« Allez, allez, allez ! » Le parc National du Main Range, c'est surtout magnifique en été, quand la chaleur est écrasante mais pas assez pour décourager les randonneurs. Murphy n'a pas beaucoup de passions en dehors de faire la fête et des loisirs de la nuit, mais de jour, elle adore courir partout. Grimper, sauter, marcher des heures... Elle ne sait pas vraiment d'où elle tient cette passion. Visiblement, ce n'est pas de sa mère, camée jusqu'à l'os et incapable de se mouvoir sans baver. Ce n'est pas non plus de Hal, qui rechigne à lâcher sa voiture sur plus de dix mètres. Non, ce doit être de sa grand-mère, cette folle furieuse dont Hal se plaît à parler à Murphy dès que cette dernière montre les signes d'une petite déprime. Cette grand-mère, c'est tout ce dont Murphy a toujours rêvé. Quand elle était petite, elle l'emmenait absolument partout, surtout dans des endroits où l'on emmène pas les enfants. Dans des clubs de sa connaissance, dans de grands restaurants... Elle était comme ça, grand-mère. Elle gâtait sa petite fille et semblait montrer une profonde aversion pour Hal, qui était pourtant le premier - et son seul - fils. Mais les choses ne sont plus les mêmes maintenant que grand-mère est morte. Murphy promène seule.

Seule ou presque. C'est sur Seth qu'elle hurle, arrivée tout en haut d'un piec d'où la vue est somptueuse. En contrebas, il y a une cascade. Leur repère pour la nuit. Le soleil couchant laisse sur la vallée une onde orangée et jaunâtre, comme un feu lointain déposé par le soleil. « Avoue, t'es content d'être avec moi plutôt qu'avec ta petite amie. Elle t'emmène dans des endroits comme ça ? » Oui, cette Leo qu'est supposée connaître Murphy n'est rien d'autre qu'un mirage. Un mirage que la jeune femme divulgue mal, un mensonge caché seulement à moitié. « Ouh, t'as pas l'habitude de marcher. » qu'elle lâche, relevant ses cheveux bien haut une énième fois. Ils ont frisé sous le soleil, l'humidité leur donne maintenant l'apparence d'un buisson.

La descente est encore plus belle que la montée, mais ils marchent depuis près de trois heures. La fatigue commence tout juste à se faire ressentir, mais Murphy n'a pas dit son dernier mot. Le soleil ne se couche que dans quelques heures. La cascade offre aux comparses une jolie berge ainsi qu'un plan d'eau calme, seulement troublé par la chute de l'eau. Son bruit régulier apaise la jeune femme. En cette chaleur, il ne coule pas autant qu'en hiver. « Je parie que t'as rien pris pour te baigner. » Parce qu'elle non plus, mais ça n'a absolument aucune importante.

@seth moriarty

« Allez, allez, allez ! » oh, ta gueule. Tu grognes, suis la cadence plus par orgueil qu'autre chose. Tu sais pas trop pourquoi t'as fini par venir jusqu'ici. Tu paries qu'à chaque fois que Murphy demande quelque chose, tous les mecs se dévouent corps et âme pour combler tous ces caprices de princesse. Tu as envie de dire que t'es à deux doigts d'en avoir marre d'elle, mais on sait tous que c'est faux. Plus elle est tordue, espiègle, connasse, plus elle te rend un peu plus accro. C'est un cercle vicieux. Parce que tu la déteste pour les mêmes raisons. La seule chose que tu apprécies aujourd'hui, ce sont les chaleurs d'été qui rendent la peau de Murphy reluisante, sa tignasse rebelle et qui lui ont fait choisir ce magnifique short qui lui moule parfaitement le cul. Raison de plus de rester un peu derrière elle. « Avoue, t'es content d'être avec moi plutôt qu'avec ta petite amie. Elle t'emmène dans des endroits comme ça ? » Tu lèves les yeux au ciel. Encore cette histoire de petite-amie. Elle en fait une fixation. Elle t'aurait invité si elle ne serait pas autant obsédée par le besoin d'être meilleure qu'elle ? Non, sûrement pas. Tu te demandes si elle est du genre jalouse incendiaire. Sûrement. Ça va mal finir cette histoire. Et c'est justement la raison pour laquelle t'es là et qu'elle est là. « Elle est plus sympa que toi. » Qui ça ? Ta petite-amie imaginaire ou Leo ? Sûrement pas Leo.

« Ouh, t'as pas l'habitude de marcher. » Là voilà qui te nargue encore, alors qu'elle est déjà arrivée au sommet. « Va t'faire foutre. J'ai une cheville de foulée et un poumon d'perforé. » Oh la victime qui étale l'étendue de ses blessures. Pauvre petit Seth qui a fait chier la mauvaise personne. Ton seul réflexe est de glisser une clope entre tes lèvres pour punir tes poumons d'être autant peu performant. Allez, encrassons-les un peu plus. Tu finis par arriver à côté d'elle. Du haut de la falaise on peut apercevoir une cascade qui se déverse dans un bassin d'eau un peu plus bas. Voilà qui rend (enfin) cette randonnée un peu plus intéressante. « Je parie que t'as rien pris pour te baigner. » « J'espère que t'as rien pris pour te baigner. » Bien sûr que t'as rien amené. Plus t'amenais des fringues, moins y'avait de place pour l'herbe et les bières. Les priorités. Tu laisses ton sac à dos tomber au sol. Tu prends les devants en retirant ton tee-shirt. C'est un regard rempli de défi que tu lances à Murphy pour qu'elle fasse de même. Oh, le sourire du parfait connard que tu es ne manque pas de faire son apparition. Si ta gueule s'est plutôt améliorée depuis la dernière fois que t'as vu la brune, on peut pas en dire autant des ecchymoses sur tes côtes qui sont entrain de viré au jaune. De toute beauté. « On saute en même temps. » C'est pas vraiment négociable. Murphy n'est absolument pas digne de confiance. Elle va t'abandonner tout seul comme un con en se sauvant avec tes fringues.

C'est Leo la petite amie imaginaire, c'est sur elle que Murphy lâche toutes ses répliques piquantes, sans vergogne. « Elle est plus sympa que toi. » « Pff. Impossible. » qu'elle lâche en retour, piquée au vif. « Elle est où là ? J'la vois pas. » Elle cherche pourtant, mimant l'intérêt de droite à gauche. Mais si l'ascension est terminée, certains ne sont pas indemnes. En voilà pour preuve Seth et son souffle court, Seth qui fait la drama queen à s'époumoner au possible, crachant toute sa bile et ses organes au passage. Voyez-vous cela. L'habitude de se faire tabasser, mais pas de courir ni de grimper. Peut-être que c'est pour ça qu'elle ne e fait jamais coincer, Murphy. Elle s'entretient et elle le fait bien, la brune. « Va t'faire foutre. J'ai une cheville de foulée et un poumon d'perforé. » « T'es faible. » D'un faible criant, dont elle se moque encore, pleine de tout le venin dont elle sait se servir.

En haut de la petite côte, tout est plus beau. Le temps, la réserve, l'endroit. Et bien sûr, parce qu'on ne fait pas assez cliché, le lieu surmonte une cascade. Cliché mais magnifique, la cascade au pied de la falaise. « J'espère que t'as rien pris pour te baigner. » Murphy fait la moue, tirerait presque la langue mais se ravise. Non, elle n'a rien pris pour se baigner mais ça n'a absolument aucune importance. Elle ne fait pas partie de ces filles pudiques et n'a pas peur de son corps. Elle n'a même jamais redouté le reflet dans la glace, l'a toujours aimé et même beaucoup admiré. Ce n'est pas une petite cascade qui lui fera changer ses habitudes. Déjà, elle ôte son tee-shirt, laissant tomber sur sa poitrine la petite croix en or qu'elle porte toujours autour du cou. Ce n'est pas un cadeau d'Archie, pour une fois. Ce n'est un cadeau de personne sinon de sa mère, elle veut le croire fort. Cette croix, elle la porte depuis petite sans jamais avoir passé les portes d'une église, même pas par curiosité.

Le bruit du sac lâché sur le sol la tire en grand bruit de sa rêverie. « On saute en même temps. » D'un geste, Murphy finit de se déshabiller, ne gardant sur elle que ses sous-vêtements. « On saute en même temps. » qu'elle répète sur le même ton, attrapant la main de son comparse sans le regarder dans les yeux. Bientôt, ils se retrouvent dans l'eau à nager contre le courant de la cascade. Le bruit de l'eau est assourdissant. Derrière la cascade, la roche est légèrement creuse, assez pour laisser entrevoir un promontoire et de quoi s'asseoir. Murphy attire son compagnon d'infortune jusqu'à l'arrière de la chute d'eau. Dégoulinante, elle grimpe sur la roche, pieds nus. « Tu m'attrapes ? » Sans lui laisser le temps de penser, elle saute à nouveau sous l'eau, jusque dans les bras de Seth. La rattrapera-t-il ?

« Pff. Impossible. Elle est où là ? J'la vois pas. » Elle mime de regarder à l'horizon, à gauche et à droite pour la trouver. Ça te fait rire de la voir faire sa petite scène de jalousie. À quel point elle est tarée d'être jalouse d'une fille, mais qu'en parallèle, elle perdrait tout intérêt si cette (fausse) petite-amie n'existait pas ? Un bon dix sur dix. « Encore heureux, elle ferait qu'une bouchée de toi. » C'est vrai ? C'est un mensonge ? Leo a tout un caractère, mais Murphy aussi. Laquelle ne ferait qu'une seule bouchée de l'autre ? Difficile à dire. Ce serait un très bon spectacle à regarder avec un pop corn pas trop loin. Dommage que ça n'arrivera jamais. « T'es faible. » Connasse. que tu grognes dans ta tête. La randonnée commence à peine et t'es déjà à deux doigts de devenir de mauvaise humeur. Qu'elle pousse sa chance un peu plus loin et tu te barres en la laissant crever toute seule dans les bois - parce qu'elle peut pas survivre sans toi ça va de soi.

Heureusement, Murphy arrive autant à t'emmerder qu'à te faire sourire. Parce qu'elle n'est soudainement plus emmerdante quand elle retire son tee-shirt. Tu ne vas certainement pas te gêner pour laisser ton regard vagabonder sous ses courbes qu'elle dévoile à chaque bout de tissus qu'elle enlève jusqu'à ce qu'il ne lui reste que ses sous-vêtements. Le résultat un coup détrempé risque d'être encore meilleur. Rapidement, tu finis de retirer tes vêtements à ton tour. « On saute en même temps. » Elle approuve tes paroles qui n'étaient de toute façon pas négociables. Tu n'as aucune confiance en Murphy, encore moins en une Murphy à moitié à poil qui pourrait encore plus facilement te poignarder dans le dos en laissant ses atouts te distraire. Ce ne serait pas la première fois, et sûrement pas la dernière non plus. Elle glisse sa main dans la tienne qui se resserre au contact de sa peau. À croire que t'as peur qu'elle t'échappe. Vous entrez tous deux dans l'eau en même temps. L'eau est bonne. L'eau est chaude. Elle contraste à peine avec la température ambiante.

Murphy semble bien connaître l'endroit, puisqu'elle te guide jusqu'à l'arrivée de la cascade. Très intime comme endroit. Elle grimpe sur un rocher. Ses pieds nus sur ce rocher tout mouillé, ce n'est sûrement pas l'idée la plus brillante qu'elle ait eue. Mais bon, c'est pas trop ton genre de dire aux autres quoi faire pour leur propre sécurité. « Tu m'attrapes ? » T'es même pas certain qu'il y ait eu deux secondes entre la demande de madame et le saut qu'elle fait dans ta direction. Encore heureux que la journée ne soit pas trop entamée et que tes réflexes ne soient pas (encore) trop engourdis. Tu la rattrapes à la dernière seconde. « Ce serait dommage que tu te fracasses la tête sur un rocher. » Vraiment dommage parce qu'on pourrait te mettre le meurtre sur le dos. Tu profites de la proximité pour venir glisser sournoisement tes mains contre ses hanches pour l'attirer encore plus vers toi. À la seconde où son corps entre en collision avec le tien, tes lèvres vont voler les siennes. T'en a marre d'attendre.

« Encore heureux, elle ferait qu'une bouchée de toi. » Oh non, personne ne fait qu'une bouchée de Murphy Rowe. Personne et surtout pas une petite copine imaginaire. Personne et certainement pas quelqu'un dont Murphy connaît maintenant tous les sales petits secrets. C'est que ça a ça de bon, les cambriolages. On connaît un peu mieux les gens après ça.

Et l'eau est bonne, l'eau n'est pas gelée comme on pourrait s'y attendre. Les deux jeunes gens sautent et Murphy rit, éclaboussant un peu son comparse. Ils s'amusent bien, les deux gamins. Ils ont l'air d'oublier qu'il y a quelques temps encore, ils s'échangeaient des insultes en messes basses dans l'appartement de Seth. Ils ont dormi ensemble, oui ça rapproche. Peut-être. Murphy dira le contraire, pas certaine d'avoir dormi de toute cette nuit infernale. Et au matin, elle était de toute façon partie, son butin regroupé dans les poches et dans le sac de Spencer. Cette nuit là fut fructueuse, en amitié comme en billets colorés. La jeune femme grimpe sur un rocher derrière la cascade et bondit comme un félin jusque dans les bras de Seth, qui la rattrape sans broncher. Ses mains sur les hanches de Murphy ne dérangent pas cette dernière, qu'une salve de frissons réveille quelque peu. Les courbatures qui se forment dans ses jambes et son dos sont oubliées au profit d'une autre sensation bien plus salvatrice. « Ce serait dommage que tu te fracasses la tête sur un rocher. » « Ouh, ma belle tête fracassée sur un rocher. Ton rêve ? »

Et le baiser qui suit lui donne la réponse. Ses jambes s'enroulent autour des hanches de Seth alors qu'elle le dévore des lèvres, cheveux rejetés en arrière. Ses bras aussi font comme du lierre, fermement accrochés autour de la nuque de son comparse. Ses doigts ont agrippé avec douceur les cheveux humides du jeune homme. Dans un souffle, elle rompt les embrassades, un sourire aux lèvres. Son front est posé contre celui de son camarade d'aventure. « T'es bête. T'as attendu tout ce temps ? » C'est elle qui reprend en otage les lèvres de Seth, parachevant le baiser par une morsure douce. Quand elle niche son nez dans le cou du jeune homme, ce n'est que pour le couvrir de baisers fleuris qui laisseront des marques pourpres. Territoriale ? Peut-être.

Et soudain, une goutte s'écrase sur son dos. Et puis une autre. Murphy relève la tête, sourire accroché au visage. « Il faut qu'on monte la tente. » Et l'instant d'après, elle se décroche, ne laissant Seth qu'avec un maigre baiser pour toute consolation. Maline, elle l'attire avec elle alors que la pluie leur tombe désormais dessus comme la peste sur le bas clergé. Contrairement à l'eau de la rivière, cette pluie là est glaciale. Et quand Murphy constate, trempée jusqu'aux os que la tente est cassée, son sang ne fait qu'un tour. Toute l'excitation de l'instant disparaît au profit d'un sentiment d'urgence et de déception. « Seth. On n'a pas de tente. » Et la pluie redouble de force.

« Ouh, ma belle tête fracassée sur un rocher. Ton rêve ? » Hm, pas faux que ça te ferait des problèmes en moins. Il va se passer quoi la prochaine fois que tu vas contrarié mademoiselle Murphy ? Elle va foutre le feu à ton appart ? Elle va te poignarder dans ton sommeil ? Sans l'ombre d'un doute. T'es quand même assez con pour te lancer là dedans tête baissée. C'est un baiser que tu lui voles en guise de réponse. Ça n'en prend pas plus pour qu'elle s'enroule autour de toi tel un boa prêt à achever sa proie. Une très belle mort si on demande ton avis. C'est à bout de souffle que vos lèvres se séparent une première fois. À peine séparé que ta seule envie c'est d'y retourner. « T'es bête. T'as attendu tout ce temps ? » Et elle aurait voulu que ça arrive quand hm ? Quand elle t'a laissé là-bas tout seul comme un con dans ce bar portefeuille en moins ? Quand vous étiez entouré de type bourré qui partageait votre cellule et qu'elle n'avait clairement pas l'air bien ? Ou plutôt quand t'étais si bourré qu'elle a ramené sa copine pour vider ton appart ? D'ailleurs, faudra bien élucider ce mystère là, mais plus tard. Pour l'instant, tout ce qui te préoccupe c'est la silhouette de la brune entre tes mains et le baiser plus fougueux qu'elle reprend. Elle est bestiale Murphy - tu t'attendais pas à moins. Elle mord, elle griffe, elle laisse la trace de son passage sur ta peau. Ça n'en prend pas plus pour que le désir grimpe en flèche. Tes mains se veulent rapidement plus baladeuses, explorant minutieusement chaque parcelle de son épiderme, chacune de ses courbes qui se moulent parfaitement à tes paumes. Elle est belle Murphy, surtout quand elle se la ferme et que ses petites mains de voleuse n'ont rien à te voler.

Puis, soudainement, tout s'arrête. « Où tu vas ? » que tu lui demandes lorsque tu sens la chaleur de son corps s'éloigner de la tienne, quand sa peau te glisse d'entre les mains. Elle va pas te laisser là comme un con ? C'est le genre de fille qui allume sans finir ce qu'elle commence ? Ce ne serait pas si étonnant. Vilaine manipulatrice. « Il faut qu'on monte la tente. » Tu n'en as absolument rien à faire de la tente à monter, de la pluie qui s'abat sur vous deux. Vous êtes déjà tout mouillé. Qu'est-ce que ça change ? Tout ce dont t'as envie, c'est de lui arracher le peu de vêtements qui lui reste et de sentir sa peau nue contre la tienne. Mais quand Murphy donne un ordre, il faut obéir. Vous montez la tente et vous reprenez là où vous étiez. Bon plan ? Le meilleur, oui. De toute façon, elle est déjà en train de te tirer pour que tu la suives jusqu'à l'extérieur. Le vent semble soudainement glacial sous la pluie qui redouble d'ardeur. Tu sais même pas trop pourquoi tu tentes de remettre tes fringues qui sont déjà à moitié détrempées et qui te colle à la peau. « Seth. On n'a pas de tente. » Comment ça, pas de tente ? Tu t'approches d'elle pour constater les dégâts par toi-même. La bonne humeur de tout à l'heure n'est plus vraiment au rendez-vous. À quel point elle est idiote de t'inviter en pseudo camping sans vérifier l'état de son stock ? « T'as vraiment des idées de merde. » que tu grognes en ramassant le sac que tu avais laissé par terre quelques minutes plutôt pour le remettre sur tes épaules. « J'me tire d'ici. » Vu que les chances de sexe torride se sont éteintes en même temps que la pluie a débuté, tu n'as plus aucune bonne raison de rester.

Tu te soucies même pas de vérifier si Murphy suit ou non. T'en a rien a faire de l'abandonner lâchement en plein milieu des bois. T'aurais peut-être un très léger remord si t'apprends demain matin qu'elle s'est fait bouffer par un crocodile. Rien qui ne se soigne pas par une bouteille de whisky. Arriver en haut d'une première colline, tu regardes au loin, à droite et à gauche. Que voyons-nous là ? « C'est ton jour de chance. » que tu gueules en te retournant vers Murphy un peu plus loin - bien sûr qu'elle a suivi la trouillarde. Tu lui pointes la cabane au loin lorsqu'elle arrive à tes côtés. Un petit cinq minutes de marche et vous serez à l'abris.

win: jackpot, c'est un chalet de riche. murphy pourra facilement se faufiler par la fenêtre de la salle de bain laisser ouverte par mégarde
so close: pas si moche, pas si beau, ça fera l'affaire pour ce soir. après avoir cassé la fenêtre de la porte, seth fait céder le verrou de l'intérieur.
fail: la porte cède d'un simple coup d'épaule tellement le bois est pourris. nuit romantique avec des coquerelles ce soir.

Le cauchemar commence, mais soyez rassurés : il finit bien. « Où tu vas ? » « Monter la tente ! » Elle l'a laissé en plant, tout seul dans l'eau, son entrejambe en feu. Riant à gorge déployée, Murphy éclabousse avant de sortir de l'eau pour essorer ses cheveux. Sous la pluie gelée, elle se sent comme un poisson dans l'eau. Rien ne la perturbe et certainement pas le regard ronchon de Seth qui, troublé par le contact, est maintenant déçu de n'avoir plus la peau de Murphy a portée de main. De toute façon, faire l'amour dans un lac, ce n'est jamais une bonne idée. Elle les connaît, les randonneurs, Murphy. Elle les sait capable de se planquer pour se la toucher au fond d'un buisson.

Et malheureusement, les deux tourtereaux n'ont plus de tente. C'est là que l'enfer commence. C'est là que les choses sérieuses prennent une tournure toute autre, plus décevante. Sans tente, impossible de camper ici. Déçue, Murphy guette les réactions de Seth. « T'as vraiment des idées de merde. » « T'as accepté. » qu'elle rappelle, sourcils haussés et index pointé vers Seth. « J'me tire d'ici. » « Seth ? Seth ! » qu'elle gronde. « Seth tu peux pas me laisser ! » Rapidement, Murphy rassemble ses affaires et enfile ses chaussures. Elle se lance ensuite à la poursuite de Seth, sac sur le dos. La pluie redouble d'intensité alors que les deux jeunes gens grimpent la pente qu'ils ont descendue il y a quelques dizaines de minutes. Murphy garde son ton grincheux, partie à la poursuite de Seth pour lui faire tous les reproches du monde. « T'as les couilles bleues alors tu boudes ? Tu me fais vraiment une saynète là ? » qu'elle ricane alors que le brun s'arrête enfin, tout en haut de la pente. « C'est ton jour de chance. »

Et effectivement, c'est leur jour de chance. Dans le vallon, un chalet qu'ils n'avaient pas vu à l'allé. Le sourire aux lèvres, Murphy prie pour qu'il soit vide. Cinq minutes plus tard, les deux jeunes gens sont arrivés au chalet. « Oh mon dieu. » Trempée, Murphy contemple l'édifice qui comporte certainement une dizaine de salle de bains et douze chambres. A peine arrivée, Murphy repère la fenêtre ouverte de la salle de bain. Elle y jette son sac après avoir vérifié que l'endroit était vide. Pas de voiture garée dans l'entrée. Les propriétaires sont aux abonnés absents.

Quand ils sont tous les deux entrés, Murphy soupire et attire Seth avec elle. Ses doigts sont entrelacés à ceux du brun. « Tu veux qu'on se la joue bourgeois ? » qu'elle minaude, marchant à reculons vers l'immense cuisine du chalet. La petite australienne promène ses mains sur le comptoir avant de bondir pour s'y asseoir, agile. Retirant son tee-shirt trempé, elle attire Seth auprès d'elle et attrape son visage entre ses doigts glacés. « T'as qu'à prétendre que je suis la riche maîtresse des lieux que tu baises pendant que le mari est parti en randonnée avec le chien. » Ils n'ont qu'à prétendre qu'ils sont tous les deux assez riches pour vivre dans un chalet comme celui-ci alors que clairement, ils n'ont ni les moyens ni la prétention de pouvoir accéder à un logement pareil.

« Monter la tente ! » Ça la fait rire de te laisser planter là comme un con en plein milieu du lac. Ya que elle que ça fait rire. Murphy, c'est qu'une connasse d'allumeuse. Voilà ce que c'est. En fait non, une connasse d'allumeuse avec des idées de merde. Sa tente tombe en ruine et il pleut à boire debout. Idée. De. Merde.« T'as accepté. » qu'elle te rappelle, qu'elle t'accuse. Ouais, ouais, c'est le moment de lui rappeler que t'as accepté de venir juste pour la sauter ? Rien d'autre. Certainement pas pour passer une journée de merde en sa compagnie. T'étais bien mieux sur ton sofa au sec avec de la bière. Sans plus attendre, tu ramasses tes affaires et tu lui tournes le dos. Ça te fait un peu chier de te dire que tu devras te taper quarante heures de marche pour pouvoir vraiment l'abandonner lâchement. Mais tu ne vas certainement pas rester là à espérer qu'il cesse de mouiller pour que dormir à la belle étoile soit presque acceptable. « Seth ? Seth ! Seth tu peux pas me laisser ! » qu'elle gueule derrière toi. Sans même te retourner vers elle, c'est ton majeur qui se lève en guise de réponse. Désolé princesse Murphy, y'a pas de chevalier servant ici. De toute façon, elle ne perd pas trop de temps à te rattraper la trouillarde. « T'as les couilles bleues alors tu boudes ? Tu me fais vraiment une saynète là ? » Tu lèves les yeux au ciel. Quoi ? Ça l'étonne vraiment que tu te tires à la seconde où ça devient très légèrement compliqué ? « Tu m'emmerdes. » que tu grognes en poursuivant ton ascension dans la colline. De là haut, on peut voir sur un très large territoire. Ça permet aussi de repérer un charmant petit chalet pas trop loin. Peut-être que ça va te redonner un peu la bonne humeur.

C'est un vrai palace. Et, jour de chance pour vous deux, l'endroit semble désert. Murphy se faufile rapidement par la fenêtre de la salle de bain qui était restée ouverte. Heureusement que vous êtes là pour la refermer et empêcher le plancher de marbre d'être trempé par la pluie. À peine entrée, la brune vient lier ses doigts au sien en t'attirant vers l'énorme cuisine. « Tu veux qu'on se la joue bourgeois ? » Elle adorerait ça la jolie brune dans une jolie maison comme celle-là. Elle aimerait la maison de campagne de papa Moriarty un peu en retrait de Londres. Murphy grimpe sur le comptoir. Et même si c'était pas trop désagréable de voir de voir son tee-shirt détrempé lui coller à la peau, la vue est encore plus belle quand elle le retire. « T'as qu'à prétendre que je suis la riche maîtresse des lieux que tu baises pendant que le mari est parti en randonnée avec le chien. » « Alors on se la joue vieux remake de film porno ? » que tu lui dis alors qu'elle vient emprisonné ton visage entre ses griffes. Tes doigts glissent le long de ses cuisses pour l'attirer vers toi, sans pour autant la faire tomber en bas du comptoir quand même. Rapidement, tes lèvres retrouvent d'abord les siennes, puis s'égarent le long de sa nuque jusqu'à sa clavicule. Suffit qu'elle te montre un peu de peau et t'as déjà oublié que tu comptais l'abandonner comme un lâche y'a quelques minutes à peine.

La peau de Murphy est gelée sous tes doigts tout aussi gelée. Merci à la pluie battante de toute à l'heure. « Viens. » que tu lui dis en lui tirant le bras à ton tour. Tu as un objectif en tête sans vraiment savoir où aller. C'est pas comme si t'étais déjà venu ici. Bingo ! En poussant la porte qui mène sur la terrasse, il y a bel et bien un spa qui s'y trouve - tellement évident. Tu fouilles dans ton sac. Ton paquet de clopes est fichu tellement il est mouillé - de quoi te rendre à nouveau de mauvaise humeur quand le manque de nicotine se fera sentir. Heureusement que les joints sont intacts. T'en glisses un entre tes lèvres avant de retirer la totalité de tes fringues froides et mouillées pour aller te faufiler dans la source de chaleur intense. Et ouais, t'as carrément l'air d'un pervers bien installé dans le spa, joint sur le coin des lèvres à attendre pour mater Murphy en train de se déshabiller. C'est le bon moment pour la trame sonore du film porno ? T'en veux bien une copie en souvenir.

Essayer d'abandonner Murphy, ce n'est jamais une bonne idée. C'est une vraie sangsue, une peste qui collera à la dernière des chaussures de son pire ennemi. Une vraie gamine obsédée, quand elle s'y met, aussi. Les bras passés autour de la nuque de Seth, elle arbore un sourire mutin, premier d'une longue lignée de risettes. « Alors on se la joue vieux remake de film porno ? » « T'aimerais bien qu'on filme, avoue. » Mais elle pince, Murphy, alors que Seth revient attraper ses lèvres des siennes. Quand elle passe son tee-shirt par dessus sa tête, elle sait que cela ne sera pas pour déplaire à son homologue masculin et à ses bas instincts. Vêtue d'un short détrempé et d'un sous-vêtement, la peau de la jeune femme se couvre de délicieux frissons, pas seulement provoqués par le froid. Dans ce palace, elle se sent absolument bien. Absolument chez elle. Il faudra noter l'adresse. Elle savait, Murphy, qu'elle était faite pour une vie comme celle là. Faite de son derrière sur un comptoir hors de prix, faite de promenades dans la nature et de cheveux humides, sauvagement décoiffés.

Au tour de Seth de l'attirer ailleurs, du côté d'un petit point d'eau qui se réchauffe rapidement. « Viens. » Seth ne la quitte que pour aller s'enfoncer dans l'eau. Sans le lâcher du regard, elle quitte son short. Lui l'observe comme un pacha prêt à bondir sur sa proie. « Gros pervers. » qu'elle marmonne, ce maudit sourire encore au bord des lèvres. C'est son tour de fouiller dans ses affaires pour dégoter un briquet, qu'elle avancera à Seth sans qu'il ne le lui rende jamais.

Avec élégance - toujours dans son personnage de grande bourgeoise - Murphy se glisse dans l'eau encore tiède, toute vêtue de ses sous-vêtements. Elle n'offrira pas à Seth la vue sainte de sa poitrine, cela se gagne en l'échange de faveurs qu'il n'est pas en mesure de lui offrir. Pas alors que le joint pend encore aux lèvres du jeune homme et qu'il ne lui a pas proposé de partager. S'installant sur ses genoux, tournée vers lui, c'est du bout des doigts qu'elle lui vole son dû, l'allumant pour elle - et pour personne d'autre. « Elle était incroyable mon idée de randonnée. T'adores la vue. » qu'elle ricane, s'agitant sur l'entre-jambe de Seth avant de tirer sur le joint. La fumée est salutaire, d'autant plus lorsqu'elle est soufflée au nez de son acolyte. La pluie reprend, dehors. Fort heureusement, la terrasse est couverte. Toute la peau de Murphy se couvre à nouveau de chair de poule. « Elle est loin, ta petite copine, là. » qu'elle murmure contre les lèvres de Seth, couvrant à peine le bruit de la pluie. Sa main libre glisse doucement entre les jambes du brun. « Très, très loin. »

« T'aimerais bien qu'on filme, avoue. » Ouais, totalement. Ça deviendrait son film préféré bien assez rapidement. Tu guides Murphy jusqu'au jacuzzi à l'extérieur sur la terrasse. En moins d'une minute, t'as eu le temps de retirer la totalité de tes fringues et de te caler un joint entre les lèvres avant d'entrer dans l'eau chaude. Bien installé, ton regard se pose sur Murphy en attendant qu'elle fasse de même.  « Gros pervers. » Carrément. C'est le sourire qui tattoo ton visage qui ta trahit ? Ou c'est ta tête se penche sur le côté lorsqu'elle retire son short pour mieux lui mater le cul ? Probablement les deux ouais. Il y a une étincelle de malice qui se voit dans tes yeux en attente de la suite. Et.... Rien du tout. C'est en sous-vêtements qu'elle entre à son tour dans l'eau. Déception. T'aurais dû préciser que le tissu était interdit ici. « Joue pas les prudes. » Parce que ça ne lui va pas du tout. Elle s'approche de toi et tu avances les bras pour l'attirer sur toi encore plus rapidement. Elle profite de la proximité pour venir te voler ton joint qu'elle allume entre ses lèvres. « Elle était incroyable mon idée de randonnée. T'adores la vue. » qu'elle roucoule en te recrachant la fumée en pleine gueule. C'est un rire qui s'échappe d'entre tes lèvres. « L'chalet est pas mal, ouais. » Hen quoi ? C'est pas de cette vue là qu'elle parle ? Le joint passe rapidement de ses doigts aux tiens avant d'y retourner après en avoir hummer un coup. « Elle est loin, ta petite copine, là. » Tu lèves les yeux au ciel. Ce qu'elle est chiante a toujours parler de Leo qui n'est rien du tout. Elle risque de te casser la gueule si elle apprend que tu laisses les autres croire qu'elle est ta copine. Enfin, toi, t'as rien dit. C'est Murphy qui s'invente des histoires et toi qui la laisse faire. Nuance. « Très, très loin. » Elle souffle contre tes lèvres qui s'étirent un peu plus alors que sa main descend le long de ton torse jusqu'à ton entrejambe. Elle va pas se défiler encore hm ? Des plans que tu l'abandonnes lâchement pour de bon. Ta main vient s'agripper solidement dans sa tignasse que tu tires vers l'arrière pour te donner libre accès à sa nuque que tu couvres de baisers jusqu'à sa mâchoire. Tes mains remontent le long de sa colonne vertébrale pour venir faire sauter l'agrafe de son soutif qui se retrouve rapidement au sol.

Et le bruit de la pluie qui s'abat de plein fouet contre le toit est rapidement enterré par les gémissements de Murphy qui se mêlent aux tiens.

* * *

Il y a comme un cris strident qui te fait sursauter violemment dans les draps de soie. C'est une sensation de froid qui envahit ton corps lorsque la peau de Murphy se décolle de la sienne. Putain c'que t'as mal à la tête. Vous avez facilement passé au travers de la réserve du mini-bar hier soir - ou ce matin ? Le soleil se levait lorsque tu as fermé les yeux. Et il est toujours aussi perçant lorsque tu les rouvre. T'as dormis combien de temps ? Aucune idée. Pas assez longtemps pour sûr. Tu clignes des yeux avant de réussir à voir une mère de famille dans le cadrage de la porte qui cache les yeux de ses gosses. Bon matin. « Putain bouge toi!! » que tu gueules à Murphy, la poussant presque en bas du lit, en même temps que l'autre taré crie après ce que tu supposes être son mari d'appeler la police. Et bien sûr que plus tu essaies de remettre tes fringues rapidement, plus t'arrives à rien. La fenêtre de la chambre ouverte, tu jettes vos deux sacs à dos par-dessus bord. Avant d'attraper la main de Murphy pour la presser à faire de même. Non mais quel gentlemen. Donnez lui une médaille d'honneur.

Ils ont pour eux seuls la maison et ça n'était définitivement pas une bonne idée. Après le jacuzzi, c'est dans la cuisine, contre le comptoir, qu'ils ont fini leurs ébats. Riants, soupirants, les amants ont ensuite terminé leur besogne dans un grand lit du chalet. Un grand lit qui, dans les rêves de Murphy, est le sien depuis toujours. Ce qu'elle se sent bien dans ces draps blancs. La petite brune s'y sent comme une grande dame, allongée contre Seth. Bercée par sa respiration, elle a tôt fait d'embrasser la nuit et de se laisser couler dans ses bras.

Et elle rêve, Murphy. Elle rêve d'une prison dorée, d'un palais aux centaines de chambres et aux milliers de salles de bain. Elle rêve qu'elle y court, entre toutes les pièces somptueuses. Elle rêve de Seth, de ses mains baladeuses et de son regard de braise. Elle rêve qu'ils vont ensemble au travers de la maison jusqu'à se perdre, jusqu'à la nausée, quand Murphy s'éveille en sursaut au milieu de la nuit. Seth est toujours à ses côtés, endormi. Elle risque une main dans sa direction, se pressant un peu plus contre son torse. C'est qu'elle est bien, là. Mieux qu'elle ne l'a jamais été. C'est peut-être à cause de ses bras. Peut-être à cause de sa respiration douce. Il est beau, ainsi. Apaisé. Rien ne semble pouvoir le perturber. Murphy risque une caresse sur sa joue, manquant de le réveiller au passage. Elle sourit, dans la pénombre. Ils n'ont pas fermé les volets et les cheveux de Seth sont poudrés de lumière de lune.

Le second réveil est plus rude, plus dur encore que le premier. C'est dans un hurlement qu'elle s'éveille, la jeune femme. Nue entre les draps, elle contemple avec des yeux ronds comme des billes la scène qui se joue devant elle. Toute la famille ours est venue tirer boucles d'or de son lit. « Putain bouge toi!! » Poussée au bas du lit, la brune prend le temps d'enfiler ses affaires avant de courir rejoindre Seth. Quand ils ont passé la fenêtre, leurs mains sont encore jointes. Riants, les deux amants courent dans la montagne et dans le paysage verdoyant qui s'offre à eux. Après de longues minutes de course effrénée, Murphy s'arrête contre un rocher et attire Seth contre elle. « T'es parfait dans le rôle de l'amant chassé du lit de sa maîtresse. » qu'elle glousse, embrassant le bord de ses lèvres d'un baiser doux comme le matin. « Je crois que c'est la fin de notre séjour. » Un regard en arrière lui apprend que dans la vallée, le père de famille a certainement appelé la police. Ils ne sont plus en vue de toute façon et personne ne les retrouvera jamais. Voilà qui donnera à cette famille une chouette petite histoire à raconter en repas de famille.