de fierté s’étant logé sur le visage du jeune homme, elle n’ajoute rien. Il est loin d’être un père de qualité mais le fait qu’il aime sa fille suffit à la rassurer: il se rattrapera bien un jour ou l’autre. « J’crois pas qu’on soit là pour ça, si ? » Secouant doucement la tête, Lily vient finalement s'asseoir à son bureau, invitant Nino à en faire de même face à elle. “Ce n’est qu’un entretien annuel, rien de grave. Ça me permet aussi d’apprendre à mieux connaître les équipes.” Même si, une fois de plus, Nino a un statut particulier au plus grand dam de la jeune femme, au point où elle le connait déjà bien assez à ses yeux. Pour autant, il a le droit au même traitement que tous les employés. “Tu es ici depuis quelques années déjà, n’est-ce pas ? Tu n’as pas pensé à faire autre chose ?” A évoluer un tant soit peu dans les strates de l’association, ou peut-être même en dehors. Lily pose les questions avec une curiosité sincère, cherchant à comprendre le mode de fonctionnement de cet homme qui ne lui ressemble en rien. “Est-ce que tes horaires te conviennent, pour la garde alternée de Lucia ? On peut arranger ça, au besoin.” Elle n’est pas son ennemie même si elle en a parfois l’air, voilà tout ce qu’elle souhaite lui faire comprendre. Le bien-être de son enfant passera toujours avant le reste. |
| | | | (#)Dim 6 Fév 2022 - 1:17 | |
| Lily pensait-elle que le bien être de Lucia était en péril ? C’est exactement comme ça qu’il l’avait compris, qu’elle ne s’intéressait à elle que parce qu’il ne pouvait en être autrement. Comment une gamine de trois ans pourrait-elle se sentir bien si elle n’avait pas ses deux parents tous les jours avec elle ? C’était ça, la question au fond ? Et puis, quand on voit le parent en question. Si Katherine n’avait surement aucune lacune pour élever une petite fille, l’italien lui, manquait sous plusieurs plans, mais il se débrouillait et heureusement pour lui – ou pour Lucia – il n’avait pas la garde complète. Au final, son bien être se portait sans doute bien mieux comme ça. Mais l’italien ressentait un gros complexe d’infériorité quand on abordait sa paternaliste, alors la moindre question devenait une attaque pour lui. Le mieux était encore de ne pas surenchérir et il avait la présence d’esprit de ne pas agresser Lily en retour pour lui dire de se mêler de ce qui la regardait. Car ici, à l’association Beauregard, tout ce qui concernait Lucia ne la regardait pas, et d’ailleurs, même en dehors. Ca ne regardait personne d’autre que Katherine et lui. Même aucun Beauregard ne pouvait se permettre quoi que ce soit. Répondre que Lucia était chez sa mère devrait être suffisant pour rassurer la Keegan sur son bienêtre, hm. “Alors qu’est-ce qui semble autant te presser ? Tu n’aimes pas ton travail ?” il grimaça, l’italien. « Qui aimerait passer son temps à nettoyer et déboucher des chiottes ? » elle l’avait chercher, avec sa question à la con, pensa-t-il. « Ca n’a rien à voir, c’est juste que, l’heure, c’est l’heure. J’ai rien à gagner de plus à faire des heures supplémentaires, si ? » si elle lui disait maintenant que chaque seconde supplémentaires passées dans l’association lui rapporterait aussi de l’argent, ça deviendrait tout de suite plus intéressant à ses yeux. C’était la brèche parfaite pour recentrer la conversation sur l’objet de cet entretien, le travail et non Lucia. Il la suivait du regard alors qu’elle allait s’assoir à sa place, il rejoignit à son tour le siège vide pour s’installer en face d’elle. “Ce n’est qu’un entretien annuel, rien de grave. Ça me permet aussi d’apprendre à mieux connaître les équipes.” Est-ce qu’ils avaient alors réellement besoin de mieux se connaitre ? « Je taf seul, je suis pas dans les équipes ici. » il insistait sur ce dernier mot, car à bon nombres de reprises, on lui faisait bien comprendre qu’il n’était pas ici à la même place que les salariés du corps médical ou social, ni même ceux des ressources humaines. Lui, il était là pour toutes les tâches ingrates et rien d’autre. Mais il cherchait lui-même, à être bien trop solitaire et manquer de s’intéresser aux autres, pourquoi lui rendraient-il la pareille ? “Tu es ici depuis quelques années déjà, n’est-ce pas ? Tu n’as pas pensé à faire autre chose ?” il y avait pas un dossier quelques part qui notait sa date d’entrée dans l’association ? Il réfléchissait… « ca doit faire deux ans et demi… trois ans. » il haussait les épaules, il avait pas une très bonne mémoire en ce qui concerne les dates. Est-ce que Lucia était déjà née quand il avait commencé à travailler là ? « trois ans et demi, en fait. » il se souvenait maintenant, Lucia n’était pas né et Katherine venait tout juste de lui annoncer sa grossesse… quel coup de vieux. « Qu’est-ce que tu me propose ? » ou alors, était-ce une invitation à lui dire d’aller voir ailleurs ? “Est-ce que tes horaires te conviennent, pour la garde alternée de Lucia ? On peut arranger ça, au besoin.” « en général, quand j’ai besoin, on s’arrange toujours. » du moins, c’est comme ça que ca s’est toujours passé jusqu’à présent. « J’ai rien à dire à ce propos… les horaires sont cools, j’ai mes après midi… ca me dégage pas mal de temps. » il devait bien l’admettre, commencer à travailler plus tôt le matin lui permettait de pouvoir aider ou soulager Katherine quand elle, elle était souvent prise en soirée. « pourquoi j’ai l’impression que tu vas m’annoncer une sale nouvelle ? » est-ce qu’il était viré ? Est-ce qu’il ne convenait plus à la brune ? Est-ce qu’elle avait des reproches à lui faire ? C’était souvent plus fort que lui, de penser qu’on avait toujours un avis négatif à son propos, toujours des reproches plutôt que des compliments, il ne s’attendait pas à ça, jamais. Conditionné à être traité comme un bon à rien, depuis toujours, il avait fini par l’intégrer et il était toujours compliqué de lui faire entendre l’inverse.
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| | | | (#)Ven 4 Mar 2022 - 21:47 | |
| « Qui aimerait passer son temps à nettoyer et déboucher des chiottes ? » “Je ne sais pas, ce n’est pas une voie que j’ai choisi.”
La jeune femme répond aussitôt, faussement innocente. Parce qu’elle a fait des études, elle. Parce qu’elle a un minimum d’estime de soi, Lily. Parce qu’elle vaut mieux que ça, bien évidemment. Tout n’est que sous entendu, bien sûr, mais elle sait que même Nino aura compris le fond de ses propos. Pourtant, ce n’est en rien de sa faute à elle s’il passe ses journées à s’occuper de toilettes défectueuses. « Ça n’a rien à voir, c’est juste que, l’heure, c’est l’heure. J’ai rien à gagner de plus à faire des heures supplémentaires, si ? » Lily fait la moue, lui faisant rapidement comprendre que sa réponse à cela est négative. Elle paierait mieux les employés de l’Association si elle en avait le pouvoir, mais la trésorerie n’est pas extensible. “Je fais des heures supplémentaires par passion pour mon métier, mais je ne pense pas que cet argument puisse être utilisé de ton côté.” Encore une fois, sa voix ne porte officiellement aucun jugement, mais dans son esprit tout est bien différent. Derrière son air éternellement angélique, personne ne pourrait la soupçonner tenir de telles pensées, mais Nino la connaît sans doute depuis assez longtemps pour connaître son petit manège. « Je taf seul, je suis pas dans les équipes ici. » Il n’est pas au même niveau que les autres équipes, c’est bien vrai, mais le nom de l’Association apparaît pourtant sur son contrat de travail, à lui aussi. “Tu fais partie d’une équipe différente, c’est tout.” Mais son comportement a toujours des conséquences sur l’Association, mais il travaille toujours pour l’organisme, mais ses faits et gestes sont désormais officiellement sous la surveillance de Lily.
Elle n’est pas là pour jouer au psy, elle n’est pas là pour lui faire passer un interrogatoire non plus. Tout ce que la nouvelle directrice cherche à faire, c’est se montrer professionnelle et lui parler comme s’il était un employé comme un autre de l’Association. Ainsi, Lily commence par lui demander depuis quand Nino travaille exactement dans les lieux. « Ça doit faire deux ans et demi… trois ans. Trois ans et demi, en fait. » Trois ans et demi à nettoyer des toilettes ; le temps doit être long, avec un tel travail. Il hausse les épaules, elle reste impassible, se demandant l’espace d’une seconde ce à quoi ressemblait sa vie il y a trois ans et demi: elle était encore une infirmière niant avoir un frère. “Le temps passe vite.” Pour elle bien plus que pour lui, sûrement.
« Qu’est-ce que tu me propose ? » Honnêtement ? Rien, rien du tout. Lily ne veut que lui parler, ce n’est pas un mensonge. Elle ne le met pas à la porte, elle ne lui propose pas un meilleur travail non plus: s’il a celui-ci, c’est bien pour une raison. La seule chose qui pourrait faire changer la jeune femme d’avis, c’est si elle avait la certitude qu’n changement dans le quotidien de Nino serait bénéfique pour sa fille, qui elle n’a jamais rien demandé. « En général, quand j’ai besoin, on s’arrange toujours. » Et sur ce point, elle ne se mettra jamais en travers de sa route non plus. Peu importe ce qu’elle pense de lui, peu importe tout ce qu’elle aurait à en dire. « Pourquoi j’ai l’impression que tu vas m’annoncer une sale nouvelle ? » - “Pourquoi est-ce que tu penses que ça serait le cas ?” Aurait-il peut-être quelque chose (de plus) à se reprocher, l’italien ? “Le fait qu’on se connaisse plus ou moins ne jouera pas contre toi. Si tu ne fais rien de mal au sein des locaux, je ne t’annoncerai pas de mauvaise nouvelle.” Lily n’a rien d’une personne juste, mais elle sait encore très bien le faire croire, surtout alors qu’elle l’assure de ses grands yeux à peine maquillés pour souligner son regard. Tout ce qu’elle fait, c’est se contenter de lui préciser qu’elle le connaît, Nino Marchetti, bien au delà des quelques lignes stipulées sur son dossier: elle connaît son histoire avec les Beauregard, elle connaît son rapport à sa fille, elle sait tout ce qu’Ezra peut dire à son sujet. Et la loyauté de Lily, elle, tendra toujours vers Ezra. Si elle doit utiliser sa position au sein de l’Association pour faire justice, elle n’hésitera pas une seule seconde. |
| | | | (#)Sam 9 Avr 2022 - 18:55 | |
| “Je ne sais pas, ce n’est pas une voie que j’ai choisi.” Si Lily n’était pas sa nouvelle patronne, il y a bien longtemps qu’il lui aurait dit de la fermer. Elle pourrait le piétiner, qu’elle le ferait, sous couvert de sa fausse bienveillance, elle était incisive et mauvaise. L’italien n’était surement pas aussi intelligent qu’elle mais il n’était pas nécessaire de le prendre plus idiot qu’il ne pouvait l’être. “Je fais des heures supplémentaires par passion pour mon métier, mais je ne pense pas que cet argument puisse être utilisé de ton côté.” Elle ne devait pas avoir beaucoup de chose à faire en dehors de son travail pour n’avoir que pour passion celui-ci. Personne qui l’attendait dehors ? Ah non, il semblerait que son mec soit mort en faisant du surf. Si elle n’en avait pas parlé à l’italien, c’était bien toute l’association qui en avait eu vent et qui avait répandu l’information surement bien plus rapidement qu’on avait mis de temps pour retrouver le corps. C’est ça, la vie de Lily, rester au travail pour s’occuper l’esprit de ne pas penser à sa solitude et son chagrin permanant, et pour se sentir mieux, elle fait comprendre aux autres à quel point ils sont bêtes contrairement à elle. « chacun ses passions, la mienne, c’est pas de rêver des murs de l’association dès que j’ferme les yeux. » répondit-il avant de poursuivre sur sa place ici. “Tu fais partie d’une équipe différente, c’est tout.” Il pouffe en la voyant continuer son petit jeu. « quand on est seul, on appelle pas ça une équipe. » aussi différente soit-elle. Il est bien le seul homme d’entretien de cette association, le Marchetti, tout ça grâce à sa sœur qui connaissait James Beauregard. « Ezra a pas d’contrat ici, que je sache. » Ezra, celui qui se permet encore de venir sur les plates bandes de l’italien, de passer derrière lui pour vérifier si le taf est bien fait. Comme s’il lui avait piquer son boulot en arrivant ici. Qu’il lui soit reconnaissant, le Marchetti lui permettait de consacrer plus de temps à son vrai travail et de ne plus être la petite main de la famille Beauregard. L’italien lui, n’avait rien à se reprocher quand à son travail. Depuis le temps qu’il était là, si on avait réellement quelques chose à lui faire remarquer, ce serait déjà fait, non ? Il s’exécutait lorsqu’on lui demandait d’accomplir une tâche et qui parfois même allait au-delà des murs de l’association. Il avait accepté de jouer le chauffeur privé d’un patient, à plusieurs reprises, alors que la direction lui en avait fait la demande et ça, c’était pas sur sa fiche de poste. Si Lily voulait lui faire part de son mécontentement, qu’elle ne passe pas par quatre chemins. “Pourquoi est-ce que tu penses que ça serait le cas ?” Parce qu’il a tendance à se méfier de toutes les femmes et encore plus quand elles sont si proches des Beauregard ? Sans doute. Mais il n’avait rien à répondre, rien qui jouerait en sa défaveur. “Le fait qu’on se connaisse plus ou moins ne jouera pas contre toi. Si tu ne fais rien de mal au sein des locaux, je ne t’annoncerai pas de mauvaise nouvelle.” « alors, aucune mauvaise nouvelle pour personne. » parce qu’il continuerait à se tenir à carreau, comme ça avait toujours été le cas. Il savait bien trop quelle était sa chance d’être ici, malgré tout. « Donc, l’entretien est terminé non ? » ca sert à quoi ces conneries ? Il avait l’impression d’avoir fait le tour. « Y a un truc à signer ? »
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| | | | (#)Dim 10 Avr 2022 - 13:06 | |
| « Chacun ses passions, la mienne, c’est pas de rêver des murs de l’association dès que j’ferme les yeux. » Elle pourrait argumenter qu’il est sûrement bien trop égoïste pour donner un peu de son temps aux problèmes des autres ; problèmes qui ne découlent pas de leurs mauvais agissements mais bien d’un pas de chance de leur corps. Pourtant, Lily reste muette et se contente d’un fin sourire, bien consciente que ce sont parfois les gestes les plus simples qui agacent le plus autrui, sans qu’ils n’aient rien à lui reprocher en retour. Après tout, si elle sourit alors c’est qu’elle lui donne raison, non ? Qu’importe. Des deux, elle est la seule à se rapprocher du statut d’intouchable, et cela même en prenant en compte toute l’ancienneté de l’Italien au sein de cette association. Après tout, Lily doute qu’il puisse trouver un travail ailleurs si personne ne parle en son nom pour vanter ses maigres qualités. « Quand on est seul, on appelle pas ça une équipe. » Cette fois-ci, ses paroles se rapprochent bien plus d’une certaine vérité qu’elle voudrait bien l’avouer et cela l’arrange même qu’il soit le premier à statuer qu’ils ne font pas partie de la même équipe, pour être honnête. Ils n’ont pas besoin de davantage d’hommes à tout faire comme lui, même si au fond d’elle Lily aimerait sans doute qu’il gravisse un minimum les échelons pour accéder à un travail un peu plus digne de ce nom que ça, au moins pour que Lucia ait de quoi être fière de son père.
Pourtant, c’est un tout autre sujet que Nino aborde désormais, à la plus grande surprise de Lily, laquelle n’arrive pas à le cacher sur l’expression de son visage. « Ezra a pas d’contrat ici, que je sache. » Elle a beau savoir que les nouvelles subtilités de la relation qu’elle entretient avec le Beauregard sont encore inconnues de tous, Lily ne peut s’empêcher de se demander s’il n’en sait pas plus qu’il ne le devrait et s’il n’est pas en train de le lui démontrer. “Ezra s’appelle Beauregard.” Et ce nom est un passe-droit à lui seul, quand l’association en porte le nom et ce quand bien même il n’est pas celui qui a créé toute cette structure. Il est un Beauregard dont tout le monde connaît le visage autant que le prénom et Lily serait bien la dernière à condamner l’attitude qu’il a auprès de Nino. Ces quelques mots seront les seuls qu’elle esquissera au sujet du brun, soucieuse de ne pas s’étaler de trop, surtout auprès d’une personne telle que l’Italien.
Malgré tout, Lily tente d’être aussi juste qu’elle arrive à l’être et prend le temps de rassurer Nino sur son avenir dans l’association, lequel n’est pas compromis dans l’état actuel des choses. Elle ne souhaite pas le faire tomber, pour bon nombre de raisons qui sont les siennes, et elle espère sincèrement que cet état d’esprit n’est pas amené à changer. « Alors, aucune mauvaise nouvelle pour personne. » Non, en effet. « Donc, l’entretien est terminé non ? Y’a un truc à signer ? » Elle esquisse un sourire, comme le ferait un adulte face à la réaction enfantine d’un petit être. “Je ne te retiens pas plus longtemps.” Ils se referont sans doute dans un contexte bien moins formel, alors autant le libérer aujourd’hui. Après tout, elle était sincère: elle ne l’a pas convoqué pour lui tenir le moindre reproche. |
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