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Message(#)(vittaïa) vaporing rain EmptyLun 17 Jan 2022 - 18:45


gaïa & vittorio
vaporing rain

I'll find you in the dark, don't you dare breaking my heart and now just kiss me hard, kiss me hard. I'll find you in the dark when the night will be done, but this love is falling down, falling down, I'll find you in the dark, I don't think that is done and now I'm feeling a fool without you. ☆☆☆



Il ne tentait même plus de faire semblant, Vitto. Brusco était étalé de tout son long sur le lit, à côté de lui, et il ne faisait même plus mine de ne pas être d’accord. Depuis qu’il avait répondu au dernier mail de Gaïa et appuyé sur “envoyer” il ne parvenait pas à se concentrer sur autre chose, et après une bonne heure à faire les cents pas entre le salon et la cuisine il avait rejoint sa chambre et s’était laissé tomber sur son lit en soupirant. Il ne savait pas bien à quoi tout cela rimait, il ne savait pas vraiment non plus ce qu’il espérait obtenir en définitive … Gaïa lui manquait, c’était à peu près la seule chose dont il était certain, et s’il avait d’abord cru que le verbaliser y changerait quoi que ce soit, au bout du compte il ne cessait depuis de se demander : et après ? La relation qu’ils avaient noué ces dernières années lui plaisait suffisamment pour n’avoir jamais eu envie de la changer, et derrière les questionnements de la jeune femme et ce besoin de mettre des mots sur quelque chose qui, à ses yeux à lui, coulait suffisamment de source pour ne pas avoir besoin d’être expliqué, il y avait la crainte que pour elle tout cela ne soit pas suffisant. Ne soit plus suffisant, et pour que derrière une seule et unique question et les sous-entendus cachés derrière ses emails Gaïa soit insidieusement en train de lui réclamer plus qu’il n’était capable de donner. Il n’avait rien de plus à offrir, Vitto, en vérité il n’avait jamais eu grand-chose à offrir et se contentait d’être passé maître dans l’art de faire illusion. Et que s’était-il passé, la dernière fois que faire illusion avait cessé d’être suffisant ? Oh, il n’avait même pas envie d’y repenser, tant son cœur et son ego (surtout lui) avaient peiné à le digérer.

Il est fort probable qu’une fois de retour à Brisbane,
elle s’en soit un peu voulu d’avoir réagi si vite, de t’avoir laissé là-bas, sans un mot.
Elle ne pouvait pas répondre maintenant, et admettre qu’elle avait besoin de toi, non.
Que faire la sourde oreille, ça lui permettait de continuer à voir un avenir,
quand toi tu avais peut-être décidé pour de bon de la laisser tomber.


Et les doigts de l’italien de s’agiter presque instantanément sur l’espace réduit de l’écran de son smartphone, s’immobilisant à mi-chemin dans sa (courte) réponse en réalisant que tant d’empressement allait probablement lui faire perdre la face. Et puis quoi ? Est-ce que tu ne peux pas prendre ce risque au moins une fois dans ta vie, Giovinazzo ? Qu’avait-il à y perdre, surtout ? Rien, et si Gaïa le renvoyait définitivement dans les cordes il pourrait à sa guise prétendre que tout cela ne serait jamais arrivé.

J’en pense qu’au bout du compte, elle n’est pas beaucoup plus douée que moi
pour assumer ce qu’elle veut, à l’évidence.
Et je pense qu’elle devrait réfléchir à la question au cas où je décidais
de tenter le tout pour le tout en allant frapper à sa porte.


Il faisait aussi chaud qu’il faisait humide. La moiteur ambiante lui collait à la peau, et son tee-shirt également tandis qu’il piétinait sur le trottoir en levant parfois le nez vers le ciel chargé de nuages. On distinguait à peine la lune, et les phares de la Mazda ralentissant à sa hauteur l’avaient ébloui. Edward Street, Spring Hill. Il y avait un bail qu’il n’avait pas donné cette adresse à un chauffeur, et son sens de l’orientation toujours aussi déplorable l’avait empêché de ressentir la moindre familiarité pour le trajet jusqu’à sa destination. Ça et la pluie qui s’était mise à tomber durement contre l’habitacle du véhicule alors qu’ils quittaient à peine le paysage côtier de Bayside. Le chauffeur le maudissait peut-être intérieurement : avait-on idée de vouloir traverser la ville à une heure pareille, et sous une telle météo ? Mais il aurait dû y penser avant de se lancer dans le vaste monde de la course Uber, et un « Grazie. » lui échappant en quittant la voiture, l’italien estimait avoir usé de bien assez de politesse à l’égard d’un homme qui écoutait premier degré le répertoire de Kayne West.

Une heure. Il était presque une heure du matin lorsque la Mazda l’avait déposé au pied de l’immeuble, et le simple fait de traverser la rue pour rejoindre le trottoir d’en face avait terminé de tremper Vitto des pieds à la tête. Et ces sauvages osaient appeler cela l’été. Le code de la porte n’avait pas changé, mais l’italien pourtant avait dû s’y reprendre à deux fois pour le composer correctement – amnésie ? Fébrilité. La même qui, tandis qu’il s’engouffrait dans l’ascenseur, faisait se dresser la chair de poule le long de ses bras. Ou était-ce la climatisation du bâtiment contre sa peau mouillée par la pluie ? Machinalement ses mains étaient venues frotter ses bras pour tenter de les réchauffer, avant qu’il ne se décide à enfoncer le bouton de la sonnette – ou était-ce l’inverse ? Il était tard, et tout cela n’avait aucun sens. Les emails, lui, le climat tropical, les goûts musicaux du chauffeur Uber, l’heure qu’il était, ce qu’il faisait là et le fait que Gaïa venait de lui ouvrir la porte.

Est-ce que tu as réfléchi, Gaïa ?
Est-ce que tu sais ce que tu veux, Gaïa ?

« Il pleut et on est en plein courant d’air. »
Est-ce que tu vas me laisser entrer, Gaïa ?

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Message(#)(vittaïa) vaporing rain EmptyLun 17 Jan 2022 - 23:33


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I'll find you in the dark, don't you dare breaking my heart and now just kiss me hard, kiss me hard. I'll find you in the dark , I don't think that is done and now I'm feeling a fool without you.

Tic tac, tic tac, tic tac. Soupirant, Gaïa s'était retournée dans son lit, dans un mélange d'agacement et de lassitude. Cette saleté d'horloge ne lui avait jamais paru aussi bruyante. Le fait est que depuis un moment déjà, la jeune femme s'agitait entre ses draps. Tant de choses qui la tourmentaient pour que son esprit soit apaisé. La chaleur étouffante, cette moiteur qui la prenait à la gorge, la pluie qui depuis quelques minutes seulement tambourinait aux vitres. Les mails. Le dernier, surtout. Celui que Vitto lui avait envoyé il y a une heure à peine. Celui que l'italienne avait relu plusieurs fois, pour être sûre de ce qu'elle avait sous les yeux.
Et je pense qu'elle devrait réfléchir à la question au cas où je décidais de tenter le tout pour le tout en allant frapper à sa porte.
Et depuis, elle ne trouvait plus le sommeil. Pourtant, elle avait eu une journée bien remplie, et avant 21h, et la première réponse de la soirée provenant de l'Italien, elle baillait toutes les cinq minutes, impatiente de gagner son lit. Mais maintenant, Gaïa ne parvenait plus à penser à autre chose. Elle ne pensait plus qu'à lui. Encore plus qu'elle ne l'avait fait ces trois derniers mois, si c'était possible. Est-ce qu'elle aurait la patience d'attendre que Vitto se décide à venir toquer à sa porte, comme il l'avait annoncé il y a une heure? Peut-être qu'elle devrait prendre les devants, sortir d'ici et descendre jusqu'à Bayside pour aller tambouriner à sa porte. Ce serait tellement plus simple. Mais elle avait décidé d'être patiente, pour le moment. Pour voir s'il mettrait sa menace à exécution. Ce qu'elle espérait, bien sûr. En attendant, la journaliste s'était retournée dans son lit, pour la millième, cherchant un sommeil qui semblait l'avoir désertée pour de bon. Tic, tac. Tic, tac. Tic, tac. Et toujours cette foutue horloge. Une heure et dix-huit minutes du matin. C'est au moment où elle allait se lever pour faire taire le réveil qu'une sonnerie avait retenti dans tout l'appartement. Et le coeur de Gaïa avait fait une embardée. À cette heure-ci... L'espoir lui nouant la gorge, elle avait quitté son lit dans la précipitation. En nuisette, la jeune femme avait rejoint la porte. À aucun moment elle n'avait songé à sa tenue actuelle, et au malaise que cela pourrait provoquer si ce n'était pas la personne qu'elle espérait, qui attendait dans le couloir. Tout ce qui importait, c'était de lever le voile. Alors elle avait actionné la poignée. Son pauvre coeur avait eu un raté.
« Il pleut et on est en plein courant d’air. » Dans l'entrée, elle s'était retrouvée face à un Vittorio trempé jusqu'aux os. Prise au dépourvu, elle n'avait pas répondu, se contentant de soutenir son regard. Il y avait eu un flottement. Et elle lui avait claqué la porte au nez. En courant, ou plutôt, en boitillant, elle était allée jusqu'à la salle de bain, pour attraper une serviette, suffisamment épaisse pour éponger Vittorio, qui, elle l'espérait, était toujours en train de dégouliner derrière sa porte. Grimaçant, elle avait regagné l'entrée aussi rapidement que son pied le lui permettait. Depuis son accident de bricolage, et l'intervention inespérée et inattendue de Nino, l'italienne avait du mal à se déplacer. Mais là, elle parvenait à faire abstraction de la douleur, sans le moindre mal. Elle ne s'était absentée que quelques secondes, terrifiée à l'idée que Vittorio ait déjà pu tourner les talons pour disparaître à nouveau. Quand l'italienne avait rouvert la porte, il lui tournait le dos, visiblement sur le point de partir, comme elle l'avait craint. « Vitto. » Quand il lui avait de nouveau fait face, la jeune femme lui avait tendu la serviette éponge, sans un mot de plus. Mais pour ne pas prendre le risque de le voir s'enfuir, elle avait saisit son poignet, pour l'entrainer doucement mais fermement à l'intérieur. Maintenant qu'il était là, pas question de le perdre de vue avant qu'ils aient eu une discussion. La porte avait claqué derrière eux, et Gaïa avait senti un frisson parcourir sa peau. Elle avait essayé de se convaincre que c'était à cause du courant d'air dont il parlait plus tôt, et pas parce que la sensation de la chaleur de sa peau sous ses doigts la rendait presque euphorique, sans succès. Il fallait qu'elle arrête de se mentir. L'italienne n'avait lâché son compatriote que lorsqu'ils s'étaient retrouvés dans le salon. Là seulement, elle s'était retournée pour lui faire face, sans oser croiser son regard, cependant. « Tu devrais te changer, t'es trempé. Il doit y avoir... Des affaires à toi dans la chambre. » Des fringues qu'il avait laissé la dernière fois qu'il était venu. Des affaires qu'il laissait délibérément chez Gaïa, au cas où, tout comme elle en laissait dans son appartement à lui. L'italien disparu entre la chambre et la salle de bain, la jeune femme avait profité de ce court laps de temps pour rejoindre la cuisine, sortant sa cafetière italienne et le paquet de café moulu que lui avait envoyé sa mère il y a peu. La journaliste était sûre que Vittorio apprécierait une tasse de café, italien et brûlant pour se réchauffer, tandis qu'elle avait désespérément besoin d'avoir quelque chose entre les mains. Quand il était réapparu dans son champ de vision, un silence gênant s'était installé. Gaïa s'était rapprochée de l'italien, pour lui placer la tasse fumante entre les mains. Leurs doigts s'étaient effleurés. Et quand la journaliste avait finalement relevé la tête, leurs regards s'étaient croisés. Pour la première fois depuis 3 longs mois. Et l'italienne s'y était perdue. « Tu m'as manqué. » Beaucoup trop, et beaucoup trop fort pour qu'elle arrive à faire taire l'émotion qui menaçait de la submerger.


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Message(#)(vittaïa) vaporing rain EmptyJeu 3 Fév 2022 - 4:07

Est-ce que c’était un signe ? La météo était-elle en train de tenter de lui faire passer un message quant au fait qu’il aurait mieux fait de rester chez lui ? Était-ce simplement une heure décente pour aller frapper à la porte de qui que ce soit, d’ailleurs ? Gaïa dormait peut-être. Sûrement. Elle n’avait pas répondu à son dernier e-mail, il l’avait vérifié de façon suffisamment frénétique durant son trajet en Uber pour le savoir … Elle ne l’avait peut-être même pas lu, qui sait. Et quelque part il préférait cette option à celle où elle aurait simplement décidé de l’ignorer. Reste qu’il en était encore à se poser cette question et une ribambelle d’autres lorsque son doigt avait enfoncé le bouton de la sonnette, et que sans même s’en apercevoir il avait passé les secondes suivantes en apnée, à l’affût du moindre bruit susceptible de lui parvenir depuis l’autre côté de la porte. D’habitude si prompt à ne faire entendre que lui, même cet imbécile de chat ne l’avait pas gratifié du moindre miaulement pour signaler sa présence, et parce que chaque seconde avait semblé s’étirer des siècles l’italien était sur le point de tourner les talons lorsque, enfin, la porte s’était ouverte sur Gaïa.

Gaïa et son regard de biche. Gaïa et sa silhouette gracile. Gaïa et sa peau si découverte que les yeux de Vitto n’étaient pas parvenus à se contenter d’attraper son regard, glissant sur chaque courbe presque comme s’il les avait oubliées … jusqu’à ce que ne claque la porte, et que le couloir à nouveau ne se retrouve plongé dans le noir. Elle n’avait pas fait ça. Elle n’avait pas osé faire ça. « Sgualdrina. » L’énergie déployée à ne pas filer purement et simplement un coup de pied dans la porte l’avait empêché de maîtriser aussi sa langue, et les poings si serrés de colère que les ongles lui rentraient presque dans la peau, l’italien avait fait volte-face en faisant mentalement la liste de toutes les autres insultes que Gaïa aurait mérité de se voir jeter au visage. Alors c’était comme ça. T’es surpris, crétin ? Elle te l’a déjà mise à l’envers une fois, deux fois même, et toi tu rappliques encore comme un brave clébard ? T’as que ce que tu mérites, stupido. De frustration, son poing était allé s’abattre contre le mur du couloir et y avait laissé une trace dans le placo – et cela faisait toujours moins mal que l’entaille faite à son ego. Et lui ouvrir dans cette tenue ? Pour lui claquer la porte à la figure ? Est-ce que ce n’était pas de la provocation, ça aussi ?

Ses oreilles bourdonnaient. Ou bien était-ce parce qu’il tremblait ? Il avait froid, et tendant la main vers la porte de l’ascenseur il s’était mis à appuyer frénétiquement sur le bouton d’appel pour le faire remonter plus vite. Il n’aurait jamais dû venir, et cet immeuble ? Il n’y remettrait jamais les pieds, jamais. « Vitto. » Alors, non. Sûrement pas. Bon dieu mais que foutait l’ascenseur ? Elle lui avait attrapé le poignet, il avait tenté de s’en défaire. Elle avait insisté, il s’était retourné. Qu’est-ce que tu veux, Gaïa ? Verser du sel sur mes plaies, c’est ça que tu veux ? Le regard glissant vers la serviette éponge qu’elle lui tendait, il était resté plusieurs secondes à la fixer sans s’en saisir, incapable de comprendre à quel jeu elle jouait. « À quoi tu joues ? » Au lieu de répondre elle l’avait attiré dans l’appartement, l’italien tenté de lui dire d’aller au Diable et finalement incapable d’autre chose que de la suivre. Etait-ce lui qui avait claqué la porte ? Il n’aurait même pas su le dire, mais le bruit lui avait arraché un sursaut. « Tu devrais te changer, t'es trempé. Il doit y avoir ... Des affaires à toi dans la chambre. » Et après ça ? Elle le mettrait à nouveau dehors ? Au moins il aurait récupéré ses affaires, et sans un mot il avait fait volte-face et disparu dans le couloir.

Il aurait eu envie d’une douche pour se réchauffer, en réalité, mais troquer son jean et son tee-shirt bon à essorer contre un autre sec et le pantalon de jogging qu’il avait laissé ici était déjà une consolation. Dire qu’il avait cherché ce pantalon partout, et même soupçonné l’un des adhérents d’Hibiscus de lui avoir volé. Y frottant vigoureusement sa tignasse, l’italien avait laissé la serviette retomber de chaque côté de sa nuque et repris le chemin du salon, l’odeur de café arrivant à ses narines avant que lui-même n’arrive jusqu’à la tasse que lui avait tendu Gaïa, leurs doigts s’effleurant si brièvement qu’il n’aurait pas su dire si c’était la chaleur de la tasse ou celle des mains de la brune qui s’était imprimées sur les siennes. « Tu m'as manqué. »« Tu boîtes encore ? » Les deux remarques s’étaient maladroitement télescopées, et Vitto avait secoué la tête. Est-ce qu’elle boîtait déjà, la dernière fois ? Il n’en savait rien, elle n’avait pas quitté son lit quand ils s’étaient vus, et n’y était définitivement plus lorsqu’il était revenu la voir le lendemain. « Toi aussi, tu m’as manqué. » Vraiment ? disait la douleur qui piquait le poing qu’il avait enfoncé contre le mur du couloir. Oui. disait son palpitant qui s’emballait tandis que leurs regards se croisaient à nouveau. Je suis désolé, ceux-là c’était ceux qu’elle avait besoin d’entendre … Mais ils lui restaient coincés au fond de la gorge, et même le café ne pouvait plus y passer.
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Message(#)(vittaïa) vaporing rain EmptyJeu 3 Fév 2022 - 13:33



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I'll find you in the dark, don't you dare breaking my heart and now just kiss me hard, kiss me hard. I'll find you in the dark , I don't think that is done and now I'm feeling a fool without you.

Il n'avait pas apprécié qu'elle lui claque la porte au nez, Vitto. Même en la voyant revenir avec une serviette à la main, il avait été difficile de le convaincre de la suivre dans l'appartement. L'italienne avait bien vu osciller colère et peine dans son regard, quand elle l'avait rattrapé avant qu'il prenne l'ascenseur, le tirant ensuite à sa suite pour empêcher toute nouvelle fuite de sa part. Il bouillait toujours de rage quand elle lui avait dit qu'il pouvait aller se changer, qu'il avait tourné les talons pour disparaître dans la chambre. Ça avait laissé le temps à la jeune femme de préparer du café, de se remettre les idées en place. Elle était fébrile de le savoir chez elle, dans la pièce d'à côté. Enfin. Quand il avait réapparu dans son champ de vision, dans des vêtements secs, elle s'était rapprochée de lui, en boitillant, pour lui mettre une tasse brûlante entre les mains. Une sorte de drapeau blanc sous forme de caféine, pour essayer de l'apaiser, lui faire oublier qu'elle lui avait claqué la porte au nez un peu plus tôt, même si c'était pour la bonne cause. Quand elle avait relevé les yeux vers lui et que leurs regards s'étaient croisés, elle avait perdu pied. Et sans réfléchir plus que cela, elle avait laissé échapper l'aveu qu'il lui avait manqué, sa phrase se heurtant à celle de l'Italien qui avait parlé en même temps qu'elle. « Tu boîtes encore ? » Il avait froncé les sourcils, comme s'il essayait de se souvenir si sa jambe avait été touchée, quand il l'avait vue à l'hôpital. Ce qui n'était pas le cas. Mais depuis le temps, ses blessures physiques s'étaient effacées. Son épaule allait mieux, et ne la faisait plus souffrir que lorsqu'elle faisait des mouvements un peu trop brusques. Et tout ce qui restait de sa blessure à la tête, c'est une fine cicatrice qui s'estomperait sûrement avec le temps, de ce qu'on lui avait dit. Elle avait secoué la tête pour répondre à son interrogation. « Ça date pas de l'accident d'avion. » C'était plus récent, et ça impliquait son frère, en quelque sorte. C'était bien de la faute de Nino si elle avait marché sur ce foutu clou, lui qui avait débarqué sans prévenir chez elle, qui était entré par effraction pour régler ses comptes avec elle, avant de s'évanouir comme un fragile à la vue du sang qui maculait le pied de l'italienne. Peut-être que s'il n'avait pas tambouriné à sa porte comme un âne, elle aurait été plus attentive à ce qui se trouvait sur le sol. Et bien sûr, le fait qu'elle en voulait un peu à Maze de l'avoir laissée se démerder avec son bricolage, et le fait qu'elle s'était laissée distraire en pensant à Vittorio n'avait rien à voir avec ce nouvel accident. Rien du tout. Et maintenant, son compatriote était enfin devant elle, à la dévisager. Elle devrait certainement s'expliquer par rapport à ce qu'elle venait de dire, mais pour le moment, elle n'avait pas envie de parler de Nino. Loin de là.  « Toi aussi, tu m’as manqué. » Elle ne s'attendait pas à ce qu'il réponde aussi facilement à ça, même s'il l'avait reconnu dans son premier mal. Le simple fait qu'il le dise à voix haute, alors même que d'après ses mêmes mails il lui en voulait, ça l'avait touchée. Posant sa tasse sur le plan de travail juste à côté, elle avait levé la main vers lui, avant de suspendre son geste un instant. Elle avait hésité, une seconde seulement. Puis elle avait effleuré son visage. Sous les doigts de l'italienne, sa peau était encore humide de la pluie qui l'avait battue. Elle avait parcouru ses traits, lentement, résistant à l'envie de l'embrasser qui la torturait de plus en plus, son regard se perdant sur la bouche de Vittorio. Se mordant les lèvres, elle avait fini par laisser retomber sa main, avant de croiser les bras, la chair de poule ayant enflammé sa peau. Le coeur cognant à toute allure dans sa poitrine, les yeux toujours perdus dans ceux de l'italien, elle avait un instant oublié de respirer face au regard de Vittorio. Un regard presque douloureux de ce qu'il n'arrivait pas à dire. Il fallait donc que ce soit l'Italienne qui fasse le premier pas. Et s'il décidait de ne rien dire de son côté, elle ne pourrait s'en prendre qu'à elle-même. « Je suis désolée de t'avoir laissé en plan. » Leur de leur dernière grosse dispute, qui remontait à Rome, elle ne s'était pas excusée, pas tout de suite en tout cas, puisqu'elle était convaincue d'avoir raison. Là, elle s'en voulait. Presque autant qu'elle lui en avait voulu. Et si elle avait ressenti le besoin de le lui dire, il avait sûrement besoin de l'entendre. « Je suis désolée de pas t'avoir laissé l'occasion de t'expliquer. » Tout ça, elle lui avait déjà dit par mail. Mais ça ne coutait rien de le lui rappeler à voix haute, mis à part une nouvelle brèche dans sa fierté. Mais au point où elle en était... « J'avais peur.  » Et c'était toujours cette même peur qui la tourmentait. Vittorio était là, en face d'elle. Mais pourquoi était-il là, finalement? Et je pense qu'elle devrait réfléchir à la question au cas où je décidais de tenter le tout pour le tout en allant frapper à sa porte. L'italienne avait pris une inspiration. « J'ai peur.  »


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Message(#)(vittaïa) vaporing rain EmptyJeu 10 Mar 2022 - 3:23

Le froid provoqué par la pluie ne l'avait pas entièrement quitté, et les années passant l'italien ne se faisait toujours pas à cet excès de climatisation dans les bâtiments que les locaux semblaient trouver normal. Pour un peu, il en aurait presque oublié que la moiteur extérieure lui collait à la peau avant que l'averse ne s'en mêle. Des vêtements secs sur le dos et l'odeur de café frais agissant sur lui comme un appât, il avait regagné le salon sans trop savoir s'il comptait s'attarder  ou non, partagé entre la colère que venait de provoquer chez lui le fait de se voir claquer la porte au nez, et l'incapacité à se priver de la présence de Gaïa après des semaines sans en avoir vu ne serait-ce que l'ombre. Si la tasse de café avait été là bienvenue, l'attention de l'italien avait cependant été attirée par la démarche boitillante de sa compatriote et par le fait qu'il ne se rappelait pas qu'une telle séquelle ait fait partie de la liste de celles que la jeune femme avait récolté après son voyage aérien malheureux. « Ça date pas de l'accident d'avion. » avait-elle signalé à ce sujet, mais malgré un froncement de sourcils, Vitto n'avait (pour l'instant) pas insisté outre mesure, rassemblant déjà son courage pour redire à haute-voix ce qui, par écrit, lui avait déjà demandé une certaine dose de témérité. Il n’avait aucun mérite, pourtant, et ne l’aurait probablement pas formulé ainsi, de but en blanc, si Gaïa ne s’y était pas risquée la première … Pas alors qu’une partie de lui attendait encore de s’assurer qu’elle ne cherchait pas une nouvelle occasion de le mettre à la porte. Ironiquement, la pluie avait attendu qu’il soit au sec pour se décider à calmer le jeu. Avec un brin de méfiance, il avait suivi des yeux la tasse de café de Gaïa puis la main de cette dernière tandis qu’elle approchait son visage ; Sur sa mâchoire encore crispée de frustration, tant la colère lui montait toujours bien plus vite qu’elle ne redescendait. Baissant la tête, il avait fini par se dégager mollement du contact de la jeune femme comme un enfant tenterait de persuader son monde qu’il boudait toujours.

Il avait l’impression d’avoir fait des efforts, Vitto. Il avait sincèrement l’impression d’avoir fait des efforts – il avait appelé, il avait écrit. Il avait fait le premier pas à plusieurs reprises en ravalant sa rancœur et l’immensité de son égo, et débarquant ainsi devant sa porte sans crier gare, il avait eu l’impression de jouer son va-tout et que chaque mot supplémentaire qui sortirait de sa bouche reviendrait à supplier … Et ça, c’était au-dessus de ses forces. C’était hors de question. « Je suis désolée de t'avoir laissé en plan. Je suis désolée de pas t'avoir laissé l'occasion de t'expliquer. » Mais il allait devoir s'expliquer maintenant, c'est ça ? Il ne comprenait pas plus ce qu'elle attendait de lui que ce qu'elle espérait entendre, au juste. Quelques semaines étaient passées mais la situation n'avait pas changé, lui non plus n'avait pas changé … Elle non plus, probablement. Alors quoi ? « J'avais peur.  » Mais peur de quoi ? De lui ? « J'ai peur.  » Le regard de l'italien était passé de sa compatriote à sa tasse de café, et déposant finalement cette dernière sur la table basse en soupirant il avait secoué la tête « Je comprends pas ce que tu attends.  » Croisant les bras, il avait fait quelques pas à travers la pièce avant de reporter son regard sur Gaïa « Je comprends pas ce que tu veux de plus. » Elle était comme toutes les femmes, au fond. Elle voulait tout et son contraire, jamais sans l'exprimer clairement, et elle comptait sur des dons de voyance que ni Vitto ni aucun bonhomme ne possédait. « Je t'ai accompagné dans ta famille. Je t'ai donné mes clefs. J'ai pardonné des trucs que j'aurais jamais pardonné en temps normal …  » Des trucs dont personne ne comprenait même qu'il l'ait fait, à commencer par Nino. « Si t'attends de grandes déclarations avec de jolis mots, t'as pas misé sur le bon gars. T'as fait tes recherches, tu sais d'où je viens … c'est pas le genre de la maison, la sérénade. » Dire qu'il était venu là pour plaider sa cause. Sur la défensive, il avait croisé les bras et fait un pas en arrière … Il aurait peut-être mieux valu qu'il garde sa tasse de café à la main, il aurait d'abord fallu qu'elle la récupère avant de le jeter dehors.

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Message(#)(vittaïa) vaporing rain EmptyJeu 10 Mar 2022 - 13:57


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Gaia Salvatori & @Vittorio Giovinazzo (vittaïa) vaporing rain 873483867
I'll find you in the dark, don't you dare breaking my heart and now just kiss me hard, kiss me hard. I'll find you in the dark , I don't think that is done and now I'm feeling a fool without you.

L'avoir au milieu de son salon paraissait complètement irréel. Elle avait espéré ce moment pendant des semaines, des mois, même. Elle l'avait craint, aussi. Du moment où elle l'avait vu sur son palier, jusqu'à maintenant, son coeur avait martelé sa poitrine avec force, et ne semblait pas faiblir. Elle pouvait ressentir chaque battement avec une intensité nouvelle. Incapable de résister, elle était allée effleurer la peau de sa joue de ses doigts, hypnotisée par une proximité qui lui avait tant manqué, mais avait rapidement avorté son geste, puisqu’il s’était dégagé dans les secondes qui avaient suivi, sans grande conviction, cependant. Laissant retomber son bras, elle n’avait pas insisté, bien trop consciente de l’éclat de colère qui résidait toujours dans ses prunelles, suite au claquement de porte spontané dont il avait été victime. Entre autres… De la même façon qu’elle l’avait été à l’hôpital, elle se sentait vulnérable d’être aussi touchée par sa présence à ses côtés. Trop fière, elle n’aurait jamais supplié à voix haute, mais Dieu sait qu’elle l’avait fait à de maintes reprises dans son esprit. Et puisque maintenant il était enfin en face d’elle, mais qu’elle n’était pas sûre qu’il arriverait à faire le premier pas ce soir, à aborder le sujet qui fâche quand elle en avait terriblement besoin, elle s’était lancée. Des excuses, ce n’était peut-être pas ce qu’il attendait, mais c’était un bon début, du point de vue de l’italienne. Ces dernières semaines, après avoir cogité dans son coin en broyant du noir, elle avait fini par conclure qu’il était parti car ne ressentant pas la chose de la même façon, qu’il cherchait à la voir uniquement pour lui expliquer son point de vue, et lui dire que c’était fini. Il aurait été difficile de se convaincre d’autre chose, puisqu’elle avait systématiquement ignoré ses appels, ne lisant même plus ses messages, en supprimant même certains avant même de les avoir lus. Elle avait repoussé cette conclusion autant qu’elle l’avait pu, mais maintenant qu’il était en face d’elle, elle ne pouvait plus fuir. Et c’était peut-être mieux comme ça. Elle s’était suffisamment torturée toute seule ces derniers temps. Et puisqu’elle était lancée, elle avait continué pour évoqué sa peur, ancienne mais toujours présente, avant de manquer de courage. Secouant la tête, il s'était penché pour déposer la tasse que lui avait donné Gaïa sur la table basse. « Je comprends pas ce que tu attends.  » Comme s'il lui était désormais impossible de rester immobile, il avait commencé à se déplacer dans la pièce. L'italienne, elle, était restée sans bouger, le suivant des yeux à mesure qu'il faisait un pas puis un autre, accusant le coup. « Je comprends pas ce que tu veux de plus. » C'était pas vraiment ce qu'elle espérait, c'était certain. Mais le fait était qu'il commençait enfin à verbaliser ce qu'il ressentait. « Je t'ai accompagné dans ta famille. Je t'ai donné mes clefs. J'ai pardonné des trucs que j'aurais jamais pardonné en temps normal …  » La jeune femme avait grimacé à l'évocation de cette terrible erreur qu'elle avait fait des années plus tôt. Le fait que ça revienne sur le tapis, ça l'avait crispé. Parce qu'il ne pouvait parler que de cela. Ça aurait pu la mettre en colère, qu'il évoque à nouveau ce malheureux souvenir après tout ce qu'ils avaient partagé ces dernières années. Mais le fait qu'il ait surtout parlé de pardon, ça lui avait évité une crise. Ils n'en parlaient jamais, et aux actes de Vittorio, Gaïa avait conclu qu'il avait passé l'éponge sur cette histoire. Mais le fait que ce soir il  le lui dise en face, sans même s'en rendre compte, ça lui avait fait un bien fou, lui ôtant du coeur un poids qu'elle n'avait même pas conscience d'avoir.  C'est cela, plus qu'autre chose, qui l'avait fait camper sur ses positions. Le deviner, c'était bien. Le savoir, c'était mieux. « Si t'attends de grandes déclarations avec de jolis mots, t'as pas misé sur le bon gars. T'as fait tes recherches, tu sais d'où je viens … c'est pas le genre de la maison, la sérénade. » Et il avait croisé les bras, buté, reculant d’un pas par la même occasion. S'en était suivi un silence de plomb. Les secondes suivantes s'étaient écoulées si lentement qu'elles avaient semblé être des heures. Gaïa l'avait dévisagé un moment, cherchant à savoir s'il allait rajouter quelque chose. Mais non. « J'ai pas besoin de grandes déclarations. J'ai pas besoin de jolis mots, ni d'une sérénade ou de n'importe quel truc mielleux dans ce genre là. Je voulais juste que tu me parles! » Bien sûr, on ne refusait jamais ce genre de preuve d'affection quand on en recevait une, mais ce n'était clairement pas ce qu'elle attendait de la part de Vittorio. Elle le connaissait un minimum, assez pour savoir qu’effectivement, c’était pas son genre. « Au lieu de ça, tu as complètement paniqué. T’es parti dans la seconde. T’aurais simplement pu me dire que t’étais pas prêt, si vraiment c’était trop dur d’admettre quoique ce soit à voix haute. N’importe quelle phrase m'aurait fait moins mal que de te voir partir. Mais t’as préféré tourner les talons. Qu’est-ce que j’en ai conclu sur le moment, à ton avis, hein? Que tu ressens pas la même chose que moi. » Malgré qu'il soit venu avec elle en Italie, malgré qu'ils aient partagé des clés. L’énervement commençait à pointer le bout de son nez, au fur et à mesure que les mots s’échappaient de sa bouche. Après avoir posé sa tasse à son tour, elle avait avancé d’un pas, retrouvant la proximité qu’ils avaient avant que l’italien ne décide de reculer. « Faut que je sois plus claire, apparemment. C’est bon, j’ai compris. » Relevant la tête, Gaïa avait cherché son regard pour ne plus le lâcher. Elle avait besoin de voir ses yeux, pour pouvoir lui dire ce qu'elle avait à avouer. « Je suis amoureuse de toi, stupido. Et si c’est pas réciproque, si tu flippes rien qu’en entendant ces mots là, alors peut-être qu’on devrait en rester là. » Pourquoi t'es venu, Vitto? Soudainement épuisée, incapable de rester debout plus longtemps, mais n'ayant pas envie de reculer comme lui l'avait fait, l'italienne s'était laissée retomber sur l'accoudoir du canapé, les jambes fauchées. Dehors, la pluie avait recommencé à battre les fenêtres, et le tonnerre avait commencé à gronder.


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Message(#)(vittaïa) vaporing rain EmptyMer 20 Avr 2022 - 18:59

La patience n'avait jamais fait partie des traits de caractère qui transparaissaient chez Vittorio. Il avait horreur de se répéter, horreur que ses intentions ne soient pas saisies du premier coup, et s'il lui arrivait en de rares occasions de remettre en question la clarté de ses propres intentions, dans la grande majorité des cas, et sans que cela ne surprenne personne, il avait bien plus de facilité à rejeter la faute sur autrui. Malgré une apparente volonté de Gaïa à montrer patte blanche et à tenter d'arrondir les angles, chose que l'italien estimait être la moindre des choses après la manière dont elle avait préféré faire la morte durant des semaines (sans parler de la manière dont elle lui avait, même momentanément, claqué la porte au nez à son arrivée), il ne pouvait donc que s'agacer de la façon dont elle tentait de lui arracher quelque chose qu'il n'était pas à l'aise à verbaliser. Pourquoi ce besoin soudain de le forcer à poser des mots sur ce qui, jusque-là, semblait suffisamment bien fonctionner ? Pourquoi le fait de ne pas dire les choses devait subitement remettre en cause toutes les choses qui étaient faites ? Ils avaient toujours fonctionné ainsi, cela ne les avait jamais empêché d' évoluer, et preuve en était que leur relation n'avait depuis bien longtemps plus rien à voir avec ce qu'elle était lorsqu'ils étaient à Rome … Tout cela ressemblait à un faux problème, et que Gaïa soit aussi butée à ce sujet le frustrait autant que cela l'agaçait. Deux sentiments visiblement partagés, si l'on en croyait le ton avec lequel sa compatriote lui avait répondu : « J'ai pas besoin de grandes déclarations. J'ai pas besoin de jolis mots, ni d'une sérénade ou de n'importe quel truc mielleux dans ce genre là. Je voulais juste que tu me parles ! » Un comble, venant de quelqu'un qui avait refusé tout dialogue durant des semaines. Abandonnant à son tour sa tasse sur le comptoir de la cuisine, elle avait réduit la distance physique que l'italien avait mis entre eux, et était venue se planter devant lui d'un air décidé. « Au lieu de ça, tu as complètement paniqué. T’es parti dans la seconde. T’aurais simplement pu me dire que t’étais pas prêt, si vraiment c’était trop dur d’admettre quoi que ce soit à voix haute. N’importe quelle phrase m'aurait fait moins mal que de te voir partir. Mais t’as préféré tourner les talons. Qu’est-ce que j’en ai conclu sur le moment, à ton avis, hein ? Que tu ressens pas la même chose que moi. » Cela n'arrangerait certes pas son cas, mais sa première réaction avait été de rouler des yeux. « Tu penses que j'aurais traversé la moitié du pays en avion pour le simple plaisir de voir le désert de plus près ? » Non, il l'avait fait pour elle, par réflexe et sans même avoir eu besoin de se poser la question … Mais ce n'était pas suffisant, ce n'était pas assez convaincant. « Tu m'as pris au dépourvu. » Alors qu'il manquait de sommeil et qu'il venait de passer des heures à s'inquiéter, deux indices qui, en vérité, auraient pu lui mettre la puce à l'oreille quant à son investissement personnel dans leur relation. « Faut que je sois plus claire, apparemment. C’est bon, j’ai compris. » Oui. Il n'attendait que cela : qu'elle lui dise clairement ce qu'elle voulait, plutôt que d'espérer de lui qu'il devine tout seul, puis boude pendant des semaines parce qu'il n'était pas capable de lire dans ses pensées. « Je suis amoureuse de toi, stupido. Et si c’est pas réciproque, si tu flippes rien qu’en entendant ces mots là, alors peut-être qu’on devrait en rester là. » Le silence qui avait suivi s'était étiré durant de longues secondes, Vitto passant intérieurement par toutes les émotions malgré un visage (plus ou moins) impassible tandis que la jeune femme s'asseyait en soupirant, l'air las. « Tu réalises que tu es en train de me faire une déclaration ET de menacer de me larguer dans la même phrase ? » Qu'on vienne encore tenter de le convaincre que les femmes ne se laissaient pas entièrement dominer par leur esprit de contradiction. Marquant une pause, pris au dépourvu (encore) autant que conscient qu'il devait maintenant plus que jamais faire attention au choix de ses mots, il avait ouvert la bouche une fois ou deux sans qu'aucun son n'en sorte avant de finalement s'en sortir avec un soupir. « Tu peux pas … Tu peux pas me dire ce genre de truc si tu es pas sûre de toi. C'est pas … » Quoi ? Il ne savait même pas. Ou plutôt si, il savait que cela ne voulait rien dire, que cela ne donnait même pas l'assurance qu'elle ne finirait pas par partir ; Il connaissait la musique, il l'avait déjà expérimentée. « Et si un jour tu veux rentrer ? » En Italie, cela tombait sous le sens. « Parce que moi je rentrerai pas. Je dis pas que je resterai ici, mais je rentrerai jamais chez nous. Et si un jour tu as le mal du pays, je veux pas que tu finisses par m'en vouloir et par me détester. » Il y avait un rapport de force déséquilibré dans le fait qu'elle soit encore ici par choix, quand lui l'était par obligation. « Tu peux pas me reprocher de flipper alors que t'es la seule de nous deux à pouvoir sauter dans un avion sans te retourner si t'en as envie. J'ai pas envie d'être encore celui qui reste sur le carreau. » La dernière à l'avoir fait avait trop égratigné son égo pour qu'il n'ait envie de réitérer l'expérience … Et Gaïa, au bout du compte, payait les pots cassés par la lâcheté de la précédente quand bien même l'italien n'en avait jamais ne serait-ce que mentionné l'existence auprès d'elle. Elle n'avait pas besoin de savoir, au même titre que lui n'avait aucune envie de penser à ceux qui avaient existé avant lui.

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Message(#)(vittaïa) vaporing rain EmptyDim 24 Avr 2022 - 20:43


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Gaia Salvatori & @Vittorio Giovinazzo (vittaïa) vaporing rain 873483867
I'll find you in the dark, don't you dare breaking my heart and now just kiss me hard, kiss me hard. I'll find you in the dark , I don't think that is done and now I'm feeling a fool without you.

Après avoir tergiversé pendant des mois, après avoir tenté d'aborder le sujet sans être vraiment claire, le faisant fuir puis espérant qu'il reviendrait même après le silence qu'elle lui avait imposé pendant des semaines, elle avait finalement trouvé le courage de mettre les mots sur ce qu'elle ressentait. Et elle les lui avait jeté au visage, incapable de se taire plus longtemps. Pour qu'il ne puisse pas dire qu'il ne savait pas, pour que si finalement il ne partageait pas les même sentiments, ils puissent en rester là. C'est ce qu'elle lui avait dit du moins. Parce que si c'était bien le cas, ce serait beaucoup moins facile à faire qu'à dire. Après lui avoir fait une déclaration dont elle n'aurait pas pensé avoir le cran, elle avait perdu son regard en baissant les yeux, se laissant tomber sur l'accoudoir du canapé, qui semblait destiné à soulager ses jambes soudainement trop faibles pour la porter. Un peu sonnée par ce qu'elle venait de faire, Gaïa s'était murée dans un long silence, silence que Vittorio avait partagé un moment. C'était dit, maintenant. Elle ne pouvait plus reculer... « Tu réalises que tu es en train de me faire une déclaration ET de menacer de me larguer dans la même phrase ? » La jeune femme avait gardé les yeux rivés obstinément sur son parquet, fébrile à l'idée de confronter l'Italien. Elle avait fini par marmonner un « Si on en croit ton frangin, je t'avais déjà largué. », machinalement, soudainement de mauvaise humeur alors que Nino surgissait dans son esprit. Elle l'avait dit à voix basse, et espérait qu'il ne l'avait pas entendue. Pour l'instant, il se contentait d'ouvrir et de fermer la bouche à répétition, comme un poisson pris au piège hors de l'eau. Et puis finalement... « Tu peux pas … Tu peux pas me dire ce genre de truc si tu es pas sûre de toi. C'est pas … » Apparemment, il n'avait pas relevé la remarque, et c'était tant mieux. Sa phrase était restée suspendue un instant, comme s'il avait besoin de reprendre son souffle. Cet état, elle ne le connaissait que trop bien. « C'est pas quoi? » Elle n'avait pas l'habitude de le voir comme ça, cherchant ses mots, à la limite du bégaiement. Si bien que le temps d'une seconde, elle avait pris une mimique amusée, abandonnant son air crispé. « Qu'est-ce qui te fait croire que je suis pas sûre de moi? » En réalité, elle n'avait jamais été aussi sûre d'elle-même, et c'était quelque chose de l'avouer. Il lui avait juste fallu un presque crash d'avion pour oser l'évoquer à voix haute. « Et si un jour tu veux rentrer ? » Ça lui avait fait retrouver tout son sérieux, et le fin sourire qui avait réussi à se dessiner sur ses lèvres avait aussitôt disparu. « Parce que moi je rentrerai pas. Je dis pas que je resterai ici, mais je rentrerai jamais chez nous. Et si un jour tu as le mal du pays, je veux pas que tu finisses par m'en vouloir et par me détester. » La journaliste avait froncé les sourcils. Ça, ça faisait un moment qu'elle l'avait compris, même si elle ne savait pas trop ce qui pouvait bien l'avoir poussé à prendre une pareille décision. Et c'était vrai, techniquement, elle pouvait rentrer quand elle voulait, elle. Mais il ne se posait la question que maintenant? « De nous deux, c'est pas moi qui souffre le plus du mal du pays. Qu'est-ce qui me prouve à moi, que c'est pas toi qui va me laisser sur place? Qu'est-ce qui t'empêche de rentrer, au juste? » Il y avait sûrement une raison au fait qu'il se résigne à rester en Australie, quand elle le voyait régulièrement souffrir de ne plus être là-bas, en Italie. Elle avait soupiré, en se passant une main dans ses cheveux emmêlés par les heures qu'elle avait passé à cogiter dans son lit. Seule. « Oublie, ne réponds pas à ça. » Elle ne voulait pas savoir, pour le moment. C'était déjà assez compliqué comme ça. Peut-être qu'il lui en parlerait un jour, elle l'espérait. Mais l'avenir lui paraissait très flou, à cet instant. Relevant la tête pour de bon, elle avait trouvé son regard. « Partons du principe qu'effectivement, tu ne rentreras jamais en Italie. Pour y vivre en tout cas. J'ai des projets ici, et j'espère bien que tu en feras partie. Ne flippe pas. » Elle s'était sentie obligée de préciser, même si elle n'était pas sûre que ça change quoique ce soit dans la tête de Vittorio. « Tu peux pas me reprocher de flipper alors que t'es la seule de nous deux à pouvoir sauter dans un avion sans te retourner si t'en as envie. J'ai pas envie d'être encore celui qui reste sur le carreau. » L'italienne avait tiqué, à la formulation de sa phrase, et elle s'était sentie obligée de poser la question, comme si la réponse pourrait l'aider à mieux comprendre tout ça. « Comment ça encore ? » Elle n'était pas naïve ou trop idéaliste pour imaginer qu'elle ait été la seule pour Vittorio, surtout au vu de leur relation plus que chaotique, dans leurs premières années. Mais le fait qu'une autre femme ait déjà pu lui faire un coup dans le même genre, ça la troublait, bien plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Elle commençait à entrevoir le pourquoi du comment. Mais quoi qu'était ce pourquoi, ça avait marqué l'Italien. D'instinct, la jeune femme s'était redressée jusqu'à se retrouver de nouveau sur ses jambes, en face de lui. Elle avait avancé, jusqu'à ce que leurs corps soient si proches qu'un unique frisson pourrait créer un contact. Plus proches qu'ils ne l'avaient été depuis des semaines. Puisqu'elle était pieds nus, il la dépassait d'une bonne tête, ce qui l'avait obligé à relever le menton pour pouvoir capter ce regard dont elle avait besoin. Après une hésitation, l'italienne avait levé les bras pour pouvoir encadrer son visage de ses mains. Comme pour s'assurer qu'il ne détournerait pas les yeux. Aussi parce qu'elle avait besoin de le toucher. La chaleur de sa peau sous ses doigts, la rendant plus fébrile. « Écoute-moi bien, Vittorio. » Le temps avait ralenti, et elle marqué une pause, cherchant à s'assurer qu'elle avait bien toute son attention. Et puis, avec tout le sérieux du monde... « J'ai pas l'intention de partir. Je vais pas rentrer en Italie. J'ai tout ce dont j'ai besoin, ici. »



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Message(#)(vittaïa) vaporing rain EmptySam 9 Juil 2022 - 19:39

Il traversait la moitié de la ville au beau milieu de la nuit, manquait d’attraper la mort sous le déluge, se faisait claquer la porte au nez comme un malpropre et avait renoncé à faire demi-tour à la dernière seconde pour Dieu savait quelle raison … Et c’était Gaïa que l’on entendait marmonner dans sa barbe comme une enfant qui boudait. Quant à Vittorio, courageux mais pas trop, il avait préféré renoncer à lui faire répéter plus fort au risque d’entendre quelque chose de nature à le faire changer d’avis une bonne fois pour toutes. Chaque fois qu’il pensait commencer à comprendre un peu Gaïa, elle agissait à nouveau d’une façon qui lui semblait n’avoir aucun sens : et faire la morte durant des semaines pour ensuite lui faire une déclaration n’en avait aucun, de sens. Qu’elle l’excuse, donc, d’avoir un peu de mal à se contenter de la croire sur parole et de ne pas pouvoir s’empêcher de rouler des yeux lorsqu’elle avait demandé « C'est pas quoi ? Qu'est-ce qui te fait croire que je suis pas sûre de moi ? » comme si cela tombait sous le sens. « C’est pas votre grande spécialité, tergiverser ? » À elles, les femmes. Celles à qui Vitto avait le malheur d’accorder trop d’intérêt, plus particulièrement, et la mauvaise foi dont il faisait preuve à ce sujet était la même qui l’empêchait de voir qu’il projetait sur la journaliste des angoisses qui en réalité ne concernaient que lui. « De nous deux, c'est pas moi qui souffre le plus du mal du pays. » avait-elle d’ailleurs fini par lui faire remarquer très justement, avant d’ajouter « Qu'est-ce qui me prouve à moi, que c'est pas toi qui va me laisser sur place ? Qu'est-ce qui t'empêche de rentrer, au juste ? » Au regard qu’il lui avait aussitôt lancé, il n’y avait pas de doute sur le fait qu’elle venait de mettre le doigt sur quelque chose de suffisamment sensible pour le braquer, et avant qu’il n’ait pu rétorquer quoi que ce soit c’était Gaïa qui, à nouveau, avait chassé cela d’un « Oublie, ne réponds pas à ça. » résigné. Et l’italien, trop heureux qu’il était d’échapper si facilement à une question qui fâchait, ne s’était pas fait prier.

Au milieu de la foule de raisons pour lesquelles il ne s’imaginait pas pouvoir un jour retourner vivre sereinement sur ses terres natales, il y en avait pourtant une dont il n’avait jamais fait le secret et pour laquelle Gaïa et lui divergeaient justement : sa famille à lui vivait ici, désormais, quand celle de la jeune femme peuplait toujours le vieux continent. Elle avait le choix ; lui non. « Partons du principe qu'effectivement, tu ne rentreras jamais en Italie. Pour y vivre en tout cas. J'ai des projets ici, et j'espère bien que tu en feras partie. Ne flippe pas. » Trop tard, s’était-il entendu penser sans toutefois se risquer à l’admettre de but en blanc, préférant à cela tourner autour du pot en se cherchant (encore) des excuses. Ce n’était pas de gaité de cœur, ni de s’être à nouveau laissé happer par une relation qui lui donnait la sensation d’avoir quelque chose à perdre, ni d’être obligé de l’admettre. « Comment ça encore ? » Le soupir lui ayant aussitôt échappé trahissait une certaine impatience, agacé tant par le fait d’en avoir trop dit que par le fait que de toute sa tirade, ce soit l’unique chose que Gaïa ait choisi de retenir. Renfrogné, il s’était contenté d’un « T’as très bien compris. » dents serrées et bras croisés, à mille lieues tant de vouloir développer que de vouloir admettre que la dernière fois, il l’avait bien cherché. Il était , il en avait déjà trop dit à son goût, et si cela ne suffisait toujours pas à remettre sa compatriote dans ses bonnes grâces, alors tout cela n’était-il pas destiné à mener où que ce soit.

Rompant avec la distance de sécurité que l’un et l’autre avaient instinctivement décidé de s’imposer le temps de la conversation, Gaïa avait été la première à faire quelques pas dans sa direction, pour finalement venir se planter devant lui d’un air résolu. Vitto quant à lui n’avait pas bronché, pas même sourcillé lorsque le chat avait sauté du rebord de la fenêtre au dossier du canapé telle une commère avide de surveiller d’un meilleur angle la scène qui se jouait sous ses yeux. Pas même lorsque les deux mains de l’italienne étaient venues encadrer son visage, la chaleur de ses doigts irradiant contre sa peau. « Écoute-moi bien, Vittorio. » Il ne faisait que cela, écouter. « J'ai pas l'intention de partir. Je vais pas rentrer en Italie. J'ai tout ce dont j'ai besoin, ici. » Elles étaient rares, les occasions pour l’italien de se donner la peine d’essayer de lire entre les lignes ; Qu’il y parvienne l’était donc d’autant plus. Et cette fois-ci, pourtant, il croyait deviner l’intention derrière les mots de la jeune femme – le fait que ce dont elle ait besoin puisse être lui, au moins en partie. Et cela le rassurait au moins un peu. Au moins quelques heures. « Me refais jamais ça. » L’ignorer pendant des semaines, lui claquer la porte au nez comme un malpropre … Cela valait pour les deux, et il ne les digèrerait pas une seconde fois, quand bien même les bras venus se glisser autour de la taille de Gaïa laissaient à penser l’inverse. « En plus tu manques à Brusco … Il vit mal les abandons. » Brusco et uniquement lui, bien sûr … Mais l’animal avait bon dos, et en termes d’abandon personne ne pouvait nier que le chien avait effectivement déjà largement vécu sa part avant que l’italien ne le prenne en pitié. « Personne ne rentre en Italie. Ricevuto. Je te fais confiance. » Il avait pesé chaque mot, et marqué une pause entre chaque phrase pour y donner du poids – pour d’autres cela n’aurait l’air de rien, pour lui la confiance était une montagne. La joue pressant contre la main de la jeune femme, il avait fini par demander « Est-ce que j’ai gagné le droit d’obtenir l’asile pour la nuit ? » et comme pour lui donner raison, une bourrasque de vent était venue rabattre la pluie contre la baie vitrée.

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Message(#)(vittaïa) vaporing rain EmptyJeu 21 Juil 2022 - 12:07


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I'll find you in the dark, don't you dare breaking my heart and now just kiss me hard, kiss me hard. I'll find you in the dark , I don't think that is done and now I'm feeling a fool without you.

L'Italienne avait noté dans un coin de sa tête que Vittorio avait déjà été mis sur le carreau par quelqu'un d'autre, par une autre femme. Il l'avait admis lui même, avec ces mots exactes. Gaïa n'était pas assez naïve pour croire qu'elle avait été la seule, loin de là, pourtant, ça lui avait laissé une sensation étrange que d'imaginer l'italien au bras de quelqu'un d'autre. Un quelqu'un d'autre qui l'avait fait suffisamment souffrir pour que son souvenir soit trop sensible pour qu'il accepte d'en parler, qui lui avait certainement laissé un goût amer. Elle brûlait d'en savoir plus, la journaliste. « T’as très bien compris. » Après un soupir agacé, qui lui avait échappé dans la seconde suivante, l'air buté, bras croisés, sa mâchoire s'était crispée. Et puisqu'il ne semblait pas décidé à en dire plus à ce sujet, malgré la curiosité de la blonde, elle avait décidé de ne pas insister. Elle n'avait pas envie de repartir dans une quelconque dispute, encore moins que ce soit lui qui décide de l'ignorer si elle poussait le bouchon un peu trop loin. Elle avait trop souffert de son absence de ces derniers mois pour ne serait-ce qu'envisager un nouvel évènement de ce genre. Elle ne pouvait pas le regarder partir encore une fois, juste pour satisfaire une curiosité maladive.

Abandonnant sa position assise, la jeune femme avait déplié ses jambes, pour pouvoir sa rapprocher de Vittorio. Elle avait besoin de le toucher, de sentir la chaleur de sa peau contre la sienne. Alors qu'elle le redoutait, il n'avait pas bougé, restant à sa place sans trembler. Ça lui avait donné du courage, à l'italienne, pour continuer ce qu'elle était bien décidée à faire. À savoir le convaincre de la sincérité de ses propos. Elle ne comptait pas rentrer en Italie, pour y vivre du moins, comme il semblait le craindre. En vérité, elle n'y avait plus songé depuis des années. Contre toutes attentes, elle se plaisait en Australie. Elle avait des amis, de son passé pour certains, purement australiens pour d'autres, des projets professionnels, et surtout, elle l'avait lui. C'était tout ce dont elle avait besoin, et pour ne pas qu'il puisse s'imaginer qu'elle doutait de sa décision, ou qu'elle n'était pas sérieuse, elle s'était employée à le lui faire comprendre, clairement. Il y avait eu un silence, où les deux s'étaient observés sans un mot, les yeux dans les yeux. Gaïa cherchant à savoir si son compatriote avait compris ce qu'elle voulait lui faire comprendre, ou si elle devrait à nouveau lui dire qu'elle l'aimait, de but en blanc. De son côté, il semblait piégé dans un dilemme. Et puis finalement. « Me refais jamais ça. » Elle en avait soupiré de soulagement, fermant les yeux un instant. Prise d'un vertige, elle avait posé ses paumes à plat sur le torse de l'italien, trouvant ainsi un point d'ancrage. De son côté, il avait laissé glisser ses bras autour de sa taille, et elle s'était immédiatement fondue dans l'étreinte. Dieu ce qu'il lui avait manqué.  « Je te le promets. » Et elle était sincère. De toute façon, ce n'est pas comme si elle comptait se retrouver un jour à nouveau dans une telle situation. Il faut dire que même si il l'avait blessé, elle n'avait pas réagi à tout ça de la façon la plus mature qui soit. À y réfléchir, si ça devait arriver à nouveau, elle n'agirait pas de la même façon. Elle avait des défauts, Gaïa, mais elle ne faisait pas deux fois la même erreur. « En plus tu manques à Brusco … Il vit mal les abandons. » Avec un sourire espiègle, la jeune femme avait jeté un regard par dessus l'épaule de son compatriote. « C'est bizarre, je le vois pas... Faudra penser à lui dire que je suis de nouveau dans les parages. » Elle avait songé un instant au chien, essayant de deviner la réaction qu'il aurait quand il la reverrait. S'il avait toujours semblé être attaché à elle, elle connaissait son passé d'abandons, et était presque sûre qu'il la bouderait pendant un moment. Après tout, il ne ressemblait pas à son maître pour rien. « Personne ne rentre en Italie. Ricevuto. Je te fais confiance. » Il avait appuyé sa phrase, histoire d'être sûre qu'elle avait bien compris, qu'elle ne reviendrait pas sur sa parole plus tard. Il voulait être sûr. C'était un point de non retour, et elle l'avait franchi sans la moindre hésitation. « Personne ne rentre en Italie. » C'était définitif, et pourtant, ça n'avait rien d'une fin, au contraire. Doucement, il avait appuyé sa joue sur la main qu'elle avait glissé jusqu'à son visage, envieuse de sentir sa peau sous ses doigts. « Est-ce que j’ai gagné le droit d’obtenir l’asile pour la nuit ? » La pluie battait contre la baie vitrée non loin d'eux. Le temps empirait, et le tonnerre avait commencé à gronder, non sans lui rappeler une fameuse nuit, quelques années plus tôt. Au cours de ses premiers mois à Brisbane, quand il avait débarqué chez elle pour exiger des explications. Il s'en était passé des choses depuis. Pourtant, la nuit se terminerait sûrement comme elle s'était terminée ce jour là, les sentiments en plus. Quand elle avait relevé les yeux sur lui, elle souriait. « Pour celle là et pour toutes les autres. » Un chuchotement, vibrant. Et puis elle avait effacé ce qui restait de distance entre eux pour l'embrasser. Le contact avait été électrique, et la jeune femme avait senti son coeur déjà affolé s'emballer de plus belle. Elle avait profité de ses lèvres, qu'elle avait senti des milliers de fois sous les siennes, et qui lui avaient tant manqué. La jeune femme avait laissé ses mains glisser sous le t-shirt de Vittorio, frissonnant face au contraste de chaleur de leurs peaux. La pluie ne l'avait pas épargné sur le trajet pour venir ici. « Tu es gelé. » Et il avait beau avoir des vêtements secs, l'air ambiant n'avait pas suffit pour le réchauffer. Pourtant, l'atmosphère était étouffante. La journaliste avait lâché son compatriote à contre-coeur. « Je peux patienter si tu veux prendre une douche... » Elle n'avait cependant pas résisté à l'envie de plaquer un nouveau baiser sur ses lèvres, avant de lui adresser un sourire mutin. « Rapide, la douche. » Elle ne tenait pas à ce qu'il reste trop longtemps en dehors de son champ de vision. Et puisqu'il allait de toute évidence rester ce soir, la jeune femme comptait profiter un maximum de sa présence. Ils avaient bien trop de choses à rattraper.


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Message(#)(vittaïa) vaporing rain EmptyDim 28 Aoû 2022 - 0:08

Les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent : c'était un adage auquel Vittorio s'était conditionné depuis tout petit. La faute à trop de fausses promesses alcoolisées ou, à l'inverse, proférées dans un rare moment de lucidité, par une mère qui promettait tous les quatre matins à ses fils qu'elle allait changer, qu'elle avait faire mieux, qu'elle allait se reprendre en main, pour ensuite retomber dans ses vieux travers plus vite encore que la fois précédente. Les promesses d'une ivrogne ne valait rien, quant aux mensonges Vitto et Nino avaient appris à les pardonner par nécessité, par survie, s'imaginant plus malins que leur aîné, ayant mis les voiles mais n'ayant pas mieux réussi dans la vie pour autant – d'eux trois ce n'était peut-être pas le moins idiot, mais c'était de loin le plus mauvais. Malgré une sincère volonté de se contenter de la parole de Gaïa, et conforté par la manière dont elle était venue se lover dans ses bras à la seconde où il avait capitulé, il accordait donc au « Je te le promets. » posé par la jeune femme le crédit prudent qu’il accordait à n’importe quelle autre promesse : celui de laisser le bénéfice du doute, mais de ne faire preuve d’aucune transigeance si elle n’était pas tenue. Et s’il avait eu la sensation de perdre un peu de terrain en lui demandant simplement de ne jamais refaire ça, il était en revanche diablement sérieux dans sa certitude de ne pas tolérer le même traitement une seconde fois. Vittorio refusait d’être la victime des événements, même les siens – il était acteur, pas figurant.

Et pour l’heure l’acteur se plaisait à reprendre son rôle, tout bancal qu’il était, dans le brin de romance dans lequel il n’avait pas eu l’occasion de se glisser depuis trois mois, puisqu’ainsi en avait décidé de (mauvais) script. Toute aussi mauvaise, sa volonté de faire croire que sa belle manquait au chien – de qui se moquait-on, vraiment ? – ne trompait personne, mais les ficelles aussi grosses que celles d’une marionnette Gaïa avait fait mine du contraire, s’en amusant d’un « C'est bizarre, je le vois pas ... Faudra penser à lui dire que je suis de nouveau dans les parages. » auquel Vittorio avait répondu du même ton. « Ça, ou tu pourrais venir le lui dire toi-même, à l’occasion … » S’ils décidaient de reprendre là où ils en étaient. S’ils rattrapaient le fil là où ils l’avaient laissé, mais avec cette fois-ci la certitude que rester séparés n’était pas une option dont ils avaient envie, ni l’un ni l’autre. S’ils étaient d’accord sur le fait que leur vie était ici et non plus à la botte de l’Europe, quand bien même l’italien aurait payé cher pour qu’il en soit autrement. « Personne ne rentre en Italie. » Personne, jamais, et quand bien même Vitto avait hoché la tête sa gorge s’était serrée à nouveau à cette idée, le dissuadant de répondre autrement que par un baiser déposé sur la tempe de la jeune femme. Au moins l’odeur de son parfum chatouillant ses narines avait-elle quelque chose de rassurant, elle – encore plus s’il pensait au fait que ce matin encore, il ne pensait pas avoir de sitôt l’occasion de le respirer à nouveau.

Et ce soir ? Allait-il devoir rentrer chez lui, non pas de l’autre côté du globe mais au moins de l’autre côté de la ville, ou bien Gaïa accepterait-elle de lui offrir plus que le café qui refroidissait désormais sur un coin de table basse ? Il ne s’imaginait pas une réponse négative et malgré tout il avait demandé, presque pour le plaisir de s’entendre répondre « Pour celle-là et pour toutes les autres. » avant qu’un baiser ne scelle définitivement la proposition et la conversation. Le goût de la caféine se mélangeait à celui de Gaïa, et l’emplissait d’un sentiment familier d’allégresse qu’il avait tenté de prolonger autant que permis en resserrant ses bras autour de la taille de la journaliste. Il avait frissonné, aussi, lorsque ses mains à elle étaient passés sous son tee-shirt et que ses doigts lui avaient paru brûlant contre sa peau à peine sèche de la pluie l’ayant trempé des pieds à la tête. « Tu es gelé. » C’est vrai – et Dieu sait que l’on aurait pu s’imaginer l’inverse. Ce n’était pourtant pas ce qui lui avait arraché un frisson lorsque Gaïa s’était détachée de lui, et tandis qu’elle lui proposait « Je peux patienter si tu veux prendre une douche ... » et lui volait furtivement un baiser de plus, il l’avait attirée à nouveau à lui et froissé entre ses doigts le tissu de sa nuisette, déposant un nouveau baiser à la commissure de ses lèvres. « Rapide, la douche. » Oh, ça il pouvait. « Si je tarde trop, tu n’auras qu’à venir me chercher … » Clin d’oeil à l’appui il s’était séparé d’elle, lentement, et prenant tout de même le temps de saisir sa tasse de café pour la terminer d’une traite, il l’avait reposée vide et s’était éclipsé vers la salle de bain, certain de sentir le regard de Gaïa qui le suivait des yeux.

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