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 Never again ϟ Byron

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Message(#)Never again ϟ Byron EmptyMer 19 Jan 2022 - 14:06



NEVER AGAIN

ϟ
-T- ’as mal au crâne. Ton téléphone ne cesse de sonner et tu es incapable de te diriger dans l’espace. Le paysage tourne, enchaîne les mouvements de bascule incontrolé et le canapé sur lequel tu avais passé ta nuit te semblait des plus instables. Après de longues inspirations pour ne pas dégobiller, tu te redresses pour apercevoir ton mobile au sol. Tu l’attrapes d’un geste hésitant pour éteindre ton réveil et constates qu’il était midi passé. Tu reconnais la maison de Byron, camouflé derrière un nombre étonnant de bouteilles vides et de restes de crêpes. Un bordel assez conséquent jonchait le sol, et des taches d’alcool séchées éclaboussaient le sol. Ta mémoire te fait défaut, tu fronces les sourcils comme si tu espérais qu’en y repensant à deux fois, les souvenirs reviendraient magiquement. « By? » Tu élèves ta voix vacillante. Tu te redresses lentement et t’assois sur le canapé, la paume de ta main pressée contre ton front douloureux. « T’es réveillé? » Tu aurais bien besoin d’un Doliprane. Ou deux. T’as le dos en compote, bousillé par l’étroitesse du sofa.
Tu creuses ta mémoire trouée, dont les souvenirs étaient aussi flous qu’absents. Tu te souviens avoir commencé tranquillement la soirée, quelques bières dans les mains. La faim qu’avait creusé l’alcool vous avait poussé à vous faire des crêpes. Et elles étaient dégueulasses, il fallait le dire. T’as toujours été mauvais cuisinier. T’as voulu aider, tu aurais du t’abstenir. T’es presque sur d’avoir mis du sel à la place du sucre et improvisé un peu trop sur les quantités. Habitué à tes talents culinaires, ça ne t’avait pas empêché d’en manger la moitié. La suite se fait de plus en plus trouble. T’es pas totalement sur d’avoir passé toute la soirée à l’intérieur de la maison, et tu crois te remémorer un épisode au milieu de la rue où tu manquais de tomber tous dix mètres. Tu ne sais plus quel avait été l’objectif de votre balade nocturne. Mais t’es au moins sur que la bouteille de whisky presque vide sur la table basse y était pour quelque chose.  

Un bruit inhumain attire ton regard. Tes sourcils se froncent et tu finis par te lever non sans difficulté de ton lit sommaire. Tu déambules avec un équilibre précaire dans le rez-de-chaussée, jusqu’à la source du curieux son. T’es méfiant lorsque tu ouvres la porte donnant sur l’entrée. Tu ne sais pas à quoi t’attendre.
Tu vois une plume. Puis deux. Puis, une poule. Tes yeux papillonnent, comme si fermer les yeux te permettrait d’effacer cette image absurde. Sauf qu’elle était bien là, et t’as sérieusement l’impression qu’elle te lance un regard provocateur. Tes yeux se plissent, et tu fais quelques pas en arrière pour t’adresser à Byron, en direction de l’escalier. « Byron?! Pourquoi y’a une putain de poule dans ta maison?! » Et elle se met à galoper dans tous les sens quand tu hausses la voix pour être sur que Byron t’entende. Elle s’affole sans que tu ne saches quoi faire et se met à grimper à une vitesse impressionnante les escaliers. « Elle vient vers toi! » Tu ne sais pas à quoi lui servira cette information. Mais t’as besoin de la partager. Tu suis l’animal, montant les marches. Ta jambe est lourde et t’es courbaturé. Tes muscles endoloris ne te renseignent pas plus sur ce que tu as fait hier. C’est la première fois que tu vis un réveil comme celui ci.


 


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Message(#)Never again ϟ Byron EmptyDim 30 Jan 2022 - 4:47




Never again
Sensation étrange. Totalement immobilisé sur mon lit. La tête complètement écrasé contre l'oreiller d'un blanc immaculé. Le crâne comprimé par une enclume imaginaire. La fée 'Alcool' est gravée sur son flanc. Un filet de bave s'est échappé de la commissure de mes lèvres. Il s'écoule et tâche la taie. Brouillard complet. Je suis inerte. Sans force. Même pour repousser les assauts de Diablo et son envie irrésistible de déposer sa langue râpeuse sur chaque parcelle de mon visage. Il profite de la situation. Je n'ai aucun répondant. Je suis un poisson sans arrête. Flasque. Je suis aux abonnés absents. Malgré mes ronchonnements, à moitié étouffés par le coussin, il s'amuse de moi. Ma tête va exploser. Ma mémoire me joue des tours. J'ai des flashes. Des crêpes qui s'envolent, se collent au plafond. Des bouteilles qui se vident, comme le tonneau des Danaïdes. Et des souvenirs qui deviennent de plus en plus flous.

Je sombre. Mon esprit vagabonde. J'entends des bruits. J'entends des voix. Je vois une ombre surgir devant moi. Noire, avec les yeux injectés de sang. Elle s'approche. Ses mains fines, rachitiques s'empare de mon cou. Je sens son râle sur mon visage. Une lueur éclaire sa face. Je vois des plumes. Brunes. Je tremble. J'ai un mouvement de recul. L'ombre me tient fermement. Ses ongles pénètrent dans ma chair. Et une protubérance apparaît peu à peu à ma vue. Un bec. Blanc cassé. Crochu. Un bec de poule. Je suis terrifié tandis que la créature s'adresse à moi, d'une voix gutturale « Tu voulais me transformer en poulet rôti... » Coup de bec. Il me crève un œil. Je hurle de douleur. Je sens un liquide chaud, du sang, ruisseler sur ma joue. Je pleure. Je suis tétanisé. Ma respiration est saccadée. J'attends le coup de grâce. Je ferme l’œil qu'il me reste. Pour la dernière fois. Nouveau coup de bec. J'ai perdu la vue. Définitivement. Tel le basilic face au phénix, je suis aveugle. À sa merci. Je n'ai plus la force de déglutir. Seulement de pleurer des larmes de sang. Et d'attendre mon dernier souffle, en agonisant. Sa voix rocailleuse m'annonce la sentence. « Je vais t'embrocher... De la barbe au cul... Comme un petit porcelet... » Le monstre retire ses mains de ma nuque. Il les descend le long de mon torse. Pour atteindre mon caleçon. Et l'arracher. Je tente de m'échapper. Je rampe au sol. Il me retient par les chevilles et m'immobilise. Avant de mener son plan à exécution... M'embrocher pour me faire cuire. Je beugle de douleur, à en cracher mes cordes vocales. Avant de me réveiller en sursaut.

Paniqué. En sueur. Je cligne des yeux. Par réflexe. Nerveusement. Je passe mes mains sur mon visage. De la transpiration. Pas de sang. Mes yeux sont là. Aucun trou béant. Je contrôle ma respiration. Je tente de me calmer. Je caresse Diablo, venu se blottir contre moi. Le meilleur des calmants. Dur retour à la réalité. Les battements de mon cœur s'apaisent. Je retire mon tee-shirt, complètement trempé. Je le jette au bas du lit.

Tandis que je reprends doucement mes esprit, j'entends une voix de l'autre côté de la porte. Mes neurones se connectent entre eux. Je reconnais la voix de Winston. Je le me lève, Diablo sur mes talons. J'ai les yeux vitreux. Je suis dans le flou mais j'arrive jusqu'à la porte. Je l'entrouvre, je suis aveuglé par les rayons du soleil qui passent par l’entrebâillement. D'une voix rauque, due à une gorge bien trop asséchée, je réponds « Oui ! Fidèle au poste ! » Je m'affiche au pallier comme la reine au balcon de Buckingham Palace. « Je t'avouerais que j'ai un peu la tête dans le cul. Comme si j'étais passé à la lessiveuse... » D'ailleurs, en avançant, je manque de dégringoler en manquant la première marche. « Oh putain... » Je m’agrippe tant bien que mal au poteau d'arrivée de l'escalier. Je me stabilise. Je reprends mon souffle.

J'entends un bruit étrange. Je lève les yeux. J'observe le mur d'en face. Immaculé. Je m'interroge. Ce n'est pas le Beagle. Il est derrière moi. Il assure mes arrières. Prudemment, je descends les premières marches. Sans embûche. Je tiens fermement la main courante. Mais ce bruissement m'interpelle toujours. « Winston, ça va mec ? » Je n'entends plus rien. Silence radio. Soudain, sa voix transperce le silence. Les mots qu'il me lance s'imbrique dans mon esprit. Le sens de la phrase se fait jour. « Byron?! Pourquoi y’a une putain de poule dans ta maison?! » Une poule dans ma maison. Il ne va pas bien. Mon cœur s'accélère tandis que le souvenir de mon mauvais rêve refait surface. Je descends encore quelques marches. J'arrive presque à l'angle de l'escalier. « Heiiiiiiin ? » Je fronce les sourcils. Je souffle. Winston cherche à faire son intéressant. Encore. Une poule dans la maison. Et puis quoi encore ? Une autruche ? Une antilope ? Un hippopotame ? « Sérieux Win, faut que t'arrête de vivre dans l'excès ! ». Je tourne à l'angle de l'escalier. Je vois la silhouette de Winston au loin. Je n'entends pas ce qu'il me dit. Mes oreilles demeurent sourdes à ses propos. Mais mes yeux voient tout autre chose. Une ombre volante. Dans ma direction. Les ailes déployées. C'est impossible. Mes pupilles me jouent des tours. Je cligne des yeux. Une poule vole vers moi. Prête à m'attaquer. Je tombe en arrière. Je mets un bras sur mes yeux. Et je crie : « AAAAAAAAAAAAAAAAAH » Elle atterrit sur moi. Sur mon ventre. Elle plante ses griffes dans ma chair. Je sens particulièrement son ergot, tandis qu'elle prend appui et me toise. Derrière, Diablo de passer. Il aboie et, sans se soucier de son pauvre maître complètement paniqué par les réminiscences de son rêve, pose ses pattes avant sur mon front. Tranquille. Prêt à bondir sur sa proie. Je serre les dents, retire mon bras de mon visage. Je défie la poule du regard. Avant de l'envoyer valser d'un revers de la main au bas des marches en maugréant « Putain ! Dégage salope ! » Je me redresse. Je tente de maintenir Diablo tant bien que mal. Son instinct de chien de chasse ressurgit. Je perçois dans son regard cette envie irrésistible de n'en faire qu'une bouchée. Tandis que je me relève en tenant le chien au collier, je m'adresse à Win « Mec, tu veux bien t'occuper de ta meuf. Sinon Diablo va te la charcuter ! ». Afin d'éviter tout problème, je grimpe une à une les marches afin d'enfermer le chien dans ma chambre. Avant de redescendre pour porter assistance à mon pote. « Bon, pourquoi t'as ramené une poule ? » Demande-je tandis que je le vois s'approcher du gallinacé pour tenter de l'attraper. Un bras cassé comme lui, pas sûr qu'il y parvienne.

Tandis que j'observe la poule, des souvenirs resurgissent de notre folle soirée de la Chandeleur. Manquant de munitions, principalement dû au fait que nombre d'entre eux furent follement attirés par l'attraction terrestre et s'éclatèrent sur le carrelage, nous eûmes l'idée brillante d'aller en quête d’œufs, au beau milieu de la nuit. Et nous trouvâmes ce volatile dans le voisinage.

Retour à la réalité. « Tu l'attrapes oui ou non ? » M'impatiente-je, tandis que je restais en retrait, un violent mal de crâne s'emparant de moi. Autant qu'il essuie les plâtres, que je ne sois là qu'en ultime recours. Pas folle la guêpe.

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Message(#)Never again ϟ Byron EmptyMar 8 Fév 2022 - 7:50



NEVER AGAIN

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-T- u l’entends gueuler quelques phrases qui résonnent trop pour que tu en comprennes le sens. Tu aperçois sa silhouette se dessiner dans les escaliers, curieux d’une situation incongrue. « Sérieux Win, faut que t'arrête de vivre dans l'excès ! » Byron avait raison, tu étais excessif de nature. Habitué de l’exagération, empruntant toujours des positions extrémistes, ne sachant pas te modérer autant dans la vie que dans ce qui était devenu tes addictions. Mais aujourd’hui, malgré l’incohérence de tes propos, tu n’avais rien modifié de la réalité.

Byron se retrouve face à face avec la gallinacé, et, en voulant reculer, tombe en arrière. Il se met à hurler d’horreur, son bras cachant son visage. Le coq saute sur Byron, dont la voix se casse dans un cri de stupeur. L’ire de la volaille pourrait presque se lire dans ses yeux d’un noir profond. Le chien de ton ami pose fièrement ses pattes sur son visage, se dressant pour aboyer sur la bête. Tel un dragon blanc, dans un cri strident, la poule s’élève dans les airs. Tu es dans un monde surréaliste. Tes paupières se ferment et s’ouvrent successivement, halluciné par la scène inattendue. Byron balaye l’assaillant d’un geste furtif de la main, et se redresse, vociférant quelques mots. « Putain ! Dégage salope ! » Tu restes interdit devant ce spectacle théâtrale encore quelques secondes. Tu ne sais pas encore si tu dois te laisser emporter par les rires ou l’inquiétude. « Depuis quand t’as peur d’un poulet? » Tu ne savais pas qu’il craignait autant les volailles. Une phobie qui t’interroge sur sa crédibilité. Tu l’observes toujours aussi hésitant alors que lui, maintient comme il peut son chien a l’instinct enragé. « Mec, tu veux bien t'occuper de ta meuf. Sinon Diablo va te la charcuter ! » Tu hausses les sourcils, le défiant de tes opales encore fatiguées. « Mais t’as qu’à t’en occuper toi même plutôt que de faire ton cinéma. » Tu ne savais pas quoi lui répondre, te positionnant sur la défensive face à son attaque aussi vile que la poule. Tu l’observes monter pour rejoindre la chambre, alors que son canidé se débat, ne cessant ses aboiements. « Fais taire ce clebs! » Tu râles sans retenue. Alors que tu peux devenir au son de la porte qu’il enferme l’animal dans une pièce, tu reportes ton attention sur le volatile qui marchait tranquillement dans l’entrée. Tu t’approches doucement d’elle, dans l’espoir de pouvoir y aller en douceur. « Bon, pourquoi t'as ramené une poule ? » Et au son de sa voix, elle se remet à courir jusqu’au salon. Tu soupires excessivement fort, marquant ton agacement qui était plus qu’évident. « Où est ce que j’aurai trouvé une poule sérieusement Byron? » Tu lui lances d’un ton irrité. Les trous béants de ta mémoire ne te permettait pas de retrouver l’origine de cette catastrophe. Tu avais beau échauffer ton cerveau en tournant en boucle les quelques images qu’il te restait, tu ne savais pas comment elle avait fini dans sa maison. Il t’observe sans bouger, et a même l’audace de faire un pas en arrière. « Tu l'attrapes oui ou non ? » Tu fulmines sur place. Tu lui lances un regard glacial, la mâchoire crispée. Ce qu’il était insupportable, sobre, ce type. « Mais t’as rêvé toi. » Tu articules sèchement. T’as qu’une envie c’est de te barrer de cette baraque de malades. Tu retournes dans le salon à ton tour, mais dans l’optique de prendre tes affaires. Tu t’assois sur le canapé pour enfiler tes chaussures. Sauf que l’animal saute à tes côtés, comme si elle t’imitait. Tu t’arrêtes dans ton geste et la détailles, les sourcils froncés. Tu n’as pas le temps d’enfiler correctement ta basket qu’elle claque des ailes, s’élève et se pose sur le sommet de ton crâne. Elle prenait sérieusement ta chevelure emmêlée pour un nid? Ok. Tu en fais une affaire personnelle. Tu la balayes de ta main, le dégoût marquant ton visage. Tu te lèves d’un bon et te mets à courser l’animal dans tout le rez de chaussée. Elle passe sur la table, fait tomber quelques objets au sol dans son affolement, passe sous des chaises, tourne autour d’un meuble. Tu dérapes, glisses sur le carrelage, te rattrapes de justesse, une main contre le mur. C’est qu’elle est vive la connasse. Et la poule finit par opter par les escaliers malgré l’odeur qu’avait laissé le mammifère. Un étage qui n’avait pas d’autre issu. Elle est faite comme un rat. Tu soupires et montes le plus silencieusement possible les marches, une à une.


 


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Message(#)Never again ϟ Byron EmptyDim 27 Fév 2022 - 4:17




Never again
Un cauchemar. J'ai la sensation d'être dans un cauchemar lorsque je m'aperçois de l'arrivée inopinée de la volaille sur moi. Je hurle. Je dissimule mon visage derrière mon bras. Je ne veux pas que de son bec, l'animal ne me crève les yeux. Pour ajouter de la difficulté, Diablo y met son grain de sel. Je sens ses coussinets sur mon visage, l'extrémité de ses griffes effleurer ma peau. Prêt à bondir sur la proie. Je reprends mes esprits. Je respire. Doucement. Et, sans ménagement, en menaçant le gallinacé, je le repousse en contrebas de l'escalier. Une sueur froide descend dans le creux de mon dos tandis que je vois la menace s'éloignait. Tant bien que mal, je tente de retenir le beagle, prêt à bondir. Je reprends ma respiration. Je tente de faire abstraction de cet événement malheureux. Oublier ce cauchemar qui, l'espace d'un instant, paraissait devenir réalité. Ignorant mon passif, il s'interroge sur cette nouvelle phobie. Mes yeux s'abaissent sur lui. J'ai la mâchoire serrée. Je le fusille du regard. Et je tente d'éviter un nouveau drame. Pour Diablo, le poulet à l'allure d'un amuse-gueule. Une friandise qui n'attend qu'à craquer sous ses dents. Le chien est une boule de nerfs. Je tiens fermement son collier et remonte les marches à reculons. Pour atteindre ma chambre. Pour l'enfermer. Afin qu'il se calme et cesse d'aboyer. Malgré sa petite taille, le chien a de la voix. Roque. Puissante. Déchaînée. Son aboiement insupporte Win. J'entrouvre la porte de ma chambre. Je fais passer l'animal dans l'embrasure. Je referme. Et j'explose contre Win. « Putain ! La prochaine fois, je lui dis de te mordre ! Sérieux... Tu veux qu'il réagisse comment ?  Alors dégonfle ! »

Je descends, libéré du fardeau du chien. Je m'approche de Winston. Je l'interroge, assez sèchement, je le concède. J'ai la sensation qu'il est le seul responsable de ce merdier. Il est plus aisé de rejeter la faute sur autrui. Surtout lorsque l'autrui en question c'est Winston. Nous sommes comme chien et chat. Toujours à nous chercher des noises. Notre amitié s'est construite ainsi. Dans l'opposition permanente. À toujours s'envoyer des piques, pour le meilleur et pour le pire. « T'es pas magicien ? Tu ne l'a pas fait sortir de ton chapeau ? » Ou plutôt de son trou d'balle. Nos regards se croisent, se défie, s'envoie des éclairs, dans un silence de cathédrale, ponctué par les caquètement de la poule et les aboiements étouffés de Diablo. Je recule d'un pas, tout en dirigeant mes iris vers le volatile et j'ordonne à mon invité de la choper... Il s'insurge. Il entre dans le salon. D'un pas décidé. J'ai le fol espoir qu'il agisse et qu'il nous en débarrasse. Mes espoirs sont vite douchés. Il s'assoit dans le canapé. Il se penche pour enfiler ses chaussures. « Non mais tu vas te sortir les doigts du cul ! » Souffle-je exaspéré. Il n'est pas là pour enfiler des perles mais pour attraper ce putain d'oiseau. À moins que ce soit l'oiseau qui l'attrape. Je vois l'animal voleter à ses côtés. J'ai la sensation d'être au beau milieu du film 'Il était une fois dans l'Ouest' où Charles Bronson aka Win défie du regard Henry Fonda aka la poule au doux son mélodieux de l'harmonica. J'ignore qui aura le dernier mot, qui dégainera son arme en premier. Le temps est suspendu.

Battement d'ailes. La poule décolle. Elle atterrit une fraction de seconde plus tard sur la tignasse de Win. Je ne retenir un gloussement de surprise. « Elle te kiffe ! » dis-je, moqueur. « Dois-je te rappeler que les shampoings c'est à base d’œufs. Pas de fientes ! » Il ne répond rien. Il reste immobile. Un instant. Avant de s'agiter comme une furie. Il secoue ses bras. Il se lève et course l'animal dans toute la pièce. Avec une seule basket aux pieds, il manque de chuter à plusieurs reprises lors de dérapages incontrôlés. Chacune de ses tentatives pour l'attraper s'avère infructueuse. Même lorsque nous la prenons à tenaille, elle nous échappe. Une vraie diablesse. Elle nous fait tourner en bourrique et transforme le rez-de-chaussée en champ de bataille. « Elle est coriace cette conne ! ». Finalement elle retourne vers l'escalier. Elle s'envole en haut des marches. Winston se précipite « Fais gaffe, elle est pleine de surprise ! » Prudemment, je m'approche des escaliers et je commence à monter les deux premières marches à sa suite.

Depuis la chambre, Diablo n'est pas dupe. Il sent que quelque chose se trame. Ses aboiements deviennent plus intenses. Il devient complètement fou. Un vrai kamikaze. Il saute contre la porte dans l'espoir d'abaisser la poignée de celle-ci et pouvoir se libérer de sa prison provisoire. Je croise les doigts pour qu'il n'y parvienne pas et que nous puissions piéger l'oiseau sans encombre. Nous sommes à deux doigts d'y arriver. Je retiens ma respiration. Le moment fatidique approche.

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Message(#)Never again ϟ Byron EmptySam 12 Mar 2022 - 16:24



NEVER AGAIN

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-B- yron est aussi tendu que toi. Sa colère gronde, alors que ton exaspération s’impose. « Putain ! La prochaine fois, je lui dis de te mordre ! Sérieux... Tu veux qu'il réagisse comment ?  Alors dégonfle ! » Qu’il obéisse? Que Byron apprenne à son chien à se calmer et qu’il ait un peu plus d’’autorité sur le canidé? Tu juges sans doute trop sévèrement la réaction instinctive du chien de chasse qu’il en pouvait contenir. Mais ton irritabilité n’aide pas ton jugement déjà trop souvent exigent. Lorsqu’il descend te rejoindre, tu ne peux t’empêcher de pester un peu plus. Parce que tout ce qu’il dit t’énerve. Tu t’entends tellement mieux avec lui lorsqu’il buvait deux ou trois verres. « T'es pas magicien ? Tu ne l'as pas fait sortir de ton chapeau ? » Tu lui jettes un regard assassin. Vous restez quelques secondes à vous défier du regard, l’ambiance devenant subitement un peu plus électrique. Ce que vous pouviez mal vous supporter lorsque vous étiez sobres. C’était affligeant de vous voir passer de rivaux à meilleurs amis en quelques gorgées. C’était une dualité qui collait à votre duo depuis des années, jonglant entre déclarations de haines et déclarations d’amour éméchées. « Non mais tu vas te sortir les doigts du cul ! » Qu’il souffle, à bout. Ton doigt, tu le sors oui, mais pour lui présenter ton majeur. Tu ne le regardes pas, concentré à récupérer tes affaires pour le laisser en tête à tête avec l’intrus.

Jusqu’à ce que la poule fasse son nid dans ta tignasse. Et t’exploses. « Elle te kiffe ! Dois-je te rappeler que les shampoings c'est à base d’œufs. Pas de fientes ! » Tu ne réponds pas à ses provocations immatures. T’es trop occupé à te débarrasser du volatile. Byron se décide finalement à t’aider, et vous vous retrouvez à deux, à courir derrière l’animal. Malgré vos nombreuses tentatives, elle s’extirpe toujours de vos attaques. « Elle est coriace cette conne ! » Qu’il constate. C’était peu dire. Tu avais rarement vu une bête aussi agile et entêtée. Elle avait plus de détermination que toi dans la vie. « Elle me casse les couilles. » Que tu craches. Tu passais rarement ce stade d’énervement, d’autant plus pour une chose aussi futile. Souvent, c’était plutôt lorsque tu fréquentais ta mère. Et plutôt que de réfléchir posément à une manière plus raisonnable et intelligente de l'attraper, tu la poursuis de nouveau jusqu’à l’étage. « Fais gaffe, elle est pleine de surprise ! » La tableau qui se dépeignait de l’animal se concentrait sur son coté vicieux. Tu n’avais aucune confiance en elle mais tu pensais que l’étage serait un endroit assez étriqué pour enfin la coincer.
Tu t’approches de la poule lentement. Le beagle se jette à répétition contre la porte, et tu tentes d’en faire abstraction. L’ovipare, elle, s’inquiète de plus en plus, se sentant prise au piège et menacée par les bruits provenant de la chambre. T’es à quelques centimètres de l’animal. Et la porte s’ouvre finalement avec fracas, Diabolo ayant réussi à baisser la poignée et débarquant en trombe. Le volatile échappe de peu à ses mâchoires, passe entre tes jambes. Le chien en fait de même, et t’essayes d’attraper son collier à la volée, mais de par sa vitesse, tu perds l’équilibre, tentes de te rattraper à la rambarde de l’escalier. Malheureusement pour toi, ce n’est pas suffisant et t’es contraint de lâcher la rambarde pour tenter de te rattraper au sol et déboules dans les marches sur les genoux puis bien vite sur le flanc. Lorsque tu finis ta chute en bas des escaliers, tu grimaces, et pousses un râle de douleur. T’as mal partout. Tu ne te relèves pas tout de suite, trop occupé à gérer le douleur qui parcourt ton corps. Tu fermes les yeux en fronçant tes sourcils, retenant ta respiration de longues secondes. « Ah la connasse. » Tu lâches, la voix étranglée, étouffée. T’essayes de te relever, difficilement, et à peine tu poses ton pied au sol que tu t’arrêtes dans cette tentative. Tu t’assoies en serrant les dents, et poses doucement ta main par réflexe sur ton pied. Tu redoutes une chose. Tu tentes de bouger tes orteils, et une douleur aigu paralyse ton pied. Tu crains de t’être cassé quelque chose. « T’as de la glace? J’crois que je me suis pété le pied. » Tu te contiens, parce que t’as qu’une envie, c’est gueuler. Sur lui, sur son chien, sur cette poule. Sur ce trio de merde qui t’as cassé les os et décoré le corps d’ecchymoses.


 


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Message(#)Never again ϟ Byron EmptyDim 13 Mar 2022 - 7:03




Never again
Notre relation est tellement plus simple, plus apaisée lorsque l'on est en soirée, lorsque ce n'est plus du sang qui circule dans nos veines, mais de l'alcool. Nous passons pour les meilleurs amis du monde. À la vie, à la mort. Prêts à passer un pacte de sang, en s'entaillant la paume de la main, pour nous jurer fidélité et amitié. Jusqu'au lendemain. Ou nous déchantons. Il a son sale caractère. J'ai le miens. Et la nuit, si courte soit-elle, nous ramène à la dure réalité où nous ne cessons de nous chercher des poux, où nos voix ne sont plus à l'unisson, mais discordantes. Parce que nous le voulons bien.

Cette matinée ne fait pas exception. Il s'agit d'un rituel perpétuel. La prise de bec matinale. Au pied du lit, sans avoir eu ne serait-ce que le temps de lancer le café. J'entends encore sa voix tonner dans la maison. À cause d'une poule. J'ignore ce que l'on a fait la veille, mais après avoir douté, je n'ai pu que constater de la véracité de ces propos. Il ne dit pas que des conneries le Winston.

Et nous enchaînons les passes d'armes verbales, jusqu'à ce que la poule prennent ses aises et niche sur les cheveux en bataille du jeune homme. De là à dire que sa tignasse ressemble à un lieu de nidification pour poulets, il n'y a qu'un pas. Pas que je ne franchirais pas, par respect pour la poule qui mérite mieux que des cheveux gras pour sortir de son trou de balle un œuf. Je préfère le mettre en garde contre un danger imminent : le risque qu'elle défèque sur lui, après une montée de stress.

Avant qu'une course poursuite ne débute dans toute la maison. Dans ma grande magnanimité, je décide de lui porter assistance. La poule cache bien son jeu. Elle saute de meuble en meuble. Comme un cabri. Avant de faire le mauvais choix. Emprunter les escaliers. Elle ne le sait pas encore. Elle est faite comme un rat. À l'étage, toutes les portes sont fermées. Elle se dirige tout droit dans un cul de sac.

Dans la montée des marches, Winston me précède. Il est remontée, comme un coucou. Il peste contre le volatile. Je sens qu'il veut en faire de la charpie. Il rugit, telle une lionne prête à bondir sur sa proie. Il s'approche de la bête. Et de la chambre dans laquelle j'ai enfermé quelques minutes plus Diablo. J'entends celui-ci japper, se jeter, sans ménagement, tel un kamikaze, sur la porte de la chambre avec, pour seul objectif, réussir à ouvrir celle-ci. J'espère, je prie pour qu'il n'y parvienne pas. Pour qu'il n'ajoute pas de la complexité à la situation.

Hélas, tandis que Winston se trouvait à deux doigts de choper le bipède volant, la porte de ma chambre s'ouvre. Diablo en sort comme une furie. Il manque d'un cheveu de refermer sa gueule et de planter ses dents dans la chair de l'animal volant qui ne trouve, comme ultime salut, le passage entre les jambes de l'éclopé. Je vois alors arriver, droit sur moi, l'animal. Surpris, j'ai un léger mouvement de recul, avant que je ne tende les bras et tente de renfermer mes mains autour de l'animal. Je l'effleure, je sens les courbe de son corps passer entre les mains et mes doigts se refermer sur ses plumes. Elle fut bien trop rapide et je ne garde d'elle qu'une poignée de plumes. Avant d'être surpris par l'arrivée en trombe du beagle. Son petit corps entre violemment en contact avec le mien. J'ai le souffle coupé et je tombe à la renverse. Emporté dans ma chute, je ne réagis d'ailleurs pas au vacarme causé par celle de Winston dégringolé contre le mur du premier pallier, formant l'angle, entre la première et la seconde volées de marches.

Je me redresse, j'ai mal au dos, j'ai mal au coccyx, mais la douleur est supportable. Probablement, le contrecoup du choc. Je l'espère. Je lève les yeux. Je vois Winston. Dans une position peu naturelle. Je suis horrifié. Diablo aboie, tout en tirant, tandis que je le retiens par le collier. Je le tire à moi. Je me relève avec beaucoup de mal. Je claudique jusqu'à la porte d'entrée, le chien sous le bras. J'ouvre la porte et, sans ménagement, je le jette dehors, avant de refermer la porte violemment. Je tourne rapidement vers l'escalier, pour porter assistance à l'accidenté. Il fulmine, à juste titre. Je le vois déjà dans une meilleure posture que précédemment. Il m'apostrophe pour que je lui apporte de la glace. Je me précipite jusque dans la cuisine. J'enclenche la machine à glaçons. J'ouvre un tiroir, j'y sors un sac de congélation. Je retourne au frigo, je déverse le contenu du bac à glaçons dans le sac. Je le condamne en faisant un nœud puis me précipite aux escaliers. « Tiens Win ! » Je tends au jeune homme le sac pour qu'il le positionne de lui-même sur son pied endoloris. Son visage est fermé. Il souffre, mais il cache sa douleur, en serrant les dents. « Viens, nous devrions essayer de t'installer sur le canapé. Tu seras mieux ! » Avec des pincettes, je m'approche de lui. Je tente de le relever, sans trop le faire souffrir afin de nous diriger vers le sofa à quelques mètres de là. Objectif atteint. Il s'avachit dessus. Je l'allonge et je positionne le sac de glace sur son pied. « Tu arrives à le bouger ou bien ? » Demande-je. « Tu veux un antalgique ? » Poursuivis-je pour calmer la douleur qui doit être importante.

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Message(#)Never again ϟ Byron EmptySam 30 Avr 2022 - 14:18



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-T- u tentes de recentrer ton esprit éparpillé comme si une bombe avait éclaté. Tu tentes de calmer tes pulsions colériques et tes pensées cacophoniques. Tu cherches un apaisement que tu as du mal trouver alors que les injures fusent entre tes tempes. Alors tu te concentres sur la douleur aiguë dans ton pied, que tu l'immobilises par réflexe, anticipant les grimaces. Tu retiens parfois ta respiration sans t’en rendre compte, sans pour autant que ce réflexe n’ait une quelconque logique pour calmer ta peine. Tu avais parfois des instincts incompréhensibles. C’est à peine si tu fais attention à Byron qui faisait des allers retours entre la porte d'entrée et l’escalier, bien trop centré sur toi même. « Tiens Win ! » Il te tend un sac de glaçons. C’est fou ce qu’il était devenu aimable soudainement. Tu aurais presque pu lui en faire la réflexion si tes mâchoires n’étaient pas serrées. Tu poses le sac froid sur ton pied, délicatement, pour ne pas relancer la douleur. « Viens, nous devrions essayer de t'installer sur le canapé. Tu seras mieux ! » Tu acquiesces sagement, préférant garder ta gueule fermée. Il te sert de soutien, t’aide à te redresser et à marcher jusqu’au salon, et tu te rends compte d’à quel point tu étais dépendant de ton pied gauche. Ça te sert un peu l’estomac, te créé un poids qui s’était effacé depuis de longues années maintenant. L’amertume du handicape te revient vicieusement alors que tu es incapable de te déplacer sans Byron. C’était angoissant de se savoir dépendant et de prendre pleinement conscience que malgré les années qui te séparent de ton accident, tu étais toujours aussi fragile, et que ta liberté ne tenait finalement pas à grand chose. Un fois à coté du canapé, tu laisses la gravité te tirer sur le meuble. Il te met le sac sur le pied, et tu contiens un mouvement de recul. Tu détestes cette situation. Tu détestes te faire soigner. Tu détestes ne pas contrôler la situation. T’aurais préféré dans un sens être seul pour ne pas être assisté, alors même que tu étais incapable de régler le problème sans autrui. « Tu arrives à le bouger ou bien ? Tu veux un antalgique ? » Ta moue annonce déjà la couleur, et tu n’aurais pas besoin de répondre pour qu’il comprenne. «  Pas le bout du pied. Je veux bien. » Que tu marmonnes sans aucun effort. Tu réfléchis à ce que tu devrais faire pour la suite, encore hésitant. Lorsque Byron s’éloigne, tu sors ton téléphone de ta poche, et compose le numéro d’Albane. « Dis, tu pourrais me réserver un créneau en radiologie? Faut que j’en passe une, je me suis fait mal au pied. Rien de grave, juste pour vérifier. » Si tu pouvais éviter que ça ne s’ébruite tout de suite, tu préférais. T’as tendance à minimiser la situation tant que tu n’avais pas la diagnostic définitif. Tu auras bien le temps de te plaindre ensuite. Tu écourtes rapidement la conversation quand le brun revient vers toi. Tu ne parles pas d’Albane, si ce n’est avec Reese. Elle ne faisait pas parti officiellement de ta vie, et rares étaient ceux au courant que vous vous fréquentiez hors du travail. Tu anticipes les questions en lui en lançant une. « Tu pourrais m’emmener à l’hôpital, que je passe une radio? » Tu n’étais pas certain de pouvoir conduire en l'état actuel des choses. Alors le propriétaire des lieux allait devoir se transformer en taxi. Ou du moins tu l’espérais. Tu préférais ne pas avoir à demander à Albane de quitter le boulot pour t’y ramener ensuite. Et encore moins les ambulances. Tu en côtoyais trop au quotidien et tu ne supportes pas l’idée non plus de remonter dans ce genre de véhicule. « Mais quelle merdier... » Tu ne peux t’empêcher de souffler, en pleine réflexion sur l’après. Parce que tu crains sérieusement la fracture. Et tu n’as aucune idée de la façon dont tu allais te déplacer si tu devais porter une chaussure orthopédique. Tu n’as jamais eu de mec amputé se cassant l’autre pied en consultation. T’es une grande première.



 


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Message(#)Never again ϟ Byron EmptyDim 1 Mai 2022 - 4:26




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Il souffre. J'ignore jusqu'à quel point. Son visage est marqué. Il serre les dents. Une personne normalement constituée, observant les mimiques qui apparaissent sur son faciès, pourrait croit qu'il est malade, qu'il a un problème d'évacuation intestinale, qu'un poids le submerge sans qu'il ne puisse s'en défaire. Bloqué aux confins du colon. En somme qu'il a une bonne gueule de constipé. Si seulement... Il souffrirait moins le martyr. Je n'ose lui demander son niveau de douleur. Je pense qu'il me déteste déjà bien assez. Je tente simplement de l'aider, d'être l'appui, la béquille pour qu'il puisse rejoindre le canapé. Je l'installe de la meilleure des façons possibles avant de positionner sur son pied endoloris une poche de glace. Surpris par la fraîcheur, il a un mouvement de recul. Mais il se détend. Doucement. Il n'a pas le choix. Le froid va l'apaiser un peu. Je l'espère. Conscient que cela ne suffira pas, je lui propose des antalgiques, d'autant qu'il éprouve des difficultés à bouger l’extrémité de son pied. « Je vais te chercher ça ! » Je m'éloigne en direction de la salle de bain. J'ouvre l'armoire à pharmacie. Je fouille. Je trouve un tube d'antidouleurs. Je le prends. Je remplis un verre d'eau. Je retourne auprès de Winston. Il est au téléphone. Il raccroche lorsqu'il m'entend revenir. « Tu as appelé une ambulance ? » le questionne-je. J'arrive à son niveau, je lui tends le verre ainsi que la boite d'antalgiques. « Je pense que tu peux en prendre deux sans risquer de sur-médication ! » Je n'ai pas de crainte. Il faut calmer cette douleur insidieuse.

Allongé, toujours crispé, Winston me demande si je peux l'amener à l'hôpital afin d'effectuer une radio. Je comprends qu'il n'a pas appelé d'ambulance. Nerveusement, je passe une main dans les cheveux. « Euh... Ça va être compliqué de prendre ma voiture là ! » Dis-je gêné. Je n'ai plus de moyen de locomotion motorisé. Une ou des personnes malintentionnés m'ont volé mon véhicule. Actuellement, je ne peux que compter sur mon vélo, mes jambes ou les transports en commun. « J'en ai plus... Volée ! La loose ! » Sa réaction ne se fait pas attendre, comme si mes propos sont la goutte d'eau qui fait déborder le vase. « T'inquiète ! Ça va aller... » Silence. Je tente une pointe d'humour, teintée de masochisme compte tenu du contexte et de la personne concernée. Je suis stoppé net dans mon élan lorsque, d'un coin de la maison, nous entendons le cri déchirant du gallinacée, couplé à des aboiements. Je m'immobilise, ahuri. J'ai jeté Diablo dehors. Comment peut-il se retrouver de nouveau dans la maison. Je comprends rapidement. « Putain ! Il y a une fenêtre ouverte ! » J’accours vers l'origine des bruits. Je vois Diablo mordant généreusement dans la chair du poulet. Je m'approche et je m'aperçois que, de ses dents acérées, il a déjà sectionné le cou du pauvre poulet, que ses mâchoires tiennent fermement. D'une voix tonitruante, j'interpelle le chien : « DIABLO ! QU'EST-CE QUE TU AS FAIT ? » Le beagle se retourne. Je lis dans ses yeux de la peur mêlée à cette sensation d'avoir été attrapé la main dans le sac. « VIENS LA BOUGRE DE CON ! » Je m'approche, je tente de me saisir de son collier, sans y parvenir. Il a senti le vent du boulet et il a pris les jambes à son cou. Vers le salon.

En furie, je le suis. Je le cherche du regard. Il a sauté sur Winston. Pour se réfugier sur son torse. « T'es pas sorti de l'auberge mon gars ! » Je me précipite vers lui. Il abandonne la tête de poulet sanguinolente sur l'éclopé, salopant au passage ses vêtements, pour fuir à l'étage, en contournant le canapé et son maître en colère... « OUAIS OUAIS ! VAS TE CACHER MAIS J'EN AI PAS FINI AVEC TOI ! » Mon regard se reporte sur mon ami. Horrifié. Des traces de pattes, du sang parsèment ses vêtements. Et mes iris font un arrêt spécifique sur la tête de poulet. « Mon Dieu ! » J'inspire. J'expire. Je tente de reprendre mes esprits. Faire abstraction des derniers événements. Et sans prendre aucune pincette, oubliant le ton de l'humour, j'apostrophe Winston : « Bon l'cul-de-jatte, tu me files les clefs de ta voiture s'tu veux que t'amène à l'hosto ! » Il faut qu'il se bouge s'il ne veut pas agoniser ici.  

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Message(#)Never again ϟ Byron EmptyDim 8 Mai 2022 - 9:28



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-T- Byron ne peut s’empêcher de se montrer curieux. « Tu as appelé une ambulance ? » Tu savais être bon menteur, parfois. A force de raconter des conneries, on ne savait pas toujours si tu étais réellement sérieux ou si tu étais franc. « Non un collègue pour qu’il me prépare la radio. » Se baser sur le vrai pour raconter le faux, c’était ce qu’il y avait de plus efficace. Tu ne sais pas pourquoi tu as utilisé le masculin, comme pour éloigner un peu plus la perspective que tu aies pu appeler la brune. Tu surprotégeais votre relation, avec Albane. Il te tend ensuite un tube d’antalgiques. « Je pense que tu peux en prendre deux sans risquer de sur-médication ! » Tu arques un sourcil, le regardes longuement, comme s’il avait dit une énormité. Et ton silence est peut être trop long, mais ton regard se fait de plus en plus hautain. « Byron. Je suis médecin. » Tu soulignes l’évidence, le ton de ta voix lui faisant clairement ressentir à quel point tu trouvais sa recommandation ridicule. Tu ne supportes pas l’assistance. Pas lorsque tu en avais réellement besoin -sinon il n’y avait aucun problème à profiter des autres. Tu te sens rapidement diminué, lorsque tu es en difficultés, parce que ton égo est si surdimensionné, qu’une broutille devenait une insulte. Tu avales les comprimés, jetant un nouveau regard à Byron.

Lorsque tu abordes le sujet de la voiture, Byron semble gêné, soudainement. Tu comprends difficilement sa réaction subite, et fronces de nouveau tes sourcils, l’air interrogateur. « Euh... Ça va être compliqué de prendre ma voiture là ! » Tu restes muet, l’étonnement marquant tes traits. La question te brule les lèvres. « Et... pourquoi? » Tu demandes, d’un ton accusateur. Il ne pouvait pas ou ne voulait pas? Un doute s’immisce sur sa bonne volonté. « J'en ai plus... Volée ! La loose ! » C’est une blague. Une énorme blague. Tu te pinces l’arrêtes du nez. «  Mais quel merdier... » Le sort s’acharne contre toi ces derniers jours. Ou plutôt depuis plusieurs mois. Tu enchainais les galères, les ennuis. Rien ne se passait comme tu l’aurais voulu. Mais ça, ça fait plus d’un an, que tout a déraillé. Tu te demandes juste quelle sera la prochaine étape. « T'inquiète ! Ça va aller... » Tu lui jettes un regard assassin. C’était mal venu. Vous n’avez pas le temps d’épiloguer à ce sujet. Tu entends des cris éloignés, et d’un réflexe, vos têtes pivotent vers la source du fracas. Ça ressemble vaguement à des aboiements, tu crois. Diablo doit s’impatienter dehors. Sauf qu’il y avait une sonorité plus aiguë qui l’accompagnait. Comme une poule. Une deuxième se trouvait dehors? « Putain ! Il y a une fenêtre ouverte ! » Il se lève et part en courant. Tu relèves la tête, te penches légèrement, curieux. Vu les hurlements -ceux de la poule mais aussi ceux Byron-, ça ne présageait rien de bon. « DIABLO ! QU'EST-CE QUE TU AS FAIT ? VIENS LA BOUGRE DE CON ! » Tu ne vois rien, de là où tu es. Ça avait quelques chose de frustrant, de ne pas comprendre ce qu’il se tramait exactement. Mais tu n’entends plus le volatile. « Qu’est ce qu’il a fait? » Que tu gueules à ton tour pour qu’il t’entende, impatient de savoir. Il n’a pas besoin de te répondre. Voilà Diablo. Tu remarques qu'il est drôlement rouge, son pelage. Et quelque chose d’assez conséquent pend dans sa gueule. Oh. La poule. Et il se dirige droit vers toi. « Oh non non non... » Oh si. Il saute sur toi, vient se cacher entre ton corps et le canapé, dans l’espoir de se camoufler de son propriétaire. Ou dans l’espoir que tu le sauves. « T'es pas sorti de l'auberge mon gars ! » Ah ça non, t’es pas sorti de l’auberge, toi non plus. Il fout du sang partout, tache tes vêtements, les peint de pourpre. C’est dingue les litres de sang que peut contenir une poule. Tu peux continuer à le constater puisque Diablo te laisse sa proie pour repartir en courant, fuyant les cris de son maitre. « OUAIS OUAIS ! VAS TE CACHER MAIS J'EN AI PAS FINI AVEC TOI ! » Tes opales se figent su Byron. Tu ne sais même plus quelle réaction adopter. T’as l’impression d’être dans une série. Tes lèvres sont entrouvertes mais rien n’en sort. « Mon Dieu ! »  Le regard de ton ami est lui braqué sur la tête que son chien t’a laissé en souvenir. T’as l’habitude de patauger dans les organes et le sang, de découper des morceaux d’être vivant. Mais t’es pas franchement ravi de la situation actuelle. « Bon l'cul-de-jatte, tu me files les clefs de ta voiture s'tu veux que t'amène à l'hosto ! » Tes yeux n’ont pas bougés. Ils sont bloqués sur ton interlocuteur. Et plus les secondes passent, plus ton regard se noircit. « Premièrement. Je vais te tuer, Byron. » Tu articules chaque mot. Aucune trace d’humour n’émanait de tes syllabes parfaitement entrecoupées. T’allais le tuer. T’as sincèrement envie de lui jeter le reste de l’oiseau qui gisait sur ton thorax dans sa tronche. D’ailleurs c’est ce que tu viens de faire. Le bruit de la percussion de la carcasse sur Byron est étonnant. « Ensuite, la mienne est au garage. » Non. Tu l’avais revendue pour payer une partie de tes dettes. Mais t’as toujours plein d’excuses pour camoufler la vérité. T’étais au pied du mur, t’avais plus de fric. « J’appelle une collègue. Ce sera toujours mieux qu’un taxi. » Tu pestes, foudroyant toujours du regard l’homme face à toi. Alors tu téléphones de nouveau à Albane, et le ton de ta voix est beaucoup plus irrité qu’à ton premier appel. Quelque chose de fâcheux c’était passé, c’était évident. « Oui. Tu peux prendre une pause et venir me chercher. Je peux pas marcher et le con chez qui je suis n’a plus de voiture. » Tu as un peu trop insisté sur le mot con. Ton accent américain a tendance à ressortir lorsque tu insultes autrui. « Je t’envoie ma localisation. A tout de suite. » Tu raccroches sans même la remercier. Vu ton état, ce n’était même pas la peine d’espérer une quelconque politesse. Déjà que ce n’était pas ton fort. « Elle arrive dans 10 minutes. » Tu précises tout en marmonnant. « T’as pas une chemise de rechange? » Tu l’observes un instant, le détaillant attentivement. « Hm, je risque de flotter dedans... parce que... enfin tu vois. » Tu lui dis, en le désignant du menton. T’es clairement en train d’insinuer que Byron avait des kilos en trop, gratuitement. Ce qui était faux. Mais pas pur plaisir puéril, tu n’hésites pas un instant à le critiquer. En réalité vous aviez pus ou moins la même carrure, c’était à peine s’il était plus grand que toi. Tu mériterais de prendre une douche aussi. Déjà parce que tu pues l’alcool, et ensuite parce que le sang avait aussi taché ta peau.




 


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Message(#)Never again ϟ Byron EmptyJeu 12 Mai 2022 - 17:42

chicken situation

« C’est pas pour un de ses patients, c’est pour lui. » Elle avait entendu le rire de Maggie au bout du fil. Il avait fallu négocier avec la technicienne de radiologie pour réussir à réserver un créneau dans son programme surchargé, comme d’habitude. Mentionner Winston faisait toujours grincer des dents à cause de son côté tyran irrespectueux avec ce qu’il considérait être comme du petit staff. C’était tentant, de le laisser galérer et faire la queue comme tout le monde. Mais il fallait croire qu’imaginer un amputé au pied cassé avait quelque chose d’amusant. Albane en tout cas s’était prêtée au jeu, habituée à devoir sauver les apparences. Pourtant, sa concentration avait eu du mal à se remettre sur ses patients, son attention constamment attirée par son téléphone. Winnie ne lui avait pas donné de détails durant son appel, avait fait passer ce bobo comme quelque chose de tout à fait banal. Elle savait qu’elle finirait par avoir les détails, pourtant, la curiosité la démangeait. Qu’est-ce qu’il avait bien pu faire pour se faire mal au pied ? Il était médecin, un à la fierté surdimensionnée de surcroit. Il ne mettrait pas les pieds -façon de parler- en radiologie s’il ne se doutait pas qu’il y avait bel et bien une fracture. Alors qu’est-ce que c’était ? Une chute ? Un objet lourd qui lui serait tombé dessus ? Une voiture qui lui aurait roulé sur le pied ? Tout ce qu’elle espérait, c’était que ce ne soit pas le résultat d’une bagarre ou d’un mauvais plan, ceux dans lesquels il semblait parfaitement capable de se fourrer. La française venait de terminer avec un autre patient quand elle sentit à nouveau son téléphone vibrer dans sa poche. Winnie, encore. Qui cette fois avait besoin qu’on vienne le chercher. Elle avait failli refuser, mais entendait dans sa voix qu’appeler une ambulance n’était pas une option. Et vu la manière qu’il eut de lui raccrocher au nez, c’était donc maintenant son problème de réussir à s’éclipser de l’hôpital pour servir de taxi. S’il avait patienté cinq secondes de plus, il aurait pu l’entendre le traiter de crétin.

Battre en retraite des urgences ne fut pas si compliqué que cela. Heureusement, pour l’instant, aucun drame ne saturait le service. L’adresse que Win lui avait envoyée était heureusement toute proche, elle pensait reconnaître le quartier. Ce fut donc au pas de course, et après un rapide détour par la réserve, qu’elle se dépêcha de passer par les vestiaires et de retrouver le parking de l’hôpital. Il lui en devrait une, vu comme elle désertait son poste. Elle avait le droit de prendre une pause, mais une fois la porte de l’hôpital passée, elle l’y abandonnerait pour retourner bosser avant de se faire houspiller. Heureusement, la circulation ne lui posa pas de problème et elle réussit à se garer à l’adresse donnée. Parkland Boulevard. C’était bien au-delà de ses moyens alors elle en concluait qu’il avait les bonnes fréquentations. A première vue, il ne devait pas s’agir d’un scénario catastrophe. C’était une bonne nouvelle. Dans un soupir, la française quitta sa voiture pour aller toquer à la porte. C’était un visage totalement inconnu qui lui ouvrit. « Euhm… salut. Winston est ici ? » Il avait l’air de l’être, puisque le ‘con’ selon les termes de Winnie se poussa de l’entrée, la laissant entrer. Elle n’eut pas à aller bien loin pour trouver le handicapé du jour. Instantanément, elle se sentit blêmir en découvrant son tee-shirt tâché de rouge. Du sang. « Win ! ça va ? » Elle se précipita vers lui, déposant la paire de béquilles qu’elle avait apportée à ses côtés. Mais au moment où elle allait se pencher sur lui, une chose lui frôla le mollet, détournant son attention. Un chien, qui tenait un truc dans la gueule. Qui ressemblait étrangement à… « Est-ce que c’est un poulet ? » souffla-t-elle, à la fois incrédule et dégoûtée. Il y avait des traces de sang absolument partout dans le salon à y regarder de plus près, et un poulet… vraisemblablement mort et décapité qui y était baladé. « C’est pas ton sang ? » finit-elle par comprendre avec une once d’espoir. Albane se tourna vers celui qui semblait être le propriétaire des lieux, complètement larguée. « Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? Pourquoi y a un poulet mort ? Et quel rapport avec un pied cassé ? » Il avait voulu donner un coup de pied dedans et avait raté ? Non. Une poule n’était pas assez dure pour briser des os. Elle finit par secouer la tête, se frotter les yeux pour essayer de reprendre contact avec la réalité malgré l’absurdité de la situation. « Vous savez quoi ? Je crois que je veux pas savoir. En voiture, maintenant. Je vais pas me prendre un avertissement parce que… » Elle fixa à nouveau le cadavre qui était baladé comme un jouet à mâcher. « Ok c’est dégueulasse. » lâcha-t-elle dans une grimace de profond dégoût.

 @Byron Oberkampf  @Winston Ackerman


 
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Message(#)Never again ϟ Byron EmptyVen 20 Mai 2022 - 1:27




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Il est médecin. Je le sais. Je ne me ferais jamais à l'idée que ce troufion est médecin. D'ailleurs, je m'interroge sur ses capacités à soigner des gens. Avec son ego pareil. Impossible. Il n'a aucune empathie. Je tente de le faire redescendre sur terre, en me moquant ouvertement de lui « Dis-moi pas qu'c'est pas vrai ! » Ce n'est pas comme s'il avait une fâcheuse tendance à le répéter. 'Moi je', 'Moi je', 'Moi je'. Je lui donne la boîte d'antalgiques avant de poursuivre. « C'est quand même un comble, pour un médecin orthopédique, de s'exploser le pied ! Win, tu es une blague à toi tout seul ! Et ça, mon vieux, ça n'a pas de prix, tu peux être fier de toi ! » J'attrape mon téléphone et je photographie Winston sous son meilleur jour. Et, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je lui envoie. Même si je l'entends vociférer.

Retour aux choses sérieuses. Il me demande si je serais susceptible de pouvoir l'emmener aux urgences. Malaise. Je passe une main dans mes cheveux. Je serre les dents avant de lui avouer, à demi mots, mon impossibilité à satisfaire sa requête. Lorsqu'il me demande pourquoi, sans ambages, je lui annonce que celle-ci a été volée. Sa réaction ne se fait pas attendre et lâche un gros mot. Je te tente de le rassurer. De relativiser. « Écoutes, t'es pas à l'agonie ! » Regard noir. Si les iris de Winston pouvaient agir, elles m'enverraient une salve de munitions. Afin de m'occire sur le champ.

Il n'en a pas l'occasion. Des bruits étranges se font entendre. Savant mélange entre des aboiements et des piaulements. Je comprends rapidement la situation. J'accours. Il est trop tard. Diablo a tué le poulet. Il s'amuse avec la tête de celui-ci, dégoulinante de sang. Pris sur le fait, il esquive et fuit dans le salon. Il se réfugie un instant sur le blessé, se servant de lui comme un bouclier. Avant de prendre ses jambes à son cou et monter se cacher à l'étage. Je le mets en garde avant de porter toute mon attention sur le médecin. Déjà en piteux état, il se retrouve avec une magnifique cadeau sur le torse. Et des marques de sang. Sur ses vêtements. Sur son visage. Je ne peux cacher ma stupeur. Et je perds mon sang froid en m'adressant à lui. Il me recadre direct. En me menaçant de me tuer. Ses propos sont étrangement diaphanes. Clairs. Je tente de relativiser. « Encore faut-il que tu m'attrapes... Et ça, ce n'est pas gagner Win ! » Sa réaction ne se fait pas attendre, il chope la tête du volatile et, de toutes ses forces, me l'envoie dessus. Je n'ai pas le temps de réagir que je vois déjà la tête volait à quelques centimètres de mon visage, heurter mon menton. Sous le choc, du sang se retrouve sur mon haut ainsi que sur mon visage. « C'est qu'il a encore de la force le petit ! » Constaté-je tandis que la tête choit au sol. Puis il m'explique, toujours avec un ton froid que sa propre voiture est au garage. Décidément, nous partageons cette même malchance avec nos automobiles. Se trouvant dos au mur, il se décide à appeler une collègue. Il lui dépeint rapidement la situation. Un mot me fait tiquer. Je sais qu'il ne l'a pas employé par hasard. « Le con t'emmerde ! » Souffle-je. Il termine sa conversation. Il envoie les coordonnées GPS des lieux. Il raccroche. Avant de me demander si je n'ai pas de vêtement de rechange. Je le regarde. Il se fout de moi. Le pire, c'est qu'il continue dans sa lancée. Il se croit malin le gonze. « C'est ce que l'on appelle les muscles, je croyais que tu étais médecin... Et vraisemblablement c'est ce qu'il te manque ! » D'où le risque qu'il flotte dans mes vêtements. Je doute qu'il fasse de la musculation Winston, contrairement à moi. « Et je ne sais pas si le con a réellement envie de bouger son cul pour toi... » Silence. Je poursuis toujours sur un ton glacial « Le con te trouve sexy dans ta tenue Halloween... Ça te donne un style... » Surtout l'air d'un meurtrier psychopathe qui trouve un certain plaisir malsain dans la souffrance animal. « Sauf que t'as un train de retard, voire deux... » Comme souvent.

Dans ma grande magnanimité, je me convaincs de faire ma béa du jour. J'abandonne Winston à son triste sort et je monte à l'étage. Je pénètre dans ma chambre. Diablo est là, recroquevillé sur son coussin. Il me regarde. Avec ses yeux de chien battu. Je l'ignore, ouvre la porte de ma penderie. Je trouve une chemise blanche élimée  et un vieux jogging usé. Cela sera bien assez pour lui. Je ne vais pas lui filer mes plus beaux vêtements. Il serait capable de me les saloper.

Soudain, j'entends une sonnerie caractéristique. Sa collègue est arrivée. Je m'empresse de redescendre pour lui ouvrir. La main sur la poignée, j'ouvre la porte pour accueillir la nouvelle arrivée « Oui ? » Je balaie la silhouette de la jeune femme, plutôt mignonne, tout en l'écoutant. « Bonjour ! Oui, il est là-bas, vous pouvez pas le louper ! » C'est le déchet sur le canapé. Elle entre, se précipite vers lui. Elle a un moment de recul lorsqu'elle aperçois Diablo, de retour parmi nous, tenant, à défaut d'un fromage, la tête du poulet dans sa gueule. Assez fier de lui. « Je dirais que c'est plus une tête de poulet ! Le reste est dans la cuisine » Le regard de la jeune femme s'attarde sur le sang qui parsème les vêtements et le visage du blessé. Je hoche la tête positivement. Ce n'est pas son sang. Puis elle se pose des questions sur les événements. Elle s'emporte. Elle pose trop de questions. Elle est catastrophée par la situation. « Je dirais juste qu'il juste voulu faire son intéressant... Et PAF ! » L'effervescence autour de Winston excite Diablo qui tourne autour du canapé en mâchouillant avec assiduité le cou du poulet, provoquant un haut le cœur à la jeune femme. « Je pensais que les médecins étaient habitués à la vue du sang, tout ça, tout ça... » A croire que non.

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Message(#)Never again ϟ Byron EmptyDim 22 Mai 2022 - 8:48



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-L- es moqueries entre vous ne cessent pas. C’était votre manière de communiquer. Sans douceur, sans amour, une toute nouvelle forme d’affection. « Dis-moi pas qu'c'est pas vrai ! C'est quand même un comble, pour un médecin orthopédique, de s'exploser le pied ! Win, tu es une blague à toi tout seul ! Et ça, mon vieux, ça n'a pas de prix, tu peux être fier de toi ! » Il sort son téléphone, et tu lui lèves ton majeur, l’air blasé marquant ton visage. Tu reçois une notification, et en voyant le nome de Byron s’afficher, tu ne peux t’empêcher de soupirer trop fort. « Je t’emmerde. » Que tu réponds sans même ouvrir la photo reçue.
Il se donne cependant du mal pour détendre l’atmosphère. « Encore faut-il que tu m'attrapes... Et ça, ce n'est pas gagner Win ! » Pas faux. T’étais pas vraiment capable de marcher, alors courir après Byron. Mais plutôt que de lui avouer tu lui lances le morceau de cadavre de poulet dessus. C’était plus parlant sur ta façon de penser. « C'est qu'il a encore de la force le petit ! » C’est dingue ce qu’il peut te provoquer, même avec une trace de ce qui ressemble à du sang sur ses vêtements. Il fallait croire qu’il ne restait plus grand chose dans cette partie de la volaille puisqu’il n’en était pas autant dépeint que toi. Au moins, il aurait l’odeur. « C'est ce que l'on appelle les muscles, je croyais que tu étais médecin... Et vraisemblablement c'est ce qu'il te manque ! » Un rictus s’étire, provocateur. « Mais oui bien sur. » Que tu souffles, moqueur. Bien sur qu’il l’était plus que toi. Le seul sport qui te plaisait tu l’avais abandonné le jour de ton amputation. Ça te manquait souvent, de ne plus monter sur une planche. « Et je ne sais pas si le con a réellement envie de bouger son cul pour toi... » Tu l’observes, attentivement attendant la suite. « Le con te trouve sexy dans ta tenue Halloween... Ça te donne un style... Sauf que t'as un train de retard, voire deux... » Tu lèves les yeux au ciel, l’air exaspéré. « Je t’ai déjà dit que j’étais pas intéressé Byron. Je sais bien que je suis irrésistible à tes yeux. » Que tu ironises, ne gardant que le positif de sa phrase.

Il remonte à l’étage. Toi tu soupires, et laisses ta tête basculer en arrière. Tu fixes le plafond pour patienter, détailles attentivement les lumières. Tu cherches encore comment tu allais pouvoir gérer ça tout en continuant de travailler et en faisant tes heures supplémentaires. Ton esprit s’affaire à trouver des solutions, et tu anticipes un bon nombre de scénarios, si bien que tu te déconnectes un instant de la réalité.
Tu es tiré de tes pensées par le bruit de la sonnette. Tu arques un sourcil et redresses ta tête pour tenter d’apercevoir l’entrée. « Euhm… salut. Winston est ici ? » Tu reconnais instantanément la voix d’Albane. Tu n’aurais pas pensé que ça te fasse plaisir, de l’entendre. « Bonjour ! Oui, il est là-bas, vous pouvez pas le louper ! » Tu caricatures un rire sarcastique, épuisé par ce qui ressemble plus ou moins à un ami. Elle s’avance vers le salon et rapidement, son visage se marque d’inquiétude.  « Win ! ça va ? » Tu arques un sourcil, l’air désabusé. D’habitude, celui qui dramatisait tout c’était toi, pas elle. « Euh... Ouais, ça peut aller... » Tu ne fais pas encore le lien avec les taches d’hémoglobine sur tes vêtements. Elle se précipites vers toi, lâche les béquilles qu’elle avait porté à coté de toi, mais se fige bien vite lorsque son regard se pose sur la tête du poulet dans la gueule du chien. « Est-ce que c’est un poulet ? » Qu’elle souffle, abasourdie. « Je dirais que c'est plus une tête de poulet ! Le reste est dans la cuisine » Merci pour la précision Byron. Tu te pinces l’arrête du nez. « C’est pas possible. » Que tu soupires. « C’est pas ton sang ? » Un petit sourire s’immisce sur tes lèvres. C’est qu’elle s’inquiète pour toi, Albane. « Non. Je ne me suis pas battu à mort avec Byron. Même si j’y ai sérieusement songé. » Que tu ironises. C’est ta façon à toi de la rassurer. « Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? Pourquoi y a un poulet mort ? Et quel rapport avec un pied cassé ? » Elle secoue la tête, dépassée par les événements.  « Je dirais juste qu'il juste voulu faire son intéressant... Et PAF ! » Ton regard noir s’abat de nouveau sur Byron. « Au détail près que Byron est aussi adroit qu’un parkinson et qu’il ne sait pas éduquer son chien. » Que tu pestes en retour, ne donnant cependant toujours d’explications claires sur ce qu’il s’était produit. « Vous savez quoi ? Je crois que je veux pas savoir. En voiture, maintenant. Je vais pas me prendre un avertissement parce que… » Puis elle s’arrête pour fixer le chien, tournant autour du canapé, fier comme un coq. Ton regard rejoint le sien et tout le monde fixe un instant ce spectacle désolant. « Ok c’est dégueulasse. » Qu’elle grimace. Elle va vomir? Tes sourcils se froncent, cherchant à capter son regard pour vérifier qu’elle allait bien. « Je pensais que les médecins étaient habitués à la vue du sang, tout ça, tout ça... » Le moment de complicité que tu cherchais à capter avec Albane s’efface vite. C’est automatique, ça te démange trop de rectifier Byron, et tu ne laisses pas à Albane le temps de le faire elle même. « Elle n’est pas médecin. » C’est peut être pour ça. « Cela dit, on a rarement des scènes aussi sanguinolentes si ça peut te rassurer, on ne patauge pas dedans toute la journée. » Tu corriges à minima. « Mais bon, je suppose que du sang reste du sang. » Tu hausses les épaules. Parce que tu ne pouvais pas non plus totalement prendre le parti d’Albane. Tu ne savais pas faire, ça. Tu te redresses pour t’asseoir, et tend le bras vers Byron qui tenait toujours visiblement les fringues qu’il t’avait amené. Tu changeras simplement le haut, là où étaient concentrés les globules rouges. Changer ton pantalon allait sinon relever du parcours du combattant pour ne pas te faire plus mal. Lorsque tu t’en empares, tu te changes directement pour troquer ton haut contre la chemise propre de Byron. T’es pas franchement pudique et avec la brune, encore moins. Tu attrapes ensuite tes béquilles, et après plusieurs tentatives, tu finis par te relever du canapé en trouvant un équilibre précaire que tes béquilles. Tu n’as jamais eu l’habitude porter tout ton poids sur ta prothèse. Et ce n’était pas franchement simple. Tu pries pour ne pas te casser la gueule.



 


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Message(#)Never again ϟ Byron EmptySam 28 Mai 2022 - 11:04

chicken situation

Albane s’en était doutée en recevant cet appel qu’il devait s’agir de quelque chose de stupide. Mais la réalité dépassait de loin toutes ses espérances. Le sarcasme dans la voix du propriétaire des lieux aurait dû lui mettre la puce à l’oreille, la préparer psychologiquement à ce qui allait arriver. Parmi tous les scénarios qu’elle aurait pu imaginer, il était évident qu’aucun n’incluait de poulet décapité, une scène qu’elle avait même du mal à croire. Son regard dut franchement se concentrer sur la tête de la pauvre bête pour s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’un jouet hyper réaliste. Elle préférait de loin que le sang appartienne à l’animal qu’à Winnie, même si c’était loin d’expliquer comment est-ce qu’ils en étaient arrivés là. Cela dépassait de loin tous les niveaux d’absurdité qu’elle avait pu voir dans sa vie et pourtant en travaillant aux urgences, elle avait des cas assez cocasses la plupart des jours. Au point qu’elle ne sut même pas comment réagir quand il tenta une pointe d’humour. Pourquoi est-ce qu’il se serait battu avec ledit Byron ? Bane jeta un œil suspicieux en direction du concerné, puis soupira. « Évite de t’y risquer si t’as déjà frôlé la défaite avec un poulet… » Elle n’arrivait pas à croire qu’elle prononçait ce genre de paroles. Entre les explications et piques de l’un et de l’autre, le portrait qu’elle se faisait de la scène était de moins en moins glorieux. Il y avait eu de l’alcool impliqué, elle en était quasiment certaine à constater les gueules de travers et les cadavres de bouteille dans le salon. « Tant que vous n’avez pas décapité cette pauvre bête vous-même. » Elle préférait soupçonner le chien, trop heureux de pouvoir se faire les crocs. Elle était sérieuse en disant ne pas vouloir savoir, de peur de découvrir de sordides activités. Il n’en restait pas moins que la scène était ignoble.
Byron avait raison, ils voyaient bien pire à l’hôpital. Elle avait vu des fractures ouvertes, des tripes à l’air, des gueules défoncées… Mais étrangement, le fait que cela soit un animal cette fois-ci ne lui était pas indifférent. Elle allait répondre, mais il fallut que Winston s’interpose, se lance dans son activité favorite, à savoir rabaisser sa profession. Ce qui lui attira un regard noir de la part de la française. Crétin prétentieux. « Je ne suis pas ambulancière non plus et pourtant je suis venue. Alors fais gaffe à ce que tu dis, Ackerman. » Évidemment que non, elle ne le laisserait pas en plan. Parce qu’elle aimait aider, elle. Mais encore une réflexion du genre, et elle se ferait un malin plaisir de le torturer un peu. « Je crois que je suis surtout habituée aux poulets vivants. Ou déplumés et prêts à être rôtis. Mais pas vraiment l’entre-deux… surtout quand ça sert de jouet à mâcher. » Elle fixa le chien. D’habitude, elle aimait bien les animaux, sauf qu’étrangement, elle n’avait pas envie de faire le moindre pas vers celui-ci. Les bras croisés sur la poitrine, elle attendit que Win se change, abandonne son haut tâché de sang pour quelque chose de plus socialement acceptable. Elle l’observa silencieusement se lever, essayer d’apprivoiser doucement les béquilles. Bane n’était pas du genre à rire des handicaps en général, mais la méfiance palpable de Win et sa démarche de bébé girafe qui ferait ses premiers pas finit par lui arracher un rictus qu’elle peinait à réfréner. « Allez en route. Byron, tu viens avec nous ? Il faut quelqu’un pour lui tenir la main pendant qu’un vrai docteur s’occupera de lui. » Elle opta pour le regard le plus innocent du monde vers le propriétaire des lieux, sachant pertinemment que Win saisirait l’intensité du sarcasme. Il l’avait cherché.
Et juste ainsi, la troupe put se mettre en route tant bien que mal vers la voiture de la brune. On ne pouvait pas dire que l’avancée du blessé soit vraiment rapide, et l’installer sur le siège passager se fit avec des grimaces bien plus dramatiques qu’il ne le faudrait. Mais éventuellement, ils purent enfin quitter Spring Hill et prendre la direction de l’hôpital. L’heure tournait bien plus rapidement qu’elle ne l’aurait cru. Et une fois qu’ils furent à proximité, elle hésita sérieusement entre deux stratégies. Les urgences, où Win aurait la marche de la honte jusqu’au service de radiologie, ou l’entrée principale où il passerait un peu plus inaperçu. Gauche ou droite. Finalement, un coup d’œil sur sa tête dépitée finit par la décider. T’as de la chance que je tienne à toi, pensa-t-elle intérieurement en s’arrêtant finalement juste devant l’entrée principale. « Je fais pas l’ambulance du retour par contre. » prévint-elle en attendant qu’ils sortent de là. Elle devait retourner bosser.

 @Byron Oberkampf  @Winston Ackerman


 
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Message(#)Never again ϟ Byron EmptyDim 29 Mai 2022 - 16:37




Never again
Je prends un malin plaisir à me moquer de Winston. Quitte à l'exaspérer. Je le vois bien assez lors de ma dernière pique. Et sa réponse n'est pas satisfaisante. « Tu sais très bien que je n'ai jamais eu de vue sur toi ! Arrêtes de te leurrer... Tu te fais du mal ! » Jamais je n'ai cru, jamais je n'ai voulu envisager autre chose qu'une amitié. Une amitié qui n'a jamais été simple, pourtant. La preuve encore aujourd'hui. Et personne pour temporiser. Lutte interminable entre les deux. Personne ne lâche le morceau. Pour éviter que les choses ne s'enveniment avant l'arrivée de son amie, je décide, dans ma grande magnanimité, d'accepter de lui prêter des vêtements propres. Je m'absente quelques minutes à l'étage pour lui trouver des vêtements décents à enfiler. À peine ai-je eu le temps de refermer la porte de l'armoire, qu'au rez-de-chaussée, le bruit caractéristique, strident, de la sonnette retentit. Je m'empresse de descendre. J'ouvre la porte. Une demoiselle s'enquit de la présence de Winston en ces lieux. Je lui montre le chemin. Sauf un aveugle serait dans l'incapacité de le voir. Ce gros tas sur le canapé. Elle accourt à son chevet. C'est émouvant de voir une personne qui s'inquiète pour lui. Avec son caractère de merde, je n'imaginais pas cela possible. Winston aurait-il un cœur ? Il faut que j'arrête de rêver, je deviens trop sensible.

La jeune femme aperçoit la tête de poulet. Plus que de l'étonnement, du dégoût apparaît sur son visage. Elle s'interroge. Je lui réponds. Win en rajoute une couche. Pour me piquer telle une guêpe. « Si si ! Sur la vie d'ma mère ! Le reste est dans la cuisine ! Tu veux faire une autopsie ? » Lorsqu'elle voit le sang, elle tente de se rassurer auprès de l'accidenté qui lui confirme qu'il ne s'agit pas de son sang. Il ne s'est pas battu avec moi. « Heureusement pour toi, je t'aurais mis au tapis mec ! » Même la nouvelle venue tempère ses ardeurs quand elle voit les maux qu'un simple poulet a pu lui occasionner. Mais elle demande des explications clairs. Chacun à sa version. Pour enfoncer l'autre. Winston est violent dans ses propos. Et remet en cause l'éducation dispensée à Diablo. « T'as raison gonze ! J'aurais dû lui dire de te bouffer ! » Il aurait sauver le monde de sa stupidité. Je regarde la jeune femme. Elle est dépitée de voir notre joute verbale. En parfaits gamins.

Elle est vite ramené à la réalité lorsqu'elle voit Diablo gambader autour de nous, la tête du poulet entre ses crocs. Fier comme un paon. Face à sa réaction, je l'interpelle. À mes yeux, travaillant dans le médical, elle ne devrait pas réagir de la sorte en voyant du sang. Et Winston prend sa défense. En aboyant qu'elle n'est pas médecin. Et il se prend une torpille. En bonne et due forme. 'Dans tes dents Win' pense-je si fort. En l'espace d'une seconde, sans même la connaître, la jeune femme monte dans mon estime. « On est d'accord qu'il est insupportable à prendre les gens de haut parce qu'il est chirurgien ! » Souffle-je avant d'écouter son ressenti sur cette vision d'horreur. « Je comprends ! Je suis désolé te t'offrir une telle image. J'espère que ça ne va pas te dégoûter d'en manger ! » Ajouté-je en faisant la grimace.

Proche de Winston, celui-ci se redresse et tend désespérément le bras pour attraper le tee-shirt que je tiens dans la main. J'aime le voir galérer, mais rapidement, je lui donne. Il se met torse nu, jette son tee-shirt rougi par le sang au sol et enfile le mien. La jeune femme est déjà sur les starting-blocks. Elle tient les béquilles pour aider l'handicapé à se relever. Il fait plusieurs tentatives infructueuses. « Tu vas y arriver ! On croit en toi ! » Dis-je avant de l'aider en lui offrant un appui. Il est debout. Et relativement stable. Je reste à ses côtés pour ne pas qu'il tombe à la renverse. Sa démarche est tordante, néanmoins je reste stoïque. La jeune femme me propose de les accompagner.  « Il risque de pleurer comme un bébé ? Je veux voir ça pardi... » J'éclate de rire tandis que nous sortons de la maison et que je la ferme à double tour. Nous avançâmes avec difficulté jusqu'à la voiture et nous tentâmes tant bien que mal d'installer au mieux le jeune Ackerman dans la voiture. Nous y parvenons, malgré les exagérations du blessé. « Arrêtes de faire ta chique molle ! Faut un peu souffrir dans la vie ! » lui glissé-je à l'oreille avant de fermer la porte passager.

Je m'installe à l'arrière. Direction l'hôpital. Là-bas notre chauffeur nous laisse devant l'entrée principale. Elle est catégorique. Elle a fait sa part du travail. Elle ne servira pas d'ambulance une seconde fois. « Compris ! On trouvera une autre solution ! » Silence. J'ouvre la portière et m'empresse d'aller aider Winston à sortir. Une fois dehors, je remercie notre sauveuse avant de suivre le blessé à l'intérieur de l'hôpital pour qu'il se fasse examiner.

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Message(#)Never again ϟ Byron EmptyDim 5 Juin 2022 - 12:51



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-L- orsque tu t’exaspères, Byron ne peut s’empêcher de répliquer en prenant tes mots aux premier degré. « Si si ! Sur la vie d'ma mère ! Le reste est dans la cuisine ! Tu veux faire une autopsie ? » Tu soupires, lui lançant un regard qui valait tous les mots. Non, personne n’allait autopsier ce poulet. Il y avait assez de sang comme ça sur le sol de la maison. Et sur tes vêtements. « Heureusement pour toi, je t'aurais mis au tapis mec ! » Tu hausses les sourcils devant tant d’audace. Certes, Byron était plus musclé que toi et sans handicap physique. Mais ce n’est pas pour autant que tu t’avouais vaincu si vite. « Évite de t’y risquer si t’as déjà frôlé la défaite avec un poulet… » Et voilà qu’elle en remet une couche. Tu la dévisages, l’air outré. « Vous avez décidé de vous liguer ensemble contre moi à quel moment précis? » Que tu pestes. Ils avaient toutes les raisons de le faire. Parce que t’en as bien besoin pour redescendre d’un étage. T’avais l’ego dévorant, l’incapacité de te remettre rapidement en question, et le don de dénigrer les autres. Alors, non, ça ne te fera pas de mal. « T'as raison gonze ! J'aurais dû lui dire de te bouffer ! » Et Albane clôt le débat en vous sommant d’aller dans la voiture. Parce que ça aurait encore pu durer une demi heure pour savoir qui avait raison. Tu marmonnes quelques mots incompréhensibles. Puis vient la question de la sensibilité d’Albane, et tu ne peux t’empêcher de rectifier son statut. « Je ne suis pas ambulancière non plus et pourtant je suis venue. Alors fais gaffe à ce que tu dis, Ackerman. » Et c’était complètement vrai. Mais t’es trop fier pour assumer les faits. Tu te complais dans l’idée que tu ne lui as donné qu’une vérité. « On est d'accord qu'il est insupportable à prendre les gens de haut parce qu'il est chirurgien ! » Tu plisses légèrement les yeux. « Je vois qu’énoncer la vérité est douloureux pour certains. » Tu poses tes opales sur Albane, le regard rempli de sous entendu. T’arrives toujours à retourner la situation. Et dans ce cas précis, t’es persuadé que la brune était vexée par le simple fait que tu aies juste dit qu’elle n’était pas médecin. Ce qui reflétait pourtant la réalité. Et si ça la froissait, t’es certain qu’une certaine honte se dissimulait dans ses sourires. « Et sois pas envieux, tu veux Byron. » Tu ajoutes, l’air désinvolte. Il ne pouvait que l’être, vu son boulot. Il n’avait rien de bien palpitant.
« Je crois que je suis surtout habituée aux poulets vivants. Ou déplumés et prêts à être rôtis. Mais pas vraiment l’entre-deux… surtout quand ça sert de jouet à mâcher. » Qu’elle lance en fixant l’animal. Tu ricanes silencieusement pour ne pas plus la froisser. « Je comprends ! Je suis désolé te t'offrir une telle image. J'espère que ça ne va pas te dégoûter d'en manger ! » Mais quelle merveilleuse idée que venait de te souffler innocemment Byron. Demain, puisque vous travaillez tous les deux toute la journée, à midi tu lui commanderas un plat à base poulet. Par simple esprit vengeur immature. Et un large sourire se manifeste sur tes lèvres en y songeant, déjà pressé du jour à venir.

Utiliser les béquilles se révèle plus complexe que tu ne l’aurais cru. La difficulté est assez évidente puisque tu as besoin de plusieurs essais et d’un coup de main de Byron pour parvenir à trouver l’équilibre. « Tu vas y arriver ! On croit en toi ! » Oh ta gueule Byron. Si ses mots étaient bienveillants, tu ne peux t’empêcher de les prendre comme une attaque perfide. « Allez en route. Byron, tu viens avec nous ? Il faut quelqu’un pour lui tenir la main pendant qu’un vrai docteur s’occupera de lui. » Un regard noir s’abat sur Albane. Dans une autre situation, tu te serais lancé sans hésitation dans des critiques de son métier et d’à quel point, même n’étant pas encore titulaire, elle valait moins que toi. Sauf que tu avais trop besoin d’elle, là, tout de suite. Pourtant ça te brule les lèvres de la remettre à sa place, bien loin derrière toi. « Il risque de pleurer comme un bébé ? Je veux voir ça pardi... » Tu n’accordes même pas un regard à Byron, focalisé sur Albane. Oh tu te vengeras. Cette provocation, tu ne l’oublieras pas. Tu lui rendras la remarque qui se voulait innocente. Tu fais quelques pas déséquilibrés jusqu’à l’extérieur, manquant de tomber plusieurs fois. Tu pestes à répétition, grimaces lorsque par réflexe, tu appuies le pied au sol. L’installation en voiture n’est pas plus simple non plus. « Arrêtes de faire ta chique molle ! Faut un peu souffrir dans la vie ! » Qu’il s’amuse à te souffler avant de s’assoir à son tour. « Il serait temps d’y songer pour toi. Je peux te donner un coup de main si tu veux. » Tu rétorques bien vite. Le pire dans tout ça, c’est que lui mettre une baigne en plein visage ne te déplairait pas, ou du moins tant que tu étais sobre. Bourré, Byron devenait le meilleur ami que tu n’avais jamais eu.
Un instant, en arrivant que les lieux, t’as la vague impression que Albane hésite. Vous échangez un regard, perplexe pour ta part. Et puis finalement elle se décide à se garer devant l’entrée principale. Tu rêves ou elle a songé à te laisser aux urgences. « Je fais pas l’ambulance du retour par contre. » Tu l’observes un instant l’air hésitant.  « Compris ! On trouvera une autre solution ! » Il sort ensuite de la voiture. «  T’es sure? » Tu lui souffles, le regard insistant. Tu croises ses opales, les tiennes étaient emplies de sous entendus encore une fois. Mais cette fois ci, c’était simplement une proposition pour venir chez toi à la fin de son service. Elle avait l’habitude de t’amener et te ramener du boulot régulièrement depuis que tu avais vendu ta voiture. T’oublies de la détester quelques minutes, ou pour la soirée. Tu le feras au boulot, ça. Devant ses collègues. T’avais pris l’étonnante habitude de mettre en pause les rancœurs, avec elle, sans jamais les oublier. Byron ouvre ta portière pour t’aider à sortir, et le plus discrètement possible, tu rejoins le service d’orthopédie, en évitant les couloirs trop fréquentés par tes collègues.



 


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